Des années que les gouvernements cassent notre système de santé et prennent les hôpitaux pour des start-ups. La crise sanitaire n’a fait que l’empirer et. un an après, le gouvernement continue de laisser des lits d’hôpitaux être supprimés.
Dans l’émission de ce jour, nous parlerons du système de santé au regard de la pandémie de covid-19.
Pour cela, nous vous diffusons une rencontre qui se tenait à Paris, le 11 avril 2021. Débat organisé par le CNNR(conseil national de la nouvelle résistance), avec André Grimaldi (CHU Pitié-Salpêtrière), Didier Ménard (Président de La Place santé), Pierre Schwob-Tellier (infirmier aux urgences, membre du Collectif Inter-Urgences).
Dans cette émission, il est question de radio et plus précisément d’un changement qui ne fait pas beaucoup parler de lui alors qu’il a des implications importantes : le passage de la radio FM telle qu’on la connaît à la radio dite numérique (DAB+ pour Digital Audio Broadcasting), imposé par les autorités audiovisuelles.
On pourrait penser qu’il ne s’agit que d’un détail technique sans conséquences sur le fond, même s’il aura des conséquences sur nos porte-monnaies puisqu’il faudra forcément remplacer nos vieux transistors et autoradios pour recevoir la radio en DAB+. Mais ce sont bien les implications politiques de ce changement dont nous parlons dans l’émission d’aujourd’hui en particulier pour les radios locales et associatives telles que Fréquence Paris Plurielle.
On revient d’abord sur la mobilisation des radios associatives contre le passage au format numérique lorsqu’il a été annoncé à la fin des années 2000, avec une archive de 2010 extraite d’une rencontre sur l’autonomie des radios libres.
On reçoit ensuite deux militants des radios libres pour discuter des modalités et des implications de ce basculement de la FM au DAB+ : Clément de Radio Galère (88.4fm à Marseille) et Guy de Fréquence Paris Plurielle.
Autonomie (ou non) de la diffusion, rapports avec les opérateurs commerciaux, manque de financements publics et débrouille pour continuer d’émettre sans pub, importance de défendre la FM et la liberté qu’elle permet sur nos antennes : il y a vraiment beaucoup à dire sur l’avenir des radios libres !
Actuellement, 80% des chômeur-ses ne sont pas indemnisés. 450 000 personnes parmi les plus précaires les rejoindront.
Jusqu’à présent, seuls les jours travaillés par le demandeur d’emploi étaient pris en compte. À partir du 1er juillet, les périodes où vous n’aurez pas pu travailler diminueront d’autant votre indemnité journalière ! De ce fait, l’indemnité moyenne actuellement de 850 € descendra à 600 €.
Dans l’émission de ce jour, nous allons poursuivre la réflexion sur les mobilisations qui se mettent en place.
Nous allons entendre différentes interviews sur les mobilisations en cours. Deux entretiens avec Isabelle, travaillant dans le tourisme et Guillaume, maitre d’hôtel dans l’événementielle, tout deux faisant partie des occupants et occupantes du théâtre de l’Odéon.
Nous pourrons entendre également les entretiens réalisés avec Isabella, guide conférencière et Francine Royon, CGT pole emploi. Interviews réalisées le 23 avril dernier lors de la manifestation parisienne contre le décret assurance chômage.
La manifestation était organisée par les syndicats CGT et Solidaires et des associations comme le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) auxquels se sont joints des collectifs d’intermittents qui occupent des lieux culturels depuis plusieurs semaines.
Le groupe espagnol Meliá Hotels International, qui possède sept établissements en Île-de-France, a, lui aussi, conclu un plan de sauvegarde de l’emploi. Il touche 82 salariés, et 46 d’entre eux seront transférés dans une autre entreprise ; les autres seront licenciés. C’est dans ce contexte que, le 23 avril 2021, des femmes de chambre de l’hôtel mélia se sont rassemblées devant un des hôtels parisien du groupe pour protester contre ce plan de sauvegarde de l’emploi.
Dans ce reportage, nous entendrons l’entretien réalisé ce 23 avril, avec une salariée de l’hôtel et un syndicaliste de la CFDT qui suis la gréve.
Nous terminerons cette émission avec le reportage réalisé lors du rassemblement de soutien a Assa Traoré le 7 mai 2021, devant le tribunal de grande instance de paris ou elle comparaissait pour diffamation pour sa lettre, j’accuse.
Dessin tiré du site ; privatisation barrage : ne nous laissons pas tondre
Nous axerons principalement la discussion sur la privatisation de l’énergie puisque nous sommes en désaccord avec le choix du gouvernement, appuyés par la CGT, de continuer à privilégier le nucléaire, au regard de ces coûts exorbitants, selon la Cour des Comptes, pour avoir une bonne estimation de ce qu’aura coûté le réacteur de Flamanville qui devrait être opérationnel en 2023, il conviendrait d’ajouter à cette somme des “coûts complémentaires” d’un montant de 6,7 milliards d’euros, dont plus de 4 milliards de frais financiers. Ceci porterait le coût total du réacteur à 19,1 milliards d’euros ! Mais aussi concernant l’extraction de la matière première ; l’uranium, le non-recyclage des déchets et de sa dangerosité…
Face à la privatisation des services de l’énergie ; électricité et gaz, la CGT propose un plan alternatif sans remettre en cause l’extension au nucléaire, puisqu’il est prévu de construire 6 EPR (réacteur pressurisé européen) ou EPR (initialement European Pressurized Reacto) supplémentaires dans les années à venir. Nous avons demandé à Sébastien Menesplier secrétaire général de la FNME CGT (Fédération nationale des mines et de l’énergie) de nous parler de ce projet et de revenir sur le désastre que serait pour les usagers la poursuite de la privatisation d’EDF.
Les 3 axes pour réussir la transition énergétique pour la CGT : • La construction d’un mix énergétique bas carbone. • Une efficacité et une performance énergétiques renforcées (ex : isolation du bâti, pompe à chaleur…). • Une répercussion faible des coûts de production sur les usagers L’indépendance énergétique, la sécurité et la responsabilité sociale dans l’approvisionnement, mais aussi la lutte contre l’exclusion et la lutte contre le réchauffement climatique devront être des priorités de la Nation portées par le service public de l’énergie. La planification de la lutte contre le réchauffement climatique devra être effectuée par le service public de l’énergie, en ayant un regard pointu sur l’impact carbone dans sa globalité. » Sauver le service public L’énergie est un besoin vital qui ne peut être livré au profit : A chacun selon ses besoins.«
Le gaz reste l’énergie la moins émettrice de gaz à effets de serre. Le développement des filières biogaz, hydrogène ou méthane de synthèse va faire de cette filière un des acteurs centraux dans la lutte contre le réchauffement climatique. L’articulation entre toutes les activités permettant la production, le transport, la distribution d’énergie, la recherche et le développement, les études et conceptions et le développement des services énergétiques ainsi que le démantèlement des ouvrages industriels. »
La CGT défend dans son plan : • Un système solidaire basé sur le principe « chacun contribue selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ». • Un mécanisme permettant l’accès au service de façon identique à tous les usagers quels qu’ils soient et où qu’ils soient, réduisant les inégalités sociales et territoriales (péréquation). • Une évaluation constante des besoins à travers l’expression des usagers pour faire évoluer les services publics. • Le financement pour assurer en permanence les infrastructures, l’organisation et les emplois stables et qualifiés nécessaires » La production hydroélectrique doit être développée. Les concessions hydroélectriques doivent être sorties de la mise en concurrence
La FNME CGT est donc totalement opposée à la régionalisation de l’énergie en cours suite aux dernières lois impactant l’énergie comme la loi transition énergétique ou la loi PACTE (pour la croissance et la transformation des entreprises).
La précarité énergétique est grandissante depuis l’ouverture du marché (13 Millions de personnes sur notre territoire) due en partie à l’augmentation du TRV (Tarifs Réglementés de Vente) : • +50% TTC pour une inflation de 20% sur l’électricité et +85% sur le gaz, • dont une part HT (Fourniture et Transport) qui a vu une croissance de 40% (chiffres CRE), • et les diverses taxes (TVA, CSPE, TCFE, CTA) qui ont doublé »
Il y a aussi lieu de reconstruire la relation de proximité avec l’usager par • L’ouverture d’agences d’accueil de proximité adaptées aux spécificités des territoires. • La réouverture de centres techniques d’exploitation. • La ré internalisation des activités des relations avec les usagers (du téléphone jusqu’au compteur). • Faire des EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial) des acteurs du service public dans l’organisation et le contrôle des actions de maîtrise et d’efficacité énergétique » Cette responsabilité sociale nécessite que l’ensemble des travailleurs des filières énergétiques ait un même statut, le statut de l’énergéticien. Celui-ci doit être composé des meilleurs conquis de chaque statut ou conventions collectives actuelles existantes dans les filières énergétiques. Pour les salariés, la base doit être le statut des IEG (industries électriques et gazières).
Le dernier quart d’heure sera consacré à la centrale à charbon et à biomasse de Gardanne avec Nicolas Casoni délégué CGT.
Après 4 ans d’instruction pour « association de malfaiteurs », le procès des militant.e.s contre la poubelle nucléaire Cigéo à Bure (Meuse) est annoncé, les 1,2,3 juin. Nous terminerons cette émission en diffusant l’appel de soutien.
Samedi 24 avril, le comité des résidents du foyer ADEF de Vitry (foyer Manouchian), soutenu par de nombreux collectifs, associations, mouvements politiques et syndicats, appelait à une manifestation. Pas loin d’un millier de personnes ont participé à un défilé déterminé et festif, depuis le foyer jusqu’à la mairie en passant par le centre-ville.
Les résidents refusent les conditions de déménagement que veut l’ADEF. Celles-ci mettraient de fait un grand nombre de personnes à la rue et imposeraient des conditions de vie indignes à ceux qui seraient relogés. Face à cette situation, les résidents ont mis en place un blocage de l’accès au foyer pour empêcher un déménagement contraint. Les résidents appuient leur exigence d’un déménagement en bloc sans filtrage et non au cas par cas. Ils font référence, à titre de comparaison, à la situation désastreuse que vivent de nombreux anciens résidents du foyer Bara de Montreuil, où les résidents sans titre hébergés n’ont eu aucune solution de relogement.
Dans cette première partie d’émission, nous allons entendre les prises de parole qui se sont tenues lors de la manifestation du 24 avril dernier
Comme de nombreux et nombreuses sans-papiers, Bary faisait partie des « premierEs de corvée » célébréEs pourtant par Emmanuel Macron. Il a continué de travailler dans la même entreprise en bâtiment cette dernière année en pleine crise sanitaire. Sans pouvoir bénéficier d’aucune protection et sans logement salubre : Bary vivait depuis décembre 2019 dans un squat appelé “le hangar 138 rue de Stalingrad” où, en l’absence de logement, sont réfugiéEs les sans-papiers, ancienNEs habitantEs du foyer expulsé des Baras puis de l’AFPA à Montreuil.
Ce 1er mai 2021, un hommage fut rendu a Bary Keita à Montreuil et nous allons entendre les prises de parole de ce 1er mai.
Aubervilliers 17 avril 2021 ; manifestation contre la destruction d’une partie des jardins. Crédit photos Tomislav
Dans l’émission de ce jour, nous irons de jardin en jardin
Au pied du fort d’Aubervilliers, les jardins des Vertus sont cultivés depuis un siècle par des jardinier·es et des ouvrier·e·s qui y font pousser des courges, des pommes de terre, des tomates, de la sauge, des cerisiers, des pommiers, des belles de nuit ou encore des amaranthes.
Mais ce trésor de petites parcelles et de cabanes est aujourd’hui menacé : la Société du Grand Paris veut y stocker les déblais du chantier de la station Fort d’Aubervilliers de la nouvelle ligne 15 du métro. Plusieurs milliers de mètres carrés de jardin et des dizaines d’arbres sont menacés de finir sous les gravats.
Comble du cynisme, ce ne sont pas les bassins qui vont détruire les jardins, mais un “Splashpad, un pentagliss, un solarium minéral et un village finlandais” tout ceci dans un des quartiers les plus pauvres de France.
Ce 17 avril 2021, une marche partait de la mairie d’Aubervilliers pour se rendre aujardin des vertus, près du fort d’Aubervilliers. C’est le reportage réalisé ce samedi d’avril que vous allez entendre. Nous y entendrons pêle-mêle ; les brigades de solidarité populaire, une réflexion sur la société du grand Paris, une occupante du théâtre de l’Odéon et un membre des jardins familiaux de Fleury-Mérogis
En seconde partie d’émission, nous revenons sur la cité jardin de la butte rouge et la volonté de la mairie de Châtenay-Malabry de la détruire.
La Butte Rouge est une cité jardin est un patrimoine architectural populaire magnifique qui peut disparaitre. Conçu dès les années 30, il abrite 8000 habitants sur 72 hectares dans un écrin de verdure, d’arbres centenaires, de jardins ouvriers… Les promoteurs lorgnent depuis longtemps sur cet espace proche du bois de Verrières, non loin du parc de sceaux, de la vallée aux loups et à 15 km de Paris. C’est indéniable, pour eux, cette cité est trop bien pour les prolos et le projet du grand Paris les éjectera toujours plus loin de la capitale.
Ce projet de démolition porté par la mairie de Châtenay-Malabry (92290) ferait perdre 2000 à 3000 logements HLM : à bas loyer. Cette disparition importante de logements sociaux programmée viendrait aggraver la crise du logement déjà patente en Île-de-France. Il faut rappeler que c’est dans ces logements que vivent les personnes et familles privées d’emploi, des smicards, tous les premiers de corvée. Le gouvernement a débloqué deux milliards supplémentaires de fonds à l’ANRU(agence nationale de rénovation urbaine) avec l’engagement d’Action logement dans une rénovation urbaine adaptée au contexte d’urgence, et pourtant il continue à donner son feu-vert à de multiples démolitions.
Malgré les campagnes mensongères orchestrées par le maire et les promoteurs ; la cité est viable et nécessite effectivement des travaux de rénovation pour entretenir le patrimoine et résoudre les problèmes d’humidité, de chauffage… Comment expliquer que la mairie et l’office HLM aient pu laisser vivre des familles avec des enfants malades dans des appartements dangereux pour leur santé alors qu’ils peuvent leurs en accorder un autre et engager des travaux dans ceux qui en ont besoin ? Pourquoi mettre il en avant le besoin de détruire la cité par le manque d’accessibilité pour les personnes handicapées alors qu’il suffit de construire des rampes d’accès.
Si, au dire de monsieur le maire monsieur Segaud, les journalistes et les collectifs de défense de la cité de la butte rouge auraient fait circuler des chiffres fantaisistes, c’est dû à un manque de transparence de sa part. En effet, aucune maquette n’a à ce jour été révélée aux habitants. Quelles formes auront les bâtiments, ou seront-ils implantés, quelle hauteur, quelle largeur auront-ils ? C’est le flou, les grands mots et les belles promesses qui suscitent inquiétude et légitimes suspicions. De plus ce projet est vivement combattu par les plus grands noms de l’architecture comme Jean Nouvel, les descendants des bâtisseurs de la cité les sirvin, Jean-Louis Cohen, Christian de Portzamparc, ou les architectes tout récemment récompensés par le Prix Pritzker 2021 : Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal.
Le classement de la cité jardin de la butte-rouge en patrimoine culturel est primordial pour la sauver. La mairie sous couvert de protection a fait voter la modification du Plan local d’urbanisme qui permettra la démolition de la cité, malgré le résultat largement défavorable de l’enquête de proximité.
L’État dispose de tous les leviers pour s’opposer à ce projet porté par la ville de Châtenay-Malabry : • Il peut refuser de financer la démolition des logements sociaux via l’ANRU. • l’État peut refuser le dé-conventionnement des logements sociaux, sur l’ensemble du périmètre de la cité-jardin, sans lequel la mairie ne peut démolir. L’argent sera-t-il plus fort que la logique et que les besoins du peuple, l’argent sera-t-il plus fort que la nécessité de préserver notre environnement.
Les prises de paroles que vous pouvez entendre dans cette émission ont été enregistrées lors des délibérations du 18 mars 2021 du conseil du territoire.
En ce jour de mobilisation contre la reforme des retraites nous vous diffusons l’intervention de Danièle Linhart, sociologue, directrice de recherche au CNRS., autour du Travail aujourd’hui et demain, possibilités d’un travail sans subordination et sans souffrance .
Cette rencontre se tenait le 16 janvier dernier au théâtre de La Belle Étoile, à la Plaine Saint-Denis a l’initiative des Amis du Monde diplomatique, Jolie Môme, les organisateurs des Cafés Santé Travail…
En préambule fut joué le spectacle La seconde chance de Camélia Huppe conte merveilleux pour monde cruel par Nathalie Leone, conteuse.
Le cortège de la manifestation parisienne, samedi 27 mars.
Paris est vidée de ses populations, Paris, c’est pour les riches !
2020 en France, le prix des logements a encore augmenté. Les profits issus du logement cher ont à peine diminué, malgré la crise sanitaire et sociale. La crise du logement s’aggrave : toujours plus de sans-abri, de mal-logé.e.s, de jeunes et d’étudiant.e.s en galère, d’expulsions…
Berlin : les locataires se mobilisent et gagnent ! Plusieurs dizaines de milliers de locataires berlinois ont manifesté et obtenu que les loyers privés ne dépassent pas 6 à 12 euros lemètre carré et que des amendes jusqu’à 500 000 euros soient délivrées sans délai par la commune contre les bailleurs fraudeurs…
Je suis logée en résidence sociale dans le Xe : 11 m2, 468 euros par mois. Avant j’habitais en squat, c’était mieux, au moins j’avais de l’espace !
Ce 27 mars 2021, nous étions dans le cortège parisien. Nous entendrons les interventions des représentants de syndicat de locataires, mais aussi des entretiens avec des collectifs de locataires, une habitante en résidence sociale, le collectif Stop Airbnb et celui des architectes.
INTERVIEW
Le maire ne doit pas apprécier que les gens se réunissent chez nous pour résister aux JO ou à la création d’une bretelle d’autoroute !
Retour au Landy sauvage à Saint-Denis, un lieu occupé sans droit ni titre depuis 2018. Il a pris au fur et à mesure de ces années une étoffe particulière dans une ville comme Saint-Denis qui poursuit de manière rapide une restructuration urbaine dans le sillage du projet de Jeux olympiques, que la ville doit en partie accueillir en 2024. Pour cela, la société du Grand-Paris prévoit le développement de nouvelles lignes de métro et celle de Saint-Denis Pleyel passe pour prioritaire. L’intérêt soudain porté à des quartiers pauvres et qui n’intéressaient personne auparavant a fait de la ville une usine à gaz. Et les habitants trouvent dans le projet associatif du lieu et son discours de résistance à la promotion d’une nouvelle ville une certaine résonance. En 2020, l’affaire a pris un tour franchement politique avec l’élection du nouveau maire socialiste, pressé de donner à la ville “un nouveau souffle”. La justice avait donné jusqu’à juillet 2021 aux habitants et aux associations le temps de s’organiser et de déménager. Qu’à cela ne tienne, la mairie se saisissant du prétexte d’un incendie mineur a décidé de précipiter leur éviction.
Depuis le début de la crise de la Covid-19 véritable État de guerre et d’État d’urgence sanitaire, le gouvernement plutôt que de donner des réponses sanitaires a décidé de privilégier la réponse sécuritaire.
Il en va de l’extérieur des prisons comme de l’intérieur. Le peu d’aménagement gagné de dures luttes est repris petit à petit. Au lieu de faire des tests l’administration pénitentiaire dresse des vitres en plexiglas pour séparer les parloirs entre les prisonniers et leurs proches ; sas de décompression.
Saisi par cinq détenus de la maison d’arrêt de Seysses qui contestent le dispositif de séparation mis en place dans les parloirs depuis le début de la crise sanitaire, le tribunal administratif de Toulouse a confirmé que ce dispositif portait atteinte au maintien des liens entre les détenus et leurs proches,
Depuis la reprise des parloirs en mai dernier, les dispositifs visant, pour des raisons sanitaires, à séparer physiquement les personnes détenues de leurs visiteurs n’ont cessé de se multiplier.
Depuis l’automne, la mise en place de cloisons de plexiglas hermétiques courant du sol au plafond s’est généralisée et la quasi-totalité des boxes de parloir en sont désormais dotés. Chacun d’un côté de la vitre, les détenus et leurs proches se retrouvent ainsi contraint de hausser la voix, parfois jusqu’à hurler, pour s’entendre.
À Seysses, c’est une vingtaine de boxes contigus qui accueillent les visiteurs, dans une cacophonie géante, empêchant tout échange et toute intimité. Ce nouveau dispositif se rapproche désormais des parloirs réservés aux prisonniers punis.
Confronté à une telle situation, cinq détenus de la maison d’arrêt ont demandé à la direction de retirer ce dispositif puis, face à son refus, ont saisi le tribunal administratif de Toulouse en référé. Celui-ci a, dans une ordonnance datée du 18 février 2021, de leur donner raison, confirmant que le fait « de refuser de retirer l’installation de deux plaques de plexiglas séparant les parloirs en deux zones hermétiquement fermées du sol au plafond est de nature à créer un doute sérieux quant à sa légalité dans la mesure où les dégradations acoustiques de telles mesures ne permettent plus aux détenus de maintenir les liens personnels et affectifs avec les membres de leurs familles ».
En outre, prenant acte du fait que la direction a, entre temps, fait percer des trous dans les parois de plexiglas pour faciliter les échanges ainsi qu’elle l’a affirmé dans sa défense, le juge a exigé qu’un contrôle acoustique de cet aménagement soit effectué rapidement, sans la présence des avocats et hors des conditions d’utilisation ordinaire.
En entendant parler de cette plainte 15 prisonniers de la maison centrale de Châteauroux ont entrepris de porter le même recours.
Dans cette émission vous pourrez entendre non seulement les prisonniers de Châteauroux expliquer les conditions de visites sous Covid-19 et les raisons de leur colère, mais également maître julien Brel du barreau de Toulouse et maître Romain profit pour Châteauroux.
Cette initiative renoue, dans un contexte particulièrement difficile, avec l’action collective. Nous verrons combien malgré le fait que la forme choisie ; la contestation juridiques, n’est pas une évidence au sein des prisons.
Cette émission est faite pour soutenir ce dépôt de plainte et sera diffusée le plus largement possible afin que d’autres prisonniers s’en saisissent. Nous saluons ici le courage de ceux et celles qui l’ont intenté et espérons que d’autres feront de même.
Paris 20 mars 2021 ; théâtre de l’Odéon crédit photo Ludivine bantigny
Denis Gravouil, le négociateur CGT sur l’assurance-chômage est sidéré. « On frise l’incompétence ! », s’emporte-t-il, à la lecture du décret de la réforme d’assurance-chômage, publié le 31 mars au Journal officiel. « Le ministère du Travail n’a pas réagi aux alertes et laissé passer des inégalités flagrantes ! » Réforme de l’assurance chômage qui rentre en vigueur le 1er juillet 2021
Dans l’émission de ce jour, nous allons nous pencher sur cette réforme et sur la précarité quelle accentuera.
Nous débuterons cette émission, par une série d’entretiens réalisé par un camarade intermittent, la semaine dernières à l’intérieur du théâtre de l’Odéon toujours occupé
En seconde partie d’émission, nous serons à Aubervilliers ou avait lieu devant le pole emploi une action de tractage, le 29 mars 2021 et nous pourrons entendre un entretien avec Pierre Garnodier, secrétaire du comité national CGT des privé-e-s d’emploi et des précaires et l’intervention d’un demandeur d’emploi sur la stratégie des syndicats.
Femmes assemblées le 8 mars ; AG des ouvriers des aciéries Vizag.
Dans l’émission de ce jour, nous poursuivons en compagnie de Jacques Chastaing, de parler de la suite du soulèvement en Inde.
LE SOULÈVEMENT PAYSAN EN INDE EST PLUS FORT QUE JAMAIS
IL ÉBRANLE TOUTE LES NORMES ET LES VALEURS DE LA SOCIÉTÉ INDIENNE
Les lois que veut faire passer le gouvernement de Narendra Modi signent la mort de la petite paysannerie indienne.
Aussi les petits paysans qui sont très prolétarisés et les ouvriers agricoles, mènent un combat à la vie à la mort qui non seulement ne faiblit pas depuis le mois de juin 2020 quand ce mouvement a commencé, mais s’approfondit et s’élargit toujours un peu plus.
De fait, chacune des dates du calendrier social indien et chacune des attaques du gouvernement contre le soulèvement indien, devient l’occasion pour ce dernier d’une riposte encore plus déterminée qui en fait à chaque fois une nouvelle étape vers un mouvement qui n’est plus seulement paysan mais qui devient celui de toutes les classes populaires pour renverser Modi et le système qu’il défend.
Tout cela est lent, puisque le mouvement paysan a commencé en juin 2020, mais on comprend bien qu’il faut du temps pour ébranler un continent de 600 millions de paysans et plus d’un milliard d’habitants, avec 28 États, 8 territoires, aux 3 000 castes, aux très nombreuses formes de pratiques religieuses, aux milliers de tribus, aux traditions et expériences probablement encore plus variées que celles du continent européen.
Par ailleurs, si la détermination du soulèvement ne décline pas et exerce ainsi une énorme pression sur les dirigeants des organisations paysannes, celles-ci n’étaient pas conçues pour avoir une politique de renversement de Modi et du système capitaliste même si certains de ses membres ont personnellement cet objectif. Ainsi le mouvement avance par a-coups, par la logique sociale de la prolétarisation paysanne et de sa détermination en réponse aux attaques gouvernementales qui le poussent, à chaque offensive de Modi, à s’engager toujours plus loin sur le chemin de cette logique.
Aujourd’hui, nous en sommes à un moment où le soulèvement paysan qui bénéficie d’un très large soutien des classes populaires essaie de se transformer peu à peu en soulèvement de l’ensemble de ces mêmes classes populaires.
Cette évolution qui suppose une énorme transformation des consciences, au moins des plus avancées, a commencé le 26 novembre 2020.
LES ÉTAPES DE LA TRANSFORMATION RÉCENTE DES CONSCIENCES
Le 26 novembre 2020 les directions syndicales ouvrières appuyés par la première coordination paysanne, l’AIKSCC, née elle-même d’une première révolte en 2017, ont organisé une grève nationale d’un jour qui avait fait descendre 250 millions de travailleurs dans la rue.
En général, les directions syndicales ouvrières s’arrêtent là, un journée d’action puis rien avant l’année suivante.
Mais là, le soulèvement paysan a saisi l’occasion pour appeler aussitôt à renouveler cette grève générale la semaine d’après, le 8 décembre, voire continuer plus loin encore s’il y en avait la possibilité.
Lorsque cette seconde journée de lutte nationale du 8 décembre a été passée, le gouvernement a espéré une pause, mais non, ça a été le contraire, le soulèvement paysan a profité de cet élan pour appeler aussitôt à marcher sur New Delhi la capitale montrant ainsi sa détermination à lui-même et à toute la population. Il a cristallisé ce moment d’alliance et de débordement des directions syndicales ouvrières, dans l’apparition d’une nouvelle coordination paysanne, le SKM (Front Uni Paysan) qui anime encore aujourd’hui le soulèvement, en synchronisation avec l’AIKSCC.
Lorsque le gouvernement a alors bloqué cette marche aux portes de Delhi par une armée de policiers, ni une ni deux, le soulèvement paysan n’a pas reculé, mais a installé des campements de plusieurs centaines de milliers de paysans aux portes autoroutières de New Delhi qui sont devenus le foyer de rencontre de tous les secteurs et professions en opposition à Modi et au système, le creuset organisateur de la convergence de toutes les luttes, ouvrant le soulèvement paysan, par ces lieux fréquentés de toutes les oppositions au régime, à toutes les questions sociétales, religions, castes, femmes, tribus, Intouchables, jeunes, écologie….
Puis, quand le gouvernement a tenté de profiter d’une légère pause, après l’aboutissement de la marche des paysans à 1 million à New Delhi le 26 janvier, pour tenter de détruire les campements paysans de la capitale, les paysans ont non seulement appelé à monter en masse à Delhi ce qui s’est fait, mais ils ont appelé à construire les bases d’un pouvoir paysan durable au travers de la démocratie directe des Mahapanchayats dès le 29 janvier 2021.
Du coup, aujourd’hui, depuis ce premier Mahapanchayat, le soulèvement en a tenu 100 qui sont devenus les organes d’un pouvoir paysan, structurant 3 millions de participants, assurant une autorité organisée au soulèvement paysan sur une zone d’influence d’environ 100 millions de personnes qui se soustraient ainsi en partie à l’autorité du pouvoir central et sont en capacité de bannir socialement de ces zones les représentants du Bharatiya Janata Party (BJP), le parti de Modi et ses alliés, fussent-ils les dirigeants des États inclus de ces zones.
Maintenant, en cette seconde quinzaine d’avril, craignant intensément l’appel des paysans à toutes les classes populaires à une marche nationale début mai sur le Parlement pour l’assiéger, le pouvoir essaie de profiter de la saison des récoltes qui a commencé en avril et qui oblige bien des paysans à retourner au travail pour mener une campagne de masse avec l’aide de ses médias pour faire croire que le soulèvement paysan est en train de s’arrêter et tenter de l’attaquer à cette occasion.
Il a récolté en riposte contre cela, une organisation quasi soviétique du travail à la campagne.
Pour prendre l’exemple du Pendjab, pour faire face au fait qu’une partie des tracteurs était utilisée dans les mobilisations, tout le matériel, les moissonneuses-batteuses et les tracteurs restants sont mis en commun.
Plus que cela, pour ne pas abandonner la mobilisation et en même temps pouvoir faire les récoltes avec donc un manque de bras, des réunions ont eu lieu sur la manière dont toute cela sera organisé et coordonné dans chaque quartier de village, chaque village et chaque département ; tout le monde s’est prononcé en faveur d’une mise en commun de tout. Un système démocratique à trois niveaux (quartier, village, département) a été créé pour couvrir toutes les familles afin que personne ne subisse de perte et puisse mener de front, travail et politique.
Ainsi les paysans partent pour les frontières de Delhi par lots en fonction du moment de la récolte. Un lot part d’un quartier, un lot d’un autre quartier arrive. Un autre lot achemine les récoltes au Mandi (marché d’État).
Et ce qu’il y a de plus remarquable, c’est que ces différents lots, sont composés bien sûr de paysans, mais aussi d’ouvriers agricoles mais encore d’ouvriers, d’employés, d’étudiants, d’enseignants, tous les soutiens qui le veulent. Ainsi, les paysans et leurs soutiens, vont et viennent des villages à New Delhi et réciproquement sur la base d’une organisation démocratique et solidaire remarquable, améliorant la solidarité humaine et accélérant ainsi, de fait, le processus de récolte.
De cette organisation du travail est sorti une coordination paysans-ouvriers-étudiants-enseignants qui se substitue peu à peu à la coordination strictement paysanne. Son premier geste a été d’envoyer aux campements de New Delhi, des ouvriers, enseignants et étudiants pour remplacer les paysans obligés de quitter les campements afin de faire les récoltes. En sachant qu’en plus des campements de New Delhi, il y a une centaine de lieux occupés en permanence seulement dans le Pendjab, on mesure mieux combien le brassage de paysans, ouvriers, étudiants, employés, enseignants qui était déjà une réalité aux campements de Delhi, passe un cap et devient une fusion dans un combat mené en commun.
Or le phénomène ne touche pas que le Pendjab.
Ainsi par exemple, un meeting commun massif ouvriers-paysans a eu lieu le 18 avril, à Visakhapatnam dans l’État de l’Andhra Pradesh, pour organiser une lutte commune ouvriers-paysans contre la privatisation de l’aciérie publique Vizag de cette ville dont 400 000 personnes dépendent sur trois États. Ce qui est marquant pour témoigner de la popularité du soulèvement paysan, c’est que c’est le collectif ouvrier qui anime cette lutte contre la privatisation depuis déjà plusieurs mois qui a fait appel aux paysans, non pas pour les aider, mais pour diriger ensemble le mouvement à l’échelle de l’État entier, voire plus.
Ce qui est frappant aussi pour l’évolution actuelle du combat, c’est que le dirigeant paysan le plus connu, Rakesh Tikait, a appelé dans ce meeting à créer un front général paysans, ouvriers, cheminots, employés de banques et d’assurances – qui sont aussi en lutte aujourd’hui contre leur privatisation, mais chacun dans leur coin – afin de redonner au peuple la propriété de son travail, un programme très révolutionnaire par les moyens et très socialisant par les objectifs.
En même temps que le gouvernement essaie en avril de profiter du temps des récoltes, il cherche en même temps à profiter d’une montée des contaminations au Covid ces derniers jours pour mener une immense campagne de peur accusant les rassemblements et campements paysans d’être responsables des contaminations. Il veut donc interdire tout rassemblement (sauf ses propres meetings électoraux et les pèlerinages hindous, parce que le gouvernement ne fait strictement rien contre le Covid), en menaçant de “nettoyer” de force les campements de Delhi. Et, cerise sur le gâteau, dans le même moment, il utilise une tempête qui a partiellement détruit les campements paysans de Delhi pour finir de les détruire en tentant avec ses voyous fascistes d’y mettre le feu.
Or, face à cela, le soulèvement paysan trouve l’énergie de reconstruire les campements mais plus encore, refuse de céder au chantage sanitaire du pouvoir et maintien ses mobilisations contre le gouvernement tout en cherchant des réponses qui étendent l’influence du soulèvement à la question de la santé publique.
Ainsi, bien sûr, il a dénoncé l’inaction totale du gouvernement depuis un an contre le Covid, en matière de lits d’hôpitaux, de respirateurs, d’oxygène, de formations, de soignants, etc… Politiquement, le soulèvement paysan a répondu que si le gouvernement avait réellement le souci de la santé des indiens, il n’aurait qu’à céder aux revendications des paysans, ce qui mettrait immédiatement fin aux campements et mobilisations..
Mais le soulèvement est allé plus loin, défiant très concrètement l’autorité du pouvoir et construisant le sien. Il a démonstrativement ouvert des cliniques de campagne dans ses campements de Delhi aux soins gratuits non seulement pour ses membres mais aussi pour tous les habitants qui le veulent en demandant au gouvernement, s’il est sincère dans sa lutte contre le Covid, de lui fournir des vaccins qu’il pourrait ainsi utiliser rapidement et largement.
Ainsi, au fur et à mesure que la confiance dans le gouvernement s’amenuise, le soulèvement montre le visage d’un autre gouvernement possible, paysan et ouvrier.
Pour le moment, même si le gouvernement voudrait utiliser le Covid et le temps des récoltes, il est relativement coincé dans sa volonté de “nettoyer” les campements paysans, non seulement parce que les paysans et leurs soutiens proposent de soigner, mais aussi parce qu’il y a aujourd’hui des élections qui ont cours jusqu’à fin avril pour renouveler parlement et gouvernements dans 5 États.
Modi ne peut se permettre de trop grandes violences contre les paysans au risque de perdre des électeurs car il a mis en effet dans ces élections toutes ses forces en espérant enrayer ses reculs voire même gagner peut-être des États, en particulier le Bengale occidental qui aurait une signification symbolique importante.
Il interdit donc les meetings des partis qui lui sont opposés au prétexte du Covid, mais lui-même continue les siens sans aucune protection sanitaire.
Mais il augmente aussi les salaires des ouvriers agricoles du thé (Darjeeling) qui sont une part importante de l’électorat, la veille des élections, offrant par ailleurs cadeaux, argent et même logements à ceux qui voteraient pour lui. Pire, il promet que les musulmans indiens deviendraient avec lui des étrangers expulsables, sous-entendant ainsi qu’il y aurait des maisons et des boutiques à prendre, libérant toutes les haines et les violences. Il commence ainsi dans chacune des villes où il organise un meeting par obliger par la force de ses bandes fascistes, les musulmans à fermer boutiques et échoppes dans la ville du meeting, cherchant à transformer ce scrutin en des violences de pogroms religieux.
Par contre, une fois, ces élections terminées dans les derniers jours d’avril, les paysans craignent les pires des violences du pouvoir contre eux.
Cependant, les derniers jours d’avril sont aussi les derniers jours des récoltes et les paysans pourront reprendre leur mobilisation à 100%.
Déjà, la principale organisation paysanne du Pendjab appelle tous ceux qui ont fini leurs récoltes à monter sur Delhi le 21 avril, tandis que le SKM appelle l’ensemble des paysans du pays à le faire le 24 avril et invite à une convention nationale de l’ensemble des organisations paysannes le 10 mai à Delhi afin de discuter de la marche sur le Parlement et de la stratégie du mouvement dans la période qui s’ouvre.
Les jours qui viennent vont donc être tendus
S’il est peu probable malgré des attaques violentes très possibles du pouvoir que le mouvement paysan soit stoppé même s’il prend des coups.
Par contre, si le gouvernement qui joue son va-tout dans les jours qui viennent, prend une claque électorale ou même sans perdre, s’il ne gagne pas de manière probante et démonstrative dans les élections et si en même temps il n’arrive pas à se faire obéir des paysans en cette période de Covid, il est bien envisageable qu’on entre dans une nouvelle période qui soit celle de la marche inéluctable vers la chute de Modi.
COMMENT LES PAYSANS ONT DÉJÀ TRANSFORMÉ LA SOCIÉTÉ INDIENNE
Chaque attaque du gouvernement s’est donc traduite par un élargissement du champ d’action du soulèvement paysan et de son influence sur la société.
Or, pour tenter de diviser le soulèvement et le discréditer aux yeux de l’opinion, le gouvernement a cherché à s’appuyer sur tous les préjugés sociaux et les développer en disant que le soulèvement est celui des ignorants, des incultes, des arriérés, des barbares… bref des Intouchables, des tribus indigènes, des femmes, des sikhs, des musulmans, des jeunes pauvres…
En riposte, le soulèvement paysan a organisé de manière démonstrative des mahapanchayats ayant une portée politique symbolique importante pour l’élargissement de son combat, avec des ouvriers agricoles, des femmes, des Intouchables, des tribus indigènes, des jeunes et des musulmans. Il a fait plus que de les organiser ensemble, il a fournit l’infrastructure pour que les plus opprimées puissent avoir leurs propres Mahapanchayats, leur propre organisation autonome.
Ainsi le soulèvement paysan a déjà transformé l’Inde en faisant tomber dans le mouvement lui-même et en les ébranlant ailleurs, les barrières entre castes, religions, sexes, et autres stéréotypes du même style. Les normes et les valeurs sociales sont en train d’être ré-écrites.
Et c’est pour ça qu’il attire de plus en plus largement : chaque maison, chaque ferme du paysage indien a un drapeau paysan (en tous cas dans le Nord), montrant là toute sa puissance et toute l’ambition des aspirations populaires qu’il représente, car c’est toute cette société d’oppression et d’exploitation qu’il ébranle.
Les jeunes sont particulièrement attirés qui étouffent dans cette société cloisonnée. Le soulèvement paysan est à la mode, dans les vêtements, les T-shirts, les mouvements de jeunes, la musique, les badges… Paysan, c’est cool.
C’est évidemment un danger mortel pour le capitalisme et sa capacité à exploiter les prolétaires de la ville et la campagne, des femmes et des hommes… en les divisant.
Les femmes paysannes mais aussi les autres femmes, qu’elle soient hindoues, sikhs ou musulmanes, sont à la pointe du combat, alors que jusque là les traditions patriarcales dominaient plutôt le monde rural et la société indienne en général.
Dans ce pays aux nombreuses règles millénaires et moyenâgeuses les plus coercitives, toutes les normes et les valeurs sociales sont en train d’être réécrites dont les campements paysans sont les foyers incubateurs puisqu’y vivent et coopèrent en fraternité toutes les castes, toutes les religions, toutes les croyances ou les idées, celles des hindous, sikhs, musulmans, bouddhistes ou chrétiens, mais aussi celles des multiples écoles du marxisme ou de l’anarchie. On y trouve des ouvriers et des paysans, des universitaires et des personnes qui ne sont jamais allés à l’école, des femmes et des hommes, des féministes et des chefs de clans patriarcaux, des guerriers Nyangs et des pacifistes, des tribus des forêts et des jeunes urbains, des écologistes et des syndicalistes de l’industrie la plus polluante, des personnes de 90 ans et d’autres de 14 ans…
Le soulèvement paysan est la vitrine vivante d’un autre monde possible qui existe déjà dans le cœur de chaque indien mais de manière étouffée et l’envers visible du monde de haines et de divisions que veut encore aggraver le pouvoir.
Pour en faire la démonstration chaque jour, au delà de ses luttes, le soulèvement s’empare de chaque journée importante du calendrier indien pour en faire celle de l’idéal du soulèvement.
Il l’avait déjà fait en choisissant le 26 janvier 2021 comme journée de son entrée dans Delhi. Il a transformé la fête nationale de ce jour-là qui est dédiée traditionnellement au soulèvement de l’indépendance, mais qui est récupérée par les riches comme notre 14 juillet. Il lui a redonné le sens subversif d’origine de ceux qui se révoltent contre l’injustice et l’inégalité par un défilé paysan dans Delhi bien plus applaudi par les habitants que le défilé national du gouvernement.
Le soulèvement s’empare ainsi de toutes les grandes dates du calendrier national pour en faire celles du peuple modelant peu à peu les valeurs abstraites du pays pour en faire les valeurs réelles des révoltes, du courage et de la dignité populaire.
Après les fêtes traditionnelles de Diwali, Lohri et Holi et bien d’autres dates d’hommages nationaux, le soulèvement paysan a décidé pour ne donner que l’exemple de ces derniers jours, de fêter le 13 avril, le Baisakhi, une fête traditionnelle pour l’ouverture de la période des récoltes qui a lieu dans de nombreux États et sous le nom de Baisakhi au Pendjab.
Il a donc organisé des grandes fêtes populaires dans les campements paysans des portes de Delhi avec spectacles sportifs, de danse, de musique, feux d’artifice auxquels participent les paysans des campements mais aussi tous ceux qui de Delhi ou ses banlieues veulent s’y associer…
Le soulèvement paysan s’empare des événements de la société indienne pour leur donner sa propre tonalité subversive et populaire, pour les faire siens en y associant tous ceux qui le veulent, pour faire de tout le calendrier indien, le calendrier du soulèvement et du peuple. En rendant son histoire au peuple, il se saisit de son histoire pour refaire vivre son désir de changer le monde. IL montre de plus en plus qu’il y a deux pouvoirs, deux sociétés qui s’affichent à toute occasion et chaque événement, l’une contre l’autre, la société et le pouvoir du gouvernement des capitalistes et des riches d’un côté et la société et le pouvoir des paysans et des pauvres de l’autre.
En même temps, en plus de l’horizon qu’il dessine, il associe la lutte qui y mène. Dans les zones que le soulèvement paysan influence, là où les représentants du BJP et ses alliés ont voulu aussi fêter ces événements, ils ont été chahutés voire empêchés de les célébrer par les paysans comme l’ont décidé les Mahapanchayats en bannissant socialement le BJP et ses alliés, en leur interdisant de participer à toute cérémonie, toute inauguration, tout meeting, en leur interdisant parfois tout simplement de rentrer ou sortir de chez eux.
Le 13 avril, également, le soulèvement paysan commémore le massacre de Jallianwala bagh où des centaines d’indiens ont été tués par les britanniques le 13 avril 1019. De cette manière, en commémorant de très nombreux héros du mouvement social ou des faits de son histoire, le soulèvement paysan reconstruit aussi une autre histoire de l’Inde que celle de l’histoire officielle des riches et des puissants, une histoire des pauvres, des invisibles et de leurs combats mais aussi de leurs valeurs et leur dignité, il rend leur dignité aux opprimés et expoloités.
Le 14 avril, il a rendu hommage au plus célèbre des Intouchables, Ambedkar, l’homme qui a écrit la constitution de l’Inde indépendante. Le soulèvement a appelé ce jour-là tous les intouchables, les tribus et tous les exclus, des basses castes, des femmes, les musulmans, etc… à s’emparer de cette journée, à ne pas la laisser dans les mains de ceux, qui la plupart du temps, étaient les alliés ou les valets des britanniques. Il l’a fait toujours dans le même esprit afin que cette journée doive être celle du peuple combattant et non celle de ceux qui au pouvoir écrasent tous les jours les opprimés et ne les célèbrent qu’une fois par an. Les Intouchables et bien d’autres opprimés ont donc ce jour-là organisé de grands rassemblements partout tout en gênant ou empêchant également les rassemblements du même type organisés par le BJP et ses alliés.
Le 19 avril, il a organisé un hommage aux habitants des banlieues pauvres et riveraines des campements paysans dans le pays, qui par leur solidarité active, leur apport de nourriture, d’eau, de couvertures, vêtements, leurs hébergements, leurs toilettes et douches, le prêt de leurs téléphones, leur transport entre les camps et la ville qui sont interdits par la police aux paysans… ont rendu possible l’existence de ces campements.
Le soulèvement paysan a aussi changé la société en amenant déjà Modi à suspendre les lois anti-ouvrières liquidant l’essentiel des acquis ouvriers que le gouvernement voulait également imposer. Modi espérait ainsi acheter les directions syndicales ouvrières, ce qu’il a en partie réussi, puisque pour la grève générale commune paysans-ouvriers prévue le 26 mars 2021, les directions syndicales ouvrières se sont désistées au dernier moment pour ne s’engager qu’à un soutien symbolique. Mais peu importe, le blocage général du 26 mars a été un grand succès montrant l’influence nationale des paysans. Et puis, le processus recommence, le soulèvement paysan a à nouveau imposé aux directions syndicales ouvrières l’organisation commune du 1er mai, et il espère bien dans la foulée entraîner la base ouvrière et populaire à marcher avec lui sur le Parlement dans les jours qui suivent.
Alors bien sûr, bien des combats sont encore à mener.
Le gouvernement a tenté de faire assassiner ces derniers jours, le leader le plus populaire du soulèvement paysan, Rakesh Tikait. Il a récolté du coup un blocage général de Delhi pendant un jour.
Et ce n’est pas fini. Les paysans craignent que Modi ne cherche à faire assassiner dans les jours qui viennent les principaux dirigeants du soulèvement et donc ils s’organisent pour cela, argumentant que si la police est incapable d’assurer leur protection, il va bien falloir qu’ils s’en occupent eux-mêmes, menaçant ou annonçant ainsi la naissance d’une milice paysanne.
Le gouvernement pour le moment du seul État de l’Haryana (dirigé par le BJP) le plus enragé contre les paysans, a annoncé qu’il interdisait au commun du peuple de parler à des paysans en lutte sous peine de sanction, et a sorti une loi lui permettant de saisir les biens, maison ou champs, des paysans pris à participer à une manifestation illégale. Cela amènera-t-il les paysans à annoncer leur droit à saisir les biens des capitalistes qui font violence contre le mouvement ? On verra, mais toute l’évolution pousse à cette spirale vers la révolution.
Et c’est ce virus de la révolution, ce variant indien, que craignent surtout les possédants jusqu’en France qui font fermer à leurs journaux toute information provenant d’Inde à l’exception de celles de la campagne de peur que mène la presse de Modi sur le Covid qui est en fait une campagne contre les paysans.
Contre la loi de sécurité globale, Marseille 30 janvier 2021
Le 30 janvier dernier, une fois encore, à l’appel de différentes organisations, des milliers de personnes se sont mobilisées contre le projet de loi de “sécurité globale”, à Paris. Une ambiance festive avait surgi sur la place de la République, où teufeurs et monde du spectacle étaient venus appuyer les prises de parole de plusieurs collectifs, dont le syndicat national des journalistes (SNJ), le collectif Vérité et justice pour Gaye Camara et la coordination contre la répression. Ce rassemblement fut rejoint, vers 17 heures, par la manifestation des gilets jaunes qui avait défilé depuis la place de la Nation.
Pas du tout la même ambiance dans les rangs des manifestants, qui arrivent le visage fermé, le corps tendu. Plusieurs accrochages avec des flics encadrant le cortège ont eu lieu. Les manifestants ont essuyé une dizaine de ruées des fonctionnaires cherchant à battre ou à arrêter un manifestant au hasard, comme cela s’était déjà produit le 12 décembre, nous rappelle une gilet jaune, dont nous écouterons le témoignage. Une stratégie d’encadrement de la manifestation, visant à instiller une certaine terreur, en multipliant les arrestations arbitraires.
Comment on se retrouve ensemble ? C’est quoi la stratégie ?
A peine étaient-ils rendus sur la place de la République que l’ordre d’évacuer est pris. Aucun retour n’est possible, faute de temps, sur ce qui vient de se passer, chacun repart avec son incompréhension. Et, de nouveau, c’est la charge musclée des CRS pour ceux et celles qui ne veulent pas évacuer assez vite. Ils arrêtent encore au hasard. A la fin de cette journée, 26 personnes ont été interpellées et placées en garde en vue. Les chefs d’accusation sont les mêmes pour presque tous : outrage, rébellion et attroupement en vue de commettre des dégradations et des violences. Une des personnes interpellées témoigne.
On se sentait comme dans un gros piège à poissons !
suivi de
La coordination est restée sur la simple idée de défendre les journalistes. La loi sécurité globale dépasse largement ce problème-là !
Karine Parrot et Stéphane Elmadjian ont réalisé un documentaire dans lequel sept juristes décryptent les dispositifs techno-policiers prévus par le texte et, au-delà, le projet politique qu’il recèle. Ce sont Pascal Beauvais, professeur à Paris-I Panthéon-Sorbonne, Olivier Cahn, professeur à l’université de Tours, Lucie Cluzel, professeure à Paris-Nanterre, Christine Lazerges, professeure émérite de Paris-I Panthéon-Sorbonne, Raphaëlle Parizot, professeure à Paris-Nanterre, Ludivine Richefeu, maîtresse de conférences à CY Cergy Paris Université et Noé Wagener, professeur à Paris-Est Créteil.
De ces réflexions, nous avons tiré un petit montage pour revenir sur l’essentiel de ce que contient le projet de loi de sécurité globale et montrer à quel point il est important de se mobiliser contre. Le réexamen de la loi et son article 24 passera le 3 mars devant la commission des lois de la Chambre haute, puis les 16, 17 et 18 mars en hémicycle.
Au lieu d’un basculement – comme on a connu historiquement – dans un système autoritaire, on a une construction progressive, par petites touches…
Depuis le 4 mars 2021, une cinquantaine de personnes, intermittentes/ intermittents du spectacle, travailleurs/ travailleuses des secteurs de l’hôtellerie, de l’événementiel, du tourisme et de la culture, occupent le théâtre de l’odéon à paris.
Cette action est menée pour manifester leur colère de la situation. Tous souhaitent interpeller le gouvernement sur leur situation et réclament, notamment, la prolongation de l’année blanche pour les intermittents/ intermittentes.
Pour illustrer cela, en ce début d’émission, nous entendrons un son pris sur le net sur l’occupation de l’intérieur du théâtre de l’Odéon puis un reportage que nous avons réalisé ce samedi 6 février devant ce mème théâtre.
En seconde partie d’émission, nous nous rendrons dans le val de Marne ouce 4 mars les grévistes des différents sites, répondant à un appel à la grève posé par la CGT Sanofi, étaient réunis à Vitry-sur-Seine pour une marche funèbre, celle de la recherche.
En cette période de vacances, nous vous proposons en alternance la diffusion d’émissions en nouvelles diffusions et des émissions inédites. Bonne écoute !
Le 27 janvier dernier, nous recevions dans nos studios, Rabhi et Karim pour parler de leurs cas et appeler à ne pas subir, à se regrouper et à réagir collectivement. Émission en réécoute sur notre site http://actualitedesluttes.info/ratp-france-telecom-meme-combat/
Dans l’émission de ce jour, nous serons en plateau avec Karim et nous entendrons par téléphone, de nouveaux témoignages sur les questions de harcèlement a la RATP
Nous débuterons avec Bruno, ancien agent a la RATP et aujourd’hui a la retraite, suivra le témoignage de Xavier, machiniste receveur entré en CDI en 2013, nous poursuivrons avec Mohammed, entré a la RATP début 2011, par la suite, nous serons avec Djamila, embauchée en 2009 en contrat de professionnalisation et nous conclurons cette série de témoignages avec Thierry, aillant travailler durant 23 ans a la régie autonome des transports parisien.
Nous terminerons cette émission, par un entretien avec Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l’association droit au logement (DAL) en appel a la manifestation, ce samedi 27 mars, journée européenne d’actions pour le logement et pour Paris le rendez-vous sera à 15 h place du Châtelet.
À l’occasion des deux journées internationales contre le racisme et contre les violences policières la Marche des Solidarités et les Marches Vérité et Justice pour toutes les victimes ont appelé à manifester le samedi 20 mars 2021. « On étouffe, de l’air ! Contre le racisme, les violences et l’impunité policière, l’islamophobie, le fascisme » ; des manifestations auront lieu dans plusieurs villes en France et internationalement. L’appel de la Marche des Solidarités est signé par plus de 200 organisations.
Pour cette manifestation, les collectifs de familles ayant perdu un proche tué par la police, mais également par les surveillants de prison, les mutilés, les collectifs de sans papiers avaient décidés de défiler ensemble. Dans cette première partie d’émission, nous avons demandé à Fatou, sœur de Lamine Dieng, co-organisatrice de la marche de revenir sur l’organisation de celle-ci.
Dans cette seconde partie d’émission, nous serons avec des membres de la coordination des sans papiers de Montreuil (CSPM). En leurs compagnies, nous reviendrons sur leurs analyses des dernières mobilisations des sans papiers et sur les luttes à venir.
Cette dernière année, les soignant.e.s ont fait l’actualité. Au mois de février ils étaient mobilisés depuis plus d’un an ; au mois de mars ils étaient des héros en 1ère ligne ; au mois de juin ils étaient des manifestants violent, au mois de septembre nous n’entendions plus parler d’eux.
Pourtant, c’est en novembre que s’est déclarée la deuxième vague ; alors que nous sommes en pleine troisième vague, les hôpitaux n’ont pas cessé d’être surchargés. Qu’en est-il de nos héros ? Où ont-ils disparu ? Finalement Macron est “en guerre”, et il a sacrifié la 1ère ligne.
Dans cette deuxième émission, nous poursuivons avec le récit de soignants et soignantes. Un bilan de la seconde vague. L’expression de leurs volontarismes qui se heurte à la machine hospitalière, comment articuler un mouvement de gréve à l’hôpital à ce moment-là ? Le manque de matériel, la dévotion qu’induit ce métier, imaginer une structure de soin débarrassée des contingences économiques et du pouvoir.
Cette dernière année, les soignant.e.s ont fait l’actualité. Au mois de février ils étaient mobilisés depuis plus d’un an ; au mois de mars ils étaient des héros en 1ère ligne ; au mois de juin ils étaient des manifestants violents, au mois de septembre nous n’entendions plus parler d’eux.
Pourtant, c’est en novembre que s’est déclarée la deuxième vague ; alors que nous sommes en pleine troisième vague, les hôpitaux n’ont cessé d’être surchargés. Qu’en est-il de nos héros ? Où ont-ils disparu ? Finalement Macron est “en guerre”, et il a sacrifié la 1ère ligne.
Nous consacrons une émission en deux épisodes aux témoignages de trois soignant.e.s qui reviennent sur leur expérience de la dernière année. C’est l’occasion pour elles/eux de nous décrire leurs conditions de travail et d’expliquer les raisons qui les ont mené.e.s à vouloir quitter L’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).
Quatre reportages, illustre l’émission de ce jour.
Nous débuterons par le sujet réalisé ce samedi 10 avril ou se tenait à Paris une manifestation antifasciste appelée par plusieurs groupes antifascistes large, incluant collectifs spécifiques, organisations syndicales et politiques.
Nous pourrons entendre différents entretiens réalisé dans cette manifestation.
Nous poursuivons cette émission avec la question de la répression syndicale et des poursuites judiciaire qui en découle. Illustration de cela avec dans un premier temps, un entretien réalisé avec Ahmed Berrahal, syndicaliste CGT a la RATP, qui nous parlent de la lutte qu’il mène au sein de son entreprise contre le harcèlement.
Dans un second temps, nous parlerons de la situation a Monoprix, avec Rodrigue membre du collectif CGT monoprix et qui avec d’autre salarié-e-s du groupe comparaissait au tribunal de Paris le 8 avril 2021, suite a une assignation de l’enseigne qui estime qui y a eu lors des actions syndicales, blocage des magasins.
Nous terminerons cette émission par un reportage réalisé le 4 février 2021, suite a la mobilisation des agentes et agents communaux de la ville de Paris contre l’augmentation du temps de travail et nous entendrons l’entretien réalisé avec une bibliothécaire.
Ceci en appel a une journée de gréve et de manifestation qui se tiendra ce mardi 13 avril, jour du Conseil de Paris. Manifestation jusqu’à l’Hôtel de Ville, rendez-vous à confirmer :9 h 30 à Gare de Lyon, Tour Mattei, 207 rue de Bercy, 75012 Paris.
Rouen 26 septembre 2020 ; manifestation devant l’usine lubrizol
Le 26 septembre 2019, les habitantes et habitants de Rouen et de son agglomération se réveillaient sous un immense panache de fumées. Dans la nuit, près de 10 000 tonnes de produits chimiques ont brûlé. Malgré les propos rassurants du ministre Castaner et du préfet local, les faits sont là : le nuage comprenait bel et bien des composants cancérogènes, et des débris des toitures amiantés ont couvert une partie de la ville. Mais 18 mois après, Lubrizol essaie d’éviter son procès pénal
Tout d’abord le Samedi 27 mars 2021, dix-huit mois après l’incendie de l’usine Lubrizol, près de 150 personnes se sont rassemblées à Rouen pour manifester.
Car Lubrizol est en train de tenter un recours en nullité au tribunal de Paris pour échapper aux sanctions qui pèsent justement sur cette entreprise chimique. En effet, ils veulent faire valoir un vice de procédure pour que le procès n’ait pas lieu et tente d’acheter Bertrand Bellanger, président du Département, qui aimerait abandonner toutes poursuites contre l’entreprise pour la somme de 115 000 € , affirme Christophe Holleville, secrétaire de l’Union des victimes de Lubrizol.
Nous sommes le deuxième pays d’Europe en nombre de sites dangereux. Il y a en France trois accidents industriels par jour et nous ne le savons pas et nous ne bougeons pas », continue Paul Poulain, membre de Notre maison brûle, une « plateforme d’autodéfense populaire face aux dangers industriels ».
Il faut que le procès ait lieu, parce que c’est le moyen de faire reconnaître ce qui s’est passé. Pour l’instant, les différentes associassions mobilisées ont plutôt l’impression que tout est fait pour invisibiliser l’incendie de Lubrizol et pour minimiser ces conséquences, car il faut absolument qu’il y ait un suivi des maladies, des cancers, des malformations congénitales.
“Lubrizol France par l’intermédiaire de Madame Striga, la présidente de Lubrizol France, soutient qu’un agent de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) aurait été auditionné par le service régional de police judiciaire (SRPJ) durant l’enquête, et que cette audition n’aurait pas été versée à la procédure, jetant un doute sur l’ensemble de la procédure. Elle s’appuie sur une discussion qu’elle aurait eu soi-disant avec un agent de la DREAL, dans un couloir, qui lui aurait dit qu’elle aurait été auditionnée par le SRPJ, sauf que c’est faux.
Les associations d’habitants soutienne que « c‘est un gros mensonge, et le dossier ne serait pas équitable. Mais de qui on se moque là ?Une entreprise qui fait des milliards, si elle veut bien se battre, elle n’a qu’à engager de bons avocats, et se battre contre nous, les pauvres petites victimes. Si elle croit qu’elle va se défiler comme ça, elle se trompe, parce quenous on ne lâchera pas. C’est vraiment la honte de voir un industriel qui fuit ses responsabilités. Nous sommes déterminés, une affaire comme celle-ci, elle ne peut pas s’arrêter sur une nullité comme ça. C’est grave ce qui s’est passé le 26 septembre, on a eu de grosses séquelles, psychologiques, physiques. C’est David contre Goliath, une industrie milliardaire, face à nous qui sommes des victimes, monsieur et madame tout le monde, avec nos pauvres moyens qui nous battons contre cette multinationale. Et aujourd’hui,elle se fait passer pour quelqu’un qui n’aurait pas le droit à un procès équitable. Quelle honte, c’est honteux. Mais ça nous donne de l’énergie pour les combattre pénalement ».
L’agent de la Dreal a été interrogée par un juge d’instruction, elle aurait déclaré qu’elle n’a jamais été auditionnée par le SRPJ de Rouen, contrairement à ce que prétendrait la présidente de Lubrizol France, ajoute Simon De Carvalho.
Cette affaire, a été étudiée le 31 mars à Paris.
Manifestement, cette requête est vouée à l’échec, comme cela devrait être confirmé lors du délibéré du 30 juin. Cependant, cela aura permis à Lubrizol de gagner du temps en retardant les investigations et en reculant la programmation du procès pénal, espérant sans doute que les habitantes et habitants auront alors oublié le crime industriel du 26 septembre 2019.
Si le ministère de l’Environnement a pris quelques mesures après l’incendie concernant les stockages de produits dangereux, le compte n’y est pas et les industriels, à Rouen comme ailleurs, continuent à jouer avec la vie des travailleurs et travailleuses et des riveraines et riverains. Il reste à construire un mouvement d’ensemble pour organiser une résistance populaire contre les risques industriels. Les initiatives de mobilisation de septembre prochain pour les 20 ans de l’explosion d’AZF et les deux ans de l’incendie de Lubrizol pourraient y contribuer.
Dans un premier temps, vous allez entendre Simon qui fait partie de l’association des victimes de Lubrizol et qui était à Paris dans la salle d »audience. Puis Christophe qui s’est rendu également à Paris et suivra un extrait de la réunion publique organisée le 25 septembre 2020 par le collectif unitaire lors de l “anniversaire” dès un an de la catastrophe de Lubrizol à Rouen.
Le 18 octobre dernier, le peuple chilien s’est réveillé pour exiger davantage de justice sociale. Trois jours plus tard le président de la République Sebastián Piñera a déclaré que le pays était « en guerre contre un ennemi implacable ». Jusqu’à l’apparition de la covid-19 et a repris suite au levé du couvre-feu instauré pendant 6 mois avec comme prétexte la pandémie. Au mois d’octobre 2020, un référendum a vu le jour et la population s’est exprimé en faveur d’une nouvelle constitution. Cette décision soulève de nombreux enjeux et notamment avec les élections présidentielles qui auront lieu courant 2021.
Nous consacrons donc deux émissions sur la situation sociale au Chili. Une première dans laquelle nous avons diffusées une partie des prises de parole réalisé lors de la rencontre internationaliste organisé par la cantine syrienne ” les peuples veulent”, qui avait lieu le jeudi 21 janvier avec le collectif Vitrine Dystopica, intitulée : Communalisme et perspectives de victoire du Chili à la France.
La seconde émissions été réalisé dans le début du mois de mars avec deux membres de l’assemblée des familles de prisonniers politiques chiliens. Dans cet entretien, nous revenons sur la stratégie répressive du pouvoir institutionnel, simultanément à cette ” victoire”du référendum ; et sur la proposition de loi d’amnistie générale pour tout les prisonniers politiques que cette assemblée cherche à faire adopter dans le projet de la nouvelle constituante. L’occasion pour nous d’aborder la situation actuelle du Chili et les enjeux politiques actuels.
Le 18 octobre dernier, le peuple chilien s’est réveillé pour exiger davantage de justice sociale. Trois jours plus tard le président de la République Sebastián Piñera a déclaré que le pays était « en guerre contre un ennemi implacable ». Le mouvement s’est maintenue jusqu’à l’apparition de la covid-19 et a repris suite au levé du couvre-feu instauré pendant 6 mois avec comme prétexte la pandémie. Au mois d’octobre 2020, un référendum a vu le jour et la population s’est exprimé en faveur d’une nouvelle constitution. Cette décision soulève de nombreux enjeux et notamment avec les élections présidentielles qui auront lieu courant 2021.
Nous consacrons donc deux émissions sur la situation sociale au Chili. Une première dans laquelle nous vous diffusons une partie des prises de parole réalisé lors de la rencontre internationaliste organisé par la cantine syrienne ” les peuples veulent”, qui avait lieu le jeudi 21 janvier avec le collectif Vitrine Dystopica, intitulée : Communalisme et perspectives de victoire du Chili à la France. Cette discussion revient sur les dangers du processus électoraliste, les tentatives de récupération de la mobilisation par le pouvoir institutionnel, mais aussi sur les conséquences et perspectives réelles issues de la mobilisation débutée l’année dernière.
✨LES PEUPLES VEULENT✨
🌅 Alternatives révolutionnaires 🌅
Si la crise sanitaire et sa gestion, comme les catastrophes écologiques successives, assombrissent chaque jour notre perception du futur, des rayons d’espoir percent malgré tout ce ciel gris et menaçant.
Soudan, Algérie, Hong Kong, France, États-Unis, Mali, Liban, Irak, Iran, Thaïlande, Biélorussie, Équateur, Haïti, Catalogne, Chili, Nigeria… On peine à dénombrer sans en oublier l’ensemble des soulèvements des deux dernières années. 💥
Un désir de vie, de dignité et de justice parcourt villes et campagnes du monde entier. Malgré la répression, le courage des peuples qui se soulèvent défient partout le statu quo.
Si l’on semble s’accorder que dans les quatre coins du monde « les peuples veulent la chute des régimes », bien rares sont les voix et les slogans qui évoquent ou défendent une vision de
ce qui pourrait succéder ces chutes 🌅. La question de l’après reste bien souvent absente.
Cette année le titre de notre rencontre s’arrête à trois mots sans que nous sachions si il faut les ponctuer d’un point d’interrogation❓ ou d’exclamation❗
💥Les peuples veulent!?💥
Pendant plus d’un siècle, révolution rimait avec socialisme(s). Du Vietnam à l’Algérie en passant par Cuba ou le Burkina Faso, quand une insurrection éclatait, le communisme était disponible lorsqu’il s’agissait d’imaginer la suite. Que l’on s’en réjouisse ou non, on peut s’accorder pour dire que la situation a bien changé.
Quelles propositions de transition ou de rupture réussissent encore à se frayer un passage au moment des soulèvements ? La démocratie libérale pour remplacer les régimes autoritaires ? Des assemblées constituantes pour transformer la démocratie libérale ? Quelles perspectives dessinent les révoltés de nos jours ❓
C’est pour réfléchir à ces questions que nous avons souhaité inviter collectifs et individu.e.s du monde entier à participer à cette rencontre.
Certain.e.s, après avoir assisté à l’écroulement de régimes ou à la libération de territoires entiers ont déjà entrevu cet instant d’après. D’autres, ne souhaitant pas attendre de tels moments, ont déjà commencé à construire des d’alternatives au système actuel.
Les changements progressifs et locaux ne peuvent être opposés aux soulèvements. Au contraire, il nous faut souhaiter qu’en plus de se multiplier, les uns et les autres se nourrissent mutuellement.
À partir des pistes qui sont d’or et déjà creusées ici et ailleurs, il est possible d’apercevoir des réponses communes et de dessiner des horizons qui traversent frontières et océans. ✨
Paris 20 mars 2021 ; théâtre de l’Odéon crédit photo Ludivine bantigny
Denis Gravouil, le négociateur CGT sur l’assurance-chômage est sidéré. « On frise l’incompétence ! », s’emporte-t-il, à la lecture du décret de la réforme d’assurance-chômage, publié le 31 mars au Journal officiel. « Le ministère du Travail n’a pas réagi aux alertes et laissé passer des inégalités flagrantes ! » Réforme de l’assurance chômage qui rentre en vigueur le 1er juillet 2021
Dans l’émission de ce jour, nous allons nous pencher sur cette réforme et sur la précarité quelle accentuera.
Nous débuterons cette émission, par une série d’entretiens réalisé par un camarade intermittent, la semaine dernières à l’intérieur du théâtre de l’Odéon toujours occupé
En seconde partie d’émission, nous serons à Aubervilliers ou avait lieu devant le pole emploi une action de tractage, le 29 mars 2021 et nous pourrons entendre un entretien avec Pierre Garnodier, secrétaire du comité national CGT des privé-e-s d’emploi et des précaires et l’intervention d’un demandeur d’emploi sur la stratégie des syndicats.
1er décembre 2018. Acte 3 des Gilets jaunes. Sous la pression populaire, la police doit quitter la place de l’Étoile, et les manifestant.es gagnent l’Arc de Triomphe. Les images font le tour du monde, les Gilets jaunes imposent leur présence au cœur des quartiers bourgeois de la capitale.
La répression ne se fait pas attendre, et la police interpelle 412 personnes à Paris pour la seule journée de samedi. De nombreuses comparutions immédiates s’enchaînent, où les peines sont lourdes.
Deux ans d’enquête plus tard, 12 personnes seront traînées devant le tribunal correctionnel de Paris.
Dans ce contexte de répression, comment se passe l’entraide et la solidarité avec les gilets jaunes incarcérés ? C’est le thème que nous allons aborder dans l’émission de ce jour.
Pour cela, nous serons en plateau avec Marie et par téléphone avec Micha, toutes deux membres du collectif Un petit mot un sourire “où écrire à nos condamnés”. Groupe créé en août 2019, afin de permettre aux personnes qui le souhaitent d’écrire à des camarades incarcérés.
Dans le courant de l’émission, noue entendrons l’entretien réalisé avec Victor, membre du syndicat des gilets jaunes. Il nous parlera de la création du syndicat et de la grande marche des gilets jaunes qui est partie de Montpellier, le 16 mars dernier.
Le dimanche 7 mars 2021, une « Zadimanche » était organisée par le collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) comme tous les 15 jours.
Ce 7 mars, c’était une ZADimanche « mobile » qui était prévue, puisque L’établissement public foncier d’Île-de-France (EPFIF) a totalement défoncé, avec des tranchées d’environ un mètre de profondeur le terrain sur lequel notamment la Fête des Terres de Gonesse se tenait une fois par an.
Malgré l’évacuation de la « ZAD du Triangle de Gonesse » le 23 février, la lutte continuait pour défendre ces terres agricoles contre le projet de gare en plein champ amenant la bétonisation et l’urbanisation sur ces terres agricoles.
Ce 21 mars 2021, premier jour du printemps, se tenait une nouvelle zadimanche avec l’objectif de faire reculer les différents pouvoirs sur le projet de construction de la gare en plein champs dans le Triangle de Gonesse.
Ce premier reportage, nous permettra de revenir sur cette journée du 21 mars avec des prises de paroles et entretiens réalisé sur le triangle.
Le 18 mars dernier un rassemblement à l’initiative de l’intersyndicale de l’aérien, était organisé sur le site aéroportuaire de Roissy pour dénoncer la destruction de plusieurs dizaines de milliers d’emplois, essentiellement dans la sous-traitance dont Air France et ADP (Aéroport De Paris) sont les donneurs d’ordre bénéficiaires.
Dans cette seconde parties d’émission, vous pourrez entendre plusieurs interviews des salariés présents et une partie des prises de paroles qui avaient lieu ce jour.
Depuis jeudi 4 mars, plusieurs intermittent·es occupent le théâtre de l’Odéon, à Paris. Chaque jour, se tient devant le théâtre une agora ou plusieurs thèmes sont débattus. Le vendredi 26 mars 2021, le collectif Occupation Odéon 2021 lance ses vendredis de la colère et organisait une manifestation contre la réforme de l’assurance chômage !
Dans ce premier reportage, nous seront dans le cortège et nous entendrons plusieurs entretiens réalisé lors de cette manifestation.
Depuis début janvier, les agents qui assurent la maintenance des voies (l’Infrapole) du secteur de la gare du nord à Paris sont en grève pour demander une meilleure reconnaissance de leurs conditions de travail et une revalorisation salariale, à la hauteur de 20 € supplémentaires par jour.
Ce 18 mars 2021, ses même agents de maintenances, se sont rassemblées près de la gare du nord avec leurs soutiens. Dans cette seconde parties d’émission, nous entendrons différentes prises de paroles et un entretien avec un agent qui nous parle de ce mouvement de gréve.
Le 27 janvier dernier, nous recevions dans nos studios, Rabhi et Karim pour parler de leurs cas et appeler à ne pas subir, à se regrouper et à réagir collectivement. Émission en réécoute sur notre site http://actualitedesluttes.info/ratp-france-telecom-meme-combat/
Dans l’émission de ce jour, nous serons en plateau avec Karim et nous entendrons par téléphone, de nouveaux témoignages sur les questions de harcèlement a la RATP
Nous débuterons avec Bruno, ancien agent a la RATP et aujourd’hui a la retraite, suivra le témoignage de Xavier, machiniste receveur entré en CDI en 2013, nous poursuivrons avec Mohammed, entré a la RATP début 2011, par la suite, nous serons avec Djamila, embauchée en 2009 en contrat de professionnalisation et nous conclurons cette série de témoignages avec Thierry, aillant travailler durant 23 ans a la régie autonome des transports parisien.
Nous terminerons cette émission, par un entretien avec Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l’association droit au logement (DAL) en appel a la manifestation, ce samedi 27 mars, journée européenne d’actions pour le logement et pour Paris le rendez-vous sera à 15 h place du Châtelet.
Ce samedi 20 mars 2021, se tenait à Paris la manifestation contre le racisme et les violences policières. Des manifestations avez lieu dans de nombreuses villes française mais aussi au niveau international.Manifestation organisée par le réseau d’entraide vérité et justice.
Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute de plusieurs prises de paroles qui se sont succédé ce samedi après-midi a Paris.
Élisabeth Borne a présenté début mars, le contenu du nouveau décret qui s’appliquera au 1er juillet. Sans grands changements sur le fond par rapport à la version initiale de 2019.
Les économies se feront au prix d’une baisse des allocations chômage pour des centaines de milliers de demandeurs et demandeuses d’emploi. 840 000 plus exactement, selon les estimations de l’Union nationale interprofessionnelle pour l’emploi dans l’industrie et le commerce (Unedic), soit 38 % du total des chômeurs en France.
Certain-e-s demandeurs et demandeuses d’emploi pourraient voir leur allocations chômage baisser de 250 € par mois, selon ce nouveau mode de calcul.
Dans l’émission de ce jour, nous revenons sur cette réforme de l’assurance chômage et nous le ferons par la diffusion de la rencontre qui se tenait le 15 mars 2021 a la bourse du travail d’Aubervilliers et organisé par la CGT secteur des travailleurs privés d’emploi et précaires.
Et nous débuterons cette rencontre avec l’intervention de Pierre Garnodier, secrétaire général du Comité national des travailleurs privés d’emploi et précaires CGT qui poseras les cadres de cette réforme.
Il sera également question, de l’accès des sans papiers salariés aux allocations chômage.
Depuis plusieurs mois la situation dans les Centres de Rétention Administrative (CRA, prisons pour sans-papiers) est encore plus pourrie que d’habitude. Les centres sont blindés, tous les jours les personnes enfermées risquent de tomber malades, alors que le suivi médical est inexistant. Si moins de personnes sont expulsées actuellement, c’est notamment grâce à des pratiques de résistance massive : pour être expulsé.e vers un certain nombre de pays, il faut faire un test covid, ce que les retenu.e.s refusent souvent.
Pour punir celles et ceux qui n’acceptent pas de se faire tester, les flics les emmènent presque systématiquement en garde-à-vue, et les juges les condamnent souvent à des peines de prison. Il est aussi de plus en plus fréquent qu’une personne qui a passé 90 jours en rétention (le maximum légal) soit mise en Garde à Vue (GAV), condamnée à une nouvelle mesure d’éloignement, puis de nouveau placée en rétention : dans le CRA de Mesnil-Amelot, des prisonnier.e.s sont en train de redoubler leurs 90 jours. Six mois enfermé.e.s, pour ne pas avoir les « bons » papiers et pour refuser de se faire expulser !
Pour lutter contre cette situation, mercredi 20 janvier les retenus du CRA3 de Mesnil-Amelot se sont révoltés. Deux bâtiments ont cramé ! Les flics ont dû appeler les renforts, certains prisonniers ont été hospitalisés et une dizaine d’autres ont été interpellés. Au total, 44 places en cellule sont aujourd’hui inutilisable.
Un procès s’est tenu ce 5 mars 2021. 7 personnes comparaissait pour « rébellion en réunion », dont 4 aussi pour « destruction d’un bien par incendie, une substance explosive ou un moyen de nature à créer un danger pour les personnes ».
Dans l’émission de ce jour, nous reviendrons sur les mouvements de révolte qui ont eu lieu dans plusieurs centres de rétentions depuis le début de cette année 2021
Et nous en parlerons en compagnie d’Alex, membre du collectif à bas les cra ! Et co animateur de l’émission l’envolée diffusée sur fréquence Paris plurielles le vendredi de 19 h à 20 h 30.
Nous commencerons cette émission, en parlant de l’incendie qui a eu lieu ce jeudi 18 mars au centre de rétention du Mesnil-Amelot puis nous écouterons le témoignage d’un prisonnier du centre de rétention de Vincennes recueillie sur le site https://abaslescra.noblogs.org/ et ensuite en direct, nous aurons par téléphone un second témoignage d’un autre prisonnier du centre de rétention de Vincennes.
Dans la suite de cette émission, nous diffusons un reportage réalisé le jeudi 11 mars lors du rassemblement qui se tenait devant la préfecture de police situés sur l’ile de la cité à Paris.
Et nous conclurons cette émission, en revenant sur le procès des 7 prisonniers duCRA 3 de Mesnil-Amelot qui se sont révoltés le 20 janvier dernier.
Vitry-sur-Seine 4 mars 2021 ; devant la plateforme R&D et industrielle de Sanofi
En cette journée de mobilisation étudiante, nous commençons par un reportage réalisé le lundi 15 mars à la sortie du Tribunal administratif de Nanterre lors d’un rassemblement organisé en soutien à 4 étudiants poursuivis pour des violences en réunion présumées, exercées à l’encontre de vigiles de l’université Paris-Nanterre.
Le 7 octobre 2019, quatre militants étudiants à Nanterre étaient empêchés de prendre part à une réunion de CFVU- Commission de la Formation et de la vie universitaire. Accusés par les vigiles en lien avec les tensions générées par cette entrave à leur droit syndical, ils étaient par la suite placés en garde à vue et convoqués au tribunal.
À cette période une mobilisation qui s’organiser en faveur des « sans fac » multiplient les actions et les rassemblements, allant jusqu’à investir, pendant plus de 55 heures, le bâtiment B qui abrite l’administration, ainsi que le bureau du président de l’université.
Dans cette émission, nous vous diffusons la prise de parole de Victor qui annonce la relaxe obtenue suite à leur audience et l’interview d’une personne présente à ce rassemblement en appel à la mobilisation d’aujourd’hui, mardi 16 mars à 14 h rue de Grenelle afin de manifester contre la précarité étudiante.
Ensuite, nous vous diffuserons un reportage réalisé samedi 13 mars 2021 lors de la commémoration de la mort d’Amadou koumé, et à l’occasion de la journée internationale contre les violences policières au départ de la Gare du Nord à Paris.
Six ans après sa mort, un procès aura bien lieu dans l’affaire d’Amadou Koumé. Amadou, âgé de 33 ans, est décédé dans la nuit du 5 au 6 mars 2015 au cours d’une violente opération de police. Menotté au sol par trois policiers, c’est finalement un agent de la brigade anti-criminalité qui a procédé à la clé d’étranglement qui lui a ôté la vie. Laissé à plat-ventre durant plusieurs minutes, il est mort alors que le fourgon de police l’emportait au commissariat du 10ème arrondissement de Paris.
Alors que le procureur de la République avait initialement classé l’affaire sans suite le 9 novembre 2015, et que l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait conclu le 16 juin 2016 à l’absence de faute professionnelle, la famille d’Amadou n’a cessé d’exiger justice et vérité sur les circonstances de sa mort. Et la lutte commence à porter ses fruits.
Suite au dépôt d’une plainte avec constitution de partie civile, une information judiciaire avait été ouverte le 20 juin 2016, pour “violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner” et “non-assistance à personne en péril”. Trois fonctionnaires de police ont été mis en examen, l’un en 2017 pour “coups mortels” et les deux autres en 2019 pour “homicide involontaire”. Aujourd’hui, l’instruction est close et un procès devrait se tenir.
Nous terminerons l’émission avec un reportage réalisé le jeudi 10 mars autour de la mobilisation organisée par les salariés de Sanofi.
Sur leur plaquette de présentation Sanofi se décrit comme une entreprise bio-pharmaceutique mondiale spécialisée dans la santé humaine qui marche et pour cause en 2018 Sanofi dans le palmarès des entreprises du CAC40 est la seconde qui se goinfre le plus avec 5,66 milliard d’euros distribué à ses actionnaires.
C’est comme d’habitude, le schéma est le même : externalisation, sous-traitance de l’ensemble de l’activité… La recherche interne jugée trop coûteuse est abandonnée au profit de l’acquisition de molécules, d’entreprises pharmaceutiques, la mise en place de partenariats et le recours à la prestation. Les fonctions supports sont délocalisées et sous traitées dans des pays à bas coût. Des médicaments majeurs comme les anti-infectieux et le cardiovasculaire sont abandonnés par Sanofi, pas assez rentable.
En temps de confinement dû à la Covid la farce est difficile à digérer. Pendant que les big-pharma se gavent, leur incapacité de répondre aux besoins des populations est patente et mortifère. (Pour les vaccins anti covid, Bruxelles a négocié les tarifs : 1,78 euro pour AstraZeneca, 10 euros pour CureVac et 14,68 pour Moderna…) Sans rendre public leur composition, ni de le rendre universelle… Et tout ça avec l’argent public puisque c’est la sécu qui paye pour la France.
Pourtant, si les États le voulaient, aux vues de la situation d’urgence nationale et les circonstances d’extrêmes urgences ils pourraient tout à fait légalement activer la licence obligatoire des vaccins.
Nous nous sommes rendus à une action organisée par les salariés de Sanofi devant le siège de l’entreprise. Plusieurs sites touchés étaient représentés.
Pour plus d’info : antisanofric@gmail.com la lutte des Sanofis pour les nuls
Paris 8 mars 2021; journée internationale du droit des femmes
Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons deux reportages.
Dans un premier temps, nous serons dans la manifestation parisienne qui se déroulait dans le cadre de la journée internationale du droit des femmes le 8 mars 2021.
Dans ce reportage, nous entendront plusieurs prises de paroles et entretiens et notamment avec une salariée de l’hôtel ibis Batignolles en lutte depuis 20 mois, le collectif des ouïghours de France, une syndicaliste de l’AMUF – Association des médecins urgentistes de France et des membres de l’association”ensemble pour notre régularisation et intégration”
Dans le second sujet, nous seront dans le Val d’Oise, car ce 2 mars 2021, les salariés du groupe TUI France principal voyagiste étaient au tribunal administratif de Cergy-Pontoise, pour contester le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) que veut leur imposer la maison mère TUI AG (pourtant Soutenu en janvier dernier à hauteur de 1.25 milliards d’euros par l’état allemand avec l’accord de L’UE.) avec le soutien de la Direccte (directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) des Hauts-de-Seine, qui vise à supprimer 600 postes sur 900.
Dans la Collection Tracts (n° 23), Gallimard parue le 14 janvier 2021 Pour Barbara Stiegler : « La conviction qui nous anime en prenant aujourd’hui la parole, c’est que plutôt que de se taire par peur d’ajouter des polémiques à la confusion, le devoir des milieux universitaires et académiques est de rendre à nouveau possible la discussion scientifique et de la publier dans l’espace public, seule voie pour retisser un lien de confiance entre le savoir et les citoyens, lui-même indispensable à la survie de nos démocraties.
La stratégie de l’omerta n’est pas la bonne. Notre conviction est au contraire que le sort de la démocratie dépendra très largement des forces de résistance du monde savant et de sa capacité à se faire entendre dans les débats politiques cruciaux qui vont devoir se mener, dans les mois et les années qui viennent, autour de la santé et de l’avenir du vivant. »
Lyon 26 novembre 2019 ; manifestation étudiante contre la précarité
En novembre 2019, Anas, un jeune étudiant stéphanois s’était immolé devant le Crous (centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires) pour dénoncer la précarité étudiante. En février 2021, c’est Guillaume qui a été retrouvé pendu dans sa chambre d’étudiant du campus de Nanterre.
Avec l’épidémie de Covid-19, c’est l’ensemble des inégalités qui se sont creusées et le sujet de la précarité étudiante a pu faire les choux gras de l’actualité médiatique. Néanmoins, la dégradation des conditions d’études, de travail et de vie de l’ensemble de la population universitaire se dégradent depuis de nombreuses années.
Les réponses de l’état ont été d’une part la mise en place d’un numéro vert, une prime de 150 euros et un chèque psy de 30 euros. D’autre part, le passage en force de la réforme loi de programmation recherche (LPR) sur le financement de la recherche qui renforce la précarité des conditions de la recherche et contre laquelle les enseignants se battent depuis son annonce.
Enfin, une campagne de discrédit médiatique autour d’une mouvance “islamo-gauchiste” à l’origine de tous les maux de l’université.
Dans cette émission, nous avons donc décidé de prendre le temps de revenir sur l’ensemble de ces sujets. Tout d’abord vous pourrez écouter une interview de Victor étudiant et résidant du CROUS de Nanterre et militant à l’UNEF (l’union nationale des étudiants de France). Ensuite vous pourrez entendre un entretien avec deux étudiantes de Paris 1 Panthéon Sorbonne et de Paris 8 Saint-Denis, toutes les deux militantes à solidaires étudiant, avec qui nous revenons sur l’ensemble de ces sujets, sur les difficultés et les perspectives de luttes qui existent dans cette période particulière.
Depuis le 4 mars 2021, une cinquantaine de personnes, intermittentes/ intermittents du spectacle, travailleurs/ travailleuses des secteurs de l’hôtellerie, de l’événementiel, du tourisme et de la culture, occupent le théâtre de l’odéon à paris.
Cette action est menée pour manifester leur colère de la situation. Tous souhaitent interpeller le gouvernement sur leur situation et réclament, notamment, la prolongation de l’année blanche pour les intermittents/ intermittentes.
Pour illustrer cela, en ce début d’émission, nous entendrons un son pris sur le net sur l’occupation de l’intérieur du théâtre de l’Odéon puis un reportage que nous avons réalisé ce samedi 6 février devant ce mème théâtre.
En seconde partie d’émission, nous nous rendrons dans le val de Marne ouce 4 mars les grévistes des différents sites, répondant à un appel à la grève posé par la CGT Sanofi, étaient réunis à Vitry-sur-Seine pour une marche funèbre, celle de la recherche.
Paris 10 février 2021; action conjointe gaziers / électriciens
Comme d’autres services publics (poste, rail), le secteur de l’énergie doit obéir aux injonctions néolibérales de la Commission européenne. En application d’une directive européenne de 1996, la production et la distribution d’électricité doivent être soumises aux règles de la concurrence et permettre l’entrée d’acteurs privés.
Le projet Hercule, se conforme à cette logique et EDF sera divisé en trois pôles : le pôle « Bleu », abritant le nucléaire et le thermique (charbon, gaz), qui restera public à 100 % ; le pôle « Azur », qui concerne l’hydraulique, avec la possibilité d’une privatisation partielle ou totale des barrages ; et le pôle « Vert », regroupant le réseau de distribution et les énergies renouvelables, qui sera également ouvert aux capitaux privés. Le 6 février dernier, nous recevions des salariés d’EDF, pour nous parler de ce projet.
Nous serons en studio avec Nico, Malek et Romain, salariés d’EDF et en leur compagnie, nous reviendrons sur le processus qui amène au projet Hercule et nous diffuserons en début d’émission, un reportage réalisé le 10 février dernier à Paris lors d’une action conjointe mené par des électriciens/ électriciennes et gazières/ gaziers.
Janvier 2021; Grève et manifestation des aides soignantes pour leurs revendications et en soutien aux paysans dans l’Andhra Pradesh (crédit photo : aplutsoc).
Dans l’émission de ce jour, nous serons en compagnie de Jacques Chastaing, pour continuer à parler du mouvement social en Inde.
Ce qui se passe en Inde est déterminant pour le monde.
L’Inde est certainement parmi les grands pays de la planète, celui qui concentre le pire du capitalisme et du féodalisme. C’est aussi en conséquence un pays en ébullition permanente et aux millions de révoltes.
De plus, avec 28 États et 8 territoires, près de 1 400 millions d’habitants, trois fois l’Union Européenne et ses 27 États, autant que la Chine, mais avec une démographique galopante, l’Inde est le pays à la population la plus nombreuse de la planète. Presque un habitant du globe sur 6 habite en Inde. L’agglomération de Delhi a presque autant d’habitants que l’Espagne.
Le soulèvement paysan actuel qui dure depuis presque 3 mois dans le cadre d’un mouvement plus large de 15 mois est un laboratoire vivant du processus révolutionnaire en cours dans le monde.
I. Un Moyen Age maintenu dans le monde moderne, amplifié par le capitalisme actuel, devient l’étincelle de l’explosion générale
L’Inde n’a pas connu de révolution semblable à celle de 1789 en France voire même à celle de la Chine.
Le mouvement d’indépendance après la seconde guerre mondiale n’a pas cherché à éradiquer l’ancienne classe féodale mais l’a intégrée aux sommets de l’État comme des groupes capitalistes.
Aussi, le Moyen-Âge des divisions de castes, de religions, de sexe s’y est maintenu et y a même été accentué par la phase de capitalisme sénile actuel. Tous les gouvernements successifs, de gauche et de droite, surtout depuis le tournant libéral de 1991, inquiets du bouillonnement des révoltes, ont amplifié ces divisions pour régner. Le gouvernement actuel de Modi, élu en 2014, ne fait que pousser cette tendance jusqu’au bout.
Il y a deux Indes : l’Inde urbaine aisée ou riche qui a produit 102 milliardaires (dont 63 ont des revenus supérieurs à ceux du budget de l’État) et 330 000 individus très fortunés, 1% de la population gagne 4 fois plus que 70% de la population ; et puis il y a le pays des bidonvilles et du monde rural où 800 millions d’habitants vivent avec moins de deux euros par jour, 200 millions souffrent de la faim. 480 millions de travailleurs – soit 93% de l’ensemble- ne sont même pas salariés, sans protection maladie, retraite ou chômage.
Il y a 3 000 castes. Au bas de l’échelle les Dalits. Si l’ombre d’un Dalit (Intouchable) effleure un membre d’une caste supérieure, cela peut motiver son assassinat car son ombre peut rendre “impur”. Il y a ainsi deux meurtres de Dalits (qui sont 200 millions) et trois viols de femmes Dalits par jour parce qu’ils valent moins qu’un animal. Il en va de même des 100 millions d’Adivasis (aborigènes indiens) encore plus méprisés et maltraités.
Aujourd’hui, ce monde d’oppression est en voie d’explosion.
II. Particularités de la paysannerie indienne : un soulèvement prolétarien
Sur 600 millions de paysans, familles comprises, 86% ont moins de 2 hectares ce qui ne suffit pas à vivre et 30% n’ont pas du tout de terres. Beaucoup travaillent comme ouvriers agricoles dans les exploitations plus grandes. Les ouvriers agricoles, 150 millions (souvent Dalits), sont plus nombreux que les “paysans” eux-mêmes, 140 millions et leur nombre croît toujours plus vite.
Dans les années 1960, l’Inde tenta d’assurer une auto-suffisance alimentaire au pays et un revenu minimum aux paysans en plaçant le monde paysan au centre de son action qu’elle qualifiait de “socialiste ».
L’État garantissait l’achat des récoltes à un prix fixé au dessus des prix du marché, des travaux d’irrigation et de routes, des prix cassés de l’électricité et un revenu minimum par des distributions alimentaires ou cent jours de travail par an fournis aux paysans dans des travaux d’utilité publique.
Le « socialisme » indien encouragea la démocratie directe rurale des “Panchayats” (institutionnalisés en 1992), des structures municipales soumises au contrôle d’Assemblées Générales qui organisent la vie du village en matière d’administration locale, d’école, de santé, de retraite et de justice.
Ces protections étatiques ont été grignotées à partir de 1991. Ainsi 34 millions d’agriculteurs ont quitté l’agriculture entre 2004 et 2012, leur exode se poursuit au rythme de 500 000 par an. Ils errent maintenant dans les bidonvilles des grandes cités. 300 000 paysans se sont suicidés au cours des 25 dernières années.
C’est ce qui reste encore de ce monde agricole de paysans prolétarisés, protégés par l’État, baignant avec leurs organisations syndicales dans un modèle socialisant et de démocratie directe que Modi veut éradiquer sous la pression des groupes agro-alimentaires indiens et mondiaux.
Or les paysans indiens ont une longue tradition de révolte, une tous les 3 ans sur les 200 dernières années et leurs révoltes ont été multipliées par six depuis que Modi a voulu liquider les protections étatiques à partir de 2015.
Depuis et pour la première fois, ce sont les paysans pauvres qui mènent les luttes, ciblant particulièrement le capitalisme et deux des groupes principaux bénéficiaires des réformes agricoles de Modi : Ambani et Adani.
De ce fait, ce mouvement entraîne avec lui non seulement la population ouvrière rurale, des employées de crèches et garderies rurales jusqu’à ceux des banques et assurances publiques rurales, les instituteurs, les ouvriers de l’irrigation mais aussi le monde ouvrier de l’industrie et la jeunesse au chômage – tous enfants, frères ou sœurs de paysans – et tous concernés par le combat contre l’oppression et l’exploitation capitaliste. C’est un soulèvement prolétarien.
III. Racines et premiers pas du soulèvement actuel
1. La gauche, Modi, et l’amplification de l’oppression
C’est la gauche qui a conduit le tournant libéral des années 1990, en particulier le parti du Congrès. Pour cela il a amplifié les oppositions religieuses, de castes et l’oppression des femmes.
Issu d’un parti fasciste, le RSS, Modi prolongea cela, créa des milices pour s’attaquer violemment aux Dalits, organisa de multiples provocations entre religions, mit en place des campagnes pour forcer les musulmans et chrétiens à revenir à la religion hindoue, interdit les mariages mixtes religieux et voudrait imposer aux femmes de se signaler au poste de police quand elles sortent de chez elles. Enfin, il donna la nationalité indienne à des réfugiés à condition qu’ils ne soient pas musulmans. Ce fut la mesure de trop.
2. Shaheen Bagh, Décembre 2019/Mars 2020
Cela déclencha une révolte des musulmans, en particulier des femmes, en décembre 2019 qui entraîna peu à peu une bonne partie de la société indienne qui en avait marre de toutes les oppressions.
Le mouvement prit une telle ampleur que les directions syndicales ouvrières (bien que profondément corrompues), appelèrent à une grève générale le 8 janvier 2020.
250 millions de travailleurs firent grève, la plus grosse grève de l’histoire de l’Inde jusque là.
Les directions syndicales ne donnèrent aucune suite. En revanche, le mouvement, lui, continua de plus belle contre toutes les oppressions, se renforçant de multiples grèves, enseignants du primaire, employés d’État, municipaux, gardiennes d’enfants, ouvriers du bâtiment.
Le mouvement s’enracina à Shaheen Bagh, quartier pauvre et musulman de Delhi, où des places furent occupées par 10 000 à 150 000 personnes chaque soir et particulièrement par des femmes du petit peuple, devenant un centre populaire de débat et le centre de l’opposition au régime de Modi. Une espèce de place Tahrir, d’Occupy des prolétaires. Ces occupations furent une bouffée d’oxygène dans cette Inde étouffante où la presse et le monde politique étaient rangés derrière la démagogie communautariste de Modi.
Modi, n’arriva pas à stopper ce mouvement. Sa démagogie raciste et religieuse avait été brisée par la révolte contre la misère qui unifiait toutes les communautés.
On retrouva immédiatement cet acquis fraternel dans le soulèvement paysan.
Modi utilise le covid pour tenter de tout détruire
Ce fut le brutal confinement policier de Modi face au covid qui mit fin à ce mouvement le 24 mars 2020. Modi se déchaîna et voulut utiliser le covid pour écraser toute possibilité de soulèvement et tenter de liquider toutes les protections ouvrières et paysannes.
Dans tous les États de l’Inde que le BJP (parti de Modi) dirigeait, il supprima tous les droits et protections ouvriers en matière d’horaires, d’emploi, de salaires, de conditions de travail, de protection sanitaire. Bien sûr, cela ne touchait qu’une minorité des travailleurs – les autres vivaient déjà dans cet univers sans protections ouvrières – mais c’était la plus organisée.
Modi programma au niveau national la privatisation systématique de tout le secteur public et étatisé, depuis la Défense jusqu’au monde paysan, en passant par les chemins de fer, mines, la santé, l’école…
Dans cette période, les capitalistes licencièrent massivement. Modi les aida en obligeant 50 à 80 millions de travailleurs licenciés considérés comme “migrants” (qui ne sont pas originaires de l’État ou la ville où ils travaillent) à retourner dans leurs villages d’origine, semant un chaos total dans tout le pays. Partis sans ressources et souvent à pied pour des centaines ou milliers de km, certains sont morts. Beaucoup se révoltèrent faisant entendre dans les campagnes un message de détermination : “Nous sommes en train de mourir, aussi nous préférons mourir en combattant“. Leur colère rencontra celle des travailleurs restés en ville qui explosa dans 21 des États et territoires indiens, beaucoup n’ayant reçu aucun salaire en mars et avril, parfois après.
Les directions syndicales ont alors rappelé à de multiples grèves à partir de septembre 2020 mais ces luttes étaient volontairement émiettées
4. Le soulèvement paysan et son orientation ouvrière avec l’AIKSCC
Dès juin, les premières protestations paysannes contre des lois qui visaient à liquider la petite propriété et ruiner le monde paysan se firent entendre et s’amplifièrent fin septembre. Dans le nord, Pendjab et l’Haryana, durant 2 mois les manifestants, des villages entiers, des Dalits et des femmes bloquèrent les autoroutes nationales et les lignes de chemins de fer. Le 5 novembre, ils furent un million à manifester.
Ils étaient conduits par l’AIKSCC, une coordination de 350 puis 500 organisations paysannes créée dans une précédente lutte en 2017.
La révolte ne s’étendit partout qu’à partir d’octobre et surtout à partir de la grève générale que l’AIKSCC réussit à imposer conjointe aux directions syndicales ouvrières le 26 novembre.
Il y eut ce jour-là 250 millions de grévistes et des dizaines de millions de paysans, battant tous les records de mobilisation en Inde et dans le monde.
Les directions syndicales ouvrières n’avaient prévu aucune suite. L’AIKSCC profita de l’élan pur appeler l’ensemble des paysans et ouvriers à une nouvelle grève générale/blocage le 8 décembre. Ce fut encore un gros succès mais moindre et pas suffisant pour permettre à la direction paysanne de prendre la tête de l’ensemble du mouvement pour l’engager dans une lutte commune.
5. La marche sur Delhi, le ciblage politique du pouvoir et le SKM
Une nouvelle coordination paysanne se fait alors connaître à ce moment, le SKM (Front Uni Paysan). Composée de 40 des organisations de l’AIKSCC, elle désigne l’adversaire, le gouvernement appelant à organiser une marche sur les instances gouvernementales à Delhi.
Immédiatement 300 000 paysans partent de tout le pays, franchissent les barrages policiers mais sont bloqués à l’entrée de Delhi par un fort déploiement de forces de police. Ils décident alors de camper aux portes de Delhi. Début janvier, ils donnent un ultimatum au pouvoir : il avait jusqu’au 26 janvier pour retirer ses lois, sinon les paysans rentreraient dans Delhi.
A partir de là, ce fut un feu d’artifice d’actions et d’initiatives avec un objectif politique commun, attaquer Modi, mobilisant bien au delà du monde paysan et de ses revendications.
Les 6 campements paysans aux portes de Delhi deviennent de véritables townships militants de 300 000 personnes où on trouve tous les équipements collectifs d’une ville mais gratuits, regroupant syndicalistes, féministes, artistes, jeunes de bidonvilles, étudiants… des immenses ZAD prolétaires où on refait le monde, fabriquant des convergences, une coordination paysanne déjà un peu ouvrière et citoyenne de fait.
6. Tentative de coup de force du pouvoir, les Mahapanchayats et Rakesh Tikait
Prenant peur, le 23 janvier, le gouvernement autorise les paysans à rentrer dans Delhi à condition qu’ils défilent en banlieue. Les paysans choisissent alors de faire du 26 janvier – jour de la principale fête nationale en Inde – un défilé national paysan à Delhi avec un million de manifestants, pour redonner cette journée au peuple, indiquant là, la perspective du pouvoir par le peuple, pour le peuple.
Le gouvernement réussit toutefois à atténuer l’effet de cette démonstration en montant ce jour-là une manipulation policière avec le soutien de l’ensemble des médias. Ils font croire que les paysans ont remplacé le drapeau national indien sur le lieu central symbolique du Fort Rouge par le drapeau sikh, prouvant selon eux que les paysans indiens roulent pour le séparatisme religieux sikh. La campagne des médias sème le trouble. Profitant de la confusion, Modi envoie ses bandes fascistes appuyées par la police pour dégager les campements paysans de Delhi dans la nuit du 28 au 29 janvier.
Le coup de force échoue. Les dirigeants paysans du SKM présents et notamment l”un d’entre eux, Rakesh Tikait, appelent à la résistance indiquant qu’ils ne partiraient que morts. Dans la nuit, des dizaines de milliers de paysans et soutiens marchent sur les campements de Delhi dont ils chassent les bandes fascistes, policiers et paramilitaires préférant alors se retirer.
Dans la foulée, Rakesh Tikait appele à un Mahapanchayat le 29 janvier dans l’Uttar Pradesh qui réunit plus de 100 000 participants, ouvrant une nouvelle étape dans le soulèvement.
En s’emparant de la démocratie directe socialisante des Panchayats pour les élargir à tous (Maha), les paysans construisent leur propre pouvoir à la base. Depuis, le soulèvement appelle à des Mahapanchayats partout, associant toutes les catégories, religions, castes et sexes, ouvriers, paysans et étudiants.
Ces structures commencent à exercer leur propre pouvoir. Elles ont décidé avec des Comités de Défense de chasser des zones sur lesquelles elles ont une influence, les militants de la milice fasciste du RSS, du BJP et leurs alliés.
En complément des Mahapanchayats, le soulèvement continue à s’adresser à l’ensemble de la population, en continuant les actions diverses, en appelant tout le monde à venir aux campements de Delhi et à se battre tous ensemble dans des grandes journées communes d’action nationale. Par exemple le 6 février ils ont bloqué les routes du pays et le 18 février ils ont prévu de bloquer les voies ferrées.
Par ailleurs, Rakesh Tikait a annoncé l’objectif d’une marche nationale de 4 millions de tracteurs – une menace visant Modi – comme il y en avait eu 400 000 le 26 janvier à Delhi.
Shaheen Bagh a apporté au soulèvement, la fraternité contre les divisions de castes, religions et sexes. L’AIKSCC a apporté l’union paysans et ouvriers. Le SKM, l’objectif politique de virer Modi. Rakesh Tikait, la construction du pouvoir des ouvriers et des paysans par la démocratie directe des exploités et opprimés. Ce cumul d’expériences des couches les plus avancées, constitue peu à peu un programme en même temps que la direction et les moyens pour y arriver.
Il y a encore beaucoup d’étapes dans ce processus car il faut du temps pour entraîner l’immense masse indienne, sans même parler de toute l’Asie du Sud voire du Sud Est qui est également ébranlée, à l’instar du Pakistan (et d’autres) qui suit un chemin parallèle. Mais le processus est engagé.
La fin de l’année 2019 a été marqué par une déferlante de contexte insurrectionnel dans le monde, Si on semble d’accord pour admettre que les peuples veulent la chute des régimes, la question de l’après de ce qui pourrait succéder a ces chutes restent parfois en retrait. Quelles perspectives pour ces révoltés du monde entier?
Pour réfléchir à ces questions, la cantine syrienne de Montreuil a invité des collectifs et individus du monde entier a des rencontres en ligne internationalistes du 18 au 22 janvier 2021 à l’issue desquelles des podcasts ont été réalisés.
Cette émission est un des podcasts issue de ces rencontres, dans lequel vous entendrez Yahia Hakoum ; chercheur et activiste Syrien, qui revient sur l’expérience des conseils locaux en Syrie.
Nous vous proposons en nouvelle diffusion, une émission de zoom écologie du 7 janvier 2021. Zoom écologie et diffusée tout les jeudi de 20 h 30 a 21 h 30 sur fpp106.3 et rfpp.net
Émission consacrée aux conséquences politiques de l’organisation des JO à Paris avec le collectif NON aux JO 2024 et la Quadrature du Net.
Nous parlons de la loi olympique votée en avril 2018 en vue de la préparation et de la tenue des jeux olympiques de 2024 à Paris. Directement dictée par le comité olympique au pays hôte, cette loi permet notamment une accélération et une facilitation des procédures d’urbanisme afin de tenir les délais (et de limiter les possibilités de contestation).
Harcelées, agressées et mal-logées, les femmes du foyer Adoma d’Ivry-sur-Seine réclament des conditions de vie dignes.
La révolution est en marche, un collectif d’Aulnay-sous-Bois, organisait un rassemblement de locataires de Paris Habitat, ce 23 janvier, place de l’Hôtel-de-Ville à Paris. Ils demandaient, ce jour-là, à pouvoir être reçus par Ian Brossat, conseiller de Paris, élu PCF, adjoint au logement et membre du conseil d’administration de Paris Habitat, bailleur social le plus important de la Ville.
Où était Ian Brossat ce jour-là ? Où était-il encore ? Aux dires des manifestants, chaque rassemblement organisé pour se faire entendre s’est soldé par l’intervention de la police pour les dégager à coups de gaz lacrymogène. Le collectif est venu en témoigner à la radio, le 6 janvier dernier. A les en croire, aucun tribunal n’a vraiment satisfait aux demandes des locataires. L’une a été blessée par l’effondrement d’un plafond, l’autre a contracté une maladie à force de vivre dans un logement insalubre loué. Et quand la décision de justice tombe, elle a l’aspect d’une sanction : la solution de relogement proposée, qu’on ne peut refuser, se révèle inadaptée aux besoins de la personne.
On en arriverait presque à oublier que payer un loyer, certes modeste, engage en droit le propriétaire à assurer la sécurité des bâtiments qu’il propose. Pourtant, dans le parc social, il est monnaie courante de constater que les bailleurs enrichis par les loyers modestes n’ont rien fait, depuis des décennies, pour en entretenir la pérennité. Où est passée la thune ? Qui s’en soucie ?
Il en va de même pour les foyers Adoma. Sur la place de l’Hôtel-de-Ville, Konzi, habitant du foyer Adoma, d’Ivry-sur-Seine, qui a créé une association Du gourbi à la dignité, est venu pour dénoncer les conditions de vie d’un autre siècle de la résidence du 4-14, rue Michelet. Lui et ses colocataires marcheront ensemble, ce samedi 30 janvier, au départ de la maison de quartier pour obtenir un logement digne. Ils appellent à soutien.
Adoma a annoncé, dans la foulée, la construction d’un nouveau foyer aux normes.
suivi de
Violences policières
Entretien avec Diané Bah
“La loi sécurité globale vient, en quelque sorte, légaliser ce qui se passe dans l’affaire de la mort de mon frère Ibo”
Le 6 octobre 2019 à Villiers-le-Bel vers 17 heures, Ibrahima Bah, 22 ans, sur son motocross bleu, s’engage dans la rue Faidherbe. A 100 mètres, au carrefour de cette rue, du boulevard Salvador-Allende et de l’allée des Bleuets, au pied de la Cerisaie, à Villiers-le-Bel, trois véhicules de police achèvent un contrôle routier, après avoir poursuivi une Peugeot 206. Selon les fonctionnaires, un fourgon de police, stationné perpendiculairement au trottoir, réalise alors une manœuvre pour « repartir des lieux de l’intervention ». Ibrahima Bah, qui emprunte le trottoir, percute violemment un poteau et meurt sous le choc.
La famille réclame les images de la vidéosurveillance. Des témoins affirment que le camion a délibérément obstrué la route au jeune homme. Mais la justice refuse de réquisitionner ces images pour lever le voile sur les responsabilités dans cette histoire. La famille redoute, désormais, que, comme dans l’enquête sur la mort de Gaye Camara, survenue dans la nuit du 16 et 17 décembre 2018 à Epinay-sur-Seine, la procédure se termine par un non-lieu.
La radio avait recueilli les paroles de Mahamadou Camara et Lendri (collectif Vérité et justice pour Gaye Camara), le 12 décembre 2020, trois jours avant le procès qui s’est tenu le 15 décembre en cour d’appel au tribunal de grande instance de Paris.
Les pratiques que vient entériner la loi globale existent déjà
Suivi de
L’autre crise
23 janvier : manifestation nationale de TUI France à Paris
En 2020, notre activité n’a pas été touchée, nous n’avons pas eu besoin du chômage partiel !
Un salarié de TUI France
La faute au Covid ? TUI France, filiale du voyagiste allemand TUI Group, a annoncé la suppression de 601 postes sur 900. Un PSE (en novlangue : plan de sauvegarde de l’emploi) a été déclenché par la direction. Le syndicat organisait une manifestation nationale, à Paris, le 23 janvier 2021 avec d’autre secteurs.
Le défilé des TUI France a été rejoint par bien d’autres salariés mobilisés dans leurs secteurs respectifs. Nous y avons retrouvé les salariés de Monoprix poursuivis en justice pour avoir mené des actions, alors qu’ils réclamaient, entre autres, la prime Covid. Des gilets jaunes. Un membre de Solidaires nous a annoncé l’ouverture d’une permanence intersyndicale à Limay, près de Mante-la-Jolie. Certains rêvaient, ce jour-là, d’une convergence de tous les salariés touchés par les nombreux licenciements et PSE décrétés depuis le début de la crise sanitaire.
Le gouvernement se vante d’avoir laisser le choix à chacun de se faire vacciner ou non. On le sait, la réalité est bien moins démocratique. De nombreuses plates-formes et organismes privés ont déjà exprimé leur vœu de n’autoriser leurs espaces qu’aux seules personnes vaccinées. Ce premier débat laisse un peu dans l’ombre un deuxième, tout à fait essentiel, celui des données médicales.
On nous dit beaucoup de choses contradictoires… On a l’impression de manquer d’une analyse critique indépendante
L’Assurance-maladie contraint les professionnel·le·s de santé à avoir recours au dossier « vaccin Covid » sur son site, Ameli.fr, dans le cadre de la procédure de vaccination. Le Syndicat de la médecine générale (SMG) a publié, le 11 janvier dernier, un communiqué de presse pour dénoncer ces agissements. S’il est favorable à la vaccination pour venir à bout de l’actuelle pandémie, il souligne l’absence de clarté dans la procédure de transmission des données médicales. Celles-ci, sans autre forme de réclamation, sont en effet transmises, à des fins de recherche, à la plate-forme Health Data Hub et à la Caisse nationale de l’Assurance-maladie.
Parcours du combattant
Les personnes qui entrent dans le parcours vaccinal peuvent « à tout moment », selon les autorités, s’opposer à la transmission de leurs données. Il faut pour cela adresser un courrier écrit soit au directeur de l’organisme de rattachement de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) soit au délégué à la protection des données, soit sur l’espace numérique prévu à cet effet du compte Ameli de la personne. « En cas de difficulté dans l’application des droits énoncés ci-dessus, toute personne peut également introduire une réclamation auprès de la Commission nationale l’informatique et des libertés (CNIL) ». Un parcours du combattant, en somme, qui pourrait en décourager plus d’un !
Deux membres du SMG, Lanja et Louise, sont venues dans notre émission et par téléphone, nous présenter la crise du Covid-19 du point de vue de la médecine générale. Quelle a été sa place dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire ? Celle de la télémédecine ?
Comme les organisations syndicales semblent se désintéresser de leur situation, de nombreux agents appellent à réagir collectivement.
L’autre crise
Les agents RATP sous pression
Vous devez travailler et rien dire !
Selon la cour des comptes, horaires, salaires, primes seraient des freins pour la RATP à l’ouverture à la concurrence et pénaliseraient les futurs appels d’offre. L’Etat veut donc accélérer le dégraissage de l’entreprise, sanctionne, met la pression, flique les agents, licencie sous n’importe quel prétexte pour pouvoir servir une entreprise “privatisable”, en liquidant ce bien commun déjà mis à mal, qu’était la régie des transports.
J’ai vu des machinistes pleurer comme des enfants
Dans cette émission nous ne parlerons pas des tarifs qui ne manqueront pas d’augmenter, des usagers qui deviendront clients. Nous axerons l’émission, avec nos invités, sur les méthodes utilisées par la RATP pour humilier, décourager, pousser à la faute quand elle ne les invente pas, virer ceux et celles qui ne rentrent pas dans les cases des nouvelles donnes du marché du travail.
Huit tentatives de suicide dans le seul dépôt de Croix-Nivert… C’est pas normal, le silence des médias
Leur situation n’est pas sans rappeler les manières utilisées par France Télécoms pour dézinguer la boîte, avec son triste cortège de morts. Cette fois encore, l’Etat est aux manettes, l’Etat emploie des méthodes à la limite de la légalité ou carrément illégales pour arriver à ses fins, l’Etat aussi dégueulasse que les patrons…
Complicité des syndicats majoritaires
Rabhi et Karim étaient dans les studios pour parler de leurs cas et appeler à ne pas subir, à se regrouper et à réagir collectivement. Si les confédérations syndicales ne semblent pas prendre conscience de la situation ou s’en désintéressent, les agents, eux, sont bien décidés à la faire connaître et réagir. Marie-Christine, François, Raphaël, Laurent ont appelé au standard pour témoigner à leur tour, mais également Thierry Renard, avocat de nombreux autres cas, qui dénonce un management agressif et une hiérarchie d’entreprise intouchable qu’il compare par son immunité à la police.
Pour plus d’info et rester en contact : Facebook : DÉNONÇONS LA RATP
Le 17 janvier 2021, sur les terres du triangle de Gonesse
Après l’abandon en novembre 2019 d’EuropaCity, projet climaticide de méga-centre commercial et de loisirs qui prévoyait une piste de ski artificielle sur des terres agricoles d’excellente qualité, les citoyennes et citoyens d’Ile-de-France espéraient le Triangle de Gonesse définitivement sauvé de l’étalement urbain.
La Société du Grand Paris a annoncé le démarrage dès le mois de février de la construction d’une gare en plein champ, dite gare du « Triangle de Gonesse », initialement promise aux promoteurs d’EuropaCity (qui tablaient sur la venue de 31 millions de visiteurs). La construction de cette gare rendrait inéluctable l’urbanisation des terres fertiles du Triangle de Gonesse, alors qu’il n’y a aujourd’hui aucun projet à desservir : les premières habitations sont situées à 1,7 km de l’emplacement prévu.
Pour stopper les travaux et pousser le gouvernement à acter la protection de ces terres agricoles, le dimanche 17 janvier 2021 dans le Triangle de Gonesse, un rassemblement c’est tenu pour refuser l’urbanisation de ces terres agricoles
Nous passerons cette heure d’émission sur cette journée du 17 janvier, et nous pourrons entendre les prises de paroles et entretien réalisé ce même jour et notamment les luttes sur le plateau de Saclay, la lecture du serment du triangle, un entretien avec un faucheur volontaire et avec Jean-Yves Souben, vice-président du Collectif Pour les Terres de Gonesse(CPTG), nous tenterons de voir les suites de ce 17 janvier.
Marche blanche en mémoire de Jimony Rousseau-Sissoko, le 7 février 2021 à Meaux.
Jimony Rousseau est mort, mardi 2 février, à l’hôpital de Jossigny. Le jeune homme, incarcéré au centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin, y avait été transféré, c’est là qu’il a succombé à ses blessures. Le 25 janvier, le détenu « vulnérable, [aurait] été roué de coups », portés notamment « à la tête », par « des agents alors qu’il était menotté et maîtrisé au sol », a révélé un surveillant, souhaitant rester anonyme.
On ne parle pas assez des violences pénitentiaires !
Le 7 février, la famille de Jimony a organisé une marche blanche se terminant devant la prison. Une manière d’encourager les prisonniers à témoigner. Plusieurs collectifs ont également pris la parole pour dénoncer les violences policières, faisant le lien avec les violences pénitentiaires.
On n’est pas condamnés à l’échec ! Il faut s’organiser…
La sœur de Jimony, Cora Sissoko, était venue s’exprimer sur les ondes, le 5 février, dans l’émission de « L’Envolée » (diffusée par Fréquence Paris Plurielle, le vendredi de 19 heures à 20 h 30). Nous écouterons son message, puis reviendrons sur les prises de parole, le 7 février, devant le centre pénitentiaire de Meaux. Enfin, nous avons repris le son de « La fin de la police » de la chaîne Youtube Mémoire de lutte.
Marche blanche en mémoire de Jimony Rousseau-Sissoko, le 7 février 2021 à Meaux.
Jimony Rousseau est mort, mardi 2 février, à l’hôpital de Jossigny. Le jeune homme, incarcéré au centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin, y avait été transféré, c’est là qu’il a succombé à ses blessures. Le 25 janvier, le détenu « vulnérable, [aurait] été roué de coups », portés notamment « à la tête », par « des agents alors qu’il était menotté et maîtrisé au sol », a révélé un surveillant, souhaitant rester anonyme.
On ne parle pas assez des violences pénitentiaires !
Le 7 février, la famille de Jimony a organisé une marche blanche se terminant devant la prison. Une manière d’encourager les prisonniers à témoigner. Plusieurs collectifs ont également pris la parole pour dénoncer les violences policières, faisant le lien avec les violences pénitentiaires.
On n’est pas condamnés à l’échec ! Il faut s’organiser…
La sœur de Jimony, Cora Sissoko, était venue s’exprimer sur les ondes, le 5 février, dans l’émission de « L’Envolée » (diffusée par Fréquence Paris Plurielle, le vendredi de 19 heures à 20 h 30). Nous écouterons son message, puis reviendrons sur les prises de parole, le 7 février, devant le centre pénitentiaire de Meaux. Enfin, nous avons repris le son de « La fin de la police » de la chaîne Youtube Mémoire de lutte.
Le patrimoine social architectural et environnemental de la cité-jardin de la Butte-Rouge à Châtenay-Malabry est en péril. Cette cité, devenue une référence de l’urbanisme de l’entre-deux guerres pourrait bien disparaître au profit d’une vaste opération immobilière menée par l’ancien maire Georges Siffredi et son successeur Carl Segaud.
En effet, la municipalité entend raser jusqu’à 80 % de cette cité-jardin utopique de quatre mille logements sociaux, prétextant l’état « catastrophique » des bâtiments, alors que de gros travaux suffiraient à la rendre viable ; aucuns travaux sérieux d’entretien du bâti n’a été réalisé comme il se devrait depuis plus de vingt ans.
Pourtant, y a de l’argent !
Bien qu’à ce jour ni maquette ni plan précis n’ait été proposé aux habitants de Châtenay-Malabry, le projet de destruction entend faire une large place au privé et à des bourses plus fournies. La municipalité a organisé pendant les vacances de Noël une consultation concernant la modification du PLU (plan local d’urbanisme), auquel les habitants de Châtenay-Malabry ont répondu à 87 % défavorablement.
Qu’on ne nous parle pas d’écoquartier… c’est un écoquartier avant l’heure !
Pour freiner les ardeurs du maire et pour qu’il révise sa copie, il faudrait classer la cité-jardin de la Butte-Rouge ; la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, s’y est engagée après une large campagne de presse. Elle a demandé un classement de ce site, mais dans quelles proportions et quand ?
On a envie que ça reste comme ça
Nous avons déjà réalisé deux émissions sur le sujet. Nous poursuivons avec une promenade dans la cité avec l’arrière-petit-fils de l’un des bâtisseurs de ce site remarquable, Marc Sirvin. Un reportage court diffusé sur France Culture servira d’introduction.
Jean-Pierre Garnier, urbaniste, Jean-Baptiste et Marie du DAL (Droit au logement) venus à un pique-nique de mobilisation dans la cité en juillet 2017 prendront la parole pour défendre la Butte-Rouge.
Plus d’informations sur : SOS de la cité-jardin de la Butte-Rouge.
Le gouvernement se vante d’avoir laisser le choix à chacun de se faire vacciner ou non. On le sait, la réalité est bien moins démocratique. De nombreuses plates-formes et organismes privés ont déjà exprimé leur vœu de n’autoriser leurs espaces qu’aux seules personnes vaccinées. Ce premier débat laisse un peu dans l’ombre un deuxième, tout à fait essentiel, celui des données médicales.
On nous dit beaucoup de choses contradictoires… On a l’impression de manquer d’une analyse critique indépendante
L’Assurance-maladie contraint les professionnel·le·s de santé à avoir recours au dossier « vaccin Covid » sur son site, Ameli.fr, dans le cadre de la procédure de vaccination. Le Syndicat de la médecine générale (SMG) a publié, le 11 janvier dernier, un communiqué de presse pour dénoncer ces agissements. S’il est favorable à la vaccination pour venir à bout de l’actuelle pandémie, il souligne l’absence de clarté dans la procédure de transmission des données médicales. Celles-ci, sans autre forme de réclamation, sont en effet transmises, à des fins de recherche, à la plate-forme Health Data Hub et à la Caisse nationale de l’Assurance-maladie.
Parcours du combattant
Les personnes qui entrent dans le parcours vaccinal peuvent « à tout moment », selon les autorités, s’opposer à la transmission de leurs données. Il faut pour cela adresser un courrier écrit soit au directeur de l’organisme de rattachement de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) soit au délégué à la protection des données, soit sur l’espace numérique prévu à cet effet du compte Ameli de la personne. « En cas de difficulté dans l’application des droits énoncés ci-dessus, toute personne peut également introduire une réclamation auprès de la Commission nationale l’informatique et des libertés (CNIL) ». Un parcours du combattant, en somme, qui pourrait en décourager plus d’un !
Deux membres du SMG, Lanja et Louise, sont venues dans notre émission et par téléphone, nous présenter la crise du Covid-19 du point de vue de la médecine générale. Quelle a été sa place dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire ? Celle de la télémédecine ?
Le projet « Hercule », avec son look sympa, son nom de film de Walt Disney et son code couleur qui n’est pas sans nous rappeler les meilleures séries de notre enfance, n’a rien de rassurant.
« La facture d’électricité a pris 80 % en moins de vingt ans et n’a pas fini d’augmenter »
La réforme de la plus grosse entreprise publique française, EDF, plus de 70 milliards de chiffre d’affaires en 2019 dans le monde, est sur la table. Le feuilleton de la privatisation, dont le premier épisode date de 2004 – séparation d’EDF et GDF, création d’EDF comme société anonyme (SA) à capitaux publics –, continue. Dans l’ombre médiatique de la crise sanitaire, le projet, annoncé en avril 2019, passerait presque inaperçu. Pourtant, depuis novembre, les agents se mobilisent, entre jours de grève et actions, contre « Hercule » qui porte un coup fatal au service public.
L’objectif du projet serait de découper EDF en trois entités :
EDF bleu. Les centrales nucléaires resteraient dans domaine « public ».
EDF vert. Énergies renouvelables et distribution d’électricité (Enedis) seraient regroupées dans une même entreprise privée cotée en Bourse.
EDF azur. Une entreprise chargée des barrages hydroélectriques, dont les concessions seraient ouvertes à la concurrence.
En résumé, vendre les activités les plus rentables et garder dans le domaine public les activités nécessitant les plus gros investissements, la production nucléaire, par exemple.
Entretiendu 5 février 2021 avec Romain Rassouwe, secrétaire général de la CGT-Energie 93, Yohann Régis, Noguès Nicolas, Malek Bouakaz.
Les suivre, les contacter : Facebook CGT-Energie 93
“C’est à l’administration pénitentiaire de prouver qu’aucun de ses agents n’humilie ni ne tabasse ceux dont elle a la garde”, extrait du communiqué de L’Envolée, à la suite de la censure du n° 52.
Le numéro 52 du journal L’Envolée est censuré dans les prisons. Les pages incriminées par l’administration pénitentiaire (AP) sont celles qui dénoncent plusieurs morts en détention. Dans une note placardée dans tous les établissements et datée du 4 janvier 2021, le ministre de la justice, par la plume de son directeur de l’AP, Stéphane Bredin, vise « un corpus d’articles regroupés sous l’intitulé “Peine de mort en prison” » qui « allèguent des faits de violences volontaires commis par des personnels de l’administration pénitentiaire dans l’exercice de leurs fonctions contre des détenus ayant pu entraîner leur mort ».
Ce numéro – qui a commencé à être distribué en novembre – contient des propos revêtant, selon l’AP, « un caractère diffamatoire » et qu’il est « de nature à inciter à la violence contre les personnels de direction et de surveillance ».
Ils s’appelaient Jimony Rousseau (Meaux-Chauconin, 02.02.2021), Idir (Lyon-Corbas, 09.09.2020), Jaouad (Toulouse-Seysses, 14.04.2018), Sambaly (Saint-Martin-de-Ré, 2016)… Tous les trois jours, l’AP annonce la mort d’un.e détenu.e. Combien de morts suspectes ?
A l’ombre des violences policières, il y a les violences carcérales. Les violences infligées par des surveillants à des détenus est une réalité, confirmée par les nombreux témoignages de prisonniers, des documentaires, des articles de presse, des dossiers d’ONG et des paroles d’avocat.
La France met un tabou sur les réalités carcérales
Si la question des violences policières enflamme le débat public, ces dernières années, il existe un phénomène tout aussi glaçant, dont on parle moins : les violences carcérales. Officiellement, elles n’existent pas.
La censure du journal anticarcéral L’Envolée, qui s’en fait l’écho, est une autre manière d’affirmer qu’elles n’existent pas.
L’administration pénitentiaire justifie en invoquant « l’usage proportionné de la force », arguant même que « le détenu s’est fait cela tout seul ». Depuis 2011, la parole des surveillants est devenue quasiment inattaquable puisqu’ils prêtent serment, sacralisant ainsi leurs paroles et leurs écrits. Les plaintes des détenu.e.s, elles, finissent souvent dans un tiroir et ne seront qu’exceptionnellement instruites.
Ce silence administratif, politique, judiciaire contraste avec ce que de nombreux avocats constatent sur le terrain. Ainsi, Jérémy Kalfon témoignait auprès du journal Libération : « Fréquemment, lorsque nous assistons nos clients en commission de discipline, ces derniers nous révèlent avoir été victimes de violences ou de brimades par des surveillants visant à “rétablir l’ordre” au sein de la prison. Le plus souvent, les détenus présentent les stigmates de ces violences, hématomes, plaies, vêtements déchirés. »
J’ai vu le corps de mon fils plein de coups… sur la tête, mais j’ai du mal à en parler
La mère d’Idir
En juin 2019, l’Observatoire international des prisons (OIP) publiait un rapport montrant la réalité et l’ampleur du phénomène. Depuis 2017, l’OIP reçoit deux signalements par semaine de violences carcérales. Dans la réalité, les chiffres sont sans doute beaucoup plus importants, et pour cause : le ou la détenu.e est enfermé.e avec le ou la surveillant.e violent.e.
Le dénoncer, c’est être constamment « saqué », même brimé, et voir ses conditions de vie, déjà dégradées, se détériorer. Ce huis clos permanent rend la situation des détenus relativement proche de celle des femmes battues dans l’intimité du foyer. Comme elles, le ou la détenu.e violenté.e partage le quotidien avec son bourreau. Et quand un surveillant, gagné par une once de culpabilité, en vient à dénoncer ces faits, sa situation devient intenable.
On ne peut pas filmer les violences à l’intérieur comme à l’extérieur
Dernière minute
Le 4 février, le garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti, revenant sur la mort de Jimony Rousseau, survenue le 2 février à l’hôpital, a demandé une enquête « pour faire toute la lumière » sur cette affaire. Le 25 janvier, le détenu « vulnérable, [aurait] été roué de coups », portés notamment « à la tête », par « des agents alors qu’il était menotté et maîtrisé au sol », a révélé un surveillant, souhaitant rester anonyme. « Les agents ont peur de parler, il y a eu une pression hiérarchique, mais les images des caméras montreront ce qui s’est réellement passé », a-t-il ajouté.
L’Observatoire international des prisons estime que la décision du ministre « mérite d’être soulignée ». Selon l’association, « si les allégations de violences commises par des personnels pénitentiaires à l’encontre de prisonniers sont récurrentes, il est rare qu’elles bénéficient de la part des pouvoirs publics de l’attention nécessaire, de même qu’elles ne font pas suffisamment l’objet d’enquêtes effectives de la part des autorités administratives et judiciaires ».
INTERVENANTES :
Sylvia, coanimatrice de l’émission « L’Envolée » sur les ondes de Fréquence Paris plurielle, reviendra sur la censure du numéro 52.
Suit un entretien réalisé avec la mère d’Idir, mort à la prison de Lyon-Corbas, en septembre 2020. Elle appelle à la lutte contre ces exactions. Contact : association Idir espoir et solidarité (sur Twitter, Facebook, Instagram) ou au 07.83.12.62.26. Une pétition et une collecte sont en cours.
Enfin, Fatou Dieng, sœur de Lamine Dieng, mort entre les mains de la police le 17 juin 2007, a prononcé un discours public le 30 janvier dernier, dans lequel elle dénonce les pratiques policières et carcérales.
26 janvier 2021, jour de fête nationale en Inde, alors qu’un défilé militaire se déroule au même moment sous la houlette du régime conservateur, un million de paysans, rejoints par des ouvriers et des personnels du secteur électrique, salués par la foule, manifestent dans la capitale (crédit photo : aplutsoc).
L’Inde, c’est un sous-continent, peuplé de près d’un milliard quatre cent millions habitants. Si la Chine est “l’atelier du monde”, l’ Inde, c’est le “bureau du monde”. L’agglomération urbaine de Delhi, c’est 38 millions d’habitants.
Depuis deux mois, ils sont des centaines, des milliers et, maintenant, un million à avoir afflué aux portes de la capitale indienne. Ils se sont organisés pour tenir ce siège. Des quartiers de fortune se sont érigés, signe de la détermination des manifestants qui ne veulent pas tout perdre en un seul affrontement.
En Inde, il y a 600 millions de familles paysannes
Ce qui a mis le feu aux poudres ? La figure du premier ministre, Narendra Modi, péniblement élu à la tête d’une coalition conservatrice en 2014, cristallise toutes les colères. Depuis sa prise de fonctions, il a accentué la destruction de la protection étatique qui entourait les paysans, voie ouverte par la gauche dans les années 1990. Il a creusé les différences entre les communautés religieuses, punissant certains de leur prise de distance par rapport à l’hindouisme. Sa politique réactionnaire contre la condition des femmes va susciter également des mouvements de contestation. La formation de groupes d’auto-défense (la Red Brigade) s’élargit à plusieurs villes.
Les femmes ont joué un rôle extrêmement important
Dès 2019, dans le sillon de Black Lives Matter, un quartier de Delhi se révolte, Shaheen Bagh, à l’annonce d’une nouvelle mesure du gouvernement acceptant de naturaliser certaines populations vivant sur le territoire national, à l’exception des musulmans. Les habitants occupent alors une place. Une sorte de Nuit debout à l’indienne commence.
Tout s’arrête le 24 mars à cause du Covid. Modi fait fermer les entreprises et demandent aux travailleurs venant d’autres régions de retourner dans leur contrée d’origine. Près de 60 millions de personnes perdent leur emploi et doivent rentrer chez eux à pied, les transports étant, désormais, fermés. Certains meurent en route. Puis Modi fait ouvrir des camps pour ces travailleurs “migrants” et détruit toutes les protections ouvrières. Le vent de la révolte souffle.
Du jour au lendemain, les heures passent de quarante-huit heures à soixante-douze heures par jour, il n’y avait plus aucun droit
Modi, dans la sidération générale, décide de privatiser tout, de la défense aux écoles, en passant par la santé et les transports. Avec un temps de retard, les grèves s’étendent dans le pays, métier par métier, Etat par Etat, sans trouver de réponse. Les femmes et les paysans imposent aux directions syndicales un appel à la grève générale le 26 novembre. Et c’est de là que tout est parti.
Le 17 janvier 2021, sur les terres du triangle de Gonesse
Après l’abandon en novembre 2019 d’EuropaCity, projet climaticide de méga-centre commercial et de loisirs qui prévoyait une piste de ski artificielle sur des terres agricoles d’excellente qualité, les citoyennes et citoyens d’Ile-de-France espéraient le Triangle de Gonesse définitivement sauvé de l’étalement urbain.
La Société du Grand Paris a annoncé le démarrage dès le mois de février de la construction d’une gare en plein champ, dite gare du « Triangle de Gonesse », initialement promise aux promoteurs d’EuropaCity (qui tablaient sur la venue de 31 millions de visiteurs). La construction de cette gare rendrait inéluctable l’urbanisation des terres fertiles du Triangle de Gonesse, alors qu’il n’y a aujourd’hui aucun projet à desservir : les premières habitations sont situées à 1,7 km de l’emplacement prévu.
Pour stopper les travaux et pousser le gouvernement à acter la protection de ces terres agricoles, le dimanche 17 janvier 2021 dans le Triangle de Gonesse, un rassemblement c’est tenu pour refuser l’urbanisation de ces terres agricoles
Nous passerons cette heure d’émission sur cette journée du 17 janvier, et nous pourrons entendre les prises de paroles et entretien réalisé ce même jour et notamment les luttes sur le plateau de Saclay, la lecture du serment du triangle, un entretien avec un faucheur volontaire et avec Jean-Yves Souben, vice-président du Collectif Pour les Terres de Gonesse(CPTG), nous tenterons de voir les suites de ce 17 janvier.