Moins de droit au chômage, plus de contrôles et de travail gratuit

Le jeudi 29 février, se tenait à la bourse du travail de paris, une Assemblée de chômeurs, appelée par la CGT chômeurs. Une petite cinquantaine de personnes était présente, principalement des représentants de syndicat de travailleurs de Pôle Emploi (France travail) et le comité local de chômeurs. Face aux attaques renouvelées du gouvernement, il s’agissait de se mobiliser pour freiner ses ardeurs à nous contrôler, réduire nos maigres ressources. D’un côté, il s’agit de réduire le montant des allocations chômage, réduire leur durée, faire passer le plus de monde au RSA. Une fois au RSA, le gouvernement et le patronat, pour répondre aux dispositions de l’Europe, veulent imposer du travail gratuit aux allocataires et renforcer les contrôles. 

9 MARS : GAZIER ET ÉLECTRICIEN EN ACTION /ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LUTTES

9 mars 2023 gaziers et électriciens en lutte

Nous commençons cette émission par l’action menée dans le secteur de l’énergie ce jeudi 9 mars 2023. En effet, des agents et des agentes du secteur du gaz et de l’électricité de la CGT MINES ÉNERGIE, ont coupé dans la matinée le courant du stade de France et du chantier du village olympique à Saint-Denis, L’action a privé d’énergie le village olympique, le quartier au niveau zone commerciale, des data centers et aussi le stade de France. Environ 300 agentes et agents étaient présent-e-s pour cette action. Et on commence ce reportage à l’espace Mandela, ou un électricien nous donnent quelques consignes avant l’action. Ensuite, nous poursuivrons le reportage sur le site près du chantier du village olympique à Saint-Denis.

En seconde partie d’émission, nous reviendrons sur l’assemblée générale de mobilisation contre la réforme des retraites, de l’assurance chômage et du RSA contre activité qui se tenait le 9 mars dernier à la bourse du travail de Paris.

LE TEXTE D’APPEL

Hors du dernier carré macroniste et des représentants “responsables” de la gauche et de la droite du capital, le mot d’ordre de l’intersyndicale « Mettre le pays à l’arrêt à partir du 7 mars » met tout le monde d’accord. Comme en 2019, la mobilisation contre la réforme des retraites renferme une contestation plus générale des effets sur nos vies du travail, contraint, souvent discontinu, et mal payé.

Qui a encore une « carrière complète » et sans interruption ? Qui veut ou peut encore, tout le long, travailler 40 heures par semaine, 47 semaines par an, pendant une quarantaine d’années ? De quel travail parle-t-on, et à quels droits ouvre-t-il ?  
Après 55 ans, près de la moitié des gens sont au chômage. Dans ces conditions, décaler de deux ans l’âge de départ à la retraite, ce sera prendre des bouts de boulot, ou sinon, s’arrêter avec une décote. Pour beaucoup, ce ne sera pas tant travailler deux années de plus qu’attendre deux ans de plus, coincés entre Pôle emploi, la CAF, et leurs logiques de contrôle et de sanction financière. Avant cela, pour une majorité de prolétaires, la précarité et l’irrégularité de l’emploi sont déjà la norme depuis longtemps. Le plein emploi précaire se nourrit de mises au pas, de radiations par Pôle emploi, et bien souvent de boulots de moins d’un mois, mal payés et n’ouvrant aucun droit. Si la réforme des retraites passait, il y aurait, selon les projections gouvernementales, 300 000 allocataires de plus (pension d’invalidité, ARE, ASS ou RSA), sans parler de celles et ceux qui n’auraient aucun droit deux ans de plus – du fait de la conjugalisation des ressources, entre autres. 

Les salaires stagnent, les allocations de Pôle emploi sont sabordées par les réformes successives, et bientôt le RSA va être conditionné à une activité imposée à mi-temps. De 2019 à 2022, les réformes de l’assurance chômage ont déjà baissé considérablement les allocations et la durée d’indemnisation des chômeurs, tout en augmentant de 4 à 6 mois à temps plein le temps de cotisation nécessaire pour (r)ouvrir des droits. En parallèle, le contrôle a été renforcé, visant à rendre la vie au chômage intenable et à obliger ainsi les chômeurs à accepter n’importe quel travail, dans n’importe quelles conditions. Le versement du RSA tend, quant à lui, à être conditionné à une activité imposée de 15 à 20 h par semaine, sans droits et sans contrepartie : c’est la subordination, mais sans le salaire ! 

Autour de Paris, l’Eure et les Yvelines sont concernés. D’ici quelques jours, un quart des allocataires de l’Eure devront se mettre à disposition pendant 6 mois, pour de pseudo-formations, ou auprès de collectivités ou d’entreprises du département s’ils veulent continuer de recevoir une allocation. La Seine-Saint-Denis ne participe pas formellement à «l’expérimentation», pour s’en être désistée, mais elle se saisit de l’occasion pour essayer d’accroître la pression sur les allocataires, quand même.

La contrainte sur la (re)mise au travail se généralise
C’est ce que montrent bien les usages politico-administratifs des « secteurs en tension » dans plusieurs domaines d’intervention publique – même si ceux-ci sont définis par les patrons, en fonction de difficultés de recrutements qu’ils croient pouvoir anticiper à six mois. À Pôle emploi, si le dernier contrat relève des secteurs en tension (bâtiment, restauration par exemple), nous sommes plus souvent contrôlés, plus souvent contraints de se rendre à de pseudo-recrutements collectifs, et plus souvent radiés. S’agissant de la régularisation des sans-papiers par le travail, le projet de loi Darmanin, s’il était adopté, la verrouillerait doublement, à savoir à une seule année – soit le temps des Jeux Olympiques – et aux métiers des secteurs en tension. Au service des patrons, au bon vouloir de la préfecture.

Les prix explosent, les expulsions vont être accélérées.
Les difficultés pour se loger sont déjà massives, la part des loyers sur les revenus, et plus largement les charges contraintes, sont en accroissement constant. Dans ce contexte, le gouvernement a fait adopter la loi Kasbarian : les procédures d’expulsions seront accélérées et élargies, accompagnant la répression accrue sur l’occupation de logements vacants. Les prix explosent et vont continuer d’augmenter pendant plusieurs mois encore. 

Face à cette situation, des collectifs s’organisent et passent à l’offensive dans plusieurs département. Quelle que soit notre situation actuelle, salariés plus ou moins précaires, avec ou sans papiers, ou bien au chômage, et quelles que soient les raisons pour lesquelles nous sommes au chômage, nous revendiquons d’avoir plus, sans condition, et pour toutes et tous!

Pour réfléchir ensemble à nos modes d’intervention dans le mouvement contre la réforme des retraites, contrer les réformes en cours et gagner de nouveaux droits dans ce moment de mobilisation massive Pour créer des espaces d’auto-organisation, trouver les moyens d’agir collectivement, contre l’atomisation, et contribuer à bloquer la machine capitaliste de mise au travail généralisée…
agdu9mars@protonmail.com

ASSURANCE CHÔMAGE : NE LAISSONS PAS FAIRE !

Dessin issu du site https://lepoing.net/

Après la Réforme 2019-2021 de l’assurance chomage : malgré les avis changeants du Conseil d’État, les organisations se sont mobilisé·es pour contester la baisse considérable de droits, appliquée aux travailleuses et aux travailleurs précaires (baisse du calcul, hausse du seuil, etc.). Résultat : Plus d’1 million de perdants.

Avec la Réforme 2022-2023 : en plein été, E. Macron annonce une nouvelle baisse, qui réduit d’un quart le temps d’indemnisation des chômeurs·euses.
Résultat : Plus d’un million de perdants, parfois les mêmes, élargis à celles et ceux qui ont perdu un CDI

Le 23 décembre dernier, l’exécutif a discrètement transmis aux organisations syndicales et patronales la version définitive du décret permettant la modulation de la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi selon le taux de chômage.

Ce décret prévoit de réduire la durée d’indemnisation des chômeurs selon le nombre de demandeurs d’emploi. Une réduction de 40 % s’appliquera si le taux de chômage passe sous la barre des 6 % et une baisse de 25 % sera mise en place si le taux de chômage est inférieur à 9 %. La réforme devrait être promulguée le 1er février 2023. Ce 3 janvier, la première ministre semblait revenir sur ce décret.

Pour faire le lien avec la future réforme de France travail qui succédera à pôle emploi, les menaces sur les allocataires du RSA, les attaques contre le logement et contre la réforme des retraites, le 15 décembre 2022, la CGT chômeurs rebelles, l’APEIS chômeurs et précaires, AC contre le chômage, le mouvement national chômeurs et précaires, l’union syndicale solidaire, la fsu et droit au logement, organisait un meeting unitaire : ASSURANCE CHÔMAGE : NE LAISSONS PAS FAIRE !

Dans l’émission de ce jour, nous entendrons les interventions qui ont rythmé cette rencontre.

Car au-delà des habillages (soi-disant modulation selon le taux de chômage, incitations à la reprise d’emploi), il s’agit bien d’une attaque contre la protection sociale, un appui au patronat pour forcer aux contrats précaires et des économies sur les plus pauvres.

La Réforme de l’assurance chômage 2022

À la demande du gouvernement, la Direction de Pôle emploi met en place un plan d’action «  Métiers en tension » dans la précipitation.
Il s’agit de créer « un vivier » de demandeurs d’emploi immédiatement disponible pour répondre aux « pénuries de main d’œuvre » sur des métiers identifiés dans les secteurs de la santé/sanitaire et social, la restauration/hôtellerie et le transport et de les envoyer vers les plateformes de contrôle de recherche d’emploi s’ils n’acceptent pas ces postes.

La mise en place de ce plan d’action stigmatise, une fois de plus, les privés d’emploi en laissant entendre qu’ils ne cherchent pas d’emploi, mais aussi les conseillers à l’emploi en laissant entendre qu’ils ne remplissent pas leurs missions.
C’est vite oublier que les offres non pourvues ne représentent que 5 % des offres du total des offres déposées sur le portail de Pôle emploi.

C’est vite oublier qu’une enquête récente de la CGT des privés d’emploi révèle que 76 % des offres présentes sur le site de Pôle emploi sont illégales ou mensongères : temps partiel alors que le poste est annoncé à temps plein, mission à la journée alors que le contrat était annoncé de 6 mois, offre en dessous du SMIC, même poste enregistré 96 fois…. (étude sur le site chomeurs-precaires-cgt.fr)

Ces offres mensongères proviennent de sites marchands que la direction de Pôle emploi s’entête à publier sur son propre site, sans aucun contrôle. Ces offres, qui se retrouvent majoritaires sur le site de Pôle emploi, trompent les privés d’emploi et viennent décrédibiliser le travail de terrain des conseillers. Pour la CGT, Pôle emploi doit avoir le monopole des offres d’emploi. C’est le seul moyen d’assurer « une transparence du marché du travail » et de permettre aux conseillers de négocier réellement les conditions de travail et de rémunération proposées par les entreprises.

C’est vite oublier que plusieurs études récentes, dont un de France compétences, concluent que les difficultés de recrutement sont majoritairement dues aux employeurs du fait des conditions de travail et salariales ; auquel s’ajoute leur incapacité à « fidéliser »  les salariés en poste, avec un turn-over permanent et donc à déposer les mêmes offres à répétition.

La logique du gouvernement n’est donc pas d’arriver au plein d’emploi et de combattre le chômage sinon le plan d’action métiers en tension s’adresserait aux employeurs pour les contraindre à augmenter les salaires et améliorer les conditions de travail.

L’objectif de ce plan, couplé à la contre-reforme assurance chômage et celle du RSA conditionnés aux actions menées (sur le modèle du CEJ) est donc de contraindre les chômeurs, sous la menace de radiations, à accepter n’importe quel emploi, même si il est précaire, même s’il est en dessous des qualifications (et donc du salaire) du demandeur d’emploi, même si l’offre est illégale ou mensongère…

Contraindre ainsi les chômeurs, baisser les droits à l’assurance chômage, c’est s’attaquer aux droits de l’ensemble des salariés. La question de l’indemnisation du chômage ne peut pas être dissociée de celle des salaires.
Ce ne sont pas les droits des chômeurs qu’il faut diminuer, mais bien les salaires qu’il faut augmenter !

Pour parler de tout cela, nous sommes en compagnie de Victoire et Pierre, de la CGT chômeurs-précaires.

MANIFESTATION INTERPROFESSIONNELLE DU 27 JANVIER 2022

Les salaires, les pensions et les aides et allocations continuent de stagner ou même de baisser au regard de l’inflation, de décrocher par rapport aux qualifications dans le secteur privé comme dans le public.

Dans de certains secteurs et entreprises des mobilisations et des négociations ont permis d’obtenir des revalorisations de salaires, trop souvent encore les négociations sont au point mort ou les propositions des employeurs loin du compte.

La jeunesse confrontée à une grande précarité de vie et de travail, à la pauvreté accentuée par la crise sanitaire, économique et sociale, se contre des réformes libérales, de l’éducation, de la formation, de l’assurance chômage décidées par le gouvernement.

Ce 27 janvier 2022, se tenait à l’appel des organisations CGT, FO, FSU, Solidaires, Fidl, MNL, Unef et UNL, une mobilisation interprofessionnelle sur les salaires et l’emploi. 

L’équipe de l’actualité des luttes se trouvait dans cette manifestation et dans l’émission de ce jour, nous vous proposons le reportage réalisé ce jeudi.

Nous entendrons des interviews notamment avec une personne en statut AESH, un sapeur-pompier de Melun, des lycéens et lycéennes et une salariée en EHPAD…

SANS EMPLOI MAIS PAS SANS SALAIRE !

La guerre contre les chômeurs et les chômeuses s’est encore intensifiée sous la présidence Macron : elle s’est traduite concrètement par une nouvelle attaque de l’assurance chômage. On en connaît les effets : réduction du nombre de bénéficiaires, diminution du montant et de la durée des prestations… On ignore en revanche largement l’histoire dans laquelle elle s’inscrit.

Cette brochure cherche à combler ce manque, en revenant sur la construction et la généralisation de l’indemnisation du chômage en France, puis sur les attaques dont elle a été la cible. D’abord pour comprendre la logique générale de toutes les réformes de ces dernières décennies : faire dépendre toujours plus fortement les droits aux chômages de l’emploi exercé avant.

Mais ce retour historique rappelle aussi la logique originale de l’assurance-chômage, qui tend à attribuer aux chômeurs et aux chômeuses un droit à conserver son salaire hors de l’emploi.

En rappelant cette voie, et en montrant comment les syndicats combattifs l’ont défendue avant d’intégrer partiellement la logique des réformes, ce texte vise à outiller leur lutte, et à nourrir la réflexion autour de nos revendications sur le versement des prestations, la gestion des régimes et leur financement.

Les militant⋅es contre la réforme de l’assurance chômage y trouveront de quoi défendre une vision cohérente et offensive d’un régime unifié du chômage, géré par les travailleurs et les travailleuses, et leur garantissant le maintien de leur salaire hors de l’emploi.

Pour parler de cette petite histoire de l’indemnisation du chômage, nous recevons dans l’émission de ce jour, Baptiste Panier, l’un des auteurs de cette brochure.

MANIFESTATION INTERSYNDICALE DE RENTRÉE

5 octobre 2021 Saint-Ouen : devant le siège du conseil régional Île-de-France

Nous nous sommes rendues à la manifestation parisienne de rentrée, organisée par l’intersyndicale. C’est vrai qu’elle se faisait attendre, il faut dire que la contestation syndicale est restée plutôt aphone pendant toute la période dite de la covid. Pourtant coté patronat et gouvernement ça a pas chômé ; licenciement, confinement, pass sanitaire, loi de sécurité global, loi séparatiste, loi antiterroriste et on en passe jusqu’à la plus ressente ; la reforme de l’assurance chômage.

Cette manif du 5 octobre était lamentable ; tout d’abord par son nombre, il faut dire que les centrales n’avaient pas vraiment informé et mobilisé. Les secteurs en crises ; l’éducation nationale, la santé, les transports brillaient par leur absence ou leur invisibilité. Les secteurs en lutte qui traditionnellement devraient prendre la tête du cortège étaient remplacés par un service d’ordre particulièrement conséquent. Question ballons, sonos, fanions et drapeaux il y avait ce qu’il fallait, à croire que tout les permanents syndicaux étaient de sorti.

Loin de nous, l’envie de jeter l’opprobre sur les syndicalistes de basse, qui se démènent comme ils peuvent pour maintenir leurs conquis. La colère légitime face à un gouvernement autiste qui détruit les biens communs, bétonne nos quartiers, flique nos vie n’avait aucun espace pour s’exprimer ce 5 octobre.

Il y avait comme un goût de monde d’avant, avant les mobilisations contre la loi travail, le mouvement des gilets jaunes et celui des retraites de 2019. Comme une reprise en main mortifère de la part des confédérations pour pacifier les contestations. Fini les cortèges de tête ou syndicalistes et non syndiqués, jeunes, précaires, sans papiers se mêlaient pour chercher ensembles des possibles.

Tout était fait pour que rien ne se passe ; entre cordons de CRS qui ouvraient la manif et la rythmaient en une déambulation insupportablement lente et un service d’ordre nerveux.

Les sonos avaient beau gueuler « Et la rue elle est à qui, elle est a nous » et «  on nous empêchera pas de manifester » la réalité était tout autre. Le parcours de la manifestation avait belle et bien était interdit et c’est le préfet qui l’avait modifié en accord avec les organisateurs.

Bien que la réforme sur l’assurance chômage, qui va plonger des centaines de milliers de personnes dans encore plus de précarité, venait d’être appliquée, le sujet était peu abordé alors qu’il était à l’ordre du jour.

Encore heureux que le matin, des secteurs en lutte s’étaient donnés rendez-vous pour exprimer leur colère. Nous étions avec les travailleurs de TRANSDEV en grève depuis quatre semaines devant le siège du conseil régional d’Île-de-France et au cours de la manifestation, nous avons pu rencontrer les personnes en grève, en conflit ou tout simplement dégoûtés.

Et dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute des différentes interviews réalisée ce 5 octobre 2021

LES DROITS DES CHÔMEURS ET CHÔMEUSES ENCORE ATTAQUÉS

Notre invitée, Claire vives a participé à un rapport : « Quelle évolution des droits à l’assurance chômage ? (1979-2020) », avec Mathieu Grégoire, Claire Vivès, Jérôme Deyris. Ce rapport a été commandé par la CGT, IRES, en mai 2020.

Claire Vives revient dans cette émission sur l’histoire de l’indemnisation du chômage depuis les années 70 à nos jours. Comment, plus précisément, les droits des chômeurs se sont transformés depuis 40 ans ? Qui décident et payent les chômeurs ? Comment progressivement ils sont passés de « sans emploi » à des « faignants » incapables de traverser une rue pour trouver du taf et qu’il faut fliquer.

Le 1er octobre une nouvelle réforme de l’assurance chômage est entrée en application.

Réforme après réforme, ce sont le taux de rémunération des chômeurs, la durée des indemnisations, les critères d’admission qui se modifient pour devenir de plus en plus restrictifs et faibles.

La nouvelle réforme va faire basculer des centaines de milliers de travailleurs précaires dans de plus en plus de pauvreté. Depuis les années 79, c’est toujours à cette catégorie que l’État s’attaque pour dégager des milliards d’économie mais surtout pour mettre sur le marché du travail des personnes pris à la gorge qui seront contraintes d’accepter des boulots aux conditions de plus en plus dégradées. A l’heure actuelle ou dans pas mal de secteur, les travailleurs préfèrent déserter, plutôt que de supporter le mépris, le harcèlement, des payes dérisoires… La situation des chômeurs – armée de réserve du capitalisme – nous regarde tous, travailleurs, précaires ou non, avec ou sans statut, car de leur nombre et leur indemnisation dépendra les conditions de travail de tous.

NOUVELLE ATTAQUE CONTRE L’ASSURANCE CHÔMAGE

Le gouvernement s’acharne à imposer par la force la réforme de l’assurance-chômage avant la campagne présidentielle, prétextant de la reprise économique pour accuser les chômeurs d’être des profiteurs ne voulant pas rechercher d’emploi. Il vient d’informer les organisations syndicales d’un nouveau décret imposant au 1er octobre de nouvelles règles de calcul des allocations, déjà prévues par le décret du 30 mars dernier. Or ce décret s’est vu suspendu le 22 juin par le Conseil d’État, celui-ci arguant des « incertitudes sur la situation économique », et estimant que « ces nouvelles règles de calcul pénaliseront les salariés ayant alterné contrats courts et inactivité ».

Le gouvernement impose cette réforme alors même que le Conseil d’État ne s’est pas encore prononcé sur le fond des recours déposés par les organisations syndicales, à savoir les inégalités de droits entre demandeurs d’emploi. Une étude de l’Unedic estimait que 1,15 millions de demandeurs d’emploi connaîtraient une baisse significative de leur allocation, notamment les plus précaires. Or 87 % des embauches sont actuellement en CDD.

Comme à son habitude, le gouvernement veut passer en force et imposer sa politique de régression sociale. En détruisant allègrement le droit du travail, et en transformant le service public de l’emploi en structure de contrôle et de coercition à l’égard des salarié·es privé·es d’emploi, le gouvernement compte les contraindre à accepter n’importe quel travail et à n’importe quel prix.

Mais cette stratégie va peser sur l’ensemble de la société, en faisant pression sur les salaires et en continuant de généraliser la précarité. Cette réforme de l’assurance chômage est une nouvelle étape dans la destruction de notre système social.

NOUS SOMMES TOUTES ET TOUS CONCERNÉS !

Pour défendre les droits de toutes et tous les chômeur·es et précaires, nous exigeons :

  • L’abrogation définitive de la réforme de l’assurance chômage,
  • L’abrogation du décret sur le renforcement des sanctions de décembre 2018,
  • La revalorisation immédiate des allocations des chômeur·es et précaires,
  • L’indemnisation de tous les chômeur·es et précaires,
  • La baisse des loyers et l’augmentation des APL.

ACCÈS PLUS DIFFICILE AUX DROITS

Pour ouvrir des droits : au moins 6 mois de travail dans les 24 derniers mois au lieu de 4 mois dans les 28 derniers mois auparavant.

Pour recharger ses droits : 6 mois de travail ou 910 heures contre 1 mois ou 150 heures auparavant. Quasi fin du rechargement des droits pour les précaires. RECUL DES CRITÈRES DE L’OFFRE RAISONNABLE D’EMPLOI

Dès le deuxième refus d’une Offre Raisonnable d’Emploi (ORE), possibilité de radiation et de suppression d’allocation.

Abrogation du critère du salaire antérieurement perçu

L’ORE mentionne la zone géographique privilégiée, mais plus la durée de trajet ni le kilométrage maximum comme auparavant.

DE NOUVEAU DE NOUVEAUX DROITS DÉRISOIRES

Démissionnaires : 5 ans dans la même entreprise, projet de reconversion validé. Très peu de salariés concernés

Indépendants : en cas de liquidation ou de redressement judiciaires : allocation théorique de 800 euros par mois pendant 6 mois…mais en mars 2021, on ne comptait qu’un peu plus de 900 bénéficiaires ! DÉGRESSIVITÉ POUR LES CADRES SUPÉRIEURS +

Dégressivité des indemnités des chômeurs les mieux rémunérés : – 30% après 6 mois d’indemnisation (application prévue en 2022).

ET LE PLUS GRAVE : LA MODIFICATION DU CALCUL DES INDEMNITÉS

Changement des modalités de calcul du Salaire Journalier de Référence en prenant en compte une partie des périodes d’inactivité ; ce qui baissera les allocations chômage, surtout pour les plus précaires.

DURCISSEMENT DES CONTRÔLES ET DES SANCTIONS

Renforcement de la mission de contrôle de Pôle emploi

Sanctions alourdies en cas de manquements (non-présentation rendez-vous à Pôle emploi, insuffisance de recherche d’emploi) : suppression des allocations et non-suspension. Les chômeurs sont assimilés à des fraudeurs. Alors que 6 chômeur.euse.s sur 10 n’étaient pas indemnisés avant la crise, le gouvernement persiste à vouloir appliquer sa réforme brutale de l’assurance chômage qui durcit l’accès aux droits et abaisse les indemnités. Plus d’un milliard d’euros d’économies par an sur le dos des chômeurs, centrées sur les plus précaires !

L’ASSURANCE CHÔMAGE / GARDE À VUE POUR DES SYNDICALISTES

Réforme de l’assurance chômage. Dessin issu du poing https://lepoing.net/

Le Conseil d’État a suspendu ce mardi 22 juin plusieurs articles de son décret du 30 mars 2021 sur la réforme de l’assurance chômage. En l’occurrence, ceux fixant au 1er juillet, la mise en place du nouveau mode de calcul du salaire journalier de référence (SJR) qui sert au calcul du montant des allocations.

Est-ce que cette décision du conseil d’État, remet en question l’ensemble de la réforme ? Voici le thème de l’émission de ce jour et pour en parler, nous avons invité dans nos studios, François du syndicat SNU Pôle Emploi FSU.

Nous ouvrons cette émission par un entretien réalisé le 28 juin dernier avec Claude Lévy, du syndicat CGT HPE (Hôtels Prestige et Économiques).

Les 22 et 23 juin 2021, Tiziri Kandi et Claude Lévy, animatrice et animateur de la CGT-HPE , ont été réveillés par la gendarmerie à 6 h 25 du matin pour une perquisition et placés en garde à vue pendant 36 heures. Au terme de la garde à vue, tout deux ont été lavé·e·s de tout soupçon d'”enrichissement personnel” et d’”abus de biens sociaux”, à la lecture notamment de leurs comptes bancaires.

Dans cet entretien avec Claude Lévy, nous reviendrons sur les diverses péripéties qui les ont amenés en garde à vue et des suites de cette affaire.

L’APPEL DES TUI

Le nombre de chômeur.euse.s ne cesse d’augmenter et va véritablement exploser dans les prochains mois pour atteindre de dramatiques record historiques. C’est au moment même de ce temps troublé et anxiogène que le gouvernement s’en-tête à imposer, au 1er juillet 2021, une réforme assassine qui va détruire le principe même de l’Assurance-Chômage : protéger les privées.e.s d’emploi et les précaires !

C’est dans ce contexte que fut organisé a l’initiative des salarié-e-s de tui France une conférence de presse devant le siège de France télévision ce 9 juin 2021. Un appel rejoint par différent secteurs syndicaux et politiques en vue de la manifestation qui partira du MEDEF pour se rendre a Matignon ce samedi 19 juin 2021

Dans l’émission de ce jour, nous entendrons de large extrait de cette conférence de presse du 9 juin dernier qui illustre le nombre de plans de suppressions d’emploi actuellement en vigueur.

Bonne écoute !

THÉÂTRE DE L’ODÉON / JOURNÉE DE GRÈVE A LA POSTE

Les stratégies sociales se diversifient. Entre les occupations de théâtre, quelques salarié-e-s d’entreprises qui réagissent a des plans de licenciements, les occupations de terre face aux grands projets métropolitains et l’état qui continue de réduire les acquis sociaux.

Le 1er juillet, de nouveau dispositif de l’assurance chômage vont rentrer en service. Dispositifs qui va réduire les droits des chômeurs et chômeuses.

Dans l’émission de ce jour, il sera question de stratégies de luttes

Nous ouvrons cette émission, par l’assemblée générale des occupants et occupantes du théâtre de l’Odéon, qui se tenait a la bourse du travail de Paris, ce 10 mai 2021

Les projets de la direction de La Poste sont si violents et nombreux. Entre les réorganisations (1000 à la distribution), les suppressions de bureaux, la précarité qui monte, les changements divers et variés dans les missions des postier·e·s et le gel des salaires.

Le 11 mai dernier, une rencontre se tenait, en vue de la préparation de la grève du 18 mai 2021. La participation de militants de la CGT FAPT, d’une camarade chômeuse de La Poste et de syndicalistes de SUD-PTT notamment, on permit de faire le point sur la situation a la poste

Dans cette seconde partie d’émission, nous vous proposons quelques extraits de cette rencontre.

Bonne écoute !

DÉCRET ASSURANCE CHÔMAGE / HÔTEL MELIA / ASSA TRAORÉ

Paris 23 avril 2021 ; manifestation contre le décret assurance chômage https://www.flickr.com/photos/119524765@N06/albums crédit photo ; Serge D’Ignazio

Actuellement, 80% des chômeur-ses ne sont pas indemnisés. 450 000 personnes parmi les plus précaires les rejoindront.

Jusqu’à présent, seuls les jours travaillés par le demandeur d’emploi étaient pris en compte. À partir du 1er juillet, les périodes où vous n’aurez pas pu travailler diminueront d’autant votre indemnité journalière ! De ce fait, l’indemnité moyenne actuellement de 850 € descendra à 600 €.

Dans l’émission de ce jour, nous allons poursuivre la réflexion sur les mobilisations qui se mettent en place.

Nous allons entendre différentes interviews sur les mobilisations en cours. Deux entretiens avec Isabelle, travaillant dans le tourisme et Guillaume, maitre d’hôtel dans l’événementielle, tout deux faisant partie des occupants et occupantes du théâtre de l’Odéon.

Nous pourrons entendre également les entretiens réalisés avec Isabella, guide conférencière et Francine Royon, CGT pole emploi. Interviews réalisées le 23 avril dernier lors de la manifestation parisienne contre le décret assurance chômage.

La manifestation était organisée par les syndicats CGT et Solidaires et des associations comme le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) auxquels se sont joints des collectifs d’intermittents qui occupent des lieux culturels depuis plusieurs semaines.

Le groupe espagnol Meliá Hotels International, qui possède sept établissements en Île-de-France, a, lui aussi, conclu un plan de sauvegarde de l’emploi. Il touche 82 salariés, et 46 d’entre eux seront transférés dans une autre entreprise ; les autres seront licenciés. C’est dans ce contexte que, le 23 avril 2021, des femmes de chambre de l’hôtel mélia se sont rassemblées devant un des hôtels parisien du groupe pour protester contre ce plan de sauvegarde de l’emploi.

Dans ce reportage, nous entendrons l’entretien réalisé ce 23 avril, avec une salariée de l’hôtel et un syndicaliste de la CFDT qui suis la gréve.

Nous terminerons cette émission avec le reportage réalisé lors du rassemblement de soutien a Assa Traoré le 7 mai 2021, devant le tribunal de grande instance de paris ou elle comparaissait pour diffamation pour sa lettre, j’accuse.

THÉÂTRE DE L’ODÉON / POLE EMPLOI

Paris 20 mars 2021 ; théâtre de l’Odéon crédit photo Ludivine bantigny

Denis Gravouil, le négociateur CGT sur l’assurance-chômage est sidéré. « On frise l’incompétence ! », s’emporte-t-il, à la lecture du décret de la réforme d’assurance-chômage, publié le 31 mars au Journal officiel« Le ministère du Travail n’a pas réagi aux alertes et laissé passer des inégalités flagrantes ! » Réforme de l’assurance chômage qui rentre en vigueur le 1er juillet 2021

Dans l’émission de ce jour, nous allons nous pencher sur cette réforme et sur la précarité quelle accentuera.

Nous débuterons cette émission, par une série d’entretiens réalisé par un camarade intermittent, la semaine dernières à l’intérieur du théâtre de l’Odéon toujours occupé

En seconde partie d’émission, nous serons à Aubervilliers ou avait lieu devant le pole emploi une action de tractage, le 29 mars 2021 et nous pourrons entendre un entretien avec Pierre Garnodier, secrétaire du comité national CGT des privé-e-s d’emploi et des précaires et l’intervention d’un demandeur d’emploi sur la stratégie des syndicats.

OCCUPATION ODÉON 2021 / SNCF ; UNE GRÈVE SOUTERRAINE

Depuis jeudi 4 mars, plusieurs intermittent·es occupent le théâtre de l’Odéon, à Paris. Chaque jour, se tient devant le théâtre une agora ou plusieurs thèmes sont débattus. Le vendredi 26 mars 2021, le collectif Occupation Odéon 2021 lance ses vendredis de la colère et organisait une manifestation contre la réforme de l’assurance chômage !

Dans ce premier reportage, nous seront dans le cortège et nous entendrons plusieurs entretiens réalisé lors de cette manifestation.

Depuis début janvier, les agents qui assurent la maintenance des voies (l’Infrapole) du secteur de la gare du nord à Paris sont en grève pour demander une meilleure reconnaissance de leurs conditions de travail et une revalorisation salariale, à la hauteur de 20 € supplémentaires par jour.

Ce 18 mars 2021, ses même agents de maintenances, se sont rassemblées près de la gare du nord avec leurs soutiens. Dans cette seconde parties d’émission, nous entendrons différentes prises de paroles et un entretien avec un agent qui nous parle de ce mouvement de gréve.

LA REFORME DE L’ASSURANCE CHÔMAGE

Élisabeth Borne a présenté début mars, le contenu du nouveau décret qui s’appliquera au 1er juillet. Sans grands changements sur le fond par rapport à la version initiale de 2019.

Les économies se feront au prix d’une baisse des allocations chômage pour des centaines de milliers de demandeurs et demandeuses d’emploi. 840 000 plus exactement, selon les estimations de l’Union nationale interprofessionnelle pour l’emploi dans l’industrie et le commerce (Unedic), soit 38 % du total des chômeurs en France.

Certain-e-s demandeurs et demandeuses d’emploi pourraient voir leur allocations chômage baisser de 250 € par mois, selon ce nouveau mode de calcul.

Dans l’émission de ce jour, nous revenons sur cette réforme de l’assurance chômage et nous le ferons par la diffusion de la rencontre qui se tenait le 15 mars 2021 a la bourse du travail d’Aubervilliers et organisé par la CGT secteur des travailleurs privés d’emploi et précaires.

Et nous débuterons cette rencontre avec l’intervention de Pierre Garnodier, secrétaire général du Comité national des travailleurs privés d’emploi et précaires CGT qui poseras les cadres de cette réforme.

Il sera également question, de l’accès des sans papiers salariés aux allocations chômage.

LES INTERMITTENT-E-S DE L’EMPLOI / L’HÔPITAL TOUJOURS EN LUTTE

Cela fait trois mois que, par des tribunes, des interviews, des reportages, des vidéos et des rassemblements partout en France, que la sonnette d’alarme et tirer sur la situation dramatique des 2,3 millions d’intermittents de l’emploi.

C’est pourquoi, 14 collectifs de tous secteurs professionnels ont rédigé un « manifeste pour une réforme de l’assurance chômage ».https://drive.google.com/file/d/1xtpFUz5o03GDtWaKw_k1EgPbETSAkhlS/view?usp=sharing

Le 30 Juin dernier , 14 associations et collectifs tenait une conférence de presse unitaire dans un café prés de l’assemblée nationale.

C’est une partie de cette conférence de presse que nous vous proposons et vous pourrait entendre les interventions de : Yolanda Arrondo (guide conférencière), Marie Le Nestour (directrice logistique/ Événementiel) , Samuel Churin (comédien) , Mathieu Grégoire , sociologue, co-auteur du rapport « Quelle évolution des droits à l’assurance chômage ? (1979-2020) » et Nabil Azzouz (FO-HCR).

En seconde partie d’émission , nous serons dans la manifestation du secteur hospitalier , qui se tenait ce 30 Juin au départ de l’hôpital Cochin en direction du ministère de la santé. Dans ce reportage , nous entendrons le témoignages d’une laborantine de l’hôpital Henry Mondor et celui de Praticiennes à diplôme hors Union Européenne. bonne écoute !

PRÉCARITÉ CHÔMAGE

Dans l’émission de ce jour nous parlerons précarité et chomage.

En réalité, la question du “nombre de chômeurs” est piégée : les chiffres du chômage sont un enjeu de luttes, qui engagent un ensemble d’institutions et d’acteurs politiques, administratifs, médiatiques, militants, etc.
Leur brouillage sert les intérêts des politiques d’austérité budgétaires actuelles, qui affaiblissent le service public et ont pour objectif de diminuer les redistributions des ressources publiques, tout en retraduisant la dégradation du marché du travail (développement des contrats courts et des temps partiels : actuellement, plus de 8/10e des emplois disponibles sont des CDD).
Les deux principaux indicateurs sont celui du BIT et le nombre d’inscrits à Pôle Emploi. Du fait de sa fonction de contrôle des chômeurs, Pôle Emploi distingue d’abord les personnes “tenues de chercher un emploi” (catégories A, B et C : 5,4 millions d’inscrits) de celles qui ne le sont pas (catégories D et E : 0,7 millions d’inscrits). La distinction des catégories A, B et C reflète la dégradation actuelle des conditions d’activité des travailleurs : 4 millions de personnes inscrites à Pôle Emploi et tenues de chercher un emploi sont sans activité ou ayant travaillé moins d’un mi-temps au cours du mois précédent (3,3 millions en catégorie A, c’est-à-dire n’ayant pas travaillé le moins précédent, et 720 000 relèvent de la catégorie B, c’est-à-dire qu’elles ont travaillé moins de 78h). 1,4 millions ont travaillé plus de 78h le mois précédent (catégorie C). Autrement dit, les “chiffres du chômage” reflètent l’explosion de l’intermittence de l’emploi.
En outre, le nombre inscrits à Pôle Emploi ne recouvrent pas la totalité des personnes qui n’ont pas d’activité rémunérée et sont à la recherche d’un emploi. Ainsi, près d’un quart des chômeurs au sens du BIT n’y sont pas inscrits (càd 22% des 2,4 millions personnes qui n’ont pas travaillé au cours d’une semaine de référence et sont disponibles dans les 15 jours). 
Au-delà de l’intérêt politique, électoraliste, à publier de “bons chiffres du chômage”, il y a évidemment un enjeu budgétaire de manipulation des catégories: Mathieu Grégoire et Claire Vivès indiquaient en 2018 que seuls 51% des chômeurs étaient réellement indemnisés, quand Pôle Emploi mettait en avant un pourcentage de 69% de chômeurs dits “indemnisables”. Ce glissement masquait la part croissante des chômeurs non indemnisés au cours des quinze années précédentes et, comme le notaient alors les auteurs “on semble ainsi faire de moins en moins cas de la fonction première de l’assurance chômage : indemniser.” (note de l’IES, n°42, mars 2018) La réforme de novembre 2019 marque une rupture, et elle est d’une grande violence institutionnelle, mais elle est aussi un point d’aboutissement des politiques répressives menées depuis plusieurs années.

Soutien aux grévistes de l’hôtel Ibis Batignolles.

Le 22 novembre 2019 s se tenait une réunion en soutien aux 24 travailleur/ses dont 23 femmes de chambre de l’hotel Ibis des Batignolles en grève depuis le 17 juillet. Cette rencontre était organisée par le collectif féministe révolutionnaire qui dénonce une organisation du travail prédatrice, sexiste et raciste, et demandent la fin du recours à la sous-traitance et de meilleures conditions de travail.
Une de leurs collègues a de plus été violée par l’ancien directeur de l’hôtel aujourd’hui protégé par le groupe ACCOR.
Après 4 mois de grève, le groupe ACCOR refuse toujours de négocier sérieusement. Plutôt que d’écouter leurs revendications et de trouver des solutions pour améliorer leurs conditions de travail, le groupe ACCOR préfère payer des avocats et intenter des actions en justice pour remettre en cause leur droit de grève. Désormais, le piquet de grève ne pourra plus se tenir devant l’hôtel IBIS, c’est du jamais vu dans les hôtels parisiens ! Un véritable recul démocratique pour tou-te-s les travailleur/ses !
Les grévistes ont plus que jamais besoin de votre soutien pour contraindre la direction à entamer les négociations et sortir victorieuses de ce conflit du travail !
Alors que le gouvernement est en train de passer deux des réformes les plus catastrophiques de ces dernières années, celle du régime des retraites et celle de l’assurance chômage, l’heure est à l’unité dans la lutte ! Le travail est un lieu d’exploitation pour tout·te·s et qui s’appuie de plus sur le racisme et le sexisme.
Battons-nous pour une grève illimitée à partir du 5 décembre et pour une grève indissociablement anticapitaliste, antiraciste et antisexiste! 

ASSURANCE CHOMAGE

Dans l’émission de ce jour nous parlons des dernières dispositions sur l’assurance chômage qui ont été mis à exécution avec le décret du 1er novembre 2019. Et nous en parlons avec François qui est du syndicat fsu pôle emploi