Assemblée populaire de défense de la sécurité sociale

Dans cette émission, nous vous donnons à entendre des morceaux choisis d’une discussion qui se tenait dans le cadre d’une première assemblée populaire portant sur la défense de la sécurité sociale, le mardi 28 janvier 2025 à la bourse du travail de Paris. Cette assemblée était appelée par plusieurs groupes : le Conseil National de la Nouvelle Résistance, par Ne tournons pas la page, et par l’assemblée des gilets jaunes de Paris Sud et Belleville ; avec l’idée de se réapproprier la sécurité sociale, de la défendre, et d’être offensif pour faire advenir un autre monde possible.

Journée contre les violences carcérales

Vous pourrez entendre le montage de la Journée contre la violence carcérale en soutien au Comité Vérité pour Alassane qui s’est tenue le 1ᵉʳ février 2025 à la Maison des Syndicats de Corbeil-Essonnes. Avec la présence de nombreux collectifs luttant contre les violences en prison comme au sein des centres de rétention administratives, en France comme en Palestine.

Chaque année, environ 120 personnes décèdent au sein des prisons françaises. Proportionnellement, les suicides y sont 10 fois plus nombreux qu’à l’extérieur. Parmi les suicides, il y a aussi les crimes maquillés des matons, et face à l’omerta des autorités pénitentiaires, des enquêtes bâclées et la lenteur de la justice, les familles obtiennent difficilement la vérité sur les circonstances ayant entraîné la mort. Dans de nombreux cas, la personne décédée a été placée au mitard dans les 24 heures avant sa mort.

Alassane Sangaré décède à la prison de Fleury-Mérogis le 24 novembre 2022.
Selon l’autorité pénitentiaire, Alassane se serait suicidé, mais plusieurs éléments viennent remettre en cause cette version. Depuis, sa famille lutte à travers le Comité Vérité pour Alassane demande une vraie enquête pour connaître les circonstances de la mort d’Alassane.

Collectifs présents : Comité Vérité pour Alassane, À bas les CRA Idf, l’Envolée, Observatoire citoyen du CRA de Palaiseau, Comité de soutien aux inculpé.e.s du 8/12, Samidoun Paris-Banlieue, Désarmons-Les, Réseau d’Entraide Vérité et Justice, Solidaires 91, Observatoire International des Prisons, AIM-Paname, ASTI des Ulis, la Cellule de mobilisation parisienne pour la Kanaky (CMPK), Anti.Media, la fasti

Gréve aux dépôts de bus de Saint-Ouen-l’Aumône/ La loi “plein emploi”

Depuis le 7 novembre, les conducteurs de bus du dépôt de bus de Saint- Ouen-l’ Aumône sont en grève pour protester contre la dégradation marquée de leurs conditions de travail. Tenu durant 50 ans par la STIVO (Syndicat des Transports Interurbain du Vald’Oise) en association avec la RATP, elle a été reprise en intégralité par cette dernière et ceux en droit privé. Depuis, le climat social est devenue délétère: une partie des primes y ont été supprimé, l’avancement n’ existe plus, l’ensemble des conducteurs quelque soit leur ancienneté est payés au SMIC, et l’amplitude horaire peut allé jusqu’à 14h. Depuis, le début de cette gréve, le réseau est maintenu difficilement par des intérimaires et très peu de bus circulent. Cependant, les quasi 500 conducteurs n’ont pas vu de volonté de négociation de la part de l’employeur. La médiation proposé par les autorités n’est accepté qu’à reculons de la part de RATP DEV. Nous vous diffusons donc dans une première partie d’émission, un entretien réalisé avec l’un des grévistes.

Dans une seconde partie d’émission, nous vous diffusons l’enregistrement du cours mensuel gratuit sur le droit du travail mis en place par l’Association ” Stop précarité” autour de la loi du “plein emploi” avec l’intervention de Luc Chevalier.

EHPAD CHÂTEAU DE NEUVILLE poursuites judiciaires pour diffamation

Le 3 janvier 2022, un mouvement de grève a eu lieu à l’EHPAD-établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes-du château de Neuville à Neuville-sur-Oise dans le Val-d’Oise. Les infirmières de cet établissement, dénoncer alors les mauvaises conditions de travail et la maltraitance envers les personnes âgées. Cet EHPAD était détenu par une famille qui avait déjà plusieurs établissements, notamment dans l’Oise. Cette grève durera 133 jours. Dans ce genre d’établissement, il est difficile de faire respecter le droit syndical. C’est ce qu’a vécu Siham TOUAZI infirmière dans cet EHPAD, pendant 12 ans et déléguée CSE (comité social et économique) et déléguée syndicale CGT. Des intimidations de plus en plus forte sur les grévistes. La direction a usé de toutes les stratégies pour nuire aux grévistes.

Diffusion d’un tract contre les grévistes auprès des habitants de Neuville sur Oise, des mails diffamatoires à destination des familles et du personnel. Une pétition orchestrée par la direction, signée sous la contrainte pour un certain nombre de salariés et affichée à l’entrée de l’établissement au vu de tous.
Des banderoles ont été fabriquées par des non grévistes sous les ordres de la direction et accrochées sur les murs extérieurs de l’EHPAD. Des poursuites ont été engagées pour retirer le mandat DS CGT et une mise en demeure a été adressée par courrier recommandé pour propos diffamatoire.

Siham TOUAZI, quant à elle, se voit signifié quatre mises en examen pour propos diffamatoires. Dans cette affaire, il y a aussi la question de la liberté de la presse. En effet, Eugénie Barbezat, journaliste a L’humanité et animatrice de l’émission Liberté sur parole sur la radio cause commune et également poursuivie pour diffamation lors de propos tenu dans son émission. Siham et Eugénie sont poursuivies pour diffamation par l’ex-direction de l’EHPAD du château de Neuville et le procès se tiendra ce jeudi 6 février 2025 au tribunal de Pontoise.

À quelques jours, du procès, nous recevons dans nos studios, Siham et Eugénie, pour revenir sur cette grève, la détermination avec laquelle elle a été menée et pour qui ce procès sera un moment politique important et doit servir à ce que les citoyens prennent connaissance des politiques mises en œuvre par les EHPAD au détriment de la santé et de la sécurité, mais aussi de la liberté d’expression des travailleuses-travailleurs et de leurs résidents-résidentes.

Sur ce même sujet https://actualitedesluttes.info/emission/ehpad-le-chateau-de-neuville-sur-oise

Marche des solidarités : situations internationales

Dans le cadre du week-end organisé par la Marche des Solidarités du 25 janvier dernier, nous avons enregistrée la discussion intitulée ” Situation internationale : quelles politiques des gouvernements vis-à-vis des migrant.e en France, en Italie, Espagne, Allemagne et Grande Bretagne – Les différentes politiques migratoires et la progression du danger fasciste”. C’est ce que nous vous diffusons aujourd’hui dans cette émission en appel à la manifestation européenne du 22 mars prochain et dont nous vous diffusons le texte ci dessous.

La Marche des Solidarités réunie en Assemblée ce 26 janvier 2025 avec des collectifs et militant.es de la région parisienne, de Rennes, Lille, Rouen, Grenoble, Clermont-Ferrand, Besançon, St Brieuc, Marseille, Toulouse, Poitiers, Lyon, Montpellier :

Appelle à développer et élargir la mobilisation, notamment dans la jeunesse, aux côtés des collectifs de mineur.es isolé.es en lutte, à organiser des occupations et aider à la création de nouveaux collectifs.

Appelle à construire la lutte aux côtés des Collectifs de sans- papiers contre la loi Darmanin et la circulaire Retailleau, pour l’ ouverture de guichets en préfecture pour le dépôt de dossiers de régularisation et le renouvellement des titres de
séjour.

Appelle à préparer dès maintenant, avec nos collectifs, réseaux, syndicats, associations, foyers de travailleurs immigrés, lieux culturels et artistiques, etc. les conditions d’ une vague de luttes combinant tous nos répertoires d’ action (grèves, occupations, luttes dans les écoles, hôpitaux, universités…) pour obtenir des régularisations collectives, l’hébergement inconditionnel des sans-abris, la
reconnaissance des droits pour les mineur.es.

Appelle à des manifestations unitaires sur tout le territoire le samedi 22 mars contre le racisme et contre le fascisme, pour l’égalité des droits (papiers, logement, santé, école) de toutes et tous et la justice sociale.

L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, UNE NOUVELLE ACCÉLÉRATION DU CAPITALISME

dessin issus du site https://lepoing.net/

Aujourd’hui,dans cette émission, vous allez pouvoir entendre le montage de l’intervention de Félix TREGUER enregistrée le jeudi 23 janvier 2025, organisée par le Cercle Universitaire d’Études Marxistes (CUEM) aillant pour thème ; L’Intelligence Artificielle, une nouvelle accélération du capitalisme ?

Le 18 novembre 2022, au cours d’une réunion organisée à huis clos avec ses homologues européens, le représentant français a bataillé pour exclure des discussions sur la réglementation de l’IA en Europe : Les questions de sécurité et de défense. La France veut garder la possibilité de recourir à la reconnaissance faciale en temps réel dans l’espace public. « La France considère que l’ordre public fait partie de la sécurité nationale, c’est pourquoi elle a réclamé que tous les aspects du maintien de l’ordre soient exclus du règlement ». Elle est le seul pays à avoir demandé cette exclusion totale.

Les efforts de la France ont été récompensés, les jeux olympiques y ont largement contribué. Les systèmes de surveillance biométrique de masse vont permettre de renforcer lourdement le contrôle sur nos libertés de mouvement, de réunion, d’expression ainsi que nos vies privées : l’article 46, alinéa 2 du règlement européen, précise que « dans une situation d’urgence dûment justifiée pour des raisons exceptionnelles de sécurité publique (…) les autorités répressives » peuvent utiliser « un service d’IA à haut risque spécifique », sans autorisation. Si un État estime que sa sécurité est en jeu, il pourra aller jusqu’à rechercher une personne sur la base de la « race, de ses opinions politiques, de son affiliation à une organisation syndicale, de ses convictions religieuses ou philosophiques, sa vie sexuelle ou son orientation sexuelle », grâce à la science algorithmique. Au cours des discussions sur l’AI Act, ( ça fait penser au patriote Act ) la France a obtenu que les prisons et les zones de contrôles aux frontières soient « exclues de la définition de l’espace public », ce qui place ces espaces hors réglementation.

Derrière l’activisme de la France, on trouve la volonté de laisser les coudées franches aux industriels européens de l’intelligence artificielle largement subventionnés par les Etats qui déploient déjà dans de nombreux secteurs privés comme publics les algorithmes de l’intelligence artificielle. Revenons deux secondes sur cette terminologie. Comment l’intelligence pourrait être qualifiée d’artificielle. Cette oxymore pourrait bien plutôt être nommé pour ce qu’il est ; un logiciel de plagia ou une production artificielle.

Intelligence artificielle : la France ouvre la voie à la surveillance de masse en Europe.

Disclose et Investigate Europ

Reconnaissance faciale en temps réel, interprétation des émotions, catégorisation des pensées religieuses, sexuelles et politiques… La France a activement milité pour que ces pratiques soient permises par « l’AI Act », le règlement européen sur l’intelligence artificielle, révèlent Disclose et Investigate Europe, documents confidentiels à l’appui.

Imaginez que vous participiez à une manifestation pour le climat, que vous portiez un badge ou que vous brandissiez une pancarte. Une caméra « intelligente » détecte ces signes, enregistre votre visage et transmet les images à la police pour les comparer au fichier des personnes recherchées pour crimes environnementaux. Vous n’y figurez pas, mais les données restent stockées. Imaginez un naufragé qui vient de débarquer sur l’île de Lampedusa. Arrêté, il est interrogé à l’aide d’une caméra capable de détecter des émotions. Le système enregistre des signes de nervosité, de peur, d’indécision : il en conclut que l’exilé ment sur son âge ou ses origines. Sa demande d’asile est rejetée. 

Ces scènes qui semblent sorties d’un film de science-fiction pourraient devenir réalité dans les prochaines semaines. Le 2 février, les articles les plus controversés — dits « risques inacceptables » — du règlement européen sur l’intelligence artificielle (IA) entreront en vigueur avec, dans leur sillage, une myriade de portes ouvertes pour contrôler l’espace public. Le texte était pourtant censé encadrer l’usage de l’intelligence artificielle contre les menaces pour les droits fondamentaux et les libertés publiques en Europe. Mais après deux ans de négociations secrètes entre les États européens, ce cadre n’a pas survécu aux coups de boutoir de la France, qui a obtenu des exemptions majeures en imposant le thème de « la sécurité nationale ».

C’est ce que démontre l’analyse d’une centaine de documents confidentiels européens sur l’AI Act, obtenus par Disclose et Investigate Europ. Des comptes-rendus de négociations qui dévoilent comment Paris est parvenu à ouvrir une brèche pour autoriser la surveillance de masse dans l’espace public.

La « ligne rouge » de la sécurité nationale

Le lobbying de la France commence fin 2022. À l’époque, les débats sur ce projet porté par la Commission européenne depuis avril 2021 sont tendus. Au cœur des discussions entre les 27 pays de l’UE : la classification des risques liés à l’utilisation de l’IA. Très vite, Paris s’oppose à ce que la future loi européenne interdise certaines technologies particulièrement intrusives. En l’occurrence, celles qui présentent des risques dits « inacceptables » pour les libertés publiques.

Le 18 novembre 2022, au cours d’une réunion organisée à huis clos avec ses homologues européens, le représentant français prévient, selon le compte-rendu en notre possession : « L’exclusion des questions de sécurité et de défense [du cadre du règlement]… doit être maintenue à tout prix ». Par cette requête, la France veut garder la possibilité de recourir à la reconnaissance faciale en temps réel dans l’espace public, en cas de risque pour la sécurité du pays. Cela vaut aussi pour le maintien de l’ordre. Ce que confirme une source en première ligne des négociations : « La France considère que l’ordre public fait partie de la sécurité nationale, c’est pourquoi elle a réclamé que tous les aspects du maintien de l’ordre soient exclus du règlement. Elle est le seul pays à avoir demandé cette exclusion totale ». Des manifestant·es accusé·es de troubler l’ordre public pourraient ainsi devenir les cibles légales de la reconnaissance faciale. Sollicités à plusieurs reprises, le gouvernement français et ses représentant·es à Bruxelles n’ont pas répondu aux questions de Disclose et Investigate Europe. 

Soyez les premiers au courant de nos enquêtes

Nos dernières enquêtes et leurs coulisses, racontées par nos journalistes.

D’abord isolé, Paris ne ménage pas ses efforts pour persuader ses homologues européens du bien-fondé de sa demande. En septembre 2022, l’ambassadeur adjoint français s’entretient avec l’un des rapporteurs du texte au Parlement européen. Objectif : le convaincre de la nécessité d’autoriser la reconnaissance faciale pour le maintien de l’ordre. « Le diplomate français était nerveux, il y avait de la tension dans la pièce, témoigne notre source. Le ton est monté… Le représentant français campait sur ses positions, au prétexte que la France organisait les Jeux olympiques quelques mois plus tard .» En France, avant les JO, l’utilisation de la vidéosurveillance algorithmique par la police n’était autorisée que dans de très rares cas. L’événement sportif a donné l’occasion au gouvernement de faire adopter une loi validant son expérimentation jusqu’en mars 2025. Sans toutefois parvenir à convaincre les parlementaires d’y inclure la reconnaissance faciale.

Matignon à la manœuvre 

L’activisme de Paris en faveur de technologies ultra-intrusives est étayé par un courrier envoyé, fin novembre 2023, au secrétariat du Conseil de l’UE. Ce document que Disclose et Investigate Europe se sont procuré est signé du Secrétariat général aux affaires européennes (SGAE), un service placé sous l’autorité de Matignon et chargé de la coordination interministérielle pour les politiques européennes. Le service rappelle d’abord la « ligne rouge » de la France « sur l’exclusion de la sécurité nationale ». Il insiste ensuite pour pouvoir utiliser l’IAdans l’espace public « en cas d’urgence justifiée ».

Les efforts de la France ont été récompensés. Comme l’indique l’article 2.3 de l’AI Act. Celui-ci dispose en effet que « le présent règlement (…) ne porte pas atteinte aux compétences des États membres en matière de sécurité nationale. » Selon Aljosa Ajanovic, membre de l’EDRI, une organisation de défense des droits des citoyen·nes européen·nes, ce principe « permet d’introduire des systèmes de surveillance biométrique de masse qui risquent d’affecter lourdement nos libertés de mouvement, de réunion, d’expression ainsi que notre vie privée ».

Quant à l’article 46, alinéa 2 du règlement européen, il précise que « dans une situation d’urgence dûment justifiée pour des raisons exceptionnelles de sécurité publique (…) les autorités répressives » peuvent utiliser « un service d’IA à haut risque spécifique », sans autorisation.

Appartenance religieuse et politique

Si un État estime que sa sécurité est en jeu, il pourra aller jusqu’à rechercher une personne sur la base de la « race, opinions politiques, affiliation à une organisation syndicale, convictions religieuses ou philosophiques, vie sexuelle ou leur orientation sexuelle », grâce à la science algorithmique. Une attaque en règle contre les libertés publiques et les droits civiques qui semble également défendue par les autorités françaises, comme l’indique un passage du courrier du Secrétariat général aux affaires européennes. Celui-ci souligne que la France estime « très important de préserver la possibilité de rechercher une personne sur la base de critères objectifs exprimant une croyance religieuse ou une opinion politique ». Une surveillance qui serait rendue possible grâce, notamment, est-il précisé, à la détection du « port d’un insigne ou d’un accessoirelorsque cette personne est impliquée dans l’extrémisme violent ou présente un risque terroriste ». Un badge d’un mouvement écologiste classé « extrémiste et violent » pourrait donc motiver l’allumage de caméras dopées à l’IA.

« Il est glaçant de voir l’UE laisser ses polices recourir à ces systèmes pour tenter de détecter l’orientation sexuelle, s’indigne Félix Tréguer, auteur de Technopolice, la surveillance policière à l’ère de l’IA et porte-parole de la Quadrature du Net, une association française de défense des libertés numériques. « C’est aussi ça l’intelligence artificielle, poursuit-il, le retour des théories naturalisantes, des pseudosciences et des catégories arbitraires, désormais inscrites dans de puissants systèmes automatisés pour mettre en œuvre la violence d’État ».

« La plupart du temps, les gens ne sauront pas qu’ils ont été surveillés »

Au cours des discussions sur l’AI Act, la France a mis en avant deux autres « lignes rouges ». Paris a en effet demandé à ce que les prisons et les zones de contrôles aux frontières soient « exclues de la définition de l’espace public », comme le dévoile le compte-rendu d’une réunion de novembre 2023. Là encore, aux côtés d’autres pays comme la Grèce, elle a obtenu gain de cause.

Dans quelques semaines, les États membres pourront donc déployer des systèmes de reconnaissance émotionnelle à leurs portes. Des logiciels, qui, une fois reliés à une caméra, pourront être utilisés lors d’interrogatoires de personnes exilées. L’objectif étant, par exemple, de chercher à évaluer avec plus ou moins de fiabilité, leur degré de nervosité ou d’anxiété pour savoir si elles mentent sur leur pays d’origine, leur âge ou la raison de leur départ. « Ce qui est insidieux dans l’utilisation de l’IA par la police et le contrôle des migrations, c’est que la plupart du temps, les gens ne sauront pas qu’ils ont été surveillés par ces systèmes », déplore Sarah Chander, cofondatrice d’Equinox, une ONG qui lutte contre les discriminations raciales en Europe.

Derrière l’activisme de la France, on trouve enfin la volonté de laisser les coudées franches aux industriels européens de l’intelligence artificielle. C’est du moins ce que sous-entend le représentant de Paris dans une réunion organisée le 15 novembre 2023. Celui-ci « met urgemment en garde contre les impacts négatifs [que pourrait avoir le règlement] sur la capacité d’innovation de l’UE ». Il insiste, évoquant le risque que « les entreprises délocalisent leurs activités dans des régions où les droits fondamentaux ne jouent pas de rôle ». Un argument repris par Emmanuel Macron un mois plus tard. Selon le chef de l’État, en régulant « beaucoup plus vite et beaucoup plus fort que nos grands compétiteurs, on régulera des choses qu’on ne produira plus ou qu’on n’inventera pas ». À Bruxelles, beaucoup interprètent ces prises de position comme un soutien à peine voilé à un fleuron de la « start-up nation » : Mistral AI. La société française compte parmi ses actionnaires Cédric O, un proche du président de la République et ancien secrétaire d’État au numérique. C’est lui aussi qui est chargé des relations publiques de l’entreprise, dont l’un des fondateurs confiait il y a tout juste un an : « Dans sa forme finale, l’AI Act est tout à fait gérable pour nous ».

La reconnaissance faciale s’installe dans les entreprises en toute discrétion

Le règlement européen sur l’intelligence artificielle devrait bannir certaines dérives en lien avec cette technologie, même si les associations de défense des citoyens craignent une banalisation de leur usage et un manque de transparence sur les projets menés dans le secteur privé.

Par Marjorie Cessac pour Le Monde Publié le 22 janvier 2025

« C’est hyperfacile. Plutôt que de taper un long code, le matin, je m’assois devant mon ordinateur, je pose mon doigt sur le clavier, je lance la caméra et l’ordinateur s’allume. » Cette salariée d’une grande banque française – qui préfère garder l’anonymat – apprécie la rapidité que lui offre dans son quotidien cette solution biométrique. « Les employés ne sont jamais obligés de l’utiliser, ils ont le choix avec d’autres moyens, mais c’est un succès »,ajoute-t-elle.

Moins visible que dans le domaine régalien, la reconnaissance faciale n’en conquiert pas moins du terrain dans les entreprises hexagonales. Cette technologie ultrasensible, car elle permet d’identifier une personne sur la base de sa réalité biologique, fait l’objet d’expérimentations dans des domaines aussi variés que celui de l’accès à des locaux, à des outils ou encore de la vérification d’identité.

Ainsi, en juin 2024, le président de l’agence d’intérim numérique Iziwork annonçait la mise à disposition auprès de ses entreprises clientes – 2 000 en tout, au rang desquelles de grands groupes comme Carrefour et Geodis – d’une fonctionnalité sur son application intégrant un service de reconnaissance faciale.

Concrètement, ce dispositif permettra de vérifier, grâce à un selfie du collaborateur, qu’il s’agit bien de la personne figurant sur ses papiers d’identité. « Le nombre de fraudes n’est pas forcément considérable, explique Alexandre Dardy, le cofondateur de l’entreprise, mais lorsqu’il y a un problème de vol ou d’accident, en termes d’impact c’est important pour l’entreprise ou l’agence d’intérim », justifie-t-il.

Depuis, l’entreprise a fait appel à un cabinet d’avocats pour se mettre en conformité avec la loi informatique et libertés et le règlement général sur la protection des données (RGPD). « Nous ne pouvons nous servir de cette photo que pour la comparer aux papiers d’identité »,explique ce patron. Ce cliché ne doit pas être utilisé à des fins de classement des intérimaires, il ne doit pas être un critère de jugement, et doit être supprimé dès lors que le test est terminé. »

FIN DU COMMERCE D’ARMEMENT AVEC ISRAEL

Mercredi 15 janvier 2025 : un accord de cessez-le-feu a été trouvé, après 15 mois d’une offensive génocidaire qui a fait au moins 45000 morts, selon les autorités palestiniennes et probablement plus de 70 000, selon le journal médical internationalement reconnu The Lancet. Pour en arriver là, Israël, a mis des moyens terrestres et militaires sans précédent, rasant quasiment la bande de Gaza.

Pour qu’Israël, en arrive là, il lui faut aussi des pays complices, pour lui vendre de l’armement. pour cette région, le plus gros fournisseur, se trouve être les États-Unis. Mais la France, n’est pas en reste, notamment sur les composants

Dans l’émission, de ce jour, nous allons parler de ce commerce des armes en direction d’Israël avec le collectif Stop Arming Israël France. Ce 18 janvier 2025 se tenait au Théâtre L’Échangeur de Bagnolet une rencontre intitulée : SOIRÉE DE SOLIDARITÉ AVEC LES ARTISTES PALESTINIENS. En début de cette soirée, Le collectif Montreuil Palestine organisait avec Les Amis du Théâtre de la Liberté de Jénine, Stop Arming Israël France et la CGT Spectacle une réunion publique contre le commerce des armes avec Israël. Et c’est cette rencontre que nous vous proposons dans l’émission d’aujourd’hui.

Journée nationale d’action Stop Arming Israël jeudi 30 janvier 2025

Tractage auprès des travailleur.euses de l’armement Thales & Safran Massy (91) RDV 7 h 30 à Massy-Palaiseau (RER B) Sortie 1 Massy-Atlantis

Action légale, mais contrôle de police possible – prévoir une pièce d’identité

Appel Urgent des Syndicats Palestiniens : Mettre fin à toute complicité, Arrêter d’armer Israël. 

Israël a exigé que 1,1 million de Palestiniens évacuent la moitié nord de Gaza, tout en les soumettant à des bombardements constants. Cette mesure impitoyable s’inscrit dans le cadre du plan israélien, qui bénéficie du soutien indéfectible et de la participation active des États-Unis et de la majorité des États européens, visant à perpétrer des massacres odieux et sans précédent contre les 2,3 millions de Palestiniens de Gaza et à procéder à un nettoyage ethnique de l’enclave. Depuis samedi, Israël bombarde intensivement et sans discernement Gaza et a coupé le carburant, l’électricité, l’eau, la nourriture et les livraisons médicales au territoire. Israël a tué plus de 2 600 Palestiniens, dont 724 enfants, rasant des quartiers entiers, éliminant des familles complètes et blessant plus de 10 000 personnes. Certains experts en droit international ont commencé à mettre en garde contre des actes génocidaires d’Israël.

Par ailleurs, le gouvernement israélien d’extrême droite a distribué plus de 10 000 fusils aux colons extrémistes de Palestine 48 et de Cisjordanie occupée, afin de faciliter leurs attaques et pogroms de plus en plus fréquents contre les Palestiniens. Les actions, les massacres et la rhétorique d’Israël indiquent son intention de mettre en œuvre une seconde Nakba, promise depuis longtemps, en expulsant autant de Palestiniens que possible – créant un “nouveau Moyen-Orient” dans lequel les Palestiniens vivraient perpétuellement soumis.

La réponse des États occidentaux a été un soutien complet et total à l’État d’Israël, sans même un semblant de respect du droit international. Ceci a augmenté le sentiment d’impunité d’Israël, lui donnant carte blanche pour mener sa guerre génocidaire sans aucune limite. Au-delà du soutien diplomatique, les États occidentaux fournissent de l’armement à Israël et sanctionnent les activités des entreprises d’armement israéliennes à l’intérieur de leurs frontières. 

Alors qu’Israël intensifie sa campagne militaire, les syndicats palestiniens appellent leurs homologues internationaux et toutes les personnes de conscience à mettre fin à toute forme de complicité avec les crimes d’Israël, en cessant de toute urgence le commerce d’armement avec Israël, ainsi que tout financement et toute recherche militaire. C’est maintenant qu’il faut agir – la vie des Palestiniens est en jeu. 

Cette situation urgente et génocidaire ne peut être évitée que par une augmentation massive de la solidarité mondiale avec le peuple Palestinien, qui seul peut freiner la machine de guerre israélienne. Nous avons besoin que vous agissiez immédiatement – où que vous soyez dans le monde – pour empêcher l’armement de l’État israélien et des entreprises impliquées dans l’infrastructure du blocus. Nous sommes inspirés par les mobilisations syndicales passées en Italie, en Afrique du Sud, et aux États-Unis, ainsi que des mobilisations internationales similaires contre l’invasion italienne de l’Éthiopie dans les années 1930, et contre la dictature fasciste au Chili dans les années 1970 et ailleurs, où la solidarité mondiale a limité l’ampleur de la brutalité coloniale.

Nous appelons les syndicats des secteurs concernés à: 

  1. Refuser de construire des armes destinées à Israël.
  2. Refuser de transporter des armes vers Israël.
  3. Adopter des motions en ce sens au sein de leur syndicat.
  4. D’agir contre les entreprises complices qui participent à la mise en œuvre du siège brutal et illégal d’Israël, en particulier si elles ont des contrats avec votre institution. 
  5. Faire pression sur les gouvernements pour qu’ils cessent tout commerce militaire avec Israël et, dans le cas des États-Unis, qu’ils cessent de le financer.

Nous lançons cet appel alors que nous assistons à des tentatives d’interdiction et de réduction au silence de toutes les formes de solidarité avec le peuple palestinien. Nous vous demandons de vous exprimer et d’agir face à l’injustice, comme les syndicats l’ont fait historiquement. Nous lançons cet appel, car nous sommes convaincus que la lutte pour la justice et la libération de la Palestine est non-seulement une lutte qui sera déterminée au niveau régional et mondial. C’est aussi un levier pour la libération de tous les peuples dépossédés et exploités du monde.

Fédération générale palestinienne des syndicats, Gaza. 

Personne ne se souviendra de nous

Aujourd’hui nous vous diffusons un documentaire sonore sur la violence de la « rénovation urbaine », réalisé par Ludo Mepa et Américo Mariani avec le CRU (toulouse.espacesensible.net), la disquette (cargocollective.com/ladisquette) et l’ortie (associationlortie.wordpress.com). Vous entendrez trois histoires qui racontent ce que la disparition de son logement et de son quartier coûte à l’existence. Ces récits sont mis en perspective avec l’histoire de Toulouse et de son aménagement où la ruine, la destruction et la brutalité, loin d’être marginales, sont des éléments structurants.

QUELLES STRATEGIES DE LIBERATION AU MOYEN-ORIENT ?

Le 7 octobre 2023, une attaque du Hamas, provoquant des morts et des otages, permet à Israël, de mené une guerre d’extermination contre le peuple de Gaza et lui permet d’accentuer son idéologie coloniale, notamment en Cisjordanie et provoquer une guerre sur le territoire libanais.

Le 8 décembre 2024, les Syriens ont renversé le régime de Bashar el-Assad après treize ans de révolution, de guerre, d’interventions étrangères et de profondes transformations sociétales causées par des massacres de masse (plus de 500 000 morts), des déplacements forcés de millions de personnes et un remodelage démographique brutal.

Dans ce contexte, quelles sont les perspectives de luttes et des moyens d’émancipation des peuples ?

Pour cela, nous vous proposons dans l’émission de ce jour, l’écoute d’une grande partie de la réunion publique qui se tenait le 17 janvier 2025 et organisé par Autonomie de classe au CICP – Centre International de Culture Populaire. Le thème de ce débat était : Quelle stratégie de libération au Moyen-Orient ?

MORT D’ALASSANE SANGARÉ A FLEURY-MÉROGIS

Nous recevons dans notre émission, AMI et Djenaba ; les deux sœurs de Alassane Sangaré. Avec elles nous parlerons des raisons de l’incarcération d’alassane après un procès expéditif en correctionnelle, comment la famille a appris sans ménagement sa mort avec un retard d’un jour et demi, comment elle a réagit immédiatement pour connaître la vérité et démentir la version de l’administration pénitentiaire qui parle de suicide.

Mais avant, brossons rapidement le contexte ; le nombre de détenus en France a encore augmenté pour atteindre un nouveau record en janvier : 80000 personnes emprisonnées. La France figure parmi les pires pays en Europe en termes de surpopulation carcérale, juste avant Chypre et la Roumanie – selon une étude publiée en juin 2024 par le Conseil de l’Europe. Les conditions de détention y sont infectes et la longueur des peines infaisables, les perspectives noires. La population carcérale y est gérée comme des numéros.

Dans ces oubliettes modernes aux hauts murs, 125 prisonniers meurent chaque année de suicides ou de morts suspectes. Ces chiffres peuvent être largement sous-estimés. Ahfed benotman disait “Il ne faut pas parler de suicide en prison, il faut dire que la prison tue”, l’administration pénitentiaire est responsable de la sécurité des prisonniers qu’elle enferme. Quand il y a un mort, c’est qu’il y a eu manquement, que ce soit par des coups de co-détenus placés là par l’AP, par des matons ou de désespoir à en mourir.

Le risque de suicide est dix fois plus élevé en prison qu’en population générale chez les hommes et quarante fois plus chez les femmes. Le taux de suicide est sept fois plus élevé au cours de la première semaine d’incarcération.

L’année 2024 a été particulièrement meurtrière en matière de violences policières Avec 55 morts recensés l’année passée en France par le collectif «Désarmons-Les», c’est le nombre le plus élevé depuis plus d’un demi-siècle. Ces meurtres restent impunis. Alors si l’on rajoute les hauts murs, le combat pour la vérité est encore plus dur…

Quelques cas de morts suspectes récentes : Jules est mort au mitard de la maison d’arrêt de Seysses dans la nuit du 5 au 6 décembre 2020. Il avait 20 ans. L’administration pénitentiaire prétend qu’il s’est pendu, mais les prisonniers sont formels : Jules ne s’est pas suicidé. Ils sont très nombreux à témoigner, et c’est toujours la même équipe qui est mise

Le 9 août 2022, Romain Leroy, prisonnier longue peine, correspondant de l’Envolée, est mort. Il est mort d’une rupture de l’aorte. Il avait 38 ans.

En septembre 2020, Idir est mort de façon très suspecte au mitard (quartier disciplinaire) de la maison d’arrêt de Lyon Corbas.

Sambaly est mort en 2022 d’asphyxie après une agonie de trente-cinq minutes, les pieds entravés, les mains menottées dans le dos, bâillonné avec une serviette, écrasé sous le poids de quatre ou cinq matons

Le 9 octobre 2024, Robin Cotta, 22 ans, trouve la mort dans la cellule 504 du quartier des arrivants de la maison d’arrêt des Baumettes, frappé, assommé, puis froidement égorgé par un codétenu avec les tessons d’un bol en porcelaine.

Alassane Sangaré, est un homme noir de 36 ans. Il est mort le 24 novembre 2022 dans des circonstances suspectes à Fleury-Mérogis. Sa mort, intervenue cinq jours après son incarcération, est officiellement attribuée à un suicide, mais sa famille — sa mère et ses sœurs — refuse cette version et mène un combat acharné pour faire éclater la vérité. Elles dénoncent l’invisibilité des violences carcérales.

Rencontre : Journée contre la violence carcérale en soutien au Comité Vérité pour Alassane, samedi 1ᵉʳ février 2025 à 15h, Maison des Associations, 15 avenue Strathkelvin, 91100 Corbeil-Essonnes

https://www.instagram.com pouralassanesangare

Réapprendre à faire grève

Dans cette émission, nous vous donnons à écouter une réunion publique à l’initiative du courant de lutte transyndical et inter-professionnel “Ne tournons pas la page”, qui dans l’union locale CTG du 18ème arrondissement à Paris, le lundi 20 janvier 2025, avait invité le sociologue Baptiste Giraud pour parler de son livre « Réapprendre à faire grève ». Malgré ce que le titre pourrait laisser entendre, il ne s’agit pas d’un manuel professoral pour faire la grève, mais d’interroger les obstacles et les difficultés rencontrées autour du travail syndical d’organisation et d’apprentissage de la grève. Par extension, cela permettra d’interroger les possibilités de la grève, et sa généralisation souhaitée. Après tout, alors que le droit de grève est sans cesse attaqué, rendant plus compliqué son exercice, et que les stratégies syndicales sont questionnées, n’y a-t-il pas lieu de s’interroger aussi sur ce qui sous-tend les grèves, sur leurs modalités ? C’est ce que nous vous proposons d’écouter dans cette émssion.

Pierre Stambul ” Du projet sioniste au génocide “

Aujourd’hui dans cette émission nous vous diffusons la prise de parole de Pierre Stambul, membre de l’UJFP, qui avait lieu le samedi 18 à la libraire résistance autour de son ouvrage ” Du projet sioniste au génocide”. Avant cela, vous entendrez un court montage d’une partie des prises de paroles, qui ont eu lieu le jeudi 16 janvier lors du rassemblement organisé par Urgence Palestine à Stalingrad, contre la tenue d’un match de basket à Paris contre le Maccabi Tel Aviv, qui reviennent sur l’annonce du “cessez le feu” à Gaza du mercredi 15 janvier.

Droit au logement : La marche des réquisitions

À peine élu, Macron avait déclaré le 27 juillet 2017 : « la 1ère bataille, c’est de loger tout le monde dignement, je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois, perdus, c’est une question de dignité, d’humanité». 7 ans plus tard, le nombre de sans-abris a plus que doublé et est passé de 143.000 à 330.000, celui des personnes privées de logement personnel est passé de 896.000 à 1.098.000… celui des demandes HLM de 2,2 à 2,7 millions de familles …

Pourtant la France compte 3,1 millions de logements vacants et 9 millions de mètres carrés de bureaux vacants soit 200 000 logements. L’Ile de France compte 416.000 logements vacants et Paris 116 000. 30 ans après l’occupation de la rue du Dragon, le 18 décembre 1994 et la dernière vague de réquisition qui s’en est suivie en 1995 (1200 logements réquisitionnés), l’État n’a plus le courage d’appliquer cette loi.

Partant de ce constat, le 5 janvier 2025 avait lieu “La marche des réquisitions”, pour dénoncer des immeubles vides dans Paris, et pour exiger : l’application de la loi de réquisition sur les immeubles vides, et l’abrogation de la loi Kasbarian et de toutes les lois et dispositifs qui pénalisent les occupants d’habitats de survie.

Sur la base des prises de paroles réalisées lors de cette manifestation, nous avons ensuite réalisé un interview avec Etienne, (militant du DAL), afin de revenir sur la question du la question des réquisitions, mais aussi sur l’ensemble des combats à mener au niveau du logement et en ce qui concerne plus particulièrement le logement social. Nous vous diffusons donc dans l’émission d’aujourd’hui un montage qui alterne entre les prises de paroles du 5 janvier et cet interview.

LIBEREZ GINO

Le militant antifasciste Gino est détenu à Fresnes, en attente de la décision concernant sa possible extradition en Hongrie. Il est accusé d’avoir participé en février 2023 à Budapest aux affrontements en marge du défilé néonazi Day of Honour (jour de l’honneur), qui accueille depuis 1997 des nostalgiques du Troisième Reich et de la mode Waffen-SS.

Un mandat d’arrêt européen a été émit à l’encontre de Gino et de ses camarades, accusés de « participation à une organisation criminelle » et de « coups et blessures provoquant un risque immédiat de mort », des délits passibles en Hongrie d’une peine maximale de seize années d’emprisonnement. Selon Mediapart, le mandat est la conséquence d’une agression présumée contre deux néonazi·es qui ont écopé d’une incapacité totale de travail (ITT) de cinq et six jours.

La SDAT (Sous-Direction Anti-Terroriste) a procédé à l’interpellation de Gino en région parisienne, afin de répondre avec zèle à la demande d’extradition formulée par les autorités hongroises, aux mains du gouvernement d’extrême droite de Viktor Orban. Pour la même affaire, d’autres militant.es antifascistes de plusieurs pays d’Europe ont été arrêté.es, emprisonné.es et ostensiblement torturé.es.

Le 15/01, s’est tenu le délibéré concernant la demande d’extradition de Gino, devant la Cour d’appel de Paris. La demande d’informations complémentaires demandée par la défense a été reçue positivement, pour une partie des demandes. La justice a pointé de graves « dysfonctionnements » en matière d’indépendance et d’équité dans le pays dirigé par Viktor Orbán. La Cour d’appel accède donc à la majorité de nos demandes de compléments d’informations au gouvernement hongrois. Ce dernier a maintenant deux semaines pour répondre.

La Hongrie doit :

Dans un premier temps, préciser les conditions de détention de Gino s’il est remis à la Hongrie. Dans un second temps, préciser les mesures concrètes prises pour garantir sa sécurité du fait de ses opinions politiques. Dans un troisième temps, préciser les garanties effectives pour protéger sa personne et garantir son droit à un procès équitable, notamment par rapport à l’indépendance et l’impartialité des tribunaux hongrois.

La Hongrie doit fournir ces documents sous 15 jours et la prochaine audience aura lieu le mercredi 12 février.

Néanmoins, convaincu.e.s qu’un régime qui soutient des évènements comme la Marche de l’Honneur ne peut en aucun cas garantir les droits des militant.e.s antifascistes comme Gino, la pression médiatique et politique doit continuer autour de cette affaire.

Pour cela et en appel à la journée de solidarité qui se tiendra le samedi 18 janvier à la Parole Errante, à Montreuil, nous vous diffusons aujourd’hui le podcast produit dans les studios de la parole errante par le comité de soutien de Gino : toutes vos prisons ne suffiront, précédé d’une mise en contexte produite par blast et intitulé la France au service des néo-nazis hongrois.

NON AUX FORAGES PETROLIERS A NONVILLE / ANDREAS MALM

Dans l’émission de ce jour, nous parlerons de questions environnementales. En seconde partie d’émission, nous entendrons un entretien avec le géographe suédois Andreas Malm.

Mais en ce début d’émission, nous nous rendons en Seine-et-Marne, car ce 9 janvier 2025, se tenait l’audience sur le fond au tribunal administratif de Melun concernant le recours déposé le 17 mai 2024 par la Régie Eau de Paris contre l’arrêté préfectoral autorisant deux nouveaux forages pétroliers sur le site de Bridge Energies de Nonville en Seine-et-Marne (77)

Alors que la concession Bridge Energies est située dans le périmètre de la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais, classée par l’Unesco, située à 1,5 km en amont de point de captation d’Eau de Paris, ces nouveaux forages : 

Font peser d’importants risques pour l’alimentation en eau potable de 180 000 Parisien(ne)s et les habitant(e)s de la commune de Villemer

  • Constituent des risques de pollution de la rivière du Lunain, zone Natura  2000 et de la nappe phréatique du « Champigny »
  • Sont également en contradiction avec les engagements de la France à sortir des énergies fossiles et nuisent ainsi à la lutte contre le dérèglement climatique.

Le 13 octobre 2024, six associations : France Nature Environnement Île-de-France et France Nature Environnement 77, les Amis de la Terre/France, Notre Affaire à Tous, le Réseau Action Climat et Reclaim Finance ont déposé deux interventions volontaires au soutien du recours initié par Eau de Paris et de leur côté, six communes et deux syndicats des eaux en ont fait de même.

Nous étions à cette audience et nous allons entendre le reportage réaliser ce 9 janvier 2025,avec les interventions des collectifs en luttes et le représentant d’eaux de paris.

Dans cette seconde partie d’émission, nous allons poursuivre sur les questions environnementales. En 2021, lors de la pandémie de la COVID-19, des questionnements ont surgi.

La crise sanitaire est-elle la conséquence du capitalocène ? Le capital fossile est-il responsable des catastrophes en cours ? Faut-il un communisme de guerre pour échapper au pire ? Le géographe suédois Andreas Malm, que nous allons entendre, tente d’apporter des réponses à ces questionnements, en expliquant en quoi la crise sanitaire est aussi une crise politique et une crise du capitalisme. Il était alors l’invité en août 2021 du site d’information le média. Entretien que nous allons entendre.

MARTINIQUE : Rien pour eux, libérez le « R »

Aujourd’hui, dans cette émission, nous revenons sur l’actualité en Martinique. Parce que, nous aussi, comme le Canard réfractaire, on ne lâche pas, on suit les luttes qui se passent. Dans un premier temps, vous pourrez écouter l’émission justement faite par le canard réfractaire que nous saluons et dans un deuxième temps, vous écouterez le reportage que nous avons réalisé en nous rendant à la manifestation Parisienne du 11 janvier à la gare Montparnasse en soutien à la lutte contre la vie chère et pour demander la libération du « R », de Rodrigue Petitot, président du Rpprac, le Rassemblement Pour la Protection du Peuple et des Ressources Afro-Caribéennes.

Vie chère aux Antilles : L’enquête de Libération met à jour les pratiques opaques et les marges exorbitantes de GBH

11 janvier 2025

— Par Sabrina Solar —

La question de la vie chère aux Antilles et les pratiques économiques des grandes entreprises locales, telles que le groupe GBH, fait l’objet d’une attention croissante non seulement dans les territoires d’Outre-Mer, mais aussi à l’échelle nationale. En ce début d’année, l’enquête publiée par le quotidien Libération, le 9 janvier 2025, a mis en lumière les pratiques controversées de cette multinationale martiniquaise, qui s’est imposée comme un acteur majeur dans plusieurs secteurs économiques, dont celui de l’automobile. Cette investigation est d’autant plus pertinente dans un contexte de crise sociale, où les hausses de prix et les inégalités économiques sont des sujets de débat intense.

L’enquête s’appuie sur des documents internes confidentiels obtenus grâce à un cadre supérieur de GBH, un des 170 managers ayant accès à ces informations sensibles. Ce dernier, travaillant depuis près de 20 ans dans la branche automobile du groupe, a fourni des éléments clés permettant d’exposer l’étendue des marges réalisées par GBH dans ce secteur. Selon les données révélées, les concessions automobiles de GBH en Outre-Mer génèreraient une marge nette de 18 à 28 % sur chaque véhicule vendu, soit trois à quatre fois plus que dans l’Hexagone pour des voitures similaires. Ce différentiel de prix est difficilement justifiable par les coûts d’approche, tels que le transport ou l’octroi de mer, que l’entreprise invoque fréquemment pour expliquer cette disparité. Selon les experts cités dans l’enquête, ces frais ne représenteraient que 15 à 20 % du prix de vente final, ce qui est bien loin de justifier de telles marges.

L’une des pratiques les plus controversées soulevées par l’enquête concerne les « marges arrière ». Ce terme désigne les remises de prix que GBH obtiendrait de ses fournisseurs à la fin de chaque année, en fonction des objectifs de vente atteints. Ces marges arrière, bien que le groupe les évalue à 5 à 7 % du chiffre d’affaires, sont largement contestées. Christophe Girardier, consultant indépendant et auteur de plusieurs rapports sur la distribution en Outre-Mer, estime que ces marges arrière pourraient atteindre jusqu’à 25 % du chiffre d’affaires annuel de GBH. Ce mécanisme de remises influe directement sur les prix finaux payés par les consommateurs et contribue à l’augmentation artificielle des prix des biens de consommation courante dans les territoires d’Outre-Mer, dont la Martinique et la Guadeloupe. Cette situation devient encore plus problématique dans un contexte où les prix peuvent être jusqu’à 40 % plus élevés qu’en métropole, alimentant ainsi la crise sociale liée à la vie chère.

L’enquête va plus loin en exposant l’opacité financière du groupe GBH, qui fait l’objet de critiques récurrentes. Bien qu’il ait été contraint, après une action en justice, de publier ses comptes sociaux pour la période 2013-2018, ces documents ne permettent pas d’avoir une vision complète de la situation financière du groupe. En effet, ces comptes, publiés juste avant les fêtes de fin d’année 2024, ne sont que des comptes sociaux, un minimum légalement requis, et non des comptes consolidés. De plus, ces comptes ne détaillent pas les nombreuses filiales de GBH, rendant difficile toute analyse approfondie. Cette structure complexe et opaque permettrait au groupe de maximiser ses bénéfices tout en allégeant artificiellement les comptes d’exploitation de ses entités les plus rentables. Ce type de gestion est critiqué pour son manque de transparence et pour les effets néfastes qu’il a sur l’économie locale, où les marges excessives engendrent une pression insoutenable sur le pouvoir d’achat des populations.

L’enquête de Libération n’intervient pas seulement dans le cadre d’une crise sociale, mais aussi dans un contexte judiciaire. En effet, plusieurs lanceurs d’alerte ont porté l’affaire devant le tribunal de commerce de Fort-de-France, exigeant la publication complète des comptes financiers de GBH, notamment les comptes consolidés et ceux des différentes filiales. Après deux renvois, le dossier du groupe sera examiné à nouveau le 23 janvier 2025. Ce jour-là, le tribunal devra déterminer si le groupe respecte ou non les obligations légales en matière de transparence financière et s’il y a lieu de prononcer une amende pour non-publication des comptes en bonne et due forme.

En parallèle de cette enquête, la réaction des autorités publiques ne s’est pas fait attendre. Jean-Christophe Bouvier, le préfet de la Martinique, a réagi sur les ondes de Martinique la 1ʳᵉ, en déclarant que les informations diffusées par Libération allaient être prises en compte pour mener des investigations supplémentaires. Il a annoncé qu’il allait interroger les services de contrôle de l’État pour vérifier s’il existe des infractions à la législation sur les prix, et si des investigations approfondies devraient être menées pour faire respecter les règles de la concurrence. Ces déclarations témoignent d’une volonté d’agir face à des pratiques jugées déloyales et nuisibles à l’économie locale.

Cette affaire soulève des questions bien plus larges sur les pratiques économiques dans les territoires d’Outre-Mer. Les abus de marges et les mécanismes opaques qui permettent aux grandes entreprises de maximiser leurs profits au détriment des consommateurs sont devenus des sujets de préoccupation majeurs. Plusieurs rapports, dont celui remis à Emmanuel Macron en décembre dernier, ont appelé à une régulation plus stricte pour instaurer une concurrence non faussée et encadrer les marges arrière des distributeurs. Le rapport, élaboré par Pierre Egéa, juriste reconnu, et Frédéric Montlouis, consultant, plaide pour un contrôle renforcé afin de garantir des prix justes et équitables pour les habitants des Outre-Mer, qui subissent les effets de ces pratiques depuis trop longtemps.

La publication de l’enquête de Libération, couplée à la perspective de l’audience judiciaire à venir, marque un tournant dans la lutte contre les pratiques commerciales excessives dans les Outre-Mer. Elle met en lumière l’urgence d’une régulation stricte et d’une plus grande transparence des entreprises opérant dans ces territoires, où la crise de la vie chère reste un problème central. Il appartient désormais aux autorités judiciaires et politiques de prendre des mesures concrètes pour protéger les consommateurs et rétablir une concurrence équitable.

*****
La réaction du Groupe Bernard Hayot 

Le Groupe Bernard Hayot (GBH) a réagi à la suite de la parution d’un article dans le journal Libération le 9 janvier 2025, intitulé « les profits suspects du Groupe en Outremer ». Dans un communiqué publié le lendemain, l’entreprise a exprimé son mécontentement, affirmant que l’article reposait sur des « accusations infondées » et s’appuyait sur les propos de ses « détracteurs habituels » ainsi que d’un ancien salarié motivé par « un esprit de vengeance ». Le Groupe dénonce également ce qu’il considère comme une tentative de déstabilisation et se défend d’atteindre des marges excessives.

La réponse du Groupe Bernard Hayot
Le Groupe Bernard Hayot a réagi vivement après la publication de l’article de Libération pointant ses profits jugés suspects dans les départements d’Outre-mer. Le communiqué du groupe, diffusé le 10 janvier 2025, critique l’orientation de l’article et dénonce des accusations sans fondement. Selon le Groupe, ces attaques sont alimentées par des sources qui n’ont aucunement pris en compte les explications détaillées fournies en réponse aux questions du journaliste avant la publication.

Des marges jugées raisonnables
Concernant les marges pratiquées dans le secteur de la grande distribution alimentaire, GBH défend ses pratiques, en soulignant que ses marges sont comparables à celles pratiquées en métropole. En ce qui concerne l’activité automobile, le Groupe met en avant les importants investissements financiers requis pour gérer les stocks de véhicules neufs et de pièces de rechange, précisant que ces pratiques sont communes aux opérateurs internationaux.

Une concurrence dynamique
Concernant la question de la concurrence, GBH rejette l’idée d’une position dominante. Le Groupe explique que les marges ont été particulièrement serrées ces dernières années, créant des difficultés pour de nombreux acteurs du marché, et souligne la dynamique concurrentielle accrue avec l’arrivée des constructeurs chinois et la redistribution des portefeuilles de marques. GBH insiste sur le fait que le marché est loin d’être figé.

L’origine du problème de la vie chère
Enfin, le Groupe conclut que le problème de la vie chère en Outremer est bien plus ancien que la création de GBH et est fondamentalement lié à des facteurs structurels, notamment l’éloignement géographique. Le Groupe rappelle que dès 1952, bien avant sa fondation, l’État avait déjà instauré une prime de vie chère pour ses fonctionnaires.

BILAN 2024, PERSPECTIVES 2025

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Dans l’émission de ce jour et pour ce premier direct de l’année 2025, nous souhaitions faire un bilan de l’année écoulée et voir quelle serait les perspectives pour cette nouvelle année, que nous vous souhaitons la meilleure.

Nous avons procédé de manière chronologique et avec les archives 2024 de l’actualité des luttes. Nous avons choisi d’aborder plusieurs thématiques qui vont de la Palestine à l’Ukraine, de la dissolution en France aux JO, de la lutte des mineurs isolés en passant par les luttes environnementales et bien d’autres sujets et nous vous laissons le soin de découvrir.

Bonne écoute !

MARSEILLE: le procès de la rue d’Aubagne

Dans cette émission du 13 janvier 2025, on revient sur le procès de la rue d’Aubagne suite aux effondrements des immeubles le 5 novembre 2018 qui a causé la mort de huit personnes. Procès qui se tenait du 7 novembre au 18 décembre 2024.

À cette occasion, le collectif du 5 novembre organise des mobilisations partout dans la ville et des crieurs de rue font des points réguliers sur le déroulé du procès en s’appuyant sur le suivi des greffiers populaires. Dans la période, une assemblée des délogés se forme pour reprendre la bataille collectivement sur le problème du mal logement à Marseille et ses conséquences psychologiques désastreuses pour la population.

Dans cette émission, on entendra des membres du collectif du 5 novembre à l’initiative de ces assemblées. On entendra aussi une militante du collectif “Un centre ville pour tous” et une ancienne habitante de la rue d’Aubagne, constituée partie civile dans le procès. Le jugement a été mis en délibéré au 7 juillet 2025.

Bonne écoute !

Pour plus d’infos sur la mobilisation marseillaise : https://collectif5novembre.org/

Ukraine-Gaza, regards croisés

crédits Photos: Florimage et CA

Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute d’une partie de la conférence-débat : Ukraine-Gaza, regards croisés.

Le mardi 3 décembre 2024, l’équipe du Crash a eu le plaisir de recevoir Julia Grignon, Jean-François Corty et Rony Brauman pour une conférence-débat à l’occasion de la sortie du dernier numéro de la revue Alternatives Humanitaires : « Ukraine-Gaza, regards croisés » dans lequel praticiens et observateurs de l’humanitaire vont partager leurs analyses. 

Le conflit israélo-palestinien, violemment réactivé à la suite des attaques terroristes orchestrées par le Hamas le 7 octobre 2023, a presque remisé au second plan le conflit russo-ukrainien[1]. Les regards du monde entier se sont alors en effet tournés vers cette étroite langue de terre coincée entre Israël, l’Égypte et la mer Méditerranée qu’est la bande de Gaza.

Une attention évidemment compréhensible, lorsque l’on constate le nombre élevé de victimes essentiellement civiles qu’a entraîné le conflit depuis lors. Pourtant, la crise engendrée par l’agression russe de l’Ukraine le 24 février 2022 n’a rien perdu de son ampleur : six millions de réfugiés sont encore en dehors du pays, tandis que cinq millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de celui-ci[2]. La « disparition » du conflit russo-ukrainien a amené le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à se démener pour maintenir l’attention médiatique et politique alors que les combats s’enlisent, et que grandit sa crainte d’une diminution du soutien international en réponse à l’invasion russe[3].

À vrai dire, si le conflit israélo-palestinien semble avoir relégué dans l’oubli la grande majorité des situations de violence armée en cours dans le monde – y compris le conflit russo-ukrainien donc –, il faut se souvenir que celui-ci avait produit le même effet lorsqu’il avait éclaté en 2022. Et il faut rappeler également que, de l’Afghanistan au Soudan en passant par la Birmanie, le Yémen, la République démocratique du Congo, la Centrafrique ou encore Haïti, les « crises oubliées » ont été de tout temps en nombre bien plus élevé que les « crises médiatiques ».

Qu’ont donc de particulièrement révoltant, inquiétant et révélateur ces deux conflits à Gaza et en Ukraine ? Des conflits qui par ailleurs – et c’est une donnée majeure – témoignent d’une concurrence et d’arbitrages aussi bien dans les budgets militaires (des acteurs directs et de leurs soutiens) qu’humanitaires (ressources limitées des bailleurs), lesquels ne font qu’ajouter à la tension et à la relégation que subissent les autres crises humanitaires dans le monde.

De toute évidence, nous ne sommes pas là dans une situation « classique » d’élan compassionnel et médiatique qui disparaitra avec la prochaine crise majeure : ces deux conflits nous interpellent parce qu’ils disent quelque chose de la géopolitique actuelle, d’une certaine forme de reconfiguration du monde, des usages du droit international humanitaire (DIH) et de la place accordée aux acteurs humanitaires par les belligérants.

De l’Ukraine à Gaza, deux guerres « en concurrence »[4] se déroulent de façon simultanée aux frontières de l’Europe et au Proche-Orient. Les terrains et les actions militaires sont très différents, les acteurs directement impliqués aussi, mais dans les deux cas, sur les écrans de télévision, les images de guerre se suivent, se ressemblent et se confondent presque. Rien n’évoque plus un massacre de civils qu’un autre massacre[5]. Le traitement médiatique de ces deux conflits opère parfois un parallèle où la complexité de la situation laisse place à l’émotion[6] et une comparaison dangereuse de la compassion des uns et des souffrances des autres[7].

Du Donbass au Proche-Orient – mais on peut associer la situation dans le Caucase (Haut-Karabagh) –, on assiste à des guerres à la fois globales et de proximité : elles éclatent et se répondent sur une courte période, dans un périmètre euroméditerranéen restreint, enjeu d’une nouvelle compétition de puissances dont on pressent qu’elle peut aboutir à un embrasement et à une reconfiguration majeure du monde tel que nous le connaissons.

Les acteurs humanitaires doivent donc s’interroger sur ce monde qui peut se dessiner et sur le rôle qu’ils peuvent y jouer avec les limites que ces conflits auront peut-être tracées. C’est qu’ils recouvrent par ailleurs une dimension non seulement territoriale, mais aussi identitaire et sociale, puisqu’ils renvoient à la catégorie des « guerres existentielles » qui relient leurs peuples à un traumatisme collectif : Shoah chez les Israéliens, Nakba chez les Palestiniens, Holodomor chez les Ukrainiens, sans oublier Medz Yeghern (« grand carnage ») chez les Arméniens. La mémoire des génocides et d’autres tragédies – on pense à la mémoire coloniale – traverse les esprits et les générations[8].

Le drame que traverse le Proche-Orient et les craintes d’une extension du conflit font écho à la sidération qui avait saisi le monde en février 2022 en Ukraine. Mais ils ne font aussi que renforcer les questions que les deux situations, comme en miroir, font surgir dans un contexte évident de résurgence des conflits de haute intensité et à forte mortalité. De nombreux analystes l’avaient annoncé, notamment dans le numéro que la revue Alternatives Humanitaires avait consacré au DIH[9].

C’est pour participer à la nécessaire réflexion sur la réponse humanitaire apportée aux conséquences des conflits israélo-palestinien et russo-ukrainien autant qu’à ce qu’ils risquent d’engendrer que la revue Alternatives Humanitaires a décidé de leur consacrer ce numéro vraiment spécial, puisqu’il leur est entièrement réservé. L’appel à contributions a été lancé en janvier de cette année, mais sa pertinence se confirme jour après jour à l’aune des évolutions respectives de ces deux conflits qui se font violemment écho.

Ce numéro invite à opérer un regard croisé, à distance des prises de position politiques qui, si elles ont toute leur légitimité, disposent d’autres espaces éditoriaux pour s’exprimer. Notre but est de jeter un pont analytique entre ces deux conflits, pour mettre en perspective la véritable déflagration qu’ils représentent dans le secteur humanitaire et toutes les remises en cause qu’ils engendrent, la façon dont les acteurs humanitaires font face et s’adaptent[10], les difficultés rencontrées et les moyens mis en œuvre pour les surmonter et améliorer le sort des victimes. Qu’est-ce que les conflits israélo-palestinien et russo-ukrainien changent et confirment pour le secteur humanitaire ? Comment amènent-t-ils à revoir les manières de travailler, à questionner l’ensemble des principes humanitaires, quels débats ont-ils suscité dans le milieu des ONG humanitaires[11] ? Ce sont ces questions qui nous ont guidés pour retenir les contributions qui composent ce dossier. Les unes et les autres expriment des avis parfois différents, toujours complémentaires et respectables. Nous espérons qu’elles apportent des réponses, à tout le moins de la réflexion, pour mieux comprendre les enjeux que ces deux guerres soulèvent pour le présent et le futur de l’action humanitaire.

Tous nos remerciements à Vincent Léger et Pierre Gallien, membres du Comité de rédaction, pour leur travail sur la première version de la problématique de ce dossier.

La lutte du peuple Wet’suwet’en

Le 4 décembre 2024 dernier, à la Parole errante à Montreuil, s’est déroulé
une soirée de soutien à la lutte du peuple Wet’suwet’en, avec la projection d’un film documentaire relatant leur lutte contre le pipeline Coastal GasLink, au Canada. Était présente, Sleydo’, l’une des cheffes de Cas Yikh et porte-parole du point de contrôle de Gidimt’en, ainsi qu Freda Huson, qui est la conjointe du chef Howilhkat et la coordinatrice du camp Unist’ot’en. Aujourd’hui, nous allons vous faire écouter un interview qui présente cette lutte et son historicité et le montage d’interventions choisies, suite à la projection de ce film. Cette émission est réalisée avec la collaboration de l’émission Zoom écologie.

Les Wet’suwet’en se battent depuis 10 ans contre la construction d’un gazoduc sur leurs terres ancestrales, non cédées au Canada. Pour s’y opposer, ce peuple a érigé des postes de contrôle sur son territoire et sur la route du projet du gazoduc, empêchant et retardant ainsi le projet, parallèlement à une lutte juridique. Ses soutiens par ailleurs, suite aux expulsions des habitants par les policiers militarisés de la gendarmerie royale en 2020, ont manifesté et bloqué des chemins de fer
et des routes partout dans le pays, avant le confinement décrété par les autorités en réponse à l’épidémie du coronavirus. Les autorités canadiennes et le service de sécurité de l’entreprise, du nom de TC Energie, n’ont eu de cesse tout du long de répondre par une répression acharnée pour protéger l’industrie fossile et leurs intérêts : ce furent quatre raids armés sur les territoires autochtones, 75 personnes
arrêtées, ainsi que 20 personnes poursuivies en justice…  Sans compter
le harcèlement policier et juridique, les multiples intimidations, le mépris pour in fine, donner à voir la gestion et la violence coloniale.

quel syndicalisme pour les luttes dans le nettoyage et contre la sous-traitance ?

Le 31 octobre 2024, La Bourse du travail d’Aubervilliers en lutte contre son expulsion conviait à une projection-débat sur les luttes dans le nettoyage et contre la sous-traitance à partir du film On a grévé, réalisé par Denis Gheerbrant en 2014.

Un documentaire sur une étape victorieuse de la grève de 2012 d’une vingtaine de femmes de chambre dans un hôtel Campanile Première Classe à Suresnes pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail, et finalement contre le système de la sous-traitance.

Alors que ce même hôtel, plus de 10 ans plus tard et de nouveau en grève.

Suite à cette projection, s’en est ensuivi d’une discussion en présence de Claude Lévy et Tiziri Kandi , qui lors de là gréve de 2012, était à la CGT hôtel de prestige et économique(HPE) et aujourd’hui syndicaliste a la CNT-Solidarité Ouvrière.


En leurs compagnies, il sera question de : Quel syndicalisme pour les luttes dans le nettoyage et contre la sous-traitance ?

Meeting de mobilisation à l’occasion de la journée internationale des migrant.e.s

Plus de 300 organisations appelaient à la mobilisation du 14 au 18 décembre à l’occasion de la Journée internationale des migrant·es : contre le racisme d’État.

Cela permet de renforcer les collectifs de lutte, les réseaux de solidarité et les syndicats, faire de chaque quartier, chaque lieu de travail ou d’étude des zones de solidarité, s’organiser partout pour l’égalité des droits et contre le racisme !

Dans l’émission de ce jour, nous vous diffusons les morceaux choisis du Meeting qui se déroulait ce 18 décembre 2024 à la bourse du travail de Paris.

Dans un premier temps, nous entendrons les collectifs en lutte, entre autres des jeunes du parc de Belleville qui occupent la Gaîté Lyrique depuis le 10 décembre…

Dans un second temps, une analyse sur la situation européenne avec notamment l’Anafé sur la sélection des migrants en zones d’attente (hot spots) et les politiques de fermeture des frontières européennes

MERCOSUR et Agriculture : le point de vue du SGT

Dans cette émission, nous vous diffusons une interview réalisée avec trois membres syndicat des gardiens et gardiennes de troupeaux autour de la question du MERCOSUR et des mobilisations que ce traité a pu entrainer. Une occasion pour nous de revenir plus globalement sur les lignes de fractures idéologiques qui existe au sein du monde agro-alimentaire.

Hôtellerie Café Restauration : création du Collectif Mise en Place

Le mercredi 18 décembre, L’Actualité des Luttes a reçu en direct le collectif Mise En Place, qui regroupe des travailleurs et travailleuses de la restauration désireux de bouleverser le rapport de force dans le secteur de l’Hôtellerie Café Restauration. 

Ce jeune collectif, qui revendique son indépendance malgré sa proximité avec la CGT, s’est fixé l’objectif d’unir un maximum d’employés du secteur HCR, souvent isolés dans des très petites entreprises (TPE) et disposant de peu de moyens pour améliorer leurs conditions de travail. 

Leurs revendications sont aussi simples qu’ambitieuses : La régularisation de toutes et tous les travailleurs sans papiers, le strict respect du cadre de travail imposé par une convention collective trop peu connue des salariés, et enfin la renégociation de cette même convention collective, qui maintient tout un secteur dans la précarité. 

Lors de cette émission, nous sommes revenus sur la création du collectif, les réactions que cela a provoquées dans le secteur, ainsi que les différentes actions auxquels ils ont participé, que ce soit leur soutien aux mouvements des sans-papiers ou leur opposition au patronat. 

Pour plus d’informations : collectifmep.paris@proton.me @mepcollectif

Recommandation de livres pour fin 2024

Dans cette émission, vous sera présenté par Guy Dardel et Lina Murad des ouvrages en prévision des fêtes de fin d’année.
Nous commencerons par Tombéza de Rachid Mimouni, puis enchaînerons avec Les années Lula et Les Américanoïaques de Serge Rezvani. Nous enchaînerons avec Les Deux Visages de la résilience de Boris Cyrulnik, revenant sur la réutilisation dans les médias et par le personnel politique principalement de la notion de résilience qu’il a développé. S’en suivra une présentation et un commentaire du livre Storytelling de Christian Salmon. Ce sera ensuite le tour de Seul dans Berlin de Hans Fallada, et qui donne à lire l’histoire fictive du quotidien d’une famille allemande pendant le régime nazi en 1940 ; avant d’enchaîner avec La fabrique du complot de Miguel Chueca, ce livre-ci, une enquête historique, revenant sur les storytelling développé à l’occasion de l’incendie Reichstag, le siège du Parlement allemand, où à cette suite nazis et communistes ont développé deux thèses du complot. Nous terminerons enfin par Flingue, conscience et collectif de Ulrik Meinhof et Au pays de Bernie Sanders, enquête sur une autre Amérique.

RETOUR SUR LES RÉVOLTES SUITE A LA MORT DE NAHEL ET LES RÉPONSES DE L’ÉTAT

Lors de l’enregistrement de l’émission,mercredi 11 décembre, l’Actualité des Luttes s’est penchée sur le bilan des révoltes et la réponse du gouvernement suite au meurtre du jeune Nahel Merzouk, 17 ans, tué par un policier le 27 juin 2023 à Nanterre. Afin de comprendre les événements et la réponse politique qui en a été faite, nous avons analysé le déroulé jour par jour de la semaine de révolte, la répression, ainsi que les réponses politiques et gouvernementales à ce mouvement. 

Au cours des sept nuits de révoltes, on compte trois autres personnes décédées en lien direct ou indirect avec les mouvements de protestation, 672 communes touchées, plus de 800 millions d’Euros de dégâts, des milliers de bâtiments incendiés et environ 3500 interpellations dont un tiers étaient mineurs aux moments des faits et une majorité n’avait pas de casier judiciaire. 

Le 9 avril 2024, la commission des lois du Sénat rendait publique “25 propositions pour tirer les leçons d’une réponse opérationnelle des pouvoirs publics qui a été effective, mais qui s’est révélée en partie inadaptée à ces émeutes et à leurs enjeux“. 
Un rapport uniquement sécuritaire et répressif, qui a totalement omis des questions comme les discriminations, le racisme, la précarité et les conséquences de la loi Cazeneuve de 2017, “permis de tuer” pour les policiers en cas de refus d’obtempérer. 

Nahel, un jeune de 17 ans, tué par un policier à Nanterre le 27 juin 2023, dès le lendemain des émeutes éclatent à Nanterre, puis le surlendemain partout en France.

2005 à l’époque la révolte a été circonscrite aux banlieues des grandes villes et surtout en région parisienne. En 2023, des émeutes éclatent dans des petites villes de 4/5000 habitants, où des commissariats sont attaqués à coup de cocktails Molotov, des bureaux de tabac pillés, des voitures cramées. Une révolte généralisée qui dure 5/6 nuits, avec attaques des flics à coup de mortier, dégradation de bâtiments publics ou de banques, pillages de magasins, avec souvent redistribution à la population, comme cela s’est passé à Caen dans 3 quartiers populaires.

Le ministère de l’intérieur comptabilise 23 878 feux, 12 000 véhicules incendiés, 2 500 bâtiments publics dégradés dont 273 locaux de police et gendarmerie, 105 mairies, 168 écoles. Le Medef parle d’un milliard d’euro de déficit pour les entreprises suite aux dégradations. Par comparaison pendant le mouvement contre la réforme des retraites qui a duré plusieurs semaines, il y a eu 299 attaques contre institutions publiques. Cela montre le degré d’intensité de ces quelques nuits de révoltes et partout en France.

La répression a fait énormément de blessés par tir de flashball et grenades de désencerclement, d’interpellation et d’incarceration.

Des corps de police et de militaire sont intervenus. Le GIGN et parfois le RAID était présent, ainsi que beaucoup de drones. En France, on compte 1 300 interpellations, suivies de 762 condamnations à une peine ferme, en moyenne de 8 mois d’incarcération. Des transports arretée et les stations services fermées.

Depuis les émeutes les caméras de surveillances se sont multipliées.

La loi de février 2017, portant sur le « refus d’obtempérer », dernière loi sécuritaire du quinquennat Hollande, l’article L435-1 autorise les flics et les gendarmes « à faire usage de leurs armes ». Cette loi a multiplié par cinq le nombre de victimes qui ont refusé de se conformer.Depuis 2017, le nombre de cas de recours à la force meurtrière par des policiers à la suite d’un « refus d’obtempérer », c’est-à-dire un refus d’obéir à une injonction de la police d’arrêter le véhicule (généralement pour un contrôle d’identité ou en raison d’une petite infraction au Code de la route) a été multiplié par cinq. Les données du ministère de l’Intérieur montrent bien que le nombre d’utilisations d’armes à feu contre des personnes se trouvant dans des véhicules en mouvement a fortement augmenté depuis 2017. Or, le simple fait qu’une personne résiste à une arrestation ou tente de s’enfuir, sans mettre en danger la vie de quiconque, n’est pas une raison suffisante pour justifier l’utilisation d’une arme à feu.

La répression judiciaire et carcérale se sont rapidement rendues opérationnelles : le garde des Sceaux a exigé des parquets « une réponse rapide, ferme et systématique » aux actes de délinquance commis au cours des révoltes urbaines. Comme en 2005, il demande aux procureur⋅es de communiquer sur la répression :La circulaire demande aussi aux tribunaux d’ouvrir de nouvelles salles d’audience pour pouvoir juger — y compris le week-end — les très nombreuses personnes arrêtées. Le message est passé. À Grenoble, par exemple, deux audiences de comparutions immédiates sont ouvertes le dimanche 2 juillet pour juger une trentaine de personnes jusqu’après minuit. Le ministre a rendu hommage à la fermeté à l’obéissance des procureurs généraux et s’est félicité du taux de 95% de condamnations, des 1 300 déferrements au parquet, des 905 comparutions immédiates et des 742 peines d’emprisonnement ferme prononcées dans ce contexte de révoltes. la plupart des personnes jugées avaient un casier vierge et des garanties de représentation

«Dans une société hiérarchisée, on ne parle pas aux policiers comme à des égaux, on obtempère.» Ce sont les mots d’une procureure à Marseille, lors du procès de personnes arrêtées dans les rues de la ville, un soir de révolte. Cette magistrate a défini en une phrase ce qu’est une société fasciste, un État policier. Loin, très loin, des principes d’abolition des privilèges, d’égalité devant la loi, principes qui sont théoriquement la base de cette «République» dont parlent tant nos élus.

En seulement 4 nuits de révolte, la police a arrêté au moins 3200 personnes. Des rafles de masse, souvent au hasard. Et des arrestations systématiquement suivies d’une comparution immédiate, c’est-à-dire un jugement immédiatement après la garde à vue, conformément à la demande du ministre de la Justice Dupont-Moretti. Des procès expéditifs, sans préparation, sans preuve, expédiés en quelques minutes. Une justice d’abattage, de classe, raciste.

Une justice qui a pour consigne d’incarcérer le maximum d’indésirables, de les terroriser. Lors de ces procès, les procureurs parlent de «peines pour l’exemple», destinées à «dissuader les autres». Ce mardi, 350 personnes ont déjà été envoyées derrière les barreaux, selon le Ministre de la justice. Et cette véritable exécution judiciaire continue chaque jour dans les tribunaux.

Parmi les nombreux cas : un homme contrôlé en scooter avec un paquet de fromage récupéré dans un Monoprix. Il prend un an de prison ferme pour «recel». Un autre a été retrouvé par la police avec une cannette de Redbull, elle aussi volée dans un magasin qui avait été dégradé. 10 mois ferme. Pour une canette.

Trois hommes, sans antécédents judiciaires, ont ramassé des pantalons Hugo Boss devant le magasin après qu’il ait été cassé. Les vidéos montrent qu’aucun d’eux n’est entré dans le magasin. La Procureure demande de la prison ferme. «Les trois hommes ont sans doute touché les objets, mais rien n’indique qu’ils les aient pris» précise Rafik Chekkat. Un lycéen part immédiatement derrière les barreaux.

Un homme de 58 ans est jugé pour «recel» pour avoir ramassé des objets au sol trois heures après un pillage. Il est jugé coupable et condamné à une peine d’un an de prison ferme. «Du jamais vu» écrit l’avocat.

Trois hommes qui ne se connaissent pas, mais qui ont été arrêtés ensemble, selon les policiers, dans un magasin Monoprix, sont jugés ensemble. Ils n’ont rien volé. Il n’y a pas de témoins ni de vidéos. Seuls les procès verbaux de la police font foi. Prison ferme.

Au tribunal de Nanterre. «De très jeunes hommes, issus des quartiers populaire des Hauts-de-Seine, français, et en majorité noirs ou maghrébins» comparaissent à la chaîne, explique Médiapart.

Yamadou, 21 ans a été arrêté avec un feu d’artifice. Il est ouvrier, il rentrait du travail. Il a été attrapé par la police après avoir fait tomber son téléphone. «Ma grosse erreur, c’est d’avoir pris le feu d’artifice. Il était par terre, à côté de la mairie», il dit avoir tiré «vers le ciel». Deux membres de sa famille ont subi de graves violences policières. Quand il avait 17 ans, son cousin a pris six balles par des policiers, et a été indemnisé. Les tireurs n’ont jamais été condamnés. Selon les magistrats, c’est un indice de culpabilité : il aurait «voulu se venger». Yamadou n’a pas de casier. «C’est dur de s’en sortir de là d’où je viens» dit-il. «Au vu du contexte», le procureur demande de la prison ferme. Il part le soir même en détention.

Yvan, 18 ans, est accusé d’avoir brûlé une poubelle. Il dit qu’il se baladait dans le quartier. Il a été arrêté à côté d’un mineur qui avait un briquet. Une «destruction en réunion, une circonstance aggravante» pour le procureur, qui réclame une peine de huit mois de prison, avec mandat de dépôt.

Un autre, accusé de tir de mortier, se voit sermonner : «Il faut avoir confiance dans les institutions !» par le procureur, qui réclame deux ans de prison, dont un an ferme avec mandat de dépôt. Voilà pour la confiance. Il part en prison dès la fin de l’audience.

Et ce ne sont que quelques exemples, parmi des centaines d’autres, de la violence inouïe qui s’est joue dans le calme des salles d’audience. Des juges, tranquillement installés dans leurs fauteuils, détruisant des vies de jeunes hommes accusés d’avoir réagi à l’exécution d’un adolescent par un policier. L’écrasement est total : humiliations, racisme, violences policières, et peines extrême pour ceux qui osent relever la tête. Pendant que les criminels en col blanc ou en uniforme sont systématiquement impunis et protégés.

Il y a ceux qui marchent sans honte, qui punissent les classes populaires en supprimant d’un coup de plume les transports en commun, les kermesses, les fêtes d’école, les spectacles, le mot République à la bouche et à en vomir, une République d’ordre fait d’injonctions, de menaces et de lois liberticides et qui en redemande toujours et encore ; ce mélange obscène de politiciens réactionnaires bouffis de mépris, de fachos et de milices prêtes à en découdre. Sourde aux cris de colere d’une jeunesse, d’habitants qui veulent vivre.
 Cela ne suffit pas. Il faut une justice « rapide, ferme et systématique [5] » prête à envoyer des centaines de révoltées en prison [6] ; prête à criminaliser la moindre opposition : Gilets jaunes, écologistes, manifestant.e.s contre la réforme des retraites…

CONTRÔLE DES RÉSEAUX SOCIAUX

La scène se déroule à l’Assemblée nationale, le lundi 10 juillet. Auditionnée, Sarah Bouchahoua, responsable des affaires publiques de Snapchat en France, a fait une troublante confidence. Elle a affirmé que Snapchat a travaillé main dans la main avec le ministère de l’Intérieur afin de ne plus laisser apparaître, sur la Snap Map, que des photos et vidéos critiques envers les émeutes et les émeutiers.
“Nous avons travaillé conjointement avec le ministère de l’Intérieur et différentes autorités afin d’essayer d’endiguer le plus rapidement possible les différents dérapages qu’on a pu apercevoir sur le terrain […] et pour le coup, l’ensemble des stories publiées sur la map, c’était vraiment des utilisateurs de Snapchat, à la fin, qui se plaignaient des émeutes et des conséquences des émeutes, a affirmé Sarah Bouchahoua. Nous sommes fiers d’avoir pu participer et collaborer entre le privé et le public afin de protéger nos utilisateurs le plus rapidement possible”.

Les habitants du quartier ont été punis collectivement, pas de transport en commun pendant de longs mois, la réfection des constructions détruites a mis un temps fou, pour garder visible les raisons de la punition.

Punir la famille en sanctionnant les parents des émeutiers en les privant de logements sociaux et d’allocations familiales.   

Les festivités normalement présentes pendant l’été ont été annulées, notamment le 14 juillet.

Ces émeutes ont été un peu mieux perçues que celles de 2005, car il existait une colère globale après les manifs sur les retraites et Sainte Soline, qui peut aider à mieux comprendre ce mouvement.

C’est une continuité avec les autres mouvements. Toutes les actions que se soient écolo, émeutes, GJ, anti retraite, devraient se nourrir les unes les autres. Pour l’instant ces différents mouvements ne se regardent pas vraiment, ils restent très séparés.

POUR POURSUIVRE : Souffler sur les braises…Entretien enflammé avec des révolté-es pour Nahel. Aïwa crew. Calvados, été 2023 .Florilège des révoltes suite à l’assassinat de Nahel

TOUJOURS PUCE LES MACRODÉGATS DE LA MICROÉLECTRONIQUE

Si l’on n’ouvrait nos appareils numériques, que verrions-nous ? Parmi les dédales de câbles et autres, on pourrait y voir des petites plaques vertes au doux nom de puce électronique.

Beaucoup de celles-ci, son fabriqué en Asie, mais la France essai de se placé dans le mouvement.

Dans l’émission de ce jour, on vous amène en Isère, car une bonne partie de la fabrication de ses puces électroniques se passe dans cette région, dans l’entreprise STMicroelectronics.

Un peu d’histoire

En 1972, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Grenoble créé l’entreprise Efcis pour conceptualiser et fabriquer des puces électroniques à partir des recherches menées au CEA. L’organisme public transfère à Efcis 90 ingénieurs et scientifiques. C’est une habitude des centres de recherche publics que de créer des start-up pour « valoriser » les recherches publiques : on appelle cela « la liaison recherche-industrie » (Sur ce sujet, lire le livre du Groupe Grothendieck, L’Université désintégrée. La recherche grenobloise au service du complexe militaro-industriel, Le monde à l’envers, 2020).

Rapidement, le géant de l’équipement militaire Thomson prend des parts dans l’entreprise Efcis, puis l’absorbe en 1982. En 1987, la branche électronique de Thomson fusionne avec l’italien SGS, pour donner SGS-Thomson, puis STMicroelectronics en 1998. C’est aujourd’hui le premier employeur de la région, avec près de 6 000 personnes. La multinationale travaille pour Apple, Bosch, Continental, HP, Huawei, Mobileye, Samsung, SpaceX, Tesla, Vitesco… et ne rechigne pas à équiper les drones de l’armée russe. L’entreprise fait des profits conséquents, mais « paye » ses impôts aux Pays-Bas. L’an dernier, Emmanuel Macron a annoncé le versement de 2,9 milliards d’argents public pour agrandir l’usine de Crolles d’ici à 2026 au nom de la « souveraineté industrielle » européenne. Agrandir, alors que ST consomme déjà à Crolles 156 litres d’eau par seconde (387 après l’agrandissement) et autant d’électricité qu’une ville de 230 000 personnes.

Ce 11 décembre 2024, à la librairie quilombo, se tenait la présentation du livre toujours puce. Les macrodégâts de la microélectronique publiée aux éditions le monde a l’envers. En présence de Maud et Elsa, Autrice de l’ouvrage et de Lise du collectif StopMicro et c’est cette présentation que nous proposons dans l’émission de ce vendredi.

Pour plus d’infos : https://stopmicro38.noblogs.org

contact : stopmicro@riseup.net

LE FINANCEMENT DE L’HÔPITAL PUBLIQUE

Le Vendredi 6 décembre avait lieu une conférence autour du financement de l’hôpital public, à la bourse du travail de St denis, organisée par le collectif “égalité santé”. Dans cette émission, nous vous diffusons l’enregistrement du débat dans lequel vous pourrez entendre Olivier Milleron, cardiologue et membre du collectif inter hôpitaux, Claire Plouhinec, fonctionnaire et membre de nos service publics et Yasmina Kettal, infirmière et membre du collectif égalité santé.

Présentation de livre : Les marchands de soleil, de Sylvie Bitterlin et Clément Osé

Dans cette émission, nous vous proposons d’écouter un montage réalisé à partir d’une présentation de livre à la Maison du Zéro déchet, à Paris, et qui est intitulée “Les marchands de soleil”. Le livre est publié aux éditions Tana, et est co-écrits par Sylvie Bitterlin et Clément Osé. Plus concrètement, par le vécu de cette première, habitante et militante dans le collectif Elzéard, Lure en résistance, est raconté la lutte contre l’implantation de centrales industrielles de panneaux photovoltaïques dans les forêts de la montagne de Lure, situé dans les Alpes-de-Haute-Provence. Un projet présenté comme écologique mais aux répercussions désastreuses pour l’environnement et qui n’est pas sans poser des questions sur la question énergétique plus globalement, fusse-t-elle renouvelable. L’occasion également d’interroger la transition écologique.

Voir aussi l’Association Environnementale Lot-Célé qui se bat contre l’implantation de centrales solaires dans le Parc Naturel Régional des Causses du Quercy : lien

Face à l’algorithme discriminatoire de la CNAF, quelle solution ?

Après les révélations sur l’algorithme discriminatoire de la Caisse Nationale des Allocations Familiales (cnaf), qui cible les publics les plus vulnérables et précaires dans ses contrôles, une coalition de 15 organisations dévoile une action commune contre leur utilisation.

Cet algorithme alloue un « score de suspicion » à chaque allocataire, qui sert à sélectionner les personnes à contrôler. L’accès au code source de cet algorithme a démontré qu’il visait délibérément les plus précaires.

Pour alerter sur cette situation, une conférence de presse se tenait dans les locaux d’Amnesty International France, le 16 octobre 2024 et dans l’émission de ce jour, nous vous en diffusons une grande partie.

Sur le site d’Amnesty International, davantage de contenus sur le sujet du contentieux.  

Ne tournons pas la page, Comment combattre la destruction des services publics ?

Tout le monde connaît l’équation : fonctionnaires = feignasses = pas rentables = emmerdeurs = protégés = profiteurs = archaïques = inutiles = à compresser. D’où vient son incroyable puissance d’évidence ? Et quels intérêts sert-elle ? Pourquoi certains (hauts) fonctionnaires comptent-ils parmi ceux qui la répètent le plus ? Pourquoi autant d’insultes contre celles et ceux qui voudraient servir le public en toute égalité, et si peu envers les actionnaires, les employeurs ou les pollueurs ?

En cette journée de grève dans la fonction publique, nous vous proposons l’écoute d’une partie de la rencontre organisée par le collectif Ne tournons pas la page, collectif né suite à la défaite du mouvement contre la casse des retraites, qui ont invité lors d’une Réunion publique à la Bourse du Travail de Paris, le 26 novembre 2024, deux des trois auteurs et autrices, Julie Gervais et Willy Pelletier pour leur livre : La haine des fonctionnaires.

Il fut question de la place des fonctionnaires dans un moment de grande précarité des status et de la bonne marche du service public.

Chacun des ministres de Macron et Barnier nous prépare une à plusieurs attaques contre nos droits, et nos conquis, que ce soit en termes de statuts ou de financement des services publics. Ces attaques se font dans l’intérêt du patronat. Dans le même temps, le patronat exige de nous payer toujours moins, il souhaite mettre un terme à nos retraites par répartition, et il tente de licencier à tour de bras.

En Martinique, une lutte de fond s’est engagée contre la vie chère. En métropole, face aux attaques de la Macronie et du patronat, dans nombre d’entreprises, de dures luttes ont lieu chaque jour, chaque semaine. Par exemple, les conducteurs de bus du 95 sont en grève depuis le 7 novembre, contre la privatisation des lignes de bus RATP. Toutes les grèves dénoncent le manque de moyens, la dégradation des conditions de travail, les plans de licenciement. De même, chez les travailleurs de l’État, la colère monte. Face à cette situation, que proposent les directions syndicales ?

Des journées de grèves et de manifestation en ordre dispersé et sans stratégie :

Mardi 1ᵉʳ octobre : journée de grève CGT, SUD, FSU, sans mobilisation, ni propositions pour la suite
Jeudi 17 octobre : journée d’action CGT à l’occasion du Salon de l’Auto, pour dénoncer les licenciements
Jeudi 17 octobre : grève unitaire du social et médico-social en IDF.
Mardi 29 octobre : journée de grève des syndicats de l’hôpital public, lors des discussions du budget à l’A.N.
Mercredi 30 octobre : la CGT chômeurs appellent à se mobiliser lors des nouvelles négos assurance chômage.
Vendredi 8 novembre : la CGT spectacles contre la casse de l’assurance chômage et du statut d’intermittent.
Mardi 12 novembre : appel à la grève dans les agences France Travail d’IDF
Du vendredi 8 novembre au mardi 12 novembre : grève dans le périscolaire
Mardi 12 novembre : RATP, grève et rassemblement pour dénoncer l’ouverture à la concurrence
Jeudi 14 novembre : nouvelle journée de grève CGT spectacle et CGT chômeur
Vendredi 15 novembre : mouvement de grève national dans le périscolaire 
Mardi 19 novembre : journée de mobilisation dans la petite enfance
Mardi 19 novembre : journée de mobilisation de l’Enseignement Supérieur et la Recherche

Jeudi 21 novembre : grève “d’ultimatum” contre le démantèlement de la SNCF
Mardi 3 décembre : manifestation des retraités pour la revalorisation de leurs pensions
Jeudi 5 décembre : grève nationale France Travail 
Jeudi 5 décembre : journée de grève appelée par les syndicats de fonctionnaires contre les 3 jours de carence
Mardi 10 décembre : grève intersyndicale de la fonction publique territoriale
Mercredi 11 décembre : Appel FO grève reconductible 3 jours contre les 3 jours de carence des fonctionnaires
Mercredi 11 décembre : les syndicats de cheminots appellent à une grève illimitée, à partir de 19 h, contre le démantèlement du fret.
Jeudi 12 décembre, « journée de convergence pour l’emploi », appelée par la CGT, pour dénoncer les plans de licenciements (Michelin, Auchan…).

Liste certes rébarbative, mais non exhaustive

Toutes ces dates montrent que chez les travailleurs.euses, privé.e.s d’emplois et retraité.e.s, la colère et l’envie d’en découdre se font sentir. Les directions syndicales répondent à notre légitime colère, en nous divisant, par secteur, et en nous faisant faire des journées ponctuelles de grève. Ce n’est pas comme cela que nous allons stopper le rouleau-compresseur !

Toutes ces attaques ont une logique commune : remettre en cause les conquis sociaux et nos salaires directs et indirects, et casser nos droits, au profit du patronat.

Macron et toute sa politique pro-patronale ne tiennent qu’à un fil, ils peuvent tomber, si nous arrêtons le travail en même temps, et si nous ne reprenons le travail qu’à condition d’avoir obtenu satisfaction de nos revendications.

Halte aux journées d’action ou de grève isolées !

Halte aux séries de grèves saute-mouton !

Organisons-nous, préparons-nous à une riposte d’ampleur !

Choisissons nous-même notre date de grève générale reconductible, et préparons-la !

Comment préparer la grève générale dont nous avons besoin ? Réunion publique à l’EDMP jeudi 19 décembre, 19 h 30-21 h 30, 8 impasse Crozatier, métro Reuilly / Ledru-Rollin

Rencontre avec Baptiste Giraud : Réapprendre à faire grève Union Locale CGT du 18ᵉ, lundi 20 janvier 2025, 19 h 30-21 h 30, 42 rue de Clignancourt, métro Château rouge

Nous sommes le « Courant de Lutte Transsyndical et Interprofessionnel, Ne tournons pas la page », qui réunit des militant.e.s syndiqué.e.s de différents horizons et des activistes non syndiqué.e.s. Nous nous sommes rencontré.e.s lors du mouvement des retraites de 2023, sur le constat que l’intersyndicale avait refusé de mener la lutte vers la victoire. Parce que les syndicats sont un outil précieux, nous ne voulons plus laisser les directions de décider de l’avenir des luttes. C’est aux grévistes et aux militant.e.s, syndiqué.e.s ou non, d’en choisir les formes et la direction. Vous êtes en accord avec le contenu de ce tract ? Contactez-nous.

Regroupons nos forces, contactez-nous : netournonspaslapage@gmail.com

Blog Médiapart : https://blogs.mediapart.fr/courant-de-lutte-transsyndical-et-interprofessionnel

Journal de bord de Gaza

Rami Abou Jamous est un journaliste palestinien. Il tient depuis février 2024 son Journal de bord de Gaza sur Orient XXI, pour lequel il a obtenu, en octobre 2024, le prix Bayeux des correspondants de guerre dans la catégorie presse écrite, ainsi que le prix Ouest-France. Jeudi 28 novembre dernier, au Lieu-dit, avait lieu la soirée de lancement de cet ouvrage publié aux éditions Libertalia en présence de Leïla Shahid et l’équipe d’Orient XXI. Aujourd’hui, nous vous diffusons donc un montage réalisé autour des prises de paroles qui s’y sont tenues, accompagné de la lecture de quelques extraits du livre.

” Vivre sous une tente, c’est endurer une chaleur d’enfer pendant la journée, avec des mouches qui pénètrent à l’intérieur et n’arrêtent pas de vous agacer. Et la nuit, c’est l’inverse : il fait froid. Il faut mettre deux ou trois couvertures. C’est se réveiller en ayant mal partout, parce qu’on dort sur un sol déformé. Vivre sous une tente, c’est dépendre de l’aide humanitaire et ne manger que des boîtes de conserve. C’est chercher tous les jours un endroit pour charger nos téléphones et nos lampes rechargeables. Vivre sous une tente c’est faire la queue pour l’eau et la nourriture. Pour faire la cuisine, il faut un four en argile et du bois. Quand on n’a pas de bois, on utilise n’importe quoi. Beaucoup de gens brûlent des cartons ou du plastique. On respire presque toute la journée cette fumée de plastique. On fait la lessive dans les seaux, on porte les mêmes vêtements trois ou quatre jours pour économiser l’eau. Pour les toilettes, on creuse un trou. Vivre sous la tente, c’est surveiller en permanence les insectes, les serpents, les scorpions. C’est une vie d’humiliation.
Mais cette tente est le symbole de la résilience palestinienne. Nous en avons fait un symbole politique, pour dire que nous allons rentrer chez nous.

Parce qu’un jour, tout cela va s’arrêter. “

Extractivisme: Regards croisés sur les violations de droits humains et de la ruée minière mondiale

Du 15 novembre au 1ᵉʳ décembre 2024, se tenait le festival des solidarités (Festisol) en France et dans douze pays d’Afrique (Sénégal, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Mali, Gabon, République démocratique du Congo, Togo, Bénin, Centrafrique, Guinée et Niger). Dans le cadre de ce festival, le 23 novembre 2024, le centre international des cultures populaires accueillait la conférence “Regards croisés sur les violations de droits humains en contexte de ruée minière mondiale” organisée par SystExt (Systèmes Extractifs et Environnements), en partenariat avec le CICP.

Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute des interventions de : Aurore STÉPHANT, ingénieure géologue minier, spécialisée dans les risques associés aux filières minérales, membre de l’Association SystExt. Et de Georgine KENGNE DJEUTANE, économiste, coordinatrice senior, spécialisée en droit des femmes dans les industries extractives à WoMin African Alliance

Alors que les entreprises minières s’engagent de plus en plus à respecter les droits fondamentaux et à mettre en œuvre les “bonnes” et “meilleures” pratiques associées, ces violations se multiplient à l’international.

De plus, l’intérêt récent pour les filières minérales que suscitent les scénarios de “transition” énergétique fait craindre une aggravation de ces situations inacceptables. D’où l’importance des témoignages des personnes affectées et de documenter les réelles implications de nos modes de production.

La surincarcération, une réponse sécuritaire

Nous avons invité L’OIP (l’Observatoire International des Prisons) pour parler du durcissement constant des politiques pénales, que les gouvernements successifs accentuent, conduisent déjà à des niveaux de surpopulation carcérale sans précédent : plus de 127% d’occupation en moyenne dans les prisons françaises ; près de 154% dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérées près de sept personnes détenues sur dix, en attente de jugement ou condamnées à des peines inférieures ou égales à deux ans ; plus de 200% dans au moins dix-sept quartiers de détention. Les conditions de détention sont de plus en plus indignes, avec des personnes détenues qui s’entassent à deux ou trois dans des cellules exiguës, et 3 609 d’entre elles qui dorment sur des matelas de fortune posés à même le sol[1]. L’accès aux soins, aux activités et à l’accompagnement est toujours plus illusoire, aux antipodes de l’objectif de réinsertion fixé par la loi. Les conditions de travail du personnel pénitentiaire sont si dégradées que les vacances de poste sont légion.

La seule réponse face aux désastre des politiques pénales consiste à construire de nouvelles prisons, cette politique immobilière n’a fait que permettre d’incarcérer toujours plus. Chaque mois la Franc explose son record de taux d’incarcération. Entre 1990 et 2024, le nombre de places de prison a augmenté de 25 152, et celui des personnes détenues de 30 477. Les prisons françaises enferment déjà près de 4 000 personnes de plus que le nombre de places prévu à l’horizon 2027. En phagocytant le budget de l’administration pénitentiaire au détriment de la rénovation des prisons déjà existantes, du développement des dispositifs d’insertion et de l’accompagnement des personnes détenues, cette politique est en outre largement contre-productive. Le nombre de prisonniers pour 100 000 habitants et la durée de détention moyenne ont doublé en quarante ans – sans rapport avec les courbes de la délinquance. Que toujours plus de comportements sont passibles d’emprisonnement et que les peines encourues ne cessent de s’alourdir. Et malgré les faits l’opinion publique, matraquée par les mensonges médiatiques est amenée à penser que la justice comme trop laxiste, au diapason de la plupart des professionnels du secteur. Il vous appartient d’œuvrer à faire connaître ces tendances. Le gouvernement parle à la place des français « les Français demandent » alors qu’ils reflètent surtout les fantasmes d’une partie de la classe politique. « Les Français demandent […] à ce que les peines soient réellement exécutées », dites-vous, suggérant que ce n’est pas le cas alors que 95% des peines de prison ferme sont mises à exécution, d’après le ministre de la Justice. La loi pose au contraire l’aménagement des fins de peines comme un principe, destiné à faciliter la difficile transition entre détention et liberté, pour le plus grand bénéfice de la société. deux tiers des personnes détenues condamnées sortent de prison sans y avoir accédé.

Deux mutineries quasi simultanées, le 28 septembre 2024, ont rappelé l’ampleur des tensions qui s’accumulent dans les prisons françaises, toujours plus surpeuplées.
À la maison d’arrêt de Nîmes, une centaine de prisonniers ont refusé de regagner leurs cellules pendant plus de quatre heures, le 28 septembre, pour dénoncer des conditions de détention inhumaines. Cette prison est par ailleurs infestée de rongeurs et de punaises de lit : 267% d’occupation au quartier hommes, où des matelas au sol ont été installés dans presque toutes les cellules. Le même jour, une mutinerie éclatait au quartier centre de détention de Majicavo (Mayotte), où la surpopulation, chronique, atteint là aussi 267%.

Mobilisation pour le FRET/ Manifestation contre les violences sexistes et sexuelles

Les fédérations CGT Cheminots, Unsa Ferroviaire, SUD Rail et CFDT Cheminots s’opposent aux projets en cours, considérés comme une privatisation rampante du groupe, suite à la contre-réforme du ferroviaire de 2018. Ils demandent l’arrêt de la scission de Fret SNCF qui doit intervenir à partir du 1ᵉʳ janvier 2025 avec la création de deux entreprises, Hexafret dédié au transport de marchandise et Technis pour la maintenance des locomotives, avec une réduction de 10 % des effectifs à la clé. Vous entendrez donc dans une première partie d’émission les prises de paroles de l’assemblée générale qui se tenait gare du Nord le 21 novembre dernier et un entretien réalisé avec un agent commercial de la ligne b.

Dans une deuxième parties d’émission, nous vous diffuserons les différents reportages réalisés lors de la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles qui s’est déroulée à Paris le 23 novembre dernier.

UKRAINE: à la croisée des chemins

L’Ukraine, qui comptait 50 millions d’habitants à la fin du XXe siècle, n’en comptait qu’un peu plus d’une trentaine à la fin de l’année 2023. Depuis l’invasion à grande échelle des forces armées de Vladimir Poutine en février 2022, 6,4 millions de personnes se sont réfugiées à l’étranger et 4 millions d’entre elles sont déplacées : un exode supérieur en nombre à celui de mai-juin 1940 en France.

Depuis cette date, des dizaines de millions d’obus, (dont 3 à 5 millions d’origine nord-coréenne), 13 000 drones (dont plus de 2000 Shahed), 10 000 missiles (dont 1600 venus de Corée du Nord) et plus de 30 000 bombes planantes guidées (qui peuvent peser jusqu’à trois tonnes), ont été envoyés sur le territoire ukrainien,
sans parler des bombes au phosphore et des bombes thermobariques.

La vie de millions d’Ukrainiens a été dévastée jour après jour, nuit après nuit par cette guerre industrielle, totale et à caractère génocidaire menée contre cette population, sa culture, son histoire et qui lutte une fois encore pour sa survie. À l’automne 2024, les victimes civiles et militaires des deux bords atteignaient le nombre d’UN MILLION.

Dans le contexte de la guerre en Ukraine, l’actualité des luttes reçoit aujourd’hui Jean-Marc Royer qui, dans ses carnets de guerre, raconte et analyse, de par ses voyages fréquents en Ukraine, l’invasion à grande échelle de 2022, et ses conséquences en Europe. Nous avons abordé les récents évènements sur le terrain (bombardements russes et reculs de l’armée ukrainienne dans l’est) les manquements de l’aide occidentale et la faillite intellectuelle de la gauche européenne.

UN ÉTAT DES LIEUX DU CHÔMAGE EN FRANCE – situation fin 2024

dessin issu du site https://lepoing.net/

Aujourd’hui, nous recevons Victoire de la CGT chômeur pour faire un état des lieux du chômage en France. La France compte 9 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté. Toutes ces personnes ne sont pas chômeuses puisque 3 millions sont comptabilisées comme n’ayant pas travaillé le mois écoulé. Il faut rajouter 3 millions de précaires, 1,3 million d’allocataires du RSA et 2 millions dans le « halo » du chômage. Ça fait beaucoup ! En sachant que les entreprises continuent de fermer et se délocalisent, ce qui va encore augmenter les sans-emplois.

Pendant ce temps, les patrons se frottent les mains puisque « l’armée de réserve » des demandeurs d’emploi sera moins regardante sur ses conditions de travail et de rémunération. L’État de son côté, en digne souteneur du patronat, continue, réforme après réforme, de réduire, de temps d’indemnisation, leur montant et rend plus difficile le fait d’y avoir accès. Il exonère toujours plus les patrons qui devraient verser dans les caisses la part du salaire socialisée sous prétexte qu’il faudrait aider les créateurs d’emplois qui n’en créent pas des masses.

Il propose de travailler toujours plus pour gagner toujours moins ; plutôt que l’inverse ! Il stigmatise, à longueur des médias, les fainéants qui se gobergent au frais du pauvre travailleurs qui se lèvent tôt, cherchant à opposer les exploités les uns contre les autres.

Pour chercher de l’argent, l’État propose d’aller le chercher dans les poches déjà bien vides des pauvres, qu’ils soient chômeurs, retraités ou travailleurs, plutôt que dans celles des actionnaires, des hauts revenus, des profits…

MONOPRIX : les conséquences des licenciements – 2024

Ou en sommes nous dans l’univers impitoyable de la grande distribution ? Les grandes manœuvres se poursuivent, a grands coups de rachat et de dépeçage. Le groupe Casino n’y échappe pas.

Le 27 mars 2024, la dette de l’entreprise est revue de manière très significative et ses actionnaires vont être massivement dilués par l’apport de capital des repreneurs, les milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière adossés au fonds d’investissement Attestor. Casino comptait fin 2022 200 000 salariés dans le monde dont 50 000 personnes en France.

44 168 collaborateurs, après cession de ses activités hors de France. Une fois que ses hypermarchés et supermarchés auront été cédés à ses concurrents Intermarché, Auchan et Carrefour, l’effectif du distributeur tombera à 28 212 salarié-e-s fin 2023.

(Monoprix et Franprix) qui fond partie, entre autres du groupe Casino, basés respectivement à Clichy et Vitry-sur-Seine, en région parisienne, vont également être touchés. Selon le groupe, 750 postes seront supprimé en Île-de-France.

Dans l’émission de ce jour, pour parler de la situation à Monoprix, nous recevons en plateau : Soumaya, Lamia et Alain, salarié-e-s et syndicaliste au collectif CGT Monoprix. Nous reviendrons notamment sur la mise en place du “plan de sauvegarde de l’emploi” (PSE), autrement dit des licenciements.

Quelles pratiques et quelle vision de l’alimentation dans nos luttes ?

Dans cette émission, nous allons vous faire entendre des récits et des échanges qui se sont tenus lors d’une rencontre le 26 octobre dernier à Montreuil dans le cadre de la fête de soutien a la cantine des Pyrénées, et dont l’intention visait à interroger les pratiques et la vision de l’alimentation dans les luttes, du point de vue des collectifs et des associations ayant à voir avec l’alimentation, telles les cantines populaires, les collectifs de maraudes sociales, les collectifs pratiquant la récup’, les groupes organisés autour d’espaces de maraîchage, et ainsi de suite.

Page Facebook de la cantine des Pyrénées
Site de l’association Robin des rues
Site de la ressourcerie du Poulpe
Instagram du collectif de Tapages
Site de la Parole errante où a lieu la cantine de la brigade de solidarité populaire Montreuil-Bagnolet
Site des Bons petits légumes
Page Facebook de Léz’art dans les murs
Un communiqué datant de mai 2024 pour le maintien de la cantine du foyer Branly

Lien vers le film “Ici, maintenant. Itinéraires de solidarité” de Vincent Sabot et Hedi Zennaf.
De quoi ça parle ?
Italie, printemps 2020. Spontanément, des « Brigades de Solidarité » se mettent en branle pour lutter contre la mise à l’écart des plus précaires en pleine crise sanitaire mondiale. Très vite, l’idée et les actions concrètes qui en découlent s’étendent dans le reste de l’Europe.

Caméra à l’épaule, le réalisateur et ses compagnons stéphanois embarquent à bord d’une camionnette pour un voyage à la rencontre de toutes celles et tous ceux qui tentent de créer un autre monde que celui qu’on cherche à leur imposer. En Suisse, en Belgique et aux quatre coins de France, voici l’itinéraire de ces solidarités.

UNE VIOLENCE ÉMINEMMENT CONTEMPORAINE

Nous rediffusons une émission de l’actualité des luttes de 2010 ou Jean-Pierre Garnier ; sociologue, urbaniste, présentait son dernier ouvrage : Une violence éminemment contemporaine. Déjà 14 ans et pourtant le travail d’analyse de Jean-Pierre Garnier reste d’une grande actualité.

Essais sur la ville, la petite-bourgeoisie intellectuelle et l’effacement des classes populaires

Synthèse de quarante ans d’observation des réalités urbaines et d’analyse critique des discours dont elles font l’objet, ce recueil montre comment la gestion politique des villes nourrit les appétits économiques de la bourgeoisie désormais « mondialisée » et les aspirations culturelles des néo-petits bourgeois.

D’un côté, des espaces « requalifiés » réservés aux gens de qualité, et de l’autre des couches populaires reléguées à la périphérie.
« Violences urbaines », « crise du logement », « relégation » et « gentrification » sont autant de symptômes dont le « traitement », de plus en plus sécuritaire, est voué à l’échec.

Du moins tant qu’on se refusera à reconnaître la nature du conflit fondamental qui oppose les citadins ordinaires à ceux pour qui l’espace urbain est une source de profit, sinon de valorisation de leur capital culturel par la colonisation des quartiers populaires bien situés. Et tant qu’on voudra donner l’illusion qu’on peut réconcilier par magie les contraires au moyen d’arguties et d’innovations ­langagières, violence symbolique ne faisant que redoubler celle, bien réelle, qui s’exerce sur les dépossédés du droit à la ville, plus nombreux que jamais.

UNE VIOLENCE ÉMINEMMENT CONTEMPORAINE est parue en mars 2010 aux éditions AGONE dans la série contre-feux

HOPITAL BEAUJON / LA POSTE /L’UNEDIC / FRET SNCF

Pour débuter, nous nous rendons à l’hôpital Beaujon. Car, depuis le 14 octobre 2024, une grande partie du personnel est en gréve. Le 13 novembre, une nouvelle assemblée générale se tenait dans le hall de l’hôpital avec pour objectif de remettre un cahier de revendications à la direction de l’hôpital. Et nous vous proposons, l’écoute du reportage réalisé ce 13 novembre.

Le 12 novembre devait avoir lieu le procès de 5 postières et postiers mis en cause dans l’occupation du siège de La Poste il y a 10 ans. Une date de procès et un rassemblement plus tard, la date du passage des 5 postiers et postières au Tribunal de Paris a finalement été reportée au 12 juin 2025.

Un report qui faisait partie des revendications des postiers pour permettre d’organiser la défense face à un dossier de 900 pages de procédures qui cherche à s’attaquer au droit de grève dans l’entreprise. Dans ce contexte et dans cette seconde partie d’émission, nous allons entendre un entretien avec Gaël Quirante, syndicaliste à SUD PTT 92, lui-même attaqué dans ce procès.

Dans la suite de cette émission, nous revenons sur l’assurance chômage. Le 8 novembre 2024, plusieurs centaines de manifestants se sont réunis devant l’Unedic à Paris. Ghislain Gauthier, secrétaire général de la CGT spectacle, donne quelques raisons qui expliquent ce rassemblement.

Nous terminons, par l’appel a la gréve à la SNCF de ce jeudi 21 novembre 2024, nous vous diffusons la prise de parole de la fédération SUD-Rail aux 1 ère rencontre de l’Alliance Écologique et Sociale, qui a eu lieu le week-end dernier.

Manifestation contre la tenue du Gala Israël is Forever

Le 13 novembre dernier a eu lieu, à Paris, un gala organisé par l’association Israël Is Forever, avec comme objectif la « mobilisation des forces francophones sionistes au service de la puissance et de l’histoire d’Israël ».

Nili Kupfer-Naouri, présidente de l’association Israël Is Forever, organisatrice du gala, est une avocate ayant les nationalités française et israélienne qui tient publiquement des propos qui s’apparentent à de l’apologie de crimes de guerre. Parmi ses nombreuses déclarations, citons : « Il n’y a pas de population civile innocente à Gaza » ou : « Qu’il ne reste plus rien de Gaza et qu’on [peut] y installer une grande hityashvut, une grande réimplantation juive ». À l’origine, l’invité vedette de ce gala devait être Bezalel Smotrich, le ministre israélien des Finances et le ministre exerçant la tutelle sur la Cisjordanie occupée. Habitant dans une colonie et se revendiquant lui-même « fasciste », Smotrich incarne la figure du sionisme religieux le plus fanatique. Depuis son entrée au gouvernement le 29 décembre 2022, le nombre de colonies et les hectares de terres confisqués par Israël ont augmenté dans des proportions jamais vues depuis les accords d’Oslo.

Face à la complicité de l’état quant à la tenue de cet événement, une manifestation était appelée au départ de la gare Saint-Lazare. Nous vous diffusons aujourd’hui un montage réalisé à partir des prises de paroles enregistrées lors de cette mobilisation. Nous terminerons l’émission avec un court montage réalisé sur la tenue du match France Israël du lendemain.

Présentation des enjeux de la lutte contre la ligne ferroviaire Lyon-Turin

Dans cette émission, nous vous diffuserons des enregistrements issus d’un podcast réalisés par Cruel Tunnel, édité à l’occasion d’une diffusion sur Fréquence Paris Plurielle pour une adaptation au format format 1H, et qui a pour sujet la lutte contre le projet de tunnel ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin. Une lutte appelée aussi NoTAV — TAV pour Treno Alta Velocità. Ce projet est ancien. Il a été élaboré dans les années 80 pour anticiper une augmentation du trafic de marchandises entre la France et l’Italie — sans que le trafic n’ait pour autant augmenté. En 1991, le collectif Habitat, composé d’écologistes, de scientifiques et de professeurs d’université, avait tenu sa première réunion publique en opposition au projet. Mais c’est également de l’autre côté de la frontière, en Italie, que la lutte a été menée depuis les années 90 également. Avant de trouver un renouvellement militants à la fin des années 2010, et alors même que l’argument du désengorgement du fret ferroviaire était avancé par les promoteurs pour légitimer la ligne à grande vitesse.
Plus matériellement parlant, cette ligne doit percer les massifs de la Chartreuse, de Belledonne et du Mont Cenis pour sur moins de 260 km de tunnels. Il est question également de ponts, de réouverture et d’extension de carrière, de déblais, de pollutions, de bétonisation des terres agricoles, de destruction des espaces naturels et d’un site archéologique, comme une tarissement de sources d’eau. Est contesté par ailleurs les pratiques mafieuses et anti-démocratiques, comme l’intérêt économique d’un tel chantier, et ce alors qu’existe déjà une ligne ferroviaire via le tunnel du Fréjus. Dernièrement, ce sont des travaux de reconnaissance qui ont démarré en Maurienne (France) et dans le Val de Suse (Italie).

Vous trouverez à cette adresse les différents épisodes réalisés par Cruel Tunnel dans leur intégralité : https://audioblog.arteradio.com/blog/235022/cruel-tunnel-une-emission-sur-la-lutte-no-tav-contre-la-ligne-lyon-turin-enregistree-en-public

Lien vers le collectif contre le Lyon-Turin : https://cclt38.wixsite.com/cclt/about
Lien vers l’association Vivre & agir en Maurienne : https://vamaurienne.ovh/2-lyon-turin/le-projet/
Lien vers le site Stop au Lyon-Turin : https://stopaulyonturin.fr/

DES MÉDIAS INDÉPENDANTS A L’ÉCOUTE DES LUTTES

LA CHAPELLE – RUE Danielle Casanova – Photo des années 1990 !

Maintenir et Créer des espaces d’information, de rencontre, d’organisation. Pour commencer cette émission, nous allons faire un point sur la pérennité des radios libres. En effet

Dans un premier temps, nous avons appris que le gouvernement par l’intermédiaire de sa ministre reconduite Rachida Dati prévoyait d’amputer de 29 % les aides au Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER) qui permet aux radios associatives de garder la tête hors de l’eau. Cette annonce retoquée risquait de détruire une expérience riche de plus de quarante ans. Mais ne nous réjouissons pas trop vite

En 1980, le gouvernement légalise l’existence des radios. Créé en 1982, le FSER permet à environ sept cent cinquante radios associatives locales réparties sur l’ensemble du territoire, y compris dans les zones rurales, de montagne, urbaines et périurbaines, de donner un espace d’expression aux différents courants socioculturels. Nos radios fonctionnent sur un modèle à but non lucratif. Elles soutiennent les artistes locaux, encouragent le développement des initiatives territoriales. Par cette décision inique, le gouvernement voulait éliminer des centaines de radios libres qui déjà peine à survivre sans publicité.

Depuis plus de trente ans, FPP avec ses 80 émissions originales, ses centaines d’animateurs et animatrices, ses nombreux invités, déploie ses programmes 24/24 sur les ondes du 106.3 FM pour porter la voix des sans voix, celle des grévistes, des manifestants, des enfermés, contre l’exploitation, le racisme, pour l’égalité et la liberté de choix sexuel. FPP est une radio des luttes dans la pluralité de ses expressions, culturelle, politique et communautaire.
 

Les gouvernements, mandature après mandature, ont déjà réduit les aides publiques du secteur associatif indépendant. Les subventions sont conditionnées à des appels à projet qui sont autant de moyens de domestiquer nos activités. Depuis notre création, nous avons vu nos moyens financiers fondrent et notre activité sans cesse menacée.   
   

Dans un monde où les médias sont assujettis au pouvoir de l’argent débitant à longueur de colonnes, d’images et d’ondes la rengaine du libéralisme, nous continuons de penser que la radio, média populaire et non traçable doit continuer à jouer un rôle dans l’expression de ceux et celles qui ne l’ont pas et dans l’extension des luttes comme elle l’a déjà fait au cours de l’histoire. Hier comme aujourd’hui, conserver des espaces d’expressions critiques, et d’informations indépendantes du pouvoir est essentiel.

Dati, après avoir reculée face aux contestations, a repris au vol une proposition de Philippe Ballard. Le député RN de l’Oise qui a proposé de faire le ménage dans les radios associatives. « Dans ce monde cohabitent des stations tout à fait honorables et nécessitants un soutien, mais aussi d’autres qui peuvent tenir à l’antenne des propos hors du champ républicain. Il serait nécessaire de faire le tri et d’attribuer les subventions sur des critères plus solides » ? A l’en croire seul les médias soumis pourraient bénéficier des mânes des seigneurs aux pouvoirs.

Nous ne nous laisserons pas réduire au silence sans réagir.
Nous souhaitons par ce texte inviter tous les passionnées de radios, animateurs, à se rencontrer pour réfléchir et anticiper une riposte aux attaques qui nous sont faites.

L’actualité des luttes pour FPP

Et si nous doutions encore de la nécessité de multiplier les canaux d’information indépendants des puissances financière nous vous proposons d’écouter le Canard réfractaire hébergé sur YouTube qui revient sur un mensonge énorme, une falsification des faits insupportable, des mots indécents utilisés, nous voulons parler de la médiatisation des heurts provoqués par les hooligans israéliens lors du match de foot Ajax d’Amsterdam / Tel-Aviv à Amsterdam.

Outre les espaces d’information indépendants, il faut également construire des espaces ouverts. C’est ce que propose un collectif Toulousain qui lance une cagnotte pour acquérir un lieu « la Chapelle ». Dans cette partie d’émission, nous entendrons un entretien réalisé avec un membre du collectif la Chapelle, qui nous parlera de l’histoire de cette lutte.

Nous ne pouvons pas finir cette émission sans vous parler de la manifestation qui s’est déroulée à Paris le 10 novembre. Manifestation gigantesque pour revendiquer l’arrêt de la profitation dans les territoires d’outre-mer.

VERS UNE PRIVATISATION DE LA RATP ?

L’ouverture à la concurrence et dans toutes les têtes, croire qu’elle est la solution. Pourtant, durant les JO, on a pu se rendre compte que quand on y met les moyens, le service public fonctionne bien. La privatisation, les travailleurs/euses et les usagers seront les premiers à en subir les conséquences. Les transports sont un bien public, indispensable à tous et à toutes.

La vente à la découpe du réseau de BUS fait la une de la presse. Pour préparer cette mise à la concurrence, la RATP a augmenté l’amplitude de travail des machinistes à 13 h, réduit leurs repos, une manière d’annoncer les conditions de travail futurs peuvent encore se dégrader. Une mise en concurrence entre salariés de différentes entreprises qui entraîne tout le monde vers le bas.

Pour les usagers. L’entretien des bus, leur remplacement en cas d’incident, la superposition de lignes sur les mêmes arrêts, risque de frapper durablement la qualité du transport.

Parmi les trois lots qui sont mis en concurrence, Keolis et Cap Île-de-France ont été sélectionnés. Ainsi, le 12 novembre, en conseil d’administration d’Île-de-France mobilité, les contrats de délégation, on était attribués. Et une augmentation du tarif du pass navigo, qui était de 75,20 euros en 2021 avec une prévision d’augmentation a 92,20 euros à l’horizon 2028.

Ce même 12 novembre, se tenait près du siège d’Île-de-France mobilité, un rassemblement appelé par la CGT-RATP contre le démantèlement du réseau bus RATP et l’ouverture d’un débat publique sur la politique des transports en Île-de-France.

Dans l’émission de ce jour, nous entendrons, outre quelques prises de parole, les entretiens que nous avons réalisés avec quelques machinistes de différents dépôts bus en Île-de-France et un cheminot présent lors de ce rassemblement à Saint-Ouen.

AISDPK: le colonialisme français en Kanaky

Le 19 octobre, se sont déroulées deux tables rondes sur l’actualité du colonialisme français, au Centre International des cultures populaires et organisé par Association information et soutien aux droits du peuple Kanak. Aujourd’hui, nous vous diffusons le montage de la première, qui concernait la situation en Kanaky avec Daniel Wéa, président du Mouvement des Kanaks en France ; Isabelle Leblic, anthropologue et coprésidente de l’Association Information et soutien aux droits du peuple kanak (AISDPK) ; Nathalie Tehio, présidente de la Ligue des droits de l’Homme, Benoit Trépied anthropologue spécialiste du droit Kanack Animateur : Mehdi Lallaoui, coprésident de l’AISDPK.

En effet, depuis décembre 2021, le gouvernement Macron a choisi son camp en prenant parti ouvertement pour les loyalistes. Il a préparé et présenté la loi constitutionnelle envisageant d’élargir le corps électoral en Nouvelle-Calédonie pour minoriser les Kanak sur leur territoire. Les indépendantistes ont d’abord commencé par se mobiliser pacifiquement depuis le mois d’octobre 2023 avec la création de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain). Le vote de cette loi le 13 mai 2024 et la perspective de la réunion du congrès à Versailles fin juin 2024 ont mis le feu aux poudres. Macron en avait allumé la mèche.

Le pays est en révolte et les milices loyalistes marchent aux côtés des forces de l’ordre de l’État français pour réprimer et assassiner les militants indépendantistes, au premier rang desquels se trouvent les Kanak, peuple colonisé.

Depuis le 12 mai, l’État français mène une politique de criminalisation de l’action politique kanak. Il y a une moins une dizaine de personnes décédées, 1 260 gardes à vue, 210 déferrements, 93 incarcérations, plus de 340 interpellations en justice, et plus de 260 mesures de travail alternatif. Et les interpellations continuent.

Onze responsables de la CCAT ont été arrêtés et incarcérés. Sept d’entre eux, 2 femmes et 5 hommes, viennent de passer devant la justice calédonienne et ont été immédiatement déportés vers les prisons françaises. Cette déportation est contraire aux droits démocratiques garantis par la convention européenne des droits de l’Homme.
Afin de les isoler, l’État français a dispersé ces sept militants aux quatre coins de la France, à 17 000 kilomètres de leur famille :
– Mulhouse pour M. Christian TEIN
– Dijon pour Mme Brenda WANABO IPEZE
– Bourges pour M. Guillaume VAMA
– Blois pour M. Steeve UNË
– Nevers pour M. Yewa WAETHEANE
– Villefranche-sur-Saône pour M. Dimitri QENEGEI
– Riom pour Mme Frédérique MULIAVA


Mais qu’en est-il des loyalistes assassins des militants kanak à proximité des barrages? Pas de déportation vers les prisons françaises en tout cas… si jamais incarcération il y eut en Nouvelle-Calédonie.

Comment garantir la pérennité des lieux d’entraide et de solidarité dans le quartier de Belleville ?

Nous vous diffusons dans cette émission un débat qui se tenait dans le cadre d’un atelier animé par La Perm’Belleville et La Cantine des Pyrénées, le samedi 26 octobre dernier à la Parole Errante. Ce débat portait sur la pérennité des lieux d’entraide et de solidarité à Belleville, et donnait à entendre plus particulièrement des “discussions et récits de lieux et de luttes pour garder de l’autonomie face aux institutions, aux associations mastodontes et à la marchandisation”.

Palestine Liban un destin commun

Le 6 novembre 2024 s’est tenue à la parole errante à Montreuil, une réunion publique, dans le contexte de la guerre sans fin mené par l’armée israélienne à Gaza et l’ouverture d’un nouveau front au Liban, les collectifs Urgence Palestine 20, Samidoun et la Campagne unitaire pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, était à l’initiative de cette rencontre.

Y fut abordée la dimension géopolitique actuelle, la tentative d’invasion du Liban, les forces en présence, l’histoire des résistances palestiniennes et libanaises, ainsi que le rôle central des prisons dans l’oppression coloniale israélienne.

Avec les interventions de : Soha BECHARA : résistante communiste libanaise, Salah HAMMOURI, avocat franco-palestinien, ainsi qu’une militante de la Campagne unitaire pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah.

Dans l’émission de ce jour, Nous vous donnons à entendre le montage d’une grande partie des interventions.

Du Cameroun à la “Dynamique Unitaire Panafricaine”

Dans cette émission du vendredi 8 novembre 2024, nous avons reçu Augusta Epanya.  Cette militante Franco-Camerounaise est investie depuis plusieurs décennies au sein de l’UPC (Union des Populations du Cameroun), organisation qui lutte contre la politique impérialiste du président Paul Biya.  Elle est également pleinement investie au sein de Dynamique Unitaire Panafricaine, qui lutte pour la souveraineté et l’unité politique du continent, afin de répondre aux aspirations des peuples africains. 

Lors de cette émission, nous avons pu évoquer la lutte contre le régime de Paul Biya, le rôle oppresseur de la France vis-à-vis de ses anciennes colonies, ou encore la nécessité d’une alternative révolutionnaire et anti-impérialiste pour créer des sociétés au service des peuples. 

C’est d’ailleurs avec cette organisation qu’elle s’est rendue au Sénégal du 24 au 28 octobre dernier dans le cadre de la Plateforme Mondiale Anti-Impérialiste, ou des organisations anti-impérialistes du monde entier se sont réunies pour créer une dynamique commune.