Sainte Soline, 1 an après : le témoignage de Serge

Il y a un an, les 25 et 26 mars 2023, se tenait dans les Deux-Sèvres, une Mobilisation Internationale pour la défense de l’eau et contre les mégabassines intitulée : Pas une bassine de plus !

« Les bassines sont des ouvrages de stockage d’eau pour l’irrigation. Ce sont des cratères de plusieurs dizaines d’hectares en moyenne, recouverts de bâches plastiques noires retenues par des digues de 10 m de hauteur en moyenne. Elles ne sont PAS remplies avec l’eau de pluie ni de l’eau de ruissellement ! Les bassines sont alimentées par des pompes qui vont chercher l’eau de bonne qualité dans les sols, les NAPPES PHRÉATIQUES. Face aux pénuries d’eau en été, la solution trouvée par les agro-industriels et le gouvernement est de construire des bassines pour pomper de l’eau en hiver et la stocker. Une minorité d’exploitations (environ 5%) a le privilège d’être connectée à la bassine et de bénéficier de cette eau pour irriguer les cultures l’été, alors que le reste du territoire subit le manque d’eau et doit s’adapter aux restrictions préfectorales. Autour d’une série de nouvelles bassines projetées dans les Deux-Sèvres,la mobilisation de Sainte-Soline, c’est à l’ensemble du pays et bien au-delà que se sont vus révélés les enjeux de l’accaparement de l’eau par une minorité d’irrigants, en pleine sécheresse systémique.

Le samedi 26 mars, une manifestation se dirige vers Sainte-Soline ou se construit une bassine de rétention d’eau. Face aux manifestants c’est un dispositif de maintien de l’ordre disproportionné : pas moins de 7 hélicoptère et plus de 1700 FDO, un dispositif dont le coût est estimé à plus d’un million d’euros. 200 blessés dont plusieurs grièvement, deux personnes entre la vie et la mort et le ministre de l’Intérieur qui demande la dissolution du collectif les soulèvement de la terre.

Grièvement blessé à la tête lors de la manifestation de Sainte-Soline, Serge attendra pendant 1h20 l’arrivée des secours bloqués par les forces de l’ordre. Après deux mois de coma, il se réveille enfin. Aujourd’hui encore les médecins ne connaissent pas l’étendue de ses séquelles. C’est la première fois qu’il prend publiquement la parole dans une co-production de Reporterre et OFF investigation.

Dans cette émission, nous vous diffusons son interview en intégralité. Pour l’accompagner, nous diffusons en amont un reportage réalisé lors de la mobilisation du 26 mars 2023, et un interview de la mère de Serge réalisé le mois suivant dans notre émission.

Restructuration chez Casino / Bourse du travail à défendre

Le groupe Casino ou Casino Guichard-Perrachon est une entreprise française de grande distribution, fondée le 2 août 1898 Le groupe Casino ou Casino Guichard-Perrachon est une entreprise française de grande distribution, fondée le 2 août 1898

Outre les magasins Casino, le groupe Casino exploite les magasins : monoprix, Franprix, vival, spar, sherpa,Naturalia, leader price et la plate-forme en ligne Cdiscount. En 1997, le groupe Casino passe sous la direction de Jean-Charles Naouri. Le siège de Casino est situé à Saint-Etienne.

Sous la direction de Jean-Charles Naouri, PDG du groupe Casino, connaît une situation catastrophique liée à une dette très élevée de 6 milliards d’euros. Cet état de fait ne peut être imputé qu’au PDG qui a mis en place la stratégie économique et financière qui a conduit l’entreprise à des résultats déficitaires ces dernières années.

Pour renflouer les caisses afin de diminuer la dette, deux principaux et potentiels repreneurs, le milliardaire Daniel Kretinsky et 3F (composé du trio Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Alexandre Zouari qui est l’actuel dirigeant du groupe TERACT) ont fait des propositions. La proposition de 3 F de 450 millions d’euros en montant converti en fonds propres n’apporte pas plus de garanties.

Pour parler de la situation dans le groupe Casino, nous recevons dans l’émission de ce jour en direct : Dominique, Adama et Alain, tous les trois salarié-e-s et syndicalistes à Monoprix.

En fin d’émission, nous serons avec un syndicaliste, qui nous parle du projet de la mairie d’Aubervilliers qui annonce vouloir fermer la Bourse du travail et des mobilisations à venir. Les organisations syndicales invitent tou-tes celles et ceux qui souhaitent contribuer à la mobilisation pour défendre la Bourse du travail : mardi 7 novembre 2023 à 18 h, lancement du comité de défense de la Bourse du travail d’Aubervilliers, 1 rue des 21 Appelés 93300 Aubervilliers.

Jeudi 9 novembre 2023 à 18 h, rassemblement Place de la Mairie d’Aubervilliers à l’occasion du Conseil municipal

Surveillance et répression d’État à l’ère numérique

Cette émission du mercredi 18 octobre 2023 sera toute entière consacrée au contrôle, à la répression et à la surveillance d’état. A la surveillance d’État numérique, technologique dirons-nous. Dans ce cadre-là, vous pourrez entendre des interventions choisies ayant pris place dans une réunion publique organisée par la Quadrature du net et traitant de la criminalisation du chiffrement à l’œuvre dans l’affaire du « 8 décembre ». Laquelle y “transforme les pratiques numériques des inculpé·es en « preuves » d’une « clandestinité »”, qui trahirait selon les renseignements l’existence d’un projet terroriste. Puis en seconde partie d’émission, c’est de plateformes, d’opérateurs et de navigateurs internet dont il sera question, l’État français cherchant à contrôler et à censurer la toile. Nous terminerons enfin par deux brèves d’actualité se focalisant là aussi sur les moyens de surveillance de l’État français, à travers l’enquête des Predator files¹ d’une part, et à travers l’espionnage de manifestants pendant et après le mouvement des gilets jaunes² d’autre part.

¹ Lien vers des articles d’Amnesty international accès libre) et de Médiapart (sur abonnement) concernant l’enquête Predator files. L’enquête a été réalisée par le réseau d’investigation journalistique European Investigative Collaborations, en collaboration avec les experts du Security Lab d’Amnesty International.
² Interview de Vincent Nouzille, auteur du livre “Le côté obscur de la force – Enquête sur les dérives du ministère de l’Intérieur et de sa police”, par Ariane Gressiel, en date du 9 octobre, sur France inter.

Lien vers l’article de la Quadrature du net sur le droit au chiffrement et à la vie privée, en cause lors du procès du « 8 décembre ». Ledit procès se tiendra du 3 au 27 octobre 2023.

L’affaire du 8 décembre :
“L’affaire du 8 décembre 2020 est une opération antiterroriste commanditée par le Ministère de l’Intérieur contre des militant·es désigné·es par ce dernier comme des « activistes d’ultragauche » et mis·es en examen pour « association de malfaiteurs terroristes ».
La DGSI, accompagnée d’unités de polices militarisées (GAO, RAID), a procédé à l’arrestation de neufs personnes – que nous réunissons sous la bannière « libertaires » – dont les engagements politiques étaient divers et dans des régions différentes: soutien aux familles réfugié·es, projets d’autonomie et de lieux collectifs à la campagne, soutien aux victimes de meurtres d’État, squat d’activités politiques et contre-culturelles, écologie et défense de la cause animale, implication dans des Zones A Défendre, activisme dans la scène punk, féminisme, etc.
Ces neuf personnes ne se connaissent pas toutes. Certaines ne s’étaient côtoyées qu’une fois dans leur vie (pendant le confinement). Mais toutes avaient comme point commun une personne, Libre-Flot, ciblée par la DGSI depuis son retour du Rojava en 2018 où il avait participé à la lutte contre DAESH. […]” Lire la suite sur le blog des comités du 8/12

Solidaires RATP antifasciste/ Grève au Technicentre de Châtillon

Le 23 juin 2023, Solidaires RATP appelait à un rassemblement antifasciste devant la maison de la RATP contre des faits de racisme et de sexismes avérés au sein de l’entreprise. En effet, “SOLIDAIRES RATP accompagne des victimes de racisme et de harcèlement après avoir dénoncé les faits. Malgré les alertes, la Direction protège les agresseurs. Sur un établissement des collègues subissent un racisme décomplexé : « il te manque plus que ta ceinture de banane » , « la France ne peut pas accueillir tous les immigrés » , « les femmes voilées c’est inacceptable en France », etc… Sur un autre établissement, une collègue se plaint de sexisme et de racisme, la Direction conclut à une affaire de personnes. Pourtant, quelques temps après, fleurissent des tags « Fuck Arabe » ou « Portugal, rasa de merda = sclavi ». ” Nous nous sommes donc rendus sur place afin de réaliser un reportage que nous vous diffusons en première partie d’émission.

Dans une deuxième partie d’émission nous reviendrons sur la gréve sauvage (c’est-à-dire sans déclaration 48h à l’avance (DII)) qui s’est déclenchée dans la nuit du 19 au 20 juin, au technicentre SNCF de Châtillon. Votée en assemblée dans la soirée, cette grève était une réponse cinglante aux sanctions lourdes que la direction voulait infliger à l’un des travailleurs suite à sa mobilisation contre la réforme des retraites. Nous vous diffusons donc l’interview que nous avons réalisé avec Rachid ( le gréviste concerné) à l’issue de leur mobilisation, le 24 juin 2023 .

Réforme des retraites/ Education nationale à Gennevilliers

Dans cette émission nous vous diffusons plusieurs reportages réalisés la semaine dernière. Tout d’abord, vous pourrez entendre un montage réalisé avec des prises de parole et interviews réalisés lors de l’appel à la mobilisation contre la réforme des retraites du 11 mai 2023 devant l’ Hôtel de Ville de Paris.

Ensuite, nous vous diffuserons le reportage réalisé autour de la mobilisation contre la fermeture de classe qui avait lieu le 11 mai 2023 devant l’ Hôtel de ville de Gennevilliers.

Pour finir, vous pourrez entendre deux interviews réalisés eux le 9 mai 2023 autour de la question de la répression du mouvement social à l’occasion d’un rassemblement en solidarité à deux syndicalistes de la CGT infocom qui ont été convoqués au commissariat du 3è arrondissement, après une action syndicale : traverser Paris avec des banderoles sur un camion de location. Ils ont été convoqué pour manifestation illégale et cela montre un durcissement de la répression du mouvement social à l’image des casserolades. Toute divergences par rapport à la parole présidentielles est considéré comme illégale.

Après le 1er mai, quelle suite au mouvement contre là reforme des retraites ?

Le 1er mai 2023, comme chaque année, à rassembler à travers le pays un grand nombre de manifestantes et manifestants et cette année avec un cran au-dessus avec la réforme des retraites. pendant ce temps l’inter-syndicale, appelle à une nouvelle d’action le 6 juin. Quelle suite au mouvement contre là reforme des retraites ?

Dans le direct de ce jour, nous tentons de répondre à cette question. Nous commençons l’émission avec le reportage réalisé le 1er mai à paris et nous entendrons une militante CGT qui parle du stade de France. Suivie d’une interview avec une personne d’attac pour parler des casserolades et de la loi travail. Ça s’attarde aussi sur la répression et les libertés.

Dans la suite de l’émission, nous reviendrons avec Nathalie, salariée du SIVOM sur la gréve qui a débuté 30 mars et a pris fin il y a quelques jours. Le SIVOM, collecte et traite des déchets ménagers, assure la collecte et du traitement des encombrants, du nettoiement des voies et des espaces publics, des déchets verts, du déneigement, repartie dans le 77,91 et 94.

Les millions de manifestant.e.s du 1er mai, dont des milliers de jeunes, ont montré que la réforme des retraites de Macron reste très largement rejetée et que la colère contre sa politique n’est pas près de se calmer.

Le gouvernement souhaite tourner la page, mais pas un de leurs déplacements n’est à l’abri du son des casseroles et des huées des opposant.e.s à la réforme. Après plus de 3 mois de mobilisation, des millions de manifestant.e.s dans les rues, ce ne sont pas “100 jours d’apaisement” qui nous feront rentrer chez nous. Personne ne souhaite un retour à la normale, tout le monde veut le retrait !

Dans ce contexte, une manifestation se tiendra à Paris ce 11 mai 2023. Nous aurons au téléphone un des organisateurs pour nous parler des enjeux de cette mobilisation.

LA COORDINATION ANTI-REPRESSION

Dans cette émission, nous sommes en direct pour 1h30 dans les studios de Fréquence Paris Plurielle avec la coordination anti-répression. A cette occasion, nous aborderons la question de la répression des mobilisations sociales et les outils développés par la coordination pour y faire face, notamment avec le témoignage de Françoise ( la mère de Serge, toujours dans le coma suite à la répression de la manifestation de st Soline) et Sylvain, qui interviendra de Versailles où se déroulait une action contre la caravane du SNU(service nationale universel).

La coordination contre la répression et les violences policières s’est créée en 2016 au moment du mouvement contre la loi Travail. Cette coordination s’est donné pour but de combattre la répression systématique du gouvernement face aux mobilisations sociales.

Si la coordination est née dans le but de soutenir les manifestants dans un contexte de mouvement social, elle n’oublie pas que les politiques répressives, les violences policières et judiciaires utilisées lors du mouvement contre la loi Travail étaient à l’œuvre depuis longtemps dans les quartiers populaires et auprès des personnes exilées, sans papiers ou migrantes.

La coordination se veut anticapitaliste, antipatriarcale, antiraciste, antiautoritaire, ancrée dans la lutte des classes, elle se bat contre toutes formes d’oppressions. Aujourd’hui, la coordination soutient l’idée que c’est l’ensemble de la répression quotidienne qu’il faut combattre face à la multiplication des lois absurdes qui font tomber de plus en plus de comportements dans l’illégalité.

Du mouvement des retraites à st soline : l’état terrorrise

Ces dernières semaines, nous avons observé une augmentation de la répression dans l’ensemble des lieux de mobilisation. Depuis la mobilisation de st Soline, un vocabulaire et le développement d’ outils répressifs spécifiques aux mobilisation environnementales ont été diffusées dans les médias. Cela vise à dissocier et à justifier l’action des forces de l’ordre dans ces mobilisations, de celle des retraites, afin d’éviter toute forme de convergence face aux violences d’état.

Face à ce constat, nous avons plutôt décider de réfléchir à la répression et à son évolution au cours des mouvements sociaux en demandant à Joël, militant écologiste mais pas que, de nous en parler. Grâce à son expérience et son implication dans différents mouvements comme celui de Notre Dame des Landes, Bures, les GJ et aujourd’hui dans les collectifs antinucléaires, il nous donnera une vision plus spécifique de la répression que l’Etat exerce contre les mobilisations pour l’environnement, tout en la reliant plus largement au développement une logique sécuritaire sur l ensemble du territoire.

COMMUNIQUE DES PARENTS DE SERGE

(Ce communiqué a été lu lors de la soirée de soutien aux Soulèvements de la terre.)

La menace de dissoudre un des collectifs qui ont appelé à manifester contre les bassines, le 25 mars, est une nouvelle illustration du mépris que ce régime exprime envers quiconque veut faire barrage à la politique qu’il mène au service de la bourgeoisie.

Il s’agit en effet pour lui d’accréditer l’idée que les milliers de manifestants présents à Sainte-Soline auraient été des enfants sans aucune autonomie, arrivés là sous l’influence de quelque puissance occulte.

Menacer de dissoudre des structures qui organisent la solidarité contre la répression est un autre reflet de ce mépris consistant à faire croire que les gens eux-mêmes, à la base, sont incapables de s’organiser pour se défendre.

Or c’est tout le contraire qui se passe aujourd’hui en France.

A Sainte-Soline, il n’y a pas eu, d’un côté, les « bleus » et les « noirs » et, de l’autre, les « familles ».

Les dizaines de milliers de personnes participant à cette manifestation interdite savaient que les plus mobiles se trouveraient dans le cortège chargé d’ouvrir le chemin vers la bassine, et nul ne dissociait les « non-violents » des « violents », les « bons » manifestants des « mauvais ». La complicité entre les uns et les autres était évidente. Ces dizaines de milliers de personnes ont agi ensemble, chacune selon ses possibilités, contre le modèle capitaliste que représentent les bassines et malgré les menaces de répression émanant de l’Etat. Et elles ont été capables, ensemble, de résister physiquement au bras armé de cet Etat.

La violence a été du côté des forces de l’ordre, qui ont visé l’ensemble des manifestants.

Les 200 blessés de Sainte-Soline – dont notre fils Serge et Mickaël, les plus gravement atteints – ne sont pas le résultat d’une « mauvaise gestion de l’ordre », d’erreurs de tel ou tel, ou simplement le fruit du hasard. Le responsable de ces 200 blessés, c’est un Etat qui a pour seul objectif, dans la période actuelle, de mettre à genoux toute contestation sociale afin de mieux gérer l’exploitation du travail dans les années à venir, face à la crise que connaît le capitalisme pour se perpétuer.

La répression policière et juridique est omniprésente et se répand comme la misère sur le pauvre monde, mais nous ne nous laisserons pas enfermer dans un combat contre cette répression qui accaparerait tous nos espaces et notre vision de la vie. Car notre monde, c’est aussi celui de la lutte, et la lutte c’est la fête. La fête, ce sont les barbecues des gilets jaunes sur les ronds-points ; ce sont les cris et les chants lors des manifestations contre la réforme des retraites ; c’est l’expression créative et colorée que peuvent avoir les manifestations des femmes ou des homos ; ce sont les grèves ou les occupations dans lesquelles les salariés se découvrent sur leur lieu de travail ; ce sont les blocages joyeux de routes ou de lycées…

Contre la répression, ces espaces de lutte et de fête témoignent que le monde doit changer de base, et que nous avons en nous, dès maintenant, la capacité d’y parvenir en les mettant en valeur et en les élargissant.
Nous n’avons besoin d’aucune « figure » ou d’aucun parti pour nous indiquer la voie à suivre tout en nous prenant par la main.

Nous maintiendrons notre union dans un même combat contre l’aménagement capitaliste du territoire, et notre solidarité contre la répression. On ne tue pas un mouvement en déclarant dissoutes certaines de ses structures ou en les interdisant.

Dissolution ou interdictions ne changeront donc rien.

Et nous ne céderons pas aux palinodies de partis politiques qui cherchent encore à parler en notre nom alors qu’ils ne représentent plus grand-chose. C’est en nous que nous devons avoir confiance pour repousser l’assaut de l’Etat policier, comme celui d’une extrême droite à l’affût.

Les parents de Serge, le 12 avril 2023

Un mouvement de gréve pour les salariés de RTE


Le lundi 17 octobre 2022, Mathieu Poli, électricien de 29 ans dans le Groupe Maintenance Réseau d’Anjou, s’est donné la mort.

« Comme de très nombreux collègues du GMR de l’Ouest, il avait participé aux trois mois de grève pour gagner une revalorisation de 5 % des salaires et une révision des reconnaissances de qualification. (…) Il avait été le premier à être convoqué au commissariat d’Angers le mercredi 7 septembre à la suite d’une action de grève le 2 juin. Comme d’autres collègues convoqués, Mathieu avait très mal vécu cette période de mépris, d’humiliation puis de répression en tout genre. »

En 2021, pendant plus de 4 mois, des salariés de l’entreprise publique Réseau Transport Électricité ont fait une grève pour obtenir l’ augmentation de leur salaire. Après avoir laissé le conflit s’enliser, puis refusé cette augmentation, la direction procède à des mises à pied. La direction décide de porter plainte contre X, et le 4 octobre 2022, 4 salariés sont arrêtés à leur domicile, menottés, perquisitionnés, et accusés devant leur famille de “cyber terrorisme en bande organisés”. Ils sont emmenés à la Direction Générale de la Sécurité Intérieure, pour une garde à vue de 96 heures. Quelques mois plus tôt, c’était Moussa Gakou, technicien gazier chez GRDF, qui était menotté chez lui à l’aube, par 4 policiers, pour avoir coupé le gaz lors des mouvements de grève du 15 et 22 juin 2022.

Ces salariés de RTE sont mis en cause pour avoir « programmé le passage en local de postes électriques ». Une action pourtant fréquente lors des journées de grève dans le secteur des IEG (industries électriques et gazières) et qualifiée par la CGT « d’action symbolique de reprise en main de l’outil de travail ».

L’interpellation des 4 grévistes de RTE est d’autant plus remarquable qu’elle intervient 24 h à peine avant la journée de grève du 6 octobre. En effet, ce jour-là, les fédérations CGT, FO, CFDT et CFE-CGC des IEG (branche professionnelle qui compte environ 150 entreprises, dont EDF et Engie, pour plus de 160 000 salariés) entrent de nouveau en lutte pour l’augmentation du salaire national de base (SNB). « Les employeurs et les représentants de l’état ne peuvent pas à la fois exiger des agents qu’ils travaillent d’arrache-pied pour assurer le passage de l’hiver et, en même temps, les mépriser en refusant de compenser l’inflation qu’ils subissent ! », rappelle l’interfédérale des industries énergétiques et gazières (IEG) dans un communiqué.

RTE a déposé plainte l’été derniers à la suite de dégradations qui auraient entraîné des coupures de courant. Une enquête a été ouverte le 29 juillet pour entrave à un système de traitement de données, sabotage informatique, accès et maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé de données, ainsi que pour introduction, modification et suppression de données d’un tel système. Les quatre salariés de RTE, soupçonnés d’interventions frauduleuses sur le réseau électrique en juin et juillet derniers, seront donc jugés le 28 février 2023.

Le 9 janvier 2023, nous avons rencontré sur le site du  Blanc-Mesnil, Romain, secrétaire général de la CGT Énergie 93. En sa compagnie, nous avons parlé des mouvements de grève qui se sont déroulés ses derniers mois en seine-saint-Denis, de la répression qui a suivie, et des perspectives de lutte sur la nouvelle reforme des retraites.

ENEDIS/RAFFINERIE/GRDF : crise énergétique ou crise sociale?

Dans l’émission d’aujourd’hui nous vous diffusons plusieurs reportages réalisés autour des mobilisations qui s’organisent dans le secteur de l’énergie.

Le mercredi 5 octobre dernier, deux syndicalistes agents d’Enedis en Dordogne ont été interpellés et placés en garde à vue par les renseignements généraux, dans le cadre d’une enquête sur une coupure « sauvage » d’électricité, le 10 janvier, dans une entreprise du département classée Seveso. Une action menée dans le cadre de la contestation contre la réforme des retraites. Jusque là pratique syndicale courante, dans le cadre de la crise énergétique et économique doublée de la répression des militants, l’état utilise l’artillerie lourde pour répandre la peur chez les salariés. Dans une première partie d’émission nous vous diffusons donc l’interview de Cédric syndicaliste CGT réalisé le 6 octobre 2022 lors d’un rassemblement de soutien organisé dès le lendemain par les salariés.

Ensuite, nous vous diffusons un interview réalisé avec Paul délégué CGT de la raffinerie de Grand Puit, le mardi 4 octobre 2022, qui nous fera un point sur les raisons de la mobilisation et sur la force du mouvement après les 72 première heures de blocage.

Puis pour finir cette émission nous vous diffuserons l’interview de Luc Andre Pons autour de l’affaire de Moussa Gakou, salarié de GRDF depuis 15 ans qui dans sa participation à la mobilisation des agents de l’électricité et du gaz pour l’augmentation des salaires est lui même soumis à une répression judiciaire et patronale. A l’appel de la Fédération nationale des mines et de l’énergie (FNME-CGT), et comme d’autres techniciens grévistes Moussa, les 15 et 22 juin dernier dans ce cadre syndicale coupe le gaz pour pousser la direction de Gaz Réseau Distribution France (GRDF) la partie ex GDF à négocier. Son employeur a porté plainte contre lui. La filiale de l’entreprise publique Engie l’accuse de « dégradation volontaire d’une installation gaz ». Perquisitionné chez lui à Argenteuil dès 6h du matin,il est finalement condamné à 6 mois d’interdiction d’exercice de son métier, 90 h de travaux d’intérêt généraux notamment GRDF le fait passer le 15 novembre en entretien pour licenciement.

COLOMBIE

La Colombie fait l’expérience de l’alternance pour la première fois de son histoire. À la tête d’une coalition de gauche, Pacte historique, Gustavo Petro, a emporté, dimanche 19 juin, le second tour de l’élection présidentielle, en battant le richissime chef d’entreprise Rodolfo Hernandez. Une victoire historique dans un pays qui a toujours été jusqu’ici gouverné par la droite. M. Petro, a pris ses fonctions le 7 août, il succède à Ivan Duque.

Mais avant de parler de ces élections, revenons sur les révoltes qui ont secoué la Colombie en avril 2021. Carlos est metteur en scène, cinéaste et peintre, il habite Cali, l’épicentre de la contestation, il revient sur cette période et la répression qui s’en est ensuivi : les morts, les disparus et les incarcérés. Il nous parle de ces élections, de l’espoir et des questions qu’elles suscitent. Fabien, chauffeur de bus, membre actif de la première ligne, menacé de mort par les paramilitaires, revient sur la fonction de la primera linéa et sur les liens entre la base et la coalition de gauche au pouvoir.

Musiques:
Himno de la Guardia Indígena – Guardia Fuerza
https://www.youtube.com/watch?v=2bukDTMT3pY

NOS ESTAN MATANDO de Yoky Barrios et el Barragan et AstrallBass
https://www.youtube.com/watch?v=4nyCmEcjRkY

Yo Marché – Ninio Sacro
https://www.youtube.com/watch?v=xnfuYI1ecEY

Titre : Politique des jeunes de la première ligne
Source : lundimatin#348, le 23 août 2022

“Le 28 avril 2021, en réaction à une réforme fiscale du gouvernement d’Iván Duque, la Colombie se soulève. La répression est immédiate et sanglante. Derrière les barricades, ce sont les jeunes des quartiers pauvres qui défendent le mouvement, on les appelle la « première ligne ». Ce sont eux aussi qui seront par la suite poursuivis pour vandalisme, terrorisme puis association de malfaiteurs. Alors que le pays vient d’élire Gustavo Petro, le premier président de gauche de son histoire républicaine, la répression judiciaire, elle, persiste.”

Lien vers l’article : https://lundi.am/Colombie-Le-proces-tres-politique-des-jeunes-de-la-premiere-ligne

À lire aussi : Les indigènes en Colombie et leur place dans la mobilisation du « Paro Nacional » Source : Le Poing, mis en ligne le 25 mai 2021
Lien vers l’article : https://lepoing.net/les-indigenes-en-colombie-et-leur-place-dans-la-mobilisation-du-paro-nacional/

17 OCTOBRE 1961

Le massacre du 17 octobre 1961 est la répression meurtrière, par la police française, d’une manifestation pacifique d’Algériens organisée à Paris par la fédération de France.

L’émission de ce jour, en nouvelle diffusion, est consacré à la répression de la population algérienne le 17 octobre 1961 à Paris. Ce sujet, réalisé dans l’année 1990, fut fait sur la base de la bande son du film : une journée portée disparue de Philip Brook et Alan Hayling. La 1ʳᵉ diffusion date du 19 octobre 2015

CONTRE LA RÉPRESSION CHEZ MONOPRIX



Depuis le mois de mars, les salarié.es du supermarché Monoprix d’Issy-les-Moulineaux se mobilisent contre des conditions de travail et des salaires indignes. Mais après quatre rassemblements devant les portes, et alors que la direction régionale a enfin décidé de négocier…le patron du magasin prononce des mises à pied contre les élus CGT !

GILETS JAUNE : 3eme RENCONTRE NATIONALE / TOULOUSE : RENCONTRE ANTI RÉPRESSION

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Après Commercy et Saint-Nazaire, les gilets jaunes réunis au sein du groupe Assemblée des Assemblées tiendront leur troisième rencontre nationale à Montceau-les-Mines les 28, 29 et 30 juin 2019. Et dans cette première  partie d’émission , nous serons en compagnie d’un des organisateurs de cette assemblée avec lequel nous parlerons de l’organisation de cette assemblée

Le mouvement des gilets jaunes s’inscrit dans la durée. C’est une situation inédite. Il est confronté depuis les premiers jours à une répression d’État massive et machinale. Face à cette répression, la Défense Collective de Toulouse propose depuis plusieurs mois de se défendre ensemble, en opposant à la répression l’unité et la solidarité.

Dans cette secondes parties d’émission , nous serons par  téléphone avec les organisatrices et organisateurs  des rencontres nationales antirépression  qui se tiendrons à Toulouse les 6 et 7 juillet 2019 à la Maison du peuple de Toulouse : 28 Rue Sévéso, 31150 Fenouillet

Pour plus d’info sur cette rencontre  :  defensecollectivetoulouse.noblogs.org

ACTE 30 : GILETS JAUNES A MONTPELLIER / ACTE1 EN BANLIEUE PARISIENNE


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En fin de semaine dernière , ce tenait l’acte 30 du mouvement des gilets jaunes . Dans un premier temps , nous reviendrons avec le récit d’un participant a la manifestation de Montpellier, sur la mobilisation de samedi dernier.

Dans un second temps , nous seront toujours a Montpellier en compagnie de Jules pour revenir sur l’aspect juridique des répressions des manifestations gilets jaunes.

Suivra un retour sur l’acte 1 gilets jaunes banlieue avec un Cortège qui partait de Stade de France en direction de Bobigny . Nous en parlerons avec un manifestant.

Nous terminerons l’émission par quelques rendez-vous