Loi asile et immigration : mineurs isolés/ conseil constitutionnel/ lycéens solidaires

Ce jeudi 25 janvier, a eu lieu le rendu du Conseil constitutionnel sur la loi Darmanin. Même s’il a retiré un certain nombre de dispositions, ce qui en reste demeure l’une des pires lois de la Ve République, une loi anti-immigré.es et anti-ouvrière à été promulguée le lendemain par le Président de la République. Néanmoins, contre cette loi qui ne respecte pas les droits fondamentaux, rend plus précaire l’accueil des réfugiés et plus difficiles les conditions de vie, la lutte continue.

Dans cette émission, nous vous diffusons donc un montage autour de la lutte des mineurs isolés qui se sont invités à la mairie centrale de Paris le 27 janvier dernier. Puis, vous entendrez une partie des prise de parole qui ont été réalisé à l’occasion du rassemblement qui se tenait devant le conseil constitutionnel le 25 janvier. Enfin, nous terminons cette émission avec l’interview de plusieurs lycéens qui ont organisé une journée de mobilisation contre la loi asile et immigration et contre les réformes Attal réalisé le 19 janvier dernier.

Être immigré.e en France à l’heure de la loi Darmanin

Du 12 au 17 octobre a eu lieu la semaine décoloniale d’Ivry organisé depuis trois ans par divers collectifs pour lutter contre le racisme, les discriminations, le colonialisme et le système d’exploitation.

Dans cette émission, vous écouterez la table ronde du 15 octobre qui revient sur les conditions du logement et du travail des personnes immigrés.

Bonne écoute

MAYOTTE / ARCHIPEL DES COMORES : Généalogie d’une politique du pire

Dans l’émission de ce jour, nous entendrons intervention de l’auteur de l’article Mayotte / Comores : Généalogie d’une politique du pire paru dans le numéro de Courant Alternative. Il a répondu aux remarques, demandes de précision et interrogations sur la situation à Mayotte et aux Comores. Cette présentation se tenait dans le cadre des rencontres libertaires du Quercy qui se déroulait du 18 au 23 juillet 2023 . Elle s’appuyait sur un article publié dans Courant Alternatif du 11 juin 2023 que nous vous diffusons :

“L’opération militaro-policière Wuambushu menée actuellement par l’État français dans la colonie départementalisée de Mayotte, sous les prétextes officiels d’une destruction de l’habitat précaire et d’une lutte contre la délinquance, amalgamée à la présence jugée illégale de « Comoriens » issus des trois autres îles de l’archipel, s’inscrit dans un contexte régional tout à fait particulier dont cet article se propose d’esquisser sommairement les coordonnées historiques, politiques et sociales.

Perspective historique
Outre un substrat linguistique commun, des échanges commerciaux, alliances matrimoniales ou réseaux confrériques (d’obédience sunnite) établissent des rapports multiséculaires de réciprocité entre les quatre îles de l’archipel des Comores (1). Le Protectorat français que devient Mayotte à partir de 1841 prélude à la domination coloniale que la France exerce sur l’archipel de 1886 à 1974 (2). À la décision prise en 1958 par l’État français de transférer la capitale administrative du Territoire, de Dzaoudzi (Mayotte) à Moroni (Grande Comore), suscitant la méfiance à l’égard des élites grand-comoriennes et anjouanaises, soupçonnées de favoriser leurs îles au détriment de celle de Mayotte, répond en novembre de la même année un Congrès des notables qui initie à Tsoundzou le mouvement procolonial en faveur de « Mayotte française », amplifié et structuré à partir de 1963 par le Mouvement Populaire Mahorais (MPM), matrice historique du départementalisme dont la classe politique mahoraise contemporaine est en quelque sorte l’héritière, du député LR Mansour Kamardine (adepte de la théorie du grand remplacement dans sa version mahoraise (3)) à la députée LIOT Estelle Youssouffa (aux arguties racistes délibérément criminogènes (4)), en passant par le 1er vice-président du Conseil départemental, Salime Mdéré (apprenti-provocateur de la rhétorique génocidaire (5)).

En plus d’un lobbying tenace auprès des autorités françaises, appuyé notamment par l’Action Française (sans oublier les réseaux françafricains de Jacques Foccart), l’activisme du MPM se déploie durant les années 1960-1970 à travers des milices populaires (les soroda, pour soldats), notamment féminines (les « chatouilleuses »(6)), que la perspective rapprochée de l’indépendance incite à la persécution systématique de tous ressortissants des trois autres îles (mais également de Mahorais), jugés favorables à l’unité politique de l’archipel (les serrelamen, ceux qui se tiennent la main). Dans le contexte du référendum d’autodétermination de décembre 1974 (63% des Mahorais s’y opposent) et de l’indépendance unilatéralement proclamée des Comores en juillet 1975, plus d’un millier de « Comoriens » sont expulsés ou fuient avec l’assentiment complice de l’État français, lequel promulgue une loi qui entérine le principe d’un décompte différencié des votes, séparant de fait Mayotte du reste de l’archipel (7) en contradiction avec le principe d’intangibilité des frontières coloniales, appliqué partout ailleurs au moment des indépendances, notamment africaines (depuis, la France a été maintes fois condamnée par l’Assemblée générale des Nations-Unies, sans effet…). Dans la foulée, un coup d’état fomenté par les Services français renverse dès le mois d’août 1975 le président comorien Abdallah : où le mercenaire Bob Denard inaugure vingt années de politique françafricaine aux Comores (dont l’assassinat de deux présidents, en 1978 et 1989).


« Comoriens » et « clandestins »
Depuis lors, une dissociation intime travaille la géographie humaine et mentale de l’archipel. De même que l’État comorien, sous l’influence de Paris, n’exploite le sentiment d’inachèvement territorial de la nation qu’à des fins démagogiques en matière de politique intérieure, de même un spectre hante la conscience mahoraise, dans son rapport contrarié à l’État français (entre angoisse de l’abandon et affirmation du Département) : celui de cette altérité « comorienne » qu’elle s’acharne à refouler d’elle-même. Dans ce cadre, l’histoire du « clandestin » est celle de sa fabrique procoloniale, entre fiction administrative et politique schizophrène de l’identité. À cet égard, l’instauration en janvier 1995 d’un visa préalable d’entrée à Mayotte (Visa Balladur) pour les ressortissants des trois autres îles de l’archipel, officialise l’alliance objective de l’État français avec les discours du MPM et de l’extrême-droite dans leur criminalisation commune du « Comorien » (8) : « Voleurs d’emplois, de terrains, d’époux et d’épouses, de convictions et même d’identité… Dès la fin des années 80, les Comoriens des autres îles étaient accusés de tous les maux à Maore [Mayotte]. Une manière de dissimuler les véritables enjeux auxquels était confrontée l’île. ‘Non à l’envahissement des travailleurs étrangers dans nos entreprises’, ‘Non au commerce ambulant étranger et illégal’, ‘Non au développement des bidonvilles étrangers’, ‘À bas les maris étrangers’… Brandies il y a près de vingt ans – le 16 novembre 1988 – par environ 300 manifestants dont une majorité de femmes, ces banderoles illustrent toute la diversité des tares dont se trouvaient déjà accusés les ressortissants des îles voisines. » (9)

Par ailleurs, ce Visa Balladur inflige aux « Comoriens » une condition migratoire de plus en plus difficile, quand elle n’est pas tragique : lourdeur dissuasive des process administratifs (85% des demandes d’asile rejetées) ; entre 300 et 500 euros pour franchir dans un kwassa (pirogue à moteur) souvent surchargé les 70 kms qui séparent Mayotte d’Anjouan ; plus de 20.000 naufragés morts en mer durant les 25 dernières années. Conjointement aux moyens mis en œuvre par l’État français contre l’entrée et le séjour de Comoriens devenus « illégaux » dans une île de leur archipel (radars, patrouilles nautiques, surveillance aérienne, rafles, rétention) (10), de véritables raids villageois sont menés à l’encontre d’habitations précaires abritant des « Anjouanais » ; le maire d’une commune peut ordonner à ses agents d’incendier des habitations de « sans-papiers » (Hamouro, octobre 2003), sans évoquer les émeutes anti-comoriennes de mars 2008. Macron déclare en 2017 : « Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien » – calembour de négrier.
{{L’Opération, paradigme politico-militaire de la Métropole
En 2019, l’opération Shikandra (11) constitue le banc d’essai de Wuambushu, avec une pratique déjà systématique du « décasage » dont l’euphémisme d’inspiration coloniale recouvre près de 1.800 habitations détruites, concernant plus de 8.500 personnes, pour les seules années 2020-2022.L’amplitude sémantique du verbe uwambushu (12) offre quelques nuances instructives : défaire pour refaire (si possible en mieux) ; le terme peut également désigner le fait d’initier une action incertaine, sans en mesurer vraiment les risques. À propos d’un tiers, il a valeur de reproche ; en référence à soi, il suggère les difficultés rencontrées dans l’action que l’on a engagée. Si Libération évoque « une opération ni faite ni à faire », il n’en demeure pas moins que l’État français et ses fidèles prétendent réagir par la brutalité aux effets mortifères du leurre procolonial qu’ils ont eux-mêmes produit :


• la cible : déporter en deux mois 10.000 personnes en situation « irrégulière » vers l’île comorienne d’Anjouan et démolir les bidonvilles. Le 21 avril, Darmanin déclare dans Le Figaro : « Nous allons détruire l’écosystème de ces bandes criminelles ».
• les troupes : envoi de 510 [sic] membres des forces de l’ordre, ajoutés aux 750 policiers et 600 gendarmes déjà sur place : CRS8, GIGN, RAID. Dès le 23 avril, à Tsoundzou, le ton est donné : 650 grenades lacrymogènes, 85 grenades de désencerclement, 60 tirs de LBD, des tirs à balles réelles au pistolet automatique de la part des sinistres de la CRS8…
• l’agenda, validé par Macron en Conseil de défense : « Il n’y a pas un moment où on la commence et un moment où on la termine » (Darmanin à propos de l’opération, Le Figaro, 20 avril) – caricature sordide de l’Opération Justice Infinie lancée par le Pentagone suite aux attentats du 11 septembre 2001.
Plutôt indifférent aux manifestations (en métropole, à La Réunion (13)) d’une opposition sporadique à Wuambushu, en dehors de tribunes et autres appels à l’initiative d’associations de défense des droits humains, de syndicats et mouvements politiques français ainsi que d’organisations ou collectifs comoriens, le gouvernement doit néanmoins négocier certaines entraves et dissonances d’ordre éthique, juridique ou diplomatique qui ont pour effet, sinon d’enrayer le récit officiel de sa bataille de Mayotte, du moins d’en différer le double volet opérationnel (démolitions et expulsions) ; la droite et l’extrême-droite l’accusant de ne pas se donner les moyens d’un objectif qu’ils partagent par ailleurs, les élu.e.s et collectifs mahorais le pressant d’entreprendre la déportation de masse qu’ils réclament.


Contre la LDH / Contre la magistrature
Les propos pernicieux que Borne, Darmanin et consorts ont tenu à propos de la Ligue des Droits de l’Homme, après que l’association a dénoncé la violence diluvienne de l’État ainsi que son entrave faite à l’intervention des secours lors de la manifestation du 25 mars à Sainte-Soline, ne sont pas sans lien avec les condamnations multiples par lesquelles la LDH et la CNCDH s’opposent à la politique migratoire de l’État français à Mayotte comme à l’indignité du traitement réservé aux habitants des quartiers pauvres (« Comoriens » ou pas), sous couvert de lutte contre l’insalubrité. Et c’est sans surprise que le député Mansour Kamardine ou le maire de Mamoudzou Ambdilwahedou Soumaïla, reprennent la rhétorique vindicative du régime à l’égard des « associations droitdelhommistes »…

Par ailleurs, dès les 24 et 25 avril, le Tribunal judiciaire de Mamoudzou suspend l’évacuation et la destruction d’habitations précaires en raison d’une absence de relogement (14). Le Préfet de Mayotte fait appel (15). Un affrontement juridique et politico-médiatique s’annonce, qui oppose en quelque sorte le droit de l’État à l’État de droit. Dans ce cadre, la présidente du Tribunal, Catherine Vannier, passe pour avoir outrageusement suspendu l’opération ; et la presse d’évoquer à charge l’ancienne vice-présidente du Syndicat de la Magistrature, « plutôt à gauche » (Europe 1, 27 avril) (16). En comparaison, le chef de la police de Mayotte bénéficie d’une mansuétude complice : Laurent Simonin fut en effet condamné dans l’affaire Benalla pour avoir transmis au barbouze la vidéo de la Contrescarpe : « violation du secret professionnel » et « détournement d’images issues d’un système de vidéoprotection »… Quant à Mansour Kamardine, il fantasme un « harcèlement judiciaire contre l’État à Mayotte » et délire sur le « caractère raciste et anti-français des associations d’aide aux immigrés clandestins », animées par des « humanistes hémiplégiques » (lefigaro.fr, 28 avril). Finalement, le 17 mai, la chambre d’appel de Mayotte autorise la destruction du quartier Talus 2 (Majicavo), démarrée avec fracas dès le 22 mai, dans l’incertitude d’un relogement pérenne pour les habitants.À noter toutefois que le 19 mai, un groupement d’associations, dont le Conseil Représentatif des Associations Noires (CRAN) et le Collectif comorien Stop Uwambushu à Mayotte (CSUM), formule une requête auprès de la Cour Pénale Internationale pour « crime contre l’humanité » commis par l’État français à l’encontre de Comoriens dans le cadre de l’opération Wuambushu. Il réclame conjointement l’émission d’un mandat d’arrêt international visant la députée Estelle Youssouffa ainsi que le 1er vice-président du Conseil départemental, Salime Mdéré, pour leurs propos d’inspiration génocidaire. La bataille juridique n’est pas close…


Contre (tout contre) l’État comorien…
Depuis le début de l’opération, l’État comorien pratique un jeu délicat d’ouverture et de fermeture à l’égard de Wuambushu. Si le régime du colonel Azali annonce dès le 24 avril la fermeture des ports comoriens, celui de Mutsamudu (Anjouan) réouvre officiellement le 26 avril, augurant d’une reprise des expulsions. Mais le 27, c’est le gouverneur même d’Anjouan, Anissi Chamsidine, qui conditionne l’entrée des expulsés en provenance de Mayotte à la présentation d’une pièce d’identité (17) ainsi qu’à l’attestation d’une adresse de résidence dans l’île comorienne. Pour autant, la position de l’État comorien à l’égard de Paris n’en est pas moins ambiguë, comme en atteste l’accord-cadre signé en 2019 : le financement à hauteur de 150 millions d’euros par la France d’une aide au développement engage les Comores à accueillir les expulsés en provenance de Mayotte (18)… Cette ambivalence à l’égard de l’ancienne et si présente puissance coloniale (19) apparait dans l’entretien que le président Azali, promu depuis février à la tête de l’Union Africaine (20), accorde au Monde le 8 mai dans le cadre d’une visite officielle en France : « [Wuambushu] aurait pu être plus discret et efficace [sic]. Il y a un vol et un bateau entre Mayotte et Anjouan tous les jours » et, en même temps, « Je demande la levée du visa entre les Comores et Mayotte », tout en plaçant la France devant sa responsabilité historique à l’égard du département qu’elle a elle-même institué, avant que la langue de bois diplomatique ne reprenne le dessus dès le 9 mai dans un communiqué conjoint des gouvernements français et comoriens, manifestant leur volonté de « lutter contre les trafics et contre les passeurs » et de « coordonner leurs efforts communs pour la sauvegarde des vies humaines en mer »… Cynisme morbide.On comprend pourquoi le Comité Maore (dont le but est d’« œuvrer à la libération de l’île comorienne de Mayotte ») fut interdit de défiler à Moroni contre Wuambushu ; idem pour un rassemblement prévu le 14 mai devant le Palais du Peuple de la capitale comorienne, sans évoquer l’empêchement fait au gouverneur d’Anjouan de pénétrer dans l’enceinte du port de Mutsamudu, suite à sa création d’un Comité de vigilance « habilité à prendre toutes initiatives et entreprendre des actions non violentes pour éviter que la population d’Anjouan soit menacée dans sa sécurité et dans sa quiétude en raison du déplacement massif de la population par la France » (Mayotte la 1ère, 12 mai).Le 15 mai, le gouvernement comorien se déclare prêt à accueillir les expulsés volontaires (?), à l’exclusion des personnes ayant fait l’objet d’une condamnation. Dès le 17, une vingtaine de « Comoriens en situation irrégulière » (dont 4 « départs volontaires ») embarque à bord du Maria Galanta, sous la supervision menaçante de membres du Collectif des Citoyens de Mayotte dont Safina Soula déplore qu’ils ne soient « qu’une vingtaine à bord » (nouvelobs.com, 17 mai). Le soir même, le porte-parole du gouvernement comorien assure du débarquement effectif des expulsés dans le port anjouanais de Mutsamudu : « Il n’y a eu que des départs volontaires [sic] » (europe1.fr, 17 mai). Le 19, le Citadelle prend la mer à destination d’Anjouan avec 48 expulsé.e.s (de force) à son bord, tandis que les autorités comoriennes prétendent n’autoriser aucun accostage au-delà de 16h30… Encore et toujours, l’État comorien assume de jouer le jeu de Paris : un jeu de dupes, certes – et de massacre ?

Contre les « barbares »
Outre un double processus de dépendance et de dépossession, qui révèle plus largement la colonialité des rapports qu’entretient l’État français avec les quatre îles de l’archipel, l’assimilation xénophobe de la délinquance juvénile à l’immigration « clandestine » (quand les mineurs en question, isolés ou non (21), sont souvent natifs de Mayotte et de nationalité française (22)), occulte les mutations sociales et culturelles que le département induit au sein de la jeunesse ; une jeunesse à la recherche d’elle-même entre les inerties d’une structure familiale traditionnelle en voie d’éclatement et la paupérisation d’une existence pliée aux lois iniques de la marchandise et de l’argent, soumise à la violence accrue d’un rapport social capitaliste dont les milliers d’enfants et adolescents (« comoriens » et « mahorais » confondus) actuellement non (ou peu) scolarisés à Mayotte, éprouvent la terreur et la désespérance, exposés qu’ils sont à la mendicité, à la chimik (mélange de cannabis et d’alcool), aux rafles policières, etc…À cet égard, la haine que le député LR Mansour Kamardine voue à la figure expiatoire du jeune « barbare » comorien (lefigaro.fr, 28 avril) ne fait que trahir l’ampleur d’un point aveugle : celui de « Mayotte française », de son impasse et de son échec (23). Quant aux opérations de blocage devant les établissements de soins supposés favoriser les « Comorien.ne.s » (24), ils n’apaiseront pas un refoulé aussi ravageur. La surcharge des infrastructures sanitaires, dispensaires et maternités, serait due aux « Anjouanaises » venues accoucher à Mayotte, avant de repartir sans leur progéniture, promise au droit du sol… L’accusation, au relent de préférence biologique, recoupe la théorie du grand remplacement dont le député LR Mansour Kamardine (25) est l’un des plus fervents adeptes : « La politique du grand remplacement doit cesser » (Mayottehebdo.com, 24 avril) ; tandis qu’Estelle Youssouffa (26) (LIOT) évoque un « enfer migratoire à Mayotte » sur Radio Courtoisie (24 avril). De toute évidence, le Rassemblement National (à Mayotte, 59% au second tour des présidentielles de 2022) dicte le vocabulaire du champ politique mahorais. En vérité, Mayotte dispose d’un système de soins lacunaire dont 170 membres du personnel de santé hospitalier et libéraux de l’île dressent le constat alarmant dans la lettre qu’ils envoient le 3 avril aux autorités afin d’exprimer leur inquiétude quant à la catastrophe sanitaire que l’opération Wuambushu ne manquerait pas de produire.Qu’importe ! Le 2 mai, le sénateur de Mayotte Thani Mohamed Soilihi appelle à un « Wuambushu de l’éducation, de la santé et du logement » – un programme de discriminations sanitaire et scolaire, assorti de pogroms, comme y incitent ces dernières semaines plusieurs tracts (sans parler des réseaux sociaux) appelant par exemple à chasser les « étrangers » de leurs habitations, ou commandant à ces derniers de quitter Mayotte : « N’oubliez pas d’emmener vos enfants avec vous. Ils font partie de vos bagages » (Bouéni, 13 mai). À Moinatrindri, dans la nuit du 14 au 15 mai, un commando encagoulé digne des soroda enlève un propriétaire (mahorais) dont il saccage le domicile, au motif qu’il louerait à des « Comoriens » jugés illégaux. Relais d’un récit officiel qui construit et impose la figure du jeune-délinquant-comorien-en-situation-irrégulière comme la cause unique de tous les malheurs mahorais, Mayotte la 1ère recouvre le silence complice qui règne dans le village d’un « nuit de violences » suffisamment vague pour maintenir par amalgame un imaginaire favorable à Wuambushu.« Clandestins », « voyous », « bandes criminelles », « jeunes armés de machettes » ? Du point de vue de l’appareil procolonial, de sa police, de sa Justice (27) et de ses médias, l’équation semble donc évidente : « On a d’abord vu un Comorien déguisé en femme enceinte », dixit un flic à propos d’affrontements à Doujani. En réalité, ce que dissimulent les combinaisons blanches de chantier portées par certains émeutiers (comme à Tsoundzou), ce sont toutes les misères françaises d’une île qui n’en sont pas moins les mieux partagées au monde ; ce monde hostile dans lequel ils vivent, s’y montrant hostiles à tout le monde, pour paraphraser Alèssi dell’Umbria. Néanmoins, le repli tactique qu’opèrent certains « délinquants » dans les collines n’est pas sans rappeler l’histoire marronne du m’toro fugitif, en rupture avec l’impôt colonial ou l’asservissement. Dans ce cadre, l’intervention menée le 12 mai par quelques jeunes en cagoules, blouses blanches et machettes (selon Mayotte la 1ère) contre le blocage du Centre médical de Dzoumogné, témoigne d’un acte de résistance face à la manifestation xénophobe d’un ordre social inique. De même, si le caillassage d’un bus de soignants du Centre Hospitalier de Mamoudzou (Mayotte la 1ère, 17 mai) relève assez du régime de l’agression, trop souvent propice à la confusion anomique des cibles, il n’en exprime pas moins un sentiment de révolte à l’égard d’une institution de soins identifiée (à tort ou à raison) au Collectif mahorais qui en occupe depuis des jours le parvis d’entrée, incarnant de fait la perspective infâme d’un apartheid sanitaire (28).

Épilogue provisoire
À l’heure où démolitions et expulsions vers les Comores reprennent, après les revers essuyés par Darmanin ces dernières semaines, l’île aux parfums s’abîme dans les marécages nauséabonds de sa fiction identitaire, et suicidaire (29) – tandis qu’elle s’apprête à connaître les restrictions d’eau les plus importantes de son histoire. Au cours de sa prise de parole, à l’occasion du rassemblement tenu Place de la République à Paris le 15 avril dernier à l’appel du Collectif Stop Uwambushu à Mayotte (CSUM), l’écrivain et artiste comorien Soeuf Elbadawi déclare : « Je comprends que Darmanin ait envie d’expérimenter à Mayotte ce qu’il essaiera de faire plus tard, sur l’ensemble du territoire français, avec son projet de loi de l’immigration. Permettre à ce que des déplacements de population, pour ne pas dire des déportations de masse, aient lieu, est une limite que l’État français se doit de ne pas franchir (30)… Aujourd’hui, nous savons que ce sont les États qui s’allient contre les intérêts des habitants de cet espace… [Mais] la vérité, j’ai envie de dire, jamais ne se noie ».


Gamal Oya,

24 mai 2023″


Notes
(1) Grande Comore (Ngazidja), Mohéli (Mwali), Anjouan (Ndzuani) et Mayotte (Maore).
(2) Unité administrative qui prend le nom de « Mayotte et dépendances » en 1892, avant d’être rattachée à la colonie française de Madagascar en 1912 et de constituer un Territoire d’Outre-Mer à part entière en 1946.
(3) Ce vétéran du sarkozysme souhaite que « tout ressortissant comorien sollicitant un visa ou un titre de séjour pour la France reconnaisse, par écrit, l’appartenance de Mayotte à la France »… (Mayotte la 1ère, 29 avril).
(4) « 80 % des élèves de Mayotte sont des Comoriens totalement illettrés, des bébés barbus [sic], des élèves inscrits au CP en pleine adolescence » ; « Il faut exterminer toutes ces vermines » (CNews, 24 avril). 
(5) « … ces délinquants, ces voyous, ces terroristes… à un moment donné, il faut peut-être en tuer, je pèse mes mots. Il faut peut-être en tuer » (JT de Mayotte la 1ère, 24 avril). Salime Mdéré se présentait pour LREM aux élections départementales de 2021 dans le canton de Bouéni.
(6) La place des femmes est prépondérante dans le soutien public à Wuambushu. Parmi bien d’autres, Safina Soula, fondatrice du Collectif des Citoyens de Mayotte, est l’incarnation caricaturale de la chatouilleuse en quelque sorte radicalisée (à l’instar de la députée Estelle Youssouffa) : « Avec 80% de naissances d’enfants qui ne sont pas Français, Mayotte dans quinze ou vingt ans sera une île comorienne… Ce n’est rien du tout 1.000 cases. J’aurais préféré un plan global, raser toutes les cases en tôle existantes » (mayottehebdo.com, 24 avril).
(7) Lors du nouveau référendum que la France organise à Mayotte en février 1976, 99% des voix s’expriment en faveur de « Mayotte française », laquelle obtient le statut de Collectivité territoriale. Le Conseil général demeurera sous la tutelle du préfet, qui fait office de gouverneur colonial, jusqu’à juillet 2001, date à laquelle Mayotte devient une Collectivité départementale, création hybride sur la voie de la départementalisation (mars 2011).
(8) Mayotte est aussi la destination de personnes issues de l’Afrique des Grands Lacs, de Madagascar, voire du Sri Lanka.
(9) Cité in L. Giachino & R. Carayol, « ‘Étrangers’ à Maore : le fantasme de la cinquième colonne », Kashkazi, n°73, 2008.
(10) Une mise au point : les naufragés ne périssent pas en raison de la précarité qui les inciterait à rejoindre le mirage mahorais « au péril de leur vie » mais bien parce que la PAF française accule les embarcations qu’elle traque à emprunter des voies de navigation dangereuses : les eaux peu agitées des passes balisées (reliant le lagon au large) sont ainsi délaissées au profit des lames tourmentées au-dessus de la barrière de corail. De telles conditions demeurent étrangères aux mêmes embarcations qui circulent normalement entre les trois autres îles « comoriennes » de l’archipel.
(11) Le terme emprunté à la langue comorienne (et retourné contre ses locuteurs) désigne un poisson redouté du lagon, habitué à défendre son territoire en mordant les baigneurs : les Comoriens, à la mer ? Une vidéo montre deux femmes mahoraises, participant à la manifestation du 29 avril en soutien à Wuambushu, intimer à une « Anjouanaise » de se « jeter à la mer »…
(12) En effet, wuambushu procède d’une déformation morphologique du verbe uwambushu.
(13) Presque impossibles à Mayotte, où les quelques syndicats (CGT, FSU, Solidaires) et associations (caritatives, humanitaires) qui tentent d’exprimer publiquement leur opposition à Wuambushu sont l’objet d’invectives, voire de menaces, de la part des collectifs comme de la plupart des élu.e.s mahorais en faveur de l’opération.
(14) Il s’agit du quartier Talus 2 à Majicavo, sur la commune de Koungou, où vivent des familles (de nationalité française ou pas) engagées pour certaines depuis des années dans une procédure de titrisation des parcelles sur lesquelles elles se sont initialement installées avec l’aval des autorités. En fait de relogement, des lieux tels que la MJC de M’tsapéré sont réquisitionnés en guise de Locaux de Rétention Administrative, en complément du CRA (136 places) déjà saturé et sous tension (26000 retenu.e.s en 2022, triste record national). Quant à la prison de Mayotte, elle est à plus de 300% de sa capacité ! À quand les stades ?…
(15) En poste à Mayotte depuis 2021, auparavant Préfet délégué pour la défense et la sécurité (Auvergne-Rhône-Alpes), Thierry Suquet est né en 1960 à Constantine (Algérie).
(16) La même n’en préside pas moins les audiences en rapport avec des comparutions immédiates qui participent de la répression pénale en cours dans le cadre de Wuambushu.
(17) Se débarrasser de ses papiers peut éviter le renvoi vers son pays d’origine.
(18) Comble de l’ignominie, cet accord-cadre (se) raconte que « la jeunesse [comorienne] cherche un salut dans des contextes qui semblent plus accueillants et plus propices à [son] épanouissement comme Mayotte » ! Par ailleurs, le cynisme de ce « partenariat migratoire » rappelle l’accord que le Royaume-Uni a conclu avec le Rwanda, qui accepte en échange de 140 millions de livres sterling de recevoir les migrants que Londres serait dans l’incapacité d’expulser vers leur pays d’origine.
(19) Ne parle-t-on pas de pétrole, quelque part entre le Mozambique et les Comores ?
(20) Une présidence qui permettrait à Azali de réactiver le Comité Ad Hoc 7 de l’UA en rapport avec l’île comorienne de Mayotte, un comité en sommeil depuis les années 1990. Le fera-t-il ?
(21) Le sociologue Nicolas Roinsard contextualise ainsi le phénomène des « bandes » à Mayotte : « Certains ont quitté le domicile familial à la suite d’un conflit ou de l’expulsion d’un parent, d’autres pour soulager leur mère isolée et paupérisée… » (lejdd.fr, 16 mai).
(22) Certains sont nés de l’union « mixte » d’un Mahorais avec une Comorienne, mais restent perçus comme des « étrangers ».
(23) À Mayotte, près de la moitié des 18-30 ans subit le chantage systémique au salariat depuis la condition reléguée du chômage, dans une île d’environ 280 000 habitants dont un sur deux a moins de 20 ans, quand 70 % de la population vit sous le seuil national de pauvreté (moins de 30€ par jour).
(24) Depuis le 4 mai, avec le blocage puis la fermeture (sur décision du Centre Hospitalier de Mamoudzou, dont le directeur dépose plainte contre X) du Centre de consultation et de soins de Jacaranda, à l’appel du Collectif des citoyens de Mayotte, le mouvement se poursuit par l’entrave des accès au CHM ainsi qu’à la plupart des autres établissements de santé dans l’île, empêchant ainsi les « clandestins » d’accéder aux soins, dans le cadre d’une protestation coordonnée contre la suspension (levée depuis le 17 mai) des expulsions initialement prévues vers l’île comorienne d’Anjouan.
(25) Outre une propriété en Grande Comore, il possède de la famille à Anjouan, où il a célébré son grand-mariage coutumier.
(26) D’une mère d’origine belge et d’ascendance grand-comorienne du côté paternel.
(27) Comparutions immédiates, convocations de mineurs, procès sommaires, condamnations à plusieurs années de prison ferme… Darmanin brandit ses trophées de guerre : « À Mayotte, la fermeté paie. Merci aux policiers et gendarmes qui ont mené plusieurs interpellations très importantes ces derniers jours, notamment des chefs de bandes » (un tweet).
(28) Si les personnels de santé semblent désapprouver (plus ou moins ouvertement) l’entrave faite aux soins de la part des Collectifs mahorais, la Préfecture relativise les blocages qu’elle attribue à des « femmes inoffensives », complaisance manifestée le 19 mai au cours d’une audience du tribunal administratif de Mamoudzou, dans le cadre d’une requête formulée à l’encontre du préfet de Mayotte par une patiente s’étant vue refuser l’accès à l’hôpital malgré sa pathologie lourde.
(29) Ironie tragique : le 22 mai, un ouvrier mahorais de l’entreprise Tetrama, engagée dans la destruction de Talus 2 (Majicavo), est victime d’un AVC devant son propre domicile promis à la démolition…
(30) Une limite que le député LR Mansour Kamardine incite à franchir lorsqu’il propose de « réfléchir aux voies et moyens législatifs pour couper les pompes aspirantes que sont le droit du sol, l’accès au système de soins gratuits et illimités pour les étrangers… et l’obligation pour les collectivités de scolariser des enfants jetés par leurs parents sur nos plages » (lefigaro.fr, 28 avril). Le même déclare encore sur le site de Valeurs Actuelles, dont l’éditorial oblique du 5 mai s’intitule « Mayotte, laboratoire de catastrophe générale » : « L’opération de restauration de l’État de droit Wuambushu est une urgente nécessité pour Mayotte, dont il conviendra de tirer les leçons pour la métropole ».

Solidaires RATP antifasciste/ Grève au Technicentre de Châtillon

Le 23 juin 2023, Solidaires RATP appelait à un rassemblement antifasciste devant la maison de la RATP contre des faits de racisme et de sexismes avérés au sein de l’entreprise. En effet, “SOLIDAIRES RATP accompagne des victimes de racisme et de harcèlement après avoir dénoncé les faits. Malgré les alertes, la Direction protège les agresseurs. Sur un établissement des collègues subissent un racisme décomplexé : « il te manque plus que ta ceinture de banane » , « la France ne peut pas accueillir tous les immigrés » , « les femmes voilées c’est inacceptable en France », etc… Sur un autre établissement, une collègue se plaint de sexisme et de racisme, la Direction conclut à une affaire de personnes. Pourtant, quelques temps après, fleurissent des tags « Fuck Arabe » ou « Portugal, rasa de merda = sclavi ». ” Nous nous sommes donc rendus sur place afin de réaliser un reportage que nous vous diffusons en première partie d’émission.

Dans une deuxième partie d’émission nous reviendrons sur la gréve sauvage (c’est-à-dire sans déclaration 48h à l’avance (DII)) qui s’est déclenchée dans la nuit du 19 au 20 juin, au technicentre SNCF de Châtillon. Votée en assemblée dans la soirée, cette grève était une réponse cinglante aux sanctions lourdes que la direction voulait infliger à l’un des travailleurs suite à sa mobilisation contre la réforme des retraites. Nous vous diffusons donc l’interview que nous avons réalisé avec Rachid ( le gréviste concerné) à l’issue de leur mobilisation, le 24 juin 2023 .

APPEL DE LA MARCHE DES SOLIDARITE/ VIOLENCE POLICIERE : HOMMAGE A RAYANA

Dans cette émission, nous vous diffusons plusieurs montages en appel à deux rdv qui auront lieu demain. Tout d’abord nous vous diffusons la conférence de presse de la Campagne Antiraciste de Solidarité organisée par la Marche des solidarités qui avait lieu le 8 juin 2022 en appel au rdv du samedi 11 juin Place Blanche à 15 h contre le racisme et l’extrême droite, pour la justice sociale et climatique et pour l’égalité des droits de toutes et tous.

Extrait du texte d’appel :

“Encore Macron à l’Élysée, rien de bon à espérer, tout à redouter : on n’attend pas !
Treize millions de voix pour l’extrême-droite, le fascisme en embuscade, on n’a plus l’temps!
Cotes d’alertes dépassées pour la planète et le vivant, on n’a plus l’temps!
Réfugié·e·s sacrifié·e·s, Sans-papiers pourchassé·e·s et surexploité·e·s, on n’a plus l’temps!
Les prix explosent, des milliards pour les grands patrons, mourir au travail ou crever au chômage, on n’a plus l’temps!
Crimes racistes, féminicides, crimes policiers, on n’a plus l’temps!

Alors, on n’attend pas!

L’égalité des droits pour tou·te·s, c’est maintenant !
Liberté de circuler, de manifester, régularisation des Sans-papiers, c’est maintenant !
Justice sociale et climatique, c’est maintenant !
Plus de fascistes dans nos quartiers, c’est maintenant !
Le pouvoir de vivre, c’est maintenant !”

Ensuite, nous vous diffusons un montage  en vue du rdv de demain à 13 h Place de la République contre les violences policières, en Hommage à Rayana morte des suites d’un contrôle de police le 5 juin 2022, et pour l’abrogation de la loi de présomption de légitime défense de la police ( article l 435-1 de la loi de sécurité intérieur de 2017).

Extrait du texte d’appel :

” Non au permis de tuer !

Samedi 4 juin, dans le quartier de Château-Rouge, la police a tiré sur des personnes en refus d’obtempérer. Au cours d’un contrôle pour non-port de ceinture de sécurité, des policiers ont tiré neuf balles sur un véhicule, blessant le conducteur au thorax et une passagère à la tête. Cette jeune femme de 21 ans est décédée des suites de ses blessures.

Nous habitant·es, membres d’organisations du 18e, choqué·es et bouleversé·es par cet événement d’une extrême violence, manifestons notre colère et notre indignation. Nous apportons tout notre soutien et solidarité aux victimes ainsi qu’à leurs familles.
C’est l’ensemble de la population qui est mise en danger par cet usage d’armes à feu sur la voie publique, un samedi en pleine journée.
Ce drame s’inscrit dans un climat de violence et de harcèlement policier déjà particulièrement pesant dans nos quartiers.

La police tue.

Elle a encore tué il y a quelques jours en plein Paris. Cette fois, la victime est une jeune femme de 21 ans. Un homme de 38 ans a été sévèrement touché.
Il y a quelques semaines, c’étaient deux frères qui étaient tués au fusil d’assaut par un policier. Et ils ne sont malheureusement pas les seuls. La liste des personnes violentées, mutilées, tuées par les forces de l’ordre ne cesse de s’allonger. Cela fait des années que nous dénonçons ces crimes. Cela fait des années que nous alertons en particulier sur la loi de 2017 qui a assoupli les règles d’usage d’armes à feu pour les policiers. C’est derrière l’article L435-1 qu’ils se cachent pour justifier ces meurtres. Jusqu’à quand ?”

Vous pourrez donc entendre le témoignage d’Inès, amie de Rayana présente dans la voiture lors du contrôle policier qui a entraîné la mort de la jeune fille ; celui de l’avocat du conducteur de la voiture, actuellement mis en examen, Ibrahim Shalabi, puis un extrait de la conférence de presse du jeudi 9 juin avec la sœur du conducteur, la tante de Souheil El Khalfaoui mort lors d’un contrôle à Marseille en aout dernier ; et  enfin Amal Bentounsi du collectif Urgence notre police Assassine.

Bonne écoute !

APPEL AU 19 MARS : CONFÉRENCE DE PRESSE/MEETING DES DPD CHRONOPOST ET RSI

En 2022, c’est la 26eme années consécutive que l’appel du collectif opposé à la brutalité policière de Montréal est lancé pour faire du 15 mars la journée internationale contre les violences policières. En France, l’appel est repris de sorte à faire de la mi Mars un moment de convergences de toutes les luttes contre les violences d’état.

Cette année, ce sont le réseau entraide vérité et justice et la Campagne antiracisme et Solidarité qui s’associe pour appeler à la manifestation annuelle se déroulera le 19 mars à 14 h à partir de Châtelet.

En appel, dans cette émission, nous vous diffusons dans une première partie d’émission la Conférence de presse réalisée par les collectifs organisateurs de la marche le 15 mars dernier. Dans une deuxième partie d’émission, nous vous diffusons une partie des prises de parole qui avait lieu lors du meeting de soutien des travailleurs sans papier de DPD Coudray RSI et Chronopost Alfortville du 10 mars dernier.

Le texte d’appel à la marche de la Campagne Antiraciste et de Solidarité:

Notre pays construit des ponts pas des murs. D’où que l’on vienne, où que l’on soit né·e, notre pays existe. Il s’appelle Solidarité.

Notre pays n’a ni carte, ni limites. Il ne fait pas la guerre si ce n’est au fascisme, au colonialisme, au racisme, à l’injustice et aux inégalités.

Notre pays n’existe pas isolé, atomisé, soumis. Il existe dans tout ce qui relie, regroupe, donne confiance et lutte.

Notre pays est en grand danger. Il doit sortir, se montrer, se lever. Vivre.

Car notre pays brûle. Il s’appelle Avenir.
Car notre pays est étouffé. Il s’appelle Liberté.
Car notre pays se meurt. Il s’appelle Égalité.
Car notre pays est opprimé. Il s’appelle Dignité.

Notre pays est en danger. Nous appelons à la mobilisation générale.

Pour l’avenir. Si la planète brûle, cela n’a rien à voir avec les migrations, nos couleurs de peau, nos origines, nos religions. Le monde n’attend qu’une étincelle pour exploser et certain.e.s nourrissent l’incendie qui nous menace.
Nous dénonçons toutes les formes de racisme dont l’islamophobie, l’antisémitisme, l’anti-tziganisme, la négrophobie et le racisme anti-asiatique. Nous exigeons notamment la fin des contrôles au faciès, l’abrogation de la loi dite « séparatisme », le respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la fin des dominations économiques, militaires et politiques, en particulier la Françafrique.

Pour la liberté. Nous voyons que lorsqu’on commence à limiter la liberté pour certain·e·s, c’est la liberté de tou·te·s qui recule. C’est ainsi que se mettent en place des pouvoirs de plus en plus autoritaires.
Nous exigeons la liberté de circuler et de manifester et notamment l’abrogation de la loi dite « sécurité globale », la fin des violences et des crimes policiers et pénitentiaires, la suppression des mesures de répression contre les migrant·e·s (OQTF*, IRTF*, …) et la fermeture des Centres de Rétention Administrative. Nous exigeons la destruction des murs qui s’érigent partout dans le monde pour séparer et contrôler les peuples.

Pour l’égalité des droits. Les arguments utilisés contre l’immigration sont faux économiquement et ne servent qu’à justifier les mesures qui amplifient monstrueusement le racisme et les inégalités sociales. L’oppression et la surexploitation des migrant·e·s aggravent les conditions de tou·te·s les salarié·e·s.
Nous revendiquons l’égalité des droits pour tou·te·s, le renforcement et l’accès réel à la santé, à l’éducation, à des revenus décents, au logement et l’arrêt des expulsions dans les foyers de travailleurs/euses migrant-es. Nous exigeons notamment la régularisation des sans-papiers.

Pour la Dignité. Nous refusons la banalisation de l’insoutenable. Nous dénonçons les politiques anti-migratoires et de non-accueil des migrant·e·s. Nous refusons l’instrumentalisation des femmes à des fins racistes. Nous réclamons vérité et justice pour les victimes de violences policières et pénitentiaires. Nous exigeons le respect des convictions et croyances de tou·te·s. Debout, nous redevenons dignes.

Pour la Solidarité. Nous appelons toutes et tous à se lever, se rassembler, s’organiser. À faire vivre notre pays partout où il existe. Dans les quartiers, les villages, les ronds-points, les écoles, les lieux de travail. Autour d’un hôpital menacé, d’une mosquée ou d’une synagogue fermée ou attaquée, d’une église où l’on fait une grève de la faim pour les migrant·e·s, des associations antiracistes dissoutes ou menacées de l’être, d’un théâtre qui avait été occupé, d’un piquet de grève, d’un immeuble menacé d’expulsion, d’une frontière. A partir d’un local associatif ou syndical, d’un lieu culturel et solidaire…

Nous appelons notre pays à se lever en masse, s’organiser et lutter pour la solidarité et contre le racisme.

  • en multipliant les initiatives de toutes sortes,
  • dans toutes les villes et les villages en manifestant ensemble le même jour le samedi 18 décembre à l’occasion de la Journée internationale des migrant·e·s,
  • à Paris pour une manifestation nationale au mois de mars à l’occasion de la Journée internationale contre le racisme.

Notre pays existe. Il s’appelle Solidarité.

MARCHE CONTRE LES VIOLENCES SEXISTES/PROPOS RACISTES A LA RATP

Ce samedi 20 novembre avait lieu à Paris la marche annuelle contre les violences sexistes et sexuelles (à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le 25 novembre).

Cette année la marche parisienne a réuni environ 50000 personnes selon les organisatrices, soit une des plus grandes manifestations féministes récentes en France

L’Actualité des luttes a promené son micro dans le cortège à la rencontre de
participantes et de participants, membres de collectifs ou non, pour donner à entendre leurs revendications et leurs approches de la lutte contre le patriarcat.

Le 19 novembre dernier, un rassemblement contre les discriminations à la RATP, organisé par Solidaires RATP a eu lieu afin de protester contre la mutation/promotion d’un agent convaincu de propos raciste proféré sur les réseaux sociaux en tenu d’agent de la RATP.

Dans cette seconde partie d’émission, nous pourrons entendre les prises de parole qui se sont tenu lors de ce rassemblement.

Un certain nombre de témoignages d’agents, exprimé leur expérience d’un racisme ancrée et dissimulé au sein de la régie publique ; qui va dès agents de sécurité au cadre de terrain ou administratif.

CAS DE RACISME A LA SNCF / DÉSARMONS LES ! / RÉSISTONS ENSEMBLE

Dans cette émission du 30 septembre 2021 nous abordons plusieurs sujets. Tout d’abord nous vous diffusons un reportage réalisé à gare du nord le 21 septembre dernier lors d’un rassemblement appelé par sud rail afin de dénoncer un ensemble de pratiques racistes au sein même de l’organisation de l’entreprise et suite à l’agression d’une de leur camarade.

Ensuite nous diffusons un entretien réalisé avec des membres de l’assemblée des blessées et désarmons la police suite à un communiqué critique sur la mobilisation contre la loi de sécurité globale de l’année dernière qu’ils et elles ont publié avec le réseau entraide vérité et justice.

Le communiqué de Désarmons la Police :
” L’article 36 de la Loi contre le Séparatisme (“confortant le respect des principes de la République”) prouve une fois de plus que la construction des désaccords par des bonimenteurs soi-disant alliés permettent au pouvoir de toujours arriver à ses fins. Nous n’occultons pas notre propre responsabilité, mais rien ne se construit durablement sur une vérité feinte.

Après le projet de loi Ciotti avorté mais remis sournoisement à plus tard, la Coordination contre la Loi de Sécurité Globale, campée sur son article 24 sans se soucier des quartiers populaires, a permis au gouvernement de jouer un coup à trois bandes en sachant fort bien que personne ou presque ne contesterait la loi séparatisme.

Normal, personne ne bouge (ou si peu) pour les musulmans, l’épouvantail social si facile à agiter. Voilà comment après avoir divisé le peuple, ils l’ont mis dans le même sac avec l’article 36, en tenant compte des arguments du conseil constitutionnel sur l’article 24 de la LSG. L’article 24 n’a pas été censuré, il a juste été demandé au législateur de revoir légèrement sa copie. D’où la formulation de l’article 36 ! Toujours la même stratégie du pouvoir : diviser les uns et les autres pour mieux régner sur l’ensemble.

Voilà encore une fois la réalité et la conséquence de ces machines à perdre telles que la Coordination contre la Loi de Sécurité Globale, bâtie sur un boniment originel, un mensonge inscrit dans le titre même de son slogan (“stop loi sécurité globale”) pour tromper militants et manifestants, alors que dans son programme originel, son mandat clair, écrit noir sur blanc, se réduisait au retrait de l’article 24, seul point de la LSG relayé par les médias complices ou aveugles, corporatisme oblige!D’ailleurs, pour récompenser certains de leurs turpitudes, on les a même protégés dans la loi contre le séparatisme. Alors, pouvait-on vraiment parler de victoire de la Coordination contre la Loi de Sécurité Globale comme on entendait il y a peu, notamment aux Universités d’été des Mouvements Sociaux à Nantes… Où peut-être devions-nous comprendre… une victoire individuelle, personnelle, corporative, pour cacher une défaite collective ! Le temps a dit la vérité !

Le Réseau d’Entraide Vérité et Justice fait partie des rares qui ont tout tenté pour éviter cela. À l’arrière, nous avons fait ce que nous avions à faire avec nos petits moyens et c’était honorable. Merci à celles et ceux du REV&J qui siégeaient avec patience et courage aux côtés de ces inconscients. L’important est que nous tou.te.s, partie prenante du REV&J, pouvons encore nous regarder dans la glace. Seule la Vérité nous rendra Justice… avec Dignité !

Assemblée des Blessés IDF et Désarmons-les!Rappel déc 2020https://m.youtube.com/watch?v=2uMqBSTtBEU

https://desarmons.net/2021/09/20/communique-de-24-a-36-ou-quand-la-loi-de-securite-globale-se-recycle-dans-la-loi-contre-le-separatisme/

Pour, finir nous écouterons la présentation du dernier numéro de “résistons ensemble” enregistré avec un de ses membres.

RÉSISTONS ENSEMBLE – bulletin numéro 199 – du 20 septembre 2021

Les contrôleurs qui ne sont pas contrôlés
Bonne nouvelle pour les riches : l’épidémie de Covid a ouvert l’opportunité extraordinaire de développer des nouvelles formes d’oppression et de contrôle de la population… et, en passant, d’ouvrir de nouvelles mines de profit. Privation de salaires, licenciements à terme, harcèlements dans la vie quotidienne, des récalcitrants qualifiés d’« égoïstes » par le Grand Virologue Macron.

Dans ces conditions le « Pass Sanitaire » n’a de « sanitaire » que le nom. Il n’a rien à voir avec la lutte contre le virus, il est simplement une nouvelle arme policière. La preuve : les patrons, eux-mêmes contrôleurs du Pass ne sont pas contrôlés et les « forces de l’ordre » en sont exemptées, pourtant elles ont bien le pouvoir de mettre les PV. Le développement des technologies, avec entre autres le QR code, et la massification des smartphones, a permis une généralisation du contrôle de la population, et ce, sans que l’État ait à déployer des moyens logistiques et humains difficiles à réunir.

Ce contrôle et fichage est, pour le moment, majoritairement accepté, car enrobé du vernis de la soi-disant utilité sanitaire. L’idée de Macron semble être de prolonger l’état d’urgence sanitaire au-delà du 15 novembre en maintenant le climat de confusion, crainte et interdictions. En tout cas, la méthode Pass/QR code/PV est rodée. L’unique objectif dans son viseur, c’est sa réélection l’année prochaine. Pas d’illusion ! Après son galop d’essai le « Pass Sanitaire » continuera sous une nouvelle forme encore plus vicieuse et il survivra à la Covid. Serons-nous alors tous du bétail numérisé ? >

C H R O N I Q U E D E L’A R B I T R A I R E
Quand la loi assouplit les règles de légitime défense à Marseille 4 août à 19 h, Souheil El Khalfaoui est avec un ami dans sa voiture à l’arrêt. La police reconnaît le véhicule qui aurait fui un contrôle la veille. De cette nouvelle rencontre le jeune homme ne sortira pas vivant.

Pour les syndicats de police, en reculant, Souheil aurait heurté un policier légitimant le tir en plein cœur. Mais les témoignages des riverains (lire mars-infos.org/souhil-tue-par-la-police-une-5880) sont tout autres. Au moment du contrôle les policiers étaient très agités, « Ils avaient la haine ».

Lorsque le policier à l’arrière du véhicule s’écarte pour téléphoner, le jeune homme fait une marche arrière et touche à la jambe le policier resté à l’avant. Pour les témoins, « La version de la légitime défense, c’est n’importe quoi. Le policier qui a tiré était complètement hors de portée du véhicule », et celui tombé « était très loin à ce moment, puisqu’il était devant et que la voiture partait sur l’autre rue ».

Ensuite les policiers ont laissé le blessé se vider de son sang, trop occupés à interpeller le passager « à coups de latte ». C’est une infirmière de passage qui, non sans mal, apportera les premiers soins, avant que les pompiers arrivent et constatent le décès. Le quartier est sous le choc… Le 11 août plusieurs centaines de personnes manifestaient pour l’ouverture d’une information judiciaire.

À Stains est 1 h 30 du matin le lundi 16 août lorsque des policiers de la BAC procèdent à un contrôle routier. Le véhicule aurait reculé et blessé un policier : deux agents tirent avec leur arme à feu à sept reprises. Quatre balles ont atteint le conducteur et sa passagère les blessant grièvement.

La vidéo d’un témoin interroge. Pourquoi avoir tiré autant de fois, en visant les personnes à bout portant et non pas les roues du véhicule pour l’immobiliser ? Pourquoi ne voit-on pas de signes permettant d’identifier les policiers comme tels (pas de brassards, pas de gyrophare…) ? Les victimes s’en sortent heureusement, mais pas sans séquelles. Samedi 21 aout une marche rassemblait une centaine de personnes derrière une banderole « Justice pour Nordine ».

La famille qui se constitue partie civile, a déposé plainte pour « tentative d’homicide volontaire » et « faux en écriture publique ». À Rosny-sous-Bois« On était effrayé. Dans le bus, tout le monde s’est jeté à terre. Des enfants criaient. Une petite fille était traumatisée. » Mardi 17 août dans l’après-midi des policiers descendus de leur moto font feu sur une voiture grise qui tente de prendre la fuite et de s’extraite de la circulation en marche arrière en renversant au passage une moto de la police. La version officielle explique que le véhicule était poursuivi depuis l’A86 à hauteur de Créteil pour un « un refus d’obtempérer ». Les flics invoquent la légitime défense. Le conducteur s’est rendu de lui-même à l’hôpital pour une blessure au cou. Une enquête est confiée à l’IGPN -L’inspection générale de la Police nationale.

POUR EN SAVOIR PLUS ALLEZ SUR RESISTONS.LAUTRE.NET

BILAN DE LA 10eme MARCHE VÉRITÉ ET JUSTICE / COORDINATION DES SANS PAPIERS DE MONTREUIL

Paris ; 18 décembre 2020. Crédit photo serge D’ignazio

À l’occasion des deux journées internationales contre le racisme et contre les violences policières la Marche des Solidarités et les Marches Vérité et Justice pour toutes les victimes ont appelé à manifester le samedi 20 mars 2021. « On étouffe, de l’air ! Contre le racisme, les violences et l’impunité policière, l’islamophobie, le fascisme » ; des manifestations auront lieu dans plusieurs villes en France et internationalement. L’appel de la Marche des Solidarités est signé par plus de 200 organisations.

Pour cette manifestation, les collectifs de familles ayant perdu un proche tué par la police, mais également par les surveillants de prison, les mutilés, les collectifs de sans papiers avaient décidés de  défiler ensemble. Dans cette première partie d’émission, nous avons demandé à Fatou, sœur de Lamine Dieng, co-organisatrice de la marche de revenir sur l’organisation de celle-ci.

Dans cette seconde partie d’émission, nous serons avec des membres de la coordination des sans papiers de Montreuil (CSPM). En leurs compagnies, nous reviendrons sur leurs analyses des dernières mobilisations des sans papiers et sur les luttes à venir.

JOURNÉE INTERNATIONALE CONTRE LES VIOLENCES POLICIÈRES

Ce samedi 20 mars 2021, se tenait à Paris la manifestation contre le racisme et les violences policières. Des manifestations avez lieu dans de nombreuses villes française mais aussi au niveau international. Manifestation organisée par le réseau d’entraide vérité et justice.

Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute de plusieurs prises de paroles qui se sont succédé ce samedi après-midi a Paris.

HOMMAGE A RAYMOND GURÊME

Dans l’émission de ce jour nous rendons hommage a Raymond Gurême en vous diffusant une prise de parole réalisé avec lui même lors d’un forum autour du sujet de la violence d’État datant de 2015.

LUTTES AU CRA

Dans l’émission de ce jour, nous parlons de la situation des personnes enfermées en centre de rétention, avec différentes prises de position sur la lutte à mener au sein de ces lieux d’enfermement en pleine épidémie de Covid 19.

TÉMOIGNAGE EN CENTRE DE RÉTENTION

Dans l’émission de ce jour nous allons parler de centre de rétention en vous partageant des témoignages en collaboration avec l’envolé.

IL Y A 2 ANS ; GAYE CAMARA

Dans la nuit du 16 au 17 janvier 2018 à Épinay sur Seine, Gaye a été abattu injustement dans son véhicule. Les policiers se sont acharnés en tirant à 8 reprises et Gaye a reçu une balle dans la tête alors qu’il ne représentait aucune menace alors qu’il ne commettait aucune infraction, aucun délit, aucun crime.

Le 9 Février dernier à champs sur marne fut organisé par Vérité et Justice pour Gaye , une rencontre avec différente familles concerné par des exactions policières. Dans l’émission de ce jour , nous entendrons quelques interventions qui ont ponctué cette journée.

CENTRE DE RETENTION

Dans l’émission de ce jour nous faisons le point sur les centres de rétention en direct des studios de FPP avec comme invité un animateur de l’émission l’Envolée. Nous diffuserons des reportages et témoignages en direct du centre de rétention de Vincennes et de celui de Oissel.

Pour plus d’information : abaslescras.noblog.org

GRÉVE DES SANS PAPIERS / LES GILETS JAUNES A MONTPELLIER


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Une politique publique d’immigration ne peut pas se limiter à l’asile politique . Ce Mardi 1er Octobre a débutée une gréve dans plusieurs secteurs ou travaille des salariés sans papiers . Dans l’émission de ce jour , nous parlerons de ce mouvement en compagnie de Tiziri , de la CGT HPE- hôtel de prestige et économique .

En seconde parties d’émission , nous seront avec Jules , du site d’information le poing a Montpellier . il sera question du mouvement des gilets en Languedoc-Roussillon.

ALLEMAGNE / EUROPACITY : MARCHONS POUR LES TERRES DE GONESSE


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Dans l’émission de ce jour , nous serons tout d’abord en compagnie de Alain , militant allemand avec qui nous parlerons de l’organisation de la conférence contre les violences d’état en Allemagne et en Europe , qui se tiendra du 26 au 28 Octobre à Berlin .

En seconde partie d’émission nous parlerons en compagnie de Bernard Loup , président du CPTG collectif pour le triangle de Gonesse , de la marche qui se déroulera les 4 et 5 Octobre depuis le triangle de Gonesse jusqu’à Paris .