ANRU STOP AUX DÉMOLITIONS !conférence de presse du 7 février 2024

Le 7 février 2024, des habitants de logements sociaux sont venus de toute la France devant l’Agence nationale pour la rénovation urbaine. Une centaine de personnes issues de nombreuses villes ont réclamé la réhabilitation de leur immeuble plutôt que la destruction, et demandé un moratoire sur les projets contestés en cours.

Un grand nombre de collectifs et d’associations d’habitant -e-s se mobilisent contre les démolitions abusives de logements sociaux programmées par la politique de l’ANRU (la Reynerie au Mirail à Toulouse, la Butte Rouge à Châtenay-Malabry, l’Alma Gare à Roubaix, la Maladrerie à Aubervilliers, etc). Tout cela est partie prenante du regroupement « Stop aux démolitions de l’ANRU ».

À l’occasion de l’anniversaire des 20 ans de l’ANRU, un rassemblement se tenait le mercredi 7 février 2024 devant le siège de L’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) à Pantin et fut demandé à ce qu’une délégation soit reçue portant l’exigence d’un moratoire immédiat sur les démolitions.

L’appel a recueilli 550 signatures de soutien dont celles de 34 collectifs et associations d’habitants de nombreuses régions ainsi que 310 d’architectes, d’urbanistes et enseignants.

Dans l’émission de ce 26 février, nous avons pu entendre le reportage réalisé lors du rassemblement devant l’ANRU à Pantin en appui à une délégation.

Dans l’émission de ce jour, nous entendrons une partie de la Conférence de presse qui se tenait à la suite de la mobilisation du matin à Pantin. avec notamment, un retour de la rencontre avec la direction de l’ANRU et des récits d’opération de l’ANRU Cette conférence de presse se tenait au centre international des cultures populaires dans le 11ᵉ arrondissement de Paris.

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Contre la démolition des HLM par l’ANRU;Moratoire sur les projets contestés en cours.

Le 7 février 2024, des habitants de logements sociaux sont venus de toute la France devant l’Agence nationale pour la rénovation urbaine. Une centaine de personnes issues de nombreuses villes ont réclamé la réhabilitation de leur immeuble plutôt que la destruction, et demandé un moratoire sur les projets contestés en cours. Une délégation a été reçue par la directrice de l’Anru (agence nationale de rénovation urbaine), Anne-Claire Mialot, malgré ses réticences.

Depuis Toulouse, Grenoble, Marseille, Lille, Roubaix, Amiens, les Francs-Moisins à Aubervilliers… une cinquantaine de collectifs d’habitants de quartiers populaires et d’associations ont organisé, ce mercredi 7 février, une action devant le siège ultramoderne de l’Anru, pour protester contre la démolition de leurs quartiers et demander un moratoire sur les projets contestés en cours.

L’agence, qui célèbre son vingtième anniversaire cette année, est pointée du doigt pour ses vastes projets de renouvellement urbain qui sentent la gentrification, et notamment sa politique de destruction de logements sociaux.

De nombreux architectes se sont joints à la contestation. Les associations de défense des locataires, la CNL (confédération Nationale du Logement, le DAL (Droit aux logements, l’APPUI… ont organisé cette initiative. Depuis des décennies, les locataires des cités HLM, en but à des projets de destructions de leurs habitats, de leurs quartiers, affrontaient seuls les mairies, les promoteurs et l’ANRU. Ce regroupement est une première engageante dans le combat nécessaire pour sauvegarder l’habitat populaire. Alors que deux millions de locataires, éligibles aux HLM, attendent un logement digne et abordable, l’État, par l’intermédiaire de l’ANRU les détruit, ceux-ci au lieu de privilégier leurs réhabilitations.

Par exemple à la Planoise à Besançon où se trouvent 6 000 logements sociaux. « Environ 1 200 vont être démolis » et pourtant « Les logements sont plutôt en bon état. Mais cela ne suffit pas pour la municipalité qui considère qu’il y a trop de pauvres. Elle veut faire de la place pour reconstruire des logements destinés à des ménages plus aisés. Sous couvert de mixité sociale, on rejette les plus précaires qui vivent là depuis des années. »

La politique de L’ANRU consiste à virer les pauvres toujours plus loin du centre-ville.

À Vaulx-en-Velin, près de Lyon, plus de 1 600 logements ont été détruits. « Ce qui est reconstruit, c’est du privé, pas des logements sociaux », « L’Anru mène sans distinction une politique publique de la gentrification » sans « Une vraie concertation avec les habitants, la préservation des espaces verts et le respect des personnes qui habitent dans des logements sociaux depuis parfois des décennies. »

Le collectif lillois De L’Air déplie une banderole qui dénonce la destruction de 150 logements sur les 320 que compte l’immeuble des Aviateurs, dans le quartier des Bois-Blancs. Soit environ 300 familles. « Les gens sont là depuis des années, ils sont investis localement… C’est un vrai gâchis ».

La très grande majorité des habitants refusent les démolitions, mais l’Anru ne les écoute pas. La concertation obligatoire est de pure forme, l

a « co-construction » est un mot creux, les décisions sont prises d’avance.

Pendant qu’une délégation est reçue par la directrice de L’ANRU Anne-Claire Mialot, les prises de parole s’enchaînent malgré la pluie. Toutes décrivent des logements détruits alors qu’ils n’auraient mérité qu’une simple réhabilitation. Ils dénoncent aussi un manque de concertation avec les habitants. Un locataire d’Amiens raconte que dans son quartier, « la concertation a même commencé le soir de l’arrêté préfectoral qui annonçait la démolition ».

Avant une conférence de presse qui s’est tenue l’après-midi, la délégation est revenue du rassemblement avec la promesse qu’un rendez-vous aurait lieu dans la quinzaine qui permettrait de reconsidérer les différents dossiers. 

La demande de moratoire sur les projets contestés n’a, en revanche, pas été obtenu. « Anne-Claire Mialot se reposait beaucoup sur la responsabilité des maires pour ne pas se sentir visée par les critiques ». Les maires font de même, tous à se renvoyer la balle. Mais une chose est sûre, attesté notamment par l’expérience de Grenoble ; L’Anru ne finance pas de projet s’il n’y a pas de destructions. 

Si le rendez-vous n’a pas débouché sur des mesures d’urgence concrètes, une note positive se dégage de cette journée d’action. Ce qu’il s’est passé aujourd’hui est inédit : qu’autant de collectifs se soient rassemblés est remarquable.

Du jamais vu dans l’histoire, de l’Agence nationale de la rénovation urbaine (Anru), créée par décret le 9 février 2004, il y a vingt ans : des habitants, des militants du logement, des architectes, des urbanistes, plus de 700 personnes au total issues de 45 associations ou amicales de locataires de toute la France, ont décidé de s’unir, et de faire entendre leur voix. Principale revendication de ce collectif horizontal, un « moratoire immédiat » sur les démolitions de logements sociaux. Tout remettre à plat et inventer autre chose.

Dans son appel fondateur lancé mi-novembre, signé par le prix Pritzker Jean-Philippe Vassal, le collectif Stop aux démolitions Anru rappelait quelques chiffres : entre 2004 à 2021, «l’Anru a assujetti son financement à la démolition de 164 000 logements sociaux pour n’en reconstruire que 142 000 ». Dans le même temps, 408 500 logements ont été réhabilités, preuve que la démolition n’est pas l’alpha et l’oméga de la rénovation urbaine. Mais c’est toujours trop pour les signataires, qui exigent la fin de cette politique « destructrice, et aberrante d’un point de vue social, financier, urbanistique, architectural, et écologique ».

Arrêter de démolir

Avant de tenir une conférence de presse à Paris, une délégation s’est rendue ce mercredi 7 février devant le siège de l’Anru à Pantin (Seine-Saint-Denis). Elle a été reçue par sa directrice générale, Anne-Claire Mialot. 

«Il faut arrêter de faire de la démolition le préalable de toute opération de rénovation urbaine », a expliqué Michel Retbi, membre du Collectif d’architectes en défense du patrimoine Candilis du Mirail, à Toulouse, le premier à prendre la parole à la tribune où se sont succédé une vingtaine de représentants de collectifs de toute la France. «Ce ne doit plus être un postulat », d’autant que la démolition est trop souvent synonyme de « drames humains, au-delà de la question du patrimoine » de ces cités HLM souvent de grande qualité architecturale, à l’instar de la Maladrerie à Aubervilliers ou de la Butte rouge à Châtenay-Malabry. «Le patrimoine de l’habitat social et populaire, c’est le grand angle mort, alors que c’est notre bien commun », a regretté l’urbaniste Myriam Cau, engagée pour le sauvetage de l’Alma-Gare à Roubaix.

Alors que l’Anru justifie le recours à la démolition, qui oblige à reconstituer « un pour un » l’offre de logements sociaux, mais autorise à les reconstruire ailleurs et pour des loyers plus élèves. À Évreux, où la majorité des 700 logements reconstruits (sur 900 démolis) l’ont été en dehors du quartier Anru, « le quartier s’est paupérisé, il a été écrémé de sa population insérée, la plus aisée, possédant voiture et une capacité d’initiative », a illustré Jacques Caron, représentant de la Confédération nationale du logement (CNL) dans l’Eure. «La mixité sociale est présentée comme un remède miracle, mais quand vous mettez des riches dans les quartiers pauvres, ils s’entourent de barbelés et quand vous mettez des pauvres dans le XVIe, les riches manifestent contre », balaie Geneviève Colomer, présidente de l’association Sauvons la Butte rouge.

Djamila Houache, de l’association marseillaise Il fait bon vivre dans ma cité, a pointé du doigt, elle, un autre effet négligé de cette politique de démolition : la tendance des bailleurs sociaux à laisser se dégrader les bâtiments quand ils savent qu’ils seront démolis, même à long terme. « Comme ils n’entretiennent pas la tuyauterie, on a des cas de légionellose. Et pourquoi croyez-vous qu’il y a des rats et des cafards ? » Autre grief, l’absence de concertation sincère avec les habitants, mis devant le fait accompli. Une habitante des Francs-Moisins à Saint-Denis s’est insurgée contre ces « technocrates qui prennent les habitants à un endroit, et les déplacent à un autre » comme si c’étaient des pions, exhortant ses camarades du collectif à « l’action ».

C’est le grief qui revient le plus : la démolition ne détruit pas seulement des bâtiments, mais des vies et des écosystèmes relationnels. « On parle de vies, de personnes qu’on déracine, qui n’ont plus accès aux réseaux de solidarité qui permettent de donner son enfant à garder, de demander de l’aide pour sa voiture, d’être ancré dans un territoire », a décrit le sociologue Antonio Delfini, membre de la coordination Pas sans nous. Vieux militant à la CNL de Besançon, Michel Boutonnet a témoigné qu’une vieille dame de 88 ans, relogée par l’Anru en dehors du quartier de la Planoise où elle a toujours vécu, lui avait dit : « J’ai un magnifique appartement, mais je ne vis plus. » Quant à sa voisine de 96 ans, placée dans une résidence senior par ses enfants, « elle a tenu six mois ».

De grè et de force : Comment l’état expulse les pauvres

Aujourd’hui nous vous diffusons le montage de l’événement organisé le 26 janvier 2024 à la Parole errante autour de l’ouvrage de Camille François De gré et de force. Alors que la pression immobilière se fait de plus en plus forte, surtout dans les métropoles comme les nôtres où la gentrification règne, la machine à expulser tourne à plein régime.

Quelques mois après l’application de la loi Kasbarian-Berger, il nous semblait essentiel de penser l’accès au logement depuis ses luttes et les formes nouvelles qu’elles doivent emprunter : comment faire quand l’État s’est donné les moyens de virer à tour de bras les squatteurs et mauvais payeurs ?

Dans cette enquête sociologique, il retrace précisément tout le parcours administratif qui met des gens à la rue : du mécanisme de surendettement au tribunal, en passant par le recours à la force publique.

Présentation de l’éditeur :

“Les expulsions locatives jettent chaque année en France des milliers de familles pauvres à la rue dans une indifférence quasi générale. Pourtant, ces procédures sont au coeur de l’accroissement de la pauvreté et des inégalités sociales. Et leur nombre a augmenté au cours des vingt dernières années.

À partir d’une longue enquête de terrain, ce livre s’intéresse aux institutions et aux “petites mains” chargées de réaliser les expulsions. Il décrit la manière dont la violence légitime de l’État s’exerce sur les familles menacées de délogement, en retraçant les différentes étapes auxquelles elles sont confrontées : les services de recouvrement où les employés des bailleurs essaient de leur faire rembourser leur dette, les tribunaux où les juges prennent les décisions d’expulsion, les services de préfecture et de police chargés d’utiliser la force publique pour les déloger de leur domicile.

En expliquant pourquoi certaines familles sont plus souvent expulsées que d’autres et comment les agents de l’État les contraignent, à la fois de gré et de force, à quitter leur logement, il met ainsi en lumière une violence légitime, moins visible que la répression des manifestations ou que des interpellations policières, mais tout aussi efficace dans le maintien de l’ordre social.

Loin d’être une fatalité, ces expulsions locatives constituent une réalité éminemment politique, qui interroge la place du capital immobilier et de l’État dans la précarisation des classes populaires aujourd’hui. Une réalité contre laquelle il est possible d’agir. “

JOP PARIS 2024 : défaire le mythe olympique

Du 26 juillet au 11 août 2024, se dérouleront en France, les jeux olympiques 2024 et suivront en septembre les jeux paralympiques.

Le 11 janvier 2024 se tenait, à la Librairie Bourlinguer à Saint-Denis, une rencontre sur les saccages olympiques et paralympiques. Cette soirée avait pour but de défaire le mythe des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) soi-disant “inclusifs, les plus verts de l’histoire…”.

C’est une rencontre avec le Collectif Saccage2024, qui lutte contre les saccages des JOP, et avec “le Chiffon“, le journal de Paname et sa banlieue, qui vient de sortir un hors-série sur les JOP.

L’objectif de cette soirée à Saint-Denis, lieu phare des JOP 2024, est de proposer une autre analyse des JOP, considéré comme destructeurs à tous les niveaux :économique, social, écologique, mais aussi sécuritaire.

Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute d’une grande partie de cette rencontre.

Un point sur Pierre de Coubertin

Le baron Pierre de Coubertin, né le 1er janvier 1863 à Paris et mort le 2 septembre 1937 à Genève en Suisse, est un historien et pédagogue français fortement influencé par la culture anglo-saxonne qui a particulièrement milité pour l’introduction du sport dans les établissements scolaires français.

Dans ce cadre, il prend part à l’éclosion et au développement du sport en France dès la fin du XIXe siècle avant d’être le rénovateur des Jeux olympiques de l’ère moderne en 1894 et de fonder le Comité international olympique, dont il est le président de 1896 à 1925. Durant cette période, il dessine les anneaux olympiques et installe le siège du CIO à Lausanne en 1915. Il milite également pour la création des Jeux olympiques d’hiver dont la première édition a lieu à Chamonix en 1924.

Derrière l’olympisme Un réactionnaire

Fervent partisan de la colonisation —« dès les premiers jours, j’étais un colonial fanatique »— il voit dans le sport, à l’instar de nombreuses élites de la IIIe République, un instrument utile de « disciplinisation des indigènes ». Coubertin, de surcroît, semble clairement raciste : « Les races sont de valeur différente et à la race blanche, d’essence supérieure, toutes les autres doivent faire allégeance ».

Mais à propos des « journées anthropologiques », compétitions réservées « aux représentants des tribus sauvages et non civilisées » organisées lors des Jeux de Saint-Louis, il s’oppose à ce qu’il appelle une « mascarade outrageante », qui, ajoute-t-il, « se dépouillera naturellement de ses oripeaux lorsque ces Noirs, ces Rouges, ces Jaunes apprendront à courir, à sauter, à lancer et laisseront les Blancs derrière eux »sa vision inégalitaire du monde ne se limite d’ailleurs pas au seul domaine ethnique et frise parfois l’eugénisme.

Pour lui, toute société est divisée entre forts et faibles : « il y a deux races distinctes, celle au regard franc, aux muscles forts, à la démarche assurée, et celle des maladifs, à la mine résignée et humble, à l’air vaincu. Eh ! bien, c’est dans les collèges comme dans le monde : les faibles sont écartés, le bénéfice de cette éducation n’est appréciable qu’aux forts »

QUEL AVENIR POUR LES LIEUX AUTOGÉRÉS ?

Aujourd’hui, nous vous diffusons l’émission du pain et des parpaings diffusé sur radio pikez a Brest.

Pour notre 10ᵉ épisode et 1ᵉʳ de cette nouvelle saison, on quitte temporairement la campagne pour venir questionner la place qui est aujourd’hui laissée aux formes alternatives d’habiter une ville, un lieu. Depuis quelques années, la gentrification de certains quartiers de Brest comme le port de commerce et Saint-Martin est de plus en plus tangible.

L’expulsion violente en juillet 2023 du squat de l’Avenir, un espace autogéré emblématique et fruit d’une lutte historique d’usager.es pour la sauvegarde de cet espace fait résonner cette question : que reste-t-il de notre droit à la ville, à prendre part aux décisions quant à son aménagement, à faire hors des chemins imposés par les normes et les usages marchands ?

On revient sur la nécessité d’expérimenter des formes communes au sein d’espaces autogérés avec les collectifs Pas d’avenir sans Avenir et Fun Club Rade de Brest pour que continuent de vivre des manières plus autonomes d’habiter la ville, dans ce qui s’y fait et dans ce qu’il s’y passe.

PARIS 2024 : des JO à la carte

Les chantiers des JO ont commencé malgré la crise sanitaire et les résistances locales, et les retards accumulés accélèrent leurs cadences et dégradent les conditions de travail. Les conséquences sont nombreuses : quartiers irrespirables (accélération de la bétonisation et de la pollution), inabordables (spéculation immobilière, entraînant l’expulsion des pauvres et des modestes), policés (imposition des normes des investisseurs et du tourisme, surveillance et répression), implantation de grandes enseignes, réduction des espaces publics et des parcs, disparition d’espèces protégées… et la liste est encore longue. Les différents saccages engendrés par les Jeux Olympiques ne font qu’accélérer les problèmes écologiques et les injustices sociales dans nos villes, et nous privent des moyens de décider collectivement de ce qui nous entoure.

Vendredi 29 septembre, lancement de la carte des Saccages des Jeux Olympique et Paralympique 2024 conçues avec de nombreux·ses camarades et collectifs.

Dans cette émission, nous débuterons par le reportage réalisé ce 29 septembre 2023 sur le Toxic tour à vélo, qui partait devant le village des athlètes en construction, vers différents sites du chantier.

La seconde partie, nous mènera à la Bourse du travail de Saint-Denis ou se tenait, le même jour, la présentation de la carte et où de nombreux collectifs s’expriment sur la manière dont ils et elles s’organisent contre les JOP 2024.

Lutte du Collectif pour l’avenir des hôpitaux de Saint-Maurice, les Murets

Image présentant les bâtiments de psychiatrie de l’hôpital Saint-Maurice menacés par le projet immobilier, par le « Collectif pour l’avenir des Hôpitaux de Saint-Maurice, les Murets », CC BY-SA 4.0 Deed

Dans cette émission, il sera question tout à la fois de psychiatrie, du soin plus généralement, d’architecture, de défense du patrimoine et d’écologie. Une association et une articulation assez rare pour être relevée, alors que les luttes hospitalière, trop souvent, se confinent dans un champ restreint. Cette conjonction est portée par le « Collectif pour l’avenir des Hôpitaux de Saint-Maurice, les Murets ». Il s’agit d’un collectif aux composantes plurielles, regroupant soignant-es, usager-ères, riverain-es, associations écologistes, syndiqué-es et élus, qui s’est constitué en mai 2023 à l’occasion d’un projet immobilier, porté tout à la fois par la direction (Direction de Groupement Hospitalier de Territoire 94 Nord), par l’Agence Régionale de Santé et par la mairie de Saint-Maurice.

En première partie d’émission, vous pourrez ainsi entendre un des morceaux choisis d’intervention du collectif ayant eu lieu dans le cadre des Semaines de la Folie Ordinaire, articulées avec des interviews réalisées lors d’une manifestation locale, à Saint-Maurice, deux jours plus tard, le mardi 17 octobre. Y sera développé les différentes dimensions de la lutte en cours.
La seconde partie d’émission quant à elle, se focalisera sur des réflexions plus spécifiques aux luttes dans la psychiatrie, au travers de discussions en présence du « Collectif pour l’avenir des Hôpitaux de Saint-Maurice, les Murets ». Lequel reviendra sur son expérience.

Pour plus d’informations, ou demander à être inscrit à la liste de diffusion, contactez : collectifavenirhsmmurets@gmail.com

Prochaines dates :
– Réunion publique en présence du « Collectif pour l’avenir des Hôpitaux de Saint-Maurice, les Murets », le mercredi 8 novembre 2023 au 12 Rue Paul Verlaine, à Saint-Maurice. Voir aussi Agenda militant
– Conférence par l’architecte Eric de Thoisy dans le cadre d’un séminaire sur le thème de l’architecture et du care (soin), où seront présents des membres du collectif. Il se tiendra le jeudi 9 novembre, sur le bateau l’Adamant. Ce dernier est amarré quai de la Rappée au niveau du pont Charles de Gaulle. Voir aussi la première conférence sur ce le même sujet : https://chaire-philo.fr/rester-vertical-partie-1-2/


Lien vers le communiqué de presse du 25 septembre : https://collectif-avenir-hsm-murets.blogspot.com/2023/09/communique-de-presse-lundi-25-septembre.html
Lien vers le site des Semaines de la Folie Ordinaire : https://sdlfoparis2018.wordpress.com/

POURQUOI UNE CITÉ SCOLAIRE SUR LE TRIANGLE DE GONESSE ?

En dépit de l’abandon du projet EuropaCity, des élus d’Ile-de-France, dont M. Blazy, maire de Gonesse, et Mme Pécresse, présidente de la région IDF, s’obstinent à vouloir construire une gare sur la ligne 17 nord au milieu des champs du Triangle de Gonesse.

Comme personne – pas une entreprise, pas une administration – ne veut jusqu’à présent s’y installer, ils ont décidé, sans consultation publique, d’y envoyer des élèves du territoire avec un projet de cité scolaire (collège et lycée avec internat). Ce choix exprime un profond mépris envers eux et les habitant·es de l’est du Val d’Oise.

Le dimanche 1ᵉʳ octobre 2023, se tenait une ZADimanche, comme a chaque début de mois, sur le triangle de Gonesse. Suite à cette ZADimanche , nous nous sommes dirigés vers Villiers-le-Bel ou un campement sans autorisation, sur le terrain municipal de cette même ville, à proximité de l’ancien hôpital, a vu le jour.

L’émission de ce jour, sera consacré à cette occupation et au début de cette ZIAC : Zone d’Imagination pour l’Aménagement Concerté.

Nous entendrons les différentes prises de parole de ce dimanche puis un entretien réalisé avec les occupantes et occupants le vendredi 6 octobre au 5ᵉ jour de cette ZIAC: Zone d’Imagination pour l’Aménagement Concerté.

Les Vieux·et Vieilles Campeurs·euses pour les Terres Nourricières
Communiqué de presse du mardi 3 octobre 2023

Les vieilles branches de la ZIAC de Villiers-le-Bel (95) prennent racine.
Qu’elles fleurissent de mille initiatives !

Voilà maintenant plus de 48 h que nous, les Vieux et Vieilles Campeur·euse·s pour les Terres Nourricières, avons installé notre campement, surnommé ZIAC, comme Zone d’Imagination pour un Aménagement Concerté, sur un terrain municipal de l’hôpital désaffecté de la ville de Villiers-le-Bel dans le Val-d’Oise.

Ces premières 48h sont une première victoire. Les autorités n’ont pas osé nous en déloger et, maintenant, notre occupation sans droit ni titre de ce terrain est devenue une occupation de fait. Autrement dit, les vieilles branches de la ZIAC prennent racine. La ZIAC est maintenant officiellement notre domicile. Et, depuis notre nouvelle maison commune, nous allons faire fleurir mille initiatives jusqu’à ce que notre revendication obtienne satisfaction.

Notre exigence est simple. Le ministère de l’Éducation nationale doit organiser, sous l’égide des garants de la Commission nationale du débat public, une concertation publique sur l’emplacement de la cité scolaire avec internat (voir ci-dessous le rappel du désastre annoncé de la cité scolaire sur le Triangle de Gonesse). C’est d’ailleurs
ce qui a été fait pour un projet de centre pénitentiaire dans le Val d’Oise. Cela a conduit à l’abandon du site de Goussainville en raison de sa proximité avec l’aéroport de Roissy.

Samedi 7 octobre au soir, nous appelons les marcheur·euse·s contre le projet de tronçon autoroutier, le BIP – qui détruirait des dizaines d’hectares d’espaces naturels et agricoles pour déverser des flots de camions et grossir les flux logistiques entre les entrepôts Garonor, ceux de Fedex et DHL à Roissy, et le port de Gennevilliers avec son projet d’entrepôt géant Green Dock – à se retrouver à la ZIAC pour un moment festif et délibératif.

Dimanche 8 octobre après-midi, retrouvons-nous tous et toutes pour continuer les discussions et la fête de la veille.
Nous vous tiendrons informés par la suite du programme détaillé du week-end. N’hésitez pas à venir avec votre tente et votre maillot. Vous profiterez de la piscine municipale et de ses douches qui jouxtent la ZIAC !!

Rappel du désastre annoncé de la cité scolaire sur le Triangle de Gonesse
La cité scolaire avec son internat serait située au bout des pistes des aéroports de Roissy et du Bourget. À 500 mètres de là où le Concorde s’est écrasé il y a 20 ans. De même, l’effondrement climatique qui a commencé – selon les mots
même du secrétaire générale des Nations unies – exige que des terres agricoles aussi fertiles que celles du Triangle de Gonesse soient préservées. Il en va de notre souveraineté alimentaire.

À 6 km du Triangle, l’hôpital désaffecté de Villiers-le-Bel est l’un des sites déjà artificialisés de l’est du Val-d’Oise qui, grâce à sa situation exceptionnelle (près d’une gare de la ligne D, près de champs, près d’un complexe sportif…) pourrait idéalement accueillir la future cité scolaire que nous appelons d’autant plus de nos vœux qu’elle inclut un lycée agricole.

Pour rejoindre la ZIAC : Au bout de l’avenue du Champ Bacon, à Villiers-le-Bel,
à 10 min à pied de la gare RER D Villers-le-bel/Arnouville/Gonesse

MAYOTTE / ARCHIPEL DES COMORES : Généalogie d’une politique du pire

Dans l’émission de ce jour, nous entendrons intervention de l’auteur de l’article Mayotte / Comores : Généalogie d’une politique du pire paru dans le numéro de Courant Alternative. Il a répondu aux remarques, demandes de précision et interrogations sur la situation à Mayotte et aux Comores. Cette présentation se tenait dans le cadre des rencontres libertaires du Quercy qui se déroulait du 18 au 23 juillet 2023 . Elle s’appuyait sur un article publié dans Courant Alternatif du 11 juin 2023 que nous vous diffusons :

“L’opération militaro-policière Wuambushu menée actuellement par l’État français dans la colonie départementalisée de Mayotte, sous les prétextes officiels d’une destruction de l’habitat précaire et d’une lutte contre la délinquance, amalgamée à la présence jugée illégale de « Comoriens » issus des trois autres îles de l’archipel, s’inscrit dans un contexte régional tout à fait particulier dont cet article se propose d’esquisser sommairement les coordonnées historiques, politiques et sociales.

Perspective historique
Outre un substrat linguistique commun, des échanges commerciaux, alliances matrimoniales ou réseaux confrériques (d’obédience sunnite) établissent des rapports multiséculaires de réciprocité entre les quatre îles de l’archipel des Comores (1). Le Protectorat français que devient Mayotte à partir de 1841 prélude à la domination coloniale que la France exerce sur l’archipel de 1886 à 1974 (2). À la décision prise en 1958 par l’État français de transférer la capitale administrative du Territoire, de Dzaoudzi (Mayotte) à Moroni (Grande Comore), suscitant la méfiance à l’égard des élites grand-comoriennes et anjouanaises, soupçonnées de favoriser leurs îles au détriment de celle de Mayotte, répond en novembre de la même année un Congrès des notables qui initie à Tsoundzou le mouvement procolonial en faveur de « Mayotte française », amplifié et structuré à partir de 1963 par le Mouvement Populaire Mahorais (MPM), matrice historique du départementalisme dont la classe politique mahoraise contemporaine est en quelque sorte l’héritière, du député LR Mansour Kamardine (adepte de la théorie du grand remplacement dans sa version mahoraise (3)) à la députée LIOT Estelle Youssouffa (aux arguties racistes délibérément criminogènes (4)), en passant par le 1er vice-président du Conseil départemental, Salime Mdéré (apprenti-provocateur de la rhétorique génocidaire (5)).

En plus d’un lobbying tenace auprès des autorités françaises, appuyé notamment par l’Action Française (sans oublier les réseaux françafricains de Jacques Foccart), l’activisme du MPM se déploie durant les années 1960-1970 à travers des milices populaires (les soroda, pour soldats), notamment féminines (les « chatouilleuses »(6)), que la perspective rapprochée de l’indépendance incite à la persécution systématique de tous ressortissants des trois autres îles (mais également de Mahorais), jugés favorables à l’unité politique de l’archipel (les serrelamen, ceux qui se tiennent la main). Dans le contexte du référendum d’autodétermination de décembre 1974 (63% des Mahorais s’y opposent) et de l’indépendance unilatéralement proclamée des Comores en juillet 1975, plus d’un millier de « Comoriens » sont expulsés ou fuient avec l’assentiment complice de l’État français, lequel promulgue une loi qui entérine le principe d’un décompte différencié des votes, séparant de fait Mayotte du reste de l’archipel (7) en contradiction avec le principe d’intangibilité des frontières coloniales, appliqué partout ailleurs au moment des indépendances, notamment africaines (depuis, la France a été maintes fois condamnée par l’Assemblée générale des Nations-Unies, sans effet…). Dans la foulée, un coup d’état fomenté par les Services français renverse dès le mois d’août 1975 le président comorien Abdallah : où le mercenaire Bob Denard inaugure vingt années de politique françafricaine aux Comores (dont l’assassinat de deux présidents, en 1978 et 1989).


« Comoriens » et « clandestins »
Depuis lors, une dissociation intime travaille la géographie humaine et mentale de l’archipel. De même que l’État comorien, sous l’influence de Paris, n’exploite le sentiment d’inachèvement territorial de la nation qu’à des fins démagogiques en matière de politique intérieure, de même un spectre hante la conscience mahoraise, dans son rapport contrarié à l’État français (entre angoisse de l’abandon et affirmation du Département) : celui de cette altérité « comorienne » qu’elle s’acharne à refouler d’elle-même. Dans ce cadre, l’histoire du « clandestin » est celle de sa fabrique procoloniale, entre fiction administrative et politique schizophrène de l’identité. À cet égard, l’instauration en janvier 1995 d’un visa préalable d’entrée à Mayotte (Visa Balladur) pour les ressortissants des trois autres îles de l’archipel, officialise l’alliance objective de l’État français avec les discours du MPM et de l’extrême-droite dans leur criminalisation commune du « Comorien » (8) : « Voleurs d’emplois, de terrains, d’époux et d’épouses, de convictions et même d’identité… Dès la fin des années 80, les Comoriens des autres îles étaient accusés de tous les maux à Maore [Mayotte]. Une manière de dissimuler les véritables enjeux auxquels était confrontée l’île. ‘Non à l’envahissement des travailleurs étrangers dans nos entreprises’, ‘Non au commerce ambulant étranger et illégal’, ‘Non au développement des bidonvilles étrangers’, ‘À bas les maris étrangers’… Brandies il y a près de vingt ans – le 16 novembre 1988 – par environ 300 manifestants dont une majorité de femmes, ces banderoles illustrent toute la diversité des tares dont se trouvaient déjà accusés les ressortissants des îles voisines. » (9)

Par ailleurs, ce Visa Balladur inflige aux « Comoriens » une condition migratoire de plus en plus difficile, quand elle n’est pas tragique : lourdeur dissuasive des process administratifs (85% des demandes d’asile rejetées) ; entre 300 et 500 euros pour franchir dans un kwassa (pirogue à moteur) souvent surchargé les 70 kms qui séparent Mayotte d’Anjouan ; plus de 20.000 naufragés morts en mer durant les 25 dernières années. Conjointement aux moyens mis en œuvre par l’État français contre l’entrée et le séjour de Comoriens devenus « illégaux » dans une île de leur archipel (radars, patrouilles nautiques, surveillance aérienne, rafles, rétention) (10), de véritables raids villageois sont menés à l’encontre d’habitations précaires abritant des « Anjouanais » ; le maire d’une commune peut ordonner à ses agents d’incendier des habitations de « sans-papiers » (Hamouro, octobre 2003), sans évoquer les émeutes anti-comoriennes de mars 2008. Macron déclare en 2017 : « Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien » – calembour de négrier.
{{L’Opération, paradigme politico-militaire de la Métropole
En 2019, l’opération Shikandra (11) constitue le banc d’essai de Wuambushu, avec une pratique déjà systématique du « décasage » dont l’euphémisme d’inspiration coloniale recouvre près de 1.800 habitations détruites, concernant plus de 8.500 personnes, pour les seules années 2020-2022.L’amplitude sémantique du verbe uwambushu (12) offre quelques nuances instructives : défaire pour refaire (si possible en mieux) ; le terme peut également désigner le fait d’initier une action incertaine, sans en mesurer vraiment les risques. À propos d’un tiers, il a valeur de reproche ; en référence à soi, il suggère les difficultés rencontrées dans l’action que l’on a engagée. Si Libération évoque « une opération ni faite ni à faire », il n’en demeure pas moins que l’État français et ses fidèles prétendent réagir par la brutalité aux effets mortifères du leurre procolonial qu’ils ont eux-mêmes produit :


• la cible : déporter en deux mois 10.000 personnes en situation « irrégulière » vers l’île comorienne d’Anjouan et démolir les bidonvilles. Le 21 avril, Darmanin déclare dans Le Figaro : « Nous allons détruire l’écosystème de ces bandes criminelles ».
• les troupes : envoi de 510 [sic] membres des forces de l’ordre, ajoutés aux 750 policiers et 600 gendarmes déjà sur place : CRS8, GIGN, RAID. Dès le 23 avril, à Tsoundzou, le ton est donné : 650 grenades lacrymogènes, 85 grenades de désencerclement, 60 tirs de LBD, des tirs à balles réelles au pistolet automatique de la part des sinistres de la CRS8…
• l’agenda, validé par Macron en Conseil de défense : « Il n’y a pas un moment où on la commence et un moment où on la termine » (Darmanin à propos de l’opération, Le Figaro, 20 avril) – caricature sordide de l’Opération Justice Infinie lancée par le Pentagone suite aux attentats du 11 septembre 2001.
Plutôt indifférent aux manifestations (en métropole, à La Réunion (13)) d’une opposition sporadique à Wuambushu, en dehors de tribunes et autres appels à l’initiative d’associations de défense des droits humains, de syndicats et mouvements politiques français ainsi que d’organisations ou collectifs comoriens, le gouvernement doit néanmoins négocier certaines entraves et dissonances d’ordre éthique, juridique ou diplomatique qui ont pour effet, sinon d’enrayer le récit officiel de sa bataille de Mayotte, du moins d’en différer le double volet opérationnel (démolitions et expulsions) ; la droite et l’extrême-droite l’accusant de ne pas se donner les moyens d’un objectif qu’ils partagent par ailleurs, les élu.e.s et collectifs mahorais le pressant d’entreprendre la déportation de masse qu’ils réclament.


Contre la LDH / Contre la magistrature
Les propos pernicieux que Borne, Darmanin et consorts ont tenu à propos de la Ligue des Droits de l’Homme, après que l’association a dénoncé la violence diluvienne de l’État ainsi que son entrave faite à l’intervention des secours lors de la manifestation du 25 mars à Sainte-Soline, ne sont pas sans lien avec les condamnations multiples par lesquelles la LDH et la CNCDH s’opposent à la politique migratoire de l’État français à Mayotte comme à l’indignité du traitement réservé aux habitants des quartiers pauvres (« Comoriens » ou pas), sous couvert de lutte contre l’insalubrité. Et c’est sans surprise que le député Mansour Kamardine ou le maire de Mamoudzou Ambdilwahedou Soumaïla, reprennent la rhétorique vindicative du régime à l’égard des « associations droitdelhommistes »…

Par ailleurs, dès les 24 et 25 avril, le Tribunal judiciaire de Mamoudzou suspend l’évacuation et la destruction d’habitations précaires en raison d’une absence de relogement (14). Le Préfet de Mayotte fait appel (15). Un affrontement juridique et politico-médiatique s’annonce, qui oppose en quelque sorte le droit de l’État à l’État de droit. Dans ce cadre, la présidente du Tribunal, Catherine Vannier, passe pour avoir outrageusement suspendu l’opération ; et la presse d’évoquer à charge l’ancienne vice-présidente du Syndicat de la Magistrature, « plutôt à gauche » (Europe 1, 27 avril) (16). En comparaison, le chef de la police de Mayotte bénéficie d’une mansuétude complice : Laurent Simonin fut en effet condamné dans l’affaire Benalla pour avoir transmis au barbouze la vidéo de la Contrescarpe : « violation du secret professionnel » et « détournement d’images issues d’un système de vidéoprotection »… Quant à Mansour Kamardine, il fantasme un « harcèlement judiciaire contre l’État à Mayotte » et délire sur le « caractère raciste et anti-français des associations d’aide aux immigrés clandestins », animées par des « humanistes hémiplégiques » (lefigaro.fr, 28 avril). Finalement, le 17 mai, la chambre d’appel de Mayotte autorise la destruction du quartier Talus 2 (Majicavo), démarrée avec fracas dès le 22 mai, dans l’incertitude d’un relogement pérenne pour les habitants.À noter toutefois que le 19 mai, un groupement d’associations, dont le Conseil Représentatif des Associations Noires (CRAN) et le Collectif comorien Stop Uwambushu à Mayotte (CSUM), formule une requête auprès de la Cour Pénale Internationale pour « crime contre l’humanité » commis par l’État français à l’encontre de Comoriens dans le cadre de l’opération Wuambushu. Il réclame conjointement l’émission d’un mandat d’arrêt international visant la députée Estelle Youssouffa ainsi que le 1er vice-président du Conseil départemental, Salime Mdéré, pour leurs propos d’inspiration génocidaire. La bataille juridique n’est pas close…


Contre (tout contre) l’État comorien…
Depuis le début de l’opération, l’État comorien pratique un jeu délicat d’ouverture et de fermeture à l’égard de Wuambushu. Si le régime du colonel Azali annonce dès le 24 avril la fermeture des ports comoriens, celui de Mutsamudu (Anjouan) réouvre officiellement le 26 avril, augurant d’une reprise des expulsions. Mais le 27, c’est le gouverneur même d’Anjouan, Anissi Chamsidine, qui conditionne l’entrée des expulsés en provenance de Mayotte à la présentation d’une pièce d’identité (17) ainsi qu’à l’attestation d’une adresse de résidence dans l’île comorienne. Pour autant, la position de l’État comorien à l’égard de Paris n’en est pas moins ambiguë, comme en atteste l’accord-cadre signé en 2019 : le financement à hauteur de 150 millions d’euros par la France d’une aide au développement engage les Comores à accueillir les expulsés en provenance de Mayotte (18)… Cette ambivalence à l’égard de l’ancienne et si présente puissance coloniale (19) apparait dans l’entretien que le président Azali, promu depuis février à la tête de l’Union Africaine (20), accorde au Monde le 8 mai dans le cadre d’une visite officielle en France : « [Wuambushu] aurait pu être plus discret et efficace [sic]. Il y a un vol et un bateau entre Mayotte et Anjouan tous les jours » et, en même temps, « Je demande la levée du visa entre les Comores et Mayotte », tout en plaçant la France devant sa responsabilité historique à l’égard du département qu’elle a elle-même institué, avant que la langue de bois diplomatique ne reprenne le dessus dès le 9 mai dans un communiqué conjoint des gouvernements français et comoriens, manifestant leur volonté de « lutter contre les trafics et contre les passeurs » et de « coordonner leurs efforts communs pour la sauvegarde des vies humaines en mer »… Cynisme morbide.On comprend pourquoi le Comité Maore (dont le but est d’« œuvrer à la libération de l’île comorienne de Mayotte ») fut interdit de défiler à Moroni contre Wuambushu ; idem pour un rassemblement prévu le 14 mai devant le Palais du Peuple de la capitale comorienne, sans évoquer l’empêchement fait au gouverneur d’Anjouan de pénétrer dans l’enceinte du port de Mutsamudu, suite à sa création d’un Comité de vigilance « habilité à prendre toutes initiatives et entreprendre des actions non violentes pour éviter que la population d’Anjouan soit menacée dans sa sécurité et dans sa quiétude en raison du déplacement massif de la population par la France » (Mayotte la 1ère, 12 mai).Le 15 mai, le gouvernement comorien se déclare prêt à accueillir les expulsés volontaires (?), à l’exclusion des personnes ayant fait l’objet d’une condamnation. Dès le 17, une vingtaine de « Comoriens en situation irrégulière » (dont 4 « départs volontaires ») embarque à bord du Maria Galanta, sous la supervision menaçante de membres du Collectif des Citoyens de Mayotte dont Safina Soula déplore qu’ils ne soient « qu’une vingtaine à bord » (nouvelobs.com, 17 mai). Le soir même, le porte-parole du gouvernement comorien assure du débarquement effectif des expulsés dans le port anjouanais de Mutsamudu : « Il n’y a eu que des départs volontaires [sic] » (europe1.fr, 17 mai). Le 19, le Citadelle prend la mer à destination d’Anjouan avec 48 expulsé.e.s (de force) à son bord, tandis que les autorités comoriennes prétendent n’autoriser aucun accostage au-delà de 16h30… Encore et toujours, l’État comorien assume de jouer le jeu de Paris : un jeu de dupes, certes – et de massacre ?

Contre les « barbares »
Outre un double processus de dépendance et de dépossession, qui révèle plus largement la colonialité des rapports qu’entretient l’État français avec les quatre îles de l’archipel, l’assimilation xénophobe de la délinquance juvénile à l’immigration « clandestine » (quand les mineurs en question, isolés ou non (21), sont souvent natifs de Mayotte et de nationalité française (22)), occulte les mutations sociales et culturelles que le département induit au sein de la jeunesse ; une jeunesse à la recherche d’elle-même entre les inerties d’une structure familiale traditionnelle en voie d’éclatement et la paupérisation d’une existence pliée aux lois iniques de la marchandise et de l’argent, soumise à la violence accrue d’un rapport social capitaliste dont les milliers d’enfants et adolescents (« comoriens » et « mahorais » confondus) actuellement non (ou peu) scolarisés à Mayotte, éprouvent la terreur et la désespérance, exposés qu’ils sont à la mendicité, à la chimik (mélange de cannabis et d’alcool), aux rafles policières, etc…À cet égard, la haine que le député LR Mansour Kamardine voue à la figure expiatoire du jeune « barbare » comorien (lefigaro.fr, 28 avril) ne fait que trahir l’ampleur d’un point aveugle : celui de « Mayotte française », de son impasse et de son échec (23). Quant aux opérations de blocage devant les établissements de soins supposés favoriser les « Comorien.ne.s » (24), ils n’apaiseront pas un refoulé aussi ravageur. La surcharge des infrastructures sanitaires, dispensaires et maternités, serait due aux « Anjouanaises » venues accoucher à Mayotte, avant de repartir sans leur progéniture, promise au droit du sol… L’accusation, au relent de préférence biologique, recoupe la théorie du grand remplacement dont le député LR Mansour Kamardine (25) est l’un des plus fervents adeptes : « La politique du grand remplacement doit cesser » (Mayottehebdo.com, 24 avril) ; tandis qu’Estelle Youssouffa (26) (LIOT) évoque un « enfer migratoire à Mayotte » sur Radio Courtoisie (24 avril). De toute évidence, le Rassemblement National (à Mayotte, 59% au second tour des présidentielles de 2022) dicte le vocabulaire du champ politique mahorais. En vérité, Mayotte dispose d’un système de soins lacunaire dont 170 membres du personnel de santé hospitalier et libéraux de l’île dressent le constat alarmant dans la lettre qu’ils envoient le 3 avril aux autorités afin d’exprimer leur inquiétude quant à la catastrophe sanitaire que l’opération Wuambushu ne manquerait pas de produire.Qu’importe ! Le 2 mai, le sénateur de Mayotte Thani Mohamed Soilihi appelle à un « Wuambushu de l’éducation, de la santé et du logement » – un programme de discriminations sanitaire et scolaire, assorti de pogroms, comme y incitent ces dernières semaines plusieurs tracts (sans parler des réseaux sociaux) appelant par exemple à chasser les « étrangers » de leurs habitations, ou commandant à ces derniers de quitter Mayotte : « N’oubliez pas d’emmener vos enfants avec vous. Ils font partie de vos bagages » (Bouéni, 13 mai). À Moinatrindri, dans la nuit du 14 au 15 mai, un commando encagoulé digne des soroda enlève un propriétaire (mahorais) dont il saccage le domicile, au motif qu’il louerait à des « Comoriens » jugés illégaux. Relais d’un récit officiel qui construit et impose la figure du jeune-délinquant-comorien-en-situation-irrégulière comme la cause unique de tous les malheurs mahorais, Mayotte la 1ère recouvre le silence complice qui règne dans le village d’un « nuit de violences » suffisamment vague pour maintenir par amalgame un imaginaire favorable à Wuambushu.« Clandestins », « voyous », « bandes criminelles », « jeunes armés de machettes » ? Du point de vue de l’appareil procolonial, de sa police, de sa Justice (27) et de ses médias, l’équation semble donc évidente : « On a d’abord vu un Comorien déguisé en femme enceinte », dixit un flic à propos d’affrontements à Doujani. En réalité, ce que dissimulent les combinaisons blanches de chantier portées par certains émeutiers (comme à Tsoundzou), ce sont toutes les misères françaises d’une île qui n’en sont pas moins les mieux partagées au monde ; ce monde hostile dans lequel ils vivent, s’y montrant hostiles à tout le monde, pour paraphraser Alèssi dell’Umbria. Néanmoins, le repli tactique qu’opèrent certains « délinquants » dans les collines n’est pas sans rappeler l’histoire marronne du m’toro fugitif, en rupture avec l’impôt colonial ou l’asservissement. Dans ce cadre, l’intervention menée le 12 mai par quelques jeunes en cagoules, blouses blanches et machettes (selon Mayotte la 1ère) contre le blocage du Centre médical de Dzoumogné, témoigne d’un acte de résistance face à la manifestation xénophobe d’un ordre social inique. De même, si le caillassage d’un bus de soignants du Centre Hospitalier de Mamoudzou (Mayotte la 1ère, 17 mai) relève assez du régime de l’agression, trop souvent propice à la confusion anomique des cibles, il n’en exprime pas moins un sentiment de révolte à l’égard d’une institution de soins identifiée (à tort ou à raison) au Collectif mahorais qui en occupe depuis des jours le parvis d’entrée, incarnant de fait la perspective infâme d’un apartheid sanitaire (28).

Épilogue provisoire
À l’heure où démolitions et expulsions vers les Comores reprennent, après les revers essuyés par Darmanin ces dernières semaines, l’île aux parfums s’abîme dans les marécages nauséabonds de sa fiction identitaire, et suicidaire (29) – tandis qu’elle s’apprête à connaître les restrictions d’eau les plus importantes de son histoire. Au cours de sa prise de parole, à l’occasion du rassemblement tenu Place de la République à Paris le 15 avril dernier à l’appel du Collectif Stop Uwambushu à Mayotte (CSUM), l’écrivain et artiste comorien Soeuf Elbadawi déclare : « Je comprends que Darmanin ait envie d’expérimenter à Mayotte ce qu’il essaiera de faire plus tard, sur l’ensemble du territoire français, avec son projet de loi de l’immigration. Permettre à ce que des déplacements de population, pour ne pas dire des déportations de masse, aient lieu, est une limite que l’État français se doit de ne pas franchir (30)… Aujourd’hui, nous savons que ce sont les États qui s’allient contre les intérêts des habitants de cet espace… [Mais] la vérité, j’ai envie de dire, jamais ne se noie ».


Gamal Oya,

24 mai 2023″


Notes
(1) Grande Comore (Ngazidja), Mohéli (Mwali), Anjouan (Ndzuani) et Mayotte (Maore).
(2) Unité administrative qui prend le nom de « Mayotte et dépendances » en 1892, avant d’être rattachée à la colonie française de Madagascar en 1912 et de constituer un Territoire d’Outre-Mer à part entière en 1946.
(3) Ce vétéran du sarkozysme souhaite que « tout ressortissant comorien sollicitant un visa ou un titre de séjour pour la France reconnaisse, par écrit, l’appartenance de Mayotte à la France »… (Mayotte la 1ère, 29 avril).
(4) « 80 % des élèves de Mayotte sont des Comoriens totalement illettrés, des bébés barbus [sic], des élèves inscrits au CP en pleine adolescence » ; « Il faut exterminer toutes ces vermines » (CNews, 24 avril). 
(5) « … ces délinquants, ces voyous, ces terroristes… à un moment donné, il faut peut-être en tuer, je pèse mes mots. Il faut peut-être en tuer » (JT de Mayotte la 1ère, 24 avril). Salime Mdéré se présentait pour LREM aux élections départementales de 2021 dans le canton de Bouéni.
(6) La place des femmes est prépondérante dans le soutien public à Wuambushu. Parmi bien d’autres, Safina Soula, fondatrice du Collectif des Citoyens de Mayotte, est l’incarnation caricaturale de la chatouilleuse en quelque sorte radicalisée (à l’instar de la députée Estelle Youssouffa) : « Avec 80% de naissances d’enfants qui ne sont pas Français, Mayotte dans quinze ou vingt ans sera une île comorienne… Ce n’est rien du tout 1.000 cases. J’aurais préféré un plan global, raser toutes les cases en tôle existantes » (mayottehebdo.com, 24 avril).
(7) Lors du nouveau référendum que la France organise à Mayotte en février 1976, 99% des voix s’expriment en faveur de « Mayotte française », laquelle obtient le statut de Collectivité territoriale. Le Conseil général demeurera sous la tutelle du préfet, qui fait office de gouverneur colonial, jusqu’à juillet 2001, date à laquelle Mayotte devient une Collectivité départementale, création hybride sur la voie de la départementalisation (mars 2011).
(8) Mayotte est aussi la destination de personnes issues de l’Afrique des Grands Lacs, de Madagascar, voire du Sri Lanka.
(9) Cité in L. Giachino & R. Carayol, « ‘Étrangers’ à Maore : le fantasme de la cinquième colonne », Kashkazi, n°73, 2008.
(10) Une mise au point : les naufragés ne périssent pas en raison de la précarité qui les inciterait à rejoindre le mirage mahorais « au péril de leur vie » mais bien parce que la PAF française accule les embarcations qu’elle traque à emprunter des voies de navigation dangereuses : les eaux peu agitées des passes balisées (reliant le lagon au large) sont ainsi délaissées au profit des lames tourmentées au-dessus de la barrière de corail. De telles conditions demeurent étrangères aux mêmes embarcations qui circulent normalement entre les trois autres îles « comoriennes » de l’archipel.
(11) Le terme emprunté à la langue comorienne (et retourné contre ses locuteurs) désigne un poisson redouté du lagon, habitué à défendre son territoire en mordant les baigneurs : les Comoriens, à la mer ? Une vidéo montre deux femmes mahoraises, participant à la manifestation du 29 avril en soutien à Wuambushu, intimer à une « Anjouanaise » de se « jeter à la mer »…
(12) En effet, wuambushu procède d’une déformation morphologique du verbe uwambushu.
(13) Presque impossibles à Mayotte, où les quelques syndicats (CGT, FSU, Solidaires) et associations (caritatives, humanitaires) qui tentent d’exprimer publiquement leur opposition à Wuambushu sont l’objet d’invectives, voire de menaces, de la part des collectifs comme de la plupart des élu.e.s mahorais en faveur de l’opération.
(14) Il s’agit du quartier Talus 2 à Majicavo, sur la commune de Koungou, où vivent des familles (de nationalité française ou pas) engagées pour certaines depuis des années dans une procédure de titrisation des parcelles sur lesquelles elles se sont initialement installées avec l’aval des autorités. En fait de relogement, des lieux tels que la MJC de M’tsapéré sont réquisitionnés en guise de Locaux de Rétention Administrative, en complément du CRA (136 places) déjà saturé et sous tension (26000 retenu.e.s en 2022, triste record national). Quant à la prison de Mayotte, elle est à plus de 300% de sa capacité ! À quand les stades ?…
(15) En poste à Mayotte depuis 2021, auparavant Préfet délégué pour la défense et la sécurité (Auvergne-Rhône-Alpes), Thierry Suquet est né en 1960 à Constantine (Algérie).
(16) La même n’en préside pas moins les audiences en rapport avec des comparutions immédiates qui participent de la répression pénale en cours dans le cadre de Wuambushu.
(17) Se débarrasser de ses papiers peut éviter le renvoi vers son pays d’origine.
(18) Comble de l’ignominie, cet accord-cadre (se) raconte que « la jeunesse [comorienne] cherche un salut dans des contextes qui semblent plus accueillants et plus propices à [son] épanouissement comme Mayotte » ! Par ailleurs, le cynisme de ce « partenariat migratoire » rappelle l’accord que le Royaume-Uni a conclu avec le Rwanda, qui accepte en échange de 140 millions de livres sterling de recevoir les migrants que Londres serait dans l’incapacité d’expulser vers leur pays d’origine.
(19) Ne parle-t-on pas de pétrole, quelque part entre le Mozambique et les Comores ?
(20) Une présidence qui permettrait à Azali de réactiver le Comité Ad Hoc 7 de l’UA en rapport avec l’île comorienne de Mayotte, un comité en sommeil depuis les années 1990. Le fera-t-il ?
(21) Le sociologue Nicolas Roinsard contextualise ainsi le phénomène des « bandes » à Mayotte : « Certains ont quitté le domicile familial à la suite d’un conflit ou de l’expulsion d’un parent, d’autres pour soulager leur mère isolée et paupérisée… » (lejdd.fr, 16 mai).
(22) Certains sont nés de l’union « mixte » d’un Mahorais avec une Comorienne, mais restent perçus comme des « étrangers ».
(23) À Mayotte, près de la moitié des 18-30 ans subit le chantage systémique au salariat depuis la condition reléguée du chômage, dans une île d’environ 280 000 habitants dont un sur deux a moins de 20 ans, quand 70 % de la population vit sous le seuil national de pauvreté (moins de 30€ par jour).
(24) Depuis le 4 mai, avec le blocage puis la fermeture (sur décision du Centre Hospitalier de Mamoudzou, dont le directeur dépose plainte contre X) du Centre de consultation et de soins de Jacaranda, à l’appel du Collectif des citoyens de Mayotte, le mouvement se poursuit par l’entrave des accès au CHM ainsi qu’à la plupart des autres établissements de santé dans l’île, empêchant ainsi les « clandestins » d’accéder aux soins, dans le cadre d’une protestation coordonnée contre la suspension (levée depuis le 17 mai) des expulsions initialement prévues vers l’île comorienne d’Anjouan.
(25) Outre une propriété en Grande Comore, il possède de la famille à Anjouan, où il a célébré son grand-mariage coutumier.
(26) D’une mère d’origine belge et d’ascendance grand-comorienne du côté paternel.
(27) Comparutions immédiates, convocations de mineurs, procès sommaires, condamnations à plusieurs années de prison ferme… Darmanin brandit ses trophées de guerre : « À Mayotte, la fermeté paie. Merci aux policiers et gendarmes qui ont mené plusieurs interpellations très importantes ces derniers jours, notamment des chefs de bandes » (un tweet).
(28) Si les personnels de santé semblent désapprouver (plus ou moins ouvertement) l’entrave faite aux soins de la part des Collectifs mahorais, la Préfecture relativise les blocages qu’elle attribue à des « femmes inoffensives », complaisance manifestée le 19 mai au cours d’une audience du tribunal administratif de Mamoudzou, dans le cadre d’une requête formulée à l’encontre du préfet de Mayotte par une patiente s’étant vue refuser l’accès à l’hôpital malgré sa pathologie lourde.
(29) Ironie tragique : le 22 mai, un ouvrier mahorais de l’entreprise Tetrama, engagée dans la destruction de Talus 2 (Majicavo), est victime d’un AVC devant son propre domicile promis à la démolition…
(30) Une limite que le député LR Mansour Kamardine incite à franchir lorsqu’il propose de « réfléchir aux voies et moyens législatifs pour couper les pompes aspirantes que sont le droit du sol, l’accès au système de soins gratuits et illimités pour les étrangers… et l’obligation pour les collectivités de scolariser des enfants jetés par leurs parents sur nos plages » (lefigaro.fr, 28 avril). Le même déclare encore sur le site de Valeurs Actuelles, dont l’éditorial oblique du 5 mai s’intitule « Mayotte, laboratoire de catastrophe générale » : « L’opération de restauration de l’État de droit Wuambushu est une urgente nécessité pour Mayotte, dont il conviendra de tirer les leçons pour la métropole ».

LA LUTTE CONTINUE AU FOYER BRANLY DE MONTREUIL

Avec le foyer des Grands Pêchers, le Foyer Branly était intégré dans un projet à la fin des années 70 de la municipalité de résorption des foyers insalubres et de relogement des résidents sur le haut Montreuil. Ouvert en 1979, ce bâtiment est habité en majorité par des résidents de nationalité malienne, un peu plus de 400 résidents en tout. Le foyer est très ouvert de par sa situation sur le quartier construit à peu près à la même époque : logements collectifs sociaux, terrains et équipements sportifs. Les résidents participent activement à la vie du quartier par des tournois de foot et des repas de quartier, les brocantes ainsi qu’à la fête des associations de la ville.

Les délégués du foyer géré par ADOMA (filiale de CDC Habitat) au 73 rue Edouard Branly, Montreuil-sous-Bois, ont pu expliquer leurs revendications le jeudi 15 juin 2023 à une équipe désignée par le maire. Les délégués avaient demandé un rendez-vous avec le maire de la ville, Patrice Bessac. L’enjeu était de lui expliquer les violences dont les résidents sont victimes de la part d’ADOMA, et les réserves qu’ils ont sur le projet de reconstruction de leur foyer. Ils souhaitaient souligner qu’ils ne sont pas contre la rénovation ou le remplacement de leur bâtiment, mais qu’ils tiennent absolument à ce que leurs légitimes revendications soient entendues.

Les violences d’ADOMA ont été rappelées  – au matin du mardi 30 mai, invasion par des hommes et des vigiles accompagnés par des chiens avec comme mission d’ouvrir de force les casiers privés des résidents et de déverser leur contenu par terre, le parking est bloqué, la grille d’entrée fermée, toute sortie de voiture est suivie d’une interdiction de ré-entrer, la benne d’ordures est enlevée ; – jeudi 1ᵉʳ juin 2023, les résidents descendent nombreux accompagnés par une trentaine de voisins et de soutiens du quartier pour bloquer toute tentative par le gestionnaire de démarrer le chantier sans accord avec le comité de résidents. Un camion chargé de grilles arrive, mais, face à la résistance, repart. Entre-temps, le ramassage des ordures est interrompu, des déchets s’empilent à l’extérieur du bâtiment.

C’est dans ce contexte que nous recevons dans l’émission de ce jour, M. Simaga et M. Soukouna, délégués du foyer Edouard Branly de Montreuil pour qu’ils nous parlent de la lutte qu’il mène.

Réunion du Comité de Soutien ce jeudi 29 juin à 19 h, salle du sous-sol, foyer, 73 rue Edouard Branly, Montreuil (bus 122 Nouvelle France ou bus 102 Saint-Denis).

Autre rendez-vous : marche blanche pour nahel ce jeudi 29 juin 14 h, 74 avenue Picasso Nanterre RER A NANTERRE PRÉFECTURE

Lutter pour la cité, habitant-es face à la démolition

Dans cette émission vous pourrez entendre la présentation du livre “luter pour la cité”, co-écrits par trois collectifs : l’association d’habitants Renaissance des Groux — Groux est une cité à Fresnes ; par l’association Appuii, ensuite, qui accompagne depuis 2012 des collectifs en lutte contre des projets urbains imposés en les aidant à se défendre et à se faire entendre ; et enfin, co-écrit également par le collectif Tenaces, composé de membres et ex-membres de Z, une revue itinérante d’enquête et de critique sociale.
Le livre se veut un retour sur la lutte des Groux, point de départ en même temps que fil rouge. Mais pour élargir le propos et parler ainsi d’autres quartiers et explorer différentes thématiques. Le but visé est de faire un retour d’expérience et de proposer une “boîte à outil” pour aider d’autres luttes d’habitants contre des projets urbains imposés.

Pas de croisière à Douarnenez

A Venise, Marseille ou encore Ajaccio, les actions menées contre le tourisme de croisière se multiplient. Le 6 mai dernier, c’est à Douarnenez qu’environ 80 personnes ont empêché des croisiéristes du Silver Wind, de débarquer. Ils protestaient les conséquences sociales et environnementales de l industrie touristique.

En baie de Douarnenez, c’est la Compagnie du Ponant qui a ouvert la porte à l’été 2020 en proposant des croisières « France », ne pouvaient plus aller au Seychelles, en Patagonie ou en Arctique. Dès le printemps suivant, ce n’est plus que le Ponant, mais d’autres compagnies, internationales cette fois, qui font leur apparition dans la baie, toujours avec une volonté de discrétion en terme de communication publique de la part de la mairie et l’office du tourisme.

Suite à ce constat, un petit groupe de personnes, opposé à cette industrie, a décidé de se réunir ponctuellement durant plusieurs mois pour réfléchir et discuter collectivement sur cette thématique et voir comment aborder la chose face à une mairie totalement muette sur le sujet, mais allouant par ailleurs des budgets à l’office du tourisme pour développer ce secteur. De ces rencontres informelles et d’une première table ronde publique est né le collectif Sémaphore, qui a appelé à l’action du 6 mai.

Dans cette émission, nous revenons sur cette mobilisation et les problématiques qu’elle soulève, en vous diffusant un entretien réalisé avec un des membres du collectif Sémaphore, réalisé le week-end du 13/14 mai 2023.

Nous ajoutons que suite à cette mobilisation, Le paquebot Hanseatic Spirit qui devait faire escale à Douarnenez le dimanche 21 mai, a annulée son escale suite “à la suite de la manifestation écologiste du 6 mai dernier” et a préféré s’arrêter à Brest.

Marche contre la ligne 18, le Grand Paris Express et son monde

Le samedi 13 mai 2023 avait lieu au camp de Zaclay, situé à proximité immédiate du tronçon de métro de la ligne 18 en construction, un rassemblement festif pour dire “stop au saccage des terres fertiles du plateau de Saclay” permis par le projet du Grand Paris Express. Au programme de la journée qui célébrait en outre les deux ans d’occupation, était prévu une marche festive, entre champs, chantiers et espaces urbanisés, ainsi que la construction d’une grange paysanne. Cette journée s’inscrivait plus généralement en amont d’une semaine dédiée à l’agriculture paysanne, avec ateliers, visites et discussions. Le “collectif contre la ligne 18 et l’artificialisation des terres de Saclay” entendait ainsi défendre et faire vivre les terres du plateau. Et ce, alors que la Zone à défendre, pourtant légale puisque accueillie par des agriculteurs, se trouve sous surveillance des autorités.

Lien vers le programme de la semaine : Semaine sur l’agriculture paysanne du 15 au 20 mai
Communiqué à l’issue du week-end : Les casseurs, c’est eux

Communiqué du week-end de mobilisation du 13 et 14 mai

«  Rassemblement festif et déterminé les 13 et 14 mai : stop au saccage des terres fertiles du plateau de Saclay.

Pour défendre les terres du plateau et ancrer la lutte dans la durée, nous appelons à venir bâtir une grange et à bien d’autres festivités ! La semaine suivante sera consacrée à des ateliers et discussions sur l’avenir d’une agriculture paysanne sur le plateau.

Depuis les années cinquante, 1400 ha de terres parmi les plus fertiles d’Europe ont été bétonnées sur le plateau de Saclay. Si rien n’est fait dans les prochains mois, ce qui reste de terres nourricières et d’espaces naturels sur le plateau de Saclay risque de disparaître sous le béton du Grand Paris privant la population francilienne de l’espoir d’une autonomie alimentaire, d’emplois locaux non délocalisables, d’adaptation à la crise climatique, rayant de la carte la biodiversité remarquable de ce territoire et accaparant les finances publiques au profit d’un grand projet inutile et imposé.

Ce projet du Grand Paris Express est un non-sens tant aux plans écologique et financier qu’en terme d’égalité des territoires, de réponse aux besoins des populations et de leur droit à décider de l’avenir du territoire sur lequel iels vivent.

Alors que l’artificialisation des sols est une des limites planétaires à ne pas franchir, chaque hectare compte. La formation des sols arables nécessite des dizaines de milliers d’années. Pourtant, l’État et les grandes multinationales du BTP décident de sacrifier des terres exceptionnelles au prétexte hypocrite de lutte contre le dérèglement climatique. Or, la préservation des terres non bétonnées est un levier incontournable de l’adaptation aux enjeux du 21ème siècle. Les experts et les scientifiques le répètent : en Île-de-France comme ailleurs, notre dépendance énergétique et alimentaire doit nous amener à réduire les flux. Il en va, ainsi, pour la population francilienne, de la nécessité de se nourrir localement, de contenir la hausse des températures et du maintien de la biodiversité. Pourtant, aujourd’hui, les travaux préliminaires (fouille archéologique, études des sols, déplacement de réseaux) sont en cours de réalisation et l’arrivée de la ligne sur le tronçon ouest imminente.

Dans le contexte déjà très urbain de l’Île-de-France, ce sont plus de 4000 ha d’espaces naturels et agricoles qui sont lourdement menacés.

Mais cela n’est pas inéluctable !

Depuis 2006, des collectifs se mobilisent pour dénoncer ce faramineux gaspillage, le passage en force de l’État. Et la mobilisation s’amplifie avec, depuis maintenant deux ans, l’occupation de champ à Zaclay par le Collectif Contre la Ligne 18 et l’artificialisation des terres.

Les 13 et 14 mai prochains, à l’heure où la menace de la ligne 18 sur les champs est palpable, il est temps d’aller plus loin. Nous appelons à venir en masse défendre et faire vivre les terres du plateau de Saclay lors d’un rassemblement festif et déterminé. Le week-end sera suivi d’une semaine de partage et d’ateliers thématiques et pratiques sur l’avenir d’une agriculture paysanne pour le plateau de Saclay. »

Luttes pour le logement : manifestation du 28 janvier et carnaval du 11 mars contre la loi Kasbarian / caisses de grève

Dans la première partie de cette émission, nous revenons sur les luttes contre la loi Kasbarian et pour un logement pour toutes et tous, avec un reportage à la manifestation Se loger n’est pas un crime du 28 janvier dernier, suivi d’un reportage au Carnaval contre les expulsions du 11 mars à Montreuil.

Les profits tirés du logement cher sur notre dos n’ont jamais été aussi importants, comme le nombre de logements et immeubles entiers laissés vides pour spéculer. Le nombre de familles et personnes mal logées, sans logis, menacées d’expulsion explose, tandis qu’il faut maintenant choisir entre se nourrir, payer les charges ou payer son loyer… Cette loi est un cadeau aux investisseurs immobiliers et autres profiteurs. La Loi Kasbarian-Bergé c’est la prison ou la rue !

À Montreuil, la fin de la trêve hivernale s’accompagne de nombreuses expulsions. Le Bas-Montreuil qui est en pleine gentrification depuis des années, est particulièrement touché cette année avec l’expulsabilité d’au moins 4 squats accueillant des centaines de personnes : sans-papiers, personnes âgées et jeunes, LGBTQIA+… Plusieurs collectifs de squats et de lutte pour le logement ainsi que l’Assemblée des mal-logé.e.s se sont donc retrouvés pour une déambulation festive et revendicative le 11 mars.

Prochains rendez-vous le 21 mars à 18 h devant le siège de Plaine Commune contre l’augmentation des loyers et des charges par les bailleurs sociaux ; et le 1er avril à 15 h place de la Bastille pour une nouvelle manifestation contre la loi Kasbarian et pour un logement digne pour toutes et tous (plus d’infos ici).

Dans la dernière partie de l’émission, nous écoutons Romain de la CGT expliquer le fonctionnement des caisses de grève, indispensables à la poursuite sur la durée du mouvement contre la destruction de nos retraites.

Entretien avec un collectif brestois pour la gratuité des transports en commun

Un entretien effectué avec un collectif brestois pour la gratuité des transports. Au programme : présentation du collectif, présentation de la ville, de son réseau et de la politique municipale, coût des transports et inflation générale, politique de mobilité, gentrification, écologie, contrôle et répression…

Cette émission s’inscrit dans la continuité de l’émission réalisée fin 2022 avec des chercheurs à l’Observatoire des villes du transport gratuit.

Lien vers la musique Guéringrad : https://www.youtube.com/watch?v=aeGWDyL02l0

Coallia et le logement indigne en résidence sociale

Le vendredi 13 janvier 2023, se tenait une réunion organisée par l’association Droit à la Dignité du Logement Social. La réunion en question devait servir de cadre de négociation entre les habitants et le gestionnaire Coallia, représenté ici par son directeur régional Île-de-France. En effet, un conflit oppose les habitants — du moins ceux qui ne sont pas résignés — à l’association autour de la question du logement social digne. Les dysfonctionnements sont nombreux dans l’immeuble : système électrique défectueux, problèmes de chauffage, punaises, cafards, rats, suroccupation de plusieurs appartements, appartements minuscules, logement sensément temporaires, et redevances excessives. Sur ce dernier point, une précision s’impose. Coallia est le gestionnaire, c’est-à-dire qu’il s’inscrit dans le cadre d’une intermédiation locative, entre le propriétaire, ici Valofi, un gestionnaire de patrimoine et de placements financiers, et les résidents. Ces derniers payent une redevance à l’association, et Coallia paye lui-même un loyer à Valofi, aligné sur les prix du marché. Le but du montage, appelé solibail, sorte de sous-location, est de louer un bien à une association pour y loger des familles aux revenus modestes, par l’intermédiaire d’un contrat de location sécurisé par l’État. En contrepartie, l’association mandatée — Coallia donc — est chargée du bon entretien du logement. Et c’est cette mission précisément qui est contestée ! En outre, pour compléter cette vue d’ensemble, il est utile de préciser que ce système bénéficie grandement au propriétaire qui obtient de déductions fiscales jusqu’à 85 % de ses revenus locatifs, d’une garantie de paiement et d’une gestion simplifiée. Autant d’éléments qui permettent de faire du profit tout en se déchargeant de ses responsabilités, lesquelles sont à chercher dans des textes techniques et difficiles d’accès. A la manière d’un système de sous-traitance en cascade, les acteurs se renvoient donc les responsabilités et noient le poisson… au détriment des habitants devant habiter avec les difficultés de leurs logements vétustes.

Vous entendrez des morceaux choisis de la réunion et surtout, deux interviews d’habitants réalisée dans leur appartement respectif.

Lien vers la chaîne télégram de l’association Droit à la Dignité du Logement Social : https://t.me/s/DDLS_Thiais_94

Copier/coller du texte d’annonce au rassemblement du 28 janvier 2023 contre le projet de loi Kasbarian-Bergé (place de la Bastille, Paris, 14h).
Voir aussi directement la page de l’agenda militant et indépendant : https://www.agendamilitant.org/Manifestation-Se-Loger-N-est-PAs-Un-Crime.html

“La proposition de loi Kasbarian Bergé a été votée en 1ere lecture à l’Assemblée Nationale, elle permet entre autres :

• de punir à 3 ans de prison tous les occupant-e-s sans titre, toutes celles et ceux qui n’ont pas de bail valide pour un local d’habitation ou d’activité économique :
◦ les personnes hébergées, victimes de marchands de sommeil, squatteur.se.s de bâtiments vides,
◦ les locataires, y compris HLM, dont le bail a été résilié…
◦ les accédant.e.s à la propriété qui ne peuvent plus rembourser leur prêt,
◦ les petits commerçant.e.s et artisan.e.s expulsables,
◦ les personnes sans-abris qui seront allé se réfugier dans un hangar, grange ou tout autre bâtiment désaffecté
◦ les grévistes occupant leur lieu de travail…
• d’accélérer les procédures d’expulsion en réduisant tous les délais, de limiter les possibilités pour les locataires en impayés de se maintenir dans le logement en remboursant leur dettes, de mettre en prison les locataires qui refuseraient de se jeter à la rue d’eux même.

Les profits tirés du logement cher sur notre dos n’ont jamais été aussi importants, comme le nombre de logements et immeubles entiers laissés vides pour spéculer. Le nombre de familles et personnes mal logées, sans logis, menacées d’expulsion explose, tandis qu’il faut maintenant choisir entre se nourrir, payer les charges ou payer son loyer .. Cette loi, est un cadeau aux investisseurs immobiliers et autres profiteurs. La Loi Kasbarian-Bergé c’est la prison ou la rue !
Mais rien n’est perdu si nous nous unissons et si nous nous mobilisons avant le passage au Sénat, locataires, squatteur.ses, sans logis, femmes et familles en précarité, que l’on soit salarié.es chômeur.ses, étudiant.es, précaires et organisations qui les défendent : se loger est un besoin primordial et un droit fondamental !

Nous sommes tou.te.s concernés !”

→ Lien vers le site dédié au décryptage du projet de loi Kasbarian-Bergé pour en apprendre davantage et trouver toutes les informations relatives à la mobilisation : https://www.selogernestpasuncrime.org/

Jeux Olympiques Sécuritaires : l’étau se resserre

Il y a trois ans, La Quadrature du Net, association de défense des libertés numériques, lançait l’initiative technopolice pour recenser et contrer les nouvelles technologies policières dans nos villes.

Pour ce premier évènement en région parisienne, la quadrature du net souhaite mettre la lumière sur un évènement qui arrive à grand pas et va transformer nos villes : les Jeux Olympiques de 2024.

Sous prétexte de leur dimension « exceptionnelle », les JO vont être un accélérateur de surveillance. Ils vont rendre légaux des technologies aujourd’hui interdites, en premier lieu la vidéosurveillance algorithmique, mais aussi installer des centaines de caméras de vidéosurveillance dans l’espace public francilien.

Pour organiser la lutte contre cet évènement et la banalisation de la surveillance dans nos vies quotidiennes, la quadrature du net organisait, un moment de débats, d’échanges et de fête, qui se déroulait le 14 janvier 2022 à la flèche d’or dans le 20e arrondissement de Paris.

Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons la discussion/débat avec des militant·es de Saccage 2024 et des chercheur·euses sur l’utilisation politique des JO dans le déploiement de la surveillance en Île-de-France. Seras aborder la question des intérêts politiques et économiques qui poussent à faire accepter et installer les techniques de surveillance à marche forcée et débattrons des conséquences que ces Jeux auront dans nos villes et nos vies.

Invité-e-es

SACCAGE 2024, collectif en résistance face aux saccages écologiques et sociaux que provoquent les Jeux Olympiques de Paris en 2024

Matheus Viegas Ferrari, Doctorant en anthropologie et en relations internationales à l’université Paris 8 et à l’Université Fédérale de Bahia, il s’intéresse aux effets politiques des mégaévénements et leur imbrication à la fois dans la fabrique de la ville et dans les processus de mondialisation.

Marianna Kontos, architecte-urbaniste, doctorante à l’université Paris Nanterre, thèse en cours “JO Paris 2024 en Seine-Saint-Denis. Enjeux démocratiques de la fabrication de la ville”

Non à la vidéosurveillance algorithmique, refusons l’article 7 de la loi olympique ! la quadrature du net, 18 janvier 2023

Aujourd’hui, le projet de loi olympique commence à être examiné en commission au Sénat. En son sein, l’article 7 vise à autoriser la vidéosurveillance algorithmique (VSA). Bien qu’elle soit prétendument circonscrite aux JO, il n’en est rien : la VSA est un projet politique du gouvernement qui n’attendait qu’une occasion pour sortir des cartons (lire notre analyse de ce projet de loi ici).

La VSA est déjà déployée illégalement en France

Après avoir voulu intégrer la VSA dans la loi Sécurité Globale, puis dans la LOPMI, le gouvernement utilise les Jeux olympiques comme prétexte pour faire passer des mesures qui visent à accélérer la surveillance de la population.

Depuis 2019, date de lancement de la campagne Technopolice, nous observons que des dizaines de villes en France ont expérimenté, illégalement, la vidéosurveillance algorithmique. Dès 2016, c’est la ville de Toulouse qui a passé un contrat avec IBM pour détecter des « événements anormaux ». Le logiciel de VSA de l’entreprise Briefcam est également déployé dans [au moins] 35 communes en France (dont Nîmes, Moirans où nous l’avons attaqué devant le tribunal administratif). Depuis 2018, c’est la ville de Marseille, avec la SNEF, qui analyse algorithmiquement les corps de ses habitant.es via les caméras de vidéosurveillance du centre ville.


À l’origine de la vidéosurveillance algorithmique : les caméras

1) Une absence criante d’évaluation publique concernant la vidéosurveillance

Depuis la fin des années 90, la vidéosurveillance n’a cessé de se déployer en France. Le dernier recensement des caméras, privées comme publiques, réalisé par la CNIL il y a plus de 10 ans en comptabilisait 800 000 sur le territoire. Depuis, les subventions publiques qui leur sont destinées n’ont cessé de croître, atteignant 15 millions d’euros en 2021. La LOPMI a acté le triplement de ce fond. S’il existe un tel engouement pour la vidéosurveillance, c’est qu’il doit exister des résultats tangibles non ? Et pourtant non…

Le projet de loi propose d’expérimenter la vidéosurveillance automatisée alors même qu’aucune évaluation publique des dispositifs actuels de vidéosurveillance n’existe, qu’aucun besoin réel n’a été identifié ni une quelconque utilité scientifiquement démontrée. Le projet du gouvernement est donc de passer à une nouvelle étape de la surveillance de masse, en fondant la légitimité d’une technologie très intrusive sur l’intensification de la surveillance via l’automatisation de l’analyse des images, alors que l’utilité des caméras de vidéosurveillance pour lutter contre la délinquance n’a jamais fait ses preuves. Contrairement au principe qui voudrait que toute politique publique soit périodiquement évaluée, la vidéosurveillance — notamment dans sa nouvelle version automatisée — se développe sur le seul fondement des croyances défendues par les personnes qui en font commerce et qui la déploient. De fait, aucune étude d’impact préalable à l’installation de dispositifs de vidéosurveillance ou de VSA n’est sérieusement menée.

2) De rares études pointent unanimement vers l’inutilité de la vidéosurveillance

Or, les évaluations portant sur la vidéosurveillance soulignent au contraire l’inefficacité et le coût faramineux de tels dispositifs :
Le rapport de la Cour des comptes de 2020 rappelle qu’«  aucune corrélation globale n’a été relevée entre l’existence de dispositifs de vidéoprotection et le niveau de la délinquance commise sur la voie publique, ou encore les taux d’élucidation ». Quant au laboratoire de recherche de la CNIL, le LINC, il affirme après avoir passé en revue l’état de l’art que « la littérature académique, en France et à l’international […], a démontré que la vidéosurveillance n’a pas d’impact significatif sur la délinquance ». Plus récemment, les recherches du chercheur Guillaume Gormand, commandées par la gendarmerie, concluent elles aussi à une absence d’effet sur la commission d’infraction et à une utilité résiduelle pour l’élucidation des infractions commises (1,13 % des enquêtes élucidées ont bénéficié des images de caméras sur la voie publique).

3) Le coût faramineux de la vidéosurveillance

En outre, petit à petit, la vidéosurveillance a fait exploser les budgets publics qui lui étaient consacrés. Sur le court terme, ces dispositifs impliquent le développement ou l’achat de logiciels de gestion du parc de caméras (système de gestion vidéo sur IP, ou VMS), l’installation de nouvelles caméras, la transmission de flux, des capacités de stockage des données, des machines assez puissantes pour analyser des quantités de données en un temps très rapide. Sur le temps long, ils nécessitent la maintenance, la mise à niveau, le renouvellement régulier des licences logicielles, l’amélioration du matériel qui devient très vite obsolète et enfin les réparations du matériel endommagé.

À titre d’illustration, le ministère de l’Intérieur évoque pour les Jeux Olympiques l’installation de 15 000 nouvelles caméras, pour 44 millions d’euros de financement du Fond interministériel pour la prévention de la délinquance – FIPD.

Une caméra de vidéosurveillance coûte [D’après cet article de La Dépêche du 13 septembre 2021 : https://www.ladepeche.fr/2021/09/13/toulouse-bientot-des-cameras-de-videoprotection-a-la-demande-pour-les-quartiers-9787539.php] à l’achat aux municipalités entre 25 000 et 40 000 euros l’unité, sans prendre en compte le coût de l’entretien, du raccordement ou du potentiel [D’après cet article d’Actu Toulouse du 18 juin 2021 https://actu.fr/occitanie/toulouse_31555/toulouse-comment-la-ville-veut-aller-plus-loin-contre-la-delinquance-avec-des-cameras-mobiles_42726163.html] coût d’abonnement 4G/5G (autour de 9 000 € par an et par caméra).

« Il y aura toujours plus de caméras et toujours plus d’utilisation de l’intelligence artificielle » à Nice, affirme Estrosi pour « gérer la circulation, les risques de pollution, les risques majeurs, pour lutter contre le trafic de drogues, les rodéos urbains et pour anticiper toutes les menaces  ».

La VSA : une nouvelle étape dans le mythe de l’efficacité de la vidéosurveillance

La vidéosurveillance algorithmique est présentée comme une manière de rendre plus efficace l’exploitation policière de la multitude de caméras installées sur le territoire. Il existerait trop de caméras pour qu’on puisse les utiliser efficacement avec du personnel humain, et l’assistance de l’intelligence artificielle serait inévitable et nécessaire pour faire face à la quantité de flux vidéo ainsi générée.

Cette idée que l’automatisation permettrait de rendre la vidéosurveillance enfin efficace s’inscrit dans une vieille logique du « bluff technologique » de la vidéosurveillance. Depuis des années, les industriels du secteur ne cessent de promettre que l’efficacité de la vidéosurveillance dépend d’un surcroît d’investissement : il faudrait plus de caméras disséminées sur le territoire, il faudrait que celles-ci soit dotées d’une meilleure définition, qu’elles offrent une champ de vision plus large (d’où l’arrivée de caméras 360, pivot), etc. Mais aussi qu’elles soient visionnées « en direct ». Il a donc fallu créer des centres de supervision urbaine – CSU dans toutes les villes, puis y mettre des gens pour visionner le flux vidéo 24h/24. Il a aussi souvent été dit qu’il fallait davantage d’agents dans les CSU pour scruter les flux vidéo à la recherche d’actes délinquants commis en flagrance. Maintenant, il faut « mutualiser » les CSU au niveau des intercommunalités, ce dont se félicite Dominique Legrand, président du lobby de français de la vidéosurveillance, l’AN2V.

Dominique Legrand, président fondateur de l’AN2V, l’association nationale de la vidéoprotection évoque, à propos de la centralisation de CSU « L’objectif de la création d’un tel dispositif est de pouvoir assurer le visionnage en temps réel de manière centralisée, en un même lieu (cyber) sécurisé, de l’ensemble des caméras des communes et intercommunalités […] L’AN2V a déjà évangélisé cette idée sur plusieurs départements et régions ! » cité dans le guide PIXEL 2023 édité par l’AN2V.

Chaque nouvelle nouvelle étape dans la surveillance promet son efficacité et tente de légitimer les investissements précédents. Au fil des années ces multiples promesses de la vidéosurveillance n’ont pas été tenues. En l’absence de toute évaluation ou étude préalable, la généralisation de la VSA ne serait qu’une perte de temps et d’argent, en plus de constituer une profonde remise en cause de nos droits et libertés.

LA VSA ne sera pas circonscrite aux jeux olympiques

Symptomatique d’un marché économique juteux, les industriels ont patiemment attendu que le gouvernement trouve une bonne opportunité pour légaliser cette technologie tout en ménageant « l’acceptabilité » de la population. Si les JO sont le prétexte idéal, ne soyons pas naïfs : comme on l’a déjà vu, la VSA est déjà « expérimentée » depuis plusieurs années dans des communes et fait l’objet de quantité de financements publics pour se perfectionner. De plus, une fois que tous ces algorithmes auront pu être testé pendant deux ans, lors de tout événement « festival, sportif ou récréatif » – comme le prévoit l’article 7 -, que les entreprises sécuritaires auront fait la promotion de leurs joujoux devant le monde entier lors des JO, que des dizaines de milliers d’agents auront été formés à l’utilisation de ces algorithmes, il semble peu probable que la VSA soit abandonnée fin 2024.

Des populations-laboratoires

Un autre aspect de la VSA est la tendance croissante à être mis en données. Au-delà de la surveillance de l’espace public et de la normalisation des comportements qu’accentue la VSA, c’est tout un marché économique de la data qui en tire un avantage. Dans le cadre des expérimentations prévues par le projet de loi, dès lors qu’un acteur tiers est en charge du développement du système de surveillance, cela permet aux entreprises privées concernées d’utiliser les espaces publics et les personnes qui les traversent ou y vivent comme des « données sur pattes ». C’est exactement ce que prévoit le VIII de l’article 7 puisque les données captées par les caméras dans l’espace public peuvent servir de données d’apprentissage.

Les industries de la sécurité peuvent donc faire du profit sur les vies et les comportements des habitants d’une ville, améliorer leurs algorithmes de répression et ensuite les vendre sur le marché international. C’est ce que fait notamment la multinationale française Idémia, qui affine ses dispositifs de reconnaissance faciale dans les aéroports français avec les dispositifs PARAFE ou MONA, pour ensuite vendre des équipements de reconnaissance faciale à la Chine et participer à la surveillance de masse, ou encore pour remporter les appels d’offres de l’Union Européenne en vue de réaliser de la surveillance biométrique aux frontières de l’UE. Tel a également été le cas à Suresnes où l’entreprise XXII a obtenu le droit d’utiliser les caméras de la ville pour entraîner ses algorithmes, les habitantes et habitants de la ville étant transformé·es en cobayes pour le développement commercial d’un produit de surveillance.

A titre d’exemple, l’un des plus importants marchés de la surveillance aujourd’hui porte sur le contrôle des frontières à l’intérieur et à l’extérieur des pays membres de l’Union européenne. L’usage d’algorithmes de détection de comportements est ainsi utilisé sur des drones en Grèce afin de repérer et suivre des personnes aux zones de frontières. Dans ce cas précis, il est impossible de réduire la technologie fournie (et donc conçue et entraînée au préalable) à une seule assistance technique. Au contraire, elle est au service d’une politique policière répressive et d’une pratique dénoncée comme brutale dans ce pays. 1

Nous appelons les parlementaires à refuser l’article 7 du projet de loi olympique et continuons à nous mobiliser contre l’imposition de ces technologies liberticides !

References

↑1Ceci est typiquement illustré par l’aveu même d’une personne faisant parti d’un consortium de recherche ayant développé cet outil, que l’on peut lire dans cet article d’Algorithm Watch https://algorithmwatch.org/en/greece-plans-automated-drones/ : “For me, the one thing is, I don’t know exactly what the police will do to the migrants after we alert them.” He grimaced. “But what can I do,” he said. »

Locataires, squatters, sans-logis : la rue ou la prison !

La proposition de loi de « Renaissance » votée par les groupes LES RÉPUBLICAINS et RASSEMBLEMENT NATIONAL à l’Assemblée nationale le 2 décembre 2022, envoie en prison ou à la rue, les sans-logis squatteurs de logements vides et les locataires en précarité :

Il punit de 3 ans de prison et de 45 000€ d’amende :

-Les squatteurs ou les sans logis, qui occupent un bâtiment ou des
logements VIDES, une usine désaffectée, des bureaux vacants ….
-l’occupation de la résidence principale ou secondaire de petits propriétaires est déjà réprimée.
-Les locataires, y compris HLM, dont le bail a été résilié, pour retard de
loyer ou de charges, congé vente ou reprise, bail, mobilité ou bail étudiant
-Les personnes sans bail : hébergées, victimes de marchands de sommeil, conjointes…
-Les accédant.e.s à la propriété surendettés, qui perdent leur titre de propriété, ainsi que les petits commerçant.e.s et artisan.e.s dont le bail est résilié
-Et même les grévistes occupant leur lieu de travail et les piquets de grève…

La Loi Kasbarian-Bergé c’est la prison ou la rue !

Les profits tirés du logement cher sur notre dos n’ont jamais été aussi importants, comme le nombre de logements et immeubles entiers laissés vides pour spéculer. Le nombre de familles mal logées, sans logis ou menacées d’expulsion explose, tandis qu’il faut choisir entre manger, se chauffer et payer son loyer.

Cette loi est faite pour la spéculation, les riches et les groupes financiers Accélère les procédures d’expulsion en réduisant tous les délais, limitant les possibilités pour les locataires en impayé de se maintenir dans le logement en remboursant leur dette, et menace de la prison les locataires qui refusent de se jeter à la rue d’eux-même.

Dans ce contexte et avant le passage de la loi au Sénat, fin janvier, ce 5 janvier 2023, se tenait dans les locaux de l’association Droit au logement à Paris, une réunion publique de mobilisation contre ce projet de loi et dans l’émission de ce jour, c’est une partie de cette rencontre que nous vous proposons.

Bonne écoute !

Un Appel à mobilisation nationale intersquat contre la loi anti-squat portée par Guillaume Kasbarian, et une semaine d’action et de mobilisation auront lieu du 23 au 29 janvier 2023

Projet de loi anti squat / Journée “10 ans d’APPUII” : “Soutenir des initiatives populaires pour construire des projets alternatifs”

Crédit image : association droit au logement

ORGANISONS-NOUS CONTRE LA PROPOSITION DE LOI qui vise à jeter les locataires en difficulté et les occupants sans titre dans « EN PRISON OU À LA RUE »

La proposition de Loi Kasbarian-Bergé a été votée en 1ʳᵉ lecture à l’Assemblée nationale, elle permet entre autres : 

De punir de 3 ans de prison tou.te.s les occupant.e.s sans titre, t ou.te.s celles et ceux qui n’ont pas de bail valide pour un local à usage d’habitation ou d’activité économique :

  • Pour expulser encore plus vite les locataires confrontés au loyer cher, condamner à la prison ceux qui refusent de se jeter à la rue, imposer des loyers/profits toujours plus élevés, un bail tirs plus précaire, pour des logements toujours plus petits et dégradés.

Les locataires Hlm sont aussi concernés, comme les accédants ou les commerçants et artisans expulsables…

  • Pour jeter en prison les squatteurs par nécessité de locaux et logements laissés vacants pour spéculer, par négligence ou incapacité de gérer son bien…
    SE LOGER N’EST PAS UN CRIME !

D’un côté, ils soutiennent les loyers chers et la fraude massive aux rapports locatifs, la hausse du nombre de logements vides, de l’autre, ils criminalisent les victimes, toujours plus nombreuses, de la crise du logement. 

Mais rien n’est perdu : organisations et collectifs qui les défendent, locataires et squatters en lutte, sans logis en galère, que l’on soit salariés, exploités, chômeurs, étudiant, précaire, avec ou sans papiers… unissons nous et agissons avant le passage au sénat :  se loger est un besoin primordial !

Le jeudi 8 décembre 2022, se tenait une 1ʳᵉ réunion des collectifs et des organisations à BOURSE DU TRAVAIL de PARIS.

Le jeudi 8 décembre 2022, se tenait une 1ʳᵉ réunion des collectifs et des organisations à BOURSE DU TRAVAIL de PARIS. 

À l’issue de cette première rencontre, nous avons réalisé un entretien avec Jean baptiste Eyraud, porte-parole de droit au logement. Il nous parle des enjeux de ce projet de loi.

Depuis dix ans, une centaine de bénévoles actifs, des centaines d’étudiant.es d’architectures et d’urbanisme, une dizaine de stagiaires et services civiques, et sept salarié.e.s ont fait vivre et font vivre APPUII- alternatives pour des projets urbains ici et à l’international. L’association est intervenue dans une trentaine de quartiers populaires de France, ce qui a permis de faire entendre une voix peu audible et parfois de modifier certains projets.

À travers plusieurs campagnes d’interpellation des élus, l’organisation d’évènements de mise en réseau de compétences, et la participation à d’autres dynamiques nationales aux côtés d’acteurs associatifs et institutionnels, notre ambition est de changer durablement la manière de produire la ville en y intégrant les premiers concernés.

Cette célébration des dix ans d’APPUII donne la parole à ceux qui revendiquent d’agir sur leur quartier et se mobilisent pour construire une ville plus juste et durable. Elle a eu lieu le 11 juin 2022 et s’est organisé en plusieurs temps avec 3 débats :

  • ” S’entraider et s’organiser dans les quartiers populaires”
  • “Contester un projet urbain imposé”
  • “Soutenir des initiatives populaires pour construire des projets alternatifs”

Dans ce second temps de l’actualité des luttes, nous vous diffusons donc le montage du débat N°3 “Soutenir des initiatives populaires pour construire des projets alternatifs”

INTERVIENDRONS  : Emmanuel Patris un centre-ville pour tous (Marseille)

: Méryl Septier, paysagiste

: Enora Chopard, terres de luttes

: Maïna Kanité, renaissance des groux

: Une membre du colombo even lab du Sri Lanka

La gratuité des transports, une idée payante ?

Observatoire des villes du transports gratuits – AGUR – VIGS | Cartographie AGUR infographie – septembre 2022 | source

Alors que le coût des transports franciliens va augmenter en janvier 2023 (le passe navigo augmentant de 12% pour atteindre un coût de 84,10 € par mois contre 75,20 € depuis janvier 2017) et que l’offre et la qualité des transports diminuent considérablement, nous vous proposons un pas de côté pour entrevoir un autre modèle qu’est la gratuité des transports. Avec son lot de nombreuses questions : comment cela se finance-t-il ? Pour quel réseau de transport ? Quel est le rapport à l’urbanisme ? La gratuité participe-t-elle d’une politique de mobilité ? Et est-elle une solution écologique ? Les questions se poursuivent encore : quels effets a-t-elle sur la qualité de l’offre et les conditions de voyage des usagers ? Et sur les salariés ? Qu’advient-il des contrôles et de la billettique dans les villes où elle a été mise en place ? etc

Cette émission ne vise pas à l’exhaustivité mais entend ainsi interroger à partir des travaux de l’Observatoire des villes du transport gratuit, à l’occasion de la sortie de leur livre La gratuité des transports, une idée payante ? le concret des situations diverses où une politique de gratuité a été mise en place au travers de thématiques. Vous trouverez à cette adresse une carte de France en plus grande résolution que que celle utilisée pour l’image de présentation de l’émission.

Pour plus d’informations si le sujet vous intéresse, le site internet de l’Observatoire des villes du transport gratuit : https://www.obs-transport-gratuit.fr/

Les intervenants sont deux personnes issues de l’Observatoire des villes du transport gratuit : Julie Calnibalosky, chargée d’études de l’association VIGS en résidence à Dunkerque au sein de l’AGUR et Philippe Poinsot, maître de conférences à l’Université Gustave Eiffel et à l’Ecole d’Urbanisme de Paris et chercheur au Laboratoire Ville Mobilité Transport.

Présentation de l’Observatoire extraite de leur site internet : “En France, la gratuité des transports publics a jusqu’à présent été peu étudiée par la communauté scientifique. Si bien que les débats sur le sujet ont encore trop souvent tendance à se résumer à des représentations idéologiques. C’est dans ce contexte, et afin de se prémunir contre ce risque, que l’Observatoire des villes du transport gratuit a été créé, à l’initiative conjointe de l’Agence d’urbanisme de la région Flandre-Dunkerque, de la Communauté urbaine de Dunkerque et de l’association de chercheurs VIGS.”

Journée “10 ans d’APPUII” : contester un projet urbain imposé

Depuis dix ans, une centaine de bénévoles actifs, des centaines d’étudiant.es d’architectures et d’urbanisme, une dizaine de stagiaires et services civiques, et sept salarié.e.s ont fait vivre et font vivre APPUII- alternatives pour des projet urbain ici et à l’international. L’association est intervenue dans une trentaine de quartiers populaires de France, ce qui a permis de faire entendre une voix peu audible et parfois de modifier certains projets.

À travers plusieurs campagnes d’interpellation des élus, l’organisation d’évènements de mise en réseau de compétences, et la participation à d’autres dynamiques nationales aux côtés d’acteurs associatifs et institutionnels, notre ambition est de changer durablement la manière de produire la ville en y intégrant les premiers concernés.

Cette célébration des dix ans d’APPUII donne la parole à ceux qui revendiquent d’agir sur leur quartier et se mobilisent pour construire une ville plus juste et durable. Elle a eu lieu le 11 juin 2022 et s’est organisé en plusieurs temps avec 3 débats :

  • ” S’entraider et s’organiser dans les quartiers populaires”
  • “Contester un projet urbain imposé”
  • “Soutenir des initiatives populaires pour construire des projets alternatifs”

Aujourd’hui, nous vous diffusons donc le montage du second débat qui avait lieu lors de cette journée intitulé : Contester un projet urbain imposé.

Avec : Renée clair, coordination pas sans nous ; Dolorès, les jardins à défendre d’Aubervilliers ; Houcine Messous, collectif des locataires du bois de l’étang dans les Yvelines ; Pedro Stilo, collectif pâo e tinta de Récif au Brésil.

Journée “10 ans d’APPUII” : S’entraider et s’organiser dans les quartiers populaires

Depuis dix ans, une centaine de bénévoles actifs, des centaines d’étudiant.es d’architectures et d’urbanisme, une dizaine de stagiaires et services civiques, et sept salarié.e.s ont fait vivre et font vivre APPUII. L’association est intervenue dans une trentaine de quartiers populaires de France, ce qui a permis de faire entendre une voix peu audible et parfois de modifier certains projets.

À travers plusieurs campagnes d’interpellation des élus, l’organisation d’évènements de mise en réseau de compétences, et la participation à d’autres dynamiques nationales aux côtés d’acteurs associatifs et institutionnels, notre ambition est de changer durablement la manière de produire la ville en y intégrant les premiers concernés.

Cette célébration des dix ans d’APPUII donne la parole à ceux qui revendiquent d’agir sur leur quartier et se mobilisent pour construire une ville plus juste et durable. Elle a eu lieu le 11 juin 2022 et s’est organisé en plusieurs temps avec 3 débats :

  • ” S’entraider et s’organiser dans les quartiers populaires”
  • “Contester un projet urbain imposé”
  • “Soutenir des initiatives populaires pour construire des projets alternatifs”

Aujourd’hui, nous vous diffusons donc le montage du premier débat qui avait lieu lors de cette journée intitulé ” s’entraider et s’organiser dans les quartiers populaires” avec : Diangou Traoré, Franc-Moisin Citoyenne; Rachid Najmaoui, Elancoeur, Mohamed Ragoubi, APPUII et La cantine des femmes battantes.

DERNIÈRES MOISSONS II / Vendange militante » chez LVMH

La deuxième édition du festival Dernières Moissons a eu lieu samedi 27 août 2022 à Zaclay. Toujours pour lutter contre la ligne 18 et la métropolisation ici et ailleurs !

La métropole parisienne est fortement dépendante des approvisionnements extérieurs et 90 % des produits alimentaires consommés sont importés. Son autonomie alimentaire n’est que de trois jours environ. Depuis 2008, le processus de destruction des espaces agricoles connaît une accélération en Île-de-France avec le projet du Grand Paris, métropole « mondiale » et sa « Silicon Valley à la française ». Les promoteurs du Grand Paris entendent poursuivre cette bétonisation sans relâche, notamment autour des lignes 17 et 18.

En cette fin du mois d’aout, sur cet espace occupé du plateau de Saclay, nous avons rencontré Michel, membre d’une association environnementale et en sa compagnie, nous sommes revenus sur l’aménagement du plateau de Saclay depuis 2005.

Dans cette seconde partie d’émission, nous vous proposons un reportage réalisé par radio Zinzine, station de radio basé à Fortcalquier, qui s’intitule les vendanges de la colère.

Ce dimanche 28 aout au matin – à l’appel des Soulèvements de la Terre et de la Confédération Paysanne – 300 personnes ont investi dans le Var une parcelle de vignes de #ChateaudEsclans accaparée par le groupe @LVMH dirigé par le milliardaire Bernard Arnault.

Deux convois différents se sont rejoints au pied des rangs en chantant « Ô Bernard Arnault, espèce de blaireau, on vient vendanger chez toi ! » sur l’air d’avertissement frondeur du mouvement des gilets jaunes ou encore «

Après une distribution de 200 sécateurs, nous sommes passés directement des déclarations d’intentions à l’action et avons entrepris de vendanger sans plus attendre les profits des spéculateurs ! Les gendarmes qui avaient suivi le cortège en nous spécifiant en vain l’interdiction de pénétrer sur des terrains privés ainsi que les agents de sécurité « pacific » (sic) de LVMH se sont tenus en retrait. Suite à la vendange rapide d’1,5 tonne de raisins, nous avons déambulé parmi les vignes puis sur la départementale jusqu’à la future cave de @lvmh, encore en chantier.

Nous y avons alors déployé des pressoirs et foulé les raisins pour en faire plus de 1000 litres de jus redistribué aux participant.es et en soutien à la ZAP de Pertuis, expulsée, mais encore en mouvement pour empêcher la bétonisation de dizaines d’hectares de terres maraîchères.

Ce raisin était initialement destiné par Bernard Arnault à la production de la cuvée Whispering Angels. C’est sur ce domaine que le milliardaire revendique fièrement de produire le rosé le plus cher du monde. Nous avons ainsi repris notre part des anges et une petite revanche de classe qui en appelle d’autres.

Cette action était la seconde – en quelques mois- des Soulèvements de la Terre et de la Confédération paysanne sur des vignobles livrés à la spéculation. La première – dans le Jura en mars – avait réuni des centaines de personnes pour reprendre et nettoyer une vigne qu’un obscur fond d’investissement laissait mourir. (https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/dans-le-jura-600-personnes-reprennent-la-terre-aux-aux-speculateurs)

Le vignoble du Var est, lui aussi, la proie d’investisseurs qui font flamber le prix du foncier et placent l’avenir du territoire sous la mainmise de grands groupes. Cette nouvelle reprise de terres visait donc à s’en prendre en action à l’accaparement des terres agricoles et la financiarisation qui en découle. Nous invitons à décliner et multiplier à l’envie partout dans le pays ces initiatives de récoltes des fruits de l’accaparement et de ponction directe dans le porte-monnaie des bénéficiaires de jet-privés et de golfs arrosés cet été.

Cette action inaugurale de la saison 4 des soulèvements de la terre, venue clôturer 2 jours d’assemblées, sera bientôt suivie d’une mobilisation nationale pour stopper le nouveau chantier de mégabassine qui menace chaque jour de démarrer à Saint-soline dans les Deux-Sèvres malgré un été de sécheresse sans précédent.

Guettez les réseaux sociaux des #SoulèvementsdelaTerre, un rendez-vous pour se rejoindre en masse sur le terrain devrait tomber dans les jours qui viennent ! #PasUneBassinedePlus #ManifdeFindeChantier – https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/pas-une-bassine-de-plus

https://lessoulevementsdelaterre.org/

UN PANORAMA DE LA SITUATION AU BRÉSIL

L’association Appuii (Alternatives pour des projets urbains ici et à l’international) est née en 2012 de demandes de collectifs d’habitants adressées à des chercheurs universitaires, à des membres d’associations et à des professionnels engagés et bénévoles susceptibles de les aider à élaborer des alternatives à des projets urbains imposés.

À l’occasion des 10 ans de l’association APUII qui se déroulait à l’AERI le samedi 11 juin, nous avons pu rencontrer deux personnes qui viennent du Brésil : 

– Pedro Stillo accélérateur social dans la communauté du Bode située au Brésil dans la région Mato Grosso; et communicateur périphérique au sein du collectif ” du pain et de la peinture”, projet social qui intègre de nombreux communicants au sein duquel a été développé un projet de la “radio marchante” radio locale et mouvante qui informe les habitants des favelas.

– Tassia représentante du collectif ” plus de culture à Ibura” et qui vient de Recife, capitale de l’État du Pernambouc au Brésil qui est le principal centre économique et touristique de la région.

Suite à cette rencontre, nous avons décidé de réaliser une émission de radio le mercredi 15 juin dans les studios de la radio avec eux, afin de parler de la situation actuelle au Brésil, des prochaines élections et des actions menées par ces collectifs.

BELLEVILLE EN VRAI : LA QUESTION DES RIXES

Depuis sept ans, l’association Pazapas Belleville, organise un événement sportif et culturel d’envergure à destination de la jeunesse bellevilloise. Cet événement participatif et grassroots est pensé, réalisé et encadré par les jeunes du quartier. Plus de cinquante jeunes participent ainsi directement à l’organisation de l’événement, décidant collectivement des modalités des épreuves ainsi que du contenu de la programmation artistique lors de réunions publiques.

Pendant l’événement, c’est une centaine de bénévoles qui se mobilisent pour donner corps à l’événement. Par le sport et l’expression artistique, Belleville en Vrai porte la parole et les idées des habitants et dévoile ainsi la force vive qui anime les quartiers populaires.

Lors de cet événement, le dimanche 29 mai 2022 avait lieu un débat sur les rivalités inter quartiers avec plusieurs intervenants qui revenaient sur leur histoire et les actions concrètes qu’ils ont pu mettre en place face à ce problème :
– Adama Camara : rappeur et auteur de terrain- Aoua Diabate : mére de Ismael décédé dans le 11 éme le 13/01/2018
– Morjane et Boubou de l’association ” pas la même ville et alors ?”- Bamba et Sallah : deux jeunes du 94

Nous vous diffusons aujourd’hui un montage des prises de paroles qui avait lieu à l’occasion de cet événement.

LES JEUX OLYMPIQUES SÉCURITAIRES

Photo Collectif Saccage 2024


Le 9 juin dernier, nous vous avons diffusé une première session de la rencontre anti-olympique qui se déroulait à Saint-Denis le 21 mai 2022, organisée par le collectif Saccage 2024. Celui-ci rassemble des collectifs et des associations de Seine-Saint-Denis et de ses alentours qui défendent leurs espaces de vie menacés par la préparation et la tenue des Jeux Olympiques de Paris 2024.

Dans l’émission de ce jour, nous vous diffusons la seconde session : Surveillance olympique : comment les Jeux ont pu servir à mettre en place ou tester le contrôle des populations.

À cette occasion, étaient présents d’autres collectifs dont certains avaient fait le déplacement depuis l’international, tels que Rio OnWatch, NOlympia Hamburg, NOlympics Los angeles, STOP JJOO pour Barcelone et les Pyrénées, mais aussi La Quadrature du Net, le Collectif de défense des Jardins d’Aubervilliers et Pleyel à Venir pour la France.

(Extrait du texte d’appel de la Rencontre internationale anti-Olympique)

« Des camarades du monde entier viendront à Paris parce que notre indignation est trop lourde à porter seul·es dans chaque ville. Certain·es D’entre nous ont perdu leur maison, leurs moyens de subsistance, leur communauté, leurs droits. Nous nous réunissons à Paris, car nous avons besoin d’écouter l’expérience des autres pour être mieux armé·es pour l’avenir. »

Petite histoire politique des banlieues françaises, de Hacène Belmessous

À la librairie de l’Atelier au 2 BIS RUE JOURDAIN 75020 PARIS, avait lieu le 24 mars dernier, la présentation du livre : Petite histoire politique des banlieues françaises. L’auteur ; Hacène Belmessous, interroge les idées reçues et fantasmes associés à ces quartiers populaires depuis les années 1970.

Il décrit des zones de relégation dominées par la pauvreté et les humiliations sociales, où l’application du droit commun ainsi que les promesses d’égalité républicaine sont restées lettre morte.

Hacène Belmessous est chercheur, auteur de nombreux ouvrages sur les questions urbaines dont Opération banlieues. Comment l’État prépare la guerre urbaine dans les cités françaises, La Découverte (2010), Le nouveau bonheur français. Ou le monde selon Disney, L’Atalante (2009) et Mixité sociale : une imposture. Retour sur un mythe français, L’Atalante (2006).

À propos

L’histoire récente des banlieues populaires demeure un terrain en grande partie délaissé et inexploré. Pourtant, ces lieux concentrent depuis plusieurs décennies tous les débats, toutes les polémiques, toutes les fractures qui témoignent d’une société française qui ne sait pas comment aborder ces quartiers de relégation où dominent la pauvreté et la ségrégation. Évoquer ces quartiers, c’est convoquer toute la série de fantasmes qui servent de support aux pratiques discriminatoires quotidiennes : ils formeraient la dernière étape avant le « grand remplacement », des « ségrégation » qui mettraient l’ordre républicain à feu et à sang…

Revenir sur l’histoire politique de ces quartiers, de ces villes, de ces banlieues, c’est constater que le droit commun n’y a jamais été instauré malgré les promesses d’égalité républicaine par les promoteurs de la politique de la Ville. C’est aboutir à ce constat implacable : la République, dans les banlieues populaires, c’est pour leurs habitants quarante années d’humiliations sociales.

Cet ouvrage s’efforce de décrire et analyser ce qui s’y est joué durant cette période en abordant avec profondeur et de façon incisive une série de questions : la police, le logement social, l’islam, la politique de la Ville, les politiques conduites dans ces quartiers par les partis politiques aux affaires (de droite comme de gauche), etc.

Pour cela, l’auteur s’est appuyé sur des archives locales de communes emblématiques (La Courneuve (93), Mantes-la-Jolie (78), Vaulx-en-Velin (69), Vénissieux (69), Montfermeil (93)…), des documents étonnamment souvent jamais consultés, et sur des entretiens avec des personnages historiques de l’histoire urbaine récente.

Cette histoire politique des banlieues livre finalement en creux ce qu’elles ont toujours incarné : les démons des mauvaises consciences françaises.

Nous vous proposons dans l’émission de ce jour, une large partie de la présentation par Hacène Belmessous de son ouvrage.

JO 2024 : présentation du week-end saccage 2024

Les chantiers des Jeux Olympiques 2024 ont commencé malgré la crise sanitaire et les résistances locales, et les retards accumulés accélèrent leurs cadences et dégradent les conditions de travail. Les conséquences sont nombreuses : quartiers irrespirables ( accélération de la bétonisation et de la pollution, inabordables (spéculation immobilière, entraînant l’expulsion des pauvres et des modestes, policés (imposition des normes des investisseurs et du tourisme, surveillance et répression, implantation de grandes enseignes, réduction des espaces publics et des parcs (comme à Taverny, à Aubervilliers, à la Courneuve, disparition d’espèces protégées, … et la liste est encore longue.

Saccage 2024 rassemble des habitant-e-s de Seine-Saint-Denis et de ses alentours, des associations et des collectifs entré-e-s en résistance face aux saccages écologiques et sociaux que provoquent les Jeux Olympiques de Paris en 2024. Nous défendons les espaces avec lesquels l’on vit, où l’on habite, où l’on se rencontre, où l’on tisse des liens et où l’on s’amuse, menacés par la préparation et la tenue de ces jeux.

Depuis octobre 2020, nous, collectifs, associations et habitant-e-s, mêlons nos voix et nos envies d’agir au sein de la coalition Saccage 2024, en composant avec les positionnements et les stratégies différentes des un-e-s et des autres, pour que ce désastreux héritage ne soit pas imposé sur les territoires concernés.

Cette coalition vise à renforcer notre force d’action face aux transformations urbaines. Elle symbolise aussi que ces projets, aussi éparpillés qu’ils paraissent, s’inscrivent tous dans une vision que nous rejetons – celle de la transformation de nos espaces de vie en une métropole toujours plus mondialisée, inégale et ravageuse pour nos environnements.

Nous avons vu la destruction du foyer de travailleurs de l’ADEF de Saint-Ouen pour faire place au village olympique. À l’heure où nous écrivons ces lignes, les anciens résidents, tous travailleurs immigrés, sont entassés dans des logements provisoires exigus et ne savent pas où ils iront ensuite. Nous avons vu la destruction de l’Aire des Vents, un parc public et une partie d’un corridor écologique protégé, qui a été pavé pour construire un « village des médias » que même le CIO (comité international olympique) a déclaré inutile.

Nous avons vu la destruction des jardins ouvriers à Aubervilliers. Comme les Manor Garden Allotments de Londres, le sol sera recouvert de béton, mais cette fois, pour une piscine olympique « d’entraînement » qui ne sera même pas utilisée pour les compétitions. À Taverny et Saint-Leu-la-Forêt, deux piscines parfaitement fonctionnelles seront remplacées par une piscine olympique. Au Champs-de-Mars, le sol est déjà goudronné pour un autre projet olympique (Grand Palais Éphémère). À Élancourt, des arbres seront coupés pour une piste de VTT.

Collectifs et associations faisant partie de la coalition : Collectif de défense des Jardins d’Aubervilliers, Notre Parc N’est Pas à Vendre, Pleyel à Venir, Changeons d’Ère à Taverny, Comité de vigilance JO 2024, Non aux JO à Paris.

Nous recevions dans notre émission ; Natsuko, Fleuve et Nina, membre de la coalition saccage 2024 et en leurs compagnies, nous revenons sur l’opposition aux jeux olympique 2024, les conséquences sur les villes accueillante. Les mobilisations internationales et la présentation des événements 21 et 22 mai à Saint-Denis et a la Courneuve.

Pour plus infos  : https://saccage2024.noblogs.org/

Réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Telegram) : @saccage2024

Sur Twitter : @2024saccage

TECHNOPOLICE: une surveillance sous surveillance

Manifeste

Résister à la surveillance totale de nos villes et de nos vies

Partout sur le territoire français, la Smart City révèle son vrai visage : celui d’une mise sous surveillance totale de l’espace urbain à des fins policières. 

À Toulouse, Valenciennes ou Paris, on expérimente la vidéosurveillance réputée « intelligente » car fondée sur le traitement automatisé des flux vidéos pour imposer la reconnaissance faciale. 

À Saint-Étienne, une startup s’allie avec la mairie pour déployer des micros dans l’espace urbain afin d’alerter la police en cas de bruit suspect. 

À Marseille où Nice, des industriels voraces comme Thalès ou Engie avancent main dans la main avec les élus pour pousser leurs projets de « Safe City », sorte de couteau-suisse sécuritaire qui va de la reconnaissance des émotions dans l’espace public urbain à l’interconnexion massive de bases de données à des fins de police prédictive, en passant par la surveillance des réseaux sociaux.

Les nouvelles technologies informatiques comme le Big Data et l’Intelligence Artificielle sont la clé de voûte de ces différents projets. Ce sont elles qui doivent permettre de faire sens de toutes les données que l’on saura produire ou collecter, établir des corrélations, faire des recoupages statistiques, tracer des individus ou administrer des lieux.

La Smart City fait ainsi de la Technopolice notre futur. Sous couvert d’optimisation et d’aide à la décision, elle transforme l’urbanité toute entière pour en faire une vaste entreprise de surveillance. Une surveillance macroscopique d’abord, dédiée à un pilotage serré et en temps réel des flux de population et de marchandises, à une gestion centralisée depuis un centre de commandement hyperconnecté. Puis, une surveillance rapprochée des individus et des groupes : dès que des comportements « suspects » sont détectés, les appareils répressifs pourront fondre sur eux, « préempter la menace » et réprimer la moindre petite infraction à l’ordre public. Ou à l’inverse récompenser les citoyens jugés vertueux.

Sauf qu’il suffit de regarder dans le miroir que nous tendent l’histoire ou d’autres régions du monde pour savoir à quoi la Technopolice nous conduit : renforcement des formes de discrimination et de ségrégation, musellement des mouvements sociaux et dépolitisation de l’espace public, automatisation de la police et du déni de justice, déshumanisation toujours plus poussée des rapports sociaux. Tout cela et plus encore, au prix d’un gigantesque gâchis financier et écologique qui ne servira qu’à conforter le pouvoir des marchands de peur, et à maquiller le plus longtemps possible l‘ineptie de leurs politiques.

Les technocrates misent donc sur le Plan et la Machine pour réguler nos villes et nos vies. En lieu et place de la polis entendue comme cité démocratique, comme espace pluraliste, lieu de déambulation, de rencontres impromptues et de confrontation à l’altérité, ils mettent la ville sous coupe réglée. La technopolice ressemble à un gigantesque tube à essai dans lequel les formes les plus avancées du contrôle social pourront être mises au point. 

Contre cette dystopie que préparent ceux qui prétendent nous gouverner, nous appelons à une résistance systématique.

Le vendredi 22 avril 2022 avait lieu une “cartopartie”. Soit, une promenade cartographique groupée dans les rues de Paris. Celle-ci visant à repérer, observer et photographier des caméras de surveillance dans l’espace publique, pour pouvoir, par la suite, les reporter sur une carte collaborative.

Cette déambulation guidée, prompte aux discussions et interrogations, était animée par des personnes de la Quadrature du Net et du collectif Technopolice. Le rendez-vous était donné à proximité du métro Stalingrad, à la frontière entre le 10e et le 19e arrondissement, pour arriver à la librairie du Pied-à-Terre, située, elle, dans le quartier de Château rouge dans le 18e arrondissement. C’est dans cette dernière qu’a pu se tenir de plus amples débats sur l’appareillage techno policier et son monde totalitaire.

C’est la restitution sonore de cette action, que nous vous proposons dans l’émission de ce jour.

Liens utiles :

https://www.laquadrature.net/

https://sunders.uber.space/

https://www.369editions.com/technopolice-defaire-le-reve-securitaire-de-la-safe-city/

LES LUTTES AUTOUR DES JARDINS OUVRIERS ET POPULAIRE EN SEINE-SAINT-DENIS

Dans cette émission, il est question des luttes pour les jardins ouvriers et populaires en Seine-Saint-Denis.

Dans un premier temps, nous allons à la marche pour le climat dans le 93
organisée le dimanche 13 mars 2022 à l’appel du collectif des Jardins
d’Aubervilliers, qui célébrait une première victoire juridique : là
suspension des travaux de la piscine sur l’emprise des jardins et là
condamnation des aménageurs à le remettre en état.

Cette décision redonne un peu d’espoir pour la protection d’autres parties des jardins, menacées par le chantier de la ligne 15 du Grand Paris Express. Elle
donne aussi un peu d’espoir face au rouleau compresseur des JO 2024 et
du Grand Paris. Plusieurs collectifs du 93 étaient présents à cette marche pour défendre des lieux de vie contre la bétonisation, ainsi que le collectif des Jardins des Vaîtes de Besançon qui appelle à des Assises nationales des jardins populaires en lutte les 2 et 3 avril 2022.

Dans un 2e temps, nous allons entre Saint-Denis, Pierrefitte et Stains,
où 33 ha de terre agricole sont en train d’être détruite ! Le collectif
Des Tartres faisons terres communes organisait un Rassemblement contre
le Béton le dimanche 20 mars 2022 pour se réapproprier ces terres qui ont nourri pendant plusieurs générations et existent depuis plus de 100 ans ! Ce sont des terres riches et nourricières faisant partie de la’Plaine des Vertus’.

Différents membres du collectif évoquent les enjeux de la réappropriation de ces terres : la possibilité d’une production maraîchère autonome pour les habitant.e.s des quartiers populaires, le besoin d’espaces extérieurs collectifs pour jouer, cultiver, se promener… sans se faire avoir par les logiques marchandes de l’économie”sociale” ou de la spéculation immobilière.

DROIT DES TRAVAILLEURS MIGRANTS EN FOYER

Aujourd’hui, les résidents des anciens foyers de travailleurs immigrés, vivant isolés en France, et en solidarité avec d’autres membres de leur communauté, sont contraints de subir un changement de statut de leurs logements, catastrophique pour leurs droits et leurs modes de vie.

À la place des foyers, ils habitent des résidences dites « sociales ». Ces résidences sont conçues pour être des logements passerelle en attendant l’accès à un HLM. Sauf que les travailleurs en question ne vont pas dans leur majorité accéder à un HLM. L’offre est massivement insuffisante. Et leur projet n’est pas de mourir en France. Beaucoup souhaitent passer une bonne partie de leur retraite de retour au pays.

Les règlements intérieurs et contrats imposés par les gestionnaires dans ces résidences sociales sont infantilisants et abusivement restrictifs des droits. Il est interdit, sous peine d’expulsion des lieux, d’accueillir sa femme, son fils ou tout autre membre de la famille ou invité. Il est interdit, sous peine d’expulsion, de copier ou modifier la clef, le mobilier ou l’arrangement de la chambre. Les retards de loyer, quelle qu’en soit la cause, mènent tout droit vers le tribunal sans passer par les dispositifs protégeant les locataires de l’expulsion évitable.

Les résidents âgés qui font des allers-retours entre le pays et la France pour les besoins de la santé ou pour garder les contacts faits le long d’une vie de travail sont les premières victimes de ces exclusions et expulsions. Les résidences doivent, selon la loi, comporter des espaces dédiés à la vie collective et démocratique des résidents : salles polyvalentes, bureau pour les délégués élus, éventuellement restaurants associatifs.

Ces espaces existaient dans les anciens foyers. Ils étaient gérés, en commun accord avec le gestionnaire, par les comités de résidents. Dans les résidences, ils sont trop souvent interdits, l’accès étant sous le contrôle total du gérant.

Cette transformation provoque une montée scandaleuse des expulsions !

Le 18 février 2022, se tenait dans la Salle Jean Dame à Paris, une réunion publique sur le thème de la restructuration des foyers des travailleurs migrants. Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute d’une grande partie des interventions de cette soirée. La rencontre se tenait dans le cadre de la campagne antiracisme et solidarité.

Bonne écoute !

LOGEMENT : conf de presse DAL et assos abbé pierre

Dessin issu du site https://lepoing.net/

Le DAL- droit aux logements, a présenté sa plate-forme de revendications pour que les présidentiables se prononcent sur leurs propositions en termes de construction de logements sociaux, sur l’encadrement des loyers qui explosent et sur la prise en charge en urgence des sans logis.

Vous pourrez entendre dans cette émission, une partie de la retranscription de leur conférence de presse du 11 janvier 2022.

Au même moment l’association de l’abbé pierre entamait la même démarche ; vous pourrez entendre une dizaine de minutes enregistrées par «  A l’air libre ».

Mais tout d’abord quelques chiffres pour avoir en conscience l’étendu du problème :

Le nombre de sans domicile a doublé depuis 2012 et s’élève aujourd’hui à 300 000 personnes au moins. Le 6 décembre 2021, près de 4 000 personnes ont appelé le 115, mais n’ont pas pu être hébergées en raison de l’absence de places d’hébergement d’urgence disponibles.

Ce chiffre est en hausse de plus de 30 % par rapport à l’été 2021. À la mi-novembre, en Seine-Saint-Denis, 60 enfants de moins de trois ans et à la rue n’ont pas pu être mis à l’abri.

Le nombre de nuitées hôtelières a quintuplé en 11 ans (14 000 en 2010 à 74 000 en 2021). Un demandeur d’asile sur deux n’est pas hébergé dans le dispositif national d’accueil, structurellement sous-dimensionné.

Le nombre d’expulsions des lieux de vie informels (bidonvilles, squats…) enregistre un record : entre le 1ᵉʳ novembre 2020 et le 31 octobre 2021, 1 330 expulsions ont été recensées en France métropolitaine (472 personnes expulsées chaque jour), dont 64 % pendant la trêve hivernale ; 91 % de ces expulsions sont sans solution apportée aux personnes concernées.

En mai 2021, 22 189 personnes vivent dans 439 lieux de vie informels, soit une augmentation de 2 810 personnes par rapport à décembre 2018, dont 5 965 mineurs.
En sept ans, la demande de logement social progresse cinq fois plus vite que le nombre de ménages et deux fois plus vite que le nombre de logements sociaux, pour atteindre 2,2 millions de ménages.

La production de logements sociaux est en baisse constante depuis le début du quinquennat, à un niveau qui n’a jamais été aussi bas depuis 15 ans (87 000 agréments en 2020). Le prix des logements n’a fait que croître depuis 20 ans pour atteindre une hausse de plus de 154 %.

LA GENTRIFICATION A AUBERVILLIERS

Le quartier de la maladrerie à Aubervilliers

À Aubervilliers, plusieurs projets de construction et de rénovation
urbaine sont en cours : piscine d’entraînement olympique et son
solarium, gares du métro 12 et 15, éco-quartier du Fort, “rénovation”
par l’ANRU (agence nationale de la rénovation urbaine) dans les cités
Émile Dubois et la Maladrerie…

Ces projets ont en commun d’être menés par des gros opérateurs comme là
Société du Grand Paris/Grand Paris Aménagement, la Solidéo (Société de
livraison des ouvrages olympiques) ou encore l’ANRU qui est un “établissement public industriel et commercial” ; et ils ont aussi en commun de se préoccuper assez peu de l’avis et de la vie des habitant.e.s déjà présent.e.s dans les quartiers concernés.

C’est pour faire entendre leurs voix et protester contre des projets qui
visent surtout à bétonner encore plus et transformer la population
d’Aubervilliers en attirant des habitant.e.s plus aisé.e.s et en
diminuant la part de logements sociaux que les collectifs de défense des
Jardins des Vertus et de la Maladrerie ont organisé le samedi 29 janvier
un “tour de quartier”.

Dans l’émission de ce jour, ont vous emmène donc en balade autour du fort d’Aubervilliers avec les habitant.e.s en colère contre les décisions autoritaires, la
gentrification et la bétonisation ; et en fin d’émission, nous revenons sur l’action de blocage du chantier de la piscine qui a eu lieu le 2 février et sa répression.

Pour en savoir plus sur les jardins, c’est ici :
https://twitter.com/JardinsAuber
et là pour la Maladrerie : https://www.maladrerie.org/
L’article sur la gentrification cité est à retrouver ici :
https://www.contretemps.eu/contre-gentrification-production-espace/

Nous remercions l’émission zoom écologie, pour la réalisation de ce reportage

Zoom écologie, c’est tous les jeudi soir de 20 h 30 à 21 h30 sur FPP 106.3 FM en IDF ou sur rfpp.net et http://zoom-ecologie.net/

LOGEMENT : marche pour la réquisition / OFFICE PUBLIC DE L’HABITAT D’AUBERVILLIERS : Terreur et répression antisyndicale

Paris 2 janvier 2022 ; Marche des Réquisitions et pour L’application de la loi de réquisition pour les sans logis et les mal logé-e-s

Le logement a rapporté à l’état 78,8 milliards de recettes fiscales en 2020, il a rapporté 74,4mds en 2017 et 61,6 mds en 2011  ! C’est le produit de la hausse des prix immobiliers et fonciers, des transactions, des coûts de construction et d’entretien, de la taxe foncière…
L’état n’a consacré que 37,6 milliards au logement en 2020, contre 41,7 mds en 2017 et même 43,7 mds en 2011

Près de 500.000 locataires sont en impayé de loyer, 130.514 jugements d’expulsion ont été rendus en 2019, et plus de 30.000 expulsions forcées menacent en 2022.
Les loyers, les charges et l’énergie augmentent, les APL sont réduites, de plus en plus de locataires sont en difficulté. Les jugements d’expulsion pleuvent. À partir du 1er avril, 30.000 familles qui ont échappé à l’expulsion en 2020 et 2021 du fait de la crise sanitaire, pourraient être jetées à la rue et 700 000 sont menacées de coupure d’énergie.

Pour les habitant.e.s d’abris de fortune et de squats, les mises à la rue sont quotidiennes même en hiver ! Toujours plus de locataires sont expulsé.es illégalement et impunément par leur bailleur, souvent des marchands de sommeil !

Extrait de : Plate-forme 2022 des mouvements sociaux : « un logement pour touTEs »

Ce dimanche 2 janvier 2022, se tenait à paris, la Marche des Réquisitions et pour L’application de la loi de réquisition pour les sans logis et les mal logés, initié par association droit au logement. Le micro de l’actualité des luttes se trouvait dans le cortège qui partait du parvis de l’hôtel de ville de paris en direction du ministère du Logement

Dans ce reportage, nous entendrons les différentes prises de parole et notamment un entretien avec une demandeuse de logement et une locataire qui lutte contre la vente à la découpe de son immeuble.

Terreur et répression antisyndicale du DG de l’OPH d’Aubervilliers

Depuis l’arrivée du nouveau Directeur Général en juin dernier à la Direction de l’Office public de l’habitat (OPH) ­d’Aubervilliers et dès les premiers jours le ton était annoncé : froideur, condescendance et mépris. Puis il est passé rapidement à la vitesse supérieure avec insultes, humiliations, violences psychiques, traitements de faveur, division des troupes le tout complétement décomplexé et assumé.

Aujourd’hui plus de six mois après son arrivée, une ambiance délétère hante les couloirs de l’OPH. Plus personne n’ose exprimer ses idées, on ne compte plus le nombre d’arrêts de travail qui amoindrissent évidemment le service public rendu à la population : licenciements violents et contestés en justice, départs de collègues sans raison ni annonce : un vrai climat de terreur.

C’est cette situation anxiogène qui a poussé SUD à créer une section au sein de l’OPH en novembre dernier et dès lors notre Responsable de Section Syndicale a été intimidé, diffamé et mis à pied, alors qu’il est un travailleur protégé par son mandat. L’OPH n’a toujours pas accordé les droits syndicaux que la loi lui impose.

Ce lundi 3 janvier 2022, se tenait devant la mairie d’Aubervilliers, un rassemblement de soutien pour Tarek, le responsable de Section Syndicale qui a été intimidé

Dans ce reportage, nous entendrons l’entretien que nous avons réalisé avec Tarek et un focus sur les OPH

Bonne écoute !


DES ARBRES ET DES VILLES

Villetaneuse 26 septembre 2021 jardin partagé

La COP26 c’est terminer à Glasgow le 13 novembre dernier avec un résultat négatif comme prévu. Entre autre proposition, replanter des arbres comme une partie de la solution au réchauffement climatique

Quel sort, réserve-t-on a nos arbres et forets ? Symbole aux yeux des urbains d’une nature authentique, la forêt française vit une phase d’industrialisation sans précédent. Mécanisation lourde, monocultures, engrais et pesticides, la gestion forestière suit à vitesse accélérée le modèle agricole intensif.

Les 24, 25 et 26 septembre 2021, se tenait la deuxième édition du Festival Plein champ dans les zones d’écologie populaire des quartiers sud de Villetaneuse. Organisé par l’association de l’Autre champ, en partenariat avec le collectif d’habitant.e.s du Ver galant

Le dimanche 26 septembre 2021, a la suite de la projection du film Le Temps des forêts de François Xavier Drouet, nous avons eu un temps d’échange en présence d’Alexis Boniface du Groupe national de surveillance des arbres et il fut question de la place des arbres et de la nature dans nos villes bétonnée.

Et c’est cet échange que nous vous proposons dans l’émission de ce jour.

Bonne écoute !

TERRES FERTILES CONTRE LA BÉTONISATION !

Gonesse, Saclay, Thoiry, Val-Bréon : des quatre coins de la région parisienne, des citoyens marcheront vers Matignon pour obtenir un moratoire immédiat sur la destruction des terres nourricières, menacées par des projets d’infrastructures inutiles, coûteux, et néfastes pour les écosystèmes et la qualité de vie. Malgré les discours du gouvernement et de la Région sur la nécessité de lutter contre l’artificialisation des sols, les projets aberrants se multiplient en Île-de-France : gares inutiles du Grand Paris Express, infrastructures olympiques surdimensionnées, entrepôts de logistique, data centers, stockage de déchets inertes …

A Gonesse, dans le Val-d’Oise, depuis l’abandon du mégacentre commercial Europacity en novembre 2019, le Premier ministre Jean Castex a annoncé le maintien de la construction d’une gare de métro automatique (sur la ligne 17 nord) au milieu des champs et l’urbanisation d’une partie du Triangle agricole, pourtant Interdite à l’habitat en raison du bruit des aéroports du Bourget et de Roissy-Charles-de-Gaulle. Le gouvernement y a annoncé la construction d’une cité scolaire, d’un internat et d’une administration de l’État. Le terminus de la ligne 17, prévu au Mesnil-Amelot, viendrait urbaniser des terres fertiles autour d’un village actuellement peuplé de 1100 habitants, accélérant ainsi l’étalement urbain.

À Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, les pelleteuses ont déjà commencé à détruire des jardins ouvriers centenaires pour y construire un solarium et une salle de sport prévus dans le cadre d’une piscine d’entraînement olympique.

À Saclay, dans l’Essonne, au nom d’un « intérêt national » jamais soumis à débat public, c’est l’ensemble des 4000 hectares du plateau, dont 2300 de terres agricoles, qui est à présent menacé d’urbanisation via le projet de la ligne 18 du Grand Paris Express, infrastructure surdimensionnée et inadaptée aux besoins. Plateformes de logistique, centres de données et dépôts de gravats du Grand Paris se multiplient au détriment des terres cultivées.

À Val Bréon, en Seine-et-Marne, aux portes d’un village rural, 150 hectares de terres nourricières sont menacées de destruction par un projet de plateforme logistique. En les achetant au prix fort (17 250 000 €) et en maintenant cette opération illégale, puisque l’urbanisation est subordonnée à la réalisation d’une gare qui n’est pas programmée, la Communauté de Communes ouvre la porte à la spéculation foncière sur les terres agricoles avoisinantes.

Dans les Yvelines, ce sont des hectares d’Espaces boisés classés (EBC) et de bonnes terres agricoles qui sont menacés par des projets autoroutiers : « Voie Nouvelle » de la Vallée de la Mauldre (Axe Nord/Sud) – déviation de la  route départementale 154 à Verneuil-sur-Seine, Vernouillet et Chapet, ainsi qu’un projet de pont à Achères, que va justifier ce nouveau flux de véhicules. Sur l’ensemble du département, c’est le mitage de terres agricoles par des constructions illégales, des défrichements sauvages ou l’apport de milliers de tonnes de déchets dits « inertes » venus des travaux du Grand Paris comme à Thoiry. Ailleurs, on brade le patrimoine public, l’agroécologie et la biodiversité, comme à Grignon. Partout, les zones humides, les EBC, les trames vertes et bleues inscrites au SDRIF (schéma directeur régional de la Région Île-de-France) ne sont pas respectées et les règlementations bafouées.

C’est dans ce contexte que nous vous proposons dans l’émission de ce jour, le reportage réalisé le 28 août dernier a Saclay sur la fête des dernières moissons. Nous pourrons y entendre plusieurs interventions et notamment un entretien avec la brigade écologiste et un second avec un journaliste du petit zpl- zone de publication libre. Bonne écoute !

Pour la marche de ce samedi 9 octobre en Île-de-France

Départ de Gonesse : La marche nord partira à 9 h 30 de la Patte d’Oie de Gonesse

Départ de Saclay : La Marche Sud partira à 9 h, du camp de Zaclay à Villiers-le-Bâcle

Départ de Val Bréon :  La Marche Est partira à 9 h de la ferme communautaire de la Communauté de communes du Val Briard à Les Chapelles-Bourbon

Départ de Thoiry : De 9 h à 9 h 30 regroupement route de Versailles sur la RD 11 devant l’entrée du Parc zoologique de Thoiry.

MARCHE POUR LA VERITE ET LA JUSTICE POUR IBRAHIMA BAH/ COPWATCHING DANS LE 20EME ARRONDISSEMENT DE PARIS

Le samedi 9 octobre prochain est appelé une marche à Sarcelle 31 avenue du 8 mai à 13 h afin de demander la vérité et la justice dans l’affaire d’Ibrahima Bah.

Le 6 octobre 2019, Ibrahima Bah, 22 ans décède des suites d’une chute de moto à Villiers-Le-Bel lors d’un contrôle de police. Trois policiers ont tenté de l’intercepter à l’aide de leur fourgon. Le jeune homme qui portait un casque a percuté un poteau métallique. Le lendemain, le frère d’Ibrahima, Diané dépose une plainte auprès du tribunal de Pontoise pour homicide involontaire. Un juge d’instruction est nommé.

Deux ans plus tard, un dépaysement de l’affaire a été demandé en soulignant le défaut de conservation des preuves matérielles concernant le fourgon utilisé pour barrer la route à Ibrahima. Le véhicule incriminé n’a été examiné que deux jours plus tardLe défaut d’interrogatoire des policiers mis en cause est avancé, le refus par le magistrat instructeur de délivrer une copie des pièces et actes du dossier. Mais surtout, le comité n’a toujours pas réussi à avoir accès aux vidéos des 3 caméras de surveillances qui été sur place ce jour du 6 octobre 2019 et qui ont filmé l’ensemble des événements.

À l’heure ou l’État français recycle l’article de la loi sécurité globale interdisant aux citoyens de filmer la police dans l’exercice de ces fonctions dans la loi sur le séparatisme, cela nous interroge. La famille constituée en comité et organisée au sein du réseau entraide vérité et justice lutte manifestera ce samedi afin de visibiliser leur combat.

Nous, nous utilisons la première partie de cette émission pour vous diffuser l’interview du frère d’Ibrahima Bah, Diané, réalisé le vendredi 1er octobre, qui nous parle de son combat et appeler à ce rassemblement.

Pour plus d’info : https://www.facebook.com/justicepouribo/

Dans une seconde partie d’émission, nous avons choisi de mettre en avant une initiative locale de copwatching (empêcher ou prouver une bavure policière). Qui s’est mise en place depuis quelques mois dans le quartier du 20e arrondissement de Paris.

En effet, un collectif d’individus s’organise afin de réaliser des maraudes autour de la question des violences policières, contrôles abusifs et amendes distribuées dans le quartier. L’occasion pour eux de se demander comment se réapproprié la question de la sécurité au-delà de l’institution policière et du système sécuritaire.

Nous avons réalisé un reportage avec eux le lundi 4 octobre dernier afin de mettre en avant cette initiative et faire un appel à l’évènement organisé le 17 octobre prochain au belvédère de Belleville autour de la question des amendes abusives qui sont distribuées au quotidien aux habitants du quartier.

Contact de la maraude : Instagram : securitetoimeme

LES JARDINS D’AUBERVILLIERS

La ville d’Aubervilliers décide de détruire une partie des jardins pour une piscine, en vue des JO 2024, qui doit être bâtie sur un parking attenant au jardin. C’est le solarium, dont la construction amputera les jardins de 4 000 m². Le montant du projet porté par Grand Paris Aménagement, 33 millions d’euros.

C’est dans ce contexte que depuis plusieurs mois, une occupation de ce jardin a eu lieu. Le 2 septembre au matin, les flics ont évacué les jardins et le soir même un rassemblement se tenait devant la mairie et c’est le premier reportage que nous vous proposons.

Le samedi 18 septembre, une nouvelle déambulation dans Aubervilliers se tenait de nouveau contre la construction de cette piscine olympique, ce sera le cadre du second reportage avec a la fin de ce reportage, un entretien sur la décision judiciaire de suspension du permis de construire.

LES SOULÈVEMENTS DE LA TERRE / LES GILETS JAUNES

Le 29 juin 2021 commencer a Paris les actions du “GRAND PÉRIL EXPRESS”, en lien avec la campagne “Des soulèvements de la terre”.

Du Triangle de Gonesse aux Jardins des Vaites, dans le bocage breton de Saint-Colomban, sur les terres paysannes de Haute-Loire, à Grenoble, Dijon, Rennes, Aubervilliers, Saclay, la bétonisation détruit aujourd’hui espaces naturels, terres agricoles et jardins populaires.

Le Grand Paris est à lui seul une catastrophe écologique, démocratique et économique. Il incarne tous les maux de notre société : accaparement des terres, destruction et bétonisation des terres agricoles et paysannes aux profits des grands industriels, corruption & déni démocratique, sans parler des atteintes irréversibles à la biodiversité.

Cette semaine d’action est coorganisée par Extinction rébellion et s’inscrit dans la campagne Les Soulèvements de la Terre initié début mars par un large ensemble de fermes, syndicats paysans, zads, associations et collectifs issus du mouvement climat. Une série d’actions d’occupation de terres menacées par le béton et de blocages d’industries responsables de l’artificialisation des sols est en cours depuis.

Dans une première partie d’émission, nous vous diffusons le montage d’un reportage réalisé le 29 juin lors de l’occupation du site de Lafarge au Port de Gennevilliers avec un entretien de plusieurs membres du collectif des soulèvements de la terre qui reviennent sur l’ensemble de cette campagne amorcé en mars à Besançon. Elle vise à fédérer des luttes pour la défense des terres en ville comme à la campagne et regroupe des collectifs locaux et des organisations nationales (la Confédération
paysanne, Extinction rébellion…).

L’action “grand péril express” de cette semaine visait l’industrie du béton (sites d’entreprises multinationales qui produisent le ciment et le béton qui servent à construire les infrastructures du grand paris qui asphyxient des centaines d’hectares et d’habitants en Île-de-France).

Dans une seconde partie d’émission, nous vous diffusons un montage des prises de parole du collectif des mutilés pour l’exemple qui avait lieu a la Parole errante. À l’occasion de la 6ᵉ assemblée des assemblées gilets jaunes qui se tenait à Malakoff une rencontre public ouverte à toutes et tous avait lieue parallèlement à la parole errante le 24 juin dernier.

Bonne écoute

Plus d’info sur :

https://lessoulevementsdelaterre.org/

https://laparoleerrantedemain.org/index.php/2021/06/26/le-village-de-lada-6/

PAS DE POUBELLE NUCLÉAIRE EN MEUSE/ JARDIN À DÉFENDRE

Les 1er, 2 et 3 juin au Tribunal de Bar-le-Duc se tenait le procès des sept « malfaiteurs » de la lutte à Bure. Des ami.e.s luttant contre le projet de méga-poubelle atomique Cigéo(centre industriel de stockage géologique).

Il n’y a toujours aucun déchet nucléaire à Bure. Pour autant, nous sommes à un moment charnière, car Cigéo pourrait bientôt être reconnu d’utilité publique : expropriations, défrichement du Bois Lejuc et premiers chantiers pourraient voir le jour d’ici à 2022.

Dans cette première partie d’émission, nous entendrons un entretien réalisé a bar le Duc lors du procès dit des sept « malfaiteurs » et nous serons avec Régine et Patrick membres de BURESTOP 55 / Collectif Meuse contre l’enfouissement des déchets radioactifs. En leurs compagnies, nous ferons un point d’étape du projet Cigéo et des luttes qui se mènent contre ce projet.

En seconde partie d’émission, nous irons du côté du jardin des vertus à Aubervilliers qui fait face à une menace de destruction d’une partie de ses jardins, pour la construction d’une piscine olympique et d’un solarium pour les jeux olympique de 2024.

Dans ce reportage, réalisé le dimanche 6 juin 2021, nous vous proposons une ballade a la rencontre de ceux et celles qui défendent le maintien de ce jardin.

Bonne écoute !

Pour plus information sur la lutte contre cigéo :
CONTACT MAIL : info@burestop.eu

FACEBOOK : https://www.facebook.com/Burestop/


Pour nous rejoindre, participer à la mobilisation, visiter les jardins, et plus d’infos sur :
Facebook : www.facebook.com/JardinsAubervilliers/
Twitter : www.twitter.com/JardinsAuber
Instagram : https://www.instagram.com/sauvons_les_jardins_d_auber/

email : jardinpasdengin(@)riseup.net

LES JARDINS DES VERTUS / IL FAUT SAUVER LA BUTTE ROUGE ET SES JARDINS

Aubervilliers 17 avril 2021 ; manifestation contre la destruction d’une partie des jardins. Crédit photos Tomislav

Dans l’émission de ce jour, nous irons de jardin en jardin

Au pied du fort d’Aubervilliers, les jardins des Vertus sont cultivés depuis un siècle par des jardinier·es  et des ouvrier·e·s qui y font pousser des courges, des pommes de terre, des tomates, de la sauge, des cerisiers, des pommiers, des belles de nuit ou encore des amaranthes.

Mais ce trésor de petites parcelles et de cabanes est aujourd’hui menacé : la Société du Grand Paris veut y stocker les déblais du chantier de la station Fort d’Aubervilliers de la nouvelle ligne 15 du métro. Plusieurs milliers de mètres carrés de jardin et des dizaines d’arbres sont menacés de finir sous les gravats.

Comble du cynisme, ce ne sont pas les bassins qui vont détruire les jardins, mais un “Splashpad, un pentagliss, un solarium minéral et un village finlandais” tout ceci dans un des quartiers les plus pauvres de France.

Ce 17 avril 2021, une marche partait de la mairie d’Aubervilliers pour se rendre au jardin des vertus, près du fort d’Aubervilliers. C’est le reportage réalisé ce samedi d’avril que vous allez entendre. Nous y entendrons pêle-mêle ; les brigades de solidarité populaire, une réflexion sur la société du grand Paris, une occupante du théâtre de l’Odéon et un membre des jardins familiaux de Fleury-Mérogis


En seconde partie d’émission, nous revenons sur la cité jardin de la butte rouge et la volonté de la mairie de Châtenay-Malabry de la détruire.

La Butte Rouge est une cité jardin est un patrimoine architectural populaire magnifique qui peut disparaitre. Conçu dès les années 30, il abrite 8000 habitants sur 72 hectares dans un écrin de verdure, d’arbres centenaires, de jardins ouvriers… Les promoteurs lorgnent depuis longtemps sur cet espace proche du bois de Verrières, non loin du parc de sceaux, de la vallée aux loups et à 15 km de Paris. C’est indéniable, pour eux, cette cité est trop bien pour les prolos et le projet du grand Paris les éjectera toujours plus loin de la capitale.

Ce projet de démolition porté par la mairie de Châtenay-Malabry (92290) ferait perdre 2000 à 3000 logements HLM : à bas loyer. Cette disparition importante de logements sociaux programmée viendrait aggraver la crise du logement déjà patente en Île-de-France. Il faut rappeler que c’est dans ces logements que vivent les personnes et familles privées d’emploi, des smicards, tous les premiers de corvée.
Le gouvernement a débloqué deux milliards supplémentaires de fonds à l’ANRU(agence nationale de rénovation urbaine) avec l’engagement d’Action logement dans une rénovation urbaine adaptée au contexte d’urgence, et pourtant il continue à donner son feu-vert à de multiples démolitions.

Malgré les campagnes mensongères orchestrées par le maire et les promoteurs ; la cité est viable et nécessite effectivement des travaux de rénovation pour entretenir le patrimoine et résoudre les problèmes d’humidité, de chauffage… Comment expliquer que la mairie et l’office HLM aient pu laisser vivre des familles avec des enfants malades dans des appartements dangereux pour leur santé alors qu’ils peuvent leurs en accorder un autre et engager des travaux dans ceux qui en ont besoin ? Pourquoi mettre il en avant le besoin de détruire la cité par le manque d’accessibilité pour les personnes handicapées alors qu’il suffit de construire des rampes d’accès.

Si, au dire de monsieur le maire monsieur Segaud, les journalistes et les collectifs de défense de la cité de la butte rouge auraient fait circuler des chiffres fantaisistes, c’est dû à un manque de transparence de sa part. En effet, aucune maquette n’a à ce jour été révélée aux habitants. Quelles formes auront les bâtiments, ou seront-ils implantés, quelle hauteur, quelle largeur auront-ils ? C’est le flou, les grands mots et les belles promesses qui suscitent inquiétude et légitimes suspicions. De plus ce projet est vivement combattu par les plus grands noms de l’architecture comme Jean Nouvel, les descendants des bâtisseurs de la cité les sirvin, Jean-Louis Cohen, Christian de Portzamparc, ou les architectes tout récemment récompensés par le Prix Pritzker 2021 : Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal.

Le classement de la cité jardin de la butte-rouge en patrimoine culturel est primordial pour la sauver. La mairie sous couvert de protection a fait voter la modification du Plan local d’urbanisme qui permettra la démolition de la cité, malgré le résultat largement défavorable de l’enquête de proximité.

L’État dispose de tous les leviers pour s’opposer à ce projet porté par la ville de Châtenay-Malabry :
• Il peut refuser de financer la démolition des logements sociaux via l’ANRU.
• l’État peut refuser le dé-conventionnement des logements sociaux, sur l’ensemble du périmètre de la cité-jardin, sans lequel la mairie ne peut démolir.
L’argent sera-t-il plus fort que la logique et que les besoins du peuple, l’argent sera-t-il plus fort que la nécessité de préserver notre environnement.

Les prises de paroles que vous pouvez entendre dans cette émission ont été enregistrées lors des délibérations du 18 mars 2021 du conseil du territoire.

JOURNÉE D’ACTION EUROPÉENNE POUR LE DROIT AU LOGEMENT ET À LA VILLE / LE LANDY SAUVAGE

Le cortège de la manifestation parisienne, samedi 27 mars.

Paris est vidée de ses populations, Paris, c’est pour les riches !

2020 en France, le prix des logements a encore augmenté. Les profits issus du logement cher ont à peine diminué, malgré la crise sanitaire et sociale. La crise du logement s’aggrave : toujours plus de sans-abri, de mal-logé.e.s, de jeunes et d’étudiant.e.s en galère, d’expulsions…

Berlin : les locataires se mobilisent et gagnent !  Plusieurs dizaines de milliers de locataires berlinois ont manifesté et obtenu que les loyers privés ne dépassent pas 6 à 12 euros le mètre carré et que des amendes jusqu’à 500 000 euros soient délivrées sans délai par la commune contre les bailleurs fraudeurs…

Je suis logée en résidence sociale dans le Xe : 11 m2, 468 euros par mois. Avant j’habitais en squat, c’était mieux, au moins j’avais de l’espace !


Ce 27 mars 2021, nous étions dans le cortège parisien. Nous entendrons les interventions des représentants de syndicat de locataires, mais aussi des entretiens avec des collectifs de locataires, une habitante en résidence sociale, le collectif Stop Airbnb et celui des architectes.

INTERVIEW

Le maire ne doit pas apprécier que les gens se réunissent chez nous pour résister aux JO ou à la création d’une bretelle d’autoroute !

Retour au Landy sauvage à Saint-Denis, un lieu occupé sans droit ni titre depuis 2018. Il a pris au fur et à mesure de ces années une étoffe particulière dans une ville comme Saint-Denis qui poursuit de manière rapide une restructuration urbaine dans le sillage du projet de Jeux olympiques, que la ville doit en partie accueillir en 2024. Pour cela, la société du Grand-Paris prévoit le développement de nouvelles lignes de métro et celle de Saint-Denis Pleyel passe pour prioritaire. L’intérêt soudain porté à des quartiers pauvres et qui n’intéressaient personne auparavant a fait de la ville une usine à gaz. Et les habitants trouvent dans le projet associatif du lieu et son discours de résistance à la promotion d’une nouvelle ville une certaine résonance. En 2020, l’affaire a pris un tour franchement politique avec l’élection du nouveau maire socialiste, pressé de donner à la ville “un nouveau souffle”. La justice avait donné jusqu’à juillet 2021 aux habitants et aux associations le temps de s’organiser et de déménager. Qu’à cela ne tienne, la mairie se saisissant du prétexte d’un incendie mineur a décidé de précipiter leur éviction. 

ZADIMANCHE SUR LE TRIANGLE DE GONESSE / AÉROPORT DE PARIS ET LA SOUS-TRAITANCE

21 MARS 2021 ; triangle de Gonesse

Le dimanche 7 mars 2021, une « Zadimanche » était organisée par le collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) comme tous les 15 jours.

Ce 7 mars, c’était une ZADimanche « mobile » qui était prévue, puisque L’établissement public foncier d’Île-de-France (EPFIF) a totalement défoncé, avec des tranchées d’environ un mètre de profondeur le terrain sur lequel notamment la Fête des Terres de Gonesse se tenait une fois par an.

Malgré l’évacuation de la « ZAD du Triangle de Gonesse » le 23 février, la lutte continuait pour défendre ces terres agricoles contre le projet de gare en plein champ amenant la bétonisation et l’urbanisation sur ces terres agricoles.

Ce 21 mars 2021, premier jour du printemps, se tenait une nouvelle zadimanche avec l’objectif de faire reculer les différents pouvoirs sur le projet de construction de la gare en plein champs dans le Triangle de Gonesse.

Ce premier reportage, nous permettra de revenir sur cette journée du 21 mars avec des prises de paroles et entretiens réalisé sur le triangle.

Le 18 mars dernier un rassemblement à l’initiative de l’intersyndicale de l’aérien, était organisé sur le site aéroportuaire de Roissy pour dénoncer la destruction de plusieurs dizaines de milliers d’emplois, essentiellement dans la sous-traitance dont Air France et ADP (Aéroport De Paris) sont les donneurs d’ordre bénéficiaires.

Dans cette seconde parties d’émission, vous pourrez entendre plusieurs interviews des salariés présents et une partie des prises de paroles qui avaient lieu ce jour.

LE TRIANGLE DE GONESSE : UNE PREMIÈRE ZAD EN RÉGION PARISIENNE/ JEUX OLYMPIQUES 2024

Triangle de Gonesse, 22 février 2021

Alors que le gouvernement n’a toujours pas fait connaître son choix pour l’avenir du Triangle de Gonesse et l’autonomie alimentaire des Franciliens, les citoyens mobilisés ont choisi de défendre ce patrimoine commun, en vertu de l’article L110-1 du code de l’environnement. Cette préservation signifie l’abandon par le gouvernement de la gare au milieu des champs, à la fois inutile et dispendieuse des deniers publics. Le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) rappelle aussi que les seuls transports aujourd’hui nécessaires sont situés dans des zones proches des habitant-e-s.

Le samedi 13 février 2021, se tenait devant la gare de Villiers-Le-Bel-Gonesse-Arnouville, un rassemblement organisé par des associations du territoire (Villiers-le Bel Voisins solidaires, l’Amicale des locataires du parc CDC Habitat, Vel & Bel, Villiers-Le-Bel Écologie sociale et populaire, ADHEVO) pour réclamer l’abandon de la gare Triangle de Gonesse et l’amélioration des transports du quotidien.
Dans ce premier reportage, nous entendrons les prises de paroles et les entretiens réalisé avec une gilet jaune de Saint-Brice et une occupante de la zone à défendre du triangle de Gonesse.

Le dimanche 7 février, joignant la parole aux actes, des signataires déterminés du Serment ont décidé de tenir leur engagement en protégeant les terres de façon plus active encore : ils occupent un terrain sur le Triangle, déclaré première ZAD en Ile-de-France.

Nous étions présents quelques jours avant l’expulsion du 22 février et nous avons réalisé un entretien avec un occupant de la ZAD qui nous parlera de  la mise en place de cette occupation.

Nous terminerons cette émission avec un reportage réalisé le 6 février 2021 sur le parvis de l’hôtel de ville de Paris, concernant l’opposition a la tenue des jeux olympiques de 2024. Nous entendrons l’entretien réalisé ce samedi avec des membres des jardins ouvriers d’Aubervilliers, concernés par la construction d’infrastructures liées au JO 2024.

JO 2024 : loi olympique et libertés publiques

Nous vous proposons en nouvelle diffusion, une émission de zoom écologie du 7 janvier 2021. Zoom écologie et diffusée tout les jeudi de 20 h 30 a 21 h 30 sur fpp106.3 et rfpp.net

Émission consacrée aux conséquences politiques de l’organisation des JO à Paris avec le collectif NON aux JO 2024 et la Quadrature du Net.

Nous parlons de la loi olympique votée en avril 2018 en vue de la préparation et de la tenue des jeux olympiques de 2024 à Paris. Directement dictée par le comité olympique au pays hôte, cette loi permet notamment une accélération et une facilitation des procédures d’urbanisme afin de tenir les délais (et de limiter les possibilités de contestation).

http://zoom-ecologie.net/

PROJET DE DÉMOLITION DE LA CITÉ-JARDIN LA BUTTE-ROUGE À CHÂTENAY-MALABRY

Cité-jardin de la Butte-Rouge à Châtenay-Malabry.

C’était du beau pour les prolos !

Le patrimoine social architectural et environnemental de la cité-jardin de la Butte-Rouge à Châtenay-Malabry est en péril. Cette cité, devenue une référence de l’urbanisme de l’entre-deux ­guerres pourrait bien disparaître au profit d’une vaste opération immobilière menée par l’ancien maire Georges Siffredi et son successeur Carl Segaud.


En effet, la municipalité entend raser jusqu’à 80 % de cette cité-jardin utopique de quatre mille logements sociaux, prétextant l’état « catastrophique » des bâtiments, alors que de gros travaux suffiraient à la rendre viable ; aucuns travaux sérieux d’entretien du bâti n’a été réalisé comme il se devrait depuis plus de vingt ans.

Pourtant, y a de l’argent !

Bien qu’à ce jour ni maquette ni plan précis n’ait été proposé aux habitants de Châtenay-Malabry, le projet de destruction entend faire une large place au privé et à des bourses plus fournies. La municipalité a organisé pendant les vacances de Noël une consultation concernant la modification du PLU (plan local d’urbanisme), auquel les habitants de Châtenay-Malabry ont répondu à 87 % défavorablement.

Qu’on ne nous parle pas d’écoquartier… c’est un écoquartier avant l’heure !

Pour freiner les ardeurs du maire et pour qu’il révise sa copie, il faudrait classer la cité-jardin de la Butte-Rouge ; la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, s’y est engagée après une large campagne de presse. Elle a demandé un classement de ce site, mais dans quelles proportions et quand ?

On a envie que ça reste comme ça

Nous avons déjà réalisé deux émissions sur le sujet. Nous poursuivons avec une promenade dans la cité avec l’arrière-petit-fils de l’un des bâtisseurs de ce site remarquable, Marc Sirvin. Un reportage court diffusé sur France Culture servira d’introduction.

Jean-Pierre Garnier, urbaniste, Jean-Baptiste et Marie du DAL (Droit au logement) venus à un pique-nique de mobilisation dans la cité en juillet 2017 prendront la parole pour défendre la Butte-Rouge.

Plus d’informations sur : SOS de la cité-jardin de la Butte-Rouge.

LE SERMENT DU TRIANGLE DE GONESSE

Le 17 janvier 2021, sur les terres du triangle de Gonesse

Après l’abandon en novembre 2019 d’EuropaCity, projet climaticide de méga-centre commercial et de loisirs qui prévoyait une piste de ski artificielle sur des terres agricoles d’excellente qualité, les citoyennes et citoyens d’Ile-de-France espéraient le Triangle de Gonesse définitivement sauvé de l’étalement urbain.

La Société du Grand Paris a annoncé le démarrage dès le mois de février de la construction d’une gare en plein champ, dite gare du « Triangle de Gonesse », initialement promise aux promoteurs d’EuropaCity (qui tablaient sur la venue de 31 millions de visiteurs). La construction de cette gare rendrait inéluctable l’urbanisation des terres fertiles du Triangle de Gonesse, alors qu’il n’y a aujourd’hui aucun projet à desservir : les premières habitations sont situées à 1,7 km de l’emplacement prévu.

Pour stopper les travaux et pousser le gouvernement à acter la protection de ces terres agricoles, le dimanche 17 janvier 2021 dans le Triangle de Gonesse, un rassemblement c’est tenu pour refuser l’urbanisation de ces terres agricoles

Nous passerons cette heure d’émission sur cette journée du 17 janvier, et nous pourrons entendre les prises de paroles et entretien réalisé ce même jour et notamment les luttes sur le plateau de Saclay, la lecture du serment du triangle, un entretien avec un faucheur volontaire et avec Jean-Yves Souben, vice-président du Collectif Pour les Terres de Gonesse(CPTG), nous tenterons de voir les suites de ce 17 janvier.

Bonne écoute!

LA COURNEUVE ET LES JEUX OLYMPIQUES 2024 / GAYE CAMARA / VINCENZO VIECCHI

Dans l’émission de ce jour, nous diffusons un reportage réalisé le 13 décembre 2020 a la Courneuve lors d’un rassemblement dans le cadre de la mobilisation contre les Jeux Olympiques de paris 2024.


Ensuite nous diffuserons un reportage réalisé a Champs-sur-Marne le 19 décembre 2020 suite à l’audience qui avait lieu a la cour d’appel du TGI de Paris dans l’affaire de Gaye Camara tué par la police dans la nuit du 16 au 17 janvier 2018 et dont le rendu aura lieu le 21 janvier 2021.

Enfin nous diffusons un document sonore transmis par le comité de soutien de Vincenzo Vecchi poursuivi par deux mandats d’arrêt européen pour sa participation au contre sommet du G8 de Gènes dont le rendu par la cour de cassation sera donné le 26 janvier 2021.

QUEL AVENIR POUR LE LOGEMENT SOCIAL ?

Depuis plusieurs mois, des mobilisations se font devant le siège de Paris Habitat pour dénoncer le mal-logement, les expulsions et la situation ignoble dans laquelle Paris Habitat laisse ses locataires. Le bailleur social, avec la complicité de la Mairie de Paris, préfère envoyer la police, préfère gazer ses locataires, plutôt que de recevoir les collectifs qui en font la demande.

Dans l’émission de ce jour, nous recevons le collectif La révolution est en marche qui est un mouvement citoyen créé à Aulnay-sous-Bois. Des locataires nous parleront aussi de leurs situations.

ÉVACUATION DU CAMPS DE SAINT DENIS/ FEMMES DE CHAMBRE IBIS BATIGNOLLES/ CONFINEMENT EN PRISON

Dans l’émission de ce jour, nous diffuserons trois reportages : le 1er est un montage sur les prises de paroles concernant l’évacuation du camp de Saint-Denis ce 17 novembre.

Le 2ᵉ est un montage sur une prise de parole concernant les 16 mois de gréves reconductible des femmes de chambres de l’hôtel IBIS Batignolles.

Le dernier concernera la vie en confinement de 2 prisonniers ainsi que de leurs familles. Avec la lecture de deux lettres une de l’intérieur de la prison et l’autre de l’extérieur.