STOP CROISIERES EVERY WERE

Le 8 et 9 mars 2024 se sont réunis de nombreux collectifs se battant contre les bateaux de croisières. De Trieste, valence, Taragone, le Havre etc Tous s’étaient donnés rendez-vous à Marseille pour échanger sur leurs pratiques et créer des liens. Dans l’émission de ce jour, nous entendrons les entretiens réalisés avec les différents collectifs mobilisés contre le tourisme de croisière en Europe.

Stop aux navires de croisière en Méditerranée 15/04/2023
L’essor du tourisme de croisière en Méditerranée coïncide avec la manifestation évidente d’une crise multiple : climatique, énergétique, des ressources et de la biodiversité.
Nous ne pouvons pas isoler ces crises du modèle économique qui permet, légitime et prône le tourisme de croisière. À la rencontre des mouvements anti-navires de croisière, de nombreux impacts socio environnementaux et économiques ont été identifiés, qui se reproduisent dans toute la Méditerranée avec une intensité croissante.
Nous dénonçons donc :
      Les impacts environnementaux insoupçonnables : c’est le transport le plus polluant par personne et par kilomètre, il génère une immense quantité de déchets, en mer et sur terre, il utilise les carburants les plus nocifs pour la santé des personnes et encourage le déploiement de grandes infrastructures (routes, aéroports…).
      Fausses solutions technologiques : GNL (énergie fossile à fort effet de serre), électricité, hydrogène vert ou recours à des épurateurs. Tout cela ne sont que des stratégies de greenwashing.
      Impacts sous forme de touristification intensive des territoires, surpeuplement de l’espace public, transformation des villes en scénarios touristiques, effondrement des systèmes de transports publics, disparition du commerce local et perte de l’identité du tissu social.
      La spirale de croissance insatiable d’une industrie qui jouit de nombreux privilèges : avec des fonds publics, elle construit des ports et des infrastructures pour accueillir des navires toujours plus gigantesques qui extraient de gros profits qui ne restent pas dans les mains locales.
      L’utilisation aveugle des pavillons de complaisance par les multinationales du transport maritime, qui leur permet des régimes de travail abusifs, des salaires plus bas, des contrôles techniques minimes des navires, des réglementations environnementales laxistes et l’évasion fiscale.
      Le manque de transparence dans le secteur et l’opacité dans le fonctionnement des ports, qui rend difficile le contrôle et le suivi de leurs actions, et des modèles de gouvernance plus participatifs.

 Les organisations participantes exigent des actions politiques tendant à supprimer l’activité de croisière, la recherche d’alternatives économiques non polluantes dans les territoires concernés, une plus grande réglementation environnementale du secteur maritime ainsi qu’une prise de conscience générale de la population.
     En tant que réseau de mouvements et de plateformes qui subissent les effets du secteur des croisières, nous avons décidé de lutter ensemble. En conséquence, les entités soussignées ont convenu de la nécessité de s’organiser pour réaliser les mesures suivantes :
1.  La réduction radicale de l’activité des navires de croisière en Méditerranée, conduisant à leur disparition.
2.  La mise en œuvre de campagnes de sensibilisation et d’explication des conséquences de l’industrie des croisières, tant auprès des habitants des villes et villages qui subissent ses conséquences, que des usagers des navires de croisière eux-mêmes.
3.  L’arrêt immédiat des expansions portuaires destinées au secteur des croisières et la diminution des infrastructures portuaires.
4.  La dénonciation des fausses solutions comme le GNL, les scrubbers ou l’alimentation à quai, puisqu’aucune de ces technologies actuelles et futures n’empêchera un navire de polluer.
5.  La reconversion du secteur touristique dans les villes, afin d’améliorer les modes de mobilité plus durables et de renforcer des secteurs économiques locaux plus justes, socialement et écologiquement. Travailler ces processus avec les travailleurs et leurs espaces syndicaux.
6.  La promotion de l’entrée en vigueur avant 2025 de zones de contrôle des émissions de soufre et d’azote en Méditerranée, sans « scrubbers ».
7.  L’expansion et le maintien d’efforts communs dans toute la Méditerranée pour faire de ces revendications une réalité et prendre en compte les inégalités nord sud mondiales.

Pas de croisière à Douarnenez

A Venise, Marseille ou encore Ajaccio, les actions menées contre le tourisme de croisière se multiplient. Le 6 mai dernier, c’est à Douarnenez qu’environ 80 personnes ont empêché des croisiéristes du Silver Wind, de débarquer. Ils protestaient les conséquences sociales et environnementales de l industrie touristique.

En baie de Douarnenez, c’est la Compagnie du Ponant qui a ouvert la porte à l’été 2020 en proposant des croisières « France », ne pouvaient plus aller au Seychelles, en Patagonie ou en Arctique. Dès le printemps suivant, ce n’est plus que le Ponant, mais d’autres compagnies, internationales cette fois, qui font leur apparition dans la baie, toujours avec une volonté de discrétion en terme de communication publique de la part de la mairie et l’office du tourisme.

Suite à ce constat, un petit groupe de personnes, opposé à cette industrie, a décidé de se réunir ponctuellement durant plusieurs mois pour réfléchir et discuter collectivement sur cette thématique et voir comment aborder la chose face à une mairie totalement muette sur le sujet, mais allouant par ailleurs des budgets à l’office du tourisme pour développer ce secteur. De ces rencontres informelles et d’une première table ronde publique est né le collectif Sémaphore, qui a appelé à l’action du 6 mai.

Dans cette émission, nous revenons sur cette mobilisation et les problématiques qu’elle soulève, en vous diffusant un entretien réalisé avec un des membres du collectif Sémaphore, réalisé le week-end du 13/14 mai 2023.

Nous ajoutons que suite à cette mobilisation, Le paquebot Hanseatic Spirit qui devait faire escale à Douarnenez le dimanche 21 mai, a annulée son escale suite “à la suite de la manifestation écologiste du 6 mai dernier” et a préféré s’arrêter à Brest.