Marche contre la ligne 18, le Grand Paris Express et son monde

Le samedi 13 mai 2023 avait lieu au camp de Zaclay, situé à proximité immédiate du tronçon de métro de la ligne 18 en construction, un rassemblement festif pour dire “stop au saccage des terres fertiles du plateau de Saclay” permis par le projet du Grand Paris Express. Au programme de la journée qui célébrait en outre les deux ans d’occupation, était prévu une marche festive, entre champs, chantiers et espaces urbanisés, ainsi que la construction d’une grange paysanne. Cette journée s’inscrivait plus généralement en amont d’une semaine dédiée à l’agriculture paysanne, avec ateliers, visites et discussions. Le “collectif contre la ligne 18 et l’artificialisation des terres de Saclay” entendait ainsi défendre et faire vivre les terres du plateau. Et ce, alors que la Zone à défendre, pourtant légale puisque accueillie par des agriculteurs, se trouve sous surveillance des autorités.

Lien vers le programme de la semaine : Semaine sur l’agriculture paysanne du 15 au 20 mai
Communiqué à l’issue du week-end : Les casseurs, c’est eux

Communiqué du week-end de mobilisation du 13 et 14 mai

«  Rassemblement festif et déterminé les 13 et 14 mai : stop au saccage des terres fertiles du plateau de Saclay.

Pour défendre les terres du plateau et ancrer la lutte dans la durée, nous appelons à venir bâtir une grange et à bien d’autres festivités ! La semaine suivante sera consacrée à des ateliers et discussions sur l’avenir d’une agriculture paysanne sur le plateau.

Depuis les années cinquante, 1400 ha de terres parmi les plus fertiles d’Europe ont été bétonnées sur le plateau de Saclay. Si rien n’est fait dans les prochains mois, ce qui reste de terres nourricières et d’espaces naturels sur le plateau de Saclay risque de disparaître sous le béton du Grand Paris privant la population francilienne de l’espoir d’une autonomie alimentaire, d’emplois locaux non délocalisables, d’adaptation à la crise climatique, rayant de la carte la biodiversité remarquable de ce territoire et accaparant les finances publiques au profit d’un grand projet inutile et imposé.

Ce projet du Grand Paris Express est un non-sens tant aux plans écologique et financier qu’en terme d’égalité des territoires, de réponse aux besoins des populations et de leur droit à décider de l’avenir du territoire sur lequel iels vivent.

Alors que l’artificialisation des sols est une des limites planétaires à ne pas franchir, chaque hectare compte. La formation des sols arables nécessite des dizaines de milliers d’années. Pourtant, l’État et les grandes multinationales du BTP décident de sacrifier des terres exceptionnelles au prétexte hypocrite de lutte contre le dérèglement climatique. Or, la préservation des terres non bétonnées est un levier incontournable de l’adaptation aux enjeux du 21ème siècle. Les experts et les scientifiques le répètent : en Île-de-France comme ailleurs, notre dépendance énergétique et alimentaire doit nous amener à réduire les flux. Il en va, ainsi, pour la population francilienne, de la nécessité de se nourrir localement, de contenir la hausse des températures et du maintien de la biodiversité. Pourtant, aujourd’hui, les travaux préliminaires (fouille archéologique, études des sols, déplacement de réseaux) sont en cours de réalisation et l’arrivée de la ligne sur le tronçon ouest imminente.

Dans le contexte déjà très urbain de l’Île-de-France, ce sont plus de 4000 ha d’espaces naturels et agricoles qui sont lourdement menacés.

Mais cela n’est pas inéluctable !

Depuis 2006, des collectifs se mobilisent pour dénoncer ce faramineux gaspillage, le passage en force de l’État. Et la mobilisation s’amplifie avec, depuis maintenant deux ans, l’occupation de champ à Zaclay par le Collectif Contre la Ligne 18 et l’artificialisation des terres.

Les 13 et 14 mai prochains, à l’heure où la menace de la ligne 18 sur les champs est palpable, il est temps d’aller plus loin. Nous appelons à venir en masse défendre et faire vivre les terres du plateau de Saclay lors d’un rassemblement festif et déterminé. Le week-end sera suivi d’une semaine de partage et d’ateliers thématiques et pratiques sur l’avenir d’une agriculture paysanne pour le plateau de Saclay. »

DERNIÈRES MOISSONS II / Vendange militante » chez LVMH

La deuxième édition du festival Dernières Moissons a eu lieu samedi 27 août 2022 à Zaclay. Toujours pour lutter contre la ligne 18 et la métropolisation ici et ailleurs !

La métropole parisienne est fortement dépendante des approvisionnements extérieurs et 90 % des produits alimentaires consommés sont importés. Son autonomie alimentaire n’est que de trois jours environ. Depuis 2008, le processus de destruction des espaces agricoles connaît une accélération en Île-de-France avec le projet du Grand Paris, métropole « mondiale » et sa « Silicon Valley à la française ». Les promoteurs du Grand Paris entendent poursuivre cette bétonisation sans relâche, notamment autour des lignes 17 et 18.

En cette fin du mois d’aout, sur cet espace occupé du plateau de Saclay, nous avons rencontré Michel, membre d’une association environnementale et en sa compagnie, nous sommes revenus sur l’aménagement du plateau de Saclay depuis 2005.

Dans cette seconde partie d’émission, nous vous proposons un reportage réalisé par radio Zinzine, station de radio basé à Fortcalquier, qui s’intitule les vendanges de la colère.

Ce dimanche 28 aout au matin – à l’appel des Soulèvements de la Terre et de la Confédération Paysanne – 300 personnes ont investi dans le Var une parcelle de vignes de #ChateaudEsclans accaparée par le groupe @LVMH dirigé par le milliardaire Bernard Arnault.

Deux convois différents se sont rejoints au pied des rangs en chantant « Ô Bernard Arnault, espèce de blaireau, on vient vendanger chez toi ! » sur l’air d’avertissement frondeur du mouvement des gilets jaunes ou encore «

Après une distribution de 200 sécateurs, nous sommes passés directement des déclarations d’intentions à l’action et avons entrepris de vendanger sans plus attendre les profits des spéculateurs ! Les gendarmes qui avaient suivi le cortège en nous spécifiant en vain l’interdiction de pénétrer sur des terrains privés ainsi que les agents de sécurité « pacific » (sic) de LVMH se sont tenus en retrait. Suite à la vendange rapide d’1,5 tonne de raisins, nous avons déambulé parmi les vignes puis sur la départementale jusqu’à la future cave de @lvmh, encore en chantier.

Nous y avons alors déployé des pressoirs et foulé les raisins pour en faire plus de 1000 litres de jus redistribué aux participant.es et en soutien à la ZAP de Pertuis, expulsée, mais encore en mouvement pour empêcher la bétonisation de dizaines d’hectares de terres maraîchères.

Ce raisin était initialement destiné par Bernard Arnault à la production de la cuvée Whispering Angels. C’est sur ce domaine que le milliardaire revendique fièrement de produire le rosé le plus cher du monde. Nous avons ainsi repris notre part des anges et une petite revanche de classe qui en appelle d’autres.

Cette action était la seconde – en quelques mois- des Soulèvements de la Terre et de la Confédération paysanne sur des vignobles livrés à la spéculation. La première – dans le Jura en mars – avait réuni des centaines de personnes pour reprendre et nettoyer une vigne qu’un obscur fond d’investissement laissait mourir. (https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/dans-le-jura-600-personnes-reprennent-la-terre-aux-aux-speculateurs)

Le vignoble du Var est, lui aussi, la proie d’investisseurs qui font flamber le prix du foncier et placent l’avenir du territoire sous la mainmise de grands groupes. Cette nouvelle reprise de terres visait donc à s’en prendre en action à l’accaparement des terres agricoles et la financiarisation qui en découle. Nous invitons à décliner et multiplier à l’envie partout dans le pays ces initiatives de récoltes des fruits de l’accaparement et de ponction directe dans le porte-monnaie des bénéficiaires de jet-privés et de golfs arrosés cet été.

Cette action inaugurale de la saison 4 des soulèvements de la terre, venue clôturer 2 jours d’assemblées, sera bientôt suivie d’une mobilisation nationale pour stopper le nouveau chantier de mégabassine qui menace chaque jour de démarrer à Saint-soline dans les Deux-Sèvres malgré un été de sécheresse sans précédent.

Guettez les réseaux sociaux des #SoulèvementsdelaTerre, un rendez-vous pour se rejoindre en masse sur le terrain devrait tomber dans les jours qui viennent ! #PasUneBassinedePlus #ManifdeFindeChantier – https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/pas-une-bassine-de-plus

https://lessoulevementsdelaterre.org/

TERRES FERTILES CONTRE LA BÉTONISATION !

Gonesse, Saclay, Thoiry, Val-Bréon : des quatre coins de la région parisienne, des citoyens marcheront vers Matignon pour obtenir un moratoire immédiat sur la destruction des terres nourricières, menacées par des projets d’infrastructures inutiles, coûteux, et néfastes pour les écosystèmes et la qualité de vie. Malgré les discours du gouvernement et de la Région sur la nécessité de lutter contre l’artificialisation des sols, les projets aberrants se multiplient en Île-de-France : gares inutiles du Grand Paris Express, infrastructures olympiques surdimensionnées, entrepôts de logistique, data centers, stockage de déchets inertes …

A Gonesse, dans le Val-d’Oise, depuis l’abandon du mégacentre commercial Europacity en novembre 2019, le Premier ministre Jean Castex a annoncé le maintien de la construction d’une gare de métro automatique (sur la ligne 17 nord) au milieu des champs et l’urbanisation d’une partie du Triangle agricole, pourtant Interdite à l’habitat en raison du bruit des aéroports du Bourget et de Roissy-Charles-de-Gaulle. Le gouvernement y a annoncé la construction d’une cité scolaire, d’un internat et d’une administration de l’État. Le terminus de la ligne 17, prévu au Mesnil-Amelot, viendrait urbaniser des terres fertiles autour d’un village actuellement peuplé de 1100 habitants, accélérant ainsi l’étalement urbain.

À Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, les pelleteuses ont déjà commencé à détruire des jardins ouvriers centenaires pour y construire un solarium et une salle de sport prévus dans le cadre d’une piscine d’entraînement olympique.

À Saclay, dans l’Essonne, au nom d’un « intérêt national » jamais soumis à débat public, c’est l’ensemble des 4000 hectares du plateau, dont 2300 de terres agricoles, qui est à présent menacé d’urbanisation via le projet de la ligne 18 du Grand Paris Express, infrastructure surdimensionnée et inadaptée aux besoins. Plateformes de logistique, centres de données et dépôts de gravats du Grand Paris se multiplient au détriment des terres cultivées.

À Val Bréon, en Seine-et-Marne, aux portes d’un village rural, 150 hectares de terres nourricières sont menacées de destruction par un projet de plateforme logistique. En les achetant au prix fort (17 250 000 €) et en maintenant cette opération illégale, puisque l’urbanisation est subordonnée à la réalisation d’une gare qui n’est pas programmée, la Communauté de Communes ouvre la porte à la spéculation foncière sur les terres agricoles avoisinantes.

Dans les Yvelines, ce sont des hectares d’Espaces boisés classés (EBC) et de bonnes terres agricoles qui sont menacés par des projets autoroutiers : « Voie Nouvelle » de la Vallée de la Mauldre (Axe Nord/Sud) – déviation de la  route départementale 154 à Verneuil-sur-Seine, Vernouillet et Chapet, ainsi qu’un projet de pont à Achères, que va justifier ce nouveau flux de véhicules. Sur l’ensemble du département, c’est le mitage de terres agricoles par des constructions illégales, des défrichements sauvages ou l’apport de milliers de tonnes de déchets dits « inertes » venus des travaux du Grand Paris comme à Thoiry. Ailleurs, on brade le patrimoine public, l’agroécologie et la biodiversité, comme à Grignon. Partout, les zones humides, les EBC, les trames vertes et bleues inscrites au SDRIF (schéma directeur régional de la Région Île-de-France) ne sont pas respectées et les règlementations bafouées.

C’est dans ce contexte que nous vous proposons dans l’émission de ce jour, le reportage réalisé le 28 août dernier a Saclay sur la fête des dernières moissons. Nous pourrons y entendre plusieurs interventions et notamment un entretien avec la brigade écologiste et un second avec un journaliste du petit zpl- zone de publication libre. Bonne écoute !

Pour la marche de ce samedi 9 octobre en Île-de-France

Départ de Gonesse : La marche nord partira à 9 h 30 de la Patte d’Oie de Gonesse

Départ de Saclay : La Marche Sud partira à 9 h, du camp de Zaclay à Villiers-le-Bâcle

Départ de Val Bréon :  La Marche Est partira à 9 h de la ferme communautaire de la Communauté de communes du Val Briard à Les Chapelles-Bourbon

Départ de Thoiry : De 9 h à 9 h 30 regroupement route de Versailles sur la RD 11 devant l’entrée du Parc zoologique de Thoiry.