QUEL AVENIR POUR LES LIEUX AUTOGÉRÉS ?

Aujourd’hui, nous vous diffusons l’émission du pain et des parpaings diffusé sur radio pikez a Brest.

Pour notre 10ᵉ épisode et 1ᵉʳ de cette nouvelle saison, on quitte temporairement la campagne pour venir questionner la place qui est aujourd’hui laissée aux formes alternatives d’habiter une ville, un lieu. Depuis quelques années, la gentrification de certains quartiers de Brest comme le port de commerce et Saint-Martin est de plus en plus tangible.

L’expulsion violente en juillet 2023 du squat de l’Avenir, un espace autogéré emblématique et fruit d’une lutte historique d’usager.es pour la sauvegarde de cet espace fait résonner cette question : que reste-t-il de notre droit à la ville, à prendre part aux décisions quant à son aménagement, à faire hors des chemins imposés par les normes et les usages marchands ?

On revient sur la nécessité d’expérimenter des formes communes au sein d’espaces autogérés avec les collectifs Pas d’avenir sans Avenir et Fun Club Rade de Brest pour que continuent de vivre des manières plus autonomes d’habiter la ville, dans ce qui s’y fait et dans ce qu’il s’y passe.

Luttes pour le logement : manifestation du 28 janvier et carnaval du 11 mars contre la loi Kasbarian / caisses de grève

Dans la première partie de cette émission, nous revenons sur les luttes contre la loi Kasbarian et pour un logement pour toutes et tous, avec un reportage à la manifestation Se loger n’est pas un crime du 28 janvier dernier, suivi d’un reportage au Carnaval contre les expulsions du 11 mars à Montreuil.

Les profits tirés du logement cher sur notre dos n’ont jamais été aussi importants, comme le nombre de logements et immeubles entiers laissés vides pour spéculer. Le nombre de familles et personnes mal logées, sans logis, menacées d’expulsion explose, tandis qu’il faut maintenant choisir entre se nourrir, payer les charges ou payer son loyer… Cette loi est un cadeau aux investisseurs immobiliers et autres profiteurs. La Loi Kasbarian-Bergé c’est la prison ou la rue !

À Montreuil, la fin de la trêve hivernale s’accompagne de nombreuses expulsions. Le Bas-Montreuil qui est en pleine gentrification depuis des années, est particulièrement touché cette année avec l’expulsabilité d’au moins 4 squats accueillant des centaines de personnes : sans-papiers, personnes âgées et jeunes, LGBTQIA+… Plusieurs collectifs de squats et de lutte pour le logement ainsi que l’Assemblée des mal-logé.e.s se sont donc retrouvés pour une déambulation festive et revendicative le 11 mars.

Prochains rendez-vous le 21 mars à 18 h devant le siège de Plaine Commune contre l’augmentation des loyers et des charges par les bailleurs sociaux ; et le 1er avril à 15 h place de la Bastille pour une nouvelle manifestation contre la loi Kasbarian et pour un logement digne pour toutes et tous (plus d’infos ici).

Dans la dernière partie de l’émission, nous écoutons Romain de la CGT expliquer le fonctionnement des caisses de grève, indispensables à la poursuite sur la durée du mouvement contre la destruction de nos retraites.

Locataires, squatters, sans-logis : la rue ou la prison !

La proposition de loi de « Renaissance » votée par les groupes LES RÉPUBLICAINS et RASSEMBLEMENT NATIONAL à l’Assemblée nationale le 2 décembre 2022, envoie en prison ou à la rue, les sans-logis squatteurs de logements vides et les locataires en précarité :

Il punit de 3 ans de prison et de 45 000€ d’amende :

-Les squatteurs ou les sans logis, qui occupent un bâtiment ou des
logements VIDES, une usine désaffectée, des bureaux vacants ….
-l’occupation de la résidence principale ou secondaire de petits propriétaires est déjà réprimée.
-Les locataires, y compris HLM, dont le bail a été résilié, pour retard de
loyer ou de charges, congé vente ou reprise, bail, mobilité ou bail étudiant
-Les personnes sans bail : hébergées, victimes de marchands de sommeil, conjointes…
-Les accédant.e.s à la propriété surendettés, qui perdent leur titre de propriété, ainsi que les petits commerçant.e.s et artisan.e.s dont le bail est résilié
-Et même les grévistes occupant leur lieu de travail et les piquets de grève…

La Loi Kasbarian-Bergé c’est la prison ou la rue !

Les profits tirés du logement cher sur notre dos n’ont jamais été aussi importants, comme le nombre de logements et immeubles entiers laissés vides pour spéculer. Le nombre de familles mal logées, sans logis ou menacées d’expulsion explose, tandis qu’il faut choisir entre manger, se chauffer et payer son loyer.

Cette loi est faite pour la spéculation, les riches et les groupes financiers Accélère les procédures d’expulsion en réduisant tous les délais, limitant les possibilités pour les locataires en impayé de se maintenir dans le logement en remboursant leur dette, et menace de la prison les locataires qui refusent de se jeter à la rue d’eux-même.

Dans ce contexte et avant le passage de la loi au Sénat, fin janvier, ce 5 janvier 2023, se tenait dans les locaux de l’association Droit au logement à Paris, une réunion publique de mobilisation contre ce projet de loi et dans l’émission de ce jour, c’est une partie de cette rencontre que nous vous proposons.

Bonne écoute !

Un Appel à mobilisation nationale intersquat contre la loi anti-squat portée par Guillaume Kasbarian, et une semaine d’action et de mobilisation auront lieu du 23 au 29 janvier 2023

LOGEMENT : conf de presse DAL et assos abbé pierre

Dessin issu du site https://lepoing.net/

Le DAL- droit aux logements, a présenté sa plate-forme de revendications pour que les présidentiables se prononcent sur leurs propositions en termes de construction de logements sociaux, sur l’encadrement des loyers qui explosent et sur la prise en charge en urgence des sans logis.

Vous pourrez entendre dans cette émission, une partie de la retranscription de leur conférence de presse du 11 janvier 2022.

Au même moment l’association de l’abbé pierre entamait la même démarche ; vous pourrez entendre une dizaine de minutes enregistrées par «  A l’air libre ».

Mais tout d’abord quelques chiffres pour avoir en conscience l’étendu du problème :

Le nombre de sans domicile a doublé depuis 2012 et s’élève aujourd’hui à 300 000 personnes au moins. Le 6 décembre 2021, près de 4 000 personnes ont appelé le 115, mais n’ont pas pu être hébergées en raison de l’absence de places d’hébergement d’urgence disponibles.

Ce chiffre est en hausse de plus de 30 % par rapport à l’été 2021. À la mi-novembre, en Seine-Saint-Denis, 60 enfants de moins de trois ans et à la rue n’ont pas pu être mis à l’abri.

Le nombre de nuitées hôtelières a quintuplé en 11 ans (14 000 en 2010 à 74 000 en 2021). Un demandeur d’asile sur deux n’est pas hébergé dans le dispositif national d’accueil, structurellement sous-dimensionné.

Le nombre d’expulsions des lieux de vie informels (bidonvilles, squats…) enregistre un record : entre le 1ᵉʳ novembre 2020 et le 31 octobre 2021, 1 330 expulsions ont été recensées en France métropolitaine (472 personnes expulsées chaque jour), dont 64 % pendant la trêve hivernale ; 91 % de ces expulsions sont sans solution apportée aux personnes concernées.

En mai 2021, 22 189 personnes vivent dans 439 lieux de vie informels, soit une augmentation de 2 810 personnes par rapport à décembre 2018, dont 5 965 mineurs.
En sept ans, la demande de logement social progresse cinq fois plus vite que le nombre de ménages et deux fois plus vite que le nombre de logements sociaux, pour atteindre 2,2 millions de ménages.

La production de logements sociaux est en baisse constante depuis le début du quinquennat, à un niveau qui n’a jamais été aussi bas depuis 15 ans (87 000 agréments en 2020). Le prix des logements n’a fait que croître depuis 20 ans pour atteindre une hausse de plus de 154 %.