MOUVEMENT DE GRÉVE DANS LES ÉCOLES DE SEINE-SAINT-DENIS

Depuis le 26 février, un mouvement de grève s’étend dans les écoles du 93.

La grève du 26 février, à l’appel de l’intersyndicale CGT Éduc’action 93, CNT Éducation 93, FSU 93 et SUD éducation 93, dès la rentrée des congés d’hiver, dans les écoles et les établissements de Seine-Saint-Denis a été un succès avec 40 % de personnels grévistes dans le second degré, de nombreuses écoles fermées et une assemblée générale de 150 personnes, représentant 61 établissements, appelant à reconduire le mouvement le 27 février.

Le vendredi 1ᵉʳ mars se tenait à Bagnolet, une réunion publique pour parler des enjeux de ce mouvement, notamment sur le choc des savoirs.

Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute d’une grande partie de cette réunion publique et nous commencerons avec un audio tract réalisé par des enseignantes et enseignants de Bagnolet.

AUBERVILLIERS : la bourse du travail en lutte

La maire d’Aubervilliers, Karine Franklet, annonçait en plein conseil municipal, Le 28 septembre dernier, vouloir fermer la Bourse du travail le 31 décembre 2023 et mettre fin à la convention de mise à disposition des locaux, pour en confier la gestion au service municipal de la vie associative et priver travailleur·ses et habitant·es de cette commune de 100 000 habitant·es d’un lieu de défense des droits, de rencontre et d’organisation collective. Une mobilisation s’organise pour contrer ce projet antisocial !

Le 7 novembre, une réunion pour la mise en place d’un comité de défense de la bourse du travail a été appelée par l’intersyndicale 93 et deux jours plus tard un rassemblement intersyndical se tenait place de la mairie à l’occasion du conseil municipal. Et aujourd’hui, dans cette émission, nous vous proposons l’écoute du reportage réalisé ce jeudi 9 novembre à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).

Suite à la demande de rendez-vous, une délégation de syndicats est ressortie du rendez-vous qui s‘est déroulé ce vendredi, en fin de matinée, avec la maire UDI d’Aubervilliers, Karine Franclet, dépité. En effet, la ville a confirmé aux syndicats sa position, notamment liée au coût que représente le lieu. Et elle a réaffirmé qu’elle mettrait fin à la convention de mise à disposition des locaux, au profit de la vie associative et avec la possibilité pour les organisations des travailleurs de réserver des salles.

D’autres actions sont prévues dans les semaines à venir pour poursuivre cette mobilisation et faire plier la municipalité :

  • vendredi 17 novembre : projection du film Douce France, de Mogniss H.Abdallah et Ken Fero et auberge espagnole à 19 h à la Bourse du travail, 1 rue des 21 appelés, Aubervilliers
  • samedi 25 novembre : manifestation à 10 h Mairie d’Aubervilliers en direction du Fort d’Aubervilliers
  • vendredi 1ᵉʳ décembre : manifestation nocturne à 18 h de la Mairie d’Aubervilliers à la Bourse du travail, suivie d’une cantine

Contact mail : boursedutravail.aubervilliers@orange.fr

LE TRAVAIL TUE

Le 28 avril 2023, a eu lieu, à la bourse du travail de Paris, une réunion constituée de syndicalistes, d’associations pour continuer la lutte contre les accidents du travail. Vous pouvez entendre lors de cette émission une sélection d’interventions qui ont eu lieu lors de ce meeting. De nombreuses propositions concrètes ont été faites qui nous l’espérons seront suivies d’effets.

En 2021, 604 565 accidents du travail ont entraîné un arrêt de travail ou une invalidité.

Plus de 1600 par jour ! Au moins 645 travailleurs sont morts au travail. Plus de 2 par jour ouvrable.
Ceci dans l’indifférence générale. Et encore, ces chiffres, publiés par la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie (CNAM) en fin d’année 2022, ne comptabilisent pas les agriculteurs, les pêcheurs, les travailleurs indépendants, les agents du service public… Pas davantage les travailleurs clandestins. Ils n’ont pas fait l’objet de commentaires dans les médias. N’ont pas été suivis d’analyses. De questionnements.
Au-delà des chiffres, ce sont des vies qui ont été fauchées. Souvent en pleine jeunesse. Ce sont des familles plongées dans la douleur.
Le 28 février 2022, Benjamin, 23 ans, perdait la vie au travail.
Le 5 mars, c’était le tour de Flavien, 27 ans. Et tous les autres.…
Au-delà des chiffres, chaque accident mortel au travail raconte une histoire.
Quelques-unes sont à lire ici :
https://matthieulepine.wordpress.com/category/accidents-du-travail/

Au-delà des chiffres, les proches sont confrontés aux administrations, sont aux prises avec la machine judiciaire. Désemparés, isolés. Cet isolement, quelques familles ont décidé de le rompre. Pour ce, elles ont fondé le Collectif Familles : Stop à la mort au travail. Un groupe WhatsApp et une page Facebook ont été créés, afin d’échanger sur le drame commun qui les frappe. De partager les informations, les expériences, dans leur combat pour la justice, pour la vérité. Pour signaler les pièges, les écueils. Éviter les erreurs. 
Ces familles ont sollicité le ministère du Travail, jusque-là assez peu préoccupé par le sujet. Et obtenu un rendez-vous.
Contact : stopalamortautravail@gmail.com

Intervention faite par les Membres du “Collectif Stop : stop à la mort au travail” -Association pour les familles dont un proche est mort au travail- avec les organisatrices et intervenant-es de la Conférence du 02/05/2023 à Bruxelles

En France, lors de la création du Ministère du Travail et de la prévoyance par Décret du 25 octobre 1906, le 1er Ministre du Travail, René Viviani évoquait ce Ministère comme étant celui de la « maison du travailleur ». Nous en sommes loin aujourd’hui, tout comme nous sommes loin de ce « corps de bataille » des inspectrices et inspecteurs du travail veillant à l’application d’un Code du travail protecteur des salariés et dont parlait François Mitterrand, alors Président de la République, au centenaire de l’Inspection du travail en 1992.

Le ministère du travail français est en danger. La crise dure depuis de longues années, elle est évidemment liée aux politiques antisociales conduites en France, qui ont profondément déstructurées les rapports sociaux avec comme acteur principal le ministère du travail, un rôle à contre-emploi total, quand on le replace dans les conditions historiques qui avaient présidées à sa création : à savoir la plus grande catastrophe minière de tous les temps en Europe dans les mines de charbons entre Courrières et Lens le 10 mars 1906 et où 1099 ouvriers vont mourir.

Les effets destructeurs des politiques du Ministère du Travail français se sont accélérées sous Covid où le ministère, en se plaçant sous l’autorité du Ministère de la Santé et des « prescriptions des autorités sanitaires », selon la formule consacrée, a failli à sa mission de protéger la partie faible du contrat de travail, le salarié, et notamment de protéger la santé de celles et ceux qu’on a coutume d’appeler aujourd’hui « les premiers de corvées » chauffeurs de VTC, salariés de la grande distribution, manutentionnaires, livreurs, salariées de l’aide à domicile ….

Il y a besoin revenir sur une série de régressions sociales et de reconstruire un grand Ministère du travail et en son sein une Inspection du travail forte et respectée. Comme le thème de cette table ronde est axè sur les moyens nécessaires pour garantir un environnement de travail sain et sûr et en finir avec l’impunité autour des morts du travail je vais formuler maintenant 10 propositions concrètes et non exhaustives.

Ce dont nous avons besoin c’est par exemple :

  • 1/ Un plan pluriannuel de recrutement massif d’Inspecteurs du travail pour atteindre, a minima, l’effectif de 5 000 agents affectés au contrôle des entreprises, soit un agent de contrôle pour 4 à 5 000 salariés contre un agent pour plus de 10 000 salariés aujourd’hui et alors qu’il ne reste actuellement que 1750 inspecteurs sur le terrain et que 20 % des postes au contrôle ont été supprimés en 10 ans.
  • 2/ Le ministère du Travail doit garantir dans les faits, et même quand son action heurte la logique productiviste du capital, l’indépendance des Inspectrices du travail à l’égard de toute influence extérieure indue, notamment dans leurs enquêtes, comme l’exige la Convention n°81 de l’Organisation Internationale du Travail de 1947 sur l’Inspection du travail et dont la France est signataire. Le Ministère doit sortir du cycle destructeur dans lequel il est entré et dont j’ai pu gouter les effets lorsque j’ai été, pendant la 1ère vague de Covid, suspendu de mes fonctions d’inspecteur du travail, puis sanctionné avant qu’un juge indépendant n’annule la sanction.
  • 3/ Il s’agira également de revenir sur des dispositions règlementaires qui ont affaibli le Code du travail et la protection des travailleurs. Je pense notamment aux dispositions de la Loi « Travail » de 2016 et à une architecture du Code Ordre public/ dispositions négociées / dispositions supplétives qui ont affaibli les protections. Je pense également aux « ordonnances Macron » de 2017, de la « barémisation » des indemnités prud’homales aux accords de performance collectif. Surtout je voudrais insister sur la destruction des Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail et leur effacement complet dans les entreprises de 50 à 300 salariés, ainsi que sur la création des Comités Sociaux et Économiques (CSE) qui ont diminué drastiquement le nombre de représentants du personnel et le volume des heures qui leur était dédié. Autant de moyens et d’instances issues d’une lente construction et tellement nécessaires pour veiller, dans les entreprises, au quotidien, au respect des dispositions relatives à la santé, la sécurité et aux conditions de travail.
  • 4/ Mais nous pourrions aussi, alors que 10 000 apprentis sont victimes d’accidents du travail par an en France, abroger le Décret n°2015-443 du 17/04/2015 qui a remplacé l’obligation de l’employeur de demander à l’Inspection du travail une dérogation pour occuper de jeunes mineurs à des travaux dangereux par exemple utiliser un pétrin ou un laminoir en boulangerie, par une simple déclaration de l’employeur dont la réalité est qu’elle n’est massivement pas faite !

L’ensemble de ces destructions n’est évidemment pas sans lien avec l’explosion actuelle de accidents du travail dans les entreprises en France.

Ce dont nous avons besoin pour lutter efficacement contre les accidents du travail et veiller plus largement au respect de la règlementation du travail dans les entreprises c’est aussi :

  • 5/ De disposer de nouvelles prérogatives à effet immédiat pour l’Inspection du travail afin d’agir sur des situations de danger grave et imminent avant que l’accident ne survienne. Aujourd’hui les Inspectrices ont la possibilité d’arrêter des travaux et de retirer les travailleurs de situations dangereuses en cas de risque de chute de hauteur par exemple et cela sans perte de salaire pour le travailleur. De nouveaux arrêts d’activité face à des risques liés aux équipements de travail ont été créé en 2016 mais les agents de l’Inspection n’ont pas été massivement et correctement formés à leur utilisation alors que les machines sont en cause dans 55000 accidents du travail par an et représentent 3 millions de jours d’arrêts soit l’équivalent d’une entreprise de 15 000 salariés à l’arrêt pendant un an (Source Cnam 2016 cité par INRS).

De même, il manque de nouvelles dispositions légales pour que les Inspectrices du travail puissent arrêter l’activité en cas d’absence de plan de prévention dans les entreprises, de plan particulier de sécurité et de protection de la santé (PPSPS) sur les chantiers ou lorsque ces plans ne sont pas traduits dans une langue comprise par les travailleurs. Mais c’est aussi la possibilité d’arrêter l’activité face à des risques climatiques comme travailler en situation de canicule (voir ma tribune dans Regards ici : http://www.regards.fr/tribunes/article/temperature-maximale-au-travail-l-urgence-d-une-loi), ou face aux expositions à des risques biologiques comme pour le SARS Cov2 (voir ma tribune dans Libération ici : https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/face-au-covid-protegeons-lessalaries20210416_IPR4VD2SSBFDNOQXSX4CXIHMIE/).

C’est aussi la possibilité pour les Inspecteurs de prendre des décisions retirant des situations de travail les travailleurs en cas de défaillance de l’employeur par exemple face à des situations de harcèlements, de lanceurs d’alertes, de Danger Grave et Imminent) et/ou de créer un statut de travailleurs « protégé » pour ces salariés dans ces situations à l’image de celui existant pour les représentants du personnel. C’est encore la création d’une attestation de reconnaissance de travail pénible pour pouvoir agir en amont sur les conditions de travail et permettre ainsi aux travailleurs de faire reconnaitre la pénibilité de leur poste de travail…

  • 6/ Il serait aussi nécessaire de construire de nouvelles pratiques de l’Inspection du travail portant sur l’accueil et le renseignement des victimes d’accidents lorsqu’elles sont en vie et de leurs proches lorsqu’elles sont décédées afin d’informer régulièrement sur l’avancée de nos procédures. Nouvelle pratique par exemple d’information systématique des Unions Départementales des syndicats sur les procédures pénales relevées en matière d’accident du travail afin qu’elles aussi puissent se porter parties civiles. Nouvelle pratique en rendant public, une fois anonymisées, nos lettres d’observations et les constats que nous avons réalisés dans les entreprises en matière de santé, de sécurité et de conditions de travail. Nouvelle pratique en rendant obligatoire l’information des Inspecteurs du travail en cas d’accident du travail, et pas seulement d’accident du travail mortel dans un délai de 12 h après l’accident (sic !) comme le prévoit un projet de Décret en cours d’élaboration par le Ministère du Travail. Nouvelle pratique en publiant et visibilisant sur le site du ministère du Travail les entreprises particulièrement infractionnistes et condamnées par la justice…
  • 7/ Ce qui nous manque, ce sont aussi des services d’appui à l’Inspection du travail, en nombre, pour pouvoir réellement enquêter sur les accidents et les maladies professionnelles : des médecins inspecteurs du travail, des ingénieurs de prévention -ils sont moins de 100 nationalement aujourd’hui- spécialisés en mécanique, en ergonomie, en risque lié aux Agents Chimiques Dangereux (ACD) dont les agents cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR). Mais également pouvoir recourir à des collègues expérimentés qui pourraient agir en appui juridique aux collègues de terrain lors des enquêtes. Et je cite encore la restauration de la Médecine du travail et des services de la prévention de la Caisse d’Assurance Retraite et de Santé au Travail (CARSAT), eux aussi exsangues. De même que nous aurions besoin, au niveau local du Ministère du Travail, dans les Départements et les Régions, de nous appuyer sur des services centraux positionnés en appui, en conseil à leur action et non, comme c’est le cas depuis la transformation de la Direction des Relations du Travail (DRT) en Direction Générale du Travail (DGT), en autorité centrale de l’Inspection, hiérarchique et ne valorisant qu’une course aux chiffres et utilisant les menaces et la répression comme mode de management.
  • 8/ Nous pourrions aussi évidemment parler prévention, car c’est elle qui constitue 98 % de l’action de l’Inspection du travail au quotidien, mais les acteurs de la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles ont été largement laminés et cette prévention est regardée, encore aujourd’hui, par une grande partie des employeurs au mieux comme une obligation purement formelle au pire comme un coût qu’on ignore. Pourtant, la construction de vraies formations en Santé, Sécurité et Condition de Travail serait centrale. Pas comme une case à cocher, mais comme un élément essentiel du contrat de travail et du quotidien au travail. Et avant même le travail, dès l’apprentissage, dès l’école car comment imaginer envoyer nos enfants de 13 ans faire des stages de découverte des entreprises, comme c’est le cas en France, sans qu’aucune formation sur la sécurité au travail ne soit faite, ni aucune information sur le travail salarié et ses réalités !
  • 9/ C’est pour cela qu’il y a besoin d’une politique pénale offensive en droit du travail qui s’attaque à la délinquance patronale, mais vous l’avez compris : les moyens de l’Inspection du travail sont dérisoires. A cela s’ajoute des tendances lourdes à combattre : celles du « soft Law » un droit mou de la recommandation qui présuppose une adhésion patronale spontanée à la norme de droit, ce qui est évidemment faux. Le développement d’un droit de la transaction pénale, de la sanction administrative qui invisibilise les infractions. La vision « mainstream » d’employeurs qui, en France, ne sont pas considérés comme des justiciables comme les autres, mais comme des créateurs d’emplois que l’on n’imagine pas délinquants ; Une entreprise, enfin, qui reste un lieu de l’absolutisme et où lorsqu’un accident survient cela ne trouble pas l’« ordre public ».

Et ces tendances lourdes ont des effets ravageurs. Notre syndicat CGT du Département de Seine Saint Denis a travaillé sur le sujet en reprenant les 150 procès-verbaux d’Inspecteurs et Inspectrices du travail relevés suite à d’accidents ou en matière de santé sécurité dans ce Département entre 2014 et 2020 : moins d’un tiers de ces procédures ont donné lieu à des audiences correctionnelles, un tiers sont toujours en enquête 5,6,7 ans voir plus après les faits, un tiers ont été classées sans suite ! Ces constats nous pourrions les reproduire partout sur le territoire et je passe sur les audiences renvoyées, des accidents mortels relaxés sans appel du Parquet, l’absence d’information des Inspecteurs sur les dates d’audiences des procédures, la faiblesse des peines prononcées, comme les rares peines d’emprisonnement quasiment toutes avec sursis.

  • 10/ C’est enfin la nécessité de sortir des logiques d’intensification du travail qui sont un marqueur de la période actuelle : raccourcissement des délais, accélération des changements et changement permanent des organisations, organisations en flux tendus, management par les chiffres, etc. Le travail sous pression a pour effet l’explosion des Troubles Musculo-Squelettiques (TMS), des Risques Psycho-Sociaux (RPS), il participe aux atteintes à la santé et à la sécurité au travail et à l’explosion des accidents du travail, à cette « hécatombe invisible » qu’évoque Mathieu Lépine.

Ce sont nos conditions de travail qui, en France, se dégradent du fait de cette intensification du travail. Dans son étude de 2022, la fondation européenne pour l’amélioration des conditions de travail indique que la France figure, avec la Pologne et la Slovaquie, parmi les 3 pays où la proportion de travailleuses et de travailleurs ayant de bonnes conditions de travail est la plus faible en Europe !

Nous devons sortir du travail pressé, sous pression, pour imposer que ce soit le travail qui s’adapte à l’Homme et non les travailleuses et travailleurs qui s’adaptent sans cesse à un travail créateur d’accidents.

Alors oui la tâche est immense et le besoin est grand d’une politique du travail qui protège réellement la santé, la sécurité et les conditions de travail des salariés. Il faudra encore attendre quelques temps, en France du moins, l’arrivée d’un « ministre des salariés » mais l’idée d’un Ministère du travail qui, aux côtés des organisations syndicales de travailleurs et des associations comme celles qui se sont exprimées aujourd’hui, soit porteur de grandes lois sociales protectrices fait son chemin grâce notamment à votre initiative. A nouveau, merci.

LES JEUX OLYMPIQUES SÉCURITAIRES

Photo Collectif Saccage 2024


Le 9 juin dernier, nous vous avons diffusé une première session de la rencontre anti-olympique qui se déroulait à Saint-Denis le 21 mai 2022, organisée par le collectif Saccage 2024. Celui-ci rassemble des collectifs et des associations de Seine-Saint-Denis et de ses alentours qui défendent leurs espaces de vie menacés par la préparation et la tenue des Jeux Olympiques de Paris 2024.

Dans l’émission de ce jour, nous vous diffusons la seconde session : Surveillance olympique : comment les Jeux ont pu servir à mettre en place ou tester le contrôle des populations.

À cette occasion, étaient présents d’autres collectifs dont certains avaient fait le déplacement depuis l’international, tels que Rio OnWatch, NOlympia Hamburg, NOlympics Los angeles, STOP JJOO pour Barcelone et les Pyrénées, mais aussi La Quadrature du Net, le Collectif de défense des Jardins d’Aubervilliers et Pleyel à Venir pour la France.

(Extrait du texte d’appel de la Rencontre internationale anti-Olympique)

« Des camarades du monde entier viendront à Paris parce que notre indignation est trop lourde à porter seul·es dans chaque ville. Certain·es D’entre nous ont perdu leur maison, leurs moyens de subsistance, leur communauté, leurs droits. Nous nous réunissons à Paris, car nous avons besoin d’écouter l’expérience des autres pour être mieux armé·es pour l’avenir. »

Quel avenir pour la maternité des lilas ?

les lilas 28 mai 2022 : fête de la maternité

Fondée en 1964, la maternité des Lilas est une institution féministe incontournable de l’Île-de-France qui ne pratique que des actes liés à la santé sexuelle : avortements, accouchements, soins de transition… La structure est gérée par une association accréditée par l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Seine-Saint-Denis, mais elle fait face depuis déjà plus de dix ans à des difficultés financières. En cause, le mode de financement des établissements de santé dit de la tarification à l’activité (T2A).

Mis en place en 2005, ce nouveau mode de financement consiste à ne plus allouer un budget de fonctionnement sous la forme d’une enveloppe globale couvrant les besoins estimés, mais à ajuster en chaque année selon le total des soins facturés à la sécurité sociale : un moyen pour l’État de compresser sans arrêt le budget de la santé qui a joué un rôle important dans la dégradation du système public de santé depuis les années 2000.

Outre son effet de coupe budgétaire, cette réforme a également eu l’effet pervers d’instituer un rapport productiviste à la santé : pour éviter de voir leur enveloppe réduite, l’administration des hôpitaux est amenée à encourager les équipes soignantes à réaliser un maximum d’actes médicaux pour pouvoir facturer le plus possible à la sécurité sociale.

En matière d’obstétrique, cela se traduit par la volonté des hôpitaux de faire sortir les parturient.e.s trois jours après leur accouchement, incite le recours à la césarienne ou à l’épisiotomie, pourtant pas toujours nécessaires et souvent perçus comme de véritables violences par les femmes qui accouchent.

La maternité des lilas est la dernière petite maternité (niveau 1) à financement entièrement public en seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France et avec un taux de fécondité le plus élevé, particulièrement touché par les inégalités territoriales de santé.

L’ARS (agences régionales de santé) pourrait valider un projet de reprise par un groupe privé nommé AVEC. Ce groupe prévoit la fusion de la maternité des lilas avec la clinique Vauban situé à Livry-Gargan

Dans ce contexte, avait lieu, ce 28 mai 2022, la fête de la maternité dans le parc Lucie Aubrac au Lilas. L’actualité des luttes avait posé son micro pour capter cette journée de fête et de luttes. Dans l’émission de ce jour, nous entendrons les interviews d’ancienne et de nouvelle sages-femme, de parent et d’une syndicaliste de la maternité qui nous parlera des enjeux de la lutte.

Pour soutenir la maternité des lilas : https://www.change.org/p/soutien-%C3%A0-la-maternit%C3%A9-des-lilas-pour-%C3%A9viter-sa-fermeture

JO 2024 : présentation du week-end saccage 2024

Les chantiers des Jeux Olympiques 2024 ont commencé malgré la crise sanitaire et les résistances locales, et les retards accumulés accélèrent leurs cadences et dégradent les conditions de travail. Les conséquences sont nombreuses : quartiers irrespirables ( accélération de la bétonisation et de la pollution, inabordables (spéculation immobilière, entraînant l’expulsion des pauvres et des modestes, policés (imposition des normes des investisseurs et du tourisme, surveillance et répression, implantation de grandes enseignes, réduction des espaces publics et des parcs (comme à Taverny, à Aubervilliers, à la Courneuve, disparition d’espèces protégées, … et la liste est encore longue.

Saccage 2024 rassemble des habitant-e-s de Seine-Saint-Denis et de ses alentours, des associations et des collectifs entré-e-s en résistance face aux saccages écologiques et sociaux que provoquent les Jeux Olympiques de Paris en 2024. Nous défendons les espaces avec lesquels l’on vit, où l’on habite, où l’on se rencontre, où l’on tisse des liens et où l’on s’amuse, menacés par la préparation et la tenue de ces jeux.

Depuis octobre 2020, nous, collectifs, associations et habitant-e-s, mêlons nos voix et nos envies d’agir au sein de la coalition Saccage 2024, en composant avec les positionnements et les stratégies différentes des un-e-s et des autres, pour que ce désastreux héritage ne soit pas imposé sur les territoires concernés.

Cette coalition vise à renforcer notre force d’action face aux transformations urbaines. Elle symbolise aussi que ces projets, aussi éparpillés qu’ils paraissent, s’inscrivent tous dans une vision que nous rejetons – celle de la transformation de nos espaces de vie en une métropole toujours plus mondialisée, inégale et ravageuse pour nos environnements.

Nous avons vu la destruction du foyer de travailleurs de l’ADEF de Saint-Ouen pour faire place au village olympique. À l’heure où nous écrivons ces lignes, les anciens résidents, tous travailleurs immigrés, sont entassés dans des logements provisoires exigus et ne savent pas où ils iront ensuite. Nous avons vu la destruction de l’Aire des Vents, un parc public et une partie d’un corridor écologique protégé, qui a été pavé pour construire un « village des médias » que même le CIO (comité international olympique) a déclaré inutile.

Nous avons vu la destruction des jardins ouvriers à Aubervilliers. Comme les Manor Garden Allotments de Londres, le sol sera recouvert de béton, mais cette fois, pour une piscine olympique « d’entraînement » qui ne sera même pas utilisée pour les compétitions. À Taverny et Saint-Leu-la-Forêt, deux piscines parfaitement fonctionnelles seront remplacées par une piscine olympique. Au Champs-de-Mars, le sol est déjà goudronné pour un autre projet olympique (Grand Palais Éphémère). À Élancourt, des arbres seront coupés pour une piste de VTT.

Collectifs et associations faisant partie de la coalition : Collectif de défense des Jardins d’Aubervilliers, Notre Parc N’est Pas à Vendre, Pleyel à Venir, Changeons d’Ère à Taverny, Comité de vigilance JO 2024, Non aux JO à Paris.

Nous recevions dans notre émission ; Natsuko, Fleuve et Nina, membre de la coalition saccage 2024 et en leurs compagnies, nous revenons sur l’opposition aux jeux olympique 2024, les conséquences sur les villes accueillante. Les mobilisations internationales et la présentation des événements 21 et 22 mai à Saint-Denis et a la Courneuve.

Pour plus infos  : https://saccage2024.noblogs.org/

Réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Telegram) : @saccage2024

Sur Twitter : @2024saccage

LOGEMENT : conf de presse DAL et assos abbé pierre

Dessin issu du site https://lepoing.net/

Le DAL- droit aux logements, a présenté sa plate-forme de revendications pour que les présidentiables se prononcent sur leurs propositions en termes de construction de logements sociaux, sur l’encadrement des loyers qui explosent et sur la prise en charge en urgence des sans logis.

Vous pourrez entendre dans cette émission, une partie de la retranscription de leur conférence de presse du 11 janvier 2022.

Au même moment l’association de l’abbé pierre entamait la même démarche ; vous pourrez entendre une dizaine de minutes enregistrées par «  A l’air libre ».

Mais tout d’abord quelques chiffres pour avoir en conscience l’étendu du problème :

Le nombre de sans domicile a doublé depuis 2012 et s’élève aujourd’hui à 300 000 personnes au moins. Le 6 décembre 2021, près de 4 000 personnes ont appelé le 115, mais n’ont pas pu être hébergées en raison de l’absence de places d’hébergement d’urgence disponibles.

Ce chiffre est en hausse de plus de 30 % par rapport à l’été 2021. À la mi-novembre, en Seine-Saint-Denis, 60 enfants de moins de trois ans et à la rue n’ont pas pu être mis à l’abri.

Le nombre de nuitées hôtelières a quintuplé en 11 ans (14 000 en 2010 à 74 000 en 2021). Un demandeur d’asile sur deux n’est pas hébergé dans le dispositif national d’accueil, structurellement sous-dimensionné.

Le nombre d’expulsions des lieux de vie informels (bidonvilles, squats…) enregistre un record : entre le 1ᵉʳ novembre 2020 et le 31 octobre 2021, 1 330 expulsions ont été recensées en France métropolitaine (472 personnes expulsées chaque jour), dont 64 % pendant la trêve hivernale ; 91 % de ces expulsions sont sans solution apportée aux personnes concernées.

En mai 2021, 22 189 personnes vivent dans 439 lieux de vie informels, soit une augmentation de 2 810 personnes par rapport à décembre 2018, dont 5 965 mineurs.
En sept ans, la demande de logement social progresse cinq fois plus vite que le nombre de ménages et deux fois plus vite que le nombre de logements sociaux, pour atteindre 2,2 millions de ménages.

La production de logements sociaux est en baisse constante depuis le début du quinquennat, à un niveau qui n’a jamais été aussi bas depuis 15 ans (87 000 agréments en 2020). Le prix des logements n’a fait que croître depuis 20 ans pour atteindre une hausse de plus de 154 %.

JOURNÉE D’ACTION DANS LE SECTEUR DE LA SANTÉ/ MILITANTES KURDES ASSASSINÉES

Saint-Denis 8 janvier 2022 : devant le siège de l’agence régionale de santé

L’actuelle vague épidémique de la COVID-19 met une nouvelle fois durement à l’épreuve notre hôpital public, déjà fortement sollicité par cette pandémie. Cette crise sanitaire a par ailleurs mis en lumière les inégalités d’accès au soin et les grandes difficultés de notre hôpital public complétement dévasté par des années d’austérité budgétaire.

Tous ces problèmes nous les retrouvons démultiplié en Seine-Saint-Denis, territoire particulièrement frappé par l’épidémie, où ici plus qu’ailleurs l’hôpital public joue un rôle déterminant pour l’accès au soin, alors qu’il connait un épuisement très inquiétant des personnels.

Pour ne prendre qu’un seul exemple, l’hôpital Robert Ballanger dénombre plus de 30 % de ses lits fermés par manque de personnels. Et pour tordre le cou aux affirmations qui martèlent que nous ne pouvons pas former des soignants en 3 mois, nous rappelons que cette pandémie dure depuis 2 ans et qu’il y a quelques mois des étudiants ont dû saisir le conseil d’État pour contraindre le gouvernement à ouvrir des places dans les facultés de médecine.

Ce ne sont que des exemples parmi d’autres qui témoignent d’un véritable abandon de l’hôpital public. Car notre système de santé est bien au bord de l’effondrement et les grands discours, les promesses généreuses, sont vécus par les personnels comme autant de gifles tant ils peinent à se concrétiser et sont à rebours des réalités du terrain.

La communication semble vouloir agir comme un contrefeu pour tenter de masquer une situation de crise d’une intensité jamais égalée. Pourtant, chacun reconnait que les salarié.e.s des secteurs du sanitaire, médico-social et social public et privé sont essentiels, notamment pour garantir à toutes et tous l’accès aux droits sociaux et aux soins. Quand va-t-on enfin leur donner les moyens d’exercer leur métier dans de bonnes conditions ? Quand va-t-on réellement décider de valoriser les métiers du soin ? Combien de crises faut-il pour qu’enfin les demandes citoyennes soient traduites en politiques publiques à la hauteur des besoins et des enjeux ?

Ce tract d’appel cosigné par une intersyndicale du 93, appelait à un rassemblement le 11 janvier 2022 au matin devant l’Agence régionale de Santé à Saint-Denis et en début d’après-midi, une manifestation partait de l’hôpital Cochin.

Dans cette première partie d’émission, nous vous proposons un reportage mixant ses deux rendez-vous.

Comme chaque année à la date anniversaire de l’assassinat des trois militantes le 9 janvier 2013, les organisations kurdes en France, appelle à descendre dans les rues afin de réclamer justice pour Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez. Dans cette seconde partie d’émission, nous entendront un entretien réalisé avec deux militantes kurdes, lors de la manifestation du samedi 8 janvier 2022 à Paris.

CONVOCATION ARBITRAIRE POUR DES ENSEIGNANT-E-S / LA CENTRALE DE GARDANNE

Depuis le début de l’année, cinq collègues, dont quatre ont déjà été convoqués à deux reprises au rectorat, ont reçu des rapports de la part de la direction de l’établissement : tou.te.s sont élu.e.s et/ou syndiqué.e.s, et les motifs sont toujours peu étayés. Ces convocations arbitraires et ces menaces de sanctions à répétition créent un climat de stress et de détresse chez nombre de personnels.

Un rassemblement a eu lieu le 31 mai au rectorat de Créteil dont dépend la Seine-Saint-Denis. Dans ce reportage, nous allons entendre les interventions et entretiens réalisées ce même jour.

Ils et elles n’ont reçu que des tapes sur les doigts, mais cette répression rappelle celle de la Poste actuellement où encore France Télécom en son temps.

Signez aussi la pétition de soutien sur : tinyurl.com/LycAngelaDavis

Les travailleurs de La Centrale de Gardanne en grève reconductible depuis le 7 décembre 2018 avec des travailleurs de l’énergie de la région parisienne et d’autres salariés des Bouches-du-Rhône devant le tribunal administratif de Cergy-Pontoise. 
Ils ont fait le voyage pour appuyer leur demande de suspension en référé du plan de casse de l’emploi de  GazelEnergie  validé par la direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS) anciennement la DIRECCTE en attendant que ce Tribunal statue sur le fond le 12 juillet 2021.

Nous allons entendre un reportage réalisé le 27 mai dernier devant le tribunal de tribunal administratif de Cergy ou exprimerons les salariés de La Centrale de Gardanne en grève.

Depuis la réalisation de ce reportage, nous apprenons ce 2 juin que le plan de sauvegarde de l’emploi a été suspendu.

MANIFESTATION DU 1ER MAI 2021/ RATP ; MENACE DE LICENCIEMENT D’AHMED BERRAHAL / PROCÈS D’ASSA TRAORÉ

Dans l’émission de ce jour, nous diffusons une partie des reportages réalisés lors du rassemblement du 1er mai 2021 a Paris et nous reviendrons sur la fin de cette journée du 1er mai avec la lecture de texte d’analyse.

Ensuite, nous parlerons de la menace de licenciement d’Ahmed Berrahal, élues CGT en Seine-Saint-Denis et chauffeur de bus RATP du dépôt de Pantin, pour avoir dénoncé des agressions sexuelles.

Nous terminerons avec l’appel de soutien d’Assa Traoré suite au procès a son encontre pour diffamation.

MENACE D’EXPULSION AU CENTRE SOCIAL AUTOGÉRÉ DE SAINT-DENIS


190622 centre social autogere st denis (1)

Ce lieu est occupé depuis décembre 2018 ,il constitue un véritable lieu refuge pour plus d’une trentaine de personnes aux profils différents avec le point commun d’être tou-te-s recalé-e-s des services du 115 particulièrement saturés en Seine Saint-Denis .

Y résident aussi bien des hommes célibataires que des femmes isolées,des femmes enceintes ,des familles ,des enfants avec ou sans papiers français qui risquent tou-te-s de se retrouver à la merci de la rue en plein été sans solution d’hébergement.

Ce 30 Juillet , une conférence de presse fut organisée par celles et ceux qui occupent ce lieu au 5 rue de la poterie à Saint-Denis et l’équipe radio de l’actualité des luttes vous invite a l’écoute des interventions qui ont ponctué cette conférence de presse.