L’INTERRUPTION VOLONTAIRE DE GROSSESSE

par Serge D’Ignazio https://www.flickr.com/photos/119524765@N06/albums

Jeudi 28 février 2024, le Sénat fait entrer dans la Constitution la liberté d’avorter pour les femmes (et nom, le “droit”, ce qui est sensiblement différent).

La loi de mars 2022 allonge l’accès à l’IVG jusqu’à 14 semaines de grossesse. Malgré l’existence de ce droit, des inégalités territoriales et sociales demeurent avec la fermeture des centres d’orthogénie, le manque de moyens alloués aux hôpitaux, les difficultés d’accès à l’information. Pourtant, des personnes continuent d’œuvrer au quotidien pour rendre ce droit plus accessible à toutes, en particulier en milieu rural.

Dans cette première partie d’émission, nous entendrons l’enquête radiophonique : L’IVG En Milieu Rural, diffusée sur R d’Autan, radio qui se trouve en Occitanie et réalisée par Claire Kachkouch Soussi, avec la complicité technique de Thomas Beranger et la musique originale de Marion Pouëssel.

En seconde partie d’émission, nous vous diffusons un entretien réalisé lors du Rassemblement parisien le 28 février du Collectif Avortement en Europe, les femmes décident. Nous étions avec Claire Wolker, sage-femme, coprésidente de l’Association nationale des sages-femmes orthogénistes (Ansfo) Nous parlons avec elle, de l’IVG instrumentale.

Pour plus d’info : http://www.rdautan.fr/

TOUR DE FRANCE POUR LA SANTÉ

Le “Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale” promet un nouveau tour de vis, doublement des franchises médicales, participation forfaitaire d’un euro sur les consultations, quatrième jour de carence sur les arrêts de maladie, transfert des dépenses vers les complémentaires santé dont les prix vont encore exploser.une mobilisation populaire s’impose.

Un appel est lancé pour développer des mobilisations autour de la santé, du social, du médico-social et de la Sécurité Sociale, et à les faire converger pour arracher enfin un budget à la hauteur des besoins des usager·ères et des personnels.

Dans ce contexte, se tenait le lundi 11 septembre 2023 à la bourse du travail de Paris, la soirée de lancement du tour de France pour la santé. Dans l’émission de ce jour, nous proposons l’écoute de plusieurs interventions qui ont rythmé cette soirée.

Nous entendrons les interventions de : Rosine Leverrier, secrétaire de la coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité,

Céline Le Negaret Sage-femme à la maternité des Lilas, menacée une nouvelle fois de fermeture et sur la situation des maternités et du droit à l’avortement en Seine-Saint-Denis.

Olivier Milleron cardiologue à l’hôpital Bichat sur les fermetures de lits hospitaliers et la lutte engagée autour du projet de l’hôpital grand paris nord.

Christophe Prudhomme, médecin urgentiste en Seine-Saint-Denis sur la situation des Urgences.

Nicolas Da Silva auteur du livre “La bataille de la Sécu” sur le rôle des complémentaires santé.

Pour plus d’info sur le tour de France pour la santé Facebook Twitter : @TourFranceSante
YouTube : https://www.youtube.com/channel/UC1Bm0r7y-oqojy5VqXKI6oA

Quel avenir pour la maternité des lilas ?

les lilas 28 mai 2022 : fête de la maternité

Fondée en 1964, la maternité des Lilas est une institution féministe incontournable de l’Île-de-France qui ne pratique que des actes liés à la santé sexuelle : avortements, accouchements, soins de transition… La structure est gérée par une association accréditée par l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Seine-Saint-Denis, mais elle fait face depuis déjà plus de dix ans à des difficultés financières. En cause, le mode de financement des établissements de santé dit de la tarification à l’activité (T2A).

Mis en place en 2005, ce nouveau mode de financement consiste à ne plus allouer un budget de fonctionnement sous la forme d’une enveloppe globale couvrant les besoins estimés, mais à ajuster en chaque année selon le total des soins facturés à la sécurité sociale : un moyen pour l’État de compresser sans arrêt le budget de la santé qui a joué un rôle important dans la dégradation du système public de santé depuis les années 2000.

Outre son effet de coupe budgétaire, cette réforme a également eu l’effet pervers d’instituer un rapport productiviste à la santé : pour éviter de voir leur enveloppe réduite, l’administration des hôpitaux est amenée à encourager les équipes soignantes à réaliser un maximum d’actes médicaux pour pouvoir facturer le plus possible à la sécurité sociale.

En matière d’obstétrique, cela se traduit par la volonté des hôpitaux de faire sortir les parturient.e.s trois jours après leur accouchement, incite le recours à la césarienne ou à l’épisiotomie, pourtant pas toujours nécessaires et souvent perçus comme de véritables violences par les femmes qui accouchent.

La maternité des lilas est la dernière petite maternité (niveau 1) à financement entièrement public en seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France et avec un taux de fécondité le plus élevé, particulièrement touché par les inégalités territoriales de santé.

L’ARS (agences régionales de santé) pourrait valider un projet de reprise par un groupe privé nommé AVEC. Ce groupe prévoit la fusion de la maternité des lilas avec la clinique Vauban situé à Livry-Gargan

Dans ce contexte, avait lieu, ce 28 mai 2022, la fête de la maternité dans le parc Lucie Aubrac au Lilas. L’actualité des luttes avait posé son micro pour capter cette journée de fête et de luttes. Dans l’émission de ce jour, nous entendrons les interviews d’ancienne et de nouvelle sages-femme, de parent et d’une syndicaliste de la maternité qui nous parlera des enjeux de la lutte.

Pour soutenir la maternité des lilas : https://www.change.org/p/soutien-%C3%A0-la-maternit%C3%A9-des-lilas-pour-%C3%A9viter-sa-fermeture

LES SAGES FEMMES EN COLÉRE

Bien que les sages-femmes exercent une profession médicale, leur métier reste très peu reconnu avec un salaire comparable à celui d’une infirmière. Les sages-femmes se battent afin d’obtenir plus de reconnaissance. Comment s’explique la colère grandissante de ces professionnelles de santé ?

Le quotidien d’une sage-femme

Le métier des sages-femmes est axé principalement sur l’accompagnement de la grossesse et de l’accouchement. La grossesse est une période particulièrement intense dans la vie d’une femme. La sage-femme s’assure alors du bien-être physique et psychologique de sa patiente et de son bébé à venir.

Ainsi, la sage-femme s’occupe de la surveillance de la grossesse : échographie, examens sanguins et urinaires, etc… Elle prend en charge les futures mamans tout au long des neuf mois nécessaires au développement du fœtus.

En dehors des accouchements à risque de complications (grossesse gémellaire, bébé en siège, etc…) et des césariennes obligatoirement pratiqués par un gynécologue-obstétricien, la mise au monde du bébé est accompagnée par cette spécialiste.

C’est elle qui organise les soins en salle de naissance et qui alerte le médecin en cas de complications. Elle gère aussi les situations d’urgence. Les sages-femmes libérales sont les cheffes d’orchestre des accouchements à domicile.

Par ailleurs, la prise en charge des sages-femmes ne s’arrête pas à la naissance du bébé. Elle se poursuit dans les semaines qui suivent la mise au monde de l’enfant. Le suivi post-natal ou encore la rééducation périnéale font ainsi partie des missions de la sage-femme.

Son rôle ne s’arrête pas là. La sage-femme s’occupe plus généralement de la santé des Femmes.

Elle peut également accompagner les femmes et leurs partenaires sur des sujets comme la contraception, la sexualité ou encore la ménopause. Toutes les femmes peuvent faire appel à une sage-femme même en dehors du cadre de la grossesse.

Covid-19 : des sages-femmes délaissées et désabusées

La crise sanitaire liée au coronavirus a compliquée le quotidien des sages-femmes. Elles ont dû s’adapter pour assurer la prise en charge des femmes dans des conditions de travail parfois très difficiles. Lors du pic épidémique, les parturientes (femmes qui accouchent), interdites de visite, étaient souvent seules pendant l’accouchement et lors du séjour à la maternité. Cette solitude les rendaient particulièrement vulnérables.

Les sages-femmes ont également été oubliées lors de la distribution de masques réservés au professionnel de santé. Elles ont dû batailler pour obtenir l’équipement permettant de protéger les patientes d’une éventuelle contamination. La crainte s’appliquait aussi à ces professionnelles de santé, qui retournaient à leurs domicile en espérant ne pas infecter leurs familles.

Malgré les contraintes imposées par le virus, les sages-femmes n’ont reçu aucune prime pour leur travail durant l’épidémie. De plus, les mesures promises par le gouvernement à l’occasion du Ségur de la Santé n’ont pas été à la hauteur des attentes de la profession.

C’est dans ce contexte, que nous recevons dans nos studios : Nadège, Coralie et Édith, sages-femmes a l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis. Nous aurons également par téléphone, l’intervention du chef de service le docteur Stéphane Bounan.