Loi asile et immigration : mineurs isolés/ conseil constitutionnel/ lycéens solidaires

Ce jeudi 25 janvier, a eu lieu le rendu du Conseil constitutionnel sur la loi Darmanin. Même s’il a retiré un certain nombre de dispositions, ce qui en reste demeure l’une des pires lois de la Ve République, une loi anti-immigré.es et anti-ouvrière à été promulguée le lendemain par le Président de la République. Néanmoins, contre cette loi qui ne respecte pas les droits fondamentaux, rend plus précaire l’accueil des réfugiés et plus difficiles les conditions de vie, la lutte continue.

Dans cette émission, nous vous diffusons donc un montage autour de la lutte des mineurs isolés qui se sont invités à la mairie centrale de Paris le 27 janvier dernier. Puis, vous entendrez une partie des prise de parole qui ont été réalisé à l’occasion du rassemblement qui se tenait devant le conseil constitutionnel le 25 janvier. Enfin, nous terminons cette émission avec l’interview de plusieurs lycéens qui ont organisé une journée de mobilisation contre la loi asile et immigration et contre les réformes Attal réalisé le 19 janvier dernier.

LE SERVICE NATIONAL UNIVERSEL

Avec le développement du Service national universel et des classes de défense, le gouvernement veut assujettir les élèves et les enseignants à la politique de militarisation de la société.

Lorsque le 28 mai 1996, le président Chirac décide la suspension du service national obligatoire, il s’agissait pour l’État de concentrer ses forces et ses ressources sur le renforcement de l’armée de métier et de ses équipements. Ces choix ont révélé différents problèmes du point de vue des gouvernements :

• l’insuffisance du recrutement professionnel de « qualité » (et des non-renouvellements de contrats ou des démissions jugées trop nombreuses) ;

• le désintérêt, voire le rejet de la jeunesse vis-à-vis de l’État coercitif, de l’armée et de la préparation de la guerre, et dont les révoltes demeurent une menace pour l’ordre bourgeois ; d’autant plus que l’utilisation de l’armée est parfois envisagée pour réprimer les mouvements sociaux et quadriller les quartiers populaires ;

• la nécessité qu’une armée de métier puisse s’appuyer non seulement sur le consentement de la société en cas de conflit, mais aussi sur le contrôle de la population civile et de l’économie.

La multiplication des « classes de défense » vise notamment à répondre aux besoins de l’armée de métier ; le développement du Service national universel, à l’intérieur même de l’Éducation nationale, vise à renforcer le contrôle du pouvoir sur la jeunesse, renforcer sa militarisation.

Le gouvernement accélère la généralisation de son dispositif d’embrigadement de la jeunesse, en rendant de fait obligatoire, pour tous les jeunes qui ne trouveront pas de stage, la participation au séjour dit “de cohésion” ou à la “mission d’intérêt général”.

À noter : la Loi de Programmation Militaire 2024-2030, adoptée au Parlement le 12 juillet 2023, prévoit un budget de 413 milliards d’euros sur sept ans, qui fait de la Défense le premier budget de l’État. Le SNU dispose de moyens spécifiques : 140 millions d’euros en 2023 (inclus dans le budget de l’Éducation nationale).

Dans ce contexte, le collectif Non au SNU Région Parisienne organisait le 18 novembre 2023, a la Bourse du travail de paris, une réunion publique d’information pour amplifier la mobilisation contre le Service National Universel. Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute d’une grande partie de cette réunion publique.

Contact Non au SNU IdF

BELLEVILLE EN VRAI : LA QUESTION DES RIXES

Depuis sept ans, l’association Pazapas Belleville, organise un événement sportif et culturel d’envergure à destination de la jeunesse bellevilloise. Cet événement participatif et grassroots est pensé, réalisé et encadré par les jeunes du quartier. Plus de cinquante jeunes participent ainsi directement à l’organisation de l’événement, décidant collectivement des modalités des épreuves ainsi que du contenu de la programmation artistique lors de réunions publiques.

Pendant l’événement, c’est une centaine de bénévoles qui se mobilisent pour donner corps à l’événement. Par le sport et l’expression artistique, Belleville en Vrai porte la parole et les idées des habitants et dévoile ainsi la force vive qui anime les quartiers populaires.

Lors de cet événement, le dimanche 29 mai 2022 avait lieu un débat sur les rivalités inter quartiers avec plusieurs intervenants qui revenaient sur leur histoire et les actions concrètes qu’ils ont pu mettre en place face à ce problème :
– Adama Camara : rappeur et auteur de terrain- Aoua Diabate : mére de Ismael décédé dans le 11 éme le 13/01/2018
– Morjane et Boubou de l’association ” pas la même ville et alors ?”- Bamba et Sallah : deux jeunes du 94

Nous vous diffusons aujourd’hui un montage des prises de paroles qui avait lieu à l’occasion de cet événement.

MANIFESTATION INTERPROFESSIONNELLE DU 27 JANVIER 2022

Les salaires, les pensions et les aides et allocations continuent de stagner ou même de baisser au regard de l’inflation, de décrocher par rapport aux qualifications dans le secteur privé comme dans le public.

Dans de certains secteurs et entreprises des mobilisations et des négociations ont permis d’obtenir des revalorisations de salaires, trop souvent encore les négociations sont au point mort ou les propositions des employeurs loin du compte.

La jeunesse confrontée à une grande précarité de vie et de travail, à la pauvreté accentuée par la crise sanitaire, économique et sociale, se contre des réformes libérales, de l’éducation, de la formation, de l’assurance chômage décidées par le gouvernement.

Ce 27 janvier 2022, se tenait à l’appel des organisations CGT, FO, FSU, Solidaires, Fidl, MNL, Unef et UNL, une mobilisation interprofessionnelle sur les salaires et l’emploi. 

L’équipe de l’actualité des luttes se trouvait dans cette manifestation et dans l’émission de ce jour, nous vous proposons le reportage réalisé ce jeudi.

Nous entendrons des interviews notamment avec une personne en statut AESH, un sapeur-pompier de Melun, des lycéens et lycéennes et une salariée en EHPAD…

LA COORDINATION LYCÉENNE DE PANAME

Le dimanche 9 mai la coordination lycéenne autonome  de Paname nous appeler à manifester :”Cette année covid 2020-2021, sous chape de plomb, n’en finit pas de finir et nombreux sont ceux qui commencent à comprendre qu’elle n’en finira peut-être jamais, ce qui est pour le moins effrayant.

Ajoutons à cela, à cette crise sanitaire systémique, une raison encore de désespérer : la perspective d’une période électorale exécrable, déjà entamée, durant laquelle le nauséabond le disputera au répugnant : de la laïcité, des valeurs de la République, de l’islamophobie, des réunions en non-mixité, du non-débat sur l’écriture inclusive, en passant par la raréfaction à très vive allure de nos libertés, la surveillance généralisée, les incitations à la délation de tout ordre, à l’instrumentalisation sans aucune vergogne, de nos peurs, celle de la mort en particulier, induite par le virus qui nous assiège en effet, virus dont on ne dira jamais assez qu’il a notre mode de vie pour cause, le capitalisme agonisant pour le dire autrement, nous allons, les 12 mois à venir, en baver, jusqu’à la nausée.

Tout cela, évidemment, pour ne surtout pas avoir à parler des problèmes essentiels : un système hospitalier à l’agonie, une école et une université exsangues, un creusement de plus en plus obscène des inégalités, une crise sociale cataclysmique à venir, des problèmes écologiques à ne plus pouvoir les compter, bref une fuite en avant qui poursuit, quasi à l’identique, en pire peut-être, dans le monde d’après, tout ce qu’il faudrait pourtant éradiquer du monde d’avant.

D’aucuns veulent croire que la manifestation du 1er mai pourrait relancer les luttes, si nécessaires en effet et faire fleurir un vent de révolte printanier. J’espère me tromper, mais la manif du 1er mai, avec son habituel cortège de tête où quasi tout le monde se connaît, ses rituels de “chamailleries” contre les condés, quelques mobiliers urbains ciblés amochés et agences bancaires redécorées ou réellement roussies, pas plus qu’une autre mobilisation, ne parviendra pas à ébranler le pouvoir en place, muré dans sa surdité feinte, donc abjecte, mais fort bien orchestrée.

Le retour du : Moi-Macron ou le chaos et le fascisme dans lequel on veut, de nouveau, nous enferrer, risque bien une nouvelle fois de fonctionner et de permettre au pantin managérial de renouveler – ou pas – son mandat. Ou non ? Peu importe en effet puisque le chaos et le fascisme sont déjà bien là qui devraient nous conduire, acte de résistance sans fumée ni danger, à déserter, fissa, fissa, toute fréquentation des urnes électorales qui n’ont maintenant avec les urnes funéraires pas que le substantif de commun.

Par quoi donc les nervis nous tenant lieu de gouvernants pourraient-ils donc se sentir déstabilisés et être ébranlés ? La jeunesse fougueuse, si fébrile à l’approche du sacro-saint baccalauréat, pourrait bien être notre planche de salut, il n’est pas déraisonnable, en tout cas, d’en faire le pari alors que depuis la reprise en présentiel, ce lundi 3 mai, les blocages de bahuts essaiment comme le pollen se propageant anarchiquement au gré du vent durant le printemps.

Ne laissons pas les lycéens, une fois encore, se faire massacrer, sans coup férir, lycéens qui après plus d’une année de scolarité chaotique sous confinement liberticide et scolarité rabougrie, se trouvent légitimement à bout et secondons-les ce dimanche dans les rues de Paname !

Le “relâchement” des examens, en 1968, a permis, selon une étude, l’ascension sociale des bacheliers de cette année-là, diplômés de l’université par la suite, plus souvent mieux intégrés. Cette “faveur” de départ a aussi eu des conséquences positives pour leurs enfants, surtout ceux issus des classes populaires, les conduisant à mieux réussir à l’école.

Au vu de ce que les élèves de terminales ont dû subir depuis le début de la crise sanitaire en mars 2020, il ne serait que justice que tous obtiennent ce sésame qu’est le bac, tel un baume largement mérité, après ces plus de 15 mois de scolarité asphyxiante, et pas seulement du fait du port du masque. Quant à contrer Parcoursup, cet algorithme à sélectionner et à gérer des flux sans considération de l’humain, quant à créer des places à l’université et à construire de nouvelles universités, sur tout le territoire, c’est une autre affaire encore, dont ces mêmes futurs étudiants pourront s’emparer lorsqu’ils seront, toutes et tous, dans la place.
Et Georges Bernanos de déclarer : « Hélas ! C’est la fièvre de la jeunesse qui maintient le reste du monde à la température normale. Quand la jeunesse se refroidit, le reste du monde claque des dents » ; « Il faut beaucoup d’indisciplinés pour faire un peuple libre ».”

Afin de mieux connaitre cette organisation et les enjeux politiques qui l’anime nous les avons invitées en studio afin de réaliser une émission ensemble.

Plus information sur https://twitter.com/clapaname?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Eembeddedtimeline%7Ctwterm%5Eprofile%3Aclapaname%7Ctwgr%5EeyJ0ZndfZXhwZXJpbWVudHNfY29va2llX2V4cGlyYXRpb24iOnsiYnVja2V0IjoxMjA5NjAwLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X2hvcml6b25fdHdlZXRfZW1iZWRfOTU1NSI6eyJidWNrZXQiOiJodGUiLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X3R3ZWV0X2VtYmVkX2NsaWNrYWJpbGl0eV8xMjEwMiI6eyJidWNrZXQiOiJjb250cm9sIiwidmVyc2lvbiI6bnVsbH19&ref_url=http%3A%2F%2Factualitedesluttes.info%2Fwp-admin%2Fpost.php%3Fpost%3D8389%26action%3Dedit