Sainte Soline, 1 an après : le témoignage de Serge

Il y a un an, les 25 et 26 mars 2023, se tenait dans les Deux-Sèvres, une Mobilisation Internationale pour la défense de l’eau et contre les mégabassines intitulée : Pas une bassine de plus !

« Les bassines sont des ouvrages de stockage d’eau pour l’irrigation. Ce sont des cratères de plusieurs dizaines d’hectares en moyenne, recouverts de bâches plastiques noires retenues par des digues de 10 m de hauteur en moyenne. Elles ne sont PAS remplies avec l’eau de pluie ni de l’eau de ruissellement ! Les bassines sont alimentées par des pompes qui vont chercher l’eau de bonne qualité dans les sols, les NAPPES PHRÉATIQUES. Face aux pénuries d’eau en été, la solution trouvée par les agro-industriels et le gouvernement est de construire des bassines pour pomper de l’eau en hiver et la stocker. Une minorité d’exploitations (environ 5%) a le privilège d’être connectée à la bassine et de bénéficier de cette eau pour irriguer les cultures l’été, alors que le reste du territoire subit le manque d’eau et doit s’adapter aux restrictions préfectorales. Autour d’une série de nouvelles bassines projetées dans les Deux-Sèvres,la mobilisation de Sainte-Soline, c’est à l’ensemble du pays et bien au-delà que se sont vus révélés les enjeux de l’accaparement de l’eau par une minorité d’irrigants, en pleine sécheresse systémique.

Le samedi 26 mars, une manifestation se dirige vers Sainte-Soline ou se construit une bassine de rétention d’eau. Face aux manifestants c’est un dispositif de maintien de l’ordre disproportionné : pas moins de 7 hélicoptère et plus de 1700 FDO, un dispositif dont le coût est estimé à plus d’un million d’euros. 200 blessés dont plusieurs grièvement, deux personnes entre la vie et la mort et le ministre de l’Intérieur qui demande la dissolution du collectif les soulèvement de la terre.

Grièvement blessé à la tête lors de la manifestation de Sainte-Soline, Serge attendra pendant 1h20 l’arrivée des secours bloqués par les forces de l’ordre. Après deux mois de coma, il se réveille enfin. Aujourd’hui encore les médecins ne connaissent pas l’étendue de ses séquelles. C’est la première fois qu’il prend publiquement la parole dans une co-production de Reporterre et OFF investigation.

Dans cette émission, nous vous diffusons son interview en intégralité. Pour l’accompagner, nous diffusons en amont un reportage réalisé lors de la mobilisation du 26 mars 2023, et un interview de la mère de Serge réalisé le mois suivant dans notre émission.

CONTRE LES VIOLENCES D’ETAT

Le 16 mars 2024 avait lieu la Marche internationale annuelle contre les violences d’état policières, pénitentiaires, judiciaires et le racisme systémique organisé par le Réseau entraide et vérité. Dans cette émission, nous diffusons donc une partie des prises de paroles réalisées à l’occasion de cette manifestation. Nous faisons aussi l’appel à la marche du 23 mars prochain à 14 h, au départ de Bastille, pour la journée internationale contre le racisme et le fascisme organisée par de nombreux collectifs de sans-papiers.

Retrouver ici toutes les revendications du Réseau d’Entraide vérité et justice.

Contre le déni des droits humains :

– Mettre fin aux contrôles d’identité permanents et mettre en place le récépissé qui oblige les agents à justifier ces contrôles.
– Supprimer le délit d’outrage et rébellion. Pour en finir avec les procédures abusives, le harcèlement quotidien et le « business des outrages ».
– Interdire le harcèlement répressif et judiciaire contre les manifestants.
– Abroger l’article « permis de tuer » L435-1 de la loi sécurité publique du 28 février 2017 qui assouplit et élargit le cadre de la « légitime défense ».
– Interdire les techniques d’étouffement :  clé d’étranglement, plaquage ventral et pliage.
– Interdire les armes classées armes de guerre (LBD et grenades) et les pistolets électriques, pour la police du quotidien comme lors des manifestations et dans les établissements pénitentiaires.
– Interdire les « pare-chocages » et les courses-poursuites pour de simples infractions routières.
– Supprimer l’usage systématique des gaz et des nasses en maintien de l’ordre.
– Fermer les quartiers d’isolement et disciplinaires (QI et QD).
– Dissoudre les équipes de matons cagoulés (ELSP et ERIS), responsables de tabassages et impliqués dans des morts « suspectes ».
– Installer des caméras dans les véhicules de patrouille.

Contre l’impunité et le déni de justice :

– Créer un organe indépendant pour enquêter sur les plaintes contre les forces de l’ordre et les surveillants pénitentiaires, et pour garantir l’indépendance des expertises scientifiques nécessaires.
– Dépayser systématiquement l’instruction des plaintes contre les forces de l’ordre et les surveillants pénitentiaires.
– Mettre en place une assistance psychologique systématique pour les victimes et leurs proches et la gratuité des soins nécessaires.
– Garantir la prise en charge complète, par la Sécurité sociale et les mutuelles, des soins et traitements médicaux nécessaires consécutifs à des violences d’État.
– Garantir l’audition par le magistrat instructeur de tous les témoins identifiés, leur remettre une copie de leurs auditions et leur mise sous protection.
– Garantir l’accès à tous les enregistrements audios et vidéos disponibles.
– Encadrer et engager la responsabilité des médecins intervenant dans des procédures judiciaires.

Contre le dénigrement et les violences faites aux « sans-papiers » :

– La liberté de circulation et d’installation.
– La régularisation.
– La protection automatique, dès leur arrivée, des jeunes étranger·ère·s isolé·e·s.
– La fermeture des centres de rétention.
– L’abolition des mesures administratives d’enfermement et d’expulsion notamment au travers des OQTF et les IRTF.
– L’égalité des droits pour toutes et tous dans tous les domaines.
– Le droit de vote des étrangers.

ENFIN, nous exigeons :

– La suspension immédiate des agents mis en cause pour violences ou homicides, et leur radiation définitive.
– La suspension immédiate des agents ayant tenu des propos racistes ou commis des actes racistes et leur radiation définitive.
– L’abrogation de toutes les lois liberticides, sécuritaires, racistes, xénophobes, négrophobes, islamophobes, homophobes et sexistes qui ont justifié et justifient encore l’augmentation des moyens des forces de l’ordre, des surveillants pénitentiaires, en les armant davantage, en les privilégiant davantage, face à une population de plus en plus criminalisée, contrôlée, fichée, opprimée, blessée, mutilée et tuée.

JUILLET 2023 : Les violences policières en question

Le 7 juillet 2023, la marche pour la vérité et la justice et la justice organisée depuis 7 ans à Persan Beaumont par le comité Adama était interdite par la préfecture suite aux révoltes qui ont eu lieu après la mort de Nahel lors d’un contrôle routier à Nanterre. En réponse à cette interdiction, le comité Adama a appelé à se réunir le 8 juillet 2023 sur la place de la République, rassemblement qui a lui même était interdit et maintenu par le comité. Vous entendrez donc dans la première partie de cette émission le reportage que nous avons réalisé lors de ce rassemblement avec les prises de parole du Comité et un interview de Mahamadou Camara, frére de Gaye Camara, tué par la police en janvier 2018 d’une balle dans la tête alors qu’il était au volant de sa voiture.

Ensuite, dans une deuxième partie d’émission nous reviendrons avec Emilie du collectif stop violence policières de St Denis, sur la lutte contre les violences d’état, l’article l435-1 qui accorde le permis de tuer à la police et sur les activités du collectif au quotidien mais aussi lors des nuits de révoltes qui se sont déroulés à St Denis.

REFORME DES RETRAITES : manifestation à paris et Montpellier/manifestation contre la loi asile et immigration

Ce mardi 28 mars 2023, une 10e journée de mobilisation interprofessionnelle, c’est tenu dans tout le pays contre là reforme des retraites. Les blocages et grèves se poursuivent notamment dans les raffineries et les incinérateurs.

Dans l’actualité des luttes, nous étions dans la manifestation parisienne et Montpelliéraine. À paris, nous avons rencontré les secteurs de l’enseignement et une cheminote de la gare Saint-Lazare et un point avec David, de la CGT INFOCOM sur la caisse de gréve. pour Montpellier, un point sur le blocage du dépôt de carburant de Frontignan qui fourni du carburant jusqu’au massif central, ensuite des entretiens réalisés dans la manifestation à Montpellier.

Un mot sur le projet de loi DARMANIN qui se targue de “mieux contrôler l’asile et l’immigration” et qui va être débattu dans les jours qui viennent devant le Sénat. Cette loi sera très négative pour les droits des étrangers.

Il y a une batterie de mesures pour accélérer les expulsions, limiter les droits au recours contre les décisions de justice ou de la police, limiter les cas où on est protégés de l’expulsion. SI on reçoit un OQTF*Ordre de Quitter le Territoire Français ou un IRTF** Interdiction de Retour sur le Territoire Français, on est assimilé à un délinquant étranger ; votre nom est placé sur un registre des personnes recherchées par la police. Être sans papiers en France devient un crime.

C’est dans ce contexte que se tenait ce samedi 25 mars 2023, la manifestation parisienne contre le projet de loi asile et immigration. Dans cette seconde partie d’émission, nous entendrons une prise de parole sur le contexte de ce projet de loi et un entretien sur la situation à Mayotte.

Justice Pour Nordine

Le 11 octobre 2022 s’ouvrait le procès en appel de Nordine, poursuivi pour tentative d’homicide sur personnes dépositaires de l’autorité publique suite à un refus d’obtempérer lors un contrôle de police. Le 18 févier 2021, il a été condamné en première instance à deux ans de prison ferme et 15 000 euros d’amende pour refus d’obtempérer et violence avec armes, avant d’être écroué et de passer 51 jours en prison. Le 29 octobre 2022 à 13h30, le délibéré de la cour d’appel de Paris sera rendu alors que le procureur veut aggraver les peines en requérant 4 ans de prison ferme avec mandat de dépôt, interdiction de conduire pendant cinq ans et 20 000 euros d’amende. 

Dans la nuit du 15 au 16 août 2021, alors qu’il rentre chez lui avec sa compagne Merryl, Nordine se fait tirer dessus par des hommes armés aux abords d’un quartier de Stains. Il apprend par la suite qu’il s’agissait de trois policiers de la BAC en civil.

La scène filmée par un témoin fait le tour des réseaux sociaux. On y distingue trois hommes habillés en civil, sans brassard, ni même gyrophare. Deux policiers tirent sur le véhicule de Nordine. Sept balles l’atteindront lui et une atteindra sa compagne.

Sur les images de la vidéo, on voit la manœuvre du véhicule de Nordine qui tente vraisemblablement de s’extirper. Une manœuvre qui appuiera la notion de « danger immédiat »invoquée par les policiers. Ces derniers, suivis par leur hiérarchie, évoquent ainsi la notion de légitime défense pour justifier ces multiples tirs.

Cette notion de “danger immédiat”, c’est celle de l’article l. 435-1 de la loi de sécurité intérieure adoptée en 2017 et qui élargit le droit de faire feu. Un argument de plus pour les agents pour invoquer la légitime défense. L’article prévoit notamment la possibilité, sous certaines conditions, de tirer sur les occupants d’un véhicule en fuite. Le policier peut désormais faire usage de son arme lorsqu’il y a refus d’obtempérer et qu’il peut imaginer raisonnablement que la personne est susceptible de porter atteinte à sa vie ou à celle d’autrui. Au nom de ce principe, les fonctionnaires justifient quasi-systématiquement leur tir mortel, considérant le véhicule comme une « arme par destination ».

Depuis l’entrée en vigueur de cette loi le 28 février 2017 et aujourd’hui, 29 personnes sont tombées sous les balles des forces de l’ordre alors qu’elles tentaient d’échapper à un contrôle ou une interpellation, à bord de leur véhicule. En cinq ans, les forces de l’ordre ont abattu davantage de personnes ayant fui les uniformes en véhicules que sur les quinze années précédentes. En septembre 2022, c’est neuf personnes tuées par les force de l’ordre pour « refus d’obtempérer ». 2022 devient ainsi, l’année la plus meurtrière en la matière. 

Aux affaires de Rayana le 4 juin dernier, de Jean-Paul Benjamin mort à Aulnay-sous-Bois le 26 mars d’une balle dans le cœur tirée par un policier de la BAC, de  Boubacar et Fadjigui  tués en plein centre de Paris sur le Pont-Neuf, le 24 avril, au soir du second tour de l’élection présidentielle, s’ajoutent de nouvelles affaires. Le 19 août à Vénissieux (Rhône), un conducteur et son passager sont tués dans les mêmes circonstances. Le 29 août, à Neuville-en-Ferrain (Nord), un jeune de 23 ans décède après avoir été mortellement touché au thorax par un agent de la Bac qui, selon les informations livrées par la police, a riposté après avoir été percuté. Le 7 septembre à Nice, un policier contractuel tire quasiment à bout portant sur la vitre latérale d’un véhicule, tuant le conducteur qui entamait une marche arrière. A Rennes, le même jour, c’est la passagère de 22 ans d’un véhicule refusant de se soumettre à un contrôle qui est tuée.

Aujourd’hui, nous sommes en direct avec Nordine et Mélanie du collectif des mutilés pour l’exemple dans les studios de FPP. Ensemble nous reviendrons sur l’importance d’être présent à la cour d’appel ce mardi, car peu sont ceux qui survivent à ces violences policières et qu’il est certain que sa condamnation est une étape de plus dans le permis de tuer qui est octroyé à la police.

Rendez-vous à la cour d’appel de Paris (M° Cité) à 13h30 mardi 29 novembre !

Pour soutenir :

https://www.onparticipe.fr/cagnottes/cyyOwnxL

Pour plus d’info : Twitter/Instagram

Meryl et Nordine@droit de justice

REFORME DU LYCÉE PROFESSIONNEL : la fabrique à exploiter

Aujourd’hui, nous parlerons enseignement professionnel. En effet, le gouvernement actuel, comme ces prédécesseurs, a décidé de poursuivre la privatisation de la formation professionnelle, en la délégant directement aux patrons. Histoire de faire des économies, mais surtout de fabriquer, dès le plus jeune âge, des travailleurs dociles, avec peu de connaissances techniques et intellectuelles. Des travailleurs attachés à un bassin d’emploi, sans savoir faire, complètement assujettis à leur entreprise, avec très peu de possibilité d’évolution. Des travailleurs précarisés, dépendant d’entreprises qui ferment, se délocalisent au gré des profits. Des travailleurs robots, assujettis à la machine, qu’elle soit mécanique ou numérique.

Le gouvernement essaie de faire passer une nouvelle réforme dans un silence terrible. Beaucoup de mobilisation concernant les augmentations dérisoires des salaires, mais bien peu de résistance concernant tout un tas de réformes qui contrôlent, répriment, détruisent nos vies comme la reforme du chômage, de la police et on en passe. Avant les vacances, de nombreux lycées professionnels étaient en grève, aussi bien du côté enseignants que du côté lycéens. Une fois de plus, les lycées qui faisaient des blocages devant leurs établissements ont été la cible de violence policière. Tout le gratin en bleu marine était de sorti, des policiers municipaux armés de gazeuses, aux brigades anti-émeutes pour mater des enfants de 15 à 18 ans. Gaz lacrymogène, matraques, arrestations, garde à vue, ont été la réponse du pouvoir aux désirs légitimes de la jeunesse de prendre leur destin en main, d’exercer leur droit à l’expression.

De Châtenay-Malabry, à Gennevilliers en passant par Nanterre ou Paris ils se sont révoltés contre le mépris, la volonté de l’État de s’immiscer jusque dans leurs tenues vestimentaire, de réprimer leurs profs… Pas toujours aussi solidaires qu’eux aussi bien dans la forme que prennent les mobilisations lycéennes, c’est à dire le blocage ! Que lors des répressions qu’elles soient policières, judiciaires ou administratives.

Les fermetures rien qu’à Paris du site de Charenton du Lycée Professionnel Théophile Gautier, du LP Brassaï, du LP Charles de Gaulle, du LP Valadon, du LP Carrel, du site Friant du LP Lucas de Nehou ainsi que du lycée Georges Brassens sont programmées dès la rentrée de septembre 2023.

Des réunions de profs et d’élevés ont eu lieu pendant ces vacances, dors et déjà une date de mobilisation pour le 17 novembre est prévue. Restons vigilant et protégeons les jeunes de la violence policière devant les écoles si le mouvement reprend.

Nous avons demandé à deux professeurs de deux établissements différents de nous informer sur le contenu de la réforme et les raisons de leurs mobilisations.

Communiqué sur la situation au lycée Joliot-Curie, ce jeudi 13 octobre

Après les violents incidents qui se sont renouvelés ce matin et ont entraîné la fermeture du lycée, les enseignant.e.s et les personnels du lycée Joliot-Curie se sont réuni.e.s en assemblée générale. Nous souhaitons exprimer notre très vive émotion, notre colère et notre inquiétude face à cette situation qui s’enlise depuis lundi. Nous constatons qu’il nous est impossible d’effectuer nos missions d’éducation, pas plus qu’il n’est possible pour nos élèves de venir sereinement au lycée. Nous comprenons l’inquiétude de très nombreux parents qui disent ne pouvoir envoyer en confiance leurs enfants au lycée. Nous tenons à rappeler la légitimée des revendications de nos élèves et l’indépendance de leur mouvement. Les tracts rédigés par les élèves mettent en avant deux demandes. Ils/elles réclament premièrement le retour de l’aide aux devoirs. Ce dispositif existant depuis dix ans a été remis en cause et fortement tronqué cette rentrée pour des raisons budgétaires.

Deuxièmement, ils/elles réclament un réel dialogue avec la direction et une écoute sur des questions relatives à la vie de l’établissement (contrôle inégal et aléatoire des tenues vestimentaires, interdiction nouvelle d’apporter de la nourriture au lycée, civilité des échanges avec la direction…). De plus, les élèves ont exprimé leur soutien à leur enseignant muté sans aucun motif légitime, Kai Terada. En l’absence d’avancées constructives sur ces revendications avec la direction, un appel au blocus a été lancé, moyen d’action dont nous nous dissocions. Nous condamnons le déploiement tout à fait disproportionné et même surréaliste des brigades anti-émeute devant le lycée, dispositif présenté comme devant simplement « sécuriser les abords du lycée ». Nous tenons à rappeler que nos élèves sont des adolescent.e.s entre 15 et 18 ans. Nous sommes extrêmement choqué.e.s que les services de l’État envoient dès lundi, pour « sécuriser » un mouvement alors pacifique, des policier.e.s suréquipé.e.s de casques, de boucliers anti-émeute, de gaz lacrymogène et de LBD. Ce déploiement entraîne un climat anxiogène et conflictuel, attisant l’opposition entre certain.e.s jeunes, parfois extérieur.e.s au lycée, et les forces de l’ordre.

De notre point de vue d’enseignant.e.s et de personnel.es, nous tenons à souligner notre mise en danger et notre sentiment d’abandon par un pilotage incohérent et déconnecté du terrain de la part de nos hiérarchies. Ainsi, il est aberrant que les autorités académiques aient refusé à plusieurs reprises la fermeture de l’établissement réclamée par la direction. Ce matin, il nous a été demandé de nous porter volontaires pour nous interposer physiquement entre forces de l’ordre et jeunes. Certain.e.s d’entre nous ont ainsi été bousculé.e.s, gazé.e.s et mis.es en danger immédiat. Il ne peut être envisageable de reprendre le travail dans de telles conditions. Nous demandons donc des conditions de réouverture sereine du lycée préparées en concertation avec tous les acteurs/actrices de la communauté éducative. Ceci passera par des gestes forts de conciliation et d’apaisement. Nous sommes convaincu.e.s que la situation actuelle révèle en fait les difficultés des lycées qui relevaient du dispositif de l’Éducation Prioritaire disparu en 2014. Nous demandons à être reçu.e.s avec les autres lycées relevant de situations similaires par monsieur le ministre. Enfin, nous condamnons avec la plus grande fermeté l’instrumentalisation mensongère de cette situation de crise par l’extrême-droite et ses alliés. Il est indécent de délégitimer les revendications de nos élèves avec cynisme ou racisme. Les personnels.

Les enseignant-e-s du lycée Joliot-Curie réuni.e.s en assemblée générale

Face à l’annonce de la fermeture de 7 lycées à Paris pour la rentrée prochaine, les personnels mobilisé·es et les organisations syndicales, appellent à la grève mardi 8 novembre, à l’occasion de la réunion du CIEN. Le Comité interacadémique de l’éducation nationale est l’instance consultative de la région Île-de-France ; à l’ordre du jour de cette réunion du 8 novembre figure un unique point : la carte des lycées à Paris.

C’est donc ce jour-là que la région Île-de-France va présenter aux organisations syndicales et aux associations de parents d’élèves sont projet de fermeture. Faisons-nous entendre face à cette décision inique : soyons massivement en grève ! L’intersyndicale appelle à un rassemblement à 9 h au 8 boulevard Victor Hugo à Saint-Ouen (métro Mairie de Saint Ouen). SUD éducation Paris a déposé un préavis de grève couvrant l’ensemble des personnels.

Rassemblement devant le Conseil régional mardi 8 novembre à 9 h
8 boulevard Victor Hugo 93400 Saint-Ouen
Métro : Mairie de Saint-Ouen (ligne 13 et 14)

Que fait la police ? Et comment s’en passer

Le 6 octobre 2022, la Librairie “De Beaux Lendemains” situé à Bagnolet recevait Paul Rocher, pour son dernier ouvrage : Que fait la police ? Et comment s’en passer. Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute d’une grande partie cette rencontre.

“Omniprésente dans les rues comme dans le débat public, la police soulève davantage de questions qu’elle ne semble pouvoir en résoudre.

En mobilisant les études disponibles et en confrontant les chiffres, Paul Rocher réfute dans ce livre les présupposés au fondement du mythe policier d’une institution sans doute imparfaite, mais nécessaire, au service de toute la société dont elle ne ferait que refléter les travers.

Non, la police n’empêche pas le crime, et l’emprise policière croissante sur la société n’a pas d’autre fondement que la réorganisation autoritaire du pays et le maintien d’un ordre inégalitaire. Toute l’histoire de l’institution révèle sa nature violente, sa fidélité à l’ordre établi – et dément l’idée de son « dysfonctionnement ».

Peut-on pour autant se passer de police ? En s’inspirant des exemples sud-africain et nord-irlandais, où les habitants ont expérimenté des formes de gestion des conflits indépendantes de l’appareil d’État, Paul Rocher dégage les voies possibles d’un monde sans police.”

Paul Rocher est économiste et diplômé en science politique de Sciences-Po Paris. Il est l’auteur de “Gazer, mutiler, soumettre. Politique de l’arme non-létale” (La fabrique, 2020).

abrogation de la loi L 435-1 / Deux profs ridiculisent à la chantilly Blanquer

Le samedi 4 juin, dans le quartier de Château-Rouge, la police qui voulait effectuer pour non-port de ceinture de sécurité, a tiré neuf balles sur un véhicule, blessant le conducteur au thorax et une passagère à la tête. Cette jeune femme de 21 ans est décédée des suites de ses blessures. Sur des personnes en refus d’obtempérer. Cette action, la police la justifie en s’appuyant sur l’article l435-1 de la loi relative à la sécurité intérieure de 2017, qui leur accorde une présomption de légitime défense, pour la justifier.

Le 24 avril dernier, c’était Boubacar et Fadjigui et étaient âgés respectivement de 31 et 25 ans qui était tués à Paris le 24 avril dernier lors d’un contrôle de police au niveau du Pont-Neuf. Armé d’un fusil d’assaut, l’un des agents a ouvert le feu une dizaine de fois sur le véhicule des jeunes, entrainant leur mort et blessant le passager qui se trouvait à l’arrière. Le policier à l’origine du tir, invoque la légitime défense, prétextant que la voiture qui aurait tenté d’échapper au contrôle des agents, allait lui foncer dessus.

Le 26 mars 2022, à Sevran, c’était Jean-Paul, un homme de 32 ans qui a été tué par balle, par un agent de la BAC. À un feu rouge, situé à la jonction de Sevran et d’Aulnay-sous-Bois, Jean-Paul est alors contrôlé par l’un des agents de la BAC qui descend du véhicule pour l’appréhender. L’agent de la BAC fait usage de son arme et l’utilitaire de la victime percute des véhicules garés dans la rue. Cela fait donc 4 morts en 3 mois, et cela, seulement depuis le début de l’année 2022.

Depuis la promulgation de cette loi même,L’inspection générale de la Police nationale (IGPN) , pourtant première à camoufler ou minimiser les violences commises par la police, rapporte en août 2018, une hausse de 54 % de l’usage des armes à feu par rapport à l’année précédente. Dans l’affaire de Rayana, c’est le conducteur de la voiture lui-même blessé au thorax qui est interrogé et mis en examen, quand les policiers qui ont tiré ont étaient libérés sans aucune poursuite après leur garde à vue. Dans l’affaire de Nordine, victime de violence policière en aout 2021(sept balles dans le corps) à Stains avec sa compagne pour refus d’obtempérer, c’est lui qui a été condamné à deux ans de prisons ferme.

Face à cela et à la déferlante médiatique et judiciaire qui criminalise systématiquement les victimes, un rassemblement était organisé le samedi 11 juin dernier afin de demander l’abrogation de la loi l435-1 sur la place de la République dont nous vous diffusons une partie des prises de paroles. Dans une deuxième partie d’émission, nous reviendrons sur un autre événement qui s’est produit à Montargis le 4 juin 2022 :

Deux profs ridiculisent à la chantilly Blanquer.

Samedi à Montargis, l’ancien ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer, qui faisait campagne sur un marché pour les élections législatives, a reçu de la crème chantilly. Blanquer a porté plainte. Les deux enseignants ont également reçu de la main même des plus hautes autorités des poursuites administratives.

« On allait sur le marché et c’est la saison des fraises », a précisé à l’AFP Christophe, l’un des deux professeurs. Sur leur compte Twitter, créé dimanche sous le nom de « ProfsChantillyonneurs », Christophe et Olivier, deux enseignants de technologie et d’arts plastiques en collège REP, ont expliqué leur geste dans une vidéo intitulée « Blanquer mousse-Montargis-Chantilly gate

Dans cette vidéo, les deux hommes de 51 et 57 ans, enseignants depuis 20 ans et accusés d’avoir fait usage de la violence face à l’ancien ministre, racontent la violence subie au quotidien au sein de l’institution scolaire. « La violence, c’est 12 % d’élèves qui arrivent en 6ème et qui ne sont pas capables de lire ou de comprendre un texte. Combien sortent du système scolaire, humiliés, méprisés, et sans solution d’avenir ? »

« La violence ce sont les agressions physiques et les insultes au quotidien », c’est « le manque d’adultes pour protéger nos enfants, les éduquer, les aider : pas d’infirmières, pas de psychologues, pas de surveillants en nombre suffisant. La violence, c’est de mépriser les enfants et les parents en embauchant des gens non formés en 30 minutes », martèlent-ils.

« L’Éducation nationale est en chute libre »

« L’Éducation nationale est en chute libre, mais M. Blanquer a lui son parachute pour les législatives à Montargis », fustigent les deux enseignants, qui dénoncent un point d’indice « gelé depuis des années » et un pouvoir d’achat « en berne ». Dans leur vidéo, les deux hommes expliquent en vouloir tout autant à la candidature de l’ancien ministre dans leur circonscription que son bilan au ministère. Ces derniers affirment qu’ils reviendront sur « leurs conditions d’arrestation et leurs 8 h de garde à vue » dans une prochaine vidéo. Ils comparaîtront le 4 juillet prochain à 9 h au tribunal judiciaire de Montargis pour une audience de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité ou plaider-coupable. Ils encourent jusqu’à trois ans de prison pour « violences en réunion n’ayant pas entraîné d’incapacité totale de travail ».

APPEL DE LA MARCHE DES SOLIDARITE/ VIOLENCE POLICIERE : HOMMAGE A RAYANA

Dans cette émission, nous vous diffusons plusieurs montages en appel à deux rdv qui auront lieu demain. Tout d’abord nous vous diffusons la conférence de presse de la Campagne Antiraciste de Solidarité organisée par la Marche des solidarités qui avait lieu le 8 juin 2022 en appel au rdv du samedi 11 juin Place Blanche à 15 h contre le racisme et l’extrême droite, pour la justice sociale et climatique et pour l’égalité des droits de toutes et tous.

Extrait du texte d’appel :

“Encore Macron à l’Élysée, rien de bon à espérer, tout à redouter : on n’attend pas !
Treize millions de voix pour l’extrême-droite, le fascisme en embuscade, on n’a plus l’temps!
Cotes d’alertes dépassées pour la planète et le vivant, on n’a plus l’temps!
Réfugié·e·s sacrifié·e·s, Sans-papiers pourchassé·e·s et surexploité·e·s, on n’a plus l’temps!
Les prix explosent, des milliards pour les grands patrons, mourir au travail ou crever au chômage, on n’a plus l’temps!
Crimes racistes, féminicides, crimes policiers, on n’a plus l’temps!

Alors, on n’attend pas!

L’égalité des droits pour tou·te·s, c’est maintenant !
Liberté de circuler, de manifester, régularisation des Sans-papiers, c’est maintenant !
Justice sociale et climatique, c’est maintenant !
Plus de fascistes dans nos quartiers, c’est maintenant !
Le pouvoir de vivre, c’est maintenant !”

Ensuite, nous vous diffusons un montage  en vue du rdv de demain à 13 h Place de la République contre les violences policières, en Hommage à Rayana morte des suites d’un contrôle de police le 5 juin 2022, et pour l’abrogation de la loi de présomption de légitime défense de la police ( article l 435-1 de la loi de sécurité intérieur de 2017).

Extrait du texte d’appel :

” Non au permis de tuer !

Samedi 4 juin, dans le quartier de Château-Rouge, la police a tiré sur des personnes en refus d’obtempérer. Au cours d’un contrôle pour non-port de ceinture de sécurité, des policiers ont tiré neuf balles sur un véhicule, blessant le conducteur au thorax et une passagère à la tête. Cette jeune femme de 21 ans est décédée des suites de ses blessures.

Nous habitant·es, membres d’organisations du 18e, choqué·es et bouleversé·es par cet événement d’une extrême violence, manifestons notre colère et notre indignation. Nous apportons tout notre soutien et solidarité aux victimes ainsi qu’à leurs familles.
C’est l’ensemble de la population qui est mise en danger par cet usage d’armes à feu sur la voie publique, un samedi en pleine journée.
Ce drame s’inscrit dans un climat de violence et de harcèlement policier déjà particulièrement pesant dans nos quartiers.

La police tue.

Elle a encore tué il y a quelques jours en plein Paris. Cette fois, la victime est une jeune femme de 21 ans. Un homme de 38 ans a été sévèrement touché.
Il y a quelques semaines, c’étaient deux frères qui étaient tués au fusil d’assaut par un policier. Et ils ne sont malheureusement pas les seuls. La liste des personnes violentées, mutilées, tuées par les forces de l’ordre ne cesse de s’allonger. Cela fait des années que nous dénonçons ces crimes. Cela fait des années que nous alertons en particulier sur la loi de 2017 qui a assoupli les règles d’usage d’armes à feu pour les policiers. C’est derrière l’article L435-1 qu’ils se cachent pour justifier ces meurtres. Jusqu’à quand ?”

Vous pourrez donc entendre le témoignage d’Inès, amie de Rayana présente dans la voiture lors du contrôle policier qui a entraîné la mort de la jeune fille ; celui de l’avocat du conducteur de la voiture, actuellement mis en examen, Ibrahim Shalabi, puis un extrait de la conférence de presse du jeudi 9 juin avec la sœur du conducteur, la tante de Souheil El Khalfaoui mort lors d’un contrôle à Marseille en aout dernier ; et  enfin Amal Bentounsi du collectif Urgence notre police Assassine.

Bonne écoute !

Petite histoire politique des banlieues françaises, de Hacène Belmessous

À la librairie de l’Atelier au 2 BIS RUE JOURDAIN 75020 PARIS, avait lieu le 24 mars dernier, la présentation du livre : Petite histoire politique des banlieues françaises. L’auteur ; Hacène Belmessous, interroge les idées reçues et fantasmes associés à ces quartiers populaires depuis les années 1970.

Il décrit des zones de relégation dominées par la pauvreté et les humiliations sociales, où l’application du droit commun ainsi que les promesses d’égalité républicaine sont restées lettre morte.

Hacène Belmessous est chercheur, auteur de nombreux ouvrages sur les questions urbaines dont Opération banlieues. Comment l’État prépare la guerre urbaine dans les cités françaises, La Découverte (2010), Le nouveau bonheur français. Ou le monde selon Disney, L’Atalante (2009) et Mixité sociale : une imposture. Retour sur un mythe français, L’Atalante (2006).

À propos

L’histoire récente des banlieues populaires demeure un terrain en grande partie délaissé et inexploré. Pourtant, ces lieux concentrent depuis plusieurs décennies tous les débats, toutes les polémiques, toutes les fractures qui témoignent d’une société française qui ne sait pas comment aborder ces quartiers de relégation où dominent la pauvreté et la ségrégation. Évoquer ces quartiers, c’est convoquer toute la série de fantasmes qui servent de support aux pratiques discriminatoires quotidiennes : ils formeraient la dernière étape avant le « grand remplacement », des « ségrégation » qui mettraient l’ordre républicain à feu et à sang…

Revenir sur l’histoire politique de ces quartiers, de ces villes, de ces banlieues, c’est constater que le droit commun n’y a jamais été instauré malgré les promesses d’égalité républicaine par les promoteurs de la politique de la Ville. C’est aboutir à ce constat implacable : la République, dans les banlieues populaires, c’est pour leurs habitants quarante années d’humiliations sociales.

Cet ouvrage s’efforce de décrire et analyser ce qui s’y est joué durant cette période en abordant avec profondeur et de façon incisive une série de questions : la police, le logement social, l’islam, la politique de la Ville, les politiques conduites dans ces quartiers par les partis politiques aux affaires (de droite comme de gauche), etc.

Pour cela, l’auteur s’est appuyé sur des archives locales de communes emblématiques (La Courneuve (93), Mantes-la-Jolie (78), Vaulx-en-Velin (69), Vénissieux (69), Montfermeil (93)…), des documents étonnamment souvent jamais consultés, et sur des entretiens avec des personnages historiques de l’histoire urbaine récente.

Cette histoire politique des banlieues livre finalement en creux ce qu’elles ont toujours incarné : les démons des mauvaises consciences françaises.

Nous vous proposons dans l’émission de ce jour, une large partie de la présentation par Hacène Belmessous de son ouvrage.

À SEVRAN JEAN-PAUL TUÉ PAR LA BAC / ANGELO GARAND

Aujourd’hui, une émission constituée de reportages et informations autour de la lutte contre les violences policières ; en appel à la mobilisation de demain samedi 2 avril à 11 h en hommage à Jean-Paul place du docteur Laennec à Aulnay-sous-Bois et à la manifestation du 3 avril à République appelé par le collectif des mutilé-e-s pour l’exemple à République.

À Sevran, Jean-Paul tué par la BAC

À Sevran, le 26 mars 2022, un homme de 32 ans a été tué par balle, par un agent de la BAC. Jean-Paul, avait 32 ans, il laisse derrière lui une famille, des enfants, et tout un quartier en deuil. À un feu rouge, situé à la jonction de Sevran et d’Aulnay-sous-Bois, Jean-Paul est alors contrôlé par l’un des agents de la BAC qui descend du véhicule pour l’appréhender. L’agent de la BAC fait usage de son arme et l’utilitaire de la victime percute des véhicules garés dans la rue. L’homme de 32 ans succombera à ses blessures après avoir été transporté à l’hôpital.

Présenté par les médias et les services de police comme « connu des services de police », interpelé « après le vol d’une camionnette », les faits se révèlent bien différents d’après les témoignages des habitants : le père de famille aurait décidé de ne pas remettre à son employeur la camionnette de livraison, avec laquelle il travaillait chaque jour, en raison du non-versement de son salaire. Ce n’était donc pas un vol, mais l’action de résistance d’un travailleur qui veut récupérer son du.

Le geste de la police a donc été de protéger la propriété d’un employeur inique, au prix de la vie d’un travailleur. Abattu à un feu rouge, il est plus que douteux que la « légitime défense » fréquemment invoquée par les forces de l’ordre pour couvrir leurs abus soit une justification crédible.

Le policier qui a tué Jean-Paul a été placé en garde à vue, il serait poursuivi du chef d’inculpation de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, avec circonstance aggravante de sa qualité d’agent dépositaire de l’autorité publique avec une arme.

Il ne faut pas crier victoire trop vite, tout peut changer, on est dans une période électorale présidentielle, il ne faudrait pas que les banlieues s’embrasent.

Même si le parquet de Bobigny poursuit, il faut rappeler que celui-ci dépend hiérarchiquement du Ministère de la justice et en cas de chantage des syndicats policiers qui pourraient manifester sirène hurlante pour contester cette mise en examen, on pourrait connaître un revirement de situation.

Cette affaire, ce n’est pas seulement l’affaire de la famille de Jean-Paul, mais c’est notre histoire à tous, celle qui se répète depuis des décennies dans les banlieues ; la mort d’un frère, d’un père, d’un ami, d’un homme tué par des policiers.

Il faut le vouloir pour tuer un homme. Les policiers sortent de plus en plus leurs armes et tuent. Trois nuits de révoltes dans le quartier des Beaudottes s’en sont suivies. Car l’histoire est têtue et nous savons que trop comment les crimes policiers sont absous. Les médias salissent, la justice couvre. Derrière les images de voitures brûlées, c’est tout un quartier qui pleure la mort d’un proche, et qui doit faire face aux mêmes récupérations politiques en pleine campagne.

Évidemment, les médias mainstream passeront plus de temps à évoquer des dégradations d’ordre matérielle qu’à se pencher sur les causes des révoltes ; des quartier abandonnés ; des écoles, des transport, des services de santé dégradés, des logements chères et mal entretenus, du travail rare et surexploité et pour couronner le tout des brigades policières spéciales sur-armées violentes et haineuses.

Même si le véhicule avait été volé, ce qui n’est pas le cas, en l’état il s’agit d’avantage d’une réquisition, est-ce un motif pour abattre quelqu’un ? La peine de mort est théoriquement abolie en France, mais elle est rétablit sommairement par les flics en toute impunité.

C’est pour ces raisons que les habitants du quartier évoquent à juste titre un assassinat.

Après deux nuits de révolte, 16 personnes dont 4 mineurs ont été interpellées selon la préfecture.

La loi du 28 février 2017, relative à la sécurité publique, votée sous le gouvernement de François Hollande et de son ministre Manuel Valls, est venue aggraver l’usage par les forces de l’ordre de leurs armes à feu. Le refus d’obtempérer peut se solder par la mort. C’est un véritable permis de tuer qui a été légalisé et qui endeuille aujourd’hui la ville de Sevran et tant d’autres avant elle.

Depuis 2017, il y a une nette augmentation de l’usage des armes à feu par les policiers dans les cas de refus d’obtempérer, dans la majorité des cas, il s’agit de personnes qui ne se sont pas arrêtées soit pour un défaut de permis ou par peur de la police. La mort de Jean-Paul nous concerne tous !

Un hommage sera rendu à Jean-Paul samedi 2 avril à 11 h. Le rendez-vous est place du docteur Laennec à Aulnay-sous-Bois.


Les policiers ouvrent le feu sur un homme menaçant armé d’un couteau à Villeneuve-Saint-Georges

Ce dimanche 27 mars après-midi, un homme déambulait autour des rues Guynemer, Branly et Thimonnier à Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne. Cet habitant âgé de 25 ans était en pleine crise de nerfs, il s’en est pris, sans gravité, aux policiers, qui ont tiré sur lui, alors qu’ils n’étaient pas en danger. Il a été atteint de deux balles. Blessé grièvement, sa vie n’est plus en danger.

La scène, filmée par un riverain, dure moins d’une minute mais a figé d’effroi les habitants du quartier Nord de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).

Vers 14 heures, ce sont des habitants de la cité qui ont appelé les sapeurs-pompiers car une personne arpente les rues muni d’une arme blanche et proférant des menaces. Visiblement déséquilibré ou souffrant de problèmes psychiques, ce jeune de 25 ans originaire du quartier. Les pompiers préviennent aussitôt la police.

La patrouille du commissariat de Villeneuve-Saint-Georges arrive et forme un triangle autour de l’homme. « Allonge-toi ! Mets-toi par terre ! », « lâcher ton couteau », ils le mettent en joue avec leur pistolet et un Taser. Le policier tire ! Son collègue tire également à deux reprises. La victime s’écroule, touchée par deux balles au niveau de la cuisse et du dos. Ce qui est particulièrement troublant quand on regarde la vidéo, qui a été heureusement prise par un passant, c’est que les policiers avance vers leur victime l’arme à la main et qu’après avoir tiré ils sont calmes alors qu’ils viennent de tirer sur un homme, aucun état d’âme, la vie humaine n’a plus de sens pour eux. Ce qui est révoltant c’est qu’ils aient privilégié la neutralisation par balle réelle, plutôt que d’autres méthodes. Ce n’est pas la première fois que les policiers tirent sur une personne souffrant de troubles mentaux. Il faut rappeler qu’un policier doit neutraliser non tuer, il dispose d’une matraque, d’un teaser, d’un gilet par balle, d’une bombe lacrymogène.

Les Médiateurs et les éducateurs ont été déployés «afin de maintenir le calme dans le quartier», comme si c’était leur travail.

Dans la cité, des habitants se demandent pourquoi l’un des trois policiers n’a pas utilisé le Taser qu’il tenait pourtant à la main. Mais les journalistes qui prennent directement leurs informations auprès des services de police ont eu la réponse qui couvrent les fonctionnaires qui se trouvaient trop loin selon eux, pour que le pistolet à impulsion électrique puisse atteindre sa cible !


Dans une deuxième partie d’émission, nous vous diffusons la conférence de presse du 30 mars du GENIE au sujet de l’affaire d’Angelo Garand mourrait sous les tirs de gendarmes du GIGN (Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale), une unité d’élite consacrée à la lutte contre le grand banditisme, les prises d’otage et les attaques à main armée le 30 mars 2017.

Ces derniers étaient venus le chercher pour le ramener à la prison de Vivonne. Angelo qui avait obtenu une permission de sortie, ne voulait pas retourner en prison et était resté manger ce jour-là avec sa famille. C’est caché dans une remise
qu’il fut abattu de cinq balles.Il s’ensuivit une bataille judiciaire pour obtenir justice et vérité.

D’abord mis en examen pour “violences volontaires avec armes ayant entraîné la mort sans intention de la donner”, deux des cinq gendarmes accusés d’avoir tué furent finalement mis hors de cause, la nouvelle juge d’instruction, remplaçant l’ancienne, prononçant un non-lieu sur là base de l’article L435-1 du code de la sécurité intérieure. Il est question ici de l’emploi de la légitime défense par les forces de l’ordre, s’appuyant sur la version des gendarmes, prêtant à Angelo, dangerosité, résistance et volonté d’en découdre à l’aide d’un couteau. Une version que conteste pourtant vivement les proches.

Et c’est de cette version qu’il sera ici question, par l’action de l’organisation GENIE, un groupe de contre-enquête indépendant, “dont l’objectif principal est de faire la lumière sur les crimes et violences impliquant l’État français ou ses agents”. En recourant au journalisme d’investigation et à la modélisation 3D, le groupe de contre-enquête se propose d’établir une hypothèse alternative. Comme il permet sinon d’invalider la version des forces de l’ordre, au moins de contribuer à la vérité sur la mort d’Angelo Garand.

Y’ EN A MARRE DU PASS SÉCURITAIRE !

Crédit photo Serge D’Ignazio https://www.flickr.com/photos/119524765@N06

Né sur les réseaux sociaux et inspiré d’un mouvement canadien, le Convoi de la liberté a commencé à s’élancer à travers la France mercredi dans le but de rouler sur Paris, à partir de vendredi 11 février puis Bruxelles à partir de lundi.

La préfecture de police a interdit le rassemblement des “convois de la liberté” qui doivent rallier la capitale pour protester notamment contre les restrictions sanitaires, en raison des risques de troubles à l’ordre public du vendredi 11 février 2022 au lundi 14 février 2022 inclus, indique la Préfecture dans un communiqué : “L’objectif affiché de ces manifestants serait de bloquer la capitale” en entravant la circulation routière dans les rues de Paris pour promouvoir leurs revendications avant de poursuivre leur protestation en direction de Bruxelles le lundi 14 février.

Le préfet de police, qui a donné “des consignes de fermeté” aux policiers, menace les manifestants de deux ans d’emprisonnement, 4 500 € d’amende, de l’immobilisation et de la mise en fourrière du véhicule utilisé pour commettre le délit d’entrave, du retrait de 6 points sur le permis de conduire, de la suspension pour une durée de 3 ans au plus du permis de conduire…

De plus il rappelle que “L’organisateur d’une manifestation interdite peut être puni de six mois d’emprisonnement et de 7 500 € d’amende et les participants seront verbalisés avec une contravention de quatrième classe”, soit 135 €, ajoute la préfecture. Ce doit être ce qu’on appelle «  le droit de manifester », à condition de ne gêner personne, de ne bloquer ni l’économie, ni la circulation, bref un truc qui sert à rien !

Dans cette émission, vous pourrez entendre une interview réalisée avec une adhérente du café associatif de Saint-Affrique dans le Sud Aveyron, qui fait l’objet d’une fermeture administrative pour refus de contrôle de pass sanitaire.

Puis vous entendrez une partie des prises de parole enregistrées lors de la conférence de presse « Libérons nos droits ! », ou des soignants, des pompiers suspendus prennent la parole et expliquent leurs choix et leurs conséquences : « 150 collectifs de soignants suspendus appellent à l’aide ». C’est ce qu’on pouvait lire sur le site des Collectifs unis composés de soignants n’ayant plus le droit d’exercer, pour annoncer la conférence de presse du 1er février 2022 organisée à Paris.

◆ Des soignants en détresse : Depuis le 15 septembre 2021, tous les personnels soignants et non soignants travaillant dans le soin, la santé, le médico-social et les premiers secours, n’ayant pas répondu aux exigences de la loi du 5 août 2021, non vaccinés contre la COVID, ont été suspendus. Agents publics, salariés ou libéraux, en contact ou non avec le public, tous ont été punis, exclus, privés de salaire, poussés vers une précarité subite.

Dans le courant de l’émission, nous entendrons également, des appels pris çà et là pour rejoindre le convoi de la liberté.

MEETING DE SOUTIEN AUX 5 DE MONTPELLIER

Le jeudi 7 octobre 2021, à Montpellier, huit militants sans-papiers ont été arrêtés sur le quai de la gare quelques heures avant le début du contre-sommet Afrique-France organisé par un collectif d’organisations locales et nationales. La préfecture de police et le Ministère de l’Intérieur ont été prévenus de cet évènement.

Le matin du 1er jour de ce contre-sommet, la préfecture a envoyé des policiers procéder à des arrestations ciblées et discriminatoires sur le quai de la gare. Deux d’entre eux ont été transférés en centre de rétention avant d’être enfin libérés cinq jours plus tard grâce, entre autres, à une riposte et une mobilisation rapide qui ont commencé le jour-même devant le commissariat de Montpellier.

Cinq autres sont sortis des locaux de la police avec OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) assortie d’une IRTF (Interdiction de Retour sur le Territoire Français) dès jeudi 7 octobre.

Le 18 novembre, ces cinq militants passaient devant le tribunal administratif pour contester l’illégalité de leur interpellation et des OQTF et IRTF prononcées par le préfet. Le tribunal de Montpellier a confirmé les obligations à quitter le territoire français (OQTF) et les interdictions d’y retourner (IRTF) complètement sourd aux éléments forts qui devraient logiquement amener à une annulation de ces dernières.


Le 29 janvier 2022, se tenait un meeting de Solidarité à la Parole Errante à Montreuil. Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons la diffusion des différentes interventions qui ont animé ce meeting.

Bonne écoute !

ANTILLES : face à la répression la lutte continue

Depuis le mois de juillet, la mobilisation aux Antilles françaises ne faiblit pas. Au départ sur la question des mesures sanitaires et contre l’obligation vaccinal pour les soignants, cette mobilisation a pris de l’ampleur et revient sur l’ensemble des problématiques sociales qui ne sont qu’aggravées par la crise sanitaire : chômage, empoisonnement au chlordécone, accès aux soins vie chère, etc.

Ce mouvement réuni plusieurs formes de mobilisation avec des manifestations, des grèves, des actions et la mises en place de barrages en Guadeloupe. Il réunit aussi l’ensemble des acteurs sociaux avec un collectif de syndicats, divers collectifs, associations et des individus. Au mois de janvier 2022, cette mobilisation est aussi importante en termes de durée, de revendications et d’acteurs impliqués que la grève de 2009 qui avait durée 45 jours.

Pourtant, les institutions locales et hexagonales ne font que se renvoyer la balle quant à leur responsabilité face à la crise actuelle et encore aucunes négociations n’a pu être mise en place.

La seule réponse de l’État a été l’envoi de troupe du GIGN(groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) et du RAID(Recherche Assistance Intervention Dissuasion) accompagné d’une campagne médiatique qui ne revient que sur des faits de violences qui s’ils existent ne sont pas au cœur de la question.

Et pourtant, face au refus de dialogue social de la part de l’État et les conditions de vies que ce même état maintient lui-même par la violence comment ne pas s’expliquer que les tensions augmentent ?

La semaine dernière, alors que des barrages tentaient de se mettre en place suite à leur destruction en décembre par la police et l’armée, et et que les manifestations du samedis perdraient, les médias nous diffusaient  l’information selon laquelle 8 personnes responsables de certaines des “violences urbaines” ayant eu lieu lors du mois de décembre et de novembre en Guadeloupe.

Ils ont tous été mis en examen pour un ou plusieurs chefs d’association de malfaiteurs en vue de commettre crimes et délits en bande organisée. Quatre d’entre eux ont été placés en détention provisoire. Et au moment où nous avons réalisé cette émission, les débats se poursuivent devant le juge de la liberté et de la détention pour les trois autres.

Rien sur la mobilisation, et surtout pas sur la participation active de ces personnes a la mobilisation en tant que tel. Rien non plus sur leur rôle en tant qu’acteurs sociaux dans l’île avant même le début de cette lutte. Nous avons nous décidé ” de ne pas nous tromper de combat” et de continuer à diffuser la parole des acteurs de cette lutte, afin de réfléchir ensemble aux véritables raisons sociales qui animent cette mobilisation.

Ainsi, nous vous diffuserons dans cette émission plusieurs interventions. Tout d’abord vous pourrez entendre le montage de la prise de parole du collectif Moun gwadeloup (que nous avons interrogé au mois de décembre) suite à la manifestation de soutien qui avait lieu devant le commissariat où se trouvaient les personnes interpellées le  samedi 22 janvier 2022.

Ensuite vous pourrez entendre l’interview de Christophe Sinnan, gendre de Claude jean pierre, mort le 3 décembre 2021 des suites de ses blessures lors d’un contrôle de gendarmerie, sur le traitement médiatique de cette affaire.

Enfin nous vous diffuserons l’interview de Léandre Emrick, créateur et journaliste sur le média indépendant the link fwi, autour de son expérience les six derniers mois sur le terrain de la mobilisation et sur les éléments de contexte au plus long terme qui nourrissent et explique la détermination du peuple guadeloupéen.

Pour plus d’infos : 
http://www.thelinkfwi.com
https://m.facebook.com/MounGwadloup971GAM/

DÉBAT SUR LES AMENDES ABUSIVES SUR LE BELVÉDÈRE DE BELLEVILLE

Le dimanche 17 octobre 2021, se déroulait sur le belvédère de Belleville, une rencontre d’une diversité de collectifs et d’association issus du 20ᵉ arrondissement et d’ailleurs, autour de la question des amendes abusives distribuées dans le quartier. Cette pratique n’est pas nouvelle, mais elle se développe et s’est accélérée avec la situation de la covid.

Cette initiative avait été impulsée par “La brigade des mamans” qui s’organisent autour des abus policiers, à travers des maraudes hebdomadaires. En effet, le harcèlement policier se solde très fréquemment par la distribution d’amendes abusives aux jeunes, qui rapidement, parce qu’elles s’accumulent, ne peuvent plus les payer. Ces dettes suivent ensuite ces personnes et leur famille pendant des années, ce qui précarise leur condition de vie et les enchaine à une condition de surendettement qui empêche toutes projections futures.

Une violence sociale qui s’ajoute aux humiliations, brimades et violence physiques que ces personnes subissent au quotidien, dans un quartier qui se transforme. l’espace public ne leur appartient pas et la police se charge de faire le ménage.
Face à ce constat, cette initiative a été rejointe par un ensemble de collectifs et associations travaillant sur cette question de sorte à ouvrir le débat une première fois, pour ensuite pouvoir s’organiser afin de contester cette pratique.

Dans l’émission de ce jour, vous entendrez un montage d’une partie des prises de parole réalisé lors de cette rencontre. Pour finir cette émission, nous vous rediffusons un interview remonté, réalisé avec une maraude de copwatching qui s’organise sur le 20ᵉ arrondissement et qui a participé à l’organisation de cette rencontre.

BONNA SABLA: quand des intérimaires demandent leurs droits / MONTREUIL : le logement, ont en parlent quand ?

Dessin issu du site : https://www.droitaulogement.org/

Les intérimaires de Bonna Sabla construisent les tunnels du Grand Paris : leur entreprise ferme et le patron jette les intérimaires dehors sans même verser les primes qu’il leur avait promis.

Plus de la moitié de l’effectif est en intérim dont beaucoup d’entre eux sont dans l’usine depuis deux ou trois ans.

Le 2 novembre, commence une grève sur le site de Conflans Sainte Honorine.

Ce 9 décembre 2021, une délégation était reçue par la région Île-de-France

Dans ce reportage, nous entendrons une interview avec deux salariés et avec une membre de la CGT intérim, nous reviendront sur l’utilisation de l’intérim par des entreprises travaillant pour l’état.

Depuis 2018, la maison du 18, rue de l’Ermitage était occupée. Propriété de la mairie de Montreuil depuis 1990 et jusque-là louée à des proches des maires successifs, elle était restée vacante depuis l’arrivée au pouvoir de Patrick Bessac, mais la situation de détresse de logement de Mme Fahima LAIDOUDI, son fils et d’autres occupantEs sans logement nous avait conduits à la réquisitionner.

Cet été, des pourparlers étaient en cours avec le cabinet du maire et la préfecture pour résoudre les problèmes de logement de ses occupantEs et décider d’un avenir collectif pour cette maison qui ne devrait pas être bradée à des promoteurs immobiliers, mais servir au bien commun.

Samedi 25 septembre, après avoir préparé des sandwichs pour être distribués dans une manifestation, les habitantEs avaient quitté les lieux à 13 heures pour se rendre à Paris au lieu du rassemblement. À leur retour aux alentours de 19 h, les habitantEs ont alors trouvé porte close, une chaîne avait été installée ainsi que des vigiles et chiens d’attaque afin de les empêcher de réintégrer leur logement. Les voisinEs leur ont alors expliqué qu’un incendie s’était déclaré une heure après leur départ de la maison, vers 14 heures, et qu’ils avaient immédiatement prévenu les pompiers que des personnes étaient potentiellement restées bloquées à l’intérieur. Merci à eux pour leur réactivité et leur solidarité !

Ce serait vers 18 heures que la mairie aurait décidé d’envoyer une société de gardiennage privée changer la serrure et prendre possession des lieux. Pourtant, sur le plan légal et de l’aveu même de la police, aucun commandement de quitter les lieux n’avait alors été émis contre les occupantEs, un point devant être fait avec la préfecture en octobre sur la situation de la maison et de ses habitantEs.

L’expertise des pompiers a permis de constater trois départs de feux, à trois endroits différents de la maison… De quoi prêter à interrogation. Tout comme l’absence totale de préoccupation de la mairie pour ses habitantEs, premièrEs sinistréEs, dont elle avait les contacts au travers du cabinet de la mairie et avec qui elle avait durant l’été entamé des négociations ! Loin de s’inquiéter de leur situation, c’est étonnement les agents de police qui ont demandé des nuits d’hôtel pour les occupantEs, et pas la mairie, uniquement préoccupée de la condamnation informelle des lieux par une société de sécurité financée avec l’argent des contribuables.

C’est ainsi que dès le lundi matin des agentEs des services d’hygiène de la mairie étaient dépêchéEs sur place, accompagnéEs de la BAC, pour faire légaliser au plus vite le gardiennage de la maison pour raison de sécurité suite à l’incendie, bien qu’une seule des huit pièces de la maison ait été touchée par les flammes.

Malgré le campement improvisé par les habitantEs à l’extérieur de la maison, aucun éluE, aucun membre du cabinet, aucune personne des services de l’habitat ne s’est rendu sur place pour discuter avec les habitantEs, leur permettre de constater les dégâts, ni leur donner accès à leurs affaires, leur mobilier et les provisions restés à l’intérieur de la maison. De sorte que les habitantEs de l’Ermitage se trouvent actuellement dans une situation d’expulsion de fait, cet incendie venant à point nommé pour contourner la procédure légale en cours, l’avocat de la mairie ne se privant pas d’ailleurs de rappeler la précarité juridique de ses habitantEs plutôt que de s’inquiéter de leur situation.

Suite à l’incendie, une plainte a été déposée contre X par les habitantEs. Une autre devrait être ouverte pour violation de domicile. Nous attendons des explications de la mairie. Nombre d’habitations ont connu des sinistres bien plus graves, n’ayant jamais conduit à la mise à la rue de leurs habitantEs.

Depuis l’incendie, aucun contact n’a été établi par les services de la mairie en vue de résoudre le problème critique du logement des habitantEs, aucune assistance mise en place de son propre chef et aucun accès aux affaires n’a été jusque-là permis, bien que trois vigiles vivent et dorment sur place.

Par rapport à cette expulsion et l’ensemble des problèmes de logement sur la ville de Montreuil, le 8 décembre avait lieu une assemblée populaire sur la question du logement sur la place de la Mairie de Montreuil lors du conseil municipal tenu à huis clos ce même jour.

Nous entendrons dans cette seconde partie d’émission, le reportage réalisé sur l’assemblé populaire.

Le moyen pour les mal logés-e-s de se faire entendre publiquement, mais aussi de commencer à s’organiser sur la ville de Montreuil en appelant à une nouvelle réunion le mercredi 15 décembre à l’AERI au 57 rue Étienne marcel métro croix de chavaux

MARCHE POUR IBRAHIMA BAH / APPEL A LA MARCHE POUR YANIS

Le 9 octobre 2021 avait lieu une marche pour la vérité et la justice à Sarcelle, à l’initiative du collectif vérité et justice pour Ibo. Ibrahima Bah était un jeune de 22 ans passionné de deux roues. Le 6 octobre 2019 il est au volant de sa moto à proximité d’un contrôle de police à Villiers le Bel, lorsqu’il est victime d’un accident mortel. Il y avait trois caméras de surveillance sur les lieux de l’accident.

Depuis maintenant deux ans, la famille et ses proches cherchent à avoir accès à ses vidéos afin de faire la lumière sur les circonstances de sa mort. Pourtant, les autorités les leur fournir. Cette marche avait lieu à Sarcelles, ville d’Ibrahima Bah afin mettre en avant les revendications du collectif et donner la parole à un ensemble de collectifs qui militent contre les violences d’état.

Dans cette émission, vous pourrez entendre un reportage réalisé lors de cette manifestation, avec une diversité de prise de parole, et notamment, l’interview de la famille de Yanis, un jeune homme grièvement blessés lors d’une course poursuite avec la police le 14 avril 2020 à la plaine st Denis. Il meurt le 3 juin après 49 jours de coma.

Le 7 novembre 2021, à 13 h, une marche est organisée en hommage à Yanis, à la Plaine Saint-Denis, au 30 avenue des Fruitiers, pour demander Justice et Vérité pour Yanis et pour toutes les victimes.

L’INDE CONTINUE SA RÉVOLUTION

APRÈS L’ASSASSINAT DE 5 PAYSANS, LE SOULÈVEMENT PAYSAN APPELLE A UNE MOBILISATION CONTINUE D’UN MOIS

Ce 09/10/2021, le SKM (la coordination qui anime le soulèvement paysan) a exigé une nouvelle fois le limogeage du ministre de l’Intérieur de l’Uttar Pradesh, Ajay Mishra, et l’arrestation de son fils, Ashish qui est l’auteur des assassinats de Lakhimpur Kheri et cela avant le 11 octobre faute de quoi, ils appelleraient à un mois de mobilisation de masse au lendemain de cette échéance.

Ils appellent à des “funérailles” nationales le 12 octobre partout pour en faire le “jour des martyrs paysans”, dans tous les temples de toutes les religions de l’Inde, mais aussi sur toutes les places publiques des villes et villages avec des marches aux flambeaux dans les rues, mais aussi l’illumination de chaque maison ou boutique par des bougies.

Les cendres des paysans assassinés seront transférées dans tous les districts de l’Uttar Pradesh et tous les États de l’union indienne et le SKM appelle à ce que les marches accompagnant ces cendres soient conduites sur des lieux historiques ou qu’il soit construit des monuments, édifices, statues, plaques… à la mémoire des paysans tués.

Le 15 octobre, le SKM appelle a brûler partout les effigies des dirigeants du BJP

Le 18 octobre, le SKM appelle à bloquer tout le pays par le blocage des trains et le 26 octobre il organisera un Mahapanchayat géant à Lucknow capitale de l’Uttar Pradesh, avec l’objectif d’un million de participants comme à Muzaffarnagar et la perspective de faire tomber Yogi, le chef du gouvernement de cet État, l’idéologue du BJP et un fasciste avéré.

Le SKM a déclaré que tout l’épisode suggérait que le régime au pouvoir avait choisi la violence comme son seul outil pour réprimer la lutte en cours des paysans. Le premier exemple était une charge policière brutale il y a quelques semaines à Karnal dans l’Haryana, entraînant la mort d’un paysan, le deuxième à Lakhimpur Kheri il y a quelques jours et le troisième encore plus récemment à Ambala où un chef du BJP a tenté d’écraser à nouveau un paysan avec sa voiture tandis que le premier ministre BJP de l’Haryana appelle ouvertement et constamment à la violence contre les paysans ; bref, tout montre que le pouvoir n’a aucune intention de condamner les coupables. La violence est désormais sa seule politique.

Le SKM a appelé à maintenir au contraire le caractère pacifique du mouvement pour défendre ses valeurs, gagner le cœur de tous les indiens et élargir encore ainsi le soulèvement pour débarrasser l’Inde de son gouvernement qui s’appuie sur la haine, les violences, les divisions religieuses, de caste ou de sexe afin de protéger les grands capitalistes qui volent le peuple indien.

Avant même qu’on ait atteint le 12 octobre, date de l’ultimatum posé par les paysans au gouvernement pour arrêter pour meurtre le fils du ministre BJP qui a assassiné 4 paysans et le limogeage de son père, l’incendie provoqué par cet assassinat soulève tout le pays.

Manifestations, meetings, Mahapanchayats… se multiplient partout avant la journée nationale de funérailles prévus dans tout le pays le 12 octobre et notamment à Lakhimpur Kheri (lieu du meurtre) où elle s’y annonce massive et avant un mois de mobilisations continues.

On a le sentiment que le pouvoir est en train d’imploser, de s’effondrer sur lui-même, totalement impuissant face à la vague d’indignation et de colère qu’il a déclenché.

Mahapanchayat (AG de démocratie directe) à Barnala dans le Pendjab ; démarrage d’une grande manifestation de nuit avec bougies à Calcutta en hommage aux 4 paysans assassinés à Lakhimpur Keri par le fils du ministre BJP ; deux images du meeting de soutien du parti du Congrès à Varanasi aux martyrs paysans ; manifestation à Dharmanagar dans le Nord Tripura de soutien aux paysans assassinés

Une FOULE CONSIDÉRABLE AUX FUNÉRAILLES NATIONALES ORGANISÉES PAR LE SOULÈVEMENT PAYSAN POUR LES 4 PAYSANS ET LE JOURNALISTE ASSASSINÉS PAR LE FILS DU MINISTRE DE L’INTÉRIEUR

Bien que le gouvernement BJP de l’Uttar Pradesh ait installé partout des barrages routiers de policiers pour empêcher de se rendre à Lakhimpur Kheri Tikunia, village où a eu lieu l’assassinat et ou avait lieu la principale cérémonie, plus de 50 000 personnes ont pu passer les barrages ce 12 octobre et assister à ce dernier hommage en cet endroit.

Par ailleurs dans tous les pays, dans des milliers de villes et villages, ont été organisées de très nombreuses cérémonies et des marches de jour ou de nuit avec bougies tandis que des millions et des millions de personnes mettaient des bougies à leurs fenêtres.

La police a mis en garde à vue pour 3 jours le fils du ministre, mais le ministre de l’Intérieur n’a toujours pas été arrêté.

Les 15 octobre pour la fête de Dussehra, la fête de la victoire du bien sur le mal, les indiens sont invités par le SKM (coordination paysanne) à brûler collectivement partout les effigies des responsables du BJP puis le 18 octobre tous les trains seront bloqués et le pays paralysé, etc, etc…

Parallèlement, les paysans ont bloqué les déplacements du 1er ministre BJP de l’Haryana qui avait aussi appelé à cogner sur les paysans, ce qui a donné lieu à de nouveaux affrontements avec la police. Aujourd’hui également, au Kerala, les paysans ont protesté dans les bureaux du gouvernement central. Environ 500 travailleurs des transports venant du Tamil Nadu ont rejoint les paysans au campement Singhu à Delhi. Des manifestations de paysans ont également au lieu contre les violences policières, pour la défense des prix agricoles ou pour des indemnités face aux catastrophes naturelles, au Rajasthan, en Haryana, au Pendjab, au Maharashtra, au Karnataka, au Telangana, et au Tamil Nadu.

En même temps, le SKM appelle à manifester aux côtés des tribus indigènes contre une loi qui pourrait supprimer leurs droits sur la forêt.

Nous parlons de cette actualité indienne en compagnie de Jacques Chastaing

17 OCTOBRE 1961-17 OCTOBRE 2021 

Quai Conti, octobre 2012 Crédit photo : http://www.raspou.team/1961

Le 17 octobre 1961, à l’appel du Front de Libération National, environ 30000 algériens bravent le couvre-feu instauré par Maurice Papon le 05 octobre 1961. Cette nuit-là à lieu une immense opération de répression qui aboutie à un massacre, entre 200 et 300 personnes sont tuées et autour de 12000 sont arrêtées.

Aujourd’hui, dans cette émission du 18 octobre 2021, et à l’occasion des 60 ans du 17 octobre 1961 nous vous diffusons un montage qui rassemblent des prises de paroles et interviews réalisées hier à la manifestation de commémoration ; un extrait d’une rencontre à Drancy en 1999, avec Jean-Luc Ennaudi et Maurice Rajfus autour de cette date de commémoration issu des archives de fpp, et le témoignage d’un des marcheurs du 17 octobre issu des archives de Im média.

Texte d’appel de la manifestation du 17 octobre 2021 :

“Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par le gouvernement de l’époque dont le Premier ministre, Michel Debré, était hostile à l’indépendance de l’Algérie et le préfet de Police Maurice Papon sous ses ordres. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés – notamment par la “force de police auxiliaire” – ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrêmes des forces de police parisiennes.

60 ans après, la vérité est partiellement en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées – en particulier la guerre d’Algérie – non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’État que constitue le 17 octobre 1961.

Le 17 octobre 2012, le président de la République (François Hollande) avait certes fait un premier pas important, en déclarant : « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante-et-un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. »

Mais le terme de crime n’est pas repris et la responsabilité, sous-entendue, n’est pas clairement définie. Nous demandons une parole claire aux autorités de la République, au moment où certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des « bienfaits de la colonisation », à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, à « honorer » les criminels de l’OAS.

Dans ce domaine, il est donc nécessaire que des mesures significatives soient prises :

• que la lumière soit faite sur les soi-disant « retours vers leurs douars d’origine » des Algériens survivants du 17 octobre envoyés en fait dans des camps de la mort de l’Algérie coloniale ;

• que la création d’un lieu de mémoire voué à cet événement, demandée dans la résolution votée par le Sénat en octobre 2012 qui reconnaissait elle aussi ce massacre, soit rapidement mise en œuvre par les autorités de l’État, de la ville de Paris et la région Île-de-France ;

• pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs collègues algériens ;

• la vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains au sein de la droite et extrême droite politique veulent réhabiliter ;

• faute d’une telle reconnaissance, le système de ce type de violence policière se reproduit.

Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la guerre d’Algérie, à savoir le racisme, l’islamophobie et les discriminations dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières.”

NOUS SOMMES EN GUERRE de Pierre Douillard

Le 26 septembre Pierre Douillard présentait son dernier livre ; « Nous sommes en guerre » à la librairie Michelle Firk. Blessé à l’œil en 2007 alors qu’il était lycéen, par le tir d’un policier qui expérimentait le Lanceur de Balles de Défense – LBD 40 –Pierre Douillard-Lefèvre mène depuis des recherches sur la militarisation de la Police et s’engage au sein de collectifs de mutilés.

Il est par ailleurs chercheur en sciences sociales et auteur de travaux de sociologie urbaine. Et c’est bien ça qui fait de ce livre un témoignage et une critique forte et implacable. Dans un langage percutant Pierre analyse une société qui se militarise pour défendre les intérêts de quelques-uns. Il relie les expériences pour tenter de dégager des rapports de force efficaces.

« Qu’est-ce qui relie un lycéen et un Gilet Jaune, un teufeur et l’habitant d’une cité, un supporter et un occupant de la ZAD ? Tous ont subi des violences préméditées de la part de policiers qui les ont visés à la tête. Tous ont été touchés par la même arme. Il y a toujours, en amont de leurs histoires, une volonté assumée par la Police de faire mal, d’en mutiler un pour en terroriser cent. »

Dans la pénombre sécuritaire de l’époque, la question de la répression est devenue centrale. Sur fond d’écrasement de toutes les oppositions et d’états d’urgence illimités, il est désormais largement admis que le pouvoir ne tient que par sa police. Si la question du maintien de l’ordre est désormais sur le devant de la scène médiatique, il s’agit de l’aboutissement d’un processus qui s’étend sur plusieurs décennies, dont les banlieues, puis les protestations indociles ont été les laboratoires. Alors que l’horizon ne cesse de s’obscurcir et le régime policier d’étendre sa toute puissance, ce livre retrace la généalogie d’une militarisation du maintien de l’ordre et propose des pistes pour y résister.

MARCHE POUR LA VERITE ET LA JUSTICE POUR IBRAHIMA BAH/ COPWATCHING DANS LE 20EME ARRONDISSEMENT DE PARIS

Le samedi 9 octobre prochain est appelé une marche à Sarcelle 31 avenue du 8 mai à 13 h afin de demander la vérité et la justice dans l’affaire d’Ibrahima Bah.

Le 6 octobre 2019, Ibrahima Bah, 22 ans décède des suites d’une chute de moto à Villiers-Le-Bel lors d’un contrôle de police. Trois policiers ont tenté de l’intercepter à l’aide de leur fourgon. Le jeune homme qui portait un casque a percuté un poteau métallique. Le lendemain, le frère d’Ibrahima, Diané dépose une plainte auprès du tribunal de Pontoise pour homicide involontaire. Un juge d’instruction est nommé.

Deux ans plus tard, un dépaysement de l’affaire a été demandé en soulignant le défaut de conservation des preuves matérielles concernant le fourgon utilisé pour barrer la route à Ibrahima. Le véhicule incriminé n’a été examiné que deux jours plus tardLe défaut d’interrogatoire des policiers mis en cause est avancé, le refus par le magistrat instructeur de délivrer une copie des pièces et actes du dossier. Mais surtout, le comité n’a toujours pas réussi à avoir accès aux vidéos des 3 caméras de surveillances qui été sur place ce jour du 6 octobre 2019 et qui ont filmé l’ensemble des événements.

À l’heure ou l’État français recycle l’article de la loi sécurité globale interdisant aux citoyens de filmer la police dans l’exercice de ces fonctions dans la loi sur le séparatisme, cela nous interroge. La famille constituée en comité et organisée au sein du réseau entraide vérité et justice lutte manifestera ce samedi afin de visibiliser leur combat.

Nous, nous utilisons la première partie de cette émission pour vous diffuser l’interview du frère d’Ibrahima Bah, Diané, réalisé le vendredi 1er octobre, qui nous parle de son combat et appeler à ce rassemblement.

Pour plus d’info : https://www.facebook.com/justicepouribo/

Dans une seconde partie d’émission, nous avons choisi de mettre en avant une initiative locale de copwatching (empêcher ou prouver une bavure policière). Qui s’est mise en place depuis quelques mois dans le quartier du 20e arrondissement de Paris.

En effet, un collectif d’individus s’organise afin de réaliser des maraudes autour de la question des violences policières, contrôles abusifs et amendes distribuées dans le quartier. L’occasion pour eux de se demander comment se réapproprié la question de la sécurité au-delà de l’institution policière et du système sécuritaire.

Nous avons réalisé un reportage avec eux le lundi 4 octobre dernier afin de mettre en avant cette initiative et faire un appel à l’évènement organisé le 17 octobre prochain au belvédère de Belleville autour de la question des amendes abusives qui sont distribuées au quotidien aux habitants du quartier.

Contact de la maraude : Instagram : securitetoimeme

CAS DE RACISME A LA SNCF / DÉSARMONS LES ! / RÉSISTONS ENSEMBLE

Dans cette émission du 30 septembre 2021 nous abordons plusieurs sujets. Tout d’abord nous vous diffusons un reportage réalisé à gare du nord le 21 septembre dernier lors d’un rassemblement appelé par sud rail afin de dénoncer un ensemble de pratiques racistes au sein même de l’organisation de l’entreprise et suite à l’agression d’une de leur camarade.

Ensuite nous diffusons un entretien réalisé avec des membres de l’assemblée des blessées et désarmons la police suite à un communiqué critique sur la mobilisation contre la loi de sécurité globale de l’année dernière qu’ils et elles ont publié avec le réseau entraide vérité et justice.

Le communiqué de Désarmons la Police :
” L’article 36 de la Loi contre le Séparatisme (“confortant le respect des principes de la République”) prouve une fois de plus que la construction des désaccords par des bonimenteurs soi-disant alliés permettent au pouvoir de toujours arriver à ses fins. Nous n’occultons pas notre propre responsabilité, mais rien ne se construit durablement sur une vérité feinte.

Après le projet de loi Ciotti avorté mais remis sournoisement à plus tard, la Coordination contre la Loi de Sécurité Globale, campée sur son article 24 sans se soucier des quartiers populaires, a permis au gouvernement de jouer un coup à trois bandes en sachant fort bien que personne ou presque ne contesterait la loi séparatisme.

Normal, personne ne bouge (ou si peu) pour les musulmans, l’épouvantail social si facile à agiter. Voilà comment après avoir divisé le peuple, ils l’ont mis dans le même sac avec l’article 36, en tenant compte des arguments du conseil constitutionnel sur l’article 24 de la LSG. L’article 24 n’a pas été censuré, il a juste été demandé au législateur de revoir légèrement sa copie. D’où la formulation de l’article 36 ! Toujours la même stratégie du pouvoir : diviser les uns et les autres pour mieux régner sur l’ensemble.

Voilà encore une fois la réalité et la conséquence de ces machines à perdre telles que la Coordination contre la Loi de Sécurité Globale, bâtie sur un boniment originel, un mensonge inscrit dans le titre même de son slogan (“stop loi sécurité globale”) pour tromper militants et manifestants, alors que dans son programme originel, son mandat clair, écrit noir sur blanc, se réduisait au retrait de l’article 24, seul point de la LSG relayé par les médias complices ou aveugles, corporatisme oblige!D’ailleurs, pour récompenser certains de leurs turpitudes, on les a même protégés dans la loi contre le séparatisme. Alors, pouvait-on vraiment parler de victoire de la Coordination contre la Loi de Sécurité Globale comme on entendait il y a peu, notamment aux Universités d’été des Mouvements Sociaux à Nantes… Où peut-être devions-nous comprendre… une victoire individuelle, personnelle, corporative, pour cacher une défaite collective ! Le temps a dit la vérité !

Le Réseau d’Entraide Vérité et Justice fait partie des rares qui ont tout tenté pour éviter cela. À l’arrière, nous avons fait ce que nous avions à faire avec nos petits moyens et c’était honorable. Merci à celles et ceux du REV&J qui siégeaient avec patience et courage aux côtés de ces inconscients. L’important est que nous tou.te.s, partie prenante du REV&J, pouvons encore nous regarder dans la glace. Seule la Vérité nous rendra Justice… avec Dignité !

Assemblée des Blessés IDF et Désarmons-les!Rappel déc 2020https://m.youtube.com/watch?v=2uMqBSTtBEU

https://desarmons.net/2021/09/20/communique-de-24-a-36-ou-quand-la-loi-de-securite-globale-se-recycle-dans-la-loi-contre-le-separatisme/

Pour, finir nous écouterons la présentation du dernier numéro de “résistons ensemble” enregistré avec un de ses membres.

RÉSISTONS ENSEMBLE – bulletin numéro 199 – du 20 septembre 2021

Les contrôleurs qui ne sont pas contrôlés
Bonne nouvelle pour les riches : l’épidémie de Covid a ouvert l’opportunité extraordinaire de développer des nouvelles formes d’oppression et de contrôle de la population… et, en passant, d’ouvrir de nouvelles mines de profit. Privation de salaires, licenciements à terme, harcèlements dans la vie quotidienne, des récalcitrants qualifiés d’« égoïstes » par le Grand Virologue Macron.

Dans ces conditions le « Pass Sanitaire » n’a de « sanitaire » que le nom. Il n’a rien à voir avec la lutte contre le virus, il est simplement une nouvelle arme policière. La preuve : les patrons, eux-mêmes contrôleurs du Pass ne sont pas contrôlés et les « forces de l’ordre » en sont exemptées, pourtant elles ont bien le pouvoir de mettre les PV. Le développement des technologies, avec entre autres le QR code, et la massification des smartphones, a permis une généralisation du contrôle de la population, et ce, sans que l’État ait à déployer des moyens logistiques et humains difficiles à réunir.

Ce contrôle et fichage est, pour le moment, majoritairement accepté, car enrobé du vernis de la soi-disant utilité sanitaire. L’idée de Macron semble être de prolonger l’état d’urgence sanitaire au-delà du 15 novembre en maintenant le climat de confusion, crainte et interdictions. En tout cas, la méthode Pass/QR code/PV est rodée. L’unique objectif dans son viseur, c’est sa réélection l’année prochaine. Pas d’illusion ! Après son galop d’essai le « Pass Sanitaire » continuera sous une nouvelle forme encore plus vicieuse et il survivra à la Covid. Serons-nous alors tous du bétail numérisé ? >

C H R O N I Q U E D E L’A R B I T R A I R E
Quand la loi assouplit les règles de légitime défense à Marseille 4 août à 19 h, Souheil El Khalfaoui est avec un ami dans sa voiture à l’arrêt. La police reconnaît le véhicule qui aurait fui un contrôle la veille. De cette nouvelle rencontre le jeune homme ne sortira pas vivant.

Pour les syndicats de police, en reculant, Souheil aurait heurté un policier légitimant le tir en plein cœur. Mais les témoignages des riverains (lire mars-infos.org/souhil-tue-par-la-police-une-5880) sont tout autres. Au moment du contrôle les policiers étaient très agités, « Ils avaient la haine ».

Lorsque le policier à l’arrière du véhicule s’écarte pour téléphoner, le jeune homme fait une marche arrière et touche à la jambe le policier resté à l’avant. Pour les témoins, « La version de la légitime défense, c’est n’importe quoi. Le policier qui a tiré était complètement hors de portée du véhicule », et celui tombé « était très loin à ce moment, puisqu’il était devant et que la voiture partait sur l’autre rue ».

Ensuite les policiers ont laissé le blessé se vider de son sang, trop occupés à interpeller le passager « à coups de latte ». C’est une infirmière de passage qui, non sans mal, apportera les premiers soins, avant que les pompiers arrivent et constatent le décès. Le quartier est sous le choc… Le 11 août plusieurs centaines de personnes manifestaient pour l’ouverture d’une information judiciaire.

À Stains est 1 h 30 du matin le lundi 16 août lorsque des policiers de la BAC procèdent à un contrôle routier. Le véhicule aurait reculé et blessé un policier : deux agents tirent avec leur arme à feu à sept reprises. Quatre balles ont atteint le conducteur et sa passagère les blessant grièvement.

La vidéo d’un témoin interroge. Pourquoi avoir tiré autant de fois, en visant les personnes à bout portant et non pas les roues du véhicule pour l’immobiliser ? Pourquoi ne voit-on pas de signes permettant d’identifier les policiers comme tels (pas de brassards, pas de gyrophare…) ? Les victimes s’en sortent heureusement, mais pas sans séquelles. Samedi 21 aout une marche rassemblait une centaine de personnes derrière une banderole « Justice pour Nordine ».

La famille qui se constitue partie civile, a déposé plainte pour « tentative d’homicide volontaire » et « faux en écriture publique ». À Rosny-sous-Bois« On était effrayé. Dans le bus, tout le monde s’est jeté à terre. Des enfants criaient. Une petite fille était traumatisée. » Mardi 17 août dans l’après-midi des policiers descendus de leur moto font feu sur une voiture grise qui tente de prendre la fuite et de s’extraite de la circulation en marche arrière en renversant au passage une moto de la police. La version officielle explique que le véhicule était poursuivi depuis l’A86 à hauteur de Créteil pour un « un refus d’obtempérer ». Les flics invoquent la légitime défense. Le conducteur s’est rendu de lui-même à l’hôpital pour une blessure au cou. Une enquête est confiée à l’IGPN -L’inspection générale de la Police nationale.

POUR EN SAVOIR PLUS ALLEZ SUR RESISTONS.LAUTRE.NET

MASCARADE ANTITERRORISTE SUR LE PLATEAU DE MILLEVACHE

Cette émission revient sur les événements qui se sont déroulés le mardi 15 juin 2021 en Limousin. Nous rediffusons l’émission réalisée par L’Égrégore sur radio Primitive fin juin 2021, et suivi d’une actualisation.

Le 15 juin 2021 des interventions policières ont été menées dans plusieurs lieux en Limousin avec l’appui de la sous-direction antiterroriste (SDAT), menant à des interpellations et/ou perquisitions pour 12 personnes.

La raison officielle de l’intervention (une enquête sur les incendies de l’antenne-relais des Cars et de véhicules d’Enedis) a bien du mal à faire oublier tout ce qui s’est fait au nom de cette enquête (perquisitions, interrogatoires, surveillance, pose de micro, saisies de matériel relatifs aux activités politiques et militantes de tous et toutes). Actuellement trois personnes demeurent mises en examen et un comité de soutien a été monté. Vous pouvez avoir plus d’information en allant sur le site d’information La bogue ou vous trouverez textes de soutien, analyses sur la question et rendez-vous

Publié le 17/06/2021 | Mise à jour le 28/06/2021

Mardi 15 juin, une soi-disant « opération antiterroriste » a visé sept personnes sur la commune de Gentioux-Pigerolles (Plateau de Millevaches) et en Haute-Vienne. Les faits reprochés : incendies d’une antenne 5G et de véhicules Enedis en février 2020. Les habitant·e·s déjà soutenu·e·s par quelques syndicats s’organisent pour contrer cette offensive policière et politique.

Gentioux (23340), 6 h du matin : de nombreux véhicules de police et gendarmerie bouclent le village du Mont. Une maison est perquisitionnée, une femme entendue. Tout le voisinage est confiné de force dans son logement et toute entrée dans le village est barrée.

Certaines personnes (peut-être au courant de la démesure habituelle des cow-boys en cagoule, qui laisse parfois derrière elle des blessés ou des morts ?) s’inquiètent de cette situation, et font passer le mot qu’une arrestation est en cours. Vers 9 h, alors que perquisition et interrogatoire se poursuivent, mais la route rouverte, une trentaine de personnes des environs s’est rassemblée pour exprimer sa méfiance envers cette opération, qui consiste tout de même à interpeller… l’institutrice et directrice de l’école du village.

On apprendra dans la journée que des opérations similaires ont été menées dans le nord-ouest de la Haute-Vienne au même moment, conduisant au total à l’arrestation de sept personnes dont six sont ce soir toujours gardées à vue.

L’enquête est sous le régime de l’antiterrorisme. Les policier.e.s et gendarmes qui sont intervenu.e.s étaient notamment des membres de la SDAT (Sous-direction de l’antiterrorisme à Levallois-Perret) et du PSIG (Peloton spécial d’intervention de la gendarmerie), armés, gilets pare-balles, cagoulés, équipés de gazeuses et de tout le genre d’attirail absurde qui sied à cette engeance. Deux juges d’instruction, dont un spécialiste de la terrorisation de la population (« antiterroriste »).

Les faits reprochés sont des dégradations de biens, à savoir l’antenne-relais des Cars près de Limoges et des véhicules appartenant à Enedis, en janvier 2020 et janvier 2021.

Le récit, on le connaît déjà : groupuscule radicalisé blabla des leaders et des exécutants blabla pas de fumée sans feu blabla il faut défendre le système blabla nous faisons tout notre possible blabla, faites-nous confiaaaaaaance.

Tout ça à trois jours des élections (dont par ailleurs tout le monde se fout).

Les morts, pendant ce temps, c’est ceux d’un système hospitalier consciemment démantelé, d’un système social en état d’abandon manifeste, d’un système policier putschiste, d’un système patriarcal hystérique, liste non exhaustive.

Gentioux (23340), mardi 15 juin, 6 h du soir : derrière la statue du gamin du monument aux morts qui lève le poing en direction de l’inscription “Maudite soit la guerre”, plus d’une centaine de personnes sont réunies sous les tilleuls devant l’école. Quelques prises de parole se succèdent, les unes pour donner un exposé succinct de la situation, les autres pour faire part de leur solidarité ou raconter leur expérience de “voisins” de l’opération du matin. La parole est difficile. Comme perturbée, hallucinée. Même alors que paraissent les premiers articles de presse, ceux de France Bleu ou du Populaire « la voix de son maître » du Centre, tout le monde reste incrédule, sidéré par la démesure. L’opération de terrorisation habituelle commence à ressembler à ce qu’elle est, la détestable carte dans la manche d’un État aux abois.

Pour plus d’information visitez le site Mutu : La bogue.

Un comité de soutien a été monté. Pour le contacter : Par e-mail : comite15juin@riseup.net/ Par téléphone : 06.23.44.31.52/ Par « FB » :SoutienArrestations15juin

INDE : UNE RÉVOLUTION EN COURS

C’est en compagnie de Jacques Chastaing que nous allons passer cette heure d’émission, pour continuer à parler du soulèvement paysan en Inde.

En même temps que la Covid-19 étend ses ravages, en particulier à la campagne, dépourvue de structures de santé, de lits, de respirateurs, d’oxygène, de médecins, de médicaments, une colère monumentale et sans précédent à cette échelle s’est exprimée dans l’ensemble de l’Inde contre le régime de Modi le 26 mai 2021 dans tous les secteurs des classes populaires en s’organisant autour de la révolte des paysans.

UNE MOBILISATION HISTORIQUE POUR UN AUTRE MONDE

Ce 26 mai, au sixième mois d’occupation des portes d’entrée de Delhi, le soulèvement paysan animé par le SKM (Front Uni Paysan) coordination d’une quarantaine d’organisations paysannes, a appelé à une journée noire.

Il appelait à la mobilisation malgré l’urgence de la solidarité face au Covid qui occupe tous les bras et la nécessité de garantir la sécurité sanitaire dans des rassemblements qui de fait ne peuvent pas être de masse, en mettant des drapeaux noirs partout, sur les logements, les bâtiments administratifs, les entreprises, les mines, les commerces, les échoppes d’artisans, les voitures, les véhicules en tous genres et dans les rues.

L’objectif était d’exiger toujours que Modi annule ses lois anti-paysans et anti-ouvriers qui tuent la petite paysannerie, le monde du travail, le service public et les emplois pour la jeunesse mais aussi de dénoncer la responsabilité criminelle de Modi dans le carnage humain actuel du Covid en Inde et exiger des mesures rapides pour combattre ce fléau.

Le pays entier s’est couvert de noir y compris pour ceux qui travaillent avec des rubans ou badges noirs sur leurs vêtements, à l’exception en partie des deux États en proie au cyclone Yaas qui sévit ces jours-ci au Bengale occidental et en Odisha.

Toutes les colères du peuple indien se sont cristallisées autour de la gestion du Covid par Narendra Modi qui achève sept ans de son mandat au cours desquels il a multiplié les attaques contre les classes populaires, a complètement détruit l’économie par une privatisation effrénée où il a vendu toutes les entreprises comme les aéroports, les ports, les chemins de fer et d’importantes entreprises du secteur public au profit des capitalistes qui sont ses sponsors électoraux, Adani, Ambani en Inde mais aussi dans le monde Cargill, Walmart, Nestlé ou le français Dreyfus, supprimant des millions d’emplois pour la jeunesse indienne et aboutissant au désastre de probablement des millions de morts du Covid par défaut de structures de santé partout dans le pays et en particulier à la campagne.

Rakesh Tikait, un des leaders paysans parmi les plus populaires, a déclaré le 26 mai que la protestation des paysans était désormais devenue une lutte contre l’oppression, le fascisme et le capitalisme tandis que d’autres dirigeants paysans appelaient le gouvernement à faire ses valises.

C’est pourquoi Modi ne veut pas céder aux revendications des paysans car leur mouvement entraîne toutes les classes pauvres du pays bien au-delà des revendications paysannes, mais aussi toute la population indienne – et même la base policière pour qui le mouvement paysan demande de meilleures retraites contre les décisions du gouvernement – en exigeant la liberté de la presse, la lutte contre les effets du changement climatique et surtout en cassant dans la pratique et dans leurs objectifs, toutes les oppressions et les divisions de religions, de sexes, de couleurs de peau, de castes qui fondent le pouvoir de Modi et derrière lui du capitalisme en Inde… et ailleurs.

Le soulèvement paysan veut une Inde qui ne sert pas seulement les chefs d’entreprise, mais qui œuvre pour le droit de tous les citoyens indiens à l’alimentation, à la santé et à la liberté. Il veut non seulement une Inde où les agriculteurs obtiennent des prix équitables pour leur travail mais aussi un système entier pour le peuple, pas pour les profits de quelques hommes avides.

Et ce mouvement des paysans indiens a des revendications en Inde, mais aussi pour l’Asie, dénonçant les accords de l’Asean (association commerciale des pays d’Asie du Sud-Est aux origines anti-communistes), de la Chine, du Japon, de la Corée du Sud et de Singapour de novembre 2020, le plus grand pacte commercial du monde, qui feront considérablement baisser les prix d’achats de leurs productions aux agriculteurs et en amèneront de nombreux à la ruine, sans faire pour autant baisser les prix à la consommation, puisque le but est d’augmenter la marge de profits des trusts de l’agro-alimentaire.

Et comme illustration de ce qu’il veut, le soulèvement paysan et ses soutiens a montré dans les campements de protestation aux portes de Delhi où habitent depuis 6 mois plusieurs centaines de milliers de paysans, ouvriers, jeunes, étudiants, soignants, militants de tous bords, syndicalistes … En lointain écho des occupations des places Tahrir, Kasbah, Syntagma, Puerta del Sol ou Parc Zuccotti – qu’un nouveau type de société est non seulement possible, mais est en train de naître en même temps qu’une nouvelle économie basée sur la communauté et le don. Les campements offrent gratuitement de la nourriture, de l’eau, un abri, des soins médicaux et des vêtements à tous ceux qui en ont besoin. Ainsi, depuis six mois maintenant, de nombreux enfants démunis et pauvres des bidonvilles sont éduqués, soignés et nourris de la gentillesse des agriculteurs. Contre l’économie de la cupidité, les agriculteurs représentent un nouveau modèle de société basée sur la coopération et le partage. Aujourd’hui, chaque campement offre un espace commun pour parler, discuter, argumenter et surtout faire partie d’une nouvelle fraternité humaine. Ils ont créé un nouveau melting-pot d’espoir en ces temps Covid-19, quand plus de la moitié du pays est enfermée, sans emploi et affamée.

Aussi, cette journée du 26 mai 2021, très politique, a vu des milliers et des milliers d’effigie ou de mannequins de Modi, brûlés un peu partout en signe de ce que les paysans pensent de lui et de son monde.

Mais cette journée était aussi conçue pour envoyer un signal au monde entier pour dire que Modi qui tue les paysans et le petit peuple, tue plus que le virus, qu’il commet un crime contre l’humanité, en Inde, mais aussi ailleurs avec le risque d’extension du variant indien au monde, bref qu’il est nécessaire qu’il s’en aille maintenant et que la communauté internationale peut y jouer un rôle, elle qui se mobilise déjà pour les paysans, en tout cas dans les anciens États membres du Commonwealth où, contrairement à la France, la presse ne fait pas barrage aux informations venant d’Inde.

Les dix principaux syndicats ouvriers ont rejoint l’appel paysan au 26 mai, comme 12 grands partis, les principales organisations féministes, celles des jeunes et des étudiants, des Intouchables, des petits commerçants et artisans, des journalistes et intellectuels et 4 gouvernements d’États fédéraux également, le Bengale Occidental, le Tamil Nadu où de nouveaux gouvernements opposés à Modi viennent d’être désignés dans des élections où le sens du scrutin se faisait contre Modi, dans le Maharashtra où le parti au gouvernement vient de rompre son alliance avec Modi et enfin dans le Jharkhand dont le gouvernement est opposé à celui du BJP de Modi.

LE CARNAGE DU MANQUE DE MOYENS DE SANTÉ

Le mouvement du 26 mai avait déjà été précédé d’une grève nationale massive le 24 mai des personnels de santé de la campagne qui sont en lutte depuis le début aux côtés de paysans dénonçant leur manque de moyens humains et matériels, de vaccins, médicaments et exigeant des hausses de salaires.

Malgré les chiffres officiels d’un gouvernement qui nie toujours l’importance du nombre de personnes contaminées ou décédées, tous les témoignages qui remontent de partout décrivent une situation infernale.

Les trois quarts par exemple du village de Basi, pas loin de Delhi, 5 400 habitants, sont malades et 30 sont morts sur les trois dernières semaines, ce qui rapporté au pays ferait dans les 9 millions de morts en trois semaines. Bien sûr, les situations sont inégales suivant les régions et les villages – 400 000 villages seraient touchés sur 600 000 – et on ne peut pas calculer ainsi sinon pour donner une idée de l’ampleur du drame.

On compte par exemple aussi 9 morts en 7 jours dans le village de Afzal Nagar, 3 300 habitants, où chaque foyer compte au moins un malade, dans l’Etat du Bihar ; 20 morts en un mois à Larma, 3 800 habitants, toujours dans le Bihar.

Des familles entières disparaissent et des villages sont menacés, par ailleurs, s’il y a peu d’informations sur ce qui se passe dans les tribus (Adivasis, 100 millions d’habitants) abandonnées à elles-mêmes, tout porte à penser que certaines tribus sont fortement contaminées et que faute de moyens sanitaires, la mortalité y soit importante, menaçant peut-être l’existence même de certaines tribus

Selon le mouvement paysan qui a fait un recensement dans un certain nombre de villages, il faudrait compter 10 000 morts par jour dans le seul État de l’UttarPradesh (200 millions d’habitants), 127 000 personnes sont mortes dans les deux mois de mars et avril dans l’État du Madhya Pradesh (73 millions d’habitants) et le mouvement estime qu’il pourrait y avoir de 5 à 10 millions de morts pour le pays entier dans l’année si la situation ne s’aggrave pas.

Les témoins racontent que des milliers de cadavres dérivent sur le Gange, que d’autres sont sommairement posés sur les rives, que les chiens mangent les cadavres humains, tandis que les communes manquent de bois pour incinérer les morts et que les crématoriums étant débordés, il y en a partout, improvisés, aux abords des hôpitaux, dans les jardins, sur les parkings, les trottoirs… Des récoltes ne sont pas faites, des terres entières sont abandonnées parce que les paysans qui les travaillaient sont morts…

Mais tout cela n’est pas fatalité.

L’inde, bien qu’une grande puissance et la pharmacie industrielle du monde, le plus grand fabricant de vaccins et de médicaments génériques sur la planète, est le pays au monde qui consacre le moins d’argent à son système de santé publique : officiellement 1,25% de son PIB, mais plus probablement 0,34% bien en dessous de ce que font les pays les plus pauvres du monde.

Par ailleurs 78% des soins de santé en ville sont privés et 74% à la campagne. Il y a bien des hôpitaux, mais hors de prix, réservés aux riches. Les centres de santé issus de la période de décolonisation sont abandonnés, servent d’étables pour les animaux… Et les personnels de santé sont tellement mal payés que beaucoup démissionnent : 1/6e des travailleurs de santé a démissionné par rapport à l’an passé.

A ce drame sanitaire s’ajoute un drame alimentaire.

N’ayant pas les moyens de santé pour faire face au virus, le gouvernement a encouragé partout au couvre feu et au confinement.

Or 93% des travailleurs en Inde travaillent dans le secteur informel, de petits boulots, de la menuiserie ou la cordonnerie au travail de chantier du bâtiment, en passant par la vente ambulante de fruits et légumes dans la rue.

Au delà de l’absurdité criminelle d’un confinement pour un peuple qui vit dans la rue ou en grande partie dans des bidonvilles, le couvre-feu et le confinement font perdre leur travail et leurs revenus aux plus pauvres et à partir de là leur logement et toute possibilité de se nourrir. N’ayant pas de protections chômage, maladie ou retraite, ils n’ont plus rien.

Avec la fermeture de l’accès à la rue, en quelques semaines, ils ont perdu leurs maigres économies et ne sont plus en mesure de se nourrir ou de nourrir leurs familles.

Or cette seconde vague du virus s’ajoute à la première, en 2020, où on estime que 47% des femmes actives ont perdu définitivement leur travail (9% des hommes), 33% des jeunes de moins de 24 ans également ont perdu leur travail et n’en ont pas retrouvé et sont donc physiquement affaiblis, situation aggravée par une pollution atmosphérique terrible qui tue en nombre.

Aujourd’hui, le chômage officiel a déjà doublé en une semaine du 9 au 16 mai 2021 en passant de 7 à 14% en même temps que les prix bondissent.

La famine menace et si des États ont promis des distributions alimentaires de secours, à la date du 24 mai, rien n’était encore arrivé par exemple à Delhi et des manifestations ont lieu dans des bidonvilles, où habitent un tiers des indiens, comme par exemple à Bombay dans le Maharashtra, pour dénoncer l’abandon des habitants des bidonvilles.

800 000 travailleurs “migrants” qui viennent de la campagne et travaillent en ville et qui vivent de petits boulots ont déjà quitté Delhi dés les premiers jours de la seconde vague de Covid – et plus encore ensuite – pour tenter de survivre dans leurs villages d’origine et avant que les transports publics soient bloqués. Mais en voyageant entassés dans les pires conditions, les bus et trains se sont transformés en clusters et ont contribué à propager le Covid partout.

Comme le gouvernement n’a rien prévu, n’a rien préparé, ne fait rien aujourd’hui, a même fortement contribué à la propagation du virus par ses campagnes électorales et pèlerinages hindous et est dirigé par des ministres obscurantistes qui rejettent la science en expliquant par exemple que pour chasser le virus il faudrait taper sur des casseroles, sa principale activité est d’accuser les autres dans la presse de ses propres crimes : les États fédéraux, la population en général, mais surtout le mouvement paysan qu’il accuse, tous les jours, inlassablement, à longueur de journaux, d’avoir propagé le virus en particulier à la campagne en même temps qu’il criminalise violemment tous ceux qui sur les réseaux sociaux appellent à l’aide, demandent de l’oxygène, des médicaments ou documentent le drame.

CONTINUATION, SUSPENSION ET REPRISE DE LA LUTTE A UN NIVEAU PLUS ÉLEVÉ

Le soulèvement paysan a bien sûr été affaibli dans un premier temps du simple fait que tout un chacun pare au plus urgent en essayant de se protéger soi-même de la Covid ou d’aider les autres, familles, voisins, amis, collègues qui sont en difficulté. Du coup, pendant les premiers moments de la seconde vague de la Covid, bien des luttes ont été suspendues.

Cependant, au delà de l’entraide auquel il participe lui-même en fournissant aux nécessiteux des repas, médicaments, centres sanitaires et logements gratuits dans ses campements et lieux de mobilisation, le mouvement a repris son essor dés lors que la période des récoltes a commencé à se terminer à partir du 8 mai où une première mobilisation a eu lieu mais surtout de la seconde semaine de mai, où des milliers et des milliers de paysans et soutiens reviennent en nombre tous les jours aux campements de Delhi depuis le 12 mai environ, 40 000 étant arrivés par exemple le 25 mai.

Le 24 mai, ils étaient déjà plus de 10 000 à bloquer le commissariat central de Hisar dans l’Haryana malgré les 3 000 flics impuissants qui tentaient de le protéger, après que quelques jours auparavant, des policiers aient violemment chargé une manifestation paysanne qui encerclait le premier ministre BJP de l’Haryana, faisant de nombreux blessés et prisonniers. Les paysans ont obtenu que les prisonniers soient relâchés, que ceux qui ont été blessés ou ont eu des véhicules endommagés , soient indemnisés et que même des emplois soient fournis à la famille d’un paysan qui est décédé.

Le 26 mai,en réponse aux calomnies du gouvernement de Modi et de son parti, le BJP, ce sont des millions de paysans, ouvriers agricoles, ouvriers, employés,enseignants, étudiants qui ont organisé rien qu’au Pendjab, 108 lieux de mobilisation et de blocages en plus des manifestations avec libération de péages autoroutiers, blocage de stations essence Reliance, un groupe qui soutient Modi, blocage de grandes surfaces commerciales liées aussi aux groupes capitalistes soutenant Modi et qui seront bénéficiaires des lois anti-paysans, de gares, et de résidences de leaders du BJP. En Haryana, on comptait plus de 60 lieux de mobilisation et rien que dans le seul district (département) de Jhajjar dans l’Haryana on comptabilisait 240 manifestations. A Delhi, 50 lieux de mobilisation étaient recensés.

Dans l’Assam et le haut Assam, des manifestations ont eu lieu comme ailleurs mais en plus avec des tribus Adivasis dénonçant l’accaparement des terres par des sociétés capitalistes après que dans le Chhatisgarh il y a quelques jours la police avait tiré et tué trois indigènes qui dénonçaient le vol de leurs forêts par les militaires.

A Ropar, les paysans ont chassé de la ville les membres du RSS, la milice fasciste au service du pouvoir. A Rupnagar et dans d’autres lieux, les militants du BJP et du RSS ont été pris à partie et ont du fuir. Dans l’Uttar Pradesh où la police du BJP a voulu interdire les rassemblements de nombreux affrontements ont eu lieu et les policiers ont souvent été mis en difficulté.

Malgré les difficultés de mobilisation et de rassemblements dues à la Covid-19, le soulèvement paysan a franchi ce 26 mai une nouvelle marche importante dans l’entraînement avec lui de l’ensemble des classes populaires d’Inde sur un programme de plus en plus large.

Et d’ores et déjà, le SKM a annoncé qu’il allait intensifier la mobilisation dans le cadre d’une alliance renforcée des paysans et des ouvriers et allait appeler à de nouvelles initiatives d’ici peu.

Jacques Chastaing, le 27 mai 2021

LUMIÈRE POUR SABRI / MARCHE JAUNE POUR MARJORIE / NOUS SOMME IDIR

Sabri, décède le dimanche 17 mai 2020, après avoir été percuté par la police. Ce jeune homme à peine âgé de 18 ans va mourir sur sa moto après avoir croisé le chemin de la police la brigade anticriminalité (BAC) d’Argenteuil dans le Val d’Oise. Sabri se serait tué tout seul, il aurait perdu le contrôle de sa moto avant de percuter un poteau électrique.

Aujourd’hui sa famille décide de se battre pour avoir Justice. C’est dans ce contexte que se tenait ce samedi 22 mai 2021 a Argenteuil, une marche organisée par le collectif lumière pour Sabri

Nous entendrons dans cette première partie d’émission, le reportage réalisé le samedi 22 mai 2021 a Argenteuil avec des entretiens et les prises de paroles qui ont rythmée cette marche.

Une marche a eu lieu samedi 22 mai 2021 à Ivry-sur-Seine en hommage à Marjorie, jeune fille de 17 ans poignardée mortellement vendredi 14 mai dans une cité de cette ville du Val-de-Marne. Après des « échanges véhéments » sur les réseaux sociaux, selon le parquet de Créteil, un jeune homme de 14 ans a poignardé dans le thorax Marjorie, au pied d’un bâtiment de la cité Pierre et Marie Curie à Ivry-sur-Seine.

Dans ce second reportage, réalisé ce samedi 22 mai 2021 à Ivry-sur-Seine, nous entendrons les interventions de la famille de Marjorie et de la municipalité.

Ce dimanche 30 mai 2021, le Collectif Justice pour Jimony, le réseau Entraide, Vérité et Justice et l’association Idir Espoir et Solidarité organisent un rassemblement à l’occasion de la journée nationale contre les violences carcérales et pour l’abolition des mitards.

En cette fin d’émission, nous entendrons un entretien réalisé début mai avec la maman d’Idir en appel de la journée nationale contre les violences carcérales et pour l’abolition des mitards.

LES FAUX DE VIRY-CHATTILON /LUTTE DES TERRITORIAUX DE LA VILLE DE PARIS


L’affaire des « policiers brûlés à Viry-Châtillon » débute le 8 octobre 2016 vers 15 h par l’attaque de deux voitures de police postées en observation au carrefour menant à La Grande Borne, un quartier de Viry-Châtillon dans l’Essonne. Un groupe de personnes s’en prennent aux véhicules de police, jette des cocktails Molotov en direction des agents à l’intérieur des voitures.

Une policière est grièvement brûlée aux mains et aux jambes tandis qu’un adjoint de sécurité est grièvement brûlé. L’attaque provoque un fort émoi parmi les policiers, émoi qui va jusqu’à l’organisation de manifestations de protestation et la constitution d’une association : Mobilisation des policiers en colère. Le gouvernement réagit également à cette attaque.

Treize accusés sont jugés par la cour d’assises de l’Essonne à l’automne 2019. À l’issue du verdict prononcé le 4 décembre, huit d’entre eux sont condamnés à des peines allant de dix à vingt années de prison, tandis que les cinq autres sont acquittés. Le Parquet fait appel de cette décision quelques jours plus tard. Le 17 avril 2021, la Cour d’assises des mineurs de Paris acquitte huit des accusés et condamne les cinq autres à des peines allant de six à dix-huit ans d’emprisonnement.

Cinq ans après les faits de Viry-Châtillon une enquête de Mediapart, construite autour de vidéos et de documents inédits, dessine un fiasco policier et judiciaire qui a conduit des innocents à passer des années en prison, avant d’être finalement acquittés par la cour d’assises des mineurs de Paris en appel le 18 avril 2021. Les policiers se déclarent les victimes d’une justice laxiste, alors qu’ils feraient mieux de se taire aux vues des documents et des faux qui devraient leur valoir selon la loi des poursuites.

Au cours de leurs investigations, les enquêteurs ont rédigé des procès-verbaux truqués, ne correspondant pas aux déclarations de plusieurs mis en cause et d’un témoin central, ce qui a eu des conséquences importantes dans la conduite de l’enquête judiciaire et sur la vie des jeunes incarcérés à tord.

Les policiers ont conduit certains interrogatoires avec des méthodes illégales, en insultant plusieurs jeunes, les intimidant, les décourageant de faire appel à un avocat ou même en proposant des « deals » avec eux ou leur famille. Ce qui n’est évidement pas fait état dans les procès-verbaux joints au dossier.

Ces méthodes auraient pu rester secrètes mais depuis 2007, les gardes à vue sont filmées pour les faits de nature criminelle. Il faut contester le procès-verbal pour espérer en obtenir la copie. C’est ce qu’on fait plusieurs avocats lors de la préparation du procès en appel en mars 2021, découvrant alors les pratiques des policiers et leurs dissimulations.

Indignés par les méthodes policières, cinq avocats ont déposé plainte contre les policiers chargés de l’enquête en dénonçant notamment des « faux en écriture publique ». Un crime en droit français, qui peut en théorie conduire les policiers à comparaître devant une cour d’assises.

pour illustrée cette affaire, nous allons entendre le travail du site Médiapart sur les vidéos d’audition de garde à vue diffusées en accès libre prouvant le truquage des procès-verbaux 

LA LUTTE DES TERRITORIAUX DE PARIS : Du 17 au 21 mai, les agents territoriaux employés par la Ville de Paris ont manifesté par diverses actions et des journées de grève contre l’augmentation de leur temps de travail annuel, qui passerait de 1 552 à 1 607 heures.

Prévue pour le 1er janvier 2022, cette mesure se traduirait par une perte d’au moins huit jours de congés et un réaménagement contraignant des horaires, notamment pour les banlieusards, qui sont la majorité.

Cette attaque a été programmée dès 2019, par la loi de transformation de la fonction publique, dite loi Dussopt, qui prévoit entre autres d’aligner le statut des agents du secteur public sur ceux du privé. Son but, telle qu’elle a été présentée, serait « d’améliorer la qualité et l’efficacité des services publics » ainsi que « les droits sociaux des agents publics, dans le sens d’une plus grande équité entre les agents de la fonction publique et ceux du secteur privé.

Pour les classes dirigeantes, la justice sociale consiste à ôter à une catégorie de travailleurs les quelques avantages qu’ils ont pu obtenir par leurs luttes ! Quant à l’efficacité du service public, toutes les mesures de restriction budgétaire, à commencer par celles frappant les hôpitaux, ainsi que les fermetures d’écoles, de postes, de petites lignes de chemins de fer, etc. montrent le peu de cas que les gouvernements successifs font de leur « qualité ».

Jeudi 20 mai 2021, ce tenait un rassemblement des territoriaux devant la mairie du 11 arrondissement de Paris et dans cette seconde parties d’émission, nous allons entendre le reportage réalisé ce jeudi. les manifestantes et manifestant parlerons de leurs conditions de travail et de leurs revendications.

COLOMBIE : une révolte qui appelle à la solidarité internationale / LE HAUT-KARABAGH

Paris place de la république 8 mai 2021 ; rassemblement de soutien au peuple Colombien

En Colombie, la situation est aussi glaçante que le silence qu’elle trouve à l’international, et particulièrement en France.

Depuis le 28 avril, le mouvement de Paro nacional s’élève contre la réforme fiscale du gouvernement d’extrême droite de Iván Duque. Au milieu du pic le plus meurtrier de l’épidémie, le gouvernement pensait pouvoir mobiliser l’argument sanitaire pour délégitimer et empêcher les manifestations. La réforme visait à taxer les plus pauvres à travers l’augmentation de la TVA sur les produits de première nécessité. Avec un système de santé privatisé et une gestion de la crise sanitaire catastrophique, la Colombie est particulièrement touchée par l’épidémie de la Covid-19. Durant la pandémie, la proportion de la population sous le seuil de la pauvreté est passée de 33 à 42%.

En Colombie, la violence politique à l’encontre des opposants, des leaders sociaux et des mouvements sociaux s’inscrit dans une histoire longue et se trouve au cœur du conflit armé. Durant les longues années de guerre contre les guérillas marxistes, l’État colombien, avec l’aide et en partie sous le contrôle des États Unis, a forgé une stratégie militaire particulièrement sanglante. Les groupes paramilitaires d’extrême droite, collaborateurs non officiels de l’État, de l’armée et de la police, ont perpétué des massacres contre les opposants politiques. Ils pratiquent aussi le massacre des civils dans des exécutions extra-judiciaires en les faisant passer pour des soldats des guérillas.

Actuellement, les leaders sociaux, qui luttent pour les droits environnementaux et pour les droits sociaux au sein d’organisations communautaires, dans les zones rurales et dans les quartiers populaires des grandes villes, sont assassinés par des groupes paramilitaires. Les accords de paix de 2016 qui a fait rendre les armes aux FARC sont loin d’être respectés, on recense ainsi plus de 1000 leaders sociaux et ex-combattant·e·s assassiné·e·s depuis leur signature.

Lors des manifestations de 2019, plusieurs manifestant·e·s sont mort·e·s sous les balles de la police.

En septembre 2020, d’énormes révoltes s’étaient organisées à Bogotá en réponse au meurtre de l’avocat Javier Ordóñez par deux policiers.

Mais aujourd’hui, la répression qui s’abat sur le mouvement social est véritablement cauchemardesque et incarne les méthodes d’une dictature paramilitaire qui ne dit pas son nom. Les rapports des organisations de défense des droits humains évoquent au moins 47 morts entre le 28 avril et le 8 mai . Le dimanche 9 mai, la police tire toujours sur les manifestant·e·s à Cali. Et pire, des cortèges de partisant·e·s du parti au pouvoir attaquent le mouvement, tirant sur les cortèges des militant·e·s des organisations indigènes aux côtés et sous la bénédiction de la police.

Dans sa folie répressive, le gouvernement ferme les frontières de certains départements, pour renforcer la militarisation et entraver le travail des ONG qui œuvrent pour le respect les droits humains.

Pour contrer la puissance d’information des réseaux sociaux, ces derniers se trouvent censurés.

Dans le contexte d’une répression extrême, l’État nie les meurtres, et assure tout son soutien à l’armée et à la police. Le gouvernement de Duque, lui-même extrêmement proche de l’ancien président Iván Uribe, mobilise la même rhétorique qui fut employée de nombreuses années contre les guérillas marxistes.

Alors qu’elle se trouve constamment stigmatisée par le discours officiel du gouvernement et dans les médias à travers le terme de « vándalos », la première ligne colombienne fait preuve d’une dignité et d’un courage immenses. La première ligne consiste, sur le même modèle de lutte mobilisé au Chili et dans beaucoup d’autres pays du monde, à former une ligne défensive en tête des cortèges pour protéger les manifestant·e·s, permettre la progression du cortège et faire face aux offensives de la police. Les personnes qui investissent la rue en Colombie luttent au péril de leur vie contre le gouvernement assassin de Iván Duque, avec une détermination et une organisation qui ne peut qu’inspirer les révoltes du monde entier.

Au-delà de la première ligne, il y a dans le mouvement social des milliers de lignes, des milliers d’organisations et de formes de luttes différentes. Le mouvement organise au jour le jour avec des travailleur·euse·s qui mettent à profit leur savoir-faire pour construire du matériel de défense, avec tous les gens qui apportent de la nourriture, qui visibilisent la situation sur les réseaux sociaux, qui filment la police, qui cachent les personnes pourchassées, qui soutiennent le mouvement financièrement, qui chantent depuis leurs fenêtres, ou encore qui s’organisent dans de longues et fatigantes réunions.

La particularité des mobilisations actuelles est qu’elle mobilise largement au-delà des universités et des secteurs en luttes traditionnels. En effet, la réforme fiscale touche tout le monde, et de nombreuses personnes qui d’ordinaire ne se joignent pas aux protestations sont descendues dans la rue. La jeunesse des quartiers populaires joue un rôle clé dans la lutte pour tenir la rue. Même les supporters des clubs de foot adverses, qui s’affrontent d’ordinaire de manière très violente, font face à la police ensemble. La force du mouvement social est qu’il s’est également développé depuis les zones rurales et dans les villages, avec plus de 800 points de concentration dans le pays.

Désormais, les revendications du Paro Nacional se sont élargies. Le mouvement revendique le départ de Duque, du ministre de la défense et de celui de l’intérieur, ainsi que le retrait définitif de la réforme de l’impôt, de la réforme du travail, de celle de la Santé et de la réforme des retraites.

Néanmoins, la Colombie est face à une incertitude extrêmement angoissante. Duque annonce à la télévision qu’il commencera à user de la manière forte si les violences des « vandales » continuent. Pour répondre aux atteintes à l’ordre public, les partisans uribistes lui demandent de déclarer l’état de « conmoción » intérieur, lequel énonce, en réalité, un pouvoir dictatorial à l’exécutif pendant 90 jours. Alors que la situation emprunte déjà largement aux méthodes d’une dictature établie, un tel virage institutionnel pourrait largement empirer la situation vers une répression encore plus cauchemardesque.

La France est le 7ème fournisseur d’armes et de matériel militaire à la Colombie. Si cela n’est pas étonnant, cela révèle la complicité criminelle du gouvernement français.

Nous avons des moyens de témoigner notre solidarité avec les révolté·e·s colombien·ne·s.

Ce weekend a été l’occasion de montrer que la solidarité internationale est à même d’aider un mouvement de révolte. Les rassemblements dans de nombreux pays du monde en soutien à la Colombie, et notamment en France dans plusieurs villes, ont donné beaucoup de force à la mobilisation, qui se sent désormais beaucoup plus soutenue et moins invisible.

Ce texte est tiré d’un article du Poing.

Dans l’émission de ce jour, nous entendrons les entretiens réalisés le 8 mai place de la république a Paris ou se tenait un rassemblement de soutien au peuple Colombien suivit d’un entretien réalisé le 10 mai avec Damien qui se trouve a Cali et il nous parlera de la situation dans la région.

Pour se tenir informé·e·s de la situation sur place, suivre la page Primeralineacol, Brujas: La banda feminista, ou Guarrillerass. Les vidéos des violences policières sont souvent relayées par le compte Laverdadcolombia

Pour consulter le bilan des violences d’État au jour le jour, suivre le compte de l’ONG temblores ou de l’ONG Human Rights Internacional.  Particulièrement à la nuit tombée, les violences physiques, les humiliations et les intimidations sont omniprésentes, avec plus de 1000 civiles blessé·e·s, et notamment 28 personnes mutilées à l’œil[j1]

Le 15 avril se tenait un rassemblement organisé par l’association charjoum ( le mouvement) sur la place de la République. Ils exigent  la libération des prisonniers de guerre arméniens en artsak, ou haut-Karabagh. En effet, depuis la fin de la guerre le 9 novembre 2020, ces prisonniers n’ont pas été libéré et de nouveaux ont été incarcérés.

De plus, ils dénoncent la guerre psychologique que les Arméniens subissent (que ce soit en Arménie même ou dans la diaspora) menée par le pouvoir médiatique azéri afin de faire taire toutes formes de revendications.

Dans cette seconde partie d’émission, nous entendrons deux interviews réalisées lors du rassemblement qui se tenait ce 15 avril 2021.

BILAN DE LA 10eme MARCHE VÉRITÉ ET JUSTICE / COORDINATION DES SANS PAPIERS DE MONTREUIL

Paris ; 18 décembre 2020. Crédit photo serge D’ignazio

À l’occasion des deux journées internationales contre le racisme et contre les violences policières la Marche des Solidarités et les Marches Vérité et Justice pour toutes les victimes ont appelé à manifester le samedi 20 mars 2021. « On étouffe, de l’air ! Contre le racisme, les violences et l’impunité policière, l’islamophobie, le fascisme » ; des manifestations auront lieu dans plusieurs villes en France et internationalement. L’appel de la Marche des Solidarités est signé par plus de 200 organisations.

Pour cette manifestation, les collectifs de familles ayant perdu un proche tué par la police, mais également par les surveillants de prison, les mutilés, les collectifs de sans papiers avaient décidés de  défiler ensemble. Dans cette première partie d’émission, nous avons demandé à Fatou, sœur de Lamine Dieng, co-organisatrice de la marche de revenir sur l’organisation de celle-ci.

Dans cette seconde partie d’émission, nous serons avec des membres de la coordination des sans papiers de Montreuil (CSPM). En leurs compagnies, nous reviendrons sur leurs analyses des dernières mobilisations des sans papiers et sur les luttes à venir.

GILETS JAUNES ; SOLIDARITÉ AVEC LES CONDAMNÉ-E-S

1er décembre 2018. Acte 3 des Gilets jaunes. Sous la pression populaire, la police doit quitter la place de l’Étoile, et les manifestant.es gagnent l’Arc de Triomphe. Les images font le tour du monde, les Gilets jaunes imposent leur présence au cœur des quartiers bourgeois de la capitale.

La répression ne se fait pas attendre, et la police interpelle 412 personnes à Paris pour la seule journée de samedi. De nombreuses comparutions immédiates s’enchaînent, où les peines sont lourdes.

Deux ans d’enquête plus tard, 12 personnes seront traînées devant le tribunal correctionnel de Paris.

Dans ce contexte de répression, comment se passe l’entraide et la solidarité avec les gilets jaunes incarcérés ? C’est le thème que nous allons aborder dans l’émission de ce jour.

Pour cela, nous serons en plateau avec Marie et par téléphone avec Micha, toutes deux membres du collectif Un petit mot un sourire “où écrire à nos condamnés”. Groupe créé en août 2019, afin de permettre aux personnes qui le souhaitent d’écrire à des camarades incarcérés.

Dans le courant de l’émission, noue entendrons l’entretien réalisé avec Victor, membre du syndicat des gilets jaunes. Il nous parlera de la création du syndicat et de la grande marche des gilets jaunes qui est partie de Montpellier, le 16 mars dernier.

LES CENTRES DE RÉTENTION

Depuis plusieurs mois la situation dans les Centres de Rétention Administrative (CRA, prisons pour sans-papiers) est encore plus pourrie que d’habitude. Les centres sont blindés, tous les jours les personnes enfermées risquent de tomber malades, alors que le suivi médical est inexistant. Si moins de personnes sont expulsées actuellement, c’est notamment grâce à des pratiques de résistance massive : pour être expulsé.e vers un certain nombre de pays, il faut faire un test covid, ce que les retenu.e.s refusent souvent.

Pour punir celles et ceux qui n’acceptent pas de se faire tester, les flics les emmènent presque systématiquement en garde-à-vue, et les juges les condamnent souvent à des peines de prison. Il est aussi de plus en plus fréquent qu’une personne qui a passé 90 jours en rétention (le maximum légal) soit mise en Garde à Vue (GAV), condamnée à une nouvelle mesure d’éloignement, puis de nouveau placée en rétention : dans le CRA de Mesnil-Amelot, des prisonnier.e.s sont en train de redoubler leurs 90 jours. Six mois enfermé.e.s, pour ne pas avoir les « bons » papiers et pour refuser de se faire expulser ! 

Pour lutter contre cette situation, mercredi 20 janvier les retenus du CRA3 de Mesnil-Amelot se sont révoltés. Deux bâtiments ont cramé ! Les flics ont dû appeler les renforts, certains prisonniers ont été hospitalisés et une dizaine d’autres ont été interpellés. Au total, 44 places en cellule sont aujourd’hui inutilisable.

Un procès s’est tenu ce 5 mars 2021. 7 personnes comparaissait pour « rébellion en réunion », dont 4 aussi pour « destruction d’un bien par incendie, une substance explosive ou un moyen de nature à créer un danger pour les personnes ».

Dans l’émission de ce jour, nous reviendrons sur les mouvements de révolte qui ont eu lieu dans plusieurs centres de rétentions depuis le début de cette année 2021

Et nous en parlerons en compagnie d’Alex, membre du collectif à bas les cra ! Et co animateur de l’émission l’envolée diffusée sur fréquence Paris plurielles le vendredi de 19 h à 20 h 30.

Nous commencerons cette émission, en parlant de l’incendie qui a eu lieu ce jeudi 18 mars au centre de rétention du Mesnil-Amelot puis nous écouterons le témoignage d’un prisonnier du centre de rétention de Vincennes recueillie sur le site https://abaslescra.noblogs.org/ et ensuite en direct, nous aurons par téléphone un second témoignage d’un autre prisonnier du centre de rétention de Vincennes.

Dans la suite de cette émission, nous diffusons un reportage réalisé le jeudi 11 mars lors du rassemblement qui se tenait devant la préfecture de police situés sur l’ile de la cité à Paris.

Et nous conclurons cette émission, en revenant sur le procès des 7 prisonniers du CRA 3 de Mesnil-Amelot qui se sont révoltés le 20 janvier dernier.

RELAXE POUR LES ÉTUDIANTS DE NANTERRE/ AMADOU KOUMÉ / MOBILISATION A SANOFI

Vitry-sur-Seine 4 mars 2021 ; devant la plateforme R&D et industrielle de Sanofi

En cette journée de mobilisation étudiante, nous commençons par un reportage réalisé le lundi 15 mars à la sortie du Tribunal administratif de Nanterre lors d’un rassemblement organisé en soutien à 4 étudiants poursuivis pour des violences en réunion présumées, exercées à l’encontre de vigiles de l’université Paris-Nanterre.

Le 7 octobre 2019, quatre militants étudiants à Nanterre étaient empêchés de prendre part à une réunion de CFVU- Commission de la Formation et de la vie universitaire. Accusés par les vigiles en lien avec les tensions générées par cette entrave à leur droit syndical, ils étaient par la suite placés en garde à vue et convoqués au tribunal.

À cette période une mobilisation qui s’organiser en faveur des « sans fac » multiplient les actions et les rassemblements, allant jusqu’à investir, pendant plus de 55 heures, le bâtiment B qui abrite l’administration, ainsi que le bureau du président de l’université.

Dans cette émission, nous vous diffusons la prise de parole de Victor qui annonce la relaxe obtenue suite à leur audience et l’interview d’une personne présente à ce rassemblement en appel à la mobilisation d’aujourd’hui, mardi 16 mars à 14 h rue de Grenelle afin de manifester contre la précarité étudiante.

Ensuite, nous vous diffuserons un reportage réalisé samedi 13 mars 2021 lors de la commémoration de la mort d’Amadou koumé, et à l’occasion de la journée internationale contre les violences policières au départ de la Gare du Nord à Paris.

Six ans après sa mort, un procès aura bien lieu dans l’affaire d’Amadou Koumé.
Amadou, âgé de 33 ans, est décédé dans la nuit du 5 au 6 mars 2015 au cours d’une violente opération de police. Menotté au sol par trois policiers, c’est finalement un agent de la brigade anti-criminalité qui a procédé à la clé d’étranglement qui lui a ôté la vie. Laissé à plat-ventre durant plusieurs minutes, il est mort alors que le fourgon de police l’emportait au commissariat du 10ème arrondissement de Paris.

Alors que le procureur de la République avait initialement classé l’affaire sans suite le 9 novembre 2015, et que l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait conclu le 16 juin 2016 à l’absence de faute professionnelle, la famille d’Amadou n’a cessé d’exiger justice et vérité sur les circonstances de sa mort. Et la lutte commence à porter ses fruits.

Suite au dépôt d’une plainte avec constitution de partie civile, une information judiciaire avait été ouverte le 20 juin 2016, pour “violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner” et “non-assistance à personne en péril”. Trois fonctionnaires de police ont été mis en examen, l’un en 2017 pour “coups mortels” et les deux autres en 2019 pour “homicide involontaire”. Aujourd’hui, l’instruction est close et un procès devrait se tenir.

Nous terminerons l’émission avec un reportage réalisé le jeudi 10 mars autour de la mobilisation organisée par les salariés de Sanofi.

Sur leur plaquette de présentation Sanofi se décrit comme une entreprise bio-pharmaceutique mondiale spécialisée dans la santé humaine qui marche et pour cause en 2018 Sanofi dans le palmarès des entreprises du CAC40 est la seconde qui se goinfre le plus avec 5,66 milliard d’euros distribué à ses actionnaires.

C’est comme d’habitude, le schéma est le même : externalisation, sous-traitance de l’ensemble de l’activité… La recherche interne jugée trop coûteuse est abandonnée au profit de l’acquisition de molécules, d’entreprises pharmaceutiques, la mise en place de partenariats et le recours à la prestation. Les fonctions supports sont délocalisées et sous traitées dans des pays à bas coût. Des médicaments majeurs comme les anti-infectieux et le cardiovasculaire sont abandonnés par Sanofi, pas assez rentable.

En temps de confinement dû à la Covid la farce est difficile à digérer. Pendant que les big-pharma se gavent, leur incapacité de répondre aux besoins des populations est patente et mortifère. (Pour les vaccins anti covid, Bruxelles a négocié les tarifs : 1,78 euro pour AstraZeneca, 10 euros pour CureVac et 14,68 pour Moderna…) Sans rendre public leur composition, ni de le rendre universelle… Et tout ça avec l’argent public puisque c’est la sécu qui paye pour la France.

Pourtant, si les États le voulaient, aux vues de la situation d’urgence nationale et les circonstances d’extrêmes urgences ils pourraient tout à fait légalement activer la licence obligatoire des vaccins.

Nous nous sommes rendus à une action organisée par les salariés de Sanofi devant le siège de l’entreprise. Plusieurs sites touchés étaient représentés.

Pour plus d’info : antisanofric@gmail.com
la lutte des Sanofis pour les nuls

RATP, FRANCE TÉLÉCOMS MÊME COMBAT !

Comme les organisations syndicales semblent se désintéresser de leur situation, de nombreux agents appellent à réagir collectivement.

L’autre crise

Les agents RATP sous pression

Vous devez travailler et rien dire !

Selon la cour des comptes, horaires, salaires, primes seraient des freins pour la RATP à l’ouverture à la concurrence et pénaliseraient les futurs appels d’offre.
L’Etat veut donc accélérer le dégraissage de l’entreprise, sanctionne, met la pression, flique les agents, licencie sous n’importe quel prétexte pour pouvoir servir une entreprise “privatisable”, en liquidant ce bien commun déjà mis à mal, qu’était la régie des transports.

J’ai vu des machinistes pleurer comme des enfants

Dans cette émission nous ne parlerons pas des tarifs qui ne manqueront pas d’augmenter, des usagers qui deviendront clients. Nous axerons l’émission, avec nos invités, sur les méthodes utilisées par la RATP pour humilier, décourager, pousser à la faute quand elle ne les invente pas, virer ceux et celles qui ne rentrent pas dans les cases des nouvelles donnes du marché du travail.

Huit tentatives de suicide dans le seul dépôt de Croix-Nivert… C’est pas normal, le silence des médias

Leur situation n’est pas sans rappeler les manières utilisées par France Télécoms pour dézinguer la boîte, avec son triste cortège de morts. Cette fois encore, l’Etat est aux manettes, l’Etat emploie des méthodes à la limite de la légalité ou carrément illégales pour arriver à ses fins, l’Etat aussi dégueulasse que les patrons… 

Complicité des syndicats majoritaires

Rabhi et Karim étaient dans les studios pour parler de leurs cas et appeler à ne pas subir, à se regrouper et à réagir collectivement. Si les confédérations syndicales ne semblent pas prendre conscience de la situation ou s’en désintéressent, les agents, eux, sont bien décidés à la faire connaître et réagir. Marie-Christine, François, Raphaël, Laurent ont appelé au standard pour témoigner à leur tour, mais également Thierry Renard, avocat de nombreux autres cas, qui dénonce un management agressif et une hiérarchie d’entreprise intouchable qu’il compare par son immunité à la police.

Pour plus d’info et rester en contact : Facebook : DÉNONÇONS LA RATP

HOMMAGE À DES MILITANTES KURDES / WISSAM EL-YAMNI

En 2019, l’artiste Thierry Toth a proposé cette œuvre, intitulée Wissam El-Yamni 1981-2012, pour une exposition au conseil général du Puy-de-Dôme. Elle a été refusée.

Dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013, les militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan (Rojbîn) et Leyla Saylemez ont été retrouvées sans vie, dans les locaux du Centre d’information du Kurdistan, à Paris, froidement exécutées de plusieurs balles dans la tête.

L’assassin présumé, Omer Güney, un Turc de 34 ans, est incarcéré le 21 janvier 2013. L’enquête confiée à une juge d’instruction cerne bien l’implication des services secrets turcs (MIT), mais ne parvient pas à remonter jusqu’aux commanditaires. le 17 décembre 2016, Güney meurt d’une pneumonie, cinq semaines avant le début de son procès. L’action publique cesse. Les familles des victimes vont se constituer partie civile à partir de mars 2018 pour que l’enquête reprenne et que la preuve du lien entre l’assassin et le MIT soit établie.

Le samedi 9 janvier 2021 se tenait à Paris une manifestation pour exiger justice et vérité. Dans cette première partie d’émission, nous vous proposons l’écoute du reportage réalisé ce même jour.

Dans la nuit du 31 décembre 2011, Wissam El-Yamni était violemment interpellé par la police de Clermont-Ferrand puis placé en garde à vue. Dans la nuit, le jeune homme tombe et se retrouve dans le coma. Il meurt neuf jours plus tard.

En neuf ans, comment l’affaire a-t-elle évoluée ? En deuxième partie d’émission, nous reviendrons sur la question de l’expertise lors d’une conférence de presse qui se tenait le 8 janvier 2021 à Paris avec Farid El-Yamni, frère de Wissam et son avocat, Henri Braun.

17 OCTOBRE 1961

Le massacre du 17 octobre 1961 est la répression meurtrière, par la police française, d’une manifestation pacifique d’Algériens organisée à Paris par la fédération de France.

L’émission de ce jour, en nouvelle diffusion, est consacré à la répression de la population algérienne le 17 octobre 1961 à Paris. Ce sujet, réalisé dans l’année 1990, fut fait sur la base de la bande son du film : une journée portée disparue de Philip Brook et Alan Hayling. La 1ʳᵉ diffusion date du 19 octobre 2015

LES VIOLENCES POLICIÈRES / ADAMA TRAORÉ

PARIS 10eme arrondissement; fresque en hommage a Georges Floyd et Adama Traoré

Dans l’émission de ce jour , il sera question du rapport a l’institution policière et a son comportement a l’égard de la population.

Dans un premier temps , nous seront sur la manifestation qui se tenait le 6 juin dernier sur le Champs de Mars à Paris , suite au meurtre de Georges Floyd le 26 Mai dernier au États-Unis

Dans la seconde parties d’émission , nous écouterons un montage de la conférence de presse organisé par le comité Adama traoré le 9 Juin dernier et en appel a la manifestation de ce Samedi 13 Juin au départ de la place de l’opéra à Paris.

1er MAI ;LES MASQUES TOMBENT

Dans l’émission de ce jour , nous vous proposons un panorama des différentes initiatives qui ont marqué ce 1er Mai un peu particulier pour cause de covid-19

En premier lieu , nous auront un témoignage sur la tentative de rassemblement place de la république, suivra le récit d’un 1er Mai au balcon dans le 20eme arrondissement de Paris ,ensuite le témoignage d’un militant sur la tentative de rassemblement place Gambetta et tout cela entrelacé avec des extraits du meeting confiné du 1er Mai organisé par la coordination nationale des AG et secteurs de luttes . bonne écoute !