VERBAUDET/ BLOCAGE DU LYCÉE PRO A NOISY-LE-SEC/ RÉFORME DES RETRAITES : stratégies de l’intersyndicale

Le 16 mai 2023, se tenait à paris, un rassemblement en soutien au salarié-e-s de Verbaudet en grève depuis le 20 mars 2023 pour des questions salariales. Signalons que Verbaudet est possédé par un fond d’investissement géré en autre par Édouard… Fillon, le fils de François Fillon. Vertbaudet est une entreprise française spécialisée dans le monde de l’enfant. Dans ce premier reportage, nous entendrons notamment un entretien avec une syndicaliste de Verbaudet qui nous parlera de la situation dans l’entreprise.

Dans un communiqué, la CGT Vertbaudet rapportait mardi 16 mai 2023, que son délégué syndical aurait « été embarqué devant chez lui » par ce qui semblait être des « policiers en civil » dans un « véhicule banalisé » ce mardi soir. « Plaqué sur sa voiture devant son enfant », il a ensuite été insulté de « sale gréviste », puis « copieusement gazé, frappé », avant de se faire « cracher à la figure ». Les hommes l’ont ensuite « jeté de leur véhicule » en l’ayant « délesté de son portefeuille ».

Nous poursuivrons avec un reportage réalisé les lundi 15 et mardi 16 mai 2023 lors du blocage du lycée Théodore Monod de Noisy-le-Sec à propos de la reforme du lycée professionnel. Avec une enseignante du lycée, nous reviendrons sur la signification de cette action de blocage.

Nous conclurons cette émission, avec un rassemblement qui se tenait à proximité de Matignon le 17 mai 2023, contre la réforme des retraites et l’invitation des responsables syndicaux à Matignon. Nous entendrons les entretiens réalisés avec des syndicalistes présents sur ce rassemblement.

AU LYCÉE HENNAF DE BAGNOLET CA BLOQUE. AU COLLÈGE SULLY CA GRÈVE

Aujourd’hui, nous consacrons une bonne partie de notre émission au blocage qu’ont fait les lycéens et lycéennes du lycée Hennaf de Bagnolet ; ils étaient nombreux à bloquer leur établissement ce lundi 6 février et ils savaient parfaitement pourquoi. Contre la réforme des retraites bien sur mais pas seulement.

À cette réforme de trop venait s’ajouter les conditions déplorables d’enseignement et le manque d’avenir pour cette jeunesse lourdement pénalisée par la Covid et parcours Sup, sans oublier la réforme des lycées professionnels et la surexploitation de leurs parents. En effet, dans ce lycée mixte du 93, délaissé par les pouvoirs publics, le niveau économique est faible.

Dans un deuxième temps, nous irons faire un tour du côté du Mantois ou les professeurs du collège Sully ont entamé une grève reconductible toute la semaine dernière.

Non à la fermeture de 6 lycées professionnels sur Paris /contrôle et endoctrinement des enfants

Les lycées professionnels sont en lutte actuellement contre la fermeture annoncée de 7 lycées (dont 6 professionnels) à Paris à la rentrée 2023, puis d’autres en 2024. Cela intervient dans un contexte de réforme des lycées professionnels.
– Prochaine AG lundi 14 novembre 18 h à la bourse du travail.
– Rassemblement à la Sorbonne mercredi 16 novembre 14 h pour le CTA exceptionnel sur le plan de restructuration des lycées.
– Grève intersyndicale contre la réforme des lycées professionnels et manifestation le jeudi 17 novembre 14 h place de la Sorbonne vers le ministère.

Dans ce contexte et dans cette première partie d’émission, nous entendrons le reportage réaliser le mardi 8 novembre dernier lors de l’appel à la grève et à l’occasion de la réunion du CIEN- Le Comité interacadémique de l’éducation nationale- qui se tenait au siège de la région Île-de-France à Saint-Ouen.

CONTRÔLE ET ENDOCTRINEMENT DES ENFANTS

Dans cette seconde partie d’émission, nous serons en compagnie de Camille, membre du collectif : du lien, pas des bracelets, sur l’expérimentation de bracelets électroniques sur des collégiens et collégiennes dans le département de la Sarthe. Ensuite, nous reviendrons sur la question du formatage des lycéennes par le contrôle de leurs tenues vestimentaires, avec un entretien de Julie, enseignante en Seine-Saint-Denis.

LE NUMÉRIQUE

Nous, le collectif Du lien pas des bracelets, sommes organisé.e.s pour lutter contre l’expérimentation de bracelets électroniques sur des collégien.ne.s en Sarthe, contre le monde sans contact et pour la (re)connexion au vivant !

Dernièrement, nous avons envoyé une lettre ouverte au Conseil départemental, posant des questions offensives et exprimant notre détermination intransigeante à empêcher ce projet nuisible : https://pad.lescommuns.org/s/dulienpasdesbracelets_lettreouverteCD# Lettre qui a été reprise par plusieurs médias (Ouest-France, lundi matin…) et qui a débouché sur des interviews radios (Radio alpa, Nostalgie, L’actualité des luttes sur Fréquences Paris Plurielle…) mais qui est restée sans réponse ! Ce qui démontre d’autant plus l’absence de concertation et le manque volontaire de transparence du Conseil départemental de la Sarthe.

Ce projet n’est donc pas démocratique ! Cette lettre et les nombreuses autres actions effectuées, notamment par d’autres individu.e.s et organisations, ainsi que les actions en prévision, ont contraint le Conseil départemental à suspendre ce nuisible projet ! Ce recul est une victoire ! La pertinence de nos actions a mis en évidence la dangerosité de ce projet conduit de manière expéditive, ainsi que la considération hypocrite du Conseil départemental pour la santé des collégien.ne.s. En réalité, ce qui importe à ce dernier, est de parader en porteur de projet du fond de dotation Paris 2024 pour les Jeux olympiques, de sorte de se donner une image technophile avec un gadget électronique, quand bien même celui-ci serait liberticide et écocidaire.

Nous avons fait reculer le conseil départemental jusqu’à la suspension du projet, nous continuerons jusqu’à l’abandon et à la récupération totale des bracelets électroniques distribués ! Dans cet objectif, nous nous rassemblerons et manifêterons notre victoire samedi 19 novembre à 14 h 30 au Mans, place Aristide Briand, face au Conseil départemental et à la Préfecture, c’est-à-dire face à l’État, puisque l’Éducation Nationale est aussi promotrice de ce projet !

De plus, nous appelons à une assemblée après la manifestation, afin que chacun.e puisse s’exprimer et écouter, afin que notre mouvement s’élargisse, afin qu’ensemble nous organisions d’autres actions et agissions ! Le lendemain, le 20 novembre, ce sera la journée planétaire des droits de l’enfant ! Un ciné-discussion de « Votre santé : un trésor très convoité » aura lieu dimanche 20 novembre à 14h30 à la Maison des citoyen.ne.s, sous la place des Comtes du Maine, au Mans. Ce documentaire enquête sur les GAFAM et leur volonté de collecter massivement nos données de santé pour en faire du fric. Donc nous y participerons et y appelons, car nous sommes contre les bracelets électroniques et leur monde ! Si le Conseil départemental ne renonce pas définitivement à ce projet, nous l’y contraindrons par une diversité d’actions juridiques, médiatiques et manifestantes ! Car nous sommes déterminé.e.s et persuadé.e.s de pouvoir y mettre fin ! Nous avons une soif criante et urgente de liens humains, vivants et solidaires !

dulienpasdesbracelets@riseup.net

JOUER A ÊTRE FLIC !!!

Des coups de matraque, des gilets pare balles, des entraînements au tir… pour des enfants de CM1 et CM2, âgés d’une dizaine d’années ! La scène, tout simplement ahurissante, a eu lieu en France,à Saint-Denis le 27 septembre dernier. Des élèves de primaire de l’école Paul Langevin ont participé à une journée présentée comme «sportive citoyenne». Elle était animée par une association, ou plutôt un lobby policiers baptisé «Raid Aventure». En réalité, il s’agissait d’une initiation à la répression, un endoctrinement d’enfants aux violences d’État. Les élèves ont pu enfiler des casques, donner des coups de tonfa, prendre une arme en main… En présence de policiers, sans que les parents n’aient été informés.

Des parents d’élèves ont protesté publiquement, par une lettre ouverte adressée au maire de la ville, à l’inspecteur d’éducation et au préfet. Ils explique que «sur le temps scolaire, nos enfants ont été emmenés par l’école à une journée présentée très brièvement comme “sportive et citoyenne” […] Nous étions partagés, certains d’entre nous accueillant l’initiative plutôt favorablement, d’autres ayant exprimé leur inquiétude.» Tous ont été scandalisés par «le retour des enfants à l’issue de cette journée» : cet «atelier» n’avait rien de «citoyen» : «les enfants ont été déguisés en policiers et équipés d’une,matraque voire d’un gilet pare-balle et encouragés à courir, d’autres ont été entraînés à tirer avec des pistolets laser. L’atelier consacré aux premiers secours n’était pas en service. Et les élèves n’étaient même pas accompagnés d’un enseignant !»

Pour couronner le tout, «des policiers ont demandé et noté sur leur portable le nom, l’âge, voire l’adresse de certains enfants. Quelle est la légitimité et l’objet de ce recueil parfaitement illégal de
données ?» s’interrogent les parents. Un fichage policier d’enfants dans un cadre scolaire.

Cette opération n’est malheureusement pas isolée. L’association Raid Aventure, fortement soutenue par les autorités, multiplie les initiatives. Sur les réseaux sociaux, la structure affiche de nombreux «ateliers» : à Poissy le 7 octobre, 500 élèves en classe de 3e des collèges ont suivi une «formation» animée par des policiers. Le 28 septembre c’était à Toulouse. Quelques jours plus tôt, des collégiens de la ville de Méru, dans l’Oise. Cet été, c’était à Strasbourg que des adolescents suivaient un atelier «menottage» avec la même structure. À chaque fois, les images montrent des enfants en tenue de maintien de l’ordre, qui frappent, tirent sur des cibles, montent sur des motos de police…

Raid Aventure prétend organiser « une initiation aux techniques de maîtrise d’un individu et de self-défense », des « démonstrations du savoir-faire des forces de sécurité » ou un « atelier de découverte des gestes et techniques professionnels en intervention ». Il s’agit évidemment d’un endoctrinement délibéré, avec la complicité de l’Éducation Nationale.

L’État ne recrute pas assez de professeurs, des centaines de classes manquent de personnel pour enseigner des matières essentielles, les réseaux prioritaires n’ont plus de moyens, mais des dizaines de flics sont envoyés auprès de mineurs pour leur montrer comment matraquer. Et plusieurs milliards d’euros sont consacrés au SNU-Le Service national universel, un stage militaro-patriotique pour lycéens. Ce pays bascule dans la folie. Les enseignants complices de ces opérations devraient être couverts de honte.

Ce genre de manœuvres porte un nom : la contre-insurrection. C’est une doctrine militaire visant à obtenir le soutien de la population dans le cadre d’un conflit armé. Il s’agit de mener des actions de propagande en parallèle des actions de répression, pour obtenir l’adhésion des habitants et donc isoler les opposants. Cette doctrine, élaborée en France, a été utilisée lors des guerres coloniales puis exportée dans de nombreux régimes autoritaires. Derrière l’aspect « loisir », habituer dès le plus jeune âge la population aux pratiques policières et militaires n’a rien d’anodin.
À présent, le Secrétariat à la Jeunesse est mis sous tutelle du Ministère des Armées. Macron militarise et endoctrine la jeunesse à marche forcée. Les jeunes doivent être des futurs flics, de la chair à canon ou de la chair à patron. Pas d’autres perspectives. Aucune différence avec un gouvernement d’extrême droite. Aucune. Mais si Marine Le Pen organisait de tels stages, beaucoup plus de monde se scandaliserait.

À quand de vrais «ateliers» utiles pour la jeunesse ? Riposter à l’extrême droite, se défendre en manifestation, déserter le SNU, bloquer un lycée, nourrir son esprit critique, défendre la nature, faire des graffitis politiques ? Il y a urgence.

Atteintes à la laïcité : Darmanin mobilise les préfets

Le ministre de l’Intérieur et la secrétaire d’État à la citoyenneté Sonia Backès s’inquiètent de la multiplication des « signalements d’atteinte à la laïcité depuis la rentrée scolaire » et invitent les préfets à « soutenir » l’éducation nationale.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et la secrétaire d’État à la citoyenneté Sonia Backès ont demandé, lundi 17 octobre, aux préfets de « soutenir la communauté éducative dans une indispensable réaction de grande fermeté face » aux atteintes à la laïcité à l’école qui « se multiplient depuis la rentrée ».

Dans un télégramme aux préfets, Gérald Darmanin et Sonia Backès font valoir que la multiplication des « signalements d’atteinte à la laïcité depuis la rentrée scolaire, [est] manifestement le fruit d’une offensive islamiste visant les plus jeunes, notamment à travers l’incitation à porter des vêtements traditionnels ».

Le ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye, a estimé que, face à ce phénomène, la loi de 2004 devait « être appliquée de manière stricte et ferme ». Cette législation interdit au sein des enceintes scolaires les vêtements ou les signes religieux ostensibles.

le ministère de l’éducation nationale avait publié les chiffres, des atteintes à la laïcité dans les écoles, collèges et lycées pour le mois de septembre, montrant une hausse des signalements pour le port de tenues comme les abayas et qamis (vêtements longs traditionnels portés respectivement par les femmes et par les hommes). Au total, 313 signalements ont été recensés le mois passé et 904 au deuxième trimestre de 2022. Cela constitue une hausse par rapport à la moyenne de 627 incidents recensés au premier trimestre. Les incidents pour « port de signes et de tenues » religieux représentent plus de la moitié des signalements de septembre (54 %), contre 41 % au deuxième trimestre et 22 % au premier trimestre.

Dans ce télégramme aux préfets, Gérald Darmanin a précisé que Sonia Backès et lui-même étaient « avec le ministre de l’éducation nationale très attentifs à ce sujet ». Il est demandé aux préfets d’apporter « toute l’assistance nécessaire aux personnels de la communauté éducative qui feraient l’objet de menaces, voire d’agressions en lien avec l’application stricte du principe de laïcité ». Et, dans l’éventualité où ils seraient saisis de « cas de port de vêtements traditionnels en milieu scolaire » d’apporter leur concours pour l’application de la loi de 2004.

Lire aussi l’entretien : Article réservé à nos abonnés Pap Ndiaye, ministre de l’éducation nationale : « Il y a bel et bien une vague de port de tenues pouvant être considérées comme religieuses »

Les deux ministres rappellent que le port des vêtements tels que « les abayas ou les qamis constituent bien des vêtements religieux par destination dès lors que la finalité qui s’attache à leur port ne fait aucun doute et qu’elle constitue une tentative de contournement » de la loi de 2004. Dès lors, ajoutent-ils, « les chefs d’établissement sont fondés à prendre des sanctions contre les élèves à l’origine de tels comportements et à leur interdire l’accès à leur établissement ».

REFORME DU LYCÉE PROFESSIONNEL : la fabrique à exploiter

Aujourd’hui, nous parlerons enseignement professionnel. En effet, le gouvernement actuel, comme ces prédécesseurs, a décidé de poursuivre la privatisation de la formation professionnelle, en la délégant directement aux patrons. Histoire de faire des économies, mais surtout de fabriquer, dès le plus jeune âge, des travailleurs dociles, avec peu de connaissances techniques et intellectuelles. Des travailleurs attachés à un bassin d’emploi, sans savoir faire, complètement assujettis à leur entreprise, avec très peu de possibilité d’évolution. Des travailleurs précarisés, dépendant d’entreprises qui ferment, se délocalisent au gré des profits. Des travailleurs robots, assujettis à la machine, qu’elle soit mécanique ou numérique.

Le gouvernement essaie de faire passer une nouvelle réforme dans un silence terrible. Beaucoup de mobilisation concernant les augmentations dérisoires des salaires, mais bien peu de résistance concernant tout un tas de réformes qui contrôlent, répriment, détruisent nos vies comme la reforme du chômage, de la police et on en passe. Avant les vacances, de nombreux lycées professionnels étaient en grève, aussi bien du côté enseignants que du côté lycéens. Une fois de plus, les lycées qui faisaient des blocages devant leurs établissements ont été la cible de violence policière. Tout le gratin en bleu marine était de sorti, des policiers municipaux armés de gazeuses, aux brigades anti-émeutes pour mater des enfants de 15 à 18 ans. Gaz lacrymogène, matraques, arrestations, garde à vue, ont été la réponse du pouvoir aux désirs légitimes de la jeunesse de prendre leur destin en main, d’exercer leur droit à l’expression.

De Châtenay-Malabry, à Gennevilliers en passant par Nanterre ou Paris ils se sont révoltés contre le mépris, la volonté de l’État de s’immiscer jusque dans leurs tenues vestimentaire, de réprimer leurs profs… Pas toujours aussi solidaires qu’eux aussi bien dans la forme que prennent les mobilisations lycéennes, c’est à dire le blocage ! Que lors des répressions qu’elles soient policières, judiciaires ou administratives.

Les fermetures rien qu’à Paris du site de Charenton du Lycée Professionnel Théophile Gautier, du LP Brassaï, du LP Charles de Gaulle, du LP Valadon, du LP Carrel, du site Friant du LP Lucas de Nehou ainsi que du lycée Georges Brassens sont programmées dès la rentrée de septembre 2023.

Des réunions de profs et d’élevés ont eu lieu pendant ces vacances, dors et déjà une date de mobilisation pour le 17 novembre est prévue. Restons vigilant et protégeons les jeunes de la violence policière devant les écoles si le mouvement reprend.

Nous avons demandé à deux professeurs de deux établissements différents de nous informer sur le contenu de la réforme et les raisons de leurs mobilisations.

Communiqué sur la situation au lycée Joliot-Curie, ce jeudi 13 octobre

Après les violents incidents qui se sont renouvelés ce matin et ont entraîné la fermeture du lycée, les enseignant.e.s et les personnels du lycée Joliot-Curie se sont réuni.e.s en assemblée générale. Nous souhaitons exprimer notre très vive émotion, notre colère et notre inquiétude face à cette situation qui s’enlise depuis lundi. Nous constatons qu’il nous est impossible d’effectuer nos missions d’éducation, pas plus qu’il n’est possible pour nos élèves de venir sereinement au lycée. Nous comprenons l’inquiétude de très nombreux parents qui disent ne pouvoir envoyer en confiance leurs enfants au lycée. Nous tenons à rappeler la légitimée des revendications de nos élèves et l’indépendance de leur mouvement. Les tracts rédigés par les élèves mettent en avant deux demandes. Ils/elles réclament premièrement le retour de l’aide aux devoirs. Ce dispositif existant depuis dix ans a été remis en cause et fortement tronqué cette rentrée pour des raisons budgétaires.

Deuxièmement, ils/elles réclament un réel dialogue avec la direction et une écoute sur des questions relatives à la vie de l’établissement (contrôle inégal et aléatoire des tenues vestimentaires, interdiction nouvelle d’apporter de la nourriture au lycée, civilité des échanges avec la direction…). De plus, les élèves ont exprimé leur soutien à leur enseignant muté sans aucun motif légitime, Kai Terada. En l’absence d’avancées constructives sur ces revendications avec la direction, un appel au blocus a été lancé, moyen d’action dont nous nous dissocions. Nous condamnons le déploiement tout à fait disproportionné et même surréaliste des brigades anti-émeute devant le lycée, dispositif présenté comme devant simplement « sécuriser les abords du lycée ». Nous tenons à rappeler que nos élèves sont des adolescent.e.s entre 15 et 18 ans. Nous sommes extrêmement choqué.e.s que les services de l’État envoient dès lundi, pour « sécuriser » un mouvement alors pacifique, des policier.e.s suréquipé.e.s de casques, de boucliers anti-émeute, de gaz lacrymogène et de LBD. Ce déploiement entraîne un climat anxiogène et conflictuel, attisant l’opposition entre certain.e.s jeunes, parfois extérieur.e.s au lycée, et les forces de l’ordre.

De notre point de vue d’enseignant.e.s et de personnel.es, nous tenons à souligner notre mise en danger et notre sentiment d’abandon par un pilotage incohérent et déconnecté du terrain de la part de nos hiérarchies. Ainsi, il est aberrant que les autorités académiques aient refusé à plusieurs reprises la fermeture de l’établissement réclamée par la direction. Ce matin, il nous a été demandé de nous porter volontaires pour nous interposer physiquement entre forces de l’ordre et jeunes. Certain.e.s d’entre nous ont ainsi été bousculé.e.s, gazé.e.s et mis.es en danger immédiat. Il ne peut être envisageable de reprendre le travail dans de telles conditions. Nous demandons donc des conditions de réouverture sereine du lycée préparées en concertation avec tous les acteurs/actrices de la communauté éducative. Ceci passera par des gestes forts de conciliation et d’apaisement. Nous sommes convaincu.e.s que la situation actuelle révèle en fait les difficultés des lycées qui relevaient du dispositif de l’Éducation Prioritaire disparu en 2014. Nous demandons à être reçu.e.s avec les autres lycées relevant de situations similaires par monsieur le ministre. Enfin, nous condamnons avec la plus grande fermeté l’instrumentalisation mensongère de cette situation de crise par l’extrême-droite et ses alliés. Il est indécent de délégitimer les revendications de nos élèves avec cynisme ou racisme. Les personnels.

Les enseignant-e-s du lycée Joliot-Curie réuni.e.s en assemblée générale

Face à l’annonce de la fermeture de 7 lycées à Paris pour la rentrée prochaine, les personnels mobilisé·es et les organisations syndicales, appellent à la grève mardi 8 novembre, à l’occasion de la réunion du CIEN. Le Comité interacadémique de l’éducation nationale est l’instance consultative de la région Île-de-France ; à l’ordre du jour de cette réunion du 8 novembre figure un unique point : la carte des lycées à Paris.

C’est donc ce jour-là que la région Île-de-France va présenter aux organisations syndicales et aux associations de parents d’élèves sont projet de fermeture. Faisons-nous entendre face à cette décision inique : soyons massivement en grève ! L’intersyndicale appelle à un rassemblement à 9 h au 8 boulevard Victor Hugo à Saint-Ouen (métro Mairie de Saint Ouen). SUD éducation Paris a déposé un préavis de grève couvrant l’ensemble des personnels.

Rassemblement devant le Conseil régional mardi 8 novembre à 9 h
8 boulevard Victor Hugo 93400 Saint-Ouen
Métro : Mairie de Saint-Ouen (ligne 13 et 14)