Projet de nouvelles prisons / Lutte des femmes sans papiers au centre de rétention du Mesnil-Amelot

Plan du chantier de la Structure d’Accompagnement vers la Sortie

Dans l’émission de ce jour, nous revenons sur les projets de construction de nouvelles prisons et sur la lutte des femmes sans papier du centre de rétention du Mesnil-Amelot. Pour cela nous sommes en plateau avec une membre du collectif à bas les cra.

Nous commencerons cette émission par la diffusion d’un reportage réalisé le 16 avril ou un Rassemblement fut organisé pour protester contre la construction d’une nouvelle prison dont le chantier a commencé à Noisy-le-Grand et nous entendrons une interview réalisée avec des membres du collectif qui organisé ce rassemblement.

À Noisy-le-Grand, une SAS va commencer à sortir de terre en décembre. Derrière cet acronyme se cachent de nouvelles places d’enfermement, donc plus de prisonnier-es. D’après ses concepteurs cette « Structure d’Accompagnement vers la Sortie » est un dispositif de plus pour favoriser « l’insertion », et aider à l’« autonomisation des personnes détenues ». Vingt-quatre nouvelles prisons de ce type sont prévues sur le territoire, faisant partie du plan prison national, où 15 000 nouvelles cellules doivent être construites d’ici à 2027.

Celle de Noisy sera coincée entre l’autoroute, des IUT, un entrepôt Amazon, un giga-chantier du Grand Paris express… avec seulement 30 prisonnier-es en semi-liberté sur les 120 qu’elle est censée enfermer. Ça veut dire pour les 90 autres des conditions comparables à un régime porte ouvertes de centre de détention, avec a priori plus d’activités, des entretiens pôle emploi, un « accompagnement individualisé »…

En seconde partie d’émission, en compagnie de notre invitée, nous reviendrons sur luttes de femmes au centre de rétention du Mesnil-Amelot. Deux retenues colombiennes et une retenue chilienne de la section femme du Mesnil-Amelot ont entamé une grève de la faim depuis le 6 avril. À ce moment, nous diffuserons un entretien réalisé par l’équipe radio de l’envolée, du 15 octobre 2021, ou une prisonnière du centre de rétention du Mesnil-Amelot témoigne de sa situation au CRA.

Numéros de téléphone pour soutenir les retenu.es : https://abaslescra.noblogs.org/appeler-les-retenu-e-s-numeros-des-cabines-en-cra/

PRISON ; L’ABOLITION DU MITARD

Le dimanche 30 mai, une journée nationale contre les violences pénitentiaires, les crimes maquillés en suicides, pour la fermeture des mitards, était organisée partout en France comme à Lyon, Paris, Nantes, Bordeaux, Saint-Étienne, Béziers, Perpignan … et d’autres villes, par le réseau d’entraide Vérité et justice.

En France, en prison, on ne fait pas que vivre mal. La prison tabasse aussi en bande organisée et tue en silence. Le 9 septembre 2020, Idir Mederes, était retrouvé pendu dans sa cellule. Bien qu’un détenu ait affirmé qu’Idir avait été passé à tabac par des surveillants, l’enquête piétine et la famille n’arrive pas à obtenir Vérité et Justice.

Le Réseau d’Entraide Vérité et Justice ainsi que l’association « Nous sommes Idir », justice pour Jimony, invitent toutes celles et tous ceux qui sont indigné-es par les violences pénitentiaires à nous rejoindre le 30 mai 2021 dans le cadre de la mobilisation nationale pour la dignité et le respect des détenu.e.s, contre les violences pénitentiaires, les crimes maquillés en suicides, et l’injustice carcérale, pour l’abolition des mitards et la justice pour toutes et tous ! »

Le décès récent de Jimony R. alors incarcéré au centre pénitentiaire de Meaux après avoir été, selon le témoignage d’un surveillant pénitentiaire, « roué de coups » notamment « à la tête (…) alors qu’il était menotté et maîtrisé au sol » vient également rappeler la tragique actualité de cette réalité.

Les mécanismes institutionnels qui permettent à cette réalité de perdurer sont également aujourd’hui parfaitement connus et identifiés : difficultés à réunir les preuves de faits qui se déroulent le plus souvent à l’abri des regards et des caméras de vidéosurveillance et la plus souvent dans les mitards, manque d’information sur les modalités de dépôt de plainte et d’accompagnement juridique dans ces démarches, représailles pour les personnes détenues, leurs proches ou toute autre personne qui entendrait dénoncer des violences subies en détention, mutisme des autorités hiérarchiques qui préfèrent bien souvent détourner le regard, manque de diligence des autorités administratives et judiciaires dans la réalisation des enquêtes, et un « parole contre parole » qui tourne presque systématiquement à l’avantage de l’uniforme.

Dans l’émission de ce jour, consacré aux violences pénitentiaires, nous entendrons notamment les témoignages de la maman d’Idir avec les prises de parole du 30 mai dernier place de la république de membres du collectif justice pour Jimony et du réseau d’entraide vérité et justice.

Association « Nous sommes Idir Espoir Solidarité »
contact mail : mederresespoiretsolidaritee@gmail.com
Justice pour jimonyPétition pour radier les mitards
Réseau d’Entraide Vérité et Justice
contact mail : reseau.veriteetjustice@protonmail.com

LES CENTRES DE RÉTENTION

Depuis plusieurs mois la situation dans les Centres de Rétention Administrative (CRA, prisons pour sans-papiers) est encore plus pourrie que d’habitude. Les centres sont blindés, tous les jours les personnes enfermées risquent de tomber malades, alors que le suivi médical est inexistant. Si moins de personnes sont expulsées actuellement, c’est notamment grâce à des pratiques de résistance massive : pour être expulsé.e vers un certain nombre de pays, il faut faire un test covid, ce que les retenu.e.s refusent souvent.

Pour punir celles et ceux qui n’acceptent pas de se faire tester, les flics les emmènent presque systématiquement en garde-à-vue, et les juges les condamnent souvent à des peines de prison. Il est aussi de plus en plus fréquent qu’une personne qui a passé 90 jours en rétention (le maximum légal) soit mise en Garde à Vue (GAV), condamnée à une nouvelle mesure d’éloignement, puis de nouveau placée en rétention : dans le CRA de Mesnil-Amelot, des prisonnier.e.s sont en train de redoubler leurs 90 jours. Six mois enfermé.e.s, pour ne pas avoir les « bons » papiers et pour refuser de se faire expulser ! 

Pour lutter contre cette situation, mercredi 20 janvier les retenus du CRA3 de Mesnil-Amelot se sont révoltés. Deux bâtiments ont cramé ! Les flics ont dû appeler les renforts, certains prisonniers ont été hospitalisés et une dizaine d’autres ont été interpellés. Au total, 44 places en cellule sont aujourd’hui inutilisable.

Un procès s’est tenu ce 5 mars 2021. 7 personnes comparaissait pour « rébellion en réunion », dont 4 aussi pour « destruction d’un bien par incendie, une substance explosive ou un moyen de nature à créer un danger pour les personnes ».

Dans l’émission de ce jour, nous reviendrons sur les mouvements de révolte qui ont eu lieu dans plusieurs centres de rétentions depuis le début de cette année 2021

Et nous en parlerons en compagnie d’Alex, membre du collectif à bas les cra ! Et co animateur de l’émission l’envolée diffusée sur fréquence Paris plurielles le vendredi de 19 h à 20 h 30.

Nous commencerons cette émission, en parlant de l’incendie qui a eu lieu ce jeudi 18 mars au centre de rétention du Mesnil-Amelot puis nous écouterons le témoignage d’un prisonnier du centre de rétention de Vincennes recueillie sur le site https://abaslescra.noblogs.org/ et ensuite en direct, nous aurons par téléphone un second témoignage d’un autre prisonnier du centre de rétention de Vincennes.

Dans la suite de cette émission, nous diffusons un reportage réalisé le jeudi 11 mars lors du rassemblement qui se tenait devant la préfecture de police situés sur l’ile de la cité à Paris.

Et nous conclurons cette émission, en revenant sur le procès des 7 prisonniers du CRA 3 de Mesnil-Amelot qui se sont révoltés le 20 janvier dernier.