Discussion sur la situation au Soudan – avril/mai 2023

Dans cette émission enregistrée au Dissident club le 6 mai 2023, vous pourrez entendre une discussion avec des militants soudanais, Hamad Gamal et Khalid Siraj, ces derniers s’entretenant et échangeant avec les personnes présentes, sur la situation au Soudan. En effet, depuis le 15 avril dernier s’y déroule un conflit entre deux factions militaires : d’un côté les Forces de soutien rapide menée par Mohamed Hamdan Dogolo («Hemetti»), et de l’autre, l’armée régulière menée par Abdel Fattah al-Burhan. Mais pourquoi ce conflit ? C’est ce que l’événement se proposait d’interroger pour comprendre les enjeux, multiples, d’un Soudan qui pourtant il y a à peine 5 ans, en 2018, voyait la chute du dictateur Omar El-Beshir lors de la “Révolution de Décembre”. Avant que cette dernière, la révolution, ne soit ébranlée deux ans plus tard, le 25 octobre 2021, par un coup d’État des militaires. Le coup d’État fut rejeté aussitôt par les soudanais qui descendirent en masse dans la rue. Fin 2021 et tout 2022 furent alors marqué par une lutte continue pour exiger le départ de l’Armée. Révolution, coup d’état, lutte,… voilà donc quelques prémices posées pour passer à enfin à l’émission. Bonne écoute !

Quelques dates :
(rédaction réalisée à partir de la brochure de Sudfa)

  • 1989 : Coup d’État du front islamique mené par Omar El-Béshir et Hassan Al-Turabi. Plusieurs mouvements armés du Darfour entrent en guerre contre le régime.
  • 2003-2007 : Les milices Janjaweed, soutenues par le gouvernement, massacrent des milliers de villageois-es au Darfour. Plus d’un million de darfouris-es doivent fuir à cause des attaques et vivre dans des camps de déplacés.
  • 2011 : Référendum d’auto-détermination au Soudan du Sud. Cela aboutit à la séparation du Soudan du Sud.
  • 17 décembre 2018 : Manifestation étudiante à Al-Fashir (Darfour) et dans le Nil Bleu, contre la hausse des prix, notamment du pain et de l’essence.
  • 19 décembre 2018 : Le siège du parti au pouvoir est incendié à Atbara. Les manifestations s’étendent dans tous le pays. Début de “la Révolution de Décembre”.
  • 11 avril 2019 : Omar El-Béshir, après 29 ans au pouvoir, est destitué par l’Armée.
  • 21 août 2019 : Accord entre civils et militaires. Début de la période transitionnelle. Abdallah Amdok est nommé premier ministre. Le gouvernement de transition est formé de 5 militaires et de 6 civils. Burhan doit diriger le Conseil de Souveraineté durant 21 mois avant de laisser sa place à l’un des membres civils. Des élections nationales sont prévues en 2023.
  • 25 octobre 2021 : Coup d’État de l’armée [Al-Burhan et «Hemetti» œuvrent ici ensemble]. Al-Burhan dissout le gouvernement et se nomme seul chef. Le pays entre en résistance.
  • 15 avril 2023 : Début du conflit entre l’armée régulière et les Forces de Soutien Rapide.

    Vous pourrez retrouver davantage d’informations dans la brochure de Sudfa (décembre 2022).

Musiques entendues dans l’émission :
A.G – سودان بدون كيزان | Sudan Bidon-Kizan
ايمن ماو الدم| Ayman Mao Blood

Lien vers le site du média franco-soudanais Sudfa
Lien vers un article coproduit par Afrique XXI et Orient XXI en date du 21 avril 2023 traitant du conflit au Soudan.

UKRAINE : Semaine de solidarité avec la résistance ukrainienne

Aujourd’hui dans cette émission du 1ᵉʳ juin, nous vous diffusons une rencontre qui avait lieu à la Brèche, librairie du NPA le 18 mai 2022, a l’occasion d’une semaine de solidarité avec la résistance ukrainienne.

Vous pourrez entendre Gilbert Achkar ( universitaire) revenir sur le contexte historique et internationale du déclenchement de l’invasion et notamment de la responsabilité de l’OTAN. Devis Forbach chercheur franco-Ukrainien revenir sur l’histoire récente de la construction d’un état Ukrainien et Daria Saburova chercheuse franco-Ukrainienne nous faire le retour du voyage d’une délégation international s’étant rendu sur place au début du mois de mai.

À ce sujet, nous diffusons un rapide compte rendu effectué à la suite de ce voyage : 

Une délégation de 26 participantEs de dix pays européens s’est rendue en Ukraine du 3 au 6 mai à la rencontre du mouvement social, féministe et syndical d’Ukraine et en coordination avec le Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine. Deux des participantEs français, Laurence Boffet et Roland Mérieux, en ont fait un court compte rendu.


Nous sommes arrivés à Lviv hier après-midi. Laurence Boffet ainsi que les parlementaires présents dans la délégation ont rencontré le parti Razem (gauche radicale polonaise, environ 7 % des voix aux dernières élections législatives, six députés) puis des associations qui tiennent une maison des solidarités à la frontière polonaise. Ensuite, nous avons rencontré des humanitaires polonais (anciens musiciens, organisateurs de festivals reconvertis en convoyeurs de tout, médicaments, repas, réfugiés).

Deuxième journée à Lviv Ce jeudi 5, en lien avec les camarades de Sotsialnyi Rukh [Mouvement social] qui militent pour un socialisme démocratique, nous rencontrerons, aujourd’hui et demain, des représentants syndicaux (en particulier du rail, services publics, santé, mineurs), des militants écologistes, féministes, LGBTQ+.

La matinée a été consacrée à une rencontre avec les responsables de Sotsialnyi Rukh. Ils nous ont présenté leurs activités, notamment sur les questions sociales et démocratiques que leur mouvement tente de mettre en œuvre et leur vision de la situation politique dans leur pays en état de guerre (soutien au président Zelensky et son gouvernement, bien que très critiques sur les questions sociales et écologiques).

Une déclaration commune est en cours de rédaction reprenant les larges convergences évoquées toute la matinée, déclaration proche de celle du texte du Réseau européen de solidarité à l’Ukraine avec un point complémentaire majeur pour eux, l’adhésion rapide de l’Ukraine à l’UE.

L’après-midi a été consacré à des échanges avec les syndicats ukrainiens, qui se retrouvent essentiellement dans deux grandes confédérations (la Confédération des syndicats et la Confédération des syndicats libres). Étaient présentEs des représentantEs de différents secteurs d’activité (construction, transports, santé), ainsi qu’un syndicat nouveau et indépendant des deux confédérations qui défend les travailleurs pauvres de la santé, des mines et de l’énergie (nucléaire). Nous avons eu une description détaillée des luttes sociales avant la guerre pour les hausses de salaires, contre les conséquences du néolibéralisme sur les secteurs publics ou la santé, qui nous ont rappelé les nôtres…

Aujourd’hui, les syndicats sont tournés vers l’aide concrète aux travailleurs ukrainiens victimes de la dérégulation en ces temps de guerre (licenciements, non-paiement des salaires, voire travail gratuit, maintien de la sécurité et des infra­structures dans les transports ou le nucléaire). La question écologique a aussi été abordée par certains syndicats.

Troisième jour, rencontres avec des mouvements féministes, écologiques, de solidarité et libertaires. Dès le matin, une première réunion s’est tenue entre les femmes de la délégation européenne et des représentantes de trois organisations ukrainiennes féministes, intersectionnelles, LGBT. Un groupe de travail spécifique sur ces questions démarre dans le Réseau européen en lien avec ces groupes féministes.

Ces groupes se focalisent en particulier sur l’aide aux femmes qui ont besoin de soutien immédiat sur le plan financier, psychologique, mais aussi politique. Plusieurs contacts très concrets ont été pris lors de cette rencontre pouvant permettre ultérieurement de créer des ponts avec les Ukrainiennes de Lyon, mais aussi avec des mouvements féministes (au plan national) qui voudront les aider. La matinée s’est poursuivie avec la présentation des actions de ces mouvements féministes et d’entraide entre femmes.

Plusieurs centaines de milliers de femmes se retrouvent seules avec leurs enfants, avec ou sans travail, exilées en Pologne ou déplacées dans leur propre pays ; elles ont besoin d’une prise en charge au niveau de l’éducation des enfants, du travail, un logement, des soins médicaux ainsi que d’accès à l’avortement, que ce soit en Pologne, qui l’interdit, mais aussi en Ukraine, où c’est autorisé, mais aujourd’hui de plus en plus difficile à mettre en œuvre.

Au cours de l’après-midi, d’autres présentations ont été faites par des représentants de mouvements écologistes, qui sont favorables aux sanctions et qui se concentrent en particulier sur une demande d’embargo du pétrole et du gaz russes, en exigeant qu’ils ne soient pas remplacés par d’autres énergies fossiles. Un appel en ce sens est en train de circuler auprès des parlementaires du monde entier […].

Une représentante d’un mouvement LGBTQ a décrit les actions de solidarité qu’ils et elles ont mis en place pour tous et toutes à partir d’une coopérative qu’ils et elles géraient déjà avant la guerre. Selon elles et eux, une des justifications de la guerre avancée par les Russes est la défense des valeurs traditionnelles chrétiennes et par conséquent la lutte contre la domination LGBT sur l’Ukraine comme sur l’ensemble de l’Europe ; Zelensky étant « accusé » d’être gay ! Par ailleurs, la société ukrainienne est assez conservatrice et la guerre renforce les valeurs « viriles ». Ce collectif défend la visibilité de la communauté LGBTQ, y compris dans l’armée, travaille au consensus et prône une démarche non violente.

Troisième jour, suites, Un représentant des droits des Rroms est également intervenu. Leur mouvement est très structuré, car les Rroms d’Ukraine sont parmi les plus discriminéEs d’Europe. Leur défense avait démarré bien avant la guerre. Ils profitent du fait que l’Ukraine demande son adhésion rapide à l’UE pour exiger l’accélération de l’agenda 2021-2030 qui prévoit une amélioration du traitement du peuple rrom demandée par l’Europe à tous les pays membres.

Les associations rroms disposaient déjà avant la guerre de réseaux européens efficaces qu’ils mettent aujourd’hui à disposition de l’ensemble des UkrainienEs. Malgré le racisme, leur représentant reconnaît que l’aide spontanée des UkrainienEs a concerné aussi les Rroms ; des cas de maltraitance policière, comme à Lviv, ont été signalés. Dans cette ville, un cas de violence policière médiatisé a été utilisé par les Russes pour faire croire à des attaques envers les russophones d’Ukraine !

D’autres actions humanitaires ont également été présentées en association avec les mouvements libertaires. Ces réseaux sont a priori efficaces en termes de logistique de l’ouest vers l’est de l’Ukraine, mais aussi dans les zones sous occupation ou les zones de guerre. Partout ailleurs, ils proposent des abris, des hébergements, des lieux de stockage.

Des actions du côté de la défense territoriale ukrainienne sont également prises en charge par ces mouvements. Ils demandent des soutiens financiers, mais aussi de l’aide pour le soutien psychologique et pour répondre aux revendications des femmes qui peuvent aussi être ­réalisées depuis l’étranger.

Une représentante de ces mouvements nous a expliqué la question des trafics d’êtres humains, dans le cadre du travail forcé ou de l’exploitation sexuelle. L’Ukraine était déjà une grande pourvoyeuse de travail forcé, cela, c’est bien sûr renforcé depuis le début du conflit. […]

En conclusion de ces deux journées, une déclaration commune a été proposée par Vitalii Dudin au nom de Sotsialnyi Rukh, que nous avons adoptée.

RETOUR SUR LA RÉSISTANCE DES PEUPLES EN UKRAINE

Moscou, 2014 : Des anarchistes défilent contre l’agression russe.

Depuis le début de la guerre, une multitude d’initiatives d’auto-organisation et d’autodéfense fleurissent sur le territoire ukrainien. Des milliers de gens « normaux », des étudiantes, des infirmiers, des boulangères, s’organisent dans leurs quartiers et dans leurs villages pour défendre leurs terres, assurer le minimum vital dans les villes, organiser l’exil, soigner les blessés, nourrir celles et ceux qui restent, etc.

Nous défendons un internationalisme par en bas qui, fidèle à nos principes et avec nos moyens, entend soutenir en Ukraine ou en Russie celles et ceux qui résistent en défendant des valeurs émancipatrices et égalitaristes.

Loin de soutenir les brigades d’extrême droite qui, comme le bataillon Azov, entendent renforcer leur prestige avec leurs exploits guerriers. Aussi, n’oublions pas qu’en Russie aussi, malgré une répression de plus en plus implacable et des milliers de personnes emprisonnées depuis le début de la guerre, des voix s’élèvent pour s’opposer aux massacres du régime de Poutine.

Enfin, rappelons que si nous exigeons bien sur un accueil inconditionnel pour les réfugié.e.s ukrainien.ne.s fuyant les horreurs de la guerre, cette exigence ne se limite pas aux peuples d’Ukraine, mais bien à tous celles et ceux à la recherche d’une vie meilleure, qu’elles. Ils soient syrienne, afghan, sénégalaise, soudanais ou d’ailleurs.

Si dessus le texte d’introduction de la cantine syrienne qui ouvrait cette journée. Dans l’émission de ce jour, nous pourrons entendre une grande partie de la discussion qui suivait la projection du film : Maïdan de Sergeï Loznitsa. Cette discussion, intitulée : Retour sur la résistance des peuples en Ukraine, réunissait ; Daria Saburova (chercheuse ukrainienne), Coline Maestracci (chercheuse), une membre de la Cantine Syrienne de Montreuil et un membre des Communaux. La rencontre se tenait à la ‎La Cantine Syrienne de Montreuil le 9 avril 2022.

Mais nous commencerons cette émission par quelques minutes sur les occupations d’universités, notamment la Sorbonne à Paris, suite au résultat du premier tour des élections présidentielles.

Bonne écoute !

UKRAINE : journée de soutien a la résistance

En vue de la journée de soutien à la résistance populaire en Ukraine organisé par le média Tous dehors et la Cantine syrienne qui aura lieu le 9  avril à l’AERI, nous vous diffusons aujourd’hui des reportages, lecture de texte et interview sur la diversité des questions qui peuvent être soulevé par la guerre en Ukraine.

Tout d’abord, nous vous diffusons un montage réalisé à partir des prises de paroles qui avaient lieues le jeudi 17 mars, au Marbré, à Montreuil, lors de l’événement organisé par le collectif russophone contre la guerre.

Dans cet événement était abordé la Russie contemporaine de Poutine – le système politique, la dictature, la violence policière et la censure. De cette façon, ils voulaient montrer ce que Poutine apporte à l’Ukraine et a déjà apporté à de nombreuses régions occupées. La narration était accompagnée de séquences vidéo, suivie d’une discussion autour de la résistance anarchiste à l’invasion russe.

Ensuite nous diffusons la lecture d’un texte publié dans la revue Contretemps le 16 mars et rédigé par Daria Saburova ( militante et étudiante ukrainienne). Cet article décrit précisément la guerre vue d’Ukraine et la façon dont une partie de la population ukrainienne rejoint la résistance, en particulier les unités territoriales de défense : une vaste mobilisation populaire.

Dès lors, Daria Saburova  adresse un certain nombre de questions à la gauche anti-impérialiste, notamment sur l’aide militaire pour la résistance populaire. Faute de quoi, selon elle, le salut internationaliste et la solidarité témoignée au peuple ukrainien risquent de demeurer abstraits. Daria sera présente et animera une partie de la discussion qui aura lieu le 9 avril dans les locaux de l ‘AERI à Montreuil.

Nous terminerons cette émission avec l’interview de Roland Desbordes, membre de la CRIIRAD (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité), faite pour la nuit blanche de la radio Fréquence Paris Plurielles contre la guerre, dans lequel il explique la veille sur la radioactivité que l’association effectue et surtout depuis le début de la guerre en Ukraine : les risques spécifiques d’avoir des centrales nucléaires dans une zone de guerre et l’exception nucléaire dans les “sanctions économiques” de l’UE contre la Russie, alors qu’EDF continue de faire affaire avec Rosatom.

Lire les articles en entier :

Info sur l’événement : https://www.facebook.com/events/677229700089146?ref=newsfeed

Texte de la cantine syriennehttps://cantinesyrienne.fr/ressources/les-peuples-veulent/guerre-en-ukraine-10-enseignements-syriens

GUERRE EN UKRAINE

Pour commencer à aborder cette question, nous avons décidé de commencer par vous diffuser un reportage réalisé le dimanche 6 mars 2022 derniers à la cantine des Pyrénées, 77 rue de la mare à Paris, organisé par le collectif des russophones contre la guerre, en soutien à un bataillon anarchiste résistant en Ukraine.

Nous vous diffuserons donc un reportage réalisé avec deux étudiantes russes et deux réfugiés politiques russes,et une partie de la discussion qui a eu lieu dans la cantine lors du repas de l’événement.

Nous avons aussi décidé afin d’encadrer ce reportage de deux lectures d’extraits de textes. Le premier est un texte qui a été composé collectivement par plusieurs activistes anti-autoritaires d’Ukraine. Ils ne représentent aucune organisation, mais s’étaient réuni·es pour écrire ce texte et de se préparer à une éventuelle guerre. En effet, ce texte à été initialement publié le 15 février sur Crimethinc, donc avant le début du conflit et permet d’éclairer leur choix de rester sur le territoire face à l’éventualité de celui-ci.

Il a été édité par plus d’une dizaine de personnes, dont des participant·es aux événements qui y sont décrits, des journalistes qui ont vérifié l’exactitude de leurs affirmations, et des anarchistes de Russie, de Biélorussie et d’Europe. Voici leur première ligne :

“Si la guerre éclate, nous ne savons pas si le mouvement anti-autoritaire survivra, mais nous ferons notre possible pour que ce soit le cas. En attendant, ce texte est une tentative de déposer en ligne l’expérience que nous avons accumulée.

En ce moment, le monde discute activement d’une possible guerre entre la Russie et l’Ukraine. Nous devons préciser que cette guerre est déjà en cours depuis 2014.

Mais chaque chose en son temps.”

(vous pourrez trouvez le lien vers le texte publié en intégralité sur parislutteinfo en bas de l’article)

Le second texte a été publié le 7 mars sur le site de A2C intitulé” pas de guerre entre les peuples pas de paix entre les classes” et permet de replacer les enjeux internationaux dans une chronologie qui n’épargne aucun empire. Voici leur chapeau :

“La crise militaire d’ampleur qui vient de se déclarer aux portes de l’Europe est le point culminant d’une série de crises majeures qui frappent l’humanité depuis une décennie. La crise climatique, la crise économique de 2008, la crise de la covid étaient déjà les symptômes d’un système capitaliste mondial à bout de souffle. Mais l’aggravation brutale de la situation marque un tournant vers un risque de déflagration mondiale. Plus que jamais, les luttes de notre camp, des masses que ce système opprime et exploite, sont essentielles pour stopper cette folie.”

Pour terminer nous vous diffusons les prochains événements organisé par le collectif pour cette semaine :

Les étudiantes et réfugiés politiques russes prendront la parole pour témoigner de leur expérience du régime de Poutine.

Le mardi 15 mars et le jeudi 17 mars à 19h00, une série d’événements sera organisée au cours desquels nous parlerons de la Russie contemporaine de Poutine – le système politique, la dictature, la violence policière et la censure. De cette façon, nous voulons montrer ce que Poutine apporte à l’Ukraine et a déjà apporté à de nombreuses régions occupées. Également, on traitera le thème de la guerre en Ukraine et de la résistance du peuple ukrainien contre l’armée russe.

La narration sera accompagnée de séquences vidéo, dont beaucoup montrent des scènes de violence.

Une discussion suivra au cours de laquelle nous répondrons aux questions. Le 17 mars on va ainsi discuter autour de la résistance anarchiste à l’invasion russe.

   RDV : mardi 15 mars, 19 h, à l’Hypocrite, 10 rue de Poitou, Montrouge

: jeudi 17 mars, 19 h, au Marbré, 39 rue des Deux Communes, Montreuil

Pour lire les articles dans leur intégralité :

https://paris-luttes.info/anarchistes-et-guerre-perspectives-15761
https://paris-luttes.info/anarchistes-et-guerre-perspectives-15761

NOUS SOMMES EN GUERRE de Pierre Douillard

Le 26 septembre Pierre Douillard présentait son dernier livre ; « Nous sommes en guerre » à la librairie Michelle Firk. Blessé à l’œil en 2007 alors qu’il était lycéen, par le tir d’un policier qui expérimentait le Lanceur de Balles de Défense – LBD 40 –Pierre Douillard-Lefèvre mène depuis des recherches sur la militarisation de la Police et s’engage au sein de collectifs de mutilés.

Il est par ailleurs chercheur en sciences sociales et auteur de travaux de sociologie urbaine. Et c’est bien ça qui fait de ce livre un témoignage et une critique forte et implacable. Dans un langage percutant Pierre analyse une société qui se militarise pour défendre les intérêts de quelques-uns. Il relie les expériences pour tenter de dégager des rapports de force efficaces.

« Qu’est-ce qui relie un lycéen et un Gilet Jaune, un teufeur et l’habitant d’une cité, un supporter et un occupant de la ZAD ? Tous ont subi des violences préméditées de la part de policiers qui les ont visés à la tête. Tous ont été touchés par la même arme. Il y a toujours, en amont de leurs histoires, une volonté assumée par la Police de faire mal, d’en mutiler un pour en terroriser cent. »

Dans la pénombre sécuritaire de l’époque, la question de la répression est devenue centrale. Sur fond d’écrasement de toutes les oppositions et d’états d’urgence illimités, il est désormais largement admis que le pouvoir ne tient que par sa police. Si la question du maintien de l’ordre est désormais sur le devant de la scène médiatique, il s’agit de l’aboutissement d’un processus qui s’étend sur plusieurs décennies, dont les banlieues, puis les protestations indociles ont été les laboratoires. Alors que l’horizon ne cesse de s’obscurcir et le régime policier d’étendre sa toute puissance, ce livre retrace la généalogie d’une militarisation du maintien de l’ordre et propose des pistes pour y résister.

COLOMBIE : une révolte qui appelle à la solidarité internationale / LE HAUT-KARABAGH

Paris place de la république 8 mai 2021 ; rassemblement de soutien au peuple Colombien

En Colombie, la situation est aussi glaçante que le silence qu’elle trouve à l’international, et particulièrement en France.

Depuis le 28 avril, le mouvement de Paro nacional s’élève contre la réforme fiscale du gouvernement d’extrême droite de Iván Duque. Au milieu du pic le plus meurtrier de l’épidémie, le gouvernement pensait pouvoir mobiliser l’argument sanitaire pour délégitimer et empêcher les manifestations. La réforme visait à taxer les plus pauvres à travers l’augmentation de la TVA sur les produits de première nécessité. Avec un système de santé privatisé et une gestion de la crise sanitaire catastrophique, la Colombie est particulièrement touchée par l’épidémie de la Covid-19. Durant la pandémie, la proportion de la population sous le seuil de la pauvreté est passée de 33 à 42%.

En Colombie, la violence politique à l’encontre des opposants, des leaders sociaux et des mouvements sociaux s’inscrit dans une histoire longue et se trouve au cœur du conflit armé. Durant les longues années de guerre contre les guérillas marxistes, l’État colombien, avec l’aide et en partie sous le contrôle des États Unis, a forgé une stratégie militaire particulièrement sanglante. Les groupes paramilitaires d’extrême droite, collaborateurs non officiels de l’État, de l’armée et de la police, ont perpétué des massacres contre les opposants politiques. Ils pratiquent aussi le massacre des civils dans des exécutions extra-judiciaires en les faisant passer pour des soldats des guérillas.

Actuellement, les leaders sociaux, qui luttent pour les droits environnementaux et pour les droits sociaux au sein d’organisations communautaires, dans les zones rurales et dans les quartiers populaires des grandes villes, sont assassinés par des groupes paramilitaires. Les accords de paix de 2016 qui a fait rendre les armes aux FARC sont loin d’être respectés, on recense ainsi plus de 1000 leaders sociaux et ex-combattant·e·s assassiné·e·s depuis leur signature.

Lors des manifestations de 2019, plusieurs manifestant·e·s sont mort·e·s sous les balles de la police.

En septembre 2020, d’énormes révoltes s’étaient organisées à Bogotá en réponse au meurtre de l’avocat Javier Ordóñez par deux policiers.

Mais aujourd’hui, la répression qui s’abat sur le mouvement social est véritablement cauchemardesque et incarne les méthodes d’une dictature paramilitaire qui ne dit pas son nom. Les rapports des organisations de défense des droits humains évoquent au moins 47 morts entre le 28 avril et le 8 mai . Le dimanche 9 mai, la police tire toujours sur les manifestant·e·s à Cali. Et pire, des cortèges de partisant·e·s du parti au pouvoir attaquent le mouvement, tirant sur les cortèges des militant·e·s des organisations indigènes aux côtés et sous la bénédiction de la police.

Dans sa folie répressive, le gouvernement ferme les frontières de certains départements, pour renforcer la militarisation et entraver le travail des ONG qui œuvrent pour le respect les droits humains.

Pour contrer la puissance d’information des réseaux sociaux, ces derniers se trouvent censurés.

Dans le contexte d’une répression extrême, l’État nie les meurtres, et assure tout son soutien à l’armée et à la police. Le gouvernement de Duque, lui-même extrêmement proche de l’ancien président Iván Uribe, mobilise la même rhétorique qui fut employée de nombreuses années contre les guérillas marxistes.

Alors qu’elle se trouve constamment stigmatisée par le discours officiel du gouvernement et dans les médias à travers le terme de « vándalos », la première ligne colombienne fait preuve d’une dignité et d’un courage immenses. La première ligne consiste, sur le même modèle de lutte mobilisé au Chili et dans beaucoup d’autres pays du monde, à former une ligne défensive en tête des cortèges pour protéger les manifestant·e·s, permettre la progression du cortège et faire face aux offensives de la police. Les personnes qui investissent la rue en Colombie luttent au péril de leur vie contre le gouvernement assassin de Iván Duque, avec une détermination et une organisation qui ne peut qu’inspirer les révoltes du monde entier.

Au-delà de la première ligne, il y a dans le mouvement social des milliers de lignes, des milliers d’organisations et de formes de luttes différentes. Le mouvement organise au jour le jour avec des travailleur·euse·s qui mettent à profit leur savoir-faire pour construire du matériel de défense, avec tous les gens qui apportent de la nourriture, qui visibilisent la situation sur les réseaux sociaux, qui filment la police, qui cachent les personnes pourchassées, qui soutiennent le mouvement financièrement, qui chantent depuis leurs fenêtres, ou encore qui s’organisent dans de longues et fatigantes réunions.

La particularité des mobilisations actuelles est qu’elle mobilise largement au-delà des universités et des secteurs en luttes traditionnels. En effet, la réforme fiscale touche tout le monde, et de nombreuses personnes qui d’ordinaire ne se joignent pas aux protestations sont descendues dans la rue. La jeunesse des quartiers populaires joue un rôle clé dans la lutte pour tenir la rue. Même les supporters des clubs de foot adverses, qui s’affrontent d’ordinaire de manière très violente, font face à la police ensemble. La force du mouvement social est qu’il s’est également développé depuis les zones rurales et dans les villages, avec plus de 800 points de concentration dans le pays.

Désormais, les revendications du Paro Nacional se sont élargies. Le mouvement revendique le départ de Duque, du ministre de la défense et de celui de l’intérieur, ainsi que le retrait définitif de la réforme de l’impôt, de la réforme du travail, de celle de la Santé et de la réforme des retraites.

Néanmoins, la Colombie est face à une incertitude extrêmement angoissante. Duque annonce à la télévision qu’il commencera à user de la manière forte si les violences des « vandales » continuent. Pour répondre aux atteintes à l’ordre public, les partisans uribistes lui demandent de déclarer l’état de « conmoción » intérieur, lequel énonce, en réalité, un pouvoir dictatorial à l’exécutif pendant 90 jours. Alors que la situation emprunte déjà largement aux méthodes d’une dictature établie, un tel virage institutionnel pourrait largement empirer la situation vers une répression encore plus cauchemardesque.

La France est le 7ème fournisseur d’armes et de matériel militaire à la Colombie. Si cela n’est pas étonnant, cela révèle la complicité criminelle du gouvernement français.

Nous avons des moyens de témoigner notre solidarité avec les révolté·e·s colombien·ne·s.

Ce weekend a été l’occasion de montrer que la solidarité internationale est à même d’aider un mouvement de révolte. Les rassemblements dans de nombreux pays du monde en soutien à la Colombie, et notamment en France dans plusieurs villes, ont donné beaucoup de force à la mobilisation, qui se sent désormais beaucoup plus soutenue et moins invisible.

Ce texte est tiré d’un article du Poing.

Dans l’émission de ce jour, nous entendrons les entretiens réalisés le 8 mai place de la république a Paris ou se tenait un rassemblement de soutien au peuple Colombien suivit d’un entretien réalisé le 10 mai avec Damien qui se trouve a Cali et il nous parlera de la situation dans la région.

Pour se tenir informé·e·s de la situation sur place, suivre la page Primeralineacol, Brujas: La banda feminista, ou Guarrillerass. Les vidéos des violences policières sont souvent relayées par le compte Laverdadcolombia

Pour consulter le bilan des violences d’État au jour le jour, suivre le compte de l’ONG temblores ou de l’ONG Human Rights Internacional.  Particulièrement à la nuit tombée, les violences physiques, les humiliations et les intimidations sont omniprésentes, avec plus de 1000 civiles blessé·e·s, et notamment 28 personnes mutilées à l’œil[j1]

Le 15 avril se tenait un rassemblement organisé par l’association charjoum ( le mouvement) sur la place de la République. Ils exigent  la libération des prisonniers de guerre arméniens en artsak, ou haut-Karabagh. En effet, depuis la fin de la guerre le 9 novembre 2020, ces prisonniers n’ont pas été libéré et de nouveaux ont été incarcérés.

De plus, ils dénoncent la guerre psychologique que les Arméniens subissent (que ce soit en Arménie même ou dans la diaspora) menée par le pouvoir médiatique azéri afin de faire taire toutes formes de revendications.

Dans cette seconde partie d’émission, nous entendrons deux interviews réalisées lors du rassemblement qui se tenait ce 15 avril 2021.

PAROLES DE SOIGNANT.E.S / épisode 1

Cette dernière année, les soignant.e.s ont fait l’actualité. Au mois de février ils étaient mobilisés depuis plus d’un an ; au mois de mars ils étaient des héros en 1ère ligne ; au mois de juin ils étaient des manifestants violents, au mois de septembre nous n’entendions plus parler d’eux.

Pourtant, c’est en novembre que s’est déclarée la deuxième vague ; alors que nous sommes en pleine troisième vague, les hôpitaux n’ont cessé d’être surchargés. Qu’en est-il de nos héros ? Où ont-ils disparu ? Finalement Macron est “en guerre”, et il a sacrifié la 1ère ligne.

Nous consacrons une émission en deux épisodes aux témoignages de trois soignant.e.s qui reviennent sur leur expérience de la dernière année. C’est l’occasion pour elles/eux de nous décrire leurs conditions de travail et d’expliquer les raisons qui les ont mené.e.s à vouloir quitter L’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).

MOBILISATION POUR LE ROJAVA


Le mercredi 9 Octobre , l’armée turque a commencé à mettre ses menaces à exécution en procédant à des frappes aériennes et des tirs d’obus dans les régions de Serêkanî (Ras al-Aïn) Qamishlo et Dêrîk.

Ce 12 octobre, des mobilisations se tenait partout en France pour défendre le Rojava contre l’agression militaire turque, à l’appel du CDKF et de la Coordination nationale Solidarité Kurdistan (CNSK) auxquelles se joignent de nombreuses personnalités, organisations politiques et de la société civile.

Dans l’émission de ce jour , nous entendront le reportage réalisé dans le rassemblement qui se tenait place de la république le 12 Octobre dernier à Paris