loi asile et immigration : la question de la double peine

La loi asile et immigration, après avoir été rejetée par l’Assemblée nationale dès le premier jour de son examen en séance publique, est passée par une commission mixte parlementaire lundi et mardi afin d’être de nouveau présenté à l’Assemblée nationale le soir même. Or, c’est une version semblable à celle du texte retravaillé au Sénat, considérablement durcie et inspirée des propositions du RN, qui est passée au vote.
Dans cette émission, nous reviendrons sur un des volets répressif de cette loi et la réactualisation de la notion de “double peine” autour du dernier numéro de Plein droit, (revue du gisti) intitulé ” étrangers sous écrous”. En effet, nous serons en direct pendant 1 h 30 avec Julien Fischmeister qui a écrit l’article “Méchant avec les méchants » : la démagogie langagière à l’épreuve des faits ; et Juliette Petit, qui elle, a rédigé l’article  “contre la loi Pasqua, la voix des détenus sur les ondes de Parloir Libre”. Une occasion de revenir aussi bien sur la construction d’un discours qui légitime ces nouvelles lois, que sur la mémoire des luttes, afin de nourrir nos imaginaires pour les mobilisations à venir. 

Édito de “Plein droit” numéro d’octobre 2023

À rebours du fantasme bien tenace d’une « sur-délinquance », la surreprésentation des étrangers dans les prisons dévoile une économie de la peine discriminatoire. D’ailleurs, les statistiques officielles l’attestent : de profondes inégalités subsistent, selon que les personnes sont françaises ou étrangères, dans l’application de la loi, et ce, à toutes les étapes de la chaîne pénale. Ainsi ces dernières ne sont-elles pas seulement envoyées davantage en prison, elles le sont aussi pour des durées plus longues et en sortent moins vite. Pourtant, l’arsenal juridique prévoit un certain nombre de dispositifs permettant d’aménager les peines des personnes étrangères détenues, avec ou sans papiers. Mais leur condition carcérale, loin de corriger ces discriminations, en créé de nouvelles.

Surpénalisées, les personnes étrangères incarcérées, qu’elles soient ou non mineures, sont sous-protégées. Et si, derrière les barreaux, rien n’interdit aux sans-papiers détenus de travailler, la réforme du travail pénitentiaire prévoit une nouvelle dégradation de leurs droits : ils ne seront bientôt plus couverts par la législation professionnelle en cas d’accident du travail. En outre, la marge d’appréciation exorbitante dont disposent les administrations préfectorale et pénitentiaire entrave l’accès au séjour et à l’asile, a fortiori vu l’emprise du motif de la « menace à l’ordre public » et la rareté des dispositifs d’accès aux droits en détention.
Comment saisir le tribunal administratif depuis une cellule verrouillée, sans accès à internet, sans téléphone, bref sans possibilité de communiquer avec le monde extérieur, le tout en moins de 48 heures pour contester une obligation de quitter le territoire ? La collaboration entre les administrations préfectorale et pénitentiaire a fait de la prison l’antichambre de l’expulsion des étrangers hors du territoire national. Le continuum entre la détention et la rétention illustre ainsi d’une instrumentalisation de la finalité de l’incarcération, bien éloignée de l’objectif affiché d’une « contribution à l’insertion ». Loin des regards, la machine à expulser tourne à plein régime.

MANIFESTATION CONTRE LA LOI DARMANIN : Saint-Denis se mobilise

Aujourd’hui, une émission en appel a la manifestation de ce jour contre le projet de loi asile et immigration, qui partira de la place de l’opéra à 17 h.

CHANGEMENT DE POINT DE RALLIEMENT : suite à l’interdiction de la manifestation parisienne du 18 décembre entre Opéra et Concorde. Les collectifs de sans-papiers décident d’appeler à se rassembler ce lundi 18 décembre à 17 H place de la République, lieu autorisé par arrêté préfectoral.

Gérald Darmanin l’a dit : sa loi immigration est « la plus ferme avec les moyens les plus durs de ces trente dernières années ». Et devant le Sénat, il a fixé l’enjeu : il s’agit de savoir dans quelle société nous voulons vivre.

C’est effectivement l’enjeu. Voulons-nous vivre dans une société raciste, sécuritaire et anti-sociale ? Où allons-nous nous battre pour défendre nos libertés, l’égalité et la solidarité ?

Les modifications votées au Sénat, dont la suppression de l’aide médicale d’état est devenue l’emblème, durcissent encore le projet initial et étendent le champ des attaques. D’ailleurs, si la semaine dernière, même en votant la motion de rejet du projet de loi, celui-ci revient ce lundi 18 octobre en commission mixte paritaire, c’est-à-dire 14 parlementaires, 7 pour l’Assemblée nationale et 7 pour le sénat.

Le gouvernement espère ainsi, que cette commission s’accordera sur un texte commun qui devra ensuite être voté dans les deux chambres du Parlement. Voilà le niveau de la démocratie représentative en France.

Les associations et collectif de sans-papiers continuent la mobilisation. Et ce fut le cas mardi 12 décembre dernier à Saint-Denis où un rassemblement avait lieu.

Les organisations signataires appelaient à ce rassemblement pour le maintien de l’aide médicale d’état sans restrictions d’accès et contre le durcissement des conditions d’admission au titre de séjour pour étranger·e malade et dire non à la loi asile et immigration.

Dans cette émission, nous entendrons le reportage réaliser ce 12 décembre à Saint-Denis avec les prises de parole des collectifs et des associations et des interviews réalisés avec des habitantes du quartier des Francs-moisin a Saint-Denis.

Bonne écoute !

L’AIDE MÉDICALE D’ÉTAT

Illustration issue de https://formesdesluttes.org/

Le 15 mars dernier, lors de l’examen du projet de loi immigration, a été voté au Sénat un amendement visant à supprimer l’Aide Médical d’État(AME) au profit d’une aide ne couvrant uniquement que les soins urgents et vitaux.

Suite à une proposition des Républicains (LR) de supprimer l’AME pour “la transformer en aide médicale d’urgence”. La question de l’AME figure dans le texte sur l’immigration, étudié au Sénat à partir de novembre.

Cette attaque contre ce dispositif n’est pas la première et elle s’inscrit dans une série de réformes qui visent à spécifier et à restreindre progressivement l’accès aux soins des personnes étrangères en situation irrégulière en France : exclusion de la Sécurité Sociale en 1993 avec la « Loi Pasqua », qui introduit une condition de régularité de séjour ; isolement au sein de l’AME, conçu comme dispositif spécifique aux « sans-papiers » dans les années 2000 ; restriction de l’offre de soin et de son accès via des reformes successives qui n’ont cessé de dégrader cet outil de soin.

Aujourd’hui, l’AME reste le seul véritable filet de santé publique pour les étrangers en situation irrégulière.

Alarmés par l’évolution que prendra le projet de loi immigration, des professionnels du Centre Hospitalier de Saint-Denis se mobilisent pour pouvoir continuer à soigner les patients et patientes

Dans ce contexte, se tenait le 26 septembre dernier, A l’hôpital Delafontaine, de Saint-Denis, une réunion d’information et d’échange sur l’avenir de L’aide médicale d’État.

Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute de plusieurs interventions issue de cette rencontre.

Histoire algérienne de la France

Dans l’émission de ce jour, nous entendrons la présentation du livre de Nedjib Sidi Moussa « Histoire algérienne de la France » cette présentation se tenait dans le cadre des Rencontres libertaires du Quercy se tenait du 18 au 23 juillet 2023

Docteur en science politique et enseignant, Nedjib Sidi Moussa est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Algérie, une autre histoire de l’indépendance (PUF, 2019) et la Fabrique du Musulman (Libertalia, 2017). Nous menons avec lui une longue discussion en trois parties à l’occasion de la parution de son nouveau livre, « Histoire algérienne de la France », aux Presses universitaires de France.

Reporters : La guerre civile algérienne, nommée pudiquement « La décennie noire », a divisé et les Algériens et aussi les Français. Vous expliquez dans le chapitre V de votre livre que le débat en France autour de ce sujet fut pratiquement impossible, particulièrement à cause du clivage entre les partisans des « réconciliateurs » et des « éradicateurs ». Pouvez-vous revenir sur l’identité politique de ces deux groupes ?
N
edjib Sidi Moussa : Les « réconciliateurs » ont soutenu le contrat de Rome en 1995, comme le FFS, le PT et des partis islamistes, tandis que les « éradicateurs » l’ont rejeté, comme le RCD, Ettahadi ou l’ANR. Cet antagonisme, qui ne se réduit pas au clivage droite-gauche, mobilise des registres distincts, car il s’agit pour les premiers de faire respecter une certaine conception de la démocratie et, pour les seconds, de défendre une certaine idée de la république, en s’affrontant sur la façon d’appréhender l’islamisme.
En raison des prolongements de la guerre civile algérienne sur le territoire français (attentats, réfugiés, etc.) mais aussi des liens de solidarité entre courants politiques des deux rives, cette polarisation se répercute dans le champ politico-médiatique hexagonal. Ainsi, cette séquence est incontournable pour comprendre la virulence des controverses françaises sur la question musulmane, dans la mesure où l’opposition entre « réconciliateurs » et « éradicateurs » se redéploie sur fond de « guerre contre la terreur » ou d’affaires du voile.


La fascination de certains intellectuels français pour les islamistes les a empêchés de voir en eux des hommes d’extrême droite musulmane. Un certain François Burgat parlait même d’une volonté d’achever la lutte de décolonisation dont les islamistes seraient les nouveaux hérauts.
Comment expliquez-vous, d’un côté, cette fascination pour des intégristes musulmans et, de l’autre, la stigmatisation, voire l’incrimination, des dits éradicateurs, souvent qualifiés de « laïques » et jugés très peu « authentiques » sur le plan identitaire et religieux ?
Nous avons là affaire à plusieurs phénomènes. Il y a d’abord quelque chose qui relève de ce que Maxime Rodinson a appelé la « fascination de l’islam » et qui nous avertissait, en 1980, « contre les soumissions des orientalistes aux idéologies dominantes de la société bourgeoise libérale, le remède n’est pas, si tentant qu’il soit, le recours aveugle aux idéologies qui les contestent. » Ce propos rejoint celui de Sadek Jalal Al-Azm qui a critiqué, en 1981, «l’ orientalisme à rebours » dans la revue Khamsin.
Plus fondamentalement, les affrontements du champ politico-médiatique français au cours de la guerre civile algérienne ont illustré ce que Pierre Bourdieu désignait en 1979 à travers la loi des « cécités croisées » dans La Distinction.
Enfin, le malaise des intellectuels ou militants de la gauche française repose sur une forme d’occidentalocentrisme car ils n’ont pas pris au sérieux leurs homologues issus du monde arabo-musulman qui, sans s’aligner sur les régimes autoritaires, ont caractérisé l’islamisme comme relevant de l’extrême droite, voire du « fascisme », même si le terme fait débat.

L’essor de la marche pour l’égalité en 1983 est suivi par des réactions racistes et xénophobes agitant les peurs autour d’une imminente « invasion migratoire » et la prétendue métamorphose inéluctable de la France en République « multiraciale ». Ces expressions du venin d’extrême droite, en quoi sont-elles liées à la centralité refoulée de la question algérienne en France ? Pourquoi le signifiant « Algérie » est toujours synonyme d’immigration, d’islam, de terrorisme, de guerre civile, etc. ?
La marche pour l’égalité et contre le racisme, partie de Marseille le 15 octobre 1983, s’inscrit dans un contexte de violences, voire de crimes racistes qui ciblent tout particulièrement de jeunes hommes originaires d’Algérie et issus de familles ouvrières. D’ailleurs, un drame survient au cours de la marche et émeut l’opinion publique française, il s’agit du meurtre du jeune Habib Grimzi, défenestré le 14 novembre par des candidats à la Légion étrangère.
L’hostilité provoquée par la visibilité des enfants de travailleurs immigrés renvoie au rejet d’une « France algérienne » par les partisans de l’« Algérie française ». En effet, pour l’extrême droite, la question de l’immigration est indissociable de la question algérienne.
C’est explicite dans les déclarations des dirigeants du Front national comme Jean-Marie Le Pen mais cela se retrouve également dans Le Camp des saints, un roman de Jean Raspail paru en 1973 – ponctué de références à l’Algérie – et imaginant la « submersion migratoire » de la France, bien avant le triste succès de la théorie du « grand remplacement » de Renaud Camus.

A votre avis, la marche pour l’égalité permet-elle d’interroger la place des enfants de l’immigration algérienne en France et, par extension, la question des binationaux ? De quelle façon la France pourrait-elle accepter sa part algérienne ?
Si, pour l’extrême droite, la visibilité des descendants d’ouvriers algériens apparaît comme étant problématique, il n’en est pas de même du point de vue de la gauche radicale, héritière de la lutte pour l’indépendance et engagée dans le combat contre le racisme ciblant les immigrés.
La marche de 1983 est perçue favorablement par la gauche extraparlementaire car elle apporte un vent d’espoir dans une conjoncture marquée par la percée électorale du Front national lors des élections municipales, mais aussi par le « tournant de la rigueur » amorcé par le président socialiste François Mitterrand.

À l’heure des débats sur le « droit à la différence », mais aussi de la remise en cause du tiers-mondisme, cette nouvelle génération d’enfants d’immigrés interroge, d’une part, l’exclusivisme de nationalismes antagonistes qui prennent en tenaille cette population – notamment au regard du droit à la nationalité ou du service militaire – et d’autre part, tout en ayant l’Algérie au cœur, n’envisage son avenir qu’en France.

Le quatrième chapitre de votre livre est consacré à Klaus Barbie : qui était-il, ce client de Jacques Vergès ?
Klaus Barbie est né à Godesberg en 1913. Il adhère aux Jeunesses hitlériennes à 20 ans, rejoint les SS en 1935 et devient membre du parti nazi deux ans plus tard. Durant la Seconde Guerre mondiale, il se distingue par son rôle dans la persécution des Juifs et la traque des opposants au nazisme.
En 1942, il est nommé à la tête de la section IV de la Gestapo pour la région de Lyon. L’année suivante, il est responsable de l’arrestation du résistant français Jean Moulin qu’il torture en personne. Le « boucher de Lyon » poursuit sa sale besogne jusqu’à la fin du conflit en ordonnant, entre autres, la rafle de 44 enfants juifs réfugiés à Izieu.
Dans le contexte de la guerre froide, ce criminel de guerre parvient à échapper à la justice en étant recruté par le contre-espionnage de l’armée américaine pour laquelle il met à disposition son expérience et fait valoir son anticommunisme. Il se réfugie en 1951 en Bolivie où il conseille les dictatures d’Amérique latine jusqu’à son extradition en France en 1983.

En défendant Klaus Barbie, Jacques Vergès a-t-il nié les principes de son anticolonialisme au nom d’une certaine surenchère qui, au nom de l’antisionisme, est allé jusqu’à l’adoption de thèses négationnistes – je pense notamment à Robert Faurisson et Roger Garaudy ?
Il faut distinguer plusieurs niveaux pour comprendre ce qui se joue dans la défense de Klaus Barbie par Jacques Vergès, connu du public algérien pour sa défense de militants du FLN – dont Djamila Bouhired qu’il épouse –, en usant de la « stratégie de la rupture » qui n’a jamais fait l’unanimité chez les anticolonialistes.
Cependant, il ne faut pas oublier qu’il a été le défenseur des islamistes durant la guerre civile. Il l’a expliqué dans sa « Lettre ouverte à des amis algériens devenus tortionnaires », parue en 1993, qui a suscité une réponse de Jean-Louis Hurst alias Maurienne – auteur du « Déserteur » en 1960 –, publiée dans « Courant alternatif » en 1994. De plus, « l’avocat de la terreur » était lié à François Genoud, milliardaire suisse nazi qui a géré à Genève les fonds du FLN pendant la révolution anticoloniale et qui a créé à l’indépendance la Banque arabe suisse d’Alger.

La plaidoirie de Jacques Vergès a été particulièrement perverse et traduisait la dérive la plus grave d’un certain anti-impérialisme perméable aux thèses négationnistes, en jouant sur un ressort aussi malsain que puissant, celui de la dénonciation du « deux poids, deux mesures ».

Quelle était la réception dans la presse algérienne du procès de Klaus Barbie ? A-t-elle accordé un soutien inconditionnel à Jacques Vergès ?
Dans un contexte d’absence de liberté de la presse – nous sommes à l’époque du parti unique –, on assiste tout de même au naufrage d’une corporation, voire d’une génération, puisque les intellectuels et journalistes algériens qui s’expriment dans les médias autorisés expriment leur soutien à la rhétorique développée par Jacques Vergès et versent même, pour certains, dans l’antisémitisme le plus répugnant.
Néanmoins, il faut souligner la déclaration courageuse de Hocine Aït Ahmed et Mohammed Harbi qui, dans la revue « Sou’al » publiée à Paris, ont sauvé l’honneur de la conscience algérienne en rappelant qu’en tant qu’anciens colonisés, leur place n’était pas du côté du bourreau nazi Klaus Barbie, mais de ses victimes juives, en invoquant un principe universel, celui des droits humains.

Propos recueillis par Faris LOUNIS, journaliste indépendant

REFORME DES RETRAITES : manifestation à paris et Montpellier/manifestation contre la loi asile et immigration

Ce mardi 28 mars 2023, une 10e journée de mobilisation interprofessionnelle, c’est tenu dans tout le pays contre là reforme des retraites. Les blocages et grèves se poursuivent notamment dans les raffineries et les incinérateurs.

Dans l’actualité des luttes, nous étions dans la manifestation parisienne et Montpelliéraine. À paris, nous avons rencontré les secteurs de l’enseignement et une cheminote de la gare Saint-Lazare et un point avec David, de la CGT INFOCOM sur la caisse de gréve. pour Montpellier, un point sur le blocage du dépôt de carburant de Frontignan qui fourni du carburant jusqu’au massif central, ensuite des entretiens réalisés dans la manifestation à Montpellier.

Un mot sur le projet de loi DARMANIN qui se targue de “mieux contrôler l’asile et l’immigration” et qui va être débattu dans les jours qui viennent devant le Sénat. Cette loi sera très négative pour les droits des étrangers.

Il y a une batterie de mesures pour accélérer les expulsions, limiter les droits au recours contre les décisions de justice ou de la police, limiter les cas où on est protégés de l’expulsion. SI on reçoit un OQTF*Ordre de Quitter le Territoire Français ou un IRTF** Interdiction de Retour sur le Territoire Français, on est assimilé à un délinquant étranger ; votre nom est placé sur un registre des personnes recherchées par la police. Être sans papiers en France devient un crime.

C’est dans ce contexte que se tenait ce samedi 25 mars 2023, la manifestation parisienne contre le projet de loi asile et immigration. Dans cette seconde partie d’émission, nous entendrons une prise de parole sur le contexte de ce projet de loi et un entretien sur la situation à Mayotte.

MANIFESTATIONS : contre la réforme des retraites/ contre la loi asile et immigration

En ce jour de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, nous décidons de vous diffuser plusieurs reportages. Tout d’abord un reportage qui a été réalisé lors de la manifestation contre la réforme des retraites du jeudi 16 février 2023 dernier à Paris. Ensuite nous vous diffuserons un reportage qui lui a été réalisé lors de la manifestation du 18 février 2023 contre le projet de loi asile et immigration qui partait de la Porte Dorée en direction du Centre Administratif de Rétention de Vincennes. En effet, le mercredi 1er février 2023, le projet de loi sur l’asile et l’immigration a été présenté en Conseil des ministres. Il devrait être présenté au Sénat en mars puis à l’Assemblée nationale avant l’été. Ce 22ème texte en 30 ans confirme une fois de plus l’érosion des droits des personnes exilées en France. Dans cette émission nous vous diffusons ces deux reportages car il est nécessaire de faire le liens entre différentes attaques du gouvernement afin de les combattre.

Histoire algérienne de la France

Le 22 novembre 2022 la librairie libre ère, à Ménilmontant, avait invité NEDJIB SIDI MOUSSA pour présenter son ouvrage histoire algérienne de la France et c’est cette rencontre que nous vous proposons d’écouter dans l’émission de ce jour.

Docteur en science politique et enseignant, Nedjib Sidi Moussa est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Algérie, une autre histoire de l’indépendance (PUF, 2019) et la Fabrique du Musulman (Libertalia, 2017). Nous menons avec lui une longue discussion en trois parties à l’occasion de la parution de son nouveau livre, « Histoire algérienne de la France », aux Presses universitaires de France.

Reporters : La guerre civile algérienne, nommée pudiquement « La décennie noire », a divisé et les Algériens et aussi les Français. Vous expliquez dans le chapitre V de votre livre que le débat en France autour de ce sujet fut pratiquement impossible, particulièrement à cause du clivage entre les partisans des « réconciliateurs » et des « éradicateurs ». Pouvez-vous revenir sur l’identité politique de ces deux groupes ?
N
edjib Sidi Moussa : Les « réconciliateurs » ont soutenu le contrat de Rome en 1995, comme le FFS, le PT et des partis islamistes, tandis que les « éradicateurs » l’ont rejeté, comme le RCD, Ettahadi ou l’ANR. Cet antagonisme, qui ne se réduit pas au clivage droite-gauche, mobilise des registres distincts, car il s’agit pour les premiers de faire respecter une certaine conception de la démocratie et, pour les seconds, de défendre une certaine idée de la république, en s’affrontant sur la façon d’appréhender l’islamisme.
En raison des prolongements de la guerre civile algérienne sur le territoire français (attentats, réfugiés, etc.) mais aussi des liens de solidarité entre courants politiques des deux rives, cette polarisation se répercute dans le champ politico-médiatique hexagonal. Ainsi, cette séquence est incontournable pour comprendre la virulence des controverses françaises sur la question musulmane, dans la mesure où l’opposition entre « réconciliateurs » et « éradicateurs » se redéploie sur fond de « guerre contre la terreur » ou d’affaires du voile.


La fascination de certains intellectuels français pour les islamistes les a empêchés de voir en eux des hommes d’extrême droite musulmane. Un certain François Burgat parlait même d’une volonté d’achever la lutte de décolonisation dont les islamistes seraient les nouveaux hérauts.
Comment expliquez-vous, d’un côté, cette fascination pour des intégristes musulmans et, de l’autre, la stigmatisation, voire l’incrimination, des dits éradicateurs, souvent qualifiés de « laïques » et jugés très peu « authentiques » sur le plan identitaire et religieux ?
Nous avons là affaire à plusieurs phénomènes. Il y a d’abord quelque chose qui relève de ce que Maxime Rodinson a appelé la « fascination de l’islam » et qui nous avertissait, en 1980, « contre les soumissions des orientalistes aux idéologies dominantes de la société bourgeoise libérale, le remède n’est pas, si tentant qu’il soit, le recours aveugle aux idéologies qui les contestent. » Ce propos rejoint celui de Sadek Jalal Al-Azm qui a critiqué, en 1981, «l’ orientalisme à rebours » dans la revue Khamsin.
Plus fondamentalement, les affrontements du champ politico-médiatique français au cours de la guerre civile algérienne ont illustré ce que Pierre Bourdieu désignait en 1979 à travers la loi des « cécités croisées » dans La Distinction.
Enfin, le malaise des intellectuels ou militants de la gauche française repose sur une forme d’occidentalocentrisme car ils n’ont pas pris au sérieux leurs homologues issus du monde arabo-musulman qui, sans s’aligner sur les régimes autoritaires, ont caractérisé l’islamisme comme relevant de l’extrême droite, voire du « fascisme », même si le terme fait débat.

L’essor de la marche pour l’égalité en 1983 est suivi par des réactions racistes et xénophobes agitant les peurs autour d’une imminente « invasion migratoire » et la prétendue métamorphose inéluctable de la France en République « multiraciale ». Ces expressions du venin d’extrême droite, en quoi sont-elles liées à la centralité refoulée de la question algérienne en France ? Pourquoi le signifiant « Algérie » est toujours synonyme d’immigration, d’islam, de terrorisme, de guerre civile, etc. ?
La marche pour l’égalité et contre le racisme, partie de Marseille le 15 octobre 1983, s’inscrit dans un contexte de violences, voire de crimes racistes qui ciblent tout particulièrement de jeunes hommes originaires d’Algérie et issus de familles ouvrières. D’ailleurs, un drame survient au cours de la marche et émeut l’opinion publique française, il s’agit du meurtre du jeune Habib Grimzi, défenestré le 14 novembre par des candidats à la Légion étrangère.
L’hostilité provoquée par la visibilité des enfants de travailleurs immigrés renvoie au rejet d’une « France algérienne » par les partisans de l’« Algérie française ». En effet, pour l’extrême droite, la question de l’immigration est indissociable de la question algérienne.
C’est explicite dans les déclarations des dirigeants du Front national comme Jean-Marie Le Pen mais cela se retrouve également dans Le Camp des saints, un roman de Jean Raspail paru en 1973 – ponctué de références à l’Algérie – et imaginant la « submersion migratoire » de la France, bien avant le triste succès de la théorie du « grand remplacement » de Renaud Camus.

A votre avis, la marche pour l’égalité permet-elle d’interroger la place des enfants de l’immigration algérienne en France et, par extension, la question des binationaux ? De quelle façon la France pourrait-elle accepter sa part algérienne ?
Si, pour l’extrême droite, la visibilité des descendants d’ouvriers algériens apparaît comme étant problématique, il n’en est pas de même du point de vue de la gauche radicale, héritière de la lutte pour l’indépendance et engagée dans le combat contre le racisme ciblant les immigrés.
La marche de 1983 est perçue favorablement par la gauche extraparlementaire car elle apporte un vent d’espoir dans une conjoncture marquée par la percée électorale du Front national lors des élections municipales, mais aussi par le « tournant de la rigueur » amorcé par le président socialiste François Mitterrand.

À l’heure des débats sur le « droit à la différence », mais aussi de la remise en cause du tiers-mondisme, cette nouvelle génération d’enfants d’immigrés interroge, d’une part, l’exclusivisme de nationalismes antagonistes qui prennent en tenaille cette population – notamment au regard du droit à la nationalité ou du service militaire – et d’autre part, tout en ayant l’Algérie au cœur, n’envisage son avenir qu’en France.

Le quatrième chapitre de votre livre est consacré à Klaus Barbie : qui était-il, ce client de Jacques Vergès ?
Klaus Barbie est né à Godesberg en 1913. Il adhère aux Jeunesses hitlériennes à 20 ans, rejoint les SS en 1935 et devient membre du parti nazi deux ans plus tard. Durant la Seconde Guerre mondiale, il se distingue par son rôle dans la persécution des Juifs et la traque des opposants au nazisme.
En 1942, il est nommé à la tête de la section IV de la Gestapo pour la région de Lyon. L’année suivante, il est responsable de l’arrestation du résistant français Jean Moulin qu’il torture en personne. Le « boucher de Lyon » poursuit sa sale besogne jusqu’à la fin du conflit en ordonnant, entre autres, la rafle de 44 enfants juifs réfugiés à Izieu.
Dans le contexte de la guerre froide, ce criminel de guerre parvient à échapper à la justice en étant recruté par le contre-espionnage de l’armée américaine pour laquelle il met à disposition son expérience et fait valoir son anticommunisme. Il se réfugie en 1951 en Bolivie où il conseille les dictatures d’Amérique latine jusqu’à son extradition en France en 1983.

En défendant Klaus Barbie, Jacques Vergès a-t-il nié les principes de son anticolonialisme au nom d’une certaine surenchère qui, au nom de l’antisionisme, est allé jusqu’à l’adoption de thèses négationnistes – je pense notamment à Robert Faurisson et Roger Garaudy ?
Il faut distinguer plusieurs niveaux pour comprendre ce qui se joue dans la défense de Klaus Barbie par Jacques Vergès, connu du public algérien pour sa défense de militants du FLN – dont Djamila Bouhired qu’il épouse –, en usant de la « stratégie de la rupture » qui n’a jamais fait l’unanimité chez les anticolonialistes.
Cependant, il ne faut pas oublier qu’il a été le défenseur des islamistes durant la guerre civile. Il l’a expliqué dans sa « Lettre ouverte à des amis algériens devenus tortionnaires », parue en 1993, qui a suscité une réponse de Jean-Louis Hurst alias Maurienne – auteur du « Déserteur » en 1960 –, publiée dans « Courant alternatif » en 1994. De plus, « l’avocat de la terreur » était lié à François Genoud, milliardaire suisse nazi qui a géré à Genève les fonds du FLN pendant la révolution anticoloniale et qui a créé à l’indépendance la Banque arabe suisse d’Alger.

La plaidoirie de Jacques Vergès a été particulièrement perverse et traduisait la dérive la plus grave d’un certain anti-impérialisme perméable aux thèses négationnistes, en jouant sur un ressort aussi malsain que puissant, celui de la dénonciation du « deux poids, deux mesures ».

Quelle était la réception dans la presse algérienne du procès de Klaus Barbie ? A-t-elle accordé un soutien inconditionnel à Jacques Vergès ?
Dans un contexte d’absence de liberté de la presse – nous sommes à l’époque du parti unique –, on assiste tout de même au naufrage d’une corporation, voire d’une génération, puisque les intellectuels et journalistes algériens qui s’expriment dans les médias autorisés expriment leur soutien à la rhétorique développée par Jacques Vergès et versent même, pour certains, dans l’antisémitisme le plus répugnant.
Néanmoins, il faut souligner la déclaration courageuse de Hocine Aït Ahmed et Mohammed Harbi qui, dans la revue « Sou’al » publiée à Paris, ont sauvé l’honneur de la conscience algérienne en rappelant qu’en tant qu’anciens colonisés, leur place n’était pas du côté du bourreau nazi Klaus Barbie, mais de ses victimes juives, en invoquant un principe universel, celui des droits humains.

Propos recueillis par Faris LOUNIS, journaliste indépendant

MIMMO LUCANO : La solidarité n’est pas un délit !

Bourse du travail de paris : l8 novembre 2021

Un collectif de citoyennes et de citoyens ont organisé à la Bourse du Travail à Paris une soirée de soutien à Mimmo Lucano le mercredi 17 novembre en présence de Mimmo Lucano, de collectifs et associations ainsi que de personnalités engagées dont MM. Eric Fassin, Sylvie Glissant, Cédric Herrou, Marie Cosnay, Olivier Favier, Romain Filhol, Maîtres Arié Alimi, Agnès Tricoire, Nicolas De Sa-Pallix et Vincent Brengarth… 

C’est l’intervention de mimmo lucanno que nous vous proposons d’écouter dans l’émission de ce jour.

Domenico « Mimmo » Lucano, ex-maire de Riace (Calabre) a été condamné en septembre 2021 à plus de treize années de prison et 500 000 € d’amende pour avoir fait preuve d’humanité envers les réfugié•es arrivé•es par la mer en les accueillant dans son village frappé par l’exode rural, et en proposant un modèle d’intégration efficace. Rappelons que le nombre de personnes ayant péri en tentant de rejoindre l’Europe a plus que doublé cette année; selon les statistiques de l’OIM, il se monte à 1 146 pour le premier semestre 2021. Il était de 513 en 2020.

Il s’agissait pour les organisateurs et les personnes présentes d’émettre un message qui franchisse les frontières et résonne à travers l’Europe – car c’est aussi au niveau européen que se livrera la prochaine bataille pour Mimmo. Interventions, projections, musique, livres… ce sera l’occasion d’exprimer chacune et chacun à sa manière un enjeu commun : protester contre le sort réservé aux exilé•es en Occident, et dénoncer la criminalisation de la solidarité.

Il s’agissait d’apporter un soutien à Mimmo, ainsi qu’aux vingt autres personnes condamnées avec lui, et à faire entendre le plus largement possible des paroles d’accueil, de lutte et de fraternité face à la violence des frontières.

 Le collectif de soutien à Mimmo Lucano

(collectifsoutienmimmolucano@protonmail.com)

En Italie, Domenico Lucano a été condamné à treize ans de prison. L’ancien maire de la ville calabraise de Riace avait mis en œuvre une politique d’accueil des exilés qui a permis de repeupler son village et développer les services publics. Un collectif de citoyen a organisé une soirée de solidarité à Paris.

Quand la solidarité s’exprime envers un Italien, c’est « Bella ciao » qui est chantée. À la Bourse du travail de Paris, ils étaient plusieurs centaines dans cette enceinte qui avait accueilli les réunions de Nuit Debout à entonner ce chant de la résistance transalpine, mercredi, en début et en fin de soirée.

Tous venaient dire combien est injuste la peine de plus 13 années de prison, infligée par la justice italienne, à l’encontre de l’ex-maire de Riace, Mimmo Lucano. Ce dernier a été accusé d’abus de bien social, de favoriser l’immigration illégale. En réalité, il paie le prix de sa politique exemplaire de solidarité avec les migrants.

Le village se repeuple

Car il a redonné vie à son village. Face à la salle, c’est l’émotion quand celui qui peut encore faire appel raconte, à la fin des années 1990, l’arrivée d’un navire sur la côte ionienne. Avec l’évêque, il aide à l’accueil des Kurdes qui débarquent sur la plage. « Ils étaient 200, alors que mon village ne comptait que 500 habitants », narre-t-il. Il s’entend avec les émigrés italiens – ceux partis de Riace vers le nord du pays ou en Amérique latine chercher un travail – pour qu’ils mettent à disposition des nouveaux venus leurs maisons vides. Le village se repeuple.

Cabale judiciaire

Et en 2004, il est élu maire. Il utilise les 35 euros de subvention aux villes qui accueillent les migrants, à la fois pour ces derniers, et pour développer les services publics et le développement économique, dans une terre mitée par la mafia. « Il faut que toute la société profite de l’accueil des migrants », explique l’ancien maire. L’histoire est trop belle. Et quand les politiques d’immigrations se durcissent en 2016, une cabale judiciaire se met en place.

Signer la pétition sur change.org

Contact : libertepourmimmo@orange.fr

Suivre l’actualité : «Liberté pour Mimmo»

En 2018, Mimmo est arrêté et placé en résidence surveillée sur ordre du ministre de l’Intérieur d’extrême droite, Matteo Salvini. Il est accusé d’avoir organisé des mariages de convenance pour aider des femmes déboutées du droit d’asile à rester en Italie. La justice reproche également à l’ex-édile de ne pas avoir fait d’appel d’offres pour la gestion des déchets du village et de l’avoir attribuée à des coopératives liées aux migrants. Le 30 septembre 2021, Mimmo Lucano est condamné à 13 ans de prison et à 500 000 euros d’amende pour « escroquerie, abus de biens sociaux, fraude aux dépens de l’État et aide à l’immigration clandestine ».

Nous sommes consternés tant par la qualification des faits que par l’extravagante sévérité de la peine, qui va bien au-delà des réquisitions du parquet. Comment en est-on arrivé là, alors que le tribunal a retenu qu’il ne s’était pas personnellement enrichi ? Les signataires de cet appel considèrent que cette condamnation purement politique a pour seul objet de dissuader ceux qui mettent en œuvre la solidarité avec les migrants.

Face au climat de montée des haines racistes et xénophobes que connaissent l’Italie, la France et bon nombre de pays européens, il est impérieux que ceux qui, comme cet élu, ont défendu les droits de l’homme les plus élémentaires et transformé un village mourant en lieu de vie, continuent à être salués pour leur action et leur courage plutôt que transformés en délinquants pour satisfaire l’extrême droite. Non, la solidarité n’est pas un délit.

LA COMMUNE DE PARIS - Épisode 9

À l’occasion des 150 ans de la Commune de Paris et à partir du 18 mars, Raspouteam et l’Actualité des Luttes font revivre l’insurrection parisienne dans une série d’émissions thématiques.

Rendez vous tous les jeudi de 12h30 à 13h30 sur Fréquence Paris Plurielle, 106.3 FM et partout dans le monde sur rfpp.net.

Retrouvez le Journal Illustré de la Commune de Paris sur le site de Raspouteam.

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Dans ce 9ème épisode de notre série, nous allons nous intéresser à la participation des étrangers à la Commune. Paris accueille une grande partie de ces étrangers, il s’agit essentiellement d’une immigration de travail.

Nous débutons cette émission en compagnie de Sylvie Aprile, historienne spécialiste de l’histoire des révolutions et de l’exil au XIXème siècle. Elle reviendra sur la place des étrangers dans l’insurrection parisienne de 1871.

En seconde partie d’émission, nous reviendrons sur les conditions de vie, de travail, et les luttes de l’immigration aujourd’hui à Paris. Nous serons avec des membres du Collectif des Sans-Papiers de Montreuil (CSP-M), qui sera suivi d’un entretien réalisé avec des membres du Collectif des Sans-Papiers 20ème (CSP-20) et du Collectif 20eme solidaire.

Il sera question de la situation des sans-papiers en France, et de la campagne en cours pour obtenir une carte d’habitant locale, qui fait écho aux revendications de la Commune de Paris.

NANTERRE DU BIDONVILLE A LA CITÉ

Dans cette émission, Victor Collet nous parlent de son livre « Nanterre du bidonville à la cité ». Il y retrace les luttes qui ont traversé le bidonville de Nanterre au gré de l’évolution de la ville. Des cités de transit au cité HLM comment la figure de l’étranger se transforme pour finir par s’enliser dans ce qu’on appelle la crise des banlieues ?  Comment la stigmatisation évolue pour se cristalliser et devenir un problème dit « d’intégration » . 

Le livre de Victor Collet, “Nanterre du Bidonville à la cité” fait dialoguer les archives et les mémoires sur l’histoire de l’immigration et de Nanterre au regard du présent.  Bonne écoute !

L’ AVENIR DES FOYERS DE TRAVAILLEURS AFRICAINS

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Dans cette émission nous parlerons de la semaine anti-raciste qui a eu lieu du 21 au 29 septembre 2019 dans le 20ème arrondissements de Paris concernant les menaces d’expulsions dans les foyers.