MIMMO LUCANO : La solidarité n’est pas un délit !

Bourse du travail de paris : l8 novembre 2021

Un collectif de citoyennes et de citoyens ont organisé à la Bourse du Travail à Paris une soirée de soutien à Mimmo Lucano le mercredi 17 novembre en présence de Mimmo Lucano, de collectifs et associations ainsi que de personnalités engagées dont MM. Eric Fassin, Sylvie Glissant, Cédric Herrou, Marie Cosnay, Olivier Favier, Romain Filhol, Maîtres Arié Alimi, Agnès Tricoire, Nicolas De Sa-Pallix et Vincent Brengarth… 

C’est l’intervention de mimmo lucanno que nous vous proposons d’écouter dans l’émission de ce jour.

Domenico « Mimmo » Lucano, ex-maire de Riace (Calabre) a été condamné en septembre 2021 à plus de treize années de prison et 500 000 € d’amende pour avoir fait preuve d’humanité envers les réfugié•es arrivé•es par la mer en les accueillant dans son village frappé par l’exode rural, et en proposant un modèle d’intégration efficace. Rappelons que le nombre de personnes ayant péri en tentant de rejoindre l’Europe a plus que doublé cette année; selon les statistiques de l’OIM, il se monte à 1 146 pour le premier semestre 2021. Il était de 513 en 2020.

Il s’agissait pour les organisateurs et les personnes présentes d’émettre un message qui franchisse les frontières et résonne à travers l’Europe – car c’est aussi au niveau européen que se livrera la prochaine bataille pour Mimmo. Interventions, projections, musique, livres… ce sera l’occasion d’exprimer chacune et chacun à sa manière un enjeu commun : protester contre le sort réservé aux exilé•es en Occident, et dénoncer la criminalisation de la solidarité.

Il s’agissait d’apporter un soutien à Mimmo, ainsi qu’aux vingt autres personnes condamnées avec lui, et à faire entendre le plus largement possible des paroles d’accueil, de lutte et de fraternité face à la violence des frontières.

 Le collectif de soutien à Mimmo Lucano

(collectifsoutienmimmolucano@protonmail.com)

En Italie, Domenico Lucano a été condamné à treize ans de prison. L’ancien maire de la ville calabraise de Riace avait mis en œuvre une politique d’accueil des exilés qui a permis de repeupler son village et développer les services publics. Un collectif de citoyen a organisé une soirée de solidarité à Paris.

Quand la solidarité s’exprime envers un Italien, c’est « Bella ciao » qui est chantée. À la Bourse du travail de Paris, ils étaient plusieurs centaines dans cette enceinte qui avait accueilli les réunions de Nuit Debout à entonner ce chant de la résistance transalpine, mercredi, en début et en fin de soirée.

Tous venaient dire combien est injuste la peine de plus 13 années de prison, infligée par la justice italienne, à l’encontre de l’ex-maire de Riace, Mimmo Lucano. Ce dernier a été accusé d’abus de bien social, de favoriser l’immigration illégale. En réalité, il paie le prix de sa politique exemplaire de solidarité avec les migrants.

Le village se repeuple

Car il a redonné vie à son village. Face à la salle, c’est l’émotion quand celui qui peut encore faire appel raconte, à la fin des années 1990, l’arrivée d’un navire sur la côte ionienne. Avec l’évêque, il aide à l’accueil des Kurdes qui débarquent sur la plage. « Ils étaient 200, alors que mon village ne comptait que 500 habitants », narre-t-il. Il s’entend avec les émigrés italiens – ceux partis de Riace vers le nord du pays ou en Amérique latine chercher un travail – pour qu’ils mettent à disposition des nouveaux venus leurs maisons vides. Le village se repeuple.

Cabale judiciaire

Et en 2004, il est élu maire. Il utilise les 35 euros de subvention aux villes qui accueillent les migrants, à la fois pour ces derniers, et pour développer les services publics et le développement économique, dans une terre mitée par la mafia. « Il faut que toute la société profite de l’accueil des migrants », explique l’ancien maire. L’histoire est trop belle. Et quand les politiques d’immigrations se durcissent en 2016, une cabale judiciaire se met en place.

Signer la pétition sur change.org

Contact : libertepourmimmo@orange.fr

Suivre l’actualité : «Liberté pour Mimmo»

En 2018, Mimmo est arrêté et placé en résidence surveillée sur ordre du ministre de l’Intérieur d’extrême droite, Matteo Salvini. Il est accusé d’avoir organisé des mariages de convenance pour aider des femmes déboutées du droit d’asile à rester en Italie. La justice reproche également à l’ex-édile de ne pas avoir fait d’appel d’offres pour la gestion des déchets du village et de l’avoir attribuée à des coopératives liées aux migrants. Le 30 septembre 2021, Mimmo Lucano est condamné à 13 ans de prison et à 500 000 euros d’amende pour « escroquerie, abus de biens sociaux, fraude aux dépens de l’État et aide à l’immigration clandestine ».

Nous sommes consternés tant par la qualification des faits que par l’extravagante sévérité de la peine, qui va bien au-delà des réquisitions du parquet. Comment en est-on arrivé là, alors que le tribunal a retenu qu’il ne s’était pas personnellement enrichi ? Les signataires de cet appel considèrent que cette condamnation purement politique a pour seul objet de dissuader ceux qui mettent en œuvre la solidarité avec les migrants.

Face au climat de montée des haines racistes et xénophobes que connaissent l’Italie, la France et bon nombre de pays européens, il est impérieux que ceux qui, comme cet élu, ont défendu les droits de l’homme les plus élémentaires et transformé un village mourant en lieu de vie, continuent à être salués pour leur action et leur courage plutôt que transformés en délinquants pour satisfaire l’extrême droite. Non, la solidarité n’est pas un délit.

LUTTE CONTRE LES CENTRES DE RETENTION EN EUROPE

Le système des frontières, des expulsions et de l’enfermement des personnes sans-papiers n’est pas qu’une affaire d’État, mais est de plus en plus régi par le cadre européen. La montée en puissance de Frontex, le financement de charters et de nouveaux centres de rétention administrative (CRA) par les fonds européens et le perfectionnement du fichage biométrique des personnes non européennes sont des signaux éclairants de cette européanisation grandissante.

Le 2 octobre 2021, l’assemblée contre les CRA Ile-de-France organisait une rencontre publique avec des camarades qui se mobilisent contre les centres de rétention en Belgique, Allemagne et Italie. D’autres collectifs anti-CRA français fut aussi présents, pour discuter de la situation dans les différents pays et pour raconter les luttes qui se développent à l’intérieur et à l’extérieur des centres de rétention.

Nous vous proposons dans l’émission de ce jour, l’écoute d’une grande partie des interventions qui se tenait au Marbré, lieu occupé à Montreuil.

Bonne écoute !

Contre la construction de prisons pour étranger.e.s, le 19 juin 2021, on marche sur le Mesnil-Amelot !

Ce texte a été écrit conjointement par des personnes avec et sans papiers.

L’État français ne cesse de durcir la répression envers les migrant.es. Le projet gouvernemental de construire des nouveaux Centres de Rétention Administrative (CRA) est la volonté manifeste de s’en prendre toujours plus aux libertés de circulation et d’installation. Trois nouveaux Centres de Rétention sont en projet : à Lyon, à Bordeaux et à Olivet (près d’Orléans), et deux extensions vont avoir lieu à Coquelles (près de Calais) et Lesquin (près de Lille).

En tout, le gouvernement vise 800 places supplémentaires en rétention en 2023 par rapport à 2018, soit 60 % de plus ! En plus de ça, un nouveau projet vise à construire un autre CRA de 64 places au Mesnil–Amelot, à côté de l’aéroport de Roissy. Tous ces projets témoignent de la volonté d’enfermer toujours plus de personnes.

En 20 ans, le nombre de places en Centre de Rétention a doublé : en 2019, 54000 personnes y ont été enfermées. La loi asile et immigration de 2018 permet d’enfermer les personnes jusqu’à trois mois. Les contrôles de police et les mesures d’éloignement se multiplient. La répression aux frontières, et l’augmentation de l’enfermement et des expulsions ont un impact concret dans la vie des personnes sans-papiers. Les Interdictions de Retour sur le Territoire Français (IRTF) visent à faire de nous des sans-papiers à vie. Alors que la crise sanitaire dure depuis plus d’un an désormais, l’État français continue de maintenir la machine à déporter des vies humaines. Retenues dans des conditions indignes, les personnes sont de plus en plus réprimées dans ces centres.

Pour expulser, les tests sont généralement obligatoires : les personnes qui refusent de s’y soumettre prennent souvent des peines de prison ferme où sont renvoyées au CRA pour une nouvelle période de 90 jours. Nous marcherons aussi en solidarité avec les prisonnier.e.s des CRA qui se révoltent. Dans tous les CRA de France, des grèves de la faim s’organisent régulièrement et la solidarité à l’intérieur est la seule arme face aux conditions de rétention infectes, aux violences policières, à l’absence de soin, à la nourriture dégueulasse (et parfois périmée), à l’eau froide pour la douche, etc.

Au Mesnil-Amelot, en janvier, des prisonniers ont mis le feu à une partie du CRA 3 et ont pris des peines de prison ferme pour ça : nous marcherons aussi pour eux ! Nous manifestons pour la fermeture de tous les Centres de Rétention. Nous manifestons pour la fin des reconduites à la frontière. Nous manifestons pour la régularisation de toutes et tous. Nous manifestons pour la dignité et la liberté de circulation et d’installation. 

Rendez-vous le samedi 19 juin 2021 à 15 h à l’arrêt de RER Aéroport Charles-de-Gaulle 1, sortie Gare routière Départ collectif une heure avant (14 h) du RER B Gare du Nord

Dans l’émission d’aujourd’hui, nous revenons sur cet appel en vous diffusant dans une première partie, le témoignage d’un détenu du CRA du Mesnil- Amelot réaliser le dimanche 14 juin. Dans un second temps nous vous diffusons un entretien réalisé avec Alex membre de l’assemblée contre les centres de rétention et de l’émission l’Envolée sur FPP 106.3fm

Pour plus d info https://abaslescra.noblogs.org/

CHILI 2021 / ÉPISODE 1 ; Les limites de la constituante

Le 18 octobre dernier, le peuple chilien s’est réveillé pour exiger davantage de justice sociale. Trois jours plus tard le président de la République Sebastián Piñera a déclaré que le pays était « en guerre contre un ennemi implacable ».    Le mouvement s’est maintenue jusqu’à l’apparition de la covid-19 et a repris suite au levé du couvre-feu instauré pendant 6 mois avec comme prétexte la pandémie. Au mois d’octobre 2020, un référendum a vu le jour et la population s’est exprimé en faveur d’une nouvelle constitution. Cette décision soulève de nombreux enjeux et notamment avec les élections présidentielles qui auront lieu courant 2021.

Nous consacrons donc deux émissions sur la situation sociale au Chili. Une première dans laquelle nous vous diffusons une partie des prises de parole réalisé lors de la rencontre internationaliste organisé par la cantine syrienne ” les peuples veulent”, qui avait lieu le jeudi 21 janvier avec le collectif Vitrine Dystopica, intitulée : Communalisme et perspectives de victoire du Chili à la France. Cette discussion revient sur les dangers du processus électoraliste, les tentatives de récupération de la mobilisation par le pouvoir institutionnel, mais aussi sur les conséquences et perspectives réelles issues de la mobilisation débutée l’année dernière.

LES PEUPLES VEULENT

🌅 Alternatives révolutionnaires 🌅

Si la crise sanitaire et sa gestion, comme les catastrophes écologiques successives, assombrissent chaque jour notre perception du futur, des rayons d’espoir percent malgré tout ce ciel gris et menaçant.

Soudan, Algérie, Hong Kong, France, États-Unis, Mali, Liban, Irak, Iran, Thaïlande, Biélorussie, Équateur, Haïti, Catalogne, Chili, Nigeria… On peine à dénombrer sans en oublier l’ensemble des soulèvements des deux dernières années. 💥

Un désir de vie, de dignité et de justice parcourt villes et campagnes du monde entier. Malgré la répression, le courage des peuples qui se soulèvent défient partout le statu quo.

Si l’on semble s’accorder que dans les quatre coins du monde « les peuples veulent la chute des régimes », bien rares sont les voix et les slogans qui évoquent ou défendent une vision de

ce qui pourrait succéder ces chutes 🌅. La question de l’après reste bien souvent absente.

Cette année le titre de notre rencontre s’arrête à trois mots sans que nous sachions si il faut les ponctuer d’un point d’interrogation❓ ou d’exclamation❗

💥Les peuples veulent!?💥

Pendant plus d’un siècle, révolution rimait avec socialisme(s). Du Vietnam à l’Algérie en passant par Cuba ou le Burkina Faso, quand une insurrection éclatait, le communisme était disponible lorsqu’il s’agissait d’imaginer la suite. Que l’on s’en réjouisse ou non, on peut s’accorder pour dire que la situation a bien changé.

Quelles propositions de transition ou de rupture réussissent encore à se frayer un passage au moment des soulèvements ? La démocratie libérale pour remplacer les régimes autoritaires ? Des assemblées constituantes pour transformer la démocratie libérale ? Quelles perspectives dessinent les révoltés de nos jours ❓

C’est pour réfléchir à ces questions que nous avons souhaité inviter collectifs et individu.e.s du monde entier à participer à cette rencontre.

Certain.e.s, après avoir assisté à l’écroulement de régimes ou à la libération de territoires entiers ont déjà entrevu cet instant d’après. D’autres, ne souhaitant pas attendre de tels moments, ont déjà commencé à construire des d’alternatives au système actuel.

Les changements progressifs et locaux ne peuvent être opposés aux soulèvements. Au contraire, il nous faut souhaiter qu’en plus de se multiplier, les uns et les autres se nourrissent mutuellement.

À partir des pistes qui sont d’or et déjà creusées ici et ailleurs, il est possible d’apercevoir des réponses communes et de dessiner des horizons qui traversent frontières et océans. ✨

CENTRE DE RETENTION

Dans l’émission de ce jour nous faisons le point sur les centres de rétention en direct des studios de FPP avec comme invité un animateur de l’émission l’Envolée. Nous diffuserons des reportages et témoignages en direct du centre de rétention de Vincennes et de celui de Oissel.

Pour plus d’information : abaslescras.noblog.org