Journée internationale des migrants contre la loi Darmanin

Après le vote de la loi scélérate connue initialement comme « loi Darmanin », 400 collectifs, associations, syndicats, partis politiques appellent à une journée nationale de manifestations pour le retrait de la loi Darmanin, contre le racisme et la xénophobie, le dimanche 14 janvier. L’ampleur de cette première vague sera déterminante pour la suite. Pour faire plier Macron et Darmanin et ouvrir à un mouvement qui change le climat politique et barre la route à la progression du fascisme. Le RDV est donné Le dimanche 14 janvier à 15 h Place de La République.

En appel à cette date, nous vous diffusons aujourd’hui les reportages que nous avons réalisés lors de la manifestation du 18 décembre 2023 à Paris pour la journée internationale des migrants.

La loi asile immigration reprend de nombreuses idées de l’extrême droite comme la préférence nationale et aura des conséquences terribles sur la vie de centaines de milliers d’habitant.e.s étrangèr.e.s sur le sol français. Il s’agit de la loi la plus régressive depuis 40 ans. Cette loi raciste et xénophobe restreint le droit au séjour, accentue considérablement la répression, s’attaque au droit d’asile, au droit du sol, aux étrangers malades, aux étudiants non européens, au regroupement familial. L’attaque contre l’hébergement d’urgence, le durcissement de l’accès aux prestations sociales dont les allocations familiales et les aides aux logements, vont jeter des familles à la rue ou dans les bras de marchands de sommeil, particulièrement les femmes migrantes.

Cette loi va précariser davantage les travailleuses et travailleurs, les lycéens, les étudiants avec ou sans-papiers. L’arbitraire préfectoral est encore renforcé, refoulement aux frontières, délivrance systématique des OQTF et IRTF et allongement de leur durée, notamment pour les travailleuses et les travailleurs.

Cette loi s’attaque aux libertés publiques, bafoue les droits fondamentaux tels que le droit d’asile, restaure la double peine et fait honte à la France, qui prétend défendre les valeurs d’égalité entre toutes et tous.

Darmanin ne fera pas sa loi

De février à août 1996, à Paris, des centaines d’étranger·e·s « clandestins » sortent en pleine lumière, occupent des églises, des gymnases, un entrepôt de la SNCF pour obtenir leurs papiers. Ils et elles seront expulsé·e·s violemment de l’église St Bernard par la police le 23 août 1996 mais celles et ceux qui se sont renommé·e·s « Sans-papiers » sont sortis de l’ombre sur tout le territoire soutenus par des centaines de milliers de personnes. Depuis 27 ans, les Sans-papiers organisés en collectifs, continuent de lutter, se retrouvant chaque année devant l’église St Bernard.

Cette année, la manifestation qui se déroulait le samedi 26 aout 2023 en direction de St Bernard s’intitulait “DARMANIN NE FERA PAS SA LOI – Contre le racisme et contre le fascisme – Et en souvenir de St Bernard !”. En effet, depuis bientôt un an, le gouvernement met en avant un projet de “loi asile et immigration” pour “contrôler l’immigration et améliorer l’intégration”, qui accélère les procédures d’expulsions et en précarise avec la régularisation par le travail avec la notion de “métier en tension”. Contre ce projet aux contours flous, l’ UCIJ (uni-e-s contre l’immigration jetable), qui réunie collectifs de sans papiers associations et syndicat, et qui s’était formée contre la réforme du droit d’asile CESEDA, s’est reformée et organise la mobilisation. Cette date de mobilisation était donc une occasion de remettre en avant l’histoire de la lutte de st Bernard, et de faire le lien avec la mobilisation actuelle.

Dans cette émission, nous vous diffusons donc un montage contenant plusieurs extraits de reportage réalisés lors de cette manifestation; et, un interview de Bchira, militante au CSP75 et à la marche des solidarités, qui revient sur les différents aspects de ce projets et ses conséquences.

AG CONTRE LA LOI ASILE ET IMMIGRATION 2023

Le nouveau projet de loi Asile & Immigration conduit à une négation radicale des droits fondamentaux des migrant-es. Le projet s’inscrit délibérément dans une vision utilitariste et répressive. Les migrant-es sont déshumanisé-es et considéré-es uniquement comme de la potentielle main d’œuvre. Le droit du séjour et le droit d’asile vont être encore plus restreints. Le projet prévoit des moyens pour empêcher d’accéder ou de rester sur le territoire, au lieu de les utiliser pour accueillir dignement celles et ceux qui fuient la guerre, la misère ou les conséquences du dérèglement climatique.

C’est l’ensemble des droits des étranger-es qui est en danger. Il est de la responsabilité de nos organisations, associations, collectifs et syndicats de réagir. En 2006 déjà, nous étions uni-es contre l’immigration jetable, nous appelons donc à nous mobiliser contre cette réforme qui, si elle était adoptée, accentuerait encore le fait que les étranger-es en France, soient considéré-es comme une population de seconde zone, privée de droits, précarisée et livrée à l’arbitraire du patronat, de l’administration et du pouvoir.

Le 20 janvier 2023, à la bourse du travail de Paris, avait lieu une assemblée générale afin d organiser une mobilisation contre ce projet. Aujourd’hui, nous vous diffusons une partie des prises de paroles qui ont eu lieu à cette occasion.

Contre la construction de prisons pour étranger.e.s, le 19 juin 2021, on marche sur le Mesnil-Amelot !

Ce texte a été écrit conjointement par des personnes avec et sans papiers.

L’État français ne cesse de durcir la répression envers les migrant.es. Le projet gouvernemental de construire des nouveaux Centres de Rétention Administrative (CRA) est la volonté manifeste de s’en prendre toujours plus aux libertés de circulation et d’installation. Trois nouveaux Centres de Rétention sont en projet : à Lyon, à Bordeaux et à Olivet (près d’Orléans), et deux extensions vont avoir lieu à Coquelles (près de Calais) et Lesquin (près de Lille).

En tout, le gouvernement vise 800 places supplémentaires en rétention en 2023 par rapport à 2018, soit 60 % de plus ! En plus de ça, un nouveau projet vise à construire un autre CRA de 64 places au Mesnil–Amelot, à côté de l’aéroport de Roissy. Tous ces projets témoignent de la volonté d’enfermer toujours plus de personnes.

En 20 ans, le nombre de places en Centre de Rétention a doublé : en 2019, 54000 personnes y ont été enfermées. La loi asile et immigration de 2018 permet d’enfermer les personnes jusqu’à trois mois. Les contrôles de police et les mesures d’éloignement se multiplient. La répression aux frontières, et l’augmentation de l’enfermement et des expulsions ont un impact concret dans la vie des personnes sans-papiers. Les Interdictions de Retour sur le Territoire Français (IRTF) visent à faire de nous des sans-papiers à vie. Alors que la crise sanitaire dure depuis plus d’un an désormais, l’État français continue de maintenir la machine à déporter des vies humaines. Retenues dans des conditions indignes, les personnes sont de plus en plus réprimées dans ces centres.

Pour expulser, les tests sont généralement obligatoires : les personnes qui refusent de s’y soumettre prennent souvent des peines de prison ferme où sont renvoyées au CRA pour une nouvelle période de 90 jours. Nous marcherons aussi en solidarité avec les prisonnier.e.s des CRA qui se révoltent. Dans tous les CRA de France, des grèves de la faim s’organisent régulièrement et la solidarité à l’intérieur est la seule arme face aux conditions de rétention infectes, aux violences policières, à l’absence de soin, à la nourriture dégueulasse (et parfois périmée), à l’eau froide pour la douche, etc.

Au Mesnil-Amelot, en janvier, des prisonniers ont mis le feu à une partie du CRA 3 et ont pris des peines de prison ferme pour ça : nous marcherons aussi pour eux ! Nous manifestons pour la fermeture de tous les Centres de Rétention. Nous manifestons pour la fin des reconduites à la frontière. Nous manifestons pour la régularisation de toutes et tous. Nous manifestons pour la dignité et la liberté de circulation et d’installation. 

Rendez-vous le samedi 19 juin 2021 à 15 h à l’arrêt de RER Aéroport Charles-de-Gaulle 1, sortie Gare routière Départ collectif une heure avant (14 h) du RER B Gare du Nord

Dans l’émission d’aujourd’hui, nous revenons sur cet appel en vous diffusant dans une première partie, le témoignage d’un détenu du CRA du Mesnil- Amelot réaliser le dimanche 14 juin. Dans un second temps nous vous diffusons un entretien réalisé avec Alex membre de l’assemblée contre les centres de rétention et de l’émission l’Envolée sur FPP 106.3fm

Pour plus d info https://abaslescra.noblogs.org/