DELIVEROO : la question du travail dissimulé

Deliveroo est fondée en 2013. En 2015, la société est présente dans douze pays et 84 villes, et passe la barre du million de commandes et des 1 000 restaurants partenaires en France en 2015 et 2 000 restaurants avec 2 000 livreurs en juillet 2016. Elle lève cette année-là 195 millions de dollars, puis 275 millions en août 2016 pour sa cinquième collecte de fonds. Plusieurs fonds d’investissement ont participé à ce dernier tour de table dont General Catalyst (américain) ou encore Bridgepoint (britannique). Cette nouvelle a été annoncée une semaine après la faillite de l’un de ses concurrents belges, Take EAT Easy.

La justice vient de rendre son jugement, ce mardi 19 avril. L’entreprise Deliveroo est condamnée à la peine maximale prévue par la loi : 375 000 euros d’amende pour travail dissimulé

Le verdict est historique. Il reconnaît que les livreurs de cette plateforme auraient dû travailler comme salariés. Et non comme auto-entrepreneurs.

Au-delà de l’entreprise elle-même, trois ex-dirigeants étaient sur le banc des accusés. Hugues Decosse et Adrien Falcon sont condamnés à douze mois de prison avec sursis et cinq ans avec sursis d’interdiction de diriger une société. Tous deux avaient occupé le poste de directeur général de Deliveroo France sur la période couverte par le procès, de 2015 à 2017. Les deux ex-DG écopent également, chacun, d’une amende de plus de 27 000 euros à verser à l’URSSAF.

Le troisième homme, Elie Demoustier, directeur des opérations jusqu’en 2018, est condamné en tant que salarié complice à quatre mois d’emprisonnement avec sursis.

Dans l’émission de ce jour, nous sommes en plateau avec Hichem, du syndicat SUD commerce et service Île-de-France et en sa compagnie, nous revenons sur le procès de l’entreprise Deliveroo et sur la signification du verdict.