MAYOTTE : Wuambushu, opération coloniale de la France

22 mai 2023, 5 h 50, les gendarmes arrivent sur le quartier de Talus II à Majicavo-Koropa, Mayotte. Plusieurs familles sortent de chez elles, derniers bagages à la main. Louis Witter

L’opération « Wuambushu » à Mayotte qui a débuté en avril 2023 après le ramadan, a pour objectif la déportation de milliers de comorien.nes en deux mois. Près d’un millier de gendarmes mobiles, de policiers et de CRS 8 vont débarquer en renfort pour détruire 10 % des cases et vont expulser plus de 250 personnes par jour vers les autres îles de l’archipel des Comores.

Ce lundi 29 mai 2023 se tenait à la baudriere a Montreuil, une journée de discussions organisé par l’AG anti-CRA Île-de-France sur la situation à Mayotte autour de l’opération Uwambushu menée par Darmanin depuis plusieurs semaines.

Dans cette émission, nous entendrons les interventions du Collectif Stop Uwambushu.
Avec une Genèse de la politique migratoire coloniale à Mayotte et ainsi que de la Rétention et du système carcéral sur l’île et nous poursuivrons avec l’entretien téléphonique réalisé par l’AG anti-CRA Île-de-France en compagnie de deux prisonniers d’un centre de rétention à Mayotte.

Discussion autour d’installations collectives sur le Plateau de Saclay

Dans cette émission, vous pourrez entendre des discussions enregistrées au campement de Zaclay à l’occasion de la semaine sur l’agriculture paysanne, le 20 mai 2023. Y était raconté, discuté des projets d’installation paysanne. Et avec elles, les difficultés rencontrées, et les problématiques posées par des “néo-paysans” ayant choisis de s’installer collectivement. L’événement était organisé avec le soutien de la Confédération paysanne Ile-de-France, l’ARDEAR IdF, et le Fadear. Puis en fin d’émission, vous pourrez entendre une interview de Bernard Loup, président du Collectif pour le Triangle de Gonesse, réalisée à l’occasion de la Zadimanche du 28 mai dernier. Celui-ci nous y détaillait brièvement la situation et les enjeux actuels sur terres de Gonesse.
Enfin, précisons que les habitants de la ZAD de Saclay ont choisi de démonter eux-mêmes leur campement, face à la menace d’amendes rétroactives envers les propriétaires du terrain, pour toutes constructions encore debout à la date du 5 juin. Mais les occupants ne se démontent pas ! Et un prochain rendez-vous sur la parcelle est d’ores et déjà annoncé pour le 24 juin.

Lien vers le site web du Collectif pour le Trangle de Gonesse
Lien vers le site web de la Confédération paysanne
Lien vers le site web du Collectif contre la ligne 18
Lien vers la présentation du FADEAR

REFORME DES RETRAITES : Bilan et perspectives avec les grévistes de la filière des déchets

Dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites et en appel à la manifestation du 6 juin 2023 au départ d’Invalides, nous vous diffusons aujourd’hui une émission que nous avons réalisée en studio le 2 juin 2023 avec trois gréviste de la filières des déchets.

Sabrina, Bobby et Alain sont tous les trois à la CGT FTDNEEA (Filière Traitement Déchets Nettoiement Eau Egouts Assainissement de la Ville de Paris), et participe à la mobilisation qui s’organise autour du site de l’incinérateur d’Ivry. En 2017, les syndicats CGT Nettoiement et CGT Egouts de la Ville de Paris déciaient de se réunir et fusionner en un seul syndicat. Ce syndicat rassemble et organise les corps suivants de la Ville de Paris : Eboueurs, Egoutiers, Conducteurs (CDA), Adjoints Techniques, Techniciens des Services Opérationnels et Personnels de Maitrise.

” L’histoire des luttes et la conscience de classe, fortement ancrées parmi nos syndiqués, vont résolument confirmer notre organisation sur un syndicalisme de classe, de masse, unitaire et indépendant.”

Avec eux, nous reviendrons sur la mobilisation de cette année, sur ces perspectives et sur leur manière d’envisager leur outil syndical.

LA BATAILLE DE LA SÉCU

Vous pouvez entendre dans cette émission la présentation du livre de Nicolas Da Silva « La bataille de la Sécu », qui a eu lieu à la librairie « la petite Denise » le 17 mai. Cette rencontre était organisée par la TRAME, association Crée en 2017 et située à Saint-Denis (93), la Trame est un lieu d’accueil, d’orientation et de soutien dans la communauté destiné à des personnes en souffrance psychique.

« Dans « La Bataille de la Sécu », l’économiste Nicolas Da Silva retrace l’histoire du système de santé, tout en dessinant les contours d’une opposition fondamentale au sein du capitalisme français entre l’organisation autonome des travailleurs et la gestion étatique. » Mediapart, 16 novembre 2022.

« Pour Nicolas Da Silva, l’histoire du système de santé depuis la révolution de 1789 se lit comme l’histoire d’un antagonisme entre « la Sociale », autogouvernement par les intéressés, et « l’État social » », Le Monde diplomatique, décembre 2022.

Nicolas Da Silva est maître de conférences en sciences économiques à l’université Sorbonne Paris Nord.

Nicolas Da Silva déclare que l’objectif de La bataille de la Sécu est de « faire la peau à l’État social1». Cette formule lapidaire à de quoi surprendre tant le sens commun associe, en France, la protection sociale ou le développement de la production de soins à l’intervention étatique. L’enjeu du livre, clairement exposé dès l’introduction et en partie contenu dans son titre, est a contrario, d’en finir avec cette confusion courante.

Nicolas Da Silva distingue ainsi les deux logiques antagoniques qui selon lui s’affrontent dans la genèse des institutions françaises de soins depuis 1789 : celle de l’État social né des guerres totales et celle de la Sociale, née de l’industrialisation et des résistances ouvrières à l’État. Ces deux formes de la protection sociales se distinguent notamment par la question du contrôle politique et la distribution du pouvoir au sein des institutions qui y participent.

Pour l’auteur, l’État-social, loin d’être la force de progrès à laquelle il est souvent identifié, se fait le soutien acharné du capital contre l’auto-organisation des travailleurs. Les politiques de réforme de la sécurité sociale menées depuis les ordonnances Jeanneney de 1967 jusqu’au plan Juppé de 1995-1996, correspondant à une reprise en main de la sécurité sociale par l’État, en seraient la preuve.

2 La perspective historique adoptée par Nicolas Da Silva (qui se revendique ici de l’économie politique) permet de rendre compte, dans le temps long, des dynamiques institutionnelles et sociales de la production de soins en France. Cette approche a également le mérite de sortir l’étude de la sécurité sociale du présentisme qui caractérise les débats ayant trait au système de santé.

L’auteur montre ainsi que les questions de déficit, de fraude, de financement par l’État, de liberté d’installation des médecins ou de l’efficacité des mutuelles sont débattues depuis au moins 1949 et depuis 1789 pour certaines d’entre elles. De plus, le recul historique dont fait preuve l’auteur dans cet ouvrage permet de mettre en lumière le caractère non-linéaire du développement de la protection sociale. Cette dernière n’est nullement caractérisée par une amélioration résultant de réformes successives, mais apparaît bien davantage comme un processus dialectique, marqué par des phases d’accélération et de recul, dans lequel des groupes sociaux s’affrontent pour imposer une certaine forme et un certain niveau de protection.

3 Après avoir proposé, dans un premier chapitre, un bref retour sur le mode de production féodal de soins et sa disparition à partir de la fin du XVIIIe siècle, l’auteur se concentre sur la mutualité. Il met en évidence la façon dont cette forme d’auto-organisation ouvrière est progressivement intégrée au mode de production capitaliste, notamment via le décret impérial de 1852. Les troisième et quatrième chapitres sont l’occasion pour Nicolas Da Silva de préciser l’origine de chacune des deux formes d’organisation de la protection sociale identifiées sur la période : la guerre totale pour l’État-social et la résistance à l’État pour la Sociale.

La Première Guerre mondiale marque en effet un tournant décisif du point de vue de l’implication de l’État dans l’économie en général et dans les questions de santé en particulier. La législation des années 1928-1930 sur les assurances sociales apparait comme une conséquence de ce changement de paradigme. La Résistance quant à elle, radicalement opposée à l’État vichyste, renoue avec les résistances ouvrières du XIXe siècle et constitue le creuset du régime général de sécurité sociale. Les cinquième et sixième chapitres sont consacrés à la reprise en main progressive de la sécurité sociale par l’État dans l’après-guerre et sa transformation sous le coup de réformes successives.

Le retour au pouvoir de De Gaulle en 1958 et l’avènement de la cinquième République constituent dans l’ouvrage des moments d’accélération de la mise au pas du régime général de sécurité sociale. D’une logique de besoins à financer via des hausses progressives de cotisations, la sécurité sociale passe progressivement à une logique de budget à ne pas dépasser. L’aboutissement de cette transformation est l’institution en 1996 des projets de lois de finance de la sécurité sociale (PLFSS), débattus et votés par l’Assemblée nationale. Le septième chapitre est consacré à la place du capital dans le système de soin français. Nicolas Da Silva montre comment la reprise en main de la sécurité sociale par l’État permet la croissance rapide du capital, à la fois dans le domaine des complémentaires santé, des cliniques privées et de l’industrie pharmaceutique.

Le dernier chapitre enfin revient sur l’épisode récent de la pandémie de Covid-19. L’auteur y chronique méticuleusement les errements des pouvoirs publics dans la gestion de la crise ainsi que l’accélération des logiques du capitalisme sanitaire que celle-ci induit. Si l’auteur n’hésite pas à prendre au sérieux l’expression de « guerre » employée par Emmanuel Macron et à la comparer à la guerre totale de 1914-1918, le parallèle nécessiterait toutefois de plus amples développements tant les situations historiques et les contextes diffèrent.

  • 2 Nicolas Da Silva, « Mutualité et capitalisme entre 1789 et 1947 : de la subversion à l’intégration  (…)
  • 3 Bruno Valat, Histoire de la Sécurité sociale (1945-1967). L’Etat, l’institution et la Santé, Paris, (…)
  • 4 Michel Dreyfus, « La CGT et la Sécurité sociale (1946-1961) », dans Elyane Bressol (dir.), La CGT d (…)
  • 5 Frederick Cooper, Décolonisation et travail en Afrique. L’Afrique britannique et française, Paris, (…)
  • 6 Michel Borgetto et Michel Chauvière (dir.), La protection sociale en France et au Maghreb. Regards (…)

4 Nourri des travaux antérieurs de Nicolas Da Silva sur l’industrialisation des soins ou l’histoire des mutuelles depuis le XIXe siècle2, l’ouvrage synthétise efficacement les travaux historiques les plus importants sur l’histoire de l’hôpital, de la médicalisation du pays ou encore de la participation ouvrière aux institutions de protection sociale3.

L’influence des travaux de Bernard Friot, auteur de la préface du livre, apparaît centrale dans cet ouvrage, notamment en ce qui concerne le moment 1946 et la création du régime général de sécurité sociale. Nicolas Da Silva insiste ainsi sur le caractère profondément conflictuel de la mise en place des institutions de protection sociale françaises au sortir de la guerre, rompant avec le mythe d’un unanimisme issu du programme du Conseil national de la Résistance.

Portée L’une des (nombreuses) qualités de l’ouvrage est ainsi de faire dialoguer de façon très féconde les analyses stimulantes de Bernard Friot sur le régime général avec l’historiographie plus traditionnelle de la protection sociale. L’auteur donne ainsi une véritable épaisseur historique à la thèse d’une rupture révolutionnaire en 1946.

Toutefois, comme le précise d’emblée Nicolas Da Silva, cette rupture n’est pas totale, et le régime général est aussitôt combattu par les mutualistes, le patronat, les syndicats chrétiens (et Force ouvrière à partir de 1947), les organisations de médecins, la haute fonction publique et l’ensemble des partis de la IVe République à l’exception du PCF et d’une partie de la SFIO. Si l’auteur met en évidence la « mobilisation ouvrière pour la Sociale » (p. 130) en 1946 en s’appuyant notamment sur le témoignage du secrétaire-général de la CGT Henri Raynaud, la question des luttes concrètes au sein des 124 caisses primaires reste au second plan.

L’histoire « par le bas » des luttes en faveur du régime général de sécurité sociale attend encore son historien·ne. Celle-ci serait d’autant plus utile que cette période fait l’objet de débats vigoureux. L’historien Michel Dreyfus conteste ainsi fortement le rôle joué par les communistes dans ces caisses et dans les instances de la Fédération nationale des organismes de sécurité sociale (FNOSS). Michel Dreyfus préfère insister sur les continuités entre le personnel des assurances sociales de l’entre-deux-guerres et celui de la sécurité sociale, et met en avant le caractère opportuniste du ralliement des communistes à cette nouvelle institution4.

Enfin, si l’auteur évoque le massacre de Sétif de 1945 et les guerres coloniales françaises, la « bataille de la Sécu » qui nous est proposée reste essentiellement hexagonale. Or, comme l’a bien montré l’historien Frederick Cooper, la question des allocations familiales et des accidents du travail ne se cantonne pas à la France métropolitaine, mais s’avère centrale dans les mouvements de travailleurs africains de l’Afrique occidentale et équatoriale française (AOF et AEF)5 de la fin des années 1940 et 1950.

Ces travailleurs réclament l’égalité des droits sociaux avec leurs homologues métropolitains, et notamment les droits conquis au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. C’est d’ailleurs à la suite de ces vastes mobilisations qu’est adopté en 1952 le Code du Travail d’outre-mer qui autorise, sous conditions, la création de caisses d’allocations familiales et de réparation des accidents du travail dans l’empire. Plus largement, la question de la protection sociale et de la production de soins en contexte impérial suscite depuis quelques années un intérêt réel6. Sans pour autant nuire au récit, la prise en compte de ces dynamiques impériales aurait tout à fait pu s’inscrire dans la démonstration globale élaborée dans l’ouvrage.

  • 7 Bruno Amable, La résistible ascension du néolibéralisme. Modernisation capitaliste et crise politiq (…)

5Outre les travaux de Bernard Friot, l’autre apport théorique qui irrigue l’ouvrage de Nicolas Da Silva à partir du sixième chapitre est celui de « capitalisme politique », développé notamment par l’historien américain Gabriel Kolko. Utilisé pour rendre compte des actions d’un État au service du capital dans la seconde moitié du XXe siècle, ce concept permet à l’auteur d’expliquer comment la collusion entre les élites politiques et économiques françaises façonne le système de santé contemporain, notamment à partir de la seconde moitié du XXe siècle. Toutefois on s’interroge sur la distinction qui peut exister entre ce concept et celui, plus familier, de néolibéralisme, tel que par exemple décrit par Bruno Amable7.

6 Au travers de cet ouvrage d’une grande clarté, Nicolas Da Silva construit le récit vivant des luttes qui entourent le développement du système de protection sociale français ainsi que de la lutte obstinée que mène l’État social contre toute forme d’auto-organisation par les travailleurs. Mal connue du grand public, l’histoire de la protection sociale est fréquemment associée à une succession de réformes et d’ajustements techniques difficilement intelligibles pour le profane.

Nicolas Da Silva parvient cependant parfaitement à « apprivoiser le gorille » (p. 159) de l’histoire de la sécurité sociale et à restituer le caractère hautement politique des débats qui en émaillent le fil. L’ouvrage et son auteur participent ainsi pleinement des renouveaux théoriques et scientifiques qui traversent le champ des études en sécurité sociale et du système de santé. Ce livre constitue une ressource essentielle pour toutes celles et ceux qui souhaitent à la fois comprendre et mener la « bataille de la Sécu », bataille pour une institution sans laquelle il est légitime de se demander ce que nous serions d’autre « que ce balbutiement » (p. 294).

RETOUR CRITIQUE PROCES 1312

L’actualité des luttes a assisté au procès du flic éborgneur qui s’est tenu au tribunal de Paris les 12, 13 et 14 décembre 2022. Nous avions besoin d’y réfléchir collectivement, car bien que nous sachions que l’institution judiciaire produit une justice de classe qui défend l’appareil répressif, certains d’entre nous ont été surpris par l’acquittement du flic. Malgré l’expérience de ce type de procès sur plusieurs dizaines d’années, l’attitude de la juge et même du procureur ont étonné. Le manque d’anticipation, de travail sur le dossier, l’absence de stratégie d’attaque ont fait de ce procès une mascarade ou la violence de l’Etat et de ses institutions n’a pu émerger.


Nous avons subit les propos mensongés de Lienard, l’avocat qui s’est fait une vocation de défendre les flics et auteur d’un livre faisant leurs louanges en regrettant qu’ils aient des complexe à appuyer trop rarement sur le gâchette dans son « force
à la loi ». Ce Lienard qui nous a dépeint son client membre de la BAC, avant d’être CRS comme un défenseur de la veuve et de l’orphelin, quasi éducateur de quartier sans aucune réaction. Une juge donnant la parole à l’accusé qui pour une fois n’est pas coutume avait tout le loisir de s’exprimer et qui la ravissait aux témoins désignés par la victime et à Laurent lui-même, sans réaction. Nous avons été choqué par les propos dégueulasses de l’enquête psychologique qui humiliait publiquement Laurent avant de relaxer son éborgneur, responsable mais pas coupable, sans réaction…

Pour témoigner, crier leurs rages ou partager leurs compte-rendu, des personnes présentes pendant les trois jours d’audience de la Cour d’assises ont écrit des textes rassemblé dans un livret de 24 pages. Le tout illustré grâce aux dessins pris sur le vif par Red et Ana Pich (qui a réalisé un BD reportage pour Contre-attaque que l’on peut retrouver ici).

Dans le même sens, cette émission, est une occasion de faire un point pour éviter les écueils et être plus armés à l’avenir avec Laurent, Red et Crayon.

Laurent a pris le temps de réfléchir au verdict et quatre mois après, il dresse ses propres conclusions dans un texte que nous reproduisons ici (à retrouver page 22 de la brochure).

” Le tribunal, temple des mensonges d’État

Il s’est passé quelques mois depuis que j’ai mangé le verdict, quelques mois pour digérer l’acquittement et finalement vomir. Ces quelques phrases seront ce qu’il reste de ce passage dans cette très basse Cour d’assises. Si j’emploie la première personne du singulier ce sera pour marquer mes défaites. J’utiliserais le nous pour nos victoires. Les deux se mêlent, car je suis Laurent Théron, et nous sommes l’Assemblée des Blessées et Désarmons-les.


J’ai fait une erreur, je me suis pris au jeu du tribunal, j’ai cru à une « victoire » possible c’est-à-dire la révocation du flic. J’ai cru aux Assises et prétendu « tribunal du peuple », j’ai voulu « jouer le jeu ». J’ai échoué, car j’ai cru un peu trop en la justice. Mon dossier était quasi limpide : un flic sans formation au maintien de l’ordre, sans permis d’utiliser les GMD, sans ordres, sans menaces, en dehors de tout cadre de légitime défense, jette une grenade dans une foule éparse et m’éborgne.
Même le rapport de l’IGPN n’était pas contre moi, et mon casier était vierge.
Alors je me suis dit que « peut-être on en tient un ». Et que sa condamnation marquerait un point de départ pour que les futurs jeteurs de grenade réfléchissent.
Quel idiot j’ai été ! C’est exactement l’inverse qui s’est produit. Les grenades sont devenues les « couilles des CRS » *, et elles sont désormais utilisées massivement sans aucune limite. Et pourquoi se limiteraient-ils ? Je n’attendais pas grand-chose de la justice, mais je n’attendais pas rien.

J’étais préparé à la « norme » : une peine avec sursis dont bénéficient les flics comme celui qui m’a rendu borgne. Mais je n’étais pas prêt à l’acquittement. Cette justice n’apporte rien d’autre que de la rancœur. C’est un sale moment à passer, à nouveau face à la police. C’est se retrouver dans un tribunal, avec ses tentures du Moyen Âge, une « cour » déguisée avec leur col en hermine, les « altesses » devant lesquelles il faut se lever et s’assoir, un lieu où le peuple est envoyé derrière des barreaux, et où les bourreaux et les bourgeois sont innocentés. C’est un moment que nous investissons comme nécessaire dans le cheminement de notre reconstruction psychologique, une attente de 6 ans et 3 mois pour mon cas, qui nous fera passer à autre chose. Il n’en est rien. C’est une violence de plus.

La violence judiciaire, c’est une violence plus sournoise, plus insidieuse que la violence policière

C’est une violence réfléchie, qui ne s’encombre pas de la légalité qu’elle nous impose, mais au contraire contournera ses propres règles pour que le policier coupable s’échappe de son banc des accusés. C’est revivre cette journée de douleurs, c’est se retrouver dans un tribunal à côté de mon criminel, c’est écouter les mensonges de ses complices, c’est être questionné avec arrogance par l’avocat du coupable.
C’est entendre ma vie privée, mon intimité, ma vie que seules quelques personnes connaissent, être entendue par des CRS, des syndicalistes de flics, que je conchie et avec qui je ne veux rien partager d’autre que ma colère. C’est entendre un verdict qui de toute façon niera à nouveau mes blessures physiques, psychologiques, sociales, familiales… C’est comprendre que ma mutilation ne servira pas à faire réfléchir, ni sur les armes, ni sur la police, ni sur la répression, même pas sur le fait que dès le lendemain Alexandre Mathieu pourra retourner balancer des grenades dans la gueule du peuple.


Un tribunal n’est pas un lieu de justice, ni de vérité. C’est le temple du mensonge, et donc DES mensonges d’État. Ces mensonges qui veulent nous faire croire que la police est là pour nous protéger, et qu’il faudrait avoir confiance « dans la justice de son pays ». La justice est le prolongement de la police. La violence judiciaire est le prolongement de la violence policière.


Durant ces quelques années avec mes camarades et ami·e·s, nous avons parcouru la France pour être aux côtés d’autres victimes et familles de victimes, nous partageons le même dégoût pour la police, dans les quartiers populaires, en manif et dans les ZAD — ce sont les mêmes flics, les mêmes armes. Durant ces 6 années et 3 mois, et pour encore longtemps je l’espère, nous avons partagé nos tristes expériences policières, aux quatre coins du pays, de l’Europe et du Monde, et heureusement j’ai eu la chance d’être informé, formé, accompagné, éduqué… par des collectifs présents depuis de nombreuses années, et finalement en faire partie. Nous avons écrit des articles, des textes, nous avons communiqué dans les médias. Nous avons fait de l’éducation populaire. Nous nous sommes rencontrés. Nous avons marché, nous avons couru, nous avons voyagé. Nous sommes lié·e·s avec les autres victimes et familles de victimes. Mais il y a une différence entre être témoin d’injustices et vivre l’injustice. C’est un fait. Je suis révolté par les morts de Lamine Dieng, d’Angelo Garrand, de Wissam El Yamni, de Babacar Gaye… des mutilé·e·s Gilets jaunes, des blessé·e·s… de toutes les victimes de la police…Pour chaque victime, et famille de victime, j’étais témoin de la violence d’État, je pouvais la sentir, mais je ne la subissais pas personnellement. Être le sujet de l’injustice a touché profondément mon cœur, mon âme, mon intelligence, mon esprit… ma partie « non-visible ». Comme personne d’autre n’a vécu ma mutilation, personne d’autre n’a subi cet acquittement comme une violence supplémentaire sur mon être.

Si la police violente nos corps, la justice violente nos « corps subtils ». (Et la prison les deux à la fois.)

La justice est bête et méchante, elle n’existe que pour faire souffrir.
Victimes, futures victimes nos victoires sont ailleurs. Pour ce procès nous avons répondu à une lettre du coupable, nous avons partagé notre critique de la police, nous avons mis en place un athénée autour de « la fabrique du non-lieu », organisé un tribunal populaire et un moment de catharsis où nous avons libéré nos paroles, nos corps, nos âmes… Des camarades de Toulouse, Montpellier, Rennes, Lille, Saint-Étienne, Grenoble, Nantes, Le Mans, Clermont-Ferrand, Paris et sa banlieue… Des camarades allemand·e·s, mexicain·e·s étaient présent·e·s à chaque évènement, nous avons crié dans les couloirs du tribunal, nous avons vécu des moments qui nous appartiennent, des souvenirs, des expériences, qui m’ont aidé, m’ont construit et qui resteront nos victoires.


C’est ça qui me réjouis, me donne de l’espoir, et m’aide à tourner une page, notre fraternité/sororité, ces formes de contre-procès populaires. Les textes de ce livret sont un témoignage, une mémoire pour les futures victimes. Mes conseils à présent. Nos blessures individuelles sont des blessures collectives. Les auteurs sont les mêmes, les armes sont les mêmes. Seuls les lieux changent. Il ne s’agit pas d’un policier, mais de LA police, sous toutes ses formes (police, gendarmerie, polices municipales, agents pénitentiaires, polices privées, etc.). Votre combat rentre donc dans un combat collectif de résistance, mais aussi historique, dans le prolongement de la résistance à l’oppression des dominants d’hier et d’aujourd’hui.


Obtenir un procès est une victoire, quand le non-lieu est la norme.
Obtenir un procès sert à fissurer un peu plus le mur de l’injustice.
Les verdicts des procès servent juste à démontrer l’a-justice.
Cette justice n’apporte rien d’autre que du mépris.
Seule la Vérité compte. La présence de la victime au tribunal doit être un moment de critique des institutions policières et judiciaires pour les victimes.
Notre parole doit être entendue, quitte à hurler, quitte à se faire sortir.


Ce n’est pas en jouant le jeu, dans le respect des institutions que nous aurons justice, c’est dans la libération de notre parole.

Notre victoire est dans la Solidarité.
Notre victoire est collective. ♠ “

Laurent Théron
avril 2023

ÉDUCATION NATIONALE : enseignant-e-s et parents en luttes contre le manque de moyen

Dans l’émission de ce jour, il sera question de la situation dans l’enseignement publique

Mais tout de suite, nous nous rendons en Seine-Saint-Denis, car Au lycée Paul Éluard de Saint-Denis, les enseignant-e-s se mobilisent pour alerter sur le délabrement de leur établissement.

Après un hiver glacial et des radiateurs régulièrement HS (et insuffisants), suite aux pluies des vacances, nous avons retrouvé nos locaux dans un sale état (c’est peu de le dire). Un plafond s’est effondré dans un bureau de deux CPE (Conseiller principal d’éducation), des infiltrations ont lieu partout dans le bâtiment Général de trois étages, qui regroupe une quinzaine de salles par étages. Les canalisations fuient, les fenêtres ne servent à plus grand-chose et les murs fuient également. La région est alertée depuis le 9 mai.

Lundi 22 mai 2023, une réunion s’est tenue entre la direction de l’établissement et des membres du conseil régional Une partie des enseignant-e-s, c’était mis en droit de retrait. Dans ce premier reportage, nous entendrons l’entretien réalisé devant le lycée Paul Éluard avec une enseignante et une CPE et la réaction de prof suite à leur entretien avec une délégation de la région Île-de-France.

Voir les photos ici : Le Lycée Paul Eluard prend l’eau

Le 25 mai 2023, un rassemblement devant la DSDEN- Direction des services départementaux de l’éducation nationale des Hauts-de-Seine – s’est tenu dans un contexte de fragilisation et même de destruction de l’éducation nationale, notamment dans les quartiers populaires. 

Les 3 degrés de l’éducation sont touchés: les 1er et 2nd degrés par le manque de postes pourvus de professeurs, ce qui provoque dans le 1er degré des fusions de niveau. L’enseignement professionnel lui doit faire face à une privatisation rampante des formations avec sa mise sous tutelle partielle par le ministère du travail. La délégation qui a été reçu, n’a rien obtenu. Cette situation est la même au niveau national, des actions étaient prévus en Seine-Saint-Denis. 

Dans cette seconde partie d’émission, nous entendrons l’Intervention avant l’entrée de la délégation de professeurs du 1er & 2d degrés et parents reçus en audience par le directeur académique et un entretien avec trois enseignant-e-s suivi de la sortie d’audience avec le directeur d’académie et les réactions que cela a suscitées.

Régularisation des sans papiers : Créteil le 17 mai 2023

Le 17 mai avait lieu un rassemblement devant la préfecture de Créteil, à l’appel d’un certains nombres d’organisations qui luttent pour la régularisation des sans papiers afin d’obtenir un rendez vous pour contester les obligations de quitter le territoire français et interdiction de retour sur le territoire français qui ont été délivrées à plusieurs étudiants et lycéens. A cette occasion ils ont pu être rejoins par de nombreux soutiens et notamment les grévistes de Chronopost, qui eux même sont en lutte depuis plus d’un an pour leur régularisation.

Dans cette émission, nous vous diffusons un montage avec une partie des prises de parole réalisée devant la préfecture le 17 mai, accompagné d’un interview que nous avons pu réaliser par la suite avec Théo, militant pour la liberté de circulation, afin de revenir sur les enjeux politiques propres aux démarches administratives de régularisation et les perspectives de luttes soulevées par la prochaine loi asile et immigration.

Journée contre Monsanto-Bayer à Zaclay

Dans cette émission, nous vous ferons écouter des enregistrements pris lors de la journée du samedi 20 mai dernier, au campement de Zaclay, où se tenait le rassemblement de la Journée contre Monsanto d’Île-de-France. Vous entendrez tout d’abord en première partie d’émission un entretien avec deux personnes aux multiples casquettes, initiatrices de cette journée contre Monsanto, et auxquels nous avons joints une agricultrice à qui appartient le terrain sur lequel se trouve le campement. Et en leur compagnie, nous allons revenir sur la suite de la lutte contre l’extension de la ligne 18, initiative de cette journée et la préservation des terres agricoles.

Puis en seconde partie d’émission d’émission, vous entendrez les interventions de la matinée de cette même journée, avec le collectif Vietnam dioxine et Green Peace, sur la question plus spécifique de Monsanto, des fermes-usines, des nouveaux et anciens OGM, mais aussi, sur l’agent orange.

Combat Monsanto.org
Vietnam dioxine.org
Articles de Green Peace sur Bayer

BASSINES, NON MERCI !

La Rochenard, 26 mars 2022. Manifestation pour un printemps maraichin et contre les méga-bassines, Julien Le Guet porte-parole du collectif “Bassine Non Merci

À Poitiers, le week-end du 13 et 14 mai 2023, se tenait le forum des luttes et des livres anticapitalistes. Le 14 mai, julien LE GUET membre de Bassine non merci, présentait la lutte contre les bassines.

« Les bassines sont des ouvrages de stockage d’eau pour l’irrigation. Ce sont des cratères de plusieurs dizaines d’hectares en moyenne, recouverts de bâches plastiques noires retenues par des digues de 10 m de hauteur en moyenne.

Elles ne sont PAS remplies avec l’eau de pluie ni de l’eau de ruissellement ! Les bassines sont alimentées par des pompes qui vont chercher l’eau de bonne qualité dans les sols, les NAPPES PHRÉATIQUES.

Face aux pénuries d’eau en été, la solution trouvée par les agro-industriels et le gouvernement est de construire des bassines pour pomper de l’eau en hiver et la stocker. Une minorité d’exploitations (environ 5%) a le privilège d’être connectée à la bassine et de bénéficier de cette eau pour irriguer les cultures l’été, alors que le reste du territoire subit le manque d’eau et doit s’adapter aux restrictions préfectorales.

À quoi servent les bassines ?

Essentiellement à irriguer du maïs dont une bonne partie sera exportée. Cette plante, qui a besoin d’eau à un moment où il y en a peu (d’autant plus sur des sols superficiels), n’est pas adaptée à nos conditions pédoclimatiques et est principalement utilisée pour nourrir les animaux d’élevage industriel. Les exploitants l’utilisent aussi pour arroser des cultures qui finiront dans un méthaniseur pour en faire de l’énergie. Avec ce modèle, les pratiques agricoles sur notre territoire ne fournissent qu’à peine 2 % de notre consommation en fruits et légumes !

L’argent pour ces projets privés ne sort pas uniquement de la poche des irrigant.e.s… Ces ouvrages sont subventionnés à plus de 70% par de l’argent public ( 60 millions d’€). Le principal financeur est l’Agence de l’eau… elle-même financée majoritairement (70%) par une taxe prélevée sur les factures d’eau des citoyen.ne.s !

En France, la loi sur l’eau a classé l’accès à l’eau selon les priorités suivantes :

  • Accès eau potable
  • Préservation des milieux naturels
  • Eau économique (industrie, agriculture…)

Depuis plus de trente ans, cette loi n’est plus respectée en France : la troisième priorité est passée devant la seconde (plus de 500 km de rivières asséchées dans le 79 depuis 30 ans alors que les canons arrosent…) et sur plusieurs départements, l’accès à l’eau potable a été récemment assurée par des citernes et bouteilles d’eau.

Focus sur la méga-bassine de Ste Soline

À Ste Soline, dans les Deux-Sèvres, les travaux de la plus grande méga-bassine en projet ont commencé en octobre 2022. Cette véritable « pieuvre des Terres Rouges » a des caractéristiques terrifiantes : 16 hectares d’emprise au sol, une capacité de 720 000 m³ d’eau, des digues de 8 m de hauteur, 18 km de tuyaux pour acheminer l’eau pompée dans 6 points de captages… Son remplissage nécessitera 43 jours consécutifs, avec un pompage 24 h / 24 h et 7j/7… Tout cela pour seulement 12 exploitations connectées…

Pour un service public des caisses d’allocations familiales

Officiellement en France, la dénomination caisse d’allocations familiales naît en même temps que la sécurité sociale par une ordonnance du 4 octobre 19455. Mais les origines des CAF sont plus anciennes.

Les premières traces d’un supplément de revenu lié aux charges de famille remontent à une circulaire du Second Empire, en 1860, qui octroyait aux marins une indemnité de 10 centimes par jour et par enfant6. En 1891, le patron d’une filature champenoise, Léon Harmel, verse, par l’intermédiaire d’une « caisse de famille » gérée par une commission ouvrière, un « supplément familial de salaire » à ses employés qui ont charge d’enfants.

Cependant, cette pratique reste anecdotique (en 1914, seules 40 entreprises en France versent ce type d’allocations à leurs salariés) jusqu’à la création, en 1918 de caisses de compensation, par Émile Marcesche à Lorient ou Émile Romanet à Grenoble. Ces caisses, ancêtres des Caf, se multiplient alors pour atteindre environ 200 dans les années 1930, bien que l’affiliation des employeurs reste non obligatoire. En 1929, après un premier projet élaboré par Blain, un second projet de généralisation des allocations familiales est établi par l’avocat Maurice Eblé, avec la commission de législation de la CFTC ; ce projet est repris ensuite en proposition de loi par Jean Lerolle et voté7. En 1931, à l’initiative d’Adolphe Landry, la chambre des députés vote une proposition de loi qui généralise les indemnités pour charges de famille des salariés de la fonction publique. Puis une loi du 11 mars 1932, intégrée au code du travail, fait obligation aux employeurs privés de l’industrie, du commerce, de l’agriculture et des professions libérales de s’affilier et de cotiser à une caisse de compensation qui verse des allocations familiales aux ouvriers et employés.

Mais aujourd’hui, l’accès, notamment au plus précaire, est de plus en plus difficile par le fait de la dématérialisation.

Pour parler de la situation de la CAF et des perspectives de lutte, nous recevons dans l’émission de ce jour Didier Minot, président de changer de cap

Depuis 2019, le Collectif Changer de Cap rassemble des militants et des associations de terrain autour des questions de justice sociale et environnementale, de la défense des services publics et de la promotion de la démocratie réelle. Il constitue une plateforme d’appui et de mise en réseau de collectifs citoyens et autres acteurs locaux en mutualisant les actions porteuses d’alternatives, les informations et les réflexions.

Les membres du collectif travaillent ensemble malgré une grande diversité d’opinions politiques, syndicales ou citoyennes, grâce à la conviction que la mobilisation, pour se développer pleinement, doit s’enraciner dans la diversité et la richesse des opinions et des actions citoyennes porteuses d’alternatives, dans les luttes et dans une réflexion commune autour de questions concrètes.

Depuis la fin de l’année 2021, alerté par plusieurs associations de terrain, Changer de Cap a ouvert ses actions et réflexions aux multiples conséquences de la dématérialisation des services publics, particulièrement au sein des CAF. Le recueil de dizaines de témoignages, un travail de recherche et de réflexion, des rencontres et des forums ont débouché sur le constat de véritables zones de non-droit et d’une maltraitance institutionnelle des plus précaires, mais aussi sur une série de propositions visant à « Remettre l’humain et le droit au cœur de l’action des CAF ».

La mise en lumière d’actions porteuses d’alternatives via le site internet, de luttes victorieuses synonymes d’espoirs dans la Lettre mensuelle du collectif, tout comme la mise en perspective politique, font partie de l’ADN de Changer de Cap depuis ses débuts.

POUR PLUS D’INFO https://changerdecap.net/

Pas de croisière à Douarnenez

A Venise, Marseille ou encore Ajaccio, les actions menées contre le tourisme de croisière se multiplient. Le 6 mai dernier, c’est à Douarnenez qu’environ 80 personnes ont empêché des croisiéristes du Silver Wind, de débarquer. Ils protestaient les conséquences sociales et environnementales de l industrie touristique.

En baie de Douarnenez, c’est la Compagnie du Ponant qui a ouvert la porte à l’été 2020 en proposant des croisières « France », ne pouvaient plus aller au Seychelles, en Patagonie ou en Arctique. Dès le printemps suivant, ce n’est plus que le Ponant, mais d’autres compagnies, internationales cette fois, qui font leur apparition dans la baie, toujours avec une volonté de discrétion en terme de communication publique de la part de la mairie et l’office du tourisme.

Suite à ce constat, un petit groupe de personnes, opposé à cette industrie, a décidé de se réunir ponctuellement durant plusieurs mois pour réfléchir et discuter collectivement sur cette thématique et voir comment aborder la chose face à une mairie totalement muette sur le sujet, mais allouant par ailleurs des budgets à l’office du tourisme pour développer ce secteur. De ces rencontres informelles et d’une première table ronde publique est né le collectif Sémaphore, qui a appelé à l’action du 6 mai.

Dans cette émission, nous revenons sur cette mobilisation et les problématiques qu’elle soulève, en vous diffusant un entretien réalisé avec un des membres du collectif Sémaphore, réalisé le week-end du 13/14 mai 2023.

Nous ajoutons que suite à cette mobilisation, Le paquebot Hanseatic Spirit qui devait faire escale à Douarnenez le dimanche 21 mai, a annulée son escale suite “à la suite de la manifestation écologiste du 6 mai dernier” et a préféré s’arrêter à Brest.

VERBAUDET/ BLOCAGE DU LYCÉE PRO A NOISY-LE-SEC/ RÉFORME DES RETRAITES : stratégies de l’intersyndicale

Le 16 mai 2023, se tenait à paris, un rassemblement en soutien au salarié-e-s de Verbaudet en grève depuis le 20 mars 2023 pour des questions salariales. Signalons que Verbaudet est possédé par un fond d’investissement géré en autre par Édouard… Fillon, le fils de François Fillon. Vertbaudet est une entreprise française spécialisée dans le monde de l’enfant. Dans ce premier reportage, nous entendrons notamment un entretien avec une syndicaliste de Verbaudet qui nous parlera de la situation dans l’entreprise.

Dans un communiqué, la CGT Vertbaudet rapportait mardi 16 mai 2023, que son délégué syndical aurait « été embarqué devant chez lui » par ce qui semblait être des « policiers en civil » dans un « véhicule banalisé » ce mardi soir. « Plaqué sur sa voiture devant son enfant », il a ensuite été insulté de « sale gréviste », puis « copieusement gazé, frappé », avant de se faire « cracher à la figure ». Les hommes l’ont ensuite « jeté de leur véhicule » en l’ayant « délesté de son portefeuille ».

Nous poursuivrons avec un reportage réalisé les lundi 15 et mardi 16 mai 2023 lors du blocage du lycée Théodore Monod de Noisy-le-Sec à propos de la reforme du lycée professionnel. Avec une enseignante du lycée, nous reviendrons sur la signification de cette action de blocage.

Nous conclurons cette émission, avec un rassemblement qui se tenait à proximité de Matignon le 17 mai 2023, contre la réforme des retraites et l’invitation des responsables syndicaux à Matignon. Nous entendrons les entretiens réalisés avec des syndicalistes présents sur ce rassemblement.

LE TRAVAIL TUE

Le 28 avril 2023, a eu lieu, à la bourse du travail de Paris, une réunion constituée de syndicalistes, d’associations pour continuer la lutte contre les accidents du travail. Vous pouvez entendre lors de cette émission une sélection d’interventions qui ont eu lieu lors de ce meeting. De nombreuses propositions concrètes ont été faites qui nous l’espérons seront suivies d’effets.

En 2021, 604 565 accidents du travail ont entraîné un arrêt de travail ou une invalidité.

Plus de 1600 par jour ! Au moins 645 travailleurs sont morts au travail. Plus de 2 par jour ouvrable.
Ceci dans l’indifférence générale. Et encore, ces chiffres, publiés par la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie (CNAM) en fin d’année 2022, ne comptabilisent pas les agriculteurs, les pêcheurs, les travailleurs indépendants, les agents du service public… Pas davantage les travailleurs clandestins. Ils n’ont pas fait l’objet de commentaires dans les médias. N’ont pas été suivis d’analyses. De questionnements.
Au-delà des chiffres, ce sont des vies qui ont été fauchées. Souvent en pleine jeunesse. Ce sont des familles plongées dans la douleur.
Le 28 février 2022, Benjamin, 23 ans, perdait la vie au travail.
Le 5 mars, c’était le tour de Flavien, 27 ans. Et tous les autres.…
Au-delà des chiffres, chaque accident mortel au travail raconte une histoire.
Quelques-unes sont à lire ici :
https://matthieulepine.wordpress.com/category/accidents-du-travail/

Au-delà des chiffres, les proches sont confrontés aux administrations, sont aux prises avec la machine judiciaire. Désemparés, isolés. Cet isolement, quelques familles ont décidé de le rompre. Pour ce, elles ont fondé le Collectif Familles : Stop à la mort au travail. Un groupe WhatsApp et une page Facebook ont été créés, afin d’échanger sur le drame commun qui les frappe. De partager les informations, les expériences, dans leur combat pour la justice, pour la vérité. Pour signaler les pièges, les écueils. Éviter les erreurs. 
Ces familles ont sollicité le ministère du Travail, jusque-là assez peu préoccupé par le sujet. Et obtenu un rendez-vous.
Contact : stopalamortautravail@gmail.com

Intervention faite par les Membres du “Collectif Stop : stop à la mort au travail” -Association pour les familles dont un proche est mort au travail- avec les organisatrices et intervenant-es de la Conférence du 02/05/2023 à Bruxelles

En France, lors de la création du Ministère du Travail et de la prévoyance par Décret du 25 octobre 1906, le 1er Ministre du Travail, René Viviani évoquait ce Ministère comme étant celui de la « maison du travailleur ». Nous en sommes loin aujourd’hui, tout comme nous sommes loin de ce « corps de bataille » des inspectrices et inspecteurs du travail veillant à l’application d’un Code du travail protecteur des salariés et dont parlait François Mitterrand, alors Président de la République, au centenaire de l’Inspection du travail en 1992.

Le ministère du travail français est en danger. La crise dure depuis de longues années, elle est évidemment liée aux politiques antisociales conduites en France, qui ont profondément déstructurées les rapports sociaux avec comme acteur principal le ministère du travail, un rôle à contre-emploi total, quand on le replace dans les conditions historiques qui avaient présidées à sa création : à savoir la plus grande catastrophe minière de tous les temps en Europe dans les mines de charbons entre Courrières et Lens le 10 mars 1906 et où 1099 ouvriers vont mourir.

Les effets destructeurs des politiques du Ministère du Travail français se sont accélérées sous Covid où le ministère, en se plaçant sous l’autorité du Ministère de la Santé et des « prescriptions des autorités sanitaires », selon la formule consacrée, a failli à sa mission de protéger la partie faible du contrat de travail, le salarié, et notamment de protéger la santé de celles et ceux qu’on a coutume d’appeler aujourd’hui « les premiers de corvées » chauffeurs de VTC, salariés de la grande distribution, manutentionnaires, livreurs, salariées de l’aide à domicile ….

Il y a besoin revenir sur une série de régressions sociales et de reconstruire un grand Ministère du travail et en son sein une Inspection du travail forte et respectée. Comme le thème de cette table ronde est axè sur les moyens nécessaires pour garantir un environnement de travail sain et sûr et en finir avec l’impunité autour des morts du travail je vais formuler maintenant 10 propositions concrètes et non exhaustives.

Ce dont nous avons besoin c’est par exemple :

  • 1/ Un plan pluriannuel de recrutement massif d’Inspecteurs du travail pour atteindre, a minima, l’effectif de 5 000 agents affectés au contrôle des entreprises, soit un agent de contrôle pour 4 à 5 000 salariés contre un agent pour plus de 10 000 salariés aujourd’hui et alors qu’il ne reste actuellement que 1750 inspecteurs sur le terrain et que 20 % des postes au contrôle ont été supprimés en 10 ans.
  • 2/ Le ministère du Travail doit garantir dans les faits, et même quand son action heurte la logique productiviste du capital, l’indépendance des Inspectrices du travail à l’égard de toute influence extérieure indue, notamment dans leurs enquêtes, comme l’exige la Convention n°81 de l’Organisation Internationale du Travail de 1947 sur l’Inspection du travail et dont la France est signataire. Le Ministère doit sortir du cycle destructeur dans lequel il est entré et dont j’ai pu gouter les effets lorsque j’ai été, pendant la 1ère vague de Covid, suspendu de mes fonctions d’inspecteur du travail, puis sanctionné avant qu’un juge indépendant n’annule la sanction.
  • 3/ Il s’agira également de revenir sur des dispositions règlementaires qui ont affaibli le Code du travail et la protection des travailleurs. Je pense notamment aux dispositions de la Loi « Travail » de 2016 et à une architecture du Code Ordre public/ dispositions négociées / dispositions supplétives qui ont affaibli les protections. Je pense également aux « ordonnances Macron » de 2017, de la « barémisation » des indemnités prud’homales aux accords de performance collectif. Surtout je voudrais insister sur la destruction des Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail et leur effacement complet dans les entreprises de 50 à 300 salariés, ainsi que sur la création des Comités Sociaux et Économiques (CSE) qui ont diminué drastiquement le nombre de représentants du personnel et le volume des heures qui leur était dédié. Autant de moyens et d’instances issues d’une lente construction et tellement nécessaires pour veiller, dans les entreprises, au quotidien, au respect des dispositions relatives à la santé, la sécurité et aux conditions de travail.
  • 4/ Mais nous pourrions aussi, alors que 10 000 apprentis sont victimes d’accidents du travail par an en France, abroger le Décret n°2015-443 du 17/04/2015 qui a remplacé l’obligation de l’employeur de demander à l’Inspection du travail une dérogation pour occuper de jeunes mineurs à des travaux dangereux par exemple utiliser un pétrin ou un laminoir en boulangerie, par une simple déclaration de l’employeur dont la réalité est qu’elle n’est massivement pas faite !

L’ensemble de ces destructions n’est évidemment pas sans lien avec l’explosion actuelle de accidents du travail dans les entreprises en France.

Ce dont nous avons besoin pour lutter efficacement contre les accidents du travail et veiller plus largement au respect de la règlementation du travail dans les entreprises c’est aussi :

  • 5/ De disposer de nouvelles prérogatives à effet immédiat pour l’Inspection du travail afin d’agir sur des situations de danger grave et imminent avant que l’accident ne survienne. Aujourd’hui les Inspectrices ont la possibilité d’arrêter des travaux et de retirer les travailleurs de situations dangereuses en cas de risque de chute de hauteur par exemple et cela sans perte de salaire pour le travailleur. De nouveaux arrêts d’activité face à des risques liés aux équipements de travail ont été créé en 2016 mais les agents de l’Inspection n’ont pas été massivement et correctement formés à leur utilisation alors que les machines sont en cause dans 55000 accidents du travail par an et représentent 3 millions de jours d’arrêts soit l’équivalent d’une entreprise de 15 000 salariés à l’arrêt pendant un an (Source Cnam 2016 cité par INRS).

De même, il manque de nouvelles dispositions légales pour que les Inspectrices du travail puissent arrêter l’activité en cas d’absence de plan de prévention dans les entreprises, de plan particulier de sécurité et de protection de la santé (PPSPS) sur les chantiers ou lorsque ces plans ne sont pas traduits dans une langue comprise par les travailleurs. Mais c’est aussi la possibilité d’arrêter l’activité face à des risques climatiques comme travailler en situation de canicule (voir ma tribune dans Regards ici : http://www.regards.fr/tribunes/article/temperature-maximale-au-travail-l-urgence-d-une-loi), ou face aux expositions à des risques biologiques comme pour le SARS Cov2 (voir ma tribune dans Libération ici : https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/face-au-covid-protegeons-lessalaries20210416_IPR4VD2SSBFDNOQXSX4CXIHMIE/).

C’est aussi la possibilité pour les Inspecteurs de prendre des décisions retirant des situations de travail les travailleurs en cas de défaillance de l’employeur par exemple face à des situations de harcèlements, de lanceurs d’alertes, de Danger Grave et Imminent) et/ou de créer un statut de travailleurs « protégé » pour ces salariés dans ces situations à l’image de celui existant pour les représentants du personnel. C’est encore la création d’une attestation de reconnaissance de travail pénible pour pouvoir agir en amont sur les conditions de travail et permettre ainsi aux travailleurs de faire reconnaitre la pénibilité de leur poste de travail…

  • 6/ Il serait aussi nécessaire de construire de nouvelles pratiques de l’Inspection du travail portant sur l’accueil et le renseignement des victimes d’accidents lorsqu’elles sont en vie et de leurs proches lorsqu’elles sont décédées afin d’informer régulièrement sur l’avancée de nos procédures. Nouvelle pratique par exemple d’information systématique des Unions Départementales des syndicats sur les procédures pénales relevées en matière d’accident du travail afin qu’elles aussi puissent se porter parties civiles. Nouvelle pratique en rendant public, une fois anonymisées, nos lettres d’observations et les constats que nous avons réalisés dans les entreprises en matière de santé, de sécurité et de conditions de travail. Nouvelle pratique en rendant obligatoire l’information des Inspecteurs du travail en cas d’accident du travail, et pas seulement d’accident du travail mortel dans un délai de 12 h après l’accident (sic !) comme le prévoit un projet de Décret en cours d’élaboration par le Ministère du Travail. Nouvelle pratique en publiant et visibilisant sur le site du ministère du Travail les entreprises particulièrement infractionnistes et condamnées par la justice…
  • 7/ Ce qui nous manque, ce sont aussi des services d’appui à l’Inspection du travail, en nombre, pour pouvoir réellement enquêter sur les accidents et les maladies professionnelles : des médecins inspecteurs du travail, des ingénieurs de prévention -ils sont moins de 100 nationalement aujourd’hui- spécialisés en mécanique, en ergonomie, en risque lié aux Agents Chimiques Dangereux (ACD) dont les agents cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR). Mais également pouvoir recourir à des collègues expérimentés qui pourraient agir en appui juridique aux collègues de terrain lors des enquêtes. Et je cite encore la restauration de la Médecine du travail et des services de la prévention de la Caisse d’Assurance Retraite et de Santé au Travail (CARSAT), eux aussi exsangues. De même que nous aurions besoin, au niveau local du Ministère du Travail, dans les Départements et les Régions, de nous appuyer sur des services centraux positionnés en appui, en conseil à leur action et non, comme c’est le cas depuis la transformation de la Direction des Relations du Travail (DRT) en Direction Générale du Travail (DGT), en autorité centrale de l’Inspection, hiérarchique et ne valorisant qu’une course aux chiffres et utilisant les menaces et la répression comme mode de management.
  • 8/ Nous pourrions aussi évidemment parler prévention, car c’est elle qui constitue 98 % de l’action de l’Inspection du travail au quotidien, mais les acteurs de la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles ont été largement laminés et cette prévention est regardée, encore aujourd’hui, par une grande partie des employeurs au mieux comme une obligation purement formelle au pire comme un coût qu’on ignore. Pourtant, la construction de vraies formations en Santé, Sécurité et Condition de Travail serait centrale. Pas comme une case à cocher, mais comme un élément essentiel du contrat de travail et du quotidien au travail. Et avant même le travail, dès l’apprentissage, dès l’école car comment imaginer envoyer nos enfants de 13 ans faire des stages de découverte des entreprises, comme c’est le cas en France, sans qu’aucune formation sur la sécurité au travail ne soit faite, ni aucune information sur le travail salarié et ses réalités !
  • 9/ C’est pour cela qu’il y a besoin d’une politique pénale offensive en droit du travail qui s’attaque à la délinquance patronale, mais vous l’avez compris : les moyens de l’Inspection du travail sont dérisoires. A cela s’ajoute des tendances lourdes à combattre : celles du « soft Law » un droit mou de la recommandation qui présuppose une adhésion patronale spontanée à la norme de droit, ce qui est évidemment faux. Le développement d’un droit de la transaction pénale, de la sanction administrative qui invisibilise les infractions. La vision « mainstream » d’employeurs qui, en France, ne sont pas considérés comme des justiciables comme les autres, mais comme des créateurs d’emplois que l’on n’imagine pas délinquants ; Une entreprise, enfin, qui reste un lieu de l’absolutisme et où lorsqu’un accident survient cela ne trouble pas l’« ordre public ».

Et ces tendances lourdes ont des effets ravageurs. Notre syndicat CGT du Département de Seine Saint Denis a travaillé sur le sujet en reprenant les 150 procès-verbaux d’Inspecteurs et Inspectrices du travail relevés suite à d’accidents ou en matière de santé sécurité dans ce Département entre 2014 et 2020 : moins d’un tiers de ces procédures ont donné lieu à des audiences correctionnelles, un tiers sont toujours en enquête 5,6,7 ans voir plus après les faits, un tiers ont été classées sans suite ! Ces constats nous pourrions les reproduire partout sur le territoire et je passe sur les audiences renvoyées, des accidents mortels relaxés sans appel du Parquet, l’absence d’information des Inspecteurs sur les dates d’audiences des procédures, la faiblesse des peines prononcées, comme les rares peines d’emprisonnement quasiment toutes avec sursis.

  • 10/ C’est enfin la nécessité de sortir des logiques d’intensification du travail qui sont un marqueur de la période actuelle : raccourcissement des délais, accélération des changements et changement permanent des organisations, organisations en flux tendus, management par les chiffres, etc. Le travail sous pression a pour effet l’explosion des Troubles Musculo-Squelettiques (TMS), des Risques Psycho-Sociaux (RPS), il participe aux atteintes à la santé et à la sécurité au travail et à l’explosion des accidents du travail, à cette « hécatombe invisible » qu’évoque Mathieu Lépine.

Ce sont nos conditions de travail qui, en France, se dégradent du fait de cette intensification du travail. Dans son étude de 2022, la fondation européenne pour l’amélioration des conditions de travail indique que la France figure, avec la Pologne et la Slovaquie, parmi les 3 pays où la proportion de travailleuses et de travailleurs ayant de bonnes conditions de travail est la plus faible en Europe !

Nous devons sortir du travail pressé, sous pression, pour imposer que ce soit le travail qui s’adapte à l’Homme et non les travailleuses et travailleurs qui s’adaptent sans cesse à un travail créateur d’accidents.

Alors oui la tâche est immense et le besoin est grand d’une politique du travail qui protège réellement la santé, la sécurité et les conditions de travail des salariés. Il faudra encore attendre quelques temps, en France du moins, l’arrivée d’un « ministre des salariés » mais l’idée d’un Ministère du travail qui, aux côtés des organisations syndicales de travailleurs et des associations comme celles qui se sont exprimées aujourd’hui, soit porteur de grandes lois sociales protectrices fait son chemin grâce notamment à votre initiative. A nouveau, merci.

Marche contre la ligne 18, le Grand Paris Express et son monde

Le samedi 13 mai 2023 avait lieu au camp de Zaclay, situé à proximité immédiate du tronçon de métro de la ligne 18 en construction, un rassemblement festif pour dire “stop au saccage des terres fertiles du plateau de Saclay” permis par le projet du Grand Paris Express. Au programme de la journée qui célébrait en outre les deux ans d’occupation, était prévu une marche festive, entre champs, chantiers et espaces urbanisés, ainsi que la construction d’une grange paysanne. Cette journée s’inscrivait plus généralement en amont d’une semaine dédiée à l’agriculture paysanne, avec ateliers, visites et discussions. Le “collectif contre la ligne 18 et l’artificialisation des terres de Saclay” entendait ainsi défendre et faire vivre les terres du plateau. Et ce, alors que la Zone à défendre, pourtant légale puisque accueillie par des agriculteurs, se trouve sous surveillance des autorités.

Lien vers le programme de la semaine : Semaine sur l’agriculture paysanne du 15 au 20 mai
Communiqué à l’issue du week-end : Les casseurs, c’est eux

Communiqué du week-end de mobilisation du 13 et 14 mai

«  Rassemblement festif et déterminé les 13 et 14 mai : stop au saccage des terres fertiles du plateau de Saclay.

Pour défendre les terres du plateau et ancrer la lutte dans la durée, nous appelons à venir bâtir une grange et à bien d’autres festivités ! La semaine suivante sera consacrée à des ateliers et discussions sur l’avenir d’une agriculture paysanne sur le plateau.

Depuis les années cinquante, 1400 ha de terres parmi les plus fertiles d’Europe ont été bétonnées sur le plateau de Saclay. Si rien n’est fait dans les prochains mois, ce qui reste de terres nourricières et d’espaces naturels sur le plateau de Saclay risque de disparaître sous le béton du Grand Paris privant la population francilienne de l’espoir d’une autonomie alimentaire, d’emplois locaux non délocalisables, d’adaptation à la crise climatique, rayant de la carte la biodiversité remarquable de ce territoire et accaparant les finances publiques au profit d’un grand projet inutile et imposé.

Ce projet du Grand Paris Express est un non-sens tant aux plans écologique et financier qu’en terme d’égalité des territoires, de réponse aux besoins des populations et de leur droit à décider de l’avenir du territoire sur lequel iels vivent.

Alors que l’artificialisation des sols est une des limites planétaires à ne pas franchir, chaque hectare compte. La formation des sols arables nécessite des dizaines de milliers d’années. Pourtant, l’État et les grandes multinationales du BTP décident de sacrifier des terres exceptionnelles au prétexte hypocrite de lutte contre le dérèglement climatique. Or, la préservation des terres non bétonnées est un levier incontournable de l’adaptation aux enjeux du 21ème siècle. Les experts et les scientifiques le répètent : en Île-de-France comme ailleurs, notre dépendance énergétique et alimentaire doit nous amener à réduire les flux. Il en va, ainsi, pour la population francilienne, de la nécessité de se nourrir localement, de contenir la hausse des températures et du maintien de la biodiversité. Pourtant, aujourd’hui, les travaux préliminaires (fouille archéologique, études des sols, déplacement de réseaux) sont en cours de réalisation et l’arrivée de la ligne sur le tronçon ouest imminente.

Dans le contexte déjà très urbain de l’Île-de-France, ce sont plus de 4000 ha d’espaces naturels et agricoles qui sont lourdement menacés.

Mais cela n’est pas inéluctable !

Depuis 2006, des collectifs se mobilisent pour dénoncer ce faramineux gaspillage, le passage en force de l’État. Et la mobilisation s’amplifie avec, depuis maintenant deux ans, l’occupation de champ à Zaclay par le Collectif Contre la Ligne 18 et l’artificialisation des terres.

Les 13 et 14 mai prochains, à l’heure où la menace de la ligne 18 sur les champs est palpable, il est temps d’aller plus loin. Nous appelons à venir en masse défendre et faire vivre les terres du plateau de Saclay lors d’un rassemblement festif et déterminé. Le week-end sera suivi d’une semaine de partage et d’ateliers thématiques et pratiques sur l’avenir d’une agriculture paysanne pour le plateau de Saclay. »

Commémoration de la NAKBA

Ce 14 mai 2023, se tenait à la marbrerie de Montreuil un événement qui avait pour objectif de commémorer la Nakba, la catastrophe qui a vu il y a 75 ans l’expulsion de 800 000 Palestiniens de leur terre, la dépossession de leurs biens, des massacres et la destruction de plus de 500 villages palestiniens.

Dans cette émission, nous diffusons les interventions de la table ronde avec :

Dana Farraj est avocate et chercheuse à l’université de Birzeit. Elle est réfugiée, vit à Ramallah et est investie contre les démolitions punitives de maisons. Elle s’intéresse aux droits des réfugiés et au droit pénal international.

Salah Hamouri est avocat. Ancien prisonnier politique, il a été expulsé de Jérusalem en décembre 2022. Il est Palestinien de Jérusalem et défenseur des droits humains.

Qassam Muaddi vit à Ramallah. Il est journaliste et écrivain palestinien. Il analyse les mouvements qui traversent la société palestinienne notamment pour le media The New Arab.

Rania Muhareb, Palestinienne de Jérusalem, est doctorante au Centre irlandais des droits de l’Homme à l’université de Galway. Elle est membre d’Al Shabaka et a travaillé pour l’organisation palestinienne de défense des droits humains Al Haq.

Réforme des retraites/ Education nationale à Gennevilliers

Dans cette émission nous vous diffusons plusieurs reportages réalisés la semaine dernière. Tout d’abord, vous pourrez entendre un montage réalisé avec des prises de parole et interviews réalisés lors de l’appel à la mobilisation contre la réforme des retraites du 11 mai 2023 devant l’ Hôtel de Ville de Paris.

Ensuite, nous vous diffuserons le reportage réalisé autour de la mobilisation contre la fermeture de classe qui avait lieu le 11 mai 2023 devant l’ Hôtel de ville de Gennevilliers.

Pour finir, vous pourrez entendre deux interviews réalisés eux le 9 mai 2023 autour de la question de la répression du mouvement social à l’occasion d’un rassemblement en solidarité à deux syndicalistes de la CGT infocom qui ont été convoqués au commissariat du 3è arrondissement, après une action syndicale : traverser Paris avec des banderoles sur un camion de location. Ils ont été convoqué pour manifestation illégale et cela montre un durcissement de la répression du mouvement social à l’image des casserolades. Toute divergences par rapport à la parole présidentielles est considéré comme illégale.

Discussion sur la situation au Soudan – avril/mai 2023

Dans cette émission enregistrée au Dissident club le 6 mai 2023, vous pourrez entendre une discussion avec des militants soudanais, Hamad Gamal et Khalid Siraj, ces derniers s’entretenant et échangeant avec les personnes présentes, sur la situation au Soudan. En effet, depuis le 15 avril dernier s’y déroule un conflit entre deux factions militaires : d’un côté les Forces de soutien rapide menée par Mohamed Hamdan Dogolo («Hemetti»), et de l’autre, l’armée régulière menée par Abdel Fattah al-Burhan. Mais pourquoi ce conflit ? C’est ce que l’événement se proposait d’interroger pour comprendre les enjeux, multiples, d’un Soudan qui pourtant il y a à peine 5 ans, en 2018, voyait la chute du dictateur Omar El-Beshir lors de la “Révolution de Décembre”. Avant que cette dernière, la révolution, ne soit ébranlée deux ans plus tard, le 25 octobre 2021, par un coup d’État des militaires. Le coup d’État fut rejeté aussitôt par les soudanais qui descendirent en masse dans la rue. Fin 2021 et tout 2022 furent alors marqué par une lutte continue pour exiger le départ de l’Armée. Révolution, coup d’état, lutte,… voilà donc quelques prémices posées pour passer à enfin à l’émission. Bonne écoute !

Quelques dates :
(rédaction réalisée à partir de la brochure de Sudfa)

  • 1989 : Coup d’État du front islamique mené par Omar El-Béshir et Hassan Al-Turabi. Plusieurs mouvements armés du Darfour entrent en guerre contre le régime.
  • 2003-2007 : Les milices Janjaweed, soutenues par le gouvernement, massacrent des milliers de villageois-es au Darfour. Plus d’un million de darfouris-es doivent fuir à cause des attaques et vivre dans des camps de déplacés.
  • 2011 : Référendum d’auto-détermination au Soudan du Sud. Cela aboutit à la séparation du Soudan du Sud.
  • 17 décembre 2018 : Manifestation étudiante à Al-Fashir (Darfour) et dans le Nil Bleu, contre la hausse des prix, notamment du pain et de l’essence.
  • 19 décembre 2018 : Le siège du parti au pouvoir est incendié à Atbara. Les manifestations s’étendent dans tous le pays. Début de “la Révolution de Décembre”.
  • 11 avril 2019 : Omar El-Béshir, après 29 ans au pouvoir, est destitué par l’Armée.
  • 21 août 2019 : Accord entre civils et militaires. Début de la période transitionnelle. Abdallah Amdok est nommé premier ministre. Le gouvernement de transition est formé de 5 militaires et de 6 civils. Burhan doit diriger le Conseil de Souveraineté durant 21 mois avant de laisser sa place à l’un des membres civils. Des élections nationales sont prévues en 2023.
  • 25 octobre 2021 : Coup d’État de l’armée [Al-Burhan et «Hemetti» œuvrent ici ensemble]. Al-Burhan dissout le gouvernement et se nomme seul chef. Le pays entre en résistance.
  • 15 avril 2023 : Début du conflit entre l’armée régulière et les Forces de Soutien Rapide.

    Vous pourrez retrouver davantage d’informations dans la brochure de Sudfa (décembre 2022).

Musiques entendues dans l’émission :
A.G – سودان بدون كيزان | Sudan Bidon-Kizan
ايمن ماو الدم| Ayman Mao Blood

Lien vers le site du média franco-soudanais Sudfa
Lien vers un article coproduit par Afrique XXI et Orient XXI en date du 21 avril 2023 traitant du conflit au Soudan.

Après le 1er mai, quelle suite au mouvement contre là reforme des retraites ?

Le 1er mai 2023, comme chaque année, à rassembler à travers le pays un grand nombre de manifestantes et manifestants et cette année avec un cran au-dessus avec la réforme des retraites. pendant ce temps l’inter-syndicale, appelle à une nouvelle d’action le 6 juin. Quelle suite au mouvement contre là reforme des retraites ?

Dans le direct de ce jour, nous tentons de répondre à cette question. Nous commençons l’émission avec le reportage réalisé le 1er mai à paris et nous entendrons une militante CGT qui parle du stade de France. Suivie d’une interview avec une personne d’attac pour parler des casserolades et de la loi travail. Ça s’attarde aussi sur la répression et les libertés.

Dans la suite de l’émission, nous reviendrons avec Nathalie, salariée du SIVOM sur la gréve qui a débuté 30 mars et a pris fin il y a quelques jours. Le SIVOM, collecte et traite des déchets ménagers, assure la collecte et du traitement des encombrants, du nettoiement des voies et des espaces publics, des déchets verts, du déneigement, repartie dans le 77,91 et 94.

Les millions de manifestant.e.s du 1er mai, dont des milliers de jeunes, ont montré que la réforme des retraites de Macron reste très largement rejetée et que la colère contre sa politique n’est pas près de se calmer.

Le gouvernement souhaite tourner la page, mais pas un de leurs déplacements n’est à l’abri du son des casseroles et des huées des opposant.e.s à la réforme. Après plus de 3 mois de mobilisation, des millions de manifestant.e.s dans les rues, ce ne sont pas “100 jours d’apaisement” qui nous feront rentrer chez nous. Personne ne souhaite un retour à la normale, tout le monde veut le retrait !

Dans ce contexte, une manifestation se tiendra à Paris ce 11 mai 2023. Nous aurons au téléphone un des organisateurs pour nous parler des enjeux de cette mobilisation.

Regards intercontinentaux sur les luttes paysannes et les enjeux liés a l’eau

Aujourd’hui, il va être question de la gestion de l’eau. Alors que les sécheresses s’étendent, que l’eau devient de plus en plus précieuse et que son accaparent par une minorité se fait de plus en plus prégnante, les luttes pour sa préservation se multiplient.

Il en ressort l’extrême importance d’internationaliser les luttes et de les fédérer, de continuer de se soulever pour défendre l’Eau comme Commun (et non pas comme une marchandise), respecter un partage juste des droits d’usages sur les biens communs (terre, eau), de développer des systèmes de coopération (et non de domination et de compétition).

Ainsi, dans le cadre de la mobilisation internationale contre les méga-bassines, le vendredi 24 mars 2023, se tenait a Melle dans les Deux-Sèvres, une table ronde intitulée “Regards intercontinentaux sur les luttes paysannes pour les terres et les enjeux liées à l’eau”.

Nous entendrons les interventions de : Morgan Ody : paysanne en Bretagne et coordinatrice générale de la Via Campesina – Marie-Pierre Répécaud : paysanne en Isère et secrétaire nationale de la Confédération Paysanne chargée du dossier Eau – Massa Koné : paysan au Mali et porte-parole de la Convergence Malienne contre l’Accaparement des Terres (CMAT) et de la Convergence Globale des Luttes pour la Terre et l’Eau en Afrique de l’Ouest (CGLTE-AO).

Retrouvez toutes les informations sur :

La lutte contre les méga-bassines : https://bassinesnonmerci.fr/

La Via Campesina : https://viacampesina.org/fr/

L’UACDDDD MALI- l’Union des Associations et Coordinations d’Association pour le Développement et la Défense des Droits des Démunis : https://uacdddd.org/

La Confédération Paysanne : https://www.confederationpaysanne.fr/

Les Soulèvements de la Terre : lesoulevementsdelaterre.org

LA COORDINATION ANTI-REPRESSION

Dans cette émission, nous sommes en direct pour 1h30 dans les studios de Fréquence Paris Plurielle avec la coordination anti-répression. A cette occasion, nous aborderons la question de la répression des mobilisations sociales et les outils développés par la coordination pour y faire face, notamment avec le témoignage de Françoise ( la mère de Serge, toujours dans le coma suite à la répression de la manifestation de st Soline) et Sylvain, qui interviendra de Versailles où se déroulait une action contre la caravane du SNU(service nationale universel).

La coordination contre la répression et les violences policières s’est créée en 2016 au moment du mouvement contre la loi Travail. Cette coordination s’est donné pour but de combattre la répression systématique du gouvernement face aux mobilisations sociales.

Si la coordination est née dans le but de soutenir les manifestants dans un contexte de mouvement social, elle n’oublie pas que les politiques répressives, les violences policières et judiciaires utilisées lors du mouvement contre la loi Travail étaient à l’œuvre depuis longtemps dans les quartiers populaires et auprès des personnes exilées, sans papiers ou migrantes.

La coordination se veut anticapitaliste, antipatriarcale, antiraciste, antiautoritaire, ancrée dans la lutte des classes, elle se bat contre toutes formes d’oppressions. Aujourd’hui, la coordination soutient l’idée que c’est l’ensemble de la répression quotidienne qu’il faut combattre face à la multiplication des lois absurdes qui font tomber de plus en plus de comportements dans l’illégalité.

RETRAITES : Journée de la colère cheminote

Dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites, les cheminots avaient appelé a une journée de mobilisation le jeudi 20 avril 2023. Cette journée a commencée à 11h à la Gare de Lyon avec une assemblée générale, suivie d’ une action unitaire d’envahissement de la Tour Euronext le siège d’Euronext, propriétaire de la Bourse de Paris et de six autres places européennes, à la Défense (Hauts-de-Seine). A 14h nous nous retrouvions tous sur la place de Hotel de Ville pour une manifestation, et à 19h était appelé une assemblée générale interpro à la Bourse du travail de Paris à République, afin d’envisager la poursuite de la mobilisation en vue de la date du 1er mai.

Ce fut l occasion pour nous de récolter un ensemble de sons que nous vous diffusons aujourd’hui, et qui illustre selon nous chacune des étapes de cette journée de la colère cheminote.

Du mouvement des retraites à st soline : l’état terrorrise

Ces dernières semaines, nous avons observé une augmentation de la répression dans l’ensemble des lieux de mobilisation. Depuis la mobilisation de st Soline, un vocabulaire et le développement d’ outils répressifs spécifiques aux mobilisation environnementales ont été diffusées dans les médias. Cela vise à dissocier et à justifier l’action des forces de l’ordre dans ces mobilisations, de celle des retraites, afin d’éviter toute forme de convergence face aux violences d’état.

Face à ce constat, nous avons plutôt décider de réfléchir à la répression et à son évolution au cours des mouvements sociaux en demandant à Joël, militant écologiste mais pas que, de nous en parler. Grâce à son expérience et son implication dans différents mouvements comme celui de Notre Dame des Landes, Bures, les GJ et aujourd’hui dans les collectifs antinucléaires, il nous donnera une vision plus spécifique de la répression que l’Etat exerce contre les mobilisations pour l’environnement, tout en la reliant plus largement au développement une logique sécuritaire sur l ensemble du territoire.

COMMUNIQUE DES PARENTS DE SERGE

(Ce communiqué a été lu lors de la soirée de soutien aux Soulèvements de la terre.)

La menace de dissoudre un des collectifs qui ont appelé à manifester contre les bassines, le 25 mars, est une nouvelle illustration du mépris que ce régime exprime envers quiconque veut faire barrage à la politique qu’il mène au service de la bourgeoisie.

Il s’agit en effet pour lui d’accréditer l’idée que les milliers de manifestants présents à Sainte-Soline auraient été des enfants sans aucune autonomie, arrivés là sous l’influence de quelque puissance occulte.

Menacer de dissoudre des structures qui organisent la solidarité contre la répression est un autre reflet de ce mépris consistant à faire croire que les gens eux-mêmes, à la base, sont incapables de s’organiser pour se défendre.

Or c’est tout le contraire qui se passe aujourd’hui en France.

A Sainte-Soline, il n’y a pas eu, d’un côté, les « bleus » et les « noirs » et, de l’autre, les « familles ».

Les dizaines de milliers de personnes participant à cette manifestation interdite savaient que les plus mobiles se trouveraient dans le cortège chargé d’ouvrir le chemin vers la bassine, et nul ne dissociait les « non-violents » des « violents », les « bons » manifestants des « mauvais ». La complicité entre les uns et les autres était évidente. Ces dizaines de milliers de personnes ont agi ensemble, chacune selon ses possibilités, contre le modèle capitaliste que représentent les bassines et malgré les menaces de répression émanant de l’Etat. Et elles ont été capables, ensemble, de résister physiquement au bras armé de cet Etat.

La violence a été du côté des forces de l’ordre, qui ont visé l’ensemble des manifestants.

Les 200 blessés de Sainte-Soline – dont notre fils Serge et Mickaël, les plus gravement atteints – ne sont pas le résultat d’une « mauvaise gestion de l’ordre », d’erreurs de tel ou tel, ou simplement le fruit du hasard. Le responsable de ces 200 blessés, c’est un Etat qui a pour seul objectif, dans la période actuelle, de mettre à genoux toute contestation sociale afin de mieux gérer l’exploitation du travail dans les années à venir, face à la crise que connaît le capitalisme pour se perpétuer.

La répression policière et juridique est omniprésente et se répand comme la misère sur le pauvre monde, mais nous ne nous laisserons pas enfermer dans un combat contre cette répression qui accaparerait tous nos espaces et notre vision de la vie. Car notre monde, c’est aussi celui de la lutte, et la lutte c’est la fête. La fête, ce sont les barbecues des gilets jaunes sur les ronds-points ; ce sont les cris et les chants lors des manifestations contre la réforme des retraites ; c’est l’expression créative et colorée que peuvent avoir les manifestations des femmes ou des homos ; ce sont les grèves ou les occupations dans lesquelles les salariés se découvrent sur leur lieu de travail ; ce sont les blocages joyeux de routes ou de lycées…

Contre la répression, ces espaces de lutte et de fête témoignent que le monde doit changer de base, et que nous avons en nous, dès maintenant, la capacité d’y parvenir en les mettant en valeur et en les élargissant.
Nous n’avons besoin d’aucune « figure » ou d’aucun parti pour nous indiquer la voie à suivre tout en nous prenant par la main.

Nous maintiendrons notre union dans un même combat contre l’aménagement capitaliste du territoire, et notre solidarité contre la répression. On ne tue pas un mouvement en déclarant dissoutes certaines de ses structures ou en les interdisant.

Dissolution ou interdictions ne changeront donc rien.

Et nous ne céderons pas aux palinodies de partis politiques qui cherchent encore à parler en notre nom alors qu’ils ne représentent plus grand-chose. C’est en nous que nous devons avoir confiance pour repousser l’assaut de l’Etat policier, comme celui d’une extrême droite à l’affût.

Les parents de Serge, le 12 avril 2023

ACCIDENT DU TRAVAIL : ne plus gagner sa vie à la perdre

Le 28 avril a été choisi par l’OIT (Organisation Internationale du Travail) pour rappeler au monde l’enjeu de la santé et la sécurité au travail et l’importance de la prévention des risques professionnels.

Dans l’émission de ce jour, nous nous saisissons de cette journée du 28 avril, pour faire le point sur les accidents du travail et les maladies professionnelles.

Pour cela, nous avons invité : Olivier, co-secrétaire du syndicat SUD INDUSTRIE FRANCILIEN, Yves, inspecteur du travail et Benoit de l’UD CGT DE PARIS.

En manifestant contre le report à 64 ans de l’âge de départ à la retraite, les travailleurs et travailleuses de France montrent leur refus d’un travail mortifère, source de souffrances. Et pour cause : selon l’Insee, 25 % des hommes les
plus pauvres sont déjà morts à 62 ans (« contre » 5 % des plus riches). Ce chiffre sera porté à 29 % si le projet de gouvernement de recul de l’âge légal à 64 ans est adopté.

Nous dénonçons l’intox du gouvernement sur les questions de santé et de sécurité au travail. Le gouvernement nous promet que son projet permettra « d’améliorer la prise en compte de la pénibilité » par l’abaissement de certains seuils et le déplafonnement des points du Compte professionnel de prévention (C2P).

Pourtant, c’est ce même gouvernement qui a supprimé, à peine arrivé au pouvoir en
2017, 4 des 10 critères de pénibilité (les postures pénibles, le port de charges lourdes, les vibrations mécaniques et les risques chimiques) initialement censés permettre aux salarié.es exposé.es de partir jusqu’à 2 ans plus tôt à la retraite. Et les pénibilités des métiers féminisés ne sont toujours pas prises en compte.

Le 28 avril a été choisi par l’OIT (Organisation Internationale du Travail) pour rappeler au monde l’enjeu de la santé et la sécurité au travail et l’importance de la prévention des risques professionnels. En France, plus de 1 000 accidents mortels du travail et de trajet sont recensés chaque année, sans compter les accidents du travail non recensés des fonctionnaires, des indépendant·es et auto-entrepreneur·ses, des travailleur·ses détaché·es, des livreur·ses, chauffeurs et autres travailleur·ses des plateformes (Uber, Deliveroo, et autres)… Citons seulement les 3000 décès par an dus à l’amiante.

Ces quelques chiffres rappellent l’hécatombe qui, année après année, décime le monde du travail. Et cela empirera encore si l’on doit travailler plus longtemps alors qu’on est usés par des décennies de boulot ! Les atteintes à la santé mentale doivent aussi venir dans le débat public. Les accidents du travail occupent maintenant la place publique. La réussite du rassemblement du 4 mars 2023 organisé par le collectif Familles : stop à la mort au travail témoigne de cette prise de conscience collective : ces décès au travail ne sont pas une fatalité et qu’il y a urgence à imposer un changement radical de politique.
Mais qu’a fait le gouvernement depuis un an ? Où en est le plan de prévention des accidents graves et mortels de janvier 2022 ?

Les rendez-vous pour le vendredi 28 avril

10 h : Rassemblement unitaire devant le Ministère du Travail, angle rue de Grenelle / Bd des Invalides, M° Varenne.
14 h : Débat à la Bourse du Travail de Paris 3 rue du château d’eau, sur les luttes et difficultés pour la santé et la sécurité des travailleurs et des travailleuses

Intérim, sous-traitance, suicides au travail,
intensification du travail : Assez ! Halte aux morts

Pour tout contact, écrire à cette adresse : mobilisation28avril@gmail.com

LE CAJ (collectif d’action judiciaire)

Le 24 mars 2023, le Collectif d’action judiciaire organisait sa première réunion publique à la Flèche d’or intitulée « GAV, violences policières, réquisitions : résister face à la répression ». Environ 150 personnes étaient présentes pour échanger sur l’offensive répressive du gouvernement et les moyens d’y répondre. Nous avons enregistré les interventions que vous pourrez écouter dans cette émission.

« Le Collectif d’action judiciaire, réunissant des avocats, juristes et travailleurs du droit qui veulent faire le choix de mettre leurs compétences juridiques au service de la mobilisation, de la lutte des classes et de notre camp social, s’est lancé pendant le mouvement contre la réforme des retraites.

Ce mercredi, il organisait une première réunion publique à la Flèche d’or à Paris intitulée « GAV, violences policières, réquisitions : résister face à la répression ». À la tribune, Elsa Marcel, avocate et membre du collectif, est d’abord intervenue sur la séquence politique décrivant le changement de nature du mouvement depuis l’annonce 49.3. Une métamorphose se caractérisant par la radicalisation du mouvement poussant le gouvernement, très isolé, à durcir ses méthodes de répression de Saint-Soline en passant par les réquisitions et les atteintes au droit de grève.

L’avocate a aussi expliqué qu’il s’agit en réalité d’un élargissement de pratiques constamment en vigueur dans les quartiers populaires et en a profité pour dire quelques mots de l’opération « Wuambushu », une offensive sécuritaire et xénophobe d’ampleur que prépare Darmanin à Mayotte. Elle a également avancé quelques éléments de programme que défend le Collectif, tels que l’abandon de toutes les poursuites et la levée de tous les contrôles judiciaires ou encore la dissolution des corps spéciaux de répression (BAC, BRAV-M, etc.).

Julie Gonidec, avocate pénaliste et également membre du collectif, est intervenue sur l’évolution des modalités de répression. Elle a d’abord décrit les mécanismes à l’œuvre avant la manifestation et les outils de dissuasion mis en place : fouilles, saisies, arrestations préventives ou encore arrêtés d’interdiction de manifester. L’avocate a aussi expliqué le rôle politique de la garde-à-vue et a donné des conseils pratiques comme la nécessité d’exercer son droit au silence. Enfin, elle a décortiqué les suites possibles à la garde-à-vue comme l’amende forfaitaire délictuelle ou encore les « alternatives aux poursuites » qui sont souvent une façon de sanctionner sans procès.

Le Collectif a ensuite répondu à de nombreuses questions de la salle : sur le fichage, les empreintes ADN, le produit invisible de marquage des manifestants utilisé à Sainte-Soline etc. Près de 150 personnes étaient présentes à la soirée : une réussite pour le Collectif lancé il y a à peine quelques semaines, qui compte bien renouveler rapidement ce type d’échéance. »

Pour les contacter :

E-mail : collectif.action.judiciaire@gmail.com
Instagram : @collectif_action_judiciaire

TEL : 07 45 93 26 88

FESTIVAL FPP : La réforme des retraites

Le 15 avril 2023 dernier était organisé à la Parole Errante, le Festival des 30 ans de Fréquence Paris Plurielle. Lors de cet événement nous avons pu organiser plusieurs plateaux radio dans l’après midi et l’un d’eux concernait la lutte contre la réforme des retraites.

Nous vous proposons donc d’écouter cette émission d’ une heure et trente minutes, réalisée en direct et en public. Vous pourrez entendre les travailleurs grévistes du technicentre de Châtillon, des travailleurs des déchets de Ivry, et des lycéens de Hélène Boucher; en plus d’un certains nombres de reportages réalisés par notre collectif. Ce fut l occasion pour chacun de revenir sur la mobilisation et les modalités qu’elles ont prises depuis le début de ce mouvement, et d’aborder les perspectives de celui ci.

Manifestation contre la contre-réforme des retraites : juste avant la décision du conseil constitutionnel

Dans cette émission vous pourrez entendre un reportage réalisé dans la manifestation du 13 avril 2023. Cette manifestation prenait place la veille du rendu de décision du conseil constitutionnel. Le lendemain, ce même conseil avalisera la loi gouvernementale sur les retraites, à l’exception de 6 dispositions, la jugeant conforme à la constitution. A noter que le soir-même du rendu de décision du conseil constitutionnel, Macron promulguait la loi sans plus attendre. La même nuit, plusieurs manifestations et rassemblements spontanés éclataient dans différentes villes du pays, les manifestants refusant une loi injuste et perçue comme illégitime d’un président autoritaire. A Paris, au moins 150 personnes ont été arrêtées et mises en garde à vue par la police.

RAVAGES AGRO-INDUSTRIELS ET RÉSISTANCES PAYSANNES

Avec la mobilisation historique de Sainte-Soline, c’est à l’ensemble du pays et bien au-delà que se sont vus révélés les enjeux de l’accaparement de l’eau par une minorité d’irrigants, en pleine sécheresse systémique. Face à la détermination et au nombre chaque fois croissant de manifestant•es, le gouvernement n’a pour l’instant pour seule réponse que d’interdire, réprimer et annoncer à l’arrachée 30 nouvelles méga-bassines dans la Vienne. Mais de toutes parts, le dispositif bassine et ses protocoles prennent l’eau, de nombreux•ses acteurs•trices clés des territoires concernés – tout comme une partie croissante du monde paysan ou scientifique – le rejettent de plus en plus ouvertement.

Quand n’est-il de la gestion des terres ? et quelle protection pour les communs ? il en fut question le 26 mars 2023 dans la ville de Melle (deux-Sèvre) qui accueillait la mobilisation contre les mégabassines. Ce 26 mars, une rencontre intitulée : RAVAGES AGRO-INDUSTRIELS ET RÉSISTANCES PAYSANNES se tenait dans la salle le metullum de Melle. Les intervenant-e-s : Inès léraud, Martin Diraison, Jimmy Griaultet et Léandre Mandard et en leur compagnie, nous revenons sur le remembrement, les diverses projet dit écologiste comme l’implantation d’éolienne et aussi comment rendre des terres à des paysans et paysannes. Bonne écoute !

Réseau écosyndicaliste : de la question des déchets dans la lutte

Le mercredi 5 avril 2023, au Cirque électrique (Paris 20e), le Réseau éco syndicaliste organisait une soirée festive de solidarité aux salariés des déchets. Le réseau écosyndicaliste a été créé en décembre 2021 sur la base d’un appel lancé par plus d’une centaine de militants syndicaux de différents métiers et confédérations. Lors de cette soirée de nombreux membres de ce réseau, des salariés des déchets, des soutiens, une chercheuse travaillant sur la question des déchets (ici comme outils de lutte et de manifestation), mais aussi des personnes militant contre les violences policières et la répression d’État (avocat, membres du collectif Désarmons-les)*, ont pris la parole.

Un peu plus de 1000 euros ont été collecté à cette occasion, pour être reversé à la caisse de solidarité de la CGT le 14 avril. Ce moment de rencontre avait pour but également de lancer un réseau de solidarité pour les mobilisations en cours (la contre-réforme des retraites donc), et au-delà. Nous vous diffusons donc aujourd’hui une partie des prises de paroles réalisées lors de cette soirée, précédé d’un interview de présentation du réseau par un de ces membre.

L’APPEL POUR UN RESEAU ECO SYNDICALISTE :

” Chaque jour les effets du « dérèglement climatique » sont de plus en plus visibles notamment avec la multiplication des catastrophes environnementales. Ils s’ajoutent à l’épuisement progressif des ressources naturelles, aux pollutions de toutes natures, à l’affaiblissement de la biodiversité et à la dénaturation des équilibres au sein des écosystèmes. L’Humanité qui a longtemps pensé pouvoir régenter ces équilibres soumet les conditions de la vie sur la planète à des dégradations irréversibles, aux effets désastreux, y compris favoriser l’épidémie de Covid et ses conséquences sanitaires, sociales et économiques.

Une telle situation n’a rien d’une fatalité liée à une nature humaine intrinsèquement destructrice. Elle résulte en grande partie du modèle de production « industrialisation-financiarisation-mondialisation » capitaliste. Une poignée de possédant.es ou de trusts s’approprient de plus en plus de moyens de production et d’échange, les délocalisent, s’accaparent sans limites, ni contrôle les énergies fossiles et nucléaire, pillent et gâchent les ressources naturelles. Iels continuent d’opposer à la dénonciation des crises structurelles du capitalisme, le mythe du progrès, comme croissance « infinie » des productions et des technosciences, en fonction du profit maximal attendu au lieu de leur utilité sociale et écologique. Cette course aux profits passe par l’oppression des peuples autochtones et de leur mode de vie, par la régression sociale, par l’exploitation de plus en plus violente des travailleurs -ses condamné.es à perdre leur vie à mal la gagner et réduit.es à une consommation « de masse » dictée par les médias et les pouvoirs au service des multinationales.

Des résistances à ce système productiviste et extractiviste se développent : luttes populaires pour la préservation des terres et des forêts, mouvements pour la « justice environnementale », ZAD et JAD (Jardins à défendre), lutte éco-féministes, gilets jaunes…  Ces mobilisations impliquent souvent les plus exploité.es et dominé.es, qui subissent le plus la dégradation environnementale : peuples des pays pauvres, jeunes, précaires, femmes, populations racisées subissant les séquelles du colonialisme et du racisme. Elles se fondent aussi sur l’auto-organisation des opprimé.es, montrant leur potentiel émancipateur et défiant des pouvoirs en place de plus en plus autoritaire (comme la 5e République en France). Car aujourd’hui la politique de plus en plus brutale et cynique des gouvernements capitalistes ne peut s’imposer que par le recours à des méthodes de plus en plus répressives. Mais si ces mobilisations permettent localement de préserver et se réapproprier le cadre de vie, et si elles commencent à se coordonner, elles ne permettent pas, à elles seules de s’attaquer au cœur économique du système et font encore trop souvent abstraction des problématiques sociales.

Le syndicalisme est plus ancré sur les lieux de travail. Depuis ses origines il pose la question de l’expropriation des grands groupes capitalistes et de la gestion démocratique de la production par la population, par les assemblées de travailleur.es, pour produire de façon organisée, rationnelle et planifiée en fonction des seuls besoins populaires et de l’économie de la ressource. Les grandes luttes syndicales et les épisodes révolutionnaires, comme la Commune de Paris, ont permis d’indéniables avancées. Mais le syndicalisme aussi connaît des difficultés : il s’est en partie intégré à l’ordre social, il s’est bureaucratisé et beaucoup de ses responsables ont renoncé à transformer en profondeur la société.

C’est dans les entreprises que nous devons affronter les conséquences du productivisme : amiante, pollution chimique, air pollué, ondes électromagnétiques, énergie nucléaire…Ce sont d’abord les ouvrier·es qui meurent des cancers professionnels liés aux produits chimiques… Pourtant même quand il n’élude pas délibérément les évolutions rendues indispensables par les urgences écologiques (nucléaire, chimie, transport…), le syndicalisme a du mal à intégrer les réponses environnementales dans ses revendications. Il a aussi largement perdu le contact avec les travailleur.es les plus pauvres et les plus précaires. Pour autant, lui aussi est traversé par des évolutions encourageantes : l’apparition régulière de structures d’auto-organisation des luttes, d’AG de base souveraines qui se coordonnent, qui organisent la solidarité collective. Les exemples abondent dans les mobilisations de ces dernières années, jusqu’à l’apparition de grèves dans des entreprises employant massivement des jeunes, des précaires et des femmes (luttes d’Ibis Batignolles, de Chronodrive, du nettoyage à Jussieu, des travailleurs -ses saisonnier.es…).

Ces mouvements sur la fin du monde et la fin du mois seront de plus en plus appelés à converger dans une même lutte anticapitaliste. Ils sont porteurs d’une même remise en cause  de la société, d’une même exigence de réponses à la crise écologique et ils concernent en premier lieu les mêmes secteurs de la population : le monde du travail, et en particulier ses parties les plus fragilisées dans le système actuel (chômeurs·ses, précaires, intérimaires, travailleur·ses exilé·es…), les jeunes, les femmes… Iels ont le même refus du repli sur les comportements individuels, des manœuvres de récupération de prétendant.es au pouvoir ou de toute réponse technocratique et institutionnelle… qui se situerait dans le cadre du système (capitalisme vert, green washing, « Green deal », croissance verte…).

Pour favoriser ces convergences, nous appelons à constituer un réseau « éco-syndicaliste ».

Pas pour fonder une nouvelle structure, mais au contraire pour irriguer de nos réflexions et expériences les organisations existantes. Nous souhaitons, par delà nos différences et divergences, dans le respect de notre diversité et sans hégémonisme, pouvoir confronter nos expériences et pratiques militantes, élaborer des réponses, selon les axes ci dessous, qui peuvent être précisés ou complétés :

-En commençant par soutenir et faire connaître les expériences de convergences existantes, fondées sur l’auto-organisation, comme récemment, à la raffinerie de Grandpuits, la lutte syndicale pour l’emploi dirigée par une AG de travailleur.es en grève reconductible, rejointe par des associations écologistes, pour porter un projet écologique et social opposé à celui de Total.

-En ayant l’objectif de faire converger le plus possible les mobilisations éco-syndicalistes, mais aussi les luttes éco-féministes, des jeunes et associations pour le climat, des travailleurs qui reprennent en autogestion leur outil de travail, du mouvement coopératif….

-En explorant avec les travailleurs -ses et les syndicats concernés et avec les associations de défense de l’environnement et les usagers, les débouchés éco-syndicalistes des luttes des secteurs directement impactés par les questions écologiques. Il en est ainsi des centaines de milliers de travailleurs -ses des déchets, du nettoyage, du BTP, des usines Seveso, de l’énergie, de l’agro alimentaire, des transports…

-Et faisant soutenir et étendre ces mobilisations par les syndicats et associations qui n’en sont pas encore partie prenante, en veillant à ce que les déclarations d’intention comme « plus jamais ça », impliquent un travail de convergence dès le niveau local, avec les habitant.es, sur des objectif précis.

– En osant débattre de nos différences sur le nucléaire, la croissance, la reconversion écologique, la taxe carbone, les nouvelles formes de luttes issues de la désobéissance civile, le revenu garanti, le protectionnisme et les normes sociales et environnementales à imposer, sans préalables, mais avec la volonté de trouver des solutions nouvelles et adaptées à la crise du productivisme et de l’État providence. Nous devons nous saisir de ces perspectives pour en finir avec la culture productiviste.

-En rendant accessibles et en popularisant des outils pour promouvoir l’éco-syndicalisme, comme les diagnostics d’impact environnemental et des outils de formation (modules, podcasts, stages…), à la réalisation desquels seront associé.es des travailleurs·ses de l’éducation populaire, de l’éducation nationale, des associations de défense de l’environnement, du mouvement coopératif et mutualiste……”

REFORME DES RETRAITES : avant la journée intersyndicale du 13 avril 2023

À quelques jours de la nouvelle journée d’action intersyndicale, nous vous proposons un tour d’horizon des mobilisations.

Nous irons du côté de La Baule en compagnie de Sophie, qui nous parlera de la garden-party chez les potes à Macron qui se tenait le 8 avril 2023. Ensuite, nous reviendrons dans les Hauts-de-Seine avec Cécile, sur les actions de l’AG interpro du 92.

Nous poursuivrons dans l’Essonne, où depuis le jeudi 30 mars, les salariés du SIVOM (Syndicat Intercommunal de Valorisation des Ordures Ménagères) de Varennes-Jarcy (80 % des personnels techniques) à l’appel de leurs Organisations Syndicales, se sont mis en grève pour une augmentation générale des salaires (ils revendiquent 9 % d’augmentation), une amélioration de leurs conditions de travail et le retrait de la contre-réforme des retraites.

Le SIVOM, entreprise qui s’occupe de la collecte et du traitement des déchets ménagers, la collecte et le traitement des encombrants, le nettoyage des voies et espaces publics, le déneigement, couvre une quinzaine de communes réparties dans le 77, 91 et 94.C’est Nathalie, salariée du site, qui nous parle de la gréve.

Nous terminerons cette émission, avec Karim, de la CGT ÉNERGIE OUEST IDF, qui nous fera le récit des mobilisations dans son secteur.

Pour soutenir les grévistes du site de Varennes-Jarcy

https://www.cotizup.com/eboueurs-sivom

REFORME DES RETRAITES : Blocage de la Tiru d’Issy/ Manifestation 06/04 / La Quadrature du Net

Dans cette émission nous vous diffusons plusieurs reportages autour de la mobilisation contre la réforme des retraites. Tout d’abord, vous pourrez entendre des interviews réalisées le Mardi 04 Avril sur le point de blocage de la Tiru d’Issy les moulineaux ( incinérateur de déchets). Ensuite, nous vous diffusons un reportage réalisé lors de la manifestation du 06 avril 2023 dans les rues de Paris, qui partait de la place des Invalides et en direction de la place d’Italie.

Pour finir cette émission nous vous diffusons deux prises de sons prises lors du Quadra apéro organisé par la quadrature du net. Les quadr’apéros ont lieu tous les mois (ou presque). Ils sont l’occasion de discussions informelles d’une part et de discussions plus sérieuses sur les différents thèmes d’importance et les différentes actions et campagnes en cours.

Italie : Répression et héritage fasciste – Vincenzo Vecchi et Alfredo Cospito

Dans cette émission, vous pourrez entendre une conférence de presse où s’exprimait des personnes du comité de soutiens et des avocats de Vincenzo Vecchi. Celle-ci prenait lieu après la décision de la cour d’appel de Lyon, refusant de livrer Vincenzo à l’Italie, et avant la nouvelle heureuse de l’abandon par le parquet, des poursuites à son encontre. En seconde partie d’émission, nous vous ferons connaître des actualités de l’anarchiste Alfredo Cospito, soumis à un régime de détention carcérale particulièrement sévère, qu’il dénonce, et contre lequel il a commencé une grève de la faim depuis 5 mois.

Cette émission contient un extrait de Radio Sauvage, “une web-radio libre, au cœur des luttes sociales, écologiques et antifascistes. C’est un média dont les militants peuvent s’emparer pour auto-construire du contenu, des émissions et des podcasts avec un soutien technique.”
Lien vers Radio Sauvage

Vincenzo Vecchi est un ressortissant italien qui avait manifesté contre les décisions du sommet du G8 à Gênes, en 2001. La répression y avait été forte, avec un mort et des centaines de blessés. L’Italie avait alors décidé d’arrêter dix hommes et femmes pour l’exemple en prenant appui sur une loi datant de l’époque fasciste mussolinienne : la loi “dévastation et pillage”. Vincenzo avait été alors arrêté, et mis en détention provisoire pendant 1 an. Puis, anticipant la peine excessive le menaçant, il avait gagné la France où il s’y est installé. Quinze ans plus tard, l’Italie émettait deux mandats d’arrêt européen à son encontre afin de demander son extradition. Ce sont donc ces derniers, à présent, qui ont été abandonné, le parquet ne s’étant pas pourvu en cassation, suite au refus par la cour de Lyon de remettre Vincenzo à l’Italie. A part, la Cour de Cassation a rejeté le recours visant 10 italiens en confirmant ainsi le droit d’asile. C’est donc d’anciens militants italiens, réfugiés en France depuis une bonne trentaine d’années qui ne pourront être extradés depuis la France vers l’Italie. [Édité]

[Édit] : Une erreur a été faite concernant les personnes s’étant vues confirmé leur droit d’asile. Nous avons corrigé en conséquence.

Lien vers le site du comité de soutien à Vincenzo

Le 20 octobre, lors d’une audience au tribunal d’application des peines de Sassari, l’anarchiste Alfredo Cospito a essayé de lire une longue déclaration par laquelle il annonce avoir commencé une grève de la faim contre le régime de détention 41 bis, auquel il est soumis, et contre la peine de perpétuité incompressible. Une bataille qu’Alfredo n’a pas l’intention d’interrompre avant son décès. Le compagnon, qui est en régime 41 bis depuis le 5 mai dernier, suite à un décret signé par la ministre de la Justice de l’époque, Marta Cartabia, est actuellement détenu dans la prison de Bancali, en Sardaigne.

“Le régime de 41 bis est une suspension des règles de traitement à l’égard des détenus et des internés pour des crimes considérés particulièrement graves (de « terrorisme »ou de subversion de l’ordre démocratique), ou pour des crimes d’association de type mafieux ou d’association de malfaiteurs avec des buts spécifiques à propos desquels on a des éléments qui laisseraient croire que des liens existent encore entre le détenu et les « organisations criminelles », « terroristes » ou « subversives ». Cette suspension implique les restrictions nécessaires à garantir les exigences d’ordre et de sécurité et à empêcher les contacts avec les dites organisations. Les détenus qu’y sont soumis doivent être accueillis dans des établissements qui leur sont consacrés de manière exclusive ou bien dans des quartiers spéciaux et séparés du point de vue logistique du reste de l’établissement.”
“Le régime de 41bis fût introduit en 1992 après l’attentat de Capaci*. La disposition avait été déjà introduite par la loi Gozzini (loi 633/86), qui avait modifié la loi 354/75 sur le système pénitentiaire. À ce moment-là ce régime pouvait être appliqué seulement dans le cas d’urgence internes aux prisons : « En cas exceptionnels de révolte ou dans autres situations d’émergence, le Ministre de la Justice a le pouvoir de suspendre complètement ou partiellement l’application des règles normales de traitement des détenus et des internés. La suspension doit être motivée par la nécessité de rétablir l’ordre et la sécurité et sa durée est celle strictement nécessaire à atteindre le but susdit ». À ce temps-là, ce régime pouvait donc intéresser seulement un établissement entier ou une partie d’un établissement, pas les prisonniers individuellement. […]”

Lien vers le site Lutter contre le 41bis où vous pourrez en apprendre davantage sur ce régime d’incarcération et sur la lutte qui l’accompagne.

LE CHIFFON : journal critique et indépendant de Paris et sa banlieue

Le Chiffon est le premier trimestriel papier d’information critique à Paris et en Île-de-France. Local, engagé et indépendant, il n‘est affilié à aucun parti, syndicat ou association.

” Nous faisons le choix du journal papier parce que la fuite en avant dans le tout-numérique et la virtualisation de nos existences ne nous conviennent pas. Nous faisons le choix du temps long et du sensible dans le traitement de l’information afin de créer du commun : de communiquer.

Notre rive ? Celle des révoltes : contre un monde en totale déroute, contre des pouvoirs politiques et économiques inextricablement mêlés. « Agis en ton lieu, pense avec le monde », propose Édouard Glissant : nous le prenons au pied de la lettre.

Paris est dans une phase de grande transformation (2017-2024) : embourgeoisement galopant, développement techno-sécuritaire, construction à tout-va… avec l’horizon d’une compétition sportive mondiale aliénante : les Jeux Olympiques de 2024. Nous sommes dans une période historique déterminante où une information réfléchie, mûrie, critique, nous semble plus nécessaire que jamais.

C’est donc dans cette optique que nous écrivons depuis décembre 2019 Le Chiffon. Pour une vingtaine de pages de reportage, d‘enquêtes, de dessins, de photo, de BD, nous le vendons à un prix accessible : 4€. Dans nos colonnes, vous trouverez diverses formes journalistiques : du reportage, de l’enquête, de l’analyse, de l’entretien, des mots libres, sensibles et originaux. Nous accordons une place importante aux formats journalistiques parfois délaissés dans la presse traditionnelle : le photoreportage, le dessin de presse, la bande dessinée… parfois même des poèmes !

Entre deux publications, nous organisons des soirées pour discuter de nos reportages, échanger avec notre communauté lectrice et créer des rencontres, des débats sur les transformations qui s’opèrent dans nos quartiers et dans nos vies.”

Dans cette émission, nous sommes en direct avec une partie de l’équipe du Chiffon afin de pouvoir revenir ensemble sur leur projet.

Inauguration du cube numérique à Garges / Housing action Day : Journée d’action pour le logement / l’ag du 92 au lycée autogéré de paris

Les mobilisations contre la réforme des retraites se poursuivent. Fin de semaine dernière, dans le Val-d’Oise, des manifestations se sont tenues notamment à Argenteuil, Enghien, Deuil-la-Barre…

Jeudi 30 mars 2023, un rassemblement se tenait à Garges à l’appel de l’intersyndicale du Val-d’Oise en vue de la venue de la première ministre et de la présidente de la région Île-de-France pour l’inauguration du centre culturel dédié aux arts numériques le cube Garges

À cette occasion, l’actualité des luttes fut présente et nous vous proposons le reportage réalisé ce 30 mars, avec l’intervention de syndicalistes, d’un habitant du département et d’enseignantes et enseignants dénonçant cette réforme des retraites et le manque de moyen pour les écoles.

La fin de la trêve hivernale des expulsions et des coupures d’énergie, dans le contexte de dégradation de la situation sociale des locataires, confrontés à la hausse des charges, des loyers, des prix de l’énergie et de l’inflation sur les produits alimentaires de base, s’annonce particulièrement brutale cette année.

D’autant plus que : Les mesures répressives prévues dans la loi KASBARIAN-BERGÉ, dont la 2e lecture à l’Assemblée s’est achevée dans la nuit du 29-30 mars, à l’encontre des locataires en difficulté et des sans-logis qui occupent un local vacant pour se protéger de la rue, en dépit de l’aggravation de la crise du logement, constituent un effarant et injustifié durcissement social.

Dans ce contexte, et dans le cadre du Housing day en Europe, la plateforme logement pour toutes et tous organisait une manifestation qui partait de la Place de la Bastille ce samedi 1er avril 2023. Dans ce reportage, nous entendrons la prise de parole de Jean-baptiste Eyraud, porte-parole de droit au logement, sur la situation du mal logement et un entretien réalisé avec monsieur Bakary, suite à la demande de condamnation par le gestionnaire ADOMA de 118 résidents du foyer de Boulogne-Billancourt et menacés d’expulsion.

Nous terminerons cette émission, par le reportage réalisé le 31 mars 2023 lors de la soirée festive de soutien a l’interpro du 92 au lycée autogéré de paris. Nous entendrons notamment les interventions d’un cheminot du technicentre de Châtillon, d’enseignant du LAP et de conducteur du centre bus de Malakoff et d’une salariée du théâtre de Bagneux.

PAS DE BASSINE A SAINTE- SOLINE ET AILLEURS !

Depuis un an, le mouvement parti du marais poitevin pour arrêter les méga-bassines a pris une ampleur retentissante par le biais d’une série de manifestations populaires et d’actions de désobéissance destinées à arrêter les chantiers en cours. Ces cratères géants d’une dizaine d’hectares, remplis en puisant dans les nappes phréatiques sont devenus le symbole d’une maladaptation au changement climatique. Ils incarnent le maintien coûte que coûte d’une irrigation excessive et d’un modèle agro-industriel qui écrase les paysan.ne.s, détruit les milieux naturels et menace in fine les populations.

A partir d’une série de nouvelles bassines projetées dans les Deux-Sèvres, ces infrastructures menacent de se répandre dans d’autres régions à grand renfort d’argent public. Avec la mobilisation historique de Sainte-Soline, c’est à l’ensemble du pays et bien au-delà que se sont vus révélés les enjeux de l’accaparement de l’eau par une minorité d’irrigants, en pleine sécheresse systémique.

Face à la détermination et au nombre chaque fois croissant de manifestant•es, le gouvernement n’a pour l’instant pour seule réponse que d’interdire, réprimer et annoncer à l’arracher 30 nouvelles méga-bassines dans la Vienne. Mais de toutes parts, le dispositif bassine et ses protocoles prennent l’eau, de nombreux•ses acteurs•trices clés des territoires concernés – tout comme une partie croissante du monde paysan ou scientifique – le rejettent de plus en plus ouvertement.

Les 25 et 26 mars 2023, se tenait dans les Deux-Sèvres, une Mobilisation Internationale pour la défense de l’eau et contre les mégabassines intitulée : Pas une bassine de plus !

Le samedi 26 mars, une manifestation se dirige vers Sainte-Soline ou se construit une bassine de rétention d’eau et l’équipe de la mégaradio (groupement de radio associatif.) dont l’actualité des luttes fut partie prenante.

Nous vous proposons, dans l’émission de ce jour, le reportage réalisé ce 26 mars. Nous entendrons successivement un collectif venant de Redon, les prises de parole du samedi matin avant le départ en manifestation, un entretien avec le porte-parole de la confédération paysanne des deux- Sèvres et une série de sons de la manifestation.

Bien évidemment, nous affirmons, notre solidarité avec les nombreux et nombreuses blessé-e-s et personne dans le coma, victime de la violence de l’état de cette journée

La réponse du gouvernement ne s’est pas fait attendre. La semaine dernière, le ministre de l’Intérieur a demandé la dissolution du collectif les soulèvement de la terre. En réponse, le collectif a publié un communiqué que nous mettons ci-dessous

Le 02 avril 2023 – Réponse à la trumpisation accélérée du ministre de l’Intérieur Darmanin dans le JDD

Nous sommes les Soulèvements de la Terre

Depuis vendredi matin plus de 50 000 personnes dont des milliers de personnalités, syndicalistes, artistes, scientifiques, élu-es, et des dizaines d’organisations politiques, associatives et syndicales en France et à l’international ont affirmé leur adhésion au mouvement des Soulèvements de la Terre par un appel « Nous sommes les Soulèvements de la Terre » initialement publié dans le Monde.

Cependant et alors que les autres initiatives de soutien se multiplient à travers plusieurs tribunes indépendantes, un ministre de l’intérieur, aux abois, s’entête hier soir encore dans un entretien au JDD à prétendre dissoudre cette large coalition pour la défense des terres et de l’eau. Voici pour rappel notre réaction à l’annonce cette mesure de dissolution.

Faire disparaître les luttes locales ?

Mais après les Soulèvements de la Terre, ce sont désormais aussi les « zads », et derrière ce terme les luttes locales, que le gouvernement prétend faire disparaître.

Rappelons en passant qu’à Sainte-Soline, que ce soit lors des mobilisations d’octobre ou de mars, personne n’a jamais prétendu constituer une zad et rester sur le terrain en dehors du temps de la mobilisation, à part le ministre de l’intérieur qui agitait une pure chimère pour pouvoir affirmer qu’il avait empêché quelque chose de se produire.

En réalité, au vu de la carte des 42 « sites sous surveillance » offerte par le JDD sur la base des services de renseignement, c’est l’ensemble des luttes écologistes vivaces de ce pays – face à des projets inutiles et écocidaires d’autoroutes, d’extension d’aéroports, de mines de lithium, de méga-bassines, de bétonisation de jardins populaires – qu’il s’agit pour ce gouvernement de museler. Sa cellule « anti-zad » et ce qu’elle recouvre réellement est bien une déclaration de guerre au mouvement écologiste et paysan dans son ensemble, aux habitant-es des territoires qui lui font face.

Par ses fables sur la menace d’ultra-gauche et ses mensonges éhontés sur les blessé-es, le ministre de l’intérieur déploie évidemment un exercice de propagande destiné à se protéger de l’ensemble des vives critiques sur sa gestion brutale du maintien de l’ordre auquel il va devoir répondre cette semaine, y compris du côté d’institutions internationales et ONG emblématiques : ONU, Conseil de l’Europe, défenseurs des droits, commission des lois, Ligue des Droits de l’Homme, Amnesty international… Mais nul doute que dans les délires paranoïaques et fantasmes diabolisateurs du ministère de l’intérieur, l’ensemble de ces personnes soient désormais passées dans le camp des dits « éco-terroristes ». Nul doute aussi que ses allégations délirantes sur les manifestant.es venu.es pour « tuer du flic » ne cherchent qu’à cacher la réalité : ceux qui ont tué ces 20 dernières années dans ce pays ne sont pas les manifestant.es écologistes mais bien la police : dans son service du maintien de l’ordre  et dans les quartiers populaires, entre autre. Elle a éborgné et mutilé ces dernières années des dizaines de personnes durant le soulèvement des gilets jaunes, le mouvement loi travail, l’expulsion des zads ou le mouvement actuel des retraites. 

Quant à son déni réitéré sur l’usage de LBD, d’armes de guerre et surtout sur l’obstruction faite au secours par les forces de l’Ordre à Sainte-Soline, on constate une trumpisation effarante de la parole gouvernementale passée dans une réalité alternative en qualifiant de fake news des éléments délivrés par des journaux de référence sur la base d’enregistrements et de témoignages concordants délivrés par des observateurs de la Ligue des Droits de l’Homme, élu.es et représentant.es syndicaux présents sur place (https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/sainte-soline-lenregistrement-qui-prouve-que-le-samu-na-pas-eu-le-droit-dintervenir).

Mais Darmanin entend aussi détourner l’attention sur le fond du problème : l’action anti-écologique du gouvernement au profit d’intérêts privés. En pleine crise climatique et hydrologique, alors que des centaines de milliers de personnes à travers le pays ressentent une urgence aussi vitale que salutaire à agir, Darmanin se permet de mettre le doute sur la sincérité de leurs motivations. Il est désormais clair en tout cas que la motivation de son gouvernement est de continuer à protéger les profits de quelques industries du ciment, du sable, des engrais et pesticides (1)quel qu’en soit le coût humain, écologique, et d’ailleurs économique (5 millions d’euros de coût de l’opération de maintien de l’ordre le 25 mars à Sainte-Soline – soit plus que la facture du chantier, des bassines qui profitent aux intérêts privés de quelques agriculteurs mais qui sont financées à 70% par de l’argent public, un ministre de l’Agriculture vient tout juste de revenir sur l’interdiction du S-metholachlore en guise d’allégeance au nouveau président de la FNSEA, émissaire de l’agro-business….).   

Nous ne savons pas jusqu’où ira ce gouvernement pour espérer sauver sa peau en mutilant et piétinant sa population et en augmentant quotidiennement le niveau de mensonges assénés aux médias, mais nous réaffirmons qu’il est grand temps que Darmanin démissionne et que son gouvernement se dissolve.

En ce qui concerne la procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre dont le mouvement a reçu la notification jeudi 30 mars et qui pourrait être prononcée dès le 12 avril : l’ensemble des collectifs et les dizaines de milliers de personnes partie prenante des Soulèvements de la Terre n’entendent pas se laisser interdire d’agir ensemble par des décisions ministérielles d’un gouvernement illégitime. Plus d’un millier de personnes sont d’ores et déjà prêtes à attaquer juridiquement le décret de dissolution s’il devait paraître.

Nous attirons à ce sujet l’attention sur la note des renseignements intérieur ayant abouti à cette procédure de dissolution et lisible dans son intégralité sur le site de Lundi Matin avec notre analyse. En effet, à la lecture de cette note confidentielle étonnamment élogieuse, on comprend qu’au-delà du prétexte affiché de la violence, si le ministre cherche à dissoudre le mouvement, c’est essentiellement parce qu’il réussit à fédérer et peser sur le champ politique !

## Enfin et pour l’heure, nos premières préoccupations vont toujours aux blessé-es que le gouvernement a choisi délibérément de démultiplier pour tenter de terrifier un mouvement, à Serge toujours entre la vie et la mort, à Michaël encore dans un état  extrêmement grave, à celles et ceux qui ont perdu un œil, un pied, qui resteront meurtri-es dans leurs corps et dans leurs têtes. 

Pour elles et eux, parce qu’une lame de fond ne peut être dissoute, nous continuerons notre combat pour les terres et l’eau, immédiatement en solidarité avec le mouvement des retraites et pour la fin rapide des méga-bassines.

DISPARITION DU JURY DANS LES COURS D’ASSISES ! OU COMMENT GÉNÉRALISER LES COURS SPÉCIALES

Cette émission se propose de réfléchir à la présence du jury populaire dans les cours d’assises de justice et à son éviction depuis le 1er janvier 2023. En effet, sans grand bruit, la loi de programmation de la justice de 2019, a aboli le jury populaire des cours d’assises. Suite à une expérimentation de trois ans, dans 15 départements, la cour criminelle départementale composée exclusivement de magistrats professionnels a été généralisée.

Elle est compétente pour juger des personnes majeures accusées d’un crime puni de 15 ou 20 ans de réclusion lorsque l’état de récidive légale n’est pas retenu. Elle est composée de cinq magistrats professionnels. Le jury populaire demeure cependant en appel. La justice est donnée en principe au nom du peuple, les jurés en étaient l’émanation et l’illusion. La délégation de pouvoir s’immisce dans tous les interstices de la vie publique, jusque dans les tribunaux.

Loin de penser que les jurés populaires rendaient forcément une justice plus clairvoyante, leurs disparitions dégradent toujours plus son exercice et pose de nombreuses questions. Nous tenterons d’y répondre avec Benjamin FIORINI qui mène une campagne pour contester la suppression des jurés populaires.

Bien sûr, tout le monde ne pouvait pas être désigné comme juré ; ainsi celles et ceux qui n’étaient pas inscrits sur les listes électorales et qui avaient un casier judiciaire en étaient exclus. La liste des prétendants, profession à l’appui, passait devant un tas de commissions qui pratiquaient un écrémage social bien-pensant. Pour des raisons d’économie budgétaires et pour priver le peuple de tout exercice de pouvoir, l’État avait déjà réduit au fil du temps le nombre des jurés dans les cours d’assise et donc leur possible influence, de 12, ils étaient passés à 9, puis à 6 avant de disparaître complètement sans que ça fasse grand bruit.

Bien sur les jurée débarquaient dans un univers qu’ils ne connaissent pas, avec son fonctionnement, son vocabulaire, ses rituels, son apparat, le code pénal qu’ils n’avaient pas lu. Difficile dans ce contexte de peser le pour et le contre, de ne pas se faire influencer ou manipuler par les juges professionnels. Ils n’avaient pas accès au dossier d’instruction, les débats étaient oraux menés par le président qui les dirige en « son honneur et sa conscience ».

Mais est ce que les juges professionnels font mieux ? venant de la bourgeoisie ils défendent leurs intérêts et en premier lieu la propriété privée. La séparation, le mépris, l’ignorance désignent la grande majorité des personnes qui leur est présentée comme des ennemis, des monstres qu il faut éradiquer. Les délais pour juger un dossier sont de plus en plus court. La sentence de plus en plus lourde comme si les années de prison n’avaient aucun poids, étaient devenues une abstraction sans conséquence. L’absence de jury populaire lors des jugements aura au moins l’avantage d’éclaircir les choses, nous avons bel et bien affaire à une justice de classe.

TEXTE DE LA PÉTITION http://sauvons les assises.fr

Préservation du jury populaire de cour d’assises – Abandon des cours criminelles départementales

Héritage de la Révolution de 1789, le jury populaire de cour d’assises, symbole éclatant de la démocratie en matière judiciaire, doit être défendu et préservé. Il est pourtant menacé par la généralisation des cours criminelles départementales (CCD) fixée au 1er janvier 2023, puisque ces nouvelles juridictions, exclusivement composées de magistrats professionnels (cinq au total), remplaceront le jury populaire dans 57 % des affaires qui lui revenaient jusqu’alors. La participation citoyenne à la justice criminelle deviendra ainsi minoritaire, ce qui constitue un recul démocratique sans précédent pour notre pays.

Plusieurs raisons essentielles justifient la préservation du jury populaire. Tout d’abord, le jury est un outil politique au service de la liberté, car dans l’hypothèse où la justice deviendrait inique, il permettrait aux citoyens d’endiguer les excès judiciaires.

Ensuite, le jury est un vecteur d’humanité, puisque sa participation repose sur le principe d’oralité des débats, qui oblige les acteurs du procès à faire montre de pédagogie pour expliquer aux jurés les circonstances de l’espèce et ses implications juridiques, ce qui génère un effet cathartique dont les bienfaits dépassent les enjeux strictement juridiques du procès et participent à la reconstruction du lien social.

Enfin, le jury représente est un instrument au service de la citoyenneté. Comme l’écrivait Alexis de Tocqueville dans son ouvrage De la démocratie en Amérique, le jury « sert à donner à l’esprit de tous les citoyens une partie des habitudes de l’esprit des juges ; et ces habitudes sont précisément celles qui préparent le mieux le peuple à être libre ». De ce point de vue, la participation des jurés à la justice criminelle constitue une expérience démocratique qui modifie leur place en tant que citoyen. À l’heure où le rapport conclusif des États généraux de la justice plaide pour un rapprochement des citoyens et de leur justice, réduire l’un des derniers espaces de démocratie participative en matière judiciaire semble particulièrement malvenu.

En outre, même en quittant le terrain des principes, les premiers retours d’expériences des cours criminelles départementales sont calamiteux. En résumé, les promoteurs des CCD visaient trois objectifs : dé-correctionnaliser (notamment en évitant que des viols soient requalifiés en agressions sexuelles), gagner du temps et faire des économies). Or, le rapport du comité d’évaluation et de suivi de la cour criminelle départementales, daté d’octobre 2022, révèle qu’aucune de ces promesses n’est tenue.

Premièrement, aucune dé-correctionnalisation n’a pu être mesurée. Il s’agissait pourtant du principal pilier de la réforme.
 
Deuxièmement, le délai d’audiencement de 6 mois fixé par la loi devant les CCD départementales est intenable – même au prix d’un surinvestissement supplémentaire des magistrats et des greffiers, dont la surcharge actuelle de travail est déjà connu –,  ce qui amène le comité à suggérer le rehaussement de ce délai à 9 mois. Cela le rapprocherait du délai d’audiencement prévu aux assises, questionnant subséquemment l’utilité des CCD. En outre, le comité constate que le taux d’appel des arrêts des CCD (21%) est plus important que celui des arrêts d’assises pour les mêmes affaires (15%) – même si cet écart pourrait légèrement diminuer en raison de désistements tardifs. Ce taux d’appel supérieur, qui révèle une insatisfaction quant au déroulement des audiences, est coûteux en termes financiers et provoque un allongement des délais préjudiciable aussi bien aux accusés qu’aux parties civiles.
 
Troisièmement, le comité n’a pas été en mesure de vérifier les éventuelles économies engendrées par les CCD, celles-ci produisant de nombreuses externalités négatives sur le plan financier (augmentation du taux d’appel ; mobilisation magistrats assesseurs supplémentaires qui perdront du temps sur leurs fonctions principales civiles ou pénales ; nécessité impérieuse de renforcer les effectifs de magistrats et de greffiers, tout en réalisant des investissements immobiliers pour que le fonctionnement pratique des CCD soit viable, etc.). Le rapport indique même que le renforcement des moyens humains dans les juridictions est « indispensable » à la généralisation des CCD. Dans la mesure où il est impossible que ce renfort soit intervenu d’ici le 1er janvier 2023, cette recommandation du comité invite, sans le dire frontalement, à renoncer à leur généralisation.

En plus de constituer un scandale sur le plan démocratique, la généralisation des CCD et l’effacement du jury populaire sont donc une aberration sur le plan pratique. CCD est à la fois l’acronyme d’un « Crime Contre la Démocratie » et d’une « Chimère Coûteuse et Décevante ».

Il convient donc de préserver le jury populaire en supprimant les dispositions législatives prévoyant la compétence des CCD, à savoir les articles 181-1, 181-2, 380-16, 380-17, 380-18, 380-19, 380-20, 380-21, 380-22 et 888-1 du code de procédure pénale.

Benjamin FIORINI

À SEB, SERGE ET TOUS LES RÉVOLTES… Le capital n’écrasera pas notre soif de vivre.

Le 28 mars 2023 se tenait au techni-centre près de gare de Lyon, un rassemblement à 11 h, juste avant la grande manifestation intersyndicale.

Ce rassemblement était organisé à la fois contre la réforme des retraite mais également pour protester contre la répression qui avait éborgné Sébastien, un cheminot qui travaille dans ce centre, lors de la précédente manifestation. Plus de 500 personnes, principalement cheminotes, ont traversées les voix pour écouter des représentants de SUD, la CGT, même l’UNSA et ses camarades de combat. Le communiqué des amis de Serge, camarade dans le coma suite à la manifestation de Sainte-Soline contre l’accaparement de l’eau par l’industrie agro-alimentaire.

Ensuite vous pourrez écouter la lettre d’Agathe pour Seb et la nécessaire extension de la grève.

La lettre de la famille et les amis de Serge, et de la mère de Mickaël.

Un témoignage d’une manifestante qui revient de Sainte-Soline.

27 mars 2023-03-28

Bonsoir à tous. Je m’appelle Agathe, je bosse comme ouvrière en logistique au technicentre SNCF de Châtillon, où nous sommes en grève continue contre la réforme des retraites. J’interviens ici en tant que gréviste et aussi militante CGT et militante Lutte Ouvrière. Je vais être brève. Je tiens d’abord, bien sûr, comme tous nos camarades, à exprimer ma solidarité à Sébastien, à sa famille, à ses collègues. Il s’agit d’un militant ouvrier victime de la répression policière alors qu’il manifestait avec des centaines de milliers d’autres.

Sébastien a été victime comme d’autres d’une politique délibérée du gouvernement. Depuis l’usage du 49.3, on a tous senti que le gouvernement a passé un cran dans la répression. Macron et Darmanin tentent de nous faire peur et de mater ainsi la contestation sociale. Le pouvoir avait déjà procédé de cette façon contre les gilets jaunes il y a quelques années. Cette fois-ci, ils s’en prennent aux grévistes. Les policiers, cette bande de voyous, depuis plusieurs jours, ont carte blanche pour tabasser les manifestants, les mutiler en utilisant des armes de guerre, les arrêter sous le moindre prétexte, les insulter et les menacer.

Même quand on ne l’a pas vécu soi-même, on a tous vu les vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux et sur les télévisions. Cette violence du pouvoir, dont Sébastien a été la victime, a pour but de nous intimider. Macron voudrait nous faire taire à coups de matraques, de grenades, de gaz lacrymo ou de garde à vue. Avec les réquisitions aussi, il voudrait nous voler notre droit de grève et nous faire travailler de force. Si le pouvoir use de ces méthodes brutales, c’est qu’il est en difficulté.

Après deux mois, le mouvement de grève contre sa réforme antiouvrière se poursuit et il a même connu un second souffle depuis le 49.3 et les provocations de Macron. Partout, les cortèges de travailleurs du privé comme du public et ont été énorme et jeudi dernier, comme aujourd’hui, ont montré l’entrée de plus en plus massive de la jeunesse dans le mouvement. Et tout l’arsenal antiouvrier, antidémocratique du gouvernement se retourne contre lui : il décide de nouveaux bataillons à entrer dans la lutte en plus de ceux qui étaient déjà à poursuivre la mobilisation.

Actuellement, les médias nous inondent de poubelles cramées, de vitrines cassées destinées à discréditer le mouvement. Mais la hantise des possédants n’est pas dans le feu de quelques poubelles et de mobilier urbain. Leur crainte, c’est que notre grève se généralise. Notre force, elle est actuellement dans la grève des éboueurs, dans la grève des raffineurs, des électriciens, dans la grève des cheminots, des dockers et nous l’espérerons demain de l’automobile, de la chimie, de la grande distribution et bien d’autres secteurs.

Quand on fait grève, ça se voit : les poubelles débordent dans les beaux quartiers des richards. Pas de kérozène, c’est pas d’avion pour les paradis fiscaux, c’est pas de TGV pour Biarritz… et surtout en cas de grève, plus de profit. La hantise du patronat, c’est que notre grève se généralise. Si elle s’étend, comme en 1936 ou mai 68, elle pourra imposer non seulement le retrait de la réforme, mais aussi imposer l’augmentation des salaires en fonction des prix, l’embauche massive et la répartition du travail entre tous.

Tout ce qu’on nous dit utopique aujourd’hui sera possible parce que, ce sera la panique du côté des Bolloré, des Bernard Arnault, des milliardaires du CAC40. Aujourd’hui et demain, notre force la plus radicale et la plus efficace : c’est la grève ! Le gouvernement mise sur la répression. Mais il ne peut pas mettre un bataillon de CRS devant chaque entreprise. Il ne peut pas remplacer par les flics chacun de nous sur nos postes de travail. Alors la meilleure solidarité qu’on peut apporter à Sébastien, c’est de continuer le mouvement et l’amplifier jusqu’à la victoire.

COMMUNIQUE des parents de SERGE

Notre fils Serge est actuellement hospitalisé avec un “pronostic vital engagé”, suite à la blessure occasionnée par une grenade GM2L, lors de la manifestation du 25 mars 2023 organisée à Sainte-Soline (79) contre les projets de bassines irrigantes.

Nous avons porté plainte pour tentative de meurtre, entrave volontaire à l’arrivée des secours ; et pour violation du secret professionnel dans le cadre d’une enquête de police, et détournement d’informations contenues dans un fichier de leur finalité.

Suite aux différents articles parus dans la presse, dont beaucoup sont inexacts ou mensongers, nous tenons à faire savoir que :

  • – Oui, Serge est fiché “S” – comme des milliers de militants dans la France d’aujourd’hui.
  • – Oui, Serge a eu des problèmes judiciaires – comme la plupart des gens qui se battent contre l’ordre établi.
  • – Oui, Serge a participé à de nombreux rassemblements anticapitalistes – comme des millions de jeunes dans le monde qui pensent qu’une bonne révolution ne serait pas de trop, et comme les millions de travailleurs en lutte actuellement contre la réforme des retraites en France.

Nous considérons qu’il ne s’agit là nullement d’actes délictueux qui saliraient notre fils, mais que ces actes sont au contraire tout à son honneur.

Les parents de Serge
Le Mercredi 29 mars 2023

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Après Sainte-Soline : deux plaintes déposées par la famille de Serge. pour tentative de meurtre et entrave aux secours

mercredi 29 mars 2023

Après Sainte-Soline : deux plaintes déposées par la famille de S. pour tentative de meurtre et entrave aux secours

Après la mobilisation à Sainte-Soline ce samedi 25 mars, émaillée de graves violences policières qui ont occasionné plus de 200 blessures, deux manifestants, S. et M. sont toujours entre la vie et la mort.

La famille de S. a déposé 2 plaintes : la première pour tentative de meurtre et entrave aux secours ; et la deuxième pour violation du secret professionnel dans le cadre de l’enquête et détournement de l’objet de la consultation des fichiers pour un objectif autre.

En effet la police a honteusement fait fuiter mardi 28 dans la presse un profil de S. et des éléments confidentiels de l’enquête dans l’unique but de faire diversion et camoufler ses exactions – une manœuvre non seulement indigne mais aussi illégale qui mérite d’être sanctionnée.

La plainte pour tentative de meurtre et entrave aux secours a été enregistrée. Le procureur de Rennes a ainsi saisi l’IGGN d’une procédure pour violence de la part d’une personne dépositaire de l’autorité publique et non assistance à personne en péril. L’avocate Chloé Chalot demande la désignation d’un juge d’instruction en urgence pour faire toute la lumière de façon indépendante sur ces faits d’une extrême gravité.

Nous rappelons qu’il est désormais avéré que la préfecture et le ministère de l’intérieur ont menti au moins par quatre fois sur les événements du 25 mars :

  • – En affirmant n’avoir pas entravé l’intervention du SAMU alors que de multiples témoignages et des enregistrements du SAMU publiés par Le Monde et Médiapart l’attestent
  • – En niant la réalité des armes de guerre employées, pourtant vérifiée par Checknews.
  • – En parlant d’usage légal de LBD avant de rétropédaler et de condamner des “bavures”
  • – En affirmant que 7 blessé-e-s étaient à déplorer parmi les manifestant-e-s qui en comptent et en attestent plus de 200.

Tous ces éléments démontrent largement la responsabilité grave des forces de l’ordre, la tentative de meurtre et l’entrave aux secours, et nous comptons sur cette plainte et cette enquête pour le prouver définitivement. L’ensemble des témoignages semblent concorder pour dire que S. a été victime de l’explosion d’une grenade GM2L

L’avocate des blessé-e-s est disponible pour répondre à vos questions sur les plaintes :

(nous contacter pour avoir son téléphone)

Nous vous demandons de ne pas chercher à contacter la famille sans leur accord et de passer par leur avocate. Merci de respecter leur souffrance et de les laisser choisir la façon dont ils veulent en parler.

Nous relayons ici un deuxième communiqué écrit par les proches de S.

Alors que notre camarade Serge se bat comme un lion pour garder la vie que l’État essaie de lui enlever, nous assistons à un nouveau déferlement de violences, cette fois-ci médiatiques, qui vise à faire de lui un homme qu’on peut légitimement abattre. Aujourd’hui, il est toujours dans le coma et son pronostic vital est toujours engagé. Notre solidarité va aussi à Mickaël et à toutes celles et ceux qui ont rencontré la violence de la police sur leur chemin.

Les mots du pouvoir d’état sont inlassablement répétés sur les plateaux des médias bourgeois pour construire l’ennemi qu’ils veulent combattre. Leur écran de fumée ne supportera pas les dizaines de récits qui sont venus recomposer le déroulement des faits. La gendarmerie a utilisé des grenades dans le but d’abîmer les manifestants et a orchestré la faillite de la prise en charge des secours, quitte à laisser mourir les camarades.

Les services de renseignements distribuent à tour de bras le dossier de Serge dans les rédactions dans le but d’imposer le prisme policier pour désigner ce que nous sommes. Nous ne nous amuserons pas ici à démonter chacune des versions policières volontairement tronquées. Ça serait croire qu’une quelconque vérité à ce sujet puisse exister dans les arcanes des propagandes étatique et médiatique. Serge, en tant que militant révolutionnaire, participe depuis de nombreuses années de toute sa volonté aux différentes luttes de classe qui surgissent contre notre exploitation, toujours dans un souci d’élargissement, de renforcement et de victoires pour les prolétaires.

Parce que oui, nous ne pouvons pas nous résigner à l’écrasement.

Nous appelons toutes celles et ceux qui le connaissent à dire autour d’eux qui il est. Mais en se souvenant d’une chose : Serge, dans la lutte, refuse la stratégie du pouvoir de désigner les bons et les mauvais. Nous tenons, avec lui, cette ligne.

Mardi 28 mars, des gens d’un peu partout ont pris l’initiative de témoigner de leur solidarité au cœur du mouvement contre la réforme des retraites en France. Nous avons également reçu de nombreux messages de camarades d’autres pays. Nous les en remercions chaleureusement et les invitons à poursuivre et renforcer la lutte. D’autres initiatives sont d’ores et déjà programmées et nous appelons les gens à les rejoindre et à les multiplier, sans modération, en France et dans le monde.

Nous appelons à diffuser massivement ce communiqué.

PS : de nombreuses rumeurs circulent sur l’état de santé de Serge. Ne les relayez pas. Nous vous tiendrons informés de l’évolution de la situation.

Pour nous contacter : s.informations@proton.me

Des camarades du S.

Reste avec nous

Je reviens de Sainte-Soline.

Je reviens de manif.

Je reviens de contrôle d’identité aller, réquisition du procureur.

Je reviens après avoir ôté mes protections, ce n’est plus envisageable de manifester sans.

Je reviens d’une manifestation où les observateurs de la Ligue des Droits de l’Homme ressemblent aux observateurs des droits fondamentaux dans des pays lointains, où ces droits sont bafoués quotidiennement.

Je reviens de ce territoire absurde où l’on peut masser 3 000 flics pour protéger un cratère pensé pour que quelques-uns s’accaparent l’eau de tous.

Je reviens d’un lieu où l’État montre son visage comme il le fait dans les banlieues ou dans les stades depuis belle lurette.

Je reviens de contrôle d’identité retour, réquisition d’un autre procureur, je ne suis plus, potentiellement mal intentionné, mais terroriste cette fois, moi le terrorisé par la débauche de violence à laquelle j’ai assisté.

Je reviens et tu ne reviens pas, et tu ne reviendras d’ailleurs peut-être pas.

« Reste avec nous. »

Il y a ton corps qui se convulse dans les bras des medics.

Il y a cette femme médecin qui appelle le SAMU au téléphone, SAMU qui ne vient pas car ta vie importe peu, visiblement.

Il y a ces médecins militaires, équipés, mais pas pour nous, qui sont à côté, de l’autre côté de la ligne. Des médecins pour prendre soin des sbires de l’État, du capital et du cratère. Ils finiront par arriver près de toi, peu avant le SMUR.

Reste avec nous disent toutes ces voix pour que tu te raccroches à la vie dans cet univers nécrophile.

Et je les entends car nous faisons un cordon autour de toi, d’eux, pour que les premiers secours ne soient pas troublés par la terreur alentour, les grenades qui pleuvent, les manifestants tranquilles apeurés par l’irruption des flics sur quad qui déboulent à revers sur la manif, pleins de grenades et de gaz, encore.

Parce que pour nous c’est la vie qui est à protéger.

Reste avec nous camarade

Je reviens et je n’ai pas été danser à Melle.

Je reviens et me pose quelques questions sur nos formes de lutte.

Je reviens en souhaitant que le respect du vivant soit intégré à celles-ci, à nos modes d’actions et que la nécrophilie de l’époque ne nous gagne pas, que le romantisme de l’émeute n’égare pas la jeunesse dans les bras de la police.

Parce qu’ils sont prêts à tout pour préserver les privilèges de quelques-uns, nous devons être prêts à tout pour protéger la vie, les nôtres, la tienne.

Reste avec nous camarade !

Que nos larmes ne remplissent pas leurs bassines !

REFORME DES RETRAITES : manifestation à paris et Montpellier/manifestation contre la loi asile et immigration

Ce mardi 28 mars 2023, une 10e journée de mobilisation interprofessionnelle, c’est tenu dans tout le pays contre là reforme des retraites. Les blocages et grèves se poursuivent notamment dans les raffineries et les incinérateurs.

Dans l’actualité des luttes, nous étions dans la manifestation parisienne et Montpelliéraine. À paris, nous avons rencontré les secteurs de l’enseignement et une cheminote de la gare Saint-Lazare et un point avec David, de la CGT INFOCOM sur la caisse de gréve. pour Montpellier, un point sur le blocage du dépôt de carburant de Frontignan qui fourni du carburant jusqu’au massif central, ensuite des entretiens réalisés dans la manifestation à Montpellier.

Un mot sur le projet de loi DARMANIN qui se targue de “mieux contrôler l’asile et l’immigration” et qui va être débattu dans les jours qui viennent devant le Sénat. Cette loi sera très négative pour les droits des étrangers.

Il y a une batterie de mesures pour accélérer les expulsions, limiter les droits au recours contre les décisions de justice ou de la police, limiter les cas où on est protégés de l’expulsion. SI on reçoit un OQTF*Ordre de Quitter le Territoire Français ou un IRTF** Interdiction de Retour sur le Territoire Français, on est assimilé à un délinquant étranger ; votre nom est placé sur un registre des personnes recherchées par la police. Être sans papiers en France devient un crime.

C’est dans ce contexte que se tenait ce samedi 25 mars 2023, la manifestation parisienne contre le projet de loi asile et immigration. Dans cette seconde partie d’émission, nous entendrons une prise de parole sur le contexte de ce projet de loi et un entretien sur la situation à Mayotte.

Raffineries et incinérateurs face aux réquisitions

Dessin issu du site https://lepoing.net/

Alors que le gouvernement tente de briser les grèves par des réquisitions, la résistance s’organise.

Le 24 mars dernier, à l’appel des grévistes de la raffinerie Total du Havre, un rassemblement a été organisé par la CGT locale et le réseau pour la grève générale, où une centaine de travailleurs et d’étudiants essentiellement franciliens se sont mobilisés pour apporter leur soutien non seulement à la grève de la raffinerie alimentant l’Île-de-France en fioul et en kérosène, mais aussi les grévistes face aux réquisitions.

Le réseau pour la grève générale est à l’origine une initiative parti d’une tribune dans le journal du dimanche à la veille de la manif du 31 janvier pour mettre la pression sur l’intersyndicale Une coordination de raffineurs de transporteurs publiques, étudiant-e-s, professeurs, énergéticiens visant à pousser à la grève générale. 

Dans ce premier reportage, nous entendrons les interventions et les entretiens réalisés devant la raffinerie de Gonfreville prés Havre lors de l’assemblée générale du 24 mars dernier.

Depuis le 6 mars, le centre d’incinération des déchets (TIRU) d’Ivry est occupé par les grévistes, éboueurs et travailleurs de Suez, filiale d’EDF. Ce vendredi 24 mars 2023, la police a réquisitionnée des grévistes de Suez.

Dans cette seconde partie d’émission, nous vous proposons l’écoute du reportage réalisé ce lundi 27 mars 2023 au centre d’incinération des déchets (TIRU) d’Ivry. Nous entendrons l’entretien réalisé avec le secrétaire général du syndicat de la production de la région parisienne qui nous parle des suites de la réquisition et ensuite, nous entendrons les diverses prises de parole.

REFORME DES RETRAITES : Mobilisation du 23 mars 2023/ L’interpro du Havre

Le jeudi 23 mars 2023 était la 9 éme journée de mobilisation nationale appelé par l’intersyndicale dans cette mobilisation contre la réforme des retraites. C’était la première après le passage en force de la réforme avec l’utilisation de l’article 49-3. La journée a donc était rythmée par une diversité d’actions de blocages dans la matinée, et une manifestation au départ de bastille et en direction de la place de l’opéra, qui une fois dispersée s’est transformé en un ensemble de petites manifestations sauvages comme toute les nuits depuis l’annonce du passage en force de la réforme.

Dans la première partie de notre émission nous vous diffusons les reportages que nous avons pu réaliser le 23 mars. Tout d’abord, vous pourrez entendre un reportage au Techni-centre de Châtillon, en gréve sauvage. Ensuite, nous serons à la gare de Lyon avec un cheminot qui reviendra sur l’action d’envahissement des rails qui avait eu lieu dans la matinée. Enfin, vous entendrez l’interview d’ étudiants de l’université Panthéon-Assas en cortège lors de la manifestation de l’après midi.

Dans une seconde partie d’émission, nous vous diffusons un interview réaliser avec deux membres de l’ Assemblée Interprofessionnelle du Havre. Ce fut l’occasion pour nous de revenir sur l’ensemble de la mobilisation avec eux, et plus précisément sur le tournant qu’elle a pris depuis une semaine.

Nous terminons cette émission en lisant le communiqué des camarade de Rennes de S. blessé gravement ( pronostic vital engagé) à Sainte Soline lors de la mobilisation de ce week end contre les méga bassines :

” Samedi 26 mars à Sainte Soline, notre camarade S. a été atteint à la tête par une grenade explosive lors de la manifestation contre les bassines. Malgré son état d’urgence absolue, la préfecture a sciemment empêché les secours d’intervenir dans un premier temps et d’engager son transport dans une unité de soins adaptée dans un second temps. Il est actuellement en réanimation neurochirurgicale. Son pronostic vital est toujours engagé.

Le déferlement de violences que les manifestants ont subi a fait des centaines de blessés, avec plusieurs atteintes graves à l’intégrité physique comme l’annoncent les différents bilans disponibles. Les 30 000 manifestants étaient venus dans l’objectif de bloquer le chantier de la méga-bassine de Sainte-Soline, un projet d’accaparement de l’eau par une minorité au profit d’un modèle capitaliste qui n’a plus rien à défendre sinon la mort. La violence du bras armé de l’État démocratique en est la traduction la plus saillante.

Dans la séquence ouverte par le mouvement contre la réforme des retraites, la police mutile et tente d’assassiner pour empêcher le soulèvement, pour défendre la bourgeoisie et son monde. Rien n’entamera notre détermination à mettre fin à leur règne. Mardi 28 mars et les jours suivants, renforçons les grèves et les blocages, prenons les rues, pour S. et tous les blessés et les enfermés de nos mouvements.

Vive la révolution.

Des camarades du S.

PS : Si vous disposez d’informations concernant les circonstances des blessures infligées à S., contactez-nous à : s.informations@proton.me”

Après & Avant le 49-3 : Rassemblement place de la république & réunion autour de la caisse de grève solidaire

Dans cette émission de l’actualité des luttes, vous entendrez tout d’abord un reportage réalisé Place de la République le mardi 21 mars dernier, où les personnes venues sur place se sont ambiancées, réitérant malgré le rejet des motions de censure, leur refus de la loi gouvernementale. Dans un second temps, vous entendrez les interventions de syndicalistes, s’étant réunis samedi 18 mars, avec pour but une première réunion autour de la caisse de solidarité, vue comme un moyen de coordination entre différents secteurs et comités de grève, dans le but de reconduire et généraliser la grève reconductible.

Intervenants/secteurs : Info-com CGT, Mathieu de la CASVP, Sud commerce solidaire, un point de situation sur Grenoble, Catacombes de Paris.

Vous trouverez à cette adresse le formulaire pour contribuer si vous le souhaitez, à la caisse de grève solidaire : https://www.caisse-solidarite.fr/
Vous pourrez également trouver ici une carte de France des caisses de grève avec les liens correspondants vers chacune : https://caissedegreve.fr/

REFORME DES RETRAITES : Rassemblement du 18/03 Place d’Italie/ La Tiru D’ivry

Le 16 mars 2023 le gouvernement annonce le passage de la réformes des retraites par l’utilisation du 49.3. Le 20 mars, les motions de censure du gouvernement sont rejetées. Pendant ce temps là, dans la rue, depuis le 16 des rassemblement et manifestations sauvages ont lieux dans toutes les rues de Paris et les blocages tiennent la gréve reconductibles jusqu’à la prochaine date de mobilisation appelée par l’intersyndicale : ce jour du 23 mars 2023 au départ de la place de Bastille et en direction d’Opéra.

Pour cette émission, nous choisissons donc de vous diffusez dans un premier temps : un reportage qui a été réalisé le 18 mars 2023 dernier, sur la Place d’Italie lors du rassemblement contre la réformes des retraites qui avait lieu là bas.

Ensuite, nous vous diffuserons un reportage réalisé le mardi 21 mars 2023 dernier à l’incinérateur d’Ivry bloqué et occupé 24h/24h depuis le 9 mars 2023.

REFORME DES RETRAITES 2023 : après adoption par le 49-3

Jeudi 16 mars 2023, pour la centième fois dans l’histoire de la Ve république, un gouvernement a choisi d’utiliser la procédure de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution afin de faire adopter une loi.
En engageant sa responsabilité devant l’Assemblée nationale sur le projet de réforme des retraites, le gouvernement d’Élisabeth Borne Adopte cette démarche pour la 12e fois.

Cela marque un tournant dans la vie politique française : la fin du long règne du fétiche qu’est la Démocratie. Qu’est-ce la Démocratie quand, à coups de clownesques artifices réglementaires et carnavalesques « appels au dialogue social », la « représentation nationale » est muselée, les syndicats traînés dans la fange surie de mépris ; qu’est-ce donc que cette Démocratie, sinon la forme abstraite aux allures de fausseté revêtue par le tailleur même : le rapport-capital démasqué.

Dans l’émission de ce jour, nous serons en direct de nos studios afin d’effectuer le tour d’horizon des mobilisations contre l’adoption de cette réforme des retraites.

Nous débuterons avec une camarade de l’assemblée générale interpro du 93 qui nous parlera des diverses actions menées. On continue avec Saint-Nazaire. Ensuite, nous parlerons avec Agathe, du technicentre TGV de Châtillon, de leur départ en grève sauvage. Nous poursuivrons avec l’assemblée générale interpro du Mantois.

Nous terminerons cette émission, par la diffusion de deux reportages. Le premier réalisé le vendredi 17 mars 2023 sur l’action de blocage du périphérique au nord de Paris à la porte de Clichy. Ensuite, nous vous diffuserons un reportage réalisé le lundi 20 mars 2023 sur le blocage d’un rond-point routier au port de Gennevilliers.

Manifestation contre la réforme de retraites ce jeudi 23 mars à 14 h Parcours de la manifestation  : Bastille – Boulevard Saint-Antoine – rue de Rivoli – Avenue de l’Opéra

REFORME DES RETRAITES 2023 : Blocage de chantier à Saint-Denis/ Manifestation du 15/03/23/Rassemblement à la concorde

Le mercredi 15 mars, le projet de réforme des retraites arrivait au Sénat et ce même jour se tenait la 8e journée de mobilisation contre cette réforme. Dans la matinée, avait donc lieu une action de blocage du chantier de la piscine olympique de Saint-Denis. Dans cette première partie d’émission, nous vous proposons l’écoute du reportage réalisé lors de cette action.

Dans une deuxième partie d’émission l’après midi, nous vous diffusons les interviews qui ont pu être réalisée lors de la manifestation appelée par l’intersyndicale nationale d’Invalide à la place d’Italie.

Pour finir cette émission, nous vous diffusons les reportages réalisée sur la place de la Concorde le 16 mars dernier, à la suite de l’annonce de l’utilisation de l’article 49.3. En effet, le 16 mars dernier, une manifestation organisée par la coordination nationale étudiante à l’occasion du (non-) vote solennel de la contre-réforme des retraites, est partie de la place de la sorbonne dans le quartier latin, faisait la jonction avec le rassemblement organisé par l’union syndicale Solidaires place de la Concorde.

Dispersée peu avant 20 h par les forces de l’ordre, le rassemblement s’est transformé en une multitudes de manifestations sauvages qui ont défilé dans la ville, malgré les violences policières et arrestations arbitraires.

Le jeudi 16 : sur les 292 personnes interpellées le soir à Concorde, seul neuf ont été déferrées : toutes les autres ont eu droit à une nuit au poste juste pour le plaisir. Les personnes envoyées au tribunal l’ont juste été pour finalement écoper d’un « avertissement pénal probatoire » pour des accusations de « groupement en vue de (…) ». Il y a eu aussi une convocation ultérieure et une comparution immédiate pour refus de signalétique


Vendredi 17 : (Concorde bis) 64 garde à vue, 32 relâchées sans suite, 26 convocations ultérieures ou déferrement devant le substitut du procureur. 6 garde à vue toujours en cours

Luttes pour le logement : manifestation du 28 janvier et carnaval du 11 mars contre la loi Kasbarian / caisses de grève

Dans la première partie de cette émission, nous revenons sur les luttes contre la loi Kasbarian et pour un logement pour toutes et tous, avec un reportage à la manifestation Se loger n’est pas un crime du 28 janvier dernier, suivi d’un reportage au Carnaval contre les expulsions du 11 mars à Montreuil.

Les profits tirés du logement cher sur notre dos n’ont jamais été aussi importants, comme le nombre de logements et immeubles entiers laissés vides pour spéculer. Le nombre de familles et personnes mal logées, sans logis, menacées d’expulsion explose, tandis qu’il faut maintenant choisir entre se nourrir, payer les charges ou payer son loyer… Cette loi est un cadeau aux investisseurs immobiliers et autres profiteurs. La Loi Kasbarian-Bergé c’est la prison ou la rue !

À Montreuil, la fin de la trêve hivernale s’accompagne de nombreuses expulsions. Le Bas-Montreuil qui est en pleine gentrification depuis des années, est particulièrement touché cette année avec l’expulsabilité d’au moins 4 squats accueillant des centaines de personnes : sans-papiers, personnes âgées et jeunes, LGBTQIA+… Plusieurs collectifs de squats et de lutte pour le logement ainsi que l’Assemblée des mal-logé.e.s se sont donc retrouvés pour une déambulation festive et revendicative le 11 mars.

Prochains rendez-vous le 21 mars à 18 h devant le siège de Plaine Commune contre l’augmentation des loyers et des charges par les bailleurs sociaux ; et le 1er avril à 15 h place de la Bastille pour une nouvelle manifestation contre la loi Kasbarian et pour un logement digne pour toutes et tous (plus d’infos ici).

Dans la dernière partie de l’émission, nous écoutons Romain de la CGT expliquer le fonctionnement des caisses de grève, indispensables à la poursuite sur la durée du mouvement contre la destruction de nos retraites.

Piquet de grève a Issy-Les Moulineaux

Ce dimanche 19 mars 2023,au centre d’incinération d’Issy-les-Moulineaux, au 99 quai du président Roosevelt, se tenait dans le cadre du mouvement social contre la réforme des retraites, un piquet de grève.

Dans ce reportage, nous entendrons notamment des salarié-e-s de la Fnac venir soutenir le blocage et Fatiha sur la mobilisation des agent.e.s de la Filière ouvrière de la Direction de la propreté et de l’eau (DPE) (Ville de Paris) qui occupent le centre d’incinération d’Issy-les-Moulineaux.

S’ORGANISER CONTRE LA POLICE

En appel à la Marche contre les violences d’état et le racisme systémique qui se déroule le 18 Mars 2023 à 14h au départ de la place de la République.

Nous vous diffusons aujourd’hui un plateau radio intitulé “S’organiser contre la police” qui s’est déroulé le dimanche 23 octobre 2022, à La Maison Ouverte (17 rue hoche 93100), dans le cadre du Festival Internationaliste ” Les Peuples Veulent 4.0″. Vous pourrez entendre Aydin Yaman (militant.e de Minneapolis, USA), des membres du collectif Los Panchos (Mexique), et des membres du collectif Defend the Atlanta Forest (USA)

Texte D’Appel à La Marche contre les violences d’État et le racisme systémique

“En 2023, pour la 27e année consécutive, l’appel du Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP) de Montréal est lancé pour faire du 15 mars la Journée Internationale contre la brutalité policière.

En France, afin de rompre l’isolement, de dénoncer l’impunité et l’immunité accordées aux agents assermentés face à la justice et de rendre hommage aux victimes, les familles de personnes assassinées, les victimes blessées et mutilées ont répondu à l’appel dès 2011. Elles se sont passé le relais depuis pour faire de la mi-mars le moment de convergence de toutes les personnes victimes de violences et de crimes d’État.

Cette année le Réseau d’Entraide Vérité et Justice, constitué de familles de victimes tuées par la police et la gendarmerie, de familles qui ont perdu un proche tué en prison ou suite à des disparitions forcées, et de personnes blessées et mutilées par les forces de l’ordre, porte l’organisation de cette journée avec des collectifs féministes, antiracistes, antifascistes, de personnes exilées, de sans-papiers et de collectifs en lutte contre les violences et crimes d’État.

Le samedi 18 mars 2023, le Réseau d’Entraide Vérité et Justice appelle à marcher toutes et tous ensemble dans toutes les villes et tous les pays.
Vérité, Justice et Réparations pour toustes !”

Pour soutenir le Réseau d’Entraide Vérité et Justice via Hello Asso

Sur le piquet de grève des éboueurs & Hôpital en perdition

Grève-ordure par The Chômeuse Go On

Dans cette émission, vous entendrez dans un premier temps un reportage réalisé le lundi 13 mars au centre de collecte des déchets de Pizzorno Environnement situé à Vitry-sur-Seine (30 rue Berthie Albrecht), où se tient un piquet de grève dans le cadre du mouvement social pour le retrait de la réforme des retraites. La séquence est complétée par deux interviews réalisées le même jour, à l’incinérateur de déchets d’Issy-les-Moulineaux, qui était également bloqué.

En seconde partie d’émission, vous entendrez une interview de soignantes recueillies en manifestation, pour parler de leur conditions de travail, de la répressions envers une infirmière ayant voulu prioriser les soins d’un patient, et in fine de la dégradation du service public hospitalier. Le tout est complété par des extraits d’une émission diffusée sur Radio Canut le 28 février dernier, réalisée par Salomé Dzuilka, intitulée “Plus de Champagne pour Champagnole”. Vous y entendrez des témoignages de soignant.es ayant perdu leur poste suite à la fermeture suspensive de l’hôpital dans lequel ils et elles travaillaient.

“L’hôpital de Champagnole, situé dans le Jura, subit une fermeture suspensive depuis novembre 2022. Pour des raisons économiques et politiques, ce petit centre hospitalier est encore aujourd’hui à l’arrêt. Plus d’une vingtaine de soignants et soignantes ont perdu leurs postes et ont dû trouver des solutions pour rebondir. Abasourdies de cette volonté de fermer cet hôpital qui avait pourtant tout pour continuer à exister, Isabelle, Didier, Paola, Christelle et Stéphanie témoignent aujourd’hui de la violence politique, émotionnelle et psychologique qu’ils et elles ont subis.

Malheureusement le cas de Champagnole n’est pas isolé : en France, les choix politiques de ces dernières années ont montré une volonté de réduire le budget économique accordé au service hospitalier. Partout, mais principalement en milieu rural, la population se voit privé de services médicaux et est mise en danger.”

Lien vers radio Canut : https://radiocanut.org/

REFORME DES RETRAITES : La Parole aux Lycéens

A l’occasion du mouvement social contre la réformes des retraites, nous avions pu rencontrer les lycéens d’Hélène Boucher lors de leur blocage le lundi 13 février 2023 (reportage diffusé dans l’émission du 17 février).

Dans la suite de cette mobilisation nous les avons retrouvés le mercredi 8 mars 2023 afin de prendre le temps de discuter avec eux de leur place dans le mouvement social et des raisons de leurs engagements.

Manifestations Féministes/ Manifestation étudiante/ La Tiru d’ Issy

En ces temps de mobilisation sociale, les rendez vous se multiplient. An effet dans l’émission d’aujourd’hui nous vous diffusons un ensemble de reportages réalisés sur la semaine du 6 mars. À l’occasion du 8 mars (Journée internationale de lutte pour les droits des femmes et minorités) l’AG féministe Paris – Banlieue a décidé d’organiser une marche de nuit en non mixité Meuf et Trans-Pédé-Gouine le 6 mars à Paris, dont nous vous diffusons une parties des prises de parole avant le départ de la manifestation. Ce montage est suivi d’un interview que nous avons effectué le 8 mars lors de la manifestation organisée pour la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes et minorités, avec une camarade ukrainienne sur le rôle des femmes dans la résistance.

Ensuite, nous vous diffuserons un reportage réalisé lors de la manifestation appelée par plusieurs organisations de jeunes étudiants et lycéens dans le cadre de cette semaine de gréve reconductible contre la réforme des retraite.

Pour finir, nous vous diffuserons un interview qui a été réalisé le même jour, 9 mars 2023, au Centre d’incinérateurs de déchets de Issy les moulineaux, site en gréve et occupé.