Manifestation contre la contre-réforme des retraites : juste avant la décision du conseil constitutionnel

Dans cette émission vous pourrez entendre un reportage réalisé dans la manifestation du 13 avril 2023. Cette manifestation prenait place la veille du rendu de décision du conseil constitutionnel. Le lendemain, ce même conseil avalisera la loi gouvernementale sur les retraites, à l’exception de 6 dispositions, la jugeant conforme à la constitution. A noter que le soir-même du rendu de décision du conseil constitutionnel, Macron promulguait la loi sans plus attendre. La même nuit, plusieurs manifestations et rassemblements spontanés éclataient dans différentes villes du pays, les manifestants refusant une loi injuste et perçue comme illégitime d’un président autoritaire. A Paris, au moins 150 personnes ont été arrêtées et mises en garde à vue par la police.

RAVAGES AGRO-INDUSTRIELS ET RÉSISTANCES PAYSANNES

Avec la mobilisation historique de Sainte-Soline, c’est à l’ensemble du pays et bien au-delà que se sont vus révélés les enjeux de l’accaparement de l’eau par une minorité d’irrigants, en pleine sécheresse systémique. Face à la détermination et au nombre chaque fois croissant de manifestant•es, le gouvernement n’a pour l’instant pour seule réponse que d’interdire, réprimer et annoncer à l’arrachée 30 nouvelles méga-bassines dans la Vienne. Mais de toutes parts, le dispositif bassine et ses protocoles prennent l’eau, de nombreux•ses acteurs•trices clés des territoires concernés – tout comme une partie croissante du monde paysan ou scientifique – le rejettent de plus en plus ouvertement.

Quand n’est-il de la gestion des terres ? et quelle protection pour les communs ? il en fut question le 26 mars 2023 dans la ville de Melle (deux-Sèvre) qui accueillait la mobilisation contre les mégabassines. Ce 26 mars, une rencontre intitulée : RAVAGES AGRO-INDUSTRIELS ET RÉSISTANCES PAYSANNES se tenait dans la salle le metullum de Melle. Les intervenant-e-s : Inès léraud, Martin Diraison, Jimmy Griaultet et Léandre Mandard et en leur compagnie, nous revenons sur le remembrement, les diverses projet dit écologiste comme l’implantation d’éolienne et aussi comment rendre des terres à des paysans et paysannes. Bonne écoute !

Réseau écosyndicaliste : de la question des déchets dans la lutte

Le mercredi 5 avril 2023, au Cirque électrique (Paris 20e), le Réseau éco syndicaliste organisait une soirée festive de solidarité aux salariés des déchets. Le réseau écosyndicaliste a été créé en décembre 2021 sur la base d’un appel lancé par plus d’une centaine de militants syndicaux de différents métiers et confédérations. Lors de cette soirée de nombreux membres de ce réseau, des salariés des déchets, des soutiens, une chercheuse travaillant sur la question des déchets (ici comme outils de lutte et de manifestation), mais aussi des personnes militant contre les violences policières et la répression d’État (avocat, membres du collectif Désarmons-les)*, ont pris la parole.

Un peu plus de 1000 euros ont été collecté à cette occasion, pour être reversé à la caisse de solidarité de la CGT le 14 avril. Ce moment de rencontre avait pour but également de lancer un réseau de solidarité pour les mobilisations en cours (la contre-réforme des retraites donc), et au-delà. Nous vous diffusons donc aujourd’hui une partie des prises de paroles réalisées lors de cette soirée, précédé d’un interview de présentation du réseau par un de ces membre.

L’APPEL POUR UN RESEAU ECO SYNDICALISTE :

” Chaque jour les effets du « dérèglement climatique » sont de plus en plus visibles notamment avec la multiplication des catastrophes environnementales. Ils s’ajoutent à l’épuisement progressif des ressources naturelles, aux pollutions de toutes natures, à l’affaiblissement de la biodiversité et à la dénaturation des équilibres au sein des écosystèmes. L’Humanité qui a longtemps pensé pouvoir régenter ces équilibres soumet les conditions de la vie sur la planète à des dégradations irréversibles, aux effets désastreux, y compris favoriser l’épidémie de Covid et ses conséquences sanitaires, sociales et économiques.

Une telle situation n’a rien d’une fatalité liée à une nature humaine intrinsèquement destructrice. Elle résulte en grande partie du modèle de production « industrialisation-financiarisation-mondialisation » capitaliste. Une poignée de possédant.es ou de trusts s’approprient de plus en plus de moyens de production et d’échange, les délocalisent, s’accaparent sans limites, ni contrôle les énergies fossiles et nucléaire, pillent et gâchent les ressources naturelles. Iels continuent d’opposer à la dénonciation des crises structurelles du capitalisme, le mythe du progrès, comme croissance « infinie » des productions et des technosciences, en fonction du profit maximal attendu au lieu de leur utilité sociale et écologique. Cette course aux profits passe par l’oppression des peuples autochtones et de leur mode de vie, par la régression sociale, par l’exploitation de plus en plus violente des travailleurs -ses condamné.es à perdre leur vie à mal la gagner et réduit.es à une consommation « de masse » dictée par les médias et les pouvoirs au service des multinationales.

Des résistances à ce système productiviste et extractiviste se développent : luttes populaires pour la préservation des terres et des forêts, mouvements pour la « justice environnementale », ZAD et JAD (Jardins à défendre), lutte éco-féministes, gilets jaunes…  Ces mobilisations impliquent souvent les plus exploité.es et dominé.es, qui subissent le plus la dégradation environnementale : peuples des pays pauvres, jeunes, précaires, femmes, populations racisées subissant les séquelles du colonialisme et du racisme. Elles se fondent aussi sur l’auto-organisation des opprimé.es, montrant leur potentiel émancipateur et défiant des pouvoirs en place de plus en plus autoritaire (comme la 5e République en France). Car aujourd’hui la politique de plus en plus brutale et cynique des gouvernements capitalistes ne peut s’imposer que par le recours à des méthodes de plus en plus répressives. Mais si ces mobilisations permettent localement de préserver et se réapproprier le cadre de vie, et si elles commencent à se coordonner, elles ne permettent pas, à elles seules de s’attaquer au cœur économique du système et font encore trop souvent abstraction des problématiques sociales.

Le syndicalisme est plus ancré sur les lieux de travail. Depuis ses origines il pose la question de l’expropriation des grands groupes capitalistes et de la gestion démocratique de la production par la population, par les assemblées de travailleur.es, pour produire de façon organisée, rationnelle et planifiée en fonction des seuls besoins populaires et de l’économie de la ressource. Les grandes luttes syndicales et les épisodes révolutionnaires, comme la Commune de Paris, ont permis d’indéniables avancées. Mais le syndicalisme aussi connaît des difficultés : il s’est en partie intégré à l’ordre social, il s’est bureaucratisé et beaucoup de ses responsables ont renoncé à transformer en profondeur la société.

C’est dans les entreprises que nous devons affronter les conséquences du productivisme : amiante, pollution chimique, air pollué, ondes électromagnétiques, énergie nucléaire…Ce sont d’abord les ouvrier·es qui meurent des cancers professionnels liés aux produits chimiques… Pourtant même quand il n’élude pas délibérément les évolutions rendues indispensables par les urgences écologiques (nucléaire, chimie, transport…), le syndicalisme a du mal à intégrer les réponses environnementales dans ses revendications. Il a aussi largement perdu le contact avec les travailleur.es les plus pauvres et les plus précaires. Pour autant, lui aussi est traversé par des évolutions encourageantes : l’apparition régulière de structures d’auto-organisation des luttes, d’AG de base souveraines qui se coordonnent, qui organisent la solidarité collective. Les exemples abondent dans les mobilisations de ces dernières années, jusqu’à l’apparition de grèves dans des entreprises employant massivement des jeunes, des précaires et des femmes (luttes d’Ibis Batignolles, de Chronodrive, du nettoyage à Jussieu, des travailleurs -ses saisonnier.es…).

Ces mouvements sur la fin du monde et la fin du mois seront de plus en plus appelés à converger dans une même lutte anticapitaliste. Ils sont porteurs d’une même remise en cause  de la société, d’une même exigence de réponses à la crise écologique et ils concernent en premier lieu les mêmes secteurs de la population : le monde du travail, et en particulier ses parties les plus fragilisées dans le système actuel (chômeurs·ses, précaires, intérimaires, travailleur·ses exilé·es…), les jeunes, les femmes… Iels ont le même refus du repli sur les comportements individuels, des manœuvres de récupération de prétendant.es au pouvoir ou de toute réponse technocratique et institutionnelle… qui se situerait dans le cadre du système (capitalisme vert, green washing, « Green deal », croissance verte…).

Pour favoriser ces convergences, nous appelons à constituer un réseau « éco-syndicaliste ».

Pas pour fonder une nouvelle structure, mais au contraire pour irriguer de nos réflexions et expériences les organisations existantes. Nous souhaitons, par delà nos différences et divergences, dans le respect de notre diversité et sans hégémonisme, pouvoir confronter nos expériences et pratiques militantes, élaborer des réponses, selon les axes ci dessous, qui peuvent être précisés ou complétés :

-En commençant par soutenir et faire connaître les expériences de convergences existantes, fondées sur l’auto-organisation, comme récemment, à la raffinerie de Grandpuits, la lutte syndicale pour l’emploi dirigée par une AG de travailleur.es en grève reconductible, rejointe par des associations écologistes, pour porter un projet écologique et social opposé à celui de Total.

-En ayant l’objectif de faire converger le plus possible les mobilisations éco-syndicalistes, mais aussi les luttes éco-féministes, des jeunes et associations pour le climat, des travailleurs qui reprennent en autogestion leur outil de travail, du mouvement coopératif….

-En explorant avec les travailleurs -ses et les syndicats concernés et avec les associations de défense de l’environnement et les usagers, les débouchés éco-syndicalistes des luttes des secteurs directement impactés par les questions écologiques. Il en est ainsi des centaines de milliers de travailleurs -ses des déchets, du nettoyage, du BTP, des usines Seveso, de l’énergie, de l’agro alimentaire, des transports…

-Et faisant soutenir et étendre ces mobilisations par les syndicats et associations qui n’en sont pas encore partie prenante, en veillant à ce que les déclarations d’intention comme « plus jamais ça », impliquent un travail de convergence dès le niveau local, avec les habitant.es, sur des objectif précis.

– En osant débattre de nos différences sur le nucléaire, la croissance, la reconversion écologique, la taxe carbone, les nouvelles formes de luttes issues de la désobéissance civile, le revenu garanti, le protectionnisme et les normes sociales et environnementales à imposer, sans préalables, mais avec la volonté de trouver des solutions nouvelles et adaptées à la crise du productivisme et de l’État providence. Nous devons nous saisir de ces perspectives pour en finir avec la culture productiviste.

-En rendant accessibles et en popularisant des outils pour promouvoir l’éco-syndicalisme, comme les diagnostics d’impact environnemental et des outils de formation (modules, podcasts, stages…), à la réalisation desquels seront associé.es des travailleurs·ses de l’éducation populaire, de l’éducation nationale, des associations de défense de l’environnement, du mouvement coopératif et mutualiste……”

REFORME DES RETRAITES : avant la journée intersyndicale du 13 avril 2023

À quelques jours de la nouvelle journée d’action intersyndicale, nous vous proposons un tour d’horizon des mobilisations.

Nous irons du côté de La Baule en compagnie de Sophie, qui nous parlera de la garden-party chez les potes à Macron qui se tenait le 8 avril 2023. Ensuite, nous reviendrons dans les Hauts-de-Seine avec Cécile, sur les actions de l’AG interpro du 92.

Nous poursuivrons dans l’Essonne, où depuis le jeudi 30 mars, les salariés du SIVOM (Syndicat Intercommunal de Valorisation des Ordures Ménagères) de Varennes-Jarcy (80 % des personnels techniques) à l’appel de leurs Organisations Syndicales, se sont mis en grève pour une augmentation générale des salaires (ils revendiquent 9 % d’augmentation), une amélioration de leurs conditions de travail et le retrait de la contre-réforme des retraites.

Le SIVOM, entreprise qui s’occupe de la collecte et du traitement des déchets ménagers, la collecte et le traitement des encombrants, le nettoyage des voies et espaces publics, le déneigement, couvre une quinzaine de communes réparties dans le 77, 91 et 94.C’est Nathalie, salariée du site, qui nous parle de la gréve.

Nous terminerons cette émission, avec Karim, de la CGT ÉNERGIE OUEST IDF, qui nous fera le récit des mobilisations dans son secteur.

Pour soutenir les grévistes du site de Varennes-Jarcy

https://www.cotizup.com/eboueurs-sivom

REFORME DES RETRAITES : Blocage de la Tiru d’Issy/ Manifestation 06/04 / La Quadrature du Net

Dans cette émission nous vous diffusons plusieurs reportages autour de la mobilisation contre la réforme des retraites. Tout d’abord, vous pourrez entendre des interviews réalisées le Mardi 04 Avril sur le point de blocage de la Tiru d’Issy les moulineaux ( incinérateur de déchets). Ensuite, nous vous diffusons un reportage réalisé lors de la manifestation du 06 avril 2023 dans les rues de Paris, qui partait de la place des Invalides et en direction de la place d’Italie.

Pour finir cette émission nous vous diffusons deux prises de sons prises lors du Quadra apéro organisé par la quadrature du net. Les quadr’apéros ont lieu tous les mois (ou presque). Ils sont l’occasion de discussions informelles d’une part et de discussions plus sérieuses sur les différents thèmes d’importance et les différentes actions et campagnes en cours.

Italie : Répression et héritage fasciste – Vincenzo Vecchi et Alfredo Cospito

Dans cette émission, vous pourrez entendre une conférence de presse où s’exprimait des personnes du comité de soutiens et des avocats de Vincenzo Vecchi. Celle-ci prenait lieu après la décision de la cour d’appel de Lyon, refusant de livrer Vincenzo à l’Italie, et avant la nouvelle heureuse de l’abandon par le parquet, des poursuites à son encontre. En seconde partie d’émission, nous vous ferons connaître des actualités de l’anarchiste Alfredo Cospito, soumis à un régime de détention carcérale particulièrement sévère, qu’il dénonce, et contre lequel il a commencé une grève de la faim depuis 5 mois.

Cette émission contient un extrait de Radio Sauvage, “une web-radio libre, au cœur des luttes sociales, écologiques et antifascistes. C’est un média dont les militants peuvent s’emparer pour auto-construire du contenu, des émissions et des podcasts avec un soutien technique.”
Lien vers Radio Sauvage

Vincenzo Vecchi est un ressortissant italien qui avait manifesté contre les décisions du sommet du G8 à Gênes, en 2001. La répression y avait été forte, avec un mort et des centaines de blessés. L’Italie avait alors décidé d’arrêter dix hommes et femmes pour l’exemple en prenant appui sur une loi datant de l’époque fasciste mussolinienne : la loi “dévastation et pillage”. Vincenzo avait été alors arrêté, et mis en détention provisoire pendant 1 an. Puis, anticipant la peine excessive le menaçant, il avait gagné la France où il s’y est installé. Quinze ans plus tard, l’Italie émettait deux mandats d’arrêt européen à son encontre afin de demander son extradition. Ce sont donc ces derniers, à présent, qui ont été abandonné, le parquet ne s’étant pas pourvu en cassation, suite au refus par la cour de Lyon de remettre Vincenzo à l’Italie. A part, la Cour de Cassation a rejeté le recours visant 10 italiens en confirmant ainsi le droit d’asile. C’est donc d’anciens militants italiens, réfugiés en France depuis une bonne trentaine d’années qui ne pourront être extradés depuis la France vers l’Italie. [Édité]

[Édit] : Une erreur a été faite concernant les personnes s’étant vues confirmé leur droit d’asile. Nous avons corrigé en conséquence.

Lien vers le site du comité de soutien à Vincenzo

Le 20 octobre, lors d’une audience au tribunal d’application des peines de Sassari, l’anarchiste Alfredo Cospito a essayé de lire une longue déclaration par laquelle il annonce avoir commencé une grève de la faim contre le régime de détention 41 bis, auquel il est soumis, et contre la peine de perpétuité incompressible. Une bataille qu’Alfredo n’a pas l’intention d’interrompre avant son décès. Le compagnon, qui est en régime 41 bis depuis le 5 mai dernier, suite à un décret signé par la ministre de la Justice de l’époque, Marta Cartabia, est actuellement détenu dans la prison de Bancali, en Sardaigne.

“Le régime de 41 bis est une suspension des règles de traitement à l’égard des détenus et des internés pour des crimes considérés particulièrement graves (de « terrorisme »ou de subversion de l’ordre démocratique), ou pour des crimes d’association de type mafieux ou d’association de malfaiteurs avec des buts spécifiques à propos desquels on a des éléments qui laisseraient croire que des liens existent encore entre le détenu et les « organisations criminelles », « terroristes » ou « subversives ». Cette suspension implique les restrictions nécessaires à garantir les exigences d’ordre et de sécurité et à empêcher les contacts avec les dites organisations. Les détenus qu’y sont soumis doivent être accueillis dans des établissements qui leur sont consacrés de manière exclusive ou bien dans des quartiers spéciaux et séparés du point de vue logistique du reste de l’établissement.”
“Le régime de 41bis fût introduit en 1992 après l’attentat de Capaci*. La disposition avait été déjà introduite par la loi Gozzini (loi 633/86), qui avait modifié la loi 354/75 sur le système pénitentiaire. À ce moment-là ce régime pouvait être appliqué seulement dans le cas d’urgence internes aux prisons : « En cas exceptionnels de révolte ou dans autres situations d’émergence, le Ministre de la Justice a le pouvoir de suspendre complètement ou partiellement l’application des règles normales de traitement des détenus et des internés. La suspension doit être motivée par la nécessité de rétablir l’ordre et la sécurité et sa durée est celle strictement nécessaire à atteindre le but susdit ». À ce temps-là, ce régime pouvait donc intéresser seulement un établissement entier ou une partie d’un établissement, pas les prisonniers individuellement. […]”

Lien vers le site Lutter contre le 41bis où vous pourrez en apprendre davantage sur ce régime d’incarcération et sur la lutte qui l’accompagne.

LE CHIFFON : journal critique et indépendant de Paris et sa banlieue

Le Chiffon est le premier trimestriel papier d’information critique à Paris et en Île-de-France. Local, engagé et indépendant, il n‘est affilié à aucun parti, syndicat ou association.

” Nous faisons le choix du journal papier parce que la fuite en avant dans le tout-numérique et la virtualisation de nos existences ne nous conviennent pas. Nous faisons le choix du temps long et du sensible dans le traitement de l’information afin de créer du commun : de communiquer.

Notre rive ? Celle des révoltes : contre un monde en totale déroute, contre des pouvoirs politiques et économiques inextricablement mêlés. « Agis en ton lieu, pense avec le monde », propose Édouard Glissant : nous le prenons au pied de la lettre.

Paris est dans une phase de grande transformation (2017-2024) : embourgeoisement galopant, développement techno-sécuritaire, construction à tout-va… avec l’horizon d’une compétition sportive mondiale aliénante : les Jeux Olympiques de 2024. Nous sommes dans une période historique déterminante où une information réfléchie, mûrie, critique, nous semble plus nécessaire que jamais.

C’est donc dans cette optique que nous écrivons depuis décembre 2019 Le Chiffon. Pour une vingtaine de pages de reportage, d‘enquêtes, de dessins, de photo, de BD, nous le vendons à un prix accessible : 4€. Dans nos colonnes, vous trouverez diverses formes journalistiques : du reportage, de l’enquête, de l’analyse, de l’entretien, des mots libres, sensibles et originaux. Nous accordons une place importante aux formats journalistiques parfois délaissés dans la presse traditionnelle : le photoreportage, le dessin de presse, la bande dessinée… parfois même des poèmes !

Entre deux publications, nous organisons des soirées pour discuter de nos reportages, échanger avec notre communauté lectrice et créer des rencontres, des débats sur les transformations qui s’opèrent dans nos quartiers et dans nos vies.”

Dans cette émission, nous sommes en direct avec une partie de l’équipe du Chiffon afin de pouvoir revenir ensemble sur leur projet.

Inauguration du cube numérique à Garges / Housing action Day : Journée d’action pour le logement / l’ag du 92 au lycée autogéré de paris

Les mobilisations contre la réforme des retraites se poursuivent. Fin de semaine dernière, dans le Val-d’Oise, des manifestations se sont tenues notamment à Argenteuil, Enghien, Deuil-la-Barre…

Jeudi 30 mars 2023, un rassemblement se tenait à Garges à l’appel de l’intersyndicale du Val-d’Oise en vue de la venue de la première ministre et de la présidente de la région Île-de-France pour l’inauguration du centre culturel dédié aux arts numériques le cube Garges

À cette occasion, l’actualité des luttes fut présente et nous vous proposons le reportage réalisé ce 30 mars, avec l’intervention de syndicalistes, d’un habitant du département et d’enseignantes et enseignants dénonçant cette réforme des retraites et le manque de moyen pour les écoles.

La fin de la trêve hivernale des expulsions et des coupures d’énergie, dans le contexte de dégradation de la situation sociale des locataires, confrontés à la hausse des charges, des loyers, des prix de l’énergie et de l’inflation sur les produits alimentaires de base, s’annonce particulièrement brutale cette année.

D’autant plus que : Les mesures répressives prévues dans la loi KASBARIAN-BERGÉ, dont la 2e lecture à l’Assemblée s’est achevée dans la nuit du 29-30 mars, à l’encontre des locataires en difficulté et des sans-logis qui occupent un local vacant pour se protéger de la rue, en dépit de l’aggravation de la crise du logement, constituent un effarant et injustifié durcissement social.

Dans ce contexte, et dans le cadre du Housing day en Europe, la plateforme logement pour toutes et tous organisait une manifestation qui partait de la Place de la Bastille ce samedi 1er avril 2023. Dans ce reportage, nous entendrons la prise de parole de Jean-baptiste Eyraud, porte-parole de droit au logement, sur la situation du mal logement et un entretien réalisé avec monsieur Bakary, suite à la demande de condamnation par le gestionnaire ADOMA de 118 résidents du foyer de Boulogne-Billancourt et menacés d’expulsion.

Nous terminerons cette émission, par le reportage réalisé le 31 mars 2023 lors de la soirée festive de soutien a l’interpro du 92 au lycée autogéré de paris. Nous entendrons notamment les interventions d’un cheminot du technicentre de Châtillon, d’enseignant du LAP et de conducteur du centre bus de Malakoff et d’une salariée du théâtre de Bagneux.

PAS DE BASSINE A SAINTE- SOLINE ET AILLEURS !

Depuis un an, le mouvement parti du marais poitevin pour arrêter les méga-bassines a pris une ampleur retentissante par le biais d’une série de manifestations populaires et d’actions de désobéissance destinées à arrêter les chantiers en cours. Ces cratères géants d’une dizaine d’hectares, remplis en puisant dans les nappes phréatiques sont devenus le symbole d’une maladaptation au changement climatique. Ils incarnent le maintien coûte que coûte d’une irrigation excessive et d’un modèle agro-industriel qui écrase les paysan.ne.s, détruit les milieux naturels et menace in fine les populations.

A partir d’une série de nouvelles bassines projetées dans les Deux-Sèvres, ces infrastructures menacent de se répandre dans d’autres régions à grand renfort d’argent public. Avec la mobilisation historique de Sainte-Soline, c’est à l’ensemble du pays et bien au-delà que se sont vus révélés les enjeux de l’accaparement de l’eau par une minorité d’irrigants, en pleine sécheresse systémique.

Face à la détermination et au nombre chaque fois croissant de manifestant•es, le gouvernement n’a pour l’instant pour seule réponse que d’interdire, réprimer et annoncer à l’arracher 30 nouvelles méga-bassines dans la Vienne. Mais de toutes parts, le dispositif bassine et ses protocoles prennent l’eau, de nombreux•ses acteurs•trices clés des territoires concernés – tout comme une partie croissante du monde paysan ou scientifique – le rejettent de plus en plus ouvertement.

Les 25 et 26 mars 2023, se tenait dans les Deux-Sèvres, une Mobilisation Internationale pour la défense de l’eau et contre les mégabassines intitulée : Pas une bassine de plus !

Le samedi 26 mars, une manifestation se dirige vers Sainte-Soline ou se construit une bassine de rétention d’eau et l’équipe de la mégaradio (groupement de radio associatif.) dont l’actualité des luttes fut partie prenante.

Nous vous proposons, dans l’émission de ce jour, le reportage réalisé ce 26 mars. Nous entendrons successivement un collectif venant de Redon, les prises de parole du samedi matin avant le départ en manifestation, un entretien avec le porte-parole de la confédération paysanne des deux- Sèvres et une série de sons de la manifestation.

Bien évidemment, nous affirmons, notre solidarité avec les nombreux et nombreuses blessé-e-s et personne dans le coma, victime de la violence de l’état de cette journée

La réponse du gouvernement ne s’est pas fait attendre. La semaine dernière, le ministre de l’Intérieur a demandé la dissolution du collectif les soulèvement de la terre. En réponse, le collectif a publié un communiqué que nous mettons ci-dessous

Le 02 avril 2023 – Réponse à la trumpisation accélérée du ministre de l’Intérieur Darmanin dans le JDD

Nous sommes les Soulèvements de la Terre

Depuis vendredi matin plus de 50 000 personnes dont des milliers de personnalités, syndicalistes, artistes, scientifiques, élu-es, et des dizaines d’organisations politiques, associatives et syndicales en France et à l’international ont affirmé leur adhésion au mouvement des Soulèvements de la Terre par un appel « Nous sommes les Soulèvements de la Terre » initialement publié dans le Monde.

Cependant et alors que les autres initiatives de soutien se multiplient à travers plusieurs tribunes indépendantes, un ministre de l’intérieur, aux abois, s’entête hier soir encore dans un entretien au JDD à prétendre dissoudre cette large coalition pour la défense des terres et de l’eau. Voici pour rappel notre réaction à l’annonce cette mesure de dissolution.

Faire disparaître les luttes locales ?

Mais après les Soulèvements de la Terre, ce sont désormais aussi les « zads », et derrière ce terme les luttes locales, que le gouvernement prétend faire disparaître.

Rappelons en passant qu’à Sainte-Soline, que ce soit lors des mobilisations d’octobre ou de mars, personne n’a jamais prétendu constituer une zad et rester sur le terrain en dehors du temps de la mobilisation, à part le ministre de l’intérieur qui agitait une pure chimère pour pouvoir affirmer qu’il avait empêché quelque chose de se produire.

En réalité, au vu de la carte des 42 « sites sous surveillance » offerte par le JDD sur la base des services de renseignement, c’est l’ensemble des luttes écologistes vivaces de ce pays – face à des projets inutiles et écocidaires d’autoroutes, d’extension d’aéroports, de mines de lithium, de méga-bassines, de bétonisation de jardins populaires – qu’il s’agit pour ce gouvernement de museler. Sa cellule « anti-zad » et ce qu’elle recouvre réellement est bien une déclaration de guerre au mouvement écologiste et paysan dans son ensemble, aux habitant-es des territoires qui lui font face.

Par ses fables sur la menace d’ultra-gauche et ses mensonges éhontés sur les blessé-es, le ministre de l’intérieur déploie évidemment un exercice de propagande destiné à se protéger de l’ensemble des vives critiques sur sa gestion brutale du maintien de l’ordre auquel il va devoir répondre cette semaine, y compris du côté d’institutions internationales et ONG emblématiques : ONU, Conseil de l’Europe, défenseurs des droits, commission des lois, Ligue des Droits de l’Homme, Amnesty international… Mais nul doute que dans les délires paranoïaques et fantasmes diabolisateurs du ministère de l’intérieur, l’ensemble de ces personnes soient désormais passées dans le camp des dits « éco-terroristes ». Nul doute aussi que ses allégations délirantes sur les manifestant.es venu.es pour « tuer du flic » ne cherchent qu’à cacher la réalité : ceux qui ont tué ces 20 dernières années dans ce pays ne sont pas les manifestant.es écologistes mais bien la police : dans son service du maintien de l’ordre  et dans les quartiers populaires, entre autre. Elle a éborgné et mutilé ces dernières années des dizaines de personnes durant le soulèvement des gilets jaunes, le mouvement loi travail, l’expulsion des zads ou le mouvement actuel des retraites. 

Quant à son déni réitéré sur l’usage de LBD, d’armes de guerre et surtout sur l’obstruction faite au secours par les forces de l’Ordre à Sainte-Soline, on constate une trumpisation effarante de la parole gouvernementale passée dans une réalité alternative en qualifiant de fake news des éléments délivrés par des journaux de référence sur la base d’enregistrements et de témoignages concordants délivrés par des observateurs de la Ligue des Droits de l’Homme, élu.es et représentant.es syndicaux présents sur place (https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/sainte-soline-lenregistrement-qui-prouve-que-le-samu-na-pas-eu-le-droit-dintervenir).

Mais Darmanin entend aussi détourner l’attention sur le fond du problème : l’action anti-écologique du gouvernement au profit d’intérêts privés. En pleine crise climatique et hydrologique, alors que des centaines de milliers de personnes à travers le pays ressentent une urgence aussi vitale que salutaire à agir, Darmanin se permet de mettre le doute sur la sincérité de leurs motivations. Il est désormais clair en tout cas que la motivation de son gouvernement est de continuer à protéger les profits de quelques industries du ciment, du sable, des engrais et pesticides (1)quel qu’en soit le coût humain, écologique, et d’ailleurs économique (5 millions d’euros de coût de l’opération de maintien de l’ordre le 25 mars à Sainte-Soline – soit plus que la facture du chantier, des bassines qui profitent aux intérêts privés de quelques agriculteurs mais qui sont financées à 70% par de l’argent public, un ministre de l’Agriculture vient tout juste de revenir sur l’interdiction du S-metholachlore en guise d’allégeance au nouveau président de la FNSEA, émissaire de l’agro-business….).   

Nous ne savons pas jusqu’où ira ce gouvernement pour espérer sauver sa peau en mutilant et piétinant sa population et en augmentant quotidiennement le niveau de mensonges assénés aux médias, mais nous réaffirmons qu’il est grand temps que Darmanin démissionne et que son gouvernement se dissolve.

En ce qui concerne la procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre dont le mouvement a reçu la notification jeudi 30 mars et qui pourrait être prononcée dès le 12 avril : l’ensemble des collectifs et les dizaines de milliers de personnes partie prenante des Soulèvements de la Terre n’entendent pas se laisser interdire d’agir ensemble par des décisions ministérielles d’un gouvernement illégitime. Plus d’un millier de personnes sont d’ores et déjà prêtes à attaquer juridiquement le décret de dissolution s’il devait paraître.

Nous attirons à ce sujet l’attention sur la note des renseignements intérieur ayant abouti à cette procédure de dissolution et lisible dans son intégralité sur le site de Lundi Matin avec notre analyse. En effet, à la lecture de cette note confidentielle étonnamment élogieuse, on comprend qu’au-delà du prétexte affiché de la violence, si le ministre cherche à dissoudre le mouvement, c’est essentiellement parce qu’il réussit à fédérer et peser sur le champ politique !

## Enfin et pour l’heure, nos premières préoccupations vont toujours aux blessé-es que le gouvernement a choisi délibérément de démultiplier pour tenter de terrifier un mouvement, à Serge toujours entre la vie et la mort, à Michaël encore dans un état  extrêmement grave, à celles et ceux qui ont perdu un œil, un pied, qui resteront meurtri-es dans leurs corps et dans leurs têtes. 

Pour elles et eux, parce qu’une lame de fond ne peut être dissoute, nous continuerons notre combat pour les terres et l’eau, immédiatement en solidarité avec le mouvement des retraites et pour la fin rapide des méga-bassines.

DISPARITION DU JURY DANS LES COURS D’ASSISES ! OU COMMENT GÉNÉRALISER LES COURS SPÉCIALES

Cette émission se propose de réfléchir à la présence du jury populaire dans les cours d’assises de justice et à son éviction depuis le 1er janvier 2023. En effet, sans grand bruit, la loi de programmation de la justice de 2019, a aboli le jury populaire des cours d’assises. Suite à une expérimentation de trois ans, dans 15 départements, la cour criminelle départementale composée exclusivement de magistrats professionnels a été généralisée.

Elle est compétente pour juger des personnes majeures accusées d’un crime puni de 15 ou 20 ans de réclusion lorsque l’état de récidive légale n’est pas retenu. Elle est composée de cinq magistrats professionnels. Le jury populaire demeure cependant en appel. La justice est donnée en principe au nom du peuple, les jurés en étaient l’émanation et l’illusion. La délégation de pouvoir s’immisce dans tous les interstices de la vie publique, jusque dans les tribunaux.

Loin de penser que les jurés populaires rendaient forcément une justice plus clairvoyante, leurs disparitions dégradent toujours plus son exercice et pose de nombreuses questions. Nous tenterons d’y répondre avec Benjamin FIORINI qui mène une campagne pour contester la suppression des jurés populaires.

Bien sûr, tout le monde ne pouvait pas être désigné comme juré ; ainsi celles et ceux qui n’étaient pas inscrits sur les listes électorales et qui avaient un casier judiciaire en étaient exclus. La liste des prétendants, profession à l’appui, passait devant un tas de commissions qui pratiquaient un écrémage social bien-pensant. Pour des raisons d’économie budgétaires et pour priver le peuple de tout exercice de pouvoir, l’État avait déjà réduit au fil du temps le nombre des jurés dans les cours d’assise et donc leur possible influence, de 12, ils étaient passés à 9, puis à 6 avant de disparaître complètement sans que ça fasse grand bruit.

Bien sur les jurée débarquaient dans un univers qu’ils ne connaissent pas, avec son fonctionnement, son vocabulaire, ses rituels, son apparat, le code pénal qu’ils n’avaient pas lu. Difficile dans ce contexte de peser le pour et le contre, de ne pas se faire influencer ou manipuler par les juges professionnels. Ils n’avaient pas accès au dossier d’instruction, les débats étaient oraux menés par le président qui les dirige en « son honneur et sa conscience ».

Mais est ce que les juges professionnels font mieux ? venant de la bourgeoisie ils défendent leurs intérêts et en premier lieu la propriété privée. La séparation, le mépris, l’ignorance désignent la grande majorité des personnes qui leur est présentée comme des ennemis, des monstres qu il faut éradiquer. Les délais pour juger un dossier sont de plus en plus court. La sentence de plus en plus lourde comme si les années de prison n’avaient aucun poids, étaient devenues une abstraction sans conséquence. L’absence de jury populaire lors des jugements aura au moins l’avantage d’éclaircir les choses, nous avons bel et bien affaire à une justice de classe.

TEXTE DE LA PÉTITION http://sauvons les assises.fr

Préservation du jury populaire de cour d’assises – Abandon des cours criminelles départementales

Héritage de la Révolution de 1789, le jury populaire de cour d’assises, symbole éclatant de la démocratie en matière judiciaire, doit être défendu et préservé. Il est pourtant menacé par la généralisation des cours criminelles départementales (CCD) fixée au 1er janvier 2023, puisque ces nouvelles juridictions, exclusivement composées de magistrats professionnels (cinq au total), remplaceront le jury populaire dans 57 % des affaires qui lui revenaient jusqu’alors. La participation citoyenne à la justice criminelle deviendra ainsi minoritaire, ce qui constitue un recul démocratique sans précédent pour notre pays.

Plusieurs raisons essentielles justifient la préservation du jury populaire. Tout d’abord, le jury est un outil politique au service de la liberté, car dans l’hypothèse où la justice deviendrait inique, il permettrait aux citoyens d’endiguer les excès judiciaires.

Ensuite, le jury est un vecteur d’humanité, puisque sa participation repose sur le principe d’oralité des débats, qui oblige les acteurs du procès à faire montre de pédagogie pour expliquer aux jurés les circonstances de l’espèce et ses implications juridiques, ce qui génère un effet cathartique dont les bienfaits dépassent les enjeux strictement juridiques du procès et participent à la reconstruction du lien social.

Enfin, le jury représente est un instrument au service de la citoyenneté. Comme l’écrivait Alexis de Tocqueville dans son ouvrage De la démocratie en Amérique, le jury « sert à donner à l’esprit de tous les citoyens une partie des habitudes de l’esprit des juges ; et ces habitudes sont précisément celles qui préparent le mieux le peuple à être libre ». De ce point de vue, la participation des jurés à la justice criminelle constitue une expérience démocratique qui modifie leur place en tant que citoyen. À l’heure où le rapport conclusif des États généraux de la justice plaide pour un rapprochement des citoyens et de leur justice, réduire l’un des derniers espaces de démocratie participative en matière judiciaire semble particulièrement malvenu.

En outre, même en quittant le terrain des principes, les premiers retours d’expériences des cours criminelles départementales sont calamiteux. En résumé, les promoteurs des CCD visaient trois objectifs : dé-correctionnaliser (notamment en évitant que des viols soient requalifiés en agressions sexuelles), gagner du temps et faire des économies). Or, le rapport du comité d’évaluation et de suivi de la cour criminelle départementales, daté d’octobre 2022, révèle qu’aucune de ces promesses n’est tenue.

Premièrement, aucune dé-correctionnalisation n’a pu être mesurée. Il s’agissait pourtant du principal pilier de la réforme.
 
Deuxièmement, le délai d’audiencement de 6 mois fixé par la loi devant les CCD départementales est intenable – même au prix d’un surinvestissement supplémentaire des magistrats et des greffiers, dont la surcharge actuelle de travail est déjà connu –,  ce qui amène le comité à suggérer le rehaussement de ce délai à 9 mois. Cela le rapprocherait du délai d’audiencement prévu aux assises, questionnant subséquemment l’utilité des CCD. En outre, le comité constate que le taux d’appel des arrêts des CCD (21%) est plus important que celui des arrêts d’assises pour les mêmes affaires (15%) – même si cet écart pourrait légèrement diminuer en raison de désistements tardifs. Ce taux d’appel supérieur, qui révèle une insatisfaction quant au déroulement des audiences, est coûteux en termes financiers et provoque un allongement des délais préjudiciable aussi bien aux accusés qu’aux parties civiles.
 
Troisièmement, le comité n’a pas été en mesure de vérifier les éventuelles économies engendrées par les CCD, celles-ci produisant de nombreuses externalités négatives sur le plan financier (augmentation du taux d’appel ; mobilisation magistrats assesseurs supplémentaires qui perdront du temps sur leurs fonctions principales civiles ou pénales ; nécessité impérieuse de renforcer les effectifs de magistrats et de greffiers, tout en réalisant des investissements immobiliers pour que le fonctionnement pratique des CCD soit viable, etc.). Le rapport indique même que le renforcement des moyens humains dans les juridictions est « indispensable » à la généralisation des CCD. Dans la mesure où il est impossible que ce renfort soit intervenu d’ici le 1er janvier 2023, cette recommandation du comité invite, sans le dire frontalement, à renoncer à leur généralisation.

En plus de constituer un scandale sur le plan démocratique, la généralisation des CCD et l’effacement du jury populaire sont donc une aberration sur le plan pratique. CCD est à la fois l’acronyme d’un « Crime Contre la Démocratie » et d’une « Chimère Coûteuse et Décevante ».

Il convient donc de préserver le jury populaire en supprimant les dispositions législatives prévoyant la compétence des CCD, à savoir les articles 181-1, 181-2, 380-16, 380-17, 380-18, 380-19, 380-20, 380-21, 380-22 et 888-1 du code de procédure pénale.

Benjamin FIORINI

À SEB, SERGE ET TOUS LES RÉVOLTES… Le capital n’écrasera pas notre soif de vivre.

Le 28 mars 2023 se tenait au techni-centre près de gare de Lyon, un rassemblement à 11 h, juste avant la grande manifestation intersyndicale.

Ce rassemblement était organisé à la fois contre la réforme des retraite mais également pour protester contre la répression qui avait éborgné Sébastien, un cheminot qui travaille dans ce centre, lors de la précédente manifestation. Plus de 500 personnes, principalement cheminotes, ont traversées les voix pour écouter des représentants de SUD, la CGT, même l’UNSA et ses camarades de combat. Le communiqué des amis de Serge, camarade dans le coma suite à la manifestation de Sainte-Soline contre l’accaparement de l’eau par l’industrie agro-alimentaire.

Ensuite vous pourrez écouter la lettre d’Agathe pour Seb et la nécessaire extension de la grève.

La lettre de la famille et les amis de Serge, et de la mère de Mickaël.

Un témoignage d’une manifestante qui revient de Sainte-Soline.

27 mars 2023-03-28

Bonsoir à tous. Je m’appelle Agathe, je bosse comme ouvrière en logistique au technicentre SNCF de Châtillon, où nous sommes en grève continue contre la réforme des retraites. J’interviens ici en tant que gréviste et aussi militante CGT et militante Lutte Ouvrière. Je vais être brève. Je tiens d’abord, bien sûr, comme tous nos camarades, à exprimer ma solidarité à Sébastien, à sa famille, à ses collègues. Il s’agit d’un militant ouvrier victime de la répression policière alors qu’il manifestait avec des centaines de milliers d’autres.

Sébastien a été victime comme d’autres d’une politique délibérée du gouvernement. Depuis l’usage du 49.3, on a tous senti que le gouvernement a passé un cran dans la répression. Macron et Darmanin tentent de nous faire peur et de mater ainsi la contestation sociale. Le pouvoir avait déjà procédé de cette façon contre les gilets jaunes il y a quelques années. Cette fois-ci, ils s’en prennent aux grévistes. Les policiers, cette bande de voyous, depuis plusieurs jours, ont carte blanche pour tabasser les manifestants, les mutiler en utilisant des armes de guerre, les arrêter sous le moindre prétexte, les insulter et les menacer.

Même quand on ne l’a pas vécu soi-même, on a tous vu les vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux et sur les télévisions. Cette violence du pouvoir, dont Sébastien a été la victime, a pour but de nous intimider. Macron voudrait nous faire taire à coups de matraques, de grenades, de gaz lacrymo ou de garde à vue. Avec les réquisitions aussi, il voudrait nous voler notre droit de grève et nous faire travailler de force. Si le pouvoir use de ces méthodes brutales, c’est qu’il est en difficulté.

Après deux mois, le mouvement de grève contre sa réforme antiouvrière se poursuit et il a même connu un second souffle depuis le 49.3 et les provocations de Macron. Partout, les cortèges de travailleurs du privé comme du public et ont été énorme et jeudi dernier, comme aujourd’hui, ont montré l’entrée de plus en plus massive de la jeunesse dans le mouvement. Et tout l’arsenal antiouvrier, antidémocratique du gouvernement se retourne contre lui : il décide de nouveaux bataillons à entrer dans la lutte en plus de ceux qui étaient déjà à poursuivre la mobilisation.

Actuellement, les médias nous inondent de poubelles cramées, de vitrines cassées destinées à discréditer le mouvement. Mais la hantise des possédants n’est pas dans le feu de quelques poubelles et de mobilier urbain. Leur crainte, c’est que notre grève se généralise. Notre force, elle est actuellement dans la grève des éboueurs, dans la grève des raffineurs, des électriciens, dans la grève des cheminots, des dockers et nous l’espérerons demain de l’automobile, de la chimie, de la grande distribution et bien d’autres secteurs.

Quand on fait grève, ça se voit : les poubelles débordent dans les beaux quartiers des richards. Pas de kérozène, c’est pas d’avion pour les paradis fiscaux, c’est pas de TGV pour Biarritz… et surtout en cas de grève, plus de profit. La hantise du patronat, c’est que notre grève se généralise. Si elle s’étend, comme en 1936 ou mai 68, elle pourra imposer non seulement le retrait de la réforme, mais aussi imposer l’augmentation des salaires en fonction des prix, l’embauche massive et la répartition du travail entre tous.

Tout ce qu’on nous dit utopique aujourd’hui sera possible parce que, ce sera la panique du côté des Bolloré, des Bernard Arnault, des milliardaires du CAC40. Aujourd’hui et demain, notre force la plus radicale et la plus efficace : c’est la grève ! Le gouvernement mise sur la répression. Mais il ne peut pas mettre un bataillon de CRS devant chaque entreprise. Il ne peut pas remplacer par les flics chacun de nous sur nos postes de travail. Alors la meilleure solidarité qu’on peut apporter à Sébastien, c’est de continuer le mouvement et l’amplifier jusqu’à la victoire.

COMMUNIQUE des parents de SERGE

Notre fils Serge est actuellement hospitalisé avec un “pronostic vital engagé”, suite à la blessure occasionnée par une grenade GM2L, lors de la manifestation du 25 mars 2023 organisée à Sainte-Soline (79) contre les projets de bassines irrigantes.

Nous avons porté plainte pour tentative de meurtre, entrave volontaire à l’arrivée des secours ; et pour violation du secret professionnel dans le cadre d’une enquête de police, et détournement d’informations contenues dans un fichier de leur finalité.

Suite aux différents articles parus dans la presse, dont beaucoup sont inexacts ou mensongers, nous tenons à faire savoir que :

  • – Oui, Serge est fiché “S” – comme des milliers de militants dans la France d’aujourd’hui.
  • – Oui, Serge a eu des problèmes judiciaires – comme la plupart des gens qui se battent contre l’ordre établi.
  • – Oui, Serge a participé à de nombreux rassemblements anticapitalistes – comme des millions de jeunes dans le monde qui pensent qu’une bonne révolution ne serait pas de trop, et comme les millions de travailleurs en lutte actuellement contre la réforme des retraites en France.

Nous considérons qu’il ne s’agit là nullement d’actes délictueux qui saliraient notre fils, mais que ces actes sont au contraire tout à son honneur.

Les parents de Serge
Le Mercredi 29 mars 2023

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Après Sainte-Soline : deux plaintes déposées par la famille de Serge. pour tentative de meurtre et entrave aux secours

mercredi 29 mars 2023

Après Sainte-Soline : deux plaintes déposées par la famille de S. pour tentative de meurtre et entrave aux secours

Après la mobilisation à Sainte-Soline ce samedi 25 mars, émaillée de graves violences policières qui ont occasionné plus de 200 blessures, deux manifestants, S. et M. sont toujours entre la vie et la mort.

La famille de S. a déposé 2 plaintes : la première pour tentative de meurtre et entrave aux secours ; et la deuxième pour violation du secret professionnel dans le cadre de l’enquête et détournement de l’objet de la consultation des fichiers pour un objectif autre.

En effet la police a honteusement fait fuiter mardi 28 dans la presse un profil de S. et des éléments confidentiels de l’enquête dans l’unique but de faire diversion et camoufler ses exactions – une manœuvre non seulement indigne mais aussi illégale qui mérite d’être sanctionnée.

La plainte pour tentative de meurtre et entrave aux secours a été enregistrée. Le procureur de Rennes a ainsi saisi l’IGGN d’une procédure pour violence de la part d’une personne dépositaire de l’autorité publique et non assistance à personne en péril. L’avocate Chloé Chalot demande la désignation d’un juge d’instruction en urgence pour faire toute la lumière de façon indépendante sur ces faits d’une extrême gravité.

Nous rappelons qu’il est désormais avéré que la préfecture et le ministère de l’intérieur ont menti au moins par quatre fois sur les événements du 25 mars :

  • – En affirmant n’avoir pas entravé l’intervention du SAMU alors que de multiples témoignages et des enregistrements du SAMU publiés par Le Monde et Médiapart l’attestent
  • – En niant la réalité des armes de guerre employées, pourtant vérifiée par Checknews.
  • – En parlant d’usage légal de LBD avant de rétropédaler et de condamner des “bavures”
  • – En affirmant que 7 blessé-e-s étaient à déplorer parmi les manifestant-e-s qui en comptent et en attestent plus de 200.

Tous ces éléments démontrent largement la responsabilité grave des forces de l’ordre, la tentative de meurtre et l’entrave aux secours, et nous comptons sur cette plainte et cette enquête pour le prouver définitivement. L’ensemble des témoignages semblent concorder pour dire que S. a été victime de l’explosion d’une grenade GM2L

L’avocate des blessé-e-s est disponible pour répondre à vos questions sur les plaintes :

(nous contacter pour avoir son téléphone)

Nous vous demandons de ne pas chercher à contacter la famille sans leur accord et de passer par leur avocate. Merci de respecter leur souffrance et de les laisser choisir la façon dont ils veulent en parler.

Nous relayons ici un deuxième communiqué écrit par les proches de S.

Alors que notre camarade Serge se bat comme un lion pour garder la vie que l’État essaie de lui enlever, nous assistons à un nouveau déferlement de violences, cette fois-ci médiatiques, qui vise à faire de lui un homme qu’on peut légitimement abattre. Aujourd’hui, il est toujours dans le coma et son pronostic vital est toujours engagé. Notre solidarité va aussi à Mickaël et à toutes celles et ceux qui ont rencontré la violence de la police sur leur chemin.

Les mots du pouvoir d’état sont inlassablement répétés sur les plateaux des médias bourgeois pour construire l’ennemi qu’ils veulent combattre. Leur écran de fumée ne supportera pas les dizaines de récits qui sont venus recomposer le déroulement des faits. La gendarmerie a utilisé des grenades dans le but d’abîmer les manifestants et a orchestré la faillite de la prise en charge des secours, quitte à laisser mourir les camarades.

Les services de renseignements distribuent à tour de bras le dossier de Serge dans les rédactions dans le but d’imposer le prisme policier pour désigner ce que nous sommes. Nous ne nous amuserons pas ici à démonter chacune des versions policières volontairement tronquées. Ça serait croire qu’une quelconque vérité à ce sujet puisse exister dans les arcanes des propagandes étatique et médiatique. Serge, en tant que militant révolutionnaire, participe depuis de nombreuses années de toute sa volonté aux différentes luttes de classe qui surgissent contre notre exploitation, toujours dans un souci d’élargissement, de renforcement et de victoires pour les prolétaires.

Parce que oui, nous ne pouvons pas nous résigner à l’écrasement.

Nous appelons toutes celles et ceux qui le connaissent à dire autour d’eux qui il est. Mais en se souvenant d’une chose : Serge, dans la lutte, refuse la stratégie du pouvoir de désigner les bons et les mauvais. Nous tenons, avec lui, cette ligne.

Mardi 28 mars, des gens d’un peu partout ont pris l’initiative de témoigner de leur solidarité au cœur du mouvement contre la réforme des retraites en France. Nous avons également reçu de nombreux messages de camarades d’autres pays. Nous les en remercions chaleureusement et les invitons à poursuivre et renforcer la lutte. D’autres initiatives sont d’ores et déjà programmées et nous appelons les gens à les rejoindre et à les multiplier, sans modération, en France et dans le monde.

Nous appelons à diffuser massivement ce communiqué.

PS : de nombreuses rumeurs circulent sur l’état de santé de Serge. Ne les relayez pas. Nous vous tiendrons informés de l’évolution de la situation.

Pour nous contacter : s.informations@proton.me

Des camarades du S.

Reste avec nous

Je reviens de Sainte-Soline.

Je reviens de manif.

Je reviens de contrôle d’identité aller, réquisition du procureur.

Je reviens après avoir ôté mes protections, ce n’est plus envisageable de manifester sans.

Je reviens d’une manifestation où les observateurs de la Ligue des Droits de l’Homme ressemblent aux observateurs des droits fondamentaux dans des pays lointains, où ces droits sont bafoués quotidiennement.

Je reviens de ce territoire absurde où l’on peut masser 3 000 flics pour protéger un cratère pensé pour que quelques-uns s’accaparent l’eau de tous.

Je reviens d’un lieu où l’État montre son visage comme il le fait dans les banlieues ou dans les stades depuis belle lurette.

Je reviens de contrôle d’identité retour, réquisition d’un autre procureur, je ne suis plus, potentiellement mal intentionné, mais terroriste cette fois, moi le terrorisé par la débauche de violence à laquelle j’ai assisté.

Je reviens et tu ne reviens pas, et tu ne reviendras d’ailleurs peut-être pas.

« Reste avec nous. »

Il y a ton corps qui se convulse dans les bras des medics.

Il y a cette femme médecin qui appelle le SAMU au téléphone, SAMU qui ne vient pas car ta vie importe peu, visiblement.

Il y a ces médecins militaires, équipés, mais pas pour nous, qui sont à côté, de l’autre côté de la ligne. Des médecins pour prendre soin des sbires de l’État, du capital et du cratère. Ils finiront par arriver près de toi, peu avant le SMUR.

Reste avec nous disent toutes ces voix pour que tu te raccroches à la vie dans cet univers nécrophile.

Et je les entends car nous faisons un cordon autour de toi, d’eux, pour que les premiers secours ne soient pas troublés par la terreur alentour, les grenades qui pleuvent, les manifestants tranquilles apeurés par l’irruption des flics sur quad qui déboulent à revers sur la manif, pleins de grenades et de gaz, encore.

Parce que pour nous c’est la vie qui est à protéger.

Reste avec nous camarade

Je reviens et je n’ai pas été danser à Melle.

Je reviens et me pose quelques questions sur nos formes de lutte.

Je reviens en souhaitant que le respect du vivant soit intégré à celles-ci, à nos modes d’actions et que la nécrophilie de l’époque ne nous gagne pas, que le romantisme de l’émeute n’égare pas la jeunesse dans les bras de la police.

Parce qu’ils sont prêts à tout pour préserver les privilèges de quelques-uns, nous devons être prêts à tout pour protéger la vie, les nôtres, la tienne.

Reste avec nous camarade !

Que nos larmes ne remplissent pas leurs bassines !

REFORME DES RETRAITES : manifestation à paris et Montpellier/manifestation contre la loi asile et immigration

Ce mardi 28 mars 2023, une 10e journée de mobilisation interprofessionnelle, c’est tenu dans tout le pays contre là reforme des retraites. Les blocages et grèves se poursuivent notamment dans les raffineries et les incinérateurs.

Dans l’actualité des luttes, nous étions dans la manifestation parisienne et Montpelliéraine. À paris, nous avons rencontré les secteurs de l’enseignement et une cheminote de la gare Saint-Lazare et un point avec David, de la CGT INFOCOM sur la caisse de gréve. pour Montpellier, un point sur le blocage du dépôt de carburant de Frontignan qui fourni du carburant jusqu’au massif central, ensuite des entretiens réalisés dans la manifestation à Montpellier.

Un mot sur le projet de loi DARMANIN qui se targue de “mieux contrôler l’asile et l’immigration” et qui va être débattu dans les jours qui viennent devant le Sénat. Cette loi sera très négative pour les droits des étrangers.

Il y a une batterie de mesures pour accélérer les expulsions, limiter les droits au recours contre les décisions de justice ou de la police, limiter les cas où on est protégés de l’expulsion. SI on reçoit un OQTF*Ordre de Quitter le Territoire Français ou un IRTF** Interdiction de Retour sur le Territoire Français, on est assimilé à un délinquant étranger ; votre nom est placé sur un registre des personnes recherchées par la police. Être sans papiers en France devient un crime.

C’est dans ce contexte que se tenait ce samedi 25 mars 2023, la manifestation parisienne contre le projet de loi asile et immigration. Dans cette seconde partie d’émission, nous entendrons une prise de parole sur le contexte de ce projet de loi et un entretien sur la situation à Mayotte.

Raffineries et incinérateurs face aux réquisitions

Dessin issu du site https://lepoing.net/

Alors que le gouvernement tente de briser les grèves par des réquisitions, la résistance s’organise.

Le 24 mars dernier, à l’appel des grévistes de la raffinerie Total du Havre, un rassemblement a été organisé par la CGT locale et le réseau pour la grève générale, où une centaine de travailleurs et d’étudiants essentiellement franciliens se sont mobilisés pour apporter leur soutien non seulement à la grève de la raffinerie alimentant l’Île-de-France en fioul et en kérosène, mais aussi les grévistes face aux réquisitions.

Le réseau pour la grève générale est à l’origine une initiative parti d’une tribune dans le journal du dimanche à la veille de la manif du 31 janvier pour mettre la pression sur l’intersyndicale Une coordination de raffineurs de transporteurs publiques, étudiant-e-s, professeurs, énergéticiens visant à pousser à la grève générale. 

Dans ce premier reportage, nous entendrons les interventions et les entretiens réalisés devant la raffinerie de Gonfreville prés Havre lors de l’assemblée générale du 24 mars dernier.

Depuis le 6 mars, le centre d’incinération des déchets (TIRU) d’Ivry est occupé par les grévistes, éboueurs et travailleurs de Suez, filiale d’EDF. Ce vendredi 24 mars 2023, la police a réquisitionnée des grévistes de Suez.

Dans cette seconde partie d’émission, nous vous proposons l’écoute du reportage réalisé ce lundi 27 mars 2023 au centre d’incinération des déchets (TIRU) d’Ivry. Nous entendrons l’entretien réalisé avec le secrétaire général du syndicat de la production de la région parisienne qui nous parle des suites de la réquisition et ensuite, nous entendrons les diverses prises de parole.

REFORME DES RETRAITES : Mobilisation du 23 mars 2023/ L’interpro du Havre

Le jeudi 23 mars 2023 était la 9 éme journée de mobilisation nationale appelé par l’intersyndicale dans cette mobilisation contre la réforme des retraites. C’était la première après le passage en force de la réforme avec l’utilisation de l’article 49-3. La journée a donc était rythmée par une diversité d’actions de blocages dans la matinée, et une manifestation au départ de bastille et en direction de la place de l’opéra, qui une fois dispersée s’est transformé en un ensemble de petites manifestations sauvages comme toute les nuits depuis l’annonce du passage en force de la réforme.

Dans la première partie de notre émission nous vous diffusons les reportages que nous avons pu réaliser le 23 mars. Tout d’abord, vous pourrez entendre un reportage au Techni-centre de Châtillon, en gréve sauvage. Ensuite, nous serons à la gare de Lyon avec un cheminot qui reviendra sur l’action d’envahissement des rails qui avait eu lieu dans la matinée. Enfin, vous entendrez l’interview d’ étudiants de l’université Panthéon-Assas en cortège lors de la manifestation de l’après midi.

Dans une seconde partie d’émission, nous vous diffusons un interview réaliser avec deux membres de l’ Assemblée Interprofessionnelle du Havre. Ce fut l’occasion pour nous de revenir sur l’ensemble de la mobilisation avec eux, et plus précisément sur le tournant qu’elle a pris depuis une semaine.

Nous terminons cette émission en lisant le communiqué des camarade de Rennes de S. blessé gravement ( pronostic vital engagé) à Sainte Soline lors de la mobilisation de ce week end contre les méga bassines :

” Samedi 26 mars à Sainte Soline, notre camarade S. a été atteint à la tête par une grenade explosive lors de la manifestation contre les bassines. Malgré son état d’urgence absolue, la préfecture a sciemment empêché les secours d’intervenir dans un premier temps et d’engager son transport dans une unité de soins adaptée dans un second temps. Il est actuellement en réanimation neurochirurgicale. Son pronostic vital est toujours engagé.

Le déferlement de violences que les manifestants ont subi a fait des centaines de blessés, avec plusieurs atteintes graves à l’intégrité physique comme l’annoncent les différents bilans disponibles. Les 30 000 manifestants étaient venus dans l’objectif de bloquer le chantier de la méga-bassine de Sainte-Soline, un projet d’accaparement de l’eau par une minorité au profit d’un modèle capitaliste qui n’a plus rien à défendre sinon la mort. La violence du bras armé de l’État démocratique en est la traduction la plus saillante.

Dans la séquence ouverte par le mouvement contre la réforme des retraites, la police mutile et tente d’assassiner pour empêcher le soulèvement, pour défendre la bourgeoisie et son monde. Rien n’entamera notre détermination à mettre fin à leur règne. Mardi 28 mars et les jours suivants, renforçons les grèves et les blocages, prenons les rues, pour S. et tous les blessés et les enfermés de nos mouvements.

Vive la révolution.

Des camarades du S.

PS : Si vous disposez d’informations concernant les circonstances des blessures infligées à S., contactez-nous à : s.informations@proton.me”

Après & Avant le 49-3 : Rassemblement place de la république & réunion autour de la caisse de grève solidaire

Dans cette émission de l’actualité des luttes, vous entendrez tout d’abord un reportage réalisé Place de la République le mardi 21 mars dernier, où les personnes venues sur place se sont ambiancées, réitérant malgré le rejet des motions de censure, leur refus de la loi gouvernementale. Dans un second temps, vous entendrez les interventions de syndicalistes, s’étant réunis samedi 18 mars, avec pour but une première réunion autour de la caisse de solidarité, vue comme un moyen de coordination entre différents secteurs et comités de grève, dans le but de reconduire et généraliser la grève reconductible.

Intervenants/secteurs : Info-com CGT, Mathieu de la CASVP, Sud commerce solidaire, un point de situation sur Grenoble, Catacombes de Paris.

Vous trouverez à cette adresse le formulaire pour contribuer si vous le souhaitez, à la caisse de grève solidaire : https://www.caisse-solidarite.fr/
Vous pourrez également trouver ici une carte de France des caisses de grève avec les liens correspondants vers chacune : https://caissedegreve.fr/

REFORME DES RETRAITES : Rassemblement du 18/03 Place d’Italie/ La Tiru D’ivry

Le 16 mars 2023 le gouvernement annonce le passage de la réformes des retraites par l’utilisation du 49.3. Le 20 mars, les motions de censure du gouvernement sont rejetées. Pendant ce temps là, dans la rue, depuis le 16 des rassemblement et manifestations sauvages ont lieux dans toutes les rues de Paris et les blocages tiennent la gréve reconductibles jusqu’à la prochaine date de mobilisation appelée par l’intersyndicale : ce jour du 23 mars 2023 au départ de la place de Bastille et en direction d’Opéra.

Pour cette émission, nous choisissons donc de vous diffusez dans un premier temps : un reportage qui a été réalisé le 18 mars 2023 dernier, sur la Place d’Italie lors du rassemblement contre la réformes des retraites qui avait lieu là bas.

Ensuite, nous vous diffuserons un reportage réalisé le mardi 21 mars 2023 dernier à l’incinérateur d’Ivry bloqué et occupé 24h/24h depuis le 9 mars 2023.

REFORME DES RETRAITES 2023 : après adoption par le 49-3

Jeudi 16 mars 2023, pour la centième fois dans l’histoire de la Ve république, un gouvernement a choisi d’utiliser la procédure de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution afin de faire adopter une loi.
En engageant sa responsabilité devant l’Assemblée nationale sur le projet de réforme des retraites, le gouvernement d’Élisabeth Borne Adopte cette démarche pour la 12e fois.

Cela marque un tournant dans la vie politique française : la fin du long règne du fétiche qu’est la Démocratie. Qu’est-ce la Démocratie quand, à coups de clownesques artifices réglementaires et carnavalesques « appels au dialogue social », la « représentation nationale » est muselée, les syndicats traînés dans la fange surie de mépris ; qu’est-ce donc que cette Démocratie, sinon la forme abstraite aux allures de fausseté revêtue par le tailleur même : le rapport-capital démasqué.

Dans l’émission de ce jour, nous serons en direct de nos studios afin d’effectuer le tour d’horizon des mobilisations contre l’adoption de cette réforme des retraites.

Nous débuterons avec une camarade de l’assemblée générale interpro du 93 qui nous parlera des diverses actions menées. On continue avec Saint-Nazaire. Ensuite, nous parlerons avec Agathe, du technicentre TGV de Châtillon, de leur départ en grève sauvage. Nous poursuivrons avec l’assemblée générale interpro du Mantois.

Nous terminerons cette émission, par la diffusion de deux reportages. Le premier réalisé le vendredi 17 mars 2023 sur l’action de blocage du périphérique au nord de Paris à la porte de Clichy. Ensuite, nous vous diffuserons un reportage réalisé le lundi 20 mars 2023 sur le blocage d’un rond-point routier au port de Gennevilliers.

Manifestation contre la réforme de retraites ce jeudi 23 mars à 14 h Parcours de la manifestation  : Bastille – Boulevard Saint-Antoine – rue de Rivoli – Avenue de l’Opéra

REFORME DES RETRAITES 2023 : Blocage de chantier à Saint-Denis/ Manifestation du 15/03/23/Rassemblement à la concorde

Le mercredi 15 mars, le projet de réforme des retraites arrivait au Sénat et ce même jour se tenait la 8e journée de mobilisation contre cette réforme. Dans la matinée, avait donc lieu une action de blocage du chantier de la piscine olympique de Saint-Denis. Dans cette première partie d’émission, nous vous proposons l’écoute du reportage réalisé lors de cette action.

Dans une deuxième partie d’émission l’après midi, nous vous diffusons les interviews qui ont pu être réalisée lors de la manifestation appelée par l’intersyndicale nationale d’Invalide à la place d’Italie.

Pour finir cette émission, nous vous diffusons les reportages réalisée sur la place de la Concorde le 16 mars dernier, à la suite de l’annonce de l’utilisation de l’article 49.3. En effet, le 16 mars dernier, une manifestation organisée par la coordination nationale étudiante à l’occasion du (non-) vote solennel de la contre-réforme des retraites, est partie de la place de la sorbonne dans le quartier latin, faisait la jonction avec le rassemblement organisé par l’union syndicale Solidaires place de la Concorde.

Dispersée peu avant 20 h par les forces de l’ordre, le rassemblement s’est transformé en une multitudes de manifestations sauvages qui ont défilé dans la ville, malgré les violences policières et arrestations arbitraires.

Le jeudi 16 : sur les 292 personnes interpellées le soir à Concorde, seul neuf ont été déferrées : toutes les autres ont eu droit à une nuit au poste juste pour le plaisir. Les personnes envoyées au tribunal l’ont juste été pour finalement écoper d’un « avertissement pénal probatoire » pour des accusations de « groupement en vue de (…) ». Il y a eu aussi une convocation ultérieure et une comparution immédiate pour refus de signalétique


Vendredi 17 : (Concorde bis) 64 garde à vue, 32 relâchées sans suite, 26 convocations ultérieures ou déferrement devant le substitut du procureur. 6 garde à vue toujours en cours

Luttes pour le logement : manifestation du 28 janvier et carnaval du 11 mars contre la loi Kasbarian / caisses de grève

Dans la première partie de cette émission, nous revenons sur les luttes contre la loi Kasbarian et pour un logement pour toutes et tous, avec un reportage à la manifestation Se loger n’est pas un crime du 28 janvier dernier, suivi d’un reportage au Carnaval contre les expulsions du 11 mars à Montreuil.

Les profits tirés du logement cher sur notre dos n’ont jamais été aussi importants, comme le nombre de logements et immeubles entiers laissés vides pour spéculer. Le nombre de familles et personnes mal logées, sans logis, menacées d’expulsion explose, tandis qu’il faut maintenant choisir entre se nourrir, payer les charges ou payer son loyer… Cette loi est un cadeau aux investisseurs immobiliers et autres profiteurs. La Loi Kasbarian-Bergé c’est la prison ou la rue !

À Montreuil, la fin de la trêve hivernale s’accompagne de nombreuses expulsions. Le Bas-Montreuil qui est en pleine gentrification depuis des années, est particulièrement touché cette année avec l’expulsabilité d’au moins 4 squats accueillant des centaines de personnes : sans-papiers, personnes âgées et jeunes, LGBTQIA+… Plusieurs collectifs de squats et de lutte pour le logement ainsi que l’Assemblée des mal-logé.e.s se sont donc retrouvés pour une déambulation festive et revendicative le 11 mars.

Prochains rendez-vous le 21 mars à 18 h devant le siège de Plaine Commune contre l’augmentation des loyers et des charges par les bailleurs sociaux ; et le 1er avril à 15 h place de la Bastille pour une nouvelle manifestation contre la loi Kasbarian et pour un logement digne pour toutes et tous (plus d’infos ici).

Dans la dernière partie de l’émission, nous écoutons Romain de la CGT expliquer le fonctionnement des caisses de grève, indispensables à la poursuite sur la durée du mouvement contre la destruction de nos retraites.

Piquet de grève a Issy-Les Moulineaux

Ce dimanche 19 mars 2023,au centre d’incinération d’Issy-les-Moulineaux, au 99 quai du président Roosevelt, se tenait dans le cadre du mouvement social contre la réforme des retraites, un piquet de grève.

Dans ce reportage, nous entendrons notamment des salarié-e-s de la Fnac venir soutenir le blocage et Fatiha sur la mobilisation des agent.e.s de la Filière ouvrière de la Direction de la propreté et de l’eau (DPE) (Ville de Paris) qui occupent le centre d’incinération d’Issy-les-Moulineaux.

S’ORGANISER CONTRE LA POLICE

En appel à la Marche contre les violences d’état et le racisme systémique qui se déroule le 18 Mars 2023 à 14h au départ de la place de la République.

Nous vous diffusons aujourd’hui un plateau radio intitulé “S’organiser contre la police” qui s’est déroulé le dimanche 23 octobre 2022, à La Maison Ouverte (17 rue hoche 93100), dans le cadre du Festival Internationaliste ” Les Peuples Veulent 4.0″. Vous pourrez entendre Aydin Yaman (militant.e de Minneapolis, USA), des membres du collectif Los Panchos (Mexique), et des membres du collectif Defend the Atlanta Forest (USA)

Texte D’Appel à La Marche contre les violences d’État et le racisme systémique

“En 2023, pour la 27e année consécutive, l’appel du Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP) de Montréal est lancé pour faire du 15 mars la Journée Internationale contre la brutalité policière.

En France, afin de rompre l’isolement, de dénoncer l’impunité et l’immunité accordées aux agents assermentés face à la justice et de rendre hommage aux victimes, les familles de personnes assassinées, les victimes blessées et mutilées ont répondu à l’appel dès 2011. Elles se sont passé le relais depuis pour faire de la mi-mars le moment de convergence de toutes les personnes victimes de violences et de crimes d’État.

Cette année le Réseau d’Entraide Vérité et Justice, constitué de familles de victimes tuées par la police et la gendarmerie, de familles qui ont perdu un proche tué en prison ou suite à des disparitions forcées, et de personnes blessées et mutilées par les forces de l’ordre, porte l’organisation de cette journée avec des collectifs féministes, antiracistes, antifascistes, de personnes exilées, de sans-papiers et de collectifs en lutte contre les violences et crimes d’État.

Le samedi 18 mars 2023, le Réseau d’Entraide Vérité et Justice appelle à marcher toutes et tous ensemble dans toutes les villes et tous les pays.
Vérité, Justice et Réparations pour toustes !”

Pour soutenir le Réseau d’Entraide Vérité et Justice via Hello Asso

Sur le piquet de grève des éboueurs & Hôpital en perdition

Grève-ordure par The Chômeuse Go On

Dans cette émission, vous entendrez dans un premier temps un reportage réalisé le lundi 13 mars au centre de collecte des déchets de Pizzorno Environnement situé à Vitry-sur-Seine (30 rue Berthie Albrecht), où se tient un piquet de grève dans le cadre du mouvement social pour le retrait de la réforme des retraites. La séquence est complétée par deux interviews réalisées le même jour, à l’incinérateur de déchets d’Issy-les-Moulineaux, qui était également bloqué.

En seconde partie d’émission, vous entendrez une interview de soignantes recueillies en manifestation, pour parler de leur conditions de travail, de la répressions envers une infirmière ayant voulu prioriser les soins d’un patient, et in fine de la dégradation du service public hospitalier. Le tout est complété par des extraits d’une émission diffusée sur Radio Canut le 28 février dernier, réalisée par Salomé Dzuilka, intitulée “Plus de Champagne pour Champagnole”. Vous y entendrez des témoignages de soignant.es ayant perdu leur poste suite à la fermeture suspensive de l’hôpital dans lequel ils et elles travaillaient.

“L’hôpital de Champagnole, situé dans le Jura, subit une fermeture suspensive depuis novembre 2022. Pour des raisons économiques et politiques, ce petit centre hospitalier est encore aujourd’hui à l’arrêt. Plus d’une vingtaine de soignants et soignantes ont perdu leurs postes et ont dû trouver des solutions pour rebondir. Abasourdies de cette volonté de fermer cet hôpital qui avait pourtant tout pour continuer à exister, Isabelle, Didier, Paola, Christelle et Stéphanie témoignent aujourd’hui de la violence politique, émotionnelle et psychologique qu’ils et elles ont subis.

Malheureusement le cas de Champagnole n’est pas isolé : en France, les choix politiques de ces dernières années ont montré une volonté de réduire le budget économique accordé au service hospitalier. Partout, mais principalement en milieu rural, la population se voit privé de services médicaux et est mise en danger.”

Lien vers radio Canut : https://radiocanut.org/

REFORME DES RETRAITES : La Parole aux Lycéens

A l’occasion du mouvement social contre la réformes des retraites, nous avions pu rencontrer les lycéens d’Hélène Boucher lors de leur blocage le lundi 13 février 2023 (reportage diffusé dans l’émission du 17 février).

Dans la suite de cette mobilisation nous les avons retrouvés le mercredi 8 mars 2023 afin de prendre le temps de discuter avec eux de leur place dans le mouvement social et des raisons de leurs engagements.

Manifestations Féministes/ Manifestation étudiante/ La Tiru d’ Issy

En ces temps de mobilisation sociale, les rendez vous se multiplient. An effet dans l’émission d’aujourd’hui nous vous diffusons un ensemble de reportages réalisés sur la semaine du 6 mars. À l’occasion du 8 mars (Journée internationale de lutte pour les droits des femmes et minorités) l’AG féministe Paris – Banlieue a décidé d’organiser une marche de nuit en non mixité Meuf et Trans-Pédé-Gouine le 6 mars à Paris, dont nous vous diffusons une parties des prises de parole avant le départ de la manifestation. Ce montage est suivi d’un interview que nous avons effectué le 8 mars lors de la manifestation organisée pour la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes et minorités, avec une camarade ukrainienne sur le rôle des femmes dans la résistance.

Ensuite, nous vous diffuserons un reportage réalisé lors de la manifestation appelée par plusieurs organisations de jeunes étudiants et lycéens dans le cadre de cette semaine de gréve reconductible contre la réforme des retraite.

Pour finir, nous vous diffuserons un interview qui a été réalisé le même jour, 9 mars 2023, au Centre d’incinérateurs de déchets de Issy les moulineaux, site en gréve et occupé.

9 MARS : GAZIER ET ÉLECTRICIEN EN ACTION /ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LUTTES

9 mars 2023 gaziers et électriciens en lutte

Nous commençons cette émission par l’action menée dans le secteur de l’énergie ce jeudi 9 mars 2023. En effet, des agents et des agentes du secteur du gaz et de l’électricité de la CGT MINES ÉNERGIE, ont coupé dans la matinée le courant du stade de France et du chantier du village olympique à Saint-Denis, L’action a privé d’énergie le village olympique, le quartier au niveau zone commerciale, des data centers et aussi le stade de France. Environ 300 agentes et agents étaient présent-e-s pour cette action. Et on commence ce reportage à l’espace Mandela, ou un électricien nous donnent quelques consignes avant l’action. Ensuite, nous poursuivrons le reportage sur le site près du chantier du village olympique à Saint-Denis.

En seconde partie d’émission, nous reviendrons sur l’assemblée générale de mobilisation contre la réforme des retraites, de l’assurance chômage et du RSA contre activité qui se tenait le 9 mars dernier à la bourse du travail de Paris.

LE TEXTE D’APPEL

Hors du dernier carré macroniste et des représentants “responsables” de la gauche et de la droite du capital, le mot d’ordre de l’intersyndicale « Mettre le pays à l’arrêt à partir du 7 mars » met tout le monde d’accord. Comme en 2019, la mobilisation contre la réforme des retraites renferme une contestation plus générale des effets sur nos vies du travail, contraint, souvent discontinu, et mal payé.

Qui a encore une « carrière complète » et sans interruption ? Qui veut ou peut encore, tout le long, travailler 40 heures par semaine, 47 semaines par an, pendant une quarantaine d’années ? De quel travail parle-t-on, et à quels droits ouvre-t-il ?  
Après 55 ans, près de la moitié des gens sont au chômage. Dans ces conditions, décaler de deux ans l’âge de départ à la retraite, ce sera prendre des bouts de boulot, ou sinon, s’arrêter avec une décote. Pour beaucoup, ce ne sera pas tant travailler deux années de plus qu’attendre deux ans de plus, coincés entre Pôle emploi, la CAF, et leurs logiques de contrôle et de sanction financière. Avant cela, pour une majorité de prolétaires, la précarité et l’irrégularité de l’emploi sont déjà la norme depuis longtemps. Le plein emploi précaire se nourrit de mises au pas, de radiations par Pôle emploi, et bien souvent de boulots de moins d’un mois, mal payés et n’ouvrant aucun droit. Si la réforme des retraites passait, il y aurait, selon les projections gouvernementales, 300 000 allocataires de plus (pension d’invalidité, ARE, ASS ou RSA), sans parler de celles et ceux qui n’auraient aucun droit deux ans de plus – du fait de la conjugalisation des ressources, entre autres. 

Les salaires stagnent, les allocations de Pôle emploi sont sabordées par les réformes successives, et bientôt le RSA va être conditionné à une activité imposée à mi-temps. De 2019 à 2022, les réformes de l’assurance chômage ont déjà baissé considérablement les allocations et la durée d’indemnisation des chômeurs, tout en augmentant de 4 à 6 mois à temps plein le temps de cotisation nécessaire pour (r)ouvrir des droits. En parallèle, le contrôle a été renforcé, visant à rendre la vie au chômage intenable et à obliger ainsi les chômeurs à accepter n’importe quel travail, dans n’importe quelles conditions. Le versement du RSA tend, quant à lui, à être conditionné à une activité imposée de 15 à 20 h par semaine, sans droits et sans contrepartie : c’est la subordination, mais sans le salaire ! 

Autour de Paris, l’Eure et les Yvelines sont concernés. D’ici quelques jours, un quart des allocataires de l’Eure devront se mettre à disposition pendant 6 mois, pour de pseudo-formations, ou auprès de collectivités ou d’entreprises du département s’ils veulent continuer de recevoir une allocation. La Seine-Saint-Denis ne participe pas formellement à «l’expérimentation», pour s’en être désistée, mais elle se saisit de l’occasion pour essayer d’accroître la pression sur les allocataires, quand même.

La contrainte sur la (re)mise au travail se généralise
C’est ce que montrent bien les usages politico-administratifs des « secteurs en tension » dans plusieurs domaines d’intervention publique – même si ceux-ci sont définis par les patrons, en fonction de difficultés de recrutements qu’ils croient pouvoir anticiper à six mois. À Pôle emploi, si le dernier contrat relève des secteurs en tension (bâtiment, restauration par exemple), nous sommes plus souvent contrôlés, plus souvent contraints de se rendre à de pseudo-recrutements collectifs, et plus souvent radiés. S’agissant de la régularisation des sans-papiers par le travail, le projet de loi Darmanin, s’il était adopté, la verrouillerait doublement, à savoir à une seule année – soit le temps des Jeux Olympiques – et aux métiers des secteurs en tension. Au service des patrons, au bon vouloir de la préfecture.

Les prix explosent, les expulsions vont être accélérées.
Les difficultés pour se loger sont déjà massives, la part des loyers sur les revenus, et plus largement les charges contraintes, sont en accroissement constant. Dans ce contexte, le gouvernement a fait adopter la loi Kasbarian : les procédures d’expulsions seront accélérées et élargies, accompagnant la répression accrue sur l’occupation de logements vacants. Les prix explosent et vont continuer d’augmenter pendant plusieurs mois encore. 

Face à cette situation, des collectifs s’organisent et passent à l’offensive dans plusieurs département. Quelle que soit notre situation actuelle, salariés plus ou moins précaires, avec ou sans papiers, ou bien au chômage, et quelles que soient les raisons pour lesquelles nous sommes au chômage, nous revendiquons d’avoir plus, sans condition, et pour toutes et tous!

Pour réfléchir ensemble à nos modes d’intervention dans le mouvement contre la réforme des retraites, contrer les réformes en cours et gagner de nouveaux droits dans ce moment de mobilisation massive Pour créer des espaces d’auto-organisation, trouver les moyens d’agir collectivement, contre l’atomisation, et contribuer à bloquer la machine capitaliste de mise au travail généralisée…
agdu9mars@protonmail.com

REFORME DES RETRAITES 2023 : suite des mobilisations

À la veille d’une nouvelle journée de manifestation contre la réforme des retraites, alors que la colère et le rejet massif de cette réforme s’étend, nous poursuivons le suivi des actions et des mobilisations.

Hier, une action de gaziers et électriciens s’est faite sur le chantier et à l’alentour de la future cité olympique de Saint-Denis. Aujourd’hui, une mobilisation des agent.e.s de la Filière ouvrière de la DPE (Ville de Paris) qui occupent le centre d’incinération d’Issy-les-Moulineaux à l’appel de la CGT FTDNEEA au 99 quai du président Roosevelt, à Issy-les-Moulineaux.

Dans le direct de ce jour, nous sommes revenus avec un reportage sur l’action d’hier à Saint-Denis et par la suite, nous avons eu par téléphone un camarade de Saint-Nazaire pour les mobilisations en Loire-Atlantique. Dans la continuité, des salarie-e-s des transports en région parisienne et en fin d’émission Le récit d’une occupation d’usine produisant de la chaleur par le biais de déchets ménager.

REFORME DES RETRAITES 2023: manifestation du 7 mars

En opposition à ce projet de réforme des retraites, l’unité des organisations syndicales a construit un mouvement social solide, déterminé, ancré dans le paysage social de tout le pays. Il révèle également l’inquiétude face à la désertification des territoires, le manque de services publics, les incertitudes en matière d’emploi, de salaires et de pouvoir d’achat.

En complément de ces manifestations, c’est plus d’un million de personnes qui ont signé et diffusent la pétition en ligne proposée par les organisations syndicales. Cette opposition à la réforme touche désormais toutes les strates de la population.
Malgré cela, le gouvernement et le président de la République restent sourds et dégradent la cohésion sociale du pays en refusant toujours de retirer ce projet injuste.

L’équipe de l’actualité des luttes se trouvait dans la manifestation parisienne du 7 mars et dans l’émission de ce jour, nous entendrons les paroles de luttes de cheminotes et cheminots lors d’assemblée générale du matin à la gare du nord.

Ensuite, nous nous rendrons en ce début d’après-midi dans la manifestation ou nous entendrons entre-autre un gazier, un salarié de Géodis-calberson, des professeurs de Bagnolet…

L’INTERNATIONALE FÉMINISTE

Les rencontres internationalistes « Les Peuples Veulent » se tiennent depuis trois ans à Montreuil, en Seine-Saint-Denis. Initialement impulsée par la Cantine syrienne de Montreuil dans le sillage des soulèvements de 2018-2019, ces rencontres sont une proposition pour intensifier des circulations révolutionnaires entre territoires et continents.

Pour cette quatrième édition qui se tenait du 21 au 23 octobre 2022 , cette rencontre a réunie une trentaine de collectifs venus d’Europe de l’est, d’Amérique Latine, du sous-continent indien, des États-Unis, d’Afrique et du Moyen-Orient.

Et pour cette journée internationale du droit de femmes, nous vous proposons l’écoute d’une partie de la table ronde sur l’internationale féministe qui se tenait le samedi 22 octobre 2022 dans le cadre des rencontres internationalistes « Les Peuples Veulent ». Nous entendrons les interventions de femmes originaires du Liban, du Chili, d’Irak et de France. Elles nous parleront de leurs diverses expériences de luttes pour se rapproprier leurs droits et de leurs engagements féministes. Bonne écoute !

Ce 8 mars, et une journée de luttes féministe international. Dans plusieurs pays auront lieu des manifestations et le rendez-vous paris sera à 14 h au départ de la place de République en direction de Nation.

MANIFESTATIONS : contre la réforme des retraites/ contre la loi asile et immigration

En ce jour de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, nous décidons de vous diffuser plusieurs reportages. Tout d’abord un reportage qui a été réalisé lors de la manifestation contre la réforme des retraites du jeudi 16 février 2023 dernier à Paris. Ensuite nous vous diffuserons un reportage qui lui a été réalisé lors de la manifestation du 18 février 2023 contre le projet de loi asile et immigration qui partait de la Porte Dorée en direction du Centre Administratif de Rétention de Vincennes. En effet, le mercredi 1er février 2023, le projet de loi sur l’asile et l’immigration a été présenté en Conseil des ministres. Il devrait être présenté au Sénat en mars puis à l’Assemblée nationale avant l’été. Ce 22ème texte en 30 ans confirme une fois de plus l’érosion des droits des personnes exilées en France. Dans cette émission nous vous diffusons ces deux reportages car il est nécessaire de faire le liens entre différentes attaques du gouvernement afin de les combattre.

APPEL A LA MOBILISATION DU 7 MARS 2023

En appel à la mobilisation du 7 mars 2023 contre la réforme des retraites, nous sommes aujourd’hui en direct afin d’effectuer un tour d’horizon de la mobilisation en cours. Dans un premier temps vous pourrez entendre un reportage réalisé lors de la manifestation aux flambeaux du vendredi 03 mars 2023 dans le 20 éme arrondissement de Paris. Puis, nous aurons Karim de CGT énergie ouest Ile-de-France; Fred du dépôt de bus de Lagny dans le 20eme arrondissement; et enfin, Fathia et son collègue de st Ouen sur la mobilisation aux incinérateurs de Paris.

Ce fut l’occasion de revenir sur l’état à cette date de la mobilisation, la nécessité et les besoins d’une gréve reconductible, et les différents rendez vous de la semaine.

Stop violences policières /manifestation réforme des retraites du 11 février à paris / association mamama/ blocage au lycée Hélène boucher

En ce vendredi et avant de vous proposer pour les 15 jours à venir une sélection de nos émissions et vous retrouver pour de nouvelles émissions, le lundi 6 mars, nous vous proposons un panorama de différents reportages réalisé en ce mois de février.

Nous commencerons en nous rendant en Seine-Saint-Denis

Le collectif Stop Violences Policières à Saint-Denis souhaiter en effet mener une action forte en réponse à ces violences exercées sur les étudiant.e.s de l’Ehess (école des hautes études en science sociale) lors de leur garde à vue après une tentative de se rassembler en AG sur le campus Condorcet.

Le Collectif entend ainsi dénoncer ces faits et faire condamner les responsables qui sont déjà mêlés à d’autres affaires de violences sur le quartier.

Ce 4 février, un rassemblement non violent se tenait pour revendiquer l’arrêt immédiat de tout abus de pouvoir de la part des fonctionnaires en poste dans ce commissariat et la condamnation des faits qui leur sont reprochés.

Nous entendrons un entretien réalisé avec une membre de collectif stop violence policière saint Denis.

Nous poursuivrons avec la 4ᵉ mobilisation contre la réforme retraite à eu lieu le 11 février dernier, tout aussi massive que la précédente avec l’apport des salariés qui ne peuvent pas se mobiliser en semaine accompagnée de leurs familles.

Au cours de cette manifestation, nous avons pris le pouls de la mobilisation avec un agent de la RATP qui nous expliquera pourquoi la mobilisation ne prend pas dans le métro et le RER. Un salarié de Radio France qui par ailleurs nous expliquera la précarité sociale à la radio publique.

Un militant de la marche des solidarités qui nous expliquera le lien entre les différentes contre-réformes qui visent à précariser toutes les couches de la société et un étudiant qui dit pourquoi il se mobilise.

Dans le reportage qui suit, nous parlerons de la situation de l’association MaMaMa

Créé lors du premier confinement, l’association de lutte contre la précarité infantile MaMaMa devait quitter ses locaux situés à Saint-Denis, suite une décision du juge des référés du tribunal de Bobigny.

Une audience en référé, c’est tenu ce lundi 13 février 2023 et le résultat de ce référé donné le 15 février et que Le tribunal de Bobigny accorde à MaMaMa un an de délai ! L’indemnisation financière et l’expulsion immédiate demandées par Plaine CoDev sont rejetées.

Nous entendrons l’entretien réalisé avec une membre de l’association MaMaMa qui nous parle de leur relation avec la mairie de Saint-Denis.

Dans la dernière partie de cette émission, nous vous diffusons un reportage réalisé le lundi 13 février devant le lycée Hélène Boucher à Paris. Ce jour, l’AG des lycéens avait décidé de bloquer le lycée et les lycéens tiennent un piquet de grève. Nous sommes donc allés à leur rencontre afin de mieux comprendre de quelle manière ils se sentaient concernés par la réforme des retraites et quelle place ils voulaient avoir dans ce mouvement.

CONTRE LA LOI ASILE ET IMMIGRATION

En appel à la mobilisation contre la loi Asile et Immigration du 18 février 2023, dont le départ de la manifestation sera à 14h à porte Dorée en direction du Centre de Rétention de Vincennes; nous vous diffusons aujourd’hui le montage de la rencontre qui avait lieu le 8 février 2023, à la Flèche d’or, dans laquelle vous entendrez un ensemble de collectifs qui participent de cette mobilisation.

Boulangerie : entretien sur son milieu et ses conditions de travail

Aujourd’hui, nous allons parler d’un sujet non des moindre, que celui de la boulangerie. Peut-être avez-vous entendu parler de la manifestation début 2023 du petit patronat artisan s’y référant, observé l’augmentation de certains produits, ou même vu des stores baissés. L’augmentation du coût de l’énergie dans le sillage de la libéralisation du marché de l’électricité et de ses fonctionnements idéologiques absurdes s’en trouve pour partie responsable. Mais au-delà de cette médiatisation et de l’aura dont jouit la profession, vous êtes-vous déjà demandé ce qu’il se passait dans l’arrière-coulisse, derrière les murs du fournil ou de ceux des écoles de formation ? A cette fin, vous entendrez un entretien réalisé avec Bastien*, ayant commencé comme apprenti à 14 ans, et Auria*, qui elle, s’est reconvertie à l’âge adulte. Deux parcours différents, mais qui croisés, éclairent sur le milieu de la boulangerie. Au programme : conditions de travail, salaires, discriminations, et plus largement, un portrait de ce milieu paradoxalement si méconnu.
*Les prénoms des intervenants ont été changé.

LA HORDE : Quelle normalisation pour le Rassemblement National ?

Nous invitons pour cette émission le collectif « la horde », qui existe depuis maintenant 10 ans. La Horde se propose de fournir un matériel antifasciste d’information et de propagande, entre autre son jeu « antifa » qui a attisé quelques polémiques qui ont plutôt fait de la publicité au jeu.

Nous parlerons avec Hervé de la normalisation du front national qui ne date pas d’hier. Le Front National, maintenant appelé le Rassemblement National, est en apparence l’épouvantail des régimes dits démocratiques. Ces régimes s’en servent pour se reconduire à chaque élection, pour nous effrayer à chaque réforme antisociale : « Attention, ça ne sert à rien de vous révolter, car le réforme passera de toute manière, et vous allez alimenter le mécontentement qui profitera à l’extrême droite ! »

Nous lui avons demandé ce que ça changé d’avoir plus de 80 député-e-s Rassemblement national dans l’hémicycle, car on ne les entend pas beaucoup, ni lors des débats, ni dans la rue ?

Est ce que le RN pourrait être une alternative de droite en France, comme pour d’autres pays Européens ?

Quels sont les rapports entre le RN et les groupuscules d’extrême droite ou fascistes ? Ces groupuscules sont ils plus actifs aujourd’hui car nous avons l’impression qu’ils ont des apparitions publiques en France fréquentes ; ils attaquent des librairies anarchistes, des cortège du NPA, des supporters marocains sans que les pouvoirs publiques ne s’en émeuvent et ne réagissent juridiquement ?

Et pour finir, nous parlerons du jeu Antifa.

MANIFESTATIONS DU 07/02/2023 ET DU 11/02/2023 CONTRE LA REFORME DES RETRAITES

La mobilisation contre la réforme des retraites continue. Cette semaine deux dates de manifestation étaient posées : le mardi 7 février et le samedi 11 février. Nous nous sommes donc rendus à celles ci afin de questionner les manifestants sur les raisons de leur présence, la stratégie de lutte mise en place, et la possibilité d’un départ en gréve reconductible. Vous pourrez donc entendre dans une première partie d’émission les reportages réalisés lors de la mobilisation du mardi 7 février 2023 sur Paris. Ensuite vous pourrez entendre un reportage réalisé lui le samedi 11 février 2023 dans la ville de Montpellier. Nous terminerons l’émission en vous diffusant le point d’étape fait par un camarade du Tarn sur la mobilisation dans sa région.

AU LYCÉE HENNAF DE BAGNOLET CA BLOQUE. AU COLLÈGE SULLY CA GRÈVE

Aujourd’hui, nous consacrons une bonne partie de notre émission au blocage qu’ont fait les lycéens et lycéennes du lycée Hennaf de Bagnolet ; ils étaient nombreux à bloquer leur établissement ce lundi 6 février et ils savaient parfaitement pourquoi. Contre la réforme des retraites bien sur mais pas seulement.

À cette réforme de trop venait s’ajouter les conditions déplorables d’enseignement et le manque d’avenir pour cette jeunesse lourdement pénalisée par la Covid et parcours Sup, sans oublier la réforme des lycées professionnels et la surexploitation de leurs parents. En effet, dans ce lycée mixte du 93, délaissé par les pouvoirs publics, le niveau économique est faible.

Dans un deuxième temps, nous irons faire un tour du côté du Mantois ou les professeurs du collège Sully ont entamé une grève reconductible toute la semaine dernière.

UN MÉDECIN DANS LA VILLE

Illustration issue Du site https://lepoing.net/

Les 2 et 3 décembre 2022, les médecins libéraux appelaient à un mouvement de gréve pour réclamer entre autre un doublement du paiement de leurs consultations qui aujourd’hui est à 25 euros. L’équipe de l’actualité des luttes à chercher à savoir quelle était la signification de cette grève et quelle place a une médecine de ville qui ne serait plus une médecine à la chaine.

Pour toutes ses questions, nous avons rencontré le 26 janvier 2023, Ismaël Nureni Banafunzi, médecin généraliste, qui exerce dans une Maison de Santé dans le 19e arrondissement de Paris et membre du syndicat de la médecine générale. C’est cet entretien que nous vous proposons dans l’émission de ce jour.

Communiqué de presse du 22 novembre 2022
Grève des 1er et 2 décembre : le SMG n’appelle pas à la grève.
Le Syndicat de médecine générale ne s’associe pas à l’appel à la grève lancée pour le 1er et 2 décembre par un groupe de médecins libéraux·ales et repris par d’autres syndicats.

La défense d’un soin de premier recours de qualité, accessible à toutes et tous ne saurait passer par des revendications corporatistes portant sur le tarif des actes de consultation et le chantage au déconventionnement.

En effet, ce sont encore une fois les assuré·es sociaux·ales qui in fine paieront
la note, sans pour autant voir leur quotidien s’améliorer. Le SMG ne partage pas les revendications quant à l’augmentation des tarifs des consultations en médecine générale, mais milite au contraire contre la rémunération à l’acte et contre la libéralisation de la protection sociale. Il défend une assurance maladie obligatoire universelle remboursant à 100 %1 où « chacun·e cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ».

Il ne partage pas non plus la critique systématique de l’exercice coordonné et du partage des tâches avec les autres professionnel·les de santé. Au contraire, il défend l’idée que la pluridisciplinarité et les regards croisés entre professionnel·les sont une partie de la solution pour améliorer l’état de santé individuel et global de la population 2.

Concernant les modifications de la formation des internes en médecine générale, le SMG avait déjà pris position pour défendre les conditions de travail et la qualité de la formation des étudiant·es en médecine 3. Il persiste à penser que l’amélioration de la formation des étudiant·es en médecine sur un plan qualitatif est une meilleure piste pour améliorer l’accès aux soins.

Paiement à l’acte, libéralisation de la protection sociale, Mon espace santé, téléconsultation, 4e année de médecine générale, etc. : fausses bonnes idées, vraies dégradations des soins. Augmentation des services publics, 100 % Sécu pour chacun·e et démocratie sanitaire, voilà où est l’avenir selon le SMG.
Pour la défense d’un système de santé vraiment égalitaire, solidaire et respectueux des conditions de travail des professionnel·les de santé, rejoignez le SMG !

Le groupe d’animation du SMG
syndmedgen@free.fr Tél/Fax : 01 46 57 85 85

1 https://syndicat-smg.fr/pour-l-assurance-maladie-obligatoire-universelle-remboursant-a-100
2 https://syndicat-smg.fr/quelle-organisation-territoriale-de-sante-voulons-nous
3 https://syndicat-smg.fr/Lettre-ouverte-aux-enseignants-de

Un rendez-vous que nous vous proposons pour ce dimanche 12 février à la cantine des Pyrénées à Paris https://www.agendamilitant.org/Cine-club-Jojo-des-luttes-radio-militante.html

NON AU PROJET DE BASSINE DE RÉTENTION D’EAU DANS LE VEXIN

Nous vous proposons de passer cette heure d’émission dans une région du val d’Oise en lutte contre le projet de bassine de rétention d’eau. Nous pourrons entendre les prises de parole et entretiens réalisés en duo avec l’équipe de zoom écologie- émission de FFP les jeudis de 20 h 30 à 21 H 30- En fin d’émission, nous entendrons un entretien réalisé avec Julien Le Guet, porte-parole du collectif bassine non merci. Il nous parlera du fait d’avoir retrouvé un traceur GPS sous sa voiture et de nouveau être ciblé par un dispositif de surveillance.

Une manifestation, organisée notamment par les associations FNE Ile-de-France, Demain le Vexin et Val-d’Oise Environnement, se tenait le samedi 28 janvier à Bantehlu, devant la mairie, afin de dénoncer le développement des bassines agricoles en Île-de-France.

Une première bassine a été construite cet été en toute discrétion à Banthelu dans le Vexin, sans permis de construire ni aucune autorisation d’urbanisme. Non encore raccordée aux nappes, elle serait alimentée par un forage pour puiser l’eau dans la nappe souterraine en hiver afin de permettre l’irrigation des cultures d’un seul agriculteur en été. Cette construction est manifestement illégale dans la mesure où elle intervient dans une zone agricole protégée, qui n’est donc pas constructible.

Par ailleurs, le modèle agricole que soutient cette méga-bassine est largement contestable dans la mesure où la recharge des nappes en hiver est d’ores et déjà déficitaire, que la sécheresse se fait de plus en plus fréquente et qu’elle s’accentuera avec le réchauffement climatique. C’est pourquoi un recours en justice a été déposé au tribunal administratif de Cergy. L’objectif des associations est d’obtenir la remise en état du site ainsi que d’alerter sur le développement insidieux de cultures d’irrigation en Ile-de-France, qui implique la construction de méga-bassines de stockage.

« Les méga-bassines agricoles sont le symbole d’une mauvaise adaptation de la filière agricole au changement climatique puisqu’elle implique une tension supplémentaire sur la ressource en eau dans un contexte de recrudescence des sécheresses. Dans le cas de Banthelu, l’aménagement de la bassine illustre une autre des tendances du phénomène des méga-bassines : le passage en force et le mépris de la législation » – Maxime Colin, juriste de France Nature Environnement Ile-de-France

« On commence à voir des forages d’eau qui germent partout dans le Vexin » – Jean Lyon, président de Demain le Vexin

« Dans le Vexin et en Plaine de France, des forages autorisés ou en cours d’instruction se multiplient alors que la ressource en eau se fait rare » – Val-d’Oise Environnement”.

MANIFESTATION DU 31 JANVIER 2023

Le mardi 31 janvier 2023 c’est 2, 5 millions de personnes qui défilaient dans les rues sur l’ensemble de la France contre le projet de réforme des retraites. Dans cette émission nous vous diffusons un ensemble de reportages que nous avons récoltés dans les rues. Dans une première partie d’émission vous entendrez les reportages réalisés à paris tout au long du parcours de la Place d’Italie, aux Invalides. Dans une seconde partie d’émission nous élargirons notre périmètre en vous diffusant un reportage réalisé à Tarbes, puis un bilan des mobilisation dans le Tarn à Albi, et enfin un point d’info sur la mobilisation au Pays Basque.

REFORME DES RETRAITES 2023 : tour d’horizon des mobilisations

Le projet de loi réformant le système de retraites était présenté le lundi 23 janvier en Conseil des ministres. Malgré la séquence, débutée jeudi 19 janvier, de fortes mobilisations dans la rue et dans plusieurs secteurs professionnels, le gouvernement compte bien faire passer sa version du texte le plus rapidement possible. Pour ce faire, il inscrit cette réforme dans un projet de loi rectificatif du budget de la Sécurité sociale. Et pourrait ainsi recourir, pour la première fois depuis sa création, à l’article 47-1

Le mardi 31 janvier, nouvelle journée de grève et de manifestation partout en France avec autant de monde et de détermination. Deux nouvelles journées appelées les 7 et 11 février.Plusieurs appels de grèves reconductibles. Comment cela se met en place ?

C’est de cela dont nous allons parler dans l’émission de ce jour. Et pour ce faire, nous serons en compagnie de Laurent, conducteur de bus au dépôt de Montrouge. Karim, secrétaire CGT énergie ouest Île-de-France et Romain, secrétaire général de la CGT Énergie 93.

LE CAMPUS CONDORCET SE MOBILISE CONTRE LA REFORME DES RETRAITES

Lundi 23 janvier 2023, à la Maison des Jeunes, un petit bâtiment au sein du campus EHESS-Condorcet à Aubervilliers seine-saint-Denis dont les portes s’ouvrent manuellement, à la différence de toutes les autres portes des bâtiments du campus qui sont à ouverture/ fermeture électronique, on était une bonne trentaine. L’idée était de prendre le lieu pour l’utiliser comme lieu de discussion et d’organisation pour les luttes. On a barricadé les portes, sauf une. Une banderole est accrochée dans le but de pouvoir diffuser un appel à rejoindre le lieu dans la soirée.

Ceci est le témoignage des étudiantes et étudiants qui ont tenté-e-s d’occuper ce lieu pour protester contre la réforme des retraites.

Avec nos invité-e-s, nous revenons sur cette occupation et comment, dans ses lieux sans vie, on tente de faire rentrer la politique : la vie de la cité.

Quels sont les enjeux véritables de la réforme des retraites?

Le « problème » des retraites est une construction politique. Ce terme renvoie, lorsqu’il est utilisé à propos de la réalité économique et sociale, à la sphère de la technicité, de l’expertise. En revanche, utiliser le terme « question » à propos de la réalité économique et sociale, signale la possibilité non seulement de la pluralité des réponses, mais aussi de leur éventuelle contradiction : en général, à une question correspond rarement une seule réponse, mais plusieurs réponses possibles, voire des réponses contradictoires, ce qui, à la différence de la sphère de la technicité, laisse la place au débat et à la pluralité des points de vue propre à la réalité économique et sociale.

Pour répondre à la question des Retraites, y a deux options : augmenter les recettes, ou réduire les dépenses. Le pouvoir choisit la réduction des dépenses : augmenter la durée de cotisation nécessaire et reculer l’âge légal de départ à la retraite, revient à diminuer le montant moyen des pensions versées et la durée pendant laquelle ces pensions sont versées.

En effet, dans la réforme Macron, pour toucher une retraite à taux plein (sans décote), il faut remplir une condition d’âge minimum (64 ans) et une condition de durée de cotisations requises (43 ans). Si, arrivé à l’âge légal de départ à la retraite, on décide de partir en retraite sans avoir assez de trimestres cotisés, on touche une pension décotée (diminuée) jusqu’à sa mort.

L’idée est d’inciter les gens à chercher à travailler au-delà de l’âge minimum de retraite afin d’obtenir le nombre de trimestres manquants… en sachant qu’il y a un âge d’annulation de la décote dit aussi de « taux plein automatique » (variant de 65 à 67 ans aujourd’hui, selon l’année de naissance). Mais ce taux plein ne l’est pas en réalité puisque s’il manque des trimestres à 67 ans, votre pension est diminuée d’autant.

En réalité, les personnes sans emploi sont nombreuses après 50 ans et encore plus après 60 ans et les conditions de travail sont telles, que nombreux sont ceux qui partent en retraite malgré une décote. Le recul de l’âge minimum de retraite revient donc à diminuer la durée de vie en retraite et à augmenter le nombre de pensions décotées. Bref, tout cela permet de verser moins de retraites et moins longtemps, donc de dépenser moins.  

Quels sont les intérêts que le pouvoir sert lorsqu’il fait ce choix? Comment dégager les problématiques économiques et politiques qui se cachent derrière un discours d’urgence présentant les choix du gouvernement comme des nécessités? C’est ce que nous abordons dans cette émission avec notre invité Ozgür Gün, maitre de conférence à l’ Université de Reims Champagne-Ardenne ayant aussi enseigné à Paris 1 Panthéon Sorbonne, l’ENSTA et PSL.

PRISON : abolition de la contrainte par corps, non à la construction de nouvelles prisons- soutien à ALFREDO COSPITO.

Ça faisait un moment que nous n’avions pas parlé de la prison et pourtant elle, le maillon final, avant la mort, de la chaîne répressive. On dénonce, a juste titre, les violences policières, la justice de classe, mais rarement l’existence des prisons. Et néanmoins, le gouvernement construit toujours plus de places de prison supplémentaires.

Nous partirons du témoignage d’un prisonnier incarcéré pour évoquer la contrainte par corps, peine de prison d’un autre âge qui permet d’incarcérer des prisonniers pour dettes non payées. Pourtant, il est évident que celui ou celle qui a un gros salaire ou des biens pourront payer leurs amendes, et encore, ils pourront souvent s’y soustraire ou les aménager, mais ne se retrouveront jamais incarcérés. La contrainte par corps s’applique donc à ceux et celle qui n’ont rien, dans les faits, c’est une peine pour cause de pauvreté.

Les voleurs, dealers se retrouvent, en plus d’avoir à purger une peine d’emprisonnement, à devoir payer des amendes aux parties civiles d’un montant énorme, absolument impayable qui les plonge dans la précarité à vie.

En 1970, le CAP ; comité d’action prison dénonçait la prison pour dette et avait entamé une campagne pour l’abolir. Depuis la loi n’a pas changé et peu de gens en parle.

En prison cet hiver, les températures ont chuté dans les cellules des détenus. À cause de pannes, mais aussi de coupures de chauffage volontaires pour faire des « économies » et L’insalubrité n’arrange rien. Il fait moins de 15 degrés dans les cellules début décembre. Pour se réchauffer, il faut superposer les couches de vêtements ;

Le cas de Nanterre n’est pas isolé. Nantes, Nancy, Melun, Fleury-Mérogis, Osny, Mont-de-Marsan… L’Observatoire International des Prisons (OIP) énumère des problèmes similaires de pannes de chauffage, ou de systèmes défectueux, dans d’autres prisons de France.

Les surveillants appliquent les consignes d’énergie. il y a aussi des dysfonctionnements dans les nouvelles prisons, parfois « déjà dans un état catastrophique » peu de temps après leur mise en service. C’est le cas de la prison de Lutterbach près de Mulhouse, ouverte en avril 2021 dans le cadre du « plan des 15.000 ». Un programme immobilier lancé par Macron qui prévoit la construction de 15.000 nouvelles places de prison sur dix ans. Le chauffage serait défectueux et il y aurait des problèmes d’isolation. « On a reçu des témoignages pour nous dire que les cellules étaient gelées. »

Pour celles et ceux qui pensent que l’entrée du Droit en prison peut résoudre les problèmes, un petit exemple : le 16 décembre 2020, le Conseil d’État avait déjà donné raison à un détenu de Nanterre qui avait saisi la justice administrative de ses conditions de détention. Incarcéré « dans une cellule qui n’est pas chauffée et qui présente de nombreuses avaries. » la justice ordonnait à l’État de procéder à la “désinsectisation” de l’établissement et au “lavage hebdomadaire” des draps. Mais, “l’administration pénitentiaire a refusé d’exécuter la décision” et a même exercé “des mesures de représailles” envers le détenu qui avait porté l’affaire devant le tribunal. »

Quand on connaît l’état pitoyable des hôpitaux Français on a peine à imaginer ce que peut être l’exercice de la santé en prison.

À Nanterre, L’équipe médicale souffre d’un manque chronique de personnel depuis fin 2020, dans un contexte de surpopulation carcérale toujours plus grande. Les départs ne sont pas remplacés. La prison de Nanterre est censée accueillir 592 détenus. Ils étaient 942, fin novembre, soit presque le double.

Le service compte seulement deux temps plein de médecins généralistes. Et, un psychiatre à mi-temps… qui traîne de lourdes casseroles. Il est connu pour ses négligences. Il a même été condamné pour ça en 2002. Il avait laissé, en 1996, trois jeunes détenus toxicomanes, vêtus d’un simple slip en papier, au mitard de la maison d’arrêt alors qu’il faisait un froid glacial. Des surveillants avaient pourtant donné l’alerte, mais le professionnel de santé et son collègue avaient examiné les détenus sans détecter aucun danger. Ils ont été retrouvés quasi-nu, en état de coma hypothermique. Malgré cette condamnation et un départ à la retraite, le psychiatre a été rappelé pour revenir travailler à la prison etc…

FIN DU 41Bis

FIN DE LA TORTURE DANS LES PRISONS ITALIENNES

SOLIDARITÉ AVEC ALFREDO COSPITO ET TOUT.E.S LES PRISONNIER.E.S

Alfredo Cospito doit vivre

LIBÉREZ Alfredo Cospito en lutte contre le 41 Bis régime de torture d’État.

Nous apprenons qu’Alfredo Cospito est en grève de la faim depuis maintenant 97 jours contre le 41 bis avec de graves menaces pour sa vie.

Le Ministère de la Justice italien vient de franchir un pas

supplémentaire dans l’application de la torture systématique que

constitue le 41 Bis en intimant à la doctoresse qui rend visite à Alfredo

Cospito l’ordre de ne faire aucune déclaration à Radio Onda d’urto de Brescia.

Il s’agit de réduire au silence toute voix qui s’élèverait contre ce

régime criminel qu’est l’application du 41bis et d’étouffer toute

manifestation qui chercherait à faire connaître la situation d’Alfredo

Cospito et de tant d’autres prisonnier.e.s soumis.e.s à ce régime de torture dans les prisons italiennes.

Depuis Paris, nous nous déclarons solidaires d’Alfredo Cospito militant

anarchiste italien et mettrons tout en œuvre pour dénoncer le régime de

torture auquel lui et tant d’autres sont soumis dans les prisons italiennes.

Nous rendons d’ores et déjà responsables le ministre de la Justice

italien ainsi que toutes les institutions qui refusent de mettre fin à

La grève de la faim d’Alfredo Cospito en le libérant et en abolissant le 41 Bis.

LIBÉREZ ALFREDO COSPITO

ABOLITION DU 41 BIS ABOLITION DE LA TORTURE D’ÉTAT

À PARIS COMME A ROME, LIBERTÉ POUR TOUT.E.S LES PRISONNIER.E.S

REFORME DES RETRAITES 2023 : ag et marches aux flambeaux des 26 et 27 janvier 2023

Reculer l’âge de la retraite à 64 ans et augmenter à 43 le nombre d’années de cotisations, c’est priver l’ensemble des travailleur.se.s du privé comme du public d’une retraite à taux plein, c’est encourager le recours aux assurances individuelles et aggraver la pauvreté et les inégalités sociales.

Comme les précédentes réformes, celle-ci va frapper d’abord les classes populaires, renforcer les inégalités entre les femmes et les hommes et la pauvreté chez les personnes âgées. Il n’y a pourtant aucun problème de financement. Il s’agit avant tout de briser l’idée même de solidarité et d’une meilleure répartition des richesses. Nous refusons d’être des stocks de main-d’œuvre corvéables à merci.

Travailler jusqu’à 64 ans, c’est non ! Oui à une retraite digne pour toutes et tous.

Dans l’émission de ce jour et a la veille de la seconde manifestation intersyndicale, nous vous proposons l’écoute de différents reportages réalisés jeudi et vendredi dernier.

Le vendredi 27 janvier, se tenait à la bourse du travail de Massy-Palaiseau une assemblée générale de lutte contre la réforme des retraites. Avant la marche aux flambeaux qui avait lieu, nous entendrons un entretien réalisé lors de L’AG avec un syndicaliste CGT travaux publique Île-de-France, qui nous parlera des mobilisations dans son secteur. Ensuite, dans la marche, une interview avec une rédactrice en chef de la publication statistique pour l’administration de l’éducation nationale.

Dans la continuité de l’émission, nous serons sur la retraite aux flambeaux qui partait ce jeudi soir de la gare RER de Vitry-sur-Seine et se dirigeait vers la mairie de vitry. À l’appel de l’Union local CGT de plusieurs communes. Il y avait environ 200 personnes. Nous entendrons les entretiens réalisés avec une retraitée et un salarié de Sanofi

Nous poursuivrons avec des extraits de l’Assemblée Générale interprofessionnelle du 20ème qui se tenait le vendredi 27 janvier 2023 à la Mairie du 20e arrondissement de Paris.

Nous terminerons ce panorama dans les Hauts-de-Seine ou comme dans de nombreuse ville en France Le vendredi 27 janvier dernier, une marche au flambeau était organisée à Gennevilliers. Faute de manifestation de masse (empêchée par la CFDT, et accepter par la CGT au nom de l’unité syndicale) cette marche, pas très massive, mais combative, est aussi un préambule au rassemblement pour le délégué syndical de Mersen, entreprise sous-traitante de la scnema constructeur aéronautique, menacé de licenciement après avoir mené en décembre 2022 une grève historique.

Bonne écoute !

Entretien avec un collectif brestois pour la gratuité des transports en commun

Un entretien effectué avec un collectif brestois pour la gratuité des transports. Au programme : présentation du collectif, présentation de la ville, de son réseau et de la politique municipale, coût des transports et inflation générale, politique de mobilité, gentrification, écologie, contrôle et répression…

Cette émission s’inscrit dans la continuité de l’émission réalisée fin 2022 avec des chercheurs à l’Observatoire des villes du transport gratuit.

Lien vers la musique Guéringrad : https://www.youtube.com/watch?v=aeGWDyL02l0

AG CONTRE LA LOI ASILE ET IMMIGRATION 2023

Le nouveau projet de loi Asile & Immigration conduit à une négation radicale des droits fondamentaux des migrant-es. Le projet s’inscrit délibérément dans une vision utilitariste et répressive. Les migrant-es sont déshumanisé-es et considéré-es uniquement comme de la potentielle main d’œuvre. Le droit du séjour et le droit d’asile vont être encore plus restreints. Le projet prévoit des moyens pour empêcher d’accéder ou de rester sur le territoire, au lieu de les utiliser pour accueillir dignement celles et ceux qui fuient la guerre, la misère ou les conséquences du dérèglement climatique.

C’est l’ensemble des droits des étranger-es qui est en danger. Il est de la responsabilité de nos organisations, associations, collectifs et syndicats de réagir. En 2006 déjà, nous étions uni-es contre l’immigration jetable, nous appelons donc à nous mobiliser contre cette réforme qui, si elle était adoptée, accentuerait encore le fait que les étranger-es en France, soient considéré-es comme une population de seconde zone, privée de droits, précarisée et livrée à l’arbitraire du patronat, de l’administration et du pouvoir.

Le 20 janvier 2023, à la bourse du travail de Paris, avait lieu une assemblée générale afin d organiser une mobilisation contre ce projet. Aujourd’hui, nous vous diffusons une partie des prises de paroles qui ont eu lieu à cette occasion.

Coallia et le logement indigne en résidence sociale

Le vendredi 13 janvier 2023, se tenait une réunion organisée par l’association Droit à la Dignité du Logement Social. La réunion en question devait servir de cadre de négociation entre les habitants et le gestionnaire Coallia, représenté ici par son directeur régional Île-de-France. En effet, un conflit oppose les habitants — du moins ceux qui ne sont pas résignés — à l’association autour de la question du logement social digne. Les dysfonctionnements sont nombreux dans l’immeuble : système électrique défectueux, problèmes de chauffage, punaises, cafards, rats, suroccupation de plusieurs appartements, appartements minuscules, logement sensément temporaires, et redevances excessives. Sur ce dernier point, une précision s’impose. Coallia est le gestionnaire, c’est-à-dire qu’il s’inscrit dans le cadre d’une intermédiation locative, entre le propriétaire, ici Valofi, un gestionnaire de patrimoine et de placements financiers, et les résidents. Ces derniers payent une redevance à l’association, et Coallia paye lui-même un loyer à Valofi, aligné sur les prix du marché. Le but du montage, appelé solibail, sorte de sous-location, est de louer un bien à une association pour y loger des familles aux revenus modestes, par l’intermédiaire d’un contrat de location sécurisé par l’État. En contrepartie, l’association mandatée — Coallia donc — est chargée du bon entretien du logement. Et c’est cette mission précisément qui est contestée ! En outre, pour compléter cette vue d’ensemble, il est utile de préciser que ce système bénéficie grandement au propriétaire qui obtient de déductions fiscales jusqu’à 85 % de ses revenus locatifs, d’une garantie de paiement et d’une gestion simplifiée. Autant d’éléments qui permettent de faire du profit tout en se déchargeant de ses responsabilités, lesquelles sont à chercher dans des textes techniques et difficiles d’accès. A la manière d’un système de sous-traitance en cascade, les acteurs se renvoient donc les responsabilités et noient le poisson… au détriment des habitants devant habiter avec les difficultés de leurs logements vétustes.

Vous entendrez des morceaux choisis de la réunion et surtout, deux interviews d’habitants réalisée dans leur appartement respectif.

Lien vers la chaîne télégram de l’association Droit à la Dignité du Logement Social : https://t.me/s/DDLS_Thiais_94

Copier/coller du texte d’annonce au rassemblement du 28 janvier 2023 contre le projet de loi Kasbarian-Bergé (place de la Bastille, Paris, 14h).
Voir aussi directement la page de l’agenda militant et indépendant : https://www.agendamilitant.org/Manifestation-Se-Loger-N-est-PAs-Un-Crime.html

“La proposition de loi Kasbarian Bergé a été votée en 1ere lecture à l’Assemblée Nationale, elle permet entre autres :

• de punir à 3 ans de prison tous les occupant-e-s sans titre, toutes celles et ceux qui n’ont pas de bail valide pour un local d’habitation ou d’activité économique :
◦ les personnes hébergées, victimes de marchands de sommeil, squatteur.se.s de bâtiments vides,
◦ les locataires, y compris HLM, dont le bail a été résilié…
◦ les accédant.e.s à la propriété qui ne peuvent plus rembourser leur prêt,
◦ les petits commerçant.e.s et artisan.e.s expulsables,
◦ les personnes sans-abris qui seront allé se réfugier dans un hangar, grange ou tout autre bâtiment désaffecté
◦ les grévistes occupant leur lieu de travail…
• d’accélérer les procédures d’expulsion en réduisant tous les délais, de limiter les possibilités pour les locataires en impayés de se maintenir dans le logement en remboursant leur dettes, de mettre en prison les locataires qui refuseraient de se jeter à la rue d’eux même.

Les profits tirés du logement cher sur notre dos n’ont jamais été aussi importants, comme le nombre de logements et immeubles entiers laissés vides pour spéculer. Le nombre de familles et personnes mal logées, sans logis, menacées d’expulsion explose, tandis qu’il faut maintenant choisir entre se nourrir, payer les charges ou payer son loyer .. Cette loi, est un cadeau aux investisseurs immobiliers et autres profiteurs. La Loi Kasbarian-Bergé c’est la prison ou la rue !
Mais rien n’est perdu si nous nous unissons et si nous nous mobilisons avant le passage au Sénat, locataires, squatteur.ses, sans logis, femmes et familles en précarité, que l’on soit salarié.es chômeur.ses, étudiant.es, précaires et organisations qui les défendent : se loger est un besoin primordial et un droit fondamental !

Nous sommes tou.te.s concernés !”

→ Lien vers le site dédié au décryptage du projet de loi Kasbarian-Bergé pour en apprendre davantage et trouver toutes les informations relatives à la mobilisation : https://www.selogernestpasuncrime.org/

REFORME DES RETRAITES 2023 : assemblée générale et manifestation du jeudi 19 janvier 2023

En 1982, l’age de la retraite était fixé à 60 ans. Depuis les premières contre-réformes de 1993, nous sommes passée de 40 ans de cotisation et a un allongement progressif vers 43 ans (loi Touraine) avec un départ à 62 ans minimum.

La Première Ministre a annoncé ce 10 janvier 2023 le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans avec une accélération de l’augmentation de la durée de cotisation.

Depuis 1991, les réformes se sont succédé à un rythme soutenu. En 1995, Présentation par Alain Juppé, Premier ministre, d’un plan de réforme de la sécurité sociale. Le plan, prévoyez de réformer les régimes de retraite des fonctionnaires et les régimes spéciaux des salariés des entreprises publiques (SNCF, RATP, EDF-GDF…) Mais, face à l’ampleur du mouvement social déclenché par ce plan et l’annonce du plan de restructuration de la SNCF, le gouvernement retire son projet.

Que va-t-il se passer pour cette réforme 2023 ? Suite à l’annonce de la réforme gouvernementale, toutes les organisations syndicales se sont immédiatement réunies pour construire une réponse commune de mobilisation interprofessionnelle. Une première journée de grèves et de manifestations a eu lieu ce 19 janvier 2023. À paris et en région, les manifestations ont fait le plein, mais cela ne sera pas suffisant pour faire reculer le gouvernement. Comment construire l’offensive ?

Dans l’émission de ce jour, nous revenons sur cette journée du 19 janvier. On commencera par un extrait de l’assemblée générale qui se tenait ce jeudi matin à la bourse du travail d’Aubervilliers.

Ensuite, nous serons dans la manifestation parisienne et dans les différents cortèges qui la composent. Nous entendrons les voix de travailleur de l’automobile, de lycéennes et de lycéens, de l’éducation national et autres. Nous aurons aussi des échos sonores de manifestation en régions.

Pour se tenir informer des mobilisations :

agenda.rfpp.net

agendamilitant.org

https://paris-luttes.info/

Campagne pour la libération d’ Ahmad Sa’adat

Aux côtés de plus de 220 organisations d’une trentaine de pays, le Collectif Palestine Vaincra était cosignataire de la Semaine internationale d’actions pour la libération d’Ahmad Sa’adat et de tous les prisonniers palestiniens. Initiée par le réseau international Samidoun, celle-ci s’est déroulée du 14 au 24 janvier 2023 et a organisé de nombreuses initiatives dans le monde.

Secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine, il est arrêté le 15 janvier 2002 par l’Autorité Palestinienne dans le cadre de sa coordination sécuritaire avec l’occupation israélienne. Kidnappé en 2006 par Israël, il est condamné par un tribunal colonial à 30 ans de prison le 25 décembre 2008 pour son rôle politique au sein d’une « organisation terroriste ». En dépit de son emprisonnement, Ahmad Sa’adat demeure un leader de la résistance palestinienne fidèle à ses principes anticolonialistes et anti-impérialistes indéfectibles.

Pour relayer cette campagne, nous vous diffusons un entretien réalisé avec le porte parole du collectif Palestine vaincra réalisé le samedi 21 janvier 2023. Ce fut l occasion de revenir avec lui sur la campagne mais aussi sur la question de la détention comme une arme coloniale.