JO 2024 : écologie et grennwashing olympique

Saccage 2024 rassemble des collectifs et des associations de Seine-Saint-Denis et de ses alentours qui défendent leurs espaces de vie menacés par la préparation et la tenue des Jeux Olympiques.

À cette occasion, étaient présents d’autres collectifs dont certains d’entre eux avaient fait le déplacement depuis l’international, tels que Rio OnWatch, NOlympia Hamburg, NOlympics LOS ANGELES, STOP JJOO pour Barcelone et les Pyrénées, mais aussi La Quadrature du Net, le Collectif de défense des Jardins d’Aubervilliers et Pleyel à Venir pour la France.

(Extrait du texte d’appel de la Rencontre internationale anti-Olympique)

« Des camarades du monde entier viendront à Paris parce que notre indignation est trop lourde à porter seul·es dans chaque ville. Certain·es D’entre nous ont perdu leur maison, leurs moyens de subsistance, leur communauté, leurs droits. Nous nous réunissons à Paris, car nous avons besoin d’écouter l’expérience des autres pour être mieux armé·es pour l’avenir. »

Le samedi 21 mai, avec des délégations internationales et toutes les personnes qui le souhaitent, nous nous retrouverons à l’Université Paris 8 Saint-Denis pour échanger sur les dégâts et les effets des Jeux Olympiques dans nos pays respectifs. Mais aussi pour organiser une lutte contre l’olympisme à l’échelle internationale.

Des anti-JO japonais, anglais, allemands, États-uniens, catalans et français seront présents·es, car nous ne pouvons pas continuer à lutter chacun de son côté sans s’enrichir des expériences de nos amis·es.
Toutes les personnes qui se posent des questions sur les Jeux Olympiques, ou plus spécifiquement sur Paris 2024 sont bienvenues. C’est une rencontre ouverte à toutes et tous ! »

Le thème de La première session du 21 mai 2022, que nous entendront dans cette émission, était : Saccage écologique et greenwashing olympique : peut-on empêcher les prochains « Jeux les plus verts de l’histoire » ?

On ne pouvait pas finir sans évoquer les incidents qui ont eu lieux au stade de France, lors de la finale de la Ligue des Champions entre les équipes de Liverpool et du Real Madrid, le samedi 4 juin. Le match devait être organisé à l’origine en Ukraine, mais a été transféré en France. L’organisation ainsi que la gestion de cet événement, disons-le, y a été déplorable, suscitant une indignation internationale. La foule a été compactée, attendant sans informations, avant de se retrouver gazée, matraquée par les forces de l’ordre. Les supporters ont pu se faire une idée précise de la gestion de foule à la Française.

Pour se couvrir, le préfet de police de Paris, Didier Lallement, suivi par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, ont évoqué des falsifications massives de billets, des hordes de jeunes de banlieues déferlant sur le stade et même une grève du RER B Comme à leur habitude, l’État français a désigné leurs éternels coupables alors que sa responsabilité dans l’organisation puis la gestion de cet événement sportif est patente. Cela laisse présager du pire pour les jeux olympiques de 2024.

JO 2024 : présentation du week-end saccage 2024

Les chantiers des Jeux Olympiques 2024 ont commencé malgré la crise sanitaire et les résistances locales, et les retards accumulés accélèrent leurs cadences et dégradent les conditions de travail. Les conséquences sont nombreuses : quartiers irrespirables ( accélération de la bétonisation et de la pollution, inabordables (spéculation immobilière, entraînant l’expulsion des pauvres et des modestes, policés (imposition des normes des investisseurs et du tourisme, surveillance et répression, implantation de grandes enseignes, réduction des espaces publics et des parcs (comme à Taverny, à Aubervilliers, à la Courneuve, disparition d’espèces protégées, … et la liste est encore longue.

Saccage 2024 rassemble des habitant-e-s de Seine-Saint-Denis et de ses alentours, des associations et des collectifs entré-e-s en résistance face aux saccages écologiques et sociaux que provoquent les Jeux Olympiques de Paris en 2024. Nous défendons les espaces avec lesquels l’on vit, où l’on habite, où l’on se rencontre, où l’on tisse des liens et où l’on s’amuse, menacés par la préparation et la tenue de ces jeux.

Depuis octobre 2020, nous, collectifs, associations et habitant-e-s, mêlons nos voix et nos envies d’agir au sein de la coalition Saccage 2024, en composant avec les positionnements et les stratégies différentes des un-e-s et des autres, pour que ce désastreux héritage ne soit pas imposé sur les territoires concernés.

Cette coalition vise à renforcer notre force d’action face aux transformations urbaines. Elle symbolise aussi que ces projets, aussi éparpillés qu’ils paraissent, s’inscrivent tous dans une vision que nous rejetons – celle de la transformation de nos espaces de vie en une métropole toujours plus mondialisée, inégale et ravageuse pour nos environnements.

Nous avons vu la destruction du foyer de travailleurs de l’ADEF de Saint-Ouen pour faire place au village olympique. À l’heure où nous écrivons ces lignes, les anciens résidents, tous travailleurs immigrés, sont entassés dans des logements provisoires exigus et ne savent pas où ils iront ensuite. Nous avons vu la destruction de l’Aire des Vents, un parc public et une partie d’un corridor écologique protégé, qui a été pavé pour construire un « village des médias » que même le CIO (comité international olympique) a déclaré inutile.

Nous avons vu la destruction des jardins ouvriers à Aubervilliers. Comme les Manor Garden Allotments de Londres, le sol sera recouvert de béton, mais cette fois, pour une piscine olympique « d’entraînement » qui ne sera même pas utilisée pour les compétitions. À Taverny et Saint-Leu-la-Forêt, deux piscines parfaitement fonctionnelles seront remplacées par une piscine olympique. Au Champs-de-Mars, le sol est déjà goudronné pour un autre projet olympique (Grand Palais Éphémère). À Élancourt, des arbres seront coupés pour une piste de VTT.

Collectifs et associations faisant partie de la coalition : Collectif de défense des Jardins d’Aubervilliers, Notre Parc N’est Pas à Vendre, Pleyel à Venir, Changeons d’Ère à Taverny, Comité de vigilance JO 2024, Non aux JO à Paris.

Nous recevions dans notre émission ; Natsuko, Fleuve et Nina, membre de la coalition saccage 2024 et en leurs compagnies, nous revenons sur l’opposition aux jeux olympique 2024, les conséquences sur les villes accueillante. Les mobilisations internationales et la présentation des événements 21 et 22 mai à Saint-Denis et a la Courneuve.

Pour plus infos  : https://saccage2024.noblogs.org/

Réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Telegram) : @saccage2024

Sur Twitter : @2024saccage

GRENNWASHING : Manuel pour dépolluer le débat public

Nous remercions nos amies de « vive la sociale » qui ont réalisé la captation de la présentation du livre. A l’heure ou Macron nous promet un monde plus vivable pour les générations futures, cette réflexion nous montre à quel point le projet capitaliste écologique est une supercherie et combien cette recherche tombe à pic pour nous le démontrer.

Ce travail est Collectif et est réalisé par Aurélien Berlan qui est docteur en philosophie, chargé de cours à l’université Toulouse Jean-Jaurès ; Guillaume Carbou qui est maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université de Bordeaux ; Laure Teulières qui est maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université Toulouse Jean-Jaurès. Tous trois sont membres de l’Atécopol, collectif de chercheuses et de chercheurs réfléchissant à la question écologique.

Présentation du livre : Saviez-vous que les objectifs de « neutralité carbone » reposent largement sur des technologies qui n’existent pas ? Que la destruction d’une zone naturelle peut être « compensée » par l’investissement dans un produit financier ? Que l’on ne produira jamais assez d’hydrogène « vert » pour remplacer le pétrole ? Alors que l’enjeu écologique est décisif, nous avons un besoin urgent de clarifier les débats sur le sujet. Le greenwashing (ou écoblanchiment est une méthode de marketing consistant à communiquer auprès du public en utilisant l’argument écologique) est ce qui nous en empêche.

Évoquant tour à tour un verdissement de façade, la récupération d’un discours environnementaliste vidé de sa substance, la mise en place d’innovations aux effets « écologiques » douteux, il biaise le débat public et empêche des choix démocratiques éclairés.

Fort de ses vingt-quatre entrées : croissance verte, économie circulaire, énergies décarbonées, dématérialisation, politiques publiques, nucléaire, transition, véhicule propre, ville durable… ce manuel d’autodéfense intellectuelle permet d’appréhender le greenwashing dans toute son ampleur. Trente-cinq scientifiques et spécialistes de ces questions révèlent les fausses promesses, les illusions rassurantes et les formes d’enfumage qui nous enferment dans des trajectoires insoutenables. Un outil essentiel pour ouvrir la voie aux bifurcations nécessaires.

Date de parution du livre 25/03/2022, 19.00 € TTC, 256 pages

CONTRE LES PROJETS DE MÉGA-BASSINE : l’assemblée des rivières du 27 mars 2022

Bois de la Colombière sur le plateau de Beauregard VS travaux sur la retenue collinaire de la Feclaz (crédit : collectif Sauvons Beauregard)

Paysans, syndicalistes, naturalistes, militant·es écolo, de plus en plus de personnes veulent faire de la gestion de l’eau un sujet de société et obtenir un moratoire sur les projets de méga-bassines.  

En ce début de printemps 2022, un nouvel appel à mobilisation a été lancé par les organisations Bassines Non Merci, les Soulèvements de la Terre et la Confédération Paysanne, pour un rassemblement du 25 au 27 mars dans la commune de La Rochénard. Un territoire symbolique puisque les habitant·es de La Rochénard subissent déjà des restrictions d’eau, un phénomène qui va s’aggraver avec la réalisation de six bassines autour de la commune. 

Ce samedi 26 mars, plus de 7 000 personnes se sont rassemblées dans les Deux-Sèvres à la Rochénard, une mobilisation d’une ampleur inédite contre les projets de méga-bassines qui accaparent l’eau dans la région. La manifestation s’est poursuivie par le démontage du réseau d’alimentation d’une future bassine, qui prélèvera l’eau au détriment des besoins des habitants de Vallans en eau potable.

Dans l’émission du 6 avril dernier (à retrouver sur ce site) nous vous faisions partager cette journée de manif action du 26 mars.

Le dimanche 27 mars, se tenait Une assemblée des rivières pour coordonner la défense de l’eau sur les différents territoires français, les échanges sur les pratiques agricoles et le partage de l’eau avec l’intervention de collectifs et de syndicats paysans, d’habitants.es du Marais poitevin et d’ailleurs, de naturalistes et de scientifiques.

Ce sont les interventions du dimanche matin, que nous vous proposons dans l’émission de ce jour.

Interviendront tour à tour : le collectif de la clusaz, Loire Vienne zéro nucléaire, la coordination eau Île-de-France, le collectif eau Vittel 88 et nous terminerons avec les soulèvements de la mer.

Bonne écoute !

Pour plus d’info :

http://collectif Loire Vienne Zéro nucléaire

https://www.facebook.com/coordination.eau.iledefrance/

https://www.leauquimord.com/collectif-eau-88/

https://www.facebook.com/soulevementsmer/

SUITE À L’ARTICLE DE FLORENCE AUBENAS SUR JÉRÔME LARONZE

Florence Aubenas, figure typique de cette gauche bien pensante, fait des enquêtes fades, sans points de vue et de ce fait vont dans le sens de la pensée dominante, mais tintée d’humanisme. Elle a été journaliste à Libération en 1986. En 2005, elle est enlevée à Bagdad en compagnie de son fixeur, Hussein Hanoun al-Saadi. En 2009, Florence Aubenas est élue à la tête de l’Observatoire international des prisons – section française (OIP-SF), poste qu’elle occupe jusqu’en juin 2012.

Dans les deux livres qu’elle à écrit, elle nous révèle ce que nous savons déjà et ce que disent bien mieux qu’elle les femmes de ménage et les habitants d’un village quand le micro leur est tendu. Mais aujourd’hui, nous parlerons plus précisément d’une série d’articles que Florence Aubenas a publiée dans Le Monde, du 17 au 23 août 2021, à propos de la vie, des combats et de l’assassinat par les gendarmes de Jérôme Laronze.

Jérôme Laronze était un paysan combatif qui s’est fait saisir ses bêtes. Revenons sur ce drame en écoutant une émission réalisée en 2017 avec Pierre qui fait partie du collectif Hors norme.

Décidément ces articles de Florence Aubenas n’ont pas plu, mais pas plus du tout, à une partie du collectif Hors norme, qui lui a écrit des lettres auxquelles elle n’a pas dénié répondre. C’est un crachat sur Jérôme, sur les paysans qui se battent pour continuer à travailler, rester autonome.

Pendant que les petits paysans subissent un acharnement de la part de l’administration, les entreprises agroalimentaires enchaînent les scandales sanitaires Ferrero, Buitoni, Graindorge… Alors que les alertes sanitaires concernant des aliments industriels contaminés s’enchaînent, l’ONG Foodwatch dénonce le manque de moyens des autorités de contrôles sanitaires en France ainsi que « l’opacité » des géants de l’alimentaire.

Le 5 avril 2022, le groupe Ferrero a été obligé de rappeler des lots de produits Kinder, en raison de présence de salmonelle. Déjà en décembre, Ferrero était épinglé pour des cas de salmonelles dans l’usine belge d’Arlon.

Mardi 6 avril, ce sont six fromages commercialisés par plusieurs grandes enseignes qui ont été rappelés, dont un brie et des coulommiers, car ils contenaient la bactérie responsable de la listériose, une infection alimentaire meurtrière dans 25 % des cas.

Et c’est au tour de Buitoni! Alors que depuis début janvier, ont été dénombrés, les terribles décès de deux enfants et pas moins de 75 infections par la bactérie E. Coli, c’est seulement maintenant, soit quatre mois après les premiers signalements, que les pratiques déplorables en matière d’hygiène du fabricant Nestlé se confirmer, deux inspections officielles ayant récemment mis en évidence un niveau dégradé d’hygiène alimentaire dans l’usine.

Lettres ouvertes, présentes et posthumes, en réponses aux articles de Florence Aubenas à propos de la vie, des combats et de l’assassinat de Jérôme Laronze, publiés dans Le Monde, du 17 au 23 août 2021

La première lettre, personnalisée, ci-dessous a été envoyée en octobre au journal Le Monde et à sa journaliste Florence Aubenas ; mais est restée sans réponse.

Le 1er octobre 2021, Madame Aubenas, Du 17 au 23 août, vous publiez dans Le Monde 6 articles, à raison d’un par jour, retraçant l’histoire de Jérôme Laronze, éleveur bovin de Saône-et-Loire, mort sous les balles de la gendarmerie le 20 mai 2017. Je ne peux m’empêcher en lisant vos articles, Madame Aubenas, de me poser de nombreuses questions à propos du cheminement de votre réflexion au cours de votre enquête ainsi que des partis pris que vous avez choisi d’adopter.

Ces articles, issus d’un travail d’enquête pourtant approfondi, comportent de grossières omissions et déformations sur l’histoire de Jérôme Laronze ainsi que de nombreuses trahisons de sa parole et des combats qu’il menait. C’est pourquoi je voudrais prendre le temps de revenir sur quelques points précis qui m’ont particulièrement marqué et pour lesquels j’aimerai quelques explications.

Tout d’abord, aucune mention n’est faite des idées et de la lutte visionnaire et à contre-courant que menait Jérôme Laronze contre l’industrie, l’administration et sa traçabilité qui transforment aujourd’hui l’agriculture à coups de mises aux normes et d’encadrement administratif. Cette critique d’une campagne « puante », comme il la décrivait, est occultée au profit de la construction pleine de pathos et de littérature fleur bleue d’une ruralité éternelle, taiseuse, archaïque, arriérée mais tellement belle, au sein de laquelle Laronze n’aurait fait que dériver vers une folie radicalisée. Comment avez-vous pu faire un travail d’enquête aussi poussé sur une personne sans jamais citer une ligne de la lettre qu’il a écrite et envoyée, lors de sa cavale alors qu’il était caché et traqué ?! [lettre rare et à retrouver intégralement à la fin de ce document] Une lettre pourtant très claire, puissante et belle, un écrit de référence marquant une date et une prise de conscience dans les luttes paysannes. De plus, si vous ne faites aucune mention de la parole du concerné, l’administration et ses fonctionnaires ont, eux, largement voix au chapitre, signalant leur bonne foi en « [ayant] voulu l’aider ». Il semble pourtant nécessaire de rappeler que « l’aide » administrative s’est traduite par un harcèlement de plusieurs années, concrétisé par des contrôles encadrés de gendarmes, par une saisie d’animaux et une décision d’internement « pour son bien », l’obligeant à partir en cavale pour garder la parole. Rappelons aussi que les contrôles sont aujourd’hui reconnus illégaux par la justice et que l’un d’eux a donné lieu à la mort de 5 vaches noyées, ce qui n’apparaît à aucun moment dans vos écrits.

Par ailleurs, Madame Aubenas, vous vantez un soi-disant traitement de faveur que l’administration lui aurait proposé pour rétablir l’identification et la traçabilité de ses veaux en évoquant la possibilité qu’il lui a été accordé de procéder à des tests génétiques sur une partie de ses veaux seulement. Là encore les omissions sont scandaleuses quand vous vous attachez à ne faire aucunement mention des motivations pour lesquelles Jérôme l’a refusé, reléguant sous le tapis le combat ouvertement politique que menait cet homme, et vous dressez le portrait d’un fou arrogant et égocentré. Il est pourtant évident pour quiconque a suivi l’histoire de Jérôme Laronze qu’il ne souhaitait aucunement un traitement de faveur pour ne pas se compromettre dans les rouages d’une cogestion qui a historiquement servi avantageusement les responsables syndicaux. Il ne voulait aucunement s’abaisser à ces tests génétiques également pour dénoncer ces aberrations bureaucratiques là où toutes les preuves matérielles étaient déjà disponibles pour prouver que ses veaux étaient bien nés sur sa ferme et que ces défauts d’identification ne devraient jamais justifier l’abattage des animaux.

Enfin, je suis sidérée de voir la part belle faite à des organisations telles que les associations animalistes (OABA, Fondation Brigitte Bardot…) ainsi qu’à la Confédération paysanne, qui ont pourtant joué un rôle majeur dans la déchéance progressive qu’a vécue Jérôme. Pour commencer par les associations animalistes. Bien que la tendance de leur nouveau discours soit de s’inquiéter du sort des paysans, du « mal-être de l’éleveur », dans les faits ces associations dénoncent les paysans à l’administration, saisissent les troupeaux laissant l’agriculteur seul au milieu d’une ferme fantôme, les font condamner à de la prison, et les ruinent en réclamant des centaines de milliers d’euros de frais de pension et préjudices moraux au cours des jugements. Elles fabriquent, main dans la main avec l’administration, la disparition des paysans. Donner la parole à M. Freund, directeur de l’OABA, dans le cadre de l’histoire de Jérôme Laronze est une manière de le mépriser une énième fois, en laissant ce fossoyeur se parer de vertu, sans le moindre recul contradictoire de la part de la journaliste. Offrir la parole à Max Josserand, transporteur et marchand de bestiaux au service de l’OABA, est une autre insulte. Ce dernier, sous votre plume, vante son humanisme : « Je ne veux pas de sang. Pas de pendu à la poutre après une opération ». Avec un peu d’effort d’investigation, Madame Aubenas, vous auriez pu donner à voir un autre visage de cet infâme personnage. Il suffisait de consulter la vidéo de l’AG 2020* de l’OABA pour le voir se pavaner devant son public fanatisé : relatant une opération de saisie auquel il prend part, Josserand en vient à déclarer que si l’agriculteur s’était suicidé « ça ne serait pas grave », recevant pour ce bon mot l’acclamation du public.

De même, dois-je vous apprendre que la Confédération paysanne fut l’une des premières instances à abandonner Jérôme dans son combat. Marc Grozellier — cet ancien porte-parole départemental décrit avec tant de douceur dans vos articles — déclarait au Journal de Saône-et-Loire trois jours avant le meurtre de Laronze : « le cas de cet agriculteur est plus un problème de santé qu’un problème professionnel. […] Il a besoin de soins. » Quelques jours après sa mort, un communiqué national du même syndicat suggère qu’il a agi « au-delà de la raison ». La « Conf » qui est allée chercher Laronze pour son charisme et son franc-parler l’a finalement rejeté parce qu’elle n’acceptait pas d’être remise en question dans son rôle de cogestionnaire agricole avec l’État. Comble de la perversion, ce syndicat écolo a publié en 2018 son Guide des droits et devoirs en situation de contrôle avec une dédicace à Jérôme Laronze, lui qui contestait la légitimité des contrôles et refusait de se soumettre aux injonctions de l’administration. Pour finir, concernant les circonstances de sa mort, il n’y avait pas besoin d’être un détective aguerri pour comprendre que lorsque quelqu’un reçoit des balles dans le flanc et dans le dos, ce dernier était sans conteste en train de fuir et non en train de charger ses agresseurs. Alors lire que son assassinat par les gens d’arme n’est qu’une « hypothèse » est une injure de plus ainsi que la preuve d’un manque de courage politique et journalistique notable. Rendez-vous compte que par vos lignes, Madame Aubenas, vous tenter d’enterrer dans les archives de l’histoire officielle, écrite chaque jour dans les pages de votre journal de référence, l’histoire erronée et encore vivante d’un paysan visionnaire en lutte. Pourtant, je sais que vous connaissiez tous les éléments ci-dessus et vous avez choisi de les occulter. Nous sommes nombreux et nombreuses dans le milieu agricole à nous être reconnus dans les paroles de Jérôme Laronze, quand nous les avons découvertes après sa mort. Ce sont ses prises de positions qui nous ont donné le courage de ne plus nous taire et de poursuivre ce combat pour nous opposer à notre élimination.

C’est pourquoi vos articles suscitent en moi beaucoup de questionnements, auxquels j’espère vous voudrez bien répondre : Pourquoi vous avez autant donné la parole et la part belle aux détracteurs de Jérôme ? Pourquoi vous n’avez pas cité ni fait mention de sa lettre détaillée sur ces positions politiques ? Pourquoi avoir voulu écrire une série d’articles sur lui, pour finalement le faire passer pour un fou alors que vous aviez tout en votre possession pour comprendre ses choix(ce qui n’a rien à voir avec le fait d’y adhérer) ?

Dans l’attente de votre réponse, * https://oaba.fr/assemblee-generale2020-en-video/ Florence Aubenas et Le Monde ou comment ce journalisme de pouvoir utilise la vie et la mort d’un agriculteur pour vendre du papier en été. Tout en occultant les paroles et les combats de cet homme, Jérôme Laronze, qui s’est battu pour sa liberté et son autonomie et celle de ce qui reste de la communauté paysanne

L’été 2021 aura été l’occasion de lire un touchant drame paysan en feuilleton dans Le Monde au sujet de l’assassinat de Jérôme Laronze. Touchant, mais mensonger, par occultation choisie. Dont une essentielle que nous allons expliquer. Florence Aubenas avait pourtant rencontré d’autres sons de cloche que ceux de la DDCSPP, des associations animalistes et du syndicalisme réuni face aux critiques, pendant son enquête. Et, en particulier, elle a pu avoir tous les documents expliquant le parcours de Jérôme.

Notamment un, essentiel : la lettre de Jérôme Laronze écrite pendant qu’il était traqué et intitulée Chroniques et états d’âme ruraux**. Celle-ci s’achève très clairement ainsi : « Ne disposant pas suffisamment d’hypocrisie, je me suis abstenu de signer cette charte. » De quelle « charte » s’agit-il ? De la circulaire 5806/SG du 31 juillet 2015, voici le passage clé de la lettre à ce propos : « Toujours dans la période 2015/2016, je participais aux réunions d’élaboration de la charte des contrôles en exploitations agricoles. Cela a débuté à la préfecture, sous la présidence du préfet. Je m’y rends sans a priori, riche de mon expérience et avec la volonté de construire quelque chose. Après la déception de découvrir que la chose n’était pas une initiative locale, mais une injonction de Matignon via la circulaire 5806/SG du 31 juillet 2015, et que l’administration avait déjà bien ficelé le dossier avec la FNSEA (opérateur historique du syndicalisme agricole mais non représentatif et non majoritaire). Un modèle étant même en annexe de la circulaire. Un sentiment de complicité de tartuferie montait en moi alors qu’en même temps j’apprenais qu’en Saône et Loire 50% des notifications sont faites hors délais, me rassurant ainsi sur la pérennité de certains emplois. »

De quelle injonction de Matignon s’agit-il ? De l’article 3.3 signé Manuel Valls : « Les préfets de département établiront, d’ici le premier trimestre 2016, une charte des contrôles en agriculture afin de partager les bonnes pratiques entre la profession agricole et les différents corps de contrôles. Son élaboration doit être l’occasion d’échanges approfondis entre les parties concernées, afin de sécuriser le déroulement des contrôles, depuis la prise de rendez-vous jusqu’à l’information sur les constats et la suite de la procédure. Un modèle de charte figure en annexe à la présente circulaire. »***

Jérôme s’est trouvé isolé pour avoir explicitement refusé d’avaler la couleuvre d’une collaboration entre syndicats et gouvernement, de contribuer à sécuriser les contrôles qui sont un élément clef de l’écrasement des fermes. « Syndicats » au pluriel, comprenant la Conf’, puisque c’est comme (co)porteparole et représentant départemental de celle-ci qu’il s’était trouvé à participer aux réunions d’élaboration de la charte commanditée par le gouvernement. Voilà une des occultations délibérée à laquelle Florence Aubenas se prête dans son drame paysan qui vend du papier l’été, puisqu’elle savait. C’est une des informations qu’elle a cachée. Et c’était là le sens d’un des combats essentiel que menait Jérôme Laronze malgré l’isolement, l’abandon et la trahison mise en place par les cogestionnaires syndicaux de tous bords.

* https://www.lejsl.com/actualite/2017/05/17/la-confederationpaysanne-l-a-aide-mais

** https://larotative.info/jerome-laronze-chroniques-et-etats3390.html

*** http://circulaires.legifrance.gouv.fr/pdf/2015/08/cir_39892.pdf

Quelques vaillants iconoclastes encore agri, 26 décembre 2021

Lettre de Jérome Laronze

Chroniques et états d’âmes ruraux Tué par les gendarmes le 20 mai 2017, Jérôme Laronze était éleveur bovin en Saône-et-Loire, Dans ce texte qu’il a écrit et envoyé à la presse, pendant qu’il était seul et traqué par les gendarmes et donc peu de temps avant son assassinat, il relatait l’acharnement administratif qu’il a subi et ses combats contre la traçabilité, un des outils de l’écrasement planifié des paysans, les artisans de notre satiété.

Nous sommes en septembre 2014 quand je reçois un courrier m’informant que mon exploitation fera l’objet d’un contrôle portant sur l’identification de mes bovins. Celui-ci se passera bien, et ne mettra en évidence aucun défaut majeur, juste des hors délais de notifications (déclaration des mouvements des animaux à l’EDE, Établissement départemental de l’élevage). Par la suite, sans doute frustrée d’une chasse si maigre, l’administration, via la Direction Départementale de la Protection des Population (DDPP) m’informe qu’à la vue de ces hors délais elle refuse de valider mes déclarations de naissances et exige que je prouve, à mes frais, les filiations mère/veau par des tests ADN, et que dans l’attente de ceux-ci mon cheptel est interdit de tout mouvement.

Quelques jours plus tard, en entretien téléphonique avec une agent de la DDPP, j’exposais mes réticences à justifier que la meumeu 9094 est bien la mère du veauveau 4221 par des méthodes relatives à l’identification criminelle. Cette personne me récita alors son catéchisme administratif et bafouilla quelques arguments que je mis facilement à mal ce qui me valut d’entendre que ce n’était pas grave et que si je refusais de me conformer à ses exigences, mes animaux entreraient en procédure d’élimination (entendez « abattus ») à mes frais et collectés par le service d’équarrissage puis de clore en déclarant cette phrase qui me revient quotidiennement en tête : « Moi je m’en fiche ce ne sont pas mes bêtes ». Pour avoir en d’autres temps côtoyé cette personne, je peux pourtant affirmer qu’elle est ni de sotte ni de méchante nature et me demande quel est le mal qui a corrompu son esprit. Si la Grèce antique avait ses rites et ses croyances, aujourd’hui, au nom de quels dieux, sur l’autel de quelles valeurs m’a-t-on promis l’hécatombe ? « Moi je m’en fiche, ce ne sont pas mes bêtes »

Dans la continuité, la DDPP me submergera de menaces, de mises en demeures, d’injonctions, d’intimidations et de contrôles sur ma ferme avec à chaque fois, toujours plus de gens en armes alors que j’ai toujours étais courtois et jamais menaçant. Ces manœuvres furent pour moi l’occasion d’observer des comportements inopportuns comme par exemple le jour où, venu me confisquer mes documents accompagnements bovins (DAB), la chef se plaira à taquiner les gendarmes au sujet de la signalétique défectueuse de leur véhicule, dans un comportement relatif à celui de l’adolescente cherchant à évaluer sa cote auprès des hommes, émettant éclats de rires et blagues analogues à celle du poulet aux amandes. N’a-t-on jamais appris à cette personne qu’il est des circonstances où la bonne humeur affichée des uns est une insulte faite aux autres ? Cela étant, si j’avais soupçonné un tel effet de l’uniforme, peut-être aurais-je moi-même passé ma tenue de sapeur-pompier volontaire. En outre, j’invite à une pensée compassionnelle pour ces gendarmes, dont le vieux véhicule souffrait de dysfonctionnements électriques généralisés, et qui ont pour de peu été contraints afin de le redémarrer de solliciter l’aide de celui qu’ils étaient venus intimider. Ultérieurement, souhaitant cocher les animaux présents sur sa grille d’inventaire, cette même personne s’agacera de n’en trouver aucun et se mettra à déblatérer jusqu’à que sa collègue vienne lui chuchoter que tout concordait et que, manifestement elle n’avait pas le bon inventaire. Si l’erreur est humaine et certainement imputable à un bureau surchargé de dossiers, en revanche, l’empressement à tirer de méchantes conclusions est, lui, lourd de sens.

Le 6 juin 2016, cette administration est revenue avec encore davantage de gens en armes qui m’encerclèrent immédiatement, et, après des salutations négligées de la part de tous ces importuns, toujours la même chef débuta par un rappel de sa liturgie administrato-réglementaire et, alors que je pensais la logorrhée arrivée à son terme, celle-ci m’annonça avec grande satisfaction les lourdes peines prononcées à mon égard et, avec tout autant de satisfaction, que le délai pour un éventuel appel était expiré. Plombé d’apprendre ainsi la perte de ma virginité judiciaire, mais face à une telle orthodoxie administrato-réglementaire, je déclarais néanmoins mon étonnement, en évoquant une surface marchande mâconnaise, que l’on pourrait nommer « intersection marché », qui a pendant deux semaines, en juillet 2015, au plus fort de la crise de l’élevage, fait une promotion sur la viande d’agneaux, en arborant au rayon boucherie un ostentatoire panneau de cinq mètres carrés, avec la mention « agneaux de Bourgogne » alors que la viande fraîche était irlandaise et la surgelée néo-zélandaise et que de plus, la viande de bœuf bénéficiait d’un étiquetage aussi approximatif que fantaisiste. Durant ma brève allocution, l’agent ne cessera d’afficher un mépris surjoué et me fera pour toute réponse un sourire des plus cyniques. J’ajoute aujourd’hui qu’une immense banderole vantait ce magasin comme étant le premier débit de viande du Mâconnais et que celui-ci, le siège de la DDPP, et le domicile de la très zélée fonctionnaire se situent dans un rayon de 3 500 mètres. Comprendra qui peut, mais voilà qui met en exergue que la bruyère et la ronze (ronce en patois de chez moi) ne sont pas du même côté du manche. À cette même époque, sous mandat syndical, je siégeais à la cellule d’urgence départementale mise en place pour la crise de l’élevage. A cette occasion, la directrice adjointe de la DDPP a présenté la mesure douze du plan de soutien à l’élevage, portant sur un renforcement des contrôles de l’étiquetage des viandes et sur les mentions trompeuses en grandes surface de 25 %. À cette annonce, je pris la parole pour signifier mon approbation et l’interroger sur les moyens financiers et humains mis à sa disposition pour atteindre ces objectifs. Non sans embarras, elle m’a répondu, pas un sous de plus, pas un agent de plus. En toute évidence, 25 % de zéro ne font toujours pas beaucoup plus que la tête à Toto !

J’en reviens à la journée du 6 juin 2016. Après avoir entendu moult menaces, intimidations et humiliations, les sinistres lurons ont décidé de faire un tour des pâtures. Arrivant dans une où paissaient plus de vingt bovins, les agents de la DDPP eurent fantaisie de les serrer à l’angle d’une clôture en barbelé et d’un ruisseau puis ont débuté la vocifération du matricule des animaux, qui, eux même paniqués par la meute hurlante, se sont précipités dans le ruisseau avec un fracas extraordinaire. Voyant que des animaux étaient en difficultés dans le ruisseau, je m’approchais de ceux-ci. La première réaction de la chef fût de me dire que cela était entièrement de ma faute, même si je me demande encore comment, puisque j’étais à 100 mètres de là sous le joug de matraques, tasers et autres fusils mitrailleurs. Toujours est-il que cinq animaux gisaient au fond du ruisseau, ayant abondamment bu la tasse et lourdement souffert du piétinement des presque vingt autres. J’ai donc, dans l’urgence et à mains nues, tenté de sortir les animaux. Les uns tirant sur les pattes, les autres donnant des coups de matraques, ou suggérant l’emploi du taser, Agents DDPP et gens en armes se joindront à moi en prenant bien soin de ne pas mouiller leurs chaussettes. Les uns tirant sur les pattes, les autres donnant des coups de matraques, ou suggérant l’emploi du taser et les fusils mitrailleurs devenant plus encombrants qu’autres choses… La nécessité d’un tracteur s’imposant, je suis rentré seul à la ferme en chercher un avec des cordes, et celles-ci en main, je me suis demandé s’il n’y aurait pas un usage plus radical à en faire en les associant à une poutre et à un quelconque point surélevé. Mais pour aboutir, la chose prend un certain temps et ne me voyant pas revenir, ils pourraient arriver avant. Et puis cette bande de dégourdis arrivera-t-elle à extraire les animaux sans moi ? Il est bon de préciser que cette pâture est mise en valeur par ma famille depuis le 19ème siècle et que jamais le moindre incident ne fût à déplorer sur celle-ci. Des suites de cet « incident », les cinq bovins périront. Là-dessus, la chef décidait d’interrompre le contrôle. Me trouvant seul avec elle (alors qu’elle prétendait avoir besoin de huit gens en armes pour garantir sa sécurité) qui changeait de chaussure, elle m’exprima tout le dégoût que je lui suscitais et m’insinuait, l’encombrant que j’étais pour la société. Chuchotant entre collègues, je les entendais dire que je n’avais pas l’air très gai et qu’il n’était peut-être pas prudent de me laisser seul et s’en allèrent. Une fois seul, puis hébété, je suis retourné voir les gisants et leur prodiguer quelques vains soins. J’ai déconnecté mes téléphones, ensuite entrepris de faire un peu de ménage dans la maison, ensuite, ce faisant, je me mis à penser à mon député et mon imaginaire me transporta dans une conversation avec lui dont voici la retranscription : Moi : Salut Thomas, ça me fait plaisir de te voir ! Assieds- toi, je vais déboucher une bouteille. T’as le temps maintenant que t’es plus ministre ! Tu sais que je me suis senti con d’avoir voté pour toi ! C’était ben du foutage de gueule ton histoire de phobie administrative, mais bon, dans l’urgence on peut comprendre. Allez santé ! Thomas : Tchin-tchin, in vino véritas ! Moi : Absit reverentia vero ! Tu sais, autant j’ai du mal à avaler ton histoire de phobie quand je vois ton parcours estudiantin, autant je suis disposé à croire que, totalement investi dans ton travail parlementaire, tu as négligé quelques impératifs administratifs parce qu’en tant que paysan, je m’y reconnais un peu.

Nous avons toujours une vache à soigner, une terre à labourer, de l’orge à moissonner, une vigne à tailler, une prairie à faucher et des fruits à cueillir alors, la paperasse, elle attend, parce que dans l’ordre naturel des choses le superflu ne commande pas au vital. Permets-moi de te dire que nous, les lois naturelles, nous y sommes tous les jours soumis, et quand on vit dans une république hors sol, qui ne cesse de vouloir les transgresser, ben tu peux me croire qu’on fait un putain de grand écart. Il nous est souvent reproché de ne pas être administrophile, et on s’adresse à nous comme à des demeurés qui ne comprendraient pas ce qu’on leur demande, alors que c’est justement parce qu’on comprend bien où que ça nous mènent qu’on a du mal à le faire. Aujourd’hui en agriculture, la pire calamité, c’est pas la sécheresse, ce n’est pas la grêle, c’est pas le gel, c’est la calamité administrative qui nous pond des textes qui profitent toujours aux mêmes, abscons, contradictoires, contre-productifs, absurdes qui sont l’antimatière du bon sens paysan !

Pis je vais encore te dire une chose, contrairement à certains parasites, qui officient dans la confidentialité d’immeuble maçonnais par exemple, notre travail il est à la vue et au su de tous, exposé le long des routes et des chemins, alors quand le paysan est en mesure de bien faire il en tire satisfaction, orgueil, amour-propre et accessoirement salaire, mais qu’advient-il lorsque celui-ci est mis en incapacité de faire ? En définitive, ce n’est rien d’autre que la persécution du vital par le futile. Tu sais Tom, il y pas si longtemps en France, la population comptait 50% de paysans et le sol 50 % d’humus, aujourd’hui, nous sommes 4 % et il reste pas bien plus d’humus dans le sol. Ben quand on sait qu’étymologiquement, humus est la racine du mot humanité, je me demande s’il y a encore beaucoup d’humanité dans notre société ! Moi, je pense que la république est une pute et la finance sa mère maquerelle ! Thomas : Tu peux pas dire ça, des gens se sont battus pour obtenir la république ! Moi : Et les Vendéens y ont plongé de leur plein gré dans la Loire ? Alors ferme ta gueule de franc-maçon et rebois un canon. Toi et ta bande à Flamby vous pouvez vous vanter d’avoir fait de la France un sacré pays de cocus ! Pis mon gars, si on compare nos négligences réelles ou supposées, ben on paye pas le même prix, toi tu vas tranquillement finir ton mandat, je ne peux pas te destituer, tu vas toucher ta retraite parlementaire, bien plus conséquente que celle de mon père qui a treize ans travaillait déjà, alors que moi, c’est taule, amende, pénalités et une partie de mon troupeau à la benne. Thomas (en riant la mine réjouie par le vin) : Oui, mais la France est un territoire ordonné sur lequel ne peut pénétrer n’importe quel terroriste ! Moi : Quand je dis que ce vin est un élixir de vérité ! C’est con j’aimais bien ta petite gueule de premier de la classe. Au début, moi j’aimais bien quand tu emmerdais Mcdo avec sa TVA et tes propositions de lois visant à moderniser la vie politique. J’ai pas fait la dépense de ton livre, mais si tu veux m’en offrir un exemplaire dédicacé, je le lirai avec l’attention qu’il mérite. Je sais bien que ta situation administrative était connue de tous les initiés, et qu’elle fût soudainement dévoilée quand ton mentor s’est fait débarquer de Bercy, mais il faut savoir que quand là-haut, vous vous faites des coups de putes entre putes, c’est nous en bas qui payons la note ! Ceci dit, avec le purgatoire que tu as subi, tu es peut-être devenu le moins pire de tous alors tourne le dos à ces crevures de libéro-libertaires, demande une investiture au Front National, je revote pour toi et je te casse pas la bouteille sur la tête. Mon ménage terminé, j’employais mon esprit à la rédaction d’une succincte lettre et à la clôture de mon compte sur le livre des visages. Après quoi, muni d’une corde et d’un tabouret, je me mis en route avec le dessein de mettre en œuvre le message subliminal de l’agent DDPP et pour destination la proximité de sa résidence. Manière de rendre à César les honneurs qui lui reviennent. J’arrive au crépuscule dans un joli village qui s’endort paisiblement. En m’approchant, je vois une belle demeure aux abords soignés, où l’on devine une vie de famille heureuse.

Rien de commun avec l’antre du diable, mais plutôt le chaleureux foyer du couple fonctionnaire et cadre de l’industrie agroalimentaire soumis au paradigme légalomarchand et heureux de l’être, tant que cela lui finance bâti ancien, piscine, voitures cossues, loisirs coûteux et chevaux de valeurs. Ici, le salaire de la terreur cumulé à celui de la spoliation des producteurs de lait est converti en un espace bucolique transpirant de bonheur. La nature est autorisée à s’y exprimer, tant qu’elle produit de beaux légumes, de beaux fruits, du bon miel et qu’elle ne porte pas atteinte à la rigueur du lieu. Un cadavre y ferait fausse note. Il y a, non loin de là, un cheval qui par tous ses moyens cherche à attirer mon attention. Je m’approche de lui, il se calme, je le câline et lui parle. La nuit est fraîche, le dessous de son crin me réchauffe les mains, son encolure le cou et son souffle le dos. Il reste là, immobile, ni moralisateur ni condescendant, ni traître ni lâche, n’obéissant qu’à lui-même, sa chaleur animale rayonne d’humanité, elle. Un instant, j’aurais voulu le chevaucher, sauter la barrière, mais le galop du meilleur pur-sang est bien dérisoire pour fuir l’absurdité du monde. Alors, ainsi installé, je pleurais sur le paradoxe du suicide qui satisfait ceux qui ne vous apprécient pas et est susceptible de peiner les éventuelles personnes qui vous apprécient. Je pleurais aussi sur la trahison de ma propre colère, celle que je ressentais aux funérailles de mes camarades d’école respectivement pendu et noyé. Car, outre la peine et la tristesse, je me souviens avoir été envahi de colère à leur encontre, de nous laisser avec notre chagrin et l’image de cette jeune femme effondrée sur la boite qui renfermée son petit frère, de n’avoir rien dit, de ne pas s’être battu autrement qu’en utilisant pour seule arme le sacrifice de leurs vies que la société rangera, avec leur dépouille, purement et simplement six pieds sous terre. Si je devais ici faire vivre leur mémoire, je parlerais de ce que sont les paysans. Ils étaient de ceux qui ne travaillent pas en priorité pour un salaire, mais pour l’amour du travail bien fait, du sillon droit, des animaux bien conformés, du cep bien taillé, du lait propre et de la couleur des blés, quitte trop souvent, et on doit le déplorer, à se laisser éblouir par l’agrochimie et autres doux leurres sources de douleurs.

Car ils sont là les vrais artistes, ces conservateurs du savoir-faire qu’au Japon on nommerait « trésor national vivant », les virtuoses de l’adaptation et les artisans de votre satiété. Ils existent encore les travailleurs, les opiniâtres, les taiseux, les humbles, les enracinés qui œuvrent en communion avec leur territoire et sont assassinés quotidiennement dans un crime silencieux Récemment encore, une enquête menée en lycée agricole indiquait que le revenu arrivait en lointaine position dans les objectifs de leur futur métier. Dans cette société du fric, quel avenir pour ces jeunes candides ? Mais si ceux-ci réclament rémunération de leur travail, qui le leur paiera ? L’État (qui paiera peut-être en 2017 les aides 2015 !) ? Bigard ? Lactalis ? Auchan ? Carrefour ? Qui est prêt à remettre 60 % de son pouvoir d’achat dans la nourriture ? Les précarisés de Macron ? Les syndicats qui soutiennent la paysannerie comme la corde soutient le pendu ? Si Elzéard Bouffier n’a eu qu’une existence fictive sous la plume de Giono, ils existent encore les travailleurs, les opiniâtres, les taiseux, les humbles, les enracinés qui œuvrent en communion avec leur territoire, ces paysans, ces artisans, ces soignants, ces maires, ces curés, ces institutrices, ces facteurs, ces épiciers … qui sont assassinés quotidiennement dans un crime silencieux, mais très réel lui. Apaisé par l’humanité de ce cheval, et ne pouvant trahir ma colère, je me suis, au chant des oiseaux diurnes, résigné à rentrer chez moi. L’inquisition républicaine viendra finir son contrôle, ne me laissant à l’issue de celui-ci que des carbones illisibles et des bleus à l’âme. Puis de manière aussi soudaine qu’inattendue, elle m’indiquera qu’après expertise de mon dossier, la très grande majorité des animaux figurant sur la liste de ceux à éliminer n’avaient pas lieu d’y figurer, qu’elle passait l’éponge sur les autres et que ma situation serait régularisée dans les plus brefs délais. Je laisse à chacun le soin de trouver les mots pour nommer et qualifier ceux, qui d’abord cognent et ensuite réfléchissent. A toutes fins utiles, je tiens les documents qui en attestent à la disposition de mes collègues paysans confrontés à cette procédure. Je fis quand même faire, à mes frais, quelques tests ADN qui confirmèrent l’honnêteté de mes déclarations. Celle qui, orgueilleuse d’avoir bloqué mes boucles à Mâcon, me dira sur un ton badin que mes boucles sont récupérables à l’EDE. Bien qu’étant en règle, je tardais à recevoir mes DAB, je téléphone donc à la DDPP où la chef de service me répond. Je lui fais immédiatement part de mon soulagement d’être régularisé, mais m’étonnais de ne pas recevoir mes DAB, et, de m’entendre répondre sur le ton maniéré, agaçant et méprisant qui lui est intrinsèque, qu’elle a effectué toutes les démarches, que cela ne la concerne plus, et qu’elle a autres choses à faire que de courir après les cartes vertes de M. Laronze, sur ce merci au revoir. Les mois passaient et je n’avais toujours reçu qu’une partie des DAB, quand j’ai appris que le reste s’était noyé dans les marécages administratifs des bords de Saône et personne ne savait quels DAB. De leurs coassements, les crapauds du marécage demandaient à moi, l’Al Capone de l’élevage qui nécessite d’être mis sous le joug de huit gens en armes, moi le faussaire qui doit prouver ses déclarations par des tests ADN, moi que l’on a mis à l’amende, moi le taulard sursitaire, de produirene liste des DAB me manquant et me les rééditèrent sur la bonne foi de celle-ci. Pour éclaircir l’image noire que mon propos peu donner de la DDPP, je vais ici citer les paroles de son directeur alors qu’en cellule d’urgence j’étais assis à sa gauche la plus immédiate : « J’entends bien ici tout le désarroi qui est exprimé, je prends bien toute la mesure des difficultés de l’élevage, j’en déduis l’impact psychologique sur les humains […] et naturellement la DDPP n’a pas vocation à venir compliquer les choses sur les exploitations. » Dans tout ça, cette usine à eau de boudin a sacrifié le bien-être animal dont elle est supposée être la garante en me mettant en incapacité de l’assurer sur ma ferme, et en jetant elle-même des animaux à la rivière pour voir aboutir les exigences d’une réglementation dont la genèse est un roman noir à elle seule (farine animale/vache folle) et qui n’évite pas les lasagnes à la viande de cheval. J’invite donc quelques vétérinaires ratés et pantouflés dans une administration à beaucoup d’introspection. Pour leur gouverne, je leur indique qu’ils sont des nains arrogants posés sur les épaules d’un colosse aux pieds d’argile, que j’invite à s’instruire de la fable des deux mulets. Constante dans ses incohérences, la DDPP m’ordonnait de souscrire à un suivi personnalisé payant auprès de l’EDE, sur qui pourtant, elle rejette la faute de l’envoi tardif des documents, alors voilà pourquoi un beau matin, un brave type de l’EDE que je connais et une très emmitouflée jeune femme (qui n’a pas jugé utile de se présenter) sont venus me faire signer les trois feuilles du contrat. Après un échange franc et courtois et refusant le café que je leur proposais, ils sont repartis avec douze morceaux de feuilles non signées. Dans les dommages en cascades, étant devenu un « client à emmerdes », mes vétérinaires ne souhaitent plus intervenir chez moi. J’étais pourtant l’un de leurs presque rares clients à régler ses factures à échéances exactes (un cabinet comme celui-ci a facilement un million d’euros d’impayés par les rues) malgré une situation économique devenue tendue en me disant qu’une fois tout cela fini, au moins, je ne serai pas brouillé avec eux. Les vétérinaires étant des partenaires importants dans la conduite d’un élevage. Je constate que ce cabinet à une façon très personnelle de rendre grâce. D’autant plus qu’au cours de successives acquisitions, fusions et absorptions, il est en situation de monopole sur mon secteur. Toujours dans la période 2015/2016, je participais aux réunions d’élaboration de la charte des contrôles en exploitations agricoles. Cela a débuté à la préfecture, sous la présidence du préfet. Je m’y rends sans a priori, riche de mon expérience et avec la volonté de construire quelque chose. Après la déception de découvrir que la chose n’était pas une initiative locale, mais une injonction de Matignon via la circulaire 5806/SG du 31 juillet 2015, et que l’administration avait déjà bien ficelé le dossier avec la FNSEA (opérateur historique du syndicalisme agricole, mais non représentatif et non majoritaire). Un modèle étant même en annexe de la circulaire. Un sentiment de complicité, de tartuferie montait en moi alors qu’en même temps j’apprenais qu’en Saône-et-Loire 50 % des notifications sont faites hors délais, me rassurant ainsi sur la pérennité de certains emplois. À une autre date, voulant m’assurer de l’honnêteté de ce projet, je prenais la parole et, à franches coudées, mais avec sincérité et courtoisie, je commençais d’exposer mon point de vue quand, soudain, une petite sotte s’est dressée sur ses talons de six et m’a intimé l’ordre de me taire. En toute flagrance Iségoria ne présidait pas à la séance et Parrêsia n’y était pas la bienvenue. En revanche, lapalissades et autres exsudats du Pipotron étaient mis en éloges. Si Molière faisait dire à son bigot de Tartufe : « Couvrez ce sein que je ne saurais voir », la république à ces dévotes qui veillent à ce que tout ne soit pas dit, car, peut-être que « par de pareils objets, les âmes sont blessées, et cela fait venir de coupables pensées ». Sous son vernis de mesurettes et d’éléments de langage en novlangue orwellienne, cette charte n’apporte aucune sécurité aux contrôleurs, est avant tout un outil de communication au service de quelques hauts responsables, vers qui se tournent les médias quand un contrôleur se fait assassiner (les suicides de paysans corrélatifs à un contrôle sont très vite étouffés par l’administration et la profession) afin qu’ils puissent, la main sur le cœur, la bouche en cœur et en chœur évoquer la charte, et dire : « Nous avons tout fait pour éviter cela » et ainsi se disculper de toutes responsabilités. « Preuve est faite que visages dévots et pieuses actions nous servent à enrober de sucre le diable lui-même. » William Shakespeare Ne disposant pas suffisamment d’hypocrisie, je me suis abstenu de signer cette charte.

Printemps 2017. Jérôme Laronze paysan à Trivy entre Saône et Loire.

Lettre accessible à : https://larotative.info/jerome-laronzechroniques-et-etats-3390.html

Pour tout contact, contre les saisies d’animaux : collectifparias@gmail.com

Pour l’autodéfense agricole contre les normes industrielles et administratives : hors.norme@riseup.net

CONTRE LES PROJETS DE MÉGA-BASSINES : manif action du 26 mars dans le marais poitevin

“UN PRINTEMPS MARAÎCHIN CONTRE LES MÉGA-BASSINES”

Le Marais poitevin assiste, ces dernières années, au réveil d’un combat vital autour de l’eau.

Sur ce territoire humide remarquable, l’agro-industrie a décidé de lancer une vaste entreprise d’accaparement de l’eau au détriment de la qualité et du partage de ce bien commun. Avec le soutien actif de l’État, des dizaines de « méga-bassines » menacent d’être construites !

Ces ouvrages de stockage hydraulique massif ont pour but de maintenir coûte que coûte l’irrigation intensive de monocultures destinées, pour l’essentiel, à alimenter la spéculation sur les marchés internationaux et les usines de méthanisation.

Financée avec de l’argent public, c’est la solution catastrophique soutenue par Macron et son gouvernement pour sauver un mode de production agricole destructeur, dopé aux pesticides, face au changement climatique et ses sécheresses.

Malgré les alertes, les travaux ont commencé l’automne dernier sur le territoire du Mignon, au sud du Marais poitevin. En réaction, nous étions des centaines, le 22 septembre, à converger pour entraver la construction de la « méga-bassine » de Mauzé et faire valoir l’existence d’alternatives. Puis, des milliers, le 6 novembre, pour la prise et le démontage de la bassine illégale de Cramchaban.

La résistance à ce projet résonne désormais au-delà du territoire des deux Sèvres. De plus en plus de personnes, prennent la mesure de la dangerosité de cette opération d’accaparement et du risque de sa généralisation.

Avec l’échec des pseudo-concertations sous forme de « Protocoles » et le recours aux dérogations, la collusion entre les agro-industriels, La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) en tête et le gouvernement est aujourd’hui claire.

Les « méga-bassines » ne tiennent désormais plus qu’au nombre de gendarmes employés à les défendre. Il faut se donner les moyens de préserver les rivières et l’agriculture paysanne et stopper ces projets socialement et écologiquement injustes !

L’actualité des luttes fut présente sur la manif action de se 26 mars 2022 dans le marais Poitevin et dans le village de la Rochénard, qui accueillait cette mobilisation. Dans l’émission de ce jour, outre l’ambiance de cette journée, nous entendrons l’entretien réalisé avec des syndicalistes de la confédération paysanne pour nous parler de ce projet de méga-bassines.

Nous poursuivrons avec des sons d’ambiance et prises de parole, notamment avec un paysan Espagnol. Puis nous terminerons ce reportage avec un entretien réalisé avec Amandine Pacault, co-porte-parole de la confédération paysanne des Deux-Sèvre, qui nous donnera son sentiment sur cette journée.

PIPELINE EACOP: Une bombe climatique & sociale de Total en Ouganda

À l’occasion de la venue d’une délégation de quatre activistes ougandais·es en France et en Europe pour une tournée politique et médiatique, les organisations Survie, 350.org et Les Amis de la Terre organisait, le 17 mars 2022, une conférence sur le projet EACOP/Tilenga en Afrique de l’Est.

Ce fut l’occasion de rencontrer des activistes ougandais et français, d’informer le plus grand nombre sur l’immense danger que représente le méga-pipeline EACOP pour les droits humains, l’environnement et le climat. Ils témoigneront de leurs luttes et des menaces et risques auxquels ils font face dans leur combat contre le géant Total.

LES INTERVENANT·ES DE CETTE RENCONTRE :
Vanessa Nakate (Rise Up Movement/Fridays for Future Uganda) ;
Hilda Flavia Nakabuye (Fridays for Future Uganda) ;
Diana Nabiruma (Afiego) ;
Maxwell Athuhura (Tasha Research Institute) ;
Juliette Renaud (les Amis de la Terre France) ;

Thomas Bart (chercheur indépendant qui a coordonné des enquêtes de terrain en Ouganda et Tanzanie)

LES LUTTES AUTOUR DES JARDINS OUVRIERS ET POPULAIRE EN SEINE-SAINT-DENIS

Dans cette émission, il est question des luttes pour les jardins ouvriers et populaires en Seine-Saint-Denis.

Dans un premier temps, nous allons à la marche pour le climat dans le 93
organisée le dimanche 13 mars 2022 à l’appel du collectif des Jardins
d’Aubervilliers, qui célébrait une première victoire juridique : là
suspension des travaux de la piscine sur l’emprise des jardins et là
condamnation des aménageurs à le remettre en état.

Cette décision redonne un peu d’espoir pour la protection d’autres parties des jardins, menacées par le chantier de la ligne 15 du Grand Paris Express. Elle
donne aussi un peu d’espoir face au rouleau compresseur des JO 2024 et
du Grand Paris. Plusieurs collectifs du 93 étaient présents à cette marche pour défendre des lieux de vie contre la bétonisation, ainsi que le collectif des Jardins des Vaîtes de Besançon qui appelle à des Assises nationales des jardins populaires en lutte les 2 et 3 avril 2022.

Dans un 2e temps, nous allons entre Saint-Denis, Pierrefitte et Stains,
où 33 ha de terre agricole sont en train d’être détruite ! Le collectif
Des Tartres faisons terres communes organisait un Rassemblement contre
le Béton le dimanche 20 mars 2022 pour se réapproprier ces terres qui ont nourri pendant plusieurs générations et existent depuis plus de 100 ans ! Ce sont des terres riches et nourricières faisant partie de la’Plaine des Vertus’.

Différents membres du collectif évoquent les enjeux de la réappropriation de ces terres : la possibilité d’une production maraîchère autonome pour les habitant.e.s des quartiers populaires, le besoin d’espaces extérieurs collectifs pour jouer, cultiver, se promener… sans se faire avoir par les logiques marchandes de l’économie”sociale” ou de la spéculation immobilière.

CRIMES CLIMATIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX

Le 24 février 2022, se tenait à la librairie Le Monte en l’Air dans le 20eme arrondissement de Paris, une discussion croisée autour des deux ouvrages de Mickaël Correia et Grégory Salle : Criminels climatiques (La Découverte) et Qu’est-ce que le crime environnemental ? (Seuil)

Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute d’une grande partie de cette discussion.

Mickaël Correia est journaliste à Mediapart, spécialiste des questions climatiques. Il est aussi l’auteur d’Une histoire populaire du football (La Découverte 2018, poche 2020).

Grégory Salle est chercheur en sciences sociales au CNRS, membre du Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques.

Présentation des deux ouvrages :

Criminels climatiques de Mickaël Correia (La Découverte)

Cent entreprises sont responsables de 70 % des émissions globales de gaz à effet de serre. Et parmi elles, Aramco, Gazprom et China Energy sont les trois premières multinationales qui régurgitent le plus de CO2 au monde. Inconnues du grand public, elles sont les championnes internationales du pétrole, du gaz et du charbon. Si ce trio était un pays, il incarnerait la troisième nation la plus émettrice, juste derrière la Chine et les États-Unis.

Cette enquête inédite révèle comment ces trois géants industriels déploient tout un arsenal de stratégies redoutables – corruption, néocolonialisme, lobbying, greenwashing, soft power, etc. – pour perpétuer notre addiction au carbone. En continuant coûte que coûte à extraire les ressources des entrailles de la Terre, ils attisent sciemment les flammes qui brûlent notre planète et agissent en criminels climatiques.

Des clubs privés de New York aux couloirs de l’Élysée, des banques de Pékin aux palaces de Riyad, l’auteur dévoile les cercles de pouvoir au cœur de ce capitalisme fossile et la manière dont ces firmes élaborent dans l’ombre une véritable bombe climatique, mettant en péril toute l’humanité.

Qu’est-ce que le crime environnemental ? De Grégory Salle : (Seuil)
Un quart du commerce mondial de bois serait illégal, le saviez-vous ? Sous l’influence des organisations internationales, l’existence d’une « délinquance écologique », d’une « criminalité environnementale » est désormais visible. Elle prend la forme du trafic d’espèces sauvages protégées, du déversement illicite de déchets toxiques ou de la contrebande de ressources naturelles. Mafias et autres réseaux clandestins opérant dans le Sud global en seraient les principaux acteurs et bénéficiaires.

Et si ces représentations étaient tronquées, voire trompeuses ? Dépassant la conception commune, dont il retrace la genèse et la diffusion, ce livre invite à penser le crime environnemental au-delà de ses manifestations les plus spectaculaires. Contre le juridisme, il soutient que la focalisation sur les infractions patentées sert commodément d’alibi au saccage légal de notre Terre. Aberration ou distorsion, la criminalité environnementale ? Plutôt une expression, arbitrairement stigmatisée, d’un système socio-économique fondé sur l’exploitation.


« TERRE ET LIBERTÉ » PAR AURÉLIEN BERLAN

C’est l’article de CQFD (que nous reproduisons) qui nous a donné envie d’aller à la librairie de l’Atelier, à paris pour écouter la présentation de « Terre et liberté » ; le livre d’Aurélien Berlan, sorti aux éditions de La Lenteur.

Il s’agit de ne pas abandonner le mot Liberté, mais de le définir collectivement pour ne pas s’en laisser usurper par l’extrême droite, comme par le capitalisme. Que signifie la liberté à l’heure de la surveillance électronique, de l’intrusion de plus en plus envahissante de l’État dans la vie privé et de la destruction du commun…

La liberté est sacrifiée au profit de ce qu’Aurélien appelle la « délivrance » ; être délivré des autres, des nécessités de la vie… Mais cela engendre individualisme, égoïsme, solitude et exploitation, car la délivrance des uns est la servitude des autres et la destruction de la planéte.

« Se réapproprier le terme de “liberté” » ; CQFD

Des murs de nos rues aux affiches électorales, nombre de slogans rythmés par l’idée de liberté ont fleuri ces derniers temps. Mais entre Bakounine, Tocqueville et les fascistes, le terme se prête à tous les usages. Il nous a donc semblé important de faire le point. C’est chose faite avec Aurélien Berlan, philosophe-jardinier, qui vient de publier Terre et liberté aux éditions La Lenteur. Un bouquin qui invite à repenser le concept de liberté contre le fantasme de délivrance matérielle et politique, qui nous a conduits droit dans l’impasse sociale et écologique actuelle.

En 2013, le lanceur d’alerte Edward Snowden levait le voile sur l’existence d’une vaste entreprise de surveillance menée par les services de renseignements américains. La liberté, telle qu’elle avait été conçue par les libéraux, est révolue – aspirée par les pipelines de la « révolution numérique ». Quel est donc, pour ceux et celles qui se sentent encore libres, le régime de liberté actuel ?

« Quand on se penche sur la pensée libérale, censée avoir triomphé depuis l’effondrement de l’URSS, on voit que ce qu’elle entendait par liberté n’était pas la démocratie, même pas “représentative” (qui ne représente, on le sait, que les intérêts d’une mince oligarchie). Mais plutôt l’inviolabilité de la sphère privée, entendue comme un espace dans lequel ni l’État ni la société ne sont censés intervenir. Depuis le XVIIIe siècle, cet espace s’est toutefois réduit comme peau de chagrin, pour se limiter aux relations personnelles et à la propriété privée. Avec la surveillance de masse, rendue possible par les outils numériques, le principe de l’inviolabilité de la sphère privée est littéralement balayé : les grandes organisations, publiques ou privées, peuvent pénétrer incognito dans les aspects les plus “privés” de nos vies afin d’influencer nos comportements. On peut donc se demander si la “critique du libéralisme” ne rate pas une donnée nouvelle et essentielle : le piétinement des principes du libéralisme est au cœur même du monde prétendument libéral.

Ce paradoxe m’a poussé à réfléchir au sens de la liberté à notre époque. Peu à peu, j’en suis venu à l’idée que nous avions abandonné la conception moderne et libérale de la liberté au profit de ce que j’appelle la “délivrance” : ce qui explique notre sentiment persistant de liberté, malgré la surveillance électronique, c’est que nous sommes largement délivrés des exigences du quotidien par le techno-capitalisme (voir extrait 1).

En relisant de près les philosophies de la liberté antiques et modernes, libérales ou socialistes, je me suis ensuite rendu compte que cette quête de délivrance, notamment sur le plan de la vie matérielle, les traversait presque toutes. Pour une raison simple : parce que ces philosophies ont été formulées par des membres des classes dominantes et que celles-ci ont toujours cherché à être délivrées des nécessités matérielles de la vie, pour se consacrer à des activités jugées plus “hautes”. Même Marx a identifié la liberté au dépassement du “règne de la nécessité”. La nouveauté, de nos jours, est que ce fantasme de délivrance exerce une telle hégémonie que l’on est prêts à sacrifier nos libertés publiques pour un gain de délivrance. D’où notre absence de réaction collective face aux révélations de Snowden. »

Ce « fantasme de délivrance », trait distinctif de la liberté au sens des Modernes, met en scène un individu déchargé à la fois de la politique et de la subsistance. Et c’est à travers cette quête de délivrance que tu retraces l’histoire de la catastrophe socio-écologique…

« La quête de délivrance se joue sur deux plans : on veut être libéré de la nécessité de faire avec les autres, avec tout ce que cela implique de conflictualité, de réunions chronophages, etc., et on veut être déchargé des activités liées à la subsistance matérielle, jugées pénibles et ennuyantes (le travail de la terre, les tâches domestiques, les soins aux personnes dépendantes, etc.). Ces deux aspirations, qui traversent le monde occidental, s’alimentent réciproquement, car on ne peut assurer sa subsistance tout seul. Voilà pourquoi l’avènement de la grande industrie et de la société de consommation a été accueilli comme une “libération” (non pas de la domination sociale, mais des “nécessités de la vie”). C’est alors que l’histoire du sens de la liberté se noue avec celle du désastre écologique. Car la quête de délivrance suppose une exploitation croissante des êtres humains et de la nature.

« Ce que les dominants ont toujours cherché à faire faire aux groupes qu’ils dominaient, qu’il s’agisse des femmes, des esclaves ou des ouvriers, ce sont les tâches liées à la subsistance. »

Si la liberté suppose d’être délivré de la “nécessité” (au sens relatif de “choses à faire” dont on ne voit pas comment se passer), elle suppose de se délester des tâches qu’on ne veut pas assumer soi-même. La délivrance suppose donc de les “faire faire”. Or c’est là la formule même de la domination sociale, qui suppose toujours la séparation entre des exécutants (qui font) et des dirigeants (qui ordonnent). Et ce que les dominants ont toujours cherché à faire faire aux groupes qu’ils dominaient, qu’il s’agisse des femmes, des esclaves ou des ouvriers, ce sont les tâches liées à la subsistance. L’histoire montre qu’il y a plusieurs manières de s’y prendre, plus ou moins directes et violentes. Cette histoire croisée des voies de délivrance matérielle et des formes de domination sociale constitue le cœur de Terre et liberté. Au terme de cette histoire, on arrive à la société de consommation basée sur la généralisation de la séparation consommateur / producteur.

Beaucoup d’écologistes pensent, à juste titre, que le désastre écologique dans lequel nous nous enfonçons est étroitement lié au gouffre qui s’est creusé entre la production et la consommation, jusqu’à prendre une dimension géopolitique mondiale – d’où la valorisation écologique des circuits courts, du “local”, de l’autonomie, etc. Mais cela ne tient pas seulement à ce que cette distance entraîne une consommation aberrante de carburants fossiles. Plus fondamentalement, cela tient à ce que seule cette séparation permet de comprendre la fuite en avant des besoins qui caractérise notre forme de vie de consommateurs salariés qui, pour reprendre une formule du philosophe André Gorz, “ne produisent rien de ce qu’ils consomment et ne consomment rien de ce qu’ils produisent”. Quand on fait les choses soi-même, le premier besoin est de ne pas perdre sa vie à produire de quoi satisfaire des besoins illimités, ce qui pousse à réfléchir nos besoins et à les réduire. À l’inverse, rien ne vient borner les besoins et les désirs de celles et ceux qui font tout faire aux autres. »

« Le fait que le terme “liberté” puisse être accaparé aujourd’hui par les partis autoritaires est désespérant. »

En ces tristes temps électoraux, nous assistons à l’accaparement de la question de la liberté par l’extrême droite en France et en Allemagne. Que dit cette confiscation sur notre époque ?

« C’est la sanction du fait que les forces prétendument libérales ont en fait abandonné les principes de base du libéralisme. Plus profondément, cela révèle à quel point nous vivons dans un monde “orwellien”, où l’on fait dire aux mots le contraire de ce qu’ils signifient. Dans la célèbre dystopie de George Orwell, 1984 1, le régime totalitaire de Big Brother ne cesse de marteler : “La liberté, c’est l’esclavage”, “La guerre, c’est la paix”, etc. Rappelons que le mot “liberté” a d’abord été l’étendard des luttes contre les diverses formes de domination, politiques ou économiques : celui des esclaves pour dettes contre les aristocraties antiques, des paysans contre les propriétaires fonciers lors de la révolution mexicaine (à laquelle on réduit souvent le slogan “Terre et liberté”), des révolutionnaires qui prenaient pour devise “Vivre libre ou mourir”, etc.

Le fait que le terme “liberté” puisse être accaparé aujourd’hui par les partis autoritaires et pire encore, le fait qu’une partie de la gauche capitule devant cette OPA idéologique et affirme que la liberté est “une valeur de droite”, voire “une invention du capitalisme”, est désespérant. Car en contrôlant les mots, on détermine les pensées. Or dominer les esprits permet d’assujettir les populations – c’est cela, le message d’Orwell.

Contre ce rapt sémantique, je propose que l’on se réapproprie le terme “liberté”, ce qui implique de le repenser profondément, à rebours de la plupart des théories de l’émancipation qui sont tombées dans le piège du fantasme de délivrance. Je l’ai fait en m’inspirant moins des “grands” textes de la pensée politique, qui témoignent surtout du désir de délivrance, que de la texture même des formes de vie des classes populaires et des luttes qu’elles ont menées, presque partout, pour la défense des biens communs. Car ces luttes témoignent de tout autre chose que d’un désir d’être déchargé des nécessités de la vie quotidienne : elles manifestent la volonté d’accéder aux ressources (la terre d’abord, mais aussi les forêts, les rivières, les outils, les connaissances, etc.) permettant de prendre en charge ces nécessités. »

Peux-tu en dire plus sur cette conception de la liberté comme autonomie, que tu opposes à la liberté des Modernes ?

« Quand on parle aujourd’hui d’autonomie alimentaire ou énergétique, on prend le mot dans un sens matériel qui semble éloigné de sa signification étymologique : l’autonomie, ce n’est pas “se donner ses propres lois”, mais “subvenir à ses propres besoins”. Toutefois, ces deux significations sont en fait étroitement imbriquées. Car dès lors que l’on dépend matériellement (pour satisfaire ses besoins) d’une autre instance, on ne peut plus être pleinement libre. Comme le rappelle le dicton : “On ne mord pas la main de celui qui vous nourrit.” Bref, la liberté est conditionnée par l’autonomie matérielle – et celle-ci l’est par l’accès aux ressources permettant de satisfaire nos besoins. Tel est le sens politique profond de la quête d’autonomie matérielle. À condition toutefois de ne pas confondre autonomie et indépendance : assurer sa subsistance ne se fait jamais seul, mais en lien avec les autres. L’autonomie invite en fait à nous libérer des liens de dépendance asymétriques qui nous ligotent aux grandes organisations anonymes, pour recréer des interdépendances personnelles sur lesquelles il est possible d’avoir prise.

« La conception dominante de la liberté reposait sur l’aspiration à être délivré de la terre et des activités paysannes. Il est frappant de voir aujourd’hui que la liberté est de moins en moins associée à la ville. »

Une autre dimension de l’autonomie est sa dimension terrestre, son lien intime à la terre comme base de la subsistance humaine. La conception dominante de la liberté à l’époque moderne reposait au fond sur l’aspiration à être délivré de la terre et des activités paysannes qui y sont liées, ce qui a conduit à identifier la liberté avec la vie urbaine (“l’air de la ville rend libre”). Contre cette conception extra-terrestre de la liberté – qui pousse ses ultimes partisans fanatisés, comme Elon Musk, à vouloir aller vivre sur Mars –, il est frappant de voir aujourd’hui que la liberté est de moins en moins associée à la ville – sa devise serait plutôt “prendre la clé des champs”. C’est un changement d’esprit frappant, intimement lié au désir de renouer avec la liberté comme autonomie. »

Pour Sartre, « l’existence précède l’essence ». Tu complètes : « La subsistance précède l’existence »… Est-ce que ton livre serait un manifeste subsistancialiste ?

« Oui, mais à condition de souligner que je n’invente rien : je ne fais que remettre à jour des idées politiques qui ont été jetées aux oubliettes, même par les théories prétendument radicales. Et je le fais pour rendre justice à toutes celles et ceux qui voient bien qu’il y a quelque chose de problématique dans notre mode de vie, où l’on fait faire à d’autres presque tout ce qui concerne notre subsistance. En fait, je m’inscris dans un tournant subsistancialiste2 plus général, porté notamment par certaines écoféministes qui ont critiqué la conception de l’émancipation féminine qui fut celle de Beauvoir, typique de la volonté extra-terrestre de délivrance (voir extrait 2). Car cette critique a une portée bien plus générale, qui permet de repenser une émancipation compatible avec la Terre (voir extrait 3).

Propos recueillis par Momo Brücke

LA GENTRIFICATION A AUBERVILLIERS

Le quartier de la maladrerie à Aubervilliers

À Aubervilliers, plusieurs projets de construction et de rénovation
urbaine sont en cours : piscine d’entraînement olympique et son
solarium, gares du métro 12 et 15, éco-quartier du Fort, “rénovation”
par l’ANRU (agence nationale de la rénovation urbaine) dans les cités
Émile Dubois et la Maladrerie…

Ces projets ont en commun d’être menés par des gros opérateurs comme là
Société du Grand Paris/Grand Paris Aménagement, la Solidéo (Société de
livraison des ouvrages olympiques) ou encore l’ANRU qui est un “établissement public industriel et commercial” ; et ils ont aussi en commun de se préoccuper assez peu de l’avis et de la vie des habitant.e.s déjà présent.e.s dans les quartiers concernés.

C’est pour faire entendre leurs voix et protester contre des projets qui
visent surtout à bétonner encore plus et transformer la population
d’Aubervilliers en attirant des habitant.e.s plus aisé.e.s et en
diminuant la part de logements sociaux que les collectifs de défense des
Jardins des Vertus et de la Maladrerie ont organisé le samedi 29 janvier
un “tour de quartier”.

Dans l’émission de ce jour, ont vous emmène donc en balade autour du fort d’Aubervilliers avec les habitant.e.s en colère contre les décisions autoritaires, la
gentrification et la bétonisation ; et en fin d’émission, nous revenons sur l’action de blocage du chantier de la piscine qui a eu lieu le 2 février et sa répression.

Pour en savoir plus sur les jardins, c’est ici :
https://twitter.com/JardinsAuber
et là pour la Maladrerie : https://www.maladrerie.org/
L’article sur la gentrification cité est à retrouver ici :
https://www.contretemps.eu/contre-gentrification-production-espace/

Nous remercions l’émission zoom écologie, pour la réalisation de ce reportage

Zoom écologie, c’est tous les jeudi soir de 20 h 30 à 21 h30 sur FPP 106.3 FM en IDF ou sur rfpp.net et http://zoom-ecologie.net/

DES ARBRES ET DES VILLES

Villetaneuse 26 septembre 2021 jardin partagé

La COP26 c’est terminer à Glasgow le 13 novembre dernier avec un résultat négatif comme prévu. Entre autre proposition, replanter des arbres comme une partie de la solution au réchauffement climatique

Quel sort, réserve-t-on a nos arbres et forets ? Symbole aux yeux des urbains d’une nature authentique, la forêt française vit une phase d’industrialisation sans précédent. Mécanisation lourde, monocultures, engrais et pesticides, la gestion forestière suit à vitesse accélérée le modèle agricole intensif.

Les 24, 25 et 26 septembre 2021, se tenait la deuxième édition du Festival Plein champ dans les zones d’écologie populaire des quartiers sud de Villetaneuse. Organisé par l’association de l’Autre champ, en partenariat avec le collectif d’habitant.e.s du Ver galant

Le dimanche 26 septembre 2021, a la suite de la projection du film Le Temps des forêts de François Xavier Drouet, nous avons eu un temps d’échange en présence d’Alexis Boniface du Groupe national de surveillance des arbres et il fut question de la place des arbres et de la nature dans nos villes bétonnée.

Et c’est cet échange que nous vous proposons dans l’émission de ce jour.

Bonne écoute !

AU MEXIQUE COMME PARTOUT LE CAPITALISME DÉTRUIT TOUT

Paris ; le 18 octobre 2021

Le 18 octobre, nous recevions dans nos studios deux représentants du conseil national indigène ; Angel Sulub et Maria de Jésus Patricio Martinez.

Trois membres du Congrès National Indigène du Mexique étaient de passage à Paris, dans le cadre de la tournée européenne d’une délégation zapatiste. Ces représentants de peuples autochtones ont alerté sur les dommages causés par des méga-projets industriels, portés pour certains par des multinationales françaises. Face aux dégâts environnementaux à venir, la résistance de ces populations affectées s’organise. 

Les entreprises françaises responsables de la destruction de leur environnement sont en première ligne : EDF et Danone. « Ces méga-projets engagent une destruction grave de nos forêts, de nos terres, de notre eau », affirme Angel Sulub, représentant du peuple maya. « On appelle cela une spoliation de la vie. Parce que ces méga-projets sont destructeurs de nos terres », abonde, assise à ses côtés, Maribel Cervantes, représentante du peuple populuca. Derrière eux, une carte du Mexique est projetée, sur laquelle sont épinglés tous ces grands chantiers actuels.

Né en octobre 1996, suite au soulèvement des zapatistes, le Congrès National Indigène (CNI) regroupe des délégués des divers peuples autochtones mexicains. Leur credo : « Jamais plus un Mexique sans nous ». Maria de Jésus Patricio Martinez en est la porte-parole. Guérisseuse Nahua, elle fut la première femme issue d’un peuple autochtone à se présenter à une élection présidentielle mexicaine, en 2018. Leur venue à Paris a été organisée par la délégation zapatiste présente en Europe dans le cadre de leur « Voyage pour la Vie ».

 EDF et Danone pointé du doigt au Mexique

Dans le sud du Mexique, EDF porte un vaste projet d’implantation d’éoliennes, Gunaá Sicarú. « Prisée pour la puissance et la constance de ses vents, la commune d’Union Hidalgo demeure un véritable eldorado pour les leaders mondiaux du secteur énergétique », retrace l’ONG CCFD Terre Solidaire. Dans un rapport paru en juin 2021, l’ONG pointe les manquements de l’État français, principal actionnaire d’EDF. Avec ses 115 éoliennes, le projet affectera le territoire des habitants d’Union Hidalgo, « issus à 90 % du peuple autochtone zapotèque, pour qui le rapport à la terre et à la nature est sacré », rappelle l’ONG.

Au centre du Mexique, Danone est aussi dans le viseur des représentants des peuples autochtones. La multinationale « est en train d’extraire toute l’eau des volcans. Cela créé de grands cratères, et la terre s’y effondre. C’est une catastrophe », alerte Maribel Cervantes. Pour mener à bien ses activités, Danone utilise la société Bonafont, rachetée en 1995 (le Mexique est, depuis lors, un pays stratégique pour le géant de l’eau).

Aux yeux des représentants, ces projets industriels se nourrissent entre eux. Le parc éolien d’EDF viendra répondre aux besoins énergétiques des autres chantiers, que le gouvernement mexicain aime à nommer « pôles de développement ». « Nous ne voulons pas du couloir transisthmique qui transforme en une usine d’énergie éolienne, de sous-traitance et d’exploitation de minerais des zones entières depuis l’Océan Pacifique jusqu’au Golfe du Mexique », écrit le CNI dans une déclaration datée du 11 octobre.

Sans compter qu’un nouvel accord commercial est en cours d’élaboration entre l’Union Européenne et le Mexique. Cet accord risque d’accélérer ce type de méga-projets. « L’expérience nous apprend que les accords de libre échange ont toujours été en faveur des multinationales et des instruments de destruction », tranche Angel Sulub. « Et que cela a toujours accéléré la dépossession de nos peuples ».

 Assassinats et enlèvements de défenseurs des droits humains

 Pour les responsables autochtones, la complicité est grande entre les entreprises transnationales, le gouvernement mexicain, et certains groupes armés. « Ces méga-projets sont accompagnés d’une militarisation ; de programmes d’assistance sociale qui visent à fragmenter les sociétés ; et de persécutions des défenseurs des droits humains » précise Angel Sulub. Les assassinats et enlèvements de défenseurs des droits humains se multiplient, et demeurent impunis. Pour n’en citer qu’un : Samir Flores Soberanes, membre du Front populaire de défense de la terre et de l’eau (une association présente dans le centre-est du Mexique), a été abattu en février 2019 après avoir reçu des menaces de mort. 

Ces menaces sont de plus en plus nombreuses pour ceux qui s’opposent aux méga-projets industriels et au gouvernement mexicain. « Dans le Chiapas, le groupe paramilitaire ORCAO intensifie ses attaques armées contre les communautés zapatistes. Pas plus tard qu’il y a quelques jours, il y a eu une nouvelle attaque », déplore ainsi Angel Sulub. 

Dans ce contexte, comment continuer à faire entendre la voix des peuples autochtones ? « Le plus important pour nous, c’est d’avoir des organisations de terrain, luttant à la base », insiste Maribel Cervantès. Certaines poches de résistance font face à plusieurs projets. « Dans l’État du Yucatán, il y a une grande résistance contre le mal-nommé « train Maya », un projet qui menace toute la région sud-est du pays. Cette lutte se concentre aussi contre les projets d’éoliennes d’EDF, et les élevages intensifs de porcs », cite Angel Sulub.

 Auto-défense et recours juridique menés de front

 Ces luttes s’articulent autour de plusieurs leviers. Les représentants du CNI en décrivent deux principaux. D’un côté, une stratégie d’auto-défense. Il s’agit de « reprendre la main sur notre sécurité, en l’assurant nous-mêmes, avec les us et coutumes de nos propres communautés », explique Maria de Jésus Patricio Martinez. Des polices communautaires sont créés. « Cela nous est bénéfique, car nous n’avons aucune confiance dans la police, la marine, et toutes les institutions de défense du gouvernement mexicain ».

De l’autre, un levier plus légaliste, basé sur des recours en urgence ou de longs bras-de-fer judiciaires. « Nous utilisons des instruments juridiques comme les recours en référé », indique Maribel Cervantes. « Nous nous appuyons aussi sur la dénonciation de la violation du droit au libre consentement des peuples indigènes ». De fait, le Mexique a ratifié la convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT). Ce texte oblige l’État – en théorie – à réaliser des consultations auprès des populations affectés par un projet industriel. Or, « ces consultations ne se réalisent pas, ou se font de manière frauduleuse. Ce sont des simulacres, qui visent à faire croire que nous sommes d’accord avec ces méga-projets », dénonce Maribel Cervantes.

Malgré les arguments apportés devant les juges, difficile de freiner ces dynamiques. « Le système judiciaire mexicain n’est pas pensé pour les peuples indigènes », déplore la déléguée populuca. En France aussi, EDF est assigné en justice depuis octobre 2020 pour son projet de parc éolien. L’affaire est toujours en cours. « Cela fait partie de notre stratégie de lutte légale », commente Maribel Cervantès. Mais en France comme au Mexique, « nous savons que la justice a sa propre manière de faire, et nous avons davantage confiance dans notre auto-organisation. Même lorsque l’on gagne des recours, ils ne sont souvent pas respectés », craint-elle.

Pour autant, porter ces sujets en France, dans les tribunaux comme auprès de l’opinion publique, est important pour ces représentants du CNI. Ce voyage leur permet « d’écouter les luttes existant dans d’autres territoires, afin de renforcer nos propres résistances. Nous faisons tous partie de cette grande lutte pour la vie », concluent-ils.

TERRES FERTILES CONTRE LA BÉTONISATION !

Gonesse, Saclay, Thoiry, Val-Bréon : des quatre coins de la région parisienne, des citoyens marcheront vers Matignon pour obtenir un moratoire immédiat sur la destruction des terres nourricières, menacées par des projets d’infrastructures inutiles, coûteux, et néfastes pour les écosystèmes et la qualité de vie. Malgré les discours du gouvernement et de la Région sur la nécessité de lutter contre l’artificialisation des sols, les projets aberrants se multiplient en Île-de-France : gares inutiles du Grand Paris Express, infrastructures olympiques surdimensionnées, entrepôts de logistique, data centers, stockage de déchets inertes …

A Gonesse, dans le Val-d’Oise, depuis l’abandon du mégacentre commercial Europacity en novembre 2019, le Premier ministre Jean Castex a annoncé le maintien de la construction d’une gare de métro automatique (sur la ligne 17 nord) au milieu des champs et l’urbanisation d’une partie du Triangle agricole, pourtant Interdite à l’habitat en raison du bruit des aéroports du Bourget et de Roissy-Charles-de-Gaulle. Le gouvernement y a annoncé la construction d’une cité scolaire, d’un internat et d’une administration de l’État. Le terminus de la ligne 17, prévu au Mesnil-Amelot, viendrait urbaniser des terres fertiles autour d’un village actuellement peuplé de 1100 habitants, accélérant ainsi l’étalement urbain.

À Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, les pelleteuses ont déjà commencé à détruire des jardins ouvriers centenaires pour y construire un solarium et une salle de sport prévus dans le cadre d’une piscine d’entraînement olympique.

À Saclay, dans l’Essonne, au nom d’un « intérêt national » jamais soumis à débat public, c’est l’ensemble des 4000 hectares du plateau, dont 2300 de terres agricoles, qui est à présent menacé d’urbanisation via le projet de la ligne 18 du Grand Paris Express, infrastructure surdimensionnée et inadaptée aux besoins. Plateformes de logistique, centres de données et dépôts de gravats du Grand Paris se multiplient au détriment des terres cultivées.

À Val Bréon, en Seine-et-Marne, aux portes d’un village rural, 150 hectares de terres nourricières sont menacées de destruction par un projet de plateforme logistique. En les achetant au prix fort (17 250 000 €) et en maintenant cette opération illégale, puisque l’urbanisation est subordonnée à la réalisation d’une gare qui n’est pas programmée, la Communauté de Communes ouvre la porte à la spéculation foncière sur les terres agricoles avoisinantes.

Dans les Yvelines, ce sont des hectares d’Espaces boisés classés (EBC) et de bonnes terres agricoles qui sont menacés par des projets autoroutiers : « Voie Nouvelle » de la Vallée de la Mauldre (Axe Nord/Sud) – déviation de la  route départementale 154 à Verneuil-sur-Seine, Vernouillet et Chapet, ainsi qu’un projet de pont à Achères, que va justifier ce nouveau flux de véhicules. Sur l’ensemble du département, c’est le mitage de terres agricoles par des constructions illégales, des défrichements sauvages ou l’apport de milliers de tonnes de déchets dits « inertes » venus des travaux du Grand Paris comme à Thoiry. Ailleurs, on brade le patrimoine public, l’agroécologie et la biodiversité, comme à Grignon. Partout, les zones humides, les EBC, les trames vertes et bleues inscrites au SDRIF (schéma directeur régional de la Région Île-de-France) ne sont pas respectées et les règlementations bafouées.

C’est dans ce contexte que nous vous proposons dans l’émission de ce jour, le reportage réalisé le 28 août dernier a Saclay sur la fête des dernières moissons. Nous pourrons y entendre plusieurs interventions et notamment un entretien avec la brigade écologiste et un second avec un journaliste du petit zpl- zone de publication libre. Bonne écoute !

Pour la marche de ce samedi 9 octobre en Île-de-France

Départ de Gonesse : La marche nord partira à 9 h 30 de la Patte d’Oie de Gonesse

Départ de Saclay : La Marche Sud partira à 9 h, du camp de Zaclay à Villiers-le-Bâcle

Départ de Val Bréon :  La Marche Est partira à 9 h de la ferme communautaire de la Communauté de communes du Val Briard à Les Chapelles-Bourbon

Départ de Thoiry : De 9 h à 9 h 30 regroupement route de Versailles sur la RD 11 devant l’entrée du Parc zoologique de Thoiry.

QUAND DES SALARIE-E-S DE BIOCOOP SE RETROUVENT DEVANT LES PRUD’HOMMES

Le 9 juillet 2020 commençait une lutte inédite à bien des égards à Biocoop : alors que les salarié.e.s avaient travaillé en première ligne pour répondre aux besoins fondamentaux de notre société, la direction de Biocoop – Le Retour à la Terre, franchise de deux magasins parisiens, a annoncé à la sortie du premier confinement sa volonté de vendre ses magasins et d’instaurer le travail du dimanche à partir du mois de septembre 2020. Face à cette menace,

les salarié.e.s des magasins de Rive Droite et de Rive Gauche sont partis en grève majoritaire durant l’été 2020 contre le travail dominical, mais également pour obtenir de meilleurs salaires et deux jours de repos consécutifs hebdomadaire.

Cette grève a permis de révéler au grand jour ce qu’était Biocoop : non pas une coopérative utopique de 700 magasins, mais plutôt une grande entreprise capitaliste comme les autres avec, à sa tête, d’anciens dirigeants de Carrefour, Super U et Intermarché qui n’en ont que faire de la « coopération » et de l’écologie alors qu’une minorité de magasins sont réellement coopératifs et que la direction nationale a supprimé la grille évolutive des salaires.

En 10 ans de grève à Biocoop, des magasins jusqu’aux plateformes de livraison, la grève au Retour à la Terre est la première dans l’histoire du réseau à avoir établi une véritable jonction avec les salarié.e.s des autres magasins, notamment à l’occasion de la journée interprofessionnelle du 17 septembre 2020 où 6 magasins Biocoop étaient représentés dans la grève.

Cette lutte a permis une libération de la parole pour les salarié.e.s du réseau et d’obtenir des augmentations de salaire à Biocoop Montgallet mais également une prime de 1.000 euros à Strasbourg car, à ce point de la mobilisation, les directions de ces magasins s’inquiétaient à juste titre d’une extension de la grève.

Ce jeudi 9 juillet 2020 se tenait le délibéré de Laetitia ainsi que l’audience de jugement de Konstantin dans l’optique d’obtenir la jonction avec le dossier de Tiphaine, licenciée pour les mêmes motifs : avoir simplement pris la parole sur un piquet de grève et dénoncé les mauvaises conditions de travail ainsi que des agissements sexistes de certains membres de la direction.

Dans l’émission de ce jour, nous vous diffusons le reportage réalisé ce 2 septembre 2021 devant le Conseil de Prud’hommes de paris et nous terminerons l’émission avec l’interview de Konstantin réalisé vendredi dernier et en sa compagnie, nous revenons sur l’audience qui c’est tenue le 7 septembre dernier.

Bonne écoute !

PASS SANITAIRE / LUBRIZOL

Reportage et vignettes sonores dans l’émission de ce jour.

Des centaines de manifestants se sont une nouvelle fois donné rendez-vous partout en France ce samedi 18 septembre, pour la neuvième semaine consécutive, afin de protester contre la loi validée par le conseil constitutionnel et qui est entrée en vigueur le 9 aout dernier avec comme conséquence l’extension du pass sanitaire et la vaccination obligatoire pour de nombreux professionnels, dont les soignant-e-s.

Nous étions dans la manifestation parisienne et nous vous proposons le reportage qui sera composer essentiellement de deux entretiens avec notamment une soignante du val de Marne

La suite de l’émission sera de lecture de texte lié a la question du pass sanitaire mais aussi un appel a une Rencontre autour de “Nous sommes en guerre” de Pierre Douillard-Lefèvre Café librairie Michèle Firk Dimanche 26 septembre, 17h00 a Montreuil

Nous reviendrons également avec un membre du collectif Lubrizol sur l’initiative de ce week-end a Rouen. Les Associations de Victimes organisent le 26 septembre 2021,un rendez-vous à 11 h 00 devant la préfecture de Rouen, pour des échanges, des rencontres tout au long de la journée.

LES JARDINS D’AUBERVILLIERS

La ville d’Aubervilliers décide de détruire une partie des jardins pour une piscine, en vue des JO 2024, qui doit être bâtie sur un parking attenant au jardin. C’est le solarium, dont la construction amputera les jardins de 4 000 m². Le montant du projet porté par Grand Paris Aménagement, 33 millions d’euros.

C’est dans ce contexte que depuis plusieurs mois, une occupation de ce jardin a eu lieu. Le 2 septembre au matin, les flics ont évacué les jardins et le soir même un rassemblement se tenait devant la mairie et c’est le premier reportage que nous vous proposons.

Le samedi 18 septembre, une nouvelle déambulation dans Aubervilliers se tenait de nouveau contre la construction de cette piscine olympique, ce sera le cadre du second reportage avec a la fin de ce reportage, un entretien sur la décision judiciaire de suspension du permis de construire.

LES SOULÈVEMENTS DE LA TERRE / LES GILETS JAUNES

Le 29 juin 2021 commencer a Paris les actions du “GRAND PÉRIL EXPRESS”, en lien avec la campagne “Des soulèvements de la terre”.

Du Triangle de Gonesse aux Jardins des Vaites, dans le bocage breton de Saint-Colomban, sur les terres paysannes de Haute-Loire, à Grenoble, Dijon, Rennes, Aubervilliers, Saclay, la bétonisation détruit aujourd’hui espaces naturels, terres agricoles et jardins populaires.

Le Grand Paris est à lui seul une catastrophe écologique, démocratique et économique. Il incarne tous les maux de notre société : accaparement des terres, destruction et bétonisation des terres agricoles et paysannes aux profits des grands industriels, corruption & déni démocratique, sans parler des atteintes irréversibles à la biodiversité.

Cette semaine d’action est coorganisée par Extinction rébellion et s’inscrit dans la campagne Les Soulèvements de la Terre initié début mars par un large ensemble de fermes, syndicats paysans, zads, associations et collectifs issus du mouvement climat. Une série d’actions d’occupation de terres menacées par le béton et de blocages d’industries responsables de l’artificialisation des sols est en cours depuis.

Dans une première partie d’émission, nous vous diffusons le montage d’un reportage réalisé le 29 juin lors de l’occupation du site de Lafarge au Port de Gennevilliers avec un entretien de plusieurs membres du collectif des soulèvements de la terre qui reviennent sur l’ensemble de cette campagne amorcé en mars à Besançon. Elle vise à fédérer des luttes pour la défense des terres en ville comme à la campagne et regroupe des collectifs locaux et des organisations nationales (la Confédération
paysanne, Extinction rébellion…).

L’action “grand péril express” de cette semaine visait l’industrie du béton (sites d’entreprises multinationales qui produisent le ciment et le béton qui servent à construire les infrastructures du grand paris qui asphyxient des centaines d’hectares et d’habitants en Île-de-France).

Dans une seconde partie d’émission, nous vous diffusons un montage des prises de parole du collectif des mutilés pour l’exemple qui avait lieu a la Parole errante. À l’occasion de la 6ᵉ assemblée des assemblées gilets jaunes qui se tenait à Malakoff une rencontre public ouverte à toutes et tous avait lieue parallèlement à la parole errante le 24 juin dernier.

Bonne écoute

Plus d’info sur :

https://lessoulevementsdelaterre.org/

https://laparoleerrantedemain.org/index.php/2021/06/26/le-village-de-lada-6/

BURE : LA MASCARADE JUDICIAIRE DU NUCLÉAIRE

Bar-Le-Duc 3 juin 2021 ; procès « des sept malfaiteurs »

Il n’y a toujours aucun déchet nucléaire à Bure. Pour autant, nous sommes à un moment charnière, car Cigéo (centre industriel de stockage géologique) pourrait bientôt être reconnu d’utilité publique : expropriations, défrichement du Bois Lejuc et premiers chantiers qui pourraient voir le jour d’ici à 2022.

Après 4 ans d’instruction pour « association de malfaiteurs », des milliers d’heures d’écoutes par la gendarmerie, un dossier de 15.000 pages, des mètres cubes de matériel saisi, un harcèlement policier omniprésent dénoncé par la Ligue des Droits de l’Homme, l’heure de la mascarade judiciaire a sonné. Les 1, 2 et 3 juin au Tribunal de Bar-le-Duc se tenait le procès des sept « malfaiteurs » de la lutte à Bure.

Alors qu’à partir de ce 29 juin, débutera une action de masse pour la fin de la saison 1 des soulèvements de la terre, une semaine d’action au cœur des ravages de la construction et du Grand Paris en Île-de-France. À l’occasion de cette semaine de lutte, nous décidons de vous diffuser une partie des sons réalisés lors du procès a Bar-le-Duc par l’actualité des luttes, radio zinzine et l’émission les amis d’Orwell.

Nous commencerons avec un rappel du projet cigéo et nous poursuivrons avec les différentes interventions et notamment les contres rendus des trois jours de procès

Bonne écoute !

PLUS D’INFOS sur :
https://bureburebure.info/123proces/https://noussommestousdesmalfaiteurs.noblogs.org/ FB : @Bureacuire2 / Tw : @BureaCuire

PAS DE POUBELLE NUCLÉAIRE EN MEUSE/ JARDIN À DÉFENDRE

Les 1er, 2 et 3 juin au Tribunal de Bar-le-Duc se tenait le procès des sept « malfaiteurs » de la lutte à Bure. Des ami.e.s luttant contre le projet de méga-poubelle atomique Cigéo(centre industriel de stockage géologique).

Il n’y a toujours aucun déchet nucléaire à Bure. Pour autant, nous sommes à un moment charnière, car Cigéo pourrait bientôt être reconnu d’utilité publique : expropriations, défrichement du Bois Lejuc et premiers chantiers pourraient voir le jour d’ici à 2022.

Dans cette première partie d’émission, nous entendrons un entretien réalisé a bar le Duc lors du procès dit des sept « malfaiteurs » et nous serons avec Régine et Patrick membres de BURESTOP 55 / Collectif Meuse contre l’enfouissement des déchets radioactifs. En leurs compagnies, nous ferons un point d’étape du projet Cigéo et des luttes qui se mènent contre ce projet.

En seconde partie d’émission, nous irons du côté du jardin des vertus à Aubervilliers qui fait face à une menace de destruction d’une partie de ses jardins, pour la construction d’une piscine olympique et d’un solarium pour les jeux olympique de 2024.

Dans ce reportage, réalisé le dimanche 6 juin 2021, nous vous proposons une ballade a la rencontre de ceux et celles qui défendent le maintien de ce jardin.

Bonne écoute !

Pour plus information sur la lutte contre cigéo :
CONTACT MAIL : info@burestop.eu

FACEBOOK : https://www.facebook.com/Burestop/


Pour nous rejoindre, participer à la mobilisation, visiter les jardins, et plus d’infos sur :
Facebook : www.facebook.com/JardinsAubervilliers/
Twitter : www.twitter.com/JardinsAuber
Instagram : https://www.instagram.com/sauvons_les_jardins_d_auber/

email : jardinpasdengin(@)riseup.net

LA BRETAGNE FACE À L’AGRO-INDUSTRIE

Morgan Large pour l’émission “La Petite Lanterne”, sur les ondes de Radio Kreiz Breizh

L’agro-industrie est l’ensemble des industries ayant un lien direct avec l’agriculture. Cela comprend donc l’ensemble des systèmes de productions agricoles et s’étend à toutes les entreprises qui fournissent des biens à l’agriculture (engrais, pesticides, machines) ainsi qu’à celles qui transforment les produits agricoles et les conditionnent en produits commercialisables. En ce sens, le secteur agro-industriel ne se limite pas aux seuls produits alimentaires, domaine exclusif au secteur agroalimentaires. Mais englobe aussi tous les secteurs parallèles de valorisation des agroressources.

Ce mercredi 31 mars, la journaliste de Radio Kreiz Breizh Radio associative basé a Rostrenen (Côtes-Armor), Morgan Large, était sur le point de prendre le volant, quand soudain elle s’est rendue compte que les boulons fixant une des roues arrière de son véhicule avaient disparu.

Depuis que la journaliste enquête sur les subventions accordées à l’agro-industrie en Bretagne, elle et son média ont fait l’objet de pressions et d’actes d’intimidation à plusieurs reprises. Tout comme ses collègues qui tentent de travailler également sur les questions agricoles de la région.

En ce mois de mai 2021, nous avons rencontré en Bretagne, Morgan Large et en sa compagnie, nous sommes revenues sur le sens de son travail de journaliste et de l’avenir de cette région.

Pour plus d’information sur le projet splann, https://splann.org/

MANIFESTATION DE SOUTIEN A LA PALESTINE/LES ÉPREUVES DU BAC /MARCHE CONTRE MONSANTO

Le 15 mai dernier à Paris, s’est tenu tant bien que mal, une manifestation de soutien à la Palestine. Originellement autorisé, elle a été (tout comme le rassemblement du jeudi précédent, appelé par le PCF, et les verts; ainsi que ceux prévu 17 et 19 mai à Villejuif et Vitry-sur-Seine) interdite sous demande express de Darmanin ministre de l’intérieur, sous prétexte de possible trouble à l’ordre public.

Prétexte se basant sur le “précédent” de 2014. (Elle aussi interdite à l’époque). Sous la pression des manifestants, malgré la forte répression (la manifestation à été divisé en 4 par les gazeuses et les matraques…) une partie du cortège a pu se diriger jusqu’à République où un rassemblement pacifique a pu avoir lieu jusqu’à 19h heure de couvre-feu.

C‘est dans ce rassemblement que les interviews ont eu lieu. Une prochaine manifestation de soutien à la Palestine aura lieu ce dimanche 23 mai 15h au départ de Barbés.

Dans un deuxième temps , nous vous diffuserons un reportage réalisé le mercredi 12 mai lors d’un rassemblement organisé devant la direction départementale de l’éducation nationale du 93 a Bobigny.

Ce rassemblement était appelé par plusieurs organisations syndicales de professeurs et de lycéens dans le cadre de la mobilisation entamer a la rentré du 3ème confinement quant à la tenue des épreuves du bac et contre les modalités proposés par le gouvernement suite à cette année perturbée par la crise sanitaire. 

Pour finir cette émission nous vous diffusons une.partie des prises de paroles qui se sont tenues le samedi 15 mai a 13h a Stalingrad au départ de la manifestation contre l’agrochimie et Monsanto Bayer. Vous entendrez le collectif zéro chlordécone zéro poison et le collectif Vietnam dioxine. 

Bonne écoute !

ÉLECTRICITÉ ET GAZ ; QUEL AVENIR POUR SES ÉNERGIES ?

Dessin tiré du site ; privatisation barrage : ne nous laissons pas tondre

Nous axerons principalement la discussion sur la privatisation de l’énergie puisque nous sommes en désaccord avec le choix du gouvernement, appuyés par la CGT, de continuer à privilégier le nucléaire, au regard de ces coûts exorbitants, selon la Cour des Comptes, pour avoir une bonne estimation de ce qu’aura coûté le réacteur de Flamanville qui devrait être opérationnel en 2023, il conviendrait d’ajouter à cette somme des “coûts complémentaires” d’un montant de 6,7 milliards d’euros, dont plus de 4 milliards de frais financiers. Ceci porterait le coût total du réacteur à 19,1 milliards d’euros ! Mais aussi concernant l’extraction de la matière première ; l’uranium, le non-recyclage des déchets et de sa dangerosité…

Face à la privatisation des services de l’énergie ; électricité et gaz, la CGT propose un plan alternatif  sans remettre en cause l’extension au nucléaire, puisqu’il est prévu de construire 6 EPR (réacteur pressurisé européen) ou EPR (initialement European Pressurized Reacto) supplémentaires dans les années à venir. Nous avons demandé à Sébastien Menesplier secrétaire général de la FNME CGT (Fédération nationale des mines et de l’énergie) de nous parler de ce projet et de revenir sur le désastre que serait pour les usagers la poursuite de la privatisation d’EDF.

Les 3 axes pour réussir la transition énergétique pour la CGT :
• La construction d’un mix énergétique bas carbone.
• Une efficacité et une performance énergétiques renforcées (ex : isolation du bâti, pompe à chaleur…).
• Une répercussion faible des coûts de production sur les usagers
L’indépendance énergétique, la sécurité et la responsabilité sociale dans l’approvisionnement, mais aussi la lutte contre l’exclusion et la lutte contre le réchauffement climatique devront être des priorités de la Nation portées par le service public de l’énergie. La planification de la lutte contre le réchauffement climatique devra être effectuée par le service public de l’énergie, en ayant un regard pointu sur l’impact carbone dans sa globalité. » Sauver le service public L’énergie est un besoin vital qui ne peut être livré au profit : A chacun selon ses besoins.« 

Le gaz reste l’énergie la moins émettrice de gaz à effets de serre. Le développement des filières biogaz, hydrogène ou méthane de synthèse va faire de cette filière un des acteurs centraux dans la lutte contre le réchauffement climatique.
L’articulation entre toutes les activités permettant la production, le transport, la distribution d’énergie, la recherche et le développement, les études et conceptions et le développement des services énergétiques ainsi que le démantèlement des ouvrages industriels. »

La CGT défend dans son plan :
• Un système solidaire basé sur le principe « chacun contribue selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ».
• Un mécanisme permettant l’accès au service de façon identique à tous les usagers quels qu’ils soient et où qu’ils soient, réduisant les inégalités sociales et territoriales (péréquation).
• Une évaluation constante des besoins à travers l’expression des usagers pour faire évoluer les services publics.
• Le financement pour assurer en permanence les infrastructures, l’organisation et les emplois stables et qualifiés nécessaires »
La production hydroélectrique doit être développée. Les concessions hydroélectriques doivent être sorties de la mise en concurrence


La FNME CGT est donc totalement opposée à la régionalisation de l’énergie en cours suite aux dernières lois impactant l’énergie comme la loi transition énergétique ou la loi PACTE (pour la croissance et la transformation des entreprises).

La précarité énergétique est grandissante depuis l’ouverture du marché (13 Millions de personnes sur notre territoire) due en partie à l’augmentation du TRV (Tarifs Réglementés de Vente) : • +50% TTC pour une inflation de 20% sur l’électricité et +85% sur le gaz, • dont une part HT (Fourniture et Transport) qui a vu une croissance de 40% (chiffres CRE), • et les diverses taxes (TVA, CSPE, TCFE, CTA) qui ont doublé »

Il y a aussi lieu de reconstruire la relation de proximité avec l’usager par
• L’ouverture d’agences d’accueil de proximité adaptées aux spécificités des territoires.
• La réouverture de centres techniques d’exploitation.
• La ré internalisation des activités des relations avec les usagers (du téléphone jusqu’au compteur).
• Faire des EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial) des acteurs du service public dans l’organisation et le contrôle des actions de maîtrise et d’efficacité énergétique »
Cette responsabilité sociale nécessite que l’ensemble des travailleurs des filières énergétiques ait un même statut, le statut de l’énergéticien. Celui-ci doit être composé des meilleurs conquis de chaque statut ou conventions collectives actuelles existantes dans les filières énergétiques. Pour les salariés, la base doit être le statut des IEG (industries électriques et gazières).

Le dernier quart d’heure sera consacré à la centrale à charbon et à biomasse de Gardanne  avec Nicolas Casoni délégué CGT.

Après 4 ans d’instruction pour « association de malfaiteurs », le procès des militant.e.s contre la poubelle nucléaire Cigéo à Bure (Meuse) est annoncé, les 1,2,3 juin. Nous terminerons cette émission en diffusant l’appel de soutien.

LES JARDINS DES VERTUS / IL FAUT SAUVER LA BUTTE ROUGE ET SES JARDINS

Aubervilliers 17 avril 2021 ; manifestation contre la destruction d’une partie des jardins. Crédit photos Tomislav

Dans l’émission de ce jour, nous irons de jardin en jardin

Au pied du fort d’Aubervilliers, les jardins des Vertus sont cultivés depuis un siècle par des jardinier·es  et des ouvrier·e·s qui y font pousser des courges, des pommes de terre, des tomates, de la sauge, des cerisiers, des pommiers, des belles de nuit ou encore des amaranthes.

Mais ce trésor de petites parcelles et de cabanes est aujourd’hui menacé : la Société du Grand Paris veut y stocker les déblais du chantier de la station Fort d’Aubervilliers de la nouvelle ligne 15 du métro. Plusieurs milliers de mètres carrés de jardin et des dizaines d’arbres sont menacés de finir sous les gravats.

Comble du cynisme, ce ne sont pas les bassins qui vont détruire les jardins, mais un “Splashpad, un pentagliss, un solarium minéral et un village finlandais” tout ceci dans un des quartiers les plus pauvres de France.

Ce 17 avril 2021, une marche partait de la mairie d’Aubervilliers pour se rendre au jardin des vertus, près du fort d’Aubervilliers. C’est le reportage réalisé ce samedi d’avril que vous allez entendre. Nous y entendrons pêle-mêle ; les brigades de solidarité populaire, une réflexion sur la société du grand Paris, une occupante du théâtre de l’Odéon et un membre des jardins familiaux de Fleury-Mérogis


En seconde partie d’émission, nous revenons sur la cité jardin de la butte rouge et la volonté de la mairie de Châtenay-Malabry de la détruire.

La Butte Rouge est une cité jardin est un patrimoine architectural populaire magnifique qui peut disparaitre. Conçu dès les années 30, il abrite 8000 habitants sur 72 hectares dans un écrin de verdure, d’arbres centenaires, de jardins ouvriers… Les promoteurs lorgnent depuis longtemps sur cet espace proche du bois de Verrières, non loin du parc de sceaux, de la vallée aux loups et à 15 km de Paris. C’est indéniable, pour eux, cette cité est trop bien pour les prolos et le projet du grand Paris les éjectera toujours plus loin de la capitale.

Ce projet de démolition porté par la mairie de Châtenay-Malabry (92290) ferait perdre 2000 à 3000 logements HLM : à bas loyer. Cette disparition importante de logements sociaux programmée viendrait aggraver la crise du logement déjà patente en Île-de-France. Il faut rappeler que c’est dans ces logements que vivent les personnes et familles privées d’emploi, des smicards, tous les premiers de corvée.
Le gouvernement a débloqué deux milliards supplémentaires de fonds à l’ANRU(agence nationale de rénovation urbaine) avec l’engagement d’Action logement dans une rénovation urbaine adaptée au contexte d’urgence, et pourtant il continue à donner son feu-vert à de multiples démolitions.

Malgré les campagnes mensongères orchestrées par le maire et les promoteurs ; la cité est viable et nécessite effectivement des travaux de rénovation pour entretenir le patrimoine et résoudre les problèmes d’humidité, de chauffage… Comment expliquer que la mairie et l’office HLM aient pu laisser vivre des familles avec des enfants malades dans des appartements dangereux pour leur santé alors qu’ils peuvent leurs en accorder un autre et engager des travaux dans ceux qui en ont besoin ? Pourquoi mettre il en avant le besoin de détruire la cité par le manque d’accessibilité pour les personnes handicapées alors qu’il suffit de construire des rampes d’accès.

Si, au dire de monsieur le maire monsieur Segaud, les journalistes et les collectifs de défense de la cité de la butte rouge auraient fait circuler des chiffres fantaisistes, c’est dû à un manque de transparence de sa part. En effet, aucune maquette n’a à ce jour été révélée aux habitants. Quelles formes auront les bâtiments, ou seront-ils implantés, quelle hauteur, quelle largeur auront-ils ? C’est le flou, les grands mots et les belles promesses qui suscitent inquiétude et légitimes suspicions. De plus ce projet est vivement combattu par les plus grands noms de l’architecture comme Jean Nouvel, les descendants des bâtisseurs de la cité les sirvin, Jean-Louis Cohen, Christian de Portzamparc, ou les architectes tout récemment récompensés par le Prix Pritzker 2021 : Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal.

Le classement de la cité jardin de la butte-rouge en patrimoine culturel est primordial pour la sauver. La mairie sous couvert de protection a fait voter la modification du Plan local d’urbanisme qui permettra la démolition de la cité, malgré le résultat largement défavorable de l’enquête de proximité.

L’État dispose de tous les leviers pour s’opposer à ce projet porté par la ville de Châtenay-Malabry :
• Il peut refuser de financer la démolition des logements sociaux via l’ANRU.
• l’État peut refuser le dé-conventionnement des logements sociaux, sur l’ensemble du périmètre de la cité-jardin, sans lequel la mairie ne peut démolir.
L’argent sera-t-il plus fort que la logique et que les besoins du peuple, l’argent sera-t-il plus fort que la nécessité de préserver notre environnement.

Les prises de paroles que vous pouvez entendre dans cette émission ont été enregistrées lors des délibérations du 18 mars 2021 du conseil du territoire.

LUBRIZOL TENTE D’ÉCHAPPER A SON PROCÈS

Rouen 26 septembre 2020 ; manifestation devant l’usine lubrizol

Le 26 septembre 2019, les habitantes et habitants de Rouen et de son agglomération se réveillaient sous un immense panache de fumées. Dans la nuit, près de 10 000 tonnes de produits chimiques ont brûlé. Malgré les propos rassurants du ministre Castaner et du préfet local, les faits sont là : le nuage comprenait bel et bien des composants cancérogènes, et des débris des toitures amiantés ont couvert une partie de la ville. Mais 18 mois après, Lubrizol essaie d’éviter son procès pénal

Tout d’abord le Samedi 27 mars 2021, dix-huit mois après l’incendie de l’usine Lubrizol, près de 150 personnes se sont rassemblées à Rouen pour manifester.

Car Lubrizol est en train de tenter un recours en nullité au tribunal de Paris pour échapper aux sanctions qui pèsent justement sur cette entreprise chimique. En effet, ils veulent faire valoir un vice de procédure pour que le procès n’ait pas lieu et tente d’acheter Bertrand Bellanger, président du Département, qui aimerait abandonner toutes poursuites contre l’entreprise pour la somme de 115 000 € , affirme Christophe Holleville, secrétaire de l’Union des victimes de Lubrizol.

Nous sommes le deuxième pays d’Europe en nombre de sites dangereux. Il y a en France trois accidents industriels par jour et nous ne le savons pas et nous ne bougeons pas », continue Paul Poulain, membre de Notre maison brûle, une « plateforme d’autodéfense populaire face aux dangers industriels ».

Il faut que le procès ait lieu, parce que c’est le moyen de faire reconnaître ce qui s’est passé. Pour l’instant, les différentes associassions mobilisées ont plutôt l’impression que tout est fait pour invisibiliser l’incendie de Lubrizol et pour minimiser ces conséquences, car il faut absolument qu’il y ait un suivi des maladies, des cancers, des malformations congénitales.

“Lubrizol France par l’intermédiaire de Madame Striga, la présidente de Lubrizol France, soutient qu’un agent de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) aurait été auditionné par le service régional de police judiciaire (SRPJ) durant l’enquête, et que cette audition n’aurait pas été versée à la procédure, jetant un doute sur l’ensemble de la procédure. Elle s’appuie sur une discussion qu’elle aurait eu soi-disant avec un agent de la DREAL, dans un couloir, qui lui aurait dit qu’elle aurait été auditionnée par le SRPJ, sauf que c’est faux.

Les associations d’habitants soutienne que « c‘est un gros mensonge, et le dossier ne serait pas équitable. Mais de qui on se moque là ? Une entreprise qui fait des milliards, si elle veut bien se battre, elle n’a qu’à engager de bons avocats, et se battre contre nous, les pauvres petites victimes. Si elle croit qu’elle va se défiler comme ça, elle se trompe, parce que nous on ne lâchera pas. C’est vraiment la honte de voir un industriel qui fuit ses responsabilités. Nous sommes déterminés, une affaire comme celle-ci, elle ne peut pas s’arrêter sur une nullité comme ça. C’est grave ce qui s’est passé le 26 septembre, on a eu de grosses séquelles, psychologiques, physiques. C’est David contre Goliath, une industrie milliardaire, face à nous qui sommes des victimes, monsieur et madame tout le monde, avec nos pauvres moyens qui nous battons contre cette multinationale. Et aujourd’hui, elle se fait passer pour quelqu’un qui n’aurait pas le droit à un procès équitable. Quelle honte, c’est honteux. Mais ça nous donne de l’énergie pour les combattre pénalement ».

L’agent de la Dreal a été interrogée par un juge d’instruction, elle  aurait déclaré qu’elle n’a jamais été auditionnée par le SRPJ de Rouen, contrairement à ce que prétendrait la présidente de Lubrizol France, ajoute Simon De Carvalho.

Cette affaire, a été étudiée le 31 mars à Paris.

Manifestement, cette requête est vouée à l’échec, comme cela devrait être confirmé lors du délibéré du 30 juin. Cependant, cela aura permis à Lubrizol de gagner du temps en retardant les investigations et en reculant la programmation du procès pénal, espérant sans doute que les habitantes et habitants auront alors oublié le crime industriel du 26 septembre 2019.

Si le ministère de l’Environnement a pris quelques mesures après l’incendie concernant les stockages de produits dangereux, le compte n’y est pas et les industriels, à Rouen comme ailleurs, continuent à jouer avec la vie des travailleurs et travailleuses et des riveraines et riverains. Il reste à construire un mouvement d’ensemble pour organiser une résistance populaire contre les risques industriels. Les initiatives de mobilisation de septembre prochain pour les 20 ans de l’explosion d’AZF et les deux ans de l’incendie de Lubrizol pourraient y contribuer.

Dans un premier temps, vous allez entendre Simon qui fait partie de l’association des victimes de Lubrizol et qui était à Paris dans la salle d »audience. Puis Christophe qui s’est rendu également à Paris et suivra un extrait de la réunion publique organisée le 25 septembre 2020 par le collectif unitaire lors de l “anniversaire” dès un an de la catastrophe de Lubrizol à Rouen.

ZADIMANCHE SUR LE TRIANGLE DE GONESSE / AÉROPORT DE PARIS ET LA SOUS-TRAITANCE

21 MARS 2021 ; triangle de Gonesse

Le dimanche 7 mars 2021, une « Zadimanche » était organisée par le collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) comme tous les 15 jours.

Ce 7 mars, c’était une ZADimanche « mobile » qui était prévue, puisque L’établissement public foncier d’Île-de-France (EPFIF) a totalement défoncé, avec des tranchées d’environ un mètre de profondeur le terrain sur lequel notamment la Fête des Terres de Gonesse se tenait une fois par an.

Malgré l’évacuation de la « ZAD du Triangle de Gonesse » le 23 février, la lutte continuait pour défendre ces terres agricoles contre le projet de gare en plein champ amenant la bétonisation et l’urbanisation sur ces terres agricoles.

Ce 21 mars 2021, premier jour du printemps, se tenait une nouvelle zadimanche avec l’objectif de faire reculer les différents pouvoirs sur le projet de construction de la gare en plein champs dans le Triangle de Gonesse.

Ce premier reportage, nous permettra de revenir sur cette journée du 21 mars avec des prises de paroles et entretiens réalisé sur le triangle.

Le 18 mars dernier un rassemblement à l’initiative de l’intersyndicale de l’aérien, était organisé sur le site aéroportuaire de Roissy pour dénoncer la destruction de plusieurs dizaines de milliers d’emplois, essentiellement dans la sous-traitance dont Air France et ADP (Aéroport De Paris) sont les donneurs d’ordre bénéficiaires.

Dans cette seconde parties d’émission, vous pourrez entendre plusieurs interviews des salariés présents et une partie des prises de paroles qui avaient lieu ce jour.

LE TRIANGLE DE GONESSE : UNE PREMIÈRE ZAD EN RÉGION PARISIENNE/ JEUX OLYMPIQUES 2024

Triangle de Gonesse, 22 février 2021

Alors que le gouvernement n’a toujours pas fait connaître son choix pour l’avenir du Triangle de Gonesse et l’autonomie alimentaire des Franciliens, les citoyens mobilisés ont choisi de défendre ce patrimoine commun, en vertu de l’article L110-1 du code de l’environnement. Cette préservation signifie l’abandon par le gouvernement de la gare au milieu des champs, à la fois inutile et dispendieuse des deniers publics. Le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) rappelle aussi que les seuls transports aujourd’hui nécessaires sont situés dans des zones proches des habitant-e-s.

Le samedi 13 février 2021, se tenait devant la gare de Villiers-Le-Bel-Gonesse-Arnouville, un rassemblement organisé par des associations du territoire (Villiers-le Bel Voisins solidaires, l’Amicale des locataires du parc CDC Habitat, Vel & Bel, Villiers-Le-Bel Écologie sociale et populaire, ADHEVO) pour réclamer l’abandon de la gare Triangle de Gonesse et l’amélioration des transports du quotidien.
Dans ce premier reportage, nous entendrons les prises de paroles et les entretiens réalisé avec une gilet jaune de Saint-Brice et une occupante de la zone à défendre du triangle de Gonesse.

Le dimanche 7 février, joignant la parole aux actes, des signataires déterminés du Serment ont décidé de tenir leur engagement en protégeant les terres de façon plus active encore : ils occupent un terrain sur le Triangle, déclaré première ZAD en Ile-de-France.

Nous étions présents quelques jours avant l’expulsion du 22 février et nous avons réalisé un entretien avec un occupant de la ZAD qui nous parlera de  la mise en place de cette occupation.

Nous terminerons cette émission avec un reportage réalisé le 6 février 2021 sur le parvis de l’hôtel de ville de Paris, concernant l’opposition a la tenue des jeux olympiques de 2024. Nous entendrons l’entretien réalisé ce samedi avec des membres des jardins ouvriers d’Aubervilliers, concernés par la construction d’infrastructures liées au JO 2024.

LE SERMENT DU TRIANGLE DE GONESSE

Le 17 janvier 2021, sur les terres du triangle de Gonesse

Après l’abandon en novembre 2019 d’EuropaCity, projet climaticide de méga-centre commercial et de loisirs qui prévoyait une piste de ski artificielle sur des terres agricoles d’excellente qualité, les citoyennes et citoyens d’Ile-de-France espéraient le Triangle de Gonesse définitivement sauvé de l’étalement urbain.

La Société du Grand Paris a annoncé le démarrage dès le mois de février de la construction d’une gare en plein champ, dite gare du « Triangle de Gonesse », initialement promise aux promoteurs d’EuropaCity (qui tablaient sur la venue de 31 millions de visiteurs). La construction de cette gare rendrait inéluctable l’urbanisation des terres fertiles du Triangle de Gonesse, alors qu’il n’y a aujourd’hui aucun projet à desservir : les premières habitations sont situées à 1,7 km de l’emplacement prévu.

Pour stopper les travaux et pousser le gouvernement à acter la protection de ces terres agricoles, le dimanche 17 janvier 2021 dans le Triangle de Gonesse, un rassemblement c’est tenu pour refuser l’urbanisation de ces terres agricoles

Nous passerons cette heure d’émission sur cette journée du 17 janvier, et nous pourrons entendre les prises de paroles et entretien réalisé ce même jour et notamment les luttes sur le plateau de Saclay, la lecture du serment du triangle, un entretien avec un faucheur volontaire et avec Jean-Yves Souben, vice-président du Collectif Pour les Terres de Gonesse(CPTG), nous tenterons de voir les suites de ce 17 janvier.

Bonne écoute!

L’AGENT ORANGE DEVANT LA JUSTICE FRANÇAISE ; GRANDPUITS : LA GRÈVE SANS RÉPIT

Justice

L’agent orange convoqué devant la justice française

Jamais une victime vietnamienne n’a obtenu justice

Le lundi 25 janvier 2021 se tenait à Evry un procès de David contre Goliath, au rapport de force pour le moins inégal, intenté par l’ancienne journaliste franco-vietnamienne Tran To Nga contre une vingtaine de firmes chimiques ayant produit ou commercialisé l’agent orange, dont Monsanto et Dow Chemical.

Du haut de ses 79 ans, Tran to Nga ne désarme pas. A peine diplomée, elle avait rejoint les rangs du Front de libération du Sud-Vietnam en pleine guerre. De 1961 à 1971, les Etats-Unis ont déversé par millions de litres le défoliant, surnommé “agent orange”, pour débusquer les combattants du Viet-Cong, tapis dans les sous-bois, et détruire leurs récoltes.

Je savais que c’était un défoliant, mais je ne connaissais pas sa toxicité pour l’être humain

Tran to Nga

A l’époque, déjà, la communauté scientifique avait alarmé contre les effets de cette arme chimique utilisée massivement par les Américains. Tran To Nga a souffert d’un cancer du sein, de tuberculoses à répétition. Ses enfants sont nés, atteints de mal-formations cardiaques et osseuses. Sa fille aînée est morte à dix-sept mois de ses insuffisances cardiaques. La militante veut faire reconnaître la responsabilité des firmes qui ont produit et vendu la substance aux Etats-Unis.

Le combat de Tran to Nga a commencé en 2014, alors que d’autres demandes similaires en 2009 ont été déboutées par la Cour suprême aux Etat-Unis. Ce procès apparaît donc comme celui de la dernière chance pour l’ensemble des victimes vietnamiennes de l’agent orange.

À l’appel de différents collectifs, dont Vietnam Dioxine, un rassemblement doit se tenir samedi 30 janvier à 14 h 30, place du Trocadéro à Paris, pour les victimes vietnamiennes de l’arme chimique.

SUIVI DE

L’autre crise

La grève se poursuit à la raffinerie de Grandpuits

A Grandpuits, mercredi 20 janvier 2021 : “On n’est pas satisfaits sur nos revendications.”

Depuis le 4 janvier, les effectifs de la raffinerie sont en grève. Au mois de septembre dernier, Total a annoncé sa volonté de cesser le raffinage et de transformer son site en une plate-forme “zéro pétrole” consacrée à la production d’agro-carburants. Cent cinquante emplois sont menacés.

On risque pas d’éteindre le feu !

Mercredi 20 janvier 2021, les délégués exposaient les dernières propositions de la direction concernant le PSE (en novlangue : le plan de sauvegarde de l’emploi).

LA COURNEUVE ET LES JEUX OLYMPIQUES 2024 / GAYE CAMARA / VINCENZO VIECCHI

Dans l’émission de ce jour, nous diffusons un reportage réalisé le 13 décembre 2020 a la Courneuve lors d’un rassemblement dans le cadre de la mobilisation contre les Jeux Olympiques de paris 2024.


Ensuite nous diffuserons un reportage réalisé a Champs-sur-Marne le 19 décembre 2020 suite à l’audience qui avait lieu a la cour d’appel du TGI de Paris dans l’affaire de Gaye Camara tué par la police dans la nuit du 16 au 17 janvier 2018 et dont le rendu aura lieu le 21 janvier 2021.

Enfin nous diffusons un document sonore transmis par le comité de soutien de Vincenzo Vecchi poursuivi par deux mandats d’arrêt européen pour sa participation au contre sommet du G8 de Gènes dont le rendu par la cour de cassation sera donné le 26 janvier 2021.

LA RAFFINERIE DE GRANDPUITS

Le 7 janvier, les salariés de la raffinerie Total de Grandpuits en Seine-et Marne, ont voté la reconduction de la grève contre le projet de transformation du site, en dénonçant la casse sociale et un mensonge écologique.

Dans l’émission de ce jour, nous écouterons le reportage réalisé ce 7 janvier à Grandpuits ou se tenait une conférence de presse dont nous vous diffusons quelques extraits mais aussi des entretiens réalisé avec les salariés de la raffinerie qui nous parlent de ce plan de suppression d’emploi et des enjeux écologiques qui sous-tend ce projet. Des paroles de soutien seront entendu, notamment une salariée de l’aéronautique, un cheminot…

Des rendez-vous sont annoncés ; le premier ce lundi une assemblée générale à 14 h sur le site de la raffinerie Total de Grandpuits.

Le second sera mercredi 12 janvier à 14 h devant la préfecture de Melun, en appel a un rassemblement pour la sauvegarde des emplois.

LA FRANCE, L’URANIUM ET LE NIGER

Dans le cadre du festival des solidarités, l’association Survie et le collectif de l’Astragale organisaient le 21 novembre dernier une visioconférence sur la Françafrique et le nucléaire : Quelles conséquences sociales, environnementales et sanitaires ?

Dans l’émission de ce jour, nous entendrons une grande partie de cette rencontre, ou intervenait Raphaël Granvaud, de l’association Survie et auteur du livre : Areva en Afrique.

STOP À LA 5G

Sans aucune concertation, aucune information sérieuse, aucun débat, aucune consultation l’État a lancé le déploiement de la 5G. Déjà Orange dit avoir couvert 15 grandes villes, SFR 160 communes… Ça va très vite.


Nous consacrerons plusieurs émissions à ce sujet vu l’importance des bouleversements que la 5G va engendrer. Pour commencer nous avons demandé à Marco du CNRS de nous dire quelles fréquences utilise la 5G et quelle consommation énergétique elle va engloutir.

Avec Benoit de la Quadrature du Net, nous aborderons les possibilités que permet la 5G en matière de surveillance et contrôle social. Nous poursuivrons avec Célia sur Quelle société augure la 5G.

TROP TARD POUR ÊTRE PESSIMISTES! ÉCOSOCIALISME OU EFFONDREMENT

A l’invitation des Students For Climate Liège et la libraire Livre aux Trésors, Daniel Tanuro, ingénieur agronome de formation, militant et auteur de «L’impossible capitalisme vert», présenter le 28 Octobre dernier en Belgique, son nouveau livre «Trop tard pour être pessimistes. Écosocialisme ou effondrement» (éditions Textuel, 2020. Préface de Michael Löwy).

après une analyse de la crise du coronavirus et la façon dont elle annonce malheureusement des crises encore plus graves qui toutes prennent racine dans la civilisation capitaliste industrielle, ainsi que dans les structures raciales et patriarcales de la modernité. Il démonte ensuite les promesses intenables du «capitalisme vert» comme les limites du Green New Deal de la gauche américaine.

Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute de cette rencontre ou il sera aussi question de la critique par une proposition alternative, ou Daniel Tanuro esquisse une proposition politique pour conjurer le désastre: «produire moins, transporter moins, partager plus»

RAFFINERIE DE GRANDPUITS / GEORGE IBRAHIM ABDALLAH

Une centaine de salariés des raffineries de Total se sont rassemblés le 13 octobre devant le siège du groupe pétrolier où se tenait un comité d’entreprise sur la future reconversion de la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne).

Parmi les manifestants, une soixantaine de salariés de la raffinerie étaient présents, rejoints par des salariés des raffineries de la Mède (Bouches-du-Rhône) et de Carling (Moselle), de Donge et des militants algériens venus dénoncer la fragmentation des roches par Total pour forer le gaz de schiste mettant en danger une réserve d’eau gigantesque en Algérie.

Selon Total « fin 2023, il n’y (aurait) plus une goutte de pétrole sur ce site », la reconversion n’entraînerait aucun licenciement mais des départs à la retraite anticipée et des mobilités internes vers d’autres sites.
Un budget de 500 millions d’euros, devrait être investi dans la production de biocarburants et de bioplastiques, et de l’exploitation de deux centrales solaires photovoltaïques, selon le géant français.

Liberté pour Georges Ibrahim Abdallah
Détenu depuis 36 ans par l’État Français, Georges Ibrahim Abdallah devrait être dehors depuis 1999.
Maintenu en prison, sous la pression des États unis et d’Israël, il est grand temps qu’il retourne au Liban, sa terre natale. Le 24 octobre un rassemblement se tiendra devant la maison centrale de Lannemezan ou il est incarcéré, pour demander sa libération.
Pour contact : Campagne.unitaire.gabdallah@gmail.com

RENCONTRE A ROUEN AUTOUR DE LA REVUE Z “FUMÉE NOIRE ET GILET JAUNE”



En soutien à la mobilisation nationale pour une auto défense populaire face aux dangers industriels, l’équipe de la revue Z était à Rouen le 26 septembre 2020 ; un an après le gigantesque incendie qui a ravagé l’usine chimique Lubrizol et les entrepôts de Normandie Logistique. Suite à la présentation s’en est suivi un débat, entre autre sur la difficulté de répondre au chantage à l’emploi et de demander la fermeture immédiate de Lubrizol.

GRANDPUITS / BIOCOOP / HÔTEL IBIS BATIGNOLLES / DOONA

Rendez-vous devant le siège de TOTAL à La Défense le 6 octobre à 9h avec les salarié·e·s 

Quatre temps dans l’émission de ce jour. Nous débuterons avec une interview de Adrien Cornet qui est travailleur et délégué CGT à la raffinerie de Grandpuits, en Seine-et-Marne. Il nous parle de la menace de fermeture de la raffinerie.

Nous poursuivons avec le témoignage d’un salarié des magasins Biocoop , en gréve .

Ensuite nous entendrons l’intervention d’une femme de chambre de l’hôtel Ibis qui rentre dans le 15eme mois de gréve.

Nous terminerons cette émission par le rassemblement qui se tenait le 28 Septembre dernier devant le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires de Paris (Crous) , dans le cadre d’une mobilisation nationale suite au suicide de Doona , étudiante transgenre à Montpellier .

LUBRIZOL 1 AN APRÈS

Un an après l’incendie du site Lubrizol à Rouen, l’appel « Notre maison brûle et nous ne regarderons plus ailleurs », signé par de nombreuses organisations et personnalités, a appeler à une mobilisation le 26 septembre  dernier devant les sites industriels dangereux. Sur 500 000 installations classées pour la protection de l’environnement, 459 000 échappent à toute inspection !

Dans l’émission de ce jour, nous entendrons les différentes intervention qui a rythmé la réunion publique d’information qui se tenait ce 25 septembre à Rouen.

CONTRE L’IDÉOLOGIE ANIMALISTE ET SON SYSTÈME

Une quinzaine de paysans du collectif Parias ont perturbé l’assemblée générale de l’association Oaba (Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoir), samedi 12 septembre, afin de dénoncer son rôle dans « l’élimination de l’élevage en plein air » et la poursuite du système agricole intensif.

« Depuis quelques années, pas une semaine ne se passe sans la liquidation d’un éleveur sous prétexte de « maltraitance animale ». Les concepts de maltraitance et de bien-être animal, portés par les «défenseurs» des animaux, par les administrations agricoles et désormais par les industriels, fabriquent un système pervers à l’opposé de la connaissance des animaux et du bon sens le plus élémentaire. Au fur et à mesure que la population intègre le mode de vie urbanisé, le lien à la terre et aux animaux se perd et la sensibilité se transforme.

Quand le modèle du « bien-être » devient le chat de salon et la vache hors-sol élevée en stabulation chauffée, sur logette matelassée et avec air filtré, massée et traite par des robots, de quelle vie animale est-il donc question? Ce à quoi nous assistons aujourd’hui, c’est au développement d’une idéologie basée sur des affects, des sensibleries n’ayant pas de fondements rationnels et se manifestant par un transfert anthropomorphique de nos besoins d’humains vers ceux des animaux.

Nous ne cherchons pas à nier l’existence de bêtes négligées par leurs éleveurs. Cependant nous refusons la notion de “maltraitance” en ce qu’elle porte de caractère intentionnel, d’un jugement moral de cruauté qu’auraient des éleveurs sans pitié envers leurs animaux. Cette notion occulte la complexité des situations qui peuvent amener des personnes à négliger leur troupeau et fabrique les nouveaux PARIAS de la société.

Les jugements moraux des défenseurs des animaux, transcrits par les administrations et les tribunaux en crimes et délits, sont à chaque fois une remise en cause de la légitimité de l’élevage pas encore industrialisé et des attaques contre notre dignité.

La déferlante médiatique et spectaculaire autour de la « cause animale » a cette particularité d’accroître chaque jour son audience alors même qu’elle n’apporte rien de neuf à la remise en cause des pratiques industrielles d’élevage, largement reconnue depuis au moins trente ans ; remise en cause que nous avons fait nôtre depuis des années en décidant de mener notre vie d’éleveur et d’éleveuse.
P.A.R.I.A.S. paysan·nes anéanti·es et ruiné·es par l’idéologie animaliste et son système »

Pour plus dinfos https://blogs.mediapart.fr/collectif-parias

Nous terminons cette émission avec le témoignage du collectif bas les masques du 24 Septembre dernier intitulé ; comment lutter contre les épidémies avec des hôpitaux aussi délabré. bonne écoute !

4eme FÊTE DES TERRES DE GONESSE


la 4e Fête des Terres de Gonesse ce tenait  le 19 septembre dernier, avec trois associations qui s’opposent à trois grands projets franciliens incompatibles avec la protection du climat, de l’environnement et des habitants : la rénovation de la gare du Nord, l’urbanisation du Triangle de Gonesse – malgré l’abandon d’EuropaCity-, et l’extension de Roissy.

Mais d’autre secteur de luttes l’environnementale furent présente ; la ZAD du carnet en Loire-Atlantique, le terminal T4 de Roissy, la ferme des 1000 Vaches dans la Somme et bien d’autres.

Dans l’émission de ce jour, nous passerons cette heure sur le Triangle de Gonesse avec un panorama sonore de ce samedi après-midi. Bonne écoute !

ENTERREMENT DE LA PÊCHE ARTISANAL A CONCARNEAU



légalisation de l’arbitraire : le nouveau schéma du maintien de l’ordre.

Le 25 septembre a lieu à Concarneau une manifestation pour dénoncer la pèche industrielle à l’occasion de l’inauguration du chalutier géant le « Scrombrus ». Il s’agit pour l’association « Pleine mer » de faire les funérailles de la pêche artisanale et des ressources marines. Nous avons rencontré un membre de « pleine mer » qui nous parle dans la première demi heure des enjeux de ce rassemblement.
Dans la deuxième partie de l’émission nous avons demandé à Jules du Poing de revenir sur le nouveau schéma national du maintien de l’ordre destiné à l’usage des policiers et des gendarmes qui a été rendu public le 17 septembre 2020. Il s’agit de rendre légal, c’est a dire de faire entrer dans le droit ce qui était jusque là arbitraire.

MARCHE DES SOLIDARITÉS / SNCF; DÉCONFINEMENT DE LA RÉPRESSION / RÉCUPÉRATION DE TERRES

A quelques jours de la marche des solidarité qui se déroulera ce 30 Mai à Paris ,nous vous diffusons une série de reportage réalisé a Montreuil , avec dans un premier temps , une rencontre avec des anciens habitants du foyer Baras et ensuite un reportage réalisé par le groupe du 14 Octobre.

En seconde partie d’émission , nous reviendrons sur le déconfinement de la répression a la SNCF avec Eric Bezou, cheminot menacé de licenciement pour son engagement syndical.

Nous refermerons cette émission , avec un reportage fait par le Proceso de Liberacion de la Madre Tierra, un mouvement de récupération de terres par des communautés Nasa du nord du Cauca en Colombie, qui luttent contre les grands industriels de la canne à sucre.

RÉPRESSION CONTRE LA LUTTE ANTINUCLÉAIRE A BURE

Des dizaines de personnes placées sur écoute, un millier de discussion retranscrites, plus de 85.000 conversations et messages interceptés:  l’information judiciaire ouverte en juillet 2017 est une machine démesurée de renseignement sur le mouvement antinucléaire de ce village de la Meuse. Des visages pris dans une toile de flèches et de diagrammes. Sous chaque photo : date et lieu de naissance, surnom, organisation.


Ce schéma a été réalisé par la cellule d’analyse criminelle Anacrim de la gendarmerie nationale. Son logiciel, Analyst’s notebook, permet de visualiser les liens entre des personnes via leurs numéros de téléphone, des lieux, des événements ; une véritable machine de renseignement sur le mouvement antinucléaire de Bure, selon le dossier d’instruction qu’ont consultés Reporterre et Mediapart, et Libération . 

Une enquête hors norme, extrêmement intrusive et focalisée sur la surveillance de militants politiques que la justice semble considérer comme des ennemis de la démocratie. Quels faits ont déclenché l’autorisation d’un recueil aussi massif de données ? Dans cette captation du son d’un film réalisé par des opposants au projet d’enfouissement de déchet radioactif nous revenons, dans cette émission, sur la lutte qui se mène à Bure et sur la répression qui s’y exerce.

Pour plus d’info : lien pour le film https://peertube.club/videos/watch/8e864051-19a1-45db-a2e4-6ff656fb7b77
Article Reporterrehttps://reporterre.net/1-3-La-justice-a-massivement-surveille-les-militants-antinucleaires-de-Bure

LA SOUS-TRAITANCE ; ARME ÉCONOMIQUE DU COVID-19?

Alors que la pandémie de covid-19 continue a circuler dans le pays , cette semaine qui s’ouvre voit des entreprises reprendre leur activité , mais dans quelle conditions?

Deux entretiens vont nous aider a comprendre les tenants et aboutissants de cette reprise.

Nous débuterons avec l’intervention de Vincent salarié de PSA Mulhouse pour le secteur de l’automobile et ensuite nous entendrons Gilles Reynaud, salarié d’Orano, représentant syndical de SUD ÉNERGIE, membre fondateur de l’association « Ma zone contrôlée». Entretien réalisé le 17 avril dernier par le Cedra : Collectif Contre l’Enfouissement des déchets RAdioactifs.

MONTPELLIER : la justice s’acharne / ROUEN: les suites de la pollution

Nous serons en ce début d’émission en compagnie de Jules journaliste au journal le poing a Montpellier et il nous parlera des suites judiciaires des différentes manifestations au quelle il a pu participer.

En seconde parties d’émission, nous reviendrons sur l’incendie de l’usine Lubrizol de Rouen le 26 septembre dernier. Et pour en parler, nous saurons au téléphone avec Simon, membre de l’association des sinistrés de Lubrizol.

GAILLAC: HOMMAGE A REMI FRAISSE 5 ANS APRES SA MORT

En cette semaine de bientôt 1 an du mouvement gilets jaunes nous passons l’heure a vous diffuser des reportages réalisé a gaillac a coté de la zac de Sivens ou avait été tué remi fraisse.

Pour l’acte 50 des gilets jaunes et suite au non lieu qui a été prononcé par la justice vis a vis du gendarme, les gilets jaunes de Gaillac ont décidé de faire une journée de mobilisation.

EUROPACITY : EN MARCHE VERS PARIS

Les 4 et 5 octobre dernier, nous étions nombreux.ses à exiger de l’état l’abandon  du projet europacity et de sa gare et l’ouverture d’une concertation sur l’avenir des dernières terres agricoles de Gonesse  à proximité de Paris.

Dans l’émission de ce jour , nous diffusons le reportage réalisé le 4 octobre sur la première étape qui amenée les marcheuses et marcheurs de Gonesse a Pantin

NOTRE DAME DE PARIS


Dans l’émission de ce jour , nous revenons sur l’incendie qui c’est déclaré le 15 Avril dernier dans la cathédrale notre dame de paris.

Dans ce cadre , nous vous diffusons une partie de la rencontre qui se tenait le 30 septembre dernier , organisée par un collectif de syndicats et d’associations : CGT – FSU – AFVS – Henri Pézerat , a la bourse du travail de Paris.

Dans un premier temps ,nous entendrons plusieurs intervenantes et intervenants qui reviendront sur les suites de l’incendie et dans un second temps les questions et observations du public.

ALLEMAGNE / EUROPACITY : MARCHONS POUR LES TERRES DE GONESSE


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Dans l’émission de ce jour , nous serons tout d’abord en compagnie de Alain , militant allemand avec qui nous parlerons de l’organisation de la conférence contre les violences d’état en Allemagne et en Europe , qui se tiendra du 26 au 28 Octobre à Berlin .

En seconde partie d’émission nous parlerons en compagnie de Bernard Loup , président du CPTG collectif pour le triangle de Gonesse , de la marche qui se déroulera les 4 et 5 Octobre depuis le triangle de Gonesse jusqu’à Paris .

EUROPACITY : GARE A LA GARE

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Le gouvernement a décidé d’offrir à Auchan une gare du Grand Paris (la gare « Triangle de Gonesse »), uniquement destinée à acheminer la clientèle de ce projet hyper-consumériste : des fonds publics pour des profits privés. 
C’est cette gare dont la construction doit débuter dès le mois de novembre , alors même que la ligne 17-Nord , censée la desservir , n’est pas prévue avant 2027.

Voici le sujet de ce jour . Nous commencerons par une ballade dans le triangle de Gonesse et poursuivrons par un reportage du 25 juillet dernier sur l’occupation d’un chantier  en vue de la construction de la nouvelle gare de la ligne 17