L’extrême droite nourrit une obsession souvent méconnue pour la question scolaire. C’est là, selon Éric Zemmour, que « la bataille culturelle et politique se joue avant tout ».
Retour à l’ordre, roman national, élitisme, haine de l’égalité, rééducation de la jeunesse, mise au pas des personnels… Au fil des polémiques sur le « grand endoctrinement » et des campagnes de délation des enseignant·es « déviant·es », la droite de la droite impose sa rhétorique et déroule son programme pour l’école : Autorité, Inégalité, Identité.
En remontant le fil de l’histoire, en allant voir du côté de l’étranger (Brésil, États-Unis, Hongrie, Turquie) ou en étudiant les villes laboratoires de l’extrême droite française, se lisent les dynamiques et les enjeux de cette contre-révolution scolaire conservatrice qui accompagne et inspire également l’agenda éducatif d’un néolibéralisme de plus en plus autoritaire.
Au-delà de la simple posture dénonciatrice, l’ambition de cet ouvrage est de doter d’outils historiques, pédagogiques et politiques celles et ceux qui n’entendent pas abandonner la critique du système éducatif aux seuls discours réactionnaires, ni surtout laisser l’extrême droite faire école.
Dans l’émission de ce jour, nous entendrons la présentation de l’ouvrage par son auteur : Grégory Chambat et cette présentation se tenait le 13 mars 2024 à l’Université d’Évry.
Le 16 mars 2024 avait lieu la Marche internationale annuelle contre les violences d’état policières, pénitentiaires, judiciaires et le racisme systémique organisé par le Réseau entraide et vérité. Dans cette émission, nous diffusons donc une partie des prises de paroles réalisées à l’occasion de cette manifestation. Nous faisons aussi l’appel à la marche du 23 mars prochain à 14 h, au départ de Bastille, pour la journée internationale contre le racisme et le fascisme organisée par de nombreux collectifs de sans-papiers.
Retrouver ici toutes les revendications du Réseau d’Entraide vérité et justice.
Contre le déni des droits humains :
– Mettre fin aux contrôles d’identité permanents et mettre en place le récépissé qui oblige les agents à justifier ces contrôles. – Supprimer le délit d’outrage et rébellion. Pour en finir avec les procédures abusives, le harcèlement quotidien et le « business des outrages ». – Interdire le harcèlement répressif et judiciaire contre les manifestants. – Abroger l’article « permis de tuer » L435-1 de la loi sécurité publique du 28 février 2017 qui assouplit et élargit le cadre de la « légitime défense ». – Interdire les techniques d’étouffement : clé d’étranglement, plaquage ventral et pliage. – Interdire les armes classées armes de guerre (LBD et grenades) et les pistolets électriques, pour la police du quotidien comme lors des manifestations et dans les établissements pénitentiaires. – Interdire les « pare-chocages » et les courses-poursuites pour de simples infractions routières. – Supprimer l’usage systématique des gaz et des nasses en maintien de l’ordre. – Fermer les quartiers d’isolement et disciplinaires (QI et QD). – Dissoudre les équipes de matons cagoulés (ELSP et ERIS), responsables de tabassages et impliqués dans des morts « suspectes ». – Installer des caméras dans les véhicules de patrouille.
Contre l’impunité et le déni de justice :
– Créer un organe indépendant pour enquêter sur les plaintes contre les forces de l’ordre et les surveillants pénitentiaires, et pour garantir l’indépendance des expertises scientifiques nécessaires. – Dépayser systématiquement l’instruction des plaintes contre les forces de l’ordre et les surveillants pénitentiaires. – Mettre en place une assistance psychologique systématique pour les victimes et leurs proches et la gratuité des soins nécessaires. – Garantir la prise en charge complète, par la Sécurité sociale et les mutuelles, des soins et traitements médicaux nécessaires consécutifs à des violences d’État. – Garantir l’audition par le magistrat instructeur de tous les témoins identifiés, leur remettre une copie de leurs auditions et leur mise sous protection. – Garantir l’accès à tous les enregistrements audios et vidéos disponibles. – Encadrer et engager la responsabilité des médecins intervenant dans des procédures judiciaires.
Contre le dénigrement et les violences faites aux « sans-papiers » :
– La liberté de circulation et d’installation. – La régularisation. – La protection automatique, dès leur arrivée, des jeunes étranger·ère·s isolé·e·s. – La fermeture des centres de rétention. – L’abolition des mesures administratives d’enfermement et d’expulsion notamment au travers des OQTF et les IRTF. – L’égalité des droits pour toutes et tous dans tous les domaines. – Le droit de vote des étrangers.
ENFIN, nous exigeons :
– La suspension immédiate des agents mis en cause pour violences ou homicides, et leur radiation définitive. – La suspension immédiate des agents ayant tenu des propos racistes ou commis des actes racistes et leur radiation définitive. – L’abrogation de toutes les lois liberticides, sécuritaires, racistes, xénophobes, négrophobes, islamophobes, homophobes et sexistes qui ont justifié et justifient encore l’augmentation des moyens des forces de l’ordre, des surveillants pénitentiaires, en les armant davantage, en les privilégiant davantage, face à une population de plus en plus criminalisée, contrôlée, fichée, opprimée, blessée, mutilée et tuée.
Dissoudre par Pierre Douillard-Lefèvre aux éditions Grévis
L’Actualité des luttes s’est rendu à la librairie Le monte en l’air dans le 20ᵉ le 12 mars 2024, pour enregistrer la présentation de Dissoudre de Pierre Douillard.
« Nous avons vu l’État s’attaquer au mouvement écologiste après avoir démantelé des associations anti-racistes, musulmanes et contestataires. Nous avons vu les manifestations interdites et l’antiterrorisme maintenir l’ordre. Nous avons vu un Ministre menacer la plus ancienne organisation de défense des Droits de l’Homme. L’objectif de ce régime n’est pas de susciter l’adhésion, mais la soumission, pas de provoquer l’action, mais l’apathie. Dissoudre tout ce qui fait commun. Alors que l’horizon se rétrécit, cet essai propose une histoire des procédures de dissolutions et la manière dont elles incarnent désormais la gouvernementalité contemporaine. Mais surtout, il se demande comment faire face. »
Dans cette émission, vous pourrez entendre des enregistrements effectués le 9 mars dernier à l’occasion d’une nouvelle manifestation à paris en soutien à la Palestine. Cette manifestation était appelée par Urgence Palestine, avec les exigences suivantes : un cessez-le-feu et la fin immédiate du blocus ; la fin de la colonisation, de l’occupation et de l’apartheid ; était demandé également des sanctions contre Israël, mais aussi le boycott et des mesures de désinvestissement. Enfin, était pointé et condamné la complicité du gouvernement français avec les crimes israéliens, et la répression de la solidarité avec la lutte du peuple palestinien. Cette première partie d’émission, qui est un reportage, sera suivi d’une séquence de la conférence de Judith Butler, une universitaire juive états-unienne par ailleurs critique du sionisme. Elle intervenait sur le sionisme et l’instrumentalisation de l’antisémitisme. L’événement en date du 3 mars était co-organisé par l’action antifasciste Paris-banlieue, le Nouveau Parti Anticipapitaliste, Révolution Permanente, Paroles d’honneur, l’Union Juive Française pour la Paix et Tsedek, avec le soutien de Urgence Palestine.
Appel Guerre permanente ou paix révolutionnaire, il faut choisir ! : lien
Depuis trois semaines, les enseignant-e-s, des élèves et parent d’élèves du 93 sont mobilisés et en grève pour obtenir un plan d’urgence. Depuis le 26 février dernier, le mot d’ordre « en février, le 93 ne fait pas sa rentrée » est devenu réalité.
Jeudi dernier, une nouvelle journée de mobilisation se tenait avec une manifestation convergente venant de différentes villes de Seine-Saint-Denis, se sont fait entendre à proximité de la Direction des services départementaux de l’éducation (DSDEN), avant une journée « écoles, collèges et lycées déserts »le lendemain, appelée par les parents d’élèves mobilisés.
Dans l’émission de ce jour, nous avons fait un tour d’horizon de la mobilisation qui se poursuit.
Nous avons commencé avec des lycéennes et professeur du lycée Blaise Cendrars de Sevran-Livry, après que Quatre enseignants, qui avaient participé à une vidéo dénonçant la vétusté de leur établissement sur le réseau social TikTok, ont été convoqués vendredi 15 mars par leur hiérarchie.
Nous avons poursuivi, avec Louise, institutrice a la Plaine-Saint-Denis et co-secrétaire de la CGT éducation 93, Pour la question de la mobilisation et des enjeux pour le département de la Seine-Saint-Denis.
Pour terminer ce panorama, nous étions avec Olivier, professeur en école élémentaire à Montreuil, sur notamment le soutien aux AESH (accompagnant-e-s des élèves en situation de handicap).
Les prochains rendez-vous ce mardi à partir de 8 h 30, un rassemblement devant le lycée Blaise Cendrars de Sevran-Livry, 12 Avenue Léon Jouhaux, 93270 Sevran
Ensuite à 14 h au départ du jardin du Luxembourg, manifestation pour la fonction publique
Et jeudi 14 mars manifestation éducation nationale 93 au départ des halles à 12 h en direction de Matignon suivi d’une assemblée générale a la bourse du travail de Paris
Suite aux annonces de coupes budgétaires à hauteur de 96 millions d’euros sur le budget du ministère de la Culture alloué à la Création et de 20 millions d’euros pour le financement des projets de transformation de l’audiovisuel public, la Fédération CGT Spectacle et ses syndicats ont lancé des assemblées générales de salarié·es et d’artistes auteur·rices dans toute la France. Une première action d’occupation a eu lieu mercredi 6 mars au ministère de la Culture avec la CGT Culture. Cette action a permis d’échanger avec le conseiller Social, Laurent Caillot, membre du cabinet de la ministre de la Culture.
Le désengagement de l’Etat sur des pans entiers des services publics (environnement, politiques de la ville, etc.) pourrait contraindre les collectivités territoriales à des choix difficiles conduisant à réduire leur intervention en matière de soutien à la Culture. Alors que le service public du spectacle vivant est en très grande difficulté et nécessite d’être refinancé, le gouvernement a déjà annoncé de nouvelles coupes budgétaires pour 2025 et ce sont 100 millions d’euros supplémentaires qui sont envisagés pour la Culture. De plus, les dernières menaces du gouvernement pour amoindrir encore la protection des chômeur·euses sont inadmissibles. Il faudrait supprimer l’allocation spécifique de solidarité(ASS), supprimer ou amoindrir les droits des séniors, réduire la durée d’allocation et accélérer la dégressivité des allocations. Dans ce contexte de politique menée contre leschômeur·euses, les inquiétudes sont grandes sur le sort qui sera fait aux artistes et technicien·nes intermittent·es du spectacle. A Paris, une Assemblée générale avait lieu le mardi 12 mars 2024 pour organiser la mobilisation et d’appeler à la date du 19 mars prochain, où la Fédération CGT du Spectacle appellera à la grève et à rejoindre les différentes mobilisations qui auront lieu sur le territoire pour la défense des services publics. Nous reviendrons sur les enjeux de cette mobilisation avec Lucie de la CGT spectacle en direct de nos studios.
Ensuite, nous serons au téléphone avec Karine afin de revenir sur l’appel intersyndicale à la mobilisation des enseignants artistiques de la fonction publique et du secteur associatif la semaine du 18 au 23 mars 2024. Selon eux, le constat est toujours le même, qu’ils travaillent dans les collectivités locales ou auprès d’employeurs associatifs : une précarité croissante et un manque de reconnaissance salariale et d’évolution de carrière pour nos professions, malgré nos qualifications, nos diplômes et notre engagement envers les élèves. Dans la fonction publique, certaines collectivités proposent des conditions contractuelles abusives. D’autres tentent d’imposer un temps de travail sans prendre en compte la spécificité essentielle des rythmes scolaires. Dans le secteur associatif, de nombreux employeurs ne respectent pas les dispositions conventionnelles en imposant des temps de service trop élevés. Public ou associatif, les enseignants sont rémunérés 30% de moins que dans l’Éducation nationale. Les enseignants artistiques employés par les collectivités locales revendiquent la reconnaissance de leurs qualifications et le passage de tous les enseignants en catégorie A (rapport de 2018 voté à l’unanimité par le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale – CSPT) avec en référence les professeurs certifiés et agrégés de l’Éducation nationale. Ils demandent en urgence un groupe de travail « concours » à la FS3 du CSFPT et plus largement l’ouverture de négociations salariales.
Vous pourrez aussi entendre deux reportages. Le premier en appel à la mobilisation contre les violences policières et le racisme systémique pour une manifestation le 16 mars au départ de République. Le deuxième en appel à la mobilisation en cours dans le 93 dans l’éducation nationale.
Dans les écoles de seine-Saint-Denis, la colère gronde depuis la rentrée des vacances d’hiver. Les blocages d’établissement et les manifestations se multiplient depuis fin février. La grève du 26 février, à l’appel de l’intersyndicale CGT Éduc’action 93, CNT Éducation 93, FSU 93 et SUD éducation 93, dès la rentrée des congés d’hiver, dans les écoles et les établissements de Seine-Saint-Denis a été un succès avec 40 % de personnels grévistes dans le second degré, de nombreuses écoles fermées et une assemblée générale de 150 personnes, représentant 61 établissements, appelant à reconduire le mouvement le 27 février. Depuis le mouvement se renforce et s’étend avec une journée de mobilisation 7 mars sur Paris, et depuis, de nombreux appels à mobilisations locales. Dans ce contexte, les lycéens se sont eux aussi réunis en assemblée générale le 1 mars afin de renforcer la mobilisation et de mettre en avant leurs propres revendications.
Dans cette émission vous entendrez donc, dans un premier temps, un ensemble de prises paroles réalisées dans le cadre de l’assemblée générale qui se tenait le 7 mars 2024 à la Bourse du travail de Paris. Puis, dans un deuxième temps un entretien réalisé le 9 mars 2024 avec un groupe de lycéens de l’est parisien.
Le 2 mars 2024, la Confédération paysanne organisait un rassemblement sur la Place de la République, afin de promouvoir leurs revendications, festoyer et débattre. Dans cette émission, vous pourrez écouter des extraits d’intervention de tables ronde s’y étant déroulées. Tout d’abord avec des morceaux choisis d’intervention sur l’artificialisation des sols, puis, en seconde partie d’émission, il sera question de la place de l’agriculture dans une économie mondialisée, et notamment des traités de libre-échange.
7 mars 2024 Paris : assemblée générale éducation nationale
« Il n’y a aucun désaccord entre le premier ministre et moi, aucun », assure Nicole Belloubet, ministre de l’Éducation, à l’occasion d’un déplacement à la cité scolaire Camille-Sée, dans le XVe arrondissement de Paris, jeudi 7 mars 2024. Dans le journal Le Monde, quelques heures plus tôt, elle déclarait : « Lui et moi sommes d’accord à 100 % sur l’ambition. »
Nicole Belloubet, après avoir distrait la galerie sur la pseudo-reculade concernant la mise en œuvre de groupes de niveau au collège, C’est le premier ministre, Gabriel Attal, qui reprend la main, en déclarant vendredi dernier, que les groupes de niveau seront institués à la rentrée. Le jeu de dupe continue.
En effet, dans les écoles de seine-Saint-Denis, la colère gronde depuis la rentrée des vacances d’hiver. Les blocages d’établissement et les manifestations se multiplient depuis fin février.
Dans l’émission du mardi 5 mars dernier, nous avons diffusé une partie de la rencontre publique qui se tenait le 1ᵉʳ février dernier à Bagnolet.
Le 7 mars, se tenait une nouvelle journée de grève et de manifestation. Celle-ci partait de la place de la Sorbonne pour se rendre en direction du ministère de l’Éducation nationale et ensuite, ce fut une assemblée générale qui avait lieu à la salle croisat de la bourse du travail de paris.
C’est sur cette après-midi du 7 mars, que nous vous proposons de revenir dans l’émission de ce jour, à travers un reportage réalisé sur la manifestation et des extraits de l’assemblée générale.
Le jeudi 29 février, se tenait à la bourse du travail de paris, une Assemblée de chômeurs, appelée par la CGT chômeurs. Une petite cinquantaine de personnes était présente, principalement des représentants de syndicat de travailleurs de Pôle Emploi (France travail) et le comité local de chômeurs. Face aux attaques renouvelées du gouvernement, il s’agissait de se mobiliser pour freiner ses ardeurs à nous contrôler, réduire nos maigres ressources. D’un côté, il s’agit de réduire le montant des allocations chômage, réduire leur durée, faire passer le plus de monde au RSA. Une fois au RSA, le gouvernement et le patronat, pour répondre aux dispositions de l’Europe, veulent imposer du travail gratuit aux allocataires et renforcer les contrôles.
Les campagnes européennes sont en ébullition. Des Pays-Bas à la Roumanie en passant par la Pologne, l’Allemagne, l’Italie, partout la colère gronde. Les agriculteurs manifestent leur mécontentement. Un mécontentement également présent en France, ou nous avons entendu essentiellement les gros exploitants s’exprimer pour demander moins de réglementation donc plus d’artificialisation des terres, de produits polluants répendus, d’exploitations gigantesques. Ils ont utilisé des méthodes plutôt musclées qui ont bénéficiées de la part des médias et du gouvernement d’un traitement complaisant, c’est le moins que l’on puisse dire. Nous avons trop peu entendu les petit paysans qui dénonçaient leurs morts programmée, des prix trop bas, des subventions qui vont toujours aux plus gros exploitants, des sols ravagés par les pesticides issus de la pétrochimie. ils dénonçaient l’agroindustrie qui tue les sols et les humains. Cette colère touche également l’Inde, une fois de plus, c’est pourquoi nous avons demandé à jacques Chastaing de luttesinvisibles de nous faire un point.
Pourquoi les agriculteurs indiens ont-ils relancé leur mouvement de protestation ?
Des milliers d’agriculteurs indiens convergent cette semaine vers New Delhi sur des tracteurs, tentant de relancer le mouvement de protestation de 2020-2021 qui avait bloqué les autoroutes vers la capitale pendant plus d’un an.
Le Premier ministre Narendra Modi avait alors été contraint de reculer et d’abroger des lois de déréglementation des marchés agricoles. Les syndicats agricoles affirment que le gouvernement n’a depuis pas fait assez pour résoudre leurs problèmes, ce qui les a poussés à reprendre leur mouvement. Des colonnes de police anti-émeute ont jusqu’à présent freiné l’avancée des manifestants avec des tirs de gaz lacrymogènes et des barricades en béton, mais les agriculteurs ont promis de continuer leur mouvement.
Quelle est la situation du secteur agricole en Inde ?
Le secteur agricole indien est gigantesque et plongé dans de multiples difficultés. Il emploie plus de 45% de la main-d’œuvre du pays et représente 15% de son produit intérieur brut (PIB). La “Révolution verte” des années 1970 avait fait de l’Inde, alors régulièrement confrontée à des pénuries alimentaires, un important exportateur de produits alimentaires.
La taille moyenne des exploitations reste modeste : plus de 85% des agriculteurs possèdent moins de deux hectares de terre. Et moins d’un agriculteur sur cent possède plus de 10 hectares, selon une enquête du ministère de l’Agriculture de 2015-2016.
Les pénuries d’eau, les inondations et des conditions météorologiques irrégulières liées au changement climatique, ainsi que l’endettement pèsent fortement sur les agriculteurs.
Plus de 300.000 d’entre eux se sont suicidés depuis les années 1990, selon les chiffres officiels, et les agriculteurs sont nombreux à déplorer un état de détresse financière constante.
Les agriculteurs indiens ont néanmoins un poids politique important en raison de leur nombre : des dizaines de milliers de personnes avaient campé dans la banlieue de Delhi lors du précédent mouvement pour exiger que le gouvernement de Narendra Modi abandonne son projet de déréglementation de l’agriculture.
Que demandent les agriculteurs ?
Les agriculteurs indiens disposent déjà de garanties de longue date obligeant le gouvernement à acheter certains produits, notamment le riz et le blé, lorsque leur prix tombe au-dessous d’un certain niveau sur le marché. La principale revendication des syndicats est d’élargir ces prix minimum de soutien à toutes les cultures pour les protéger des fluctuations du marché.
Le gouvernement Modi avait promis d’examiner cette demande après les manifestations de 2021, mais les syndicats affirment que rien n’a été fait depuis. Ils veulent également que les poursuites contre les dirigeants syndicaux datant de ces manifestations soient abandonnées et qu’une pension mensuelle de 120 dollars soit versée aux agriculteurs de plus de 60 ans.
Plusieurs autres revendications visent une plus grande protection des agriculteurs face aux fluctuations du marché : allègement des dettes, retrait de l’Inde de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et des accords de libre-échange, ainsi que l’assurance que les subventions existantes, notamment l’électricité gratuite, ne seront pas supprimées.
Quelle a été la réponse du gouvernement ?
L’Inde dépense déjà plus de 50 milliards de dollars par an en subventions aux agriculteurs, selon des documents budgétaires. Ces subventions ont parfois aggravé le manque de productivité en encourageant des cultures inadaptées aux conditions locales, comme le riz qui a épuisé les nappes phréatiques dans l’État du Pendjab.
Les subventions et les achats publics de produits agricoles ont fréquemment été des facteurs de corruption et de gaspillage. Le gouvernement a tenu cette semaine plusieurs séries de négociations avec les syndicats pour désamorcer la crise, sans succès.
Le parti de M. Modi, le BJP, affirme que l’extension du système de prix minimum est régressive et inabordable, avec un coût estimé à au moins 140 milliards de dollars supplémentaires. Le gouvernement a plutôt cherché à contenir les manifestations afin d’éviter un mouvement de grande ampleur comme celui de 2020-2021, qui avait suscité une grande sympathie dans l’opinion publique.
Les agriculteur·trices indien·nes protestent à nouveau. La garantie légale du prix minimum de soutien est la principale revendication
La capitale de l’Inde, New Delhi, est une fois de plus à la limite.
Des milliers d’agriculteur·trice·s de l’État du Pendjab marchent vers la métropole, réclamant l’assurance légale d’un prix minimum de soutien pour leurs récoltes. À quelques mois des élections nationales, la coalition au pouvoir craint qu’une mobilisation de grande ampleur, comme celle de 2020, ne lui cause des problèmes. Les agriculteur·trice·s sont convaincu·e·s que les gouvernements ne tiennent compte de leurs demandes qu’en période électorale. La marche se poursuit donc.
Le 13 février, à la frontière de Shambu, entre l’Haryana et le Pendjab, les agriculteur·trice·s en marche ont été accueillis par des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Plus près de la capitale nationale, les médias décrivent les principales artères fortifiées par des clôtures en fer, des anneaux métalliques et des clous sur le sol. Les agriculteur·trice·s comparent la région à une zone de guerre et s’interrogent sur de telles tactiques dans une nation fière de ses valeurs démocratiques. Les travailleur·euse·s locaux qui empruntent cette route pour se rendre de leur lieu de travail à leur domicile parcourent désormais plusieurs kilomètres par jour, la circulation automobile étant interrompue.
Les dirigeants du Samyukt Kisan Morcha (SKM), qui a été le fer de lance des manifestations historiques de 2020, ont précisé qu’ils n’organisaient pas la marche actuelle. Celle-ci est organisée par des groupes qui faisaient autrefois partie des mobilisations de 2020, mais qui se sont depuis détachés pour fonctionner indépendamment de la coalition plus large du SKM. Néanmoins, le SKM a défendu le droit de chacun à manifester et a réitéré son appel à une journée de grève nationale des agriculteur·trice·s et des syndicats le 16 février, en particulier dans les zones rurales. Les syndicats qui ont appelé à cette grève nationale ont demandé des pensions pour les agriculteur·trice·s, un prix minimum de soutien pour les cultures, la mise en œuvre de l’ancien régime de retraite et le retrait de l’amendement des lois sur le travail.
Sous la surface de ces détails et de ces subtilités se cache l’état désastreux de l’agriculture indienne actuelle.
Entre 1991 et 2011, près de 15 millions d’agriculteur·trice·s ont abandonné l’agriculture pour chercher d’autres moyens de subsistance. Bien que l’on ne dispose pas de données pour la dernière décennie, la plupart des villes indiennes ont connu un afflux important de travailleur·euse·s, ce qui témoigne de la détresse des zones rurales. L’un des principaux facteurs rendant l’agriculture non viable pour de nombreux petit·e·s producteur·trice·s indien·ne·s est la faiblesse des revenus qu’il·elle·s perçoivent.
Dans une interview accordée à Thirdpole en 2022, Devinder Sharma, analyste de l’alimentation et du commerce, a élucidé cette question en citant une étude de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement qui a révélé la stagnation des prix à la production des produits agricoles entre 1985 et 2005, corrigés de l’inflation. Une autre étude réalisée par l’Organisation de coopération et de développement économiques et le Conseil indien pour la recherche sur les relations économiques internationales a estimé que les agriculteur·trice·s indien·ne·s avaient perdu 600 milliards de dollars entre 2000 et 2016. M. Sharma a souligné la dure réalité : en 2016, les revenus agricoles annuels par habitant dans 17 États, soit la moitié du pays, s’élevaient à moins de 270 USD, soit moins de 23 USD par mois.
Nalla Gounder, un agriculteur du Tamil Nadu, pose une question poignante : « Au cours de la dernière décennie, le prix de vente de la noix de coco a diminué de moitié tandis que le coût de la main-d’œuvre agricole a doublé. Comment voulez-vous que les agriculteur·trice·s survivent ? »
La fréquence croissante des catastrophes climatiques, notamment les tempêtes de grêle, les pluies intempestives, les sécheresses prolongées et la diminution des sources d’eau, rend encore plus difficile l’obtention d’une bonne récolte. Au cours des 30 dernières années, le coût des intrants a régulièrement augmenté, alors que les prix de vente n’ont pas suivi. En conséquence, la moitié des ménages agricoles ruraux se retrouvent endettés, le suicide devenant tragiquement un moyen désespéré de s’en sortir.
Les agriculteur·trice·s ne savent plus où donner de la tête. S’accrochant à leurs dernières forces pour survivre, ils croient fermement qu’un prix minimum de soutien garanti par la loi empêcherait au moins que leur production soit vendue à des prix inférieurs.
Toutefois, l’adoption d’une telle loi est plus facile à dire qu’à faire. L’adhésion de l’Inde à l’Organisation mondiale du commerce a exposé ses programmes de sécurité alimentaire et d’approvisionnement public à des attaques répétées de la part des pays orientés vers l’exportation, en particulier les États-Unis, qui les qualifient de « distorsions commerciales ». Ces pays considèrent tout soutien national offert aux agriculteur·trice·s indien·ne·s comme une entrave à l’accès au marché. Même les mécanismes de sauvegarde spéciale proposés pour permettre aux gouvernements nationaux de contrôler l’afflux d’importations bon marché ont été des points litigieux lors des négociations agricoles à l’OMC. Pour les pays en développement comme l’Inde, le soutien interne qu’ils apportent aux agriculteur·trice·s – y compris le prix minimum de soutien – est crucial pour le maintien des économies rurales.
Pris dans ce bourbier, les agriculteurs sont les premiers à souffrir de la situation.
Le prix minimum de soutien proposé par le gouvernement indien ne couvre que 23 cultures, et les agriculteur·trice·s affirment depuis longtemps que ces prix couvrent à peine les coûts de production. Ils plaident en faveur d’une méthodologie redéfinie pour déterminer le coût de la culture en incluant les loyers et les intérêts pour les terres possédées et les actifs fixes. Ils demandent que le prix minimum de soutien soit au moins 50 % plus élevé que le coût révisé des intrants. Un rapport de 2006, souvent appelé « rapport de la commission Swaminathan » en Inde, recommandait que le prix minimum de soutien soit supérieur d’au moins 50 % au coût de production moyen pondéré. Cette recommandation n’a toutefois pas été suivie d’effet.
À Bangalore, lors de la commémoration du 88e anniversaire du légendaire leader paysan Prof. M D Nanjudaswamy au Karnataka, Rakesh Tikat de l’Union Bhartiya Kisan, une figure importante de l’agitation de 2020, a souligné l’importance de mettre en œuvre les recommandations faites par M S Swaminathan, plutôt que de simplement l’honorer à titre posthume.
« C’est une bonne chose que le gouvernement ait honoré M S Swaminathan de la plus haute distinction civile à titre posthume. Mais ce qui est plus important pour les agriculteur·trice·s, c’est que les gouvernements mettent en œuvre les recommandations de M S Swaminathan et en fassent une garantie juridique. »
1 tracteur, 1 village, 15 personnes, 10 jours – la formule qui a soutenu un mouvement paysan pendant 13 mois en Inde
En 2020, le gouvernement indien a introduit trois lois agricoles controversées qui, selon les agriculteurs, visaient à corporatiser le système agricole sans s’attaquer aux causes profondes de la détresse. Les protestations véhémentes menées par les agriculteur·trice·s pendant 13 mois ont contraint le gouvernement indien à retirer ces lois.
Tikait a décrit leur stratégie pendant les manifestations : “Il n’a pas été facile de protester pendant 13 mois, car cela s’étendait sur plusieurs saisons. Nous avons donc suivi une formule selon laquelle chaque village envoyait un tracteur transportant 15 personnes jusqu’à la frontière de Delhi et, au bout de 10 jours, ces personnes revenaient tandis qu’un autre groupe du village les remplaçait. Il s’agissait d’une démonstration de force et de solidarité de la part des agriculteur·trice·s indien·ne·s, qui s’inscrivait dans une réalité liée à la baisse des revenus et à l’augmentation des dépenses
En retirant les lois en 2021, le gouvernement indien s’est également engagé à aborder la question du prix minimum de soutien, mais aucun progrès n’a été réalisé depuis.
S’adressant à TRT World lors de la commémoration du 13 février, Chukki Nanjudaswamy, de l’association des agriculteur·trice·s de l’État de Karnataka, a regretté le manque d’action du gouvernement concernant la détresse rurale et l’absence de législation garantissant le prix minimum de soutien. « Nous avons été victimes d’un système néolibéral et de catastrophes climatiques. Aucun gouvernement ne se penche sur la question. Ils auraient dû au moins organiser une discussion sérieuse au Parlement. Plus de 25 % de notre population a quitté les zones rurales au cours de la dernière décennie. »
Devinder Sharma, également présent lors de la cérémonie à Bangalore, a souligné le caractère mondial de la crise des paysan·ne·s, citant les manifestations en cours en Europe pour réclamer des prix équitables pour les produits et un plus grand soutien de l’État à la transition agroécologique. Il a mis en garde contre les dangers de la mondialisation, faisant écho aux précédentes mises en garde du professeur M.D. Nanjundaswamy concernant ses implications pour les agriculteur·trice·s.
« De l’Europe à l’Inde, les petits producteur·trice·s de denrées alimentaires descendent dans la rue pour protester contre les tentatives visant à rendre l’agriculture non viable pour eux·elles. Alors que la tendance mondiale s’oriente vers l’agriculture industrielle et l’agrotechnologie, avec l’émergence d’usines agroalimentaires à grande échelle, le modèle agricole traditionnel est confronté à des menaces existentielles », a-t-il déclaré. M. Sharma a également cité des exemples de protéines fabriquées en laboratoire qui remplacent les protéines réelles, comme l’approbation récente de la viande cultivée en laboratoire aux États-Unis. Il a averti que cette tendance poussait l’agriculture vers un avenir dystopique où les agriculteur·trice·s seraient marginalisé·e·s, faisant écho aux préoccupations exprimées par le professeur M.D. Nanjundaswamy il y a plusieurs dizaines d’années.
« La situation critique des agriculteur·trice·s indien·ne·s est un microcosme d’une crise mondiale qui touche les petit·e·s agriculteur·trice·s du monde entier. En 2020, les agriculteur·rice·s indien·ne·s ont fait preuve de résilience en manifestant pendant 13 mois. Nous pouvons recommencer, et nos villages observent attentivement ce qui se passe. Le gouvernement peut apporter une solution en un rien de temps s’il le souhaite sincèrement. Il suffit d’adopter une loi qui garantisse le PMS », rappelle Yudhvir Singh, de la Bhartiya Kisan Union, qui a également assisté à l’anniversaire de la naissance du professeur M.D. Nanjudaswamy.
« Le professeur MDN avait cette étrange capacité à relier les luttes mondiales, car il reconnaissait les réalités partagées par les paysan·ne·s du monde entier. Il a été l’un des fondateurs du mouvement paysan mondial La Via Campesina il y a trente ans, un excellent organisateur qui a rassemblé de nombreux mouvements paysans. Aujourd’hui, nous devons nous souvenir de son héritage alors que nous assistons une fois de plus à la mobilisation mondiale des petit·e·s producteur·trice·s du monde entier pour obtenir de meilleurs prix. » Le professeur Ravivarma Kumar, ancien procureur général du Karnataka et actuel membre du Comité international de coordination de La Via Campesina, s’est souvenu du légendaire leader paysan.
Le syndicat des agriculteurs de l’État de Karnataka, qui a organisé la manifestation de Bangalore, a également publié une résolution appelant le gouvernement indien à protéger ses stocks alimentaires publics et ses programmes d’approvisionnement, ainsi que les aides nationales aux intrants agricoles lors de la 13e réunion ministérielle de l’OMC qui se tiendra à Abou Dhabi à la fin du mois. « L’Inde devrait résister à la pression de ces pays développés, car cela pourrait compromettre la sécurité alimentaire d’autres pays en développement, y compris l’Inde elle-même. Pour garantir la souveraineté des agriculteur·trice·s, telle qu’elle est défendue par le KRRS depuis les années 1990, nous demandons que l’agriculture reste en dehors des négociations de l’OMC », peut-on lire dans la résolution.
L’association des agriculteur·trice·s de l’État a également condamné l’attaque israélienne contre Gaza. « Nous demandons à notre gouvernement d’intervenir et de soutenir l’appel mondial en faveur de la paix à Gaza, d’exiger la fin immédiate de cette guerre et de demander à Israël de retirer immédiatement ses troupes afin de sauver les cinq millions de Palestinien·ne·s de Gaza et de Cisjordanie de la famine, de la mort et du meurtre. »
La résolution demande également l’interdiction stricte de l’expérimentation et des essais en plein champ de toutes les cultures transgéniques, y compris la moutarde transgénique tolérante aux herbicides. « L’introduction de moutarde tolérante aux herbicides dans les champs des agriculteurs sous le couvert de la technologie hybride est trompeuse, en particulier lorsque des hybrides non génétiquement modifiés sont facilement disponibles. Le gouvernement du Karnataka peut créer un précédent fort pour les autres États en interdisant la moutarde transgénique et toutes les autres cultures génétiquement modifiées dans l’État et en demandant instamment au gouvernement central de révoquer son approbation antérieure ».
Des dizaines de milliers de paysans indiens ont commencé une nouvelle marche vers la capitale, baptisée « Delhi Chalo » (« en route pour Delhi »), à l’appel de deux cents syndicats d’agriculteurs. Ils se sont mis en branle avec tracteurs et remorques, mardi 13 février, partis du Penjab, le grenier de l’Inde, et de l’Haryana, avec la ferme intention de bloquer New Delhi. L’histoire se répète : ils avaient déjà campé aux portes de la capitale entre novembre 2020 et novembre 2021, la plus longue grève de l’histoire de l’Inde. Ils avaient regagné leurs champs après avoir obtenu le retrait de trois lois de libéralisation des marchés agricoles. Une immense victoire, remportée à un prix très lourd. Sept cents paysans sont morts durant le siège de la capitale.
Toutes les promesses n’ont pas été tenues. Le gouvernement avait lancé la création d’un groupe chargé d’examiner la possibilité d’imposer des prix minimum garantis pour les récoltes dans l’ensemble du pays. Mais aucune décision n’a été prise. Cette question est au cœur de la nouvelle marche.
Les paysans réclament l’instauration de tarifs minimum pour toutes leurs productions, pas seulement le blé, le riz et la canne à sucre, comme c’est le cas aujourd’hui. Ce système permet de protéger les agriculteurs de la volatilité des cours, les pouvoirs publics intervenant lorsque les prix du marché passent en dessous du tarif minimum garanti.
« Des années de négligence »
Les syndicats demandent aussi une pension de 5 000 roupies (55,8 euros) pour les agriculteurs, un allègement de leur dette et le retrait des poursuites judiciaires engagées lors des précédentes manifestations. Ils exigent enfin que l’Inde quitte l’Organisation mondiale du commerce (OMC), pour se protéger de la concurrence de l’étranger. Février 14, 2024 AMNESTY INTERNATIONALES
Inde. Les restrictions croissantes et l’escalade de la répression contre la marche des paysans menacent le droit de manifester pacifiquement
En réaction aux restrictions croissantes et à l’escalade de la répression imposées par les autorités indiennes face à la marche pacifique des paysans, baptisée « Dilli Chalo », Aakar Patel, président du conseil exécutif d’Amnesty International Inde, a déclaré :
« Au lieu de faciliter le droit de manifester, le gouvernement indien déploie encore une fois beaucoup d’efforts pour réprimer les manifestations pacifiques des paysans à travers le pays. La marche ” Dilli Chalo “ se heurte à la répression, ce qui va à l’encontre de l’obligation du gouvernement de ne pas restreindre les rassemblements pacifiques de manière inutile ou disproportionnée.
« Les autorités indiennes doivent désamorcer sans attendre la situation et garantir les droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et de circulation. Elles doivent condamner toute allégation de recours inutile et excessif à la force par les forces de l’ordre contre les manifestations d’agriculteurs dans le pays et mener des enquêtes efficaces. Les gaz lacrymogènes ne doivent être utilisés qu’en dernier recours pour faire face à une violence généralisée, après avoir évalué précisément les risques, lancé un avertissement verbal et donné aux participants la possibilité de se disperser.
« En outre, les grenades lacrymogènes ne doivent pas être larguées par des drones, au risque d’exposer les manifestants à des quantités excessives de substances chimiques, de provoquer panique et désorientation, et d’empêcher les manifestants d’identifier le meilleur itinéraire pour se disperser.
« Amnesty International engage les autorités indiennes à cesser d’écraser la dissidence pacifique et à lever toutes les restrictions injustifiées qui entravent les manifestations pacifiques dans le pays, notamment les interdictions générales, les coupures d’Internet empêchant la diffusion d’informations en temps voulu, ainsi que l’usage illégal de la force par les responsables de l’application des lois et l’arrestation et la détention arbitraires de manifestant·e·s pacifiques. »
Complément d’information
Plus de 200 syndicats agricoles indiens participent à la marche du « Dilli Chalo » depuis les États du Pendjab, de l’Haryana et de l’Uttar Pradesh, dans le but de parvenir jusqu’à la capitale, New Delhi. Ils portent 12 revendications, notamment la garantie légale d’un prix minimum de soutien pour toutes les récoltes, promesse faite par le gouvernement en 2021. D’après les informations dont dispose Amnesty International, la marche est pacifique, car elle ne donne pas lieu à des violences graves et généralisées, et est par conséquent protégée par les normes internationales relatives au droit à la réunion pacifique.
Les autorités ont imposé l’article 144 du Code indien de procédure pénale, qui interdit les rassemblements de plus de quatre personnes, à trois frontières de Delhi et dans 15 districts de l’État de l’Haryana. L’accès à New Delhi est bloqué par d’importantes barricades et un vaste déploiement de forces de sécurité, la mise en place de blocs de béton, de clous en fer et de fils barbelés, et Internet est coupé dans au moins sept districts de l’Haryana. Ces restrictions injustifiées constituent une violation du droit de réunion pacifique.
Le 13 février, certains des paysans mobilisés, près de la frontière de Shambhu en périphérie de Delhi, ont commencé à écarter les barricades pour poursuivre leur avancée. Ces actes n’ont pas entraîné un usage de la force susceptible de provoquer des blessures ou des décès, ni des dégâts matériels graves, et ne justifiaient donc pas l’intervention de la police pour disperser le rassemblement. Pourtant, la police de l’Haryana a tiré des salves de gaz lacrymogènes, y compris à l’aide de drones, pour disperser les manifestants. C’est la première force de police en Inde à utiliser des drones pour larguer des grenades lacrymogènes afin de disperser une manifestation.
D’après des sources policières, au moins 4 500 grenades lacrymogènes ont été tirées pendant six heures. Les leaders du mouvement paysan ont affirmé que certaines ont été larguées sur des fermiers âgés qui attendaient un peu plus loin sur des remorques de tracteurs. Ils ont ajouté que la police détenait une dizaine de paysans depuis mardi 13 février et que plusieurs manifestants ont été blessés par des tirs de projectiles à impact cinétique (balles en caoutchouc).
A Gaza, pour la première fois, nous assistons à un génocide en direct, et les journalistes qui le documentent le font au péril de leur vie. Depuis le 7 octobre, 123 journalistes et travailleuses/rs des médias à Gaza ont été tués·es lors des bombardements israéliens sur la bande de Gaza. Il s’agit de la période la plus meurtrière pour les journalistes dans l’histoire moderne. Les journalistes qui continuent leur travail le font dans des conditions terribles et traumatisantes. Ce sont des aussi des personnes civiles déplacées de leurs foyers avec leur famille. Leur matériel est détruit : appareils photo, ordinateurs portables, téléphones. A ce sujet, le 18 février, se tenait au Hasard Ludique, une soirée de soutien aux journalistes palestiniens de Gaza. Nous vous diffusons donc en première partie d’émission un montage réalisé à partir des prises de paroles qui s’y sont tenues. Nous entendrons les interventions d’Anne Paq, coréalisatrice du documentaire “Gaza, a Gaping Wound” et d’une membre de reporter solidaire. Serons également abordés les questions du Pinkwashing, la responsabilité des médias occidentaux et l’accessibilité aux médias arabophones.
Dans une deuxième partie d’émission, nous diffusons un reportage réalisé le 6 février 2024 dernier autour de la mobilisation des collectifs de mineurs isolés pour le respect de la présomption de minorité et l’obtention des droits qui en découle. En effet, cette semaine, la préfecture de Paris a envoyé sa police démanteler les 3 camps de fortune occupés par plusieurs centaines de mineurs isolés depuis des mois au Pont Marie, Pont Sully et Pont Neuf. La préfecture a prétexté la montée de la Seine pour expulser des enfants des seuls abris qu’ils avaient trouvés. Si l’objectif avait été réellement de les protéger de quoi que ce soit, alors des hébergements en mesure d’apporter cette garantie auraient été proposés. Suite à leur expulsion des 3 ponts, les mineurs se sont rassemblés mercredi soir devant l’hôtel de ville, le collectif des jeunes du parc de Belleville a demandé à ce que les mineurs isolés soient reçus en délégation par la préfecture et par la mairie pour trouver rapidement une solution, aucune réponse. La police a plutôt nassé les mineurs isolés avant de les menacer de les dégager par la force. Les jeunes ont décidé de partir en direction de la cité des Arts pour s’abriter sous les arcades, la préfecture leur dit d’abord qu’elle les tolérera à cet endroit avant de les menacer de dégager pour finalement, face à la résistance des jeunes épuisés mais déterminés, accepter qu’ils restent à condition de ne pas monter leur tente. Depuis plusieurs jours, le collectif des mineurs isolés du parc de Belleville alertent l’ensemble des réseaux de solidarité : dans plusieurs gymnases que les jeunes ont arrachés au fur et à mesure de leur lutte et de leurs actions, la mairie de Paris commence à proposer des rendez-vous individuels afin d’établir des dossier SIAO (Service Intégré de l’Accueil et de l’Orientation). Inquiets de la pérennité de leur hébergement, solidaires de leurs camarades laissés à la rue, les mineurs isolés soupçonnent que la mairie a pour projet de les disperser hors de Paris après la fin de la trêve hivernale et avant les Jeux Olympiques.Rien ces derniers jours n’a démontré que ces soupçons étaient faux. 23 jeunes mineurs du Collectif des Jeunes du Parc de Belleville ont été expulsés du centre de Porte de La Villette la semaine dernière. Après le 31 mars, pendant le ramadan et avant les JO : Expulsion, dispersion, évacuation. Chaque jour, les mineurs isolés hébergés doivent se débrouiller pour manger auprès des associations, se réfugier de la pluie car leurs hébergements sont fermés en journée, éviter les contrôles RATP, fuir la police qui les harcèle, se soigner…Ce qui arrive aux mineurs isolés à Paris, n’est ni une exception, ni une erreur, ni un manque de moyen. C’est le projet raciste de société du pouvoir qui explose à nos yeux, comme à Calais, dans les Alpes, dans la Manche, la Méditerranée, une société qui refuse de reconnaître la moindre humanité aux migrant.e.s. Les mineurs isolés exigent immédiatement :
• La présomption de minorité• Des hébergements dignes où ils peuvent rester jusqu’à leur recours ensemble et en lien avec les réseaux de solidarité, syndicats et associations
• Une couverture médicale digne
• L’accès aux cantines solidaires de la Ville de Paris pour se nourrir • L’accès à l’école
• Des transports gratuits comme tous les mineurs d’Ile-de-FranceNous demandons également que les demandes de délégations des mineurs soient acceptées, qu’ils soient représentés par les délégués du collectif des jeunes du parc de Belleville et leurs soutiens comme ils l’exigent depuis des semaines à la Maire du 20e, à la Ville de Paris et à la Préfecture.
Le mercredi 28 février dernier avait lieu à la bourse du travail de Paris une réunion publique pour renseigner et dénoncer l’ingérence militaire française en Afrique.
Texte d’appel :
« Il y a un an, le 27 février 2023, Emmanuel Macron annonçait depuis l’Élysée vouloir réformer le statut des bases militaires françaises permanentes en Afrique afin, disait-il, de tenir compte des « bouleversements » et « transformations profondes » auxquels la France était confrontée sur le continent. Entre temps, le coup d’État au Niger a rebattu les cartes et l’exécutif semble hésiter. Mais que ce projet de réforme aboutisse ou non, nous ne nous en satisferons pas. En quelques décennies, les justifications officielles successives au maillage militaire français en Afrique ont progressivement anesthésié tout débat public. Alors que s’impose l’idée d’une présence « naturelle » et indépassable de nos armées sur ce continent, nous disons à l’inverse :
« Armée française, hors d’Afrique ! »
En l’espace de quelques mois, après le Mali et le Burkina Faso, le Niger est le troisième pays à avoir exigé le départ de l’armée française, en dépit des menaces et des représailles de la diplomatie française. Quoiqu’on pense des nouveaux gouvernements à la tête de ces États, il est incontestable que l’exigence d’en finir avec l’ingérence française est partagée par les citoyens et citoyennes des pays africains, qui aspirent à une véritable souveraineté et une vraie autonomie. Au Tchad, dernier pays sahélien dans lequel des forces françaises sont présentes en nombre, les voix de l’opposition démocratique se font également entendre, malgré les risques qu’elles encourent, pour demander le retrait de l’armée française qui soutient la dictature du fils Déby après avoir soutenu celle du père.
Dans les autres pays où la France conserve une base permanente (Côte d’Ivoire, Gabon, Sénégal, Djibouti) mais également dans les pays voisins, ces mêmes exigences sont portées par un large arc de forces politiques, syndicales ou associatives. Comme elles, nous affirmons qu’il est temps :
que les bases militaires françaises soient purement et simplement démantelées,
que les opérations et les ingérences extérieures prennent fin,
que la coopération militaire et policière avec les régimes autoritaires cesse
Éclairage de chercheur-ses et journalistes, témoignages de militant-es, prises de parole sur les thèmes suivants :
Histoire de la présence militaire française et de la force destructrice des anciennes opérations, avec un lien sur les migrations.
Échec de la décennie de guerre contre le terrorisme et regain des mobilisations populaires contre la présence militaire française en Afrique
Contre-pouvoirs, contrôle et débat démocratiques sur la présence militaire française en Afrique. »
Depuis le 26 février, un mouvement de grève s’étend dans les écoles du 93.
La grève du 26 février, à l’appel de l’intersyndicale CGT Éduc’action 93, CNT Éducation 93, FSU 93 et SUD éducation 93, dès la rentrée des congés d’hiver, dans les écoles et les établissements de Seine-Saint-Denis a été un succès avec 40 % de personnels grévistes dans le second degré, de nombreuses écoles fermées et une assemblée générale de 150 personnes, représentant 61 établissements, appelant à reconduire le mouvement le 27 février.
Le vendredi 1ᵉʳ mars se tenait à Bagnolet, une réunion publique pour parler des enjeux de ce mouvement, notamment sur le choc des savoirs.
Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute d’une grande partie de cette réunion publique et nous commencerons avec un audio tract réalisé par des enseignantes et enseignants de Bagnolet.
par Serge D’Ignazio https://www.flickr.com/photos/119524765@N06/albums
Jeudi 28 février 2024, le Sénat fait entrer dans la Constitution la liberté d’avorter pour les femmes (et nom, le “droit”, ce qui est sensiblement différent).
La loi de mars 2022 allonge l’accès à l’IVG jusqu’à 14 semaines de grossesse. Malgré l’existence de ce droit, des inégalités territoriales et sociales demeurent avec la fermeture des centres d’orthogénie, le manque de moyens alloués aux hôpitaux, les difficultés d’accès à l’information. Pourtant, des personnes continuent d’œuvrer au quotidien pour rendre ce droit plus accessible à toutes, en particulier en milieu rural.
Dans cette première partie d’émission, nous entendrons l’enquête radiophonique : L’IVG En Milieu Rural, diffusée sur R d’Autan, radio qui se trouve en Occitanie et réalisée par Claire Kachkouch Soussi, avec la complicité technique de Thomas Beranger et la musique originale de Marion Pouëssel.
En seconde partie d’émission, nous vous diffusons un entretien réalisé lors du Rassemblement parisien le 28 février du Collectif Avortement en Europe, les femmes décident. Nous étions avec Claire Wolker, sage-femme, coprésidente de l’Association nationale des sages-femmes orthogénistes (Ansfo) Nous parlons avec elle, de l’IVG instrumentale.
Lundi 12 février , Stop Arming Israël France était organisée une rencontre avec M. Rigouste chercheur en sciences sociales et militant qui prépare actuellement un documentaire sur l’industrie de l’armement, P. Bouveret co-fondateur de l’Observatoire des Armements et auteur d’une brochure sur les collaborations militaires France-Israël ; et A. Paq photographe et membre du collectif Activestills qui a documenté l’affaire impliquant l’entreprise française Exxelia dans le meurtre de trois enfants a Gaza touchés par un missile israélien à la bourse du travail République, pour s’informer et agir contre les collaborations militaires France-Israël.
Qu’est-ce que Stop Arming Israël France? Stop Arming Israël France est une réponse à l’appel mondial à l’aide lancé par 30 syndicats palestiniens, le 16 octobre 2023 : «End all complicity. Stop Arming Israel»
Les revendications de cet appel sont simples, elles demandent aux travailleurs et aux syndicats partout dans le monde de :
• Refuser de construire des armes destinées à Israël. • Refuser de transporter des armes vers Israël. • Adopter des motions en ce sens au sein de leurs syndicats. • Agir contre les entreprises complices qui participent à la mise en œuvre du siège brutal et illégal d’Israël. • Faire pression sur les gouvernements pour qu’ils cessent tout commerce militaire avec Israël et, dans le cas des États-Unis, qu’ils cessent de le financer.
Cet appel s’inscrit dans la tradition de solidarité internationale entre les travailleurs qui est centrale dans le mouvement syndical et ouvrier.
Dès novembre 2023, nous avons décidé de répondre à cet appel et ce dans le but d’enrayer la machine de guerre israélienne.
Sans le soutien militaire des pays occidentaux, Israël ne pourrait pas mener l’offensive génocidaire en cours. Sans les envois d’armes, de technologies, de pièces détachées par les grandes puissances du monde, les bombardements cesseraient au bout de trois jours!
Depuis octobre 2023, nous implorons nos gouvernants, jour après jour, de demander un cessez-le-feu, mais il est clair que ni Netanyahou ni nos chefs d’État ne nous écoutent ni ne nous écouteront. Ce cessez-le-feu, nous devons donc l’imposer, en coupant les vivres à l’armée israélienne, en coupant le robinet des envois d’armes !
Mais la France collabore-t-elle vraiment, militairement parlant, avec Israël? On entend souvent dire que ce ne sera pas ou plus le cas… Officiellement, le ministère des armées prétend que la France n’exporte pas de matériels létaux susceptibles d’être employés contre la population civile à Gaza… Mais ce même ministère assure également que la France «exporte des équipements militaires à Israël afin de lui permettre d’assurer sa défense.» Certes, Israël est un petit marché pour la France (de 15 à 25 millions d’euros chaque année. Pour comparaison, les exportations totales de la France, en matière d’armement, se comptent en dizaines de milliards d’euros). Mais, OUI, la France vend bien des armes à Israël : des drones (Safran, Thalès, Dassault), des missiles (MDBA, Nexter) mais encore des bombes, des torpilles, des roquettes, des avions. Toutes collaborations que nous préciserons et dont nous discuterons le 12 février. Le salon de l’armement Milipol, en date du 15 novembre dernier, avec en vedette 52 entreprises israéliennes, prouve également toute l’étendue de la complicité mortifère de la France avec Israël. Donc, OUI, il faut désarmer Israël pour que cessent les exactions atroces dont les palestiniennes et palestiniens sont victimes.
Cette soirée du lundi 12 février nous permettra précisément d’une part, de mettre à jour les liens militaires, multiples et opaques, entre la France et Israël, d’autre part, nous y discuterons de la façon de les rompre, de ce que nous pouvons concrètement mettre en œuvre, collectivement, pour que le désastre humanitaire en cours à Gaza s’achève.
Nous le savons, après plus de trois mois de guerre, nous ne pouvons compter que sur nous pour lutter contre le génocide en cours ainsi que contre le soutien et la collaboration, militaire notamment, de la France avec Israël. Plus que jamais, ne désespérons pas de nos forces et de la puissance de la solidarité, nationale et internationale et n’acceptons jamais le silence ou l’inaction face à la politique criminelle que Macron mène en notre nom !
Diverses couvertures de zines. De gauche à droite : Nouveaux cahiers pour la folie, Marge, Cahiers pour la folie, Psychiatrisés contre les traitements forcés, SoinSoin, Tankonalasanté, Mise à Pied.
Dans cette émission vous pourrez entendre des discussions portant sur l’objet fanzine en tant que tel, et plus précisément sur ceux critiques de la psychiatrie à l’occasion de la présence de Stéphane Zygart, qui intervenait, outre ses activités universitaires, à la librairie l’Atelier, à Paris, en sa qualité d’auteur d’un article dans la revue n°13 des Nouveaux cahiers pour la folie. Ce travail sur les fanzines a été réalisé avec le collectif manceaux Encore Heureux, dans lequel il milite, et plus particulièrement avec Stéphanie Béghain et Olivier Nourisson. Ce collectif pour en dire quelques mots, se donne entre autre objectif, de fabriquer des passerelles entre des lieux, collectifs, hôpitaux de jour, instituts médicaux-éducatifs, cliniques psychiatriques, centres d’accueil thérapeutique à temps partiel, et autres Groupes d’Entraides Mutuelles, clubs thérapeutiques, associations ou ateliers. Mais revenons à nos fanzines. A quoi servent-ils ? A qui sont-ils destinés ? Qui participent à leur écriture ? Comment et dans quelles conditions sont-ils fabriqués ? Quels sont les sujets traités ? Quelles sont les réflexions et les problématiques propre à ce type de revue ? Autant de questions et plus encore qui seront abordées dans cette émission, et qui nous permettront par là même d’interroger la façon dont les luttes sociales, ici vis-à-vis à la psychiatrie, peuvent se doter de moyens de publicité, d’organisation et de réflexion.
Quelques fanzines nommés dans l’émission, à retrouver sur le net et ailleurs :
Les dix premiers numéros des cahiers pour la folie peuvent être retrouvés sur le site DicoPolHiS (abréviation de dictionnaire politique de la santé), dans la rubrique archive.
Le journal Marge, qui est paru entre 1974 et 1979 est à retrouver en intégralité sur archivesautonomie.org.
Sur le même site des numéros du journal Tankonalasanté, publié de 1973 à 1977, par le Groupe d’Information sur les Asiles.
Mise à Pied peut être retrouvé sur le site internet du CRAS
Pour aller plus loin : Vous pourrez retrouver des brochures en ligne sur le site internet comme-un-fanzine.net ou encore infokioske.net.
Si le sujet des zine, des revues et journaux vous intéresse, sachez également que l’émission radio La suite au prochain numéro, y consacre spécifiquement ses émissions. Vous pourrez réécouter les émissions en podcast sur leur site internet : lasuiteauprochainno.wixsite.com/radio.
Comment la mort de près de 6 millions de personnes, en l’espace de 25 ans, a-t-elle pu être passée sous silence médiatique ? Comment le génocide des Tutsis perpétré par les Uthus au Rwanda s’est-il « déplacé » au-delà de la frontière? Pourquoi trois guerres – les deux guerres du Congo et la guerre du Kivu – se sont ensuite succédé ? Pourquoi, encore aujourd’hui, les autorités congolaises couvrent-elles les massacres perpétrés par ses propres troupes ? Un indice revient souvent : l’avarice et cette envie internationale de faire main basse sur l’un des sous-sols les plus riches de la planète.
Depuis la fin du mois d’octobre 2023, plusieurs manifestations ont été organisées à Paris pour dénoncer ce silence. Aujourd’hui nous recevons donc dans nos studio Mheneryck, membre de l’association Lisanga Bana Mboka, collectif qui rassemble la communauté Kongolaise de France, Europe, Amérique jusqu’en Afrique dans le but de créer un élan fort de la solidarité et d’entraide sur tout ces territoires jusqu’au Congo, afin de revenir sur les raisons de leurs mobilisations.
Le 7 février 2024, des habitants de logements sociaux sont venus de toute la France devant l’Agence nationale pour la rénovation urbaine. Une centaine de personnes issues de nombreuses villes ont réclamé la réhabilitation de leur immeuble plutôt que la destruction, et demandé un moratoire sur les projets contestés en cours.
Un grand nombre de collectifs et d’associations d’habitant -e-s se mobilisent contre les démolitions abusives de logements sociaux programmées par la politique de l’ANRU (la Reynerie au Mirail à Toulouse, la Butte Rouge à Châtenay-Malabry, l’Alma Gare à Roubaix, la Maladrerie à Aubervilliers, etc). Tout cela est partie prenante du regroupement « Stop aux démolitions de l’ANRU ».
À l’occasion de l’anniversaire des 20 ans de l’ANRU, un rassemblement se tenait le mercredi 7 février 2024 devant le siège de L’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) à Pantin et fut demandé à ce qu’une délégation soit reçue portant l’exigence d’un moratoire immédiat sur les démolitions.
L’appel a recueilli 550 signatures de soutien dont celles de 34 collectifs et associations d’habitants de nombreuses régions ainsi que 310 d’architectes, d’urbanistes et enseignants.
Dans l’émission de ce 26 février, nous avons pu entendre le reportage réalisé lors du rassemblement devant l’ANRU à Pantin en appui à une délégation.
Dans l’émission de ce jour, nous entendrons une partie de la Conférence de presse qui se tenait à la suite de la mobilisation du matin à Pantin. avec notamment, un retour de la rencontre avec la direction de l’ANRU et des récits d’opération de l’ANRU Cette conférence de presse se tenait au centre international des cultures populaires dans le 11ᵉ arrondissement de Paris.
Le 7 février 2024, des habitants de logements sociaux sont venus de toute la France devant l’Agence nationale pour la rénovation urbaine. Une centaine de personnes issues de nombreuses villes ont réclamé la réhabilitation de leur immeuble plutôt que la destruction, et demandé un moratoire sur les projets contestés en cours.Une délégation a été reçue par la directrice de l’Anru (agence nationale de rénovation urbaine), Anne-Claire Mialot, malgré ses réticences.
Depuis Toulouse, Grenoble, Marseille, Lille, Roubaix, Amiens, les Francs-Moisins à Aubervilliers… une cinquantaine de collectifs d’habitants de quartiers populaires et d’associations ont organisé, ce mercredi 7 février, une action devant le siège ultramoderne de l’Anru, pour protester contre la démolition de leurs quartiers et demander un moratoire sur les projets contestés en cours.
L’agence, qui célèbre son vingtième anniversaire cette année, est pointée du doigt pour ses vastes projets de renouvellement urbain qui sentent la gentrification, et notamment sa politique de destruction de logements sociaux.
De nombreux architectes se sont joints à la contestation. Les associations de défense des locataires, la CNL (confédération Nationale du Logement, le DAL (Droit aux logements, l’APPUI… ont organisé cette initiative. Depuis des décennies, les locataires des cités HLM, en but à des projets de destructions de leurs habitats, de leurs quartiers, affrontaient seuls les mairies, les promoteurs et l’ANRU. Ce regroupement est une première engageante dans le combat nécessaire pour sauvegarder l’habitat populaire. Alors que deux millions de locataires, éligibles aux HLM, attendent un logement digne et abordable, l’État, par l’intermédiaire de l’ANRU les détruit, ceux-ci au lieu de privilégier leurs réhabilitations.
Par exemple à la Planoise à Besançon où se trouvent 6 000 logements sociaux. « Environ 1 200 vont être démolis » et pourtant « Les logements sont plutôt en bon état. Mais cela ne suffit pas pour la municipalité qui considère qu’il y a trop de pauvres. Elle veut faire de la place pour reconstruire des logements destinés à des ménages plus aisés. Sous couvert de mixité sociale, on rejette les plus précaires qui vivent là depuis des années. »
La politique de L’ANRU consiste à virer les pauvres toujours plus loin du centre-ville.
À Vaulx-en-Velin, près de Lyon, plus de 1 600 logements ont été détruits. « Ce qui est reconstruit, c’est du privé, pas des logements sociaux », « L’Anru mène sans distinction une politique publique de la gentrification » sans « Une vraie concertation avec les habitants, la préservation des espaces verts et le respect des personnes qui habitent dans des logements sociaux depuis parfois des décennies. »
Le collectif lillois De L’Air déplie une banderole qui dénonce la destruction de 150 logements sur les 320 que compte l’immeuble des Aviateurs, dans le quartier des Bois-Blancs. Soit environ 300 familles. « Les gens sont là depuis des années, ils sont investis localement… C’est un vrai gâchis ».
La très grande majorité des habitants refusent les démolitions, mais l’Anru ne les écoute pas. La concertation obligatoire est de pure forme, l
a « co-construction » est un mot creux, les décisions sont prises d’avance.
Pendant qu’une délégation est reçue par la directrice de L’ANRU Anne-Claire Mialot, les prises de parole s’enchaînent malgré la pluie. Toutes décrivent des logements détruits alors qu’ils n’auraient mérité qu’une simple réhabilitation. Ils dénoncent aussi un manque de concertation avec les habitants. Un locataire d’Amiens raconte que dans son quartier, « la concertation a même commencé le soir de l’arrêté préfectoral qui annonçait la démolition ».
Avant une conférence de presse qui s’est tenue l’après-midi, la délégation est revenue du rassemblement avec la promesse qu’un rendez-vous aurait lieu dans la quinzaine qui permettrait de reconsidérer les différents dossiers.
La demande de moratoire sur les projets contestés n’a, en revanche, pas été obtenu. « Anne-Claire Mialot se reposait beaucoup sur la responsabilité des maires pour ne pas se sentir visée par les critiques ». Les maires font de même, tous à se renvoyer la balle. Mais une chose est sûre, attesté notamment par l’expérience de Grenoble ; L’Anru ne finance pas de projet s’il n’y a pas de destructions.
Si le rendez-vous n’a pas débouché sur des mesures d’urgence concrètes, une note positive se dégage de cette journée d’action. Ce qu’il s’est passé aujourd’hui est inédit : qu’autant de collectifs se soient rassemblés est remarquable.
Du jamais vu dans l’histoire, de l’Agence nationale de la rénovation urbaine (Anru), créée par décret le 9 février 2004, il y a vingt ans : des habitants, des militants du logement, des architectes, des urbanistes, plus de 700 personnes au total issues de 45 associations ou amicales de locataires de toute la France, ont décidé de s’unir, et de faire entendre leur voix. Principale revendication de ce collectif horizontal, un « moratoire immédiat » sur les démolitions de logements sociaux. Tout remettre à plat et inventer autre chose.
Dans son appel fondateur lancé mi-novembre, signé par le prix Pritzker Jean-Philippe Vassal, le collectif Stop aux démolitions Anru rappelait quelques chiffres : entre 2004 à 2021, «l’Anru a assujetti son financement à la démolition de 164 000 logements sociaux pour n’en reconstruire que 142 000 ». Dans le même temps, 408 500 logements ont été réhabilités, preuve que la démolition n’est pas l’alpha et l’oméga de la rénovation urbaine. Mais c’est toujours trop pour les signataires, qui exigent la fin de cette politique « destructrice, et aberrante d’un point de vue social, financier, urbanistique, architectural, et écologique ».
Arrêter de démolir
Avant de tenir une conférence de presse à Paris, une délégation s’est rendue ce mercredi 7 février devant le siège de l’Anru à Pantin (Seine-Saint-Denis). Elle a été reçue par sa directrice générale, Anne-Claire Mialot.
«Il faut arrêter de faire de la démolition le préalable de toute opération de rénovation urbaine », a expliqué Michel Retbi, membre du Collectif d’architectes en défense du patrimoine Candilis du Mirail, à Toulouse, le premier à prendre la parole à la tribune où se sont succédé une vingtaine de représentants de collectifs de toute la France. «Ce ne doit plus être un postulat », d’autant que la démolition est trop souvent synonyme de « drames humains, au-delà de la question du patrimoine » de ces cités HLM souvent de grande qualité architecturale, à l’instar de la Maladrerie à Aubervilliers ou de la Butte rouge à Châtenay-Malabry. «Le patrimoine de l’habitat social et populaire, c’est le grand angle mort, alors que c’est notre bien commun », a regretté l’urbaniste Myriam Cau, engagée pour le sauvetage de l’Alma-Gare à Roubaix.
Alors que l’Anru justifie le recours à la démolition, qui oblige à reconstituer « un pour un » l’offre de logements sociaux, mais autorise à les reconstruire ailleurs et pour des loyers plus élèves. À Évreux, où la majorité des 700 logements reconstruits (sur 900 démolis) l’ont été en dehors du quartier Anru, « le quartier s’est paupérisé, il a été écrémé de sa population insérée, la plus aisée, possédant voiture et une capacité d’initiative », a illustré Jacques Caron, représentant de la Confédération nationale du logement (CNL) dans l’Eure. «La mixité sociale est présentée comme un remède miracle, mais quand vous mettez des riches dans les quartiers pauvres, ils s’entourent de barbelés et quand vous mettez des pauvres dans le XVIe, les riches manifestent contre », balaie Geneviève Colomer, présidente de l’association Sauvons la Butte rouge.
Djamila Houache, de l’association marseillaise Il fait bon vivre dans ma cité, a pointé du doigt, elle, un autre effet négligé de cette politique de démolition : la tendance des bailleurs sociaux à laisser se dégrader les bâtiments quand ils savent qu’ils seront démolis, même à long terme. « Comme ils n’entretiennent pas la tuyauterie, on a des cas de légionellose. Et pourquoi croyez-vous qu’il y a des rats et des cafards ? » Autre grief, l’absence de concertation sincère avec les habitants, mis devant le fait accompli. Une habitante des Francs-Moisins à Saint-Denis s’est insurgée contre ces « technocrates qui prennent les habitants à un endroit, et les déplacent à un autre » comme si c’étaient des pions, exhortant ses camarades du collectif à « l’action ».
C’est le grief qui revient le plus : la démolition ne détruit pas seulement des bâtiments, mais des vies et des écosystèmes relationnels. « On parle de vies, de personnes qu’on déracine, qui n’ont plus accès aux réseaux de solidarité qui permettent de donner son enfant à garder, de demander de l’aide pour sa voiture, d’être ancré dans un territoire », a décrit le sociologue Antonio Delfini, membre de la coordination Pas sans nous. Vieux militant à la CNL de Besançon, Michel Boutonnet a témoigné qu’une vieille dame de 88 ans, relogée par l’Anru en dehors du quartier de la Planoise où elle a toujours vécu, lui avait dit : « J’ai un magnifique appartement, mais je ne vis plus. » Quant à sa voisine de 96 ans, placée dans une résidence senior par ses enfants, « elle a tenu six mois ».
Le 7 février, cela faisait quatre mois que le génocide en cours à Gaza avait commencé. C’est cette date que le collectif Urgence Palestine Paris 20ᵉ avait choisi pour tenir une réunion publique autour de la mobilisation en solidarité à la résistance palestinienne. Une occasion de revenir sur l’ensemble des actions menées depuis le mois d’octobre, mais aussi de réaffirmer la nécessité de reconstruire des luttes internationalistes fortes. Malgré les manifestations, la décision de la Cour internationales de Justice, les diverses manifestations dans le monde entier et la résistance sur place, les attaques israéliennes ne baissent en intensité et le projet reste le même : faire disparaitre l’idée même de la Palestine.
Aujourd’hui, nous commençons donc par faire un bilan de la décision rendue par la Cour de justice internationale le 26 janvier dernier. Ensuite, nous diffusons des interviews réalisés le 6 février à l’arrivée de la délégation de l’association Palmed (association de médecins qui apporte une aide matérielle et un programme de développement des compétences médicales en Palestine et dans des camps de réfugiés au Liban) de retour de l’hôpital européen de Gaza.
Puis, nous reviendrons sur la mobilisation en France avec un camarade du collectif Samidoun ( réseau de solidarité aux prisonniers palestiniens), pour terminer cette émission en vous diffusant les prises de paroles de deux camarades palestinien-ne-s réalisé lors de la soirée du collectif d’Urgence Palestine paris 20ᵉ.
Après avoir lu l’article du poing, et soucieux de creuser le sujet afin de mieux comprendre les enjeux et les différents ponts de vues qui secouent l’agriculture nous avons demandé à Didier Gadea, syndicaliste du Modef, Mouvement de défense des exploitants familiaux, de faire le pont sur la situation. En fin d’émission, un entretien avec deux personnes ayant été sur les blocages : Nathalie tout d’abord dans le département du Cher, puis Sylvain ensuite, en périphérie de Paris.
Lien vers le site du Mouvement de Défense des Exploitants Familiaux : lien
« Il faut encourager les gens à se joindre à la lutte agricole »
L’agriculture traverse des défis économiques et sociaux sans précédent, les voix se lèvent pour témoigner des réalités souvent méconnues du grand public. Didier Gaeda, agriculteur engagé au sein du Mouvement de Défense des Exploitants Familiaux, apporte un éclairage sur les enjeux auxquels sont confrontées les petites entreprises agricoles aujourd’hui. Pour lui, les mobilisations agricoles en cours dévoilent les causes profondes du mécontentement et le besoin urgent de régulation des prix pour assurer une juste rémunération des producteurs tout en préservant le pouvoir d’achat des consommateurs
Le Poing :Pouvez-vous nous parler des défis spécifiques auxquels sont confrontées les petites entreprises agricoles dans le contexte actuel ?
Didier Gadea : La plus grande difficulté réside dans le manque de revenus, car les prix ne parviennent guère à couvrir les coûts de production. De plus, les petites unités ne peuvent pas compenser ces pertes avec les aides de la Politique agricole commune, (PAC) ou d’autres formes d’aides auxquelles elles n’ont pas accès, ni par le biais de la fiscalité. Nous sommes ainsi doublement pénalisés par les crises économiques et l’inflation des intrants, notamment des fournitures nécessaires à la production.
Pouvez-vous nous décrire les causes de la mobilisation ?
Le ras-le-bol est palpable, notamment chez les éleveurs bovins, et la situation a basculé lorsque les barrages ont été irrigués. Il y a tant de désillusion et de tristesse qui se sont emparés de nous. La première cause de cette détresse est le prix trop bas des produits. Par exemple, les pommes bio en AOP sont achetées à 20 centimes le kilo alors que les frais s’élèvent à 50 centimes. La viande est actuellement vendue à prix coûtant, et même le vin connaît de grandes difficultés. “Castel nous tue” [Castel est un négociant dans le secteur viticole, ndlr] s’exclament certains. Une autre cause, plus symbolique mais non moins importante, est le mépris de classe subi de la part des politiques et même des représentants des chambres agricoles. Il y a aussi l’abandon des services publics dans les zones rurales.
Quels exemples concrets de réussite ou d’impact avez-vous observés dans le cadre de cette mobilisation, et quelles leçons peuvent être tirées de ces expériences ?
L’aspect le plus positif dans cette histoire est que la revendication de garantie de revenus, qui était considérée comme ultra-radicale, est de plus en plus prise en compte. Il est désormais clair que le “juste prix” ne peut pas être entièrement garanti par les seuls mécanismes du marché. Le mouvement agricole a compris que la régulation des prix est au cœur du débat agricole. il y aura un avant et un après.
Malheureusement, les manœuvres pré-électorales viennent parfois brouiller les cartes. Mais dans le monde agricole, la pyramide des âges des agriculteurs nous montre que nous sommes en voie d’extinction. Si la régulation des prix n’est pas mise en place, nos modes de vie risque de disparaître. Les gens prennent conscience qu’ils sont les derniers détenteurs de cet héritage et qu’ils en portent la responsabilité.
Quel rôle jouent les normes environnementales dans le débat actuel sur l’agriculture, et comment éviter que ce débat nous détourne des questions plus fondamentales ? Comment percevez-vous la rhétorique de la “dérégulation des normes” et son impact sur le mouvement agricole, comment selon vous visibiliser les véritables racines du problème ?
Il y a deux populations : une agricole qui comprend les enjeux des normes et les consommateurs qui ne comprennent pas ces enjeux. la Fnsea et les politiques de gauche comme de droite en profitent pour jeter la confusion.
Il y a des normes qui pèsent et qui ne servent à rien. Il y a des normes, notamment dans l’élevage, qui embêtent davantage ceux qui pratiquent l’élevage en plein air que ceux qui ont des fermes-usines. On nous embête pour des détails et des normes qui changent chaque année. Tout cela décourage les petits agriculteurs. Les éleveurs de veaux sont hyper surveillés, on se fait démolir la baraque au nom de la traçabilité. C’est un fardeau financier et un stress constant avec un contrôle quotidien des services, et ils se font massacrer. Le plus gros acheteur de viande, Bigard, le mec de la marque Charal et le monsieur monopole des abattoirs qui avait dit “Vas te faire voir je ne viens pas” à Le Foll, a l’époque ministre de l’agriculture, s’assoient sur les normes. Lactalis, c’est pareil, les scandales, ils les digèrent, et toi, on te saoule avec la traçabilité. D’accord pour la traçabilité, mais cela ne doit pas être une arme contre les producteurs. Ils ont tué 25 millions de canards et ont demandé de les tuer étouffés dans les bâtiments. Certains éleveurs ont pété un câble et développé des problèmes psychiques.
Les autres normes concernent ce qui est mis en place pour protéger les agriculteurs et les ouvriers agricoles, comme les appellations d’origine contrôlée, le bio, et toutes les stratégies de valorisation de nos produits, ainsi que le code du travail.
La FNSEA et la Coordination Rurale utilisent le discours du ras-le-bol des normes, mais elles veulent la destruction du droit du travail des ouvriers agricoles, tout ce qui peut entraver le marché et la concurrence. Leurs dirigeants disent “il faut se battre sur les marchés mondiaux”. Il ne faut pas tomber dans ces bêtises. L’agriculteur lambda, quand il dit “j’en ai plein le cul des normes”, n’a pas le même intérêt que le PDG du groupe Avril qui pèse 9 milliards d’euros, gros businessman et chef de la FNSEA.
Je ne veux pas faire le vieux, mais à l’époque, les mouvements populaires avaient un point de vue sur le monde agricole, l’alliance ouvrière-paysanne. Avec le tournant libéral à l’époque de Mitterrand, toute la réflexion sur le monde rural, l’agriculture et les questions de la paysannerie de manière économique et politique ont changé. Avec le tournant libéral, les mouvements de gauche ne savent plus parler au monde rural et agricole sauf par le prisme de l’écologie. Ils ne proposent plus d’alliance, c’est des politiques qui viennent nous expliquer ce qu’est la vie et comment travailler et quoi penser. Ce n’est pas possible. Moi, je ne suis pas agriculteur pour être riche, mais pour être libre. Il n’y a pas de politicien qui va m’imposer ses rêveries. La première coopérative viticole à Maraussan en 1901 avait écrit à l’entrée “vignerons libres”, et ils vendaient leur vin à une coopérative ouvrière de consommation, les négociants allaient se faire voir ! C’est ça l’alliance ouvrière-paysanne, ce n’est pas un politicien qui vient nous raconter la vie. La terre du midi rouge de l’Aude c est fini, pourquoi ? Ce n’est pas née avec une génération spontanée de nouveau gens ? C’est quoi la responsabilité de la gauche dans ces territoires ?
Pour beaucoup avec l’inflation, manger devient de plus en plus cher. Quels sont les enjeux pourune régulation des prix rémunérateurs pour l’agriculture et pas chère pour les consommateurs ?
Le seul enjeu derrière les mots “régulation des prix” est l’encadrement, la diminution des marges des grands acteurs du négoce, de la spéculation de l’agro-industrie et des supermarchés. Il est courant de constater que le prix payé au producteur se multiplie par 10 avant d’arriver au consommateur.
Depuis la Révolution française, le prix du pain était régulé. Le Front populaire avait mis en place des offices par filière. Ils contrôlaient le prix du grain, de la farine et des céréales. Ils achetaient directement à un prix garanti pour les paysans, ce qui a permis à leurs revenus de se multiplier par trois sans que le prix du pain n’augmente.
La tricherie réside dans le discours qui prétend que les marges de l’agro-industrie sont faibles, ou les absurdités que Leclerc raconte sur sa prétendue lutte pour le pouvoir d’achat, ou encore que “heureusement on a la PAC”. C’est faux, l’agriculture n’a jamais été aussi mal rémunérée et la nourriture n’a jamais été aussi chère.
Les Leclerc pleurent sur leurs marges, “ouin ouin, on ne fait pas de marge”. C’est vrai que les grandes surfaces de distribution n’ont pas de marge, mais avec leur volume de vente, elles génèrent d’énormes dividendes pour leurs actionnaires. La circulation à flux tendu de leur somme colossale d’argent dans leurs opérations commerciales leur permet un volume plus important d’opérations, et ça se ressent dans les prospères dividendes de ces entreprises.
Quand Castel a débuté, il était un gros négociant de vin à Bordeaux avec les autres. Ils se sont affrontés entre eux, et maintenant ce sont une des grosses familles qui gèrent le marché mondial du vin. Si on ne les régule pas, cela devient mafieux. Ils se livrent une guerre tellement intense pour gagner des parts de marché que lâcher 10 centimes au producteur n’est pas envisageable pour eux.
Comment tisser des alliances dans ce mouvement ?
Les scandales qui touchent les gens concernent principalement l’énergie. Il est nécessaire d’avoir de l’énergie pour produire, et toute spéculation sur celle-ci met tout le monde dans une situation difficile, en commençant par les travailleurs les plus pauvres. L’inflation qui en découle permet aux riches de doubler leur fortune, alors que la misère se répand. Comme pour la nourriture, les marges et les dividendes des fournisseurs d’énergie doivent être régulés, mais tout a été privatisé, c’ est ce qui a aggrave la situation. Différentes organisations professionnelles, comme les taxis, se joignent à la mobilisation concernant l’énergie.
L’appel de la CGT à rejoindre le mouvement partout en France est un pas en avant, et nous encourageons toutes les organisations sociales à en faire de même.
Suite à des communiqués nationaux convergents, il y a des rapprochements entre les organisations du mouvement social. La Confédération Paysanne, la CGT et le MODEF entrent en contact, ce qui marque le début de discussions prometteuses. Organiser des rencontres larges partout dans le département, tant dans les villages que dans les villes, où chacun peut exprimer ses préoccupations et ouvrir la discussion sur les perspectives, peut ouvrir de nouveaux combats et de nouveaux enjeux, ce qui est intéressant.
Fin février, les herbes repoussent, donc c’est le moment de retourner à la ferme et d’aborder les écueils d’immédiateté du type “faut tout brûler”. Il faut être prudent, certes, il y aurait des compétences, des spécialités ou réputations dans le monde viticole. Nous avons maintenant l’occasion de mettre en place des actions larges et sur le long terme et de créer les conditions nécessaires pour mener ce combat, en dépassant la logique des coups ponctuels et spectaculaires.
Dans notre région, les organisations agricoles, c’est principalement la coopération viticole, et la FNSEA y est impliquée. Malheureusement, les dirigeants cherchent à éviter les contacts et refusent tout lien direct avec les gens. Il faut donc travailler en dessous, en établissant des relations réelles.
Il est essentiel d’encourager la population à se joindre à cette lutte. Dans le monde paysan, il faut revenir à l’idée d’alliance et aux fondamentaux. Il faut cesser d’accepter le libéralisme ou ses fausses critiques.
En ce mois de janvier 2024, une colère agricole a surgi un peu partout en France. Nous vous proposons dans cette émission, un entretien avec Yannick Ogor pour une analyse de ce mouvement.
Comment sortir de la confusion politique qui frappe le monde agricole ? Comment en révéler les antagonismes et y assumer le conflit de classes ? Yannick Ogor, ancien animateur de la Confédération paysanne, éleveur et maraîcher en Bretagne, retrace la contestation agricole en France depuis soixante ans, ses tentatives et ses impasses. Il revient aux racines de la question agricole, éclaire les lieux de pouvoir et les faux-semblants qui structurent l’alimentation des masses. Pour qu’on puisse enfin se départir de l’immuable et mensongère figure du « paysan » qui ne sert qu’à justifier l’asservissement de l’agriculteur à la logique industrielle.
La question du recours aux normes est, de ce fait, traitée de manière particulièrement éclairante. C’est vrai : il faut se demander comment une forme de vie aussi indépendante que la paysannerie a pu finir par voir son salut dans la profusion de normes et de contrôles sur la « qualité » et la « traçabilité », deux notions phares de la société industrielle.
Mais qui aujourd’hui chercherait à défendre les « agriculteurs hors des clous » ? Au nom de quoi ? D’une « paysannerie » qui n’existe plus ? D’une « profession agricole » ? Il y a là le pressentiment d’une impasse, comme l’annonce le titre même de son précédent livre : le paysan impossible . Yannick Ogor montre bien que ces termes ont toujours permis de se débrouiller avec des réalités de classe très différentes les unes des autres. Quitte à, aujourd’hui, nier totalement les implications sociales de la division du travail. Et l’élimination presque mécanique des « hors-normes ». On parle de « coopératives » pour des entreprises qui n’en sont plus, d « intégration » pour des relations de subordination, d’ « auto-entreprise » pour de l’auto-exploitation, etc.
Pour expliquer ce flou d’aujourd’hui, et cet abandon de la problématique de la lutte des classes en agriculture, il cherche aussi à mettre en lumière le rôle idéologique et politique de la gauche paysanne, depuis les Paysans Travailleurs des années 70 jusqu’aux dernières prises de position de la Confédération Paysanne aujourd’hui. Comment la colère a-t-elle pu devenir cogestion ? Comment, devant la certitude du désastre, la proposition de le « gérer » est-elle rendue consensuelle ?
Aujourd’hui nous vous diffusons les reportages réalisés lors de la manifestation du 1er février, au départ RER Luxembourg, en direction du ministère, appelée par l’ensemble des organisations syndicales contre la politique du gouvernement pour l’École.
Communiqué intersyndical :
Nos organisations réaffirment avec force leur attachement au projet scolaire de l’Ecole publique, laïque, gratuite et obligatoire : accueillir partout tous les élèves sans distinction d’aucune sorte, être ambitieux pour chacun, respecter et participer à une véritable liberté de conscience notamment par la construction de l’esprit critique autour de savoirs scientifiquement validés. Nous dénonçons les propos dénigrants, à l’instar des paroles de la ministre de l’Éducation nationale, contre celles et ceux qui font vivre l’École publique. Nous dénonçons également les politiques qui organisent une forme de séparatisme social et contribuent à miner la cohésion sociale et notre démocratie.
Aujourd’hui, le service public d’Éducation traverse une crise sans précédent : crise de recrutement, démissions, personnels qui témoignent d’une perte de sens de leur métier… A l’instar de l’hôpital public, l’École publique n’est pas loin de l’effondrement et ne tient finalement que par la conscience professionnelle de personnels épuisés pendant que le président de la République regarde ailleurs ou que la ministre de l’Éducation nationale multiplie les provocations. Cette déconnexion avec la réalité et l’ampleur des difficultés rencontrées au quotidien suscitent une grande colère chez les personnels. Quant aux conditions d’études des élèves, elles ne se sont pas améliorées et les inégalités scolaires ont continué de se creuser sans que les personnels ne puissent vraiment agir.
La mise en place des mesures contenues dans le Choc des savoirs n’est pas de nature à résorber ces inégalités. En effet, ce choc des savoirs est un ensemble d’annonces qui a une grande cohérence idéologique pour le gouvernement. Inspiré d’un modèle d’École passéiste et conservateur, il pose les bases d’une École du tri social à l’image des groupes de niveaux qui vont contribuer à assigner les élèves dans les positions sociales et scolaires. C’est aussi une redoutable remise en cause de la liberté professionnelle des enseignants (par la labellisation des manuels par exemple) et l’accentuation du pilotage par les évaluations nationales standardisées à tous les niveaux. Cela suffit !
Nos organisations FSU, UNSA Education, SGEN-CFDT, CGT Educ’action et Sud Education appellent les personnels à la grève le jeudi 1er février. Nos collègues doivent être revalorisés reconnus, respectées et protégés. Ils doivent avoir les moyens pour exercer leurs missions dans cette École publique qui ne trie pas les élèves, les accueille toutes et tous, contribue à leur émancipation par les savoirs et à les faire grandir comme citoyennes et citoyens.
Nous exigeons en particulier des mesures d’urgence : revalorisation sans contreparties des personnels articulée autour de mesures immédiates et d’une loi de programmation pluriannuelle, abandon du Pacte, création d’un statut de fonctionnaire de catégorie B pour les AESH et amélioration des conditions de travail, notamment par la baisse des effectifs dans les classes et un plan pluriannuel de recrutement. Concernant la voie pro, nous demandons au ministère de l’Éducation nationale de reconsidérer la réforme, notamment sur la terminale, afin de construire des enseignements ambitieux pour les élèves
En haut à droite : “Ici les forces du ciel nous disent qu’il ne faut pas sous-estimer les forces du sol”* ; En bas à gauche : “DNU dehors Milei, la caste ne sont pas les libres du Sud/travailleurs” ; En bas-milieu : “Milei je te défie de vivre avec le salaire de ma mère”
Dans cette émission, il sera fait un état des lieux de l’Argentine, des dynamiques à l’œuvre ayant conduit à l’élection du président libertarien argentin Javei Milei, le 19 novembre 2023. Avec notre invitée, Lauriane de la commission Amérique Latine du Nouveau Parti Anticapitaliste, nous nous entretiendrons du profil politique du nouveau président, de ses liens avec les extrêmes-droites, et bien sûr de ses politiques. Le 24 janvier 2024, jour d’appel à la grève générale, se tenait de nombreuses manifestations à travers le pays afin de contester deux énormes trains de mesures : la loi dite Ómnibus et le Décret de Nécessité et d’Urgence (DNU) ; lesquelles entraîneraient si elles étaient adoptées, de profonds reculs des droits sociaux et politiques, mais aussi des mesures répressives et quantité de dérégulations. C’est à cette attaque brutale que répond une partie de la population argentine, par cette première journée de mobilisation d’ampleur.
Commentaire de slogan *Par rapport à la référence inscrite sur le ballon visible dans la vignette d’illustration : “Les forces du ciel” font initialement référence à une citation de l’Ancien Testament, écrits au IIe siècle avant notre ère et traitant des révoltes des Maccabées. « À la guerre, la victoire ne dépend pas du nombre de soldats, mais des forces du ciel. ». Un article de Clarin en date du 10 décembre 2023 nous apprend que Javier Milei se serait référé pour la première fois à cette citation en 2021, pour faire référence au protestations sociales à Cuba, et une autre fois, selon lui, afin de répondre à ceux qui remettaient en question le poids de son nouveau et alors minuscule parti, La Libertad Avanza (LLA), au Congrès. Après quoi, avec notamment l’usage des réseaux sociaux, ses militants auraient repris à leur compte l’expression, jusqu’à s’en faire une identité. L’expression a depuis été réutilisée, et a servi allégrement dans le merchandising de la campagne présidentielle du nouveau président argentin, devenant également un meme, comme le fut le slogan Make America Great Again pour Donald Trump aux États-Unis. Toutefois, cette première expression se distingue par sa dimension messianique, et vient renforcer la dimension de figure providentielle et d’outsider de Milei. Les forces du ciel ne sont de sorte pas juste ses militants, mais constituent aussi la force et la ferveur qui anime sa politique et ses partisans. A la manière de David contre Goliath d’une certaine façon. On comprendra donc que l’inscription sur le ballon en haut à droite de la vignette d’illustration « Ici les forces du ciel nous disent qu’il ne faut pas sous-estimer les forces du sol », constitue une réponse à l’ambition de Milei et de ses partisans, non sans une certaine ingéniosité dans sa réarticulation : le ciel fait référence au ballon, lequel n’est en réalité qu’une balise pour se rendre visible, à la manière d’une ancre rattachée à la terre. Terre qui se trouve être les masses manifestantes, présentes en nombre ce jour-là. Une manière de ramener symboliquement le président argentin à la réalité, et de signifier que si le ciel pouvait insuffler et guider les foules, il pouvait également soulever des montagnes.
Vous pourrez lire à cette adresse un essai sur le président argentin, dont le spiritualisme et le libertarianisme ne seraient pas si nouveaux : L’inquiétante étrangeté du président Milei (Vie des idées, 12 décembre 2023) Vous pourrez écouter à cette adresse des capsules radiophoniques et articles de Théo Conscience pour RFI suivant la mobilisation et les répressions en cours :
Ce mois de janvier 2024, aura vu la colère du monde agricole déferler à travers le pays et bien au-delà. Il faut s’intéresser aux raisons profondes de cette crise pour en proposer des voies de sortie. Face à la fragilisation du système agricole, la multiplication des normes, la mise en concurrence avec des systèmes de production qui ne sont pas soumis aux mêmes règles que l’UE.
Est-ce-que La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) représente l’ensemble des aspirations du monde agricole ?, peut-on continuer la fuite en avant vers le productivisme ?
Pour parler de ce mouvement et de ce qu’il raconte, ce vendredi 2 février, nous étions au téléphone avec Amandine Pacault, paysanne dans les Deux-Sèvres, et membre de la confédération paysanne. Elle se trouvait sur un blocage d’une plateforme logistique, qui fourni la grande distribution.
La Crèche les Passerelles (4 Rue des Montiboeufs, 75020) est menacée de fermeture en raison des difficultés financières rencontrées par l’association qui en assure la gestion, le Groupe d’Œuvres sociales de Belleville La crèche les Passerelles qui porte des valeurs de mixité sociale et culturelle (elle a notamment le label AVIP : Crèche A Vocation d’Insertion Professionnelle)
C’est : 66 enfants (de 10 semaines à 3 ans) menacés de perdre un environnement essentiel à leur bon développement. 22 salariés ultra-investis qui travaillent aujourd’hui dans une incertitude quotidienne quant au maintien de leur emploi.
Outre la crèche les Passerelles, le Centre de santé géré par le GOSB (Groupe d’Œuvres sociales de Belleville), sont aussi menacés de fermeture. À l’initiative des délégués du personnel CGT et FO, une pétition a été initiée pour que l’ensemble des services rendus par ces établissements indispensables dans notre quartier soient intégralement maintenus. À ce jour, elle a recueilli près de 700 signatures et des élus lui ont apporté leur soutien.
Pour parler de cette situation, nous recevions en direct dans notre émission, deux pères, Thomas et Adrien, mobilisés pour la sauvegarde de la crèche les Passerelles et Assachan, de la CGT, Groupe d’Œuvres sociales de Belleville et Renaud, de la CGT centre de santé HAXO Paris 20ᵉ. La Croix Rouge voulait vendre le centre de santé qu’elle gère de la rue Haxo. Ce centre fait partie des six centres franciliens (dont deux à Paris dans le 20ᵉ et le 13ᵉ) que la Croix Rouge française voudrait vendre à une société privée à but lucratif.
Au quotidien, le non-respect de la présomption de minorité pousse des centaines d’adolescents étrangers à l’errance. Pourtant, dans le cadre de la protection de l’enfance, la prise en charge des mineurs isolés (MNA) relève des services de l’aide sociale à l’enfance (ASE) mis en place par les départements. Ils ont théoriquement droit à un logement, à des soins, et à une scolarité.
Quand une personne se présente comme mineure et privée de la protection de sa famille, le service de l’ASE doit organiser un accueil provisoire d’urgence (également appelé “mise à l’abri“) de cinq jours maximum. L’accueil provisoire de cinq jours doit permettre d’évaluer la minorité et l’isolement familial. Les jeunes passent donc par une évaluation sociale à caractère pluridisciplinaire menée par les services du département ou par une structure du secteur public ou du secteur associatif à laquelle cette mission a été déléguée. Cette évaluation comporte notamment des tests osseux qui font polémique. Ils consistent à radiographier de face la main et le poignet gauche et à examiner les points d’ossification des doigts et les cartilages de croissance. Les radiographies sont ensuite comparées à des planches d’images réalisées dans les années 1930 et 1940 à partir d’une population d’enfants américains (l’atlas de Greulich et Pyle), selon des tranches de six mois à un an. Si la minorité ou l’isolement du jeune ne sont pas reconnus, une décision de refus de prise en charge lui est notifiée et il est remis à la rue.
Cette procédure, c’est ce qui à amené des dizaines de jeunes à trouver refuge dans le Parc de Belleville. Le 17 octobre, jour de l’expulsion menée par la préfecture, ils étaient 471 à être évacués et pour la plupart remis dans la rue peu de temps après. Quelques jours avant cette évacuation violente et humiliante, les jeunes par dizaines déclaraient lors d’une réunion publique à la Maison de l’Air : ” Nous sommes des enfants du 20e ! ” Pendant toute cette période les jeunes se sont constitués en collectif et des liens avec les habitants du 20e. Mais des campements il en existe aussi à Pont Marie, à Gare de Lyon et dans de nombreux autres lieux de Paris. Ces derniers mois ces jeunes se sont regroupés. Ils mènent des actions, organisent des assemblées générales et participent à la mobilisation pour l’abrogation de la loi asile et immigration.
Aujourd’hui, nous vous diffusons l’émission que nous avons réalisés avec eux, dans les studios de la radio, le 31 janvier 2024. Une occasion de vous laisser écouter, leur voix, leur histoire et leur combat.
Dans cette émission, vous entendrez tout d’abord des morceaux choisis d’interventions lors de l’Assemblée générale des agents de la ville de Paris, qui étaient en grève le mardi 23 janvier dernier sur la base de revendications salariales et pour la défense du service public, et ce, alors que les jeux olympiques devant se tenir cet été menacent de nouveaux reculs. Puis dans un second temps, vous entendrez des interviews effectuées dans la manifestation qui a suivie, et devant se rendre jusqu’au parvis de l’hôtel de ville de Paris.
Vous retrouverez le détail des revendications dressée lors de cette journée du 23 janvier à cette adresse. Le préavis de grève spécifique des agents du Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris.
Ce jeudi 25 janvier, a eu lieu le rendu du Conseil constitutionnel sur la loi Darmanin. Même s’il a retiré un certain nombre de dispositions, ce qui en reste demeure l’une des pires lois de la Ve République, une loi anti-immigré.es et anti-ouvrière à été promulguée le lendemain par le Président de la République. Néanmoins, contre cette loi qui ne respecte pas les droits fondamentaux, rend plus précaire l’accueil des réfugiés et plus difficiles les conditions de vie, la lutte continue.
Dans cette émission, nous vous diffusons donc un montage autour de la lutte des mineurs isolés qui se sont invités à la mairie centrale de Paris le 27 janvier dernier. Puis, vous entendrez une partie des prise de parole qui ont été réalisé à l’occasion du rassemblement qui se tenait devant le conseil constitutionnel le 25 janvier. Enfin, nous terminons cette émission avec l’interview de plusieurs lycéens qui ont organisé une journée de mobilisation contre la loi asile et immigration et contre les réformes Attal réalisé le 19 janvier dernier.
Dissoudre par Pierre Douillard-Lefèvre aux éditions Grévis
L’Actualité des luttes s’est rendu à la librairie Le monte en l’air dans le 20ieme le 12 mars 2024, pour enregistrer la présentation de Dissolution de Pierre Douillard.
« Nous avons vu l’État s’attaquer au mouvement écologiste après avoir démantelé des associations anti-racistes, musulmanes et contestataires. Nous avons vu les manifestations interdites et l’antiterrorisme maintenir l’ordre. Nous avons vu un Ministre menacer la plus ancienne organisation de défense des Droits de l’Homme. L’objectif de ce régime n’est pas de susciter l’adhésion mais la soumission, pas de provoquer l’action mais l’apathie. Dissoudre tout ce qui fait commun. Alors que l’horizon se rétrécit, cet essai propose une histoire des procédures de dissolutions et la manière dont elles incarnent désormais la gouvernementalité contemporaine. Mais surtout, il se demande comment faire face.
Aujourd’hui nous vous diffusons le montage de l’événement organisé le 26 janvier 2024 à la Parole errante autour de l’ouvrage de Camille François De gré et de force. Alors que la pression immobilière se fait de plus en plus forte, surtout dans les métropoles comme les nôtres où la gentrification règne, la machine à expulser tourne à plein régime.
Quelques mois après l’application de la loi Kasbarian-Berger, il nous semblait essentiel de penser l’accès au logement depuis ses luttes et les formes nouvelles qu’elles doivent emprunter : comment faire quand l’État s’est donné les moyens de virer à tour de bras les squatteurs et mauvais payeurs ?
Dans cette enquête sociologique, il retrace précisément tout le parcours administratif qui met des gens à la rue : du mécanisme de surendettement au tribunal, en passant par le recours à la force publique.
Présentation de l’éditeur :
“Les expulsions locatives jettent chaque année en France des milliers de familles pauvres à la rue dans une indifférence quasi générale. Pourtant, ces procédures sont au coeur de l’accroissement de la pauvreté et des inégalités sociales. Et leur nombre a augmenté au cours des vingt dernières années.
À partir d’une longue enquête de terrain, ce livre s’intéresse aux institutions et aux “petites mains” chargées de réaliser les expulsions. Il décrit la manière dont la violence légitime de l’État s’exerce sur les familles menacées de délogement, en retraçant les différentes étapes auxquelles elles sont confrontées : les services de recouvrement où les employés des bailleurs essaient de leur faire rembourser leur dette, les tribunaux où les juges prennent les décisions d’expulsion, les services de préfecture et de police chargés d’utiliser la force publique pour les déloger de leur domicile.
En expliquant pourquoi certaines familles sont plus souvent expulsées que d’autres et comment les agents de l’État les contraignent, à la fois de gré et de force, à quitter leur logement, il met ainsi en lumière une violence légitime, moins visible que la répression des manifestations ou que des interpellations policières, mais tout aussi efficace dans le maintien de l’ordre social.
Loin d’être une fatalité, ces expulsions locatives constituent une réalité éminemment politique, qui interroge la place du capital immobilier et de l’État dans la précarisation des classes populaires aujourd’hui. Une réalité contre laquelle il est possible d’agir. “
La Mairie, passée récemment UDI, a décidé de fermer, la bourse du travail, espace nécessaire à l’auto-organisation des travailleurs. Il s’agissait de perturber les vœux de la mairesse qui se déroulait aux portes de Paris chez Chanel.
Nous nous sommes rendus à la bourse du travail d’Aubervilliers, ce 18 janvier 2024, et dans cette heure d’émission, nous allons entendre la parole de militante et militante sur la situation de la lutte sur la bourse du travail. Nous revenons avec Romain, de la CGT ÉNERGIE 93, venue, en soutien, de la répression qui a suivi leur mobilisation sur la réforme des retraites.
En compagnie de Nicolas, de la CGT ROISSY, nous parlons de la situation sociale à Roissy et dans le courant de ce reportage, nous entendrons les prises de parole, qui ont rythmé cette mobilisation contre la fermeture de la bourse du travail d’Aubervilliers.
Le tract ci-dessous était distribué pour informer :
Coup de pression sur la Bourse du travail d’Aubervilliers !
Nous répondons présent es ⋅ !
Jeudi 11 janvier, nous avons été destinataires d’un mail nous annonçant la réalisation d’un état des lieux de sortie pour le lendemain !
Ce coup de pression ridicule a malgré tout été pris au sérieux et plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées sur place dès le matin, militant es syndicaux ales et de collectifs.
Nous avons pris la mesure de l’ampleur du soutien sur lequel nous pouvons compter. Que tout le monde soit chaleureusement remercié !
Il faut rappeler que nous sommes à ce jour dans des locaux que nous occupons au titre d’une convention qui est toujours en vigueur, celle-ci n’ayant pas été régulièrement dénoncée : nous ne sommes pas sans droit ni titre et nous poursuivons nos activités quotidiennes. Sur le fond, nous contestons la légitimité d’une décision d’expulser des Unions locales de syndicats de leurs locaux. Les organisations syndicales utilisent les locaux de la Bourse du travail depuis plus d’un siècle sur la ville. La décision municipale d’expulsion, irrégulière et illégale, démontre encore, s’il en était besoin, l’état de désorganisation des services municipaux et l’amateurisme d’une gestion des dossiers mal préparés et bâclés. Citons notamment :
la suppression chaotique du comité des œuvres sociales avec une fin programmée sans solution de remplacement pour la restauration des agent es ;
la vente du foyer Ambroise Croizat à la Métropole du Grand Paris sans solution réelle d’accueil des associations qui y disposaient de locaux pour leurs activités ;
— La fin de la cantine scolaire sans prévoir une prestation en remplacement. À supposer que la municipalité projette de supprimer la Bourse du travail, encore faudrait-il respecter les procédures et les conventions en vigueur.
La municipalité doit agir dans le cadre de l’État de droit et non pas tenter de se comporter comme des gangsters !
Nous avons gardé en mémoire qu’un 31 décembre 2015, la municipalité-de droite-du Blanc-Mesnil avait forcé et changé les serrures de la Bourse du travail de la ville. Instruit es de ce dont sont capables ces municipalités antisociales, nous restons organisé es, vigilant es et déterminé es. Les habitant es et les travailleur ses d’Aubervilliers peuvent compter sur nous pour que cette issue ne se reproduise pas. À cet effet, nous organisons une veille permanente de nos locaux avec une multiplication de nos activités et l’accueil de toute initiative qui relève de l’éducation populaire gratuite. Un planning est disponible à cet effet et nous invitons les Albertivillarien nes à s’adresser aux organisations syndicales pour venir prendre ⋅ leur part. Aubervilliers qui fait partie des 50 plus grandes villes du pays (dixit la maire lors du conseil municipal du 21 décembre 2023) ne peut pas ne pas avoir une Bourse du Travail ! La Bourse du travail d’Aubervilliers n’appartient pas à la maire, mais à celles et ceux qui en ont l’usage, et nous la garderons !
Le comité de défense et l’intersyndicale Le comité de défense de la Bourse et l’intersyndicale appelait à participer nombreux ses à une manifestation jeudi 18 janvier 2024, à la Bourse du Travail (rue des 21 appelés). Ce même soir, la mairie de la ville présenta ses vœux à une élite triée sur le volet dans les locaux de Chanel… à Paris, porte d’Aubervilliers. La manifestation fut suivie d’un apéro partagé et des vœux de la Bourse ouverts eux à toutes et tous
Dans l’émission de ce jour, il sera question de la théorie critique du sport et de mobilisation sociale en vue des jeux olympique et paralympique paris 2024.
Nous commençons par la question de la théorie critique du sport. En effet, ce 17 janvier 2024, dans le 11e arrondissement de paris, la librairie Quilombo recevait À l’occasion du nouveau numéro spécial consacré aux Jeux Olympiques de Paris 2024, l’équipe du Chiffon, le journal de Paname et de sa banlieue, ils le présentaient en compagnie de Jean-Marie Brohm, auteur de notamment : Pierre de Coubertin, le seigneur des anneaux (Éditions Quel Sport ?) et nous allons entendre une partie de son intervention.
En seconde partie d’émission, nous continuons sur les jeux olympique et paralympique paris 2024 et l’appel à la grève et à se rassembler ce 17 janvier 2024 devant le siège du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques à Saint-Denis. Car Les travailleurs du commerce et services ne veulent pas être les esclaves du capitalisme. En effet, un palmarès de mesures régressives est déjà annoncé. particulièrement un décret permettant de suspendre le repos hebdomadaire dans certaines entreprises pendant les JO. Pour cela, Nous avons réalisé un entretien avec Amar Lagha Secrétaire Général de la CGT commerce.
Revenons sur Bernard Thibault, en effet, L’ancien secrétaire général de la CGT, copréside, depuis 2018, le Comité de suivi de la charte sociale, signée par les organisations syndicales, patronales, et les collectivités impliquées dans l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Il siège également, au sein du Comité d’organisation des Jeux et au conseil d’administration de la Solideo, l’établissement public chargé des infrastructures construites. Voilà comme se recycle aujourd’hui, les anciens chefs syndicaux.
La rédaction du Poing vous souhaite ses meilleurs vœux pour 2024 ! Nous avons fouillé dans nos archives pour vous proposer un petit bilan de l’année écoulée dans le Clapas
Bon, qu’on se le dise, 2023 était quand même bien pourrie. Peut-être moins pire que 2020 et ses confinements, mais quand même : records de températures, massacres dans la bande de Gaza, gouvernement macroniste toujours plus en roue libre… Petit tour d’horizon (non-exhaustif) d’un an d’actu dans la 7ème ville de (F)rance.
Manifestation du 7 février à Montpellier contre la réforme des retraites. (Mathieu Le Coz/Hans Lucas)
Une mobilisation quantitativement importante (jusqu’à 40 000 personnes le 7 ou le 22 mars), mais insuffisante pour faire plier Macron et son gouvernement. Comment l’expliquer ? Dans un article d’analyse publié dans notre numéro 36 (printemps 2023), une étudiante pointait du doigt la difficulté d’organiser et de coordonner des assemblées générales de luttes : « On a eu la sensation d’atteindre un plafond de verre assez vite, dans le nombre de secteurs représentés. La plupart de ces secteurs étaient déjà connectés avant la première AG : les cheminots venaient souvent sur le campus, les autres secteurs représentés se retrouvaient régulièrement sur des actions. Malgré une présence collective sur les piquets de grève, l’AG interpro n’a pas réussi à drainer d’autres salarié·e·s mobilisé·e·s sur la ville, comme les travailleur·ses de la TAM, de Nicollin, ou de l’énergie. Un faible investissement dans l’orga, accentué par la fonte des taux de grévistes au quotidien, a découragé. Le bilan n’est pas nul, à défaut d’une direction locale et démocratique pour le mouvement, les liens entre participant·e·s se sont resserrés, on a pu organiser une belle soirée de soutien à la grève le 6 avril. »
Cette désaffection des assemblées générales professionnelles peut aussi s’expliquer par la multiplication des contrats de travail courts et précaires, très exposés à la répression patronale, l’inflation importante pesant lourdement sur les petits salaires, etc. La grève dans le privé, notamment dans les PME, était faible. Une culture de la grève ne se construit pas en quelques semaines, et les projets de massification des arrêts de travail ne se situent pas sur la même temporalité que la lutte sur les retraites.
Les assemblées de luttes autonomes, comme celles initiées par le groupe Montpellier contre la vie chère, n’ont pas non plus rassemblées les masses, bien qu’elles aient conduits à mener plusieurs actions : barrages filtrants, tractages, blocages de sites jugés moteurs dans l’économie locale.
Assassinat de Nahel : la ville s’est embrasée
27 juin. Nahel, un jeune de Nanterre, se faisait tuer par un policier. Des émeutes ont eu lieu dans tout le pays en signe de protestation. A Montpellier, les quartiers Mosson-La Paillade ont rejoint la révolte dans la nuit du 29 au 30 juin. Barricades incendiées, bris de vitres du bureau de police Nord, tirs de feu d’artifice, pillage de l’Aldi Saint-Paul, caméras cassées… France 3 notait qu’une « personne âgée de 71 ans a également été admise au CHU de Montpellier […] elle aurait été victime d’un tir de LBD, un lanceur de balles de défense. »
Des affrontements ont également eu lieu à la Devèze, à Béziers (attaques de la mairie annexe, de la Mission locale et d’un distributeur automatique de billets), à Nîmes (poste de police de l’avenue Bir Hakeim visé) et à Narbonne (voitures incendiées).
Photo de la manifestation contre les violences policières organisée en septembre à Montpellier. (“Le Poing”)
Montpellier la mystique
Si Montpellier n’a pas été choisie pour devenir capitale européenne de la culture, serait-elle en train de devenir la capitale des thérapies new-age teintées d’ésotérisme ? En mai 2023, le salon du bien-être “Demain c’est aujourd’hui” accueillait au château de Flaugergues des entrepreneurs en bien-être (ainsi que des membres de la secte d’extrême-droite “Les Brigandes”). Le Poing avait sorti une enquête très détaillée à ce propos, et des sponsors s’étaient retirés de l’événement. Le salon avait d’ailleurs été pointé du doigt par l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu (Unadfi) pour ses risques de dérives sectaires. Le sommet aura finalement fait un beau flop, qui conduira l’organisatrice à lancer une cagnotte en ligne pour rembourser son manque à gagner et payer ses prestataires. Elle récupèrera seulement 200 euros sur les 66 000 demandés.
En septembre, des « mediums » et « guérisseuses » proposaient des « rituels de dégagement des magies noires » au plomb et autres massages, lithothérapie et « nettoyage énergétique du mauvais œil » à la journée des associations d’Antigone. En octobre, un autre salon du bien-être, “Mystic”, avait lieu au château de Flaugergues, sans médecins du CHU, mais avec son lot de « chamans », litothérapeutes et autres promoteurs de « thérapies holistiques ».
Toujours en octobre, la foire internationale de Montpellier, soutenue par la Ville, la Métropole et le Département, qui s’est tenue au parc des expositions, a encore fait la part belle aux « guérisseurs », « patriciens reiki », et « annulateurs de sortilèges »… Enfin, le salon “Bio&harmonies”, qui s’est tenu du 8 au 10 décembre dernier, également au parc des expos, mettait lui aussi en avant des « thérapies complémentaires » : « alchimie gnostique », « thérapeute dans le Quantique », « sono-thérapeute », « psychologie biodynamique », « soin spirituel »…
Enfin, en décembre, étaient organisées les journées internationales de l’Observatoire des pratiques professionnelles en santé intégrative (OPPSI), une association de promotion de cette médecine. Le congrès, finalement annulé après une saisie des autorités par l’Ordre des médecins, prévoyait d’inviter entre autres, un médecin antivax et surtout, un médecin se réclamant de la doctrine de l’anthroposophie, un courant ésotérique cité par la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires comme pouvant présenter des risques pour la population.
Ce n’était pas la première fois que le Poing évoquait dans ses colonnes l’anthroposophie à Montpellier : en septembre dernier, nous révélions que la mairie et la Métropole avaient signé un prêt à une banque citée dans un rapport de la Miviludes dans son chapitre sur l’anthroposophie, et en octobre, que le site de la Ville faisait la promotion sur son “portail des assos” en ligne d’une association dont la mission est de faire connaître cette doctrine (supprimée après publication de notre article).
L’extrême-droite toujours en embuscade
Fidèle à sa ligne éditoriale fermement engagée contre les extrêmes-droites, Le Poing a encore une fois beaucoup documenté les faits et gestes des fachos locaux en 2023.
Nous avons relaté une série de procès opposant justement un membre de la Ligue du Midi ou un soutien des brigandes à des membres de la Ligue des droits de l’Homme.
Nous avons aussi beaucoup parlé de Béziers et de son sulfureux maire Robert Ménard : son refus de marier un couple car l’époux était sous un régime d’obligation de quitter le territoire français, son obstination à mettre des crèches de Noël dans sa mairie malgré les refus successifs du tribunal administratif, et de sa politique de fichage des propriétaires de chiens. De plus, nous avons discuté avec Daniel Kupferstein, réalisateur qui a filmé cette ville pendant sept ans pour en faire un documentaire sur la gestion municipale de Ménard.
Grève chez Onet : l’évènement social de la rentrée
“Un phare dans la nuit” selon certains militants. il faut dire que cette grève, menée essentiellement par des femmes, souvent issues de l’immigration, en temps partiel imposé et sans grande culture syndicale, a suscité beaucoup d’attention de par sa longévité : le 13 septembre, les salariés d’Onet, entreprise qui gère le nettoyage du CHU de Montpellier, se sont mis en grève pour demander pour demander des augmentations de salaires, une prime équivalente au treizième mois et pour marquer leur refus d’un dispositif de contrôle sur téléphone où elles devaient rendre compte de chaque prestation effectuée dans les divers endroits qu’elles nettoyaient.
Une grève historique par sa durée, qui aura eu le soutien de députés insoumis comme Rachel keke ou François Ruffin.
Au bout de 80 jours de grève, elles ont finalement obtenu, via des négociations avec la direction, une prime exceptionnelle de 650 euros et un allègement du dispositif de traçage. 80 jours de lutte qui n’auraient sans doute pas été possibles sans un comité de soutien, rassemblant largement divers pans du mouvement social montpelliérain, qui a réuni près de 20 000 euros en organisant divers évènements pour abonder la caisse de grève.
Les salariées d’Onet étaient en première ligne de la manifestation intersyndicale du 13 octobre à Montpellier. (Mathieu Le Coz/Hans Lucas)
Fait cocasse, quand Michaël Delafosse, maire “socialiste” de Montpellier, se vante de “grignoter de l’espace aux voitures” en mettant en place la gratuité des transports (opérationnelles depuis fin décembre), alors que son comparse lui aussi socialiste Kléber Mesquida, à la tête du Département, fait construire un échangeur autoroutier qui va augmenter le trafic. N’y aurait-il pas une dissonance cognitive dans les rangs du PS héraultais ?
Massacres à Gaza : réaction populaire
Une actu chasse l’autre. C’est celle, dramatique, provoquée par l’attaque du Hamas le 7 octobre dernier, qui a agité les rues montpélliéraines en cette fin d’années. Malgré des tentatives d’interdictions par la préfecture (retoquées par le tribunal administratif), pas moins de dix manifestations réunissant parfois plusieurs milliers de personnes se sont enchainées tous les samedis dans le Clapas depuis octobre, avec la dernière en date, celle de la veille de Noël dans le quartier de la Paillade.
Image de la manifestation du 28 octobre en soutien à la Palestine sur la Place de la Comédie. (Mathieu Le Coz/Hans Lucas)
L’une d’elle a été marquée par une interpellation pour apologie du terrorisme, après qu’une personne ait qualifié l’attaque du 7 octobre comme un “battement d’aile de papillon” pour la résistance palestinienne. Des propos tenus en fin de manifestation alors que les organisateurs étaient déjà partis. L’homme sera jugé en février. Les organisateurs des manifestations avaient alors dénoncé une “instrumentalisation” politique et médiatique pour masquer le caractère légitime de la mobilisation.
Par ailleurs, les organisations mobilisées ont dénoncé le 11 décembre dernier devant la mairie de Montpellier la position de la Ville sur le conflit en cours et ont demandé (sans succès) à Michaël Delafosse, d’adopter en Conseil municipal une motion en faveur d’un cessez-le-feu.
Car depuis 1977, les élus locaux montpelliérains célèbrent, à l’initiative du centre culturel juif de Montpellier, la “journée de Jérusalem, capitale une et indivisible du peuple juif”. Une revendication alignée sur des intégristes israéliens et contraire au droit international, reprise par un certain Donald Trump en 2017. Et plus récemment, Michaël Delafosse a déclaré ;“il est mensonger de parler d’apartheid Israélien”.
Enfin, la fin de l’année a été marquée par la mobilisation contre la loi immigration de Darmanin. Des rassemblements et manifestations ont été organisées à Montpellier.
Pour Le Poing, 2023 fut l’année des dix ans d’existence, une durée de vie inespérée pour un petit canard comme le notre (un numéro papier spécial anniversaire paraîtra le 12 janvier), mais aussi celle de l’embauche de son premier salarié à temps partiel. On a aussi commencé nos ateliers d’éducation aux médias et à l’information dans des établissements scolaires, et on compte bien poursuivre ! Cependant, la suite demeure précaire. Pour qu’on dure dix ans de plus (et c’est tout ce qu’on peut nous souhaiter en ce début d’année), une seule solution, vu qu’on refuse la pub et l’asservissement à un milliardaire : abonnez-vous à notre journal papier ou faites un don !
Sur ce, la rédaction du Poing vous souhaite une excellente année 2024, pleine de luttes et (on l’espère), de victoires !
Bilan 2023 de la Grand Goule journal militant du limousin
une répression des mouvements sociaux en pleine expansion !
Le premier semestre 2023 a largement exprimé une forte colère sociale, avec la mobilisation contre la réforme des retraites et la lutte contre les mégabassines, puis avec les émeutes déclenchées par le meurtre de Nahel, adolescent abattu à bout portant par un policier le 27 juin lors d’un contrôle routier à Nanterre. Le bilan que l’on peut tirer de cette année est aussi celui d’une répression de plus en plus violente – au total, ce sont des milliers de manifestant-e-s et d’émeutiers qui ont été blessés, interpellés ou poursuivis devant les tribunaux.
Le 5 avril dernier, le ministre de l’Intérieur Darmanin avait menacé de supprimer les subventions de la LDH parce qu’elle dénonçait dans les médias l’« usage disproportionné » d’armes (grenades, LBD…) par les forces de l’ordre le 25 mars, lors de la manifestation antibassines interdite de Sainte-Soline, ainsi que leur refus de laisser les secours accéder aux blessé-e-s. Le 10 juillet, la LDH a néanmoins rendu public son rapport sur ces faits. Ont ainsi été mis en relief que – pour défendre un trou – plus de 5 000 grenades ont été lancées contre les manifestant-e-s, et 3 200 gendarmes, 9 hélicoptères, 4 blindés et 4 camions à eau ont été mobilisés. Ces chiffres montrent une nette augmentation des moyens mis en œuvre par l’Etat français pour « maintenir l’ordre », en comparaison par exemple avec les affrontements sur la ZAD de Sivens le 25 octobre 2014, où il n’a paraît-il été tiré « que » 237 grenades lacrymogènes, 38 grenades GLI-F4 et 23 grenades offensives F1 – et où l’une de ces dernières a tué Rémi Fraisse.
L’Etat français a plusieurs fois été épinglé par des institutions telles que l’ONU ou le Conseil de l’Europe pour la violence de ses troupes, mais il n’en a cure. En 2023, il a multiplié les mesures coercitives : innombrables interdictions de manifester (que ce soit contre les mégabassines1 ou pour dénoncer les bombardements de Gaza après le 7 octobre) ; renforcement de la surveillance des populations – par l’utilisation des drones, de la reconnaissance faciale ou du prélèvement d’ADN 1 C’est même depuis septembre 2021 que les manifestations antibassines font l’objet d’arrêtés d’interdiction systématiques. – ainsi que des contrôles policiers, notamment à l’encontre de personnes venant soutenir des prévenu-e-s lors de procès. La décision qu’a prise, le 21 juin, le conseil des ministres de dissoudre les Soulèvements de la Terre n’est tombée à l’eau que grâce à l’avis négatif rendu à son sujet par le Conseil d’Etat le 9 novembre.
Concernant la lutte contre la réforme des retraites : d’après Darmanin le 5 avril, il y avait eu alors, depuis le 16 mars – jour où le gouvernement a utilisé l’article 49-3 pour faire passer sa réforme des retraites –, 1 851 interpellations. Pendant ce mouvement, des centaines (au moins) d’arrestations préventives ont eu lieu, à ajouter aux milliers d’interpellations lors des manifestations, et des centaines de personnes ont été blessées (dont quatre manifestant-e-s et un journaliste gravement) . Actuellement, plus de 400 militant-e-s de la CGT sont poursuivis en justice, selon ce syndicat , et plus de 1 000 sont menacés de licenciement, des procédures à leur encontre étant en cours dans les entreprises. Par exemple, le secrétaire général de la fédération mines-énergie Sébastien Ménesplier a été entendu par la gendarmerie à Montmorency dans le cadre d’une enquête sur des coupures d’électricité en mars. La FSU signale de son côté une hausse des signalements dans la fonction publique ; et Solidaires fait état de conseils de discipline à la Poste et de mutations forcées dans l’Education nationale.
Concernant les émeutes du 27 juin au 3 juillet : selon le ministère de la Justice, le 6 juillet, il y avait eu au niveau national 3 693 personnes interpellées, donc 31 % de mineurs. Le 19 juillet, Dupond-Moretti a parlé de « 1 278 jugements, avec 95 % de condamnations, 1 300 déferrements au parquet, 905 comparutions immédiates, 1 056 personnes condamnées à une peine d’emprisonnement, dont 742 à une peine ferme avec un quantum moyen des peines fermes de 8,2 mois, et 600 personnes incarcérées ». Pour rappel, pendant les trois semaines d’émeutes déclenchées, le 27 octobre 2005, par la mort des adolescents Zyed et Bouna, à Clichy-sous-Bois lors d’une coursepoursuite avec la police, il n’y avait eu « que » 400 peines de prison ferme. En 2023, jusqu’à 45 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés – contre 11 000 en 2005. Au moins 10 personnes ont été gravement blessées (le plus souvent éborgnées par des tirs, de LBD ou autres grenades) et il y a eu deux morts.
Le procès « mégabassines » de Niort Deux épisodes judiciaires se sont déroulés, le 8 septembre et le 28 novembre, au tribunal correctionnel niortais sur la thématique « mégabassines ». Un dossier a en effet été monté sur cette thématique pour inculper neuf personnes : il mêle diverses « affaires » et vise des militants de diverses organisations… en les incriminant pour l’essentiel à partir de vidéos ou d’articles mis en ligne par ces organisations. Les 1 neuf prévenus ont comparu libres, le 8 septembre après-midi, au tribunal correctionnel de Niort. Sébastien Wyon (de la Confédération paysanne), Joan Monga et Nicolas Bauvillain (de Bassines non merci, BNM) sont poursuivis pour « vol aggravé »2 car « commis en réunion » pendant le « printemps maraîchin » des 25- 27 mars 2022 à La Rochénard. Lors de cet événement festif qui a réuni plusieurs milliers de personnes contre la création des 16 « retenues d’eau » prévues dans la région par le protocole d’accord de la Coop de l’eau3 , deux tuyaux de canalisation d’irrigation ont été déterrés et découpés, puis un bout en a été « frauduleusement soustrait » et 1 « A Niort, un procès des antibassines fourre-tout et sous haute tension », Politis, 8 septembre 2023. 2 Ils le sont aussi pour avoir refusé de se soumettre à un relevé d’empreintes et d’ADN. 3 Les travaux pour creuser celle de Priaires – la troisième de ces 16 mégabas- sines – ont démarré le 28 août. emporté – une action revendiquée par plusieurs organisations4 . Julien Le Guet (porte-parole de BNM) est quant à lui inculpé pour organisation d’une manifestation non déclarée et « participation à un groupement en vue de la préparation de violences ou dégradations de biens, vol et dégradations » lors de la « grillade party » du 2 octobre 2022 à Sainte-Soline – une manifestation où une cinquantaine de personnes avait été empêchée par la police de piqueniquer sur un terrain. Ce militant est aussi accusé d’avoir démonté une grille à cette occasion. Cinq des neuf prévenus sont poursuivis pour organisation d’une manifestation interdite le 29 octobre 2022 : Julien Le Guet, Joan Monga, Nicolas Garrigues (porte-parole des Soulèvements de la Terre), Hervé Auguin (codélégué départemental Solidaires 79) et David Bodin, secrétaire de l’union départementale 4 Toutes ces manifestations interdites ont été soutenues par… 150 à 200 orga- nisations. CGT. Les syndicalistes de Solidaires et de la CGT sont en fait là parce qu’ils ont déposé, au nom de leurs organisations respectives, une déclaration de manifestation et que la préfecture a ensuite interdit cette manifestation. L’organisation d’une manifestation interdite est un délit passible de 6 mois d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende, alors que la participation à une manifestation interdite n’est passible que d’une amende forfaitaire de 135 euros… Ces cinq prévenus sont également inculpés pour organisation d’une manifestation interdite le 25 mars 2023, et deux autres personnes avec elles : Nicolas Girod (ancien porteparole de la Confédération paysanne) et Benoît Jaunet (porte-parole de la Confédération paysanne 79), parce qu’ils ont participé au convoi de tracteurs venus alors à Sainte-Soline. Acte I : le 8 septembre L’hétérogénéité du dossier et le nombre des prévenus ont conduit le président du tribunal à ne pas procéder par individu, mais par ordre Des interpellations et des condamnations en lien avec les émeutes du printemps ont toujours lieu (les gardes à vue ont ainsi dépassé les 4 000), notamment « grâce » à l’exploitation de la vidéosurveillance, aux tests ADN réalisés sur les projectiles ou les véhicules, et à la géolocalisation des téléphones. Par exemple, le 4 décembre à Brest, un jeune homme a pris douze mois de prison ferme pour « dégradation » du tennis-club, tandis que, à Gaillon dans l’Eure, quatre personnes dont deux mineurs étaient placées en garde à vue pour des tirs de mortier contre les forces de l’ordre. Ces procès qui se déroulent à bas bruit aboutissent, d’après l’AFP4 , « dans de nombreux 4 « Emeutes après la mort de Nahel : cinq mois après, les enquêteurs voient cas à des condamnations en justice [mais] il n’existe pour l’instant pas de statistiques nationales sur ce sujet ». Concernant la lutte contre les mégabassines : à Sainte-Soline le 25 mars, il y a eu au moins 200 blessée-s chez les manifestants – une quarantaine gravement, dont deux dans le coma. Plus de 24 000 contrôles de véhicule ont été réalisés, selon Darmanin, et des arrestations opérées sur la seule base d’un marquage chimique (un… journaliste a ainsi effectué 28 heures de garde à vue). Le procès de Niort portant entre autres sur cette manifestation (voir l’article suivant) montre une fois de plus que des moyens d’enquête d’ordinaire utilisés contre le terrorisme ou le le bout du tunnel », Nice-Matin du 5 dé- cembre 2023. grand banditisme – ainsi la section de recherches de Poitiers – peuvent être employés pour des infractions rangées en bas de l’échelle pénale (tel l’« emprunt » d’un bout de canalisation) afin de dramatiser un dossier. Aujourd’hui comme hier, les poursuites judiciaires traduisent la volonté gouvernementale de criminaliser les mouvements sociaux. Et, sous Macron comme sous Hollande auparavant, ces poursuites contribuent, avec les violences policières, à servir les intérêts des capitalistes – que ce soit pour imposer une réforme du code du travail ou des retraites ou pour faciliter l’accaparement de l’eau par l’agro-industrie.
NOTE : A Paris, du 16 au 20 mars, 790 personnes ont été interpellées lors de « nasses », et 200 ont été blessées rien que le 1er Mai. « Mobilisation contre la réforme des retraites : plus de 400 militants CGT sont visés par des poursuites judiciaires après des actions », Franceinfo, le 6 septembre 2023.
Dans cette émission, vous entendrez en première partie la présentation du livre « À en devenir fou. Et si l’hôpital psychiatrique fabriquait plus de malades qu’il n’en soigne ? », par Alexandre Macé Dubois. Ce dernier, journaliste, s’est fait interné dans un service psychiatrique, et vous entendrez ici son témoignage. Puis, en seconde partie, vous pourrez écouter un récit tentant de faire une histoire de la Commission juridique du Groupe information asiles, et par extension une histoire du droit des internés. Ce groupe se fonde sur le constat que les personnes internées en psychiatrie n’ont aucun droit. Ce qui ne sera pas sans rappeler le propos de la première partie, où infiltré dans un hôpital psychiatrique, le journaliste constate bien des entorses et des maltraitances au sein de l’institution psychiatrique.
Parce que nous ne lâcherons pas Gaza, nous vous diffusons aujourd’hui la conférence de Sylvain Cypel. Cette initiative avait lieu au Lieu dit, organisée par la société Louise Michel et avait pour thème Après Gaza.
Sylvain Cypel est un journaliste qui a travaillé pour le journal Le Monde jusqu’en 2013 et qui maintenant écrit pour Orient 21ᵉ siècle.
Sylvain Cypel a écrit le livre Israël contre les juifs, dont une republication actualisée va bientôt paraître.
Les drames qui s’accélèrent depuis le 7 octobre en Israël et à Gaza nous obligent à comprendre ! Comment tout cela est-il devenu possible ? Que faire pour arrêter l’horreur qui se déroule sous nos yeux, bien que les médias Française affiche un soutien à Israël.
Le gouvernement Netanyahou, et malheureusement sans doute une majorité de la société israélienne, en était venu à croire qu’il n’y avait plus de « question palestinienne ». Affaire réglée ! Du coup, le 7 octobre, le Hamas a fait voler en éclats cette illusion. Celle-ci imposée au prix d’un massacre de la population Palestinienne et de nombreux morts en Cisjordanie… Une descente aux enfers pour la population de Gaza, dont on ne voit pas quand elle finira et qui pourrait l’arrêter.
Au fur et à mesure de la conférence, bien des questions qui font polémique s’éclairent. Terrorisme ? Terroristes ; certainement, les actes du Hamas le sont, mais aussi ceux de l’État israélien, qui vont jusqu’à des actions de portée génocidaire. Comment ce qui se passe à Gaza est vécu par la communauté juive des États-Unis ; La communauté juive américaine est presque aussi importante que celle vivant en Israël et Sylvain Cypel la connaît bien. Elle est traversée de fortes divisions, une part très significative des juifs américains se dissocie de l’État israélien et dénonce la politique de son gouvernement.
Au-delà de l’exigence immédiate d’un cessez-le-feu à Gaza, Sylvain Cypel insiste sur l’idée que l’objectif pour sortir des implacables dynamiques destructrices en cours, et ce, pour toutes les populations concernées, c’est d’imposer la fin de la colonisation.
Quelle solution pour l’après Gaza ? Selon sylvain Cypel, elle ne peut venir que de l’extérieur. Des États-Unis ? Pour le moment, c’est l’Afrique du Sud, forte de son expertise en matière apartheid, qui dépose plainte devant la Cour internationale de justice, pour génocide.
Dans cette émission en direct du 18 janvier, deux interviews de membres du secteur public : Daniel A. professeur de lycée professionnel à Garges les Gonesse et Alison du secteur du social dans le Quinzième arrondissement de Paris. Dans un contexte d’attaque tous azimuts contre l’enseignement publique et celui de l’affaire Oudéa-Castéra, un mouvement social unitaire est lancé le 1ᵉʳ février. Dans son interview, Daniel aborde notamment les non-remplacements de professeurs, et la destruction de l’enseignement professionnel à travers sa dernière réforme avec la soumission au monde du travail et sa régionalisation.
Quant à Alison, elle nous a présenté les rencontres nationales du travail social en lutte des 20-21 janvier 2024 dans un secteur marqué par les inégalités lié au Ségur, le manque de postes, de moyen et de reconnaissance. Alison est assistante sociale en psychiatrie adulte. Il y a en ce moment beaucoup de grèves isolées dans le secteur social et médico-social sur les conditions de travail et d’accueil et les bas salaires. Mais comment les regrouper ? Quelles perspectives nationales ?
Du 26 juillet au 11 août 2024, se dérouleront en France, les jeux olympiques 2024 et suivront en septembre les jeux paralympiques.
Le 11 janvier 2024 se tenait, à la Librairie Bourlinguer à Saint-Denis, une rencontre sur les saccages olympiques et paralympiques. Cette soirée avait pour but de défaire le mythe des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) soi-disant “inclusifs, les plus verts de l’histoire…”.
C’est une rencontre avec le Collectif Saccage2024, qui lutte contre les saccages des JOP, et avec “le Chiffon“, le journal de Paname et sa banlieue, qui vient de sortir un hors-série sur les JOP.
L’objectif de cette soirée à Saint-Denis, lieu phare des JOP 2024, est de proposer une autre analyse des JOP, considéré comme destructeurs à tous les niveaux :économique, social, écologique, mais aussi sécuritaire.
Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute d’une grande partie de cette rencontre.
Un point sur Pierre de Coubertin
Le baron Pierre de Coubertin, né le 1er janvier 1863 à Paris et mort le 2 septembre 1937 à Genève en Suisse, est un historien et pédagogue français fortement influencé par la culture anglo-saxonne qui a particulièrement milité pour l’introduction du sport dans les établissements scolaires français.
Dans ce cadre, il prend part à l’éclosion et au développement du sport en France dès la fin du XIXe siècle avant d’être le rénovateur des Jeux olympiques de l’ère moderne en 1894 et de fonder le Comité international olympique, dont il est le président de 1896 à 1925. Durant cette période, il dessine les anneaux olympiques et installe le siège du CIO à Lausanne en 1915. Il milite également pour la création des Jeux olympiques d’hiver dont la première édition a lieu à Chamonix en 1924.
Derrière l’olympisme Un réactionnaire…
Fervent partisan de la colonisation —« dès les premiers jours, j’étais un colonial fanatique »— il voit dans le sport, à l’instar de nombreuses élites de la IIIe République, un instrument utile de « disciplinisation des indigènes ». Coubertin, de surcroît, semble clairement raciste : « Les races sont de valeur différente et à la race blanche, d’essence supérieure, toutes les autres doivent faire allégeance ».
Mais à propos des « journées anthropologiques », compétitions réservées « aux représentants des tribus sauvages et non civilisées » organisées lors des Jeux de Saint-Louis, il s’oppose à ce qu’il appelle une « mascarade outrageante », qui, ajoute-t-il, « se dépouillera naturellement de ses oripeaux lorsque ces Noirs, ces Rouges, ces Jaunes apprendront à courir, à sauter, à lancer et laisseront les Blancs derrière eux »sa vision inégalitaire du monde ne se limite d’ailleurs pas au seul domaine ethnique et frise parfois l’eugénisme.
Pour lui, toute société est divisée entre forts et faibles : « il y a deux races distinctes, celle au regard franc, aux muscles forts, à la démarche assurée, et celle des maladifs, à la mine résignée et humble, à l’air vaincu. Eh ! bien, c’est dans les collèges comme dans le monde : les faibles sont écartés, le bénéfice de cette éducation n’est appréciable qu’aux forts »
Des milliers de personnes ont défilé dimanche à Paris et dans une trentaine de villes de France pour demander l’abrogation de la loi asile et immigration le dimanche 14 janvier dernier. Le Conseil constitutionnel, saisi du texte, doit se prononcer sur sa conformité le 25 janvier, alors que, plusieurs dispositions adoptées par le Parlement seraient anticonstitutionnelles : remise en cause le droit du sol, durcissement de l’accès au regroupement familial ou aux prestations sociales, ou encore instauration d’un quotas d’immigrés par le Parlement. Face à cette loi la mobilisation se poursuit avec un nouveau rendez- vous le dimanche 21 janvier 2024 à 14h au départ du Trocadéro.
En appel à cette mobilisation, nous vous diffusons dans une première partie d’émission les reportages que nous avons réalisé lors de la manifestation du 14 janvier dernier. Pour approfondir les questions liées au travail et à l’immigration, nous vous diffusons en deuxième partie d’émission, un montage constitué d’extraits du premier épisode d’un podcast intitulé : travailleurs détachés, les dessous d’une exploitation, que vous pourrez retrouver en intégralité sur Blast.
À la fois mouvement d’autodéfense et mouvement d’émancipation, pratique politique d’action directe, d’information, d’éducation populaire et de contre-culture, l’antifascisme est bien plus varié que l’image qu’il renvoie dans les médias ou dans le monde politique, où on se plaît à le caricaturer.
En dix chapitres, ce livre présente l’histoire et l’actualité de la lutte antifasciste, ainsi que les enjeux auxquels elle doit faire face. Il a pour ambition de donner suffisamment d’éléments à la fois théoriques et pratiques afin de présenter l’antifascisme dans sa complexité, sa richesse, mais aussi ses contradictions.
Pour parler de tout cela, nous recevions dans nos studios, Hervé, du collectif antifascisme la Horde.
En appel à la mobilisation pour un cessez le feu à Gaza du samedi 13 janvier à 13h30 sur la Place de la République, et pour l’abrogation de la loi asile et immigration à 15h le dimanche 14 janvier sur la même place, nous vous diffusons aujourd’hui un débat qui avait eu lieu le 17 octobre 2023 dernier à Ivry lors de la semaine décoloniale intitulé « Impérialisme et néo-colonialisme. Du renouveau des mouvements révolutionnaires à l’unité des peuples ? » avec Saïd Bouamama.
« En ce jour de commémoration du massacre du 17 octobre 1961, comme chaque année à Ivry nous rendons hommage à ces manifestant.es algérien.ne.s réclamant l’indépendance de leur pays et réprimé.e.s dans le sang, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui se sont battu.es et qui se battent encore contre le colonialisme. Et aujourd’hui, aux quatre coins du monde, les peuples se soulèvent et s’organisent pour une indépendance réelle, débarrassée de l’impérialisme et du néocolonialisme, comment construire les solidarités concrètes avec et entre les peuples, là-bas et ici même, au cœur des puissances impérialistes ? Comment répondre aux attaques violentes, réactionnaires et contre-révolutionnaires de tous ces « empires » qui ne veulent pas mourir ?
L’unité des peuples en lutte contre le système colonial et capitaliste apparaît déterminante pour y mettre un terme. Le sociologue et militant Saïd Bouamama présentera la résurgence de ces mouvements révolutionnaires, inscrits dans la continuité des expériences passées, et ayant des répercussions sur les combats de libération et d’émancipation à toutes les échelles, jusque dans nos propres quartiers. »
La Fnac menace Alexandre, délégué syndical Force Ouvrière, et un de ses collègues de licenciement. Alexandre est délégué syndical à Force Ouvrière et salarié à la Fnac Champs Élysées de Paris depuis plus de 20 ans. En décembre 2023, il reçoit une convocation pour un entretien disciplinaire pouvant aller jusqu’à licenciement.
Un autre salarié, André, présent depuis 15 ans dans la boîte, a reçu une convocation pour licenciement de la part de la direction. Le motif serait de s’être présenté au poste central de sécurité avec des objets gratuits sans bon.
Dans cette première partie d’émission, nous entendrons les prises de parole qui se tenait à la Fnac des Champs Élysées ce 6 janvier 2024
Ce n’est pas le premier mouvement social à la Fnac paris et dans cette seconde partie d’émission, nous vous proposons l’écoute d’un mixage de deux archives, l’une de là gréve de fin 2016 début 2017 et la gréve de décembre 2022 à la Fnac st Lazare.
On le voit, la finalité pour le patronat, c’est de pouvoir se débarrasser de salarié-e-s trop actif syndicalement. Or, en 2016, sous le gouvernement socialiste de Manuel Valls, arrive sur le devant de la scène le projet de loi travail.
Dévoilé le 17 février 2016, le texte vise à réformer le Code du travail afin, selon le gouvernement, de « protéger les salariés, favoriser l’embauche, et donner plus de marges de manœuvre à la négociation en entreprise ». Il est initialement soutenu par le patronat, notamment le MEDEF
Le texte, après avoir été remanié par le gouvernement, est adopté sans vote en première lecture par l’Assemblée nationale à la suite de l’engagement de la responsabilité du gouvernement grâce à l’utilisation de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution française (dit « 49.3 »). Après son adoption par le Sénat, le texte est de nouveau adopté sans vote à l’Assemblée nationale en nouvelle lecture et en lecture définitive. Il est promulgué le 8 août 2016.
Le projet de loi précise et facilite les conditions dans lesquelles un employeur peut procéder à un licenciement économique : baisse des commandes ou du chiffre d’affaires pendant plusieurs trimestres, pertes d’exploitation durant plusieurs mois, importante dégradation de la trésorerie, mutations technologiques, réorganisation nécessaire à la sauvegarde de la compétitivité. La version remaniée du texte prévoit que « les difficultés économiques créées artificiellement » excluent un licenciement économique.
Dans le projet de loi initial, un salarié qui refuse un accord collectif de modulation du temps de travail et des salaires pourraient être licencié pour « motif personnel ». Dans la version adoptée en première lecture, le salarié refusant l’accord fera l’objet d’un licenciement pour « cause réelle et sérieuse » qui suivra la procédure d’un licenciement individuel pour motif économique, mais sans les mesures de reclassement.
Le projet de loi introduisait dans sa première version un plafonnement des dédommagements que reçoivent les personnes qui ont été licenciées abusivement. Ces plafonds deviennent « indicatifs » dans la version du 17 mars, mais le plancher d’indemnisation, supprimé dans la première version, n’est pas rétabli. Cette loi travail avait alors mobilisé fortement dans le pays.
Après le vote de la loi scélérate connue initialement comme « loi Darmanin », 400 collectifs, associations, syndicats, partis politiques appellent à une journée nationale de manifestations pour le retrait de la loi Darmanin, contre le racisme et la xénophobie, le dimanche 14 janvier. L’ampleur de cette première vague sera déterminante pour la suite. Pour faire plier Macron et Darmanin et ouvrir à un mouvement qui change le climat politique et barre la route à la progression du fascisme. Le RDV est donné Le dimanche 14 janvier à 15 h Place de La République.
En appel à cette date, nous vous diffusons aujourd’hui les reportages que nous avons réalisés lors de la manifestation du 18 décembre 2023 à Paris pour la journée internationale des migrants.
La loi asile immigration reprend de nombreuses idées de l’extrême droite comme la préférence nationale et aura des conséquences terribles sur la vie de centaines de milliers d’habitant.e.s étrangèr.e.s sur le sol français. Il s’agit de la loi la plus régressive depuis 40 ans. Cette loi raciste et xénophobe restreint le droit au séjour, accentue considérablement la répression, s’attaque au droit d’asile, au droit du sol, aux étrangers malades, aux étudiants non européens, au regroupement familial. L’attaque contre l’hébergement d’urgence, le durcissement de l’accès aux prestations sociales dont les allocations familiales et les aides aux logements, vont jeter des familles à la rue ou dans les bras de marchands de sommeil, particulièrement les femmes migrantes.
Cette loi va précariser davantage les travailleuses et travailleurs, les lycéens, les étudiants avec ou sans-papiers. L’arbitraire préfectoral est encore renforcé, refoulement aux frontières, délivrance systématique des OQTF et IRTF et allongement de leur durée, notamment pour les travailleuses et les travailleurs.
Cette loi s’attaque aux libertés publiques, bafoue les droits fondamentaux tels que le droit d’asile, restaure la double peine et fait honte à la France, qui prétend défendre les valeurs d’égalité entre toutes et tous.
Aujourd’hui, nous diffusons l’émission de radio Pikez, Du pain et des parpaings du 31 décembre 2024.
En 2024, on continue à se battre ! Pour nous donner de la force, on regarde en arrière et on fait l’état des lieux des luttes engagées : autour des méga-bassines et des fermes-usines, du stade de foot et des trains de céréales, on parle convergence des luttes, actions juridiques, production d’informations, soutien aux inculpé.es et projets pour 2024. Invitée sur le plateau, Armelle Jaouen du collectif “stoppons l’extension d’Avel Vor”, qui nous raconte la suite de cette lutte marathonienne contre l’usine à cochons de Landunvez, emblématique de la folie des grandeurs agro-industrielle bretonne. Musiques : La Canaille – Le soulèvement aura lieu. Gil Scott-Heron – Revolution will not be televised Conscius Kash – Djingle Bells Ressources : Site de la coalition RAFU resistanceauxfermesusines.fr Film : de l’eau jaillit le feu, de Fabien Mazzocco La rivière, de Dominique Marchais, (prix jean vigo 2023) Météo-bassine sur le site de BNM Silence dans les champs, de Nicolas Legendre
NOUS COMMENÇONS CETTE NOUVELLE ANNÉE AVEC LES VŒUX VENANT DE GAZA ÉMIS par Ziad Medoukh professeur de français dans plusieurs universités de Gaza et vivant dans le nord de cette même ville.
Dans l’émission de ce jour, nous allons parler du projet green dock. De quoi s’agit-il ?
Un projet de construction d’entrepôt géant dit « Green Dock » prévu dans le Port de Gennevilliers sur les berges de la Seine. Ses dimensions pharaoniques, 600 m de long et 35 m de haut, avec comme promoteur, la multinationale Goodman et son commanditaire, l’établissement public Haropa Ports.
L’établissement public Haropa Port, censé être une émanation de l’État français et le garant de l’intérêt général, a choisi le projet d’entrepôt routier géant de la multinationale Goodman pour occuper une parcelle en bordure de fleuve, juste en face d’une zone naturelle protégée.
Le projet pose d’innombrables problèmes du point de vue environnemental, mais Haropa Port le poursuit imperturbablement, avec l’étape de la démolition des bâtiments existants, pour laquelle Haropa Port ne respecte pas les dispositions environnementales minimales.
Haropa Port n’a pas demandé de dérogation espèces protégées. La démolition va détruire tous les habitats de toutes les espèces présentes sur la parcelle et laissera la voie absolument libre pour que Goodman puisse argumenter qu’il n’y a aucune espèce à protéger sur la parcelle.
Nous vous proposons l’écoute d’une grande partie de la réunion publique qui se tenait le 14 décembre 2023 à l’île Saint-Denis.
En appel aux prochains rassemblements en soutien à la lutte du peuple palestinien, nous vous diffusons aujourd’hui le montage d’un entretien réalisé par Blast avec Leila Shahid publié le 09 décembre 2023.
Des nombreux acteurs ayant participé aux guerres et aux négociations plus ou moins secrètes entre Israël et Palestine depuis une quarantaine d’années, Leïla Shahid est sans doute une des premières et une des dernières à pouvoir mettre un peu de lumière dans ce qui apparait de plus en plus obscur, manichéen et indéchiffrable. Ambassadrice dans de nombreux pays, déléguée générale de la Palestine, depuis son arrivée en Irlande en 1989 jusqu’à sa démission de l’Union européenne en 2015, la diplomate née à Beyrouth en 1949 a été de tous les combats aux côtés de Yasser Arafat, le président de l’OLP, puis sans lui après sa mort en 2004.
Elle démissionne en 2015, car elle se sent inutile et désarmée pour amener la paix entre les deux États. Elle préfère alors s’investir sur un terrain plus culturel. Elle prend sa retraite en France du côté des Cévennes, non loin de Nîmes, d’où elle a accordé cet entretien au long cours à Denis Robert. Le signal internet étant fluctuant, nous nous excusons de la piètre qualité de l’image. Mais peu importe au fond, le son est bon et le témoignage de Leïla Shahid, devenu rare, prime et vaut tous les cours d’histoire et de géopolitique.
RDV LE 29 DÉCEMBRE 17 H 30 MÉTRO AVRON PARIS 20EME pour une déambulation en appel au cessez-le-feu à Gaza.
RDV LE 31 DÉCEMBRE 2023 SUR LES CHAMPS ÉLYSÉES À MINUIT MUNIE DE VOS DRAPEAUX PALESTINIEN AVEC LE COLLECTIF URGENCE PALESTINE.
Le vendredi 15 décembre à eu lieu une action d’information à la gare Saint Lazare pour demander la fin du soutien de l’État Français aux massacreurs sionistes du peuple Palestinien. Ensuite nous avons été à la manifestation du 17 décembre, vous pourrez entendre quelques morceaux des intervention et des interviews que nous avons pu y réalisés. Puis dans la dernière partie de cette émission nous vous restituons la séquence enregistrée le 30 novembre dernier, lors des états généraux de la presse indépendante qui avait pour thème : La guerre israélo-palestinienne ou la nécessité d’une information indépendante et notamment l’intervention de M. Elias Sanbar (ancien ambassadeur de la Palestine à l’Unesco) sur quelle information en temps de guerre et l’utilisation du terme de terrorisme.
Plus de 30 syndicats palestiniens ont lancé le 16 octobre l’appel « Stop arming Israël ». Dans ce texte, ils appellent les syndicats à l’échelle internationale à :
Refuser de fabriquer des armes destinées à Israël
Refuser de transporter des armes vers Israël
Adopter des motions en ce sens par leurs syndicats
Prendre des mesures contre les entreprises complices qui participent à la mise en œuvre du siège brutal et illégal d’Israël, en particulier si elles ont des contrats avec leur institution.
— Faire pression sur les gouvernements pour qu’ils cessent tout commerce militaire avec Israël
Nous voulons mettre nos forces au service du peuple palestinien. Nous voulons que son massacre cesse. Nous souhaitons soutenir en France une campagne internationale lancée par les syndicats palestiniens. Pour ce faire, nous voyons pour le moment trois axes sur lesquels nous pourrions être utiles :
Faire des recherches sur les accords militaires France/Israël
Faire connaître au grand public les actions qui ont lieu à l’étranger et en France
Les syndicats palestiniens lancent un appel aux travailleurs du monde entier : Arrêtez d’armer Israël ! Ne soyez pas complices de ses crimes !
Les syndicats palestiniens lancent un appel mondial urgent à l’action, demandant aux travailleurs du monde entier de mettre un terme à la vente et au financement d’armes à Israël, ainsi qu’à la recherche militaire afférente.
APPEL À L’ACTION
Israël a exigé que 1,1 million de Palestiniens évacuent la moitié nord de Gaza, tout en les soumettant à des bombardements constants. Cette agression militaire sans précédent s’inscrit dans le cadre du plan israélien, qui bénéficie du soutien indéfectible et de l’aide active des États-Unis et de la majorité des États européens. Elle a pour but de nettoyer ethniquement la région, en massacrant impitoyablement les 2,3 millions de Palestiniens de Gaza.
Depuis samedi, Israël a bombardé Gaza de manière aveugle et intensive et a coupé le carburant, l’électricité, l’eau, la nourriture et les fournitures médicales. Israël a tué plus de 2 700 Palestiniens, dont 614 enfants, rasant des quartiers entiers, éliminant des familles entières et blessant plus de 10 000 personnes (le nombre de morts a maintenant dépassé 10 000, ndt). Certains experts en droit international ont commencé à parler de génocide.
Par ailleurs, le gouvernement israélien d’extrême droite a distribué plus de 10 000 fusils à des colons extrémistes en Palestine de 1948 et en Cisjordanie occupée afin de faciliter leurs attaques et les pogroms de plus en plus fréquents contre les Palestiniens.
Les décisions, les massacres et la rhétorique d’Israël montrent qu’il a l’intention de perpétrer la seconde Nakba qu’il promet depuis longtemps, en expulsant autant de Palestiniens que possible et en créant un “nouveau Moyen-Orient” dans lequel les Palestiniens survivants vivront sous un joug perpétuel.
En réponse, les États occidentaux ont manifesté un soutien complet et total à l’État d’Israël, sans même un regard pour le droit international. Cela a amplifié le sentiment d’impunité d’Israël et lui a donné carte blanche pour mener une guerre génocidaire sans limite.
Au-delà du soutien diplomatique, les États occidentaux fournissent de l’armement à Israël et soutiennent les activités des entreprises d’armement israéliennes à l’intérieur de leurs frontières.
Alors qu’Israël intensifie sa campagne militaire, les syndicats palestiniens appellent leurs homologues internationaux et tous ceux qui ont une conscience à mettre fin à toute forme de complicité avec les crimes d’Israël, en cessant de toute urgence le commerce d’armes avec Israël, ainsi que tout financement et toute recherche militaire. C’est maintenant qu’il faut agir – des vies palestiniennes sont en jeu.
la situation est urgente : seule une augmentation massive des manifestations de solidarité mondiale avec le peuple de Palestine pourront arrêter la machine de guerre israélienne et mettre fin au génocide. Nous avons besoin que vous agissiez immédiatement – où que vous soyez dans le monde – pour empêcher l’armement de l’État israélien et empêcher les entreprises de s’impliquer dans l’infrastructure du blocus.
Nous nous inspirons des mobilisations antérieures des syndicats en Italie, en Afrique du Sud et aux États-Unis, ainsi que des mobilisations internationales similaires contre l’invasion italienne de l’Éthiopie dans les années 1930, contre la dictature fasciste au Chili dans les années 1970 et partout où la solidarité mondiale a limité l’ampleur de la brutalité coloniale.
Nous appelons les syndicats des secteurs concernés à :
1. Refuser de fabriquer des armes destinées à Israël.
2. Refuser de transporter des armes vers Israël.
3. Adopter des motions à cet effet au sein de leur syndicat.
4. Prendre des mesures contre les entreprises complices impliquées dans la mise en œuvre du siège brutal et illégal d’Israël, en particulier si elles ont des contrats avec votre institution.
5. Faire pression sur les gouvernements pour qu’ils cessent tout commerce militaire avec Israël et, dans le cas des États-Unis, pour qu’ils cessent de financer l’état hébreu.
Nous lançons cet appel alors que nous voyons se multiplier les efforts pour interdire et limiter l’expression de toute forme de solidarité avec le peuple palestinien. Nous vous demandons de vous exprimer et d’agir pour dénoncer l’injustice, comme les syndicats l’ont toujours fait dans l’histoire.
Nous lançons cet appel car nous sommes convaincus que la lutte pour la justice et la libération de la Palestine n’est pas seulement une lutte régionale et mondiale singulière. C’est un levier pour la libération de tous les peuples dépossédés et exploités du monde.
Fédération générale palestinienne des syndicats, Gaza. Syndicat général des travailleurs des services publics et du commerce. Syndicat général des travailleurs municipaux. Syndicat général des travailleurs des jardins d’enfants. Syndicat général des travailleurs de la pétrochimie. Syndicat général des travailleurs agricoles. Union des comités de femmes palestiniennes. Syndicat général des travailleurs des médias et de la presse écrite.. Fédération générale palestinienne des syndicats (PGFTU). Syndicat général des enseignants palestiniens. Union générale des femmes palestiniennes. Union générale des ingénieurs palestiniens. Association des comptables palestiniens.
Fédération d’associations professionnelles, y compris. Association dentaire palestinienne – Centre de Jérusalem. Association des pharmaciens palestiniens – Centre de Jérusalem. Association médicale – Centre de Jérusalem. Association des ingénieurs – Centre de Jérusalem. Association des ingénieurs agronomes – Centre de Jérusalem. Syndicat des vétérinaires – Centre de Jérusalem. Syndicat des journalistes palestiniens. Association du barreau palestinien. Association palestinienne des infirmières et des sages-femmes. Syndicat des travailleurs des jardins d’enfants. Syndicat des travailleurs des services postaux palestiniens. Fédération des syndicats des professeurs et employés des universités palestiniennes. Fédération générale des syndicats indépendants de Palestine. La nouvelle fédération des syndicats de Palestine. Union générale des écrivains palestiniens. Syndicat des entrepreneurs palestiniens. Fédération des syndicats de professionnels de la santé. Syndicat palestinien des psychologues et des travailleurs sociaux
Le 30 septembre 2023, la cantine des Pyrénées, fêtait ses dix ans d’existence à la parole errante. La cantine se situe au 77 rue de la mare dans le 20ᵉ arrondissement de Paris. C’est un lieu autogéré depuis 2013 où se déroule de nombreuses activités : cantine à prix libre le midi, cours de français, éduc pop, permanence d’accès aux droits, repas de soutien à des collectifs et des luttes, etc.
Tout commence en 2013, dans un immeuble vide, squatté par des militants proches du milieu autonome, au 331 rue des Pyrénées, à 500 mètres du local actuel. Un lieu en plein cœur de Belleville, quartier historiquement populaire du nord-est de Paris, toujours un peu plus menacé et grignoté par la gentrification.
Un lieu qui répond « solidarité » à une société qui dit « argent », un lieu qui répond « collectif » à une ville qui affirme « chacun pour soi ». La Cantine se veut un lieu de lutte et de résistance locale contre le sexisme, l’exploitation et le racisme qui nous oppriment.
Cette fête des 10 ans était l’occasion de réunir toutes celles et ceux qui ont contribué à cet élan collectif, mais aussi d’inviter d’autres mouvements similaires qui existent partout en France et de discuter autonomie interne et autonomie du ravitaillement.
Dans cette émission, nous vous diffusons un ensemble de prises de paroles autour de la question de l’autonomie du ravitaillement. Dans cette discussion avait été mise en avant la question d’une sécurité sociale de l’alimentation.
Pour aller plus loin sur cette question, dans une deuxième partie d’émission, nous vous diffusons un interview réalisé avec un membre du collectif “l’agriculture social club” qui a réalisé une analyse que vous pourrez retrouver dans son intégralité dans le journal https://lepoing.net/ lien ci-dessous.
La loi asile et immigration, après avoir été rejetée par l’Assemblée nationale dès le premier jour de son examen en séance publique, est passée par une commission mixte parlementaire lundi et mardi afin d’être de nouveau présenté à l’Assemblée nationale le soir même. Or, c’est une version semblable à celle du texte retravaillé au Sénat, considérablement durcie et inspirée des propositions du RN, qui est passée au vote.
Dans cette émission, nous reviendrons sur un des volets répressif de cette loi et la réactualisation de la notion de “double peine” autour du dernier numéro de Plein droit, (revue du gisti) intitulé ” étrangers sous écrous”. En effet, nous serons en direct pendant 1 h 30 avec Julien Fischmeister qui a écrit l’article “Méchant avec les méchants » : la démagogie langagière à l’épreuve des faits ; et Juliette Petit, qui elle, a rédigé l’article “contre la loi Pasqua, la voix des détenus sur les ondes de Parloir Libre”. Une occasion de revenir aussi bien sur la construction d’un discours qui légitime ces nouvelles lois, que sur la mémoire des luttes, afin de nourrir nos imaginaires pour les mobilisations à venir.
Édito de “Plein droit” numéro d’octobre 2023
À rebours du fantasme bien tenace d’une « sur-délinquance », la surreprésentation des étrangers dans les prisons dévoile une économie de la peine discriminatoire. D’ailleurs, les statistiques officielles l’attestent : de profondes inégalités subsistent, selon que les personnes sont françaises ou étrangères, dans l’application de la loi, et ce, à toutes les étapes de la chaîne pénale. Ainsi ces dernières ne sont-elles pas seulement envoyées davantage en prison, elles le sont aussi pour des durées plus longues et en sortent moins vite. Pourtant, l’arsenal juridique prévoit un certain nombre de dispositifs permettant d’aménager les peines des personnes étrangères détenues, avec ou sans papiers. Mais leur condition carcérale, loin de corriger ces discriminations, en créé de nouvelles.
Surpénalisées, les personnes étrangères incarcérées, qu’elles soient ou non mineures, sont sous-protégées. Et si, derrière les barreaux, rien n’interdit aux sans-papiers détenus de travailler, la réforme du travail pénitentiaire prévoit une nouvelle dégradation de leurs droits : ils ne seront bientôt plus couverts par la législation professionnelle en cas d’accident du travail. En outre, la marge d’appréciation exorbitante dont disposent les administrations préfectorale et pénitentiaire entrave l’accès au séjour et à l’asile, a fortiori vu l’emprise du motif de la « menace à l’ordre public » et la rareté des dispositifs d’accès aux droits en détention.
Comment saisir le tribunal administratif depuis une cellule verrouillée, sans accès à internet, sans téléphone, bref sans possibilité de communiquer avec le monde extérieur, le tout en moins de 48 heures pour contester une obligation de quitter le territoire ? La collaboration entre les administrations préfectorale et pénitentiaire a fait de la prison l’antichambre de l’expulsion des étrangers hors du territoire national. Le continuum entre la détention et la rétention illustre ainsi d’une instrumentalisation de la finalité de l’incarcération, bien éloignée de l’objectif affiché d’une « contribution à l’insertion ». Loin des regards, la machine à expulser tourne à plein régime.