Le 26 mai, à l’occasion d’un repas de soutien organisé à la cantine des Pyrénées, 77 rue de la Mare, Paris 20ᵉ, à l’initiative de AG féministe paris Banlieue, nous avons pu rencontrer les grévistes d’Onela. En grève illimitée depuis déjà quatre mois, les salarié.es de la cellule d’astreinte de l’entreprise d’aide à domicile ONELA continuent à interpeller leurs dirigeants. Local minuscule et insalubre, sous-effectifs, pas de formation, salaire à peine au-dessus du SMIC, aucune augmentation depuis des années… Ces salarié.es, principalement des femmes étudiantes et immigrées, prennent les appels des bénéficiaires des agences de toute la France les soirs, week-ends et jours fériés.
Elles demandent des conditions de travail dignes et une augmentation de salaire, mais pas seulement : les grévistes veulent alerter sur les mauvaises conditions de travail de toutes les aides à domicile de l’entreprise. Dans ces conditions, salarié.es comme bénéficiaires sont maltraité.es. Vous pourrez donc entendre dans une première partie d’émission l’interview de Bridget, salariée de l’astreinte et Manon, personnel de terrain qui reviennent sur le combat qu’elles mènent.
Dans une deuxième partie d’émission, vous pourrez entendre le reportage réaliser le 22 mai dernier à l’occasion d’une grève et d’un rassemblement se tenait le même jour, près de la salle Pleyel à Paris où se déroulait l’assemblée générale des actionnaires d’Orange.
En effet, la présentation des résultats 2024 chez orange le 24 avril, ou encore les annonces de Christel Heydemann, dirigeante d’Orange, sur la hausse du dividende à 0,75 euro ont rassuré les actionnaires d’ORANGE. 65 % des bénéfices de l’entreprise seront reversés aux actionnaires, soit 2 milliards d’euros, et à elle seule Christel.Heydemann, se verra attribuer une jolie enveloppe de plus de 150 000 euros de dividendes.
Pour ce qui est des salarié-es, par contre, près de 9 sur 10 n’auront pas d’augmentation en 2024 et l’ensemble des personnels concernés par les J.O se voient floués dans leurs droits : suppression du repos hebdomadaire, télétravail imposé, non-respect des horaires de travail, indemnisations au rabais, etc
En ce 31 mai 2024, nous avons reçu Tamara Demuria, présidente de l’association Géorgie vue de France, avec qui nous avons abordé la situation actuelle de ce pays caucasien qui vit des heures difficiles dû aux ingérences russe. Pas seulement depuis 1 ans et le passage en force d’une loi visant à museler les voix anti-gouvernement sous influence de Moscou mais aussi depuis 2008 et l’occupation de 20% du territoire géorgien et de 2 régions frontalières autonomes.
En ce 30 mai 2024, nous vous diffusons un reportage enregistré lors de la soirée de solidarité et de débat organisée par On construit l’alternative” (initiative politique soutenue par Ensemble, NPA, Rejoignons-nous) dans le cadre de la campagne “Palestine, Ukraine, Sahel : contre tous les impérialismes et les colonialismes, pour l’autodétermination des peuples”. Cette soirée se tenait le 14 mai 2024 à l’AERI à Montreuil
Nous entendrons dans cette émission un mixage des deux tables ronde : Quelles solidarités concrètes avec les peuples en lutte ? et Quelles stratégies politiques, quels obstacles, quelles responsabilités pour l’autodétermination des peuples ?
Lundi 13 mai, veille du vote à l’Assemblée nationale, les manifestations des indépendantistes contre le dégel du corps électorat se sont multipliées ; routes bloquées ou barrages filtrants, grève très suivie au port et aéroport de Nouméa, fermeture de nombreuses administrations, feux allumés à différents endroits, début de mutinerie dans la prison de Nouméa, heurts entre jeunes kanaks et forces de l’ordre dans les quartiers populaires, nombreux blessés et arrestations en masse.
Pour tenter d’arrêter ce processus dangereux pour l’avenir du peuple kanak, les élus du congrès de Nouvelle-Calédonie se sont réunis ce lundi 13 mai et sont parvenus à adopter, à la majorité, une résolution demandant le retrait de ce projet de loi sur le corps électoral. Les élus rappellent à l’État qu’ils sont majoritairement contre ce projet de loi.
Trente ans après l’Accord de Nouméa, ainsi que du transfert des compétences et leur rééquilibrage, les inégalités restent très importantes, le non-respect de la priorité à l’emploi local : dans beaucoup de secteurs, ce sont les métropolitains récemment arrivés en Nouvelle-Calédonie, du fait de conditions attractives (niveau de salaire et indexation, avantages en termes de logement ou de soutien à l’installation), qui occupent des postes au détriment des travailleurs Kanak à compétences égales. Ainsi se perpétue une longue tradition de privilèges offerts aux Français partant travailler en Outremer.
Mais l’État français, ne l’entend pas de cette oreille. Suite aux nombreuses manifestations de révolte, il envoie son armée pour réprimer toute contestation.
Dans ce contexte, la solidarité s’organise dans de nombreux coins de la planète. En France plusieurs manifestations et meeting s’organisent et ce fut le cas ce 24 mai 2024 à la bourse du travail de Paris et dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute d’une partie de ce meeting en soutien au peuple Kanak.
Dimanche dernier, un bombardement israélien a atteint un camp de réfugié à Rafah, au sud de Gaza, faisant au moins 45 morts et 249 blessés. Le lendemain, les blindés de Tsahal rentraient dans cette partie de la bande de Gaza. Mardi 28 mai, la défense civile de l’enclave palestinienne a annoncé la mort de 21 personnes dans une nouvelle frappe israélienne sur un camp de déplacés à Rafah. Dès le lundi de nombreux rassemblements de soutien et manifestation ont eu lieux afin de dénoncer l’état colonial et soutenir le peuple palestinien. Néanmoins, l’armée israélienne poursuit son offensive sur Rafah. En trois semaines, environ un million de Palestiniens qui se trouvaient dans cette localité du sud de l’enclave ont fui, selon l’ONU.
Dans cette émission, nous vous diffusons dans une première partie d’émission un montage autour de cette attaque avec des prises paroles réalisées lors de la manifestation en soutien qui se dérouler lundi 27 mai à St Augustin à Paris. Dans une deuxième partie d’émission nous reviendrons sur l’utilisation du droit international dans ce conflit.
Dans cette émission, nous vous donnons à entendre des morceaux choisis d’une réunion publique organisée par Stop Arming Israël, et qui se déroulait le 14 mai 2024 dernier. Cette réunion publique portait sur le salon de l’armement français Eurosatory, dédié à la sécurité terrestre et aéroterrestre, qui doit avoir lieu du 17 au 21 juin 2024 à Paris. Alors qu’une campagne génocidaire menée par l’État d’Israël est en cours à Gaza, les signataires de la campagne Stop Arming Israël milite pour que ne puisse pas être présent les entreprises israéliennes sur le salon, ces armes ayant pour au moins une partie été utilisées et testées en conditions réelles sur un terrain de guerre. En outre, et les signataires souhaitent que la France cesse de vendre des armes à l’État israélien.
Dans l’émission de ce jour, en direct, nous revenons sur les mouvements sociaux dans le secteur du commerce.
En Comité Social et Économique Central extraordinaire de ce mercredi 24 avril, la direction annonce un PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) hors nove langue, un plan de licenciement au siège social de 102 personnes, faisant écho aux 3 267 postes supprimés de Casino annoncés au même moment.
Ce massacre social est permis grâce à la complicité de Bercy qui savait pertinemment quelles seraient les conséquences du démantèlement du groupe Casino sur les emplois, et ce, malgré les millions d’euros d’aides publiques versées.
Les nouveaux dirigeants du groupe comme le gouvernement considère les salariés comme de simples dommages collatéraux, et n’ont aucune considération pour la vie de ces travailleurs et de leurs familles.
Monoprix ne souffre d’aucune difficulté financière et constituait jusqu’alors la poule aux œufs d’or du groupe : rien ne justifie ce PSE si ce n’est pour optimiser le profit et la rentabilité !
Le 24 mai dernier, lors du rassemblement du soutien au salarié d’Orange venue, à proximité de la salle Pleyel à Paris, demandé des comptes a leur direction et a cette occasion, nous avons réalisé un entretien avec Alain, de la CGT MONOPRIX, venue en soutien, que nous vous diffusons en cette première partie d’émission.
Prochaine mobilisation pour monoprix : ce samedi 25 mai 2024 dès 11 h au monoprix Le Vésinet, situé au 36 rue Ernest André 78110 Le Vésinet RER A LE VÉSINET CENTRE.
Depuis mi-avril, les salariés de Rougier&Plé Filles du calvaire se battent pour de meilleures conditions de travail et des embauches. En effet, dans un magasin de 4 niveaux, ils ne sont que 25, le tout dans un magasin qui tombent en ruines : fuites d’eaux, remontées d’égouts dans un contexte d’ultra-polyvalence confinant à de la surexploitation. Malgré la visite de l’inspection du travail, la réponse patronale est toute répressive, mais conforme à la répression syndicale en cours : 4 procédures de licenciement dont 2 syndiqués et effective ce 24 mai. Face à cela, la contre-attaque ne se fait pas attendre avec des procédures judiciaires, des grèves, des manifestations et un appel à soutenir via un comité de soutien, et une caisse de grève.
Pour revenir sur ce contexte de lutte, nous recevons dans nos studios, Laurent, du syndicat SUD COMMERCE et Sam, employée polyvalente du magasin rougier & plé fille du calvaire à Paris.
LES PROCHAIN RENDEZ-VOUS ROUGIER & PLÉ
une nouvelle réunion de leur comité de soutien ouverte aux organisations syndicales, associatives et politiques mardi 28 mai à 19 h au local de notre syndicat (M° Colonel Fabien),
• une manifestation samedi 8 juin à 14 h (rendez-vous devant le magasin, 13 boulevard des Filles du Calvaire, M° du même nom),
• un rassemblement lundi 10 juin à 14 h près du Conseil de Prud’hommes de Paris, 27 rue Louis Blanc (M° du même nom) avant l’audience visant à demander la réintégration des grévistes.
AUTRERENDEZ-VOUS : Ce dimanche 26 mai à partir de 12 h 30, aura lieu un repas de soutien à la caisse de grève des salarié-e-s de l’entreprise d’aide à domicile ONELA, en grève illimitée depuis déjà quatre mois. Ce repas aura lieu à la cantine des Pyrénées, 77 rue de la mare, 75020 Paris, métro Pyrénées ou Jourdain.
du 8 au 12 mai ce tenait le RETOUR DE FLAMME contre les JOP et leur monde de gentrification, de bétonisation, et de surveillance. A cette occasion ce tenait des ateliers d’initiation et/ou aux combats, ainsi que des et discuter sur les Jeux Olympiques et Paralympiques.
Dans cette émission nous vous diffusions une de ces tables rondes.
Les 20 et 21 avril dernier, était organisé le rassemblement du Syndicat des Gardien.nes de Troupeaux à Batsere dans les Pyrénées. Le SGT est un syndicat d’ouvrier.es agricoles qui exerçent les métiers de berger.es, vacher.es et chevrier.es dans les alpages. En lutte contre le patronat agricole qui les exploite, ils et elles se battent pour faire appliquer le code du travail jusque dans leurs montagnes et en finir avec les idées reçues sur le métier de berger. Les Syndicats CGT des Gardien.nes de Troupeaux a donc entamé un bras de fer face à la FNSEA afin de faire entendre ses revendications :
Une prime de précarité pour tous les contrats saisonniers
La fin du travail gratuit par la reconnaissance de la totalité des heures travaillées.
La fin du travail au SMIC et le palier 7 minimum pour tous les gardien.nes de troupeaux.
La fin des logements insalubres et dangereux.
La priorité à l’embauche d’une saison à l’autre.
Le remboursement de notre équipement.
La prise en charge des frais lié à nos chiens de conduite.
Plus de contrôles pour sanctionner les employeurs dans l’illégalité.
Le conditionnement des aides loup au respect du code du travail.
A l’occasion de ce week end, le syndicat a organisé plusieurs temps d’échange. L’un d’entre eux mettait en discussion la notion de “métier passion” avec l’ouvrage : Te plains pas c’est pas l’usine Lily Zalzett, Stella Fihn. C’est celui-ci que nous vous diffusons aujourd’hui, précédée d’un interview des camarades de la SGT.
Mais revenons à la proposition de loi « relative au renforcement de la sûreté dans les transports ». Cette dernière s’inscrit dans la continuité de la loi Sécurité globale de 2021, qui était déjà fortement attentatoire aux libertés publiques. Et c’est une présentation de la loi bien qu’encore en construction au jour de l’écriture de ces lignes, que vous entendrez en deuxième partie d’émission.
Et pour conclure l’heure, nous vous ferons entendre la lecture d’un communiqué de la Quadrature du net. Celle-ci vient en effet de déposer un référé-liberté pour demander au Conseil d’État la suspension de la décision du Premier ministre de bloquer Tiktok en Kanaky Nouvelle-Calédonie. A savoir aussi, que la Ligue des Droits de l’Homme ainsi que “trois citoyens résidant ou présents en Nouvelle-Calédonie, représentés par l’avocat Vincent Brengartha” ont également déposé un référé-liberté dans le même sens. Le conseil d’État a rendu sa décision le 23 mai. Celui-ci fait valoir que « saisi par des associations et des particuliers, le juge des référés du Conseil d’État ne suspend pas le blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie. En effet, les requérants n’apportent pas d’éléments pour démontrer que ce blocage a des conséquences immédiates et concrètes sur leur situation et leurs intérêts, ce qui est une « condition d’urgence » nécessaire pour l’intervention du juge des référés. Dans un contexte où tous les autres réseaux sociaux et médias presse, TV et radio restent accessibles, et parce que ce blocage temporaire vise à contribuer au rétablissement de la sécurité sur l’archipel, le juge des référés rejette la demande des requérants. ». Autrement dit, le Conseil d’État ne considère pas sur la forme que la suspension d’un réseau social utilisé par une partie de la population relève d’une urgence, et ne se prononcera donc pas sur la légalité de la mesure. Pour cela, pour que le fond soit examiné, il faudra attendre plusieurs mois. À moins qu’un autre type de référé, le référé-suspension, ne soit déposé. Le délai dans lequel sera rendue la décision pouvant aller jusqu’à un mois… De quoi faire traîner encore potentiellement les choses. Bref, le Conseil d’État botte en touche et accompagne la répression de l’État.
Contenu de la proposition de loi relative « au renforcement de la sûreté dans les transports » : Concernant la proposition de loi relative « au renforcement de la sûreté dans les transports », et de son article 9, quasi copié-collé de l’article 10 de la loi relative aux Jeux olympiques adoptée l’année dernière. Celle-ci prévoyait l’utilisation d’algorithmes de reconnaissance de comportements dans un cadre soit-disant « expérimental » pour tout évènement récréatif, sportif et culturel. Mais intéressons-nous plus en détail à la proposition de loi en cours, engagée dans une procédure accélérée par le gouvernement. Que dit-elle ? Cette loi est présentée dans sa filiation comme la successeure de la loi Savary-Leroux de 2016. Cette même loi qui interdisait et sanctionnait les mutuelles de fraudeurs, pénalisait les messages d’alerte en amont de point de contrôle, permettait aux contrôleurs d’agir en tenue civile, de fouiller visuellement les bagages, et qui permettait également à ces derniers de procéder à des palpations. Le présent projet de loi sur les transports s’inscrit en outre, plus directement, comme une petite sœur de la loi Sécurité globale et de son concept de “continuum de sécurité”. Le but poursuivi est de, je cite : “renforcer [le continuum de sécurité] par la coordination de l’ensemble des forces de sûreté, afin de répondre aux enjeux et aux défis de la violence, de l’insécurité et des incivilités à chaque moment et chaque étape de la vie dans l’espace public.“. A cette fin, le projet de loi entend renforcer une nouvelle fois les prérogatives des agents de sécurité de la SNCF et de la RATP. Ceux-ci pourraient alors effectuer des palpations plus facilement et intervenir aux abords des gares et plus seulement à l’intérieure de celles-ci ; ils pourraient par ailleurs, interdire l’accès en gare à des personnes refusant la fouille des bagages, troublant l’ordre public ou dont je cite : le “comportement est de nature à compromettre la sécurité des personnes ou la régularité des circulations” des trains. Le cas échéant, pourra être fait bien entendu appel à la force publique. La liste des flicages ne s’arrête pas là, puisque le projet de loi entend pérenniser les caméras-piétons pour les agents, étendus aux chauffeurs de bus, mais aussi autoriser les captations sonores dans les wagons. Les fraudeurs dits “réguliers” seraient davantage sanctionnés et il serait créé un délit “d’incivilité d’habitudes” pour les personnes ayant été verbalisée plusieurs fois pour incivilités. Une peine complémentaire d'”interdiction de paraître”, spécifique aux transports publics et pour une durée maximum de trois ans est à l’étude pour ces deux dernières catégories. Par la même, est envisagé dans la proposition de loi une amende de 2 500€, lorsqu’un bagage oublié par négligence provoque une perturbation du trafic. En outre, une autorisation serait donnée aux régies de transports pour traiter des données sensibles, ce qui permettrait si cela n’était pas retoqué, de collecter des données liées à l’origine raciale, les données de santé ou encore les opinions religieuses et politiques. Autre idée des législateurs, et on en terminera là : les procès-verbaux d’infractions commises dans les transports serait transmis directement au ministère public. De quoi donc durement réprimer tout ce qui serait caractérisé comme anormal, déviant, à même de s’inscrire en dehors de l’ordre établi et de la bonne régulation des flux. Ce nouveau projet de loi répressif, avec ses promesses d’arbitraire, examiné au mépris renouvelé du Parlement et à la légitimité démocratique faible, punira tout particulièrement les pauvres, les marginaux et tous ceux habitant l’espace public. Et tout cela, sans répondre à aucun impératif qui permettrait d’améliorer les conditions de transports, la qualité d’offre, les conditions de travail des salariés, l’accès aux transports et ainsi de suite. Ce projet de loi est actuellement en lecture en commission à l’assemblée nationale. Son adoption est prévue sauf opposition particulière, avant le début des jeux olympiques.
Historien du nazisme et de sa vision du monde, Johann Chapoutot a récemment fait paraître un essai dont la réception n’a pas été unanimement favorable : “Libre d’obéir : le management, du nazisme a aujourd’hui”. Il revient avec Julien Théry sur la démarche du livre et profite de l’occasion pour répondre aux objections qui lui ont été opposées. C’est la lecture de l’abondante littérature nazie sur la Menschenführung, la conduite des hommes, qui a attiré l’attention de Johann Chapoutot sur les similitudes frappantes entre les discours de l’époque sur la nécessité de « faire mieux avec moins » et ceux qui prolifèrent aujourd’hui aussi bien dans la sphère entrepreneuriale que dans celle du gouvernement néolibéral.
Avec l’expansion du Reich au fil des conquêtes hitlériennes et le développement de l’effort de guerre, la nécessité d’administrer le plus efficacement possible avec des moyens réduits devint une obsession pour les cadres nazis. Et si le nazisme fut tout entier « un grand moment managérial », c’est parce que son idéologie poussa à l’extrême l’utilitarisme qui dominait en Occident depuis les débuts de la Révolution industrielle. Le darwinisme social (extension abusive aux communautés humaine de la théorie darwinienne de l’évolution des espèces par la sélection naturelle) cultivé en Europe depuis le XIXe siècle, tout particulièrement en Angleterre et en France, fut porté à son paroxysme par l’anthropologie nazie. Pour cette dernière, seule l’utilité d’une vie humaine pouvait justifier son existence – son utilité pour la prospérité et la promotion de la race germanique, appelée à dominer les autres sur tous les plans.
Dans son livre, Johann Chapoutot examine en particulier le cas emblématique de Reinhard Höhn (1904-2000). Jeune et brillant juriste engagé très tôt dans le militantisme nationaliste et antisémite, Höhn intègre le SD, c’est-à-dire l’élite de la SS, au début des années 30. Adjoint de Reinhard Heydrich, il devient, tout en montant les échelons de la hiérarchie dans la SS jusqu’au grade de général, professeur de droit à l’Université Humbold de Berlin et directeur de l’Institut d’études sur l’État, voué à des recherches en matière d’organisation institutionnelle adaptée au gouvernement du Reich par la race supérieure.
Après la défaite de 1945, Höhn se fait discret pendant quelques années, avant d’être embauché par un think-tank patronal qui lui confie la fondation d’une école de management à Bad Harzburg en 1956. Ses techniques de « management par délégation de responsabilité », dont l’élaboration a commencé dès le temps du Reich, connaissent un immense succès et son Akademie für Führungskräfte der Wirtschaft forme plus de 600 000 cadres allemands jusque dans les années 80 : autant dire que son influence est dominante dans le « Miracle économique allemand »… Höhn publie, dans le même temps, une série de manuels qui se vendent abondamment.
Mercredi 15 mai, Macron a décrété l’état d’urgence en Kanaky après plusieurs nuits d’émeutes contre le dégel du corps électoral. Alors que les mobilisations avaient gagné en intensité ses derniers jours, la loi vient d’être votée à l’Assemblée nationale ce mercredi.
Pour rappel, la Kanaky est une colonie française depuis le 19ᵉ siècle. Elle est d’abord utilisée par la France comme une colonie pénitentiaire où étaient envoyées tout ce que la métropole comptait en pauvres, subversifs ou révolutionnaires. Elle devient une colonie de peuplement au 20ᵉ siècle, les colons français s’y installent et supplantent peu à peu les Kanaks.
En ce début 2024, après 170 ans de colonisation de la terre de Kanaky, et année anniversaire des 40 ans de création du FLNKS, le gouvernement français a décidé de présenter unilatéralement deux projets de lois sur l’avenir institutionnel de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie mettant en jeu l’avenir du peuple Kanak.
Après les affrontements violents qui ont marqué les années de 1984 à 1988, les accords de Matignon-Oudinot (1988) et de Nouméa (1998), fruit de décennies de négociations, ont permis la reconnaissance du peuple Kanak comme peuple autochtone de Nouvelle-Calédonie et ouvert un processus de décolonisation et d’autodétermination.
L’État français s’engageait à rompre avec la logique de colonisation de peuplement qui conduisait à la minorisation du peuple Kanak, d’où le gel du corps électoral établi dans les accords, en conformité avec les résolutions de l’ONU : « Les puissances administrantes devraient veiller à ce que l’exercice du droit à l’autodétermination ne soit pas entravé par des modifications de la composition démographique dues à l’immigration ou au déplacement de populations dans les territoires qu’elles administrent. »
C’était la condition pour rendre possible la recherche d’un consensus sur le devenir du pays : quelle forme de souveraineté ? Quelle relation avec la France ?
Les conditions du 3ᵉ et dernier référendum d’autodétermination fin 2021 sont aujourd’hui toujours remises en question unanimement par l’ensemble des indépendantistes Kanak. Ils avaient demandé son report pour respecter la période de deuil en pleine épidémie de la covid (en confinement, ils ne pouvaient faire campagne). L’État a imposé la date du référendum et le peuple Kanak, peuple colonisé, n’a pas participé. L’ensemble des indépendantistes ne reconnaissent pas les résultats de ce 3ᵉ référendum, une plainte a été préparée par la FLNKS en vue de faire reconnaître ces conditions inacceptables par la Cour internationale de Justice.
Aujourd’hui, sous couvert de « démocratie » le gouvernement français veut reporter les élections provinciales et modifier le corps électoral, et ainsi augmenter brutalement de 15 % le corps électoral pour les provinciales avec une ouverture à des métropolitains résidant depuis 10 ans pour diluer le peuple Kanak dans ces flux migratoires.
L’État veut balayer l’Accord de Nouméa avec ces deux projets de lois dans un calendrier très court : présentation de la loi organique (report des élections provinciales) au Sénat le 27 février puis à l’Assemblée nationale. La seconde sur le dégel du corps électoral, au Sénat dès mars. Et si aucun accord n’est conclu avec les indépendantistes avant le 1ᵉʳ juillet, il passe en force en convoquant le congrès de Versailles.
Alors que les manifestations et les blocages gagnaient en intensité en Kanaky depuis le début du mois de mai, la journée du 13 mai, veille du vote à l’Assemblée nationale, a marqué un tournant. De nombreuses routes ont été bloquées, la grève a été très suivie dans les ports et les aéroports, dans les réseaux de transports en commun et chez les camionneurs, de nombreuses administrations étaient également fermées. Des matons ont par ailleurs été pris en otage dans la prison de Nouméa pendant que des affrontements avaient lieu entre jeunes kanaks indépendantistes et forces de l’ordre dans plusieurs quartiers.
Dans la journée du mardi 14 mai, un couvre-feu a été décrété de 18 h à 6 h à partir du lendemain et des renforts ont été annoncés (quatre escadrons de gendarmerie mobile (près de 500 gendarmes), deux sections de CRS, le RAID et le GIGN). Le vote a été reporté au mercredi. Des milices loyalistes (principalement des Métros et des Caldoches [1]) ont commencé à faire leur apparition dans la soirée, tenant des barrages filtrants pour « protéger leur quartier » notamment autour des quartiers de Tuband et Ouémo.
Dans la nuit de mardi à mercredi, les révoltes ont repris malgré le couvre-feu, des boutiques ont été pillées et incendiées (Décathlon, station Total) ainsi que des établissements scolaires. En tout, la police a annoncé 130 interpellations, et une soixantaine de policiers blessés. Une nouvelle mutinerie a eu lieu à la prison de Nouméa.
Dans la journée de mercredi 15,le texte est finalement adopté. La pénurie commence à se faire sentir, les magasins sont vides. Pendant que les jeunes tiennent toujours les barrages sur les routes et que des affrontements ont lieu avec les flics, le FLNKS lance un appel au calme et à la levée des barrages. Dans la soirée de mercredi, Macron a décrété l’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie. Dans le même temps, le gouvernement annonçait égalementla suspension de TikTok pendant que Gérald Darmanin commençait à signer des assignations à résidence pour des militants « radicaux » et annonçait des perquisitions à venir. L’armée a aussi été déployée pour sécuriser les ports et aéroport. Pour l’instant, le bilan s’élève à six morts dont deux gendarmes.
Face à l’offensive coloniale de l’État français en Kanaky, soutenons la lutte des Kanaks. Plusieurs conférences de presse et rassemblements ont été organisés. Aujourd’hui dans cette émission, nous vous diffusons une partie des prises de paroles du rassemblement du jeudi 16 mai à 19 h sur la Place de la République, l’interview de Romuald Pidjot de l’union calédonienne réalisé le mercredi 15 mai et la conférence de presse qui avait lieu au CICP(centre international des cultures populaires) le jeudi 16 mai par Solidarité Kanaky.
En France, en 2022, selon les chiffres de la Sécurité sociale, il y a eu au moins 1227 morts au travail et du travail – soit trois par jour – dont 738 morts au travail. Ces chiffres ne reflètent pas la réalité : le régime agricole, les régimes spéciaux, la fonction publique et les travailleuses et travailleurs indépendants ne rentrent pas dans les statistiques.
S’ajoutent également des milliers d’accidents graves occasionnant des séquelles durables et entraînantes et souvent un licenciement pour inaptitude.
Le 25 avril 2024, se tenait la Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail. À cette occasion avait lieu à paris, devant les locaux de IRNS ( Institut National de Recherche et de Sécurité) lié au travail, une mobilisation appelés par la CGT et notamment une conférence de presse pour alerter sur la situation actuelle sur les accidents de travail. C’est la secrétaire de la CGT Sophie Binet qui tenait cette conférence de presse.
On peut trouver louable que la direction de la CGT se mobilise sur cette question, mais qu’entre autres, Lors mouvement social sur la réforme des retraites passé de 62 à 64 ans qui aura un impact sur les conditions de travail pour un grand nombre de salarié-e-s, que la CGT n’est pas menée plus frontalement la lutte.
En ce début d’émission, nous entendrons une grande partie de cette conférence de presse suivie d’un entretien réalisé avec Mr Coulibaly, délégué CGT de l’entreprise SADE en sa compagnie, nous reviendrons sur le décès le 16 juin 2023 de Amara Dioumassy, chef d’équipe de Darras et Jouanin, co-traitant de l’entreprise Sade et travaillant sur le bassin d’Austerlitz à Paris, un chantier visant à rendre la Seine plus propre en vue des JOP 2024.
Dans la seconde partie d’émission, nous nous rendrons sur le triangle de Gonesse, où se tenait le 28 avril dernier une Zadimanche et a cette occasion, nous vous diffusons l’entretien avec Bernard Loup, président du collectif pour le triangle de Gonesse et il reviendra notamment sur le projet de morts au travail sur ce lieu.
Les 25 et 26 mars 2023, se tenait dans les Deux-Sèvres, une Mobilisation Internationale pour la défense de l’eau et contre les mégabassines intitulée : Pas une bassine de plus !
« Les bassines sont des ouvrages de stockage d’eau pour l’irrigation. Ce sont des cratères de plusieurs dizaines d’hectares en moyenne, recouverts de bâches plastiques noires retenues par des digues de 10 m de hauteur en moyenne. Elles ne sont PAS remplies avec l’eau de pluie ni de l’eau de ruissellement ! Les bassines sont alimentées par des pompes qui vont chercher l’eau de bonne qualité dans les sols, les NAPPES PHRÉATIQUES. Face aux pénuries d’eau en été, la solution trouvée par les agro-industriels et le gouvernement est de construire des bassines pour pomper de l’eau en hiver et la stocker.
Une minorité d’exploitations (environ 5 %) a le privilège d’être connectée à la bassine et de bénéficier de cette eau pour irriguer les cultures l’été, alors que le reste du territoire subit le manque d’eau et doit s’adapter aux restrictions préfectorales. Autour d’une série de nouvelles bassines projetées dans les Deux-Sèvres, la mobilisation de Sainte-Soline, c’est à l’ensemble du pays et bien au-delà que se sont vus révélés les enjeux de l’accaparement de l’eau par une minorité d’irrigants, en pleine sécheresse systémique.
Le samedi 26 mars, une manifestation se dirige vers Sainte-Soline ou se construit une bassine de rétention d’eau. Face aux manifestants, c’est un dispositif de maintien de l’ordre disproportionné : pas moins de 7 hélicoptères et plus de 1700 FDO, un dispositif dont le coût est estimé à plus d’un million d’euros. 200 blessés dont plusieurs grièvement, deux personnes entre la vie et la mort et le ministre de l’Intérieur qui demande la dissolution du collectif les soulèvement de la terre.
Grièvement blessé à la tête lors de la manifestation de Sainte-Soline, Serge attendra pendant 1 h 20 l’arrivée des secours bloqués par les forces de l’ordre. Après deux mois de coma, il se réveille enfin.
Nous avons déjà produit une émission avec un premier témoignage de Serge. Néanmoins, pour continuer à réfléchir sur la question de la violence de l’état et de nos moyens d’actions, nous vous proposons aujourd’hui d’écouter une rediffusion de l’émission Égrégore diffusé sur radio primitive, qui revient avec Serge sur cet événement et son engagement politique. Pour finir et compléter cette réflexion, nous vous diffusons par la suite le témoignage d’Alexandre qui a été mutilé lors d’une manifestation LGBT le 1ᵉʳ février 2024.
Dans l’émission de ce 14 mai, nous diffusons une émission reportage produite par radio Béton qui revient sur la situation en Argentine.
Lien de leur site: https://www.radiobeton.com/www/events/event/emission-reportage-voyage-a-la-tronconneuse/
“Le 10 décembre 2023, le nouveau président argentin ultralibéral Javier Milei prend ses fonctions et lance son « plan tronçonneuse » : un massacre en règle de l’État social en mode stratégie du choc.
Quatre jours plus tard, quatre comparses, leurs trois enfants et un enregistreur atterrissent en Argentine pour retrouver leurs vieux et veilles ami.e.s rencontré.e.s six ans plus tôt dans une zone rurale du centre du pays.
Entre des balades dans les montagnes, des ateliers masque avec les enfants du quartier et des apéros dans leur maison provisoire avec les copaines, iels prennent la mesure de la catastrophe économique et sociale qui s’annonce.” Carnet de voyage sonore réalisé par le collectif LaCucaracha
Musiques : “Eco Sistema” de Sara Hebe ; “Me han robado el mar” de Sofia Viola ; la mixtape “Algunos booty beats” de Ramiro Jota ; “Le Bal des soubrettes” de Fred Pallem et Le sacre du tympan ; et enfin “Agüitay” de César Alejandro Vilte dans le film “Au nom du lithium”.
Mardi 7 mai dernier, l’armée israélienne indiquait avoir pris le contrôle du poste-frontière de Rafah, reliant la bande de Gaza et l’Égypte. Ce poste-frontière est stratégique car étant le seul point de passage non-contrôlé par l’État d’Israël. Et c’est par celui-ci que transitait jusqu’alors au compte-goutte l’aide humanitaire. Cette offensive menace surtout la population, dont la majorité a déjà dû fuir de multiples fois. Rafah, au porte de l’Égypte constitue donc la dernière ville non détruite de la bande de Gaza, où s’entasse 1,4 millions de personnes. Face à cette nouvelle offensive, aux bombardements, aux atrocités, à la situation épouvantable sur place, où la population est contrainte encore une fois à fuir, avait eu lieu le soir-même sur la place de la République, à Paris, un rassemblement de soutien à la Palestine. Au même moment, à la Sorbonne, avait lieu une nouvelle tentative d’occupation. C’est des conséquences de cette dernière et plus généralement du mouvement étudiant dont nous allons traiter ici en première partie d’émission, à la faveur d’un reportage lors du rassemblement de soutien pour exiger la libération de 88 personnes interpellées.
Dans le second temps de cette émission, nous vous ferons écouter deux enregistrements. Tout d’abord une interview avec une personne de la campagne BDS (pour Boycott Désinvestissement Sanction), dénonçant la présence d’Israël aux JO ; puis une intervention de Nazir Badran lors d’une discussion publique organisée par le collectif des luttes Sud-Essonne. Nazir Badran est membre de Palmed France, une association de médecins qui apporte une aide matérielle et un programme de développement des compétences médicales en Palestine et dans des camps de réfugiés au Liban. Le médecin reviendra sur la situation sanitaire à Gaza.
Article de Rfi sur la situation à Rafah au 9 mai : lien
Dans l’émission de ce 10 mai, vous écouterez un direct avec des membres du collectif solidarité kanaky, venu nous parlez dès dernières mobilisations ainsi que du dégel du corps électoral en kanaky. Un rassemblement est prévu le 14 mai à 14 h devant l’Assemblée nationale.
Plus de 80 000 personnes dans la rue le 13 avril dernier sur tout le territoire. Des mobilisations historiques qui sont impulsées par la CCAT (Cellule de Coordination des Actions de Terrain, ) qui regroupe l’ensemble des courants indépendantistes. Les objectifs sont clairs : la demande du retrait du projet de loi sur le dégel du corps électoral, la non-reconnaissance du troisième référendum et la poursuite de la trajectoire de décolonisation. Ce passage en force de l’État français rappelle de bien tristes souvenirs et favorise une dynamique de tensions extrêmement dangereuse. La mobilisation du 1ᵉʳ mai est donc cette année marquée politiquement par ce contexte dans lequel la moindre étincelle peut embraser le pays. Par ailleurs, la répression est forte. Plusieurs personnes poursuivies depuis la manifestation du 21 février dernier sont passées en procès le 19 avril au Tribunal de Nouméa, subissant de très lourdes condamnations, dont deux ans ferme et 18 mois ferme pour deux manifestants qui sont toujours emprisonnés au Camps Est. Ce sont des prisonniers politiques ! Le collectif Solidarité Kanaky, créé en 2007, regroupe différentes organisations associatives, syndicales et politiques avec l’objectif d’organiser en France la solidarité avec le peuple kanak dans sa trajectoire de décolonisation. Aux côtés des différents courants indépendantistes, nous réaffirmons ce 1ᵉʳ mai notre solidarité aux luttes syndicales et politiques des indépendantistes kanak et non kanak, contre la situation coloniale, raciste, capitaliste et répressive de l’État français en Kanaky. Que ce soit contre la discrimination dans l’accès aux postes à responsabilité, aux objectifs néolibéraux de mainmise économique sur les ressources du pays, dont le nickel, encore aujourd’hui, c’est le peuple kanak, et notamment la jeunesse, qui paye le prix cher de la colonisation : chômage important, et face à un niveau de vie exorbitant et un salaire minimum plus bas que le SMIC français touchant principalement l’emploi kanak dans le secteur privé.
Comme chaque année, la manifestation internationale du 1ᵉʳ mai, battait le bitume dans de nombreuse ville du monde. Après la lutte contre la réforme des retraites de 2023, quelle allée être la mobilisation pour cette année ? Des cortèges assez fournis ont défilé à Paris pour ce 1ᵉʳ mai 2024
Dans l’émission de ce jour, nous vous diffusons le reportage réalisé ce 1ᵉʳ mai.
Pour commencer, nous ferons un détour, par là gréve d’Onela, société de services d’aide à domicile pour personnes âgées ou en situation de handicap, ou les salariées sont dans leur 4ᵉ mois de grève !! Alors qu’elles exigent le minimum : travailler dans des locaux salubres, ne pas subir de propos racistes, et une augmentation de leurs salaires, leur patron joue la carte du mépris et compte sur l’essoufflement de la grève.
Ce 1ᵉʳ mai, c’est également la suite de l’occupation de la Maison des Métallos par Le Collectif des Jeunes du Parc de Belleville dans le 11ᵉ arrondissement de Paris et ce même jour, ils appelaient à un grand rassemblement festif organisé devant la Maison des Métallos, avec fanfares et barbecue pour un départ en cortège jusqu’à la Place de la République afin de rejoindre la grande manifestation à l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des travailleur.ses . Et à cette occasion, nous vous proposons dans ce moment, l’écoute d’une interview d’un membre du collectif et des prises de parole.
L’émission se poursuit avec la prise de parole dans la manifestation, d’une membre du collectif de soutien a la Palestine.
Et nous terminerons cette émission, avec un entretien, réalisé avec des salariés-es du secteur du déchet lors de ce 1ᵉʳ mai 2024
Les 20 et 21 avril dernier, était organisé le rassemblement du Syndicat des Gardien.nes de Troupeaux à Batsere dans les Pyrénées. Le SGT est un syndicat d’ouvrier.es agricoles qui exerçent les métiers de berger.es, vacher.es et chevrier.es dans les alpages. En lutte contre le patronat agricole qui les exploite, ils et elles se battent pour faire appliquer le code du travail jusque dans leurs montagnes et en finir avec les idées reçues sur le métier de berger. Les Syndicats CGT des Gardien.nes de Troupeaux a donc entamé un bras de fer face à la FNSEA afin de faire entendre ses revendications :
Une prime de précarité pour tous les contrats saisonniers
La fin du travail gratuit par la reconnaissance de la totalité des heures travaillées.
La fin du travail au SMIC et le palier 7 minimum pour tous les gardien.nes de troupeaux.
La fin des logements insalubres et dangereux.
La priorité à l’embauche d’une saison à l’autre.
Le remboursement de notre équipement.
La prise en charge des frais lié à nos chiens de conduite.
Plus de contrôles pour sanctionner les employeurs dans l’illégalité.
Le conditionnement des aides loup au respect du code du travail.
A l’occasion de ce week end, le syndicat a ou organiser plusieurs temps d’échange, notamment un avec Jocelyne Porcher autour de la question ” du bien être” animal. C’est l’échange que nous avons choisi de vous diffusez dans cette émission, précédée d’un interview des camarades de la SGT.
Dans cette émission, il sera question de sabotage. De l’histoire du sabotage plus exactement, à l’occasion d’une présentation de livre à la bibliothèque associative de Malakoff, le 20 avril dernier. Victor Cachard y présentait son premier ouvrage sur le sujet, intitulé, Histoire du sabotage, aux éditions libre. Un second volume est prévu normalement pour novembre 2024. Vous entendrez ici surtout une conception anarchiste de la pratique, à travers principalement les écrits de Emile Pouget. Outre une histoire du concept, vous entendrez également des discussions, des réflexions des personnes présentes, sur leur vision et leur pratique du sabotage.
Le mercredi 24 avril 2024,Le collectif « STOP aux démolitions ANRU » fut reçu par la directrice de l’ANRU (l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine). À sa sortie, la délégation a tenu un point presse devant le siège de l’ANRU situé à Pantin et dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute du reportage réalisé lors du Retour de la délégation des Habitants. En seconde partie d’émission, nous serons à Châtenay-Malabry en compagnie de Geneviève, membre du collectif sauvons la butte rouge.
Dans le numéro précédant de Courant Alternatif, nous relations la mobilisation des collectifs d’habitants de HLM et des architectes contre les projets de démolitions controversés. Le mercredi 7 février 2024 au matin, malgré la pluie, plus de 150 représentants venus de toute la France attendent d’être reçus devant le siège de l’ANRU. Face à l’ampleur inédite de la mobilisation, l’ANRU a finalement accepté de recevoir une délégation, et s’est engagée à organiser un nouveau rendez-vous courant mars.
À l’origine, un collectif d’habitants et un collectif d’architectes du quartier du Mirail à Toulouse combattent ensemble contre la démolition d’un quartier HLM de grande qualité architecturale et environnementale. Ils constatent que des luttes identiques sont menées dans de nombreuses autres villes à travers tout le pays et que l’Agence Nationale de Renouvellement Urbain a détruit plus de 160 000 logements depuis 2004. Ils appellent alors à constituer un Collectif national pour stopper les démolitions. Plus de 58 collectifs locaux, des associations d’architectes et d’urbanistes, ainsi que le DAL, la CNL, la revue Construire, et plus de 800 professionnels et militants de la ville ont répondu à ce jour.
Ils ont constitué le Collectif national et lancé un appel : Stop aux démolitions ANRU ! Pour un moratoire immédiat ! Cet appel déclare que « dans toutes les villes, tous les quartiers où l’ANRU engage une politique de démolitions, la population et les collectifs se mobilisent pour s’y opposer, que partout naît la volonté de ne pas rester isolés, d’unir nos forces nationalement pour être plus forts et faire entendre notre voix ».
Finalement, et bien à contre-cœur, l’ANRU a donné rendez-vous le 24 avril aux représentants du collectif. Le collectif s’est déplacé avec des dossiers précis sous les bras, des cas concrets a abordé, des propositions réalistes à faire pour réfléchir ensemble et construire un projet en phase avec la réalité des besoins écologiques, sociaux de la population. Il demande un moratoire sur les destructions et la mise en place d’une collaboration avec les habitants et les architectes pour réhabiliter les logements sociaux existants.
Au lieu de répondre à cette demande, piétinant une fois de plus la « concertation » inscrite dans les textes, l’ANRU s’y est opposé catégoriquement et a proposé à la place de discuter de l’avenir de l’ANRU après les destructions. Argan qu’il n’était que les exécutants financeurs et qu’il fallait se diriger vers les maires pour contester les projets de destructions ou de réhabilitation/gentrification en cours. Procéder bien connu pour épuiser les forces en se renvoyant la balle pour diluer les responsabilités. Les maires qui se voit de plus en plus en petits seigneurs locaux doté de pouvoirs démesurés par la loi Kasbarian qui légalise le clientélisme.
Toutefois, le collectif, loin d’être dépité, ne lâche pas l’affaire. Ils iront voir les sénateurs, les députés un par un s’il le faut pour tenter d’infléchir les décisions du CA de l’ANRU. C’est une piste ! ils continueront à se rendre visible et interpeller partout lors du congrès des maires, USH Union social pour l’habitat en septembre à Montpellier, par exemple. Les collectifs sont implantés partout et pourront intervenir partout en France lors d’événements pour faire avancer cette idée de moratoire…
Le pays est confronté à une crise du logement, selon l’ancien ministre du Logement Olivier Klein, c’est « la bombe sociale de demain ». Le rapport accablant de la Fondation Abbé Pierre illustre cette réalité : 1,1 million d’habitants sont privés de logement personnel et 4,2 millions souffrent de mal-logement. Le nombre de personnes sans solution d’hébergement s’est accru de 40 % en un an : chaque soir, en octobre 2023, plus de 8 000 personnes à la rue, dont 2 800 enfants, ont été refusées par les centres d’accueil. La majorité des salaires tournent autour du SMIG ; 2,4 millions de ménages, dont 70 % sont éligibles aux logements très sociaux (PLAI) et attendent un HLM (25 % de plus qu’en 2017). La demande explose, mais on n’a jamais aussi peu construit de logements sociaux : moins de 80 000 en 2023. Et l’ANRU, financeur des réhabilitations de logements sociaux, s’acharne à les détruire.
Les expulsions locatives sont, elles, reparties à la hausse dès la fin de la covid, en 2022 : 17 500, avec le concours de la force publique, avant même que le vote en 2023 de l’ignoble loi Kasbarian-Bergé ne réduise encore les droits des locataires. L’investissement public pour le Logement, qui représentait 2,2 % du PIB en 2010, chute à 1,6 %, soit une économie budgétaire annuelle de 15 milliards d’euros. Et, depuis 2017, les coupes dans les APL ont coûté 1,3 milliard d’euros par an aux organismes HLM, qui ont en plus subi une hausse de la TVA, passée de 5,5 % à 10 %.
La Caisse des Dépôts, dont les fonds sont censés construire les logements sociaux, prévoit une chute d’un tiers de la production HLM avec un horizon de 66 000 HLM par an, bien loin des besoins.
En nommant Kasbarian ministre du Logement, Macron envoie un message clair : pour lui et son gouvernement, le logement n’est pas un droit, mais un produit marchand dont le seul intérêt est de spéculer sur les marchés et dégager des profits considérables. Les droits des locataires, les réglementations sur les normes d’habitabilité, les loyers réglementés des HLM, sont autant d’entraves au libre marché et doivent disparaître. Le gouvernement, avec sa loi SRU (loi Solidarité et renouvellement urbain) impose dans chaque ville un taux de 25 % de logement sociaux, PLAI (prêt locatif aidé d’intégration) et PLUS (Prêt Locatif à Usage Social), décide d’y intégrer les logements intermédiaires, dont les loyers n’ont rien de social.
Cet acharnement à détruire les biens communs ne concerne pas que le logement. Le ministre Le Maire annonce une coupe de dix milliards d’euros dans les budgets sociaux. École, Santé, Culture, Environnement, assurance-chômage, rien n’est épargné pour libéraliser l’économie et réorienter son industrie pour produire massivement des armes, des bombes, des obus ; préparer la guerre. Et ce n’est qu’un début !
Pour info « Stop aux démolitions de l’ANRU, pour un moratoire immédiat, pour la réhabilitation » Signer l’Appel sur le site du Collectif national lien : https://sites.google.com/view/stopaux-demolitions-anru
construire.archi@gmail.com
Vous pouvez écouter l’actualitedesluttes.info du 6 mai 2024
Pour cette semaine de rentrée scolaire, nous vous proposons un direct pour faire un panorama de la mobilisation contre le choc des savoirs.
Pour défendre l’école publique contre le tri social néolibéral généralisé et l’embrigadement auxquels le gouvernement la destine à travers Parcoursup, les réformes des lycées, le choc des savoirs, la généralisation de l’uniforme et du Service nationale universel.
Cette émission est composée de quatre interventions, la première revient sur l’évolution de l’école publique avec un professeur des écoles de Sarcelles dans le Val-d’Oise. En deuxième partie, vous écouterez une élève du lycée Blaise Cendras de Sevran en Seine-Saint-Denis, qui fait le point sur la mobilisation dans son établissement et sur le futur de leur mobilisation. Dans la troisième partie, nous serons en compagnie d’une enseignante du 92 nous parler de l’extension de la mobilisation dans son département. Nous terminerons cette émission en Loire-Atlantique, avec une parente d’élève qui nous parle des actions qui ont été menées dans son département.
Le mardi 30 avril dernier Mathilde Panot et Rima Hassan été convoquées par les autorités française pour apologie du terrorisme compte tenu des propos qu’elles avaient pu avoir en solidarité avec le peuple palestinien. Le 18 avril c’était le secrétaire général de l’Union départementale CGT du Nord qui été condamné, à un an de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme ». Ces convocations interviennent après l’ouverture de plusieurs autres enquêtes judiciaires contre des militant·es, membres d’organisations syndicales (CGT, Solidaires, Sud Rail, Sud Aérien) et politiques pour des faits d’apologie du terrorisme.
Le même jour avait lieu une manifestation pour le boycott d’Israel aux JO de Paris devant le comité d’organisation des Jo. Réunis à l’appel de l’association EuroPalestine, les manifestants ont tenu à rappeler la sanction qui exclut la Russie des JO de Paris. Les athlètes russes devront défiler sous bannière neutre c’est-à-dire avec un tee-shirt portant les anneaux olympiques, le drapeau russe n’apparaîtra nulle part. Ils demandent donc que les athlètes israeliens soient soumis au même conditions.
Dans cette émission, nous vous diffuserons donc les quelques interviews que nous avons réalisé dans le rassemblement en soutien à Mathilda Panot et Rima Hassan accompagné de plusieurs témoignages que nous avons pu récupérer sur internet sur la répression du mouvement qui s’organise en soutien à la Palestine et notamment dans les universités. Ensuite nous vous diffuserons les prise de paroles réalisées lors de la manifestation de l’après midi afin de demander le boycott d’Israel des Jo de Paris
Dessins extraits du dossier de presse les Oubliés de l’atome, édité par ICAN France
Dans cette émission, nous vous proposons d’écouter des enregistrements pris dans le cadre d’une rencontre organisée par l’ICAN française, c’est-à-dire, la campagne internationale pour abolir les armes nucléaires. Lancée en 2007, cette dernière est une coalition d’organisations non-gouvernentales et opère à une échelle internationale pour promouvoir l’élimination des armes de destruction massive. C’est par l’initiative de cette coalition que fut proposé le traité aux Nations Unies portant sur l’interdiction des armes nucléaires, le TIAN, lequel fut ratifié en 2021 par de nombreux pays — aucun cependant ne faisant partie des puissances nucléaires. L’ICAN France donc, avait invitée ce mardi 23 avril 2024 la militante et politicienne polynésienne Hinamouera Cross-Morgant, laquelle s’est entretenue avec Jean-Marie Collin, directeur de ICAN France, des conséquences de ce qui est nommé communément des “essais nucléaires”, en Polynésie française.
Ces derniers qui se sont étalés sur 30 ans, du 2 juillet 1966 au 2 décembre 1995, ont eu de désastreux effets sanitaires et environnementaux, et impactent aujourd’hui encore — mais demain aussi ! — les habitants. Dans cette émission, il sera peu sujet de l’histoire nucléaire de la Polynésie, de son origine après que l’Algérie devint indépendante et du complexe militaro-industriel le soutenant, des luttes locales comme des solidarités du siècle passé et présent. Cette histoire y sera davantage racontée en creux, et constituera une première approche pour qui voudrait s’y intéresser. L’émission, dû au fait du cadre institutionnel dans lequel elle a été enregistrée, s’attardera en revanche et plus explicitement, sur la gestion des déchets nucléaires, sur la reconnaissance des victimes et des maladies transgénérationnelles, sur leur prise en charge. Vous pourrez entendre également des échanges sur l’ouverture et la gestion des archives, et sur son aspect colonial. Plus profondément, il sera sujet en filigrane du rapport à la mémoire, à la vérité, et sur ce qui fait, finalement, héritage. Qu’est-ce qu’il reste après ? Quasiment 30 ans plus tard après la dernière explosion nucléaire ?
Vous trouverez à cette adresse une courte bande-dessinée retraçant l’histoire du nucléaire en Polynésie.
Communiqué du Mouvement de la paix suite à un double-tir simultané d’un missile de croisière naval par la France le 18 avril 2024 : lien.
En cette année de l’an 2024, cela fait 38 ans qu’a eu lieu la catastrophe de Tchernobyl. Vous pourrez retrouver un lien vers le documentaire “Thernobyl, le monde d’après” de Marc Petitjean (réalisation et montage) et Yves Lenoir (auteur) à cette adresse : lien.
lors de la mobilisation devant le siège d’ADOMA le 19 avril 2024
Vendredi 23 février 2024, était convoqué au tribunal de Paris, 8 résidents de foyers Adoma parisiens des 10ᵉ, 13ᵉ et 19ᵉ arrondissement pour être expulsés, car ils hébergeaient un proche dans leurs logements. Chaque semaine, près d’une dizaine de résidents comparaissent pour être expulsés pour ce motif.
Rappelons ici que ADOMA et la filiale de l’hébergement et de l’accompagnement des demandeurs d’asile du groupe CDC Habitat, filiale de la Banque des Territoires créée par la Caisse des Dépôts et consignation.
Les foyers ont toujours été un lieu d’accueil pour les immigrés ouest africains. Accéder à un logement est aujourd’hui un combat pour une grande majorité de personnes, ça l’est encore plus quand on est immigré africain. Lorsqu’on est sans papiers, c’est quasi impossible : c’est la solidarité ou la rue. Les foyers restent des lieux d’accueil, des pieds-à-terre pour des frères en quête d’un meilleur avenir. Ceci continue quelle que soit la reconstruction ou la transformation des foyers en « résidences sociales ».
Face aux expulsions, face à la destruction des solidarités et de la vie collective dans les foyers, un appel tous les résidents des foyers et leurs sympathisants à soutenir les délégués de la COORDINATION DES DÉLÉGUÉS DES FOYERS ADOMA Le vendredi 19 avril 2024, un rassemblement de 500 personnes s’est tenu à côté du siège social de la société ADOMA dans le 13ᵉ arrondissement de paris, intégré au groupe CDC Habitat, et nouvel avatar de l’iconique constructeur et gestionnaire de Foyers de Travailleurs Immigrés, la Sonacotra. Mobilisation soutenue par le Copaf, le DAL et la Coordination des Sans-Papiers 75, une coordination de délégués des foyers ADOMA avait appelé à ce rassemblement pour accompagner une délégation composée de 6 personnes qui fut reçu par ADOMA
Pendant la manifestation, de nombreux délégués de différents foyers ont pris la parole pour expliquer la situation dans leurs foyers. Les représentants des travailleurs immigrés sans papiers ont rappelé la nécessité de régulariser les sans-papiers et d’héberger les mineurs.
Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute du reportage réalisé lors de cette mobilisation devant le siège d’ADOMA
Une loi pour encadrer l’exercice du droit de grève dans les transports ? C’est en tout cas l’ambition de Philippe Tabarot, sénateur LR des Alpes-Maritimes et rapporteur de la loi. Le texte se fixe notamment pour objectif d’« assurer une conciliation équilibrée entre le droit de grève et d’autres droits et libertés constitutionnels ». Le mercredi 3 avril 2024, le texte a été voté en commission.
Le texte prévoit d’octroyer au gouvernement un capital annuel de 60 jours d’interdiction de grève pour les “personnels des services publics de transports”. L’exécutif pourrait répartir ce capital par décret comme il le souhaite, dans une limite de quinze jours par période d’interdiction, avec néanmoins la tenue d’une “négociation préalable”. La proposition de loi, basée sur le système en place en Italie, vise clairement les périodes de vacances scolaires, souvent ciblées par les syndicats pour lancer leurs préavis de grève.
La loi encadrant l’exercice du droit de grève dans les transports est désormais dans le collimateur du président de la République, Emmanuel Macron, L’actuel cadre légal s’appuie sur un texte de 2007 (révisé en 2012). Il a été voulu par Nicolas Sarkozy,
Le droit de grève, garanti par la Constitution, est en effet incompatible avec des réquisitions de personnel de transport en arrêt de travail.
Dans ce contexte de casse sociale et a quelques mois des jeux olympique et para-olympique et où le gouvernement achète la paix sociale, nous avons invité : Damien Scali cheminot à Lille et Ahmed Berrahal, délégué syndical CGT RATP. En leurs compagnies, nous sommes revenus sur cet encadrement du droit de grève et de la situation dans les transports.
Les organisateurs des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont obtenu carte blanche pour fabriquer en Seine-Saint-Denis la ville rêvée des promoteurs et investisseurs : moderne, innovante, lucrative. Sans pauvre, sans cité à la dérive, sans caillassage de voiture de police, un merveilleux produit d’appel pour nouveaux habitants bankable au pays de Vinci, Eiffage, et Nexity.
Il faut regarder par la fenêtre de celles et ceux qui y habitent pour voir que l’ « intérêt national » de cette opération a délogé 1500 personnes, détruit des jardins ouvriers, collé une voie d’accès routière à une école. Pourtant, à l’ombre de la puissante métropole parisienne, les contre-projets fleurissent et les désirs d’habiter une ville aussi diverse qu’égalitaire sont vivaces.
Journaliste en charge du pôle écologie chez Mediapart et habitante d’Aubervilliers, Jade Lindgaard pose un regard sur les JO -à venir, mais déjà bien installés depuis “ses chantiers, ses arrières-boutiques, ses réunions à huis clos, son butin immobilier, sa dépossession urbaine.”
Une rencontre avec Jade Lindgaard pour son ouvrage paris 2024, une ville face a la violence olympique, organisée par les membres de l’association des amiEs de la librairie envie de lire à Ivry-Sur-Seine et que nous vous proposons dans l’émission de ce jour.
Le 30 mars dernier se tenait à Saint-Ouen, dans le cadre du printemps des services publics, la projection du film Dans le ventre de l’hôpital réalisé en 2016 par Jérôme Le Maire, suivie d’un débat en présence de Marie Astride, enseignante chercheuse aux CNAM, Farida infirmière de l’hôpital public et Claire du collectif « nos services publics ». Et c’est une partie de ce débat que nous vous proposons dans l’émission de ce jour.
Depuis des dizaines d’années, malgré l’accroissement de la population, l’hôpital public se voit amputer de ses budgets, les lits se réduisent années après années, les hôpitaux et maternités de proximités ferment. Les maladies fautes de praticiens sont mal soignées et entraînent des complications. La liste des morts faute de soins s’allonge. Le constat est fait depuis longtemps.
C’est bien à un changement radical de société qu’il faut s’atteler. Il faut remettre en question le numerus clausus qui réduit le nombre de spécialistes et de généralistes. Il faut se battre contre la fermeture des hôpitaux. Il faut exiger que chaque commune ait des généralistes. Il faut dénoncer la privatisation de la santé pour qu’elle soit un bien commun géré par les travailleurs et travailleuses avec les usagers.
Mardi 11 juin 2019, 8 heures du matin, le bus 103 déverse un flot de passagers à l’arrêt Val-de-Seine d’Alfortville. Un groupe traverse la route et se dirige vers l’agence Chronopost. Quatre-vingt-dix personnes envahissent la cour, dont une vingtaine de sans-papiers travaillant ou ayant travaillé à Chronopost, des sans-papiers du Collectif des travailleurs sans-papiers de Vitry-sur-Seine et une quinzaine de syndicalistes.
Il s’agit de dénoncer l’exploitation à l’œuvre chez Chronopost par le moyen de la sous-traitance et de l’intérim et d’obtenir la régularisation de ces salariés sans papiers. La justice ayant ordonné l’évacuation, les occupants organisent un campement devant l’agence. Cent-dix personnes y dorment et plusieurs dizaines d’autres y séjournent dans la journée.
Ils exigeaient leur régularisation et l’amélioration de leurs conditions de travail. Chronopost, filiale qui appartient à la Poste, abusait de l’auto-entrepreneuriat en sous-traitant 75 à 90 % de ses livraisons et en profitant de la situation irrégulière et précaire de ses salariés pour les exploiter.
Il fallait tout faire à la fois : organiser les grévistes, le couchage, assurer les repas, alimenter en essence le générateur, informer, se défendre contre les arrestations, interpeller les entreprises du système Chronopost/La Poste, le ministère du Travail, la préfecture… Le campement va servir de pôle où s’organisent les actions visant les entreprises responsables, la préfecture, le ministère du Travail.
Dans l’émission de ce jour, nous recevions en direct Christian Schweyer, l’un des acteurs de ce combat et pour la parution de son ouvrage : POSTIERS SANS PAPIERS, récit d’une grève, paru aux éditions Syllepse.
Le SDRIF-E est le Schéma Directeur de la Région Ile-de-France-environnemental. De 2004 à 2013, L’Institut Paris Région a assuré la maîtrise d’œuvre de la révision du Schéma directeur, en appui à la Région Île-de-France et à ses services. Cet exercice de planification concertée s’est fait en association étroite avec l’État, le Conseil économique, social et environnemental régional d’Île-de-France (Ceser), et en relation avec les collectivités territoriales, les partenaires socio-économiques et les acteurs associatifs. Le schéma « Île-de-France 2030 » a été approuvé par décret n° 2013-1241 du 27 décembre 2013, et depuis, l’Institut Paris Région accompagne la Région et l’État dans la mise en œuvre du schéma régional et dans son processus de suivi-évaluation, afin d’éclairer les pratiques et les réflexions sur l’évolution des politiques publiques.
Plus de 12 millions de Francilien.ne.s verront leurs conditions de vie impactées par le prochain Schéma Directeur de la Région Ile-de-France. Censé répondre aux enjeux climatiques et environnementaux, ce nouveau SDRIF-E (abusivement qualifié d’environnemental) il pose pourtant de multiples questions quant à la transformation nécessaire de nos modèles de croissance et d’habitabilité du territoire, notamment en regard de la loi ZAN (Zéro Artificialisation Nette).
Dans l’émission de ce jour, nous vous diffusons la mise en question de ce nouveau SDRIF-E par Jacqueline Lorthiois (urbaniste et économiste des territoires) lors d’une présentation qui se tenait le 4 mars 2024 à Montreuil organisée avec Attac 93 et le MNLE 93.
Libérés des exigences institutionnelles et des critères imposés par les commémoration officielles, notre équipe entame un cycle d’émission sur la mémoires des luttes des années 80 et notamment autour de la marche pour l’égalité et contre le racisme. Dans cette série d’émission, nous utiliserons de nombreux documents d’archives provenant de sources militantes mais aussi de nouveau enregistrements avec certains acteurs de la lutte afin de produire des émissions thématiques sur les différentes mobilisations qui ont eu lieu en amont de la marche, et celles qui perdureront par la suite.
Dans cette première émission, nous revenons sur l’ensemble des thèmes que nous aborderons plus en détails par la suite avec de nombreux extraits d’archives sonores, et sur nos intentions quant à la manière de questionner l’ensemble de cette période.
Les aménagements urbains pour les jeux Olympiques 2024 ont suscité de vives résistances, notamment à Saint-Denis et Aubervilliers, au nord de Paris. Mais, au-delà des JO, c’est un immense projet de renouvellement urbain qui se profile avec le Grand Paris d’ici à 2030.
Dans les banlieues populaires, de nombreux habitants et habitantes sont expulsés, expropriés, relogés dans un autre logement social et doivent laisser place aux 68 futures gares du nouveau réseau de transport du Grand Paris Express.
Autour de chacune de ces gares, de grands projets urbains prévoient la démolition de milliers de logements sociaux, reconstruits plus loin, plus chers, tandis que les prix de l’immobilier augmentent rapidement dans le parc privé.
En décalage complet avec les besoins des classes populaires qui se paupérisent depuis des décennies, la Métropole du Grand Paris se construit pour tenir son rang dans la concurrence internationale, en rentabilisant le sol urbain et en cherchant à attirer de nouveaux investisseurs.
À partir d’une enquête de terrain menée autour des futures gares de huit communes de proche couronne, ce livre raconte l’histoire vue par les perdants de cette opération.
Le 12 mars 2024 au bar restaurant Le Lieu Dit dans le 20ᵉ arrondissement de Paris avait lieu la présentation de l’ouvrage avec les autrices : Laura Wojcik et Anne Clerval.
Dans l’émission de ce mardi 2 avril 2024, nous vous proposons l’écoute d’une grande partie de cette présentation.
Il y a un an, les 25 et 26 mars 2023, se tenait dans les Deux-Sèvres, une Mobilisation Internationale pour la défense de l’eau et contre les mégabassines intitulée : Pas une bassine de plus !
« Les bassines sont des ouvrages de stockage d’eau pour l’irrigation. Ce sont des cratères de plusieurs dizaines d’hectares en moyenne, recouverts de bâches plastiques noires retenues par des digues de 10 m de hauteur en moyenne. Elles ne sont PAS remplies avec l’eau de pluie ni de l’eau de ruissellement ! Les bassines sont alimentées par des pompes qui vont chercher l’eau de bonne qualité dans les sols, les NAPPES PHRÉATIQUES. Face aux pénuries d’eau en été, la solution trouvée par les agro-industriels et le gouvernement est de construire des bassines pour pomper de l’eau en hiver et la stocker. Une minorité d’exploitations (environ 5%) a le privilège d’être connectée à la bassine et de bénéficier de cette eau pour irriguer les cultures l’été, alors que le reste du territoire subit le manque d’eau et doit s’adapter aux restrictions préfectorales. Autour d’une série de nouvelles bassines projetées dans les Deux-Sèvres,la mobilisation de Sainte-Soline, c’est à l’ensemble du pays et bien au-delà que se sont vus révélés les enjeux de l’accaparement de l’eau par une minorité d’irrigants, en pleine sécheresse systémique.
Le samedi 26 mars, une manifestation se dirige vers Sainte-Soline ou se construit une bassine de rétention d’eau. Face aux manifestants c’est un dispositif de maintien de l’ordre disproportionné : pas moins de 7 hélicoptère et plus de 1700 FDO, un dispositif dont le coût est estimé à plus d’un million d’euros. 200 blessés dont plusieurs grièvement, deux personnes entre la vie et la mort et le ministre de l’Intérieur qui demande la dissolution du collectif les soulèvement de la terre.
Grièvement blessé à la tête lors de la manifestation de Sainte-Soline, Serge attendra pendant 1h20 l’arrivée des secours bloqués par les forces de l’ordre. Après deux mois de coma, il se réveille enfin. Aujourd’hui encore les médecins ne connaissent pas l’étendue de ses séquelles. C’est la première fois qu’il prend publiquement la parole dans une co-production de Reporterre et OFF investigation.
Dans cette émission, nous vous diffusons son interview en intégralité. Pour l’accompagner, nous diffusons en amont un reportage réalisé lors de la mobilisation du 26 mars 2023, et un interview de la mère de Serge réalisé le mois suivant dans notre émission.
À l’approche de la fin de la trêve hivernale des expulsions, la Plate-forme logement fera le point sur les mobilisations contre le retour des expulsions et dressera un tableau de la situation des locataires face au logement cher et à l’impact prévisible de la loi Kasbarian Bergé sur les locataires en difficulté.
La progression du nombre de sans-abris, du nombre de logements vacants, du mal-logement, le non-respect des droits et des lois protégeant les plus fragiles, ainsi que les politiques du logement, causes de cette situation, ont été abordées. Des personnes en situation de mal logement, ont apporté leurs témoignages. Le nombre s’intensifie d’année en année et nous entendrons un entretien réalisé avec un membre du Collectif pour l’avenir des foyers (COPAF)
Des initiatives sont en préparation dans toute l’Europe, dans le cadre du “housing day”, du 29 mars au 7 avril. C’est dans cette perspective que se tenait une conférence de presse à proximité du Ministère du Logement, ce 21 mars 2024.
Dans son émission, nous vous diffusons les prises de parole de cette conférence de presse en appel a la manifestation de ce lundi 1ᵉʳ avril à 15 h au départ de la Place de la Bastille.
La 4ᵉ semaine de mobilisation pour un plan d’urgence pour l’école publique en Seine-Saint-Denis, contre le « choc des savoirs » a vu un cortège 93 de plus de 5 000 personnes prendre la tête de la manifestation parisienne du mardi 19 mars pour la défense des services publics.
Ce jeudi 21 mars, la mobilisation était toujours forte : il y avait 3 000 personnes en manifestation vers Matignon !
Plus de 150 personnes réunies à la Bourse du travail à Paris ont discuté des perspectives de la mobilisation. À l’issue de cette assemblée générale
depuis un mois, à l’appel de l’intersyndicale FSU, CGT Éduc’action, Sud éducation et CNT éducation, une mobilisation aussi puissante qu’historique rassemble élèves, parents, personnels et élu·es de la Seine-Saint-Denis pour exiger un plan d’urgence pour l’école publique, contre le « choc des savoirs ». Depuis le 26 février 2024, dans le département le plus jeune, mais aussi le plus pauvre de l’Hexagone. La mobilisation se poursuit pour demander l’égalité réelle des droits pour tou·tes les élèves.
Dans l’émission de ce jour, nous serons dans les journées du 19 et 21 mars et nous commençons par la journée du 19 mars au matin avec un reportage réalisé devant le lycée Blaise Cendras de Sevran.
Vendredi 29 mars, (13 h) à Bercy ! Élèves, parents et personnels de la Seine-Saint-Denis ont rendez-vous devant le ministère de l’Économie et des finances pour arracher le plan d’urgence !
Samedi 30 mars, (dès 11 h), les habitant·es de la Seine-Saint-Denis se soulèveront partout pour défendre l’école publique !
Le 8 et 9 mars 2024 se sont réunis de nombreux collectifs se battant contre les bateaux de croisières. De Trieste, valence, Taragone, le Havre etc Tous s’étaient donnés rendez-vous à Marseille pour échanger sur leurs pratiques et créer des liens. Dans l’émission de ce jour, nous entendrons les entretiens réalisés avec les différents collectifs mobilisés contre le tourisme de croisière en Europe.
Stop aux navires de croisière en Méditerranée 15/04/2023 L’essor du tourisme de croisière en Méditerranée coïncide avec la manifestation évidente d’une crise multiple : climatique, énergétique, des ressources et de la biodiversité. Nous ne pouvons pas isoler ces crises du modèle économique qui permet, légitime et prône le tourisme de croisière. À la rencontre des mouvements anti-navires de croisière, de nombreux impacts socio environnementaux et économiques ont été identifiés, qui se reproduisent dans toute la Méditerranée avec une intensité croissante. Nous dénonçons donc : Les impacts environnementaux insoupçonnables : c’est le transport le plus polluant par personne et par kilomètre, il génère une immense quantité de déchets, en mer et sur terre, il utilise les carburants les plus nocifs pour la santé des personnes et encourage le déploiement de grandes infrastructures (routes, aéroports…). Fausses solutions technologiques : GNL (énergie fossile à fort effet de serre), électricité, hydrogène vert ou recours à des épurateurs. Tout cela ne sont que des stratégies de greenwashing. Impacts sous forme de touristification intensive des territoires, surpeuplement de l’espace public, transformation des villes en scénarios touristiques, effondrement des systèmes de transports publics, disparition du commerce local et perte de l’identité du tissu social. La spirale de croissance insatiable d’une industrie qui jouit de nombreux privilèges : avec des fonds publics, elle construit des ports et des infrastructures pour accueillir des navires toujours plus gigantesques qui extraient de gros profits qui ne restent pas dans les mains locales. L’utilisation aveugle des pavillons de complaisance par les multinationales du transport maritime, qui leur permet des régimes de travail abusifs, des salaires plus bas, des contrôles techniques minimes des navires, des réglementations environnementales laxistes et l’évasion fiscale. Le manque de transparence dans le secteur et l’opacité dans le fonctionnement des ports, qui rend difficile le contrôle et le suivi de leurs actions, et des modèles de gouvernance plus participatifs.
Les organisations participantes exigent des actions politiques tendant à supprimer l’activité de croisière, la recherche d’alternatives économiques non polluantes dans les territoires concernés, une plus grande réglementation environnementale du secteur maritime ainsi qu’une prise de conscience générale de la population. En tant que réseau de mouvements et de plateformes qui subissent les effets du secteur des croisières, nous avons décidé de lutter ensemble. En conséquence, les entités soussignées ont convenu de la nécessité de s’organiser pour réaliser les mesures suivantes : 1. La réduction radicale de l’activité des navires de croisière en Méditerranée, conduisant à leur disparition. 2. La mise en œuvre de campagnes de sensibilisation et d’explication des conséquences de l’industrie des croisières, tant auprès des habitants des villes et villages qui subissent ses conséquences, que des usagers des navires de croisière eux-mêmes. 3. L’arrêt immédiat des expansions portuaires destinées au secteur des croisières et la diminution des infrastructures portuaires. 4. La dénonciation des fausses solutions comme le GNL, les scrubbers ou l’alimentation à quai, puisqu’aucune de ces technologies actuelles et futures n’empêchera un navire de polluer. 5. La reconversion du secteur touristique dans les villes, afin d’améliorer les modes de mobilité plus durables et de renforcer des secteurs économiques locaux plus justes, socialement et écologiquement. Travailler ces processus avec les travailleurs et leurs espaces syndicaux. 6. La promotion de l’entrée en vigueur avant 2025 de zones de contrôle des émissions de soufre et d’azote en Méditerranée, sans « scrubbers ». 7. L’expansion et le maintien d’efforts communs dans toute la Méditerranée pour faire de ces revendications une réalité et prendre en compte les inégalités nord sud mondiales.
Les relations économiques entre le Maroc et Israël connaissent un véritable essor grâce aux Accords d’Abraham (accord d’investissement entre Israël et les émirats arabes). Un dynamisme confirmé par les investissements d’entreprises israéliennes dans le Royaume, notamment dans son Sahara.
En 2022, le Maroc et Israël quadruplent leurs échanges commerciaux pour les porter à plus de 500 millions de dollars par an. L’accord prévoit notamment des discussions pour la création de zones industrielles au Maroc, la coopération entre le secteur privé des deux pays et l’échange d’expertise dans le domaine de l’innovation, dans des secteurs à « fort potentiel d’investissement » dont le secteur numérique, l’agroalimentaire, l’automobile, le textile, l’aéronautique, les énergies renouvelables et l’industrie pharmaceutique.
La coopération entre les universités marocaines et israéliennes, notamment le partenariat signé entre l’Université Mohammed VI Polytechnique et l’Université Ben Gourion, vise à améliorer les compétences de la main-d’œuvre locale et développer les partenariats commerciaux entre les deux pays.
Le magazine marocain “TelQuel” qualifie Gaza de “terre martyre” en une de son édition. Comme l’explique le journal dans son éditorial, le Maroc est dans une position délicate : Rabat veut poursuivre la normalisation de ses relations avec Israël, mais doit composer avec le fort sentiment propalestinien de sa population.
Vous allez pouvoir écouter l’interview du réalisateur Yyal Sivan publiée par le site Hors série sur internet conçue et animée par Tarek Bouafia.
« Un pique-nique sur un volcan ». C’est par cette puissante image qu’Eyal Sivan, cinéaste israélien, nous invite à saisir la situation en Palestine – Israel à la veille du 7 octobre. C’est ainsi qu’il décrit l’organisation de cette rave party où règnent l’insouciance et la légèreté à quelques encablures d’un territoire soumis à un blocus meurtrier et inhumain. Un décalage entre deux mondes qui témoigne de la volonté d’effacement du peuple palestinien, de cet Autre relégué dans les limbes de l’Humanité. Depuis les accords d’Abraham, la question palestinienne semblait définitivement ensevelie pour la société israélienne comme pour la « communauté internationale ». C’est dire l’onde de choc provoquée par les attaques du 7 octobre, véritable refoulé d’une histoire et d’un passé qui ne passe pas.
Dès lors, comme en 2001 aux Etats-Unis ou en 2015 en France, c’est toute une construction de l’innocence qui s’est mise en place, identifiant Israel à la joie, à la Vie, à la Démocratie, au camp du Bien, face à des « animaux humains » pétris de haine et quintessence du Mal absolu. C’est précisément ce narratif, propre à l’Occident, qu’utilise aujourd’hui le gouvernement israélien pour poursuivre et achever le nettoyage ethnique débuté en 1947.
Il y a douze ans déjà, l’idée d’Etat commun soulevée par Eric Hazan et Eyal Sivan pouvait apparaître comme une douce illusion. Que dire aujourd’hui si ce n’est qu’elle semble relever de l’insensé et de l’impossible. Et pourtant. D’un côté, le mythe des deux Etats a fait son temps. Non seulement cette solution n’est pas viable mais elle acterait par ailleurs l’injustice originelle née de la Nakba. D’un autre coté se dresse « l’Etat-nation du peuple juif » comme le proclame une loi de 2018, faisant de fait d’Israel, un Etat d’apartheid. Reste l’utopie d’un Etat commun au sens où l’écrivain uruguayen Eduardo Galeano la concevait, non pas comme « l’irréalisable mais l’irréalisé ».
Cette idée d’Etat commun ne sort pas de nulle part. Elle précède la création même d’Israël et a été pensée par de nombreuses voix juives comme celle du sénateur de Californie Julius Khan en 1919 : « Quant à l’avenir de la Palestine, notre fervent espoir est que cette ‘‘terre promise’’ devienne une ‘‘terre de promesse’’ pour toutes les races et les croyances (…) Nous demandons que la Palestine devienne un Etat libre et indépendant avec un gouvernement démocratique qui ne reconnaisse aucune différence de religion, de race ou d’ascendance ethnique, et qui ait tout pouvoir pour protéger contre toute forme d’oppression. Nous ne souhaitons pas voir la Palestine, ni maintenant ni jamais, prendre la forme d’un Etat juif ».
Comptant parmi les très rares voix de citoyens israéliens qui s’opposent à la guerre, allant même jusqu’à soutenir la plainte de l’Afrique du Sud à la Cour internationale de justice, Eyal Sivan s’inscrit pleinement dans cette tradition juive antisioniste. Comme d’autres, il refuse que la mémoire des victimes du judéocide nazi soit exploité” et souillée par l’Etat d’Israël. Par son intelligence, sa clairvoyance et sa profonde humanité, il nous offre 1h20 d’entretien magistral.
L’extrême droite nourrit une obsession souvent méconnue pour la question scolaire. C’est là, selon Éric Zemmour, que « la bataille culturelle et politique se joue avant tout ».
Retour à l’ordre, roman national, élitisme, haine de l’égalité, rééducation de la jeunesse, mise au pas des personnels… Au fil des polémiques sur le « grand endoctrinement » et des campagnes de délation des enseignant·es « déviant·es », la droite de la droite impose sa rhétorique et déroule son programme pour l’école : Autorité, Inégalité, Identité.
En remontant le fil de l’histoire, en allant voir du côté de l’étranger (Brésil, États-Unis, Hongrie, Turquie) ou en étudiant les villes laboratoires de l’extrême droite française, se lisent les dynamiques et les enjeux de cette contre-révolution scolaire conservatrice qui accompagne et inspire également l’agenda éducatif d’un néolibéralisme de plus en plus autoritaire.
Au-delà de la simple posture dénonciatrice, l’ambition de cet ouvrage est de doter d’outils historiques, pédagogiques et politiques celles et ceux qui n’entendent pas abandonner la critique du système éducatif aux seuls discours réactionnaires, ni surtout laisser l’extrême droite faire école.
Dans l’émission de ce jour, nous entendrons la présentation de l’ouvrage par son auteur : Grégory Chambat et cette présentation se tenait le 13 mars 2024 à l’Université d’Évry.
Le 16 mars 2024 avait lieu la Marche internationale annuelle contre les violences d’état policières, pénitentiaires, judiciaires et le racisme systémique organisé par le Réseau entraide et vérité. Dans cette émission, nous diffusons donc une partie des prises de paroles réalisées à l’occasion de cette manifestation. Nous faisons aussi l’appel à la marche du 23 mars prochain à 14 h, au départ de Bastille, pour la journée internationale contre le racisme et le fascisme organisée par de nombreux collectifs de sans-papiers.
Retrouver ici toutes les revendications du Réseau d’Entraide vérité et justice.
Contre le déni des droits humains :
– Mettre fin aux contrôles d’identité permanents et mettre en place le récépissé qui oblige les agents à justifier ces contrôles. – Supprimer le délit d’outrage et rébellion. Pour en finir avec les procédures abusives, le harcèlement quotidien et le « business des outrages ». – Interdire le harcèlement répressif et judiciaire contre les manifestants. – Abroger l’article « permis de tuer » L435-1 de la loi sécurité publique du 28 février 2017 qui assouplit et élargit le cadre de la « légitime défense ». – Interdire les techniques d’étouffement : clé d’étranglement, plaquage ventral et pliage. – Interdire les armes classées armes de guerre (LBD et grenades) et les pistolets électriques, pour la police du quotidien comme lors des manifestations et dans les établissements pénitentiaires. – Interdire les « pare-chocages » et les courses-poursuites pour de simples infractions routières. – Supprimer l’usage systématique des gaz et des nasses en maintien de l’ordre. – Fermer les quartiers d’isolement et disciplinaires (QI et QD). – Dissoudre les équipes de matons cagoulés (ELSP et ERIS), responsables de tabassages et impliqués dans des morts « suspectes ». – Installer des caméras dans les véhicules de patrouille.
Contre l’impunité et le déni de justice :
– Créer un organe indépendant pour enquêter sur les plaintes contre les forces de l’ordre et les surveillants pénitentiaires, et pour garantir l’indépendance des expertises scientifiques nécessaires. – Dépayser systématiquement l’instruction des plaintes contre les forces de l’ordre et les surveillants pénitentiaires. – Mettre en place une assistance psychologique systématique pour les victimes et leurs proches et la gratuité des soins nécessaires. – Garantir la prise en charge complète, par la Sécurité sociale et les mutuelles, des soins et traitements médicaux nécessaires consécutifs à des violences d’État. – Garantir l’audition par le magistrat instructeur de tous les témoins identifiés, leur remettre une copie de leurs auditions et leur mise sous protection. – Garantir l’accès à tous les enregistrements audios et vidéos disponibles. – Encadrer et engager la responsabilité des médecins intervenant dans des procédures judiciaires.
Contre le dénigrement et les violences faites aux « sans-papiers » :
– La liberté de circulation et d’installation. – La régularisation. – La protection automatique, dès leur arrivée, des jeunes étranger·ère·s isolé·e·s. – La fermeture des centres de rétention. – L’abolition des mesures administratives d’enfermement et d’expulsion notamment au travers des OQTF et les IRTF. – L’égalité des droits pour toutes et tous dans tous les domaines. – Le droit de vote des étrangers.
ENFIN, nous exigeons :
– La suspension immédiate des agents mis en cause pour violences ou homicides, et leur radiation définitive. – La suspension immédiate des agents ayant tenu des propos racistes ou commis des actes racistes et leur radiation définitive. – L’abrogation de toutes les lois liberticides, sécuritaires, racistes, xénophobes, négrophobes, islamophobes, homophobes et sexistes qui ont justifié et justifient encore l’augmentation des moyens des forces de l’ordre, des surveillants pénitentiaires, en les armant davantage, en les privilégiant davantage, face à une population de plus en plus criminalisée, contrôlée, fichée, opprimée, blessée, mutilée et tuée.
Dissoudre par Pierre Douillard-Lefèvre aux éditions Grévis
L’Actualité des luttes s’est rendu à la librairie Le monte en l’air dans le 20ᵉ le 12 mars 2024, pour enregistrer la présentation de Dissoudre de Pierre Douillard.
« Nous avons vu l’État s’attaquer au mouvement écologiste après avoir démantelé des associations anti-racistes, musulmanes et contestataires. Nous avons vu les manifestations interdites et l’antiterrorisme maintenir l’ordre. Nous avons vu un Ministre menacer la plus ancienne organisation de défense des Droits de l’Homme. L’objectif de ce régime n’est pas de susciter l’adhésion, mais la soumission, pas de provoquer l’action, mais l’apathie. Dissoudre tout ce qui fait commun. Alors que l’horizon se rétrécit, cet essai propose une histoire des procédures de dissolutions et la manière dont elles incarnent désormais la gouvernementalité contemporaine. Mais surtout, il se demande comment faire face. »
Dans cette émission, vous pourrez entendre des enregistrements effectués le 9 mars dernier à l’occasion d’une nouvelle manifestation à paris en soutien à la Palestine. Cette manifestation était appelée par Urgence Palestine, avec les exigences suivantes : un cessez-le-feu et la fin immédiate du blocus ; la fin de la colonisation, de l’occupation et de l’apartheid ; était demandé également des sanctions contre Israël, mais aussi le boycott et des mesures de désinvestissement. Enfin, était pointé et condamné la complicité du gouvernement français avec les crimes israéliens, et la répression de la solidarité avec la lutte du peuple palestinien. Cette première partie d’émission, qui est un reportage, sera suivi d’une séquence de la conférence de Judith Butler, une universitaire juive états-unienne par ailleurs critique du sionisme. Elle intervenait sur le sionisme et l’instrumentalisation de l’antisémitisme. L’événement en date du 3 mars était co-organisé par l’action antifasciste Paris-banlieue, le Nouveau Parti Anticipapitaliste, Révolution Permanente, Paroles d’honneur, l’Union Juive Française pour la Paix et Tsedek, avec le soutien de Urgence Palestine.
Appel Guerre permanente ou paix révolutionnaire, il faut choisir ! : lien
Depuis trois semaines, les enseignant-e-s, des élèves et parent d’élèves du 93 sont mobilisés et en grève pour obtenir un plan d’urgence. Depuis le 26 février dernier, le mot d’ordre « en février, le 93 ne fait pas sa rentrée » est devenu réalité.
Jeudi dernier, une nouvelle journée de mobilisation se tenait avec une manifestation convergente venant de différentes villes de Seine-Saint-Denis, se sont fait entendre à proximité de la Direction des services départementaux de l’éducation (DSDEN), avant une journée « écoles, collèges et lycées déserts »le lendemain, appelée par les parents d’élèves mobilisés.
Dans l’émission de ce jour, nous avons fait un tour d’horizon de la mobilisation qui se poursuit.
Nous avons commencé avec des lycéennes et professeur du lycée Blaise Cendrars de Sevran-Livry, après que Quatre enseignants, qui avaient participé à une vidéo dénonçant la vétusté de leur établissement sur le réseau social TikTok, ont été convoqués vendredi 15 mars par leur hiérarchie.
Nous avons poursuivi, avec Louise, institutrice a la Plaine-Saint-Denis et co-secrétaire de la CGT éducation 93, Pour la question de la mobilisation et des enjeux pour le département de la Seine-Saint-Denis.
Pour terminer ce panorama, nous étions avec Olivier, professeur en école élémentaire à Montreuil, sur notamment le soutien aux AESH (accompagnant-e-s des élèves en situation de handicap).
Les prochains rendez-vous ce mardi à partir de 8 h 30, un rassemblement devant le lycée Blaise Cendrars de Sevran-Livry, 12 Avenue Léon Jouhaux, 93270 Sevran
Ensuite à 14 h au départ du jardin du Luxembourg, manifestation pour la fonction publique
Et jeudi 14 mars manifestation éducation nationale 93 au départ des halles à 12 h en direction de Matignon suivi d’une assemblée générale a la bourse du travail de Paris
Suite aux annonces de coupes budgétaires à hauteur de 96 millions d’euros sur le budget du ministère de la Culture alloué à la Création et de 20 millions d’euros pour le financement des projets de transformation de l’audiovisuel public, la Fédération CGT Spectacle et ses syndicats ont lancé des assemblées générales de salarié·es et d’artistes auteur·rices dans toute la France. Une première action d’occupation a eu lieu mercredi 6 mars au ministère de la Culture avec la CGT Culture. Cette action a permis d’échanger avec le conseiller Social, Laurent Caillot, membre du cabinet de la ministre de la Culture.
Le désengagement de l’Etat sur des pans entiers des services publics (environnement, politiques de la ville, etc.) pourrait contraindre les collectivités territoriales à des choix difficiles conduisant à réduire leur intervention en matière de soutien à la Culture. Alors que le service public du spectacle vivant est en très grande difficulté et nécessite d’être refinancé, le gouvernement a déjà annoncé de nouvelles coupes budgétaires pour 2025 et ce sont 100 millions d’euros supplémentaires qui sont envisagés pour la Culture. De plus, les dernières menaces du gouvernement pour amoindrir encore la protection des chômeur·euses sont inadmissibles. Il faudrait supprimer l’allocation spécifique de solidarité(ASS), supprimer ou amoindrir les droits des séniors, réduire la durée d’allocation et accélérer la dégressivité des allocations. Dans ce contexte de politique menée contre leschômeur·euses, les inquiétudes sont grandes sur le sort qui sera fait aux artistes et technicien·nes intermittent·es du spectacle. A Paris, une Assemblée générale avait lieu le mardi 12 mars 2024 pour organiser la mobilisation et d’appeler à la date du 19 mars prochain, où la Fédération CGT du Spectacle appellera à la grève et à rejoindre les différentes mobilisations qui auront lieu sur le territoire pour la défense des services publics. Nous reviendrons sur les enjeux de cette mobilisation avec Lucie de la CGT spectacle en direct de nos studios.
Ensuite, nous serons au téléphone avec Karine afin de revenir sur l’appel intersyndicale à la mobilisation des enseignants artistiques de la fonction publique et du secteur associatif la semaine du 18 au 23 mars 2024. Selon eux, le constat est toujours le même, qu’ils travaillent dans les collectivités locales ou auprès d’employeurs associatifs : une précarité croissante et un manque de reconnaissance salariale et d’évolution de carrière pour nos professions, malgré nos qualifications, nos diplômes et notre engagement envers les élèves. Dans la fonction publique, certaines collectivités proposent des conditions contractuelles abusives. D’autres tentent d’imposer un temps de travail sans prendre en compte la spécificité essentielle des rythmes scolaires. Dans le secteur associatif, de nombreux employeurs ne respectent pas les dispositions conventionnelles en imposant des temps de service trop élevés. Public ou associatif, les enseignants sont rémunérés 30% de moins que dans l’Éducation nationale. Les enseignants artistiques employés par les collectivités locales revendiquent la reconnaissance de leurs qualifications et le passage de tous les enseignants en catégorie A (rapport de 2018 voté à l’unanimité par le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale – CSPT) avec en référence les professeurs certifiés et agrégés de l’Éducation nationale. Ils demandent en urgence un groupe de travail « concours » à la FS3 du CSFPT et plus largement l’ouverture de négociations salariales.
Vous pourrez aussi entendre deux reportages. Le premier en appel à la mobilisation contre les violences policières et le racisme systémique pour une manifestation le 16 mars au départ de République. Le deuxième en appel à la mobilisation en cours dans le 93 dans l’éducation nationale.
Dans les écoles de seine-Saint-Denis, la colère gronde depuis la rentrée des vacances d’hiver. Les blocages d’établissement et les manifestations se multiplient depuis fin février. La grève du 26 février, à l’appel de l’intersyndicale CGT Éduc’action 93, CNT Éducation 93, FSU 93 et SUD éducation 93, dès la rentrée des congés d’hiver, dans les écoles et les établissements de Seine-Saint-Denis a été un succès avec 40 % de personnels grévistes dans le second degré, de nombreuses écoles fermées et une assemblée générale de 150 personnes, représentant 61 établissements, appelant à reconduire le mouvement le 27 février. Depuis le mouvement se renforce et s’étend avec une journée de mobilisation 7 mars sur Paris, et depuis, de nombreux appels à mobilisations locales. Dans ce contexte, les lycéens se sont eux aussi réunis en assemblée générale le 1 mars afin de renforcer la mobilisation et de mettre en avant leurs propres revendications.
Dans cette émission vous entendrez donc, dans un premier temps, un ensemble de prises paroles réalisées dans le cadre de l’assemblée générale qui se tenait le 7 mars 2024 à la Bourse du travail de Paris. Puis, dans un deuxième temps un entretien réalisé le 9 mars 2024 avec un groupe de lycéens de l’est parisien.
Le 2 mars 2024, la Confédération paysanne organisait un rassemblement sur la Place de la République, afin de promouvoir leurs revendications, festoyer et débattre. Dans cette émission, vous pourrez écouter des extraits d’intervention de tables ronde s’y étant déroulées. Tout d’abord avec des morceaux choisis d’intervention sur l’artificialisation des sols, puis, en seconde partie d’émission, il sera question de la place de l’agriculture dans une économie mondialisée, et notamment des traités de libre-échange.
7 mars 2024 Paris : assemblée générale éducation nationale
« Il n’y a aucun désaccord entre le premier ministre et moi, aucun », assure Nicole Belloubet, ministre de l’Éducation, à l’occasion d’un déplacement à la cité scolaire Camille-Sée, dans le XVe arrondissement de Paris, jeudi 7 mars 2024. Dans le journal Le Monde, quelques heures plus tôt, elle déclarait : « Lui et moi sommes d’accord à 100 % sur l’ambition. »
Nicole Belloubet, après avoir distrait la galerie sur la pseudo-reculade concernant la mise en œuvre de groupes de niveau au collège, C’est le premier ministre, Gabriel Attal, qui reprend la main, en déclarant vendredi dernier, que les groupes de niveau seront institués à la rentrée. Le jeu de dupe continue.
En effet, dans les écoles de seine-Saint-Denis, la colère gronde depuis la rentrée des vacances d’hiver. Les blocages d’établissement et les manifestations se multiplient depuis fin février.
Dans l’émission du mardi 5 mars dernier, nous avons diffusé une partie de la rencontre publique qui se tenait le 1ᵉʳ février dernier à Bagnolet.
Le 7 mars, se tenait une nouvelle journée de grève et de manifestation. Celle-ci partait de la place de la Sorbonne pour se rendre en direction du ministère de l’Éducation nationale et ensuite, ce fut une assemblée générale qui avait lieu à la salle croisat de la bourse du travail de paris.
C’est sur cette après-midi du 7 mars, que nous vous proposons de revenir dans l’émission de ce jour, à travers un reportage réalisé sur la manifestation et des extraits de l’assemblée générale.
Le jeudi 29 février, se tenait à la bourse du travail de paris, une Assemblée de chômeurs, appelée par la CGT chômeurs. Une petite cinquantaine de personnes était présente, principalement des représentants de syndicat de travailleurs de Pôle Emploi (France travail) et le comité local de chômeurs. Face aux attaques renouvelées du gouvernement, il s’agissait de se mobiliser pour freiner ses ardeurs à nous contrôler, réduire nos maigres ressources. D’un côté, il s’agit de réduire le montant des allocations chômage, réduire leur durée, faire passer le plus de monde au RSA. Une fois au RSA, le gouvernement et le patronat, pour répondre aux dispositions de l’Europe, veulent imposer du travail gratuit aux allocataires et renforcer les contrôles.
Les campagnes européennes sont en ébullition. Des Pays-Bas à la Roumanie en passant par la Pologne, l’Allemagne, l’Italie, partout la colère gronde. Les agriculteurs manifestent leur mécontentement. Un mécontentement également présent en France, ou nous avons entendu essentiellement les gros exploitants s’exprimer pour demander moins de réglementation donc plus d’artificialisation des terres, de produits polluants répendus, d’exploitations gigantesques. Ils ont utilisé des méthodes plutôt musclées qui ont bénéficiées de la part des médias et du gouvernement d’un traitement complaisant, c’est le moins que l’on puisse dire. Nous avons trop peu entendu les petit paysans qui dénonçaient leurs morts programmée, des prix trop bas, des subventions qui vont toujours aux plus gros exploitants, des sols ravagés par les pesticides issus de la pétrochimie. ils dénonçaient l’agroindustrie qui tue les sols et les humains. Cette colère touche également l’Inde, une fois de plus, c’est pourquoi nous avons demandé à jacques Chastaing de luttesinvisibles de nous faire un point.
Pourquoi les agriculteurs indiens ont-ils relancé leur mouvement de protestation ?
Des milliers d’agriculteurs indiens convergent cette semaine vers New Delhi sur des tracteurs, tentant de relancer le mouvement de protestation de 2020-2021 qui avait bloqué les autoroutes vers la capitale pendant plus d’un an.
Le Premier ministre Narendra Modi avait alors été contraint de reculer et d’abroger des lois de déréglementation des marchés agricoles. Les syndicats agricoles affirment que le gouvernement n’a depuis pas fait assez pour résoudre leurs problèmes, ce qui les a poussés à reprendre leur mouvement. Des colonnes de police anti-émeute ont jusqu’à présent freiné l’avancée des manifestants avec des tirs de gaz lacrymogènes et des barricades en béton, mais les agriculteurs ont promis de continuer leur mouvement.
Quelle est la situation du secteur agricole en Inde ?
Le secteur agricole indien est gigantesque et plongé dans de multiples difficultés. Il emploie plus de 45% de la main-d’œuvre du pays et représente 15% de son produit intérieur brut (PIB). La “Révolution verte” des années 1970 avait fait de l’Inde, alors régulièrement confrontée à des pénuries alimentaires, un important exportateur de produits alimentaires.
La taille moyenne des exploitations reste modeste : plus de 85% des agriculteurs possèdent moins de deux hectares de terre. Et moins d’un agriculteur sur cent possède plus de 10 hectares, selon une enquête du ministère de l’Agriculture de 2015-2016.
Les pénuries d’eau, les inondations et des conditions météorologiques irrégulières liées au changement climatique, ainsi que l’endettement pèsent fortement sur les agriculteurs.
Plus de 300.000 d’entre eux se sont suicidés depuis les années 1990, selon les chiffres officiels, et les agriculteurs sont nombreux à déplorer un état de détresse financière constante.
Les agriculteurs indiens ont néanmoins un poids politique important en raison de leur nombre : des dizaines de milliers de personnes avaient campé dans la banlieue de Delhi lors du précédent mouvement pour exiger que le gouvernement de Narendra Modi abandonne son projet de déréglementation de l’agriculture.
Que demandent les agriculteurs ?
Les agriculteurs indiens disposent déjà de garanties de longue date obligeant le gouvernement à acheter certains produits, notamment le riz et le blé, lorsque leur prix tombe au-dessous d’un certain niveau sur le marché. La principale revendication des syndicats est d’élargir ces prix minimum de soutien à toutes les cultures pour les protéger des fluctuations du marché.
Le gouvernement Modi avait promis d’examiner cette demande après les manifestations de 2021, mais les syndicats affirment que rien n’a été fait depuis. Ils veulent également que les poursuites contre les dirigeants syndicaux datant de ces manifestations soient abandonnées et qu’une pension mensuelle de 120 dollars soit versée aux agriculteurs de plus de 60 ans.
Plusieurs autres revendications visent une plus grande protection des agriculteurs face aux fluctuations du marché : allègement des dettes, retrait de l’Inde de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et des accords de libre-échange, ainsi que l’assurance que les subventions existantes, notamment l’électricité gratuite, ne seront pas supprimées.
Quelle a été la réponse du gouvernement ?
L’Inde dépense déjà plus de 50 milliards de dollars par an en subventions aux agriculteurs, selon des documents budgétaires. Ces subventions ont parfois aggravé le manque de productivité en encourageant des cultures inadaptées aux conditions locales, comme le riz qui a épuisé les nappes phréatiques dans l’État du Pendjab.
Les subventions et les achats publics de produits agricoles ont fréquemment été des facteurs de corruption et de gaspillage. Le gouvernement a tenu cette semaine plusieurs séries de négociations avec les syndicats pour désamorcer la crise, sans succès.
Le parti de M. Modi, le BJP, affirme que l’extension du système de prix minimum est régressive et inabordable, avec un coût estimé à au moins 140 milliards de dollars supplémentaires. Le gouvernement a plutôt cherché à contenir les manifestations afin d’éviter un mouvement de grande ampleur comme celui de 2020-2021, qui avait suscité une grande sympathie dans l’opinion publique.
Les agriculteur·trices indien·nes protestent à nouveau. La garantie légale du prix minimum de soutien est la principale revendication
La capitale de l’Inde, New Delhi, est une fois de plus à la limite.
Des milliers d’agriculteur·trice·s de l’État du Pendjab marchent vers la métropole, réclamant l’assurance légale d’un prix minimum de soutien pour leurs récoltes. À quelques mois des élections nationales, la coalition au pouvoir craint qu’une mobilisation de grande ampleur, comme celle de 2020, ne lui cause des problèmes. Les agriculteur·trice·s sont convaincu·e·s que les gouvernements ne tiennent compte de leurs demandes qu’en période électorale. La marche se poursuit donc.
Le 13 février, à la frontière de Shambu, entre l’Haryana et le Pendjab, les agriculteur·trice·s en marche ont été accueillis par des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Plus près de la capitale nationale, les médias décrivent les principales artères fortifiées par des clôtures en fer, des anneaux métalliques et des clous sur le sol. Les agriculteur·trice·s comparent la région à une zone de guerre et s’interrogent sur de telles tactiques dans une nation fière de ses valeurs démocratiques. Les travailleur·euse·s locaux qui empruntent cette route pour se rendre de leur lieu de travail à leur domicile parcourent désormais plusieurs kilomètres par jour, la circulation automobile étant interrompue.
Les dirigeants du Samyukt Kisan Morcha (SKM), qui a été le fer de lance des manifestations historiques de 2020, ont précisé qu’ils n’organisaient pas la marche actuelle. Celle-ci est organisée par des groupes qui faisaient autrefois partie des mobilisations de 2020, mais qui se sont depuis détachés pour fonctionner indépendamment de la coalition plus large du SKM. Néanmoins, le SKM a défendu le droit de chacun à manifester et a réitéré son appel à une journée de grève nationale des agriculteur·trice·s et des syndicats le 16 février, en particulier dans les zones rurales. Les syndicats qui ont appelé à cette grève nationale ont demandé des pensions pour les agriculteur·trice·s, un prix minimum de soutien pour les cultures, la mise en œuvre de l’ancien régime de retraite et le retrait de l’amendement des lois sur le travail.
Sous la surface de ces détails et de ces subtilités se cache l’état désastreux de l’agriculture indienne actuelle.
Entre 1991 et 2011, près de 15 millions d’agriculteur·trice·s ont abandonné l’agriculture pour chercher d’autres moyens de subsistance. Bien que l’on ne dispose pas de données pour la dernière décennie, la plupart des villes indiennes ont connu un afflux important de travailleur·euse·s, ce qui témoigne de la détresse des zones rurales. L’un des principaux facteurs rendant l’agriculture non viable pour de nombreux petit·e·s producteur·trice·s indien·ne·s est la faiblesse des revenus qu’il·elle·s perçoivent.
Dans une interview accordée à Thirdpole en 2022, Devinder Sharma, analyste de l’alimentation et du commerce, a élucidé cette question en citant une étude de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement qui a révélé la stagnation des prix à la production des produits agricoles entre 1985 et 2005, corrigés de l’inflation. Une autre étude réalisée par l’Organisation de coopération et de développement économiques et le Conseil indien pour la recherche sur les relations économiques internationales a estimé que les agriculteur·trice·s indien·ne·s avaient perdu 600 milliards de dollars entre 2000 et 2016. M. Sharma a souligné la dure réalité : en 2016, les revenus agricoles annuels par habitant dans 17 États, soit la moitié du pays, s’élevaient à moins de 270 USD, soit moins de 23 USD par mois.
Nalla Gounder, un agriculteur du Tamil Nadu, pose une question poignante : « Au cours de la dernière décennie, le prix de vente de la noix de coco a diminué de moitié tandis que le coût de la main-d’œuvre agricole a doublé. Comment voulez-vous que les agriculteur·trice·s survivent ? »
La fréquence croissante des catastrophes climatiques, notamment les tempêtes de grêle, les pluies intempestives, les sécheresses prolongées et la diminution des sources d’eau, rend encore plus difficile l’obtention d’une bonne récolte. Au cours des 30 dernières années, le coût des intrants a régulièrement augmenté, alors que les prix de vente n’ont pas suivi. En conséquence, la moitié des ménages agricoles ruraux se retrouvent endettés, le suicide devenant tragiquement un moyen désespéré de s’en sortir.
Les agriculteur·trice·s ne savent plus où donner de la tête. S’accrochant à leurs dernières forces pour survivre, ils croient fermement qu’un prix minimum de soutien garanti par la loi empêcherait au moins que leur production soit vendue à des prix inférieurs.
Toutefois, l’adoption d’une telle loi est plus facile à dire qu’à faire. L’adhésion de l’Inde à l’Organisation mondiale du commerce a exposé ses programmes de sécurité alimentaire et d’approvisionnement public à des attaques répétées de la part des pays orientés vers l’exportation, en particulier les États-Unis, qui les qualifient de « distorsions commerciales ». Ces pays considèrent tout soutien national offert aux agriculteur·trice·s indien·ne·s comme une entrave à l’accès au marché. Même les mécanismes de sauvegarde spéciale proposés pour permettre aux gouvernements nationaux de contrôler l’afflux d’importations bon marché ont été des points litigieux lors des négociations agricoles à l’OMC. Pour les pays en développement comme l’Inde, le soutien interne qu’ils apportent aux agriculteur·trice·s – y compris le prix minimum de soutien – est crucial pour le maintien des économies rurales.
Pris dans ce bourbier, les agriculteurs sont les premiers à souffrir de la situation.
Le prix minimum de soutien proposé par le gouvernement indien ne couvre que 23 cultures, et les agriculteur·trice·s affirment depuis longtemps que ces prix couvrent à peine les coûts de production. Ils plaident en faveur d’une méthodologie redéfinie pour déterminer le coût de la culture en incluant les loyers et les intérêts pour les terres possédées et les actifs fixes. Ils demandent que le prix minimum de soutien soit au moins 50 % plus élevé que le coût révisé des intrants. Un rapport de 2006, souvent appelé « rapport de la commission Swaminathan » en Inde, recommandait que le prix minimum de soutien soit supérieur d’au moins 50 % au coût de production moyen pondéré. Cette recommandation n’a toutefois pas été suivie d’effet.
À Bangalore, lors de la commémoration du 88e anniversaire du légendaire leader paysan Prof. M D Nanjudaswamy au Karnataka, Rakesh Tikat de l’Union Bhartiya Kisan, une figure importante de l’agitation de 2020, a souligné l’importance de mettre en œuvre les recommandations faites par M S Swaminathan, plutôt que de simplement l’honorer à titre posthume.
« C’est une bonne chose que le gouvernement ait honoré M S Swaminathan de la plus haute distinction civile à titre posthume. Mais ce qui est plus important pour les agriculteur·trice·s, c’est que les gouvernements mettent en œuvre les recommandations de M S Swaminathan et en fassent une garantie juridique. »
1 tracteur, 1 village, 15 personnes, 10 jours – la formule qui a soutenu un mouvement paysan pendant 13 mois en Inde
En 2020, le gouvernement indien a introduit trois lois agricoles controversées qui, selon les agriculteurs, visaient à corporatiser le système agricole sans s’attaquer aux causes profondes de la détresse. Les protestations véhémentes menées par les agriculteur·trice·s pendant 13 mois ont contraint le gouvernement indien à retirer ces lois.
Tikait a décrit leur stratégie pendant les manifestations : “Il n’a pas été facile de protester pendant 13 mois, car cela s’étendait sur plusieurs saisons. Nous avons donc suivi une formule selon laquelle chaque village envoyait un tracteur transportant 15 personnes jusqu’à la frontière de Delhi et, au bout de 10 jours, ces personnes revenaient tandis qu’un autre groupe du village les remplaçait. Il s’agissait d’une démonstration de force et de solidarité de la part des agriculteur·trice·s indien·ne·s, qui s’inscrivait dans une réalité liée à la baisse des revenus et à l’augmentation des dépenses
En retirant les lois en 2021, le gouvernement indien s’est également engagé à aborder la question du prix minimum de soutien, mais aucun progrès n’a été réalisé depuis.
S’adressant à TRT World lors de la commémoration du 13 février, Chukki Nanjudaswamy, de l’association des agriculteur·trice·s de l’État de Karnataka, a regretté le manque d’action du gouvernement concernant la détresse rurale et l’absence de législation garantissant le prix minimum de soutien. « Nous avons été victimes d’un système néolibéral et de catastrophes climatiques. Aucun gouvernement ne se penche sur la question. Ils auraient dû au moins organiser une discussion sérieuse au Parlement. Plus de 25 % de notre population a quitté les zones rurales au cours de la dernière décennie. »
Devinder Sharma, également présent lors de la cérémonie à Bangalore, a souligné le caractère mondial de la crise des paysan·ne·s, citant les manifestations en cours en Europe pour réclamer des prix équitables pour les produits et un plus grand soutien de l’État à la transition agroécologique. Il a mis en garde contre les dangers de la mondialisation, faisant écho aux précédentes mises en garde du professeur M.D. Nanjundaswamy concernant ses implications pour les agriculteur·trice·s.
« De l’Europe à l’Inde, les petits producteur·trice·s de denrées alimentaires descendent dans la rue pour protester contre les tentatives visant à rendre l’agriculture non viable pour eux·elles. Alors que la tendance mondiale s’oriente vers l’agriculture industrielle et l’agrotechnologie, avec l’émergence d’usines agroalimentaires à grande échelle, le modèle agricole traditionnel est confronté à des menaces existentielles », a-t-il déclaré. M. Sharma a également cité des exemples de protéines fabriquées en laboratoire qui remplacent les protéines réelles, comme l’approbation récente de la viande cultivée en laboratoire aux États-Unis. Il a averti que cette tendance poussait l’agriculture vers un avenir dystopique où les agriculteur·trice·s seraient marginalisé·e·s, faisant écho aux préoccupations exprimées par le professeur M.D. Nanjundaswamy il y a plusieurs dizaines d’années.
« La situation critique des agriculteur·trice·s indien·ne·s est un microcosme d’une crise mondiale qui touche les petit·e·s agriculteur·trice·s du monde entier. En 2020, les agriculteur·rice·s indien·ne·s ont fait preuve de résilience en manifestant pendant 13 mois. Nous pouvons recommencer, et nos villages observent attentivement ce qui se passe. Le gouvernement peut apporter une solution en un rien de temps s’il le souhaite sincèrement. Il suffit d’adopter une loi qui garantisse le PMS », rappelle Yudhvir Singh, de la Bhartiya Kisan Union, qui a également assisté à l’anniversaire de la naissance du professeur M.D. Nanjudaswamy.
« Le professeur MDN avait cette étrange capacité à relier les luttes mondiales, car il reconnaissait les réalités partagées par les paysan·ne·s du monde entier. Il a été l’un des fondateurs du mouvement paysan mondial La Via Campesina il y a trente ans, un excellent organisateur qui a rassemblé de nombreux mouvements paysans. Aujourd’hui, nous devons nous souvenir de son héritage alors que nous assistons une fois de plus à la mobilisation mondiale des petit·e·s producteur·trice·s du monde entier pour obtenir de meilleurs prix. » Le professeur Ravivarma Kumar, ancien procureur général du Karnataka et actuel membre du Comité international de coordination de La Via Campesina, s’est souvenu du légendaire leader paysan.
Le syndicat des agriculteurs de l’État de Karnataka, qui a organisé la manifestation de Bangalore, a également publié une résolution appelant le gouvernement indien à protéger ses stocks alimentaires publics et ses programmes d’approvisionnement, ainsi que les aides nationales aux intrants agricoles lors de la 13e réunion ministérielle de l’OMC qui se tiendra à Abou Dhabi à la fin du mois. « L’Inde devrait résister à la pression de ces pays développés, car cela pourrait compromettre la sécurité alimentaire d’autres pays en développement, y compris l’Inde elle-même. Pour garantir la souveraineté des agriculteur·trice·s, telle qu’elle est défendue par le KRRS depuis les années 1990, nous demandons que l’agriculture reste en dehors des négociations de l’OMC », peut-on lire dans la résolution.
L’association des agriculteur·trice·s de l’État a également condamné l’attaque israélienne contre Gaza. « Nous demandons à notre gouvernement d’intervenir et de soutenir l’appel mondial en faveur de la paix à Gaza, d’exiger la fin immédiate de cette guerre et de demander à Israël de retirer immédiatement ses troupes afin de sauver les cinq millions de Palestinien·ne·s de Gaza et de Cisjordanie de la famine, de la mort et du meurtre. »
La résolution demande également l’interdiction stricte de l’expérimentation et des essais en plein champ de toutes les cultures transgéniques, y compris la moutarde transgénique tolérante aux herbicides. « L’introduction de moutarde tolérante aux herbicides dans les champs des agriculteurs sous le couvert de la technologie hybride est trompeuse, en particulier lorsque des hybrides non génétiquement modifiés sont facilement disponibles. Le gouvernement du Karnataka peut créer un précédent fort pour les autres États en interdisant la moutarde transgénique et toutes les autres cultures génétiquement modifiées dans l’État et en demandant instamment au gouvernement central de révoquer son approbation antérieure ».
Des dizaines de milliers de paysans indiens ont commencé une nouvelle marche vers la capitale, baptisée « Delhi Chalo » (« en route pour Delhi »), à l’appel de deux cents syndicats d’agriculteurs. Ils se sont mis en branle avec tracteurs et remorques, mardi 13 février, partis du Penjab, le grenier de l’Inde, et de l’Haryana, avec la ferme intention de bloquer New Delhi. L’histoire se répète : ils avaient déjà campé aux portes de la capitale entre novembre 2020 et novembre 2021, la plus longue grève de l’histoire de l’Inde. Ils avaient regagné leurs champs après avoir obtenu le retrait de trois lois de libéralisation des marchés agricoles. Une immense victoire, remportée à un prix très lourd. Sept cents paysans sont morts durant le siège de la capitale.
Toutes les promesses n’ont pas été tenues. Le gouvernement avait lancé la création d’un groupe chargé d’examiner la possibilité d’imposer des prix minimum garantis pour les récoltes dans l’ensemble du pays. Mais aucune décision n’a été prise. Cette question est au cœur de la nouvelle marche.
Les paysans réclament l’instauration de tarifs minimum pour toutes leurs productions, pas seulement le blé, le riz et la canne à sucre, comme c’est le cas aujourd’hui. Ce système permet de protéger les agriculteurs de la volatilité des cours, les pouvoirs publics intervenant lorsque les prix du marché passent en dessous du tarif minimum garanti.
« Des années de négligence »
Les syndicats demandent aussi une pension de 5 000 roupies (55,8 euros) pour les agriculteurs, un allègement de leur dette et le retrait des poursuites judiciaires engagées lors des précédentes manifestations. Ils exigent enfin que l’Inde quitte l’Organisation mondiale du commerce (OMC), pour se protéger de la concurrence de l’étranger. Février 14, 2024 AMNESTY INTERNATIONALES
Inde. Les restrictions croissantes et l’escalade de la répression contre la marche des paysans menacent le droit de manifester pacifiquement
En réaction aux restrictions croissantes et à l’escalade de la répression imposées par les autorités indiennes face à la marche pacifique des paysans, baptisée « Dilli Chalo », Aakar Patel, président du conseil exécutif d’Amnesty International Inde, a déclaré :
« Au lieu de faciliter le droit de manifester, le gouvernement indien déploie encore une fois beaucoup d’efforts pour réprimer les manifestations pacifiques des paysans à travers le pays. La marche ” Dilli Chalo “ se heurte à la répression, ce qui va à l’encontre de l’obligation du gouvernement de ne pas restreindre les rassemblements pacifiques de manière inutile ou disproportionnée.
« Les autorités indiennes doivent désamorcer sans attendre la situation et garantir les droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et de circulation. Elles doivent condamner toute allégation de recours inutile et excessif à la force par les forces de l’ordre contre les manifestations d’agriculteurs dans le pays et mener des enquêtes efficaces. Les gaz lacrymogènes ne doivent être utilisés qu’en dernier recours pour faire face à une violence généralisée, après avoir évalué précisément les risques, lancé un avertissement verbal et donné aux participants la possibilité de se disperser.
« En outre, les grenades lacrymogènes ne doivent pas être larguées par des drones, au risque d’exposer les manifestants à des quantités excessives de substances chimiques, de provoquer panique et désorientation, et d’empêcher les manifestants d’identifier le meilleur itinéraire pour se disperser.
« Amnesty International engage les autorités indiennes à cesser d’écraser la dissidence pacifique et à lever toutes les restrictions injustifiées qui entravent les manifestations pacifiques dans le pays, notamment les interdictions générales, les coupures d’Internet empêchant la diffusion d’informations en temps voulu, ainsi que l’usage illégal de la force par les responsables de l’application des lois et l’arrestation et la détention arbitraires de manifestant·e·s pacifiques. »
Complément d’information
Plus de 200 syndicats agricoles indiens participent à la marche du « Dilli Chalo » depuis les États du Pendjab, de l’Haryana et de l’Uttar Pradesh, dans le but de parvenir jusqu’à la capitale, New Delhi. Ils portent 12 revendications, notamment la garantie légale d’un prix minimum de soutien pour toutes les récoltes, promesse faite par le gouvernement en 2021. D’après les informations dont dispose Amnesty International, la marche est pacifique, car elle ne donne pas lieu à des violences graves et généralisées, et est par conséquent protégée par les normes internationales relatives au droit à la réunion pacifique.
Les autorités ont imposé l’article 144 du Code indien de procédure pénale, qui interdit les rassemblements de plus de quatre personnes, à trois frontières de Delhi et dans 15 districts de l’État de l’Haryana. L’accès à New Delhi est bloqué par d’importantes barricades et un vaste déploiement de forces de sécurité, la mise en place de blocs de béton, de clous en fer et de fils barbelés, et Internet est coupé dans au moins sept districts de l’Haryana. Ces restrictions injustifiées constituent une violation du droit de réunion pacifique.
Le 13 février, certains des paysans mobilisés, près de la frontière de Shambhu en périphérie de Delhi, ont commencé à écarter les barricades pour poursuivre leur avancée. Ces actes n’ont pas entraîné un usage de la force susceptible de provoquer des blessures ou des décès, ni des dégâts matériels graves, et ne justifiaient donc pas l’intervention de la police pour disperser le rassemblement. Pourtant, la police de l’Haryana a tiré des salves de gaz lacrymogènes, y compris à l’aide de drones, pour disperser les manifestants. C’est la première force de police en Inde à utiliser des drones pour larguer des grenades lacrymogènes afin de disperser une manifestation.
D’après des sources policières, au moins 4 500 grenades lacrymogènes ont été tirées pendant six heures. Les leaders du mouvement paysan ont affirmé que certaines ont été larguées sur des fermiers âgés qui attendaient un peu plus loin sur des remorques de tracteurs. Ils ont ajouté que la police détenait une dizaine de paysans depuis mardi 13 février et que plusieurs manifestants ont été blessés par des tirs de projectiles à impact cinétique (balles en caoutchouc).