Le 16 mai 2023, se tenait à paris, un rassemblement en soutien au salarié-e-s de Verbaudet en grève depuis le 20 mars 2023 pour des questions salariales. Signalons que Verbaudet est possédé par un fond d’investissement géré en autre par Édouard… Fillon, le fils de François Fillon. Vertbaudet est une entreprise française spécialisée dans le monde de l’enfant. Dans ce premier reportage, nous entendrons notamment un entretien avec une syndicaliste de Verbaudet qui nous parlera de la situation dans l’entreprise.
Dans un communiqué, la CGT Vertbaudet rapportait mardi 16 mai 2023, que son délégué syndical aurait « été embarqué devant chez lui » par ce qui semblait être des « policiers en civil » dans un « véhicule banalisé » ce mardi soir. « Plaqué sur sa voiture devant son enfant », il a ensuite été insulté de « sale gréviste », puis « copieusement gazé, frappé », avant de se faire « cracher à la figure ». Les hommes l’ont ensuite « jeté de leur véhicule » en l’ayant « délesté de son portefeuille ».
Nous poursuivrons avec un reportage réalisé les lundi 15 et mardi 16 mai 2023 lors du blocage du lycée Théodore Monod de Noisy-le-Sec à propos de la reforme du lycée professionnel. Avec une enseignante du lycée, nous reviendrons sur la signification de cette action de blocage.
Nous conclurons cette émission, avec un rassemblement qui se tenait à proximité de Matignon le 17 mai 2023, contre la réforme des retraites et l’invitation des responsables syndicaux à Matignon. Nous entendrons les entretiens réalisés avec des syndicalistes présents sur ce rassemblement.
Le 28 avril 2023, a eu lieu, à la bourse du travail de Paris, une réunion constituée de syndicalistes, d’associations pour continuer la lutte contre les accidents du travail. Vous pouvez entendre lors de cette émission une sélection d’interventions qui ont eu lieu lors de ce meeting. De nombreuses propositions concrètes ont été faites qui nous l’espérons seront suivies d’effets.
En 2021, 604 565 accidents du travail ont entraîné un arrêt de travail ou une invalidité.
Plus de 1600 par jour ! Au moins 645 travailleurs sont morts au travail. Plus de 2 par jour ouvrable. Ceci dans l’indifférence générale. Et encore, ces chiffres, publiés par la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie (CNAM) en fin d’année 2022, ne comptabilisent pas les agriculteurs, les pêcheurs, les travailleurs indépendants, les agents du service public… Pas davantage les travailleurs clandestins. Ils n’ont pas fait l’objet de commentaires dans les médias. N’ont pas été suivis d’analyses. De questionnements. Au-delà des chiffres, ce sont des vies qui ont été fauchées. Souvent en pleine jeunesse. Ce sont des familles plongées dans la douleur. Le 28 février 2022, Benjamin, 23 ans, perdait la vie au travail. Le 5 mars, c’était le tour de Flavien, 27 ans. Et tous les autres.… Au-delà des chiffres, chaque accident mortel au travail raconte une histoire. Quelques-unes sont à lire ici : https://matthieulepine.wordpress.com/category/accidents-du-travail/
Au-delà des chiffres, les proches sont confrontés aux administrations, sont aux prises avec la machine judiciaire. Désemparés, isolés. Cet isolement, quelques familles ont décidé de le rompre. Pour ce, elles ont fondé le Collectif Familles : Stop à la mort au travail. Un groupe WhatsApp et une page Facebook ont été créés, afin d’échanger sur le drame commun qui les frappe. De partager les informations, les expériences, dans leur combat pour la justice, pour la vérité. Pour signaler les pièges, les écueils. Éviter les erreurs. Ces familles ont sollicité le ministère du Travail, jusque-là assez peu préoccupé par le sujet. Et obtenu un rendez-vous. Contact :stopalamortautravail@gmail.com
Intervention faite par les Membres du “Collectif Stop : stop à la mort au travail” -Association pour les familles dont un proche est mort au travail- avec les organisatrices et intervenant-es de la Conférence du 02/05/2023 à Bruxelles
En France, lors de la création du Ministère du Travail et de la prévoyance par Décret du 25 octobre 1906, le 1er Ministre du Travail, René Viviani évoquait ce Ministère comme étant celui de la « maison du travailleur ». Nous en sommes loin aujourd’hui, tout comme nous sommes loin de ce « corps de bataille » des inspectrices et inspecteurs du travail veillant à l’application d’un Code du travail protecteur des salariés et dont parlait François Mitterrand, alors Président de la République, au centenaire de l’Inspection du travail en 1992.
Le ministère du travail français est en danger. La crise dure depuis de longues années, elle est évidemment liée aux politiques antisociales conduites en France, qui ont profondément déstructurées les rapports sociaux avec comme acteur principal le ministère du travail, un rôle à contre-emploi total, quand on le replace dans les conditions historiques qui avaient présidées à sa création : à savoir la plus grande catastrophe minière de tous les temps en Europe dans les mines de charbons entre Courrières et Lens le 10 mars 1906 et où 1099 ouvriers vont mourir.
Les effets destructeurs des politiques du Ministère du Travail français se sont accélérées sous Covid où le ministère, en se plaçant sous l’autorité du Ministère de la Santé et des « prescriptions des autorités sanitaires », selon la formule consacrée, a failli à sa mission de protéger la partie faible du contrat de travail, le salarié, et notamment de protéger la santé de celles et ceux qu’on a coutume d’appeler aujourd’hui « les premiers de corvées » chauffeurs de VTC, salariés de la grande distribution, manutentionnaires, livreurs, salariées de l’aide à domicile ….
Il y a besoin revenir sur une série de régressions sociales et de reconstruire un grand Ministère du travail et en son sein une Inspection du travail forte et respectée. Comme le thème de cette table ronde est axè sur les moyens nécessaires pour garantir un environnement de travail sain et sûr et en finir avec l’impunité autour des morts du travail je vais formuler maintenant 10 propositions concrètes et non exhaustives.
Ce dont nous avons besoin c’est par exemple :
1/ Un plan pluriannuel de recrutement massif d’Inspecteurs du travail pour atteindre, a minima, l’effectif de 5 000 agents affectés au contrôle des entreprises, soit un agent de contrôle pour 4 à 5 000 salariés contre un agent pour plus de 10 000 salariés aujourd’hui et alors qu’il ne reste actuellement que 1750 inspecteurs sur le terrain et que 20 % des postes au contrôle ont été supprimés en 10 ans.
2/ Le ministère du Travail doit garantir dans les faits, et même quand son action heurte la logique productiviste du capital, l’indépendance des Inspectrices du travail à l’égard de toute influence extérieure indue, notamment dans leurs enquêtes, comme l’exige la Convention n°81 de l’Organisation Internationale du Travail de 1947 sur l’Inspection du travail et dont la France est signataire. Le Ministère doit sortir du cycle destructeur dans lequel il est entré et dont j’ai pu gouter les effets lorsque j’ai été, pendant la 1ère vague de Covid, suspendu de mes fonctions d’inspecteur du travail, puis sanctionné avant qu’un juge indépendant n’annule la sanction.
3/ Il s’agira également de revenir sur des dispositions règlementaires qui ont affaibli le Code du travail et la protection des travailleurs. Je pense notamment aux dispositions de la Loi « Travail » de 2016 et à une architecture du Code Ordre public/ dispositions négociées / dispositions supplétives qui ont affaibli les protections. Je pense également aux « ordonnances Macron » de 2017, de la « barémisation » des indemnités prud’homales aux accords de performance collectif. Surtout je voudrais insister sur la destruction des Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail et leur effacement complet dans les entreprises de 50 à 300 salariés, ainsi que sur la création des Comités Sociaux et Économiques (CSE) qui ont diminué drastiquement le nombre de représentants du personnel et le volume des heures qui leur était dédié. Autant de moyens et d’instances issues d’une lente construction et tellement nécessaires pour veiller, dans les entreprises, au quotidien, au respect des dispositions relatives à la santé, la sécurité et aux conditions de travail.
4/ Mais nous pourrions aussi, alors que 10 000 apprentis sont victimes d’accidents du travail par an en France, abroger le Décret n°2015-443 du 17/04/2015 qui a remplacé l’obligation de l’employeur de demander à l’Inspection du travail une dérogation pour occuper de jeunes mineurs à des travaux dangereux par exemple utiliser un pétrin ou un laminoir en boulangerie, par une simple déclaration de l’employeur dont la réalité est qu’elle n’est massivement pas faite !
L’ensemble de ces destructions n’est évidemment pas sans lien avec l’explosion actuelle de accidents du travail dans les entreprises en France.
Ce dont nous avons besoin pour lutter efficacement contre les accidents du travail et veiller plus largement au respect de la règlementation du travail dans les entreprises c’est aussi :
5/ De disposerde nouvelles prérogatives à effet immédiat pour l’Inspection du travail afin d’agir sur des situations de danger grave et imminent avant que l’accident ne survienne. Aujourd’hui les Inspectrices ont la possibilité d’arrêter des travaux et de retirer les travailleurs de situations dangereuses en cas de risque de chute de hauteur par exemple et cela sans perte de salaire pour le travailleur. De nouveaux arrêts d’activité face à des risques liés aux équipements de travail ont été créé en 2016 mais les agents de l’Inspection n’ont pas été massivement et correctement formés à leur utilisation alors que les machines sont en cause dans 55000 accidents du travail par an et représentent 3 millions de jours d’arrêts soit l’équivalent d’une entreprise de 15 000 salariés à l’arrêt pendant un an (Source Cnam 2016 cité par INRS).
C’est aussi la possibilité pour les Inspecteurs de prendre des décisions retirant des situations de travail les travailleurs en cas de défaillance de l’employeur par exemple face à des situations de harcèlements, de lanceurs d’alertes, de Danger Grave et Imminent) et/ou de créer un statut de travailleurs « protégé » pour ces salariés dans ces situations à l’image de celui existant pour les représentants du personnel. C’est encore la création d’une attestation de reconnaissance de travail pénible pour pouvoir agir en amont sur les conditions de travail et permettre ainsi aux travailleurs de faire reconnaitre la pénibilité de leur poste de travail…
6/ Il serait aussi nécessaire de construire de nouvelles pratiques de l’Inspection du travail portant sur l’accueil et le renseignement des victimes d’accidents lorsqu’elles sont en vie et de leurs proches lorsqu’elles sont décédées afin d’informer régulièrement sur l’avancée de nos procédures. Nouvelle pratique par exemple d’information systématique des Unions Départementales des syndicats sur les procédures pénales relevées en matière d’accident du travail afin qu’elles aussi puissent se porter parties civiles. Nouvelle pratique en rendant public, une fois anonymisées, nos lettres d’observations et les constats que nous avons réalisés dans les entreprises en matière de santé, de sécurité et de conditions de travail. Nouvelle pratique en rendant obligatoire l’information des Inspecteurs du travail en cas d’accident du travail, et pas seulement d’accident du travail mortel dans un délai de 12 h après l’accident (sic !) comme le prévoit un projet de Décret en cours d’élaboration par le Ministère du Travail. Nouvelle pratique en publiant et visibilisant sur le site du ministère du Travail les entreprises particulièrement infractionnistes et condamnées par la justice…
7/ Ce qui nous manque, ce sont aussi des services d’appui à l’Inspection du travail, en nombre, pour pouvoir réellement enquêter sur les accidents et les maladies professionnelles : des médecins inspecteurs du travail, des ingénieurs de prévention -ils sont moins de 100 nationalement aujourd’hui- spécialisés en mécanique, en ergonomie, en risque lié aux Agents Chimiques Dangereux (ACD) dont les agents cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR). Mais également pouvoir recourir à des collègues expérimentés qui pourraient agir en appui juridique aux collègues de terrain lors des enquêtes. Et je cite encore la restauration de la Médecine du travail et des services de la prévention de la Caisse d’Assurance Retraite et de Santé au Travail (CARSAT), eux aussi exsangues. De même que nous aurions besoin, au niveau local du Ministère du Travail, dans les Départements et les Régions, de nous appuyer sur des services centraux positionnés en appui, en conseil à leur action et non, comme c’est le cas depuis la transformation de la Direction des Relations du Travail (DRT) en Direction Générale du Travail (DGT), en autorité centrale de l’Inspection, hiérarchique et ne valorisant qu’une course aux chiffres et utilisant les menaces et la répression comme mode de management.
8/ Nous pourrions aussi évidemment parler prévention, car c’est elle qui constitue 98 % de l’action de l’Inspection du travail au quotidien, mais les acteurs de la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles ont été largement laminés et cette prévention est regardée, encore aujourd’hui, par une grande partie des employeurs au mieux comme une obligation purement formelle au pire comme un coût qu’on ignore. Pourtant, la construction de vraies formations en Santé, Sécurité et Condition de Travail serait centrale. Pas comme une case à cocher, mais comme un élément essentiel du contrat de travail et du quotidien au travail. Et avant même le travail, dès l’apprentissage, dès l’école car comment imaginer envoyer nos enfants de 13 ans faire des stages de découverte des entreprises, comme c’est le cas en France, sans qu’aucune formation sur la sécurité au travail ne soit faite, ni aucune information sur le travail salarié et ses réalités !
9/ C’est pour cela qu’il y a besoin d’une politique pénale offensive en droit du travail qui s’attaque à la délinquance patronale, mais vous l’avez compris : les moyens de l’Inspection du travail sont dérisoires. A cela s’ajoute des tendances lourdes à combattre : celles du « soft Law » un droit mou de la recommandation qui présuppose une adhésion patronale spontanée à la norme de droit, ce qui est évidemment faux. Le développement d’un droit de la transaction pénale, de la sanction administrative qui invisibilise les infractions. La vision « mainstream » d’employeurs qui, en France, ne sont pas considérés comme des justiciables comme les autres, mais comme des créateurs d’emplois que l’on n’imagine pas délinquants ; Une entreprise, enfin, qui reste un lieu de l’absolutisme et où lorsqu’un accident survient cela ne trouble pas l’« ordre public ».
Et ces tendances lourdes ont des effets ravageurs. Notre syndicat CGT du Département de Seine Saint Denis a travaillé sur le sujet en reprenant les 150 procès-verbaux d’Inspecteurs et Inspectrices du travail relevés suite à d’accidents ou en matière de santé sécurité dans ce Département entre 2014 et 2020 : moins d’un tiers de ces procédures ont donné lieu à des audiences correctionnelles, un tiers sont toujours en enquête 5,6,7 ans voir plus après les faits, un tiers ont été classées sans suite ! Ces constats nous pourrions les reproduire partout sur le territoire et je passe sur les audiences renvoyées, des accidents mortels relaxés sans appel du Parquet, l’absence d’information des Inspecteurs sur les dates d’audiences des procédures, la faiblesse des peines prononcées, comme les rares peines d’emprisonnement quasiment toutes avec sursis.
10/ C’est enfin la nécessité de sortir des logiques d’intensification du travail qui sont un marqueur de la période actuelle : raccourcissement des délais, accélération des changements et changement permanent des organisations, organisations en flux tendus, management par les chiffres, etc. Le travail sous pression a pour effet l’explosion des Troubles Musculo-Squelettiques (TMS), des Risques Psycho-Sociaux (RPS), il participe aux atteintes à la santé et à la sécurité au travail et à l’explosion des accidents du travail, à cette « hécatombe invisible » qu’évoque Mathieu Lépine.
Ce sont nos conditions de travail qui, en France, se dégradent du fait de cette intensification du travail. Dans son étude de 2022, la fondation européenne pour l’amélioration des conditions de travail indique que la France figure, avec la Pologne et la Slovaquie, parmi les 3 pays où la proportion de travailleuses et de travailleurs ayant de bonnes conditions de travail est la plus faible en Europe !
Nous devons sortir du travail pressé, sous pression, pour imposer que ce soit le travail qui s’adapte à l’Homme et non les travailleuses et travailleurs qui s’adaptent sans cesse à un travail créateur d’accidents.
Alors oui la tâche est immense et le besoin est grand d’une politique du travail qui protège réellement la santé, la sécurité et les conditions de travail des salariés. Il faudra encore attendre quelques temps, en France du moins, l’arrivée d’un « ministre des salariés » mais l’idée d’un Ministère du travail qui, aux côtés des organisations syndicales de travailleurs et des associations comme celles qui se sont exprimées aujourd’hui, soit porteur de grandes lois sociales protectrices fait son chemin grâce notamment à votre initiative. A nouveau, merci.
Le 1er mai 2023, comme chaque année, à rassembler à travers le pays un grand nombre de manifestantes et manifestants et cette année avec un cran au-dessus avec la réforme des retraites. pendant ce temps l’inter-syndicale, appelle à une nouvelle d’action le 6 juin. Quelle suite au mouvement contre là reforme des retraites ?
Dans le direct de ce jour, nous tentons de répondre à cette question. Nous commençons l’émission avec le reportage réalisé le 1er mai à paris et nous entendrons une militante CGT qui parle du stade de France. Suivie d’une interview avec une personne d’attac pour parler des casserolades et de la loi travail. Ça s’attarde aussi sur la répression et les libertés.
Dans la suite de l’émission, nous reviendrons avec Nathalie, salariée du SIVOM sur la gréve qui a débuté 30 mars et a pris fin il y a quelques jours. Le SIVOM, collecte et traite des déchets ménagers, assure la collecte et du traitement des encombrants, du nettoiement des voies et des espaces publics, des déchets verts, du déneigement, repartie dans le 77,91 et 94.
Les millions de manifestant.e.s du 1er mai, dont des milliers de jeunes, ont montré que la réforme des retraites de Macron reste très largement rejetée et que la colère contre sa politique n’est pas près de se calmer.
Le gouvernement souhaite tourner la page, mais pas un de leurs déplacements n’est à l’abri du son des casseroles et des huées des opposant.e.s à la réforme. Après plus de 3 mois de mobilisation, des millions de manifestant.e.s dans les rues, ce ne sont pas “100 jours d’apaisement” qui nous feront rentrer chez nous. Personne ne souhaite un retour à la normale, tout le monde veut le retrait !
Dans ce contexte, une manifestation se tiendra à Paris ce 11 mai 2023. Nous aurons au téléphone un des organisateurs pour nous parler des enjeux de cette mobilisation.
Dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites, les cheminots avaient appelé a une journée de mobilisation le jeudi 20 avril 2023. Cette journée a commencée à 11h à la Gare de Lyon avec une assemblée générale, suivie d’ une action unitaire d’envahissement de la Tour Euronext le siège d’Euronext, propriétaire de la Bourse de Paris et de six autres places européennes, à la Défense (Hauts-de-Seine). A 14h nous nous retrouvions tous sur la place de Hotel de Ville pour une manifestation, et à 19h était appelé une assemblée générale interpro à la Bourse du travail de Paris à République, afin d’envisager la poursuite de la mobilisation en vue de la date du 1er mai.
Ce fut l occasion pour nous de récolter un ensemble de sons que nous vous diffusons aujourd’hui, et qui illustre selon nous chacune des étapes de cette journée de la colère cheminote.
Le 28 avril a été choisi par l’OIT (Organisation Internationale du Travail) pour rappeler au monde l’enjeu de la santé et la sécurité au travail et l’importance de la prévention des risques professionnels.
Dans l’émission de ce jour, nous nous saisissons de cette journée du 28 avril, pour faire le point sur les accidents du travail et les maladies professionnelles.
Pour cela, nous avons invité : Olivier, co-secrétaire du syndicat SUD INDUSTRIE FRANCILIEN, Yves, inspecteur du travail et Benoit de l’UD CGT DE PARIS.
En manifestant contre le report à 64 ans de l’âge de départ à la retraite, les travailleurs et travailleuses de France montrent leur refus d’un travail mortifère, source de souffrances. Et pour cause : selon l’Insee, 25 % des hommes les plus pauvres sont déjà morts à 62 ans (« contre » 5 % des plus riches). Ce chiffre sera porté à 29 % si le projet de gouvernement de recul de l’âge légal à 64 ans est adopté.
Nous dénonçons l’intox du gouvernement sur les questions de santé et de sécurité au travail. Le gouvernement nous promet que son projet permettra « d’améliorer la prise en compte de la pénibilité » par l’abaissement de certains seuils et le déplafonnement des points du Compte professionnel de prévention (C2P).
Pourtant, c’est ce même gouvernement qui a supprimé, à peine arrivé au pouvoir en 2017, 4 des 10 critères de pénibilité (les postures pénibles, le port de charges lourdes, les vibrations mécaniques et les risques chimiques) initialement censés permettre aux salarié.es exposé.es de partir jusqu’à 2 ans plus tôt à la retraite. Et les pénibilités des métiers féminisés ne sont toujours pas prises en compte.
Le 28 avril a été choisi par l’OIT (Organisation Internationale du Travail) pour rappeler au monde l’enjeu de la santé et la sécurité au travail et l’importance de la prévention des risques professionnels. En France, plus de 1 000 accidents mortels du travail et de trajet sont recensés chaque année, sans compter les accidents du travail non recensés des fonctionnaires, des indépendant·es et auto-entrepreneur·ses, des travailleur·ses détaché·es, des livreur·ses, chauffeurs et autres travailleur·ses des plateformes (Uber, Deliveroo, et autres)… Citons seulement les 3000 décès par an dus à l’amiante.
Ces quelques chiffres rappellent l’hécatombe qui, année après année, décime le monde du travail. Et cela empirera encore si l’on doit travailler plus longtemps alors qu’on est usés par des décennies de boulot ! Les atteintes à la santé mentale doivent aussi venir dans le débat public. Les accidents du travail occupent maintenant la place publique. La réussite du rassemblement du 4 mars 2023 organisé par le collectif Familles : stop à la mort au travail témoigne de cette prise de conscience collective : ces décès au travail ne sont pas une fatalité et qu’il y a urgence à imposer un changement radical de politique. Mais qu’a fait le gouvernement depuis un an ? Où en est le plan de prévention des accidents graves et mortels de janvier 2022 ?
Les rendez-vous pour le vendredi 28 avril
10 h : Rassemblement unitaire devant le Ministère du Travail, angle rue de Grenelle / Bd des Invalides, M° Varenne. 14 h : Débat à la Bourse du Travail de Paris 3 rue du château d’eau, sur les luttes et difficultés pour la santé et la sécurité des travailleurs et des travailleuses
Intérim, sous-traitance, suicides au travail, intensification du travail : Assez ! Halte aux morts
Pour tout contact, écrire à cette adresse : mobilisation28avril@gmail.com
Le 15 avril 2023 dernier était organisé à la Parole Errante, le Festival des 30 ans de Fréquence Paris Plurielle. Lors de cet événement nous avons pu organiser plusieurs plateaux radio dans l’après midi et l’un d’eux concernait la lutte contre la réforme des retraites.
Nous vous proposons donc d’écouter cette émission d’ une heure et trente minutes, réalisée en direct et en public. Vous pourrez entendre les travailleurs grévistes du technicentre de Châtillon, des travailleurs des déchets de Ivry, et des lycéens de Hélène Boucher; en plus d’un certains nombres de reportages réalisés par notre collectif. Ce fut l occasion pour chacun de revenir sur la mobilisation et les modalités qu’elles ont prises depuis le début de ce mouvement, et d’aborder les perspectives de celui ci.
Dans cette émission vous pourrez entendre un reportage réalisé dans la manifestation du 13 avril 2023. Cette manifestation prenait place la veille du rendu de décision du conseil constitutionnel. Le lendemain, ce même conseil avalisera la loi gouvernementale sur les retraites, à l’exception de 6 dispositions, la jugeant conforme à la constitution. A noter que le soir-même du rendu de décision du conseil constitutionnel, Macron promulguait la loi sans plus attendre. La même nuit, plusieurs manifestations et rassemblements spontanés éclataient dans différentes villes du pays, les manifestants refusant une loi injuste et perçue comme illégitime d’un président autoritaire. A Paris, au moins 150 personnes ont été arrêtées et mises en garde à vue par la police.
Le mercredi 5 avril 2023, au Cirque électrique (Paris 20e), le Réseau éco syndicaliste organisait une soirée festive de solidarité aux salariés des déchets. Le réseau écosyndicaliste a été créé en décembre 2021 sur la base d’un appel lancé par plus d’une centaine de militants syndicaux de différents métiers et confédérations. Lors de cette soirée de nombreux membres de ce réseau, des salariés des déchets, des soutiens, une chercheuse travaillant sur la question des déchets (ici comme outils de lutte et de manifestation), mais aussi des personnes militant contre les violences policières et la répression d’État (avocat, membres du collectif Désarmons-les)*, ont pris la parole.
Un peu plus de 1000 euros ont été collecté à cette occasion, pour être reversé à la caisse de solidarité de la CGT le 14 avril. Ce moment de rencontre avait pour but également de lancer un réseau de solidarité pour les mobilisations en cours (la contre-réforme des retraites donc), et au-delà. Nous vous diffusons donc aujourd’hui une partie des prises de paroles réalisées lors de cette soirée, précédé d’un interview de présentation du réseau par un de ces membre.
L’APPEL POUR UN RESEAU ECO SYNDICALISTE :
” Chaque jour les effets du « dérèglement climatique » sont de plus en plus visibles notamment avec la multiplication des catastrophes environnementales. Ils s’ajoutent à l’épuisement progressif des ressources naturelles, aux pollutions de toutes natures, à l’affaiblissement de la biodiversité et à la dénaturation des équilibres au sein des écosystèmes. L’Humanité qui a longtemps pensé pouvoir régenter ces équilibres soumet les conditions de la vie sur la planète à des dégradations irréversibles, aux effets désastreux, y compris favoriser l’épidémie de Covid et ses conséquences sanitaires, sociales et économiques.
Une telle situation n’a rien d’une fatalité liée à une nature humaine intrinsèquement destructrice. Elle résulte en grande partie du modèle de production « industrialisation-financiarisation-mondialisation » capitaliste. Une poignée de possédant.es ou de trusts s’approprient de plus en plus de moyens de production et d’échange, les délocalisent, s’accaparent sans limites, ni contrôle les énergies fossiles et nucléaire, pillent et gâchent les ressources naturelles. Iels continuent d’opposer à la dénonciation des crises structurelles du capitalisme, le mythe du progrès, comme croissance « infinie » des productions et des technosciences, en fonction du profit maximal attendu au lieu de leur utilité sociale et écologique. Cette course aux profits passe par l’oppression des peuples autochtones et de leur mode de vie, par la régression sociale, par l’exploitation de plus en plus violente des travailleurs -ses condamné.es à perdre leur vie à mal la gagner et réduit.es à une consommation « de masse » dictée par les médias et les pouvoirs au service des multinationales.
Des résistances à ce système productiviste et extractiviste se développent : luttes populaires pour la préservation des terres et des forêts, mouvements pour la « justice environnementale », ZAD et JAD (Jardins à défendre), lutte éco-féministes, gilets jaunes… Ces mobilisations impliquent souvent les plus exploité.es et dominé.es, qui subissent le plus la dégradation environnementale : peuples des pays pauvres, jeunes, précaires, femmes, populations racisées subissant les séquelles du colonialisme et du racisme. Elles se fondent aussi sur l’auto-organisation des opprimé.es, montrant leur potentiel émancipateur et défiant des pouvoirs en place de plus en plus autoritaire (comme la 5e République en France). Car aujourd’hui la politique de plus en plus brutale et cynique des gouvernements capitalistes ne peut s’imposer que par le recours à des méthodes de plus en plus répressives. Mais si ces mobilisations permettent localement de préserver et se réapproprier le cadre de vie, et si elles commencent à se coordonner, elles ne permettent pas, à elles seules de s’attaquer au cœur économique du système et font encore trop souvent abstraction des problématiques sociales.
Le syndicalisme est plus ancré sur les lieux de travail. Depuis ses origines il pose la question de l’expropriation des grands groupes capitalistes et de la gestion démocratique de la production par la population, par les assemblées de travailleur.es, pour produire de façon organisée, rationnelle et planifiée en fonction des seuls besoins populaires et de l’économie de la ressource. Les grandes luttes syndicales et les épisodes révolutionnaires, comme la Commune de Paris, ont permis d’indéniables avancées. Mais le syndicalisme aussi connaît des difficultés : il s’est en partie intégré à l’ordre social, il s’est bureaucratisé et beaucoup de ses responsables ont renoncé à transformer en profondeur la société.
C’est dans les entreprises que nous devons affronter les conséquences du productivisme : amiante, pollution chimique, air pollué, ondes électromagnétiques, énergie nucléaire…Ce sont d’abord les ouvrier·es qui meurent des cancers professionnels liés aux produits chimiques… Pourtant même quand il n’élude pas délibérément les évolutions rendues indispensables par les urgences écologiques (nucléaire, chimie, transport…), le syndicalisme a du mal à intégrer les réponses environnementales dans ses revendications. Il a aussi largement perdu le contact avec les travailleur.es les plus pauvres et les plus précaires. Pour autant, lui aussi est traversé par des évolutions encourageantes : l’apparition régulière de structures d’auto-organisation des luttes, d’AG de base souveraines qui se coordonnent, qui organisent la solidarité collective. Les exemples abondent dans les mobilisations de ces dernières années, jusqu’à l’apparition de grèves dans des entreprises employant massivement des jeunes, des précaires et des femmes (luttes d’Ibis Batignolles, de Chronodrive, du nettoyage à Jussieu, des travailleurs -ses saisonnier.es…).
Ces mouvements sur la fin du monde et la fin du mois seront de plus en plus appelés à converger dans une même lutte anticapitaliste. Ils sont porteurs d’une même remise en cause de la société, d’une même exigence de réponses à la crise écologique et ils concernent en premier lieu les mêmes secteurs de la population : le monde du travail, et en particulier ses parties les plus fragilisées dans le système actuel (chômeurs·ses, précaires, intérimaires, travailleur·ses exilé·es…), les jeunes, les femmes… Iels ont le même refus du repli sur les comportements individuels, des manœuvres de récupération de prétendant.es au pouvoir ou de toute réponse technocratique et institutionnelle… qui se situerait dans le cadre du système (capitalisme vert, green washing, « Green deal », croissance verte…).
Pour favoriser ces convergences, nous appelons à constituer un réseau « éco-syndicaliste ».
Pas pour fonder une nouvelle structure, mais au contraire pour irriguer de nos réflexions et expériences les organisations existantes. Nous souhaitons, par delà nos différences et divergences, dans le respect de notre diversité et sans hégémonisme, pouvoir confronter nos expériences et pratiques militantes, élaborer des réponses, selon les axes ci dessous, qui peuvent être précisés ou complétés :
-En commençant par soutenir et faire connaître les expériences de convergences existantes, fondées sur l’auto-organisation, comme récemment, à la raffinerie de Grandpuits, la lutte syndicale pour l’emploi dirigée par une AG de travailleur.es en grève reconductible, rejointe par des associations écologistes, pour porter un projet écologique et social opposé à celui de Total.
-En ayant l’objectif de faire converger le plus possible les mobilisations éco-syndicalistes, mais aussi les luttes éco-féministes, des jeunes et associations pour le climat, des travailleurs qui reprennent en autogestion leur outil de travail, du mouvement coopératif….
-En explorant avec les travailleurs -ses et les syndicats concernés et avec les associations de défense de l’environnement et les usagers, les débouchés éco-syndicalistes des luttes des secteurs directement impactés par les questions écologiques. Il en est ainsi des centaines de milliers de travailleurs -ses des déchets, du nettoyage, du BTP, des usines Seveso, de l’énergie, de l’agro alimentaire, des transports…
-Et faisant soutenir et étendre ces mobilisations par les syndicats et associations qui n’en sont pas encore partie prenante, en veillant à ce que les déclarations d’intention comme « plus jamais ça », impliquent un travail de convergence dès le niveau local, avec les habitant.es, sur des objectif précis.
– En osant débattre de nos différences sur le nucléaire, la croissance, la reconversion écologique, la taxe carbone, les nouvelles formes de luttes issues de la désobéissance civile, le revenu garanti, le protectionnisme et les normes sociales et environnementales à imposer, sans préalables, mais avec la volonté de trouver des solutions nouvelles et adaptées à la crise du productivisme et de l’État providence. Nous devons nous saisir de ces perspectives pour en finir avec la culture productiviste.
-En rendant accessibles et en popularisant des outils pour promouvoir l’éco-syndicalisme, comme les diagnostics d’impact environnemental et des outils de formation (modules, podcasts, stages…), à la réalisation desquels seront associé.es des travailleurs·ses de l’éducation populaire, de l’éducation nationale, des associations de défense de l’environnement, du mouvement coopératif et mutualiste……”
À quelques jours de la nouvelle journée d’action intersyndicale, nous vous proposons un tour d’horizon des mobilisations.
Nous irons du côté de La Baule en compagnie de Sophie, qui nous parlera de la garden-party chez les potes à Macron qui se tenait le 8 avril 2023. Ensuite, nous reviendrons dans les Hauts-de-Seine avec Cécile, sur les actions de l’AG interpro du 92.
Nous poursuivrons dans l’Essonne, où depuis le jeudi 30 mars, les salariés du SIVOM (Syndicat Intercommunal de Valorisation des Ordures Ménagères) de Varennes-Jarcy (80 % des personnels techniques) à l’appel de leurs Organisations Syndicales, se sont mis en grève pour une augmentation générale des salaires (ils revendiquent 9 % d’augmentation), une amélioration de leurs conditions de travail et le retrait de la contre-réforme des retraites.
Le SIVOM, entreprise qui s’occupe de la collecte et du traitement des déchets ménagers, la collecte et le traitement des encombrants, le nettoyage des voies et espaces publics, le déneigement, couvre une quinzaine de communes réparties dans le 77, 91 et 94.C’est Nathalie, salariée du site, qui nous parle de la gréve.
Nous terminerons cette émission, avec Karim, de la CGT ÉNERGIE OUEST IDF, qui nous fera le récit des mobilisations dans son secteur.
Pour soutenir les grévistes du site de Varennes-Jarcy
Dans cette émission nous vous diffusons plusieurs reportages autour de la mobilisation contre la réforme des retraites. Tout d’abord, vous pourrez entendre des interviews réalisées le Mardi 04 Avril sur le point de blocage de la Tiru d’Issy les moulineaux ( incinérateur de déchets). Ensuite, nous vous diffusons un reportage réalisé lors de la manifestation du 06 avril 2023 dans les rues de Paris, qui partait de la place des Invalides et en direction de la place d’Italie.
Pour finir cette émission nous vous diffusons deux prises de sons prises lors du Quadra apéro organisé par la quadrature du net. Les quadr’apéros ont lieu tous les mois (ou presque). Ils sont l’occasion de discussions informelles d’une part et de discussions plus sérieuses sur les différents thèmes d’importance et les différentes actions et campagnes en cours.
Les mobilisations contre la réforme des retraites se poursuivent. Fin de semaine dernière, dans le Val-d’Oise, des manifestations se sont tenues notamment à Argenteuil, Enghien, Deuil-la-Barre…
Jeudi 30 mars 2023, un rassemblement se tenait à Garges à l’appel de l’intersyndicale du Val-d’Oise en vue de la venue de la première ministre et de la présidente de la région Île-de-France pour l’inauguration du centre culturel dédié aux arts numériques le cube Garges
À cette occasion, l’actualité des luttes fut présente et nous vous proposons le reportage réalisé ce 30 mars, avec l’intervention de syndicalistes, d’un habitant du département et d’enseignantes et enseignants dénonçant cette réforme des retraites et le manque de moyen pour les écoles.
La fin de la trêve hivernale des expulsions et des coupures d’énergie, dans le contexte de dégradation de la situation sociale des locataires, confrontés à la hausse des charges, des loyers, des prix de l’énergie et de l’inflation sur les produits alimentaires de base, s’annonce particulièrement brutale cette année.
D’autant plus que : Les mesures répressives prévues dans la loi KASBARIAN-BERGÉ, dont la 2e lecture à l’Assemblée s’est achevée dans la nuit du 29-30 mars, à l’encontre des locataires en difficulté et des sans-logis qui occupent un local vacant pour se protéger de la rue, en dépit de l’aggravation de la crise du logement, constituent un effarant et injustifié durcissement social.
Dans ce contexte, et dans le cadre du Housing day en Europe, la plateforme logement pour toutes et tous organisait une manifestation qui partait de la Place de la Bastille ce samedi 1er avril 2023. Dans ce reportage, nous entendrons la prise de parole de Jean-baptiste Eyraud, porte-parole de droit au logement, sur la situation du mal logement et un entretien réalisé avec monsieur Bakary, suite à la demande de condamnation par le gestionnaire ADOMA de 118 résidents du foyer de Boulogne-Billancourt et menacés d’expulsion.
Nous terminerons cette émission, par le reportage réalisé le 31 mars 2023 lors de la soirée festive de soutien a l’interpro du 92 au lycée autogéré de paris. Nous entendrons notamment les interventions d’un cheminot du technicentre de Châtillon, d’enseignant du LAP et de conducteur du centre bus de Malakoff et d’une salariée du théâtre de Bagneux.
Le 28 mars 2023 se tenait au techni-centre près de gare de Lyon, un rassemblement à 11 h, juste avant la grande manifestation intersyndicale.
Ce rassemblement était organisé à la fois contre la réforme des retraite mais également pour protester contre la répression qui avait éborgné Sébastien, un cheminot qui travaille dans ce centre, lors de la précédente manifestation. Plus de 500 personnes, principalement cheminotes, ont traversées les voix pour écouter des représentants de SUD, la CGT, même l’UNSA et ses camarades de combat. Le communiqué des amis de Serge, camarade dans le coma suite à la manifestation de Sainte-Soline contre l’accaparement de l’eau par l’industrie agro-alimentaire.
Ensuite vous pourrez écouter la lettre d’Agathe pour Seb et la nécessaire extension de la grève.
La lettre de la famille et les amis de Serge, et de la mère de Mickaël.
Un témoignage d’une manifestante qui revient de Sainte-Soline.
27 mars 2023-03-28
Bonsoir à tous. Je m’appelle Agathe, je bosse comme ouvrière en logistique au technicentre SNCF de Châtillon, où nous sommes en grève continue contre la réforme des retraites. J’interviens ici en tant que gréviste et aussi militante CGT et militante Lutte Ouvrière. Je vais être brève. Je tiens d’abord, bien sûr, comme tous nos camarades, à exprimer ma solidarité à Sébastien, à sa famille, à ses collègues. Il s’agit d’un militant ouvrier victime de la répression policière alors qu’il manifestait avec des centaines de milliers d’autres.
Sébastien a été victime comme d’autres d’une politique délibérée du gouvernement. Depuis l’usage du 49.3, on a tous senti que le gouvernement a passé un cran dans la répression. Macron et Darmanin tentent de nous faire peur et de mater ainsi la contestation sociale. Le pouvoir avait déjà procédé de cette façon contre les gilets jaunes il y a quelques années. Cette fois-ci, ils s’en prennent aux grévistes. Les policiers, cette bande de voyous, depuis plusieurs jours, ont carte blanche pour tabasser les manifestants, les mutiler en utilisant des armes de guerre, les arrêter sous le moindre prétexte, les insulter et les menacer.
Même quand on ne l’a pas vécu soi-même, on a tous vu les vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux et sur les télévisions. Cette violence du pouvoir, dont Sébastien a été la victime, a pour but de nous intimider. Macron voudrait nous faire taire à coups de matraques, de grenades, de gaz lacrymo ou de garde à vue. Avec les réquisitions aussi, il voudrait nous voler notre droit de grève et nous faire travailler de force. Si le pouvoir use de ces méthodes brutales, c’est qu’il est en difficulté.
Après deux mois, le mouvement de grève contre sa réforme antiouvrière se poursuit et il a même connu un second souffle depuis le 49.3 et les provocations de Macron. Partout, les cortèges de travailleurs du privé comme du public et ont été énorme et jeudi dernier, comme aujourd’hui, ont montré l’entrée de plus en plus massive de la jeunesse dans le mouvement. Et tout l’arsenal antiouvrier, antidémocratique du gouvernement se retourne contre lui : il décide de nouveaux bataillons à entrer dans la lutte en plus de ceux qui étaient déjà à poursuivre la mobilisation.
Actuellement, les médias nous inondent de poubelles cramées, de vitrines cassées destinées à discréditer le mouvement. Mais la hantise des possédants n’est pas dans le feu de quelques poubelles et de mobilier urbain. Leur crainte, c’est que notre grève se généralise. Notre force, elle est actuellement dans la grève des éboueurs, dans la grève des raffineurs, des électriciens, dans la grève des cheminots, des dockers et nous l’espérerons demain de l’automobile, de la chimie, de la grande distribution et bien d’autres secteurs.
Quand on fait grève, ça se voit : les poubelles débordent dans les beaux quartiers des richards. Pas de kérozène, c’est pas d’avion pour les paradis fiscaux, c’est pas de TGV pour Biarritz… et surtout en cas de grève, plus de profit. La hantise du patronat, c’est que notre grève se généralise. Si elle s’étend, comme en 1936 ou mai 68, elle pourra imposer non seulement le retrait de la réforme, mais aussi imposer l’augmentation des salaires en fonction des prix, l’embauche massive et la répartition du travail entre tous.
Tout ce qu’on nous dit utopique aujourd’hui sera possible parce que, ce sera la panique du côté des Bolloré, des Bernard Arnault, des milliardaires du CAC40. Aujourd’hui et demain, notre force la plus radicale et la plus efficace : c’est la grève ! Le gouvernement mise sur la répression. Mais il ne peut pas mettre un bataillon de CRS devant chaque entreprise. Il ne peut pas remplacer par les flics chacun de nous sur nos postes de travail. Alors la meilleure solidarité qu’on peut apporter à Sébastien, c’est de continuer le mouvement et l’amplifier jusqu’à la victoire.
COMMUNIQUE des parents de SERGE
Notre fils Serge est actuellement hospitalisé avec un “pronostic vital engagé”, suite à la blessure occasionnée par une grenade GM2L, lors de la manifestation du 25 mars 2023 organisée à Sainte-Soline (79) contre les projets de bassines irrigantes.
Nous avons porté plainte pour tentative de meurtre, entrave volontaire à l’arrivée des secours ; et pour violation du secret professionnel dans le cadre d’une enquête de police, et détournement d’informations contenues dans un fichier de leur finalité.
Suite aux différents articles parus dans la presse, dont beaucoup sont inexacts ou mensongers, nous tenons à faire savoir que :
– Oui, Serge est fiché “S” – comme des milliers de militants dans la France d’aujourd’hui.
– Oui, Serge a eu des problèmes judiciaires – comme la plupart des gens qui se battent contre l’ordre établi.
– Oui, Serge a participé à de nombreux rassemblements anticapitalistes – comme des millions de jeunes dans le monde qui pensent qu’une bonne révolution ne serait pas de trop, et comme les millions de travailleurs en lutte actuellement contre la réforme des retraites en France.
Nous considérons qu’il ne s’agit là nullement d’actes délictueux qui saliraient notre fils, mais que ces actes sont au contraire tout à son honneur.
Les parents de Serge Le Mercredi 29 mars 2023
*************
Après Sainte-Soline : deux plaintes déposées par la famille de Serge. pour tentative de meurtre et entrave aux secours
mercredi 29 mars 2023
Après Sainte-Soline : deux plaintes déposées par la famille de S. pour tentative de meurtre et entrave aux secours
Après la mobilisation à Sainte-Soline ce samedi 25 mars, émaillée de graves violences policières qui ont occasionné plus de 200 blessures, deux manifestants, S. et M. sont toujours entre la vie et la mort.
La famille de S. a déposé 2 plaintes : la première pour tentative de meurtre et entrave aux secours ; et la deuxième pour violation du secret professionnel dans le cadre de l’enquête et détournement de l’objet de la consultation des fichiers pour un objectif autre.
En effet la police a honteusement fait fuiter mardi 28 dans la presse un profil de S. et des éléments confidentiels de l’enquête dans l’unique but de faire diversion et camoufler ses exactions – une manœuvre non seulement indigne mais aussi illégale qui mérite d’être sanctionnée.
La plainte pour tentative de meurtre et entrave aux secours a été enregistrée. Le procureur de Rennes a ainsi saisi l’IGGN d’une procédure pour violence de la part d’une personne dépositaire de l’autorité publique et non assistance à personne en péril. L’avocate Chloé Chalot demande la désignation d’un juge d’instruction en urgence pour faire toute la lumière de façon indépendante sur ces faits d’une extrême gravité.
Nous rappelons qu’il est désormais avéré que la préfecture et le ministère de l’intérieur ont menti au moins par quatre fois sur les événements du 25 mars :
– En affirmant n’avoir pas entravé l’intervention du SAMU alors que de multiples témoignages et des enregistrements du SAMU publiés par Le Monde et Médiapart l’attestent
– En niant la réalité des armes de guerre employées, pourtant vérifiée par Checknews.
– En parlant d’usage légal de LBD avant de rétropédaler et de condamner des “bavures”
– En affirmant que 7 blessé-e-s étaient à déplorer parmi les manifestant-e-s qui en comptent et en attestent plus de 200.
Tous ces éléments démontrent largement la responsabilité grave des forces de l’ordre, la tentative de meurtre et l’entrave aux secours, et nous comptons sur cette plainte et cette enquête pour le prouver définitivement. L’ensemble des témoignages semblent concorder pour dire que S. a été victime de l’explosion d’une grenade GM2L
L’avocate des blessé-e-s est disponible pour répondre à vos questions sur les plaintes :
(nous contacter pour avoir son téléphone)
Nous vous demandons de ne pas chercher à contacter la famille sans leur accord et de passer par leur avocate. Merci de respecter leur souffrance et de les laisser choisir la façon dont ils veulent en parler.
Nous relayons ici un deuxième communiqué écrit par les proches de S.
Alors que notre camarade Serge se bat comme un lion pour garder la vie que l’État essaie de lui enlever, nous assistons à un nouveau déferlement de violences, cette fois-ci médiatiques, qui vise à faire de lui un homme qu’on peut légitimement abattre. Aujourd’hui, il est toujours dans le coma et son pronostic vital est toujours engagé. Notre solidarité va aussi à Mickaël et à toutes celles et ceux qui ont rencontré la violence de la police sur leur chemin.
Les mots du pouvoir d’état sont inlassablement répétés sur les plateaux des médias bourgeois pour construire l’ennemi qu’ils veulent combattre. Leur écran de fumée ne supportera pas les dizaines de récits qui sont venus recomposer le déroulement des faits. La gendarmerie a utilisé des grenades dans le but d’abîmer les manifestants et a orchestré la faillite de la prise en charge des secours, quitte à laisser mourir les camarades.
Les services de renseignements distribuent à tour de bras le dossier de Serge dans les rédactions dans le but d’imposer le prisme policier pour désigner ce que nous sommes. Nous ne nous amuserons pas ici à démonter chacune des versions policières volontairement tronquées. Ça serait croire qu’une quelconque vérité à ce sujet puisse exister dans les arcanes des propagandes étatique et médiatique. Serge, en tant que militant révolutionnaire, participe depuis de nombreuses années de toute sa volonté aux différentes luttes de classe qui surgissent contre notre exploitation, toujours dans un souci d’élargissement, de renforcement et de victoires pour les prolétaires.
Parce que oui, nous ne pouvons pas nous résigner à l’écrasement.
Nous appelons toutes celles et ceux qui le connaissent à dire autour d’eux qui il est. Mais en se souvenant d’une chose : Serge, dans la lutte, refuse la stratégie du pouvoir de désigner les bons et les mauvais. Nous tenons, avec lui, cette ligne.
Mardi 28 mars, des gens d’un peu partout ont pris l’initiative de témoigner de leur solidarité au cœur du mouvement contre la réforme des retraites en France. Nous avons également reçu de nombreux messages de camarades d’autres pays. Nous les en remercions chaleureusement et les invitons à poursuivre et renforcer la lutte. D’autres initiatives sont d’ores et déjà programmées et nous appelons les gens à les rejoindre et à les multiplier, sans modération, en France et dans le monde.
Nous appelons à diffuser massivement ce communiqué.
PS : de nombreuses rumeurs circulent sur l’état de santé de Serge. Ne les relayez pas. Nous vous tiendrons informés de l’évolution de la situation.
Je reviens de contrôle d’identité aller, réquisition du procureur.
Je reviens après avoir ôté mes protections, ce n’est plus envisageable de manifester sans.
Je reviens d’une manifestation où les observateurs de la Ligue des Droits de l’Homme ressemblent aux observateurs des droits fondamentaux dans des pays lointains, où ces droits sont bafoués quotidiennement.
Je reviens de ce territoire absurde où l’on peut masser 3 000 flics pour protéger un cratère pensé pour que quelques-uns s’accaparent l’eau de tous.
Je reviens d’un lieu où l’État montre son visage comme il le fait dans les banlieues ou dans les stades depuis belle lurette.
Je reviens de contrôle d’identité retour, réquisition d’un autre procureur, je ne suis plus, potentiellement mal intentionné, mais terroriste cette fois, moi le terrorisé par la débauche de violence à laquelle j’ai assisté.
Je reviens et tu ne reviens pas, et tu ne reviendras d’ailleurs peut-être pas.
« Reste avec nous. »
Il y a ton corps qui se convulse dans les bras des medics.
Il y a cette femme médecin qui appelle le SAMU au téléphone, SAMU qui ne vient pas car ta vie importe peu, visiblement.
Il y a ces médecins militaires, équipés, mais pas pour nous, qui sont à côté, de l’autre côté de la ligne. Des médecins pour prendre soin des sbires de l’État, du capital et du cratère. Ils finiront par arriver près de toi, peu avant le SMUR.
Reste avec nous disent toutes ces voix pour que tu te raccroches à la vie dans cet univers nécrophile.
Et je les entends car nous faisons un cordon autour de toi, d’eux, pour que les premiers secours ne soient pas troublés par la terreur alentour, les grenades qui pleuvent, les manifestants tranquilles apeurés par l’irruption des flics sur quad qui déboulent à revers sur la manif, pleins de grenades et de gaz, encore.
Parce que pour nous c’est la vie qui est à protéger.
Reste avec nous camarade
Je reviens et je n’ai pas été danser à Melle.
Je reviens et me pose quelques questions sur nos formes de lutte.
Je reviens en souhaitant que le respect du vivant soit intégré à celles-ci, à nos modes d’actions et que la nécrophilie de l’époque ne nous gagne pas, que le romantisme de l’émeute n’égare pas la jeunesse dans les bras de la police.
Parce qu’ils sont prêts à tout pour préserver les privilèges de quelques-uns, nous devons être prêts à tout pour protéger la vie, les nôtres, la tienne.
Reste avec nous camarade !
Que nos larmes ne remplissent pas leurs bassines !
Alors que le gouvernement tente de briser les grèves par des réquisitions, la résistance s’organise.
Le 24 mars dernier, à l’appel des grévistes de la raffinerie Total du Havre, un rassemblement a été organisé par la CGT locale et le réseau pour la grève générale, où une centaine de travailleurs et d’étudiants essentiellement franciliens se sont mobilisés pour apporter leur soutien non seulement à la grève de la raffinerie alimentant l’Île-de-France en fioul et en kérosène, mais aussi les grévistes face aux réquisitions.
Le réseau pour la grève générale est à l’origine une initiative parti d’une tribune dans le journal du dimanche à la veille de la manif du 31 janvier pour mettre la pression sur l’intersyndicale Une coordination de raffineurs de transporteurs publiques, étudiant-e-s, professeurs, énergéticiens visant à pousser à la grève générale.
Dans ce premier reportage, nous entendrons les interventions et les entretiens réalisés devant la raffinerie de Gonfreville prés Havre lors de l’assemblée générale du 24 mars dernier.
Depuis le 6 mars, le centre d’incinération des déchets (TIRU) d’Ivry est occupé par les grévistes, éboueurs et travailleurs de Suez, filiale d’EDF. Ce vendredi 24 mars 2023, la police a réquisitionnée des grévistes de Suez.
Dans cette seconde partie d’émission, nous vous proposons l’écoute du reportage réalisé ce lundi 27 mars 2023 au centre d’incinération des déchets (TIRU) d’Ivry. Nous entendrons l’entretien réalisé avec le secrétaire général du syndicat de la production de la région parisienne qui nous parle des suites de la réquisition et ensuite, nous entendrons les diverses prises de parole.
Le jeudi 23 mars 2023 était la 9 éme journée de mobilisation nationale appelé par l’intersyndicale dans cette mobilisation contre la réforme des retraites. C’était la première après le passage en force de la réforme avec l’utilisation de l’article 49-3. La journée a donc était rythmée par une diversité d’actions de blocages dans la matinée, et une manifestation au départ de bastille et en direction de la place de l’opéra, qui une fois dispersée s’est transformé en un ensemble de petites manifestations sauvages comme toute les nuits depuis l’annonce du passage en force de la réforme.
Dans la première partie de notre émission nous vous diffusons les reportages que nous avons pu réaliser le 23 mars. Tout d’abord, vous pourrez entendre un reportage au Techni-centre de Châtillon, en gréve sauvage. Ensuite, nous serons à la gare de Lyon avec un cheminot qui reviendra sur l’action d’envahissement des rails qui avait eu lieu dans la matinée. Enfin, vous entendrez l’interview d’ étudiants de l’université Panthéon-Assas en cortège lors de la manifestation de l’après midi.
Dans une seconde partie d’émission, nous vous diffusons un interview réaliser avec deux membres de l’ Assemblée Interprofessionnelle du Havre. Ce fut l’occasion pour nous de revenir sur l’ensemble de la mobilisation avec eux, et plus précisément sur le tournant qu’elle a pris depuis une semaine.
Nous terminons cette émission en lisant le communiqué des camarade de Rennes de S. blessé gravement ( pronostic vital engagé) à Sainte Soline lors de la mobilisation de ce week end contre les méga bassines :
” Samedi 26 mars à Sainte Soline, notre camarade S. a été atteint à la tête par une grenade explosive lors de la manifestation contre les bassines. Malgré son état d’urgence absolue, la préfecture a sciemment empêché les secours d’intervenir dans un premier temps et d’engager son transport dans une unité de soins adaptée dans un second temps. Il est actuellement en réanimation neurochirurgicale. Son pronostic vital est toujours engagé.
Le déferlement de violences que les manifestants ont subi a fait des centaines de blessés, avec plusieurs atteintes graves à l’intégrité physique comme l’annoncent les différents bilans disponibles. Les 30 000 manifestants étaient venus dans l’objectif de bloquer le chantier de la méga-bassine de Sainte-Soline, un projet d’accaparement de l’eau par une minorité au profit d’un modèle capitaliste qui n’a plus rien à défendre sinon la mort. La violence du bras armé de l’État démocratique en est la traduction la plus saillante.
Dans la séquence ouverte par le mouvement contre la réforme des retraites, la police mutile et tente d’assassiner pour empêcher le soulèvement, pour défendre la bourgeoisie et son monde. Rien n’entamera notre détermination à mettre fin à leur règne. Mardi 28 mars et les jours suivants, renforçons les grèves et les blocages, prenons les rues, pour S. et tous les blessés et les enfermés de nos mouvements.
Vive la révolution.
Des camarades du S.
PS : Si vous disposez d’informations concernant les circonstances des blessures infligées à S., contactez-nous à : s.informations@proton.me”
Dans cette émission de l’actualité des luttes, vous entendrez tout d’abord un reportage réalisé Place de la République le mardi 21 mars dernier, où les personnes venues sur place se sont ambiancées, réitérant malgré le rejet des motions de censure, leur refus de la loi gouvernementale. Dans un second temps, vous entendrez les interventions de syndicalistes, s’étant réunis samedi 18 mars, avec pour but une première réunion autour de la caisse de solidarité, vue comme un moyen de coordination entre différents secteurs et comités de grève, dans le but de reconduire et généraliser la grève reconductible.
Intervenants/secteurs : Info-com CGT, Mathieu de la CASVP, Sud commerce solidaire, un point de situation sur Grenoble, Catacombes de Paris.
Vous trouverez à cette adresse le formulaire pour contribuer si vous le souhaitez, à la caisse de grève solidaire : https://www.caisse-solidarite.fr/ Vous pourrez également trouver ici une carte de France des caisses de grève avec les liens correspondants vers chacune : https://caissedegreve.fr/
Le 16 mars 2023 le gouvernement annonce le passage de la réformes des retraites par l’utilisation du 49.3. Le 20 mars, les motions de censure du gouvernement sont rejetées. Pendant ce temps là, dans la rue, depuis le 16 des rassemblement et manifestations sauvages ont lieux dans toutes les rues de Paris et les blocages tiennent la gréve reconductibles jusqu’à la prochaine date de mobilisation appelée par l’intersyndicale : ce jour du 23 mars 2023 au départ de la place de Bastille et en direction d’Opéra.
Pour cette émission, nous choisissons donc de vous diffusez dans un premier temps : un reportage qui a été réalisé le 18 mars 2023 dernier, sur la Place d’Italie lors du rassemblement contre la réformes des retraites qui avait lieu là bas.
Ensuite, nous vous diffuserons un reportage réalisé le mardi 21 mars 2023 dernier à l’incinérateur d’Ivry bloqué et occupé 24h/24h depuis le 9 mars 2023.
Jeudi 16 mars 2023, pour la centième fois dans l’histoire de la Ve république, un gouvernement a choisi d’utiliser la procédure de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution afin de faire adopter une loi. En engageant sa responsabilité devant l’Assemblée nationale sur le projet de réforme des retraites, le gouvernement d’Élisabeth Borne Adopte cette démarche pour la 12e fois.
Cela marque un tournant dans la vie politique française : la fin du long règne du fétiche qu’est la Démocratie. Qu’est-ce la Démocratie quand, à coups de clownesques artifices réglementaires et carnavalesques « appels au dialogue social », la « représentation nationale » est muselée, les syndicats traînés dans la fange surie de mépris ; qu’est-ce donc que cette Démocratie, sinon la forme abstraite aux allures de fausseté revêtue par le tailleur même : le rapport-capital démasqué.
Dans l’émission de ce jour, nous serons en direct de nos studios afin d’effectuer le tour d’horizon des mobilisations contre l’adoption de cette réforme des retraites.
Nous débuterons avec une camarade de l’assemblée générale interpro du 93 qui nous parlera des diverses actions menées. On continue avec Saint-Nazaire. Ensuite, nous parlerons avec Agathe, du technicentre TGV de Châtillon, de leur départ en grève sauvage. Nous poursuivrons avec l’assemblée générale interpro du Mantois.
Nous terminerons cette émission, par la diffusion de deux reportages. Le premier réalisé le vendredi 17 mars 2023 sur l’action de blocage du périphérique au nord de Paris à la porte de Clichy. Ensuite, nous vous diffuserons un reportage réalisé le lundi 20 mars 2023 sur le blocage d’un rond-point routier au port de Gennevilliers.
Manifestation contre la réforme de retraites ce jeudi 23 mars à 14 h Parcours de la manifestation : Bastille – Boulevard Saint-Antoine – rue de Rivoli – Avenue de l’Opéra
Ce dimanche 19 mars 2023,au centre d’incinération d’Issy-les-Moulineaux, au 99 quai du président Roosevelt, se tenait dans le cadre du mouvement social contre la réforme des retraites, un piquet de grève.
Dans ce reportage, nous entendrons notamment des salarié-e-s de la Fnac venir soutenir le blocage et Fatiha sur la mobilisation des agent.e.s de la Filière ouvrière de la Direction de la propreté et de l’eau (DPE) (Ville de Paris) qui occupent le centre d’incinération d’Issy-les-Moulineaux.
Dans cette émission, vous entendrez dans un premier temps un reportage réalisé le lundi 13 mars au centre de collecte des déchets de Pizzorno Environnement situé à Vitry-sur-Seine (30 rue Berthie Albrecht), où se tient un piquet de grève dans le cadre du mouvement social pour le retrait de la réforme des retraites. La séquence est complétée par deux interviews réalisées le même jour, à l’incinérateur de déchets d’Issy-les-Moulineaux, qui était également bloqué.
En seconde partie d’émission, vous entendrez une interview de soignantes recueillies en manifestation, pour parler de leur conditions de travail, de la répressions envers une infirmière ayant voulu prioriser les soins d’un patient, et in fine de la dégradation du service public hospitalier. Le tout est complété par des extraits d’une émission diffusée sur Radio Canut le 28 février dernier, réalisée par Salomé Dzuilka, intitulée “Plus de Champagne pour Champagnole”. Vous y entendrez des témoignages de soignant.es ayant perdu leur poste suite à la fermeture suspensive de l’hôpital dans lequel ils et elles travaillaient.
“L’hôpital de Champagnole, situé dans le Jura, subit une fermeture suspensive depuis novembre 2022. Pour des raisons économiques et politiques, ce petit centre hospitalier est encore aujourd’hui à l’arrêt. Plus d’une vingtaine de soignants et soignantes ont perdu leurs postes et ont dû trouver des solutions pour rebondir. Abasourdies de cette volonté de fermer cet hôpital qui avait pourtant tout pour continuer à exister, Isabelle, Didier, Paola, Christelle et Stéphanie témoignent aujourd’hui de la violence politique, émotionnelle et psychologique qu’ils et elles ont subis.
Malheureusement le cas de Champagnole n’est pas isolé : en France, les choix politiques de ces dernières années ont montré une volonté de réduire le budget économique accordé au service hospitalier. Partout, mais principalement en milieu rural, la population se voit privé de services médicaux et est mise en danger.”
En ces temps de mobilisation sociale, les rendez vous se multiplient. An effet dans l’émission d’aujourd’hui nous vous diffusons un ensemble de reportages réalisés sur la semaine du 6 mars. À l’occasion du 8 mars (Journée internationale de lutte pour les droits des femmes et minorités) l’AG féministe Paris – Banlieue a décidé d’organiser une marche de nuit en non mixité Meuf et Trans-Pédé-Gouine le 6 mars à Paris, dont nous vous diffusons une parties des prises de parole avant le départ de la manifestation. Ce montage est suivi d’un interview que nous avons effectué le 8 mars lors de la manifestation organisée pour la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes et minorités, avec une camarade ukrainienne sur le rôle des femmes dans la résistance.
Ensuite, nous vous diffuserons un reportage réalisé lors de la manifestation appelée par plusieurs organisations de jeunes étudiants et lycéens dans le cadre de cette semaine de gréve reconductible contre la réforme des retraite.
Pour finir, nous vous diffuserons un interview qui a été réalisé le même jour, 9 mars 2023, au Centre d’incinérateurs de déchets de Issy les moulineaux, site en gréve et occupé.
Nous commençons cette émission par l’action menée dans le secteur de l’énergie ce jeudi 9 mars 2023. En effet, des agents et des agentes du secteur du gaz et de l’électricité de la CGT MINES ÉNERGIE, ont coupé dans la matinée le courant du stade de France et du chantier du village olympique à Saint-Denis, L’action a privé d’énergie le village olympique, le quartier au niveau zone commerciale, des data centers et aussi le stade de France. Environ 300 agentes et agents étaient présent-e-s pour cette action. Et on commence ce reportage à l’espace Mandela, ou un électricien nous donnent quelques consignes avant l’action. Ensuite, nous poursuivrons le reportage sur le site près du chantier du village olympique à Saint-Denis.
En seconde partie d’émission, nous reviendrons sur l’assemblée générale de mobilisation contre la réforme des retraites, de l’assurance chômage et du RSA contre activité qui se tenait le 9 mars dernier à la bourse du travail de Paris.
LE TEXTE D’APPEL
Hors du dernier carré macroniste et des représentants “responsables” de la gauche et de la droite du capital, le mot d’ordre de l’intersyndicale « Mettre le pays à l’arrêt à partir du 7 mars » met tout le monde d’accord. Comme en 2019, la mobilisation contre la réforme des retraites renferme une contestation plus générale des effets sur nos vies du travail, contraint, souvent discontinu, et mal payé.
Qui a encore une « carrière complète » et sans interruption ? Qui veut ou peut encore, tout le long, travailler 40 heures par semaine, 47 semaines par an, pendant une quarantaine d’années ? De quel travail parle-t-on, et à quels droits ouvre-t-il ? Après 55 ans, près de la moitié des gens sont au chômage. Dans ces conditions, décaler de deux ans l’âge de départ à la retraite, ce sera prendre des bouts de boulot, ou sinon, s’arrêter avec une décote. Pour beaucoup, ce ne sera pas tant travailler deux années de plus qu’attendre deux ans de plus, coincés entre Pôle emploi, la CAF, et leurs logiques de contrôle et de sanction financière. Avant cela, pour une majorité de prolétaires, la précarité et l’irrégularité de l’emploi sont déjà la norme depuis longtemps. Le plein emploi précaire se nourrit de mises au pas, de radiations par Pôle emploi, et bien souvent de boulots de moins d’un mois, mal payés et n’ouvrant aucun droit. Si la réforme des retraites passait, il y aurait, selon les projections gouvernementales, 300 000 allocataires de plus (pension d’invalidité, ARE, ASS ou RSA), sans parler de celles et ceux qui n’auraient aucun droit deux ans de plus – du fait de la conjugalisation des ressources, entre autres.
Les salaires stagnent, les allocations de Pôle emploi sont sabordées par les réformes successives, et bientôt le RSA va être conditionné à une activité imposée à mi-temps. De 2019 à 2022, les réformes de l’assurance chômage ont déjà baissé considérablement les allocations et la durée d’indemnisation des chômeurs, tout en augmentant de 4 à 6 mois à temps plein le temps de cotisation nécessaire pour (r)ouvrir des droits. En parallèle, le contrôle a été renforcé, visant à rendre la vie au chômage intenable et à obliger ainsi les chômeurs à accepter n’importe quel travail, dans n’importe quelles conditions. Le versement du RSA tend, quant à lui, à être conditionné à une activité imposée de 15 à 20 h par semaine, sans droits et sans contrepartie : c’est la subordination, mais sans le salaire !
Autour de Paris, l’Eure et les Yvelines sont concernés. D’ici quelques jours, un quart des allocataires de l’Eure devront se mettre à disposition pendant 6 mois, pour de pseudo-formations, ou auprès de collectivités ou d’entreprises du département s’ils veulent continuer de recevoir une allocation. La Seine-Saint-Denis ne participe pas formellement à «l’expérimentation», pour s’en être désistée, mais elle se saisit de l’occasion pour essayer d’accroître la pression sur les allocataires, quand même.
La contrainte sur la (re)mise au travail se généralise C’est ce que montrent bien les usages politico-administratifs des « secteurs en tension » dans plusieurs domaines d’intervention publique – même si ceux-ci sont définis par les patrons, en fonction de difficultés de recrutements qu’ils croient pouvoir anticiper à six mois. À Pôle emploi, si le dernier contrat relève des secteurs en tension (bâtiment, restauration par exemple), nous sommes plus souvent contrôlés, plus souvent contraints de se rendre à de pseudo-recrutements collectifs, et plus souvent radiés. S’agissant de la régularisation des sans-papiers par le travail, le projet de loi Darmanin, s’il était adopté, la verrouillerait doublement, à savoir à une seule année – soit le temps des Jeux Olympiques – et aux métiers des secteurs en tension. Au service des patrons, au bon vouloir de la préfecture.
Les prix explosent, les expulsions vont être accélérées. Les difficultés pour se loger sont déjà massives, la part des loyers sur les revenus, et plus largement les charges contraintes, sont en accroissement constant. Dans ce contexte, le gouvernement a fait adopter la loi Kasbarian : les procédures d’expulsions seront accélérées et élargies, accompagnant la répression accrue sur l’occupation de logements vacants. Les prix explosent et vont continuer d’augmenter pendant plusieurs mois encore.
Face à cette situation, des collectifs s’organisent et passent à l’offensive dans plusieurs département. Quelle que soit notre situation actuelle, salariés plus ou moins précaires, avec ou sans papiers, ou bien au chômage, et quelles que soient les raisons pour lesquelles nous sommes au chômage, nous revendiquons d’avoir plus, sans condition, et pour toutes et tous!
Pour réfléchir ensemble à nos modes d’intervention dans le mouvement contre la réforme des retraites, contrer les réformes en cours et gagner de nouveaux droits dans ce moment de mobilisation massive Pour créer des espaces d’auto-organisation, trouver les moyens d’agir collectivement, contre l’atomisation, et contribuer à bloquer la machine capitaliste de mise au travail généralisée… agdu9mars@protonmail.com
À la veille d’une nouvelle journée de manifestation contre la réforme des retraites, alors que la colère et le rejet massif de cette réforme s’étend, nous poursuivons le suivi des actions et des mobilisations.
Hier, une action de gaziers et électriciens s’est faite sur le chantier et à l’alentour de la future cité olympique de Saint-Denis. Aujourd’hui, une mobilisation des agent.e.s de la Filière ouvrière de la DPE (Ville de Paris) qui occupent le centre d’incinération d’Issy-les-Moulineaux à l’appel de la CGT FTDNEEA au 99 quai du président Roosevelt, à Issy-les-Moulineaux.
Dans le direct de ce jour, nous sommes revenus avec un reportage sur l’action d’hier à Saint-Denis et par la suite, nous avons eu par téléphone un camarade de Saint-Nazaire pour les mobilisations en Loire-Atlantique. Dans la continuité, des salarie-e-s des transports en région parisienne et en fin d’émission Le récit d’une occupation d’usine produisant de la chaleur par le biais de déchets ménager.
En opposition à ce projet de réforme des retraites, l’unité des organisations syndicales a construit un mouvement social solide, déterminé, ancré dans le paysage social de tout le pays. Il révèle également l’inquiétude face à la désertification des territoires, le manque de services publics, les incertitudes en matière d’emploi, de salaires et de pouvoir d’achat.
En complément de ces manifestations, c’est plus d’un million de personnes qui ont signé et diffusent la pétition en ligne proposée par les organisations syndicales. Cette opposition à la réforme touche désormais toutes les strates de la population. Malgré cela, le gouvernement et le président de la République restent sourds et dégradent la cohésion sociale du pays en refusant toujours de retirer ce projet injuste.
L’équipe de l’actualité des luttes se trouvait dans la manifestation parisienne du 7 mars et dans l’émission de ce jour, nous entendrons les paroles de luttes de cheminotes et cheminots lors d’assemblée générale du matin à la gare du nord.
Ensuite, nous nous rendrons en ce début d’après-midi dans la manifestation ou nous entendrons entre-autre un gazier, un salarié de Géodis-calberson, des professeurs de Bagnolet…
En ce jour de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, nous décidons de vous diffuser plusieurs reportages. Tout d’abord un reportage qui a été réalisé lors de la manifestation contre la réforme des retraites du jeudi 16 février 2023 dernier à Paris. Ensuite nous vous diffuserons un reportage qui lui a été réalisé lors de la manifestation du 18 février 2023 contre le projet de loi asile et immigration qui partait de la Porte Dorée en direction du Centre Administratif de Rétention de Vincennes. En effet, le mercredi 1er février 2023, le projet de loi sur l’asile et l’immigration a été présenté en Conseil des ministres. Il devrait être présenté au Sénat en mars puis à l’Assemblée nationale avant l’été. Ce 22ème texte en 30 ans confirme une fois de plus l’érosion des droits des personnes exilées en France. Dans cette émission nous vous diffusons ces deux reportages car il est nécessaire de faire le liens entre différentes attaques du gouvernement afin de les combattre.
En appel à la mobilisation du 7 mars 2023 contre la réforme des retraites, nous sommes aujourd’hui en direct afin d’effectuer un tour d’horizon de la mobilisation en cours. Dans un premier temps vous pourrez entendre un reportage réalisé lors de la manifestation aux flambeaux du vendredi 03 mars 2023 dans le 20 éme arrondissement de Paris. Puis, nous aurons Karim de CGT énergie ouest Ile-de-France; Fred du dépôt de bus de Lagny dans le 20eme arrondissement; et enfin, Fathia et son collègue de st Ouen sur la mobilisation aux incinérateurs de Paris.
Ce fut l’occasion de revenir sur l’état à cette date de la mobilisation, la nécessité et les besoins d’une gréve reconductible, et les différents rendez vous de la semaine.
En appel à la mobilisation contre la loi Asile et Immigration du 18 février 2023, dont le départ de la manifestation sera à 14h à porte Dorée en direction du Centre de Rétention de Vincennes; nous vous diffusons aujourd’hui le montage de la rencontre qui avait lieu le 8 février 2023, à la Flèche d’or, dans laquelle vous entendrez un ensemble de collectifs qui participent de cette mobilisation.
Aujourd’hui, nous allons parler d’un sujet non des moindre, que celui de la boulangerie. Peut-être avez-vous entendu parler de la manifestation début 2023 du petit patronat artisan s’y référant, observé l’augmentation de certains produits, ou même vu des stores baissés. L’augmentation du coût de l’énergie dans le sillage de la libéralisation du marché de l’électricité et de ses fonctionnements idéologiques absurdes s’en trouve pour partie responsable. Mais au-delà de cette médiatisation et de l’aura dont jouit la profession, vous êtes-vous déjà demandé ce qu’il se passait dans l’arrière-coulisse, derrière les murs du fournil ou de ceux des écoles de formation ? A cette fin, vous entendrez un entretien réalisé avec Bastien*, ayant commencé comme apprenti à 14 ans, et Auria*, qui elle, s’est reconvertie à l’âge adulte. Deux parcours différents, mais qui croisés, éclairent sur le milieu de la boulangerie. Au programme : conditions de travail, salaires, discriminations, et plus largement, un portrait de ce milieu paradoxalement si méconnu. *Les prénoms des intervenants ont été changé.
La mobilisation contre la réforme des retraites continue. Cette semaine deux dates de manifestation étaient posées : le mardi 7 février et le samedi 11 février. Nous nous sommes donc rendus à celles ci afin de questionner les manifestants sur les raisons de leur présence, la stratégie de lutte mise en place, et la possibilité d’un départ en gréve reconductible. Vous pourrez donc entendre dans une première partie d’émission les reportages réalisés lors de la mobilisation du mardi 7 février 2023 sur Paris. Ensuite vous pourrez entendre un reportage réalisé lui le samedi 11 février 2023 dans la ville de Montpellier. Nous terminerons l’émission en vous diffusant le point d’étape fait par un camarade du Tarn sur la mobilisation dans sa région.
Les 2 et 3 décembre 2022, les médecins libéraux appelaient à un mouvement de gréve pour réclamer entre autre un doublement du paiement de leurs consultations qui aujourd’hui est à 25 euros. L’équipe de l’actualité des luttes à chercher à savoir quelle était la signification de cette grève et quelle place a une médecine de ville qui ne serait plus une médecine à la chaine.
Pour toutes ses questions, nous avons rencontré le 26 janvier 2023, Ismaël Nureni Banafunzi, médecin généraliste, qui exerce dans une Maison de Santé dans le 19e arrondissement de Paris et membre du syndicat de la médecine générale. C’est cet entretien que nous vous proposons dans l’émission de ce jour.
Communiqué de presse du 22 novembre 2022 Grève des 1er et 2 décembre : le SMG n’appelle pas à la grève. Le Syndicat de médecine générale ne s’associe pas à l’appel à la grève lancée pour le 1er et 2 décembre par un groupe de médecins libéraux·ales et repris par d’autres syndicats.
La défense d’un soin de premier recours de qualité, accessible à toutes et tous ne saurait passer par des revendications corporatistes portant sur le tarif des actes de consultation et le chantage au déconventionnement.
En effet, ce sont encore une fois les assuré·es sociaux·ales qui in fine paieront la note, sans pour autant voir leur quotidien s’améliorer. Le SMG ne partage pas les revendications quant à l’augmentation des tarifs des consultations en médecine générale, mais milite au contraire contre la rémunération à l’acte et contre la libéralisation de la protection sociale. Il défend une assurance maladie obligatoire universelle remboursant à 100 %1 où « chacun·e cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ».
Il ne partage pas non plus la critique systématique de l’exercice coordonné et du partage des tâches avec les autres professionnel·les de santé. Au contraire, il défend l’idée que la pluridisciplinarité et les regards croisés entre professionnel·les sont une partie de la solution pour améliorer l’état de santé individuel et global de la population 2.
Concernant les modifications de la formation des internes en médecine générale, le SMG avait déjà pris position pour défendre les conditions de travail et la qualité de la formation des étudiant·es en médecine 3. Il persiste à penser que l’amélioration de la formation des étudiant·es en médecine sur un plan qualitatif est une meilleure piste pour améliorer l’accès aux soins.
Paiement à l’acte, libéralisation de la protection sociale, Mon espace santé, téléconsultation, 4e année de médecine générale, etc. : fausses bonnes idées, vraies dégradations des soins. Augmentation des services publics, 100 % Sécu pour chacun·e et démocratie sanitaire, voilà où est l’avenir selon le SMG. Pour la défense d’un système de santé vraiment égalitaire, solidaire et respectueux des conditions de travail des professionnel·les de santé, rejoignez le SMG !
Le groupe d’animation du SMG syndmedgen@free.fr Tél/Fax : 01 46 57 85 85
Une manifestante tenant une pancarte translucide à Paris le 2 février 2023 à la manifestation des travailleurs du social et du médico-social
Le 2 février 2023 à Paris dans le 3e arrondissement se tenait une manifestation énergique et revendicative des travailleurs du social et du médico-social, réunissant plusieurs collectifs et syndicats. Ceux-ci se sont donnés rendez-vous à 11h en face de Nexem, un syndicat patronal du travail social privé, où ont eu lieu des prises de parole. Les personnes ont ensuite rejoint la manifestation en début d’après-midi se dirigeant vers Matignon. Les manifestants revendiquaient l’attribution du Ségur pour toutes et tous, sans conditions, une partie d’entre elles et eux, n’ayant pas bénéficié des primes. Également, était revendiqué une augmentation d’au moins 300€ des salaires et l’indexation sur les prix, ainsi qu’une convention collective commune de haut niveau et non une convention collective unique alignée par le bas. Enfin, était exigé l’amélioration des conditions de travail et des conditions d’accueil et d’accompagnement, accompagnées des moyens humains et financiers à la hauteur des besoins de la population.
Musique entendue dans l’émission : Les Ancolies recrutent Texte accompagnant la musique :
Le 25 mai 2022 “En lien avec l’épidémie de COVID, le secteur Sanitaire vit actuellement une crise inédite de l’emploi avec une pénurie aiguë de professionnels. Aussi, afin de remobiliser l’attractivité de ces métiers, le personnel soignant des hôpitaux et des EHPAD a bénéficié de plusieurs revalorisations salariales dès septembre 2020 dont la Prime « Ségur ». Malgré les annonces et les promesses, le secteur Social et Médico-Social reste en marge de ces valorisations. Les MAS (Maison d’Accueil Spécialisée) et les FAM (Foyer d’Accueil Médicalisé), établissement avec un fort versant sanitaire, ont été particulièrement sinistrés par cette négligence des pouvoirs publics. Par conséquences, ces établissements ont subi des départs en masse de leur personnel vers des structures plus attractives financièrement. Des mobilisations du secteur Social et Médico-Social en décembre 2021 ont abouti à une attribution partielle de cette valorisation, arrivée tardivement. Par cette « annonce d’emploi », décalée et inclusive, la culture RAP vient soutenir la cause du handicap. Par ce biais nous voulons passer plusieurs messages : – Faire entendre notre recherche de professionnels afin de maintenir ouvert ce lieu de vie pour personnes vulnérables. – Communiquer sur ce qu’est une MAS car nous sommes pénalisés par une méconnaissance de notre secteur d’activité. Et oui malgré le polyhandicap, dans une MAS il y a de la vie mais beaucoup de monde l’ignore. – Porter la lumière et la reconnaissance aux professionnels des MAS qui sont à 90 % des femmes et qui ont un mérite indéniable mais méconnu. – Défendre nos valeurs de solidarité, lutter pour une reconnaissance professionnelle. Faire reconnaitre la pénibilité spécifique de ce travail et revendiquer des revalorisations salariales indispensable tant les traitements actuels sont indignes. – Ce clip est aussi un message de notre vitalité, de notre souhait de s’en sortir, de soutenir les professionnels de terrain et surtout les familles et résidents de nos établissements.
Souhaitant diffuser massivement notre production nous comptons sur vous pour la diffusion et restons à votre disposition pour des échanges éventuels et des précisions.”
Le mardi 31 janvier 2023 c’est 2, 5 millions de personnes qui défilaient dans les rues sur l’ensemble de la France contre le projet de réforme des retraites. Dans cette émission nous vous diffusons un ensemble de reportages que nous avons récoltés dans les rues. Dans une première partie d’émission vous entendrez les reportages réalisés à paris tout au long du parcours de la Place d’Italie, aux Invalides. Dans une seconde partie d’émission nous élargirons notre périmètre en vous diffusant un reportage réalisé à Tarbes, puis un bilan des mobilisation dans le Tarn à Albi, et enfin un point d’info sur la mobilisation au Pays Basque.
Le projet de loi réformant le système de retraites était présenté le lundi 23 janvier en Conseil des ministres. Malgré la séquence, débutée jeudi 19 janvier, de fortes mobilisations dans la rue et dans plusieurs secteurs professionnels, le gouvernement compte bien faire passer sa version du texte le plus rapidement possible. Pour ce faire, il inscrit cette réforme dans un projet de loi rectificatif du budget de la Sécurité sociale. Et pourrait ainsi recourir, pour la première fois depuis sa création, à l’article 47-1
Le mardi 31 janvier, nouvelle journée de grève et de manifestation partout en France avec autant de monde et de détermination. Deux nouvelles journées appelées les 7 et 11 février.Plusieurs appels de grèves reconductibles. Comment cela se met en place ?
C’est de cela dont nous allons parler dans l’émission de ce jour. Et pour ce faire, nous serons en compagnie de Laurent, conducteur de bus au dépôt de Montrouge. Karim, secrétaire CGT énergie ouest Île-de-France et Romain, secrétaire général de la CGT Énergie 93.
Lundi 23 janvier 2023, à la Maison des Jeunes, un petit bâtiment au sein du campus EHESS-Condorcet à Aubervilliers seine-saint-Denis dont les portes s’ouvrent manuellement, à la différence de toutes les autres portes des bâtiments du campus qui sont à ouverture/ fermeture électronique, on était une bonne trentaine. L’idée était de prendre le lieu pour l’utiliser comme lieu de discussion et d’organisation pour les luttes. On a barricadé les portes, sauf une. Une banderole est accrochée dans le but de pouvoir diffuser un appel à rejoindre le lieu dans la soirée.
Ceci est le témoignage des étudiantes et étudiants qui ont tenté-e-s d’occuper ce lieu pour protester contre la réforme des retraites.
Avec nos invité-e-s, nous revenons sur cette occupation et comment, dans ses lieux sans vie, on tente de faire rentrer la politique : la vie de la cité.
Le « problème » des retraites est une construction politique. Ce terme renvoie, lorsqu’il est utilisé à propos de la réalité économique et sociale, à la sphère de la technicité, de l’expertise. En revanche, utiliser le terme « question » à propos de la réalité économique et sociale, signale la possibilité non seulement de la pluralité des réponses, mais aussi de leur éventuelle contradiction : en général, à une question correspond rarement une seule réponse, mais plusieurs réponses possibles, voire des réponses contradictoires, ce qui, à la différence de la sphère de la technicité, laisse la place au débat et à la pluralité des points de vue propre à la réalité économique et sociale.
Pour répondre à la question des Retraites, y a deux options : augmenter les recettes, ou réduire les dépenses. Le pouvoir choisit la réduction des dépenses : augmenter la durée de cotisation nécessaire et reculer l’âge légal de départ à la retraite, revient à diminuer le montant moyen des pensions versées et la durée pendant laquelle ces pensions sont versées.
En effet, dans la réforme Macron, pour toucher une retraite à taux plein (sans décote), il faut remplir une condition d’âge minimum (64 ans) et une condition de durée de cotisations requises (43 ans). Si, arrivé à l’âge légal de départ à la retraite, on décide de partir en retraite sans avoir assez de trimestres cotisés, on touche une pension décotée (diminuée) jusqu’à sa mort.
L’idée est d’inciter les gens à chercher à travailler au-delà de l’âge minimum de retraite afin d’obtenir le nombre de trimestres manquants… en sachant qu’il y a un âge d’annulation de la décote dit aussi de « taux plein automatique » (variant de 65 à 67 ans aujourd’hui, selon l’année de naissance). Mais ce taux plein ne l’est pas en réalité puisque s’il manque des trimestres à 67 ans, votre pension est diminuée d’autant.
En réalité, les personnes sans emploi sont nombreuses après 50 ans et encore plus après 60 ans et les conditions de travail sont telles, que nombreux sont ceux qui partent en retraite malgré une décote. Le recul de l’âge minimum de retraite revient donc à diminuer la durée de vie en retraite et à augmenter le nombre de pensions décotées. Bref, tout cela permet de verser moins de retraites et moins longtemps, donc de dépenser moins.
Quels sont les intérêts que le pouvoir sert lorsqu’il fait ce choix? Comment dégager les problématiques économiques et politiques qui se cachent derrière un discours d’urgence présentant les choix du gouvernement comme des nécessités? C’est ce que nous abordons dans cette émission avec notre invité Ozgür Gün, maitre de conférence à l’ Université de Reims Champagne-Ardenne ayant aussi enseigné à Paris 1 Panthéon Sorbonne, l’ENSTA et PSL.
Reculer l’âge de la retraite à 64 ans et augmenter à 43 le nombre d’années de cotisations, c’est priver l’ensemble des travailleur.se.s du privé comme du public d’une retraite à taux plein, c’est encourager le recours aux assurances individuelles et aggraver la pauvreté et les inégalités sociales.
Comme les précédentes réformes, celle-ci va frapper d’abord les classes populaires, renforcer les inégalités entre les femmes et les hommes et la pauvreté chez les personnes âgées. Il n’y a pourtant aucun problème de financement. Il s’agit avant tout de briser l’idée même de solidarité et d’une meilleure répartition des richesses. Nous refusons d’être des stocks de main-d’œuvre corvéables à merci.
Travailler jusqu’à 64 ans, c’est non ! Oui à une retraite digne pour toutes et tous.
Dans l’émission de ce jour et a la veille de la seconde manifestation intersyndicale, nous vous proposons l’écoute de différents reportages réalisés jeudi et vendredi dernier.
Le vendredi 27 janvier, se tenait à la bourse du travail de Massy-Palaiseau une assemblée générale de lutte contre la réforme des retraites. Avant la marche aux flambeaux qui avait lieu, nous entendrons un entretien réalisé lors de L’AG avec un syndicaliste CGT travaux publique Île-de-France, qui nous parlera des mobilisations dans son secteur. Ensuite, dans la marche, une interview avec une rédactrice en chef de la publication statistique pour l’administration de l’éducation nationale.
Dans la continuité de l’émission, nous serons sur la retraite aux flambeaux qui partait ce jeudi soir de la gare RER de Vitry-sur-Seine et se dirigeait vers la mairie de vitry. À l’appel de l’Union local CGT de plusieurs communes. Il y avait environ 200 personnes. Nous entendrons les entretiens réalisés avec une retraitée et un salarié de Sanofi
Nous poursuivrons avec des extraits de l’Assemblée Générale interprofessionnelle du 20ème qui se tenait le vendredi 27 janvier 2023 à la Mairie du 20e arrondissement de Paris.
Nous terminerons ce panorama dans les Hauts-de-Seine ou comme dans de nombreuse ville en France Le vendredi 27 janvier dernier, une marche au flambeau était organisée à Gennevilliers. Faute de manifestation de masse (empêchée par la CFDT, et accepter par la CGT au nom de l’unité syndicale) cette marche, pas très massive, mais combative, est aussi un préambule au rassemblement pour le délégué syndical de Mersen, entreprise sous-traitante de la scnema constructeur aéronautique, menacé de licenciement après avoir mené en décembre 2022 une grève historique.
Le nouveau projet de loi Asile & Immigration conduit à une négation radicale des droits fondamentaux des migrant-es. Le projet s’inscrit délibérément dans une vision utilitariste et répressive. Les migrant-es sont déshumanisé-es et considéré-es uniquement comme de la potentielle main d’œuvre. Le droit du séjour et le droit d’asile vont être encore plus restreints. Le projet prévoit des moyens pour empêcher d’accéder ou de rester sur le territoire, au lieu de les utiliser pour accueillir dignement celles et ceux qui fuient la guerre, la misère ou les conséquences du dérèglement climatique.
C’est l’ensemble des droits des étranger-es qui est en danger. Il est de la responsabilité de nos organisations, associations, collectifs et syndicats de réagir. En 2006 déjà, nous étions uni-es contre l’immigration jetable, nous appelons donc à nous mobiliser contre cette réforme qui, si elle était adoptée, accentuerait encore le fait que les étranger-es en France, soient considéré-es comme une population de seconde zone, privée de droits, précarisée et livrée à l’arbitraire du patronat, de l’administration et du pouvoir.
Le 20 janvier 2023, à la bourse du travail de Paris, avait lieu une assemblée générale afin d organiser une mobilisation contre ce projet. Aujourd’hui, nous vous diffusons une partie des prises de paroles qui ont eu lieu à cette occasion.
En 1982, l’age de la retraite était fixé à 60 ans. Depuis les premières contre-réformes de 1993, nous sommes passée de 40 ans de cotisation et a un allongement progressif vers 43 ans (loi Touraine) avec un départ à 62 ans minimum.
La Première Ministre a annoncé ce 10 janvier 2023 le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans avec une accélération de l’augmentation de la durée de cotisation.
Depuis 1991, les réformes se sont succédé à un rythme soutenu. En 1995, Présentation par Alain Juppé, Premier ministre, d’un plan de réforme de la sécurité sociale. Le plan, prévoyez de réformer les régimes de retraite des fonctionnaires et les régimes spéciaux des salariés des entreprises publiques (SNCF, RATP, EDF-GDF…) Mais, face à l’ampleur du mouvement social déclenché par ce plan et l’annonce du plan de restructuration de la SNCF, le gouvernement retire son projet.
Que va-t-il se passer pour cette réforme 2023 ? Suite à l’annonce de la réforme gouvernementale, toutes les organisations syndicales se sont immédiatement réunies pour construire une réponse commune de mobilisation interprofessionnelle. Une première journée de grèves et de manifestations a eu lieu ce 19 janvier 2023. À paris et en région, les manifestations ont fait le plein, mais cela ne sera pas suffisant pour faire reculer le gouvernement. Comment construire l’offensive ?
Dans l’émission de ce jour, nous revenons sur cette journée du 19 janvier. On commencera par un extrait de l’assemblée générale qui se tenait ce jeudi matin à la bourse du travail d’Aubervilliers.
Ensuite, nous serons dans la manifestation parisienne et dans les différents cortèges qui la composent. Nous entendrons les voix de travailleur de l’automobile, de lycéennes et de lycéens, de l’éducation national et autres. Nous aurons aussi des échos sonores de manifestation en régions.
Le lundi 17 octobre 2022, Mathieu Poli, électricien de 29 ans dans le Groupe Maintenance Réseau d’Anjou, s’est donné la mort.
« Comme de très nombreux collègues du GMR de l’Ouest, il avait participé aux trois mois de grève pour gagner une revalorisation de 5 % des salaires et une révision des reconnaissances de qualification. (…) Il avait été le premier à être convoqué au commissariat d’Angers le mercredi 7 septembre à la suite d’une action de grève le 2 juin. Comme d’autres collègues convoqués, Mathieu avait très mal vécu cette période de mépris, d’humiliation puis de répression en tout genre. »
En 2021, pendant plus de 4 mois, des salariés de l’entreprise publique Réseau Transport Électricité ont fait une grève pour obtenir l’ augmentation de leur salaire. Après avoir laissé le conflit s’enliser, puis refusé cette augmentation, la direction procède à des mises à pied. La direction décide de porter plainte contre X, et le 4 octobre 2022, 4 salariés sont arrêtés à leur domicile, menottés, perquisitionnés, et accusés devant leur famille de “cyber terrorisme en bande organisés”. Ils sont emmenés à la Direction Générale de la Sécurité Intérieure, pour une garde à vue de 96 heures. Quelques mois plus tôt, c’était Moussa Gakou, technicien gazier chez GRDF, qui était menotté chez lui à l’aube, par 4 policiers, pour avoir coupé le gaz lors des mouvements de grève du 15 et 22 juin 2022.
Ces salariés de RTE sont mis en cause pour avoir « programmé le passage en local de postes électriques ». Une action pourtant fréquente lors des journées de grève dans le secteur des IEG (industries électriques et gazières) et qualifiée par la CGT « d’action symbolique de reprise en main de l’outil de travail ».
L’interpellation des 4 grévistes de RTE est d’autant plus remarquable qu’elle intervient 24 h à peine avant la journée de grève du 6 octobre. En effet, ce jour-là, les fédérations CGT, FO, CFDT et CFE-CGC des IEG (branche professionnelle qui compte environ 150 entreprises, dont EDF et Engie, pour plus de 160 000 salariés) entrent de nouveau en lutte pour l’augmentation du salaire national de base (SNB). « Les employeurs et les représentants de l’état ne peuvent pas à la fois exiger des agents qu’ils travaillent d’arrache-pied pour assurer le passage de l’hiver et, en même temps, les mépriser en refusant de compenser l’inflation qu’ils subissent ! », rappelle l’interfédérale des industries énergétiques et gazières (IEG) dans un communiqué.
RTE a déposé plainte l’été derniers à la suite de dégradations qui auraient entraîné des coupures de courant. Une enquête a été ouverte le 29 juillet pour entrave à un système de traitement de données, sabotage informatique, accès et maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé de données, ainsi que pour introduction, modification et suppression de données d’un tel système. Les quatre salariés de RTE, soupçonnés d’interventions frauduleuses sur le réseau électrique en juin et juillet derniers, seront donc jugés le 28 février 2023.
Le 9 janvier 2023, nous avons rencontré sur le site du Blanc-Mesnil, Romain, secrétaire général de la CGT Énergie 93. En sa compagnie, nous avons parlé des mouvements de grève qui se sont déroulés ses derniers mois en seine-saint-Denis, de la répression qui a suivie, et des perspectives de lutte sur la nouvelle reforme des retraites.
En Appel à la mobilisation contre la réforme des retraite du 19 janvier 2023, nous avons décidé de vous rediffuser le montage que nous avions réaliser de la 1ere journée de mobilisation contre la réforme des retraites du 5 décembre 2019.
Vous pourrez donc entendre les reportages réalisé lors de manifestation qui partait de République; puis une partie des prises de parole de l’assemblée générale qui se dérouler à “la Générale” dans le 11eme arrondissement de Paris suite à cette manifestation.
Dans cette émission diffusée le 6 janvier 2023, vous entendrez différents petits sujets portant sur le manque d’argent, la précarité et la misère. Sous-financement, salaire trop bas et solutions pour échapper à la misère sont au programme.
L’Office National des Forêts (ONF) s’occupe de nos forêts publiques. Mais malgré les menaces croissantes qui pèsent sur elles (incendies, épidémies sanitaires, changement climatique…) l’ONF est peu à peu dépecé par le gouvernement, il a perdue 1/3 de ses effectifs. Les gardes forestières et gardes forestiers, qui se sont engagés à l’ONF par amour pour les forêts, sont aujourd’hui de moins en moins nombreux et surtout sous pression pour produire toujours plus de bois.
Le 3 novembre 2022, se tenait a l’assemblée nationale le débat sur la loi de finance 2022 2023. a cette occasion le Syndicat National Unifié des Personnels des Forêts et de l’Espace Naturel (SNUPFEN) et les salarié de l’ONF , était présent pendant 3 jours prés de l’assemblée nationale pour faire entendre leurs voix. Une suppression de 95 postes était envisagé pour 2023. Et malgré la communication du gouvernement, ce seront l’équivalent de 35 postes qui seront supprimés en 2023 à l’issue de la votation du budget.
Vous entendrez des entretiens réalisés le 3 novembre 2022 avec Patrice Martin du syndicat SNUPFEN ONF et de Bruno Doucet de l’ ONG canopée forêt vivante.
De novembre 2021 à mars 2022, de nombreux salariés des Fnac Relais et Paris ont participé à des mouvements de grève dont la principale revendication était les conditions de travail. Pour ne plus revivre la même chose, la direction a donc embauché plus que de coutumes des renforts en cette fin d’année sur tous les points chauds de l’année dernière en Province.
Et Saint Lazare qui a connu plus de 3 mois de conflit est le seul magasin parisien qui n’a pas perdu en effectif CDI depuis 1 an. Autrement dit, le relatif confort dans lequel travaillent ces salariés aujourd’hui a été arraché par la lutte.
Pour autant, ces renforts ont vocation à disparaître dès le mois de janvier, renvoyant les titulaires au sous-effectif chronique qui touche l’ enseigne, et aux mauvaises conditions de travail qui en découlent. Parallèlement à ça, nous avons connu une année très compliquée, où l’inflation est venue rappeler de façon cinglante à quel point notre rémunération est basse. À ce titre, malgré les augmentations générales des salaires de 2022, le travailleur de la Fnac n’a jamais été aussi proche du statut de SMICARD qu’aujourd’hui. C’est dans ce contexte que les salarié-é-s de la FNAC paris et relais appelait a des journée de gréve les 23 et 24 décembre 2022.
Vous écouterez un reportage réalisé le 23 décembre 2022 devant la FNAC st-Lazare.
Portrait d’une des “Amazones” d’Avignon, un groupe de braqueuse, qui entre 1989 et 1990, a organisé sept braquages pour échapper à la misère et améliorer ses conditions de vie ainsi que celles de ses proches. Le portrait a été réalisé par l’émission l’Egrégore et a été diffusée le 28 novembre 2022 sur Radio Primitive.
Un reportage réalisé dans un magasin sans argent éphémère à Villejuif, appelé aussi zone de gratuité, où des habitants à l’issue d’une action de solidarité pendant le confinement de 2020, ont décidé de monter un projet pour aider leurs semblables. Elles et ils expérimentent ainsi une alternative au magasin marchand, où les habitants peuvent donner leurs biens et en acquérir d’autres, sans troc et sans intermédiaire financier.
Après la Réforme 2019-2021 de l’assurance chomage : malgré les avis changeants du Conseil d’État, les organisations se sont mobilisé·es pour contester la baisse considérable de droits, appliquée aux travailleuses et aux travailleurs précaires (baisse du calcul, hausse du seuil, etc.). Résultat : Plus d’1 million de perdants.
Avec la Réforme 2022-2023 : en plein été, E. Macron annonce une nouvelle baisse, qui réduit d’un quart le temps d’indemnisation des chômeurs·euses. Résultat : Plus d’un million de perdants, parfois les mêmes, élargis à celles et ceux qui ont perdu un CDI
Le 23 décembre dernier, l’exécutif a discrètement transmis aux organisations syndicales et patronales la version définitive du décret permettant la modulation de la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi selon le taux de chômage.
Ce décret prévoit de réduire la durée d’indemnisation des chômeurs selon le nombre de demandeurs d’emploi. Une réduction de 40 % s’appliquera si le taux de chômage passe sous la barre des 6 % et une baisse de 25 % sera mise en place si le taux de chômage est inférieur à 9 %. La réforme devrait être promulguée le 1er février 2023. Ce 3 janvier, la première ministre semblait revenir sur ce décret.
Pour faire le lien avec la future réforme de France travail qui succédera à pôle emploi, les menaces sur les allocataires du RSA, les attaques contre le logement et contre la réforme des retraites, le 15 décembre 2022, la CGT chômeurs rebelles, l’APEIS chômeurs et précaires, AC contre le chômage, le mouvement national chômeurs et précaires, l’union syndicale solidaire, la fsu et droit au logement, organisait un meeting unitaire : ASSURANCE CHÔMAGE : NE LAISSONS PAS FAIRE !
Dans l’émission de ce jour, nous entendrons les interventions qui ont rythmé cette rencontre.
Car au-delà des habillages (soi-disant modulation selon le taux de chômage, incitations à la reprise d’emploi), il s’agit bien d’une attaque contre la protection sociale, un appui au patronat pour forcer aux contrats précaires et des économies sur les plus pauvres.
Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute de l’entretien réalisé avec Fabienne Lauret en novembre dernier.
Entretien. Après la publication en 2018 du livre « L’Envers de Flins », Fabienne Lauret, ouvrière établie à Renault Flins à partir de 1972, s’est lancée dans une prolongation sous forme de BD.
Avec le scénario tiré du livre, les dessins, cette BD est une œuvre collective. Comment vous en est venue l’idée, comment l’avez-vous construite ?
Étonnamment, c’est venu très vite à la première présentation publique du livre le 10 février 2018 à la librairie La Nouvelle Réserve (Limay 78) : Philippe Guillaume, que je ne connaissais pas, emballé par le livre, est venu me proposer, en tant que scénariste de BD historiques et engagées de l’adapter ensemble en BD. Surprise et n’y connaissant pas grand-chose, mais curieuse de nature, j’ai vite accepté cette aventure qui s’est révélée passionnante, prenante et très enrichissante ! Un autre libraire indépendant nous a mis en contact avec la jeune Elena Vieillard, illustratrice, dont des membres de la famille avaient travaillé et milité chez Renault.Fabienne Lauret
Grâce aux connaissances de Philippe, nous avons trouvé un éditeur de BD, « la Boîte à bulles » en ayant un accord écrit de Syllepse, l’éditeur du livre, tout en gardant le titre initial (inversé). Dès 2019, le plan puis le synopsis très précis fut élaboré, mais il a fallu faire des choix parfois difficiles : passer des 300 pages du livre (notre boussole) à 130 pages de BD + 15 pages de volet documentaire — et respecter la demande de l’éditeur pour un récit plus personnel, tout en insérant un important passage inédit sur deux voyages militants en Pologne en 1980 et 1981.
Nous avons ensuite travaillé avec Philippe tous les mardis, à Mantes-la-Jolie, pour fournir entre deux et trois pages à Elena avec des indications écrites précises pour chaque case : le contexte, les dialogues et aussi les images ou les photos dont elle pouvait s’inspirer. Son dessin assez vif et dynamique, pas forcément réaliste pour les portraits, mais recherché pour le reste, nous a plu ! Notre travail a été ralenti notamment pendant la période du Covid, les vacances ou certains autres impératifs personnels. Le travail de corrections et de finalisation par Zoom avec l’éditeur a été très dense et très pointu, et le résultat final est chouette ! Il semble que la BD touche aussi un autre public, plus jeune, moins militant que pour le livre, de fait aussi relancé !
Pourquoi le « dialogue » avec les moutons ?
Il y a un passage dans le livre sur les moutons blancs ou bruns, remplaçant les jardiniers pour tondre des pelouses de l’usine. Philippe a eu la bonne idée de les introduire de temps en temps dans la BD comme des personnages naïfs me posant des questions qui pourraient aussi traverser l’esprit des lecteurs et lectrices. Ils peuvent être aussi un symbole d’une partie des salariéEs soumis au patron mais s’interrogeant sur leur sort et prêts parfois à se rebeller en sortant du rang de la soumission. Les moutons bruns ou noirs seraient plus rebelles, ce sont mes préférés !
« Établie », féministe, révolutionnaire, antiraciste, syndicaliste, quelle dimension te paraît la plus importante ?
De fait, je ne me suis pas sentie longtemps « établie », comme une pièce rapportée extérieure, mais assez vite comme ayant intégré cette usine tel un pays qu’on adopte et qui devient le nôtre : à 22 ans, ma position sociale pouvait facilement et naturellement être ouvrière syndicaliste révolutionnaire, d’autant que j’avais déjà en moi le féminisme et l’antiracisme. L’important est donc cette cohérence à mon avis indispensable, sur tous les fronts — ne pas oublier l’écologie déjà présente ! — contre le système exploiteur et destructeur qu’impose le capitalisme et son allié le patriarcat.
Même si tout ne fut pas « rouge » tout le temps, ton parcours semble se dérouler dans un autre monde, une tout autre époque. Tout est-il si lointain ?
Le récit s’étale sur plus de 40 ans d’engagement où les causes des luttes n’ont pas vraiment changé sur le fond, même s’il y a eu quelques avancées mais sans cesse remises en cause, que ce soit au niveau national ou plus local, lutte des classes oblige ! Le tournant des années 1980, avec la déferlante de la mondialisation néolibérale, avait déjà changé la donne. Certes, le droit à l’avortement a été obtenu, mais il est toujours menacé, les inégalités salariales persistent ainsi que les violences sexistes, les 35 heures de travail hebdomadaires sont sans cesse dévoyées, la précarité a explosé, le travail du samedi est redevenu quasi obligatoire, le travail à la chaîne ou très parcellisé n’a pas totalement disparu même s’il est plus robotisé ou externalisé, le racisme et les idées fascisantes fluctuent selon la tension économique et politique.
La modernisation de Renault est aussi une façade, une vitrine qui cache les reculs sur les statuts salariaux avec la prégnance des contrats précaires, les salaires moindres, les temps de trajet aussi longs. La baisse des effectifs passant de 22 000 salariéEs en 1972 à 3 000 aujourd’hui a certes entraîné une disparition des grands conflits sociaux faisant la une dans les années 1980 ou 1990, mais il y a toujours quelques résistances locales dans les ateliers.
Alors je comprends que ça puisse apparaître à certainEs comme une autre époque, un autre monde. En 1968, même si on faisait référence à 1936 qui nous semblait très lointain, comme une vieille page d’histoire sociale, il y avait un lien évident.
Pour ma part — et pour bien d’autres — ce n’est si lointain, car j’ai tout dans la tête et dans le cœur. L’exploitation capitaliste même « modernisée » est toujours là et les raisons ne manquent pas de s’y opposer au quotidien et de vouloir la renverser un jour !
Dans les présentations du livre et de la BD, qu’est-ce qui interpelle le plus le public ?
Pour le livre, il y a quatre ans, le public était souvent plus engagé, militant, syndicaliste, souvent un peu plus âgé. Comme c’était l’année des 50 ans de 1968, la question d’un long établissement en usine interpellait vraiment. Aux présentations, je préparais des extraits marquants du livre, choisis selon le public prévu, pour animer — parfois avec des copines lectrices — et relancer le débat : le premier jour à l’atelier de couture, ma première grève, le machisme « ordinaire », une grève marquante, le racisme à l’entreprise.
Pour la BD, avec Philippe mon co-auteur, nous rencontrons plus de jeunes : c’est souvent la découverte concrète du travail dans une grande usine qui étonne et aussi la résistance quotidienne au machisme ambiant. Le public est souvent plus jeune, assez féminin et féministe, et n’ayant pas forcément les mêmes références historiques (1968, le syndicalisme, les grandes grèves, le Comité d’établissement). On a aussi des questions sur le travail (énorme !) d’adaptation du livre en BD. Le dessin d’Elena plait mais nous n’avons pas encore pu le présenter avec elle.
Raconter tout ce parcours d’une autre façon, plus ramassée et ludique que le livre, nous paraît être une contribution utile pour la mémoire des luttes ouvrières et féministes.
Et si c’était à refaire ?
Si j’avais 21 ans aujourd’hui, je ne crois pas, d’autant que l’usine est quasi moribonde et puis ce n’est pas la même période d’engouement de l’après 68, même s’il parait que quelques jeunes militantEs s’établissent, peut-être plutôt dans les services que dans les usines ?
En tout cas, à 72 ans, je n’ai absolument aucun regret d’avoir vécu tout cela, d’avoir participé à toutes ces luttes, d’avoir découvert et aimé des personnes formidables, qui m’ont soutenue lors du terrible harcèlement moral au CE. Et surtout j’y ai rencontré en 1980 mon compagnon Jamaà et nous avons un fils !
Les luttes ne manquent pas où je peux m’investir : avec mon syndicat Solidaires 78, un groupe féministe local et sa chorale, l’antiracisme et le soutien aux sans-papiers, des combats écologiques, encore un peu dans l’altermondialisme. Et depuis quelque temps, je me suis rapprochée d’un courant communiste libertaire qui entretient ma réflexion politique en plus des journaux du NPA !
Après plus de six semaines de GRÈVE, 8 salariées déterminées ont fait plier ORPÉA, groupe d’aide à domicile et d’EHPAD.
Suite au mouvement de grève de 45 jours, les auxiliaires de vie sociale de Caen ont arraché une augmentation de salaires pour toutes les AVS Domidom de France et elles ont obtenu un bonus pour leurs indemnités de transports ! Elles étaient venues manifester jeudi dernier devant le siège du groupe ORPEA à la Défense. Les avancées qu’elles ont obtenues vont profiter à près de neuf cents salariées de l’entreprise en France.
Parmi leurs revendications, trois points sont importants à leurs yeux : l’augmentation des frais kilométriques, une hausse de salaire et avoir un panier repas pour leur pause déjeuner. Les salariées soient au niveau 1 (aides ménagères) ou au niveau 4 (auxiliaires de vie diplômées), le taux horaire brut est le même : 11,07 €. Les salaires plafonnent actuellement à 1300 € nets par mois.
L’équipe de l’actualité des luttes, est partie à la rencontre des salariées de DOMIDOM CAEN, le 28 novembre 2022, devant le siège d’ORPÉA à Puteaux, dont DOMIDOM est la filiale.
Près du Barnum dressé, nous avons interviewé, Lola et Cloé, auxiliaire de vie à DOMIDOM Caen, suivit d’un échange entre le directeur d’ORPEA et les salariées et nous terminons ce reportage avec Séverine Marotel, porte-parole des auxiliaires de vie en grève de Domidom à Caen, pour faire le point sur le protocole de fin de conflit.
Temps d’attente insupportables, transports bondés, galères quotidiennes… rien ne va plus dans les transports en commun !
Malgré une offre réduite et un réseau dégradé. Valérie Pécresse a voté une hausse du prix du pass Navigo +98 € par an. Les autres titres de transports augmentent au 1er janvier 2023 de 10.5 % à 31.6 %. De nouvelles hausses sont à craindre en l’absence de solutions pérennes de financements : Or, d’autres sources de financement existent (entreprises, transactions immobilières, baisse de la TVA …) et permettraient de rétablir des tarifs acceptables pour les usagers.
Pour protester contre l’augmentation du pass navigo et la menace de privatisation des transports en commun en Île-de-France, Le collectif STOP GALÈRE conduit par les groupes de gauche et écologiste du Conseil régional : la Gauche Communiste, Écologiste et Citoyenne, le Pôle Écologiste, la France Insoumise et Apparentés et le groupe Socialiste, Écologiste et Radical, appeler à un rassemblement devant le conseil régional d’Île-de-France, le 7 décembre dernier.
Nous avons glissé notre micro, pour comprendre les enjeux et l’avenir des transports en commun en Île-de-France. Dans ce reportage, nous entendrons Bernard Loup, président du collectif pour le triangle de Gonesse, romain, cheminot paris rive gauche et des membres du collectif des habitant-e-s de la Boissiére a Montreuil.
Le 28 novembre 2022 un rassemblement de salariés de la RATP était organisé devant le siège de celle-ci à Gare de Lyon, à l’occasion de la prise de fonction de son nouveau président Jean Castex. Cette prise de fonction se fait dans un contexte très difficile à la régie en raison des démissions en cascade chez les machinistes (conducteurs de bus) qui tend à se propager chez les conducteurs de métros. Ces démissions sont dû aux conditions de travail dégradées actuelles et futures, à la privatisation à marche forcé (dès 2024 en surface 2030 pour les métro) qui pour être rentable se fait sur le dos des salariés. Les agents sont payés juste au dessus du SMIC pour la plupart, auquel s’ajoute une série de primes diverses et variées. Or pour faire des économies la RATP veut les fondre en une seule prime faisant perdre jusqu’à 500 euros aux travailleurs des divers corps de métiers de la RATP. De plus dans les deux branches de la maintenance (réseau bus et réseau ferré) la sous-traitance y fait des ravages dans les effectifs provoquant un sous-effectif chronique. Dans le réseau bus la maintenance des bus électrique est cédé aux constructeurs. Au ferré, le gros œuvre de la maintenance des RER est effectuée au Pays Basque espagnol…
Dans ce contexte le centre de maintenance du RER A-est de Sucy-Bonneuil est en grève 1h par jour depuis 1 mois. Ils revendiquent 300 euros en salaire en remplacement des primes non comptabilisés dans le calcul de la retraite. Une semaine plus tard Jean Castex feignant de les recevoir, les a acceuillis avec la matraque des CRS. Espérons que le rassemblement du 7 décembre devant le conseil régional fera converger ces colères liées au transport: (Valérie Pecresse, dans un bras de fer avec l’état pour le financement des transports menace d’augmenter le prix de la carte Navigo à 90 euros…alors qu’elle est soupçonnée de conflit d’intérêt avec le constructeur français de rames de métro et trains Alstom.)
Aujourd’hui, nous vous diffusons dans la plus grande partie de cette un reportage réalisé lors de cette action du 28 novembre 2022. Ensuite, vous pourrez entendre un entretien réalisé avec un des grévistes de Geodis calberson à Gennevillers au sujet de la victoire de leur gréve reconductible le 18 novembre dernier après un mois de mobilisation.
Ci dessous le tract qui appelait au rassemblement du 28 novembre dernier :
Depuis le 7 novembre, les agent.e.s d’entretien du centre Tolbiac de l’université Paris 1 sont en grève reconductible contre la maltraitance qu’ils subissent de la part d’Arc-en-ciel : Harcèlement puis licenciement de la cheffe de site, absence de contrats, non-paiement des heures supplémentaires et complémentaires : voilà le quotidien de ces travailleurs-ses essentiels au fonctionnement de l’université depuis plusieurs mois.
L’université est loin d’être étrangère à cette politique. En 2021, le contrat qu’elle a signé comme donneur d’ordre demandait une réduction des effectifs. En vain, les travailleurs ont alerté de leurs conditions de travail, mais se sont vus répondre que « ça n’était pas le problème de la présidence ». Depuis lundi, celle-ci demande un service minimum pour casser la grève, et tente d’empêcher les grévistes de tenir un piquet dans le hall de l’établissement.
Les agent.e.s d’entretien revendiquent : – une réduction de leur charge de travail, notamment par de nouvelles embauches – la cdisation de tous les CDD et l’internalisation à l’université des activités de nettoyage – une augmentation des qualifications et des rémunérations et le paiement des salaires le 7 du mois, sans retard – la mise en place d’un 13ᵉ mois – le versement de la prime de décapage pour toutes et tous – la réintégration de la cheffe de site qui a été licenciée abusivement – l’arrêt des mutations abusives
Dans cette première partie d’émission, nous entendrons le reportage réalisé devant les grilles de l’université de Paris Tolbiac, lors du rassemblement de ce 14 novembre, avec les prises de parole et un entretien avec l’une des grévistes.
Le 14 novembre dernier, se déroulait le procès en appel de Gaël Quirante délégué Sudposte 92 devant la cour de Versailles. En effet, cette procédure a pour objectif de faire tomber la condamnation de trois mois avec sursis pour vols présumés sans une once de preuve matérielle. Le délibéré aura lieu le 5 décembre prochain. Le procureur dans son réquisitoire demande 6 mois de prison et 2000 euros d’amendes.
Au cours de la grève de 15 mois menée par les postièr-es du 92 en 2018 et 2019, entre autres calomnies, des cadres de La Poste ont accusé Gaël Quirante de violences et de vol d’un portable professionnel. Et en décembre 2019, il a été condamné en première instance à trois mois de prison avec sursis.
Dans ce reportage, vous entendrez les grévistes de Geodis en grève depuis 1 mois, Yann Le Merrer délégué national SUDPTT 1er fonctionnaire révoqué depuis 1951,et Gaël Quirante à la sortie du tribunal.
“Le Centre Action Sociale de la Ville de Paris a pour mission de lutter contre toutes les formes d’exclusion, réduire les inégalités, garantir et faciliter l’accès aux droits. Il accompagne et soutient au quotidien les parisien.nes les plus vulnérables: personnes âgées, en situation de handicap, familles et personnes en difficulté ou en grande précarité.” ET pourtant…
Les agents du centre d’action sociale de la ville de Paris exclu.es des dispositifs englobés sous l’appellation « Ségur », consistant à une augmentation de salaire de 189 € nets mensuels sous la forme d’un complément de traitement indiciaire ou d’une prime, se soulèvent contre l’injustice criante qu’iels subissent.
“Nous travaillons dans les restaurants solidaires ou émeraude, les service prestations ou gestions des espaces parisiens de solidarité, les espaces solidarité insertion, les permanences sociales d’accueil, les services centraux, … et réclamons l’égalité de traitement entre agents, « à travail égal, salaire égal ».
Face à la surdité et le mépris de l’hôtel de Ville parisien, concentré sur les jeux olympiques et son orthodoxie budgétaire qui l’amènent à reporter sans filtre sur notre feuille de paie les coups bas du gouvernement envers les travailleuses et les travailleurs, nous nous sommes organisé.es avec la CGT pour déployer l’ultime moyen d’action à notre disposition, la grève reconductible et illimitée jusqu’à l’obtention de notre revendication : + 189 € nets mensuels pour toutes et tous.
La majorité d’entre nous gagne un SMIC à peine amélioré, certaines sont mères célibataires et s’engagent néanmoins dans la bagarre avec une dignité qui force le respect, alors pour tenir dans la durée, nous avons besoin de votre solidarité, qui viendra s’ajouter à celle de nos collègues bénéficiaires des « Ségur » et de la CGT qui commence à se matérialiser.”
Dans le cadre de cette lutte et face au mutisme des institutions leur mobilisation s’est renforcée avec, depuis le 13 octobre, une occupation de jour comme de nuit du restaurant solidaire qui se trouve 11/15 rue Palikao. A cette occasion, nous avons décidé de déplacer le plateau radio sur le lieu d’occupation le 14/11/2022, afin de réaliser l’émission que nous vous diffusons aujourd’hui.
À la demande du gouvernement, la Direction de Pôle emploi met en place un plan d’action « Métiers en tension » dans la précipitation. Il s’agit de créer « un vivier » de demandeurs d’emploi immédiatement disponible pour répondre aux « pénuries de main d’œuvre » sur des métiers identifiés dans les secteurs de la santé/sanitaire et social, la restauration/hôtellerie et le transport et de les envoyer vers les plateformes de contrôle de recherche d’emploi s’ils n’acceptent pas ces postes.
La mise en place de ce plan d’action stigmatise, une fois de plus, les privés d’emploi en laissant entendre qu’ils ne cherchent pas d’emploi, mais aussi les conseillers à l’emploi en laissant entendre qu’ils ne remplissent pas leurs missions. C’est vite oublier que les offres non pourvues ne représentent que 5 % des offres du total des offres déposées sur le portail de Pôle emploi.
C’est vite oublier qu’une enquête récente de la CGT des privés d’emploi révèle que 76 % des offres présentes sur le site de Pôle emploi sont illégales ou mensongères : temps partiel alors que le poste est annoncé à temps plein, mission à la journée alors que le contrat était annoncé de 6 mois, offre en dessous du SMIC, même poste enregistré 96 fois…. (étude sur le site chomeurs-precaires-cgt.fr)
Ces offres mensongères proviennent de sites marchands que la direction de Pôle emploi s’entête à publier sur son propre site, sans aucun contrôle. Ces offres, qui se retrouvent majoritaires sur le site de Pôle emploi, trompent les privés d’emploi et viennent décrédibiliser le travail de terrain des conseillers. Pour la CGT, Pôle emploi doit avoir le monopole des offres d’emploi. C’est le seul moyen d’assurer « une transparence du marché du travail » et de permettre aux conseillers de négocier réellement les conditions de travail et de rémunération proposées par les entreprises.
C’est vite oublier que plusieurs études récentes, dont un de France compétences, concluent que les difficultés de recrutement sont majoritairement dues aux employeurs du fait des conditions de travail et salariales ; auquel s’ajoute leur incapacité à « fidéliser » les salariés en poste, avec un turn-over permanent et donc à déposer les mêmes offres à répétition.
La logique du gouvernement n’est donc pas d’arriver au plein d’emploi et de combattre le chômage sinon le plan d’action métiers en tension s’adresserait aux employeurs pour les contraindre à augmenter les salaires et améliorer les conditions de travail.
L’objectif de ce plan, couplé à la contre-reforme assurance chômage et celle du RSA conditionnés aux actions menées (sur le modèle du CEJ) est donc de contraindre les chômeurs, sous la menace de radiations, à accepter n’importe quel emploi, même si il est précaire, même s’il est en dessous des qualifications (et donc du salaire) du demandeur d’emploi, même si l’offre est illégale ou mensongère…
Contraindre ainsi les chômeurs, baisser les droits à l’assurance chômage, c’est s’attaquer aux droits de l’ensemble des salariés. La question de l’indemnisation du chômage ne peut pas être dissociée de celle des salaires. Ce ne sont pas les droits des chômeurs qu’il faut diminuer, mais bien les salaires qu’il faut augmenter !
Pour parler de tout cela, nous sommes en compagnie de Victoire et Pierre, de la CGT chômeurs-précaires.
Aujourd’hui, nous parlerons enseignement professionnel. En effet, le gouvernement actuel, comme ces prédécesseurs, a décidé de poursuivre la privatisation de la formation professionnelle, en la délégant directement aux patrons. Histoire de faire des économies, mais surtout de fabriquer, dès le plus jeune âge, des travailleurs dociles, avec peu de connaissances techniques et intellectuelles. Des travailleurs attachés à un bassin d’emploi, sans savoir faire, complètement assujettis à leur entreprise, avec très peu de possibilité d’évolution. Des travailleurs précarisés, dépendant d’entreprises qui ferment, se délocalisent au gré des profits. Des travailleurs robots, assujettis à la machine, qu’elle soit mécanique ou numérique.
Le gouvernement essaie de faire passer une nouvelle réforme dans un silence terrible. Beaucoup de mobilisation concernant les augmentations dérisoires des salaires, mais bien peu de résistance concernant tout un tas de réformes qui contrôlent, répriment, détruisent nos vies comme la reforme du chômage, de la police et on en passe. Avant les vacances, de nombreux lycées professionnels étaient en grève, aussi bien du côté enseignants que du côté lycéens. Une fois de plus, les lycées qui faisaient des blocages devant leurs établissements ont été la cible de violence policière. Tout le gratin en bleu marine était de sorti, des policiers municipaux armés de gazeuses, aux brigades anti-émeutes pour mater des enfants de 15 à 18 ans. Gaz lacrymogène, matraques, arrestations, garde à vue, ont été la réponse du pouvoir aux désirs légitimes de la jeunesse de prendre leur destin en main, d’exercer leur droit à l’expression.
De Châtenay-Malabry, à Gennevilliers en passant par Nanterre ou Paris ils se sont révoltés contre le mépris, la volonté de l’État de s’immiscer jusque dans leurs tenues vestimentaire, de réprimer leurs profs… Pas toujours aussi solidaires qu’eux aussi bien dans la forme que prennent les mobilisations lycéennes, c’est à dire le blocage ! Que lors des répressions qu’elles soient policières, judiciaires ou administratives.
Les fermetures rien qu’à Paris du site de Charenton du Lycée Professionnel Théophile Gautier, du LP Brassaï, du LP Charles de Gaulle, du LP Valadon, du LP Carrel, du site Friant du LP Lucas de Nehou ainsi que du lycée Georges Brassens sont programmées dès la rentrée de septembre 2023.
Des réunions de profs et d’élevés ont eu lieu pendant ces vacances, dors et déjà une date de mobilisation pour le 17 novembre est prévue. Restons vigilant et protégeons les jeunes de la violence policière devant les écoles si le mouvement reprend.
Nous avons demandé à deux professeurs de deux établissements différents de nous informer sur le contenu de la réforme et les raisons de leurs mobilisations.
Communiqué sur la situation au lycée Joliot-Curie, ce jeudi 13 octobre
Après les violents incidents qui se sont renouvelés ce matin et ont entraîné la fermeture du lycée, les enseignant.e.s et les personnels du lycée Joliot-Curie se sont réuni.e.s en assemblée générale. Nous souhaitons exprimer notre très vive émotion, notre colère et notre inquiétude face à cette situation qui s’enlise depuis lundi. Nous constatons qu’il nous est impossible d’effectuer nos missions d’éducation, pas plus qu’il n’est possible pour nos élèves de venir sereinement au lycée. Nous comprenons l’inquiétude de très nombreux parents qui disent ne pouvoir envoyer en confiance leurs enfants au lycée. Nous tenons à rappeler la légitimée des revendications de nos élèves et l’indépendance de leur mouvement. Les tracts rédigés par les élèves mettent en avant deux demandes. Ils/elles réclament premièrement le retour de l’aide aux devoirs. Ce dispositif existant depuis dix ans a été remis en cause et fortement tronqué cette rentrée pour des raisons budgétaires.
Deuxièmement, ils/elles réclament un réel dialogue avec la direction et une écoute sur des questions relatives à la vie de l’établissement (contrôle inégal et aléatoire des tenues vestimentaires, interdiction nouvelle d’apporter de la nourriture au lycée, civilité des échanges avec la direction…). De plus, les élèves ont exprimé leur soutien à leur enseignant muté sans aucun motif légitime, Kai Terada. En l’absence d’avancées constructives sur ces revendications avec la direction, un appel au blocus a été lancé, moyen d’action dont nous nous dissocions. Nous condamnons le déploiement tout à fait disproportionné et même surréaliste des brigades anti-émeute devant le lycée, dispositif présenté comme devant simplement « sécuriser les abords du lycée ». Nous tenons à rappeler que nos élèves sont des adolescent.e.s entre 15 et 18 ans. Nous sommes extrêmement choqué.e.s que les services de l’État envoient dès lundi, pour « sécuriser » un mouvement alors pacifique, des policier.e.s suréquipé.e.s de casques, de boucliers anti-émeute, de gaz lacrymogène et de LBD. Ce déploiement entraîne un climat anxiogène et conflictuel, attisant l’opposition entre certain.e.s jeunes, parfois extérieur.e.s au lycée, et les forces de l’ordre.
De notre point de vue d’enseignant.e.s et de personnel.es, nous tenons à souligner notre mise en danger et notre sentiment d’abandon par un pilotage incohérent et déconnecté du terrain de la part de nos hiérarchies. Ainsi, il est aberrant que les autorités académiques aient refusé à plusieurs reprises la fermeture de l’établissement réclamée par la direction. Ce matin, il nous a été demandé de nous porter volontaires pour nous interposer physiquement entre forces de l’ordre et jeunes. Certain.e.s d’entre nous ont ainsi été bousculé.e.s, gazé.e.s et mis.es en danger immédiat. Il ne peut être envisageable de reprendre le travail dans de telles conditions. Nous demandons donc des conditions de réouverture sereine du lycée préparées en concertation avec tous les acteurs/actrices de la communauté éducative. Ceci passera par des gestes forts de conciliation et d’apaisement. Nous sommes convaincu.e.s que la situation actuelle révèle en fait les difficultés des lycées qui relevaient du dispositif de l’Éducation Prioritaire disparu en 2014. Nous demandons à être reçu.e.s avec les autres lycées relevant de situations similaires par monsieur le ministre. Enfin, nous condamnons avec la plus grande fermeté l’instrumentalisation mensongère de cette situation de crise par l’extrême-droite et ses alliés. Il est indécent de délégitimer les revendications de nos élèves avec cynisme ou racisme. Les personnels.
Les enseignant-e-s du lycée Joliot-Curie réuni.e.s en assemblée générale
Face à l’annonce de la fermeture de 7 lycées à Paris pour la rentrée prochaine, les personnels mobilisé·es et les organisations syndicales, appellent à la grève mardi 8 novembre, à l’occasion de la réunion du CIEN. Le Comité interacadémique de l’éducation nationale est l’instance consultative de la région Île-de-France ; à l’ordre du jour de cette réunion du 8 novembre figure un unique point : la carte des lycées à Paris.
C’est donc ce jour-là que la région Île-de-France va présenter aux organisations syndicales et aux associations de parents d’élèves sont projet de fermeture. Faisons-nous entendre face à cette décision inique : soyons massivement en grève ! L’intersyndicale appelle à un rassemblement à 9 h au 8 boulevard Victor Hugo à Saint-Ouen (métro Mairie de Saint Ouen). SUD éducation Paris a déposé un préavis de grève couvrant l’ensemble des personnels.
Rassemblement devant le Conseil régional mardi 8 novembre à 9 h 8 boulevard Victor Hugo 93400 Saint-Ouen Métro : Mairie de Saint-Ouen (ligne 13 et 14)
“L’ infrastructure logistique permet au capitalisme de se mondialiser en cherchant le moindre coût au détriment des conditions de travail, des salaires et de l’environnement” (émission du 4 mai 2020).
Depuis plusieurs années, dans l’entrepôt GEODIS à Gennevilliers, des mobilisations s’organisent : une grève avait débuté en 2016 face à la loi travail, mais aussi en Décembre 2018 autour de leur condition de travail, ou encore en 2020 lors de l’épidémie de Covid pendant laquelle en continuant de travailler dans des conditions bien éloignées des recommandations sanitaires, ils ont fait transiter des milliers de tonnes de marchandises. Leur métier consiste à transporter des colis qui peuvent aller jusqu’à 70 ou 80 kilos. Depuis le début de l’année 2022, le seul site de Gennevilliers a enregistré une centaine d’accidents du travail.
Le 17 octobre 2022, les salariés de la filiale de la SNCF, Geodis, déclenchent une gréve reconductible sur leur site avec un taux de grévistes de 75% pour la hausse de leur salaire. Ils revendiquent une augmentation de salaire de 150 euros pour toutes et tous, en plus de 100 euros pour les salaires les plus bas, et 1000 euros de prime vacances.
Le 20 octobre 2022 et le 26 octobre à l’occasion d’un rassemblement de soutien à cette gréve nous sommes allés enregistrer des prises de paroles et réaliser quelques interviews que nous vous diffusons dans l’émission de ce jour.
Les raffineurs en grève depuis déjà plusieurs semaines sont la partie visible de la contestation. De nombreux secteurs depuis plus d’un an partent en ordre dispersé pour réclamer des augmentations de salaire. Depuis la « sur taxe » de l’énergie et des matières premières, les grèves s’intensifient.
Chez Total and co les patrons ne négocient plus et laissent pourrir la grève, pendant que les syndicats vendus signent des négociations sans participer aux mouvements. L’État, de son côté, qui profite largement de la hausse des prix, refuse de taxer les « super profits » et dégaine la réquisition pour obliger à la reprise.
C’est pour la hausse des salaires, contre la réquisition, et pour défendre le droit de grève qu’un appel national à la grève intersyndicale et interprofessionnelle était lancé pour le 18 octobre 2022.
Nous étions à la Manif Parisienne plutôt énergique, par rapport aux mobilisations lamentables qui avaient cours depuis ces dernières années. Plusieurs rendez-vous avaient lieu après la manif, renouant avec la volonté d’organiser la suite.
Dans la première partie de ce reportage, nous entendrons notamment les paroles de ; cheminot de la gare d’Austerlitz, une enseignante en lycée professionnelle dans le 78 … Suite à cette manifestation, une assemblée générale s’est tenu à la bourse du travail de Paris et dans la seconde partie de cette émission, nous entendrons une partie des interventions de cette assemblée générale.
CGT- FO- FSU- Solidaires – Fidl – MNL- Unef – VL
Mobilisations et grèves le 18 octobre pour l’augmentation des salaires et la défense du droit de grève
Que ce soit dans les raffineries, l’agroalimentaire, les crèches, les transports publics, l’énergie et le nucléaire, les organismes sociaux, les banque-assurances, les services informatiques, la maintenance industrielle, l’éducation, la santé, le commerce, la métallurgie… les salarié.e.s de très nombreux secteurs professionnels se mobilisent depuis des mois dans leurs entreprises ou leurs services pour revendiquer et gagner de légitimes augmentations de salaire, de meilleures conditions de travail, des emplois de qualité. Les jeunes se mobilisent aussi, pour leurs conditions de vie et d’études ainsi que pour une réforme des bourses ambitieuse.
Le mouvement des lycées professionnels, à d’ores et déjà décidé pour le 18 octobre, de s’inscrit dans cette dynamique.
Pourtant et alors qu’elles réalisent d’énormes profits, les entreprises de la branche Pétrole, en particulier Total ou Exxon, refusent d’accéder, aux exigences des salarié.e.s massivement mobilisés par l’ouverture immédiate d’une négociation sérieuse. Ces dernier.e.s réclament avant tout le rattrapage de l’inflation et une meilleure répartition des richesses créées par les travailleuses et travailleurs, alors que des milliards d’euros de dividendes ont été versés aux actionnaires.
C’est cette situation de blocage patronal qui crée aujourd’hui la pénurie de carburants. Mardi dernier, une limite a été franchie par le gouvernement, annonçant faire procéder aux réquisitions des salarié.e.s des raffineries et dépôts par les préfectures. Elles sont en cours depuis hier. Cette procédure déjà condamnée par l’OIT constitue une atteinte inacceptable au droit constitutionnel de grève et aux libertés fondamentales.
La mobilisation gagne des secteurs de plus en plus nombreux dans le privé comme dans le public. Elles et ils obtiennent par leurs actions avec leurs organisations syndicales l’ouverture de nouvelles négociations et des avancées salariales significatives. C’est aujourd’hui qu’il faut se mobiliser dans tous les secteurs professionnels, public comme privé.
C’est pourquoi les organisations syndicales et les organisations de jeunesse signataires décident d’appeler ensemble les travailleuses et travailleurs et la jeunesse à la mobilisation y compris par la grève le mardi 18 octobre pour l’augmentation des salaires, des pensions et minima sociaux, et l’amélioration des conditions de vie et d’études.
Elles appellent également les salarié.e.s, les retraité.e.s, les privé.e.s d’emploi et la jeunesse à se mobiliser pour la défense du droit de grève en participant aux rassemblements organisés devant les préfectures et sous-préfectures.
Le 18 octobre, elles s’engagent à organiser partout avec les jeunes et les salarié.e.s des différents secteurs professionnels des mobilisations et actions, dans les entreprises et les services.