NE TOURNONS PAS LA PAGE !

Le 9 juin 2023, se tenait à Paris, au local de l’école émancipé, la 1ʳᵉ réunion publique du collectif NE TOURNONS PAS LA PAGE ! . Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute d’une grande partie de cette rencontre.

La réunion s’est tenue à l’EDMP, accueillis par des militants de la tendance intersyndicale Émancipation pédagogique et sociale. celle-ci est issue d’une scission de l’école émancipée, qui existe encore, mais seulement à la FSU.

Adresse aux directions de la CGT, FO, SOLIDAIRES, FSU, CFDT, CFTC, UNSA, CFE-CGC :
NE TOURNONS PAS LA PAGE !
Mesdames, Messieurs,

Nous sommes mobilisés depuis plusieurs mois contre la loi Borne. En effet, le système des retraites par répartition étant à l’équilibre, et l’heure de travail en France étant parmi les plus productives au monde, il n’y a aucune raison acceptable de repousser de deux ans l’âge de départ à la retraite. Comme vous aujourd’hui, nous exigeons l’abrogation de la loi Borne.

Emmanuel Macron, ses ministres, ses députés, ses sénateurs, et de larges pans du patronat sont heureux que la loi ait enfin pu être promulguée. Ils veulent passer à autre chose, passer à d’autres « réformes », c’est-à-dire d’autres attaques contre les services publics, les travailleuses et travailleurs (en emploi ou non), et la jeunesse.
Par ailleurs, les candidats à la présidence du Medef réclament déjà « d’introduire une dose de capitalisation ». C’est bien la mise à mort du système par répartition qui est programmée.

À l’instar des millions de manifestantes et manifestants le 1ᵉʳ mai, de ceux qui depuis font grève dans leur entreprise, et de tous ceux qui casserolent chaque jour les représentants de Macron, nous, nous ne tournons pas la page.

Nous sommes pour la plupart syndiqués dans vos fédérations. Nous avons pour la plupart repris le travail. Nous entendons nos collègues nous dire que « faire grève ne sert à rien ». Nous pouvons les comprendre. Qui a envie de perdre du salaire « pour rien » ? Nous faisons aussi le constat que 14 journées de grève réparties sur 6 mois, de janvier à juin, est une tactique qui est loin d’avoir porté ses fruits.

Le pouvoir était beaucoup plus chancelant courant mars, lors de la grève reconductible de plusieurs secteurs (cheminots, raffineurs, énergéticiens, secteur des déchets…). Nous avons conscience, comme des millions de travailleuses et travailleurs en France, que nous devons arrêter le travail tous en même temps, pour véritablement bloquer le pays et avoir le rapport de force nécessaire pour obtenir l’abrogation de la loi Borne.

En tant que directions syndicales, vous avez le pouvoir d’appeler à la grève générale, de l’organiser et de la financer. Pas de fausse modestie entre nous. Il est insupportable d’entendre dire qu’il n’y a pas de bouton pour déclencher la grève générale, quand on voit avec quelle aisance on appuie sur le frein pour
empêcher le déferlement. Vous ne pouvez pas vous défausser de vos responsabilités sur le reste de la direction de votre confédération, ou sur vos fédérations.

Si nous perdons ce combat de civilisation, celui du travail contre le capital, celui du temps libre sur le temps contraint, vous serez les coupables tout désignés de cette défaite. Vos dizaines de milliers de nouveaux syndiqués ne seront bientôt plus qu’un lointain souvenir.

Nous vous demandons donc de prendre toutes vos responsabilités, et de vous engager par écrit à :
1 : Cesser toute rencontre avec Macron ou ses ministres. Ne pas « négocier » d’autres contre-réformes. Assumer la politique de la chaise vide. Arrêter d’être des « interlocuteurs responsables ». Vous gagnerez en crédibilité auprès des seules personnes qui comptent : les travailleuses et les travailleurs.
2 : Appeler à la grève générale, l’organiser, et la financer. Dans le cas contraire, nous en tirerons toutes les conséquences.

Pour tout contact : netournonspaslapage@proton.me
Pour signer, indiquez : NOM, Prénom, Syndicat, (Responsabilités syndicales éventuelles).
Premiers signataires :
ABESCAT Théophile, UL CGT Clamart-Plessis
AIT MESSAOUD Lamine, CFTC DPE Paris
ARFOSEA Marion, déléguée du Snudi-FO 92
BARRIOS Emmanuel, Sud Insee
BARTHONNAT Jocelyne, retraitée SNUIPP 92
BILLOT Sylvain, Sud Insee
BOULARD Camille, Solidaires Etudiant-e-s
BOURLITIO Isabelle, FO Snfolc 92
BRUNEAU Elvis, Sud Education 92
BUI Josette, CAIII (Issy)
CARBETI Aurélie, CGT Cheminots Paris Est
CERTAIN Théo, étudiant à Paris
COLLEMARE Stéphanie, CGT Éduc’action 92
COURT Loreline, Sud Insee DG
DEGRAVE Philippe, Sud Education 92
DEHOUCK Valentin, Solidaires informatique
DO Sylvie, FO Snfolc 92
DOCKX Pascaline, UL Solidaires Malakoff
EVEN Martine, CAIII (Issy)
FABRE Sarah, CGT Hôtellerie-Restau Paris
FLEURY Xavier, Sud Education 92
GABOS Franck, CGT Territoriale Gentilly
GEFFROTIN Loïc, CGT Éduc’action 78
FIORILLI Olivia, Sud Education 92
GHERISSI Nadia, Sud Education 93
GIRARD-SATABIN Julien, CGT Mines et énergies
GOMEZ Julie, élue CSE
GUILLON Anne, CGT Éduc’action 92
IORDAN Petre, FO 92
JONGERLYNCK Greg, CAIII (Issy)
KNEY Vincent, Sud Educ 78
LARTICHAUX Daniel, SNES-FSU 95
LASKAR Blanche, CAIII (Issy)
LEBON Fabio, CGT
LEONI Nicolas, CGT Educ’action 92
MARILL Claude, SNPES Fsu 75
MEUNIER Charles, Ex syndiqué au SNOMM CFDT
MORTELETTE Mathieu, ex CGT 92
NAHON Florence, CFDT 92
MONTEL Oliver, Sud Insee
MULLEN John, Snesup Rouen
MOLIA André, CGT Éduc’action 75
NAIT LARBI Medhi, CGT Aéroport de Paris
ORMCEN Jean-Joseph, Sud Spectacle
POMMIER Vincent, CGT SPPTE-RP
NORDMANN Pierre, CGT Paris
PERONNE David, Snasub FSU 78
PETIDENT Tristan, CGT Educ’action 93
POULLAIN Joëlle, CGT LTD Charente
RANDRIANARISOA Narivelo, Sundep-Solidaires 75
TANCREL Clément, Suipp FSU 92
TEBOUL Jacques, Sgen-Cfdt 78
QUELLEC Claude, CGT RATP
VARELA Cecilia, Sud Education 92
VERMEIL Vincent, CGT Infocom Paris
ZOUAOUI Yasmina, CGT UL de Lille et environs