Ce mardi 27 mai, une journée éducation morte a eu lieu dans les écoles, collèges et lycées de Gennevilliers, organisée par le collectif parents enseignants pour protester contre la fermeture de 17 classes à la rentrée prochaine.
Nous vous proposons dans ce premier temps, le reportage réalisé ce 27 mai et nous entendrons les interventions de parent d’élève et d’enseignantes fortement mobilisé ce même jour.
Avec comme revendication : – l’annulation des 17 fermetures de classes – la restitution des 3 postes de remplaçants – le retour en REP (Réseau Éducation Prioritaire) de l’ancien réseau Pasteur
La grande fête du printemps des services publics
À Paris, se tenait la fête des services publics toute la journée du 31 mai 2025, Avec un village des services publics sur la place Stalingrad dans les 19ᵉ arrondissement de paris. Dans cette seconde partie d’émission, nous commencerons par entendre un point sur le financement de la Sécurité sociale, puis deux entretiens avec Michèle Leflon, Présidente de la Coordination Nationale des Comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité et Isabelle Mathurin, de convergence des services publics.
Depuis plusieurs semaines, à mesure que se dégrade la situation géopolitique, monte en France une petite musique : nous n’aurions pas les moyens de faire face aux investissements nécessaires au renforcement de notre défense, il serait inéluctable de prélever ces financements sur les services publics, la Sécurité sociale et la lutte contre le dérèglement climatique. Alors qu’Outre-Atlantique, l’action de D. Trump met en évidence les conséquences dramatiques de la destruction de toutes les formes du public, nous, associations, syndicats, intellectuel.le.s, ONG et citoyen.ne.s, alertons : notre démocratie est au moins autant menacée par un délitement des services publics que par une offensive militaire. Se donner les moyens d’éviter celle-ci ne peut pas être un prétexte pour dégrader encore les premiers, bien au contraire : ce contexte nous enjoint à renforcer l’ensemble des solidarités qui font le socle de notre démocratie et à réaffirmer le sens d’une contribution commune pour les financer.
Le jeudi 22 mai 2025, se tenait à la Médiathèque Matéo Maximoff situé dans le 19ᵉ arrondissement de paris, la présentation d’un rapport d’enquête inédit sur la domiciliation administrative, le Collectif Domiciliation Île-de-France conviait à un temps d’échange autour d’un droit essentiel encore trop souvent refusé.
La domiciliation permet à toute personne sans domicile stable d’accéder à une adresse administrative – première porte d’entrée vers les droits sociaux. Pourtant, 4 CCAS (centre communal d’Action Sociale) sur 10 en Île-de-France refusent de domicilier les personnes vivant en bidonville, en squat ou à la rue, et 2 CCAS sur cinq les personnes sans-papiers. Des pratiques illégales aux conséquences graves.
Ce fut l’occasion de découvrir les résultats de l’enquête menée auprès des CCAS, écouter les témoignages de personnes concernées et d’acteur·ices de terrain.
Nous commencerons cette rencontre avec la présentation d’un aperçu du rapport par Célia Mougel, du Collectif Romeurope et Blandine, de la fédération des acteurs de la solidarité (FAS). Suivront les interventions du terrain avec notamment Sacha Acco, du secours populaire paris 18ᵉ, Vera Darras, de l’association Dom’Asile et des membres de médecin du monde 93.
Aujourd’hui vous pouvez entendre une interview réalisée avec le collectif autonome de Brest sur le travail qu’il fait sur le RSA. A la fois un travail d’information sur la réalité de la nouvelle réforme mais aussi un travail de mobilisation.
Pourquoi ce guide ?
Ce guide s’adresse à tout les bénéficiaires du RSA , du chômage ou inscrits à France-Travail. Il n’a pas été fait pas des avocats, des assistants sociaux ou “professionnels” du social. Simplement par des allocataires qui souhaitent lutter pour leurs intérêts face aux politiques de l’état et des diverses
administrations chargées de gérer nos allocations. Il a aussi vocation à évoluer en fonction des situations auxquelles nous faisons face.
Commençons par un petit point sur les dernières réformes concernant ces deux allocations :
• A partir de janvier 2025 l’allocation RSA serait conditionnée, il faudrait potentiellement effectuer
15 heures d’« activités » en échange du RSA.
• Ces 15 heures pourraient être effectuées de différentes manière : Job dating, rédaction de Cvs,
stage en entreprise ou association.
• Pour l’instant, la réforme RSA s’incarne par un « suivi » et un encadrement plus poussé des
allocataires. On est convoqué à un rendez-vous obligatoire de présentation du nouveau dispositif,
à la fin de cette présentation il est demandé aux allocataires de signer un accord d’engagement.
• Concernant l’ARE, les deux dernières réformes de 2019 et de 2024 ont permis au gouvernement
d’augmenter le temps de travail nécessaire à l’ouverture du chômage (6 mois au lieux de 4 sur 24
mois au lieux de 28.). De plus cette réforme a pour but de permettre de radier les allocataires si ils
refusent 3 offres d’emplois « valables », à l’appréciation du conseiller France Travail. Le but est
de renvoyer au plus vite les chômeurs au travail.
• De plus les droits ne se rechargent plus. Il faut avoir terminé de toucher l’intégralité de son
chômage pour rouvrir ses droits et l’allocation est de plus en plus dégressif. Le nouveau mode de
calcul prenant en compte les jours non travaillés permet là encore de réduire le montant de
l’allocation perçue.
Depuis le début de l’année 2024, les contrôles se renforcent sur les allocataires, les radiations du RSA et de
France Travail se multiplient. De son côté le département du Finistère expérimente depuis à peu près un an les fameuses 15h/semaine du RSA prévue par la réforme “dite du plein emploi”. Mael de Calan, président de droite du département, est bien décidé à se servir de cette nouvelle réforme pour accentuer sa guerre aux pauvres. Pour le président du conseil départemental du Finistère, l’objectif est clair : faire tomber le nombre d’allocataires du RSA dans le Finistère de 18 000 (chiffres de 2022, dont 35 % dans la région Brestoise) à 15 000 dans les trois ans. Pour atteindre cet objectif le département entend renforcer les contrôles . Il s’est notamment doté d’un service dédié à cette “mission” composé notamment de un cadre juriste, 7 contrôleurs, 3 assistants administratifs et un rédacteur.
Dans ce contexte, il nous semblait essentiel de se doter d’un guide pratique. Un guide fait pour mieux
comprendre le fonctionnement d’institutions comme France-Travail, la CAF et le département, pour mieux se
préparer et se défendre face aux contrôles.
I- Le RSA
1-Comment toucher le RSA ?
-Comme pour toutes les aides sociales de la CAF, elles sont attribuées selon certaines conditions.
– Premièrement, les bénéficiaires du RSA doivent être âgés de plus de 25 ans. Une dérogation est faite si tu es enceinte ou que tu as un enfant à charge.
-Si tu as entre 18 et 25 ans, tu peux aussi en bénéficier. Seulement, il faut que sur les trois dernières
années, tu ais exercé une activité à plein temps sur deux ans minimums. Cette spécificité est nommée le RSA Jeune.
-Au-delà de ces spécialités, voici les conditions d’attribution :
• Tu habites en France de façon stable, plus de 9 mois par an
• Tu es français, citoyen de l’Espace Économique Européen (EEE), suisse tout en vous justifiant
d’un droit de séjour, ou enfin, tu es ressortissant d’un autre pays et tu résides en France depuis 5
ans
• Les ressources mensuelles moyennes de ton foyer pendant les 3 mois qui précèdent ta demande ne
doivent pas dépasser un certain seuil.
• Tu dois avoir fait valoir tes droits concernant toute autre prestation sociale (comme l’allocation
chômage, la retraite) à laquelle tu peux prétendre. Autrement dit, tu ne peux percevoir le RSA que
si tu n’as pas ou plus le droit à une autre aide, par exemple à la fin de ta période d’indemnisation
de chômage.
Rappel sur le RSA : Tu as le droit à 90 jours de vacances, que tu dois théoriquement déclarer. N’annule donc pas un rendez-vous ou la participation à une activité prévue sous le motif que tu es loin de chez toi si tu n’as pas déclaré ton déplacement, cela pourrait être motif de sanction.
-A noter que à compter de Mars 2025 la déclaration trimestrielle à réaliser pour continuer de toucher ton allocation sera désormais préremplie par la CAF. Avant de la valider tu peux apparemment la vérifier et la modifier au besoin.
2-Comment fonctionnent les 15 heures d’activités obligatoires ?
Cette partie est rédigée à partir des informations dont nous disposons alors que la réforme n’est pas
encore officiellement mise en place. Tout ça peut donc encore changer.
– Les 15 heures (pouvant être étendues à 20 heure) se sont mises en place à partir du 1er janvier 2025 au niveau national. Cela s’accompagne d’une inscription automatique à France Travail si : on est en mission locale, à CAP emploi (insertion professionnelle pour personnes handicapées) et évidemment si on demande le RSA et qu’on a moins de 65 ans.
-Les 15 heures sont un truc flexible et hyper individualisé. En fonction du contrat d’engagement signé on a plus ou moins d’heure à effectuer et une plus ou moins grande autonomie. Par exemple, cela varie selon qu’on souhaite créer une entreprise, qu’on recherche un emploi dans le BTP etc
-Les prestataires pour la réalisation du suivi sont : France-Travail, la mission locale, CAP emploi et les services du département (dont des caochs persos qui s’ajoute aux conseillers France Travail). Le but est d’orienter les gens vers des “dispositifs de retour à l’emploi” engageant “l’ensemble des acteurs locaux de l’insertion. Du côté de France Travail, on est vite rebalancé vers un certain nombre de prestataires privés, selon ce vers quoi on t’oriente.
– L’allocataire est donc orienté vers des activités comme : des immersions en entreprise, obtention du permis de conduire, activités associatives, etc. Ce système permet en théorie d’impliquer l’ensemble des acteurs locaux de l’insertion (associations, chantiers d’insertion…).
– Potentiellement des personnes pourraient donc exercer du travail entreprises, pour pouvoir bénéficier de leurs RSA. Mais cela sans cotiser (ni pour les allocations chômage, ni pour la retraite…) Une économie substancielle pour les entreprises qui pourraient prendre cette main d’oeuvre à bas coût.
-Pour le moment trois parcours France Travail liés à la mise en place des 15 heures ont été présentés dans le Finistère :
• Un suivi renforcé RSA avec plusieurs rendez-vous par mois (pour les personnes susceptibles de
retrouver un emploi)
• Un suivi global, pour faire face aux freins qui empêchent le retour à l’emploi (déplacement,
santé), en lien avec le département.
• Un parcours formation / création d’entreprise.
-Officiellement, il est possible de voir ses heures d’activités obligatoires réduites pour plusieurs raisons :
• problèmes de santé
• problèmes familiaux
• être parents isolés.
-Enfin, on sortirait du dispositif de suivi lorsqu’on arrive à avoir 500 euros de revenus par mois, ou 1500 euros tout les trois mois. On basculerait alors dans le dispositif de prime d’activités, mais on ne sera plus soumis aux 15 heures d’activités.
-Dans le cadre d’un refus, les allocataires risquent une suspension du versement de leur allocation.
Suspension qui pourra être annulée s’ils respectent à nouveau leurs engagements, avec une régularisation rétroactive. C’est-à-dire qu’ils récupèreront les allocations qu’ils avaient perdues. Cependant, la rétroactivité a été limitée à trois mois par les sénateurs. Dans le cas d’une réitération du non-respect des termes du contrat ou d’un d’un refus de se soumettre aux termes de contrôle par exemple, l’allocataire risque une suppression partielle (jusqu’à 80 % du RSA), voire totale de ses allocations.
-En cas de radiation/suspension on peut se réinscrire dès le lendemain, il est dit qu’à part en cas de non réponse à des contrôles, ils réinscrivent 99 % des personnes, en travaillant sur les motifs qui avaient conduits à la radiation. Si tu as été radié pour refus d’un contrôle, il faut fournir les pièces demandées. Si tu as refusé les 15 heures, il faudra les accepter, si tu as refusé de signer ton contrat d’engagement il faudra le signer etc.
-Pour les personnes toujours en suivi social RSA ( au moins à Brest) :
-Pour l’instant, pour les personnes qui ont ce genre de suivi les 15h c’est surtout du déclaratif même si ils et elles doivent aussi s’inscrire à France-Travail. Les personnes doivent remplir des fiches papiers où ils notent leurs diverses activtés (rdv médicaux par exemple…) et les déposer à leurs assistant sociaux.
3-Les contrôles
-Toute personne qui a demandé le RSA peut y être soumise. Leur nombre est en augmentation du fait du recrutement par les départements de contrôleurs RSA.
-Les contrôles sont un outil primordial pour les administrations chargées de la gestion des allocations que ce soit la CAF, les départements ou France-Travail. Ils permettent, selon elles, de lutter contre la fraude sociale, de récupérer de l’argent public ou cotisé. Il s’agit aussi de faire valoir, selon elles, les droits des allocataires en analysant mieux leur situation sociale…
-Dans les faits, ces contrôles sont un outil de pouvoir et de pression que ces admnistrations exercent sur nous. En gros, il s’agit surtout, lors de ces contrôles, de nous soumettre aux procédures et de gagner de l’argent sur notre dos.
-Quinconce a déjà suit un contrôle pourra témoigner des effets produits par les méthodes bureaucratiques et intrusives des contrôleurs : infantilisation voire déshumanisation, humiliation, stress et anxiété car peur de perdre parfois ses seules ressources pour manger, se loger, (sur)vivre…
-D’où un principe qui doit tous nous animer : ne pas accepter la division entre bons et mauvais allocataires / bons et mauvais contrôlés. Lors d’un contrôle, personne n’est irréprochable, il y aura toujours un truc qu’on savait pas et un contrôleur pour acter que ça mérite une sanction.
A-Les contrôles de la CAF
Il y a trois types de contrôles que la CAF peut réaliser :
–Automatique : échange CAF et CPAM et département, tu n’en es pas forcément informé. Cela peut être un contrôle des ressources, du quotient familial etc.
-Sur pièces. C’est à dire que pour te contrôler, la CAF te réclame directement des pièces et t’informe que tu es soumis à un contrôle.
-Au domicile de l’allocataire. La CAF a le droit d’effectuer un contrôle à ton domicile afin de vérifier l’exactitude des informations transmises pour le versement du RSA. On parle alors d’un « contrôle sur place ». Ce contrôle est soumis à des règles bien précises :
• Il est effectué par un contrôleur assermenté auprès du tribunal judiciaire (TJ) titulaire
d’une carte professionnelle, il a l’obligation de la présenter au bénéficiaire du RSA auquel
il rend visite.
• Il peut être réalisé, au choix, dans le cadre d’un rendez-vous fixé préalablement avec le
bénéficiaire du RSA (le bénéficiaire doit alors se rendre disponible à la date et l’horaire
fixés) ou de manière inopinée.
• Dans ce type de contrôle, la Caf peut vérifier toutes sortes d’informations relatives à ta
situation et à celles des membres de ton foyer en tant que bénéficiaire.
Rappel : Les contrôleurs sont assermentés et disposent donc d’un droit au contrôle et à l’obtention de toutes les pièces qu’ils pourraient demander. Néanmoins il existe des limites à ce pouvoir, qu’il nous semble intéressant de partager. Ce guide a également pour but d’éviter des erreurs qui pourrait faciliter la tâche des contrôleurs pour vous radier.
B-Les contrôles du département
-Les départements peuvent réaliser des contrôles d’allocataires du RSA. Dans le Finistère un service
contrôle dédié existe et des contrôleurs ont récemment été employés à cette occasion.
-Sur les conseils donnés dans cette partie : Certains de ces conseils sont, selon nous, quelque peu limités car ils s’inscrivent dans un rapport fait pour nous isoler : celui de contrôleur à contrôlé… La question reste de savoir si ils peuvent s’inscrire dans un rapport de force plus collectif qu’il ne tient qu’à nous de construire contre les contrôles et les bureaucraties qui les mettent en oeuvre! Si ils sont de plus en plus partagés et diffusés, ces conseils peuvent peut-être à minima permettre d’être moins dans la merde, voire de mettre quelques bâtons dans les roues de l’administration.
==> La procédure du contrôle départemental:
-Envoi d’un courrier postal non recommandé à l’adresse que tu as renseigné auprès de la CAF et
t’indiquant que tu es contrôlé par le département.
-Ce courrier stipule que tu dois renvoyer au département un certain nombre de pièces avant une date fixée par les services contrôles. En général, tu as un délais d’environ un mois pour envoyer les pièces (potentiellement à compter de la date sur l’enveloppe du courrier et pas celle indiquée dans le courrier lui même car c’est la première présentation du courrier à la poste ou un accusé de réception qui doit faire foi).
-Le courrier est assorti d’une menace de suspension si les pièces ne sont pas fournies en totalité à la date limite indiquée. Cette suspension est censée s’enclencher dans le mois qui suit cette date limite. Une fois suspendu si tu n’as pas répondu intégralement au contrôle, tu disposes de quatres mois pour fournir tes pièces sous peine d’être radié de la liste des bénéficiaires du RSA. La suspension concerne l’intégralité de ton RSA.
-Important : Il n’y a pas de rétroactivité si tu décides de fournir les pièces alors que ta suspension ou ta radiation est acté.
-Liste des pièces qui peuvent être demandées : Un avis d’imposition. Des justificatifs de domicile (bail, quittances de loyer, factures d’électricité par ex.) ou attestation d’hébergement. Des relevés bancaires sur une période indiquée par le courrier. Un document fourni avec le courrier et à retourner complété.
Conseils/Remarques…
• Déjà, ne reste pas tout seul, tient tes proches, tes potes, tes camarades ou des collectifs au courant pour voir ce que tu peux faire et ne pas rester isolé.
• Si tu choisis de répondre au contrôle et par voie postale, tu peux envoyer tes pièces en courrier recommandé avec accusé de réception pour avoir une preuve datée de l’envoi.
…Pas encore testés :
• Si tu décides de répondre au contrôle et de t’engager dans la procédure, tu peux exiger d’avoir des courriers par recommandé avec accusé de réception et que ce soit la date de réception qui fasse foi, pas la datation des courriers du département. Cela peut permettre d’être au courant plus rapidement de l’avancée de ta procédure et de disposer de plus de temps.
• Un autre moyen pour tenter de gagner du temps peut être de contester la validité des courriers du département car il s’agit de courrier simple. Or, ça peut tous nous arriver d’avoir une boite au lettre défaillante qui fait que les courriers n’arrive jamais à destination.
==> Qu’est ce qu’ils veulent savoir et contrôler ?
-Les contrôleurs veulent principalement savoir trois choses qui leur servent de critères pour pousser le contrôle plus loin ou/et permettre de diminuer voire sucrer tes allocs :
• Tes ressources financières.
• Si tu résides de manière, selon eux, effective en France.
• Ton train de vie, et donc l’intégralité de tes ressources y compris les coup de main de la famille ou
des proches mais aussi les ventes même sur vinted…
-Il faut aussi savoir que le département communique avec d’autres administrations notamment la CAF pour avoir accès à des informations et les croiser avec celles que tu leur fournis.
-Par exemple, les contrôleurs du département peuvent regarder tes ressources trimestrielles déclarées à la CAF et voire si cela correspond aux montants présents sur les relevés bancaires que tu leur fournis.
-Ils peuvent aussi, via tes relevés bancaires, analyser tes mouvements d’argent, la nature et le montant de tes dépenses pour voir si ton train de vie est trop élevé pour une personne au RSA. A l’inverse, ne pas avoir de dépenses paraît suspect à leurs yeux (suspicion de travail non déclaré). Mais ils peuvent aussi croiser tes justificatifs de domicile avec tes relevés bancaires pour estimer si tu résides selon eux en France.
-Probablement, les contrôleurs du département ont aussi accès au Fichier des comptes bancaires (Ficoba) qui liste tous les comptes bancaires en France et leurs titulaires. Ainsi, ils peuvent savoir qui possède quel compte dans le pays et vérifier que tu leurs déclares bien tous tes comptes possédés lors du contrôle. La consultation de ce fichier ne leur permet cependant pas d’avoir accès au solde et aux opérations des dits comptes.
Conseils/Remarques :
• Les contrôleurs considèrent le plus souvent que toute ventes ou dons d’argent reçus sont des revenus qu’il faut justifier et/ou déclarer. Les montants et la régularité sont parfois pris en compte dans la décision de pousser le contrôle plus loin ou de sanctionner. Dans tous les cas, si tu as d’autres “ressources” que tes allocs (par exemple aides d’un proche ou ventes de trucs pour arrondir les fins de mois), privilégie le liquide aux chèques, virements et paiements CB.
Edit : A partir de juillet 2025, les dons des proches ou de la famille ne devraient plus
être considérés comme des ressources par la CAF pour calculer le montant du RSA et donc ne devraient plus être déclarés1.
• N’oublie pas non plus de déclarer ton argent placé sur tes comptes rémunérés. Les intérêts sont considérés comme des ressources… Si les intérêts ne tombent qu’une fois par an, déclare les à ce moment là. On ne dispose pas d’informations sur les plafond à partir duquel tu es amputé d’une partie de ton allocation.
• Pour gagner du temps et/ou compliquer la tâche des contrôleurs tu peux aussi tenter d’envoyer un dossier incomplet ou par petit bout. Ainsi, tu peux essayer d’obtenir des délais supplémentaires de la part de la mission contrôle pour réunir les pièces demandées.
1 (Des aides et des secours financiers versés par des membres de la famille ou des proches du bénéficiaire, à l’exception des ressources
mentionnées au II de l’article L. 162-10 [les pensions alimentaires] ) dans Décret n° 2025-185 du 26 février 2025 portant généralisation des
déclarations préremplies de ressources pour l’attribution du revenu de solidarité active et de la prime d’activité
• Par exemple, tu peux envoyer tes relevés bancaires occultés partiellement, notamment de la nature et de la provenance de tes dépenses en arguant du droit au respect à ta vie privée.
• Une fois ces pièces envoyées, il est probable que le département exige tes relevés non-occultés et possible qu’il t’accorde un nouveau délai pour les fournir. Tu peux alors saisir le Délégué à la protection aux données du Finistère pour avis et exiger des explications aux contrôleurs sur la non-conformité de tes pièces et ainsi gagner encore un peu de temps.
• A noter que si finalement ils estiment que cela fait obstacle à leur contrôle (qu’ils justifient par le fait qu’ils n’ont pas accès au moyen, destination et lieu des paiements) ils n’accepteront pas ces pièces. Ils semblent cependant accepter l’occultation des enseignes commerciales où tu fais des paiements dans la mesure où cela n’interfère pas avec leur procédure.
==> Contacts des services :
-Le département du Finistère s’est doté de plusieurs services pour mener à bien sa mission de contrôle, de harcèlement et de répression des allocataires notamment un service contrôle et une cellule contentieux réunis au sein de la Direction de l’Emploi, Insertion, Logement (DEIL).
–Ces contacts sont indiqués sur les courriers en fonction de la situation de ton dossier. Les agents responsables de ton dossier sont censés pouvoir répondre à tes interrogations et te renseigner sur ta situation si tu as des questions. Dans les faits, ces contacts ont surtout l’air là pour faire joli. Les services contrôles du département ont l’air difficilement accessibles, du moins celles et ceux qui décident vraiment de ton sort.
–Ne pas oublier aussi que les contrôleurs ne sont pas là à ton service mais pour chercher à savoir si tu rentres dans leurs cases de bons ou mauvais allocataires. Le but étant de continuer le contrôle et de te sanctionner ou pas. Toute information sur ta situation peut donc leur servir contre toi.
-Mission Contrôle :
contrôle.rsa@finistere.fr
02 98 76 20 70
-Cellule Contentieux :
contentieux.rsa@finistere.fr
02 98 76 20 64
==> Certains textes de lois invoqués pour mener les contrôles et punir les allocataires
(Ces articles de lois sont tous disponibles sur le site LegiFrance)
L.262-40 du Code de l’action sociale et des familles.
R.262-83 du Code l’action sociale et des familles.
L.161-1-4 du Code de la sécurité sociale
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4-Recours administratifs et judiciaires en cas de sanctions RSA : réduction, suspension, radiation
À noter que le Département du Finistère a recruté un “chargé de contrôle contentieux et veille
juridique”, qui doit renforcer le service contrôle et apporter des conseils juridiques au département pour les recours administratifs et juridiques dans le cadre du RSA.
==> ÉTAPE 1 : Le recours administratif au département.
• À compter de la date de notification de radiation du RSA (ou réduction), tu as 2 mois pour
contester cette décision. Ta contestation devra être envoyée au Président du Conseil
Départemental de ton département en recommandé avec accusé de réception. Celui-ci dispose de
deux mois pour répondre.
• Ta réclamation doit être motivée par un événement attestant de la légitimité de ta décision. Elle
devra être accompagnée de tout document justificatif.
==> ÉTAPE 2 : Le président du conseil départemental peut décider de faire appel à une médiation et de mettre en place une commission.
• Tu auras la possibilité d’expliquer pourquoi tu n’as pas rempli les conditions imposées par ton
Contrat d’Insertion.
• À compter du jour de ton passage devant la commission, l’Instance de Médiation aura un mois
pour rendre sa décision au Président du Conseil Départemental. Celui-ci devra ensuite rendre sa
décision dans un délai d’un mois, en s’appuyant sur l’avis que l’Instance de Médiation aura donné
sur ton dossier.
Remarques /Conseils:
• Tu peux te faire accompagner à ce rendez-vous par un avocat ou même la personne de ton choix.
• Dans le département du Finistère, cette médiation ne semble pas concerner les cas de sanctions pour refus de répondre ou de transmettre des pièces lors d’un contrôle.
• Garder en tête que, dans le Finistère, la personne censé prendre la décision de te donner ou pas raison lors de ton recours, à savoir le président du département, est celle qui organise la politique répréssive du dit département. Ce qui forcément impacte les possibilités qu’il aboutisse. Malgré tout, ces recours sont des préalables légaux à une action de contestation en justice.
==> ÉTAPE 3 : Si le département ne répond pas ou rend une décision qui ne t’es pas favorable tu peux saisir le tribunal administratif.
• Dans un délai de deux mois suivant la notification de la décision du Président du Conseil Départemental, tu peux contester la décision prise auprès du Tribunal Administratif. Ta demande devra là aussi être envoyée en recommandé avec accusé de réception.
• Ton recours contentieux devra obligatoirement être fait après avoir déposé un recours auprès du
Conseil Départemental. Tu dois également avoir reçu la notification de la décision de radiation du RSA ou de sa réduction prise par le Président du Conseil Départemental. Ta demande devra comporter :
-La copie de la décision que tu contestes
-La copie de tous les documents que tu as fournis lors de ton recours auprès du Président du Conseil
Départemental.
Conseils : Là encore au tribunal fais toi accompagner d’un avocat. Si tu es éligible tu peux faire une demande d’aide juridictionnelle pour ne pas payer de frais d’avocats. Attention aussi, les procédures au tribunal administratif peuvent être longues (plusieurs mois voire années si il y a des appels des décisions rendues).
II- France Travail et l’ARE
Rappel : l’ARE c’est le nouveau nom de l’allocation chômage.
1-Comment toucher l’ARE ?
-Pour toucher l’ARE tu dois avoir travaillé 920 heures soit 130 jours sur 2 ans.
-Tu dois être inscrit à France Travail dans un délai de 12 mois suivant la fin de votre contrat de travail.
-Tu dois résider sur le territoire national dans lequel s’appliquent les règles de l’assurance chômage.
Attention ! : Tu n’as pas le droit à l’allocation chômage si tu démissionne de ton emploi ou si tu l’as quitté volontairement pour un autre contrat qui a duré moins de 65 jours travaillés, ou de moins de 455 heures (soit 3 mois). Attention donc à toujours obtenir une rupture conventionnelle ou un licenciement, il ne faut jamais démissionner.
Conseil : Lors du rendez-vous d’inscription, il est important de bien définir ton projet personnalisé d’accès à l’emploi. Les offres dites raisonnables doivent correspondre aux critères que tu auras défini avec ton conseiller ou ta conseillère, lors du premier entretien qui suivra ton inscription. Ils concernent le poste que tu recherches, mais également les salaires recherchés, la distance par rapport à ton
domicile, la durée du contrat de travail…
2-Peut-on perdre l’ARE ?
-L’allocation cesse d’être versée quand :
• tu atteins l’âge maximal de départ à la retraite, quel que soit le nombre de trimestres ;
• tu bénéficies d’une retraite à taux plein pour carrière longue, pénibilité, incapacité
permanente, travailleurs handicapés, amiante, même si la durée de tes droits n’est pas épuisée.
-Tu peux aussi être radié de la liste des demandeurs d’emploi ce qui entraine une suppression partielle ou totale de tes allocations. Les durées de radiation vont de 1 à 12 mois.
Liste des motifs de radiation de France Travail :
• si t’es plus inscrit sur la liste des demandeurs d’emploi (ex: défaut d’actualisation, radiation pour non-respect de vos obligations, etc.).
• l’absence d’actualisation mensuelle de la situation personnelle ;
• l’incapacité à justifier tes recherches d’emploi ;
• les fausses déclarations dans le but de s’inscrire ou de rester inscrit sur la liste des demandeurs
d’emploi ;
• le refus d’élaboration du PPAE (projet personnalisé d’accès à l’emploi) ;
• le refus d’actualisation du PPAE ;
• le refus d’une offre raisonnable d’emploi à 2 reprises (le raisonnable étant lié à ton PPAE, projet que tu as vendu à pôle emploi et l’appréciation de ton conseillé-contrôleur France Travail) ;
• l’absence d’une action de formation sans motif légitime ;
• l’abandon d’une action de formation sans motif légitime ;
• la non-présentation à un rendez-vous prévu France Travail sans être en mesure d’avancer un motif
légitime ;
• le refus de suivre, sans motif légitime, une action d’aide à la recherche d’emploi de France Travail dans le cadre du PPAE ;
• l’abandon d’une action d’aide à la recherche d’emploi ;
• le refus de passer une visite médicale d’aptitude, sans être en mesure d’avancer un motif légitime.-
-Perdre son allocation est donc facile … Néanmoins des recours légaux sont possibles en cas de
suspension.
3-Recours administratifs et judiciaires en cas de suspension ou de contentieux avec France-Travail
==> ETAPE 1 : La réclamation auprès de France Travail
Quelle que soit la décision concernée, tu peux commencer par déposer une réclamation auprès de votre agence France Travail. Cela suffit souvent à trouver une solution à l’amiable, par exemple en détectant des éléments manquants dans ton dossier ou en apportant des explications supplémentaires.
Pense à conserver un écrit de cette réclamation, c’est important pour la suite si le désaccord persiste.
==> ETAPE 2 : La demande de médiation si la réclamation n’aboutit pas
-Si tu estimes ne pas avoir obtenu une réponse satisfaisante, tu as la possibilité de saisir le médiateur
régional de France Travail (liste accessible sur leur site). Chaque médiateur intervient de façon
indépendante pour établir un échange entre toi et les services de France Travail afin que, dans la mesure du possible, une solution satisfaisante soit recherchée.
–Les cas de médiation préalable obligatoire (MPO)
Pour certaines décisions rendues par France Travail, la saisine préalable du médiateur régional est
obligatoire pour pouvoir ensuite saisir le juge administratif si le désaccord persiste après la médiation.
C’est notamment le cas pour :
• les décisions de sanction, de cessation d’inscription ou de transfert de catégorie,
• les décisions relatives à certaines allocations versées par France Travail (Allocation de solidarité
• les demandes de remboursement des prestations publiques versées en trop.
==> ETAPE 3 : la saisine du tribunal si la médiation n’aboutit pas
Si la médiation n’aboutit pas, tu peux poursuivre la procédure devant le tribunal (judiciaire ou
administratif, selon le type de décision). Il faut alors se faire accompagner d’un avocat, ce n’est pas
obligatoire dans le cas de procédure administrative mais cela offre plus de garanties.
III-Annexes
1- “Quelques éléments concrets sur le contrôle”
(Texte écrit par des camarades que nous reproduisons pour infos. Contact :
stop.controles@protonmail.com)
Sous couvert de « lutte contre la fraude sociale », le contrôle des allocataires est l’une des multiples
facettes d’une politique plus générale de restriction de l’accès aux droits. Il ajoute des conditions et des restrictions supplémentaires à des droits sociaux qui sont déjà largement conditionnés.
À la CAF, les allocataires qui touchent le RSA, la prime d’activité et, secondairement, les APL, sont tout particulièrement scrutés, et ce, alors que environ 40 % des personnes qui auraient droit au RSA ne le demandent pas – et qu’ils seront probablement bien plus nombreux après la réforme du « RSA contre activité », déjà effective par endroit et supposée être généralisée pour janvier 2025.
Les contrôles se déclinent selon trois formes, des moins perceptibles aux plus intrusives : les contrôles automatisés, les contrôles « sur pièce » – c’est-à-dire des demandes et analyses de documents supplémentaires -, et les contrôles « sur place » – un rendez-vous à la CAF ou au domicile même de la personne pour procéder à des observations et vérifications.
Les premiers sont produits par le croisement systématique de fichiers de la CAF, des impôts (DGFIP) et de France Travail, soit environ 30 millions de contrôles par an. Ces formes de contrôles ne sont généralement ni connues ni identifiables par les allocataires, contrairement aux contrôles « sur pièces » ou « sur place », qui concernent respectivement environ 3 millions et 130 000 personnes par an.
Une guerre d’usure très asymétrique
Régulièrement, les allocations sont coupées sans explication, et les « indus » sont notifiés avec plus ou moins de retard : à charge pour la personne qui constate qu’ elle n’ a rien touché de comprendre ce qui a bien pu se passer (une déclaration trimestrielle de revenus non parvenue ? une variation des revenus ? Un changement de situation ? Quelque chose d’ autre ?), tout en devant gérer, dans l’urgence, les conséquences d’une baisse ou d’une coupure totale de revenus. Contactés, les services de la CAF invitent souvent à prendre un rendez-vous téléphonique avec un « expert », qui n’ a pas forcément accès à la totalité du dossier et dont les réponses sont, par conséquent, parfois assez approximatives. Les délais de réponse lors de contrôles ou de contestations laissent les allocataires dans un flou administratif et financier. Il est très fréquent de ne jamais recevoir de réponse aux demandes de clarification ou de contestation, ou de recevoir des réponses automatiques sans rapport avec sa situation et qui ajoutent de la confusion. De plus, le montant de l’indu peut varier, s’alourdissant ou s allégeant au fil des semaines, sans aucune explication. Lorsque la Commission de recours amiable (CRA) ne fait pas droit à une contestation et que la dette est maintenue, les « indus » sont récupérés de façon arbitraire. Régulièrement, les prélèvements sur les allocations suivantes ne tiennent pas compte du « reste à vivre ». Par exemple, une allocataire supposée
devoir plus de 10 000 euros à la CAF est enjointe de rembourser « en douze mois maximum ». Un autre allocataire se voit refuser une remise de dette sur des APL, au motif que les remises de dettes « ne pourraient être accordées qu’ en cas de précarité de la situation du débiteur ». Il ne touche pourtant que 600 euros par mois d’ allocation de solidarité spécifique (ASS). La seule voie de recours qui lui est indiquée est de saisir le tribunal administratif. Très contraint par d’ autres problématiques à gérer, il renonce. Parfois encore, à l’issue du contrôle et des multiples démarches de contestation, les allocations sont rétablies et reversées intégralement à l’ allocataire mais au bout de plusieurs mois – en dépit de courriers de contestation argumentés, textes de loi à l’ appui -, amenant par exemple un bénéficiaire de l’ AAH à se débrouiller pour vivre pendant 6 mois sans aucun revenu. Toutes ces procédures de contestation sont encore compliquées par le fait que la CAF ne donne pas accès aux multiples circulaires et règlements qui permettraient aux personnes de connaître leurs droits.
Témoignage :
“Dissiper le rideau de fumée, persister collectivement j’ai subi un contrôle de la CAF en novembre 2023. Depuis quelques temps, j’étais salariée à mi-temps dans mon activité principale et autoentrepreneuse pour quelques interventions en animation. J’avais déclaré à la CAF cette situation et les revenus liés à chacune de ces activités.
Un jour, je ne reçois pas mes allocations, ni mes APL ni la prime d’activité que je touche chaque mois.
J’essaie de savoir ce qu’il se passe, on me dit qu’il doit manquer un document, une déclaration… Ça dure un peu. Ma situation économique se tend.
Je reçois un premier courrier de la CAF disant que j’ai une dette de 950 €. Quelques jours plus tard, un second message me notifie une nouvelle dette de 1988 €. Il n’y a pas d’explication, pas de calcul, pas de justification.
Je n’ai jamais entendu parler de ça, j’ai déclaré mes revenus correctement… Je n’ai pas du tout la possibilité financière de gérer une telle dette. J’appelle, j’écris, j’ai un rendez-vous téléphonique avec un technicien.
On m’explique que j’ai en réalité trois dettes différentes, qui seraient liées à mon double statut, salariée et auto-entrepreneuse. J’aurais touché des prestations auxquelles je n’avais pas droit. Les dettes correspondraient à l’intégralité des prestations que j’ai touchées entre mars 2022 et août 2023… mais même les montants ne concordent pas. Il paraît que les calculs sont en cours. Sauf que les dettes, elles, me sont déjà notifiées.
J’obtiens des explications partielles et contradictoires en fonction des interlocuteurs. Ça fait 6 mois que je n’ai plus d’allocations. Je m’endette auprès de mes colocataires.
Je cherche, et trouve, un espace où cela peut être discuté collectivement. On décide d’aller à deux à la CAF, aussi pour arriver à mieux démêler la situation. À l’accueil CAF, la personne me dit qu’elle n’est pas compétente ni habilitée à me fournir des informations. Il faut prendre rendez-vous avec un technicien… Il faut insister pour avoir un rendez-vous physique et non téléphonique. Ça finit par fonctionner.
Dix jours plus tard, j’arrive accompagnée pour ce rendez-vous. Lorsqu’on arrive dans la pièce, tout de suite, on nous dit : « tout est résolu ». Il paraît que, lorsque l’on a un statut d’auto-entrepreneur, non seulement il faut le déclarer et déclarer les revenus qui y sont liés, mais il faut également faire une déclaration particulière pour les APL. Personne ne me l’a jamais dit.
Il paraît qu’il y a donc une différence entre les APL que j’ai touchées et celles auxquelles j’avais droit. Une différence de quelques centaines d’euros en tout, 300 tout au plus. Il paraît que les dettes émises étaient des erreurs : on m’a demandé de tout rembourser, alors que je touchais seulement quelques dizaines d’euros en trop par mois – et encore, pas tous les mois. Ce qui est sûr, c’est que mes allocations ont été coupées pendant plus de six mois, que j’ai cru que je devais rembourser une somme importante. Ce qui est sûr c’est que si je n’avais pas contesté, creusé et
cherché à comprendre avec l’aide d’autres personnes qui ont traversé le même type d’histoires, si j’avais « remboursé », la CAF aurait accepté mon paiement sans plus de questions.”
(Pauline, 35 ans)
“Envahis par le contrôle”
Déclenchés par une dégradation du score de risque calculé par l’algorithme, par des signalements et
dénonciations (de la police, par exemple), ou bien des requêtes spécifiques – « géolocalisation des
connexions internet », « contrôle de résidence », « vie maritale non déclarée », etc. -, les contrôles dits « sur pièce » et « sur place » engagent des moyens autrement plus étendus.
Les contrôleurs peuvent interroger les bailleurs des allocataires et demander des informations aux
autres administrations, comme par exemple la CPAM – déclenchant parfois par là même des contrôles en cascade. Ils vérifient les relevés bancaires et peuvent le faire sur plusieurs années, tout comme ils peuvent consulter les relevés de carrière ou les factures d’ eau et d’ énergie. Des enquêtes peuvent être menées auprès du voisinage, ou auprès des écoles où les enfants des allocataires sont scolarisés. Un contrôleur est allé jusqu’ à appeler l’ employeur de l’ ex-conjoint d’une allocataire pour tenter d’ obtenir des informations supplémentaires. De nombreux exemples très préoccupants existent sur les pratiques de contrôle. Dans la chasse aux indus et aux économies, les cadres qui organisent l’activité des contrôleurs les incitent à considérer les allocataires comme de potentiels fraudeurs. Au-delà de la simple vérification de situation, il s’ agit régulièrement d’ enquêtes à charge dérivées des méthodes policières, intrusives, voire retorses. Si la CAF s’enorgueillit de son « respect du contradictoire », notion dérivée du judiciaire et qui serait censée garantir une certaine équité du contrôle, dans les faits, le rapport contrôleur/allocataire est profondément asymétrique.
D’abord parce que les allocataires n’ ont souvent aucune idée de l’ étendue de l’ enquête menée, et n’ ont pas accès, lors de la procédure de contrôle, aux éléments et documents sur lesquels le contrôleur s’appuie. Pour qu’il y ait contradictoire, il faudrait a minima pouvoir comprendre la situation et, pour apporter des éléments de réponse adéquats et se défendre, avoir connaissance des accusations et de ce qui les fonde. De plus, des documents supplémentaires – comme la domiciliation ou l’ attestation d’hébergement, les relevés bancaires ou la photocopie de chaque page du passeport, peuvent être demandés à l’ allocataire -, même lorsque la CAF peut les obtenir autrement, voire lorsqu’ils ont déjà été fournis. Une personne qui avait demandé pourquoi elle devrait redonner un document déjà fourni à la CAF s’est ainsi vue renvoyée, sans autre commentaire, à la page 11 d’une Charte du contrôle sur place, intitulée « Qu’ est-ce que le
refus le contrôle », où il est question de sanctions et de radiation pour les allocataires dont les contrôleurs jugent qu’ils ne collaborent pas assez activement au contrôle. Questionner les processus de contrôle peut donc entraîner des menaces de radiation.
Régulièrement, les personnes sont ciblées parce qu’elle sont soupçonnées de déplacements hors de
France, de « vie maritale non déclarée » ou de revenus dissimulés. La modalité de contrôle la plus
directement intrusive demeure le contrôle à domicile : le contrôleur impose sa présence dans le logement des personnes, il fait des constats et tire des conclusions de ce qu’il y voit. Y a-t-il un homme qui vit là ? Combien de lits, combien de pièces ? Est-ce bien une colocation ou cela ressemble à une vie de couple ?
Témoignage :
Au centime près
Je suis allocataire du RSA depuis la fin de mes études. N’ayant pas été en contrat suffisamment
longtemps pour ouvrir des droits au chômage, j’alterne RSA et périodes d’activité. En 2023, j’ai fait
l’objet d’un contrôle de la CAF. Un contrôleur m’a appelée pour me demander l’ensemble de mes relevés bancaires, que j’ai effectivement donnés.
Je n’ai plus eu de nouvelles jusqu’en 2024, où j’ai été sommée de justifier 12 « anomalies » sous 15
jours – correspondant selon eux à des « sommes non déclarées dans mes déclarations trimestrielles de revenu (DTR) » -, sous peine d’être qualifiée de fraudeuse, de me voir infliger une pénalité et,
potentiellement, de devoir rembourser plusieurs mois de RSA.
Je dois préciser que le montant de ces « anomalies » relevées en l’espace de 15 mois était compris entre 6,50 euros et 61 euros, pour un total d’un peu plus de 400 euros (soit moins d’une trentaine d’euros par mois en moyenne). Si j’arrivais à identifier certains de ces virements, pour d’autres, j’ai dû reprendre chacun de mes relevés bancaires pour tenter de remonter le fil de mes dépenses des deux dernières années. Je me suis donc trouvée à justifier du fait que j’avais été remboursée de courses anodines faites pour rendre service à des proches, ou bien après avoir annulé l’achat d’un vêtement sur Internet. Je continue de me demander ce qui justifiait ce contrôle, si le doute portait sur le fait que j’aurais eu une activité d’achat et de vente non déclarée de vêtements, s’il s’agissait de tenter de prouver que je vivais « au-dessus de mon niveau de vie » d’allocataire du RSA, ou autre. Il faut dire que j’ai demandé le rapport de contrôle, et que la CAF ne me l’a jamais donné.
(Paola, 28 ans)
S’agissant des déplacements à l’étranger, la CAF n’ admet pas d’ exception au cadre légal qui les
borne à trois mois par an. Il y a pourtant de multiples situations où les personnes peuvent être amenées à demeurer plus longtemps à l’ étranger, par exemple du fait de la maladie ou du décès de proches. Pendant la pandémie, les frontières ont été fermées et des allocataires se sont trouvés coincés et sans possibilité de retour, pendant parfois plus d’un an. Leurs dossiers ont pourtant régulièrement été requalifiés en « fraude », c’ est-à-dire que la CAF a jugé qu’ ils avaient « intentionnellement perçu des allocations auxquelles ils n’avaient pas le droit ». Cette qualification enclenche une nouvelle série de courriers, annonçant d’abord le passage en Commission des pénalités – devant laquelle l’ allocataire peut se rendre pour se défendre, dans certains départements mais pas dans tous -, puis l’ alourdissement de la dette liée au RSA par une nouvelle sanction financière. Lorsque, dans cet intervalle, les allocataires demandent le rapport de leur contrôle, il ne leur est généralement pas communiqué. La Cour des comptes détermine en partie les cadres des pratiques des CAF, en leur fixant des objectifs en matière de fraude, qu’il s’agisse des montants à récupérer ou des quotas d’ allocataires qu’elles doivent attaquer au pénal à l’issue de la procédure. En pratique, la qualification en « fraude » permet d’allonger la période pendant laquelle la CAF est susceptible de contraindre l’ allocataire à restituer les sommes réclamées.
Au-delà des quelques histoires mentionnées, les situations décrites ici sont très fréquentes, se répètent parfois et se produisent à grande échelle. Des allocataires se saisissent des voies de contestation possibles (commission interne, procédure au tribunal administratif, appel à un avocat…). Mais face aux difficultés pour trouver des façons efficaces de se défendre, et face aux obstacles que la CAF amplifie volontairement, le refus de l’isolement et le choix de se faire accompagner par une personne ou par un collectif permet d’obtenir des réponses plus précises et aide souvent à mener ces contestations jusqu’ au bout et donc, à pouvoir obtenir gain de cause, partiellement ou totalement.
Le site de l’INSPE (Institut National Supérieur du Professorat et de l’Éducation) de Saint-Denis assure des formations à l’enseignement second degré, professionnel, technologique et général. C’est un site historique et emblématique issu de l’ENNA (École normale Nationale d’Apprentissage) créée en 1945. Il assure une mission de service public d’enseignement et de formation des enseignants unique dans toute l’Île-de-France, en particulier dans le domaine de l’enseignement professionnel et technologique. Il est associé à un lycée d’application. Il dépend aujourd’hui de l’UPEC (Université Paris Est Créteil).
Alors que la formation professionnelle et des enseignants est un enjeu central pour l’avenir de l’école publique, particulièrement en Seine-Saint-Denis, dans l’Académie de Créteil et en Île-de-France, la présidence de l’UPEC a décidé la fermeture de ce site pour juillet 2026, sans aucune expertise financière, technique et juridique.
C’est pour lutter contre cette menace de fermeture, que se tenait ce 14 mai 2025, une journée de mobilisation sur le site de l’INSPE de Saint-Denis et dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute du reportage réalisé sur cette journée. Nous entendrons les diverses interventions qui se sont tenues sur le site de Saint-Denis, sur le parvis de la mairie et nous terminerons avec un entretien réalisé avec des enseignantes et syndicalistes de l’INSPE.
En 2024, carrefour recrute des sans-papiers en situation irrégulière. À l’embauche, la direction leur avait promis un contrat à durée indéterminé, pour finalement, leur demander d’apporter une fausse carte d’identité afin de signer un contrat à durée déterminer de six mois. Ses mêmes employés du magasin de Villeneuve-la-Garenne ont donc dénoncé des pressions et un « racket » de leur hiérarchie et ont été licenciés. Pour ne pas en rester là, les salariés ont décidé de se mettre en gréve et ont appelé à un rassemblement le mercredi 21 mai 2025 devant l’entrée du carrefour et c’est le reportage que nous vous proposons en première partie d’émission. Le vendredi 23 mai, nous apprenions que les salariés et anciens salariés sans papiers du magasin carrefour, Villeneuve-la-Garenne, avait obtenus gain de cause. Ou du moins des promesses d’embauches et des CERFA et cela devrait être régulé d’ici à la fin de ce mois de mai 2025.
Dans la seconde partie de l’émission, nous reviendrons sur la répression syndicale à la poste en vous diffusant la conférence de presse du 15 mai 2025 qui se tenait, devant le siège du groupe la Poste, dans le 15e arrondissement de Paris, pour dénoncer les atteintes à la lutte syndicale au sein du groupe la poste. En effet, le 12 juin prochain, 5 syndicalistes et ex-syndicalistes de SUD PTT 92 prochain passeront au tribunal de Nanterre pour ” violation de domicile” sachant que le domicile étant le siège de leur entreprise, soit La Poste, et que les faits date de plus d’une décennie. Cette procédure judiciaire témoigne d’une guérilla judiciaire entre le patronat et des syndicalistes de luttes.
Menaces de dissolutions, coupes budgétaires, contrat d’engagement républicain, la loi sur le séparatisme attaque l’ensemble du monde associatif. Aujourd’hui, nous vous diffusons le montage que nous avons réalisé de la première table ronde “encaisser et répliquer au contrat d’engagement républicain” enregistrée lors de la soirée du 3 avril 2025 “Que vivent les libertés associatives !” . Cet événement était organisé par L.A. Coalition, l’Institut Alinsky, le Collectif des Associations Citoyennes, la Coordination Pas Sans Nous, et l’Observatoire des libertés associatives. Vous pourrez entendre les témoignages des associations : ASTI du Petit Quevilly; Action Justice Climat – Rhône; La compagnie Arlette Moreau; et Canal Ti Zef.
Dans la prévention et la protection de l’enfance, différents rapports (CESE, décision cadre du défenseur des Droits, rapports de commission d’enquête parlementaire…) font le même constat : un dysfonctionnement structurel dont les financeurs sont exclusivement responsables.
La loi de finance et le plan de financement de la Sécurité sociale vont entraîner des dizaines de milliers de suppressions de postes, des fermetures de service.
Pourtant, les mesures prises, à la suite de ce constat, sont loin, très loin de venir rectifier le tir et ne font que très mal masquer le manque de volonté de nos dirigeants de prendre notre secteur à bras le corps. L’ensemble des travailleurs.euses du Social se mobilisent depuis des mois et des mois pour faire revenir le gouvernement à la raison.
En janvier 2025, se sont tenus les 12ᵉ rencontres nationales du travail social en lutte à Aubervilliers (93). Venu.es de 16 départements, ces rencontres ont été l’occasion de faire le bilan des attaques de l’État et du patronat et d’organiser la riposte.
Une journée de grève et de lutte, le mardi 1ᵉʳ avril 2025, et une semaine d’actions, de grèves et de mobilisations du 12 au 16 mai 2025, avec un temps fort le jeudi 15 mai.
C’est dans ce contexte, que nous recevons dans l’émission de ce jour, Laura et Jo, travailleuse et travailleur sociaux pour faire le point de la situation et des perspectives de lutte dans ce secteur.
Lors du mois de Mars dernier, une semaine de révoltes s’est déroulée à Argenteuil impliquant la jeunesse de cette ville et le déploiement d’une diversité de brigades policières, pour finir par l’intervention de la CRS 8 et la menace par la préfecture de l’expulsion des logements sociaux des familles dont l’un des membres serait arrêtés.
Les médias et la préfecture ont expliqué ces événements par des affrontements entre “bandes organisées” et le problème des “rodéos urbains”. De notre côté, en discutant avec la jeunesse et les habitants de la ville, ceux là nous ont décrit des provocations multiples de la part de la police et une impossibilité de rentrer en contact avec les services de la villes. Or, Argenteuil c’est la ville d’Ali Ziri, mort des suites de son interpellation policière en juin 2009. Mais c’est aussi la ville de Sabri, un jeune de 18 ans, mort dans des circonstances troubles en deux roues en mai 2020, dans lesquels la police est suspectée. Alors, nous avons passé quelques jours dans la Maison pour Tous qui se trouve sur la Dalle d’ Argenteuil afin de produire une émission de radio avec des jeunes de la ville intitulé ” Lumière sociale” qui permettent de recueillir la parole des habitants et d’éclairer autrement le contexte dans lequel ces révoltes ont eues lieux.
Dans l’émission de ce jour, nous revenons sur deux procès à teneur social et de lutte antifasciste.
Dans cette première partie, nous nous rendons au tribunal de Pontoise, ou fût jugé Siham Touzi, ex-infirmière de l’Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) du château de Neuville et gréviste avec d’autres collègues dans cet établissement pendant 133 jours en janvier 2022 et Eugénie Barbezat, journaliste, elles furent poursuivies par l’ex-direction de l’Ehpad pour diffamation. Nous entendrons les différentes séquences du procès 6 février et du délibéré du 3 avril 2025.
Nous poursuivons, avec le procès et le délibéré pour Gino, militant antifasciste et menacé d’extradition en Hongrie. Procès et délibéré qui se sont tenu le 12 mars et le 9 avril 2025. Nous entendrons les interventions de Gino, de ses avocats et de l’un de ses soutiens.
Face à l’absence évidente d’éléments qui pouvait justifier l’extradition de Gino, ainsi qu’aux risques majeurs pour sa sécurité que représentait une détention et un procès en Hongrie, il appartenait à la justice française de prouver sa capacité à prendre la bonne décision. Après la décision positive prise par la Cour d’appel de Paris concernant sa libération, elle devait également refuser son extradition.
Au-delà du cas de Gino, de nombreux.Ses militant.e.s sont victimes de la répression en raison de leurs idées politiques. C’est le cas pour les militant.e.s antifascistes, mais c’est aussi le cas pour les militant.e.s pro-Palestine, écologistes, et contre les violences policières.
Depuis plusieurs mois des mobilisation se déroulent dans les universités de France contre les coupes budgétaires décidées par le gouvernement. Pour revenir sur ce sujet, nous vous diffusons aujourd’hui deux reportages. Le premier à été réalisé au début du mois de mars à l’occasion des premiers appels unitaire à la mobilisation. le deuxième, lui a été réalisé lors de la mobilisation de la journée du 3 avril 2025.
Les attaques sur le secteur de la santé, se font de plus en plus prégnante et dans l’émission de ce jour, nous vous en donnons deux exemples.
Nous commençons par Paris. Le mardi 25 mars 2025, se tenait un nouveau rassemblement pour interpeller le ministre de la Santé afin qu’il stoppe la fermeture de près de la moitié des services du centre de santé Stalingrad, situé dans le 19ᵉ arrondissement, officiellement classé “zone sous-médicalisée”. Ce centre médical de proximité ne demande pas d’avance de frais et ne pratique aucun dépassement d’honoraires.
Dans ce reportage, nous entendrons les prises de parole et un entretien réalisé avec une patiente et ancienne salariée du centre.
Dans la suite de cette émission, nous élargirons la focale, en parlant de la situation sur l’ensemble du pays, avec le Tour de France pour la santé qui appelait à un rassemblement débat place de la République ce samedi 5 avril 2025 en lien avec la Journée mondiale de la Santé du 7 avril. Dans ce reportage, nous allons entendre quelques prises de parole de ce rassemblement.
L’austérité tue… notre santé, nos urgences, notre accès à un médecin, nos maternités et nos centres d’IVG, nos hôpitaux, l’accompagnement social, notre Sécu ! Place à la santé. Contre une politique irresponsable qui met en danger notre santé. Pour des services de santé et des services sociaux solidaires !
Dans l’émission de ce 4 avril 2025, nous recevions en plateau, Victoire, membre de la CGT chômeur et précaire, qui a fait un point sur le fonctionnement de France Travail. Nous étions également en compagnie de Valérie et Isabelle, qui ont parlé de leur mésaventure suite à une formation pour obtenir, notamment, le titre professionnel de secrétaire assistante médico-social. Une « préparation opérationnelle à l’emploi individuelle » (POEI) avec embauche à la clé d’après France travail.
Un rassemblement devant la direction régionale Île-de-France de France Travail avec le soutien de la CGT chômeurs était organisé jeudi 3 avril. Une formation était dispensée par l’organisme privé Ideko Formation, permettant un financement par France Travail de 8 900 euros par stagiaire, à condition que cette préparation donne lieu à une embauche immédiate. La formation, censée durer six mois, a été financée pour deux mois seulement, ce qui a entraîné le non-paiement des indemnités durant toute la période de la formation, les entreprises partenaires censées embaucher les stagiaires se sont révélées inexistantes et enfin les modules pour passer le titre professionnel n’ont pas été assurés (pas de plateau technique…).
Mobilisé depuis plus d’un mois, Cultures en lutte est un mouvement inscrit dans une lutte nationale qui regroupe les travailleur.euses de la culture. En Île-de-France, l’organisation du mouvement se décide, en assemblées générales réunissant, chaque semaine de plus en plus de gens issus de la société civile et des syndicats de l’art et du spectacle.
Face aux attaques répétées contre la culture – coupes budgétaires massives des subventions territoriales et de l’audiovisuel public, gel du Pass culture, précarisation des conditions de travail, RSA conditionné à 15h hebdomadaires…
Par ces actions, des rendez-vous ont pu être obtenus avec le ministère de la Culture pour faire entendre les revendications, mais ils n’ont abouti à aucun engagement concret. C’est pourquoi, ce 20 mars 2025, un appel a une journée de grève et de mobilisation a eu lieu.
Dans l’émission de ce jour, nous serons dans cette manifestation, qui allait de la place de la bastille jusqu’au ministère de la Culture et avec une action d’occupation du centre Beaubourg en début de soirée.
Le samedi 1er mars, la municipalité de Saint-Denis, inaugurait la place Jean Jaurès. Cette place centrale où se tenait depuis longtemps le marché de cette ville que la municipalité a décidé de le déplacé. Lors de cette cérémonie, des collectifs de luttes, se sont rappelés, au bon souvenir de la municipalité. A cette occasion nous vaon pu réaliser un reportage avec certain d’entre eux, entre autres, le collectif pour le bus en centre-ville, le collectif droit aux étrangers et étrangères.
Plus tard dans cette journée de samedi, se tenait une réunion publique du collectif ilot 8 en péril. Le collectif de l’îlot 8 a déposé en décembre 2023 un recours devant le tribunal administratif contre la convention signée avec l’ANRU par la ville de Saint-Denis, l’EPT Plaine Commune et les bailleurs du territoire, sur le projet de rénovation du centre-ville. Ce recours porte sur le projet de résidentialisation des îlots de la ZAC Basilique qui va impacter durablement les locataires qui l’habitent : destruction des passerelles, destruction des escaliers publics, suppression de la dalle faisant le lien entre les îlots, 9, 8, 4, suppression des services sur la dalle tels la crèche, le centre de radiologie, Objectif emploi, la Maison Jaune…, privatisation et végétalisation des espaces sur dalle avec hausse des charges dues au transfert de l’entretien et de la maintenance vers les locataires.
Dans cette émission vous pourrez donc entendre dans un premier temps le reportage réalisé lors de la cérémonie d’inauguration de la place Jean Jaurès, puis dans un second temps, une partie des interventions réalisées lors de la réunion publique avec le collectif de l’ilot 8.
Mobilisé depuis plus d’un mois, Cultures en lutte est un mouvement inscrit dans une lutte nationale, qui regroupe les travailleur.euses de la culture. Face aux attaques répétées contre la culture, coupe budgétaires massives des subventions territoriales et de l’audiovisuel public, gel du pass culture, précarisation des conditions de travail, RSA conditionné à 15h hebdomadaires… nous nous mobilisons pour défendre nos métiers et l’importance vitale de la culture dans notre société.
En appel à une première semaine de mobilisation du 17 au 20 Mars avec une manifestation jeudi 20 Mars à 14h devant l’opéra Bastille, nous vous diffusons aujourd’hui le montage d’une partie des prises de paroles réalisée lors de leur assemblée générale du mardi 12 mars 2025.
La Coordination des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité @CoordNatComitesHopitaux est une association pluraliste regroupant des citoyen.ne.s, usager.e.s, élu.e.s, professionnel.le.s de la santé dans des collectifs ou comités locaux ou départementaux pour un égal accès de toutes et tous à la prévention, aux soins, à la santé, sans frein de quelque sorte, que ce soit géographique, financier, culturel, de genre, et d’origine. Elle s’est créée officiellement aux rencontres de Saint-Affrique des 3 & 4 avril 2004 et comprend plus de 70 groupes ou comités adhérents, présents sur toute la France. Dans la diversité de ses comités, son but est d’agir :
pour une réponse de qualité aux besoins de santé de la population garantissant une égalité d’accès à tous et toutes, en tout point du territoire sans discrimination.
pour le rétablissement, le maintien, l’amélioration et le développement des structures hospitalières de proximité dans le cadre du service public et d’un aménagement égalitaire du territoire.
pour le maintien, l’amélioration et le développement du maillage des soins de premier recours au plus près de la population. La Coordination Nationale permet la mutualisation des expériences, des savoirs et des savoir-faire et l’action juridique. Tout en respectant l’autonomie et la liberté de chaque comité, la Coordination Nationale permet à ses adhérents, à l’occasion de Rencontres Nationales, de se former, de mener une réflexion collective et d’émettre des avis et des propositions sur la politique générale de santé, son financement et ses déclinaisons dans les territoires et bassins de vie. Elle produit à cet effet un bulletin hebdomadaire d’information qui revient sur les luttes menées et qui permet de coordonner et d’échanger au sujet des actions a mener dans le domaine de la santé.
Le 1er février la coordination participé aux rencontre “Convergence Service Publics” qui se déroulait à Montreuil et dont le thème était la Sécurité sociale. C’est suite à cette rencontre que nous avons décidé de revenir avec eux sur leurs actions et leur organisation. Vous entendrez donc dans cette émission Jean, président du collectif de défense ADEMAT dans le pays de Remiremont, Jean Luc militant du collectif nantais pour le droit à la santé et la protection sociale pour toutes et tous, et Guillaume, président d’un collectif à Montargis.
Pour plus d’information : https://coordination-defense-sante.org/bulletin-de-la-semaine/
Le Dimanche 9 février 2025 avait lieu une soirée de soutien en solidarité avec les personnes les plus durement touchées par “Chido” à Mayotte au DOC 26 Rue du Docteur Potain 75019 Paris, intitulé : Mayotte Angle Mort. Lors de cette soirée organisé dans le cadre des cartes blanches de la Clefs Revival, le film “Malavoune Tango” de Jean-Marc Lacaze était diffusé. Cette projection était d’une discussion débat porté par Solène Dia, Jassem Issouf et Mohamed Nabhane. Iels y présenteront leurs expériences à Mayotte et discuteront des rapports entre Mayotte à l’État français, de la violence administrative et politique que connaissent les personnes considérées comme étrangères à Mayotte, et de la situation spécifique des personnes mineures sur l’île. Tout les fonds des entrées et du bar était reversés à l’association Kaja Kaona venant en aide à la population du village de Tsoundzou.
Dans cette émission, nous vous diffusons les enregistrements réalisés lors de cette soirée.
Dans cette émission, nous allons vous faire entendre la conférence de presse qui se tenait au théâtre de la Gaîté Lyrique, occupé par le collectif des jeunes mineurs isolés du parc de Belleville, connu plus communément sous le nom du collectif des jeunes du parc de Belleville. En effet, suite à une occupation depuis le 18 décembre afin d’interpeller les pouvoirs publiques sur leur situation, la mairie de Paris convoquait pour comparaître en audience le vendredi 7 février au Tribunal Administratif de Paris le collectif 20e Solidaires, un soutien des occupants, en vue de l’expulsion du théâtre, en lieu et place du collectif des jeunes du parc de Belleville, pourtant les premiers concernés et indéniablement un acteur politique. Cette convocation intervenait par ailleurs dans un contexte de menace par l’extrême-droite, puisque le matin du 9 février, 45 militants de Reconquête étaient venus provoquer les occupants. Ils ont été tenu écarté à Strasbourg Saint-Denis avec l’interdiction de tracter.
Mise à jour :
Rendez-vous samedi 15 février à 16h devant la Gaîté Lyrique occupée pour une manifestation.
“Cette semaine nous recevons la décision de la juge. Nous appelons à une grand mobilisation ce samedi pour montrer que peu importe la décision, peu importe les provocations des fascistes à nos portes : la rue est à nous et on va gagner! Nous avons besoin de soutiens encore plus nombreuxses que vendredi dernier au Tribunal Administratif!” Lien
Dans cette émission, nous vous donnons à entendre des morceaux choisis d’une discussion qui se tenait dans le cadre d’une première assemblée populaire portant sur la défense de la sécurité sociale, le mardi 28 janvier 2025 à la bourse du travail de Paris. Cette assemblée était appelée par plusieurs groupes : le Conseil National de la Nouvelle Résistance, par Ne tournons pas la page, et par l’assemblée des gilets jaunes de Paris Sud et Belleville ; avec l’idée de se réapproprier la sécurité sociale, de la défendre, et d’être offensif pour faire advenir un autre monde possible.
Depuis le 7 novembre, les conducteurs de bus du dépôt de bus de Saint- Ouen-l’ Aumône sont en grève pour protester contre la dégradation marquée de leurs conditions de travail. Tenu durant 50 ans par la STIVO (Syndicat des Transports Interurbain du Vald’Oise) en association avec la RATP, elle a été reprise en intégralité par cette dernière et ceux en droit privé. Depuis, le climat social est devenue délétère: une partie des primes y ont été supprimé, l’avancement n’ existe plus, l’ensemble des conducteurs quelque soit leur ancienneté est payés au SMIC, et l’amplitude horaire peut allé jusqu’à 14h. Depuis, le début de cette gréve, le réseau est maintenu difficilement par des intérimaires et très peu de bus circulent. Cependant, les quasi 500 conducteurs n’ont pas vu de volonté de négociation de la part de l’employeur. La médiation proposé par les autorités n’est accepté qu’à reculons de la part de RATP DEV. Nous vous diffusons donc dans une première partie d’émission, un entretien réalisé avec l’un des grévistes.
Dans une seconde partie d’émission, nous vous diffusons l’enregistrement du cours mensuel gratuit sur le droit du travail mis en place par l’Association ” Stop précarité” autour de la loi du “plein emploi” avec l’intervention de Luc Chevalier.
Le 3 janvier 2022, un mouvement de grève a eu lieu à l’EHPAD-établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes-du château de Neuville à Neuville-sur-Oise dans le Val-d’Oise. Les infirmières de cet établissement, dénoncer alors les mauvaises conditions de travail et la maltraitance envers les personnes âgées. Cet EHPAD était détenu par une famille qui avait déjà plusieurs établissements, notamment dans l’Oise. Cette grève durera 133 jours. Dans ce genre d’établissement, il est difficile de faire respecter le droit syndical. C’est ce qu’a vécu Siham TOUAZI infirmière dans cet EHPAD, pendant 12 ans et déléguée CSE (comité social et économique) et déléguée syndicale CGT. Des intimidations de plus en plus forte sur les grévistes. La direction a usé de toutes les stratégies pour nuire aux grévistes.
Diffusion d’un tract contre les grévistes auprès des habitants de Neuville sur Oise, des mails diffamatoires à destination des familles et du personnel. Une pétition orchestrée par la direction, signée sous la contrainte pour un certain nombre de salariés et affichée à l’entrée de l’établissement au vu de tous. Des banderoles ont été fabriquées par des non grévistes sous les ordres de la direction et accrochées sur les murs extérieurs de l’EHPAD. Des poursuites ont été engagées pour retirer le mandat DS CGT et une mise en demeure a été adressée par courrier recommandé pour propos diffamatoire.
Siham TOUAZI, quant à elle, se voit signifié quatre mises en examen pour propos diffamatoires. Dans cette affaire, il y a aussi la question de la liberté de la presse. En effet, Eugénie Barbezat, journaliste a L’humanité et animatrice de l’émission Liberté sur parole sur la radio cause commune et également poursuivie pour diffamation lors de propos tenu dans son émission. Siham et Eugénie sont poursuivies pour diffamation par l’ex-direction de l’EHPAD du château de Neuville et le procès se tiendra ce jeudi 6 février 2025 au tribunal de Pontoise.
À quelques jours, du procès, nous recevons dans nos studios, Siham et Eugénie, pour revenir sur cette grève, la détermination avec laquelle elle a été menée et pour qui ce procès sera un moment politique important et doit servir à ce que les citoyens prennent connaissance des politiques mises en œuvre par les EHPAD au détriment de la santé et de la sécurité, mais aussi de la liberté d’expression des travailleuses-travailleurs et de leurs résidents-résidentes.
Le Vendredi 6 décembre avait lieu une conférence autour du financement de l’hôpital public, à la bourse du travail de St denis, organisée par le collectif “égalité santé”. Dans cette émission, nous vous diffusons l’enregistrement du débat dans lequel vous pourrez entendre Olivier Milleron, cardiologue et membre du collectif inter hôpitaux, Claire Plouhinec, fonctionnaire et membre de nos service publics et Yasmina Kettal, infirmière et membre du collectif égalité santé.
Le 5 décembre dernier, une manifestation des fonctionnaires a eu lieu ; et ceux dans un contexte politique chaotique. Pour la 1ʳᵉ fois depuis 1962, une motion de censure a réussi à faire tomber un gouvernement. Cette manifestation rassemblant près de 10.000 personnes à Paris, couplée à une grève d’une journée, qui a surtout mobilisé dans l’éducation nationale où la grève a été bien suivie. Malgré le contexte, il n’y a pas eu de mobilisation syndicale. Pire, le monde syndical reste silencieux face au refus présidentiel de changer de politique. Le contexte est aussi marqué, un nombre important de mobilisations sans aucune volonté syndicale de les lier les unes aux autres, par exemple celle des cheminots du 12 décembre prochain.
Répondant à la demande de l’ensemble des organisations syndicales représentatives de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian ̶ ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique ̶ a été contraint d’accorder une audience le jeudi 7 novembre dernier. Les organisations syndicales ont obtenu l’abandon de la suppression des catégories C, B et A de la fonction publique envisagée au titre du projet de loi dit « Guerini ».
Le reportage que nous vous proposons aujourd’hui est issu de la manifestation du 5 décembre 2024 à paris.
Nous entendrons la parole d’étudiantes parlant d’une intervention policière près de leur établissement, de professeur et étudiant de Paris 1 Tolbiac, d’enseignante du lycée Hélène Boucher. Un détour par l’hôpital Beaujon et des salarié-e-s du secteur du travail social qui poursuivront le récit.
Après les révélations sur l’algorithme discriminatoire de la Caisse Nationale des Allocations Familiales (cnaf), qui cible les publics les plus vulnérables et précaires dans ses contrôles, une coalition de 15 organisations dévoile une action commune contre leur utilisation.
Cet algorithme alloue un « score de suspicion » à chaque allocataire, qui sert à sélectionner les personnes à contrôler. L’accès au code source de cet algorithme a démontré qu’il visait délibérément les plus précaires.
Pour alerter sur cette situation, une conférence de presse se tenait dans les locaux d’Amnesty International France, le 16 octobre 2024 et dans l’émission de ce jour, nous vous en diffusons une grande partie.
Sur le site d’Amnesty International, davantage de contenus sur le sujet du contentieux.
Tout le monde connaît l’équation : fonctionnaires = feignasses = pas rentables = emmerdeurs = protégés = profiteurs = archaïques = inutiles = à compresser. D’où vient son incroyable puissance d’évidence ? Et quels intérêts sert-elle ? Pourquoi certains (hauts) fonctionnaires comptent-ils parmi ceux qui la répètent le plus ? Pourquoi autant d’insultes contre celles et ceux qui voudraient servir le public en toute égalité, et si peu envers les actionnaires, les employeurs ou les pollueurs ?
En cette journée de grève dans la fonction publique, nous vous proposons l’écoute d’une partie de la rencontre organisée par le collectif Ne tournons pas la page, collectif né suite à la défaite du mouvement contre la casse des retraites, qui ont invité lors d’une Réunion publique à la Bourse du Travail de Paris, le 26 novembre 2024, deux des trois auteurs et autrices, Julie Gervais et Willy Pelletier pour leur livre : La haine des fonctionnaires.
Il fut question de la place des fonctionnaires dans un moment de grande précarité des status et de la bonne marche du service public.
Chacun des ministres de Macron et Barnier nous prépare une à plusieurs attaques contre nos droits, et nos conquis, que ce soit en termes de statuts ou de financement des services publics. Ces attaques se font dans l’intérêt du patronat. Dans le même temps, le patronat exige de nous payer toujours moins, il souhaite mettre un terme à nos retraites par répartition, et il tente de licencier à tour de bras.
En Martinique, une lutte de fond s’est engagée contre la vie chère. En métropole, face aux attaques de la Macronie et du patronat, dans nombre d’entreprises, de dures luttes ont lieu chaque jour, chaque semaine. Par exemple, les conducteurs de bus du 95 sont en grève depuis le 7 novembre, contre la privatisation des lignes de bus RATP. Toutes les grèves dénoncent le manque de moyens, la dégradation des conditions de travail, les plans de licenciement. De même, chez les travailleurs de l’État, la colère monte. Face à cette situation, que proposent les directions syndicales ?
Des journées de grèves et de manifestation en ordre dispersé et sans stratégie :
Mardi 1ᵉʳoctobre : journée de grève CGT, SUD, FSU, sans mobilisation, ni propositions pour la suite Jeudi 17 octobre : journée d’action CGT à l’occasion du Salon de l’Auto, pour dénoncer les licenciements Jeudi 17 octobre : grève unitaire du social et médico-social en IDF. Mardi 29 octobre : journée de grève des syndicats de l’hôpital public, lors des discussions du budget à l’A.N. Mercredi 30 octobre : la CGT chômeurs appellent à se mobiliser lors des nouvelles négos assurance chômage. Vendredi 8 novembre : la CGT spectacles contre la casse de l’assurance chômage et du statut d’intermittent. Mardi 12 novembre : appel à la grève dans les agences France Travail d’IDF Du vendredi 8 novembre au mardi 12 novembre : grève dans le périscolaire Mardi 12 novembre :RATP, grève et rassemblement pour dénoncer l’ouverture à la concurrence Jeudi 14 novembre : nouvelle journée de grève CGT spectacle et CGT chômeur Vendredi 15 novembre : mouvement de grève national dans le périscolaire Mardi 19 novembre : journée de mobilisation dans la petite enfance Mardi 19 novembre : journée de mobilisation de l’Enseignement Supérieur et la Recherche
Jeudi 21 novembre : grève “d’ultimatum” contre le démantèlement de la SNCF Mardi 3 décembre : manifestation des retraités pour la revalorisation de leurs pensions Jeudi 5 décembre : grève nationale France Travail Jeudi 5 décembre : journée de grève appelée par les syndicats de fonctionnaires contre les 3 jours de carence Mardi 10 décembre : grève intersyndicale de la fonction publique territoriale Mercredi 11 décembre : Appel FO grève reconductible 3 jours contre les 3 jours de carence des fonctionnaires Mercredi 11décembre : les syndicats de cheminots appellent à une grève illimitée, à partir de 19 h, contre le démantèlement du fret. Jeudi 12 décembre, « journée de convergence pour l’emploi », appelée par la CGT, pour dénoncer les plans de licenciements (Michelin, Auchan…).
Liste certes rébarbative, mais non exhaustive
Toutes ces dates montrent que chez les travailleurs.euses, privé.e.s d’emplois et retraité.e.s, la colère et l’envie d’en découdre se font sentir. Les directions syndicales répondent à notre légitime colère, en nous divisant, par secteur, et en nous faisant faire des journées ponctuelles de grève. Ce n’est pas comme cela que nous allons stopper le rouleau-compresseur !
Toutes ces attaques ont une logique commune : remettre en cause les conquis sociaux et nos salaires directs et indirects, et casser nos droits, au profit du patronat.
Macron et toute sa politique pro-patronale ne tiennent qu’à un fil, ils peuvent tomber, si nous arrêtons le travail en même temps, et si nous ne reprenons le travail qu’à condition d’avoir obtenu satisfaction de nos revendications.
Halte aux journées d’action ou de grève isolées !
Halte aux séries de grèves saute-mouton !
Organisons-nous, préparons-nous à une riposte d’ampleur !
Choisissons nous-même notre date de grève générale reconductible, et préparons-la !
Comment préparer la grève générale dont nous avons besoin ? Réunion publique à l’EDMP jeudi 19 décembre, 19 h 30-21 h 30, 8 impasse Crozatier, métro Reuilly / Ledru-Rollin
Rencontre avec Baptiste Giraud : Réapprendre à faire grève Union Locale CGT du 18ᵉ, lundi 20 janvier 2025, 19 h 30-21 h 30, 42 rue de Clignancourt, métro Château rouge
Nous sommes le « Courant de Lutte Transsyndical et Interprofessionnel, Ne tournons pas la page », qui réunit des militant.e.s syndiqué.e.s de différents horizons et des activistes non syndiqué.e.s. Nous nous sommes rencontré.e.s lors du mouvement des retraites de 2023, sur le constat que l’intersyndicale avait refusé de mener la lutte vers la victoire. Parce que les syndicats sont un outil précieux, nous ne voulons plus laisser les directions de décider de l’avenir des luttes. C’est aux grévistes et aux militant.e.s, syndiqué.e.s ou non, d’en choisir les formes et la direction. Vous êtes en accord avec le contenu de ce tract ? Contactez-nous.
Regroupons nos forces, contactez-nous : netournonspaslapage@gmail.com
Blog Médiapart : https://blogs.mediapart.fr/courant-de-lutte-transsyndical-et-interprofessionnel
Pour débuter, nous nous rendons à l’hôpital Beaujon. Car, depuis le 14 octobre 2024, une grande partie du personnel est en gréve. Le 13 novembre, une nouvelle assemblée générale se tenait dans le hall de l’hôpital avec pour objectif de remettre un cahier de revendications à la direction de l’hôpital. Et nous vous proposons, l’écoute du reportage réalisé ce 13 novembre.
Le 12 novembre devait avoir lieu le procès de 5 postières et postiers mis en cause dans l’occupation du siège de La Poste il y a 10 ans. Une date de procès et un rassemblement plus tard, la date du passage des 5 postiers et postières au Tribunal de Paris a finalement été reportée au 12 juin 2025.
Un report qui faisait partie des revendications des postiers pour permettre d’organiser la défense face à un dossier de 900 pages de procédures qui cherche à s’attaquer au droit de grève dans l’entreprise. Dans ce contexte et dans cette seconde partie d’émission, nous allons entendre un entretien avec Gaël Quirante, syndicaliste à SUD PTT 92, lui-même attaqué dans ce procès.
Dans la suite de cette émission, nous revenons sur l’assurance chômage. Le 8 novembre 2024, plusieurs centaines de manifestants se sont réunis devant l’Unedic à Paris. Ghislain Gauthier, secrétaire général de la CGT spectacle, donne quelques raisons qui expliquent ce rassemblement.
Nous terminons, par l’appel a la gréve à la SNCF de ce jeudi 21 novembre 2024, nous vous diffusons la prise de parole de la fédération SUD-Rail aux 1 ère rencontre de l’Alliance Écologique et Sociale, qui a eu lieu le week-end dernier.
L’ouverture à la concurrence et dans toutes les têtes, croire qu’elle est la solution. Pourtant, durant les JO, on a pu se rendre compte que quand on y met les moyens, le service public fonctionne bien. La privatisation, les travailleurs/euses et les usagers seront les premiers à en subir les conséquences. Les transports sont un bien public, indispensable à tous et à toutes.
La vente à la découpe du réseau de BUS fait la une de la presse. Pour préparer cette mise à la concurrence, la RATP a augmenté l’amplitude de travail des machinistes à 13 h, réduit leurs repos, une manière d’annoncer les conditions de travail futurs peuvent encore se dégrader. Une mise en concurrence entre salariés de différentes entreprises qui entraîne tout le monde vers le bas.
Pour les usagers. L’entretien des bus, leur remplacement en cas d’incident, la superposition de lignes sur les mêmes arrêts, risque de frapper durablement la qualité du transport.
Parmi les trois lots qui sont mis en concurrence, Keolis et Cap Île-de-France ont été sélectionnés. Ainsi, le 12 novembre, en conseil d’administration d’Île-de-France mobilité, les contrats de délégation, on était attribués. Et une augmentation du tarif du pass navigo, qui était de 75,20 euros en 2021 avec une prévision d’augmentation a 92,20 euros à l’horizon 2028.
Ce même 12 novembre, se tenait près du siège d’Île-de-France mobilité, un rassemblement appelé par la CGT-RATP contre le démantèlement du réseau bus RATP et l’ouverture d’un débat publique sur la politique des transports en Île-de-France.
Dans l’émission de ce jour, nous entendrons, outre quelques prises de parole, les entretiens que nous avons réalisés avec quelques machinistes de différents dépôts bus en Île-de-France et un cheminot présent lors de ce rassemblement à Saint-Ouen.
Dans l’émission de jour, nous revenons sur la gréve à l’Hôpital Beaujon en vous diffusant un reportage réalisé lors du rassemblement du 30 octobre 2024.
Les agents de l’hôpital Beaujon à Clichy (92) sont en grève pour l’arrêt des mobilités forcées des personnels et pour le respect des plannings. Depuis des mois, les agents sont déplacés d’un service à un autre, dans certains cas plusieurs fois dans la journée, pour combler le manque de moyens humains. Le 3 octobre, une cinquantaine de personnels, réunis en Assemblée Générale avec l’intersyndicale CGT-FO-SUD, décide d’envahir le bureau du directeur.
Il tente alors de proposer aux organisations syndicales de discuter seul avec lui, sans les personnels. Non catégorique : soit il discute avec l’ensemble des personnels, soit c’est la grève. En quelques jours, 3 nouvelles AG ont lieu, rassemblant à chaque fois une centaine d’agents, ainsi que des usagers. Le 14 octobre, une grève démarre avec un piquet de grève qui se tient à partir de 7 H tous les jours dans le hall de l’hôpital. Les grévistes assignés ou non, les usagers, peuvent s’y réunir autour d’un stand de vente de petit déjeuner et les recettes vont directement dans la caisse de grève.
Le 30 octobre, certains nombres d’acteurs du monde hospitalier étaient présents afin de soutenir ce mouvement et réfléchir comment l’élargir au moment où est discuté le budget de la Sécurité sociale.
Le lycée autogéré de Paris est né en 1982, avec trois autres projets similaires sur toute la France. Cette expérience a perduré et fini par être cité comme exemple en matière d’éducation alternative. Depuis plusieurs années, le rectorat voulait en finir avec ce modèle qui vient remettre en question les principes de plus en plus autoritaires de l’école classique. Une « affaire » de violences sexistes et sexuelles est venue à propos remuer le LAP, au point de servir de prétexte pour faire perdre ses principes fondateurs à cet établissement, qui reposent sur l’autogestion : la libre fréquentation des cours par les élèves et le recrutement des professeurs par cooptation.
À l’origine de ces remous, une poignet de profs lâches et inconscients et minoritaire a décidé d’alerter le rectorat qui n’attendait que ça « Le 30 janvier 2023, sept professeurs du LAP ont adressé au rectorat de Paris, un rapport d’infraction en milieu scolaire pour dénoncer, à partir de témoignages d’élèves, des propos sexistes, parfois à connotation sexuelle et des gestes déplacés d’un professeur dans le cadre de diverses activités pédagogiques ».
Le signalement mentionne des situations rencontrées par deux élèves de terminale et quatre élèves de première : « Ça pouvait être des Ma puce, ma chérie ; tu as de belles formes ; espèce de cruche. Aux garçons, il ne se permettait pas de dire ces choses », explique une élève. Il aurait aussi été question de gestes déplacés en cours d’escalade ».
Au lieu de régler ces problèmes en Assemblée Générale et signifier que certains mots n’étaient plus tolérés, certains élèves ont préféré faire monter une mayonnaise soi-disant radicale. De mots excessifs en dénonciations calomnieuses, de ressentis indiscutables, faisant fit du principe même d’autogestion, certains profs et élèves ont signalé aux autorités compétentes des dysfonctionnements intolérables. À partir du moment où les termes de violences sexistes et sexuelles sont lâchés, la meute peut enfin se déployer. La morale a remplacé la politique, et quelques mots, certes déplacés, ont tué une expérience rare qui sauvait des centaines de jeunes.
Pour parler de la situation qui a amené à la fin du lycée autogéré de Paris, nous entendrons un entretien réalisé avec Pascal, ancien professeur du lycée et avec un reportage réalisé le 14 mai 2024 devant le rectorat de paris au moment où deux enseignants passaient en conseil de discipline. À la rentrée 2024, le LAP est remplacé par le lycée innovant de Paris (LIP)
Le jeudi 26 septembre 2024, devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) à Montreuil, se tenait un appel à rassemblement pour manifester et exiger : La révision des dossiers rejetés injustement et l’examen équitable de chaque demande d’asile.
Le respect des droits au regroupement et réunification familial/e pour toutes les familles séparées.
La fin des pratiques arbitraires et inhumaines à l’encontre des demandeurs d’asile Bangladais. La régularisation globale de tous les sans-papiers pour une carte de dix-ans. Le rassemblement était appelé par Solidarités Asie France.
Dans ce reportage, outre les prises de parole, nous entendrons les entretiens réalisés avec des demandeurs d’asiles, qui nous parlent de leurs parcours et avec le président de solidarités Asie France sur le motif de ce rassemblement.
Après 6 jours de grève (du 12 au 17 septembre), les grévistes de la Clinique du Parc de Belleville, Paris 20eme (CLINEA ex-ORPEA/Groupe EMEIS) ont repris le travail en ayant obtenu des engagements fermes de la direction, avec :
L’embauche d’un brancardier à plein temps
L’analyse salariale avec des propositions de revalorisation.
Le remplacement du matériel défectueux signalé
L’organisation d’une réunion CSSCT avec présence d’un ingénieur Santé sécurité au travail qui fera le tour de l’établissement afin de vérifier la conformité du matériel et son état de fonctionnement.
Le 17 septembre dernier, nous recevions dans notre émission, les grévistes de la Clinique du Parc de Belleville et dans cet entretien réalisé en ce mois d’octobre, nous revenons avec les soignantes de la clinique sur les avancées obtenue par ce mouvement de grève.
Le Service national universel (SNU) est un programme mis en place par le Premier ministre françaisÉdouard Philippe à partir de 2019. Promesse de campagne du candidat Emmanuel Macron lors de l’élection présidentielle de 2017. Le service national universel a été confirmé en tant que chantier du mandat présidentiel à l’occasion des vœux du président de la République aux armées le 23 janvier 2018.
Le SNU vise, selon la communication du Gouvernement, à proposer « un moment de cohésion visant à recréer le socle d’un creuset républicain et transmettre le goût de l’engagement », à « impliquer la jeunesse française dans la vie de la Nation » et à « promouvoir la notion d’engagement et favoriser un sentiment d’unité nationale autour de valeurs communes ».
Quand n’est-il cinq ans après et avec un nouveau gouvernement bien de droite. La déclaration de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Madame Anne Genetet, qui voit dans « la souffrance, la discipline, les rites » un fondement de l’éducation peuvent inquiéter.
Rapport de la cour des comptes sur le SNU, nomination d’une ministre issue de la commission de la défense, extrême droitisation du pouvoir, lien entre la jeunesse et l’industrie de l’armement. Le SNU et son monde sont toujours là et plus encore !
Pour parler de l’idéologie du service national universel, nous sommes en compagnie de Cassandre et Irène, du collectif non au SNU.
Ce 1ᵉʳ octobre 2024, manifestation syndicale de rentrée. Après les élections et la dissolution qui a suivi et Paris sous occupation olympique, nous voici avec un gouvernement de droite, sous la surveillance du rassemblement national. Ce même gouvernement, qui entend serrer la ceinture à une partie de la population, notamment avec des coupes dans la fonction publique. Quand n’a-t-il était dans cette manifestation de rentrée de ce 1ᵉʳ octobre à Paris ? divers cortèges, mais faiblement revendicatif.
Nous avons pu tout de même, rencontré quelques salarié-e-s en luttes. On commence cette émission avec l’assemblée générale des cheminot-e-s de la gare du Nord, puis dans la manifestation, nous avons rencontré notamment les femmes de chambre de l’hôtel Campanile de Suresnes, en gréve depuis le 19 aout 2024.
Nous entendrons également des salariés de la société de BTP GREEN POWER-HOAD en gréve depuis le 6 septembre 2024, un inspecteur du travail, une cheminote du dépôt SNCF de Châtillon, une salariée de secteur du travail social et des salariés de PSA, qui ont occupé leur usine pendant 160 jours.
Bonne écoute !
Le syndicat reste l’un des rares espaces qui permet l’organisation des classes populaires”, entretien avec Baptiste Giraud
En cette rentrée syndicale, Rapports de force a souhaité questionner la fonction de la grève et de la lutte syndicale. A quoi sert une journée d’action ? Pourquoi la grève est-elle si dure à faire prendre ? Doit-on miser sur les unions locales ou les fédérations ? Faut-il compter sur les permanents ? Entretien avec le sociologue Baptiste Giraud, auteur du livre Réapprendre à faire grève.
Baptiste Giraud, maître de conférences en sciences politiques à l’université d’Aix-Marseille et membre du laboratoire LEST (Laboratoire d’Économie et de Sociologie du Travail), est l’auteur de l’ouvrage Réapprendre à faire grève (PUF 2024). Entre 2005 et 2007, il a mené une enquête ethnographique au sein de l’Unions syndicale (US) CGT du commerce et des services de Paris. Son ouvrage est inspiré de sa thèse Faire la grève. Les conditions d’appropriation de la grève dans les conflits du travail en France, parue en 2009.
Ce 1er octobre, une intersyndicale (Solidaires, CGT, FSU) appelle à la grève sur le thème des retraites, de l’augmentation des salaires et des services publics. Or l’organisation d’une simple journée d’action, très ritualisée, ne semble pas permettre de faire reculer le gouvernement et le patronat. Pourquoi les syndicats maintiennent-ils malgré tout le principe des journées d’actions isolées ?
C’est un fait, le mouvement syndical a bien du mal à enrayer les réformes néolibérales depuis 20 ans. Malgré tout, la CGT maintient cette habitude des journées d’action. Dans ce contexte, il est légitime de se poser la question de leur utilité. Selon moi, il y a un triple espoir.
D’abord, créer un événement médiatique et politique. Le 1er octobre, malgré tout, on en parle. Les syndicats font exister leurs revendications dans l’espace médiatique et politique : la question salariale, celle du travail de manière plus large. Ce n’est pas rien dans la période.
Deuxièmement, c’est aussi un moyen de faire vivre l’organisation. C’est un temps qui permet de rassembler des militants qui, sinon, seraient largement absorbés par l’exercice de leur mandat d’entreprise. Je le détaille dans mon livre : le temps de préparation de l’action a parfois plus d’importance que l’action elle-même. C’est l’occasion de maintenir des réseaux militants, de réactiver des sections parfois dormantes, de créer de nouvelles solidarités, de sortir du quotidien…
Troisième point : une journée d’action peut-être un point d’appui dans les entreprises où les syndicats sont en capacité d’initier une immobilisation forte. C’est un effet pervers, mais n’oublions pas qu’en 2023 les syndicats ont obtenu des compromis locaux dans la pétrochimie, dans des entreprises du transport etc. C’est pour ça qu’il faut toujours se méfier de la manière dont on évalue les retombées d’une journée d’action. Tout ne se voit pas à l’échelle interprofessionnelle.
Si l’on s’accorde sur l’impossibilité de contrecarrer le gouvernement et le patronat par une simple journée d’action, ne faut-il pas que les syndicats, et notamment la CGT, élèvent le rapport de force et tentent d’initier des grèves reconductibles, en capacité de peser sur l’économie ?
Il faut d’abord rappeler que le syndicalisme français ne va pas bien. Il y a une nouvelle érosion du taux de syndicalisation. Alors que ce taux s’était stabilisé autour des 11% dans les années 90 et 2000, on est revenu à 10% en 2019. De plus, les adhérents participent de manière beaucoup plus limitée qu’auparavant à l’activité de leur syndicat. Ces derniers reposent sur le dévouement, l’abnégation, d’une poignée de militants qui cumulent les responsabilités. On a de plus en plus à faire à des syndicats de mandatés.
Enfin, il a de gros trous dans la raquette. Les grèves se concentrent dans certaines grandes entreprises ou dans la fonction publique et les syndicats sont absents de 4 entreprises sur 10. L’implantation syndicale est très fragile dans les secteurs les plus exploités du prolétariat, notamment ceux qui sont au cœur de mon ouvrage : les ouvriers et employés du commerce des services.
Aujourd’hui, je pense que ce qu’il ne faut pas occulter lorsqu’on débat des stratégies syndicales, c’est à quel point les directions syndicales sont contraintes par leurs faibles moyens. De plus, dans la direction de la CGT, une idée est très fortement intériorisée : appeler à des mots d’ordre plus volontaristes, plus radicaux, comme la grève reconductible, c’est s’exposer au risque de les voir échouer. Or un tel échec est vu comme un réel vecteur de démoralisation militante et de marginalisation du syndicat.
Comment expliquer que, malgré une précarité et une colère sociale croissante, les grèves ne fassent pas le plein ?
Il ne faut pas sous-estimer les difficultés à entrer dans la grève, surtout de manière prolongée, et le niveau de résignation. D’ailleurs, il y a un décalage entre les moyens que la CGT peut réellement mettre à disposition pour rendre la grève possible et la rhétorique de la grève, qui est abondante dans les congrès par exemple. Dans quantité d’entreprises, les militants CGT opèrent une nette séparation entre ce qui relève du champ de l’activité syndicale et ce qui relève de l’activité politique et gouvernementale, comme la réforme des retraites. De plus, même parmi eux, il n’y a pas forcément consensus sur la nécessité de s’opposer à ces réformes. Dans mon livre, je montre toutes les frictions que peut susciter la rencontre entre des militants très attachés à la pratique de la grève, qui en font une modalité centrale de l’action syndicale, et des salariés, voire des militants, qui en sont très éloignés.
Pour les militants de l’US CGT commerce et services de Paris, que j’ai suivis, comme pour de nombreux salariés des nouveaux secteurs de l’économie capitaliste, le recours à la grève et à la manifestation ne va pas du tout de soi. C’est une modalité d’action qu’ils n’ont généralement jamais eu l’occasion d’expérimenter, souvent parce qu’ils n’ont pas pas eu d’expérience militante antérieure au syndicalisme.
C’est pourquoi certains participent aux grandes manifestations sans se mettre en grève, mais en utilisant leurs heures de délégation. Ils montrent ainsi que la section, ou le syndicat, est mobilisé, mais sans forcément chercher à entraîner les salariés avec eux. C’est une manière de marquer une adhésion au mot d’ordre de la mobilisation, mais aussi l’aveu de leur difficulté à s’y rallier de manière plus collective. D’ailleurs, on l’a bien vu pendant la bataille contre la réforme des retraites en 2023, la première modalité d’action pour les salariés reste la participation à la manifestation plutôt que l’engagement dans la grève.
Pour les permanents, c’est très clair. Ils disent d’un côté : “dans nos secteurs, la grève reste la modalité d’action la plus adaptée pour créer le rapport de force nécessaire face à l’employeur”. D’un autre : “il nous faut constamment nous adapter à ce que sont nos militants, à ce qu’ils veulent et peuvent faire”.
Si la seule réponse qui est apportée aux militants qui viennent solliciter l’aide des permanents, c’est tout de suite la stratégie de la grève, ça en éloigne beaucoup du syndicalisme, parce que ça les effraie. Pour les permanents, le plus important reste d’abord de les intégrer au syndicat pour leur transmettre des manières de penser et d’agir, pour montrer l’utilité de l’action collective. A partir de là, il peut y avoir une forme d’acculturation progressive, un apprentissage de la grève.
Mais vous montrez aussi que lorsqu’une grève se déclenche, notamment dans un conflit long, cela peut modifier durablement le rapport d’un salarié à son entreprise. Vous parlez alors de la grève comme d’un “moment d’émancipation”.
Dans le commerce et les services, les salariés sont souvent peu qualifiés, immigrés ou d’origine immigrée, et considérés par le patronat comme interchangeables. On observe dans ce secteur des formes d’autoritarisme patronales très violentes. La grève est alors l’occasion pour les salariés de s’émanciper et de renverser, au moins un temps, l’emprise du patron. Au début de certaines grèves que j’ai pu observer, il règne une certaine forme d’euphorie chez les salariés, liée à un soulagement et à un immense plaisir d’avoir osé défier ouvertement la direction.
Alors qu’ils exercent dans des professions très dévalorisées, c’est aussi le moyen pour eux de montrer l’utilité de leur travail. Sur le moyen terme, ces grèves rééquilibrent les rapports de force au sein de l’entreprise. Mais, à l’inverse, j’ai aussi suivi un conflit long dans un entrepôt où la grève s’est étirée et où elle a été très difficile à tenir pour les salariés. A la fin, les résultats ont été très limités. Ce n’est pas une expérience de la grève qui incite à renouveler l’expérience.
C’est pourquoi, du côté des permanents, on essaie aussi de valoriser les gains moraux, la dignité retrouvée face à l’employeur. Et ça je pense que c’est une dimension excessivement importante. En revanche, le “rendement militant” de la grève dans ce secteur peut paraître plus limité. Les grévistes ne rejoignent pas forcément le syndicat, et même lorsqu’ils le font, il est probable qu’on finisse par les perdre de vue lorsqu’ils changent d’entreprises. Or cela arrive très régulièrement. C’est pour cela que, parfois, les syndicalistes qui tentent de structurer ses secteurs ont le sentiment de tenter de reboucher un puits sans fond.
Vous montrez que la sociologie et la politisation des permanents de la CGT varie selon certains critères. Lesquels ? Comment cela influence-t-il le rapport à la grève de ces militants ?
On repère nettement la distance politique et sociale qui sépare les permanents des Unions Locales (UL) de la CGT de ceux des entreprises du commerce et des services et des nouveaux secteurs de l’économie capitaliste. Les raisons de leur engagement dans le syndicalisme sont très différentes. Dans les UL, on retrouve beaucoup de militants qui ont une conception très politique du syndicalisme. Souvent, ce sont d’anciens ou d’actuels adhérents à une organisation politique. C’est cohérent : c’est dans les UL qu’ils trouvent du sens et du plaisir à se consacrer à une action syndicale qui n’est pas strictement corporative. Leur objectif est bien de créer des mobilisations et des solidarités militantes à l’échelle interprofessionnelle. Or, quand on regarde la sociologie des militants syndicaux d’entreprise, d’autant plus lorsqu’ils sont issus des classes populaires, la part des militants qui sont passés ou qui adhèrent encore à un parti politique décline fortement.
Au passage, c’est tout à l’honneur des syndicats que de rester l’un des rares espaces d’engagement qui permet l’organisation et la promotion de porte-paroles issus des classes populaires. Si on regarde la sociologie des militants syndicaux par rapport à celle des militants politiques, il y a vraiment un énorme écart. Les classes populaires ont déserté les partis politiques, ou plutôt, pourrait-on dire, les partis les ont abandonnées.
Le corollaire c’est qu’il y a, dans les entreprises, beaucoup de militants pour lesquels l’engagement syndical est vraiment déconnecté de tout engagement politique. Ils s’engagent souvent dans le syndicat à la suite d’un rapport conflictuel avec leur patron, dans le but de faire respecter la loi face à des abus. Ils ont souvent une démarche portée avant tout sur le légal.
On peut ajouter qu’ils n’ont pas forcément le temps de devenir des militants plus politiques. La décentralisation de la négociation collective et le renforcement du “dialogue social”, à défaut de produire des résultats, occupent pleinement leur mandat. De plus, dans les secteurs où les salariés sont généralement peu diplômés, il y a un véritable coût d’entrée dans la fonction de représentation syndicale. Il faut se former au droit, à l’économie… C’est un défi d’autant plus grand à relever que ces militants ont face à eux des patrons, parfois des DRH, bien plus diplômés qu’eux, spécialisés dans leur domaine, et qui leur opposent tout le mépris de classe possible.
Enfin, dans les petites entreprises du commerce, ils doivent composer avec les ressources militantes très limitées et l’autoritarisme patronal. La conséquence, c’est que le militantisme syndical se replie alors presque exclusivement sur ceux qui ont des mandats et donc le statut de salarié protégé.
Pour tenter de renforcer les secteurs les plus fragiles, et les moins en capacité de faire grève, ne faut-il pas utiliser les ressources des structures les plus pourvues de la CGT ?
Cette idée est un serpent de mer à l’intérieur de la CGT. Tout le monde voit bien qu’il y a un décalage dans la distribution des ressources à l’intérieur de l’organisation. Les composantes les plus richement dotées en argent et en permanence, ce sont les fédérations. Elles bénéficient de beaucoup de ressources liées au paritarisme et sont aussi en lien direct avec leurs syndicats.
La CGT a une culture d’organisation qui valorise beaucoup l’autonomie des structures. La direction confédérale dirige assez peu de choses, elle doit surtout s’efforcer de trouver des terrains d’entente entre les fédérations, notamment les plus dotées. L’effet pervers de cette organisation, c’est qu’elle limite la redistribution. La chimie, l’énergie, la SNCF, la fonction publique… ont beaucoup de ressources à la fois parce qu’elles ont davantage de militants, donc plus de rentrées de cotisations, mais aussi parce qu’elles ont une très longue histoire syndicale et qu’elles ont pu, par le passé, négocier des accords de droits syndicaux. Elles ont beaucoup de salariés mis à disposition, beaucoup de permanents. Cela n’existe pas du tout dans les nouveaux secteurs du prolétariat. Dans le commerce, la simple création d’une section syndicale est souvent l’objet de conflits dans l’entreprise. On est encore bien loin de passer des accords de droits syndicaux.
La réflexion sur le fait d’utiliser les ressources des grosses fédérations pour développer les secteurs les moins bien dotés paraît donc légitime. La CGT pourrait ainsi, par exemple, renforcer ses unions locales. Il faut rappeler qu’à l’heure actuelle, dans le meilleur des cas, il y a un seul permanent par UL. Et il n’est pas rare qu’il n’y en ait pas du tout et que ce soit un militant, généralement retraité, généralement issu du secteur public ou des grandes entreprises, qui assume la tâche. Or, seul, il ne peut pas faire autre chose que ce que j’appelle du “syndicalisme de pompier” : accueillir les salariés ou les adhérents isolés, les aider dans les procédures prud’hommes, les aider à organiser des élections professionnelles… C’est autant de temps qui n’est pas du tout disponible pour la dimension plus politique de leur rôle.
Alors, utiliser les ressources des grosses fédérations pour renforcer les UL, je pense que, théoriquement, tout le monde voit bien le l’enjeu. Mais il faut souligner que la question se pose à un moment où les grosses fédérations sont aussi percutées de plein fouet par les grosses restructurations liées à la libéralisation (du rail, de l’énergie etc). Si on se met à la place des dirigeants de ces fédérations, ils peuvent logiquement dire : “ce n’est pas le moment de nous affaiblir en interne”.
Une autre option ne consisterait-elle pas à penser des syndicats d’industrie locaux, qui regrouperaient tous les travailleurs d’une même convention collective sur un même territoire ?
Pour en avoir discuté avec elle, Sophie Binet a vraiment ça en tête. Je pense, et c’est un point de vue personnel, que ce serait intéressant. Cela permettrait d’éviter plusieurs écueils. D’abord, l’enfermement dans un syndicalisme d’entreprise. Aujourd’hui les syndicats d’entreprise forts sont très autonomes vis-à-vis de leur fédérations et plus encore de leurs unions locales. C’est d’ailleurs le syndicat lui-même qui choisit son délégué, sans aucun contrôle politique. Deuxième avantage, cela permettrait d’éviter la masse des adhérents isolés, qui ne sont rattachés à aucun syndicat d’entreprise. Enfin, on pourrait arrêter avec les syndicats très faibles, constitués de 2 ou 3 militants. On ne fait rien avec si peu de militants. A la place, on adhère au syndicat, par exemple de la logistique, de son territoire et, même si on change d’entreprise, on y reste affilié.
Mais ce n’est pas une mince affaire. Il y a une espèce de sacralisation du syndicat d’entreprise à la CGT parce que ses statuts, son organisation interne ont aussi été pensés dans un contexte où le tissu productif reposait sur les syndicats des grandes entreprises. C’était aussi une époque où la CGT était ultra politisée et fonctionnait du haut vers le bas. Aujourd’hui, ces dimensions là ont totalement disparu pour des raisons indépendantes de la volonté des directions syndicales, mais le frein idéologique reste. Bernard Thibault avait d’ailleurs proposé de modifier les statuts de la CGT pour obtenir que les syndicats d’entreprises ne puissent pas être montés en dessous de 10 adhérents. Il a dû renoncer, alors que ça paraissait juste une évidence.
Votre livre se concentre beaucoup sur le travail des permanents pour développer le syndicalisme et la grève. Mais ne craignez-vous pas que des personnes qui n’exercent plus réellement leur métier et vivent du syndicalisme perdent de vue leurs objectifs politiques et se concentrent finalement sur la conservation de leur poste ou les intérêts de leur structure ? Autrement dit : à trop compter sur les permanents, n’y a-t-il pas un risque de bureaucratisation du syndicat ?
Le terme de “bureaucratisation” aide à penser la professionnalisation du syndicalisme et les effets pervers qu’elle peut entraîner. Effectivement, on peut craindre que la défense des intérêts de l’organisation par un permanent, ou de sa propre carrière dans le syndicat, interfère avec l’organisation de la lutte. Tout cela est très vrai. D’un autre côté, cette catégorie est tellement fourre-tout qu’elle recouvre des réalités très variables. Les permanents de l’US que j’ai suivis peuvent être rangés parmi les professionnels du syndicalisme, “les bureaucrates”. Mais je peux vous dire qu’ils ne passent pas beaucoup de temps dans les bureaux et sont constamment sur le terrain, à former les militants et à organiser des luttes.
Il ne faut pas perdre de vue, et c’est une particularité du syndicalisme français, que les permanents, pour l’immense majorité d’entre eux, sont d’anciens militants d’entreprises. Ils ont une grande expérience de l’action syndicale, y compris dans sa dimension mobilisatrice. Ce n’est pas un modèle majoritaire en Europe, où les syndicalistes sont davantage recrutés sur la base de leurs diplômes, parce que leur rôle consiste d’abord à représenter le syndicat dans les négociations avec les employeurs.
C’est mon avis, mais je pense qu’une organisation syndicale de la taille et de l’ambition de la CGT ne peut pas exister sans permanent. Si toute action revendicativerelève simplement de la bonne volonté des militants, on touche vite à des limites. En revanche, avoir un débat en interne sur : “à quoi peuvent servir les permanents?” et “est-ce que les permanents doivent à ce point être absorbés par l’institutionnel”, peut-être pertinent. Pour ma part, je pense que les syndicats devraient œuvrer à faire reconnaître des droits syndicaux interprofessionnels. C’est-à-dire le droit à disposer de permanents sur les territoires qui ne seraient pas destinés à siéger dans les instances du “dialogue social”, mais dont la fonction reconnue et légitime serait d’organiser les salariés.
« On se renforce, on continue » : les manifestants du 1er octobre prêts à batailler sous le gouvernement Barnier
Article de Rapport de force
Près de 170 000 manifestants selon les syndicats (95 000 selon l’Intérieur) ont défilé mardi 1er octobre à l’appel de la CGT, FSU et Solidaires et d’organisations lycéennes et étudiantes. Dans les rangs des différents secteurs en lutte, l’amertume et la lassitude autour de la nomination du gouvernement Barnier côtoie la détermination à rassembler les forces vives pour les mois à venir.
Au milieu des habitués des manifestations, des professionnels de secteurs en lutte depuis de longs mois, ou de celles et ceux qui n’ont pas manqué un rendez-vous contre la réforme des retraites, Sophie et Patricia font figure d’exception. Cette manifestation du 1er octobre est la première de toute leur carrière d’infirmières. Pour l’occasion, elles ont revêtu leur blouse blanche. C’est que cette fois, « il y a un ras-le-bol », résume Patricia, infirmière depuis plus de vingt ans.
En un an, le nombre de lits a été divisé par deux dans leur service d’un hôpital de l’est parisien. « Alors que l’on était censé améliorer la prise en charge des patients en soin palliatifs, on est passé de 10 lits à 5 », détaille Sophie, sa collègue. « Et de 6 infirmières de jour à 4… Tout en nous demandant d’intervenir aussi dans d’autres services. On nous demande d’être polyvalents, pour moins recruter ensuite ».
Sur fond de cette année de restrictions, la nomination du nouveau gouvernement de Michel Barnier a été la goutte de trop. « Ils veulent réduire notre budget, en embauchant moins de fonctionnaires. Cela va encore tout aggraver », craint Sophie. Une première mobilisation qui en annonce d’autres, donc, pour ces deux infirmières ? Rien n’est moins sûr. Car il n’y a qu’une seule issue, selon elles : « partir de l’hôpital », lâchent-elles en chœur, visages las. Patricia envisage une activité de réflexologue et massothérapeute en auto-entrepreneuse. Sophie, elle, songe à basculer dans le libéral, à domicile. « Une infirmière à l’hôpital, elle reste en moyenne sept ans avant de partir », rappelle cette dernière, elle-même en bout de course après sept ans d’expérience.
Loin devant ces deux infirmières, Roberta* marche seule, le pas décidé, remontant petit à petit la foule. Cette directrice de crèche, elle, a de l’énergie combative à revendre pour les mois à venir. « Où sont mes collègues ? On devrait être plus nombreux ! », tance la manifestante. Elle tient haut une pancarte pleine de couleurs sur laquelle il est écrit : « J’aime mon boulot mais : + d’euros, + de pros = – de bobos ». Ce n’est pas pour elle-même qu’elle a rejoint cette manifestation du 1er octobre – son poste de direction, elle l’adore – ; mais bien pour ses salariées. « Je suis là pour les représenter », insiste-t-elle. « Mes équipes sont épuisées. Par contre elles sont hyper motivées, c’est ce qui est paradoxal. Elles sont là pour les enfants, même si le salaire ne suit pas. On leur demande sans cesse des heures supplémentaires. Alors que c’est un métier difficile physiquement, psychologiquement, avec beaucoup de responsabilité. »
« Mieux faire circuler l’information sur les mobilisations »
Roberta dirige deux micro-crèches. Dans ces structures, le taux d’encadrement est d’une professionnelle pour six enfants de dix mois à 3 ans. « Est-ce normal d’assurer la sécurité émotionnelle, physique, les repas, les soins, de six enfants, en étant toute seule ? En plus, en faisant du ménage – comme on leur demande en micro-crèche ? », déplore Roberta. Les débuts de négociations avec le ministère obtenus par la lutte des professionnelles du secteur, l’an dernier, n’ont pas été satisfaisants à ses yeux. Quant au nouveau gouvernement : « on va dans une très mauvaise direction. Je crains que rien ne bouge, que les salaires ne soient toujours pas revalorisés ».
Alors, la directrice a elle-même fait circuler l’information sur la manifestation du 1er octobre dans son établissement. Ses salariées se sont mises en grève, et la micro-crèche a fermé, précise Roberta en souriant. « Les filles, souvent, ne sont même pas au courant des dates de mobilisation. C’est qu’on manque aussi de syndicats : certains grands groupes privés ont réussi à scinder les micro-crèches pour qu’il n’y ait pas de représentant du personnel », décrit-elle. La priorité pour renforcer la dynamique dans les mois qui viennent ? « Il faut un gros travail de communication pour mieux faire circuler l’information sur les mobilisations. Et renforcer la présence des syndicats », encourage Roberta.
Mouvement social contre le durcissement de la politique migratoire
Discrets, une poignée de salariés de l’Ofpra défilent au milieu du cortège. L’Office français de protection des réfugiés et apatrides, sous tutelle de l’Intérieur, est l’organisme chargé de traiter les demandes d’asile. À l’heure où Michel Barnier prononce son discours de politique générale, Charlotte* a rejoint cet après-midi la manifestation du 1er octobre «pour la façon dont on s’est fait avoir, sur toute la ligne, par ce nouveau gouvernement». Cette agente de l’Ofpra craint surtout la nomination de Bruno Retailleau (LR) à l’Intérieur : «c’est compliqué d’envisager notre travail de manière sereine».
Le ministre a déjà multiplié les prises de parole augurant un durcissement de la politique migratoire. Michel Barnier, lui, promet entre autres d’accélérer l’examen des dossiers d’asile, pour «un traitement plus efficace des demandes d’asiles». Or, les agents de l’Ofpra sont déjà sous pression. C’était l’objet de la grève de 200 agents de l’Ofpra au mois de mars contre la « politique du chiffre » – un mouvement rare, donc très relayé. «La promesse d’une énième loi immigration, on commence à en avoir marre. À chaque fois, on descend d’un cran en termes de respect des demandeurs d’asile », souffle Charlotte.
Quelle résistance à cette dégradation imaginer dans les mois à venir ? La marge de manoeuvre est étroite : «On est un établissement indépendant dans le texte, mais dans la réalité on voit bien qu’on ne l’est pas. Dans quelques mois on va changer de directeur général : nommé par un gouvernement pareil, on n’a pas trop d’illusions», commente l’agente de l’Ofpra. Il faudra alors s’appuyer sur le mouvement social construit il y a quelques mois : «on a été très soutenu. Et on était tous d’accord pour dénoncer nos conditions de travail. Les négociations ont été mises en suspens en l’absence de nouveau gouvernement, mais quand ça repartira, je serai là », conclut-elle.
« On se renforce, on continue » après le 1er octobre
Un autre secteur a été mis en suspens cet été par l’absence de transition gouvernementale : l’énergie. En tête de manifestation, une immense banderole bleue « EDF-GDF 100% public » est déployée sur toute la largeur de la rue, tenue aux quatre coins par des manifestants. Gaël Farou, administrateur de la FNME CGT et agent EDF de la centrale nucléaire de Civaux, marche à côté. Ses collègues sont depuis de longs mois en lutte sur tous les fronts : salaires, réforme des retraites, annonce récente par EDF de la fermeture en 2027 de la centrale de Cordermais…
Sans compter la bataille constante «pour la renationalisation de tout le secteur de l’énergie, en arrêtant de le laisser au privé », résume Gaël Farou. Pour rappel, après un long mouvement social chez EDF contre le projet Hercule visant au démembrement du groupe, le Parlement a adopté en avril (contre l’avis du gouvernement) un texte sanctuarisant à 100% le capital d’EDF détenu par l’État.
Pour le reste, le changement ministériel a mis en suspens les négociations. Gaël Farou ne se fait pas d’illusion : «avec ce gouvernement et leur idéologie, on ne va pas vers ce que l’on souhaite ». Par ailleurs, après des mois de lutte notamment contre la réforme des retraites, beaucoup d’agents se disent : « je me mobilise, ça ne marche pas ; je vote, ça ne marche pas non plus… Cela pose de gros soucis démocratiques », pointe l’administrateur de la FNME CGT. Pour autant, ces luttes, loin de créer de la lassitude et de la désaffection syndicale, ont apporté des forces vives à la FNME CGT. Avec une remontée des nouvelles adhésions en un an jamais vue depuis des années. «Cela donne du baume au coeur, surtout dans cette période. Beaucoup de jeunes adhèrent, apportent leur pierre à l’édifice ». Alors pour les mois à venir, « on se renforce, on continue. »
Un mouvement de grève à débuter à la Clinique du Parc de Belleville le 12 septembre 2024, un établissement privé de Soins de Suite et de Réadaptation, situé au 104 rue des Couronnes dans le 20ᵉ arrondissement de Paris.
Cette clinique fait partie du groupe Emeis, anciennement Clinéa branche du groupe Orpéa. Malgré l’annonce du plan de refondation de 2022, le changement de l’équipe de direction ainsi que celui du nom du groupe, les conditions de travail et d’emploi n’ont pas changé. Les salaires restent bas, de nombreux postes vacants, pas de création de poste, du matériel défectueux et une surcharge de travail entrainant une prise en soin difficile pour les 94 patients accueillis dans cette clinique et un épuisement des salariés présents.
Dans l’émission de ce jour, nous recevons six membres de l’équipe allant des cuisines, des soignant-e-s et rééducateur, qui ont décidé de se faire entendre en exerçant leur droit de grève.
En fin de journée, nous apprenions, que la gréve est suspendu jusqu’au mercredi 25 septembre, suite a quelques avancés et en attente des négociations annuelle obligatoire du jeudi 26 septembre. a suivre
Dans l’émission de ce mercredi 19 juin 2024, nous revenons sur la situation du logement en région parisienne et pour illustrer cette question, nous vous diffusons une partie de la rencontre forum qui se tenait le 18 mai dernier au squat le en gare à Montreuil et lieu qui depuis a était expulsé.
Nous entendrons les interventions du COPAF ( collectif pour l’avenir des foyers), une membre d’une lutte de soutien aux migrants, une membre d’un collectif de locataire du quartier du Franc-Moisin de Saint-Denis et une membre du comité de soutien des jeunes mineurs isolés qui occupent la maison des métallos à Paris. Tous parleront de leurs expériences de luttes
Ce n’est pas une réforme d’économie, mais de prospérité et d’activité », déclare Gabriel Attal dans son interview accordée à La Tribune du dimanche (publié fin mai 2024), à laquelle il avait réservé ses annonces sur la réforme de l’assurance chômage.En effet, le gouvernement compte réaliser des économies en ponctionnant 12 milliards d’euros à l’’Unédic (organisme chargé de la gestion de l’assurance chômage, en coopération avec France Travail), pour la période 2023-2026.
Le ministère du Travail a affirmé attendre 3,6 milliards d’économies par année pleine. Soit trois fois plus que lors de la grande réforme du chômage de 2019.
Le ministère du Travail a argué attendre 3,6 milliards d’économies par année pleine. Soit trois fois plus que lors de la grande réforme du chômage de 2019.
Les futurs demandeurs et demandeuse d’emploi, auront moins de possibilités d’ouvrir des droits à l’assurance chômage, avec une durée d’indemnisation encore réduite et des protections supprimées pour les chômeurs les plus âgés.
Alors que cette nouvelle réforme doit être mise en œuvre par décret, en décembre prochain et pour revenir sur les conséquences de cette énième réforme, nous accueillons dans notre émission en direct, François, du syndicat FSU EMPLOI.
Comme chaque année, la manifestation internationale du 1ᵉʳ mai, battait le bitume dans de nombreuse ville du monde. Après la lutte contre la réforme des retraites de 2023, quelle allée être la mobilisation pour cette année ? Des cortèges assez fournis ont défilé à Paris pour ce 1ᵉʳ mai 2024
Dans l’émission de ce jour, nous vous diffusons le reportage réalisé ce 1ᵉʳ mai.
Pour commencer, nous ferons un détour, par là gréve d’Onela, société de services d’aide à domicile pour personnes âgées ou en situation de handicap, ou les salariées sont dans leur 4ᵉ mois de grève !! Alors qu’elles exigent le minimum : travailler dans des locaux salubres, ne pas subir de propos racistes, et une augmentation de leurs salaires, leur patron joue la carte du mépris et compte sur l’essoufflement de la grève.
Ce 1ᵉʳ mai, c’est également la suite de l’occupation de la Maison des Métallos par Le Collectif des Jeunes du Parc de Belleville dans le 11ᵉ arrondissement de Paris et ce même jour, ils appelaient à un grand rassemblement festif organisé devant la Maison des Métallos, avec fanfares et barbecue pour un départ en cortège jusqu’à la Place de la République afin de rejoindre la grande manifestation à l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des travailleur.ses . Et à cette occasion, nous vous proposons dans ce moment, l’écoute d’une interview d’un membre du collectif et des prises de parole.
L’émission se poursuit avec la prise de parole dans la manifestation, d’une membre du collectif de soutien a la Palestine.
Et nous terminerons cette émission, avec un entretien, réalisé avec des salariés-es du secteur du déchet lors de ce 1ᵉʳ mai 2024
Le mercredi 24 avril 2024,Le collectif « STOP aux démolitions ANRU » fut reçu par la directrice de l’ANRU (l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine). À sa sortie, la délégation a tenu un point presse devant le siège de l’ANRU situé à Pantin et dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute du reportage réalisé lors du Retour de la délégation des Habitants. En seconde partie d’émission, nous serons à Châtenay-Malabry en compagnie de Geneviève, membre du collectif sauvons la butte rouge.
Dans le numéro précédant de Courant Alternatif, nous relations la mobilisation des collectifs d’habitants de HLM et des architectes contre les projets de démolitions controversés. Le mercredi 7 février 2024 au matin, malgré la pluie, plus de 150 représentants venus de toute la France attendent d’être reçus devant le siège de l’ANRU. Face à l’ampleur inédite de la mobilisation, l’ANRU a finalement accepté de recevoir une délégation, et s’est engagée à organiser un nouveau rendez-vous courant mars.
À l’origine, un collectif d’habitants et un collectif d’architectes du quartier du Mirail à Toulouse combattent ensemble contre la démolition d’un quartier HLM de grande qualité architecturale et environnementale. Ils constatent que des luttes identiques sont menées dans de nombreuses autres villes à travers tout le pays et que l’Agence Nationale de Renouvellement Urbain a détruit plus de 160 000 logements depuis 2004. Ils appellent alors à constituer un Collectif national pour stopper les démolitions. Plus de 58 collectifs locaux, des associations d’architectes et d’urbanistes, ainsi que le DAL, la CNL, la revue Construire, et plus de 800 professionnels et militants de la ville ont répondu à ce jour.
Ils ont constitué le Collectif national et lancé un appel : Stop aux démolitions ANRU ! Pour un moratoire immédiat ! Cet appel déclare que « dans toutes les villes, tous les quartiers où l’ANRU engage une politique de démolitions, la population et les collectifs se mobilisent pour s’y opposer, que partout naît la volonté de ne pas rester isolés, d’unir nos forces nationalement pour être plus forts et faire entendre notre voix ».
Finalement, et bien à contre-cœur, l’ANRU a donné rendez-vous le 24 avril aux représentants du collectif. Le collectif s’est déplacé avec des dossiers précis sous les bras, des cas concrets a abordé, des propositions réalistes à faire pour réfléchir ensemble et construire un projet en phase avec la réalité des besoins écologiques, sociaux de la population. Il demande un moratoire sur les destructions et la mise en place d’une collaboration avec les habitants et les architectes pour réhabiliter les logements sociaux existants.
Au lieu de répondre à cette demande, piétinant une fois de plus la « concertation » inscrite dans les textes, l’ANRU s’y est opposé catégoriquement et a proposé à la place de discuter de l’avenir de l’ANRU après les destructions. Argan qu’il n’était que les exécutants financeurs et qu’il fallait se diriger vers les maires pour contester les projets de destructions ou de réhabilitation/gentrification en cours. Procéder bien connu pour épuiser les forces en se renvoyant la balle pour diluer les responsabilités. Les maires qui se voit de plus en plus en petits seigneurs locaux doté de pouvoirs démesurés par la loi Kasbarian qui légalise le clientélisme.
Toutefois, le collectif, loin d’être dépité, ne lâche pas l’affaire. Ils iront voir les sénateurs, les députés un par un s’il le faut pour tenter d’infléchir les décisions du CA de l’ANRU. C’est une piste ! ils continueront à se rendre visible et interpeller partout lors du congrès des maires, USH Union social pour l’habitat en septembre à Montpellier, par exemple. Les collectifs sont implantés partout et pourront intervenir partout en France lors d’événements pour faire avancer cette idée de moratoire…
Le pays est confronté à une crise du logement, selon l’ancien ministre du Logement Olivier Klein, c’est « la bombe sociale de demain ». Le rapport accablant de la Fondation Abbé Pierre illustre cette réalité : 1,1 million d’habitants sont privés de logement personnel et 4,2 millions souffrent de mal-logement. Le nombre de personnes sans solution d’hébergement s’est accru de 40 % en un an : chaque soir, en octobre 2023, plus de 8 000 personnes à la rue, dont 2 800 enfants, ont été refusées par les centres d’accueil. La majorité des salaires tournent autour du SMIG ; 2,4 millions de ménages, dont 70 % sont éligibles aux logements très sociaux (PLAI) et attendent un HLM (25 % de plus qu’en 2017). La demande explose, mais on n’a jamais aussi peu construit de logements sociaux : moins de 80 000 en 2023. Et l’ANRU, financeur des réhabilitations de logements sociaux, s’acharne à les détruire.
Les expulsions locatives sont, elles, reparties à la hausse dès la fin de la covid, en 2022 : 17 500, avec le concours de la force publique, avant même que le vote en 2023 de l’ignoble loi Kasbarian-Bergé ne réduise encore les droits des locataires. L’investissement public pour le Logement, qui représentait 2,2 % du PIB en 2010, chute à 1,6 %, soit une économie budgétaire annuelle de 15 milliards d’euros. Et, depuis 2017, les coupes dans les APL ont coûté 1,3 milliard d’euros par an aux organismes HLM, qui ont en plus subi une hausse de la TVA, passée de 5,5 % à 10 %.
La Caisse des Dépôts, dont les fonds sont censés construire les logements sociaux, prévoit une chute d’un tiers de la production HLM avec un horizon de 66 000 HLM par an, bien loin des besoins.
En nommant Kasbarian ministre du Logement, Macron envoie un message clair : pour lui et son gouvernement, le logement n’est pas un droit, mais un produit marchand dont le seul intérêt est de spéculer sur les marchés et dégager des profits considérables. Les droits des locataires, les réglementations sur les normes d’habitabilité, les loyers réglementés des HLM, sont autant d’entraves au libre marché et doivent disparaître. Le gouvernement, avec sa loi SRU (loi Solidarité et renouvellement urbain) impose dans chaque ville un taux de 25 % de logement sociaux, PLAI (prêt locatif aidé d’intégration) et PLUS (Prêt Locatif à Usage Social), décide d’y intégrer les logements intermédiaires, dont les loyers n’ont rien de social.
Cet acharnement à détruire les biens communs ne concerne pas que le logement. Le ministre Le Maire annonce une coupe de dix milliards d’euros dans les budgets sociaux. École, Santé, Culture, Environnement, assurance-chômage, rien n’est épargné pour libéraliser l’économie et réorienter son industrie pour produire massivement des armes, des bombes, des obus ; préparer la guerre. Et ce n’est qu’un début !
Pour info « Stop aux démolitions de l’ANRU, pour un moratoire immédiat, pour la réhabilitation » Signer l’Appel sur le site du Collectif national lien : https://sites.google.com/view/stopaux-demolitions-anru
construire.archi@gmail.com
Vous pouvez écouter l’actualitedesluttes.info du 6 mai 2024
Pour cette semaine de rentrée scolaire, nous vous proposons un direct pour faire un panorama de la mobilisation contre le choc des savoirs.
Pour défendre l’école publique contre le tri social néolibéral généralisé et l’embrigadement auxquels le gouvernement la destine à travers Parcoursup, les réformes des lycées, le choc des savoirs, la généralisation de l’uniforme et du Service nationale universel.
Cette émission est composée de quatre interventions, la première revient sur l’évolution de l’école publique avec un professeur des écoles de Sarcelles dans le Val-d’Oise. En deuxième partie, vous écouterez une élève du lycée Blaise Cendras de Sevran en Seine-Saint-Denis, qui fait le point sur la mobilisation dans son établissement et sur le futur de leur mobilisation. Dans la troisième partie, nous serons en compagnie d’une enseignante du 92 nous parler de l’extension de la mobilisation dans son département. Nous terminerons cette émission en Loire-Atlantique, avec une parente d’élève qui nous parle des actions qui ont été menées dans son département.
lors de la mobilisation devant le siège d’ADOMA le 19 avril 2024
Vendredi 23 février 2024, était convoqué au tribunal de Paris, 8 résidents de foyers Adoma parisiens des 10ᵉ, 13ᵉ et 19ᵉ arrondissement pour être expulsés, car ils hébergeaient un proche dans leurs logements. Chaque semaine, près d’une dizaine de résidents comparaissent pour être expulsés pour ce motif.
Rappelons ici que ADOMA et la filiale de l’hébergement et de l’accompagnement des demandeurs d’asile du groupe CDC Habitat, filiale de la Banque des Territoires créée par la Caisse des Dépôts et consignation.
Les foyers ont toujours été un lieu d’accueil pour les immigrés ouest africains. Accéder à un logement est aujourd’hui un combat pour une grande majorité de personnes, ça l’est encore plus quand on est immigré africain. Lorsqu’on est sans papiers, c’est quasi impossible : c’est la solidarité ou la rue. Les foyers restent des lieux d’accueil, des pieds-à-terre pour des frères en quête d’un meilleur avenir. Ceci continue quelle que soit la reconstruction ou la transformation des foyers en « résidences sociales ».
Face aux expulsions, face à la destruction des solidarités et de la vie collective dans les foyers, un appel tous les résidents des foyers et leurs sympathisants à soutenir les délégués de la COORDINATION DES DÉLÉGUÉS DES FOYERS ADOMA Le vendredi 19 avril 2024, un rassemblement de 500 personnes s’est tenu à côté du siège social de la société ADOMA dans le 13ᵉ arrondissement de paris, intégré au groupe CDC Habitat, et nouvel avatar de l’iconique constructeur et gestionnaire de Foyers de Travailleurs Immigrés, la Sonacotra. Mobilisation soutenue par le Copaf, le DAL et la Coordination des Sans-Papiers 75, une coordination de délégués des foyers ADOMA avait appelé à ce rassemblement pour accompagner une délégation composée de 6 personnes qui fut reçu par ADOMA
Pendant la manifestation, de nombreux délégués de différents foyers ont pris la parole pour expliquer la situation dans leurs foyers. Les représentants des travailleurs immigrés sans papiers ont rappelé la nécessité de régulariser les sans-papiers et d’héberger les mineurs.
Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute du reportage réalisé lors de cette mobilisation devant le siège d’ADOMA
Une loi pour encadrer l’exercice du droit de grève dans les transports ? C’est en tout cas l’ambition de Philippe Tabarot, sénateur LR des Alpes-Maritimes et rapporteur de la loi. Le texte se fixe notamment pour objectif d’« assurer une conciliation équilibrée entre le droit de grève et d’autres droits et libertés constitutionnels ». Le mercredi 3 avril 2024, le texte a été voté en commission.
Le texte prévoit d’octroyer au gouvernement un capital annuel de 60 jours d’interdiction de grève pour les “personnels des services publics de transports”. L’exécutif pourrait répartir ce capital par décret comme il le souhaite, dans une limite de quinze jours par période d’interdiction, avec néanmoins la tenue d’une “négociation préalable”. La proposition de loi, basée sur le système en place en Italie, vise clairement les périodes de vacances scolaires, souvent ciblées par les syndicats pour lancer leurs préavis de grève.
La loi encadrant l’exercice du droit de grève dans les transports est désormais dans le collimateur du président de la République, Emmanuel Macron, L’actuel cadre légal s’appuie sur un texte de 2007 (révisé en 2012). Il a été voulu par Nicolas Sarkozy,
Le droit de grève, garanti par la Constitution, est en effet incompatible avec des réquisitions de personnel de transport en arrêt de travail.
Dans ce contexte de casse sociale et a quelques mois des jeux olympique et para-olympique et où le gouvernement achète la paix sociale, nous avons invité : Damien Scali cheminot à Lille et Ahmed Berrahal, délégué syndical CGT RATP. En leurs compagnies, nous sommes revenus sur cet encadrement du droit de grève et de la situation dans les transports.
Le 30 mars dernier se tenait à Saint-Ouen, dans le cadre du printemps des services publics, la projection du film Dans le ventre de l’hôpital réalisé en 2016 par Jérôme Le Maire, suivie d’un débat en présence de Marie Astride, enseignante chercheuse aux CNAM, Farida infirmière de l’hôpital public et Claire du collectif « nos services publics ». Et c’est une partie de ce débat que nous vous proposons dans l’émission de ce jour.
Depuis des dizaines d’années, malgré l’accroissement de la population, l’hôpital public se voit amputer de ses budgets, les lits se réduisent années après années, les hôpitaux et maternités de proximités ferment. Les maladies fautes de praticiens sont mal soignées et entraînent des complications. La liste des morts faute de soins s’allonge. Le constat est fait depuis longtemps.
C’est bien à un changement radical de société qu’il faut s’atteler. Il faut remettre en question le numerus clausus qui réduit le nombre de spécialistes et de généralistes. Il faut se battre contre la fermeture des hôpitaux. Il faut exiger que chaque commune ait des généralistes. Il faut dénoncer la privatisation de la santé pour qu’elle soit un bien commun géré par les travailleurs et travailleuses avec les usagers.
Mardi 11 juin 2019, 8 heures du matin, le bus 103 déverse un flot de passagers à l’arrêt Val-de-Seine d’Alfortville. Un groupe traverse la route et se dirige vers l’agence Chronopost. Quatre-vingt-dix personnes envahissent la cour, dont une vingtaine de sans-papiers travaillant ou ayant travaillé à Chronopost, des sans-papiers du Collectif des travailleurs sans-papiers de Vitry-sur-Seine et une quinzaine de syndicalistes.
Il s’agit de dénoncer l’exploitation à l’œuvre chez Chronopost par le moyen de la sous-traitance et de l’intérim et d’obtenir la régularisation de ces salariés sans papiers. La justice ayant ordonné l’évacuation, les occupants organisent un campement devant l’agence. Cent-dix personnes y dorment et plusieurs dizaines d’autres y séjournent dans la journée.
Ils exigeaient leur régularisation et l’amélioration de leurs conditions de travail. Chronopost, filiale qui appartient à la Poste, abusait de l’auto-entrepreneuriat en sous-traitant 75 à 90 % de ses livraisons et en profitant de la situation irrégulière et précaire de ses salariés pour les exploiter.
Il fallait tout faire à la fois : organiser les grévistes, le couchage, assurer les repas, alimenter en essence le générateur, informer, se défendre contre les arrestations, interpeller les entreprises du système Chronopost/La Poste, le ministère du Travail, la préfecture… Le campement va servir de pôle où s’organisent les actions visant les entreprises responsables, la préfecture, le ministère du Travail.
Dans l’émission de ce jour, nous recevions en direct Christian Schweyer, l’un des acteurs de ce combat et pour la parution de son ouvrage : POSTIERS SANS PAPIERS, récit d’une grève, paru aux éditions Syllepse.
À l’approche de la fin de la trêve hivernale des expulsions, la Plate-forme logement fera le point sur les mobilisations contre le retour des expulsions et dressera un tableau de la situation des locataires face au logement cher et à l’impact prévisible de la loi Kasbarian Bergé sur les locataires en difficulté.
La progression du nombre de sans-abris, du nombre de logements vacants, du mal-logement, le non-respect des droits et des lois protégeant les plus fragiles, ainsi que les politiques du logement, causes de cette situation, ont été abordées. Des personnes en situation de mal logement, ont apporté leurs témoignages. Le nombre s’intensifie d’année en année et nous entendrons un entretien réalisé avec un membre du Collectif pour l’avenir des foyers (COPAF)
Des initiatives sont en préparation dans toute l’Europe, dans le cadre du “housing day”, du 29 mars au 7 avril. C’est dans cette perspective que se tenait une conférence de presse à proximité du Ministère du Logement, ce 21 mars 2024.
Dans son émission, nous vous diffusons les prises de parole de cette conférence de presse en appel a la manifestation de ce lundi 1ᵉʳ avril à 15 h au départ de la Place de la Bastille.
La 4ᵉ semaine de mobilisation pour un plan d’urgence pour l’école publique en Seine-Saint-Denis, contre le « choc des savoirs » a vu un cortège 93 de plus de 5 000 personnes prendre la tête de la manifestation parisienne du mardi 19 mars pour la défense des services publics.
Ce jeudi 21 mars, la mobilisation était toujours forte : il y avait 3 000 personnes en manifestation vers Matignon !
Plus de 150 personnes réunies à la Bourse du travail à Paris ont discuté des perspectives de la mobilisation. À l’issue de cette assemblée générale
depuis un mois, à l’appel de l’intersyndicale FSU, CGT Éduc’action, Sud éducation et CNT éducation, une mobilisation aussi puissante qu’historique rassemble élèves, parents, personnels et élu·es de la Seine-Saint-Denis pour exiger un plan d’urgence pour l’école publique, contre le « choc des savoirs ». Depuis le 26 février 2024, dans le département le plus jeune, mais aussi le plus pauvre de l’Hexagone. La mobilisation se poursuit pour demander l’égalité réelle des droits pour tou·tes les élèves.
Dans l’émission de ce jour, nous serons dans les journées du 19 et 21 mars et nous commençons par la journée du 19 mars au matin avec un reportage réalisé devant le lycée Blaise Cendras de Sevran.
Vendredi 29 mars, (13 h) à Bercy ! Élèves, parents et personnels de la Seine-Saint-Denis ont rendez-vous devant le ministère de l’Économie et des finances pour arracher le plan d’urgence !
Samedi 30 mars, (dès 11 h), les habitant·es de la Seine-Saint-Denis se soulèveront partout pour défendre l’école publique !
L’extrême droite nourrit une obsession souvent méconnue pour la question scolaire. C’est là, selon Éric Zemmour, que « la bataille culturelle et politique se joue avant tout ».
Retour à l’ordre, roman national, élitisme, haine de l’égalité, rééducation de la jeunesse, mise au pas des personnels… Au fil des polémiques sur le « grand endoctrinement » et des campagnes de délation des enseignant·es « déviant·es », la droite de la droite impose sa rhétorique et déroule son programme pour l’école : Autorité, Inégalité, Identité.
En remontant le fil de l’histoire, en allant voir du côté de l’étranger (Brésil, États-Unis, Hongrie, Turquie) ou en étudiant les villes laboratoires de l’extrême droite française, se lisent les dynamiques et les enjeux de cette contre-révolution scolaire conservatrice qui accompagne et inspire également l’agenda éducatif d’un néolibéralisme de plus en plus autoritaire.
Au-delà de la simple posture dénonciatrice, l’ambition de cet ouvrage est de doter d’outils historiques, pédagogiques et politiques celles et ceux qui n’entendent pas abandonner la critique du système éducatif aux seuls discours réactionnaires, ni surtout laisser l’extrême droite faire école.
Dans l’émission de ce jour, nous entendrons la présentation de l’ouvrage par son auteur : Grégory Chambat et cette présentation se tenait le 13 mars 2024 à l’Université d’Évry.
Depuis trois semaines, les enseignant-e-s, des élèves et parent d’élèves du 93 sont mobilisés et en grève pour obtenir un plan d’urgence. Depuis le 26 février dernier, le mot d’ordre « en février, le 93 ne fait pas sa rentrée » est devenu réalité.
Jeudi dernier, une nouvelle journée de mobilisation se tenait avec une manifestation convergente venant de différentes villes de Seine-Saint-Denis, se sont fait entendre à proximité de la Direction des services départementaux de l’éducation (DSDEN), avant une journée « écoles, collèges et lycées déserts »le lendemain, appelée par les parents d’élèves mobilisés.
Dans l’émission de ce jour, nous avons fait un tour d’horizon de la mobilisation qui se poursuit.
Nous avons commencé avec des lycéennes et professeur du lycée Blaise Cendrars de Sevran-Livry, après que Quatre enseignants, qui avaient participé à une vidéo dénonçant la vétusté de leur établissement sur le réseau social TikTok, ont été convoqués vendredi 15 mars par leur hiérarchie.
Nous avons poursuivi, avec Louise, institutrice a la Plaine-Saint-Denis et co-secrétaire de la CGT éducation 93, Pour la question de la mobilisation et des enjeux pour le département de la Seine-Saint-Denis.
Pour terminer ce panorama, nous étions avec Olivier, professeur en école élémentaire à Montreuil, sur notamment le soutien aux AESH (accompagnant-e-s des élèves en situation de handicap).
Les prochains rendez-vous ce mardi à partir de 8 h 30, un rassemblement devant le lycée Blaise Cendrars de Sevran-Livry, 12 Avenue Léon Jouhaux, 93270 Sevran
Ensuite à 14 h au départ du jardin du Luxembourg, manifestation pour la fonction publique
Et jeudi 14 mars manifestation éducation nationale 93 au départ des halles à 12 h en direction de Matignon suivi d’une assemblée générale a la bourse du travail de Paris
Suite aux annonces de coupes budgétaires à hauteur de 96 millions d’euros sur le budget du ministère de la Culture alloué à la Création et de 20 millions d’euros pour le financement des projets de transformation de l’audiovisuel public, la Fédération CGT Spectacle et ses syndicats ont lancé des assemblées générales de salarié·es et d’artistes auteur·rices dans toute la France. Une première action d’occupation a eu lieu mercredi 6 mars au ministère de la Culture avec la CGT Culture. Cette action a permis d’échanger avec le conseiller Social, Laurent Caillot, membre du cabinet de la ministre de la Culture.
Le désengagement de l’Etat sur des pans entiers des services publics (environnement, politiques de la ville, etc.) pourrait contraindre les collectivités territoriales à des choix difficiles conduisant à réduire leur intervention en matière de soutien à la Culture. Alors que le service public du spectacle vivant est en très grande difficulté et nécessite d’être refinancé, le gouvernement a déjà annoncé de nouvelles coupes budgétaires pour 2025 et ce sont 100 millions d’euros supplémentaires qui sont envisagés pour la Culture. De plus, les dernières menaces du gouvernement pour amoindrir encore la protection des chômeur·euses sont inadmissibles. Il faudrait supprimer l’allocation spécifique de solidarité(ASS), supprimer ou amoindrir les droits des séniors, réduire la durée d’allocation et accélérer la dégressivité des allocations. Dans ce contexte de politique menée contre leschômeur·euses, les inquiétudes sont grandes sur le sort qui sera fait aux artistes et technicien·nes intermittent·es du spectacle. A Paris, une Assemblée générale avait lieu le mardi 12 mars 2024 pour organiser la mobilisation et d’appeler à la date du 19 mars prochain, où la Fédération CGT du Spectacle appellera à la grève et à rejoindre les différentes mobilisations qui auront lieu sur le territoire pour la défense des services publics. Nous reviendrons sur les enjeux de cette mobilisation avec Lucie de la CGT spectacle en direct de nos studios.
Ensuite, nous serons au téléphone avec Karine afin de revenir sur l’appel intersyndicale à la mobilisation des enseignants artistiques de la fonction publique et du secteur associatif la semaine du 18 au 23 mars 2024. Selon eux, le constat est toujours le même, qu’ils travaillent dans les collectivités locales ou auprès d’employeurs associatifs : une précarité croissante et un manque de reconnaissance salariale et d’évolution de carrière pour nos professions, malgré nos qualifications, nos diplômes et notre engagement envers les élèves. Dans la fonction publique, certaines collectivités proposent des conditions contractuelles abusives. D’autres tentent d’imposer un temps de travail sans prendre en compte la spécificité essentielle des rythmes scolaires. Dans le secteur associatif, de nombreux employeurs ne respectent pas les dispositions conventionnelles en imposant des temps de service trop élevés. Public ou associatif, les enseignants sont rémunérés 30% de moins que dans l’Éducation nationale. Les enseignants artistiques employés par les collectivités locales revendiquent la reconnaissance de leurs qualifications et le passage de tous les enseignants en catégorie A (rapport de 2018 voté à l’unanimité par le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale – CSPT) avec en référence les professeurs certifiés et agrégés de l’Éducation nationale. Ils demandent en urgence un groupe de travail « concours » à la FS3 du CSFPT et plus largement l’ouverture de négociations salariales.
Vous pourrez aussi entendre deux reportages. Le premier en appel à la mobilisation contre les violences policières et le racisme systémique pour une manifestation le 16 mars au départ de République. Le deuxième en appel à la mobilisation en cours dans le 93 dans l’éducation nationale.
Dans les écoles de seine-Saint-Denis, la colère gronde depuis la rentrée des vacances d’hiver. Les blocages d’établissement et les manifestations se multiplient depuis fin février. La grève du 26 février, à l’appel de l’intersyndicale CGT Éduc’action 93, CNT Éducation 93, FSU 93 et SUD éducation 93, dès la rentrée des congés d’hiver, dans les écoles et les établissements de Seine-Saint-Denis a été un succès avec 40 % de personnels grévistes dans le second degré, de nombreuses écoles fermées et une assemblée générale de 150 personnes, représentant 61 établissements, appelant à reconduire le mouvement le 27 février. Depuis le mouvement se renforce et s’étend avec une journée de mobilisation 7 mars sur Paris, et depuis, de nombreux appels à mobilisations locales. Dans ce contexte, les lycéens se sont eux aussi réunis en assemblée générale le 1 mars afin de renforcer la mobilisation et de mettre en avant leurs propres revendications.
Dans cette émission vous entendrez donc, dans un premier temps, un ensemble de prises paroles réalisées dans le cadre de l’assemblée générale qui se tenait le 7 mars 2024 à la Bourse du travail de Paris. Puis, dans un deuxième temps un entretien réalisé le 9 mars 2024 avec un groupe de lycéens de l’est parisien.
7 mars 2024 Paris : assemblée générale éducation nationale
« Il n’y a aucun désaccord entre le premier ministre et moi, aucun », assure Nicole Belloubet, ministre de l’Éducation, à l’occasion d’un déplacement à la cité scolaire Camille-Sée, dans le XVe arrondissement de Paris, jeudi 7 mars 2024. Dans le journal Le Monde, quelques heures plus tôt, elle déclarait : « Lui et moi sommes d’accord à 100 % sur l’ambition. »
Nicole Belloubet, après avoir distrait la galerie sur la pseudo-reculade concernant la mise en œuvre de groupes de niveau au collège, C’est le premier ministre, Gabriel Attal, qui reprend la main, en déclarant vendredi dernier, que les groupes de niveau seront institués à la rentrée. Le jeu de dupe continue.
En effet, dans les écoles de seine-Saint-Denis, la colère gronde depuis la rentrée des vacances d’hiver. Les blocages d’établissement et les manifestations se multiplient depuis fin février.
Dans l’émission du mardi 5 mars dernier, nous avons diffusé une partie de la rencontre publique qui se tenait le 1ᵉʳ février dernier à Bagnolet.
Le 7 mars, se tenait une nouvelle journée de grève et de manifestation. Celle-ci partait de la place de la Sorbonne pour se rendre en direction du ministère de l’Éducation nationale et ensuite, ce fut une assemblée générale qui avait lieu à la salle croisat de la bourse du travail de paris.
C’est sur cette après-midi du 7 mars, que nous vous proposons de revenir dans l’émission de ce jour, à travers un reportage réalisé sur la manifestation et des extraits de l’assemblée générale.