POSTIERS SANS PAPIERS, récit d’une grève

Mardi 11 juin 2019, 8 heures du matin, le bus 103 déverse un flot de passagers à l’arrêt Val-de-Seine d’Alfortville. Un groupe traverse la route et se dirige vers l’agence Chronopost. Quatre-vingt-dix personnes envahissent la cour, dont une vingtaine de sans-papiers travaillant ou ayant travaillé à Chronopost, des sans-papiers du Collectif des travailleurs sans-papiers de Vitry-sur-Seine et une quinzaine de syndicalistes.

Il s’agit de dénoncer l’exploitation à l’œuvre chez Chronopost par le moyen de la sous-traitance et de l’intérim et d’obtenir la régularisation de ces salariés sans papiers. La justice ayant ordonné l’évacuation, les occupants organisent un campement devant l’agence. Cent-dix personnes y dorment et plusieurs dizaines d’autres y séjournent dans la journée.

Ils exigeaient leur régularisation et l’amélioration de leurs conditions de travail. Chronopost, filiale qui appartient à la Poste, abusait de l’auto-entrepreneuriat en sous-traitant 75 à 90 % de ses livraisons et en profitant de la situation irrégulière et précaire de ses salariés pour les exploiter.

Il fallait tout faire à la fois : organiser les grévistes, le couchage, assurer les repas, alimenter en essence le générateur, informer, se défendre contre les arrestations, interpeller les entreprises du système Chronopost/La Poste, le ministère du Travail, la préfecture… Le campement va servir de pôle où s’organisent les actions visant les entreprises responsables, la préfecture, le ministère du Travail.

Dans l’émission de ce jour, nous recevions en direct Christian Schweyer, l’un des acteurs de ce combat et pour la parution de son ouvrage : POSTIERS SANS PAPIERS, récit d’une grève, paru aux éditions Syllepse.

GRÈVE : ASSEMBLÉE GÉNÉRALE À LA RAFFINERIE DE GRANDPUITS LE 2 FÉVRIER

A la raffinerie de Grandpuits, le 2 février 2021.

Deux cents emplois en moins sur le site de Grandpuits, 500 autres supprimés chez les sous-traitants qui dépendent de la raffinerie. C’est ce que dénonce l’intersyndicale CGT, FO, CFDT depuis l’automne, ainsi que les salariés en grève depuis le 4 janvier 2021. Une action a eu lieu mardi 26 janvier devant le siège de Total à La Défense. Un rassemblement avait été organisé pendant que quelques militants venus en soutien repeignaient en vert l’entrée du bâtiment. Probablement, la partie la plus verte de l’activité du groupe pétrolier connue à ce jour.

Quelle suite donner à cette grève ? Ce 9 février, au 36e jour de grève, une nouvelle réunion se déroule au siège de Total à La Défense qui peut déterminer l’avenir du site de Grandpuits.

Total se cache derrière un “greenwashing” pour supprimer des postes

Un salarié

Nous nous sommes rendus à l’assemblée générale qui se tenait sur le site de la raffinerie de Grandpuits, le 2 février 2021, où des salariés ont pris la parole pour exposer leur vision sur la stratégie à venir. Un raffineur est venu nous parler de son engagement dans la grève et un autre salarié nous a expliqué ce qu’était le projet « Galaxie ».

Pour les suivre, les contacter : https://www.facebook.com/RaffineursEnLutte/