Pierre-Edouard Stérin et ses milliards organisent des soirées de charité au projet profondément politique : faire gagner les extrêmes droites (de préférence libertarienne) dans les urnes et dans les têtes.
Ce 4 décembre 2025, plusieurs organisations, dont la Section carrément anti-Stérin (Scas), appelaient à un rassemblement devant les Folies Bergères à Paris, où se tenait une Nuit du bien Commun.
Stérin, c’est ce milliardaire qui a fait fortune avec les Smartbox et qui organise, grâce à son empire économique, la conquête du pouvoir par l’extrême droite. Il est, comme il le clame publiquement : en croisade !
Le plan Périclès pour Patriotes / Enracinés / Résistants / Identitaires / Chrétiens / Libéraux / Européens / Souverainistes, révélé par le journal l’Humanité (en juillet 2024) a été développé dans ce but. Ce vaste plan, qui entend lutter contre les principaux maux de notre pays (Par là, entendez l’état social, la Sécurité sociale, les droits des femmes, des LGBTQI, des musulman.ne.s et des étranger.e.s… ) a pour objectif la conquête de plusieurs centaines de mairies aux prochaines élections municipales, et à terme une victoire politique complète.
Némésis, Thaïs D’escuffon, Stanislas Rigault, le RN, SOS Calvaire, l’institut Illiade, l’Institut de Formation Politique, la manif pour tous, des assos anti-IVG… En plus d’être d’extrême droite, ils ont tous en commun d’avoir bénéficié de la galaxie Stérin et de ses milliards.
Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons, l’écoute de la dernière table ronde intitulée : La Nuit du Bien Commun : stratégies de luttes, enregistrée le 8 novembre 2025 au cirque électrique a paris (les deux autres tables rondes en date du 25 novembre et 3 décembre 2025 son disponible sur notre site).
Il sera question de l’histoire des nuits bien commun, que ce qu’on y trouve, COMMENT LE SYSTÈME STERIN CHERCHE À DÉSTABILISER LA CULTURE ET COMMENT Y RÉSISTER et le témoignage d’une action mené le 6 octobre 2025 à Aix-en-Provence. En fin d’émission, nous reviendrons sur la soirée de mobilisation du 4 décembre 2025, plusieurs organisations, appelaient à un rassemblement devant les Folies Bergères à Paris, où se tenait une Nuit du bien Commun, avec la diffusion d’un reportage.
Le 11 octobre dernier était organisé une conférence aux Plateaux sauvages, à Paris, autour de la question des évictions, amendes et contrôles policiers abusifs. Cette conférences était organisée par la MCDS ( maison communautaire pour un développement solidaire). Vous pourrez entendre Magda Boutros, enseignante chercheuses au CRIS, Aline Daillère chercheuse au CESDIP, Khady Mane, présidente de l’association ” les mamans de la banane” et David Boilet secrétaire national de solidaire finances publiques.
Le jeudi 4 décembre à 19 h se tiendra aux Folies Bergère à Paris l’édition nationale de la Nuit du Bien Commun, série d’événements caritatifs initiés par Pierre-Edouard Stérin.
Ces Nuits reposent sur un fonctionnement simple : financer des projets d’associations compatibles avec leur vision raciste, patriarcale et réactionnaire. Sous couvert de charité, de philanthropie et de “bien commun”, c’est tout un réseau d’extrême droite qui est financé à coups de grands dons défiscalisés, alors même que les financements publics des associations sont à la baisse ! Elles sont le cheval de Troie du projet Périclès (Patriotes Enracinés Résistants Identitaires Chrétiens Libéraux Européens Souverainistes) de Stérin, visant à faire gagner l’extrême droite.
Dans l’émission de ce jour et pour illustrer cette mobilisation du jeudi 4 décembre, nous vous diffusons, la seconde table ronde enregistrée le 8 novembre 2025 au cirque électrique, intitulée Ce que Stérin tente de s’approprier : perspectives situées pour contre-attaquer. Nous entendrons les récits de collectif en lutte contre le système Stérin, notamment dans l’Allier, le Morvan et la Sologne, ou comment, avec l’appui d’élus locaux et de la bourgeoisie, le système stérin tente de s’implanter. Et nous terminerons ce tour d’horizon en Seine-Saint-Denis, plus précisément à Pierrefitte, ou il sera question d’une colonie de vacances bien particulière.
Rassemblement proche des Folies Bergère, le jeudi 4 décembre, à 18 heures, 3 Rue Saulnier métro cadet dans le 9ᵉ arrondissement de Paris
illustration issue du site https://formesdesluttes.org/
Ce mardi 2 décembre, l’actualité des luttes a reçu Mohammed de la CGT Géodis et Ahmed Berrahal de la CGT RATP. Dans la première demi-heure, Mohammed nous a décrit le quotidien des livreurs sous-traitants de Geodis fait d’heure à rallonge et d’illégalité. Dans la seconde partie, c’est Ahmed qui brosse un dossier sombre de la situation sociale à la RATP entre privatisation, plan sociale déguisé et racisme.
Geodis est l’un des leaders mondiaux du transport, de la logistique et de la messagerie. Au sein du port de Gennevilliers, nœud logistique important de la région des Hauts-de-Seine, Mohammed, syndicaliste, a subi de multiples injures racistes de la part de la direction au sein de l’entreprise.
Sur place, une section combative de la CGT fait face à la répression patronale et à une discrimination décomplexée. Une pression qui s’est intensifiée depuis une grève victorieuse. Début 2025, une bataille âpre de 3 longues semaines avait arraché une augmentation de 150 euros de salaire pour tous les travailleurs.
Depuis, la direction a enclenché un cycle de représailles contre les travailleurs du groupe. Plusieurs salariés ont été victimes de licenciements, d’autres font face au racisme quotidien de petits chefs protégés par la direction de la plateforme. Ici, c’est une responsable des relations clients de la boîte qui a insulté le syndicaliste de la CGT au courant du mois d’octobre : « Encore un Mohammed, encore un Arabe », « Ce sont toujours les mêmes, toujours des problèmes avec eux » ou « J’en peux plus des Arabes ».
Depuis des mois, les mobilisations contre les “Nuits du Bien Commun” de Stérin s’intensifient. Et pour cause, ces grands spectacles de charité bourgeoise sont une des vitrines de son projet PERICLES (Patriotes Enracinés Résistants Identitaires Chrétiens Libéraux Européens Souverainistes), visant à faire que l’extrême droite gagne la bataille politique et celles des idées.
La galaxie Stérin est une nébuleuse dans laquelle notre exilé fiscal préféré se plaît à créer de l’opacité. Mais pas de chance pour lui, des dizaines de personnes veillent, enquêtent et traquent.
Elles étaient là le 8 novembre 2025, au cirque électrique, dans le 20ᵉ arrondissement de Paris, pour contrer le discours dominant, mettre en commun leurs enquêtes et raconter leurs luttes et les soirées de mobilisations. C’est l’écoute d’une grande partie de cette première table ronde que nous vous proposons aujourd’hui
C’est la dernière émission de l’actualité des luttes avant les vacances-et oui, on prend des grandes vacances parce qu’on en a besoin et que cette année a été un peu compliquée. Entre le recours à la guerre, et l’investissent dans l’armement, le million de morts dans la guerre de position entre la Russie et l’Ukraine, le génocide en Palestine, la guerre au Congo et dans pas mal de pays d’Afrique. Entre la répression dans les colonies Française, les reculs spectaculaires du droit d’expression, la casse des services publics en France et partout dans le monde, les promulgations de lois contre les travailleurs, les chômeurs, contre les sans-papiers et le manque de mobilisation ; le moral était plutôt à plat. Mais pas question de baisser les bras, on prend des forces et on revient à la rentrée prochaine pour, on l’espère, des luttes sociales massives et victorieuses.
On vous diffuse aujourd’hui, pour clore cette nouvelle saison de l’actualité des luttes, l’ultime numéro, de l’équipe du Radio Show qui a décidé d’exploser le point Godwin ! (Le point Godwin est atteint quand on fait intervenir dans une conversation une référence au nazisme qui peut clore la discussion. Alors que nous le voyons, l’horreur n’a jamais malheureusement atteint son paroxysme et que des analogies avec un nazisme moderne peuvent être faites avec l’ancien).
Mais dans le même temps, une mystérieuse association, l’ARIEN (Association contre le Racisme et l’Inimitié Envers les Nazis) mène une campagne de lobbying pour l’interdiction du point Godwin et la dédiabolisation du nazisme. Alors traiter tout le monde de nazi, bonne idée ou gênance absolue ?
Avec des interviews de Johann Chapoutot, historien du nazisme, Daphnée Deschamps journaliste de Street-Press et spécialiste de l’extrême droite, un militant de l’association Young Struggle, Sarah Bénichou, journaliste indépendante qui documente notamment les racismes, des vraies gens croisés dans la rue et des personnages fictifs dans des sketchs flippants.
Et aussi, des montages médiatiques, un jeu du loup-garou et une chanson de Reno Bistan.
Alors que l’extrême droite est au pouvoir dans de nombreux pays, la bannière de l’antifascisme semble au mieux reléguée à une condamnation morale abstraite ou à une vieillerie incantatoire. Faire découvrir l’antifascisme suppose ainsi de l’arracher au conformisme. C’est le pari que fait Stéfanie Prezioso, historienne et militante, qui redonne voix aux militant-es et les sort du formol dans lequel les a plongés l’historiographie. Elle donne à comprendre l’antifascisme comme il a été entendu et conçu par ses acteurs, en particulier dans l’entre-deux-guerres, et rend justice à la diversité de leurs traditions politiques (Gramsci, Pankhurst, Zetkin, Reich, Trotsky, Pivert, Guérin, Goldman, etc.).
L’actualité des luttes vous propose dans l’émission de ce jour, l’écoute d’une grande partie de cette rencontre avec Stéfanie Prezioso, qui se tenait ce 20 mai 2025 à la librairie le Monte en l’Air, dans le 20ᵉ arrondissement de Paris.
Le 18 mars 2025, à six heures du matin, la police a expulsé 450 mineurs non accompagnés du théâtre parisien de la Gaîté Lyrique, qu’ils occupaient depuis le 10 décembre 2024. Regroupés dans le Collectif des jeunes du Parc de Belleville, ils sont tous en procédure de recours pour être reconnus comme mineurs isolés, et alertent sans cesse les pouvoirs publics sur leur situation pour faire valoir leurs droits. Lors de cette expulsion, plusieurs interpellations ont lieu, débouchant sur des gardes à vue et 25 des jeunes migrants interpellés ont reçu une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), et ce malgré la présentation de documents indiquant leur minorité.
Le 3 juin se tenait donc à la Bourse du travail une assemblée générale contre ces OQTF et en appel au dates du 6, 10, 17 et 24 juin lors desquelles auront lieu des rassemblements pour soutenir les jeunes lors de leurs audiences au Tribunal Administratif de Paris. Nous vous diffusons donc aujourd’hui le montage d’une partie des prise de parole qui ont eu lieu lors de ce meeting.
Aujourd’hui vous pouvez entendre une interview réalisée avec le collectif autonome de Brest sur le travail qu’il fait sur le RSA. A la fois un travail d’information sur la réalité de la nouvelle réforme mais aussi un travail de mobilisation.
Pourquoi ce guide ?
Ce guide s’adresse à tout les bénéficiaires du RSA , du chômage ou inscrits à France-Travail. Il n’a pas été fait pas des avocats, des assistants sociaux ou “professionnels” du social. Simplement par des allocataires qui souhaitent lutter pour leurs intérêts face aux politiques de l’état et des diverses
administrations chargées de gérer nos allocations. Il a aussi vocation à évoluer en fonction des situations auxquelles nous faisons face.
Commençons par un petit point sur les dernières réformes concernant ces deux allocations :
• A partir de janvier 2025 l’allocation RSA serait conditionnée, il faudrait potentiellement effectuer
15 heures d’« activités » en échange du RSA.
• Ces 15 heures pourraient être effectuées de différentes manière : Job dating, rédaction de Cvs,
stage en entreprise ou association.
• Pour l’instant, la réforme RSA s’incarne par un « suivi » et un encadrement plus poussé des
allocataires. On est convoqué à un rendez-vous obligatoire de présentation du nouveau dispositif,
à la fin de cette présentation il est demandé aux allocataires de signer un accord d’engagement.
• Concernant l’ARE, les deux dernières réformes de 2019 et de 2024 ont permis au gouvernement
d’augmenter le temps de travail nécessaire à l’ouverture du chômage (6 mois au lieux de 4 sur 24
mois au lieux de 28.). De plus cette réforme a pour but de permettre de radier les allocataires si ils
refusent 3 offres d’emplois « valables », à l’appréciation du conseiller France Travail. Le but est
de renvoyer au plus vite les chômeurs au travail.
• De plus les droits ne se rechargent plus. Il faut avoir terminé de toucher l’intégralité de son
chômage pour rouvrir ses droits et l’allocation est de plus en plus dégressif. Le nouveau mode de
calcul prenant en compte les jours non travaillés permet là encore de réduire le montant de
l’allocation perçue.
Depuis le début de l’année 2024, les contrôles se renforcent sur les allocataires, les radiations du RSA et de
France Travail se multiplient. De son côté le département du Finistère expérimente depuis à peu près un an les fameuses 15h/semaine du RSA prévue par la réforme “dite du plein emploi”. Mael de Calan, président de droite du département, est bien décidé à se servir de cette nouvelle réforme pour accentuer sa guerre aux pauvres. Pour le président du conseil départemental du Finistère, l’objectif est clair : faire tomber le nombre d’allocataires du RSA dans le Finistère de 18 000 (chiffres de 2022, dont 35 % dans la région Brestoise) à 15 000 dans les trois ans. Pour atteindre cet objectif le département entend renforcer les contrôles . Il s’est notamment doté d’un service dédié à cette “mission” composé notamment de un cadre juriste, 7 contrôleurs, 3 assistants administratifs et un rédacteur.
Dans ce contexte, il nous semblait essentiel de se doter d’un guide pratique. Un guide fait pour mieux
comprendre le fonctionnement d’institutions comme France-Travail, la CAF et le département, pour mieux se
préparer et se défendre face aux contrôles.
I- Le RSA
1-Comment toucher le RSA ?
-Comme pour toutes les aides sociales de la CAF, elles sont attribuées selon certaines conditions.
– Premièrement, les bénéficiaires du RSA doivent être âgés de plus de 25 ans. Une dérogation est faite si tu es enceinte ou que tu as un enfant à charge.
-Si tu as entre 18 et 25 ans, tu peux aussi en bénéficier. Seulement, il faut que sur les trois dernières
années, tu ais exercé une activité à plein temps sur deux ans minimums. Cette spécificité est nommée le RSA Jeune.
-Au-delà de ces spécialités, voici les conditions d’attribution :
• Tu habites en France de façon stable, plus de 9 mois par an
• Tu es français, citoyen de l’Espace Économique Européen (EEE), suisse tout en vous justifiant
d’un droit de séjour, ou enfin, tu es ressortissant d’un autre pays et tu résides en France depuis 5
ans
• Les ressources mensuelles moyennes de ton foyer pendant les 3 mois qui précèdent ta demande ne
doivent pas dépasser un certain seuil.
• Tu dois avoir fait valoir tes droits concernant toute autre prestation sociale (comme l’allocation
chômage, la retraite) à laquelle tu peux prétendre. Autrement dit, tu ne peux percevoir le RSA que
si tu n’as pas ou plus le droit à une autre aide, par exemple à la fin de ta période d’indemnisation
de chômage.
Rappel sur le RSA : Tu as le droit à 90 jours de vacances, que tu dois théoriquement déclarer. N’annule donc pas un rendez-vous ou la participation à une activité prévue sous le motif que tu es loin de chez toi si tu n’as pas déclaré ton déplacement, cela pourrait être motif de sanction.
-A noter que à compter de Mars 2025 la déclaration trimestrielle à réaliser pour continuer de toucher ton allocation sera désormais préremplie par la CAF. Avant de la valider tu peux apparemment la vérifier et la modifier au besoin.
2-Comment fonctionnent les 15 heures d’activités obligatoires ?
Cette partie est rédigée à partir des informations dont nous disposons alors que la réforme n’est pas
encore officiellement mise en place. Tout ça peut donc encore changer.
– Les 15 heures (pouvant être étendues à 20 heure) se sont mises en place à partir du 1er janvier 2025 au niveau national. Cela s’accompagne d’une inscription automatique à France Travail si : on est en mission locale, à CAP emploi (insertion professionnelle pour personnes handicapées) et évidemment si on demande le RSA et qu’on a moins de 65 ans.
-Les 15 heures sont un truc flexible et hyper individualisé. En fonction du contrat d’engagement signé on a plus ou moins d’heure à effectuer et une plus ou moins grande autonomie. Par exemple, cela varie selon qu’on souhaite créer une entreprise, qu’on recherche un emploi dans le BTP etc
-Les prestataires pour la réalisation du suivi sont : France-Travail, la mission locale, CAP emploi et les services du département (dont des caochs persos qui s’ajoute aux conseillers France Travail). Le but est d’orienter les gens vers des “dispositifs de retour à l’emploi” engageant “l’ensemble des acteurs locaux de l’insertion. Du côté de France Travail, on est vite rebalancé vers un certain nombre de prestataires privés, selon ce vers quoi on t’oriente.
– L’allocataire est donc orienté vers des activités comme : des immersions en entreprise, obtention du permis de conduire, activités associatives, etc. Ce système permet en théorie d’impliquer l’ensemble des acteurs locaux de l’insertion (associations, chantiers d’insertion…).
– Potentiellement des personnes pourraient donc exercer du travail entreprises, pour pouvoir bénéficier de leurs RSA. Mais cela sans cotiser (ni pour les allocations chômage, ni pour la retraite…) Une économie substancielle pour les entreprises qui pourraient prendre cette main d’oeuvre à bas coût.
-Pour le moment trois parcours France Travail liés à la mise en place des 15 heures ont été présentés dans le Finistère :
• Un suivi renforcé RSA avec plusieurs rendez-vous par mois (pour les personnes susceptibles de
retrouver un emploi)
• Un suivi global, pour faire face aux freins qui empêchent le retour à l’emploi (déplacement,
santé), en lien avec le département.
• Un parcours formation / création d’entreprise.
-Officiellement, il est possible de voir ses heures d’activités obligatoires réduites pour plusieurs raisons :
• problèmes de santé
• problèmes familiaux
• être parents isolés.
-Enfin, on sortirait du dispositif de suivi lorsqu’on arrive à avoir 500 euros de revenus par mois, ou 1500 euros tout les trois mois. On basculerait alors dans le dispositif de prime d’activités, mais on ne sera plus soumis aux 15 heures d’activités.
-Dans le cadre d’un refus, les allocataires risquent une suspension du versement de leur allocation.
Suspension qui pourra être annulée s’ils respectent à nouveau leurs engagements, avec une régularisation rétroactive. C’est-à-dire qu’ils récupèreront les allocations qu’ils avaient perdues. Cependant, la rétroactivité a été limitée à trois mois par les sénateurs. Dans le cas d’une réitération du non-respect des termes du contrat ou d’un d’un refus de se soumettre aux termes de contrôle par exemple, l’allocataire risque une suppression partielle (jusqu’à 80 % du RSA), voire totale de ses allocations.
-En cas de radiation/suspension on peut se réinscrire dès le lendemain, il est dit qu’à part en cas de non réponse à des contrôles, ils réinscrivent 99 % des personnes, en travaillant sur les motifs qui avaient conduits à la radiation. Si tu as été radié pour refus d’un contrôle, il faut fournir les pièces demandées. Si tu as refusé les 15 heures, il faudra les accepter, si tu as refusé de signer ton contrat d’engagement il faudra le signer etc.
-Pour les personnes toujours en suivi social RSA ( au moins à Brest) :
-Pour l’instant, pour les personnes qui ont ce genre de suivi les 15h c’est surtout du déclaratif même si ils et elles doivent aussi s’inscrire à France-Travail. Les personnes doivent remplir des fiches papiers où ils notent leurs diverses activtés (rdv médicaux par exemple…) et les déposer à leurs assistant sociaux.
3-Les contrôles
-Toute personne qui a demandé le RSA peut y être soumise. Leur nombre est en augmentation du fait du recrutement par les départements de contrôleurs RSA.
-Les contrôles sont un outil primordial pour les administrations chargées de la gestion des allocations que ce soit la CAF, les départements ou France-Travail. Ils permettent, selon elles, de lutter contre la fraude sociale, de récupérer de l’argent public ou cotisé. Il s’agit aussi de faire valoir, selon elles, les droits des allocataires en analysant mieux leur situation sociale…
-Dans les faits, ces contrôles sont un outil de pouvoir et de pression que ces admnistrations exercent sur nous. En gros, il s’agit surtout, lors de ces contrôles, de nous soumettre aux procédures et de gagner de l’argent sur notre dos.
-Quinconce a déjà suit un contrôle pourra témoigner des effets produits par les méthodes bureaucratiques et intrusives des contrôleurs : infantilisation voire déshumanisation, humiliation, stress et anxiété car peur de perdre parfois ses seules ressources pour manger, se loger, (sur)vivre…
-D’où un principe qui doit tous nous animer : ne pas accepter la division entre bons et mauvais allocataires / bons et mauvais contrôlés. Lors d’un contrôle, personne n’est irréprochable, il y aura toujours un truc qu’on savait pas et un contrôleur pour acter que ça mérite une sanction.
A-Les contrôles de la CAF
Il y a trois types de contrôles que la CAF peut réaliser :
–Automatique : échange CAF et CPAM et département, tu n’en es pas forcément informé. Cela peut être un contrôle des ressources, du quotient familial etc.
-Sur pièces. C’est à dire que pour te contrôler, la CAF te réclame directement des pièces et t’informe que tu es soumis à un contrôle.
-Au domicile de l’allocataire. La CAF a le droit d’effectuer un contrôle à ton domicile afin de vérifier l’exactitude des informations transmises pour le versement du RSA. On parle alors d’un « contrôle sur place ». Ce contrôle est soumis à des règles bien précises :
• Il est effectué par un contrôleur assermenté auprès du tribunal judiciaire (TJ) titulaire
d’une carte professionnelle, il a l’obligation de la présenter au bénéficiaire du RSA auquel
il rend visite.
• Il peut être réalisé, au choix, dans le cadre d’un rendez-vous fixé préalablement avec le
bénéficiaire du RSA (le bénéficiaire doit alors se rendre disponible à la date et l’horaire
fixés) ou de manière inopinée.
• Dans ce type de contrôle, la Caf peut vérifier toutes sortes d’informations relatives à ta
situation et à celles des membres de ton foyer en tant que bénéficiaire.
Rappel : Les contrôleurs sont assermentés et disposent donc d’un droit au contrôle et à l’obtention de toutes les pièces qu’ils pourraient demander. Néanmoins il existe des limites à ce pouvoir, qu’il nous semble intéressant de partager. Ce guide a également pour but d’éviter des erreurs qui pourrait faciliter la tâche des contrôleurs pour vous radier.
B-Les contrôles du département
-Les départements peuvent réaliser des contrôles d’allocataires du RSA. Dans le Finistère un service
contrôle dédié existe et des contrôleurs ont récemment été employés à cette occasion.
-Sur les conseils donnés dans cette partie : Certains de ces conseils sont, selon nous, quelque peu limités car ils s’inscrivent dans un rapport fait pour nous isoler : celui de contrôleur à contrôlé… La question reste de savoir si ils peuvent s’inscrire dans un rapport de force plus collectif qu’il ne tient qu’à nous de construire contre les contrôles et les bureaucraties qui les mettent en oeuvre! Si ils sont de plus en plus partagés et diffusés, ces conseils peuvent peut-être à minima permettre d’être moins dans la merde, voire de mettre quelques bâtons dans les roues de l’administration.
==> La procédure du contrôle départemental:
-Envoi d’un courrier postal non recommandé à l’adresse que tu as renseigné auprès de la CAF et
t’indiquant que tu es contrôlé par le département.
-Ce courrier stipule que tu dois renvoyer au département un certain nombre de pièces avant une date fixée par les services contrôles. En général, tu as un délais d’environ un mois pour envoyer les pièces (potentiellement à compter de la date sur l’enveloppe du courrier et pas celle indiquée dans le courrier lui même car c’est la première présentation du courrier à la poste ou un accusé de réception qui doit faire foi).
-Le courrier est assorti d’une menace de suspension si les pièces ne sont pas fournies en totalité à la date limite indiquée. Cette suspension est censée s’enclencher dans le mois qui suit cette date limite. Une fois suspendu si tu n’as pas répondu intégralement au contrôle, tu disposes de quatres mois pour fournir tes pièces sous peine d’être radié de la liste des bénéficiaires du RSA. La suspension concerne l’intégralité de ton RSA.
-Important : Il n’y a pas de rétroactivité si tu décides de fournir les pièces alors que ta suspension ou ta radiation est acté.
-Liste des pièces qui peuvent être demandées : Un avis d’imposition. Des justificatifs de domicile (bail, quittances de loyer, factures d’électricité par ex.) ou attestation d’hébergement. Des relevés bancaires sur une période indiquée par le courrier. Un document fourni avec le courrier et à retourner complété.
Conseils/Remarques…
• Déjà, ne reste pas tout seul, tient tes proches, tes potes, tes camarades ou des collectifs au courant pour voir ce que tu peux faire et ne pas rester isolé.
• Si tu choisis de répondre au contrôle et par voie postale, tu peux envoyer tes pièces en courrier recommandé avec accusé de réception pour avoir une preuve datée de l’envoi.
…Pas encore testés :
• Si tu décides de répondre au contrôle et de t’engager dans la procédure, tu peux exiger d’avoir des courriers par recommandé avec accusé de réception et que ce soit la date de réception qui fasse foi, pas la datation des courriers du département. Cela peut permettre d’être au courant plus rapidement de l’avancée de ta procédure et de disposer de plus de temps.
• Un autre moyen pour tenter de gagner du temps peut être de contester la validité des courriers du département car il s’agit de courrier simple. Or, ça peut tous nous arriver d’avoir une boite au lettre défaillante qui fait que les courriers n’arrive jamais à destination.
==> Qu’est ce qu’ils veulent savoir et contrôler ?
-Les contrôleurs veulent principalement savoir trois choses qui leur servent de critères pour pousser le contrôle plus loin ou/et permettre de diminuer voire sucrer tes allocs :
• Tes ressources financières.
• Si tu résides de manière, selon eux, effective en France.
• Ton train de vie, et donc l’intégralité de tes ressources y compris les coup de main de la famille ou
des proches mais aussi les ventes même sur vinted…
-Il faut aussi savoir que le département communique avec d’autres administrations notamment la CAF pour avoir accès à des informations et les croiser avec celles que tu leur fournis.
-Par exemple, les contrôleurs du département peuvent regarder tes ressources trimestrielles déclarées à la CAF et voire si cela correspond aux montants présents sur les relevés bancaires que tu leur fournis.
-Ils peuvent aussi, via tes relevés bancaires, analyser tes mouvements d’argent, la nature et le montant de tes dépenses pour voir si ton train de vie est trop élevé pour une personne au RSA. A l’inverse, ne pas avoir de dépenses paraît suspect à leurs yeux (suspicion de travail non déclaré). Mais ils peuvent aussi croiser tes justificatifs de domicile avec tes relevés bancaires pour estimer si tu résides selon eux en France.
-Probablement, les contrôleurs du département ont aussi accès au Fichier des comptes bancaires (Ficoba) qui liste tous les comptes bancaires en France et leurs titulaires. Ainsi, ils peuvent savoir qui possède quel compte dans le pays et vérifier que tu leurs déclares bien tous tes comptes possédés lors du contrôle. La consultation de ce fichier ne leur permet cependant pas d’avoir accès au solde et aux opérations des dits comptes.
Conseils/Remarques :
• Les contrôleurs considèrent le plus souvent que toute ventes ou dons d’argent reçus sont des revenus qu’il faut justifier et/ou déclarer. Les montants et la régularité sont parfois pris en compte dans la décision de pousser le contrôle plus loin ou de sanctionner. Dans tous les cas, si tu as d’autres “ressources” que tes allocs (par exemple aides d’un proche ou ventes de trucs pour arrondir les fins de mois), privilégie le liquide aux chèques, virements et paiements CB.
Edit : A partir de juillet 2025, les dons des proches ou de la famille ne devraient plus
être considérés comme des ressources par la CAF pour calculer le montant du RSA et donc ne devraient plus être déclarés1.
• N’oublie pas non plus de déclarer ton argent placé sur tes comptes rémunérés. Les intérêts sont considérés comme des ressources… Si les intérêts ne tombent qu’une fois par an, déclare les à ce moment là. On ne dispose pas d’informations sur les plafond à partir duquel tu es amputé d’une partie de ton allocation.
• Pour gagner du temps et/ou compliquer la tâche des contrôleurs tu peux aussi tenter d’envoyer un dossier incomplet ou par petit bout. Ainsi, tu peux essayer d’obtenir des délais supplémentaires de la part de la mission contrôle pour réunir les pièces demandées.
1 (Des aides et des secours financiers versés par des membres de la famille ou des proches du bénéficiaire, à l’exception des ressources
mentionnées au II de l’article L. 162-10 [les pensions alimentaires] ) dans Décret n° 2025-185 du 26 février 2025 portant généralisation des
déclarations préremplies de ressources pour l’attribution du revenu de solidarité active et de la prime d’activité
• Par exemple, tu peux envoyer tes relevés bancaires occultés partiellement, notamment de la nature et de la provenance de tes dépenses en arguant du droit au respect à ta vie privée.
• Une fois ces pièces envoyées, il est probable que le département exige tes relevés non-occultés et possible qu’il t’accorde un nouveau délai pour les fournir. Tu peux alors saisir le Délégué à la protection aux données du Finistère pour avis et exiger des explications aux contrôleurs sur la non-conformité de tes pièces et ainsi gagner encore un peu de temps.
• A noter que si finalement ils estiment que cela fait obstacle à leur contrôle (qu’ils justifient par le fait qu’ils n’ont pas accès au moyen, destination et lieu des paiements) ils n’accepteront pas ces pièces. Ils semblent cependant accepter l’occultation des enseignes commerciales où tu fais des paiements dans la mesure où cela n’interfère pas avec leur procédure.
==> Contacts des services :
-Le département du Finistère s’est doté de plusieurs services pour mener à bien sa mission de contrôle, de harcèlement et de répression des allocataires notamment un service contrôle et une cellule contentieux réunis au sein de la Direction de l’Emploi, Insertion, Logement (DEIL).
–Ces contacts sont indiqués sur les courriers en fonction de la situation de ton dossier. Les agents responsables de ton dossier sont censés pouvoir répondre à tes interrogations et te renseigner sur ta situation si tu as des questions. Dans les faits, ces contacts ont surtout l’air là pour faire joli. Les services contrôles du département ont l’air difficilement accessibles, du moins celles et ceux qui décident vraiment de ton sort.
–Ne pas oublier aussi que les contrôleurs ne sont pas là à ton service mais pour chercher à savoir si tu rentres dans leurs cases de bons ou mauvais allocataires. Le but étant de continuer le contrôle et de te sanctionner ou pas. Toute information sur ta situation peut donc leur servir contre toi.
-Mission Contrôle :
contrôle.rsa@finistere.fr
02 98 76 20 70
-Cellule Contentieux :
contentieux.rsa@finistere.fr
02 98 76 20 64
==> Certains textes de lois invoqués pour mener les contrôles et punir les allocataires
(Ces articles de lois sont tous disponibles sur le site LegiFrance)
L.262-40 du Code de l’action sociale et des familles.
R.262-83 du Code l’action sociale et des familles.
L.161-1-4 du Code de la sécurité sociale
9
4-Recours administratifs et judiciaires en cas de sanctions RSA : réduction, suspension, radiation
À noter que le Département du Finistère a recruté un “chargé de contrôle contentieux et veille
juridique”, qui doit renforcer le service contrôle et apporter des conseils juridiques au département pour les recours administratifs et juridiques dans le cadre du RSA.
==> ÉTAPE 1 : Le recours administratif au département.
• À compter de la date de notification de radiation du RSA (ou réduction), tu as 2 mois pour
contester cette décision. Ta contestation devra être envoyée au Président du Conseil
Départemental de ton département en recommandé avec accusé de réception. Celui-ci dispose de
deux mois pour répondre.
• Ta réclamation doit être motivée par un événement attestant de la légitimité de ta décision. Elle
devra être accompagnée de tout document justificatif.
==> ÉTAPE 2 : Le président du conseil départemental peut décider de faire appel à une médiation et de mettre en place une commission.
• Tu auras la possibilité d’expliquer pourquoi tu n’as pas rempli les conditions imposées par ton
Contrat d’Insertion.
• À compter du jour de ton passage devant la commission, l’Instance de Médiation aura un mois
pour rendre sa décision au Président du Conseil Départemental. Celui-ci devra ensuite rendre sa
décision dans un délai d’un mois, en s’appuyant sur l’avis que l’Instance de Médiation aura donné
sur ton dossier.
Remarques /Conseils:
• Tu peux te faire accompagner à ce rendez-vous par un avocat ou même la personne de ton choix.
• Dans le département du Finistère, cette médiation ne semble pas concerner les cas de sanctions pour refus de répondre ou de transmettre des pièces lors d’un contrôle.
• Garder en tête que, dans le Finistère, la personne censé prendre la décision de te donner ou pas raison lors de ton recours, à savoir le président du département, est celle qui organise la politique répréssive du dit département. Ce qui forcément impacte les possibilités qu’il aboutisse. Malgré tout, ces recours sont des préalables légaux à une action de contestation en justice.
==> ÉTAPE 3 : Si le département ne répond pas ou rend une décision qui ne t’es pas favorable tu peux saisir le tribunal administratif.
• Dans un délai de deux mois suivant la notification de la décision du Président du Conseil Départemental, tu peux contester la décision prise auprès du Tribunal Administratif. Ta demande devra là aussi être envoyée en recommandé avec accusé de réception.
• Ton recours contentieux devra obligatoirement être fait après avoir déposé un recours auprès du
Conseil Départemental. Tu dois également avoir reçu la notification de la décision de radiation du RSA ou de sa réduction prise par le Président du Conseil Départemental. Ta demande devra comporter :
-La copie de la décision que tu contestes
-La copie de tous les documents que tu as fournis lors de ton recours auprès du Président du Conseil
Départemental.
Conseils : Là encore au tribunal fais toi accompagner d’un avocat. Si tu es éligible tu peux faire une demande d’aide juridictionnelle pour ne pas payer de frais d’avocats. Attention aussi, les procédures au tribunal administratif peuvent être longues (plusieurs mois voire années si il y a des appels des décisions rendues).
II- France Travail et l’ARE
Rappel : l’ARE c’est le nouveau nom de l’allocation chômage.
1-Comment toucher l’ARE ?
-Pour toucher l’ARE tu dois avoir travaillé 920 heures soit 130 jours sur 2 ans.
-Tu dois être inscrit à France Travail dans un délai de 12 mois suivant la fin de votre contrat de travail.
-Tu dois résider sur le territoire national dans lequel s’appliquent les règles de l’assurance chômage.
Attention ! : Tu n’as pas le droit à l’allocation chômage si tu démissionne de ton emploi ou si tu l’as quitté volontairement pour un autre contrat qui a duré moins de 65 jours travaillés, ou de moins de 455 heures (soit 3 mois). Attention donc à toujours obtenir une rupture conventionnelle ou un licenciement, il ne faut jamais démissionner.
Conseil : Lors du rendez-vous d’inscription, il est important de bien définir ton projet personnalisé d’accès à l’emploi. Les offres dites raisonnables doivent correspondre aux critères que tu auras défini avec ton conseiller ou ta conseillère, lors du premier entretien qui suivra ton inscription. Ils concernent le poste que tu recherches, mais également les salaires recherchés, la distance par rapport à ton
domicile, la durée du contrat de travail…
2-Peut-on perdre l’ARE ?
-L’allocation cesse d’être versée quand :
• tu atteins l’âge maximal de départ à la retraite, quel que soit le nombre de trimestres ;
• tu bénéficies d’une retraite à taux plein pour carrière longue, pénibilité, incapacité
permanente, travailleurs handicapés, amiante, même si la durée de tes droits n’est pas épuisée.
-Tu peux aussi être radié de la liste des demandeurs d’emploi ce qui entraine une suppression partielle ou totale de tes allocations. Les durées de radiation vont de 1 à 12 mois.
Liste des motifs de radiation de France Travail :
• si t’es plus inscrit sur la liste des demandeurs d’emploi (ex: défaut d’actualisation, radiation pour non-respect de vos obligations, etc.).
• l’absence d’actualisation mensuelle de la situation personnelle ;
• l’incapacité à justifier tes recherches d’emploi ;
• les fausses déclarations dans le but de s’inscrire ou de rester inscrit sur la liste des demandeurs
d’emploi ;
• le refus d’élaboration du PPAE (projet personnalisé d’accès à l’emploi) ;
• le refus d’actualisation du PPAE ;
• le refus d’une offre raisonnable d’emploi à 2 reprises (le raisonnable étant lié à ton PPAE, projet que tu as vendu à pôle emploi et l’appréciation de ton conseillé-contrôleur France Travail) ;
• l’absence d’une action de formation sans motif légitime ;
• l’abandon d’une action de formation sans motif légitime ;
• la non-présentation à un rendez-vous prévu France Travail sans être en mesure d’avancer un motif
légitime ;
• le refus de suivre, sans motif légitime, une action d’aide à la recherche d’emploi de France Travail dans le cadre du PPAE ;
• l’abandon d’une action d’aide à la recherche d’emploi ;
• le refus de passer une visite médicale d’aptitude, sans être en mesure d’avancer un motif légitime.-
-Perdre son allocation est donc facile … Néanmoins des recours légaux sont possibles en cas de
suspension.
3-Recours administratifs et judiciaires en cas de suspension ou de contentieux avec France-Travail
==> ETAPE 1 : La réclamation auprès de France Travail
Quelle que soit la décision concernée, tu peux commencer par déposer une réclamation auprès de votre agence France Travail. Cela suffit souvent à trouver une solution à l’amiable, par exemple en détectant des éléments manquants dans ton dossier ou en apportant des explications supplémentaires.
Pense à conserver un écrit de cette réclamation, c’est important pour la suite si le désaccord persiste.
==> ETAPE 2 : La demande de médiation si la réclamation n’aboutit pas
-Si tu estimes ne pas avoir obtenu une réponse satisfaisante, tu as la possibilité de saisir le médiateur
régional de France Travail (liste accessible sur leur site). Chaque médiateur intervient de façon
indépendante pour établir un échange entre toi et les services de France Travail afin que, dans la mesure du possible, une solution satisfaisante soit recherchée.
–Les cas de médiation préalable obligatoire (MPO)
Pour certaines décisions rendues par France Travail, la saisine préalable du médiateur régional est
obligatoire pour pouvoir ensuite saisir le juge administratif si le désaccord persiste après la médiation.
C’est notamment le cas pour :
• les décisions de sanction, de cessation d’inscription ou de transfert de catégorie,
• les décisions relatives à certaines allocations versées par France Travail (Allocation de solidarité
• les demandes de remboursement des prestations publiques versées en trop.
==> ETAPE 3 : la saisine du tribunal si la médiation n’aboutit pas
Si la médiation n’aboutit pas, tu peux poursuivre la procédure devant le tribunal (judiciaire ou
administratif, selon le type de décision). Il faut alors se faire accompagner d’un avocat, ce n’est pas
obligatoire dans le cas de procédure administrative mais cela offre plus de garanties.
III-Annexes
1- “Quelques éléments concrets sur le contrôle”
(Texte écrit par des camarades que nous reproduisons pour infos. Contact :
stop.controles@protonmail.com)
Sous couvert de « lutte contre la fraude sociale », le contrôle des allocataires est l’une des multiples
facettes d’une politique plus générale de restriction de l’accès aux droits. Il ajoute des conditions et des restrictions supplémentaires à des droits sociaux qui sont déjà largement conditionnés.
À la CAF, les allocataires qui touchent le RSA, la prime d’activité et, secondairement, les APL, sont tout particulièrement scrutés, et ce, alors que environ 40 % des personnes qui auraient droit au RSA ne le demandent pas – et qu’ils seront probablement bien plus nombreux après la réforme du « RSA contre activité », déjà effective par endroit et supposée être généralisée pour janvier 2025.
Les contrôles se déclinent selon trois formes, des moins perceptibles aux plus intrusives : les contrôles automatisés, les contrôles « sur pièce » – c’est-à-dire des demandes et analyses de documents supplémentaires -, et les contrôles « sur place » – un rendez-vous à la CAF ou au domicile même de la personne pour procéder à des observations et vérifications.
Les premiers sont produits par le croisement systématique de fichiers de la CAF, des impôts (DGFIP) et de France Travail, soit environ 30 millions de contrôles par an. Ces formes de contrôles ne sont généralement ni connues ni identifiables par les allocataires, contrairement aux contrôles « sur pièces » ou « sur place », qui concernent respectivement environ 3 millions et 130 000 personnes par an.
Une guerre d’usure très asymétrique
Régulièrement, les allocations sont coupées sans explication, et les « indus » sont notifiés avec plus ou moins de retard : à charge pour la personne qui constate qu’ elle n’ a rien touché de comprendre ce qui a bien pu se passer (une déclaration trimestrielle de revenus non parvenue ? une variation des revenus ? Un changement de situation ? Quelque chose d’ autre ?), tout en devant gérer, dans l’urgence, les conséquences d’une baisse ou d’une coupure totale de revenus. Contactés, les services de la CAF invitent souvent à prendre un rendez-vous téléphonique avec un « expert », qui n’ a pas forcément accès à la totalité du dossier et dont les réponses sont, par conséquent, parfois assez approximatives. Les délais de réponse lors de contrôles ou de contestations laissent les allocataires dans un flou administratif et financier. Il est très fréquent de ne jamais recevoir de réponse aux demandes de clarification ou de contestation, ou de recevoir des réponses automatiques sans rapport avec sa situation et qui ajoutent de la confusion. De plus, le montant de l’indu peut varier, s’alourdissant ou s allégeant au fil des semaines, sans aucune explication. Lorsque la Commission de recours amiable (CRA) ne fait pas droit à une contestation et que la dette est maintenue, les « indus » sont récupérés de façon arbitraire. Régulièrement, les prélèvements sur les allocations suivantes ne tiennent pas compte du « reste à vivre ». Par exemple, une allocataire supposée
devoir plus de 10 000 euros à la CAF est enjointe de rembourser « en douze mois maximum ». Un autre allocataire se voit refuser une remise de dette sur des APL, au motif que les remises de dettes « ne pourraient être accordées qu’ en cas de précarité de la situation du débiteur ». Il ne touche pourtant que 600 euros par mois d’ allocation de solidarité spécifique (ASS). La seule voie de recours qui lui est indiquée est de saisir le tribunal administratif. Très contraint par d’ autres problématiques à gérer, il renonce. Parfois encore, à l’issue du contrôle et des multiples démarches de contestation, les allocations sont rétablies et reversées intégralement à l’ allocataire mais au bout de plusieurs mois – en dépit de courriers de contestation argumentés, textes de loi à l’ appui -, amenant par exemple un bénéficiaire de l’ AAH à se débrouiller pour vivre pendant 6 mois sans aucun revenu. Toutes ces procédures de contestation sont encore compliquées par le fait que la CAF ne donne pas accès aux multiples circulaires et règlements qui permettraient aux personnes de connaître leurs droits.
Témoignage :
“Dissiper le rideau de fumée, persister collectivement j’ai subi un contrôle de la CAF en novembre 2023. Depuis quelques temps, j’étais salariée à mi-temps dans mon activité principale et autoentrepreneuse pour quelques interventions en animation. J’avais déclaré à la CAF cette situation et les revenus liés à chacune de ces activités.
Un jour, je ne reçois pas mes allocations, ni mes APL ni la prime d’activité que je touche chaque mois.
J’essaie de savoir ce qu’il se passe, on me dit qu’il doit manquer un document, une déclaration… Ça dure un peu. Ma situation économique se tend.
Je reçois un premier courrier de la CAF disant que j’ai une dette de 950 €. Quelques jours plus tard, un second message me notifie une nouvelle dette de 1988 €. Il n’y a pas d’explication, pas de calcul, pas de justification.
Je n’ai jamais entendu parler de ça, j’ai déclaré mes revenus correctement… Je n’ai pas du tout la possibilité financière de gérer une telle dette. J’appelle, j’écris, j’ai un rendez-vous téléphonique avec un technicien.
On m’explique que j’ai en réalité trois dettes différentes, qui seraient liées à mon double statut, salariée et auto-entrepreneuse. J’aurais touché des prestations auxquelles je n’avais pas droit. Les dettes correspondraient à l’intégralité des prestations que j’ai touchées entre mars 2022 et août 2023… mais même les montants ne concordent pas. Il paraît que les calculs sont en cours. Sauf que les dettes, elles, me sont déjà notifiées.
J’obtiens des explications partielles et contradictoires en fonction des interlocuteurs. Ça fait 6 mois que je n’ai plus d’allocations. Je m’endette auprès de mes colocataires.
Je cherche, et trouve, un espace où cela peut être discuté collectivement. On décide d’aller à deux à la CAF, aussi pour arriver à mieux démêler la situation. À l’accueil CAF, la personne me dit qu’elle n’est pas compétente ni habilitée à me fournir des informations. Il faut prendre rendez-vous avec un technicien… Il faut insister pour avoir un rendez-vous physique et non téléphonique. Ça finit par fonctionner.
Dix jours plus tard, j’arrive accompagnée pour ce rendez-vous. Lorsqu’on arrive dans la pièce, tout de suite, on nous dit : « tout est résolu ». Il paraît que, lorsque l’on a un statut d’auto-entrepreneur, non seulement il faut le déclarer et déclarer les revenus qui y sont liés, mais il faut également faire une déclaration particulière pour les APL. Personne ne me l’a jamais dit.
Il paraît qu’il y a donc une différence entre les APL que j’ai touchées et celles auxquelles j’avais droit. Une différence de quelques centaines d’euros en tout, 300 tout au plus. Il paraît que les dettes émises étaient des erreurs : on m’a demandé de tout rembourser, alors que je touchais seulement quelques dizaines d’euros en trop par mois – et encore, pas tous les mois. Ce qui est sûr, c’est que mes allocations ont été coupées pendant plus de six mois, que j’ai cru que je devais rembourser une somme importante. Ce qui est sûr c’est que si je n’avais pas contesté, creusé et
cherché à comprendre avec l’aide d’autres personnes qui ont traversé le même type d’histoires, si j’avais « remboursé », la CAF aurait accepté mon paiement sans plus de questions.”
(Pauline, 35 ans)
“Envahis par le contrôle”
Déclenchés par une dégradation du score de risque calculé par l’algorithme, par des signalements et
dénonciations (de la police, par exemple), ou bien des requêtes spécifiques – « géolocalisation des
connexions internet », « contrôle de résidence », « vie maritale non déclarée », etc. -, les contrôles dits « sur pièce » et « sur place » engagent des moyens autrement plus étendus.
Les contrôleurs peuvent interroger les bailleurs des allocataires et demander des informations aux
autres administrations, comme par exemple la CPAM – déclenchant parfois par là même des contrôles en cascade. Ils vérifient les relevés bancaires et peuvent le faire sur plusieurs années, tout comme ils peuvent consulter les relevés de carrière ou les factures d’ eau et d’ énergie. Des enquêtes peuvent être menées auprès du voisinage, ou auprès des écoles où les enfants des allocataires sont scolarisés. Un contrôleur est allé jusqu’ à appeler l’ employeur de l’ ex-conjoint d’une allocataire pour tenter d’ obtenir des informations supplémentaires. De nombreux exemples très préoccupants existent sur les pratiques de contrôle. Dans la chasse aux indus et aux économies, les cadres qui organisent l’activité des contrôleurs les incitent à considérer les allocataires comme de potentiels fraudeurs. Au-delà de la simple vérification de situation, il s’ agit régulièrement d’ enquêtes à charge dérivées des méthodes policières, intrusives, voire retorses. Si la CAF s’enorgueillit de son « respect du contradictoire », notion dérivée du judiciaire et qui serait censée garantir une certaine équité du contrôle, dans les faits, le rapport contrôleur/allocataire est profondément asymétrique.
D’abord parce que les allocataires n’ ont souvent aucune idée de l’ étendue de l’ enquête menée, et n’ ont pas accès, lors de la procédure de contrôle, aux éléments et documents sur lesquels le contrôleur s’appuie. Pour qu’il y ait contradictoire, il faudrait a minima pouvoir comprendre la situation et, pour apporter des éléments de réponse adéquats et se défendre, avoir connaissance des accusations et de ce qui les fonde. De plus, des documents supplémentaires – comme la domiciliation ou l’ attestation d’hébergement, les relevés bancaires ou la photocopie de chaque page du passeport, peuvent être demandés à l’ allocataire -, même lorsque la CAF peut les obtenir autrement, voire lorsqu’ils ont déjà été fournis. Une personne qui avait demandé pourquoi elle devrait redonner un document déjà fourni à la CAF s’est ainsi vue renvoyée, sans autre commentaire, à la page 11 d’une Charte du contrôle sur place, intitulée « Qu’ est-ce que le
refus le contrôle », où il est question de sanctions et de radiation pour les allocataires dont les contrôleurs jugent qu’ils ne collaborent pas assez activement au contrôle. Questionner les processus de contrôle peut donc entraîner des menaces de radiation.
Régulièrement, les personnes sont ciblées parce qu’elle sont soupçonnées de déplacements hors de
France, de « vie maritale non déclarée » ou de revenus dissimulés. La modalité de contrôle la plus
directement intrusive demeure le contrôle à domicile : le contrôleur impose sa présence dans le logement des personnes, il fait des constats et tire des conclusions de ce qu’il y voit. Y a-t-il un homme qui vit là ? Combien de lits, combien de pièces ? Est-ce bien une colocation ou cela ressemble à une vie de couple ?
Témoignage :
Au centime près
Je suis allocataire du RSA depuis la fin de mes études. N’ayant pas été en contrat suffisamment
longtemps pour ouvrir des droits au chômage, j’alterne RSA et périodes d’activité. En 2023, j’ai fait
l’objet d’un contrôle de la CAF. Un contrôleur m’a appelée pour me demander l’ensemble de mes relevés bancaires, que j’ai effectivement donnés.
Je n’ai plus eu de nouvelles jusqu’en 2024, où j’ai été sommée de justifier 12 « anomalies » sous 15
jours – correspondant selon eux à des « sommes non déclarées dans mes déclarations trimestrielles de revenu (DTR) » -, sous peine d’être qualifiée de fraudeuse, de me voir infliger une pénalité et,
potentiellement, de devoir rembourser plusieurs mois de RSA.
Je dois préciser que le montant de ces « anomalies » relevées en l’espace de 15 mois était compris entre 6,50 euros et 61 euros, pour un total d’un peu plus de 400 euros (soit moins d’une trentaine d’euros par mois en moyenne). Si j’arrivais à identifier certains de ces virements, pour d’autres, j’ai dû reprendre chacun de mes relevés bancaires pour tenter de remonter le fil de mes dépenses des deux dernières années. Je me suis donc trouvée à justifier du fait que j’avais été remboursée de courses anodines faites pour rendre service à des proches, ou bien après avoir annulé l’achat d’un vêtement sur Internet. Je continue de me demander ce qui justifiait ce contrôle, si le doute portait sur le fait que j’aurais eu une activité d’achat et de vente non déclarée de vêtements, s’il s’agissait de tenter de prouver que je vivais « au-dessus de mon niveau de vie » d’allocataire du RSA, ou autre. Il faut dire que j’ai demandé le rapport de contrôle, et que la CAF ne me l’a jamais donné.
(Paola, 28 ans)
S’agissant des déplacements à l’étranger, la CAF n’ admet pas d’ exception au cadre légal qui les
borne à trois mois par an. Il y a pourtant de multiples situations où les personnes peuvent être amenées à demeurer plus longtemps à l’ étranger, par exemple du fait de la maladie ou du décès de proches. Pendant la pandémie, les frontières ont été fermées et des allocataires se sont trouvés coincés et sans possibilité de retour, pendant parfois plus d’un an. Leurs dossiers ont pourtant régulièrement été requalifiés en « fraude », c’ est-à-dire que la CAF a jugé qu’ ils avaient « intentionnellement perçu des allocations auxquelles ils n’avaient pas le droit ». Cette qualification enclenche une nouvelle série de courriers, annonçant d’abord le passage en Commission des pénalités – devant laquelle l’ allocataire peut se rendre pour se défendre, dans certains départements mais pas dans tous -, puis l’ alourdissement de la dette liée au RSA par une nouvelle sanction financière. Lorsque, dans cet intervalle, les allocataires demandent le rapport de leur contrôle, il ne leur est généralement pas communiqué. La Cour des comptes détermine en partie les cadres des pratiques des CAF, en leur fixant des objectifs en matière de fraude, qu’il s’agisse des montants à récupérer ou des quotas d’ allocataires qu’elles doivent attaquer au pénal à l’issue de la procédure. En pratique, la qualification en « fraude » permet d’allonger la période pendant laquelle la CAF est susceptible de contraindre l’ allocataire à restituer les sommes réclamées.
Au-delà des quelques histoires mentionnées, les situations décrites ici sont très fréquentes, se répètent parfois et se produisent à grande échelle. Des allocataires se saisissent des voies de contestation possibles (commission interne, procédure au tribunal administratif, appel à un avocat…). Mais face aux difficultés pour trouver des façons efficaces de se défendre, et face aux obstacles que la CAF amplifie volontairement, le refus de l’isolement et le choix de se faire accompagner par une personne ou par un collectif permet d’obtenir des réponses plus précises et aide souvent à mener ces contestations jusqu’ au bout et donc, à pouvoir obtenir gain de cause, partiellement ou totalement.
Nous vous proposons ce jour d’écouter un montage du podcast de BLAST intitulé France Algérie, une crise sur fond de racisme colonial produit en mars 2025 avec la participation de Paul Max Morin et Nedjib Sidi Moussa.
Rien ne va plus entre l’Algérie et la France. Depuis la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental par Emmanuel Macron, la crise diplomatique entre les deux pays s’aggrave de jour en jour. Arrestation de l’écrivain Boualem Sansal en Algérie, déclaration choc et mise en scène du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau pour satisfaire l’extrême droite. Et un président français aux abonnés absent. Alors à quoi assistons-nous ? Cette crise annonce-t-elle un tournant dans les relations en la France et l’Algérie ? Et comment la pensée raciste et coloniale d’une partie de la classe politique française alimente cette crise ?
Dimanche 16 février au soir, le groupe antifasciste Young Struggle Paris a subi une descente punitive du GUD et des supporters parisiens fascistes des Boulogne boys. Trente fascistes se sont introduits dans le local dans lequel était organisée une projection du film Z, de Costa-Gavras, qui présente justement la montée violente de l’extrême-droite en Grèce. La raison de cette descente est d’avoir empêché une commémoration de la mort de Robert Brasillach, collaborationniste antisémite au cimetière du père Lachaise, la semaine précédente.
Un militant de la CGT a été passé à tabac avant que les coupables s’enfuient en criant « Paris est nazi… Et Lyon aussi ! Avec une signature laissée sur le panneau du local de l’ACTIT, lieu de la projection. Dès le lendemain, un rassemblement de plusieurs centaines de personnes en réaction a eu lieu où la gauche institutionnelle était présente. Le samedi suivant, le 22, une manifestation unitaire à rassembler plusieurs milliers de personnes.
Dans l’émission de ce jour, nous entendrons les entretiens et prises de parole réalisés lors de cette manifestation et nous terminerons avec des sons recueillis sur le net, en lien avec la première partie de cette émission.
Une trentaine de néo-nazis, dont certains portaient des casques de moto, ont donc attaqué cette soirée, ont tabassé les participant-es et poignardé un syndicaliste de la CGT. Deux personnes ont été hospitalisées, mais aujourd’hui qui sont hors de danger.
Le chef de meute néo-nazi a donné calmement le signal de départ, puis le groupe a crié « Paris est nazi, Lyon est nazi aussi ». Un autocollant laissé sur place ressemble à une revendication : « KOB veille », avec un dessin de bulldog : la signature d’un groupe de hooligans d’extrême droite parisien. Le slogan évoque celui utilisé par l’OAS – organisation Armée Secrète – groupe terroriste pour l’Algérie française, qui a tué des milliers de personnes opposées au colonialisme, et qui revendiquait sur ses affiches « OAS veille ».
Le mouvement Young Struggle dénonce « « une attaque visant clairement à empêcher l’organisation des travailleurs immigrés et la lutte de la jeunesse anticapitaliste et antifasciste organisée ». Une manifestation spontanée a eu lieu dimanche soir dans les rues de Paris, juste après les faits. Une enquête pour tentative d’homicide volontaire a été ouverte par le parquet de Paris. Le mode opératoire fait penser à de précédentes agressions commises à Lyon ces dernières années : des antifascistes avaient été poignardés en pleine rue par des militants néo-nazis, dans le but évident de tuer et de terroriser.
Cette attaque d’extrême droite intervient alors que la justice a définitivement annulé la procédure visant un commando néo-nazi qui avait préparé une attaque contre des supporters marocains fin 2022. Les faits étaient pourtant avérés et reconnus : le groupe avait été arrêté, lourdement armé, il était prêt à tuer des personnes maghrébines au cœur de Paris.
Parmi les personnes arrêtées à l’époque, un certain Marc Caqueray-Valmeunier, néo-nazi issu d’une famille de l’aristocratie, aujourd’hui embauché par Bolloré comme homme de main. La justice vient de décréter d’un vice de forme, et donc abandonne toutes poursuites, parce que la police n’avait pas correctement placé les armes saisies sous scellé. Un tel niveau d’incompétence relève de la complicité organisée, surtout dans un contexte hyper répressif et implacable à l’égard des mouvements sociaux, anti-racistes et écologistes.
Cette agression criminelle contre l’opposition turque et le mouvement kurde fait également écho à l’attentat d’extrême droite commis le 23 décembre 2022 dans le même quartier. Un criminel raciste de 69 ans, déjà condamné pour une attaque armée contre des exilés, ouvrait le feu sur le centre culturel Kurde de Paris et plusieurs commerces environnants appartenant à la communauté. Trois personnes étaient assassinées. Le mouvement kurde avait déjà pointé l’incurie des autorités françaises dans cette affaire.
CONTRE L’EXTRÊME-DROITE DANS LE 20ᵉ MANIFESTATION LE SAMEDI 08/02 !
Cette attaque pourrait constituer une riposte de la part des fascistes du GUD suite à leur impossibilité à défiler comme tous les ans, début février, dans le 20ᵉ arrondissement de Paris pour commémorer la mort de Robert Brasillach, collaborationniste antisémite fusillé à la Libération et enterré au cimetière de Charonne.
Le GUD est une organisation raciste, xénophobe et ultraviolente, connue pour des faits de passages à tabac racistes, de tortures, voire de meurtres, comme récemment en mars 2022, pour l’assassinat en plein Paris du rugbyman argentin Federico Martin Aramburú. L’heure est grave, les fascistes et racistes sont installé.es dans la rue et à l’assemblée. Aujourd’hui, le RN, qui compte en ses rangs des membres du GUD, est le parti le plus nombreux de l’Assemblée nationale. Les militants d’extrême-droite sont en confiance : À Paris, Reconquête et d’autres groupes racistes osent ainsi venir alpaguer et agresser les mineur.es du Collectif des Jeunes de Belleville qui lutte et occupe la Gaîté Lyrique.
Lois islamophobes, violences policières partout en France et dans le 20ᵉ, loi Darmanin, circulaire Retailleau et tractations avec le RN ; le gouvernement en place collabore activement avec l’extrême-droite. Il est donc de notre responsabilité de nous organiser pour la faire reculer nous-mêmes, et pour ne surtout pas lui laisser la rue.
De nombreux collectifs appelaient à une manifestation pour empêcher ce défilé. Parce que le 20ᵉ arrondissement est profondément antiraciste et antifasciste, nous vous appelons, habitant.es, commerçant.es, militant.es, organisations politiques et associatives, à rejoindre la mobilisation contre la venue des fachos dans notre quartier.
PAS DE FACHOS DANS NOS QUARTIERS !
PAS DE QUARTIERS POUR LES FACHOS !
Collectif 20ᵉ solidaire avec toutes les migrantes et tous les migrants
Le Dimanche 9 février 2025 avait lieu une soirée de soutien en solidarité avec les personnes les plus durement touchées par “Chido” à Mayotte au DOC 26 Rue du Docteur Potain 75019 Paris, intitulé : Mayotte Angle Mort. Lors de cette soirée organisé dans le cadre des cartes blanches de la Clefs Revival, le film “Malavoune Tango” de Jean-Marc Lacaze était diffusé. Cette projection était d’une discussion débat porté par Solène Dia, Jassem Issouf et Mohamed Nabhane. Iels y présenteront leurs expériences à Mayotte et discuteront des rapports entre Mayotte à l’État français, de la violence administrative et politique que connaissent les personnes considérées comme étrangères à Mayotte, et de la situation spécifique des personnes mineures sur l’île. Tout les fonds des entrées et du bar était reversés à l’association Kaja Kaona venant en aide à la population du village de Tsoundzou.
Dans cette émission, nous vous diffusons les enregistrements réalisés lors de cette soirée.
Dans cette émission, nous allons vous faire entendre la conférence de presse qui se tenait au théâtre de la Gaîté Lyrique, occupé par le collectif des jeunes mineurs isolés du parc de Belleville, connu plus communément sous le nom du collectif des jeunes du parc de Belleville. En effet, suite à une occupation depuis le 18 décembre afin d’interpeller les pouvoirs publiques sur leur situation, la mairie de Paris convoquait pour comparaître en audience le vendredi 7 février au Tribunal Administratif de Paris le collectif 20e Solidaires, un soutien des occupants, en vue de l’expulsion du théâtre, en lieu et place du collectif des jeunes du parc de Belleville, pourtant les premiers concernés et indéniablement un acteur politique. Cette convocation intervenait par ailleurs dans un contexte de menace par l’extrême-droite, puisque le matin du 9 février, 45 militants de Reconquête étaient venus provoquer les occupants. Ils ont été tenu écarté à Strasbourg Saint-Denis avec l’interdiction de tracter.
Mise à jour :
Rendez-vous samedi 15 février à 16h devant la Gaîté Lyrique occupée pour une manifestation.
“Cette semaine nous recevons la décision de la juge. Nous appelons à une grand mobilisation ce samedi pour montrer que peu importe la décision, peu importe les provocations des fascistes à nos portes : la rue est à nous et on va gagner! Nous avons besoin de soutiens encore plus nombreuxses que vendredi dernier au Tribunal Administratif!” Lien
Dans le cadre du week-end organisé par la Marche des Solidarités du 25 janvier dernier, nous avons enregistrée la discussion intitulée ” Situation internationale : quelles politiques des gouvernements vis-à-vis des migrant.e en France, en Italie, Espagne, Allemagne et Grande Bretagne – Les différentes politiques migratoires et la progression du danger fasciste”. C’est ce que nous vous diffusons aujourd’hui dans cette émission en appel à la manifestation européenne du 22 mars prochain et dont nous vous diffusons le texte ci dessous.
La Marche des Solidarités réunie en Assemblée ce 26 janvier 2025 avec des collectifs et militant.es de la région parisienne, de Rennes, Lille, Rouen, Grenoble, Clermont-Ferrand, Besançon, St Brieuc, Marseille, Toulouse, Poitiers, Lyon, Montpellier:
Appelle à développer et élargir la mobilisation, notamment dans la jeunesse, aux côtés des collectifs de mineur.es isolé.es en lutte, à organiser des occupations et aider à la création de nouveaux collectifs.
Appelle à construire la lutte aux côtés des Collectifs de sans- papiers contre la loi Darmanin et la circulaire Retailleau, pour l’ ouverture de guichets en préfecture pour le dépôt de dossiers de régularisation et le renouvellement des titres de séjour.
Appelle à préparer dès maintenant, avec nos collectifs, réseaux, syndicats, associations, foyers de travailleurs immigrés, lieux culturels et artistiques, etc. les conditions d’ une vague de luttes combinant tous nos répertoires d’ action (grèves, occupations, luttes dans les écoles, hôpitaux, universités…) pour obtenir des régularisations collectives, l’hébergement inconditionnel des sans-abris, la reconnaissance des droits pour les mineur.es.
Appelle à des manifestations unitaires sur tout le territoire le samedi 22 mars contre le racisme et contre le fascisme, pour l’égalité des droits (papiers, logement, santé, école) de toutes et tous et la justice sociale.
Aujourd’hui dans cette émission nous vous diffusons la prise de parole de Pierre Stambul, membre de l’UJFP, qui avait lieu le samedi 18 à la libraire résistance autour de son ouvrage ” Du projet sioniste au génocide”. Avant cela, vous entendrez un court montage d’une partie des prises de paroles, qui ont eu lieu le jeudi 16 janvier lors du rassemblement organisé par Urgence Palestine à Stalingrad, contre la tenue d’un match de basket à Paris contre le Maccabi Tel Aviv, qui reviennent sur l’annonce du “cessez le feu” à Gaza du mercredi 15 janvier.
Dans l’émission de ce jour et pour ce premier direct de l’année 2025, nous souhaitions faire un bilan de l’année écoulée et voir quelle serait les perspectives pour cette nouvelle année, que nous vous souhaitons la meilleure.
Nous avons procédé de manière chronologique et avec les archives 2024 de l’actualité des luttes. Nous avons choisi d’aborder plusieurs thématiques qui vont de la Palestine à l’Ukraine, de la dissolution en France aux JO, de la lutte des mineurs isolés en passant par les luttes environnementales et bien d’autres sujets et nous vous laissons le soin de découvrir.
Le 4 décembre 2024 dernier, à la Parole errante à Montreuil, s’est déroulé une soirée de soutien à la lutte du peuple Wet’suwet’en, avec la projection d’un film documentaire relatant leur lutte contre le pipeline Coastal GasLink, au Canada. Était présente, Sleydo’, l’une des cheffes de Cas Yikh et porte-parole du point de contrôle de Gidimt’en, ainsi qu Freda Huson, qui est la conjointe du chef Howilhkat et la coordinatrice du camp Unist’ot’en. Aujourd’hui, nous allons vous faire écouter un interview qui présente cette lutte et son historicité et le montage d’interventions choisies, suite à la projection de ce film. Cette émission est réalisée avec la collaboration de l’émission Zoom écologie.
Les Wet’suwet’en se battent depuis 10 ans contre la construction d’un gazoduc sur leurs terres ancestrales, non cédées au Canada. Pour s’y opposer, ce peuple a érigé des postes de contrôle sur son territoire et sur la route du projet du gazoduc, empêchant et retardant ainsi le projet, parallèlement à une lutte juridique. Ses soutiens par ailleurs, suite aux expulsions des habitants par les policiers militarisés de la gendarmerie royale en 2020, ont manifesté et bloqué des chemins de fer et des routes partout dans le pays, avant le confinement décrété par les autorités en réponse à l’épidémie du coronavirus. Les autorités canadiennes et le service de sécurité de l’entreprise, du nom de TC Energie, n’ont eu de cesse tout du long de répondre par une répression acharnée pour protéger l’industrie fossile et leurs intérêts : ce furent quatre raids armés sur les territoires autochtones, 75 personnes arrêtées, ainsi que 20 personnes poursuivies en justice… Sans compter le harcèlement policier et juridique, les multiples intimidations, le mépris pour in fine, donner à voir la gestion et la violence coloniale.
Plus de 300 organisations appelaient à la mobilisation du 14 au 18 décembre à l’occasion de la Journée internationale des migrant·es : contre le racisme d’État.
Cela permet de renforcer les collectifs de lutte, les réseaux de solidarité et les syndicats, faire de chaque quartier, chaque lieu de travail ou d’étude des zones de solidarité, s’organiser partout pour l’égalité des droits et contre le racisme !
Dans l’émission de ce jour, nous vous diffusons les morceaux choisis du Meeting qui se déroulait ce 18 décembre 2024 à la bourse du travail de Paris.
Dans un premier temps, nous entendrons les collectifs en lutte, entre autres des jeunes du parc de Belleville qui occupent la Gaîté Lyrique depuis le 10 décembre…
Dans un second temps, une analyse sur la situation européenne avec notamment l’Anafé sur la sélection des migrants en zones d’attente (hot spots) et les politiques de fermeture des frontières européennes
Le 19 octobre, se sont déroulées deux tables rondes sur l’actualité du colonialisme français, au Centre International des cultures populaires et organisé par Association information et soutien aux droits du peuple Kanak. Aujourd’hui, nous vous diffusons le montage de la première, qui concernait la situation en Kanaky avec Daniel Wéa, président du Mouvement des Kanaks en France ; Isabelle Leblic, anthropologue et coprésidente de l’Association Information et soutien aux droits du peuple kanak (AISDPK) ; Nathalie Tehio, présidente de la Ligue des droits de l’Homme, Benoit Trépied anthropologue spécialiste du droit Kanack Animateur : Mehdi Lallaoui, coprésident de l’AISDPK.
En effet, depuis décembre 2021, le gouvernement Macron a choisi son camp en prenant parti ouvertement pour les loyalistes. Il a préparé et présenté la loi constitutionnelle envisageant d’élargir le corps électoral en Nouvelle-Calédonie pour minoriser les Kanak sur leur territoire. Les indépendantistes ont d’abord commencé par se mobiliser pacifiquement depuis le mois d’octobre 2023 avec la création de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain). Le vote de cette loi le 13 mai 2024 et la perspective de la réunion du congrès à Versailles fin juin 2024 ont mis le feu aux poudres. Macron en avait allumé la mèche.
Le pays est en révolte et les milices loyalistes marchent aux côtés des forces de l’ordre de l’État français pour réprimer et assassiner les militants indépendantistes, au premier rang desquels se trouvent les Kanak, peuple colonisé.
Depuis le 12 mai, l’État français mène une politique de criminalisation de l’action politique kanak. Il y a une moins une dizaine de personnes décédées, 1 260 gardes à vue, 210 déferrements, 93 incarcérations, plus de 340 interpellations en justice, et plus de 260 mesures de travail alternatif. Et les interpellations continuent.
Onze responsables de la CCAT ont été arrêtés et incarcérés. Sept d’entre eux, 2 femmes et 5 hommes, viennent de passer devant la justice calédonienne et ont été immédiatement déportés vers les prisons françaises. Cette déportation est contraire aux droits démocratiques garantis par la convention européenne des droits de l’Homme. Afin de les isoler, l’État français a dispersé ces sept militants aux quatre coins de la France, à 17 000 kilomètres de leur famille : – Mulhouse pour M. Christian TEIN – Dijon pour Mme Brenda WANABO IPEZE – Bourges pour M. Guillaume VAMA – Blois pour M. Steeve UNË – Nevers pour M. Yewa WAETHEANE – Villefranche-sur-Saône pour M. Dimitri QENEGEI – Riom pour Mme Frédérique MULIAVA
Mais qu’en est-il des loyalistes assassins des militants kanak à proximité des barrages? Pas de déportation vers les prisons françaises en tout cas… si jamais incarcération il y eut en Nouvelle-Calédonie.
Le jeudi 26 septembre 2024, devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) à Montreuil, se tenait un appel à rassemblement pour manifester et exiger : La révision des dossiers rejetés injustement et l’examen équitable de chaque demande d’asile.
Le respect des droits au regroupement et réunification familial/e pour toutes les familles séparées.
La fin des pratiques arbitraires et inhumaines à l’encontre des demandeurs d’asile Bangladais. La régularisation globale de tous les sans-papiers pour une carte de dix-ans. Le rassemblement était appelé par Solidarités Asie France.
Dans ce reportage, outre les prises de parole, nous entendrons les entretiens réalisés avec des demandeurs d’asiles, qui nous parlent de leurs parcours et avec le président de solidarités Asie France sur le motif de ce rassemblement.
Après 6 jours de grève (du 12 au 17 septembre), les grévistes de la Clinique du Parc de Belleville, Paris 20eme (CLINEA ex-ORPEA/Groupe EMEIS) ont repris le travail en ayant obtenu des engagements fermes de la direction, avec :
L’embauche d’un brancardier à plein temps
L’analyse salariale avec des propositions de revalorisation.
Le remplacement du matériel défectueux signalé
L’organisation d’une réunion CSSCT avec présence d’un ingénieur Santé sécurité au travail qui fera le tour de l’établissement afin de vérifier la conformité du matériel et son état de fonctionnement.
Le 17 septembre dernier, nous recevions dans notre émission, les grévistes de la Clinique du Parc de Belleville et dans cet entretien réalisé en ce mois d’octobre, nous revenons avec les soignantes de la clinique sur les avancées obtenue par ce mouvement de grève.
Dans cette émission, nous vous ferons entendre des extraits de débats portant sur l’organisation de nos luttes face au fascisme, organisées par la Marche des Solidarités les 28 et 29 septembre 2024 à la bourse du travail de Paris. Face à l’offensive réactionnaire et la répression toujours plus importante dont sont victimes les personnes sans papiers depuis la promulgation de la loi Darmanin, il nous a paru important de mettre la lumière sur les réflexions des collectifs de sans papiers ainsi que des militants mobilisés à leurs côtés. En première partie d’émission, vous pourrez ainsi entendre s’exprimer différents collectifs de sans papiers et de mineurs isolés, puis dans un second temps, les débats des personnes présentes lors de cette journée.
Bilan des journées de discussions du 28 et 29 septembre 2024 de la Marche des solidarités (avec différents communiqués) : Lien
La MARCHE DES SOLIDARITÉS a organisé en région parisienne un week-end de discussions qui a rassemblé, samedi 28 et dimanche 29 septembre, 200 personnes représentant différents collectifs, réseaux et organisations de Paris et sa région, de Marseille, Rennes, Brest etc. Le dimanche 29 septembre avait lieu une discussion intitulée “situation internationale et développement de la lutte internationale contre le racisme et le fascisme”, en perspective d’une journée internationale de manifestation le 22 mars 2025, à l’AERI 57 rue Étienne Marcel à Montreuil. Cette discussion que nous vous diffusons aujourd’hui réunie les intervention de Keerfa ( Gréce), la CISPM ( coalition internationale des sans papiers et migrant.e.s) pour l’Italie, le réseaux Alarm Phone, Urgence Palestine et Stand up to racism ( Grande Bretagne).
Dans cette émission, vous pourrez entendre une émission sur la bataille culturelle, plus particulièrement sur la bataille culturelle menée sur internet par l’extrême-droite. Maxime Macé et Pierre Plotu sont deux journalistes à Libération qui ont écrit un livre “pop fascisme : comment l’extrême-droite a gagné la bataille culturelle sur internet“. Avec ces derniers qui présentaient leur livre à la librairie du Monte en l’air, à Paris, le jeudi 26 septembre dernier, nous explorerons cette question. Avant — et cela constituera la seconde partie de cette émission — d’entendre une archive de notre émission, en date du 26 janvier 2022, et qui portait sur la banalisation des idées d’extrême-droite. Avec l’intervenant de cette émission d’alors, qui était Hervé du collectif antifasciste La Horde, vous entendrez plus précisément au travers du parcours de la personne de Jean-Yves le Gallou, comment a été projeté la réhabilitation des idées d’extrême-droite et comment a été théorisé l’usage d’internet. Cela permettra d’éclairer, rétrospectivement, l’usage qui est fait d’internet, aujourd’hui, dans les années 2020.
Depuis quelques semaines, les mobilisations autour des questions de vie chère ont repris aux Antilles. Ce n’est pas la première mobilisation autour de cette question qui se déroule sur ce territoire. Depuis la gréve générale de 2009, rien n’a été fait pour mettre en place les décisions prises dans l’accord de fin de gréve. La situation n’allant qu’en s’aggravant, la crise du covid avait aussi déclenché un mouvement de résistance en 2021 avec la mise en place de barrages etc, auquel l’état a répondu par l’envoi de contingent militaire et l’emprisonnement de militants. Pour mieux comprendre les différents enjeux politiques soulevés par cette question de vie chère et les revendications qui l’accompagnent, nous avons décidés de réaliser deux interviews avec des militants guadeloupéens. Vous entendrez donc dans un premier temps Marie Gwadloup, militante indépendantiste, et dans un second temps Jean Philippe Helin, marqueur de parole, militant et ancien directeur du centre social de petit Canal.
Dans cette émission, nous vous ferons entendre la présentation enregistrée du livre “Extrême droite : la résistible ascension“, paru aux éditions amsterdam, et qui se tenait le 20 septembre dernier à la libraire du Monte en l’air à Paris, en présence de trois chercheurs en sciences sociale ayant participé à cet ouvrage collectif. Ugo Palheta est sociologue, maître de conférences à l’université de Lille, rattaché à l’équipe « Cultures et sociétés urbaines » du Centre de Recherches Sociologiques et Politiques de Paris, et actuellement en délégation à l’Institut national d’études démographiques (INED). Il est par ailleurs co-directeur de publication de la revue “Contretemps” et a travaillé ces dernières années sur la dynamique fasciste ; Stefano Palombarini est économiste, maître de conférences à l’Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis. Il est spécialiste des liens entre blocs politiques et régimes économiques, notamment le néolibéralisme ; enfin, Marlène Benquet est sociologue et politiste. Elle travaille sur la finance, les modes d’accumulation, la financiarisation des entreprises, de la vie politique et de la fin de vie. Elle a entre autre écrit La finance autoritaire. Vers la fin du néolibéralisme (écrit avec Théo Bourgeron, aux éditions du Seuil, Raisons d’agir, en 2020). L’ouvrage en outre est issu d’un colloque de l’institut de la Boétie.
Dans cette émission, il sera développé les dynamiques pouvant expliquer le vote à l’extrême-droite, tant pour les classes populaires que pour les classes dominantes. Il sera aussi question de l’articulation du néo-libéralisme et de l’extrême-droite, de leur alliance, sinon de leur fusion, notamment au travers du libertarianisme réactionnaire.
Vous trouverez à cette adresse une présentation par le média Contre-attaque de Bruno Retailleau, ministre de l’intérieur, et qui en un sens, symbolise l’union des néo-libéraux et de l’extrême-droite.
Dans l’émission d’aujourd’hui nous vous diffusons le montage réalisé sur la base d’une émission de Vive la sociale du 4 juillet 2024 autour de la présentation du livre Des électeurs ordinaires de Félicien Faury qui s’était déroulée le 28 mai 2024 à la Librairie Michel Firk à Montreuil. Cet ouvrage est une enquête sociologique autour des électeurs du Rassemblement national de la région PACA.
Le mercredi 19 juin à la CANTINE PAS SI LOIN, à Pantin, se tenait une soirée de soutien pour les grévistes de ONELA en gréve depuis le 1er février 2024. La grève des travailleur.euses de Onela dure depuis plus de quatre mois, et est guidée par une détermination politique exemplaire, malgré le mépris de l’employeur et malgré les difficultés matérielles et psychologiques à conduire une grève. Dans ce reportage, nous entendrons l’intervention de Bridgette, salariée de Onela et aussi la prise de parole de Salomé de ROUGIER & PLE en lutte depuis avril. Nous vous le diffusons aujourd’hui afin de faire l’appel à la soiirée de soutien qui se tiendra le 29 Juin à partir de 16H à l’AERI à Montreuil.
Dans une deuxième partie d’émission, nous vous diffusons, une partie du reportage que nous avons réalisé l’année dernière lors de la marche blanche pour Nahel à Nanterre afin de faire l’appel au prochain rassemblement qui aura lieu à 14h le samedi 29 juin à Nanterre au départ de la place Nelson Mandela.
Dans cette émission du mercredi 12 juin 2024, nous avons choisi de vous faire entendre une table-ronde ayant pris place dans le week-end contre le projet d’entrepôt Green Dock, à Gennevilliers. Cette table-ronde portait sur l’écologie en banlieue et discutait plus particulièrement de la notion de racisme environnemental. Qu’est-ce que ce concept ? Fait-il sens ? Pourquoi des militants l’emploient-il, ou pas ? Et les personnes subissant le racisme, elles, l’utilisent-elles ? Le sujet loin de s’arrêter à une conception environnementaliste, donne à entendre des interrogations plus larges sur les conditions de vie, la dignité humaine et les inégalités sociales des habitants, ici vivant en banlieues. Pour finalement interroger le concept même d’écologie. C’est cette réflexion qui nous a semblé intéressante, et nous a motivé à vous faire entendre, des parts de cette table-ronde. A vos esprits critiques, bonne écoute.
Depuis le samedi 6 avril les mineurs isolés du collectif du parc de Belleville occupent la Maison des Métallos (Paris 11e) . 252 mineur.e.s non-accompagné.e.s et familles exilées à la rue occupent pour réclamer de réelles conditions d’hébergement et de ne pas être expulsés hors de Paris au prétexte des JO. Ces expulsions, menées violemment depuis des semaines, interviennent dans un contexte politique délétère : celui de la loi Darmanin.
Il demandent : – Des hébergements dignes où ils peuvent rester jusqu’à leur recours, qu’ils puissent être ensemble et en lien avec les réseaux de solidarité, syndicats et associations – Une couverture médicale digne – L’accès aux cantines solidaires de la Ville de Paris pour se nourrir – L’accès à l’école – Des transports gratuits comme tous les mineurs d’Ile-de-France – La présomption de minorité
Le 31 mai, ils étaient convoqués au Tribunal Administratif par la mairie de Paris qui lance une procédure d’expulsion de la Maison des Métallos. Le Mercredi 5 juin un rassemblement devant le lieu occupé avait lieu afin d’annoncer la décision du tribunal administratif, qui confirme la demande d’expulsion sous 15 jours.
Vous entendrez donc dans une première partie d’émission, un montage réunissant les reportages réalisés le 31 mai et le 5 juin. Dans une deuxième partie d’émission, nous vous diffuserons un reportage réalisé au En gare lieu occupé par une association d’activité social et culturel existant depuis près d’un an, hébergeant une vingtaine de personnes, la cantine du foyer bara, plusieurs ateliers d’artistes engagés, et des activités sportives.
Dans un premier temps investi par des jeunes du quartier de la Noue, le hangar a vu se former une équipe composée d’habitants et de travailleurs et travailleuses sociales. Aujourd’hui, l’association En gare de Montreuil lutte contre toutes formes d’exclusions sociales et de discriminations. Au quotidien, elle développe des activités autour du sport, de l’art ou de l’écologie aux côtés des habitants du quartier.
À quelques semaines des Jeux olympiques et paralympiques, le « nettoyage social » dénoncé par les associations se poursuit. Le jeudi 23 mai, le « En Gare », a été expulsé en vertu de la loi Kasbarian du nom de l’actuel ministre du Logement, alors même qu’un délibéré était attendu le 19 juin pour juger de l’occupation des lieux.
Libérés des exigences institutionnelles et des critères imposés par les commémoration officielles, notre équipe entame un cycle d’émission sur la mémoires des luttes des années 80 et notamment autour de la marche pour l’égalité et contre le racisme. Dans cette série d’émission, nous utiliserons de nombreux documents d’archives provenant de sources militantes mais aussi de nouveau enregistrements avec certains acteurs de la lutte afin de produire des émissions thématiques sur les différentes mobilisations qui ont eu lieu en amont de la marche, et celles qui perdureront par la suite.
Dans cette première émission, nous revenons sur l’ensemble des thèmes que nous aborderons plus en détails par la suite avec de nombreux extraits d’archives sonores, et sur nos intentions quant à la manière de questionner l’ensemble de cette période.
L’extrême droite nourrit une obsession souvent méconnue pour la question scolaire. C’est là, selon Éric Zemmour, que « la bataille culturelle et politique se joue avant tout ».
Retour à l’ordre, roman national, élitisme, haine de l’égalité, rééducation de la jeunesse, mise au pas des personnels… Au fil des polémiques sur le « grand endoctrinement » et des campagnes de délation des enseignant·es « déviant·es », la droite de la droite impose sa rhétorique et déroule son programme pour l’école : Autorité, Inégalité, Identité.
En remontant le fil de l’histoire, en allant voir du côté de l’étranger (Brésil, États-Unis, Hongrie, Turquie) ou en étudiant les villes laboratoires de l’extrême droite française, se lisent les dynamiques et les enjeux de cette contre-révolution scolaire conservatrice qui accompagne et inspire également l’agenda éducatif d’un néolibéralisme de plus en plus autoritaire.
Au-delà de la simple posture dénonciatrice, l’ambition de cet ouvrage est de doter d’outils historiques, pédagogiques et politiques celles et ceux qui n’entendent pas abandonner la critique du système éducatif aux seuls discours réactionnaires, ni surtout laisser l’extrême droite faire école.
Dans l’émission de ce jour, nous entendrons la présentation de l’ouvrage par son auteur : Grégory Chambat et cette présentation se tenait le 13 mars 2024 à l’Université d’Évry.
Le 16 mars 2024 avait lieu la Marche internationale annuelle contre les violences d’état policières, pénitentiaires, judiciaires et le racisme systémique organisé par le Réseau entraide et vérité. Dans cette émission, nous diffusons donc une partie des prises de paroles réalisées à l’occasion de cette manifestation. Nous faisons aussi l’appel à la marche du 23 mars prochain à 14 h, au départ de Bastille, pour la journée internationale contre le racisme et le fascisme organisée par de nombreux collectifs de sans-papiers.
Retrouver ici toutes les revendications du Réseau d’Entraide vérité et justice.
Contre le déni des droits humains :
– Mettre fin aux contrôles d’identité permanents et mettre en place le récépissé qui oblige les agents à justifier ces contrôles. – Supprimer le délit d’outrage et rébellion. Pour en finir avec les procédures abusives, le harcèlement quotidien et le « business des outrages ». – Interdire le harcèlement répressif et judiciaire contre les manifestants. – Abroger l’article « permis de tuer » L435-1 de la loi sécurité publique du 28 février 2017 qui assouplit et élargit le cadre de la « légitime défense ». – Interdire les techniques d’étouffement : clé d’étranglement, plaquage ventral et pliage. – Interdire les armes classées armes de guerre (LBD et grenades) et les pistolets électriques, pour la police du quotidien comme lors des manifestations et dans les établissements pénitentiaires. – Interdire les « pare-chocages » et les courses-poursuites pour de simples infractions routières. – Supprimer l’usage systématique des gaz et des nasses en maintien de l’ordre. – Fermer les quartiers d’isolement et disciplinaires (QI et QD). – Dissoudre les équipes de matons cagoulés (ELSP et ERIS), responsables de tabassages et impliqués dans des morts « suspectes ». – Installer des caméras dans les véhicules de patrouille.
Contre l’impunité et le déni de justice :
– Créer un organe indépendant pour enquêter sur les plaintes contre les forces de l’ordre et les surveillants pénitentiaires, et pour garantir l’indépendance des expertises scientifiques nécessaires. – Dépayser systématiquement l’instruction des plaintes contre les forces de l’ordre et les surveillants pénitentiaires. – Mettre en place une assistance psychologique systématique pour les victimes et leurs proches et la gratuité des soins nécessaires. – Garantir la prise en charge complète, par la Sécurité sociale et les mutuelles, des soins et traitements médicaux nécessaires consécutifs à des violences d’État. – Garantir l’audition par le magistrat instructeur de tous les témoins identifiés, leur remettre une copie de leurs auditions et leur mise sous protection. – Garantir l’accès à tous les enregistrements audios et vidéos disponibles. – Encadrer et engager la responsabilité des médecins intervenant dans des procédures judiciaires.
Contre le dénigrement et les violences faites aux « sans-papiers » :
– La liberté de circulation et d’installation. – La régularisation. – La protection automatique, dès leur arrivée, des jeunes étranger·ère·s isolé·e·s. – La fermeture des centres de rétention. – L’abolition des mesures administratives d’enfermement et d’expulsion notamment au travers des OQTF et les IRTF. – L’égalité des droits pour toutes et tous dans tous les domaines. – Le droit de vote des étrangers.
ENFIN, nous exigeons :
– La suspension immédiate des agents mis en cause pour violences ou homicides, et leur radiation définitive. – La suspension immédiate des agents ayant tenu des propos racistes ou commis des actes racistes et leur radiation définitive. – L’abrogation de toutes les lois liberticides, sécuritaires, racistes, xénophobes, négrophobes, islamophobes, homophobes et sexistes qui ont justifié et justifient encore l’augmentation des moyens des forces de l’ordre, des surveillants pénitentiaires, en les armant davantage, en les privilégiant davantage, face à une population de plus en plus criminalisée, contrôlée, fichée, opprimée, blessée, mutilée et tuée.
Dissoudre par Pierre Douillard-Lefèvre aux éditions Grévis
L’Actualité des luttes s’est rendu à la librairie Le monte en l’air dans le 20ᵉ le 12 mars 2024, pour enregistrer la présentation de Dissoudre de Pierre Douillard.
« Nous avons vu l’État s’attaquer au mouvement écologiste après avoir démantelé des associations anti-racistes, musulmanes et contestataires. Nous avons vu les manifestations interdites et l’antiterrorisme maintenir l’ordre. Nous avons vu un Ministre menacer la plus ancienne organisation de défense des Droits de l’Homme. L’objectif de ce régime n’est pas de susciter l’adhésion, mais la soumission, pas de provoquer l’action, mais l’apathie. Dissoudre tout ce qui fait commun. Alors que l’horizon se rétrécit, cet essai propose une histoire des procédures de dissolutions et la manière dont elles incarnent désormais la gouvernementalité contemporaine. Mais surtout, il se demande comment faire face. »
A Gaza, pour la première fois, nous assistons à un génocide en direct, et les journalistes qui le documentent le font au péril de leur vie. Depuis le 7 octobre, 123 journalistes et travailleuses/rs des médias à Gaza ont été tués·es lors des bombardements israéliens sur la bande de Gaza. Il s’agit de la période la plus meurtrière pour les journalistes dans l’histoire moderne. Les journalistes qui continuent leur travail le font dans des conditions terribles et traumatisantes. Ce sont des aussi des personnes civiles déplacées de leurs foyers avec leur famille. Leur matériel est détruit : appareils photo, ordinateurs portables, téléphones. A ce sujet, le 18 février, se tenait au Hasard Ludique, une soirée de soutien aux journalistes palestiniens de Gaza. Nous vous diffusons donc en première partie d’émission un montage réalisé à partir des prises de paroles qui s’y sont tenues. Nous entendrons les interventions d’Anne Paq, coréalisatrice du documentaire “Gaza, a Gaping Wound” et d’une membre de reporter solidaire. Serons également abordés les questions du Pinkwashing, la responsabilité des médias occidentaux et l’accessibilité aux médias arabophones.
Dans une deuxième partie d’émission, nous diffusons un reportage réalisé le 6 février 2024 dernier autour de la mobilisation des collectifs de mineurs isolés pour le respect de la présomption de minorité et l’obtention des droits qui en découle. En effet, cette semaine, la préfecture de Paris a envoyé sa police démanteler les 3 camps de fortune occupés par plusieurs centaines de mineurs isolés depuis des mois au Pont Marie, Pont Sully et Pont Neuf. La préfecture a prétexté la montée de la Seine pour expulser des enfants des seuls abris qu’ils avaient trouvés. Si l’objectif avait été réellement de les protéger de quoi que ce soit, alors des hébergements en mesure d’apporter cette garantie auraient été proposés. Suite à leur expulsion des 3 ponts, les mineurs se sont rassemblés mercredi soir devant l’hôtel de ville, le collectif des jeunes du parc de Belleville a demandé à ce que les mineurs isolés soient reçus en délégation par la préfecture et par la mairie pour trouver rapidement une solution, aucune réponse. La police a plutôt nassé les mineurs isolés avant de les menacer de les dégager par la force. Les jeunes ont décidé de partir en direction de la cité des Arts pour s’abriter sous les arcades, la préfecture leur dit d’abord qu’elle les tolérera à cet endroit avant de les menacer de dégager pour finalement, face à la résistance des jeunes épuisés mais déterminés, accepter qu’ils restent à condition de ne pas monter leur tente. Depuis plusieurs jours, le collectif des mineurs isolés du parc de Belleville alertent l’ensemble des réseaux de solidarité : dans plusieurs gymnases que les jeunes ont arrachés au fur et à mesure de leur lutte et de leurs actions, la mairie de Paris commence à proposer des rendez-vous individuels afin d’établir des dossier SIAO (Service Intégré de l’Accueil et de l’Orientation). Inquiets de la pérennité de leur hébergement, solidaires de leurs camarades laissés à la rue, les mineurs isolés soupçonnent que la mairie a pour projet de les disperser hors de Paris après la fin de la trêve hivernale et avant les Jeux Olympiques.Rien ces derniers jours n’a démontré que ces soupçons étaient faux. 23 jeunes mineurs du Collectif des Jeunes du Parc de Belleville ont été expulsés du centre de Porte de La Villette la semaine dernière. Après le 31 mars, pendant le ramadan et avant les JO : Expulsion, dispersion, évacuation. Chaque jour, les mineurs isolés hébergés doivent se débrouiller pour manger auprès des associations, se réfugier de la pluie car leurs hébergements sont fermés en journée, éviter les contrôles RATP, fuir la police qui les harcèle, se soigner…Ce qui arrive aux mineurs isolés à Paris, n’est ni une exception, ni une erreur, ni un manque de moyen. C’est le projet raciste de société du pouvoir qui explose à nos yeux, comme à Calais, dans les Alpes, dans la Manche, la Méditerranée, une société qui refuse de reconnaître la moindre humanité aux migrant.e.s. Les mineurs isolés exigent immédiatement :
• La présomption de minorité• Des hébergements dignes où ils peuvent rester jusqu’à leur recours ensemble et en lien avec les réseaux de solidarité, syndicats et associations
• Une couverture médicale digne
• L’accès aux cantines solidaires de la Ville de Paris pour se nourrir • L’accès à l’école
• Des transports gratuits comme tous les mineurs d’Ile-de-FranceNous demandons également que les demandes de délégations des mineurs soient acceptées, qu’ils soient représentés par les délégués du collectif des jeunes du parc de Belleville et leurs soutiens comme ils l’exigent depuis des semaines à la Maire du 20e, à la Ville de Paris et à la Préfecture.
Au quotidien, le non-respect de la présomption de minorité pousse des centaines d’adolescents étrangers à l’errance. Pourtant, dans le cadre de la protection de l’enfance, la prise en charge des mineurs isolés (MNA) relève des services de l’aide sociale à l’enfance (ASE) mis en place par les départements. Ils ont théoriquement droit à un logement, à des soins, et à une scolarité.
Quand une personne se présente comme mineure et privée de la protection de sa famille, le service de l’ASE doit organiser un accueil provisoire d’urgence (également appelé “mise à l’abri“) de cinq jours maximum. L’accueil provisoire de cinq jours doit permettre d’évaluer la minorité et l’isolement familial. Les jeunes passent donc par une évaluation sociale à caractère pluridisciplinaire menée par les services du département ou par une structure du secteur public ou du secteur associatif à laquelle cette mission a été déléguée. Cette évaluation comporte notamment des tests osseux qui font polémique. Ils consistent à radiographier de face la main et le poignet gauche et à examiner les points d’ossification des doigts et les cartilages de croissance. Les radiographies sont ensuite comparées à des planches d’images réalisées dans les années 1930 et 1940 à partir d’une population d’enfants américains (l’atlas de Greulich et Pyle), selon des tranches de six mois à un an. Si la minorité ou l’isolement du jeune ne sont pas reconnus, une décision de refus de prise en charge lui est notifiée et il est remis à la rue.
Cette procédure, c’est ce qui à amené des dizaines de jeunes à trouver refuge dans le Parc de Belleville. Le 17 octobre, jour de l’expulsion menée par la préfecture, ils étaient 471 à être évacués et pour la plupart remis dans la rue peu de temps après. Quelques jours avant cette évacuation violente et humiliante, les jeunes par dizaines déclaraient lors d’une réunion publique à la Maison de l’Air : ” Nous sommes des enfants du 20e ! ” Pendant toute cette période les jeunes se sont constitués en collectif et des liens avec les habitants du 20e. Mais des campements il en existe aussi à Pont Marie, à Gare de Lyon et dans de nombreux autres lieux de Paris. Ces derniers mois ces jeunes se sont regroupés. Ils mènent des actions, organisent des assemblées générales et participent à la mobilisation pour l’abrogation de la loi asile et immigration.
Aujourd’hui, nous vous diffusons l’émission que nous avons réalisés avec eux, dans les studios de la radio, le 31 janvier 2024. Une occasion de vous laisser écouter, leur voix, leur histoire et leur combat.
Dissoudre par Pierre Douillard-Lefèvre aux éditions Grévis
L’Actualité des luttes s’est rendu à la librairie Le monte en l’air dans le 20ieme le 12 mars 2024, pour enregistrer la présentation de Dissolution de Pierre Douillard.
« Nous avons vu l’État s’attaquer au mouvement écologiste après avoir démantelé des associations anti-racistes, musulmanes et contestataires. Nous avons vu les manifestations interdites et l’antiterrorisme maintenir l’ordre. Nous avons vu un Ministre menacer la plus ancienne organisation de défense des Droits de l’Homme. L’objectif de ce régime n’est pas de susciter l’adhésion mais la soumission, pas de provoquer l’action mais l’apathie. Dissoudre tout ce qui fait commun. Alors que l’horizon se rétrécit, cet essai propose une histoire des procédures de dissolutions et la manière dont elles incarnent désormais la gouvernementalité contemporaine. Mais surtout, il se demande comment faire face.
La rédaction du Poing vous souhaite ses meilleurs vœux pour 2024 ! Nous avons fouillé dans nos archives pour vous proposer un petit bilan de l’année écoulée dans le Clapas
Bon, qu’on se le dise, 2023 était quand même bien pourrie. Peut-être moins pire que 2020 et ses confinements, mais quand même : records de températures, massacres dans la bande de Gaza, gouvernement macroniste toujours plus en roue libre… Petit tour d’horizon (non-exhaustif) d’un an d’actu dans la 7ème ville de (F)rance.
Manifestation du 7 février à Montpellier contre la réforme des retraites. (Mathieu Le Coz/Hans Lucas)
Une mobilisation quantitativement importante (jusqu’à 40 000 personnes le 7 ou le 22 mars), mais insuffisante pour faire plier Macron et son gouvernement. Comment l’expliquer ? Dans un article d’analyse publié dans notre numéro 36 (printemps 2023), une étudiante pointait du doigt la difficulté d’organiser et de coordonner des assemblées générales de luttes : « On a eu la sensation d’atteindre un plafond de verre assez vite, dans le nombre de secteurs représentés. La plupart de ces secteurs étaient déjà connectés avant la première AG : les cheminots venaient souvent sur le campus, les autres secteurs représentés se retrouvaient régulièrement sur des actions. Malgré une présence collective sur les piquets de grève, l’AG interpro n’a pas réussi à drainer d’autres salarié·e·s mobilisé·e·s sur la ville, comme les travailleur·ses de la TAM, de Nicollin, ou de l’énergie. Un faible investissement dans l’orga, accentué par la fonte des taux de grévistes au quotidien, a découragé. Le bilan n’est pas nul, à défaut d’une direction locale et démocratique pour le mouvement, les liens entre participant·e·s se sont resserrés, on a pu organiser une belle soirée de soutien à la grève le 6 avril. »
Cette désaffection des assemblées générales professionnelles peut aussi s’expliquer par la multiplication des contrats de travail courts et précaires, très exposés à la répression patronale, l’inflation importante pesant lourdement sur les petits salaires, etc. La grève dans le privé, notamment dans les PME, était faible. Une culture de la grève ne se construit pas en quelques semaines, et les projets de massification des arrêts de travail ne se situent pas sur la même temporalité que la lutte sur les retraites.
Les assemblées de luttes autonomes, comme celles initiées par le groupe Montpellier contre la vie chère, n’ont pas non plus rassemblées les masses, bien qu’elles aient conduits à mener plusieurs actions : barrages filtrants, tractages, blocages de sites jugés moteurs dans l’économie locale.
Assassinat de Nahel : la ville s’est embrasée
27 juin. Nahel, un jeune de Nanterre, se faisait tuer par un policier. Des émeutes ont eu lieu dans tout le pays en signe de protestation. A Montpellier, les quartiers Mosson-La Paillade ont rejoint la révolte dans la nuit du 29 au 30 juin. Barricades incendiées, bris de vitres du bureau de police Nord, tirs de feu d’artifice, pillage de l’Aldi Saint-Paul, caméras cassées… France 3 notait qu’une « personne âgée de 71 ans a également été admise au CHU de Montpellier […] elle aurait été victime d’un tir de LBD, un lanceur de balles de défense. »
Des affrontements ont également eu lieu à la Devèze, à Béziers (attaques de la mairie annexe, de la Mission locale et d’un distributeur automatique de billets), à Nîmes (poste de police de l’avenue Bir Hakeim visé) et à Narbonne (voitures incendiées).
Photo de la manifestation contre les violences policières organisée en septembre à Montpellier. (“Le Poing”)
Montpellier la mystique
Si Montpellier n’a pas été choisie pour devenir capitale européenne de la culture, serait-elle en train de devenir la capitale des thérapies new-age teintées d’ésotérisme ? En mai 2023, le salon du bien-être “Demain c’est aujourd’hui” accueillait au château de Flaugergues des entrepreneurs en bien-être (ainsi que des membres de la secte d’extrême-droite “Les Brigandes”). Le Poing avait sorti une enquête très détaillée à ce propos, et des sponsors s’étaient retirés de l’événement. Le salon avait d’ailleurs été pointé du doigt par l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu (Unadfi) pour ses risques de dérives sectaires. Le sommet aura finalement fait un beau flop, qui conduira l’organisatrice à lancer une cagnotte en ligne pour rembourser son manque à gagner et payer ses prestataires. Elle récupèrera seulement 200 euros sur les 66 000 demandés.
En septembre, des « mediums » et « guérisseuses » proposaient des « rituels de dégagement des magies noires » au plomb et autres massages, lithothérapie et « nettoyage énergétique du mauvais œil » à la journée des associations d’Antigone. En octobre, un autre salon du bien-être, “Mystic”, avait lieu au château de Flaugergues, sans médecins du CHU, mais avec son lot de « chamans », litothérapeutes et autres promoteurs de « thérapies holistiques ».
Toujours en octobre, la foire internationale de Montpellier, soutenue par la Ville, la Métropole et le Département, qui s’est tenue au parc des expositions, a encore fait la part belle aux « guérisseurs », « patriciens reiki », et « annulateurs de sortilèges »… Enfin, le salon “Bio&harmonies”, qui s’est tenu du 8 au 10 décembre dernier, également au parc des expos, mettait lui aussi en avant des « thérapies complémentaires » : « alchimie gnostique », « thérapeute dans le Quantique », « sono-thérapeute », « psychologie biodynamique », « soin spirituel »…
Enfin, en décembre, étaient organisées les journées internationales de l’Observatoire des pratiques professionnelles en santé intégrative (OPPSI), une association de promotion de cette médecine. Le congrès, finalement annulé après une saisie des autorités par l’Ordre des médecins, prévoyait d’inviter entre autres, un médecin antivax et surtout, un médecin se réclamant de la doctrine de l’anthroposophie, un courant ésotérique cité par la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires comme pouvant présenter des risques pour la population.
Ce n’était pas la première fois que le Poing évoquait dans ses colonnes l’anthroposophie à Montpellier : en septembre dernier, nous révélions que la mairie et la Métropole avaient signé un prêt à une banque citée dans un rapport de la Miviludes dans son chapitre sur l’anthroposophie, et en octobre, que le site de la Ville faisait la promotion sur son “portail des assos” en ligne d’une association dont la mission est de faire connaître cette doctrine (supprimée après publication de notre article).
L’extrême-droite toujours en embuscade
Fidèle à sa ligne éditoriale fermement engagée contre les extrêmes-droites, Le Poing a encore une fois beaucoup documenté les faits et gestes des fachos locaux en 2023.
Nous avons relaté une série de procès opposant justement un membre de la Ligue du Midi ou un soutien des brigandes à des membres de la Ligue des droits de l’Homme.
Nous avons aussi beaucoup parlé de Béziers et de son sulfureux maire Robert Ménard : son refus de marier un couple car l’époux était sous un régime d’obligation de quitter le territoire français, son obstination à mettre des crèches de Noël dans sa mairie malgré les refus successifs du tribunal administratif, et de sa politique de fichage des propriétaires de chiens. De plus, nous avons discuté avec Daniel Kupferstein, réalisateur qui a filmé cette ville pendant sept ans pour en faire un documentaire sur la gestion municipale de Ménard.
Grève chez Onet : l’évènement social de la rentrée
“Un phare dans la nuit” selon certains militants. il faut dire que cette grève, menée essentiellement par des femmes, souvent issues de l’immigration, en temps partiel imposé et sans grande culture syndicale, a suscité beaucoup d’attention de par sa longévité : le 13 septembre, les salariés d’Onet, entreprise qui gère le nettoyage du CHU de Montpellier, se sont mis en grève pour demander pour demander des augmentations de salaires, une prime équivalente au treizième mois et pour marquer leur refus d’un dispositif de contrôle sur téléphone où elles devaient rendre compte de chaque prestation effectuée dans les divers endroits qu’elles nettoyaient.
Une grève historique par sa durée, qui aura eu le soutien de députés insoumis comme Rachel keke ou François Ruffin.
Au bout de 80 jours de grève, elles ont finalement obtenu, via des négociations avec la direction, une prime exceptionnelle de 650 euros et un allègement du dispositif de traçage. 80 jours de lutte qui n’auraient sans doute pas été possibles sans un comité de soutien, rassemblant largement divers pans du mouvement social montpelliérain, qui a réuni près de 20 000 euros en organisant divers évènements pour abonder la caisse de grève.
Les salariées d’Onet étaient en première ligne de la manifestation intersyndicale du 13 octobre à Montpellier. (Mathieu Le Coz/Hans Lucas)
Fait cocasse, quand Michaël Delafosse, maire “socialiste” de Montpellier, se vante de “grignoter de l’espace aux voitures” en mettant en place la gratuité des transports (opérationnelles depuis fin décembre), alors que son comparse lui aussi socialiste Kléber Mesquida, à la tête du Département, fait construire un échangeur autoroutier qui va augmenter le trafic. N’y aurait-il pas une dissonance cognitive dans les rangs du PS héraultais ?
Massacres à Gaza : réaction populaire
Une actu chasse l’autre. C’est celle, dramatique, provoquée par l’attaque du Hamas le 7 octobre dernier, qui a agité les rues montpélliéraines en cette fin d’années. Malgré des tentatives d’interdictions par la préfecture (retoquées par le tribunal administratif), pas moins de dix manifestations réunissant parfois plusieurs milliers de personnes se sont enchainées tous les samedis dans le Clapas depuis octobre, avec la dernière en date, celle de la veille de Noël dans le quartier de la Paillade.
Image de la manifestation du 28 octobre en soutien à la Palestine sur la Place de la Comédie. (Mathieu Le Coz/Hans Lucas)
L’une d’elle a été marquée par une interpellation pour apologie du terrorisme, après qu’une personne ait qualifié l’attaque du 7 octobre comme un “battement d’aile de papillon” pour la résistance palestinienne. Des propos tenus en fin de manifestation alors que les organisateurs étaient déjà partis. L’homme sera jugé en février. Les organisateurs des manifestations avaient alors dénoncé une “instrumentalisation” politique et médiatique pour masquer le caractère légitime de la mobilisation.
Par ailleurs, les organisations mobilisées ont dénoncé le 11 décembre dernier devant la mairie de Montpellier la position de la Ville sur le conflit en cours et ont demandé (sans succès) à Michaël Delafosse, d’adopter en Conseil municipal une motion en faveur d’un cessez-le-feu.
Car depuis 1977, les élus locaux montpelliérains célèbrent, à l’initiative du centre culturel juif de Montpellier, la “journée de Jérusalem, capitale une et indivisible du peuple juif”. Une revendication alignée sur des intégristes israéliens et contraire au droit international, reprise par un certain Donald Trump en 2017. Et plus récemment, Michaël Delafosse a déclaré ;“il est mensonger de parler d’apartheid Israélien”.
Enfin, la fin de l’année a été marquée par la mobilisation contre la loi immigration de Darmanin. Des rassemblements et manifestations ont été organisées à Montpellier.
Pour Le Poing, 2023 fut l’année des dix ans d’existence, une durée de vie inespérée pour un petit canard comme le notre (un numéro papier spécial anniversaire paraîtra le 12 janvier), mais aussi celle de l’embauche de son premier salarié à temps partiel. On a aussi commencé nos ateliers d’éducation aux médias et à l’information dans des établissements scolaires, et on compte bien poursuivre ! Cependant, la suite demeure précaire. Pour qu’on dure dix ans de plus (et c’est tout ce qu’on peut nous souhaiter en ce début d’année), une seule solution, vu qu’on refuse la pub et l’asservissement à un milliardaire : abonnez-vous à notre journal papier ou faites un don !
Sur ce, la rédaction du Poing vous souhaite une excellente année 2024, pleine de luttes et (on l’espère), de victoires !
Bilan 2023 de la Grand Goule journal militant du limousin
une répression des mouvements sociaux en pleine expansion !
Le premier semestre 2023 a largement exprimé une forte colère sociale, avec la mobilisation contre la réforme des retraites et la lutte contre les mégabassines, puis avec les émeutes déclenchées par le meurtre de Nahel, adolescent abattu à bout portant par un policier le 27 juin lors d’un contrôle routier à Nanterre. Le bilan que l’on peut tirer de cette année est aussi celui d’une répression de plus en plus violente – au total, ce sont des milliers de manifestant-e-s et d’émeutiers qui ont été blessés, interpellés ou poursuivis devant les tribunaux.
Le 5 avril dernier, le ministre de l’Intérieur Darmanin avait menacé de supprimer les subventions de la LDH parce qu’elle dénonçait dans les médias l’« usage disproportionné » d’armes (grenades, LBD…) par les forces de l’ordre le 25 mars, lors de la manifestation antibassines interdite de Sainte-Soline, ainsi que leur refus de laisser les secours accéder aux blessé-e-s. Le 10 juillet, la LDH a néanmoins rendu public son rapport sur ces faits. Ont ainsi été mis en relief que – pour défendre un trou – plus de 5 000 grenades ont été lancées contre les manifestant-e-s, et 3 200 gendarmes, 9 hélicoptères, 4 blindés et 4 camions à eau ont été mobilisés. Ces chiffres montrent une nette augmentation des moyens mis en œuvre par l’Etat français pour « maintenir l’ordre », en comparaison par exemple avec les affrontements sur la ZAD de Sivens le 25 octobre 2014, où il n’a paraît-il été tiré « que » 237 grenades lacrymogènes, 38 grenades GLI-F4 et 23 grenades offensives F1 – et où l’une de ces dernières a tué Rémi Fraisse.
L’Etat français a plusieurs fois été épinglé par des institutions telles que l’ONU ou le Conseil de l’Europe pour la violence de ses troupes, mais il n’en a cure. En 2023, il a multiplié les mesures coercitives : innombrables interdictions de manifester (que ce soit contre les mégabassines1 ou pour dénoncer les bombardements de Gaza après le 7 octobre) ; renforcement de la surveillance des populations – par l’utilisation des drones, de la reconnaissance faciale ou du prélèvement d’ADN 1 C’est même depuis septembre 2021 que les manifestations antibassines font l’objet d’arrêtés d’interdiction systématiques. – ainsi que des contrôles policiers, notamment à l’encontre de personnes venant soutenir des prévenu-e-s lors de procès. La décision qu’a prise, le 21 juin, le conseil des ministres de dissoudre les Soulèvements de la Terre n’est tombée à l’eau que grâce à l’avis négatif rendu à son sujet par le Conseil d’Etat le 9 novembre.
Concernant la lutte contre la réforme des retraites : d’après Darmanin le 5 avril, il y avait eu alors, depuis le 16 mars – jour où le gouvernement a utilisé l’article 49-3 pour faire passer sa réforme des retraites –, 1 851 interpellations. Pendant ce mouvement, des centaines (au moins) d’arrestations préventives ont eu lieu, à ajouter aux milliers d’interpellations lors des manifestations, et des centaines de personnes ont été blessées (dont quatre manifestant-e-s et un journaliste gravement) . Actuellement, plus de 400 militant-e-s de la CGT sont poursuivis en justice, selon ce syndicat , et plus de 1 000 sont menacés de licenciement, des procédures à leur encontre étant en cours dans les entreprises. Par exemple, le secrétaire général de la fédération mines-énergie Sébastien Ménesplier a été entendu par la gendarmerie à Montmorency dans le cadre d’une enquête sur des coupures d’électricité en mars. La FSU signale de son côté une hausse des signalements dans la fonction publique ; et Solidaires fait état de conseils de discipline à la Poste et de mutations forcées dans l’Education nationale.
Concernant les émeutes du 27 juin au 3 juillet : selon le ministère de la Justice, le 6 juillet, il y avait eu au niveau national 3 693 personnes interpellées, donc 31 % de mineurs. Le 19 juillet, Dupond-Moretti a parlé de « 1 278 jugements, avec 95 % de condamnations, 1 300 déferrements au parquet, 905 comparutions immédiates, 1 056 personnes condamnées à une peine d’emprisonnement, dont 742 à une peine ferme avec un quantum moyen des peines fermes de 8,2 mois, et 600 personnes incarcérées ». Pour rappel, pendant les trois semaines d’émeutes déclenchées, le 27 octobre 2005, par la mort des adolescents Zyed et Bouna, à Clichy-sous-Bois lors d’une coursepoursuite avec la police, il n’y avait eu « que » 400 peines de prison ferme. En 2023, jusqu’à 45 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés – contre 11 000 en 2005. Au moins 10 personnes ont été gravement blessées (le plus souvent éborgnées par des tirs, de LBD ou autres grenades) et il y a eu deux morts.
Le procès « mégabassines » de Niort Deux épisodes judiciaires se sont déroulés, le 8 septembre et le 28 novembre, au tribunal correctionnel niortais sur la thématique « mégabassines ». Un dossier a en effet été monté sur cette thématique pour inculper neuf personnes : il mêle diverses « affaires » et vise des militants de diverses organisations… en les incriminant pour l’essentiel à partir de vidéos ou d’articles mis en ligne par ces organisations. Les 1 neuf prévenus ont comparu libres, le 8 septembre après-midi, au tribunal correctionnel de Niort. Sébastien Wyon (de la Confédération paysanne), Joan Monga et Nicolas Bauvillain (de Bassines non merci, BNM) sont poursuivis pour « vol aggravé »2 car « commis en réunion » pendant le « printemps maraîchin » des 25- 27 mars 2022 à La Rochénard. Lors de cet événement festif qui a réuni plusieurs milliers de personnes contre la création des 16 « retenues d’eau » prévues dans la région par le protocole d’accord de la Coop de l’eau3 , deux tuyaux de canalisation d’irrigation ont été déterrés et découpés, puis un bout en a été « frauduleusement soustrait » et 1 « A Niort, un procès des antibassines fourre-tout et sous haute tension », Politis, 8 septembre 2023. 2 Ils le sont aussi pour avoir refusé de se soumettre à un relevé d’empreintes et d’ADN. 3 Les travaux pour creuser celle de Priaires – la troisième de ces 16 mégabas- sines – ont démarré le 28 août. emporté – une action revendiquée par plusieurs organisations4 . Julien Le Guet (porte-parole de BNM) est quant à lui inculpé pour organisation d’une manifestation non déclarée et « participation à un groupement en vue de la préparation de violences ou dégradations de biens, vol et dégradations » lors de la « grillade party » du 2 octobre 2022 à Sainte-Soline – une manifestation où une cinquantaine de personnes avait été empêchée par la police de piqueniquer sur un terrain. Ce militant est aussi accusé d’avoir démonté une grille à cette occasion. Cinq des neuf prévenus sont poursuivis pour organisation d’une manifestation interdite le 29 octobre 2022 : Julien Le Guet, Joan Monga, Nicolas Garrigues (porte-parole des Soulèvements de la Terre), Hervé Auguin (codélégué départemental Solidaires 79) et David Bodin, secrétaire de l’union départementale 4 Toutes ces manifestations interdites ont été soutenues par… 150 à 200 orga- nisations. CGT. Les syndicalistes de Solidaires et de la CGT sont en fait là parce qu’ils ont déposé, au nom de leurs organisations respectives, une déclaration de manifestation et que la préfecture a ensuite interdit cette manifestation. L’organisation d’une manifestation interdite est un délit passible de 6 mois d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende, alors que la participation à une manifestation interdite n’est passible que d’une amende forfaitaire de 135 euros… Ces cinq prévenus sont également inculpés pour organisation d’une manifestation interdite le 25 mars 2023, et deux autres personnes avec elles : Nicolas Girod (ancien porteparole de la Confédération paysanne) et Benoît Jaunet (porte-parole de la Confédération paysanne 79), parce qu’ils ont participé au convoi de tracteurs venus alors à Sainte-Soline. Acte I : le 8 septembre L’hétérogénéité du dossier et le nombre des prévenus ont conduit le président du tribunal à ne pas procéder par individu, mais par ordre Des interpellations et des condamnations en lien avec les émeutes du printemps ont toujours lieu (les gardes à vue ont ainsi dépassé les 4 000), notamment « grâce » à l’exploitation de la vidéosurveillance, aux tests ADN réalisés sur les projectiles ou les véhicules, et à la géolocalisation des téléphones. Par exemple, le 4 décembre à Brest, un jeune homme a pris douze mois de prison ferme pour « dégradation » du tennis-club, tandis que, à Gaillon dans l’Eure, quatre personnes dont deux mineurs étaient placées en garde à vue pour des tirs de mortier contre les forces de l’ordre. Ces procès qui se déroulent à bas bruit aboutissent, d’après l’AFP4 , « dans de nombreux 4 « Emeutes après la mort de Nahel : cinq mois après, les enquêteurs voient cas à des condamnations en justice [mais] il n’existe pour l’instant pas de statistiques nationales sur ce sujet ». Concernant la lutte contre les mégabassines : à Sainte-Soline le 25 mars, il y a eu au moins 200 blessée-s chez les manifestants – une quarantaine gravement, dont deux dans le coma. Plus de 24 000 contrôles de véhicule ont été réalisés, selon Darmanin, et des arrestations opérées sur la seule base d’un marquage chimique (un… journaliste a ainsi effectué 28 heures de garde à vue). Le procès de Niort portant entre autres sur cette manifestation (voir l’article suivant) montre une fois de plus que des moyens d’enquête d’ordinaire utilisés contre le terrorisme ou le le bout du tunnel », Nice-Matin du 5 dé- cembre 2023. grand banditisme – ainsi la section de recherches de Poitiers – peuvent être employés pour des infractions rangées en bas de l’échelle pénale (tel l’« emprunt » d’un bout de canalisation) afin de dramatiser un dossier. Aujourd’hui comme hier, les poursuites judiciaires traduisent la volonté gouvernementale de criminaliser les mouvements sociaux. Et, sous Macron comme sous Hollande auparavant, ces poursuites contribuent, avec les violences policières, à servir les intérêts des capitalistes – que ce soit pour imposer une réforme du code du travail ou des retraites ou pour faciliter l’accaparement de l’eau par l’agro-industrie.
NOTE : A Paris, du 16 au 20 mars, 790 personnes ont été interpellées lors de « nasses », et 200 ont été blessées rien que le 1er Mai. « Mobilisation contre la réforme des retraites : plus de 400 militants CGT sont visés par des poursuites judiciaires après des actions », Franceinfo, le 6 septembre 2023.
Des milliers de personnes ont défilé dimanche à Paris et dans une trentaine de villes de France pour demander l’abrogation de la loi asile et immigration le dimanche 14 janvier dernier. Le Conseil constitutionnel, saisi du texte, doit se prononcer sur sa conformité le 25 janvier, alors que, plusieurs dispositions adoptées par le Parlement seraient anticonstitutionnelles : remise en cause le droit du sol, durcissement de l’accès au regroupement familial ou aux prestations sociales, ou encore instauration d’un quotas d’immigrés par le Parlement. Face à cette loi la mobilisation se poursuit avec un nouveau rendez- vous le dimanche 21 janvier 2024 à 14h au départ du Trocadéro.
En appel à cette mobilisation, nous vous diffusons dans une première partie d’émission les reportages que nous avons réalisé lors de la manifestation du 14 janvier dernier. Pour approfondir les questions liées au travail et à l’immigration, nous vous diffusons en deuxième partie d’émission, un montage constitué d’extraits du premier épisode d’un podcast intitulé : travailleurs détachés, les dessous d’une exploitation, que vous pourrez retrouver en intégralité sur Blast.
À la fois mouvement d’autodéfense et mouvement d’émancipation, pratique politique d’action directe, d’information, d’éducation populaire et de contre-culture, l’antifascisme est bien plus varié que l’image qu’il renvoie dans les médias ou dans le monde politique, où on se plaît à le caricaturer.
En dix chapitres, ce livre présente l’histoire et l’actualité de la lutte antifasciste, ainsi que les enjeux auxquels elle doit faire face. Il a pour ambition de donner suffisamment d’éléments à la fois théoriques et pratiques afin de présenter l’antifascisme dans sa complexité, sa richesse, mais aussi ses contradictions.
Pour parler de tout cela, nous recevions dans nos studios, Hervé, du collectif antifascisme la Horde.
En appel à la mobilisation pour un cessez le feu à Gaza du samedi 13 janvier à 13h30 sur la Place de la République, et pour l’abrogation de la loi asile et immigration à 15h le dimanche 14 janvier sur la même place, nous vous diffusons aujourd’hui un débat qui avait eu lieu le 17 octobre 2023 dernier à Ivry lors de la semaine décoloniale intitulé « Impérialisme et néo-colonialisme. Du renouveau des mouvements révolutionnaires à l’unité des peuples ? » avec Saïd Bouamama.
« En ce jour de commémoration du massacre du 17 octobre 1961, comme chaque année à Ivry nous rendons hommage à ces manifestant.es algérien.ne.s réclamant l’indépendance de leur pays et réprimé.e.s dans le sang, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui se sont battu.es et qui se battent encore contre le colonialisme. Et aujourd’hui, aux quatre coins du monde, les peuples se soulèvent et s’organisent pour une indépendance réelle, débarrassée de l’impérialisme et du néocolonialisme, comment construire les solidarités concrètes avec et entre les peuples, là-bas et ici même, au cœur des puissances impérialistes ? Comment répondre aux attaques violentes, réactionnaires et contre-révolutionnaires de tous ces « empires » qui ne veulent pas mourir ?
L’unité des peuples en lutte contre le système colonial et capitaliste apparaît déterminante pour y mettre un terme. Le sociologue et militant Saïd Bouamama présentera la résurgence de ces mouvements révolutionnaires, inscrits dans la continuité des expériences passées, et ayant des répercussions sur les combats de libération et d’émancipation à toutes les échelles, jusque dans nos propres quartiers. »
Après le vote de la loi scélérate connue initialement comme « loi Darmanin », 400 collectifs, associations, syndicats, partis politiques appellent à une journée nationale de manifestations pour le retrait de la loi Darmanin, contre le racisme et la xénophobie, le dimanche 14 janvier. L’ampleur de cette première vague sera déterminante pour la suite. Pour faire plier Macron et Darmanin et ouvrir à un mouvement qui change le climat politique et barre la route à la progression du fascisme. Le RDV est donné Le dimanche 14 janvier à 15 h Place de La République.
En appel à cette date, nous vous diffusons aujourd’hui les reportages que nous avons réalisés lors de la manifestation du 18 décembre 2023 à Paris pour la journée internationale des migrants.
La loi asile immigration reprend de nombreuses idées de l’extrême droite comme la préférence nationale et aura des conséquences terribles sur la vie de centaines de milliers d’habitant.e.s étrangèr.e.s sur le sol français. Il s’agit de la loi la plus régressive depuis 40 ans. Cette loi raciste et xénophobe restreint le droit au séjour, accentue considérablement la répression, s’attaque au droit d’asile, au droit du sol, aux étrangers malades, aux étudiants non européens, au regroupement familial. L’attaque contre l’hébergement d’urgence, le durcissement de l’accès aux prestations sociales dont les allocations familiales et les aides aux logements, vont jeter des familles à la rue ou dans les bras de marchands de sommeil, particulièrement les femmes migrantes.
Cette loi va précariser davantage les travailleuses et travailleurs, les lycéens, les étudiants avec ou sans-papiers. L’arbitraire préfectoral est encore renforcé, refoulement aux frontières, délivrance systématique des OQTF et IRTF et allongement de leur durée, notamment pour les travailleuses et les travailleurs.
Cette loi s’attaque aux libertés publiques, bafoue les droits fondamentaux tels que le droit d’asile, restaure la double peine et fait honte à la France, qui prétend défendre les valeurs d’égalité entre toutes et tous.
La loi asile et immigration, après avoir été rejetée par l’Assemblée nationale dès le premier jour de son examen en séance publique, est passée par une commission mixte parlementaire lundi et mardi afin d’être de nouveau présenté à l’Assemblée nationale le soir même. Or, c’est une version semblable à celle du texte retravaillé au Sénat, considérablement durcie et inspirée des propositions du RN, qui est passée au vote.
Dans cette émission, nous reviendrons sur un des volets répressif de cette loi et la réactualisation de la notion de “double peine” autour du dernier numéro de Plein droit, (revue du gisti) intitulé ” étrangers sous écrous”. En effet, nous serons en direct pendant 1 h 30 avec Julien Fischmeister qui a écrit l’article “Méchant avec les méchants » : la démagogie langagière à l’épreuve des faits ; et Juliette Petit, qui elle, a rédigé l’article “contre la loi Pasqua, la voix des détenus sur les ondes de Parloir Libre”. Une occasion de revenir aussi bien sur la construction d’un discours qui légitime ces nouvelles lois, que sur la mémoire des luttes, afin de nourrir nos imaginaires pour les mobilisations à venir.
Édito de “Plein droit” numéro d’octobre 2023
À rebours du fantasme bien tenace d’une « sur-délinquance », la surreprésentation des étrangers dans les prisons dévoile une économie de la peine discriminatoire. D’ailleurs, les statistiques officielles l’attestent : de profondes inégalités subsistent, selon que les personnes sont françaises ou étrangères, dans l’application de la loi, et ce, à toutes les étapes de la chaîne pénale. Ainsi ces dernières ne sont-elles pas seulement envoyées davantage en prison, elles le sont aussi pour des durées plus longues et en sortent moins vite. Pourtant, l’arsenal juridique prévoit un certain nombre de dispositifs permettant d’aménager les peines des personnes étrangères détenues, avec ou sans papiers. Mais leur condition carcérale, loin de corriger ces discriminations, en créé de nouvelles.
Surpénalisées, les personnes étrangères incarcérées, qu’elles soient ou non mineures, sont sous-protégées. Et si, derrière les barreaux, rien n’interdit aux sans-papiers détenus de travailler, la réforme du travail pénitentiaire prévoit une nouvelle dégradation de leurs droits : ils ne seront bientôt plus couverts par la législation professionnelle en cas d’accident du travail. En outre, la marge d’appréciation exorbitante dont disposent les administrations préfectorale et pénitentiaire entrave l’accès au séjour et à l’asile, a fortiori vu l’emprise du motif de la « menace à l’ordre public » et la rareté des dispositifs d’accès aux droits en détention.
Comment saisir le tribunal administratif depuis une cellule verrouillée, sans accès à internet, sans téléphone, bref sans possibilité de communiquer avec le monde extérieur, le tout en moins de 48 heures pour contester une obligation de quitter le territoire ? La collaboration entre les administrations préfectorale et pénitentiaire a fait de la prison l’antichambre de l’expulsion des étrangers hors du territoire national. Le continuum entre la détention et la rétention illustre ainsi d’une instrumentalisation de la finalité de l’incarcération, bien éloignée de l’objectif affiché d’une « contribution à l’insertion ». Loin des regards, la machine à expulser tourne à plein régime.
Aujourd’hui, une émission en appel a la manifestation de ce jour contre le projet de loi asile et immigration, qui partira de la place de l’opéra à 17 h.
CHANGEMENT DE POINT DE RALLIEMENT : suite à l’interdiction de la manifestation parisienne du 18 décembre entre Opéra et Concorde. Les collectifs de sans-papiers décident d’appeler à se rassembler celundi 18 décembre à 17 Hplace de la République, lieu autorisé par arrêté préfectoral.
Gérald Darmanin l’a dit : sa loi immigration est « la plus ferme avec les moyens les plus durs de ces trente dernières années ». Et devant le Sénat, il a fixé l’enjeu : il s’agit de savoir dans quelle société nous voulons vivre.
C’est effectivement l’enjeu. Voulons-nous vivre dans une société raciste, sécuritaire et anti-sociale ? Où allons-nous nous battre pour défendre nos libertés, l’égalité et la solidarité ?
Les modifications votées au Sénat, dont la suppression de l’aide médicale d’état est devenue l’emblème, durcissent encore le projet initial et étendent le champ des attaques. D’ailleurs, si la semaine dernière, même en votant la motion de rejet du projet de loi, celui-ci revient ce lundi 18 octobre en commission mixte paritaire, c’est-à-dire 14 parlementaires, 7 pour l’Assemblée nationale et 7 pour le sénat.
Le gouvernement espère ainsi, que cette commission s’accordera sur un texte commun qui devra ensuite être voté dans les deux chambres du Parlement. Voilà le niveau de la démocratie représentative en France.
Les associations et collectif de sans-papiers continuent la mobilisation. Et ce fut le cas mardi 12 décembre dernier à Saint-Denis où un rassemblement avait lieu.
Les organisations signataires appelaient à ce rassemblement pour le maintien de l’aide médicale d’état sans restrictions d’accès et contre le durcissement des conditions d’admission au titre de séjour pour étranger·e malade et dire non à la loi asile et immigration.
Dans cette émission, nous entendrons le reportage réaliser ce 12 décembre à Saint-Denis avec les prises de parole des collectifs et des associations et des interviews réalisés avec des habitantes du quartier des Francs-moisin a Saint-Denis.
Le mardi 17 octobre, un grand mouvement de lutte des travailleurs sans-papiers a été lancé par de multiples structures syndicales et collectives en Île-de-France.
Les travailleurs sans-papiers des chantiers des JO, ont occupé le chantier de l’Arena (porte de la Chapelle, à Paris) toute la journée du 17 octobre 2023, avec le soutien de leurs collectifs et du syndicat du BTP, de la CNT-Solidarité Ouvrière. Cette journée s’est soldée par une première victoire pour la régularisation qui en appelle d’autres !
Le vendredi 1ᵉʳ décembre, le chantier de l’Arena a de nouveau occupé, par la CNT-SO et les collectifs, pour rappeler au groupe Bouygues et aux donneurs d’ordre une chose simple : #PasDePapiersPasDeJo !
Dans l’émission de ce jour, nous vous rediffusons une partie de l’émission du 19 octobre sur l’occupation du chantier Adidas arena du 17 octobre et en seconde partie, l’action mené sur ce même chantier le vendredi 1ᵉʳ décembre 2023
Du 12 au 17 octobre a eu lieu la semaine décoloniale d’Ivry organisé depuis trois ans par divers collectifs pour lutter contre le racisme, les discriminations, le colonialisme et le système d’exploitation.
Dans cette émission, vous écouterez la table ronde du 15 octobre qui revient sur les conditions du logement et du travail des personnes immigrés.
Le 17 octobre, des travailleurs sans papiers, soutenus par les syndicats, collectifs, associations de solidarité aux sans-papiers et activistes écologistes, ont occupé le chantier des JO Arena Bouygues pour exiger leur régularisation. Cette action coup de poing, coordonnée depuis des mois, a permis d’obtenir une rencontre avec Bouygues et la ville de Paris et la promesse de régularisations de 630 salarié.es.
Le combat des travailleuses et travailleurs sans papiers relève de la justice sociale et écologique : défense des droits humains, droits du travail, droit à la santé, lutte contre l’exploitation des terres, des femmes et des hommes partout dans le monde.
Les victoires montrent que la mobilisation porte ses fruits. C’est aussi une bonne nouvelle pour le milieu militant dans son ensemble alors que passage de la loi Immigration au Sénat à partir du 6 novembre augure le pire dans un contexte où la droite et l’extrême droite assimilent immigration, délinquance et terrorisme.
Dans ce contexte, se tenait, le 8 novembre dernier, une soirée de soutien aux grèves des sans-papiers, au cirque électrique et dans l’émission de ce jour, nous entendrons les prises de parole des grévistes et leurs soutiens.
Dans cette émission, vous pourrez entendre les interventions ayant eu lieu lors de la journée internationale de solidarité avec les peuples autochtones des Amériques, le 14 octobre dernier, organisée par le Comité de solidarité avec les Indiens des Amériques dans le cadre de l’action globale “LE SUD RÉSISTE !”. Ainsi, en première partie d’émission, vous pourrez entendre lors de la première table-ronde : “Peuples autochtones en défense de la Terre-Mère et de l’eau face aux Mégaprojets”, des militants des peuples maya, cheyenne et yukpa. Puis, en seconde partie d’émission, ce sera une autre lutte amérindienne qui sera à l’honneur. Mais cette fois-ci en France, avec une délégation du peuple des kali’na, venue de Guyane.
Depuis le 7 octobre 2023, la lutte palestienne est remise sur le devant de la scène médiatique. L’ensemble des puissances internationales s’emparent de la question de sorte à négocier de futurs accords entre les unes et les autres, et le gouvernement français y voit une occasion d’accélérer sa politique intérieure sécuritaire. Rien ou très peu de choses sur le contexte politique au global, aussi bien en Israël qu’en Palestine. Encore moins sur les responsabilités occidentales d’une genèse coloniale qui s’applique aujourd’hui en Palestine.
Dans cette émission, nous vous diffusons donc un ensemble de témoignage, prise de parole et interviews qui nous semblent nécessaires pour dessiner les contours d’un mouvement international de solidarité. Tout d’abord vous pourrez entendre le témoignage d’une rescapée du kibboutz de Beeri. Ensuite, nous diffusons l’interview de Pierre Stanbul, représentant de l’Union des Juifs Français pour la Paix. Puis, vous entendrez une prise de parole réalisée au Vigan lors d’un rassemblement de solidarité avec le peuple palestinien interdit. Enfin, nous terminerons avec l’interview de Guy Dardel, membre du Mouvement Immigration et des Banlieues, qui reviend sur l’histoire des mobilisations de solidarité avec la Palestine depuis les années 90.
Depuis le mardi 17 octobre 2023, un mouvement de luttes de travailleur sans-papier à débuter pour leur droit à la régularisation, a paris et en région parisienne et notamment le 17 octobre par l’occupation du chantier de l’Arena à paris. Obtenue grâce à la coopération entre collectifs de sans-papiers (CSP75, Droits devant, Gilets Noirs, CSPM, CSP20), le syndicat CNT-SO et différents réseaux.
L’émission de ce jour, sera consacré à ce mouvement. Dans un premier temps, nous serons sur l’occupation de chantier de l’aréna. Par là suite, nous entendrons le reportage réaliser le 18 octobre, car la veille, la CGT organisait des piquets devant une quarantaine d’agences intérim de la région parisienne pour réclamer des CERFA pour les travailleurs sans papiers.
Il ne restait plus le 18 octobre que 13 agences qui ne s’étaient pas régularisées. Ce même jour, nous nous sommes rendus à celles de porte Clichy chez Mistertemp.
Communiqué de laMarche des Solidaritésdu mercredi 18 octobre 2023
Occupation chantier des JO : Cette victoire obtenue par la lutte n’est qu’un début !
La Marche des Solidarités se félicite de la victoire de l’occupation du chantier de l’Arena obtenue grâce à la coopération entre collectifs de sans-papiers (CSP75, Droits devant, Gilets Noirs, CSPM, CSP20), le syndicat CNT-SO et différents réseaux.Les grévistes vont être régularisés. Plus encore, tous les sans-papiers qui ont travaillé pour les 3 sous-traitants concernés et ont été licenciés parce que sans-papiers seront réintégrés. Plus encore, tous les sans-papiers travaillant pour ces sous-traitants ont 3 mois pour se signaler aux syndicats pour que leur situation soit régularisée.
Une délégation sera reçue au ministère du Travail pour exprimer l’opposition à la loi Darmanin et exiger la régularisation de tous les sans-papiers.Au-delà, la victoire obtenue aujourd’hui démontre, si besoin en était, qu’il n’y a pas besoin de nouvelle loi pour régulariser les sans-papiers. Seule la lutte et la solidarité sont nécessaires. Le roi est nu : le projet de loi Darmanin apparaît ainsi pour ce qu’il est, un projet raciste et sécuritaire qui n’a d’autre but que de ´mener la vie impossible pour tous les étrangers et étrangères’ dans ce pays. Et d’amplifier la précarisation de tous et toutes les travailleurs aux conditions du patronat.
Cette victoire obtenue par la lutte n’est qu’un début. Nous l’avons dit, on ne recule plus. Nous appelons à apporter tout soutien aux camarades en lutte sur les piquets organisés par la CGT, tout comme nous exigeons la régularisation des grévistes de Chronopost, DPD et Emmaüs. Nous appelons toutes et tous à venir le lundi 23 octobre à la réunion de la Marche des Solidarités à la Bourse du travail de Paris à 19 h pour organiser la suite de la lutte.
De février à août 1996, à Paris, des centaines d’étranger·e·s « clandestins » sortent en pleine lumière, occupent des églises, des gymnases, un entrepôt de la SNCF pour obtenir leurs papiers. Ils et elles seront expulsé·e·s violemment de l’église St Bernard par la police le 23 août 1996 mais celles et ceux qui se sont renommé·e·s « Sans-papiers » sont sortis de l’ombre sur tout le territoire soutenus par des centaines de milliers de personnes. Depuis 27 ans, les Sans-papiers organisés en collectifs, continuent de lutter, se retrouvant chaque année devant l’église St Bernard.
Cette année, la manifestation qui se déroulait le samedi 26 aout 2023 en direction de St Bernard s’intitulait “DARMANIN NE FERA PAS SA LOI – Contre le racisme et contre le fascisme – Et en souvenir de St Bernard !”. En effet, depuis bientôt un an, le gouvernement met en avant un projet de “loi asile et immigration” pour “contrôler l’immigration et améliorer l’intégration”, qui accélère les procédures d’expulsions et en précarise avec la régularisation par le travail avec la notion de “métier en tension”. Contre ce projet aux contours flous, l’ UCIJ (uni-e-s contre l’immigration jetable), qui réunie collectifs de sans papiers associations et syndicat, et qui s’était formée contre la réforme du droit d’asile CESEDA, s’est reformée et organise la mobilisation. Cette date de mobilisation était donc une occasion de remettre en avant l’histoire de la lutte de st Bernard, et de faire le lien avec la mobilisation actuelle.
Dans cette émission, nous vous diffusons donc un montage contenant plusieurs extraits de reportage réalisés lors de cette manifestation; et, un interview de Bchira, militante au CSP75 et à la marche des solidarités, qui revient sur les différents aspects de ce projets et ses conséquences.