Aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, nous vous diffusons une émission historico/fictionnesque. L’équipe brillante de Radio show produite par Arte Radio nous propulse dans un Lyon affamé par une grève dure des livreurs Uber et autre Déliveroo. Mêlant histoire des luttes ouvrières d’hier et aujourd’hui, nous plongeons dans un méli-mélo en public plein d’humour.
« Les livreurs ont déversé plusieurs centaines de litres de sauce fromagère, ce qui a complètement bloqué le quartier. » BREAKING NEWS : Plus de sushis, plus de pizza, plus de Burgers ! ». À Lyon, les adeptes de la livraison de street food à domicile sont en PLS depuis le début de la révolte des livreurs Uber et autres Deliveroo. Alors que la famine guette les quartiers gentrifiés du centre de Lyon où on ne sait même plus se faire cuire des pâtes, les ouvriers et ouvrières de la livraison prennent la mairie et écrivent une page de l’histoire sociale du pays à travers une lutte qui n’est pas sans rappeler les insurrections des Canuts, les ouvriers de la soie lyonnais du XIXe siècle. » L’équipe du Radio Show, en léger direct de Lyon, se fait « l’écho » des révoltes lyonnaises passées et futures. Entre documentaire historique sur les soulèvements des Canuts et breaking-news sensationnel sur la révolte imaginaire des petites mains de l’Uber-économie, ce podcast historico-loufoque tente une convergence des luttes dans le temps.
L’équipe : Avec Clémence Allezard, Reno Bistan, Myriam Prevost, la complicité de Soizic de La Chapelle et Lisa Robert de la compagnie de La Grenade et de Florence Bruny. Et aussi Charlie Marcelet au mix du podcast, Mathilde Guermonprez et toute l’équipe d’ARTE Radio à la production.
Remerciements : Merci aux historien·nes Michèle Zancarini-Fournel, Ludovic Frobert et à la dramaturge Valérie Zipper. Merci aux livreurs Yacouba, Souleymane, JC, Abdoulaye, Abou et Siriki. Merci aussi à Youssouf Circé et Solene de la maison des coursiers de Paris, à Jerome Pimot, Claire Bonnici, François Hien, à toute l’équipe du Périscope, à l’association Soierie vivante, Philibert Varenne et la Maison des Canuts et le festival “Novembre des Canuts“. Merci, bien sûr, à l’équipe et au public du Périscope à Lyon.
Dans l’émission de ce jour, nous revenons sur deux procès à teneur social et de lutte antifasciste.
Dans cette première partie, nous nous rendons au tribunal de Pontoise, ou fût jugé Siham Touzi, ex-infirmière de l’Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) du château de Neuville et gréviste avec d’autres collègues dans cet établissement pendant 133 jours en janvier 2022 et Eugénie Barbezat, journaliste, elles furent poursuivies par l’ex-direction de l’Ehpad pour diffamation. Nous entendrons les différentes séquences du procès 6 février et du délibéré du 3 avril 2025.
Nous poursuivons, avec le procès et le délibéré pour Gino, militant antifasciste et menacé d’extradition en Hongrie. Procès et délibéré qui se sont tenu le 12 mars et le 9 avril 2025. Nous entendrons les interventions de Gino, de ses avocats et de l’un de ses soutiens.
Face à l’absence évidente d’éléments qui pouvait justifier l’extradition de Gino, ainsi qu’aux risques majeurs pour sa sécurité que représentait une détention et un procès en Hongrie, il appartenait à la justice française de prouver sa capacité à prendre la bonne décision. Après la décision positive prise par la Cour d’appel de Paris concernant sa libération, elle devait également refuser son extradition.
Au-delà du cas de Gino, de nombreux.Ses militant.e.s sont victimes de la répression en raison de leurs idées politiques. C’est le cas pour les militant.e.s antifascistes, mais c’est aussi le cas pour les militant.e.s pro-Palestine, écologistes, et contre les violences policières.
Nous vous proposons d’écouter la présentation du livre de Nils Anderson : Les guerres annoncées, le capitalisme, c’est la guerre. Cette présentation se tenait Le 20 mars 2025 à la librairie El Ghorba mon amour à Nanterre
Pour mieux cerner l’auteur, une petite bio rapide : Nils Anderson est né le 14 février 1933. À l’age de 24 ans et sans moyen, il a l’idée, avec Pierre Canova, de diffuser des éditeurs français qui publient des livres essentiels aux débats intellectuels. Plusieurs éditeurs acceptent de partager ce projet, Jérôme Lindon pour les Éditions de Minuit, Jean-Jacques Pauvert, Robert Voisin pour les Éditions de l’Arche puis François Maspero. En 1957, il fonde ainsi un comptoir de diffusion d’éditeurs français à Lausanne et publiera de nombreux livres interdits comme La Question d’Henri Alleg qui traite de la torture pendant la guerre d’Algérie, mais également La Gangrène, après sa saisie aux Éditions de Minuit. Il publie d’autres documents, notamment Les Disparus, un dossier établi par le collectif des avocats, avec une postface de Pierre Vidal-Naquet, et La Pacification, publié sous le nom d’Hafid Kéramane. Il publie aussi le témoignage d’un journaliste, Henri Deligny, rappelé en Algérie : H.S. Et aussi le théâtre militant de Mohamed Boudia, Naissances ; un ouvrage sur l’aliénation colonialiste. En conformité avec les livres qu’il édite, Nils Andersson est solidaire des militants algériens, des réseaux de soutien, du mouvement des insoumis et déserteurs français. Il devient membre du comité de rédaction de la revue Partisans, créée par François Maspero. En 1961, arrêté à Lyon, Nils Andersson se voit notifier une interdiction d’entrée en France.
Dès 1963, Nils Andersson, en marxiste léniniste, il édite les principaux documents boycottés du PCC et publie les Écrits philosophiques de Mao Zedong. Depuis les années 1990, il vit à Paris et participe notamment aux activités d’ATTAC, de l’Association pour la défense du droit international humanitaire (ADIF), de l’Institut de documentation et de recherches pour la paix (IDRP), de l’association Sortir du colonialisme. Il a dirigé notamment la rédaction de plusieurs ouvrages de bilan sur la justice internationale et l’ONU.
Les guerres annoncées Le capitalisme, c’est la guerre II de NILS ANDERSON
Nils Anderson propose une analyse fine et implacable du capitalisme du réel, et de sa nature première : la guerre. Produit d’un long travail d’enquête à la croisée du journalisme critique et de l’expérience d’un engagement politique anti-impérialiste directement hérité des luttes de décolonisation de la deuxième moitié du 20ᵉ siècle, cet ouvrage décortique l’infamie des doctrines impérialistes et capitalistes qui n’ont cessé de faire du monde un vaste champ de bataille en vantant les mérites d’un Occident soi-disant « pacifié ». Plus que jamais, il réaffirme cette exigence morale et politique que Jaurès et Käthe Kollwitz poursuivirent en leur temps : Nie Wieder Krieg, « Plus jamais la guerre », tout en proposant une analyse du futur proche de ce qu’annoncent les nouveaux rapports de pouvoir mondiaux et les doctrines militaires modernes. Nils Andersson fondateur des Éditions indépendantes La Cité Éditeur en 1957, militant anti-impérialiste, anti-colonial.
Depuis plusieurs mois des mobilisation se déroulent dans les universités de France contre les coupes budgétaires décidées par le gouvernement. Pour revenir sur ce sujet, nous vous diffusons aujourd’hui deux reportages. Le premier à été réalisé au début du mois de mars à l’occasion des premiers appels unitaire à la mobilisation. le deuxième, lui a été réalisé lors de la mobilisation de la journée du 3 avril 2025.
Le dimanche 23 mars au Centre International des Cultures Populaire (CICP), s’ouvrait la semaine anticoloniale et antiraciste avec la « Journée Décolonisons ! » Sur les luttes des peuples colonisés pour leur liberté dans les territoires encore sous domination française. Du soulèvement en Kanaky, aux mobilisations contre la vie chère en Martinique et en Guadeloupe, en passant par la situation à Mayotte, mais aussi en Polynésie, en Guyane, en Corse. Les luttes syndicales, la répression coloniale, les mobilisations pour la libération des prisonniers politiques et le droit à l’autodétermination des peuples fut au cœur de cette journée.
Aujourd’hui, dans cette émission, nous vous proposons l’écoute des interventions de cette journée d’ouverture de la semaine anticoloniale et antiraciste. Nous irons de la Kanaky a la Réunion, en passant par la Guadeloupe puis par Mayotte et nous terminerons avec la Corse.
Le mois dernier, Bruce Dombolo est mort. L’actualité des luttes et la radio FPP a donc perdu un de ses membres. Parce que nous avons adoré travailler avec lui, aujourd’hui, nous décidons de lui rendre hommage en vous diffusant des extraits choisis de l’ensemble de ses productions radiophoniques.
Le samedi 22 mars se tenait à Lille une discussion sur les voitures électriques, les gigafactories dans les Hauts-de France et ailleurs animée par Tomjo et l’organisation Communiste libertaire. S’agit-il d’une transition du capitalisme ?
L’automobile a conduit et accompagné la production et la reproduction du capital tout au long du XXe siècle. C’est une invention technologique majeure, si ce n’est la principale du siècle passé tant elle a structuré le travail, les rapports sociaux dans leur ensemble jusqu’aux paysages (1). D’ailleurs, des modes de production portent le nom de marque de voiture : le fordisme pour le travail à la chaîne, le toyotisme pour le juste à temps et aujourd’hui le « teslisme » (2) avec les batteries électriques et les véhicules connectés.
Ici, dans les Hauts-de-France, qui se veut déjà la première région automobile de France, la « vallée de la batterie » est annoncée par les bourgeoisies politico-économiques et se sont installées les trois premières gigafactories du territoire. Dans quelques années, d’autres usines de fabrication et de retraitement des batteries sont prévues sur le Dunkerquois avec son lot de restructuration du travail et d’aménagements XXL (construction d’un nouvel EPR à Gravelines, etc).
Débattre de voitures électriques, c’est aussi parler de :
Extractivisme et capitalocène car pour les fabriquer et les faire rouler et il faut une quantité prodigieuse de ressources, ce qui n’arrange pas la crise écologique actuelle.
– géopolitique tant la question des terres rares, indispensables pour les batteries, devient une question internationale majeure, comme l’illustrent les velléités trumpiennes sur le Groenland ou l’Ukraine
– « transition » qu’on nous assaisonne à toutes les sauces pour, en fin de compte, permettre la survie du capitalisme. En 2035, on nous promet la fin de la vente des voitures thermiques, mais récemment, l’UE vient d’assouplir les règles pour ne pas handicaper les entreprises européennes. Car pour le moment, l’économie communautaire est à la ramasse face à la Chine qui domine le marché.
Les attaques sur le secteur de la santé, se font de plus en plus prégnante et dans l’émission de ce jour, nous vous en donnons deux exemples.
Nous commençons par Paris. Le mardi 25 mars 2025, se tenait un nouveau rassemblement pour interpeller le ministre de la Santé afin qu’il stoppe la fermeture de près de la moitié des services du centre de santé Stalingrad, situé dans le 19ᵉ arrondissement, officiellement classé “zone sous-médicalisée”. Ce centre médical de proximité ne demande pas d’avance de frais et ne pratique aucun dépassement d’honoraires.
Dans ce reportage, nous entendrons les prises de parole et un entretien réalisé avec une patiente et ancienne salariée du centre.
Dans la suite de cette émission, nous élargirons la focale, en parlant de la situation sur l’ensemble du pays, avec le Tour de France pour la santé qui appelait à un rassemblement débat place de la République ce samedi 5 avril 2025 en lien avec la Journée mondiale de la Santé du 7 avril. Dans ce reportage, nous allons entendre quelques prises de parole de ce rassemblement.
L’austérité tue… notre santé, nos urgences, notre accès à un médecin, nos maternités et nos centres d’IVG, nos hôpitaux, l’accompagnement social, notre Sécu ! Place à la santé. Contre une politique irresponsable qui met en danger notre santé. Pour des services de santé et des services sociaux solidaires !
Dans l’émission de ce 4 avril 2025, nous recevions en plateau, Victoire, membre de la CGT chômeur et précaire, qui a fait un point sur le fonctionnement de France Travail. Nous étions également en compagnie de Valérie et Isabelle, qui ont parlé de leur mésaventure suite à une formation pour obtenir, notamment, le titre professionnel de secrétaire assistante médico-social. Une « préparation opérationnelle à l’emploi individuelle » (POEI) avec embauche à la clé d’après France travail.
Un rassemblement devant la direction régionale Île-de-France de France Travail avec le soutien de la CGT chômeurs était organisé jeudi 3 avril. Une formation était dispensée par l’organisme privé Ideko Formation, permettant un financement par France Travail de 8 900 euros par stagiaire, à condition que cette préparation donne lieu à une embauche immédiate. La formation, censée durer six mois, a été financée pour deux mois seulement, ce qui a entraîné le non-paiement des indemnités durant toute la période de la formation, les entreprises partenaires censées embaucher les stagiaires se sont révélées inexistantes et enfin les modules pour passer le titre professionnel n’ont pas été assurés (pas de plateau technique…).
Le 29 mars 2025 se tenait à Paris comme partout en France des manifestations pour réclamer des logements décents, dignes et abordables pour tous et toutes mais aussi l’arrêt des expulsions et l’arrêt des destructions de HLM. Les prises de paroles que vous allez entendre dressent un tableau catastrophique de la situation du logement en France sans qu’aucun projet gouvernemental à la hauteur ne viennent palier à cette sombre réalité.
Non aux expulsions et au logement cher !
Manifestons partout en France les 29 et 30 mars
– À Paris et Île-de-France : Samedi 29 mars, 14h à République – À Angers : 31 mars 18h Préfecture Maine-et-Loire – À Dijon : 27 mars 17h Métropole de Dijon – À Lille : 5 avril, 14 h 30, Place de la République – À Grenoble : piquets anti-expulsion – À Marseille : 29 mars, 15 h 30, Porte d’Aix (collectif Réquisition) – À Montpellier : 29 mars 14h devant la préfecture – À Mulhouse : 29 mars, 14 h 30, rue du Sauvage, Place des Victoires fontaine – À Nancy : 29 mars, 14 h Place Charles III – À Nantes : 29 mars 15h Place du Bouffay
Alors que le droit au logement est reconnu dans la loi, il n’y a pas assez de logements pour tous·tes, et on y consacre une part toujours plus importante de ses revenus. Les politiques du logement n’ont fait qu’aggraver la crise, les jeunes, les plus modestes, les précaires ne peuvent plus se loger… C’est une catastrophe sociale ! Jamais depuis 50 ans, il n’y a eu autant de locataires menacé·es d’expulsion à l’approche de la fin de la trêve hivernale, ni autant de demandes HLM (2,6 millions), de mal-logé·es (4,2 millions), ni autant de sans-abris (350 000 dont des femmes, des enfants, des retraité·es…). Beaucoup de résident·es de foyers de travailleurs ou résidences sociales sont expulsé·es pour hébergement d’un·e proche.
Non seulement les APL ont baissé et les prix de l’énergie ont flambé, mais depuis fin 2023, les loyers augmentent plus vite que l’inflation et les revenus ! Ainsi, les locataires HLM et beaucoup de locataires du privé subissent en 2025 plus de 3% de hausse de loyer, alors que l’inflation se rapproche des 1% … Comparés aux loyers de 2023, les locataires et les résident·es paieront en 2025 un 13e mois de loyer en plus !
Les jugements d’expulsions et les expulsions forcées sont massifs. Depuis la loi Kasbarian-Bergé, les locataires refusant de « s’auto-expulser » peuvent même être condamné·es à une amende pénale et les occupant·es sans titre de logements vacants sont mis·es à la rue, sans jugement, même en hiver !
À l’inverse, la production HLM est en berne. La violation des droits des locataires du privé, de la loi DALO (droit au logement opposable) ou du droit à l’hébergement jusqu’au relogement se banalise. Les quartiers populaires se dégradent à mesure que les projets d’urbanisme se multiplient (démolitions ANRU, mauvais entretien… ), pour chasser les habitant·es souvent dénigré·es et calomnié·es… Les espaces collectifs dans les foyers sont détruits. Les logements vacants et locations Airbnb&Co prospèrent au détriment des locations de longue durée. Les occupant·es de bidonvilles, de caravane, de squats, de camping ou d’habitat choisi sont chassé·es.
Loin de lutter contre cette catastrophe sociale et de soutenir les victimes, le gouvernement aide les plus riches et les promoteurs, dresse des obstacles à l’accès et au maintien des APL… Or, les besoins les plus urgents sont de produire des logements sociaux, de baisser les loyers, de lutter contre la spéculation foncière, immobilière ou le blanchiment d’argent sale dans l’immobilier. Il faut aussi mobiliser les logements et bureaux vacants qui n’ont jamais été si nombreux, isoler les passoires thermiques, reloger tou·tes les sinistré·es à commencer par ceux de Mayotte…
Les luttes du logement se renforcent partout en France : familles et personnes à la rue, mineur·es isolé·es, prioritaires DALOs, locataires HLM, victimes de marchands de sommeil ou de bailleurs fraudeurs, locataires exploité·es…
Rassemblons-nous nombreux·ses, comme à Barcelone, Madrid, Berlin, Lisbonne :
Arrêt de toute expulsion : relogement décent, stable, abordable !
Plus personne à la rue : hébergement inconditionnel jusqu’au relogement !
Application de la loi de réquisition et abrogation de la loi Kasbarian-Bergé !
Respect de la loi DALO et des lois protégeant les locataires !
Réalisation de 250 000 HLM à bas loyer chaque année, et arrêt de leur vente et de leur destruction !
Baisse des loyers, hausse des APL, lutte contre la fraude locative et le blanchiment d’argent sale dans l’immobilier !
Mise aux normes des passoires thermiques, des logements indécents ou toxiques (plomb, amiante) !
Mêmes droits pour les résident·es de foyers que pour les locataires HLM !
Instituer l’obligation pour chaque commune de réaliser 30% de logement sociaux !
Introduire le droit au logement dans la Constitution !
Premiers signataires : AFVS, AITEC, APPUII, Attac France, ATMF, Bagagérue, BSP, CAD, CGT, CNL, CNT-f, Collectif Combat pour l’hébergement, Collectif des Jeunes du Parc de Belleville, Collectif Hébergement 94, COPAF, Construire, CSF, CSP75, DAL, Femmes Egalité, FSU, FTCR, Héro·ïnes 95, Indecosa-CGT, Jamais sans toit Ile-de-France, La Kunda, LDH, Les Midis du mie, MRAP, OST, Plate-forme logement pour tou.te.s, Romeurope 94, SNPES PJJ FSU, Solidaires Étudiant-e-s Paris-Banlieue, Soupirail, SUD Education, La Trotteuse, Un centre-ville pour tous, Union syndicale Solidaires, Utopia56…
Avec le soutien de : Les Ecologistes, LFI, NPA Anticapitaliste, PCF, PEPS…
women march behing a banner which read as “Sexist reform, feminist strike, down with Macron, capitalism and patriarchy”, during a demonstration against the proposed pensions overhaul on International Women’s Day in Toulouse, southwestern France on March 8, 2023. (Photo by Charly TRIBALLEAU / AFP)
Le 8 mars dernier, la journée internationale pour les droits des femmes était placée sous le signe de a lutte contre l’extrême droite. Afin de faire un bilan de ces mobilisations féministes du 7 mars ( marche de nuit) et du 8 mars ( manifestation annuelle), nous avons réalisé un interview avec le Collectif des féministes révolutionnaires que nous vous diffusons aujourd’hui.
Dans un premier temps vous pourrez écouter un extrait de l’émission de VIVE LA SOCIALE émission diffusée le premier jeudi de chaque mois sur FPP de 19h à 20h30 sur le mouvement en cours en Serbie.
Dans un deuxième temps une interview de Costas sur les raisons du mouvement en Grèce puis pour ne pas oublier la France nous diffusons un extrait de l’intervention de Fabrice ARFI journaliste d’investigation, lors de son audition dans la commission d’enquête parlementaire du sénat sur la corruption en France ; un véritable sport national qui touche nos dirigeants.
En Serbie, un mouvement étudiant est né en novembre à l’occasion d’un accident meurtrier mettant en lumière la corruption des sphères du pouvoir. Depuis, il s’est propagé géographiquement à l’ensemble du pays, gagnant le soutien très large de la population, et mettant en action d’autres catégories sociales. Désormais, c’est tout le “système” incarné par le président Vucic qu’il met en cause. Or celui-ci a le soutien silencieux de tous les pouvoirs en place en Europe. Comment, dans un tel contexte, et malgré le silence des médias serbes et occidentaux, une telle dynamique réussit-elle à se maintenir ? C’est ce que nous explique en une heure Jean-Arnault Dérens, rédacteur en chef du Courrier des Balkans.Son interview est suivie de trois courts témoignages, qui témoignent du fait que le mouvement est en train de gagner peu à peu d’autres pays des Balkans, mettant au placard les nationalismes qui les avaient déchirés trente ans plus tôt.
Grèce : Des manifestations historiques et une grève générale demandent justice pour les victimes de la catastrophe ferroviaire de Tempé
En Grèce, la classe ouvrière et la jeunesse ont fait une énorme démonstration de force, des centaines de milliers de personnes ayant participé aux plus grandes manifestations de l’histoire du pays. Elles étaient dans les rues de la capitale Athènes et de toutes les autres grandes villes pour demander justice pour les 57 personnes décédées dans l’accident ferroviaire de Tempé de 2023 et pour forcer le gouvernement à ne pas étouffer l’affaire.
Des milliers de manifestants se rassemblent dans la rue Stadiou, dans le centre d’Athènes, en Grèce, pour marquer les deux ans d’une catastrophe ferroviaire meurtrière qui a également déclenché des centaines d’autres manifestations et une grève générale, le 28 février 2025.
Les protestations ont été soutenues par des manifestations dans plus de 100 ambassades et consulats grecs à l’étranger, sur les six continents habités.
Les manifestations, marquant le deuxième anniversaire des décès du 28 février 2023, ont été convoquées par l’Association des familles des victimes de Tempé et ont été encore plus importantes que celles qu’elle avait organisées à la fin du mois de janvier. Forcées de reconnaître le climat d’opposition de masse – et comme pour les manifestations de janvier – la fédération syndicale du secteur public ADEDY et la Confédération générale des travailleurs grecs du secteur privé ont appelé à des grèves générales.
Au total, 265 manifestations ont eu lieu en Grèce et 112 à l’étranger, soit près de 400 au total. Les principaux rassemblements internationaux ont eu lieu à Berlin (Allemagne), à Londres, Édimbourg et Manchester (Royaume-Uni), à Rio de Janeiro (Brésil), à New York et Boston (États-Unis) et à Sydney (Australie). Une carte en ligne coordonnant les manifestations a été consultée plus de 1,8 million de fois.
Des centaines de personnes ont manifesté malgré une pluie battante à Berlin, en Allemagne. En référence aux partis politiques grecs, qui sont tous impliqués dans les décès, une pancarte indique « Syriza, PASOK, ND : Tempé a une histoire », 28 février 2025.
La participation aux dernières manifestations dépasse tout ce que les syndicats peuvent ou pourraient envisager de mobiliser, menaçant la chute du gouvernement conservateur de la Nouvelle Démocratie (ND) du premier ministre Kyriakos Mitsotakis.
Selon une estimation, près de 430 000 personnes ont manifesté à Athènes. La place principale Syntagma d’Athènes était remplie dans ses moindres recoins et les rues adjacentes étaient bondées de manifestants. Le rassemblement était prévu à 11 h, mais la place était déjà pleine peu après 8 h. Le quotidien Efimerida ton Syntakton (le Journal des rédacteurs) a noté que des masses de gens ne pouvaient pas s’approcher de Syntagma, la manifestation s’étendant jusqu’à un kilomètre de là, sur la place Omonoia et, dans une autre direction, sur les Propylées.
Beaucoup avaient apporté des pancartes et des banderoles artisanales traitant le gouvernement de « meurtrier » pour avoir supervisé ces morts évitables. Parmi les slogans scandés et inscrits sur d’autres pancartes figuraient « Je n’ai pas d’oxygène » et « Les privatisations tuent ».
« Je n’ai pas d’oxygène », tels sont les derniers mots d’une jeune passagère qui a appelé le numéro d’urgence européen 112 pour signaler l’accident, après que le train de voyageurs dans lequel elle se trouvait est entré en collision avec un train de marchandises. Cette collision a provoqué une gigantesque boule de feu, dont les familles endeuillées sont convaincues qu’elle est due au fait que le train de marchandises transportait une cargaison illégale de matériaux inflammables, un fait dissimulé par le gouvernement.
Même la police, connue pour sous-estimer l’ampleur des manifestations en Grèce, a déclaré qu’il y avait plus de 170 000 personnes rien qu’à Athènes, et 325 000 personnes dans les rues de tout le pays.
La Grèce a connu de nombreuses grèves générales largement soutenues depuis l’imposition d’une austérité massive par les gouvernements successifs à partir de 2008. Mais l’ampleur des manifestations concernant la catastrophe de Tempé et de la dernière grève générale est bien plus grande, puisque c’est tout le pays qui a été paralysé.
Une manifestation d’une ampleur similaire a eu lieu dans la deuxième ville du pays, Thessalonique.
Les grèves ont commencé la veille au soir, lorsque les travailleurs de Coca Cola ont débrayé dans une usine près d’Athènes. Les transports ont été interrompus par les contrôleurs aériens qui ont immobilisé les vols internationaux et nationaux, et les trains, les tramways et les bus se sont arrêtés. Les marins, les conducteurs de train, les médecins, les infirmières, les enseignants et les avocats ont tous fait grève. Les administrations ont fermé, tout comme de nombreux magasins et entreprises, et les hôpitaux n’étaient ouverts que pour les urgences. Même les cafés, les restaurants et les bars les plus huppés ont fermé leurs portes en raison de la mobilisation de masse.
Les seuls moyens de transport fonctionnant à Athènes étaient les trains qui permettaient aux manifestants de se rendre sur les places centrales.
En mars 2023, 57 personnes meurent dans un accident de train en Grèce, alors que des protestations et des grèves éclatent.
Au moins 57 personnes sont mortes après l’accident de train survenu mardi soir en Grèce. Un train de passagers reliant Athènes à Thessalonique, avec plus de 350 personnes à bord – dont de nombreux jeunes étudiants retournant à l’université après des vacances pour le Carême orthodoxe grec – est entré en collision avec un train de marchandises peu avant minuit mardi, près de la ville de Tempe, au centre du pays.
Le chef de gare de Larissa, un travailleur ayant plus de 40 ans d’expérience dans les chemins de fer, a été arrêté. Mais la tentative d’attribuer la faute à un seul individu a été largement rejetée, alimentant les protestations et une grève des chemins de fer contre le gouvernement conservateur de la Nouvelle démocratie (ND).
Les travailleurs savent que le réseau ferroviaire a subi des années de coupes d’austérité, y compris des pertes d’emplois massives. Une grande partie du réseau, notamment dans le nord de la Grèce, n’est pas automatisée et repose sur une signalisation manuelle.
Le chef de gare a été inculpé jeudi de perturbation dangereuse des transports et pourrait être accusé d’homicide involontaire par négligence, de blessures par négligence et d’interventions dangereuses dans les moyens de transport. Mais des éléments de preuve apparaissent déjà, jetant le doute sur les affirmations selon lesquelles l’erreur humaine est en cause.
Kathimerini a rapporté que lorsque le chef de gare a comparu devant un juge d’instruction de la ville de Larissa jeudi, « il aurait affirmé que pendant son service, il a donné l’ordre de changer les voies du réseau ferroviaire afin que les deux trains ne circulent pas sur la même ligne, mais que le système n’a apparemment pas fonctionné. »
Le journal a ajouté : « Cette version des événements est étayée par une photographie du journal de bord du chef de gare qui montre qu’il a ordonné au train fatal Inter City 62 de poursuivre son voyage vers Neos Poros, ne sachant apparemment pas que le train de marchandises se déplaçait sur la même voie juste devant lui. »
Des preuves supplémentaires démontrent les conséquences catastrophiques d’avoir de larges sections du système ferroviaire qui dépendent totalement de l’intervention manuelle, sans recours aux systèmes ferroviaires automatisés largement utilisés au niveau international. Ces décès ont suscité des manifestations de colère à Athènes, à Thessalonique, où vivaient de nombreuses personnes décédées, et à Larissa.
À Athènes, des centaines de manifestants, principalement des jeunes, ont manifesté mercredi devant le siège de Hellenic Train, la société privatisée chargée de l’entretien des chemins de fer grecs. Ils ont été attaqués par la police anti-émeute, qui a tiré des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers le Parlement grec, sur la place Syntagma, où la police a de nouveau attaqué.
À Larissa, une veillée silencieuse à la mémoire des victimes de l’accident a été organisée. S’adressant à l’agence de presse AFP, Nikos Savva, un étudiant en médecine de Chypre, a déclaré : « Le réseau ferroviaire semblait problématique, avec un personnel épuisé et mal payé. » Le chef de gare arrêté ne devrait pas payer le prix « pour tout un système malade ». Costas Bargiotas, médecin basé à Larissa, a déclaré : « C’est un accident inadmissible. Nous connaissons cette situation depuis 30 ans ».
Les travailleurs en grève ont manifesté devant le siège des Chemins de fer helléniques à Athènes. Des milliers de personnes se sont ensuite rendues sur la place Syntagma, avec des jeunes qui les ont rejoints, pour protester devant le Parlement.
Les décès dans les trains sont le résultat de crimes sociaux dont chaque parti politique de l’élite dirigeante partage la responsabilité. Ce sont leurs dirigeants qui devraient être sur le banc des accusés.
Le manque de ressources et la suppression du personnel d’un réseau ferroviaire déjà en deçà des normes se sont accélérées au cours de la dernière décennie avec la privatisation du chemin de fer public, TrainOSE, par le gouvernement de pseudo-gauche SYRIZA en 2017-18.
SYRIZA a été porté au pouvoir en 2015 à la suite d’une vague de protestations et de grèves après cinq années d’austérité sauvage. Ils ont ensuite foulé aux pieds ce mandat, imposant, comme l’ont fait avant eux ND et le PASOK social-démocrate, un programme d’austérité dévastateur. La privatisation des principaux actifs économiques nationaux et des infrastructures était le prix exigé en échange de tout nouveau prêt par l’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international. SYRIZA a suivi leurs instructions à la lettre.
TrainOSE a été vendu dans le cadre du troisième plan d’austérité imposé après 2010. La privatisation du secteur ferroviaire et la vente d’autres actifs de l’État devaient permettre de récolter 6 milliards d’euros d’ici 2018. Elle a été rachetée par Ferrovie Dello Stato Italian, la holding ferroviaire publique italienne, pour 45 millions d’euros seulement.
Le Premier ministre de SYRIZA, Alexis Tsipras, lors d’une cérémonie somptueuse à Corfou, a présenté cela comme un succès glorieux. Naftemporiki, le quotidien financier, a rapporté : « Tsipras a expliqué que l’importance de l’investissement réside dans le fait que le pays a évité d’un lourd fardeau financier… dans le prix lui-même, mais plus encore dans la taille de l’investissement qu’il fera dans l’économie grecque, dans le chemin de fer grec, s’élevant à 500 millions d’euros. »
Les mensonges de Tsipras ont été rapidement exposés, l’entreprise nouvellement privatisée, rebaptisée Hellenic Railways, ne faisant aucun investissement pour améliorer le réseau ferroviaire. La réalité, comme SYRIZA le savait bien, était que Ferrovie Dello Stato Italian ne prévoyait que d’enormes profits. Le PDG de Ferrovie, Renato Mazzoncini, a décrit l’achat de TrainOSE comme un « mouvement stratégique pour le groupe. Il ne s’agit pas tant d’acheter un morceau de la Grèce à prix réduit, mais plutôt d’une opération d’expansion stratégique en vue de l’investissement majeur dans la ligne Athènes-Thessalonique, qui fait partie du projet de corridor européen ». Le projet de corridor européen représenterait une valeur d’environ 3 milliards d’euros, a déclaré Mazzoncini.
Le coût humain horrible a été confirmé dans un rapport de l’UE de l’année dernière sur « la sécurité et l’interopérabilité des chemins de fer dans l’UE ». La Grèce était le seul État membre entièrement dépourvu de « systèmes de protection des trains’ qui sont ‘largement considérés comme l’une des mesures de sécurité ferroviaire les plus efficaces pour réduire le risque de collision entre les trains ».
Après la privatisation, le réseau ferroviaire grec est l’un des plus dangereux d’Europe. De 2018 à 2020, selon l’Agence des chemins de fer de l’Union européenne, la Grèce a enregistré le taux de mortalité ferroviaire par million de kilomètres de train le plus élevé parmi les 28 nations européennes.
Jeudi, le Financial Times a rapporté que « quinze jours avant le pire accident ferroviaire que la Grèce ait connu depuis des décennies, la Commission européenne avait renvoyé le pays devant la Cour de justice de l’Union européenne pour avoir ‘manqué à ses obligations’ [de 2015 à aujourd’hui] en vertu de la directive sur l’espace ferroviaire européen unique » concernant « les investissements dans les infrastructures et les procédures d’urgence ».
Solidarité avec la jeunesse et les travailleurs grecs ! À bas les politiques austéritaires !
Dans ce contexte, et alors que depuis 2019, le gouvernement de Nouvelle Démocratie multiplie les attaques à l’encontre des travailleurs, de la jeunesse et des classes populaires en Grèce, la mobilisation actuelle constitue un élément progressiste qui pourrait déboucher sur une remise en question globale du gouvernement et du régime. Dans les manifestations, on retrouve ainsi un fort sentiment dégagiste, et la revendication de démission du gouvernement est dans toutes les bouches. S’exprime également un fort dégoût de la classe politique et une dénonciation de la corruption des politiciens professionnels, ainsi qu’une remise en question de l’institution judiciaire qui est accusée d’avoir voulu couvrir et masquer les responsables de l’accident. Or, le KKE, l’organisation la plus influente dans le mouvement ouvrier, refuse d’appeler à la démission du gouvernement pour « ne pas créer d’illusions », jouant ainsi un rôle actif dans la stabilisation du régime.
Dans ce contexte, l’absence de plan de bataille de la part de la gauche et des directions syndicales risque d’ouvrir la voie à une capitalisation de la part de l’extrême-droite. Ainsi, pour Angelos Seriatos, si le gouvernement ne répond pas aux exigences et aux revendications du mouvement, « il est très probable que nous nous retrouvions dans une situation similaire à celle de 2012, et parce que la gauche a déjà gouverné en Grèce, le radicalisme se déplacera vers l’extrême-droite. » Les sondages indiquent par exemple une augmentation de la popularité des partis d’extrême-droite, en particulier de Solution hellénique qui oscille autour des 9,5% et dépasse ainsi la popularité de Syriza qui chute à 8,4%, ainsi que celle du parti Voix de la Raison qui, après avoir fait 3% aux élections législatives de juin 2024, enregistre 8% de popularité. Le parti Cap sur la Liberté de Zoé Konstantopoulou, formation populiste qui défend des mesures nationalistes et réactionnaires, enregistre 7,4% de popularité après avoir fait 3,1% aux élections.
À propos de cette montée de l’extrême-droite, l’analyste politique Maria Karalkioumi explique auprès de I Kathimerini : « Nous ne savons pas si sa montée est tendancielle ou permanente. La raison en est qu’elle n’a pas gouverné et que les gens pensent qu’elle n’a pas de part de responsabilité. » Pour Angelos Seriatos, il s’agit d’une tendance de fond : « Depuis les élections européennes, nous avons déjà constaté une présence distincte et une résilience de ses forces, avec des pourcentages beaucoup plus élevés que d’habitude. Il ne s’agit pas d’un vote passager, ni d’un vote punitif, mais d’un paysage qui prend force. » Ces éléments montrent que sans plan de bataille ni programme pour répondre à la casse des services publics, c’est l’extrême-droite qui capitalisera sur la colère et la détestation de la classe politique, à base de discours populistes et réactionnaires.
Mais défendre un plan de bataille pour les travailleurs et la jeunesse implique de dénoncer la responsabilité des gouvernements de gauche dans la destruction du chemin de fer grec. Dans une interview accordée à Révolution Permanente, Melianna Makari, étudiante et militante à Libération Communiste, explique ainsi : « Les mémorandums votés et mis en œuvre par tous les gouvernements précédents ont conduit à un manque criant de personnel au sein de l’OSE [compagnie ferroviaire grecque, NDLT]. En 2009, le PASOK a fragmenté l’OSE en sociétés distinctes, tandis qu’en 2013, Nouvelle Démocratie [le parti de droite au pouvoir, NDLT] a procédé à sa privatisation par le biais de la loi 4199. Le gouvernement SYRIZA a scellé la condition des trains qui a conduit à la catastrophe de Tempé avec la vente de TRAINOSE, l’introduction de 9 jours de travail continu et les licenciements massifs de travailleurs. Il est clair que le démantèlement, la fragmentation et la privatisation des chemins de fer ont été la politique de tous les gouvernements précédents (ND, PASOK, SYRIZA), et ce toujours en accord avec les exigences de l’UE. »
Le fait que la détermination qui existait parmi la base des travailleurs ait poussé les deux centrales syndicales du pays à appeler à la grève générale montre qu’il existe un espace pour défendre un programme pour l’auto-organisation de la classe ouvrière grecque, en toute indépendance des partis d’extrême-droite, qui instrumentalisent la colère pour servir leur projet xénophobe et réactionnaire, tout comme des partis de la gauche (PASOK, Syriza) qui ont trahi les espoirs de la population à plusieurs reprises. Un programme qui porte l’arrêt des privatisations, la gratuité des transports publics pour tous et la nationalisation des chemins de fer sous contrôle ouvrier. Depuis la France, où le gouvernement Bayrou prépare un réarmement historique et compte bien en faire payer la facture aux travailleurs, à la jeunesse et aux classes populaires, nous exprimons toute notre solidarité avec la population grecque en lutte !
SERBIE : REVOLUTION EN COURS !
UN MOUVEMENT DE MASSE SE LEVE CONTRE TRUMP ET POUTINE DANS LES BALKANS ET EN EUROPE ORIENTALE
Le mouvement des étudiants serbes qui dure quotidiennement depuis quatre mois et demi suite à l’effondrement le 1er novembre 2024 du toit de la verrière de la gare de la ville de Novi Sad faisant 15 morts, a pris ces derniers jours un caractère non seulement populaire large et massif mais aussi clairement révolutionnaire. De plus, ce soulèvement a enclenché depuis début janvier 2025 des mouvements semblables en Bosnie-Herzégovine et au Monténégro tandis qu’il contribuait à amplifier ceux préexistant en Slovaquie et en Géorgie, puis en a généré d’autres plus tard jusqu’à ces derniers jours en Bulgarie, en Albanie, en Grèce avec de larges soutiens en Croatie ou en Slovénie, et un mouvement simultané de grande ampleur le 15 mars aussi en Hongrie.
De fait, la politique de Trump a amplifié et accéléré, contre lui-même et son allié Poutine, tous ces mouvements qui sont un tout et forment ainsi ensemble la première riposte d’ampleur dans le monde contre la montée du fascisme qu’encouragent Trump et Poutine.
En Serbie, le passage d’un mouvement étudiant à un soulèvement populaire s’est réalisé les 7 puis 15 mars. Cela a d’abord été la formidable réussite de la grève générale appelée par les étudiants le 7 mars bien que la majorité des directions syndicales soient liées au régime ou aient un train de retard, revendiquant des augmentations de salaires alors que les étudiants et de très nombreux salariés surtout les jeunes appellent à démolir ce système corrompu. La large participation populaire à cette journée de grève générale contre tous les appareils et institutions, mais aussi se plaçant dans le sillage d’une contestation étudiante qui a dépassé les « revendications » de lutte contre la corruption comme le dit la presse occidentale quand elle en dit quelque chose, pour explicitement revendiquer de renverser le gouvernement de Vucic et son monde, faire reculer le fascisme et changer le monde comme en mai 68, a été un basculement. La large participation populaire à cette grève générale dans cette ambiance subversive, a permis aux étudiants de lancer, ce qui est essentiel pour la suite du soulèvement, un appel à la nation demandant à la population de prendre le pouvoir contre la domination oligarchique du gouvernement Vucic en généralisant les Assemblées populaires de démocratie directe qui sont apparues ici et là dans la foulée du 7 mars.
La deuxième étape de ce soulèvement populaire a été l’organisation d’une manifestation nationale géante le 15 mars à Belgrade par la mise en place de marches à partir de toutes les villes du pays pour « prendre « Belgrade. Cette marche était l’aboutissement de multiples autres marches qui ont sillonné le pays durant des semaines et qui ont contribué à entraîner les campagnes dans le mouvement. Cela a donné le 15 mars la plus grande manifestation de l’histoire de la Serbie, avec de 800 000 à 1 million de participants selon les organisateurs, 18% de la population, presque autant que d’habitants à Belgrade, l’équivalent en proportion de 12 millions de manifestants à Paris, une avalanche de manifestants. Bien sûr l’objectif de 15 mars est resté flou, les étudiants n’appelant pas explicitement à renverser ce jour-là le pouvoir, mais cette journée a baigné dans une ambiance de bouleversement global : il s’agissait par exemple non pas d’aller manifester à Belgrade mais de « prendre » la capitale comme on « prend » la Bastille, associé à l’idée de « prise » du pouvoir par l’appel à la multiplication d’Assemblées de démocratie directe dans tout le pays. Cela a fait que beaucoup de manifestants, sont venus ce 15 mars pour un changement profond, pour marquer l’histoire. De son côté, le président Vucic a tenté de tenir encore le peuple par la peur, en disant que cette journée serait d’une anarchie totale, avec de nombreux morts, bref que sans lui, ce serait « la chienlit », le chaos. Or c’est tout le contraire qui s’est passé. Les provocations de ses hommes de main n’ont pas marché prouvant seulement un peu plus qu’ils n’étaient plus qu’une toute petite minorité sans autirité et sa police, mise à part l’utilisation d’un canon à son qui a provoqué un instant de panique, a été invisible ou dépassée ou tout simplement n’obéissait déjà plus. Ça a été ainsi une démonstration de force « des étudiants » qui dirigent le mouvement, non seulement par le nombre mais aussi par la maîtrise des évènements. Ils ont démenti, par la maîtrise et l’organisation de cette immense manifestation, tous les pronostics catastrophiques du pouvoir. La question est maintenant de savoir si cette démonstration de force maîtrisée, en fait la naissance d’un nouveau pouvoir, va encourager à l’émergence large d’autant de nouveaux pouvoirs locaux de démocratie directe partout comme y appellent les étudiants.
Il faut dire que ce soulèvement a été préparé en profondeur dans la population. Il ne sort pas de nulle part. Cela fait plus de trois ans que les mouvements nationaux massifs s’enchainent sans discontinuer en Serbie : contre les violences liées à la propagande de haines et divisions ethniques et religieuses suscitées par le pouvoir, contre le trucage des élections dans ce pays où il n’y a pas eu d’élections non truquées depuis 12 ans, contre la destruction de la nature par l’exploitation d’une mine de lithium. Divisions du peuple, démocratie, écologie. Ainsi, lorsque les étudiants se sont mis à occuper 85 facultés après l’effondrement du toit de la gare de Novi Sad avec le soutien de toute la population par des manifestations massives régulières, il y avait déjà une expérience populaire de contestation antérieure et il y avait déjà plus dans leurs revendications que la simple exigence de la fin de la corruption des membres du gouvernement. Il y avait déjà l’idée dans les esprits de beaucoup que cet effondrement du toit était le symbole de l’effondrement de tout un système pourri qui nie toute démocratie, encourage au fascisme et fait passer la vie après les profits. Un caractère général qui a été très rapidement compris dans les autres pays voisins où le mouvement serbe a généré, réveillé ou amplifié des mouvements parallèles sous-jacents ou semblables, divisons ethniques, démocratie, écologie, dans les pays des Balkans et d’Europe orientale
Cet ensemble et les mouvements précédents en Serbie ont fait que très rapidement, plus personne n’a véritablement obéi à Alexander Vucic le président, ne pouvant plus vraiment utiliser la répression, plus très sûr de sa police et de ses partisans. Il a beau dire que ses partisans se battront jusqu’au sang, qu’on ne le mettra pas dehors comme Bachar El Assad, c’est bien le sort qui l’attend. La seule question pour lui est de savoir si Moscou l’accueillera ou non.
Ainsi déjà au début, durant la deuxième semaine de manifestations à Novi Sad où la lutte est la plus avancée, Vučić a appelé 50 000 des membres de son parti à venir défendre les locaux du parti. Vingt-sept personnes seulement sont venues dont des trafiquants de drogue rémunérés, le Premier ministre et des hauts fonctionnaires provinciaux. Personne d’autre. Ils n’existent plus. Les ministres n’osent plus aller dans les magasins, au marché, dans les cafés… Le maire de Novi Sad doit aller chez le coiffeur avec une sécurité privée ! Ils n’organisent plus de fêtes annuelles, d’assemblées générales, de cocktails de presse, rien… de peur qu’elles ne suscitent des contre-mobilisations. Vucic a viré quelques notables et le premier ministre pour tenter de stopper le mouvement. Ça n’a servi à rien.
Ces semaines passées, il a déployé 250 unités spéciales de police pour tenir une session de l’Assemblée de Voïvodine à Novi Sad et adopter le budget. Ils n’ont pas réussi à tenir la séance. Et il en a été de même pour plusieurs autres municipalités ces derniers jours dont les membres du SNS (parti au pouvoir) ont été chassés sans que la police ne veuille ou ne puisse s’y opposer.
Depuis la seconde journée de grève générale très suive du 7 mars, ce genre d’évènements se sont multipliés illustrant que le mouvement étudiant est devenu un soulèvement de toute la population en même temps que les Assemblées générales de démocratie directe des facultés se sont étendues à quelques communes. La RTS et la RTV, les deux principales TV publiques de Serbie ont été prises par les étudiants durant 24 h quatre ours avant le 15 mars sans que la police ne puisse y faire grand-chose, une grande partie des employés des télévisions soutenant les étudiants. La veille de la manifestation géante du 15 mars à Belgrade, des policiers ont fait savoir qu’ils se mettraient en maladie ce jour-là et d’autres ont déclaré qu’ils refuseraient de cogner sur les étudiants… leurs enfants. Le système est en train de s’effondrer. Il ne tient que parce qu’il n’y a pas encore un autre pouvoir, ces Assemblées de démocratie directe, l’enjeu des jours et semaines qui viennent.
Vucic est fini. Mais même au niveau de l’opposition officielle, il n’y a plus personne. Elle n’existe plus ; ne s’exprime pas sinon pour proposer – avec Vucic, un gouvernement d’experts neutres – alors que le mouvement en est déjà, lui, à un gouvernement du peuple par le peuple, toute la société civile étant dans la rue, les gens eux-mêmes, sans partis ni syndicats. Nul ne peut dire quelles formes et quels rythmes prendront exactement les lendemains du 15 mars, mais il est sûr que la révolution et l’histoire sont en marche.
Tout est nouveau. Ces étudiants parlent une langue différente, communiquent différemment. Ces jeunes sont la nouvelle révolution technologique, ils comprennent les choses différemment, ils sont libres et voient l’hypocrisie tout à la fois de l’Occident et de la Russie. Ils ont ouvert un nouveau champ de désobéissance civile et encouragé les autres à désobéir, à penser par eux-mêmes. Ils réclament l’État de droit, la démocratie, l’égalité, la fin de toutes les discriminations de sexe, de couleur de peau, de religion, ils ne veulent plus de frontières, de guerres, d’exploitation de l’homme par l’homme, ils ne veulent plus de ce système de propriété privée qui aboutit à la mainmise des gangsters sur les richesses. Ils inventent un nouveau monde dans leurs Assemblées générales quotidiennes. Les étudiants recherchent quelque chose qui disparaît lentement en Europe, mais ils ne veulent plus de l’ancienne démocratie qui a mené à la situation actuelle, mais une nouvelle démocratie dont tout le monde soit acteur. En même temps, ils réalisent qu’ils en sont le flambeau dont la tâche est de réveiller et d’illuminer l’Europe. D’où le soutien des étudiants de toute la région : la corruption, l’effondrement des institutions, la crise de moralité, la crise écologiste et démocratique, le manque d’idéologie nouvelle sont des problèmes qui affectent également les étudiants et les jeunes de Budapest, Podgorica, Sarajevo, Zagreb, Skopje, Sofia, Tirana, Rijeka et Athènes. Les messages des étudiants serbes sont instantanément compris. Cette fois, c’est des Balkans et d’Europe orientale que s’élève la flamme de la liberté. Leur tâche comme ils le disent est de réinitialiser l’Europe.
Ces jeunes sont actuellement le point le plus flamboyant de toute cette Europe dont le camp des prolétaires ne manque pas de luttes mais est si pauvre politiquement. Les étudiants se battent non seulement pour la liberté de la Serbie, mais aussi pour la liberté de l’Europe et de l’Amérique de Trump, et tout particulièrement celle de la Russie vu leur proximité, leur histoire récente et le poids de Poutine. Bien conscients de cela, les étudiants serbes qui sont aujourd’hui la pointe la plus avancée de ce mouvement général ont publié un manifeste s’adressant à tous les étudiants d’Europe et du monde les appelant à rejoindre leur lutte pour une Europe libre pour stopper le fascisme montant, pour se débarrasser de l’exploitation et de toutes les oppressions. Le premier manifeste de riposte de la jeunesse et des peuples à Trump/Poutine et leur monde.
C’est tout cela, cette riposte générale appuyée sur toute cette expérience accumulée dans ces luttes qui se fait entendre aujourd’hui et qui en essaimant rapidement dans les Balkans pourrait bien s’étendre ensuite dans toute l’Europe, la Russie, l’Amérique.
Alors contre les barrages des médias occidentaux ui cachent cet ébranlement, inscrivons-nous pleinement dans ce mouvement et faisons largement connaître cette révolution en cours, notre révolution.
Mobilisé depuis plus d’un mois, Cultures en lutte est un mouvement inscrit dans une lutte nationale qui regroupe les travailleur.euses de la culture. En Île-de-France, l’organisation du mouvement se décide, en assemblées générales réunissant, chaque semaine de plus en plus de gens issus de la société civile et des syndicats de l’art et du spectacle.
Face aux attaques répétées contre la culture – coupes budgétaires massives des subventions territoriales et de l’audiovisuel public, gel du Pass culture, précarisation des conditions de travail, RSA conditionné à 15h hebdomadaires…
Par ces actions, des rendez-vous ont pu être obtenus avec le ministère de la Culture pour faire entendre les revendications, mais ils n’ont abouti à aucun engagement concret. C’est pourquoi, ce 20 mars 2025, un appel a une journée de grève et de mobilisation a eu lieu.
Dans l’émission de ce jour, nous serons dans cette manifestation, qui allait de la place de la bastille jusqu’au ministère de la Culture et avec une action d’occupation du centre Beaubourg en début de soirée.
Le 15 Mars avait lieu la marche contre les violences d’état, les crimes et le racisme d’état, appelé par le Réseau Entraide Vérité et Justice. Le 18 mars La gaité lyrique occupée depuis 4 mois par le collectif des mineurs isolés était expulsée suite à la décision de la Préfecture de Paris. Le 22 mars avait lieu la marche contre le racisme et le fascisme appelée par la Marche des Solidarités.
Dans cette émission nous avons choisi de réunir plusieurs reportages réalisés lors de ces événements afin de traiter de la question des violences d’états dans leur ensemble. Vous entendrez donc dans une première partie d’émission les reportages réalisés le 15 mars et dans une seconde nous suivrons le collectif des mineurs isolés et la marche des solidarités de l’expulsion de la gaité lyrique à la manifestation du 22 mars 2025.
En réponse au Sommet pour l’Action sur l’IA organisé par l’élite technocratique les 10 et 11 février 2025 à Paris, événement où était invité Donald Trump, Elon Musk, Sam Altman (Open AI) ou encore le dictateur indien Narendra Modi, Anti-Tech Résistance organisait le 8 février 2025, à la Bourse du travail de paris, un Contre-sommet de l’IA dans le cadre de la campagne Intelligence Artificielle Dictature Universelle.
Au programme de ce Contre-sommet de l’IA, une journée de conférences pour comprendre les enjeux, les risques et les menaces engendrés par l’IA pour nos sociétés.
Dans les émissions précédentes, nous vous avons diffusée une 1ʳᵉ table ronde sur IA, vers une perte des savoirs une seconde table ronde sur IA et extractivisme et Ce que l’IA ne peut pas faire émission que vous pouvez retrouver sur notre site actualitedesluttes.info
et dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute de la dernière table ronde avec comme thème Peut-on réguler l’IA ? Présenter par l’Association Française Contre l’Intelligence Artificielle et en seconde partie, Comment stopper l’IA animée par Anti-Tech Résistance
Intelligence artificielle : le sommet du mélange des genres
Le Sommet international pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA) qui a lieu à Paris en ce mois de février 2025 tient à la fois de la foire commerciale et de la grande messe où les dirigeants de multinationales et de start-ups sont conviés à s’asseoir à la même table que les gouvernements. On y parle d’intérêt général et de régulation tout en négociant des contrats et des investissements, sur fond de brouillage des frontières entre public et privé. Un entre-soi qui sert surtout à écarter les vraies questions. Suite dans le lien si dessous
Le samedi 1er mars, la municipalité de Saint-Denis, inaugurait la place Jean Jaurès. Cette place centrale où se tenait depuis longtemps le marché de cette ville que la municipalité a décidé de le déplacé. Lors de cette cérémonie, des collectifs de luttes, se sont rappelés, au bon souvenir de la municipalité. A cette occasion nous vaon pu réaliser un reportage avec certain d’entre eux, entre autres, le collectif pour le bus en centre-ville, le collectif droit aux étrangers et étrangères.
Plus tard dans cette journée de samedi, se tenait une réunion publique du collectif ilot 8 en péril. Le collectif de l’îlot 8 a déposé en décembre 2023 un recours devant le tribunal administratif contre la convention signée avec l’ANRU par la ville de Saint-Denis, l’EPT Plaine Commune et les bailleurs du territoire, sur le projet de rénovation du centre-ville. Ce recours porte sur le projet de résidentialisation des îlots de la ZAC Basilique qui va impacter durablement les locataires qui l’habitent : destruction des passerelles, destruction des escaliers publics, suppression de la dalle faisant le lien entre les îlots, 9, 8, 4, suppression des services sur la dalle tels la crèche, le centre de radiologie, Objectif emploi, la Maison Jaune…, privatisation et végétalisation des espaces sur dalle avec hausse des charges dues au transfert de l’entretien et de la maintenance vers les locataires.
Dans cette émission vous pourrez donc entendre dans un premier temps le reportage réalisé lors de la cérémonie d’inauguration de la place Jean Jaurès, puis dans un second temps, une partie des interventions réalisées lors de la réunion publique avec le collectif de l’ilot 8.
Le vendredi 14 mars OCLM-VP organisait une réunion publique intitulée « quelle perspective pour une Palestine libre laïque démocratique de la mer au Jourdain » avec la participation de Naji El Khatib, universitaire palestinien militant de l’initiative pour un Etat démocratique (ODSI). Nous vous diffusons aujourd’hui le montage réalisé à partir des prises de paroles enregistrées lors de cette réunion.
Dans cet article nous vous faisons suivre l’interview du militant de l’ODSI, intitulé l’ initiative pour un seul Etat démocratique en Palestine, publié dans le Magazine Partisan en Décembre 2024.
Plus d’informations en français (et en anglais) sur leur site https://odsi.co/fr/
Peux-tu nous présenter l’Initiative ?
L’Initiative pour l’État démocratique unique (ODSI) est une initiative politique qui œuvre en Palestine et dans la diaspora palestinienne pour faire revivre la proposition palestinienne historique, à savoir une Palestine démocratique et laïque, du fleuve Jourdain à la mer Méditerranée. L’ODSI a émergé au sein de la mouvance ODS qui a commencé à se constituer suite au congrès de Munich en 2012, suivie par le congrès de Zurich en 2014. Le Congrès d’Istanbul de 2017 a propulsé les bases politiques de ce qui est devenu l’ODSI autour de 2022. Ses bases sont des marquages forts distinguant ODSI des autres groupes ODS, à savoir le refus d’amalgamer l’État démocratique avec l’État binational, considérant que l’État démocratique est un État laïque par essence et que la question de la démocratie est universelle, c’est-à-dire qu’elle soutenait tous les combats pour la démocratie aux échelles internationale, régionale et surtout dans les pays arabes limitrophes de la Palestine.
Que révèle le génocide mené à Gaza de la nature du sionisme ?
Le génocide qui accompagne la colonisation de peuplement est apparu clairement comme un élément « structurel » dans le projet sioniste et non pas un « moment » ou un « évènement » donné dans un conflit militaire. Patrick Wolf a remarqué que la colonisation de peuplement (Settler Colonialism) qui provoque des évènements majeurs comme le génocide, comme la Nakba de 1948, représente « une réalité continue » et cette réalité sur la durée n’est que la démonstration d’une structure propre qui dépasse de loin un simple évènement du passé (ou du présent génocide à Gaza). Le génocide est alors, un élément constituant du projet sioniste, c’est-à-dire : Créer un État colonial avec sa base sociologique qui nécessite la disparition physique des natifs autochtones. La création de toute pièce de cette Colonie-ghetto ne peut se faire que par la force destructrice d’un État puissant et d’une société spartiate militarisée ; Cette « dérive » fasciste qui est largement partagée, n’est en réalité qu’un élément essentialiste et profond du projet sioniste : 99 députés sur 120 députés à la Knesset ont approuvé le génocide à Gaza (11 abstentionnistes et 10 députés palestiniens contre la politique génocidaire) ; Le génocide culturel par la destruction massive des universités, des écoles, des bibliothèques, des centres culturels, des théâtres et l’assassinat de centaines d’académiciens, d’écrivains et d’artistes, (et même du Palais de Justice) accompagnent le génocide physique des civils. Il est même sa condition sine qua non comme l’a noté Richard Ovenden par rapport à la guerre en Bosnie
L’hystérie collective gagne même Yossi Beilin, un des architectes des Accords d’Oslo qui approuve le génocide à Gaza ; La jubilation des soldats devant les scènes d’horreur : le sadisme d’un officier qui fait exploser des bâtiments en guise de cadeau pour sa fille qui fête son anniversaire, le char qui écrase le cadavre d’un palestinien à plusieurs reprises, etc… ; la liste est longue, sans rajouter des descriptions insoutenables des traitements inhumains et dégradants, ainsi que la torture systématique infligée aux prisonniers politiques…
Le Fatah et l’Autorité Palestinienne sont devenus des instruments aux mains du colonialisme et de l’impérialisme. Le Hamas prétend représenter une alternative et revendique d’avoir repris le leadership politique palestinien. Que faut-il en espérer ?
S’il est vrai que le Fatah est le parti unique de l’autorité de Ramallah, il faut faire la distinction entre les deux entités, car le Fatah, en tant que grande organisation de masse qui inclut un nombre conséquent de différents segments de la société palestinienne, reste lié à la question nationale et ses principaux constants. Cela dit, c’est injuste de les amalgamer allégrement car il existe encore des forces et des groupements dans les rangs du Fatah qui s’opposent à la politique de l’Autorité de Ramallah, même si elles ne sont pas capables de corriger le cours politique des dirigeants du Fatah. L’Autorité est devenue une autorité fonctionnelle affiliée à Israël et aux États-Unis, et cela ne s’applique pas au Fatah dans son ensemble en tant qu’organisation de masse. Quant au Hamas, dont le rêve historique est de remplacer l’OLP et le Fatah pour devenir « le représentant » unique de la cause nationale, il a été la première victime de l’attaque de 7 Octobre. Cela confirme l’idée que Hamas est toujours victime de ses propres succès : En 2006, sa victoire électorale la transforme d’une organisation de résistance à une organisation étatique (au moins à Gaza) gérant les affaires civiles d’une zone sinistrée, sous siège militaire intégral et sans ressources. Hamas, en se transformant en semi-structure-étatique, a perdu de la crédibilité et de la popularité (au mois chez les Gazaouis) et a montré son incapacité à construire un régime qui respecte les aspirations légitimes de son peuple (autoritarisme excessif, répression sociale et surtout contre les femmes et exclusivité du pouvoir vis-à-vis des autres organisations politiques). L’autre aspect de cet échec de la victoire de 2006 est l’insaturation de la première division profonde et le plus long dans l’histoire de la classe politique palestinienne. Ajoutons à cela que le régime du Hamas à Gaza a été similaire à celui de l’Autorité de Ramallah dans ses pratiques répressives au quotidien. Cette situation est dramatique, car d’une part, le Hamas ne pourra pas occuper les sites de combats abandonnés par l’OLP, et d’autre part les forces démocratiques indépendantes (y compris certaines forces au sein du Fatah), n’ont pas encore été en mesure de représenter une véritable alternative. Nous sommes dans l’impasse terrifiante et notamment dans ce temps de génocide et de guerre totale qui se passe de Gaza jusqu’à la Cisjordanie.
Certains Palestiniens pensent que la solution passe par une résurrection de l’OLP, en la rendant plus démocratique et en l’ouvrant à d’autres fractions. Est-ce une solution ?
Oui, certains pensent qu’il y a toujours une possibilité de restructurer l’OLP sur des nouvelles bases plus démocratiques, mais personne ne croie que cette démocratisation passe par l’ouverture de l’OLP sur ces autres factions qui ne sont pas elles-mêmes démocratiques.
L’OLP a été créée sur un système de quotas attribués arbitrairement à des différentes organisations selon les conjonctures politiques du moment, et ce système n’est guère démocratique. Cela dit, Hamas doit trouver sa place à côté du Fatah dans cette OLP reconstruite (si elle sera reconstituée ?) et les 12 autres factions-coquilles-vides vieillissantes doivent se retirer de la scène politique pour permettre aux autres forces sociales et politiques indépendantes de se développer pour exister. Personnellement, je ne crois pas trop que la solution est de renouveler l’OLP qui a été le produit de son temps (guerre froide, guerres des libérations nationales triomphantes, montée des mouvances des gauches radicales, etc) et ce temps est révolu. L’imaginaire politique palestinien doit trouver d’autres voies pour sortir de cette vacuité de pouvoir représentatif véritable du peuple palestinien.
Pourquoi la Solution à deux États est une illusion ?
Tout d’abord, c’est une « solution » (s’il s’agit réellement d’une solution) archaïque et raciste, les Palestiniens dans leur État et les juifs israéliens dans le leur. Mais en réalité, les accords d’Oslo dans la perception de la « gauche » israélienne au pouvoir dans ces moments-là, n’ont jamais envisagé la création d’un État palestinien véritablement souverain et indépendant. La preuve en est que dans ces dits « Accords » de 600 pages, ne contiennent pas un seul mot sur : Mettre fin à l’occupation, Mettre fin à la colonisation, ou un seul mot mentionnant la création d’un État palestinien. Il s’agit tout simplement d’une supercherie grossière qui a duré 30 ans déjà. Dans ces temps de « négociations » surréalistes, mais hautement bénéfiques pour la colonisation : le nombre de colons en Cisjordanie est passé de 160.000 en 1994 à 800.000 colons en 2022 (des autres sources évoquent un million de colons déjà installés) et le nombre des colonies a triplé. Les territoires présumés faire la base territoriale du futur État-fiction sont passés de 23% de la terre de la Palestine mandataire à, à peine 9%. La « non-solution » des deux États a été conçue et planifiée par l’établissement sioniste pour la gestion du conflit et non pas pour sa résolution.
Peux-tu nous expliquer la différence entre un État démocratique et un État binational ?
ODSI est la continuation d’un groupe constitué pendant les travaux de Congrès ODS d’Istanbul de 2017 tel que précédemment mentionné. L’un des points de divergence avec d’autres congressistes et d’autres groupements ODS comme le groupe de Haïfa a été autour de cette question binationale. Cette question controversée concerne la communauté juive israélisée comme un groupe national constitué ou comme une communauté à marquage culturelle et cultuelle a dominé les débats sur les années de 2018 à 2020. Pendant ces années, une tendance minoritaire vers le bi-nationalisme de l’État démocratique commence à s’exprimer tièdement au sein du groupe ODS-Haïfa donnant des indications proactives de ce qui va devenir plus tard (et sans ambiguïté) la position de la Campagne « for One Democratic State » (ODSC). Ainsi, et sous l’influence de l’un des dirigeants d’ODSC, Jeff Halper, nous étions confrontés à la reconnaissance de l’idée que les Juifs ou les Israéliens constituent une seule nationalité (un groupe national) avec la nécessité de leur accorder des droits collectifs spécifiques, ce qui nous amène à la conclusion (par extension) qu’ils ont le droit à l’autodétermination et, conséquemment à leur État national. Ceci est incompatible avec le principe d’un État démocratique unique, qui considère cet État comme un État de citoyens égaux sans tenir compte de leurs spécificités culturelles et religieuses, c’est-à-dire que l’État démocratique est un État inclusif, non-national (postnational), ni juif ni islamique, ni État charia ni État de halakha et il ne peut pas être similaire au modèle occidental en tant qu’ « État-nation ».
Si nous acceptons que leur spécificité religieuse en tant que Juifs est une spécificité nationale, à savoir si nous acceptons de facto qu’ils constituent un groupe national qui s’accomplit en tant que nation, une nation dont les membres jouissent de droits collectifs sur la base de ce lien national qui les unit. Si nous acceptons l’idée de la nation juive ou juive-israélienne, nous capitulons devant les thèses sionistes. Nous avons averti nos camarades de ce danger de légitimer le récit sioniste fondateur qui considère tous les Juifs comme membres d’une nation éternelle à travers les âges et dans tous les pays dont ils faisaient partie. Ici, nous nous sommes opposés à cette dérive acceptant cette revendication sioniste qui est le support central de l’établissement de l’État juif en tant qu’État-nation exclusif. ODSI a produit un texte détaillant cette différence majeure entre État démocratique de citoyenneté et un État binational. (Je peux vous fournir ce document que nous avons intitulé « ODS ou OBS » si vous souhaitez)
Quel est votre point de vue sur la gauche palestinienne, notamment le FPLP ?
La gauche palestinienne, dépendante des régimes autoritaires et sanguinaires de Damas et de Téhéran, a perdu toute crédibilité, surtout le Front populaire. Les Fronts populaires et démocratiques sont devenus des organismes formels vivant des gloires d’un passé lointain de lutte, tandis que leurs appareils bureaucratiques continuent d’exister en marge des événements. Les fragments de gauche restants dans leur discours ne peuvent pas cacher leur dépendance à l’égard des forces qui oppriment brutalement leur peuple (le régime syrien ne tue pas seulement des Syriens, mais aussi des Palestiniens de Syrie). Nous pouvons dire sans hésitation qu’il n’y a plus de gauche Palestinienne organisée à l’heure actuelle mais il y a un peuple de gauche indépendant et des militants isolés au sein de ces deux organisations.
Pensez-vous qu’il existe, parmi les Juifs israéliens, une fraction de la population qui puisse être ralliée au projet d’un État démocratique ?
Nous ne cultivons pas d’illusions concernant une adhésion rapide et large pour l’État démocratique, notamment dans ces derniers temps où il y a une polarisation rampante vers le fascisme populaire et institutionnel. Il reste que l’État démocratique est une proposition politique palestinienne adressée aux Palestiniens et aux Israéliens comme les deux partenaires de ce futur État. Ce qu’il y a de pire dans la société israélienne, c’est l’expansion flagrante d’une droite suprémaciste et raciste, héritière de feu le rabbin Kahane. Et pour contrôler le pouvoir, elle a dû faire une place de choix à l’extrémiste Itamar Ben Gvir, admirateur avoué de Baruch Goldstein, l’auteur du massacre des Palestiniens d’Hébron, en 1994. Cette dérive vers la droite extrême, il n’aura pas fallu vingt ans pour que les amis de l’assassin d’Itzhak Rabin parviennent au pouvoir. En Israël d’aujourd’hui, le crime paie ! Il ne faut pas croire que Ben Gvir est un extrémiste isolé dans la petite cour des miracles de Netanyahou. Il a recueilli 10 % des voix. Son parti est le troisième de la Knesset. Et d’autres personnages, comme Bezalel Smotrich ou Naftali Bennett, rivalisent de racisme et de haine avec lui. En effet, il faut rappeler que la droitisation, comme on dit, n’est pas le seul fait de la droite. La gauche y a largement contribué en se sabordant en 2001, sous les auspices du tandem travailliste Ehud Barak-Shimon Peres. L’histoire de la gauche sioniste n’est qu’une longue déchéance dont les résultats des dernières législatives sont l’aboutissement tragique, avec un parti travailliste réduit à quatre sièges et la disparition du Meretz. On peut toujours gloser sur la droitisation de la société israélienne, mais que peut-il advenir d’autre quand les partis de gauche se sabordent ? Dans ce climat néfaste que la société Israélienne traverse, nous pouvons affirmer sans hésitation l’opposition de la majorité des Israéliens aux thèses ODS car ils les perçoivent comme une menace à l’identité juive de l’État d’Israël. Ils craignent qu’un État démocratique conduise à une situation où les juifs deviendraient une minorité, mettant fin au caractère exclusivement juif de l’État.
En dehors de cette majorité, il y a des voix minoritaires des juifs israéliens dé-sionisés, des intellectuels, des universitaires et des journalistes qui luttent contre cette machine de propagande qui conditionne la société israélienne et déshumanise les Palestiniens pour justifier les pires crimes. Le célèbre historien Ilan Pappé s’adresse à son pays en novembre 2023 en disant « qu’il n’est pas toujours facile de s’en tenir à sa boussole morale, mais si elle pointe vers le nord (vers la décolonisation et la libération) alors elle vous guidera très probablement à travers le brouillard de la propagande vénéneuse. » Ensuite, malgré des années d’endoctrinement et d’ingénierie sociale sioniste, il y a quelques segments des Mizrahis (juifs orientaux), des libéraux sionistes qui essayent de se libérer du sionisme et de son État juif exclusif.
En France, comme dans beaucoup de pays occidentaux, les médias bourgeois et les gouvernements impérialistes veulent criminaliser l’antisionisme, en prétendant qu’il ne serait qu’une variante de l’antisémitisme. Que leur répondez-vous ?
L’antisionisme est une longue histoire proprement juive avant qu’il devienne l’un des aspects de la lutte des Palestiniens contre le projet colonial sioniste. L’histoire du Bund montre que le combat contre le sionisme ne date pas d’aujourd’hui et qu’il a été mené par des juifs qui ont détecté sa nature véritable comme mouvement réactionnaire et colonial au service de la bourgeoisie. Il faut noter qu’il y avait bien deux voies parmi les juifs d’Europe, et les sionistes n’étaient pas majoritaires. Mais les antisionistes ont tous ou quasi tous été tués, et nous savons fort bien que cela n’a dérangé ni les dirigeants sionistes, ni les dirigeants occidentaux. Après quoi, ils se servent à tout-va du nom de ceux qu’on a tués pour leur projet colonial. Or, si l’antisionisme a été initié par des juifs qui ne sont pas naturellement d’antisémites, nous ne pouvons pas accuser d’antisémitisme qui combat le sionisme aujourd’hui, le sionisme comme une idéologie nationaliste et raciste au service d’un projet colonial de peuplement.
Comment nommer l’État démocratique pour lequel vous luttez ? État israélo-palestinien ? Palestine laïque et démocratique ?
Le nom de l’État démocratique sera la Palestine, l’État démocratique et laïque de la Palestine. Tous les juifs en Palestine avant la création de l’État d’Israël ont été naturalisés palestiniens, ils redeviendront de nouveau des Palestiniens à part entière. Devenir palestinien, c’est avoir une identité politique liant l’individu à la communauté politique, qui est post-nationale, post-ethnique, post-religieuse. Ce citoyen peut avoir une sous-identité au niveau individuel qui le caractérise. Il y aura une réconciliation entre son identité politique de citoyen et sa propre identité individuelle, et il pourra vivre dans ces deux appartenances.
Quelle est la place des religions dans la perspective d’un État démocratique ?
Cette question a été un des axes de divergence dans le Congrès ODS à Istanbul. Ici, la première question controversée restée en suspens depuis ces années (2018-2019) tournait autour de la nécessité de définir la nature de cet État promis, la nature de son système politique et la nécessité de coupler son essence laïque avec sa politique démocratique. Cette question laïque est toujours un sujet de débat vu la « résistance » des courants traditionalistes et islamistes contre son adoption, mais, nous insistons dans ces débats sur l’idée que le seul État respectueux de la religion est l’État laïque, car cet État est le garant du respect de toutes les croyances y compris religieuses. Nous introduisons dans ces débats ouverts nombres de points et surtout « la neutralité » de l’État vis-à-vis les diverses croyances de ses citoyens et que l’État en soi n’a pas de religion déclarée. La persistance de ces débats a amené l’ODSI, lors d’une conférence en juillet dernier, à traiter ce sujet explosif pour formuler des réponses claires étant donné le rôle important que jouent la culture populaire islamique et la philosophie politique islamiste en Palestine. Comment pouvons-nous gérer ces tendances et convaincre les gens de notre vision ? En effet, l’islam politique présente un obstacle important en raison de sa nature prescriptive et du renforcement des mouvements du Hamas et du Jihad au cours des dernières décennies. Avant cette conférence en juillet, nous avons aussi débattu cette question en mai dernier avec un groupe juif israélo-américain (Shoresh). La question concernant le rôle de la religion a été posée dans le terme « comment imaginez-vous que l’idée d’un État laïc puisse fonctionner étant donné le rôle central que joue la religion à la fois dans l’identité des peuples, leur autodétermination et leur gouvernance ? »
Nous avons formulé la réponse qu’il y a un problème dans la pensée orientaliste en Occident (et par extension chez les Israéliens), et ce problème consiste à considérer la religion comme quelque chose d’essentialiste, immuable, durable, non changeant, non évolutif ; figé dans le temps… En réalité, il ne s’agit que d’idées préconçues que la vie réelle nie. La religion, comme tout système de valeurs et de pensée idéologique et comme l’une des composantes d’une identité collective, est l’objet de changements, d’acculturation, d’adaptation. Le rôle du pouvoir politique est majeur et crucial dans ces changements, adaptations, modifications : Il suffit que la loi s’adresse directement à l’individu sans l’intermédiaire de sous-pouvoirs communautaires ou religieux. L’individu, le citoyen, doit exister à titre individuel et non en tant que membre d’une communauté. L’État et ses institutions sont neutres par rapport à ce citoyen. Cet État inclusif instaurera des valeurs communes de citoyenneté politique et non ethnique ou religieuse. L’État laïque et démocratique est le seul représentant de sa communauté de citoyens ; il est avant tout une communauté politique. L’identité sera une identité politique et non ethnique ou religieuse. Dans ces conditions, la religion et l’identité particulière demeurent confinées à la sphère privée. Il est évident que la loi de cet État exclura la charia, la halakha et leurs dictats imposés au comportement de l’individu.
Comment imaginer le retour des réfugiés, revendication très importante du mouvement national palestinien et pierre de touche du colonialisme sioniste ?
La question du retour est doublement essentielle pour les Palestiniens et pour le projet de colonisation israélienne. Pour les Palestiniens, il n’y aura pas de réconciliation avec les Israéliens sans que ces derniers reconnaissent l’injustice qu’ils ont infligé au peuple palestinien en 1948. La seule réparation possible pour ce crime est le retour des Palestiniens dans leur pays natal. Concernant ce hold-up du siècle dernier, le refus des sionistes d’admettre le droit du retour au peuple palestinien signifie le refus du voleur de rendre au propriétaire l’objet volé. Reconnaître le droit de retour signifie que l’acte fondateur de l’État d’Israël a été basé sur le vol de la terre palestinienne, sur le nettoyage ethnique et des massacres pour exproprier la Palestine entière afin de la transformer en État juif exclusivement où il n’y a pas de place pour le Palestinien natif de cette terre.
Comment surmonter les haines accumulées au fil des décennies ?
En politisant la haine, en rendant justice et en appliquant l’« accountability », le principe de responsabilité et l’obligation de rendre compte de leurs crimes de guerre.
Quelles initiatives, l’Initiative a-t-elle mené jusqu’à présent, en Palestine, en Israël ou à l’étranger ? Quelles prochaines initiatives envisagez-vous ?
Nous sommes une jeune organisation et nous (ODSI) ne sommes pas encore assez forts mais nous possédons la force de la proposition ; nous avons mené plusieurs initiatives en Palestine dans la perspective de créer des alliances alternatives pour combattre cette vacuité du leadership palestinien. Nous avons entamé des discussions en 2023 avec la mouvance démocratique palestinienne qui regroupe plusieurs tendances et notamment le « Congrès de 14 millions » dirigé par « Omar Assaf », une personnalité indépendante en Cisjordanie. Nous avons également mené des discussions intenses avec le mouvement de « Moustapha Bargouthi », l’« Initiative Nationale Palestinienne ». Et du côté Israélien, nous avons participé au lancement d’un Appel adressé aux israéliens intitulé « A Notre Autre » et qui a suscité « beaucoup » de réactions et des débats avec ces Israéliens qui commencent à sortir de l’idéologie sioniste. Nous avons aussi entamé des discussions et des projets de travail communs avec un groupe Israélo-américain (Shoresh). A l’étranger, nous avons lancé un « Appel à nos amis juifs », un appel qui a reçu des bonnes réactions de deux parts, 14 000 palestiniens ont signé l’Appel dès la première semaine de son lancement et des centaines des jeunes juifs, notamment américains, ont adhéré à cet appel. Suite à ces activités, nous avons établi des contacts avec le groupe « Jewish Voice for Peace » aux USA. https://odsi.co/en/statements/open-letter-jewish-allies/ En mars dernier, nous avons participé à une conférence à Bruxelles avec la participation de plusieurs forces politiques et spécifiquement le PTB et des intellectuels comme Ilan Pappé. En juin, l’ODSI a publié son Manifesto “La Palestine de demain”, signé par 20.668 Palestiniens. https://odsi.co/fr/statements/declaration-tomorrows-palestine
Nous allons lancer prochainement une campagne vers la création d’un mouvement démocratique Palestinien en Palestine et dans la diaspora palestinienne.
Nous vous proposons ce jour d’écouter un montage du podcast de BLAST intitulé France Algérie, une crise sur fond de racisme colonial produit en mars 2025 avec la participation de Paul Max Morin et Nedjib Sidi Moussa.
Rien ne va plus entre l’Algérie et la France. Depuis la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental par Emmanuel Macron, la crise diplomatique entre les deux pays s’aggrave de jour en jour. Arrestation de l’écrivain Boualem Sansal en Algérie, déclaration choc et mise en scène du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau pour satisfaire l’extrême droite. Et un président français aux abonnés absent. Alors à quoi assistons-nous ? Cette crise annonce-t-elle un tournant dans les relations en la France et l’Algérie ? Et comment la pensée raciste et coloniale d’une partie de la classe politique française alimente cette crise ?
Une fois n’est pas coutume, nous revenons dans l’émission de ce jour, sur la victoire des salarié-e-s de la société de logistique Géodis a Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine.
Le mardi 18 février 2025, les ouvrier·es de l’entrepôt Geodis à Gennevilliers, ont commencé une grève reconductible pour les salaires et la dignité. Lors des négociations annuelles, la direction avait proposé des augmentations ridicules alors que Geodis, filiale privatisée de la SNCF, est le leader de la logistique en France et que ce secteur est en plein boom. Un lieu central pour la circulation des flux en Île-de-France
Le mardi 11 mars 2025, une grande fête de la victoire se tenait sur le piquet, au cœur du Port de Gennevilliers.
Dans l’émission de ce jour, nous entendrons l’entretien réalisé sur le piquet de grève début mars avec une salariée, qui nous parlera des motifs de cette grève et nous poursuivrons avec la soirée du 11 mars et la signature victorieuse de cette grève et les diverses prises de parole et interview réalisé ce même jour.
Nous terminons cette émission, avec quelques dates de mobilisations
Mardi 18 mars à 9h , Rectorat de Paris – site Visalto 12 Boulevard d’Indochine 75019
Rassemblement devant le rectorat des enseignant.es du second degré (SNES FSU), contre les suppressions de postes à Paris lors de la tenue du CSA second degré
mercredi 19 mars de 18h30 à 20h30, Bourse du travail Rue du Château d’Eau 75010 paris Assemblée Générale des salarié·e·s du secteur associatif d’Île-de-France
jeudi 20 mars Rassemblement dès 9h devant le rectorat – 12, boulevard d’Indochine, 75019 paris contre les suppressions de postes, fermetures de classes, remplacement, inclusion, décharges de direction… suivi a à 14h d’une AG à la Bourse du travail – Grande Salle Croizat
jeudi 20 mars à 14h École Militaire Avenue Anatole France 75007 Manifestation – Pour l’accès aux soins de toutes et tous – Pour la reconquête de la Sécu 9 organisations de retraité·es appellent à une mobilisation pour dénoncer le gel des pensions et exiger une augmentation immédiate de 10% des retraites face aux attaques gouvernementales et pour l’accès aux soins pour toutes et tous, pour des personnels et des budgets suffisants à l’hôpital public, pour la Sécurité sociale.
du 17 au 20 mars semaine de mobilisation appelé par Cultures en Lutte avec une manifestation jeudi 20 Mars à 14h devant l’opéra Bastille
Mobilisé depuis plus d’un mois, Cultures en lutte est un mouvement inscrit dans une lutte nationale, qui regroupe les travailleur.euses de la culture. Face aux attaques répétées contre la culture, coupe budgétaires massives des subventions territoriales et de l’audiovisuel public, gel du pass culture, précarisation des conditions de travail, RSA conditionné à 15h hebdomadaires… nous nous mobilisons pour défendre nos métiers et l’importance vitale de la culture dans notre société.
En appel à une première semaine de mobilisation du 17 au 20 Mars avec une manifestation jeudi 20 Mars à 14h devant l’opéra Bastille, nous vous diffusons aujourd’hui le montage d’une partie des prises de paroles réalisée lors de leur assemblée générale du mardi 12 mars 2025.
Le mardi 18 février 2025, sept députés et sept sénateurs de la commission mixte paritaire (CMP) se sont mis d’accord sur le texte de loi d’orientation agricole.
Quels sont les changements dans cette nouvelle version ? L’article 13, dénoncé comme « un permis de détruire la biodiversité », demeure. Il prévoit que seules les atteintes « intentionnelles » seront passibles de poursuites pénales. En clair : il faudra prouver que la destruction de la nature a été volontaire et réfléchie pour condamner le contrevenant. Or, en droit, prouver que la personne avait l’intention de tuer une espèce est très difficile.
Le texte réintroduit l’objectif de 21 % de surfaces agricoles cultivées en bio d’ici à 2030. Cette mesure avait été effacée par un amendement de Laurent Duplomb, invoquant la grave crise qui touche le secteur.
Enfin, s’il réintègre la notion de « transition climatique et environnementale », le terme « d’agroécologie » reste écarté. Ceci est tiré du site reporterre.
Pourquoi les agriculteurs sont-ils aujourd’hui poussés à s’endetter ? Pourquoi les techniques agricoles se révèlent-elles incapables de s’adapter au dérèglement climatique ? Pourquoi des pratiques polluantes sont-elles devenues la norme ? Pour comprendre le modèle agricole qui domine une grande partie du monde, il est nécessaire d’identifier les lignes de force industrielles qui le structurent et d’analyser l’intention capitaliste qui l’écrase. Et aussi la remise en question de la centralisation du modèle agricole.
Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute de la présentation du livre Agriculture industrielle, on arrête tout et on réfléchit” ! (Éditions Rue de l’Échiquier) cette présentation se tenait en compagnie de Jacques Caplat et Stéphane Kerckhove et cela se déroulait à la librairie quilombo à Paris, le 8 mars 2025.
Vous pouvez écouter la présentation du livre ; Avant de faire le tour du monde, faire le tour de l’atelier… une enquête ouvrière réalisée par le groupe ; La mouette enragée aux éditions Acratie. Cette présentation a eu lieu à L’EDMP, à Paris, le 8 février 2025.
Ils se sont connus sur le port de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), lors des barrages contre la réforme des retraites en 2010. Ils avaient tous deux 22 ans. Fabien occupait son premier poste de professeur d’histoire-géographie, Arthur terminait un master en contrat professionnel dans une entreprise de valorisation des déchets de la pêche. Ensemble, ils ont rejoint la Mouette enragée, un groupe communiste anarchiste qui publie un journal du même nom depuis 1992, toujours disponible dans les kiosques de Boulogne. Ils se veulent les héritiers d’une vieille tradition antiautoritaire propre à la ville portuaire.
Dynamique des mouvements sociaux
Pas de quoi fomenter une révolution : s’ils furent jusqu’à huit dans le groupe il y a quelques années, ils ne sont plus que quatre, dont Arthur, parti travailler dans une ressourcerie à Marseille. Mais ils croient à la dynamique des mouvements sociaux pour « renverser les rapports de force ».
Leur conviction : le travail est une question politique, car il est au cœur du système capitaliste. « La question n’est jamais travaillée dans les milieux qui réfléchissent à la transition écologique, regrette Fabien, aujourd’hui enseignant dans un collège à Lille. C’est ce qui explique en partie que l’urgence climatique n’est pas une priorité pour les travailleurs. »
Les membres de la Mouette enragée se sont lancés entre 2017 et 2023 dans la réalisation d’une « enquête ouvrière » qui donne à voir les conditions de travail des salariés en bas de l’échelle sociale et de l’échelle des salaires, dans des entreprises des Hauts-de-France et de Bretagne. Le fruit de leur travail a paru sous le titre Avant de faire le tour du monde, faire le tour de l’atelier… (Acratie, 2023).
Le groupe s’est inscrit dans une tradition qui remonte aux débuts de l’industrialisation. Les premières enquêtes ouvrières sont réalisées par des hauts fonctionnaires, des ingénieurs ou des médecins comme Louis René Villermé, qui publie en 1840 un livre sur les ouvriers des manufactures textiles. En 1843, la féministe socialiste Flora Tristan réalise un Tour de France en vue d’un « état actuel de la classe ouvrière sous l’aspect moral, intellectuel, matériel ».
La plus célèbre enquête ouvrière est celle que Marx a publiée en 1880 sous le titre « l’Enquête ouvrière » et publiée dans La Revue socialiste. Le Belge Joseph Cardijn, fondateur de la Jeunesse ouvrière chrétienne en 1925, inscrit, lui, l’enquête au cœur de la méthode Jociste. On pense aussi aux écrits de Simone Weil en 1950. La tradition ressurgit dans les années 1960 en Italie, en France, en Angleterre, avec la volonté de réaliser un état des lieux réflexif mené au sein du monde ouvrier, un outil à part entière de la lutte des classes et non une étude sociologique à prétention scientifique.
Logistique et centres d’appels
L’équipe de la Mouette enragée a rencontré plusieurs dizaines de femmes et d’hommes travaillant dans le secteur privé, de tous âges, en CDD, en CDI ou en intérim. Dans le nord, ces emplois sont occupés par les enfants et petits-enfants des générations employées dans le charbon, le textile, la sidérurgie. Tous décrivent comment la taylorisation colonise une large part de l’industrie des services. C’est le cas dans la filière logistique, cinquième recruteur en France, avec 1,8 million d’emplois, quatre fois plus que l’automobile. On lit dans l’ouvrage les réponses de salariés de Vertbaudet, la Redoute, Amazon à un questionnaire très précis sur l’entreprise, les conditions de travail, l’argent, la hiérarchie, les collègues, les luttes.
Une vingtaine d’employés de centres d’appels ont accepté de répondre aux questions, dessinant un « prolétariat digital mais pas virtuel », « une tendance à la déqualification sociale du travail qui valide la disparition du métier au profit du job et de la fonction interchangeable ».
Quant à la production agroalimentaire, elle occupe une place dominante dans les Hauts-de-France, où elle emploie 70 000 salariés. À Boulogne, premier port de pêche français, les travailleurs de ce secteur se concentrent dans la zone industrielle de Capécure, qui regroupe 150 entreprises, première place de transformation de produits de la mer d’Europe. Partout, le travail est dur et le taux de rotation très important.
Abstention et vote sanction
« Nous avons été surpris par une constante un peu partout, relève Arthur : le matériel est mal entretenu. Les outils tombent très souvent en panne et leur obsolescence est à l’origine d’accidents du travail. On pourrait s’attendre à ce que les industriels investissent dans les machines pour augmenter la productivité, mais non. Celles-ci sont poussées à bout, comme les corps. »
« Nous avons aussi découvert qu’il existe de nombreux petits gestes de résistance, même si les salariés sont souvent fiers de leur entreprise. Il y a beaucoup de débrayages pour des augmentations de salaire au moment des négociations annuelles obligatoires, ou bien pour obtenir des pauses supplémentaires pendant les grandes chaleurs. Cependant, s’ils ont conscience d’être exploités, ils n’ont pas celle d’appartenir à une classe sociale qui pourrait être une actrice politique », ajoute Fabien. D’où l’abstention et le vote sanction.
« Je me suis politisé avec le CPE (contrat première embauche, spécifique aux moins de 26 ans, abandonné à la suite d’immenses manifestations en 2006, NDLR), raconte Arthur. Ce fut notre dernière victoire. Depuis, les mouvements sociaux n’ont fait qu’essuyer échecs sur échecs. Après des manifestations qui pourtant mobilisent des foules, les gens retournent au boulot, dépités. Soit, ils ne vont plus voter, pour la plupart, soit ils votent pour ceux qu’ils n’ont jamais essayés ».
Nous vous faisons entendre aujourd’hui de nouveaux échanges choisis, enregistrés lors du contre-sommet sur l’intelligence artificielle, qui se tenait le 8 février dernier, à l’initiative de Anti-tech Resistance et alors que la même semaine avait été précisément le rendez-vous avec force de propagande, de tout un tas de conférences sur le sujet pour en faire la promotion de l’IA et conclure des affaires. Ce contre-sommet était donc l’occasion de faire entendre des discours critiques sur l’intelligence artificielle, de réfléchir collectivement, et par là-même de construire une réflexion commune et de tisser des liens. La première partie de l’émission portera sur l’extractivisme pour une revue rapide, quand la seconde, elle, mettra en rapport le processus d’informatisation et la dite intelligence artificielle, par le collectif Écran Total.
La Coordination des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité @CoordNatComitesHopitaux est une association pluraliste regroupant des citoyen.ne.s, usager.e.s, élu.e.s, professionnel.le.s de la santé dans des collectifs ou comités locaux ou départementaux pour un égal accès de toutes et tous à la prévention, aux soins, à la santé, sans frein de quelque sorte, que ce soit géographique, financier, culturel, de genre, et d’origine. Elle s’est créée officiellement aux rencontres de Saint-Affrique des 3 & 4 avril 2004 et comprend plus de 70 groupes ou comités adhérents, présents sur toute la France. Dans la diversité de ses comités, son but est d’agir :
pour une réponse de qualité aux besoins de santé de la population garantissant une égalité d’accès à tous et toutes, en tout point du territoire sans discrimination.
pour le rétablissement, le maintien, l’amélioration et le développement des structures hospitalières de proximité dans le cadre du service public et d’un aménagement égalitaire du territoire.
pour le maintien, l’amélioration et le développement du maillage des soins de premier recours au plus près de la population. La Coordination Nationale permet la mutualisation des expériences, des savoirs et des savoir-faire et l’action juridique. Tout en respectant l’autonomie et la liberté de chaque comité, la Coordination Nationale permet à ses adhérents, à l’occasion de Rencontres Nationales, de se former, de mener une réflexion collective et d’émettre des avis et des propositions sur la politique générale de santé, son financement et ses déclinaisons dans les territoires et bassins de vie. Elle produit à cet effet un bulletin hebdomadaire d’information qui revient sur les luttes menées et qui permet de coordonner et d’échanger au sujet des actions a mener dans le domaine de la santé.
Le 1er février la coordination participé aux rencontre “Convergence Service Publics” qui se déroulait à Montreuil et dont le thème était la Sécurité sociale. C’est suite à cette rencontre que nous avons décidé de revenir avec eux sur leurs actions et leur organisation. Vous entendrez donc dans cette émission Jean, président du collectif de défense ADEMAT dans le pays de Remiremont, Jean Luc militant du collectif nantais pour le droit à la santé et la protection sociale pour toutes et tous, et Guillaume, président d’un collectif à Montargis.
Pour plus d’information : https://coordination-defense-sante.org/bulletin-de-la-semaine/
Par où passent nos colis ? Dans quels entrepôts logistiques dorment-ils et va-t-on voir ses entrepôts croître ? Vaste question qui se pose à Gennevilliers avec le projet Greendock.
Greendock est un projet d’entrepôt logistique géant, prévu sur les berges de Seine à Gennevilliers (92), de 600m de long pour 35m de haut : les promoteurs annoncent plus de 1200 rotations de véhicules par jour et seulement 7,5% de trafic fluvial
En mai 2024, une manifestation a rassemblé 2000 personnes à Gennevilliers. Depuis, le projet ne cesse de prendre du retard. Dans le courant de l’année 2025, une enquête publique doit être lancée pour faire valider ou invalider le projet dans les instances régionales.
Le Comité Local Plaine Tempête (Soulèvements Banlieue nord) conviait à une réunion publique le jeudi 13 février 2025, au 6B à Saint-Denis.
Cette soirée fut consacrée à la lutte juridique contre l’entrepôt géant Greendock et à une discussion sur la place du juridique dans les luttes.
Dans l’émission de ce jour, nous entendrons l’intervention de Maxime colin (juriste à France Nature Environnement IDF) sur des étapes juridiques du projet Greendock et un Retour d’expérience du collectif Laisse Béton Salvaza sur une victoire contre un entrepôt à Carcassonne.
Dimanche 16 février au soir, le groupe antifasciste Young Struggle Paris a subi une descente punitive du GUD et des supporters parisiens fascistes des Boulogne boys. Trente fascistes se sont introduits dans le local dans lequel était organisée une projection du film Z, de Costa-Gavras, qui présente justement la montée violente de l’extrême-droite en Grèce. La raison de cette descente est d’avoir empêché une commémoration de la mort de Robert Brasillach, collaborationniste antisémite au cimetière du père Lachaise, la semaine précédente.
Un militant de la CGT a été passé à tabac avant que les coupables s’enfuient en criant « Paris est nazi… Et Lyon aussi ! Avec une signature laissée sur le panneau du local de l’ACTIT, lieu de la projection. Dès le lendemain, un rassemblement de plusieurs centaines de personnes en réaction a eu lieu où la gauche institutionnelle était présente. Le samedi suivant, le 22, une manifestation unitaire à rassembler plusieurs milliers de personnes.
Dans l’émission de ce jour, nous entendrons les entretiens et prises de parole réalisés lors de cette manifestation et nous terminerons avec des sons recueillis sur le net, en lien avec la première partie de cette émission.
Une trentaine de néo-nazis, dont certains portaient des casques de moto, ont donc attaqué cette soirée, ont tabassé les participant-es et poignardé un syndicaliste de la CGT. Deux personnes ont été hospitalisées, mais aujourd’hui qui sont hors de danger.
Le chef de meute néo-nazi a donné calmement le signal de départ, puis le groupe a crié « Paris est nazi, Lyon est nazi aussi ». Un autocollant laissé sur place ressemble à une revendication : « KOB veille », avec un dessin de bulldog : la signature d’un groupe de hooligans d’extrême droite parisien. Le slogan évoque celui utilisé par l’OAS – organisation Armée Secrète – groupe terroriste pour l’Algérie française, qui a tué des milliers de personnes opposées au colonialisme, et qui revendiquait sur ses affiches « OAS veille ».
Le mouvement Young Struggle dénonce « « une attaque visant clairement à empêcher l’organisation des travailleurs immigrés et la lutte de la jeunesse anticapitaliste et antifasciste organisée ». Une manifestation spontanée a eu lieu dimanche soir dans les rues de Paris, juste après les faits. Une enquête pour tentative d’homicide volontaire a été ouverte par le parquet de Paris. Le mode opératoire fait penser à de précédentes agressions commises à Lyon ces dernières années : des antifascistes avaient été poignardés en pleine rue par des militants néo-nazis, dans le but évident de tuer et de terroriser.
Cette attaque d’extrême droite intervient alors que la justice a définitivement annulé la procédure visant un commando néo-nazi qui avait préparé une attaque contre des supporters marocains fin 2022. Les faits étaient pourtant avérés et reconnus : le groupe avait été arrêté, lourdement armé, il était prêt à tuer des personnes maghrébines au cœur de Paris.
Parmi les personnes arrêtées à l’époque, un certain Marc Caqueray-Valmeunier, néo-nazi issu d’une famille de l’aristocratie, aujourd’hui embauché par Bolloré comme homme de main. La justice vient de décréter d’un vice de forme, et donc abandonne toutes poursuites, parce que la police n’avait pas correctement placé les armes saisies sous scellé. Un tel niveau d’incompétence relève de la complicité organisée, surtout dans un contexte hyper répressif et implacable à l’égard des mouvements sociaux, anti-racistes et écologistes.
Cette agression criminelle contre l’opposition turque et le mouvement kurde fait également écho à l’attentat d’extrême droite commis le 23 décembre 2022 dans le même quartier. Un criminel raciste de 69 ans, déjà condamné pour une attaque armée contre des exilés, ouvrait le feu sur le centre culturel Kurde de Paris et plusieurs commerces environnants appartenant à la communauté. Trois personnes étaient assassinées. Le mouvement kurde avait déjà pointé l’incurie des autorités françaises dans cette affaire.
CONTRE L’EXTRÊME-DROITE DANS LE 20ᵉ MANIFESTATION LE SAMEDI 08/02 !
Cette attaque pourrait constituer une riposte de la part des fascistes du GUD suite à leur impossibilité à défiler comme tous les ans, début février, dans le 20ᵉ arrondissement de Paris pour commémorer la mort de Robert Brasillach, collaborationniste antisémite fusillé à la Libération et enterré au cimetière de Charonne.
Le GUD est une organisation raciste, xénophobe et ultraviolente, connue pour des faits de passages à tabac racistes, de tortures, voire de meurtres, comme récemment en mars 2022, pour l’assassinat en plein Paris du rugbyman argentin Federico Martin Aramburú. L’heure est grave, les fascistes et racistes sont installé.es dans la rue et à l’assemblée. Aujourd’hui, le RN, qui compte en ses rangs des membres du GUD, est le parti le plus nombreux de l’Assemblée nationale. Les militants d’extrême-droite sont en confiance : À Paris, Reconquête et d’autres groupes racistes osent ainsi venir alpaguer et agresser les mineur.es du Collectif des Jeunes de Belleville qui lutte et occupe la Gaîté Lyrique.
Lois islamophobes, violences policières partout en France et dans le 20ᵉ, loi Darmanin, circulaire Retailleau et tractations avec le RN ; le gouvernement en place collabore activement avec l’extrême-droite. Il est donc de notre responsabilité de nous organiser pour la faire reculer nous-mêmes, et pour ne surtout pas lui laisser la rue.
De nombreux collectifs appelaient à une manifestation pour empêcher ce défilé. Parce que le 20ᵉ arrondissement est profondément antiraciste et antifasciste, nous vous appelons, habitant.es, commerçant.es, militant.es, organisations politiques et associatives, à rejoindre la mobilisation contre la venue des fachos dans notre quartier.
PAS DE FACHOS DANS NOS QUARTIERS !
PAS DE QUARTIERS POUR LES FACHOS !
Collectif 20ᵉ solidaire avec toutes les migrantes et tous les migrants
Du 6 au 11 février 2025 dernier se tenait à Paris des réunions et conférences étalées sur une semaine, sur le sujet de l’intelligence artificielle, et qui s’est terminé par un sommet diplomatique les deux derniers jours. Organisé en partie par des acteurs privés sans cadre juridique ni obligation de rendre des comptes aux pouvoirs publics, ces multiples rencontres ont été l’occasion pour les promoteurs du secteur de faire des affaires et de déployer leur propagande, les contre-discours ne trouvant que peu de place, sinon pour s’aligner avec les intérêts des entreprises de la Tech. C’est dans ce contexte, et alors que les États-Unis puis la France ont annoncé le financement de l’intelligence artificielle à coup de milliards d’euros que s’est tenu un contre-sommet sur l’IA le 8 février à l’initiative de Anti-Tech Resistance. Une journée de conférences donc, avec pour objet de comprendre les enjeux, les risques et les menaces engendrés par l’IA pour nos sociétés, pour la liberté, la démocratie, la nature et pour l’existence de l’espèce humaine. Nous vous faisons écouter l’une de ces tables-rondes, et qui portait sur la perte des savoirs.
Le Dimanche 9 février 2025 avait lieu une soirée de soutien en solidarité avec les personnes les plus durement touchées par “Chido” à Mayotte au DOC 26 Rue du Docteur Potain 75019 Paris, intitulé : Mayotte Angle Mort. Lors de cette soirée organisé dans le cadre des cartes blanches de la Clefs Revival, le film “Malavoune Tango” de Jean-Marc Lacaze était diffusé. Cette projection était d’une discussion débat porté par Solène Dia, Jassem Issouf et Mohamed Nabhane. Iels y présenteront leurs expériences à Mayotte et discuteront des rapports entre Mayotte à l’État français, de la violence administrative et politique que connaissent les personnes considérées comme étrangères à Mayotte, et de la situation spécifique des personnes mineures sur l’île. Tout les fonds des entrées et du bar était reversés à l’association Kaja Kaona venant en aide à la population du village de Tsoundzou.
Dans cette émission, nous vous diffusons les enregistrements réalisés lors de cette soirée.
Dans cette émission, nous revenons sur la demande d’extradition par la Hongrie de Gino, militant antifasciste. Vous pourrez écouter la conférence de presse qui s’est déroulée dans les locaux de la LDH le 10 février 2025 et un montage des prises de paroles qui ont eu lieu devant le palais de justice de Paris le 12 février 2025.
Rexhino « Gino » Abajaz est incarcéré depuis novembre 2024 à la prison de Fresnes, en attente de sa potentielle extradition vers la Hongrie. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen émis par les autorités hongroises : elles l’accusent d’avoir agressé des militants néo-nazis en marge d’une manifestation antifasciste à Budapest, en février 2023. La justice française devait se prononcer ce mercredi 12 sur l’extradition de Gino.
Gino est accusé d’avoir participé à des violences contre des militants néo-nazis en février 2023, lors d’une manifestation protestant contre le « jour de l’honneur ». Le « jour de l’honneur » commémore la défaite des troupes allemandes face à l’Armée rouge en 1945. Elle a eu lieu une fois de plus samedi dernier, le 8 février, regroupant plus de 4 000 personnes, arborant pour certaines des uniformes nazis et autres signes d’appartenance à l’extrême droite. Cette marche bénéficie chaque année de l’aval du gouvernement d’Orban, il est même soupçonné de contribuer au financement de celle-ci.
En 2023, une contre-manifestation antifasciste a été organisée pour protester contre la tenue de cet événement. Des heurts auraient éclaté en marge de celui-ci entre fascistes et antifascistes. C’est de ces heurts dont sont accusés Gino et une quinzaine d’autres militants antifascistes de différents pays. La Hongrie mène depuis une véritable chasse à l’homme à travers toute l’Europe. Le mandat d’arrêt européen, mis en place par l’Europe au début des années 2000, Sarkozy était alors ministre de l’Intérieur, permettrait, grâce à l’appui des polices des différents États membres, de livrer Gino et ses camarades à la Hongrie dans le but de les juger en Hongrie.
Les accusations dont les militantes et militants antifascistes font l’objet sont complètement extravagantes, les peines encourues disproportionnées et les conditions de détention inhumaines et dégradantes. Si la France remet Gino à la Hongrie, il encourt jusqu’à 16 ans de prison et risque de voir ses droits les plus élémentaires bafoués. Les témoignages qui nous sont revenus des prisons hongroises, et notamment celui d’Ilaria Salis, arrêtée dans le même contexte et risquant jusqu’à 24 ans de prison, attestent des conditions de détention inhumaines et des pratiques d’isolement dites de « torture blanche ».
L’extradition vers la Hongrie d’extrême droite d’Orban comporte de nombreux risques : la Hongrie ne remplit pas les prérogatives d’un État de droit. Dans ce contexte, livrer un militant antifasciste aux autorités hongroises signifierait que la France est prête à collaboration avec le régime d’Orban.
Dans le cas où la France refuserait l’extradition de Gino, il ne faut pas que la justice française en profite pour expédier Gino en Albanie où il est né. Envoyer Gino en Albanie l’exposerait potentiellement à une nouvelle demande d’extradition, que l’Albanie donnerait.
Gino est un camarade antifasciste qui doit être remis en liberté.
Dans cette émission, nous allons vous faire entendre la conférence de presse qui se tenait au théâtre de la Gaîté Lyrique, occupé par le collectif des jeunes mineurs isolés du parc de Belleville, connu plus communément sous le nom du collectif des jeunes du parc de Belleville. En effet, suite à une occupation depuis le 18 décembre afin d’interpeller les pouvoirs publiques sur leur situation, la mairie de Paris convoquait pour comparaître en audience le vendredi 7 février au Tribunal Administratif de Paris le collectif 20e Solidaires, un soutien des occupants, en vue de l’expulsion du théâtre, en lieu et place du collectif des jeunes du parc de Belleville, pourtant les premiers concernés et indéniablement un acteur politique. Cette convocation intervenait par ailleurs dans un contexte de menace par l’extrême-droite, puisque le matin du 9 février, 45 militants de Reconquête étaient venus provoquer les occupants. Ils ont été tenu écarté à Strasbourg Saint-Denis avec l’interdiction de tracter.
Mise à jour :
Rendez-vous samedi 15 février à 16h devant la Gaîté Lyrique occupée pour une manifestation.
“Cette semaine nous recevons la décision de la juge. Nous appelons à une grand mobilisation ce samedi pour montrer que peu importe la décision, peu importe les provocations des fascistes à nos portes : la rue est à nous et on va gagner! Nous avons besoin de soutiens encore plus nombreuxses que vendredi dernier au Tribunal Administratif!” Lien
Ce mercredi 12 février 2025, L’actualité des Luttes a reçu deux militants de la diaspora béninoise, Eugénie et Komlan. Tous deux membres de l’UAPDB (Unité d’Action Patriotique de la Diaspora du Bénin), ils sont venus dénoncer la mainmise de l’impérialisme français sur toutes les sphères de la société béninoise, avec la bénédiction du président Patrice Talon.
Depuis 2019, le Bénin est devenu un territoire stratégique pour les militaires français ayant quitté les pays du Sahel (Burkina Faso, Niger, Mali…), rendant le pays encore plus instable. Le 8 janvier 2025, un attentat a fait plus d’une trentaine de morts parmi les militaires Béninois, mais le président Talon refuse de faire la lumière sur cette affaire.
C’est dans ce contexte que l’UAPDB et les forces progressistes béninoises appellent à une manifestation le samedi 1er mars 2025 à 14h devant l’ambassade du Bénin à paris, afin de rendre hommage aux soldats tués et d’apporter leur soutien à la lutte pour l’émancipation de leur peuple face à l’impérialisme français.
Après le siège meurtrier des forces de l’Autorité palestinienne qui a fait 13 morts, c’est l’armée israélienne qui a envahi en force le camp de réfugiés de Jénine, mardi 21 janvier 2025. Israël profite du cessez-le-feu à Gaza pour accroître la répression en Cisjordanie, surtout à Jénine où les combattants résistent avec le soutien de la population.
Le 13 décembre 2023, le théâtre de la liberté de jénine, a été bombardé et pillé par l’armée israélienne. Trois de ses membres ont été arrêtés dont l’ancien directeur artistique et comédien Ahmed Tobasi qui a été libéré rapidement alors que le président Bilal al-Saadi, en détention depuis 2 ans sans raison, a été libéré ce 13 décembre.
Le 18 janvier 2025, Le Collectif Montreuil Palestine organisait avec Les Amis du Théâtre de la Liberté de Jénine, Stop Arming Israël France et la CGT Spectacle une réunion publique contre le commerce des armes avec Israël, au théâtre l’échangeur à Bagnolet.
Dans l’émission de ce jour, qui fait suite à l’émission précédente sur le commerce d’armement avec Israël, nous vous proposons l’écoute d’une majeure partie de la seconde table ronde intitulée : comment agir en France et en Palestine contre le commerce des armes avec Israël ? L’importance de la résistance culturelle
DOCUMENTAIRE : Contre-feux, résistance sociale et syndicale en Palestine, lien si contre et dans la page, Vidéo à voir en ligne https://www.autourdu1ermai.fr/
RASSEMBLEMENT POUR LA LIBÉRATION DE NOTRE CAMARADE GINO Le comité de soutien pour Gino, organise un rassemblement ce mercredi 12 février 2025 à 12 h place Louis Lépine, face au palais de justice de paris métro cité.
Ce mercredi 12 janvier, notre camarade Gino, militant antifasciste incarcéré à la prison de Fresnes depuis novembre dernier, comparaîtra à la Cour d’Appel de Paris. Suite à un mandat d’arrêt émis par la Hongrie qui l’accuse d’avoir participé à des violences contre des militants néo-nazis à Budapest en 2023, Gino risque d’y être extradé. Si l’État français décide de le remettre aux autorités hongroises, Gino encourt jusqu’à 16 ans de prison et risque de voir ses droits les plus élémentaires bafoués.
Le 15 janvier dernier, le délibéré rendu par la Cour d’Appel de Paris a reconnu l’existence de “dysfonctionnements systémiques” concernant l’indépendance du pouvoir judiciaire hongrois et a accédé aux demandes de la défense, exigeant de la Hongrie un certain nombre d’informations complémentaires. Cette audience, qui décidera ou non de son extradition, est donc cruciale pour le sort de Gino.
Nous appelons à un rassemblement devant le Palais de Justice à 12 h 00 où auront lieu des prises de paroles de Thomas Portes (LFI), René Monzat (LDH), Révolution Permanente, Tsedek, FemRev, Visa, Young Struggle, Union Communiste libertaire et d’autres…
Nous refusons son extradition vers la Hongrie et exigeons la libération immédiate de Gino.
Zot Pa Sel est un des collectifs qui s’investit dans la mobilisation contre la vie chère à la Martinique. Depuis plusieurs mois, ils ont initiés un combat juridique en assignant GBH ( Groupe Bernard Hayot) pour non publication de comptes, et lance une plainte collective contre X pour abus de position dominante. Mais cela n’est pas leur seul combat. Persuadés que c’est le système de la grande distribution qu’il fait démanteler, ils s’investissent avec de nombreux collectifs environnementaux et d’ouvriers agricoles afin de réfléchir à un autre modèle de production alimentaire, qui permette de développer l’autonome de la Martinique tout en préservant a culture et son environnement.
C’est l’entretien que nous avons réalisé avec Jérémy, membre de Zot pa sel ( traduction de “Vous N’êtes Pas Seuls” ) que nous diffusons aujourd’hui dans l’intégralité de notre émission.
Dans cette émission, nous vous donnons à entendre des morceaux choisis d’une discussion qui se tenait dans le cadre d’une première assemblée populaire portant sur la défense de la sécurité sociale, le mardi 28 janvier 2025 à la bourse du travail de Paris. Cette assemblée était appelée par plusieurs groupes : le Conseil National de la Nouvelle Résistance, par Ne tournons pas la page, et par l’assemblée des gilets jaunes de Paris Sud et Belleville ; avec l’idée de se réapproprier la sécurité sociale, de la défendre, et d’être offensif pour faire advenir un autre monde possible.
Vous pourrez entendre le montage de la Journée contre la violence carcérale en soutien au Comité Vérité pour Alassane qui s’est tenue le 1ᵉʳ février 2025 à la Maison des Syndicats de Corbeil-Essonnes. Avec la présence de nombreux collectifs luttant contre les violences en prison comme au sein des centres de rétention administratives, en France comme en Palestine.
Chaque année, environ 120 personnes décèdent au sein des prisons françaises. Proportionnellement, les suicides y sont 10 fois plus nombreux qu’à l’extérieur. Parmi les suicides, il y a aussi les crimes maquillés des matons, et face à l’omerta des autorités pénitentiaires, des enquêtes bâclées et la lenteur de la justice, les familles obtiennent difficilement la vérité sur les circonstances ayant entraîné la mort. Dans de nombreux cas, la personne décédée a été placée au mitard dans les 24 heures avant sa mort.
Alassane Sangaré décède à la prison de Fleury-Mérogis le 24 novembre 2022. Selon l’autorité pénitentiaire, Alassane se serait suicidé, mais plusieurs éléments viennent remettre en cause cette version. Depuis, sa famille lutte à travers le Comité Vérité pour Alassane demande une vraie enquête pour connaître les circonstances de la mort d’Alassane.
Collectifs présents : Comité Vérité pour Alassane, À bas les CRA Idf, l’Envolée, Observatoire citoyen du CRA de Palaiseau, Comité de soutien aux inculpé.e.s du 8/12, Samidoun Paris-Banlieue, Désarmons-Les, Réseau d’Entraide Vérité et Justice, Solidaires 91, Observatoire International des Prisons, AIM-Paname, ASTI des Ulis, la Cellule de mobilisation parisienne pour la Kanaky (CMPK), Anti.Media, la fasti
Depuis le 7 novembre, les conducteurs de bus du dépôt de bus de Saint- Ouen-l’ Aumône sont en grève pour protester contre la dégradation marquée de leurs conditions de travail. Tenu durant 50 ans par la STIVO (Syndicat des Transports Interurbain du Vald’Oise) en association avec la RATP, elle a été reprise en intégralité par cette dernière et ceux en droit privé. Depuis, le climat social est devenue délétère: une partie des primes y ont été supprimé, l’avancement n’ existe plus, l’ensemble des conducteurs quelque soit leur ancienneté est payés au SMIC, et l’amplitude horaire peut allé jusqu’à 14h. Depuis, le début de cette gréve, le réseau est maintenu difficilement par des intérimaires et très peu de bus circulent. Cependant, les quasi 500 conducteurs n’ont pas vu de volonté de négociation de la part de l’employeur. La médiation proposé par les autorités n’est accepté qu’à reculons de la part de RATP DEV. Nous vous diffusons donc dans une première partie d’émission, un entretien réalisé avec l’un des grévistes.
Dans une seconde partie d’émission, nous vous diffusons l’enregistrement du cours mensuel gratuit sur le droit du travail mis en place par l’Association ” Stop précarité” autour de la loi du “plein emploi” avec l’intervention de Luc Chevalier.
Le 3 janvier 2022, un mouvement de grève a eu lieu à l’EHPAD-établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes-du château de Neuville à Neuville-sur-Oise dans le Val-d’Oise. Les infirmières de cet établissement, dénoncer alors les mauvaises conditions de travail et la maltraitance envers les personnes âgées. Cet EHPAD était détenu par une famille qui avait déjà plusieurs établissements, notamment dans l’Oise. Cette grève durera 133 jours. Dans ce genre d’établissement, il est difficile de faire respecter le droit syndical. C’est ce qu’a vécu Siham TOUAZI infirmière dans cet EHPAD, pendant 12 ans et déléguée CSE (comité social et économique) et déléguée syndicale CGT. Des intimidations de plus en plus forte sur les grévistes. La direction a usé de toutes les stratégies pour nuire aux grévistes.
Diffusion d’un tract contre les grévistes auprès des habitants de Neuville sur Oise, des mails diffamatoires à destination des familles et du personnel. Une pétition orchestrée par la direction, signée sous la contrainte pour un certain nombre de salariés et affichée à l’entrée de l’établissement au vu de tous. Des banderoles ont été fabriquées par des non grévistes sous les ordres de la direction et accrochées sur les murs extérieurs de l’EHPAD. Des poursuites ont été engagées pour retirer le mandat DS CGT et une mise en demeure a été adressée par courrier recommandé pour propos diffamatoire.
Siham TOUAZI, quant à elle, se voit signifié quatre mises en examen pour propos diffamatoires. Dans cette affaire, il y a aussi la question de la liberté de la presse. En effet, Eugénie Barbezat, journaliste a L’humanité et animatrice de l’émission Liberté sur parole sur la radio cause commune et également poursuivie pour diffamation lors de propos tenu dans son émission. Siham et Eugénie sont poursuivies pour diffamation par l’ex-direction de l’EHPAD du château de Neuville et le procès se tiendra ce jeudi 6 février 2025 au tribunal de Pontoise.
À quelques jours, du procès, nous recevons dans nos studios, Siham et Eugénie, pour revenir sur cette grève, la détermination avec laquelle elle a été menée et pour qui ce procès sera un moment politique important et doit servir à ce que les citoyens prennent connaissance des politiques mises en œuvre par les EHPAD au détriment de la santé et de la sécurité, mais aussi de la liberté d’expression des travailleuses-travailleurs et de leurs résidents-résidentes.
Dans le cadre du week-end organisé par la Marche des Solidarités du 25 janvier dernier, nous avons enregistrée la discussion intitulée ” Situation internationale : quelles politiques des gouvernements vis-à-vis des migrant.e en France, en Italie, Espagne, Allemagne et Grande Bretagne – Les différentes politiques migratoires et la progression du danger fasciste”. C’est ce que nous vous diffusons aujourd’hui dans cette émission en appel à la manifestation européenne du 22 mars prochain et dont nous vous diffusons le texte ci dessous.
La Marche des Solidarités réunie en Assemblée ce 26 janvier 2025 avec des collectifs et militant.es de la région parisienne, de Rennes, Lille, Rouen, Grenoble, Clermont-Ferrand, Besançon, St Brieuc, Marseille, Toulouse, Poitiers, Lyon, Montpellier:
Appelle à développer et élargir la mobilisation, notamment dans la jeunesse, aux côtés des collectifs de mineur.es isolé.es en lutte, à organiser des occupations et aider à la création de nouveaux collectifs.
Appelle à construire la lutte aux côtés des Collectifs de sans- papiers contre la loi Darmanin et la circulaire Retailleau, pour l’ ouverture de guichets en préfecture pour le dépôt de dossiers de régularisation et le renouvellement des titres de séjour.
Appelle à préparer dès maintenant, avec nos collectifs, réseaux, syndicats, associations, foyers de travailleurs immigrés, lieux culturels et artistiques, etc. les conditions d’ une vague de luttes combinant tous nos répertoires d’ action (grèves, occupations, luttes dans les écoles, hôpitaux, universités…) pour obtenir des régularisations collectives, l’hébergement inconditionnel des sans-abris, la reconnaissance des droits pour les mineur.es.
Appelle à des manifestations unitaires sur tout le territoire le samedi 22 mars contre le racisme et contre le fascisme, pour l’égalité des droits (papiers, logement, santé, école) de toutes et tous et la justice sociale.
Aujourd’hui,dans cette émission, vous allez pouvoir entendre le montage de l’intervention de Félix TREGUER enregistrée le jeudi 23 janvier 2025, organisée par le Cercle Universitaire d’Études Marxistes (CUEM) aillant pour thème ; L’Intelligence Artificielle, une nouvelle accélération du capitalisme ?
Le 18 novembre 2022, au cours d’une réunion organisée à huis clos avec ses homologues européens, le représentant français a bataillé pour exclure des discussions sur la réglementation de l’IA en Europe : Lesquestions de sécurité et de défense. La France veut garder la possibilité de recourir à la reconnaissance faciale en temps réel dans l’espace public. « La France considère que l’ordre public fait partie de la sécurité nationale, c’est pourquoi elle a réclamé que tous les aspects du maintien de l’ordre soient exclus du règlement ». Elle est le seul pays à avoir demandé cette exclusion totale.
Les efforts de la France ont été récompensés, les jeux olympiques y ont largement contribué. Les systèmes de surveillance biométrique de masse vont permettre de renforcer lourdement le contrôle sur nos libertés de mouvement, de réunion, d’expression ainsi que nos vies privées : l’article 46, alinéa 2 du règlement européen, précise que « dans une situation d’urgence dûment justifiée pour des raisons exceptionnelles de sécurité publique (…) les autorités répressives » peuvent utiliser « un service d’IA à haut risque spécifique », sans autorisation. Si un État estime que sa sécurité est en jeu, il pourra aller jusqu’à rechercher une personne sur la base de la « race, de ses opinions politiques, de son affiliation à une organisation syndicale, de ses convictions religieuses ou philosophiques, sa vie sexuelle ou son orientation sexuelle », grâce à la science algorithmique. Au cours des discussions sur l’AI Act, ( ça fait penser au patriote Act ) la France a obtenu que les prisons et les zones de contrôles aux frontières soient « exclues de la définition de l’espace public », ce qui place ces espaces hors réglementation.
Derrière l’activisme de la France, on trouve la volonté de laisser les coudées franches aux industriels européens de l’intelligence artificielle largement subventionnés par les Etats qui déploient déjà dans de nombreux secteurs privés comme publics les algorithmes de l’intelligence artificielle. Revenons deux secondes sur cette terminologie. Comment l’intelligence pourrait être qualifiée d’artificielle. Cette oxymore pourrait bien plutôt être nommé pour ce qu’il est ; un logiciel de plagia ou une production artificielle.
Intelligence artificielle : la France ouvre la voie à la surveillance de masse en Europe.
Disclose et Investigate Europ
Reconnaissance faciale en temps réel, interprétation des émotions, catégorisation des pensées religieuses, sexuelles et politiques… La France a activement milité pour que ces pratiques soient permises par « l’AI Act », le règlement européen sur l’intelligence artificielle, révèlent Disclose et Investigate Europe, documents confidentiels à l’appui.
Imaginez que vous participiez à une manifestation pour le climat, que vous portiez un badge ou que vous brandissiez une pancarte. Une caméra « intelligente » détecte ces signes, enregistre votre visage et transmet les images à la police pour les comparer au fichier des personnes recherchées pour crimes environnementaux. Vous n’y figurez pas, mais les données restent stockées. Imaginez un naufragé qui vient de débarquer sur l’île de Lampedusa. Arrêté, il est interrogé à l’aide d’une caméra capable de détecter des émotions. Le système enregistre des signes de nervosité, de peur, d’indécision : il en conclut que l’exilé ment sur son âge ou ses origines. Sa demande d’asile est rejetée.
Ces scènes qui semblent sorties d’un film de science-fiction pourraient devenir réalité dans les prochaines semaines. Le 2 février, les articles les plus controversés — dits « risques inacceptables » — du règlement européen sur l’intelligence artificielle (IA) entreront en vigueur avec, dans leur sillage, une myriade de portes ouvertes pour contrôler l’espace public. Le texte était pourtant censé encadrer l’usage de l’intelligence artificielle contre les menaces pour les droits fondamentaux et les libertés publiques en Europe. Mais après deux ans de négociations secrètes entre les États européens, ce cadre n’a pas survécu aux coups de boutoir de la France, qui a obtenu des exemptions majeures en imposant le thème de « la sécurité nationale ».
C’est ce que démontre l’analyse d’une centaine de documents confidentiels européens sur l’AI Act, obtenus par Disclose et Investigate Europ. Des comptes-rendus de négociations qui dévoilent comment Paris est parvenu à ouvrir une brèche pour autoriser la surveillance de masse dans l’espace public.
La « ligne rouge » de la sécurité nationale
Le lobbying de la France commence fin 2022. À l’époque, les débats sur ce projet porté par la Commission européenne depuis avril 2021 sont tendus. Au cœur des discussions entre les 27 pays de l’UE : la classification des risques liés à l’utilisation de l’IA. Très vite, Paris s’oppose à ce que la future loi européenne interdise certaines technologies particulièrement intrusives. En l’occurrence, celles qui présentent des risques dits « inacceptables » pour les libertés publiques.
Le 18 novembre 2022, au cours d’une réunion organisée à huis clos avec ses homologues européens, le représentant français prévient, selon le compte-rendu en notre possession : « L’exclusion des questions de sécurité et de défense [du cadre du règlement]… doit être maintenue à tout prix ». Par cette requête, la France veut garder la possibilité de recourir à la reconnaissance faciale en temps réel dans l’espace public, en cas de risque pour la sécurité du pays. Cela vaut aussi pour le maintien de l’ordre. Ce que confirme une source en première ligne des négociations : « La France considère que l’ordre public fait partie de la sécurité nationale, c’est pourquoi elle a réclamé que tous les aspects du maintien de l’ordre soient exclus du règlement. Elle est le seul pays à avoir demandé cette exclusion totale ». Des manifestant·es accusé·es de troubler l’ordre public pourraient ainsi devenir les cibles légales de la reconnaissance faciale. Sollicités à plusieurs reprises, le gouvernement français et ses représentant·es à Bruxelles n’ont pas répondu aux questions de Disclose et Investigate Europe.
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D’abord isolé, Paris ne ménage pas ses efforts pour persuader ses homologues européens du bien-fondé de sa demande. En septembre 2022, l’ambassadeur adjoint français s’entretient avec l’un des rapporteurs du texte au Parlement européen. Objectif : le convaincre de la nécessité d’autoriser la reconnaissance faciale pour le maintien de l’ordre. « Le diplomate français était nerveux, il y avait de la tension dans la pièce, témoigne notre source. Le ton est monté… Le représentant français campait sur ses positions, au prétexte que la France organisait les Jeux olympiques quelques mois plus tard .» En France, avant les JO, l’utilisation de la vidéosurveillance algorithmique par la police n’était autorisée que dans de très rares cas. L’événement sportif a donné l’occasion au gouvernement de faire adopter une loi validant son expérimentation jusqu’en mars 2025. Sans toutefois parvenir à convaincre les parlementaires d’y inclure la reconnaissance faciale.
Matignon à la manœuvre
L’activisme de Paris en faveur de technologies ultra-intrusives est étayé par un courrier envoyé, fin novembre 2023, au secrétariat du Conseil de l’UE. Ce document que Disclose et Investigate Europe se sont procuré est signé du Secrétariat général aux affaires européennes (SGAE), un service placé sous l’autorité de Matignon et chargé de la coordination interministérielle pour les politiques européennes. Le service rappelle d’abord la « ligne rouge » de la France « sur l’exclusion de la sécurité nationale ». Il insiste ensuite pour pouvoir utiliser l’IAdans l’espace public « en cas d’urgence justifiée ».
Les efforts de la France ont été récompensés. Comme l’indique l’article 2.3 de l’AI Act. Celui-ci dispose en effet que « le présent règlement (…) ne porte pas atteinte aux compétences des États membres en matière de sécurité nationale. » Selon Aljosa Ajanovic, membre de l’EDRI, une organisation de défense des droits des citoyen·nes européen·nes, ce principe « permet d’introduire des systèmes de surveillance biométrique de masse qui risquent d’affecter lourdement nos libertés de mouvement, de réunion, d’expression ainsi que notre vie privée ».
Quant à l’article 46, alinéa 2 du règlement européen, il précise que « dans une situation d’urgence dûment justifiée pour des raisons exceptionnelles de sécurité publique (…) les autorités répressives » peuvent utiliser « un service d’IA à haut risque spécifique », sans autorisation.
Appartenance religieuse et politique
Si un État estime que sa sécurité est en jeu, il pourra aller jusqu’à rechercher une personne sur la base de la « race, opinions politiques, affiliation à une organisation syndicale, convictions religieuses ou philosophiques, vie sexuelle ou leur orientation sexuelle », grâce à la science algorithmique. Une attaque en règle contre les libertés publiques et les droits civiques qui semble également défendue par les autorités françaises, comme l’indique un passage du courrier du Secrétariat général aux affaires européennes. Celui-ci souligne que la France estime « très important de préserver la possibilité de rechercher une personne sur la base de critères objectifs exprimant une croyance religieuse ou une opinion politique ». Une surveillance qui serait rendue possible grâce, notamment, est-il précisé, à la détection du « port d’un insigne ou d’un accessoire, lorsque cette personne est impliquée dans l’extrémisme violent ou présente un risque terroriste ». Un badge d’un mouvement écologiste classé « extrémiste et violent » pourrait donc motiver l’allumage de caméras dopées à l’IA.
« Il est glaçant de voir l’UE laisser ses polices recourir à ces systèmes pour tenter de détecter l’orientation sexuelle, s’indigne Félix Tréguer, auteur de Technopolice, la surveillance policière à l’ère de l’IA et porte-parole de la Quadrature du Net, une association française de défense des libertés numériques. « C’est aussi ça l’intelligence artificielle, poursuit-il, le retour des théories naturalisantes, des pseudosciences et des catégories arbitraires, désormais inscrites dans de puissants systèmes automatisés pour mettre en œuvre la violence d’État ».
« La plupart du temps, les gens ne sauront pas qu’ils ont été surveillés »
Au cours des discussions sur l’AI Act, la France a mis en avant deux autres « lignes rouges ». Paris a en effet demandé à ce que les prisons et les zones de contrôles aux frontières soient « exclues de la définition de l’espace public », comme le dévoile le compte-rendu d’une réunion de novembre 2023. Là encore, aux côtés d’autres pays comme la Grèce, elle a obtenu gain de cause.
Dans quelques semaines, les États membres pourront donc déployer des systèmes de reconnaissance émotionnelle à leurs portes. Des logiciels, qui, une fois reliés à une caméra, pourront être utilisés lors d’interrogatoires de personnes exilées. L’objectif étant, par exemple, de chercher à évaluer avec plus ou moins de fiabilité, leur degré de nervosité ou d’anxiété pour savoir si elles mentent sur leur pays d’origine, leur âge ou la raison de leur départ. « Ce qui est insidieux dans l’utilisation de l’IA par la police et le contrôle des migrations, c’est que la plupart du temps, les gens ne sauront pas qu’ils ont été surveillés par ces systèmes », déplore Sarah Chander, cofondatrice d’Equinox, une ONG qui lutte contre les discriminations raciales en Europe.
Derrière l’activisme de la France, on trouve enfin la volonté de laisser les coudées franches aux industriels européens de l’intelligence artificielle. C’est du moins ce que sous-entend le représentant de Paris dans une réunion organisée le 15 novembre 2023. Celui-ci «met urgemment en garde contre les impacts négatifs [que pourrait avoir le règlement] sur la capacité d’innovation de l’UE». Il insiste, évoquant le risque que « les entreprises délocalisent leurs activités dans des régions où les droits fondamentaux ne jouent pas de rôle ». Un argument repris par Emmanuel Macron un mois plus tard. Selon le chef de l’État, en régulant « beaucoup plus vite et beaucoup plus fort que nos grands compétiteurs, on régulera des choses qu’on ne produira plus ou qu’on n’inventera pas ». À Bruxelles, beaucoup interprètent ces prises de position comme un soutien à peine voilé à un fleuron de la « start-up nation » : Mistral AI. La société française compte parmi ses actionnaires Cédric O, un proche du président de la République et ancien secrétaire d’État au numérique. C’est lui aussi qui est chargé des relations publiques de l’entreprise, dont l’un des fondateurs confiait il y a tout juste un an : « Dans sa forme finale, l’AI Act est tout à fait gérable pour nous ».
La reconnaissance faciale s’installe dans les entreprises en toute discrétion
Le règlement européen sur l’intelligence artificielle devrait bannir certaines dérives en lien avec cette technologie, même si les associations de défense des citoyens craignent une banalisation de leur usage et un manque de transparence sur les projets menés dans le secteur privé.
« C’est hyperfacile. Plutôt que de taper un long code, le matin, je m’assois devant mon ordinateur, je pose mon doigt sur le clavier, je lance la caméra et l’ordinateur s’allume. » Cette salariée d’une grande banque française – qui préfère garder l’anonymat – apprécie la rapidité que lui offre dans son quotidien cette solution biométrique. « Les employés ne sont jamais obligés de l’utiliser, ils ont le choix avec d’autres moyens, mais c’est un succès »,ajoute-t-elle.
Moins visible que dans le domaine régalien, la reconnaissance faciale n’en conquiert pas moins du terrain dans les entreprises hexagonales. Cette technologie ultrasensible, car elle permet d’identifier une personne sur la base de sa réalité biologique, fait l’objet d’expérimentations dans des domaines aussi variés que celui de l’accès à des locaux, à des outils ou encore de la vérification d’identité.
Ainsi, en juin 2024, le président de l’agence d’intérim numérique Iziwork annonçait la mise à disposition auprès de ses entreprises clientes – 2 000 en tout, au rang desquelles de grands groupes comme Carrefour et Geodis – d’une fonctionnalité sur son application intégrant un service de reconnaissance faciale.
Concrètement, ce dispositif permettra de vérifier, grâce à un selfie du collaborateur, qu’il s’agit bien de la personne figurant sur ses papiers d’identité. « Le nombre de fraudes n’est pas forcément considérable, explique Alexandre Dardy, le cofondateur de l’entreprise, mais lorsqu’il y a un problème de vol ou d’accident, en termes d’impact c’est important pour l’entreprise ou l’agence d’intérim », justifie-t-il.
Depuis, l’entreprise a fait appel à un cabinet d’avocats pour se mettre en conformité avec la loi informatique et libertés et le règlement général sur la protection des données (RGPD). « Nous ne pouvons nous servir de cette photo que pour la comparer aux papiers d’identité »,explique ce patron. Ce cliché ne doit pas être utilisé à des fins de classement des intérimaires, il ne doit pas être un critère de jugement, et doit être supprimé dès lors que le test est terminé. »
Mercredi 15 janvier 2025 : un accord de cessez-le-feu a été trouvé, après 15 mois d’une offensive génocidaire qui a fait au moins 45000 morts, selon les autorités palestiniennes et probablement plus de 70 000, selon le journal médical internationalement reconnu The Lancet. Pour en arriver là, Israël, a mis des moyens terrestres et militaires sans précédent, rasant quasiment la bande de Gaza.
Pour qu’Israël, en arrive là, il lui faut aussi des pays complices, pour lui vendre de l’armement. pour cette région, le plus gros fournisseur, se trouve être les États-Unis. Mais la France, n’est pas en reste, notamment sur les composants
Dans l’émission, de ce jour, nous allons parler de ce commerce des armes en direction d’Israël avec le collectif Stop Arming Israël France. Ce 18 janvier 2025 se tenait au Théâtre L’Échangeur de Bagnolet une rencontre intitulée : SOIRÉE DE SOLIDARITÉ AVEC LES ARTISTES PALESTINIENS. En début de cette soirée, Le collectif Montreuil Palestine organisait avec Les Amis du Théâtre de la Liberté de Jénine, Stop Arming Israël France et la CGT Spectacle une réunion publique contre le commerce des armes avec Israël. Et c’est cette rencontre que nous vous proposons dans l’émission d’aujourd’hui.
Journée nationale d’action Stop Arming Israël jeudi 30 janvier 2025
Tractage auprès des travailleur.euses de l’armement Thales & Safran Massy (91) RDV 7 h 30 à Massy-Palaiseau (RER B) Sortie 1 Massy-Atlantis
Action légale, mais contrôle de police possible – prévoir une pièce d’identité
Appel Urgent des Syndicats Palestiniens : Mettre fin à toute complicité, Arrêter d’armer Israël.
Israël a exigé que 1,1 million de Palestiniens évacuent la moitié nord de Gaza, tout en les soumettant à des bombardements constants. Cette mesure impitoyable s’inscrit dans le cadre du plan israélien, qui bénéficie du soutien indéfectible et de la participation active des États-Unis et de la majorité des États européens, visant à perpétrer des massacres odieux et sans précédent contre les 2,3 millions de Palestiniens de Gaza et à procéder à un nettoyage ethnique de l’enclave. Depuis samedi, Israël bombarde intensivement et sans discernement Gaza et a coupé le carburant, l’électricité, l’eau, la nourriture et les livraisons médicales au territoire. Israël a tué plus de 2 600 Palestiniens, dont 724 enfants, rasant des quartiers entiers, éliminant des familles complètes et blessant plus de 10 000 personnes. Certains experts en droit international ont commencé à mettre en garde contre des actes génocidaires d’Israël.
Par ailleurs, le gouvernement israélien d’extrême droite a distribué plus de 10 000 fusils aux colons extrémistes de Palestine 48 et de Cisjordanie occupée, afin de faciliter leurs attaques et pogroms de plus en plus fréquents contre les Palestiniens. Les actions, les massacres et la rhétorique d’Israël indiquent son intention de mettre en œuvre une seconde Nakba, promise depuis longtemps, en expulsant autant de Palestiniens que possible – créant un “nouveau Moyen-Orient” dans lequel les Palestiniens vivraient perpétuellement soumis.
La réponse des États occidentaux a été un soutien complet et total à l’État d’Israël, sans même un semblant de respect du droit international. Ceci a augmenté le sentiment d’impunité d’Israël, lui donnant carte blanche pour mener sa guerre génocidaire sans aucune limite. Au-delà du soutien diplomatique, les États occidentaux fournissent de l’armement à Israël et sanctionnent les activités des entreprises d’armement israéliennes à l’intérieur de leurs frontières.
Alors qu’Israël intensifie sa campagne militaire, les syndicats palestiniens appellent leurs homologues internationaux et toutes les personnes de conscience à mettre fin à toute forme de complicité avec les crimes d’Israël, en cessant de toute urgence le commerce d’armement avec Israël, ainsi que tout financement et toute recherche militaire. C’est maintenant qu’il faut agir – la vie des Palestiniens est en jeu.
Cette situation urgente et génocidaire ne peut être évitée que par une augmentation massive de la solidarité mondiale avec le peuple Palestinien, qui seul peut freiner la machine de guerre israélienne. Nous avons besoin que vous agissiez immédiatement – où que vous soyez dans le monde – pour empêcher l’armement de l’État israélien et des entreprises impliquées dans l’infrastructure du blocus. Nous sommes inspirés par les mobilisations syndicales passées en Italie, en Afrique du Sud, et aux États-Unis, ainsi que des mobilisations internationales similaires contre l’invasion italienne de l’Éthiopie dans les années 1930, et contre la dictature fasciste au Chili dans les années 1970 et ailleurs, où la solidarité mondiale a limité l’ampleur de la brutalité coloniale.
Nous appelons les syndicats des secteurs concernés à:
Refuser de construire des armes destinées à Israël.
Refuser de transporter des armes vers Israël.
Adopter des motions en ce sens au sein de leur syndicat.
D’agir contre les entreprises complices qui participent à la mise en œuvre du siège brutal et illégal d’Israël, en particulier si elles ont des contrats avec votre institution.
Faire pression sur les gouvernements pour qu’ils cessent tout commerce militaire avec Israël et, dans le cas des États-Unis, qu’ils cessent de le financer.
Nous lançons cet appel alors que nous assistons à des tentatives d’interdiction et de réduction au silence de toutes les formes de solidarité avec le peuple palestinien. Nous vous demandons de vous exprimer et d’agir face à l’injustice, comme les syndicats l’ont fait historiquement. Nous lançons cet appel, car nous sommes convaincus que la lutte pour la justice et la libération de la Palestine est non-seulement une lutte qui sera déterminée au niveau régional et mondial. C’est aussi un levier pour la libération de tous les peuples dépossédés et exploités du monde.
Fédération générale palestinienne des syndicats, Gaza.
Aujourd’hui nous vous diffusons un documentaire sonore sur la violence de la « rénovation urbaine », réalisé par Ludo Mepa et Américo Mariani avec le CRU (toulouse.espacesensible.net), la disquette (cargocollective.com/ladisquette) et l’ortie (associationlortie.wordpress.com). Vous entendrez trois histoires qui racontent ce que la disparition de son logement et de son quartier coûte à l’existence. Ces récits sont mis en perspective avec l’histoire de Toulouse et de son aménagement où la ruine, la destruction et la brutalité, loin d’être marginales, sont des éléments structurants.
Le 7 octobre 2023, une attaque du Hamas, provoquant des morts et des otages, permet à Israël, de mené une guerre d’extermination contre le peuple de Gaza et lui permet d’accentuer son idéologie coloniale, notamment en Cisjordanie et provoquer une guerre sur le territoire libanais.
Le 8 décembre 2024, les Syriens ont renversé le régime de Bashar el-Assad après treize ans de révolution, de guerre, d’interventions étrangères et de profondes transformations sociétales causées par des massacres de masse (plus de 500 000 morts), des déplacements forcés de millions de personnes et un remodelage démographique brutal.
Dans ce contexte, quelles sont les perspectives de luttes et des moyens d’émancipation des peuples ?
Pour cela, nous vous proposons dans l’émission de ce jour, l’écoute d’une grande partie de la réunion publique qui se tenait le 17 janvier 2025 et organisé par Autonomie de classe au CICP – Centre International de Culture Populaire. Le thème de ce débat était : Quelle stratégie de libération au Moyen-Orient ?
Nous recevons dans notre émission, AMI et Djenaba ; les deux sœurs de Alassane Sangaré. Avec elles nous parlerons des raisons de l’incarcération d’alassane après un procès expéditif en correctionnelle, comment la famille a appris sans ménagement sa mort avec un retard d’un jour et demi, comment elle a réagit immédiatement pour connaître la vérité et démentir la version de l’administration pénitentiaire qui parle de suicide.
Mais avant, brossons rapidement le contexte ; le nombre de détenus en France a encore augmenté pour atteindre un nouveau record en janvier : 80000 personnes emprisonnées. La France figure parmi les pires pays en Europe en termes de surpopulation carcérale, juste avant Chypre et la Roumanie – selon une étude publiée en juin 2024 par le Conseil de l’Europe. Les conditions de détention y sont infectes et la longueur des peines infaisables, les perspectives noires. La population carcérale y est gérée comme des numéros.
Dans ces oubliettes modernes aux hauts murs, 125 prisonniers meurent chaque année de suicides ou de morts suspectes. Ces chiffres peuvent être largement sous-estimés. Ahfed benotman disait “Il ne faut pas parler de suicide en prison, il faut dire que la prison tue”, l’administration pénitentiaire est responsable de la sécurité des prisonniers qu’elle enferme. Quand il y a un mort, c’est qu’il y a eu manquement, que ce soit par des coups de co-détenus placés là par l’AP, par des matons ou de désespoir à en mourir.
Le risque de suicide est dix fois plus élevé en prison qu’en population générale chez les hommes et quarante fois plus chez les femmes. Le taux de suicide est sept fois plus élevé au cours de la première semaine d’incarcération.
L’année 2024 a été particulièrement meurtrière en matière de violences policièresAvec 55 morts recensés l’année passée en Francepar le collectif «Désarmons-Les», c’est le nombre le plus élevé depuis plus d’un demi-siècle. Ces meurtres restent impunis. Alors si l’on rajoute les hauts murs, le combat pour la vérité est encore plus dur…
Quelques cas de morts suspectes récentes : Jules est mort au mitard de la maison d’arrêt de Seysses dans la nuit du 5 au 6 décembre 2020. Il avait 20 ans. L’administration pénitentiaire prétend qu’il s’est pendu, mais les prisonniers sont formels : Jules ne s’est pas suicidé. Ils sont très nombreux à témoigner, et c’est toujours la même équipe qui est mise
Le 9 août 2022, Romain Leroy, prisonnier longue peine, correspondant de l’Envolée, est mort. Il est mort d’une rupture de l’aorte. Il avait 38 ans.
En septembre 2020, Idir est mort de façon très suspecte au mitard (quartier disciplinaire) de la maison d’arrêt de Lyon Corbas.
Sambaly est mort en 2022 d’asphyxie après une agonie de trente-cinq minutes, les pieds entravés, les mains menottées dans le dos, bâillonné avec une serviette, écrasé sous le poids de quatre ou cinq matons
Le 9 octobre 2024, Robin Cotta, 22 ans, trouve la mort dans la cellule 504 du quartier des arrivants de la maison d’arrêt des Baumettes, frappé, assommé, puis froidement égorgé par un codétenu avec les tessons d’un bol en porcelaine.
Alassane Sangaré, est un homme noir de 36 ans. Il est mort le 24 novembre 2022 dans des circonstances suspectes à Fleury-Mérogis. Sa mort, intervenue cinq jours après son incarcération, est officiellement attribuée à un suicide, mais sa famille — sa mère et ses sœurs — refuse cette version et mène un combat acharné pour faire éclater la vérité. Elles dénoncent l’invisibilité des violences carcérales.
Rencontre : Journée contre la violence carcérale en soutien au Comité Vérité pour Alassane, samedi 1ᵉʳ février 2025 à 15h, Maison des Associations, 15 avenue Strathkelvin, 91100 Corbeil-Essonnes
Dans cette émission, nous vous donnons à écouter une réunion publique à l’initiative du courant de lutte transyndical et inter-professionnel “Ne tournons pas la page”, qui dans l’union locale CTG du 18ème arrondissement à Paris, le lundi 20 janvier 2025, avait invité le sociologue Baptiste Giraud pour parler de son livre « Réapprendre à faire grève ». Malgré ce que le titre pourrait laisser entendre, il ne s’agit pas d’un manuel professoral pour faire la grève, mais d’interroger les obstacles et les difficultés rencontrées autour du travail syndical d’organisation et d’apprentissage de la grève. Par extension, cela permettra d’interroger les possibilités de la grève, et sa généralisation souhaitée. Après tout, alors que le droit de grève est sans cesse attaqué, rendant plus compliqué son exercice, et que les stratégies syndicales sont questionnées, n’y a-t-il pas lieu de s’interroger aussi sur ce qui sous-tend les grèves, sur leurs modalités ? C’est ce que nous vous proposons d’écouter dans cette émssion.
Aujourd’hui dans cette émission nous vous diffusons la prise de parole de Pierre Stambul, membre de l’UJFP, qui avait lieu le samedi 18 à la libraire résistance autour de son ouvrage ” Du projet sioniste au génocide”. Avant cela, vous entendrez un court montage d’une partie des prises de paroles, qui ont eu lieu le jeudi 16 janvier lors du rassemblement organisé par Urgence Palestine à Stalingrad, contre la tenue d’un match de basket à Paris contre le Maccabi Tel Aviv, qui reviennent sur l’annonce du “cessez le feu” à Gaza du mercredi 15 janvier.
À peine élu, Macron avait déclaré le 27 juillet 2017 : « la 1ère bataille, c’est de loger tout le monde dignement, je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois, perdus, c’est une question de dignité, d’humanité». 7 ans plus tard, le nombre de sans-abris a plus que doublé et est passé de 143.000 à 330.000, celui des personnes privées de logement personnel est passé de 896.000 à 1.098.000… celui des demandes HLM de 2,2 à 2,7 millions de familles …
Pourtant la France compte 3,1 millions de logements vacants et 9 millions de mètres carrés de bureaux vacants soit 200 000 logements. L’Ile de France compte 416.000 logements vacants et Paris 116 000. 30 ans après l’occupation de la rue du Dragon, le 18 décembre 1994 et la dernière vague de réquisition qui s’en est suivie en 1995 (1200 logements réquisitionnés), l’État n’a plus le courage d’appliquer cette loi.
Partant de ce constat, le 5 janvier 2025 avait lieu “La marche des réquisitions”, pour dénoncer des immeubles vides dans Paris, et pour exiger : l’application de la loi de réquisition sur les immeubles vides, et l’abrogation de la loi Kasbarian et de toutes les lois et dispositifs qui pénalisent les occupants d’habitats de survie.
Sur la base des prises de paroles réalisées lors de cette manifestation, nous avons ensuite réalisé un interview avec Etienne, (militant du DAL), afin de revenir sur la question du la question des réquisitions, mais aussi sur l’ensemble des combats à mener au niveau du logement et en ce qui concerne plus particulièrement le logement social. Nous vous diffusons donc dans l’émission d’aujourd’hui un montage qui alterne entre les prises de paroles du 5 janvier et cet interview.
Le militant antifasciste Gino est détenu à Fresnes, en attente de la décision concernant sa possible extradition en Hongrie. Il est accusé d’avoir participé en février 2023 à Budapest aux affrontements en marge du défilé néonazi Day of Honour (jour de l’honneur), qui accueille depuis 1997 des nostalgiques du Troisième Reich et de la mode Waffen-SS.
Un mandat d’arrêt européen a été émit à l’encontre de Gino et de ses camarades, accusés de « participation à une organisation criminelle » et de « coups et blessures provoquant un risque immédiat de mort », des délits passibles en Hongrie d’une peine maximale de seize années d’emprisonnement. Selon Mediapart, le mandat est la conséquence d’une agression présumée contre deux néonazi·es qui ont écopé d’une incapacité totale de travail (ITT) de cinq et six jours.
La SDAT (Sous-Direction Anti-Terroriste) a procédé à l’interpellation de Gino en région parisienne, afin de répondre avec zèle à la demande d’extradition formulée par les autorités hongroises, aux mains du gouvernement d’extrême droite de Viktor Orban. Pour la même affaire, d’autres militant.es antifascistes de plusieurs pays d’Europe ont été arrêté.es, emprisonné.es et ostensiblement torturé.es.
Le 15/01, s’est tenu le délibéré concernant la demande d’extradition de Gino, devant la Cour d’appel de Paris. La demande d’informations complémentaires demandée par la défense a été reçue positivement, pour une partie des demandes. La justice a pointé de graves « dysfonctionnements » en matière d’indépendance et d’équité dans le pays dirigé par Viktor Orbán. La Cour d’appel accède donc à la majorité de nos demandes de compléments d’informations au gouvernement hongrois. Ce dernier a maintenant deux semaines pour répondre.
La Hongrie doit :
Dans un premier temps, préciser les conditions de détention de Gino s’il est remis à la Hongrie. Dans un second temps, préciser les mesures concrètes prises pour garantir sa sécurité du fait de ses opinions politiques. Dans un troisième temps, préciser les garanties effectives pour protéger sa personne et garantir son droit à un procès équitable, notamment par rapport à l’indépendance et l’impartialité des tribunaux hongrois.
La Hongrie doit fournir ces documents sous 15 jours et la prochaine audience aura lieu le mercredi 12 février.
Néanmoins, convaincu.e.s qu’un régime qui soutient des évènements comme la Marche de l’Honneur ne peut en aucun cas garantir les droits des militant.e.s antifascistes comme Gino, la pression médiatique et politique doit continuer autour de cette affaire.
Pour cela et en appel à la journée de solidarité qui se tiendra le samedi 18 janvier à la Parole Errante, à Montreuil, nous vous diffusons aujourd’hui le podcast produit dans les studios de la parole errante par le comité de soutien de Gino : toutes vos prisons ne suffiront, précédé d’une mise en contexte produite par blast et intitulé la France au service des néo-nazis hongrois.
Dans l’émission de ce jour, nous parlerons de questions environnementales. En seconde partie d’émission, nous entendrons un entretien avec le géographe suédois Andreas Malm.
Mais en ce début d’émission, nous nous rendons en Seine-et-Marne, car ce 9 janvier 2025, se tenait l’audience sur le fond au tribunal administratif de Melun concernant le recours déposé le 17 mai 2024 par la Régie Eau de Paris contre l’arrêté préfectoral autorisant deux nouveaux forages pétroliers sur le site de Bridge Energies de Nonville en Seine-et-Marne (77)
Alors que la concession Bridge Energies est située dans le périmètre de la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais, classée par l’Unesco, située à 1,5 km en amont de point de captation d’Eau de Paris, ces nouveaux forages :
Font peser d’importants risques pour l’alimentation en eau potable de 180 000 Parisien(ne)s et les habitant(e)s de la commune de Villemer
Constituent des risques de pollution de la rivière du Lunain, zone Natura 2000 et de la nappe phréatique du « Champigny »
Sont également en contradiction avec les engagements de la France à sortir des énergies fossiles et nuisent ainsi à la lutte contre le dérèglement climatique.
Le 13 octobre 2024, six associations : France Nature Environnement Île-de-France et France Nature Environnement 77, les Amis de la Terre/France, Notre Affaire à Tous, le Réseau Action Climat et Reclaim Finance ont déposé deux interventions volontaires au soutien du recours initié par Eau de Paris et de leur côté, six communes et deux syndicats des eauxen ont fait de même.
Nous étions à cette audience et nous allons entendre le reportage réaliser ce 9 janvier 2025,avec les interventions des collectifs en luttes et le représentant d’eaux de paris.
Dans cette seconde partie d’émission, nous allons poursuivre sur les questions environnementales. En 2021, lors de la pandémie de la COVID-19, des questionnements ont surgi.
La crise sanitaire est-elle la conséquence du capitalocène ? Le capital fossile est-il responsable des catastrophes en cours ? Faut-il un communisme de guerre pour échapper au pire ? Le géographe suédois Andreas Malm, que nous allons entendre, tente d’apporter des réponses à ces questionnements, en expliquant en quoi la crise sanitaire est aussi une crise politique et une crise du capitalisme. Il était alors l’invité en août 2021 du site d’information le média. Entretien que nous allons entendre.
Aujourd’hui, dans cette émission, nous revenons sur l’actualité en Martinique. Parce que, nous aussi, comme le Canard réfractaire, on ne lâche pas, on suit les luttes qui se passent. Dans un premier temps, vous pourrez écouter l’émission justement faite par le canard réfractaire que nous saluons et dans un deuxième temps, vous écouterez le reportage que nous avons réalisé en nous rendant à la manifestation Parisienne du 11 janvier à la gare Montparnasse en soutien à la lutte contre la vie chère et pour demander la libération du « R », de Rodrigue Petitot, président du Rpprac, le Rassemblement Pour la Protection du Peuple et des Ressources Afro-Caribéennes.
Vie chère aux Antilles : L’enquête de Libération met à jour les pratiques opaques et les marges exorbitantes de GBH
11 janvier 2025
— Par Sabrina Solar —
La question de la vie chère aux Antilles et les pratiques économiques des grandes entreprises locales, telles que le groupe GBH, fait l’objet d’une attention croissante non seulement dans les territoires d’Outre-Mer, mais aussi à l’échelle nationale. En ce début d’année, l’enquête publiée par le quotidien Libération, le 9 janvier 2025, a mis en lumière les pratiques controversées de cette multinationale martiniquaise, qui s’est imposée comme un acteur majeur dans plusieurs secteurs économiques, dont celui de l’automobile. Cette investigation est d’autant plus pertinente dans un contexte de crise sociale, où les hausses de prix et les inégalités économiques sont des sujets de débat intense.
L’enquête s’appuie sur des documents internes confidentiels obtenus grâce à un cadre supérieur de GBH, un des 170 managers ayant accès à ces informations sensibles. Ce dernier, travaillant depuis près de 20 ans dans la branche automobile du groupe, a fourni des éléments clés permettant d’exposer l’étendue des marges réalisées par GBH dans ce secteur. Selon les données révélées, les concessions automobiles de GBH en Outre-Mer génèreraient une marge nette de 18 à 28 % sur chaque véhicule vendu, soit trois à quatre fois plus que dans l’Hexagone pour des voitures similaires. Ce différentiel de prix est difficilement justifiable par les coûts d’approche, tels que le transport ou l’octroi de mer, que l’entreprise invoque fréquemment pour expliquer cette disparité. Selon les experts cités dans l’enquête, ces frais ne représenteraient que 15 à 20 % du prix de vente final, ce qui est bien loin de justifier de telles marges.
L’une des pratiques les plus controversées soulevées par l’enquête concerne les « marges arrière ». Ce terme désigne les remises de prix que GBH obtiendrait de ses fournisseurs à la fin de chaque année, en fonction des objectifs de vente atteints. Ces marges arrière, bien que le groupe les évalue à 5 à 7 % du chiffre d’affaires, sont largement contestées. Christophe Girardier, consultant indépendant et auteur de plusieurs rapports sur la distribution en Outre-Mer, estime que ces marges arrière pourraient atteindre jusqu’à 25 % du chiffre d’affaires annuel de GBH. Ce mécanisme de remises influe directement sur les prix finaux payés par les consommateurs et contribue à l’augmentation artificielle des prix des biens de consommation courante dans les territoires d’Outre-Mer, dont la Martinique et la Guadeloupe. Cette situation devient encore plus problématique dans un contexte où les prix peuvent être jusqu’à 40 % plus élevés qu’en métropole, alimentant ainsi la crise sociale liée à la vie chère.
L’enquête va plus loin en exposant l’opacité financière du groupe GBH, qui fait l’objet de critiques récurrentes. Bien qu’il ait été contraint, après une action en justice, de publier ses comptes sociaux pour la période 2013-2018, ces documents ne permettent pas d’avoir une vision complète de la situation financière du groupe. En effet, ces comptes, publiés juste avant les fêtes de fin d’année 2024, ne sont que des comptes sociaux, un minimum légalement requis, et non des comptes consolidés. De plus, ces comptes ne détaillent pas les nombreuses filiales de GBH, rendant difficile toute analyse approfondie. Cette structure complexe et opaque permettrait au groupe de maximiser ses bénéfices tout en allégeant artificiellement les comptes d’exploitation de ses entités les plus rentables. Ce type de gestion est critiqué pour son manque de transparence et pour les effets néfastes qu’il a sur l’économie locale, où les marges excessives engendrent une pression insoutenable sur le pouvoir d’achat des populations.
L’enquête de Libération n’intervient pas seulement dans le cadre d’une crise sociale, mais aussi dans un contexte judiciaire. En effet, plusieurs lanceurs d’alerte ont porté l’affaire devant le tribunal de commerce de Fort-de-France, exigeant la publication complète des comptes financiers de GBH, notamment les comptes consolidés et ceux des différentes filiales. Après deux renvois, le dossier du groupe sera examiné à nouveau le 23 janvier 2025. Ce jour-là, le tribunal devra déterminer si le groupe respecte ou non les obligations légales en matière de transparence financière et s’il y a lieu de prononcer une amende pour non-publication des comptes en bonne et due forme.
En parallèle de cette enquête, la réaction des autorités publiques ne s’est pas fait attendre. Jean-Christophe Bouvier, le préfet de la Martinique, a réagi sur les ondes de Martinique la 1ʳᵉ, en déclarant que les informations diffusées par Libération allaient être prises en compte pour mener des investigations supplémentaires. Il a annoncé qu’il allait interroger les services de contrôle de l’État pour vérifier s’il existe des infractions à la législation sur les prix, et si des investigations approfondies devraient être menées pour faire respecter les règles de la concurrence. Ces déclarations témoignent d’une volonté d’agir face à des pratiques jugées déloyales et nuisibles à l’économie locale.
Cette affaire soulève des questions bien plus larges sur les pratiques économiques dans les territoires d’Outre-Mer. Les abus de marges et les mécanismes opaques qui permettent aux grandes entreprises de maximiser leurs profits au détriment des consommateurs sont devenus des sujets de préoccupation majeurs. Plusieurs rapports, dont celui remis à Emmanuel Macron en décembre dernier, ont appelé à une régulation plus stricte pour instaurer une concurrence non faussée et encadrer les marges arrière des distributeurs. Le rapport, élaboré par Pierre Egéa, juriste reconnu, et Frédéric Montlouis, consultant, plaide pour un contrôle renforcé afin de garantir des prix justes et équitables pour les habitants des Outre-Mer, qui subissent les effets de ces pratiques depuis trop longtemps.
La publication de l’enquête de Libération, couplée à la perspective de l’audience judiciaire à venir, marque un tournant dans la lutte contre les pratiques commerciales excessives dans les Outre-Mer. Elle met en lumière l’urgence d’une régulation stricte et d’une plus grande transparence des entreprises opérant dans ces territoires, où la crise de la vie chère reste un problème central. Il appartient désormais aux autorités judiciaires et politiques de prendre des mesures concrètes pour protéger les consommateurs et rétablir une concurrence équitable.
***** La réaction du Groupe Bernard Hayot
Le Groupe Bernard Hayot (GBH) a réagi à la suite de la parution d’un article dans le journal Libération le 9 janvier 2025, intitulé « les profits suspects du Groupe en Outremer ». Dans un communiqué publié le lendemain, l’entreprise a exprimé son mécontentement, affirmant que l’article reposait sur des « accusations infondées » et s’appuyait sur les propos de ses « détracteurs habituels » ainsi que d’un ancien salarié motivé par « un esprit de vengeance ». Le Groupe dénonce également ce qu’il considère comme une tentative de déstabilisation et se défend d’atteindre des marges excessives.
La réponse du Groupe Bernard Hayot Le Groupe Bernard Hayot a réagi vivement après la publication de l’article de Libération pointant ses profits jugés suspects dans les départements d’Outre-mer. Le communiqué du groupe, diffusé le 10 janvier 2025, critique l’orientation de l’article et dénonce des accusations sans fondement. Selon le Groupe, ces attaques sont alimentées par des sources qui n’ont aucunement pris en compte les explications détaillées fournies en réponse aux questions du journaliste avant la publication.
Des marges jugées raisonnables Concernant les marges pratiquées dans le secteur de la grande distribution alimentaire, GBH défend ses pratiques, en soulignant que ses marges sont comparables à celles pratiquées en métropole. En ce qui concerne l’activité automobile, le Groupe met en avant les importants investissements financiers requis pour gérer les stocks de véhicules neufs et de pièces de rechange, précisant que ces pratiques sont communes aux opérateurs internationaux.
Une concurrence dynamique Concernant la question de la concurrence, GBH rejette l’idée d’une position dominante. Le Groupe explique que les marges ont été particulièrement serrées ces dernières années, créant des difficultés pour de nombreux acteurs du marché, et souligne la dynamique concurrentielle accrue avec l’arrivée des constructeurs chinois et la redistribution des portefeuilles de marques. GBH insiste sur le fait que le marché est loin d’être figé.
L’origine du problème de la vie chère Enfin, le Groupe conclut que le problème de la vie chère en Outremer est bien plus ancien que la création de GBH et est fondamentalement lié à des facteurs structurels, notamment l’éloignement géographique. Le Groupe rappelle que dès 1952, bien avant sa fondation, l’État avait déjà instauré une prime de vie chère pour ses fonctionnaires.
Dans l’émission de ce jour et pour ce premier direct de l’année 2025, nous souhaitions faire un bilan de l’année écoulée et voir quelle serait les perspectives pour cette nouvelle année, que nous vous souhaitons la meilleure.
Nous avons procédé de manière chronologique et avec les archives 2024 de l’actualité des luttes. Nous avons choisi d’aborder plusieurs thématiques qui vont de la Palestine à l’Ukraine, de la dissolution en France aux JO, de la lutte des mineurs isolés en passant par les luttes environnementales et bien d’autres sujets et nous vous laissons le soin de découvrir.