Week-end de discussions de la Marche des solidarités – octobre 2024 – Après la loi Darmanin

Dans cette émission, nous vous ferons entendre des extraits de débats portant sur l’organisation de nos luttes face au fascisme, organisées par la Marche des Solidarités les 28 et 29 septembre 2024 à la bourse du travail de Paris. Face à l’offensive réactionnaire et la répression toujours plus importante dont sont victimes les personnes sans papiers depuis la promulgation de la loi Darmanin, il nous a paru important de mettre la lumière sur les réflexions des collectifs de sans papiers ainsi que des militants mobilisés à leurs côtés.
En première partie d’émission, vous pourrez ainsi entendre s’exprimer différents collectifs de sans papiers et de mineurs isolés, puis dans un second temps, les débats des personnes présentes lors de cette journée.

Bilan des journées de discussions du 28 et 29 septembre 2024 de la Marche des solidarités (avec différents communiqués) : Lien

Du pain et des parpaings: De l’eau jaillit le feu

Dans l’émission de ce jour, nous vous diffusons une émission de radio Pikez, du pain et des parpaings de septembre 2024.

Du pain et des parpaings, une série d’émissions mensuelle sur les luttes contre l’accaparement des terres, la gentrification, l’agro-industrie, le capitalisme vert, le pourrissement des écosystèmes, le colonialisme, l’extractivisme des corps et des matières, le tout principalement en Bretagne, mais pas que. Parce que les luttes ne sont pas que locales, elles s’insèrent le plus souvent dans un système économique et politique global, délétère et injuste.

Pour entamer avec élan la 3ᵉ saison de l’émission Du pain et des parpaings, nous commençons par un retour sur 6 jours de mobilisation estivale, festive et déterminée : le Village de l’eau du 16 au 21 juillet 2024 à Melle dans les Deux-Sèvres.

Notre envoyée archi-spéciale nous raconte son expérience, tend son micro aux participant.es, capte les sons d’ambiances et les conférences. On y entend aussi des extraits de documentaires ou radio éphémère montée pour l’occasion. Ça parle de l’organisation du village, d’une logistique au cordeau, des forces de l’ordre toujours présentes, on navigue entre les nombreuses tables rondes, mobilisations locales et internationalisme des luttes.

On se laisse porter par l’énergie des manifestations et des actions, les vibrations des fanfares et des chorales. De l’eau, encore des logiques d’accaparement, toujours des résistances collectives !

Ressources :

Zoom Écologie Hydre : la fabrique d’un réseau de luttes pour l’eau
La Clé des Ondes « Contre l’accaparement et pour les biens communs de l’eau »
La guerre de l’eau, France Culture, La Série Documentaire
Reporterre : fiction « La révolution, c’est de l’eau » de Wendy Delorme
Arrêté du 17.07.2024 allégeant les contraintes réglementaires pour la construction de plans d’eau de moins d’un hectare dans les zones humides
Traversée des luttes de l’eau septembre 2024

Sons et vidéos :

Megaradio 2024, le podcast de la megaradio, radio éphémère de lutte au village de l’eau de Melle en juillet 2024
Stop Méga-bassines, le procès fictif organisé par les scientifiques en rébellion
Le port, le pont et les paysan·nes, documentaire de Bassines Non Merci
Trip à Sainte Soline de Claire Kachkouch Soussi

Musiques :

« Aguacerito » de Muiska
« Freinage d’urgence » instru d’un appel à la lutte contre la LGV Toulouse-Bordeaux
« Panorama du micro-monde » de Mayeul Irlinger
« Tartunta » de Toinen Luonto

Contact : documentairesradio@riseup.net

LE SERVICE NATIONAL UNIVERSEL 5 ans après

Le Service national universel (SNU) est un programme mis en place par le Premier ministre français Édouard Philippe à partir de 2019. Promesse de campagne du candidat Emmanuel Macron lors de l’élection présidentielle de 2017. Le service national universel a été confirmé en tant que chantier du mandat présidentiel à l’occasion des vœux du président de la République aux armées le 23 janvier 2018.

Le SNU vise, selon la communication du Gouvernement, à proposer « un moment de cohésion visant à recréer le socle d’un creuset républicain et transmettre le goût de l’engagement », à « impliquer la jeunesse française dans la vie de la Nation » et à « promouvoir la notion d’engagement et favoriser un sentiment d’unité nationale autour de valeurs communes ».

Quand n’est-il cinq ans après et avec un nouveau gouvernement bien de droite. La déclaration de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Madame Anne Genetet, qui voit dans « la souffrance, la discipline, les rites » un fondement de l’éducation peuvent inquiéter.

Rapport de la cour des comptes sur le SNU, nomination d’une ministre issue de la commission de la défense, extrême droitisation du pouvoir, lien entre la jeunesse et l’industrie de l’armement. Le SNU et son monde sont toujours là et plus encore !

Pour parler de l’idéologie du service national universel, nous sommes en compagnie de Cassandre et Irène, du collectif non au SNU.

PALESTINE : 1 AN DE GENOCIDE

En cette émission du 07 octobre, nous traiterons de la question Palestinienne en direct avec Matteo et Jean, afin de revenir sur la chronologie des événements de cette dernière année, mais aussi, afin de mieux comprendre le contexte dans lequel se sont déclenchées les attaques du 07 octobre 2023. Nous vous diffusons aussi quelques extraits de la manifestation du 05 octobre 2024 à Paris.

Lutte internationale contre le racisme et le fascisme

La MARCHE DES SOLIDARITÉS a organisé en région parisienne un week-end de discussions qui a rassemblé, samedi 28 et dimanche 29 septembre, 200 personnes représentant différents collectifs, réseaux et organisations de Paris et sa région, de Marseille, Rennes, Brest etc. Le dimanche 29 septembre avait lieu une discussion intitulée “situation internationale et développement de la lutte internationale contre le racisme et le fascisme”, en perspective d’une journée internationale de manifestation le 22 mars 2025, à l’AERI 57 rue Étienne Marcel à Montreuil. Cette discussion que nous vous diffusons aujourd’hui réunie les intervention de Keerfa ( Gréce), la CISPM ( coalition internationale des sans papiers et migrant.e.s) pour l’Italie, le réseaux Alarm Phone, Urgence Palestine et Stand up to racism ( Grande Bretagne).


MARCHE FESTIVE POUR SAUVER LES TERRES AGRICOLES DE GONESSE

devant la mairie de Gonesse

Dans l’émission de ce jour, on vous emmène à 15 km de Paris, entre deux aéroports Roissy et le Bourget et là se trouve les terres agricoles de Gonesse, plus connue sous le nom de triangle de Gonesse.

Malgré l’annulation du méga-complexe EuropaCity et du terminal 4 de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle en 2019, puis l’adoption en 2021 de la loi ZAN (Zéro artificialisation nette), l’État et la région Île-de-France s’entêtent à vouloir maintenir une infrastructure de transport coûteuse et inutile : la ligne 17 nord du Grand Paris Express. Et aussi le projet de construction d’un internat.

Ce projet de ligne de métro automatique, entièrement financé sur fonds publics, ne répond à aucun critère d’intérêt général : elle aurait des conséquences désastreuses sur les plans économique, social et environnemental. 

Ce dimanche 29 septembre 2024, une marche festive et déterminée, partait de la gare de Villiers-Le Bel, Gonesse, Arnouville, en direction des terres agricoles de Gonesse.

Dans ce reportage réalisé pendant cette marche, nous entendrons dans un premier temps un mot des membres du collectif pour le triangle de Gonesse sur les enjeux de cette mobilisation, suivront des entretiens avec des habitantes de Villiers le Bel. Nous serons avec Audrey, membre du collectif Vivre sans le BIP, qui, a appris que le département du Val-d’Oise renonçait définitivement à ce projet autoroutier lui aussi très contesté. Diverses prises de parole, notamment avec l’Association des usagers des transports (AUT), Pierre Parreaux, Méga Canal Seine Nord Europe, Non Merci. Un entretien avec Malo Mofakhami, Scientifique en Rébellion et un mot de conclusion de Bernard Loup (Président du CPTG) sur la suite de la lutte.

Bonne écoute !

Pour plus d’information : ouiauxterresdegonesse.fr

La bataille culturelle de l’extrême droite sur internet

Dans cette émission, vous pourrez entendre une émission sur la bataille culturelle, plus particulièrement sur la bataille culturelle menée sur internet par l’extrême-droite. Maxime Macé et Pierre Plotu sont deux journalistes à Libération qui ont écrit un livre “pop fascisme : comment l’extrême-droite a gagné la bataille culturelle sur internet“. Avec ces derniers qui présentaient leur livre à la librairie du Monte en l’air, à Paris, le jeudi 26 septembre dernier, nous explorerons cette question. Avant — et cela constituera la seconde partie de cette émission — d’entendre une archive de notre émission, en date du 26 janvier 2022, et qui portait sur la banalisation des idées d’extrême-droite. Avec l’intervenant de cette émission d’alors, qui était Hervé du collectif antifasciste La Horde, vous entendrez plus précisément au travers du parcours de la personne de Jean-Yves le Gallou, comment a été projeté la réhabilitation des idées d’extrême-droite et comment a été théorisé l’usage d’internet. Cela permettra d’éclairer, rétrospectivement, l’usage qui est fait d’internet, aujourd’hui, dans les années 2020.

Rencontre du Maquis ; Fabien Lebrun, on achève bien les enfants

Aujourd’hui, nous vous emmenons au Maquis près de Minerve, le chant des cigales l’attestent. Du 10 au 15 août, chaque année, sont organisées ; les rencontres du maquis pour l’émancipation. C’est un moment privilégié pour écouter des présentations de livres, débattre, vivre ensemble, regarder des pièces de théâtres…

Nous vous donnons à écouter Fabien LEBRUN qui est l’auteur d’un ouvrage très critique sur l’usage du numérique ; On achève bien les enfants, écrans et barbarie numérique, paru en 2020 aux éditions du bord de l’eau. Sociologue. Il s’intéresse à l’ensemble de la filière et prépare un nouvel ouvrage sur les conséquences écologiques et géopolitiques de ces technologies, notamment la criminelle extraction de métaux liée aux écrans, sur les terres du Congo.

Mobilisation aux Antilles : stop à la vie chère

Depuis quelques semaines, les mobilisations autour des questions de vie chère ont repris aux Antilles. Ce n’est pas la première mobilisation autour de cette question qui se déroule sur ce territoire. Depuis la gréve générale de 2009, rien n’a été fait pour mettre en place les décisions prises dans l’accord de fin de gréve. La situation n’allant qu’en s’aggravant, la crise du covid avait aussi déclenché un mouvement de résistance en 2021 avec la mise en place de barrages etc, auquel l’état a répondu par l’envoi de contingent militaire et l’emprisonnement de militants. Pour mieux comprendre les différents enjeux politiques soulevés par cette question de vie chère et les revendications qui l’accompagnent, nous avons décidés de réaliser deux interviews avec des militants guadeloupéens. Vous entendrez donc dans un premier temps Marie Gwadloup, militante indépendantiste, et dans un second temps Jean Philippe Helin, marqueur de parole, militant et ancien directeur du centre social de petit Canal.

HABITER CONTRE LA MÉTROPOLE

Dans l’émission de ce jour, nous vous emmenons à Villetaneuse. En effet, dans cette ville de Seine-Saint-Denis, se tenait les 20-21 et 22 septembre 2024 la 5ᵉ éditions du festival de cinéma et d’écologie urbaine plein champs. Nous serons plus particulièrement sur la rencontre du samedi 21 septembre 2024 avec comme thème : jardiner et habiter contre la métropole ou comment la métropole rend la vie inhabitable et comment préserver nos quartiers et nos milieux de vie face aux dynamiques métropolitaines ?

En présence de Jade Lingaard (journaliste et autrice de Paris 2024. Une ville face à la violence olympique) Dolorès, membres du collectif de la JAD (Jardins ouvriers des vertus d’Aubervilliers), d’Antoine Guironnet (chercheur en études urbaines, Sciences Po) et des membres du collectif Plaine Tempête (SDT Paris Nord)

Pour son édition 2024, le Festival plein champ invite à soutenir l’émergence de points de vue issus des quartiers populaires dans le champ de l’écologie. Prévue pour se tenir les 20, 21 et 22 septembre 2024, toujours au sein des jardins collectifs des quartiers sud de Villetaneuse, cette 5ᵉ édition souhaite notamment poser un regard critique sur le concept de métropole, dont les dynamiques semblent plutôt servir des intérêts marchands, que de se soucier des habitant.e.s et du vivant.

Outre cette journée intitulée « Habiter et jardiner contre la métropole », la programmation sera également traversée par une autre thématique : « Pour des écologies locales et décoloniales ». Ainsi, quand les promoteurs des métropoles bâtissent des éco-quartiers pour les plus aisé.e.s et artificialisent les terres pour accueillir les Jeux Olympiques, et tandis que dans le champ de l’écologie les habitant.e.s des quartiers et des pays du Sud ne sont que trop rarement pris en compte, le festival affirme la nécessité d’habiter la ville autrement, à l’appui de perspectives locales et décoloniales.

Et en lien avec l’émission de ce jour : Marche festive et déterminée pour les terres du triangle de Gonesse dimanche 29 septembre 2024 à 11 h. Départ de la gare RER D Villiers-le-Bel/Arnouville/Gonesse jusqu’au Triangle.

L’extrême-droite : la résistible ascension

Dans cette émission, nous vous ferons entendre la présentation enregistrée du livre “Extrême droite : la résistible ascension“, paru aux éditions amsterdam, et qui se tenait le 20 septembre dernier à la libraire du Monte en l’air à Paris, en présence de trois chercheurs en sciences sociale ayant participé à cet ouvrage collectif. Ugo Palheta est sociologue, maître de conférences à l’université de Lille, rattaché à l’équipe « Cultures et sociétés urbaines » du Centre de Recherches Sociologiques et Politiques de Paris, et actuellement en délégation à l’Institut national d’études démographiques (INED). Il est par ailleurs co-directeur de publication de la revue “Contretemps” et a travaillé ces dernières années sur la dynamique fasciste ; Stefano Palombarini est économiste, maître de conférences à l’Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis. Il est spécialiste des liens entre blocs politiques et régimes économiques, notamment le néolibéralisme ; enfin, Marlène Benquet est sociologue et politiste. Elle travaille sur la finance, les modes d’accumulation, la financiarisation des entreprises, de la vie politique et de la fin de vie. Elle a entre autre écrit La finance autoritaire. Vers la fin du néolibéralisme (écrit avec Théo Bourgeron, aux éditions du Seuil, Raisons d’agir, en 2020). L’ouvrage en outre est issu d’un colloque de l’institut de la Boétie.

Dans cette émission, il sera développé les dynamiques pouvant expliquer le vote à l’extrême-droite, tant pour les classes populaires que pour les classes dominantes. Il sera aussi question de l’articulation du néo-libéralisme et de l’extrême-droite, de leur alliance, sinon de leur fusion, notamment au travers du libertarianisme réactionnaire.

Vous trouverez à cette adresse une présentation par le média Contre-attaque de Bruno Retailleau, ministre de l’intérieur, et qui en un sens, symbolise l’union des néo-libéraux et de l’extrême-droite.

GAZA : Comment faire disparaître 2 millions de palestiniens.

Nous diffusons aujourd’hui une interview réalisée par BLAST qui invitait Alain Gresh, ancien rédacteur en chef du Monde Diplomatique et aujourd’hui d’Orient XXI qui a publié « Palestine, un peuple qui ne veut pas mourir » (Les Liens qui Libèrent), livre écrit dans l’urgence avec un besoin vital de mise en perspective.

Denis Robert le reçoit pour un zoom arrière guerrier, combatif, décalé (par rapport à l’actualité) et vivifiant sur le conflit (terme neutre) entre israéliens et palestiniens. Chaque mot compte en ce moment et c’est la première vertu de cet échange spontané, lucide, voire lumineux autour de Gaza, des horreurs de Gaza, de ce moment d’histoire qui pourrait faire basculer la planète. La peur est-elle le moteur de cette haine entre deux peuples ? Comment expliquer la barbarie ? Quelle est la réalité chiffrée du 7 octobre ? Quelle issue pour les Gazaouis ? Comment comprendre la faiblesse et l’absence de compassion des médias français à l’égard des palestiniens enfermés à Gaza ? Qui est Olivier Rafowicz ? Pourquoi Caroline Fourest et David Pujadas sont-ils si nuls ? Le Hamas est-il le parti du Diable ? Bibi peut-il tenir ? Biden va-t-il continuer à vendre ses armes à Tsahal ? La judéité est-elle compatible avec l’État d’Israël ? Comment et vers où se projeter ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles cet échange cherche à répondre.

Pour ceux qui traquent des références et des articles à lire pour nourrir ces réflexions, connectez-vous sur le site de Blast ou sur celui Orient XXI. On essaie d’informer sans haine, sans passion excessive et en toute indépendance (de corps et d’esprit).

Journaliste : Denis Robert, Maxime Cochelin
Montage : Alexandre Cassier
Son : Baptiste Veilhan
Graphisme : Morgane Sabouret, Diane Lataste
Production : Hicham Tragha
Directeur des programmes : Mathias Enthoven
Rédaction en chef : Soumaya Benaïssa
Directeur de la publication : Denis Robert

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Des électeurs ordinaires

Dans l’émission d’aujourd’hui nous vous diffusons le montage réalisé sur la base d’une émission de Vive la sociale du 4 juillet 2024 autour de la présentation du livre Des électeurs ordinaires de Félicien Faury qui s’était déroulée le 28 mai 2024 à la Librairie Michel Firk à Montreuil. Cet ouvrage est une enquête sociologique autour des électeurs du Rassemblement national de la région PACA.

AUBERVILLIERS : Les Jardins ouvriers des vertus toujours menacés

Alors que la crise climatique s’aggrave et que la biodiversité s’effondre, plus de 4 000 m² de jardins ouvriers ont été détruits pour la construction d’un solarium pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 (abandonné après la destruction), et près de 2 000 m² reste menacés pour la construction d’un pôle multimodal.

Les bulldozers de Spie Batignolles ont déjà détruit un des plus beaux exemples de jardins ouvriers encore existant en Ile-de-France. Ces jardins ouvriers devenus Jardins à défendre (JAD) sont situés à moins de deux kilomètres de Paris, à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis (93).

La JAD d’Aubervilliers a été expulsée le 2 septembre 2022. En quelques heures, les cabanes à la longue histoire ouvrière, les vieux arbres et les terres des jardins ouvriers ont été détruits par les bulldozers.

Cependant, lutte continue d’une part pour sauver les terres de ces jardins tant qu’il est encore temps (le reste des jardins est toujours menacé) ; d’autre par pour combattre la gentrification et la bétonisation des quartiers populaires. Les Jeux Olympiques, le métro du Grand Paris Express et les opérations de promotions immobilières qui se multiplient, rendent les villes inabordables, gonflent les prix des loyers, et excluent les familles les plus modestes.

Les institutions ne semblent pas avoir digéré les décisions de justice précédentes qui ont donné raison au collectif de défense des jardins. Ils veulent de nouveau détruire des jardins… La maire d’Aubervilliers et l’agglomération Plaine Commune menacent d’en faire disparaître toujours plus.

C’est dans ce contexte que se déroulait le dimanche 23 juin, un moment convivial et d’information sur les derniers rebondissements. Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute de la visite guidée des jardins avec les nouveaux enjeux, en effet, la lutte repart aux Jardins ouvriers des vertus d’Aubervilliers.

STOP MINE ALLIER ET AILLEURS

Pour parler de la lutte contre le projet d’ouverture de mine de lithium dans l’Allier, nous sommes en compagnie de Dominique, membre de l’association collégiale Stop mines 03

Depuis le plus d’un et demi d’existence l’association collégiale Stop mines 03 a organisé des rencontres, des manifestations, participé à des rencontres nationales et internationales.

Par ce projet d’extraction de lithium, du producteur au consommateur, mine et usine de broyage, canalisations sur 15 km jusqu’au quai de chargement, puis transport jusqu’à l’usine de raffinage et pour finir convoyage jusqu’aux usines «  giga-factories  » (comprendre la fabrication de batteries). Le département de l’Allier devient, sans le vouloir, le laboratoire des futurs projets miniers, dans un emballement de l’extractivisme décomplexé européen et mondial.

Ce projet minier interroge, alors que se profile un changement climatique, où l’eau se raréfie, où l’énergie pose un problème de pollution, la réponse apportée est toujours plus d’eau et toujours plus d’énergie  !

Le lithium par son utilisation concerne une multitude d’industries, à commencer par l’automobile avec ses batteries électriques, l’informatique avec ses micro quelque chose, l’atomique pour la création de tritium, l’armement par les nouvelles technologies, le médical peut-être le seul développement socialement utile  ?

Le collectif Stop mines 03

contactstopmines03@gmail.com

La relance de l’extraction des minerais critiques et de leur métallurgie menace les masses d’eau françaises

Eau Secours 34, 25 avril 2024

Les évènements clés de la relance de l’extraction minière et de la métallurgie en France

Entre 1980 et 2005, la France ferme la quasi-totalité de ses mines et sites métallurgiques associés, du fait de la concurrence de pays dont les coûts de production sont beaucoup plus faibles.

En 2008, le cours de plusieurs métaux remonte. Ces métaux sont désormais produits hors UE par quelques pays qui se retrouvent en situation de quasi-monopole. L’Initiative « matières premières » publiée par la Commission européenne expose les risques économiques et géopolitiques qui en découlent pour les Etats membres et propose des pistes pour sécuriser l’approvisionnement de l’industrie européenne dans ces métaux.

Le gouvernement Fillon lance alors la politique de ce qui sera appelé plus tard le « renouveau minier français » et crée en 2011 le Comité pour les métaux stratégiques (COMES). En 2012, Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif dans le gouvernement Ayraud, déclare qu’il veut refaire de la France un pays minier. Une simplification des procédures est introduite dans le code minier en 2014. En 2015, Emmanuel Macron, ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique dans le gouvernement Valls, lance l’Initiative « mine responsable » critiquée par la totalité des associations environnementales. En 2016, il prône comme Arnaud Montebourg un retour des mines en France. De 2012 à 2016, de nombreux permis d’exploration et de recherche miniers (PERM) sont accordés ; ils soulèvent une opposition tellement forte des élus locaux, des populations affectées et des associations environnementales que la plupart d’entre eux sont retirés en 2017. C’est la fin du « renouveau minier français » mais pas celle de la relance de l’extraction des minerais critiques et stratégiques en France.

En 2015, l’UE lance l’EIT RawMaterials au sein de l’European Institute of Innovation and Technology (EIT) regroupant des industriels, des instituts de recherche et des investisseurs dans le domaine des minerais et des métaux. Parallèlement, l’UE investit un milliard d’euros pour la recherche et l’innovation de 2014 à 2020. Le programme Horizon Europe renouvelle l’opération pour la période 2021 à 2027. Les industriels et les instituts de recherche français profitent de cette manne financière.

En 2021, le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM), établissement public chargé par l’État français de la gestion des ressources du sous-sol (minerais et eau), publie un Atlas des minerais critiques et stratégiques dans le sous-sol de la France métropolitaine. Les gisements de 24 minerais sont localisés et quantifiés. Il en ressort que le lithium, le tungstène et dans une moindre mesure l’or ont les gisements les plus facilement exploitables. Ces gisements se trouvent principalement dans le massif armoricain et dans le massif central mais aussi en partie dans les Pyrénées et en Alsace. Pour l’or, le BRGM préconise cependant d’exploiter en priorité les gisement en Guyane après avoir réglé le problème de l’orpaillage illégal. De même pour le nickel où il préconise d’exploiter uniquement les gisements de Nouvelle Calédonie.


La très attendue réforme du code minier démarre en 2022 par l’adoption de 5 ordonnances et un décret. La date d’entrée en vigueur de certaines dispositions des ordonnances de 2022 est repoussée en juillet 2024, montrant que l’alignement du code minier avec le code de l’environnement suscite toujours autant de réserves des industries minière et métallurgique. La réforme se poursuit en 2023 par l’adoption de 2 décrets, et plusieurs décrets sont attendus en 2024.

En février 2023, le CNRS et le BRGM lancent un programme de recherche pour l’utilisation et l’exploitation responsable et durable du sous-sol intitulé « Sous-sol, bien commun ». Grâce à de nouvelles technologies, ce programme permettra de localiser et quantifier des gisements à une plus grande profondeur que l’Atlas et concernera 29 minerais, soit 5 de plus que l’Atlas.

En mars 2023, la Commission européenne propose au Parlement européen et au Conseil un Règlement visant à garantir un approvisionnement sûr et durable en matières premières critiques. Cela concerne en premier lieu les minerais considérés comme critiques et stratégiques pour la transition énergétique et la souveraineté numérique. La proposition de règlement demande à ce que, d’ici 2030, 10 % des minerais consommés soient extraits du sous-sol européen et que 40 % soient transformés en Europe.

Le 11 mai 2023, le gouvernement lance un fonds d’investissement dédié aux minerais et métaux critiques pour sécuriser l’approvisionnement de l’industrie française. Le fonds opéré par InfraVia a vocation à être investi par le secteur privé mais l’État l’abondera à hauteur de 500 millions d’euros.

Le 12 avril 2024, les ministres de l’économie et de l’énergie proposent d’accélérer et simplifier les démarches d’attribution d’un PERM qui passeraient de 18 à 6 mois, et d’introduire cette proposition dans la réforme du code minier.

La réglementation des activités minière et métallurgique en France

En France, le sous-sol appartient au propriétaire (public ou privé) du sol. Mais le propriétaire du sous-sol ne peut pas disposer des ressources (minerais, eau) du sous-sol comme bon lui semble, car celles-ci sont la propriété de l’État (le terme consacré est « patrimoine de la nation »). Par conséquent, une société minière doit obligatoirement suivre un ensemble de procédures définies dans le code minier, pour obtenir un titre minier (PERM ou concession d’exploitation), mais aussi sa prolongation ou son extension.

La dernière réforme du code minier décrit précisément ces procédures. La société minière doit accompagner sa demande d’une analyse environnementale, économique et sociale. Cette analyse est soumise à l’avis des autorités et des collectivités locales concernées. Une concertation ou enquête publique doit également avoir lieu. La demande est rejetée si une des autorités compétentes émet un doute sérieux sur la possibilité de procéder aux recherches ou à l’exploitation du type de gisement mentionné sans porter une atteinte grave aux intérêts listés dans l’article L.161-1 du code de l’environnement. Pendant la durée de validité d’un PERM, son titulaire est seul à pouvoir présenter, sans mise en concurrence, une demande de concession portant, à l’intérieur du périmètre du permis, sur des minerais mentionnés par celui-ci.

La dernière réforme du code minier précise aussi qui est responsable des dommages sanitaires et environnementaux, causé par l’activité d’exploration ou d’exploitation. La responsabilité n’est limitée ni au périmètre du titre minier, ni à sa durée de validité. En cas de défaillance ou de disparition du responsable, l’Etat est garant de la réparation des dommages causés par ces activités minières.

L’« après-mine » ayant été très problématique par le passé (voir paragraphe ci-dessous), la dernière réforme du code minier oblige la société détentrice d’un titre minier à déclarer ses travaux et a faire connaître les mesures qu’elle envisage pour faire cesser les nuisances de toute nature engendrées par ses activités, et pour prévenir les risques de survenance de telles nuisances. La déclaration de travaux est soumise à avis de la commission de suivi du site minier et de la collectivité locale concernée, et à consultation publique. La société minière est tenue d’appliquer les mesures prescrites dès l’arrêt de l’activité minière et ce pendant 30 ans. L’État pourra aussi imposer à la société mère d’assurer la prise en charge de ces mesures et la responsabilité des dommages miniers en cas de faillite frauduleuse de la filiale. 

L’« après-mine » avant la dernière réforme du code minier

Salsigne dans l’Aude est le site minier le plus pollué de France. Il est un exemple parmi d’autres d’un « après-mines » bâclé dédouanant la société minière de ses responsabilités.

Salsigne a été la principale mine d’or de France et première mine d’arsenic du monde pendant plus d’un siècle jusqu’à son arrêt en 2004.

La mine a été exploitée successivement par plusieurs sociétés publiques et privées. La SMPCS créée en 1924 est rachetée en 1980 par Coframines, société publique regroupant les activités d’exploitation minière du BRGM. Coframines est mise en liquidation judiciaire en 1992 et rachetée par LaSource Compagnie minière, détenue à 60% par la Société minière australienne Normandy, premier producteur d’or en Australie, et à 40% par le BRGM. Les activités minière, métallurgique et de stockage et traitement des déchets sont alors confiées respectivement à 3 filiales de LaSource : Mine d’or de Salsigne (MOS), SEPS, SNC Lastours. SEPS est mise en liquidation judiciaire en 1996. SNC Lastours cesse son activité en 1997 et vend ses terrains à MOS. En 2001, l’État et MOS passent un accord exonérant cette dernière des coûts de réhabilitation du site. En 2004, MOS arrête l’activité minière et l’État rachète les terrains de MOS.

La réhabilitation du site démarre dès l’arrêt des activités minière et métallurgique. Elle est financée par l’État et réalisée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) et le BRGM. La sécurisation des 5 dépôts de déchets miniers contenant de l’arsenic et du souffre n’empêche cependant pas la pollution record à l’arsenic de l’Orbiel et ses affluents en 2013 (4469 µg/L) et 2018 par ruissellement des eaux de pluie.

Depuis 1997, le préfet reconduit chaque année le même arrêté : ne pas consommer les légumes produits dans la zone où le sol et l’eau sont potentiellement pollués à l’arsenic, ne pas utiliser les eaux pluviales ou celles des rivières pour arroser son jardin, ne pas se baigner dans la rivière, ne pas consommer les poissons péchés dans la rivière…

Plusieurs associations (Gratte-papiers, Riverains de Salsigne, Terres d’Orbiel) ne cessent dès lors d’interpeller les services de l’ État, l’Agence régionale de santé (ARS) et le BRGM sur le manque de transparence de la surveillance sanitaire et les carences de la réhabilitation du site. En vain. Les services de l’ État minimisent le problème sanitaire et il n’y a aucun financement prévu pour des travaux supplémentaires de réhabilitation du site.

Soyons clairs, la réhabilitation ne permet jamais aux sites de revenir dans leur état environnemental initial. Mais la dernière réforme du code minier devrait en théorie mener à de bien meilleures réhabilitations que celles menées avant. Et surtout, il sera plus difficile aux sociétés minières et métallurgiques de fuir leurs responsabilités et de trouver des prétextes pour ne pas financer les réhabilitations. Cependant, ne sous-estimons pas la capacité de ces sociétés à « privatiser les profits et nationaliser les pertes » et à faire pression sur l’État par le chantage à l’emploi notamment.

La menace de pollution des masses d’eau par les projets lithium

Le lithium est utilisé pour la fabrication des batteries lithium-ion des voitures électriques, un marché mondial en forte expansion. Le lithium est abondant dans le sous-sol y compris en Europe. Mais quelques multinationales notamment chinoises contrôlent sa production. Afin de sécuriser son approvisionnement en batterie lithium-ion à un prix concurrentiel, l’industrie automobile européenne fait continuellement pression sur l’UE pour que celle-ci relance l’extraction minière et la métallurgie du lithium en Europe.

Il y a 3 sources de production de lithium : les saumures de lacs salés appelés « salars », les roches lithinifères, les eaux géothermales. Quelque soit sa source, la production de lithium consomme de l’eau et la pollue. L’impact sur l’eau étant le plus fort pour les « salars » et le plus faible pour les eaux géothermales.

Un PERM est accordé à Imerys en 2021 jusqu’en 2025. Suite à des sondages effectués de 2021 à 2023, Imerys estime le gisement à 116,7 millions de tonnes, avec une teneur moyenne en oxyde de lithium (Li2O) de 0,90 %, et estime la production de lithium à 34000 tonnes par an pour au moins 25 ans.

La phase exploratoire se poursuit avec la mise en service d’une galerie minière d’exploration (site de Beauvoir) et d’unités pilotes de concentration (site de Beauvoir), de changement (site de la Fontchambert) et de conversion (site de la Loue à Montluçon).


La consommation d’eau pour l’ensemble du projet est estimée à 1,2 millions de m³ par an, soit 600000 m³/an pour la concentration et le transport, et 600000 m³/an pour la conversion. La concentration et le transport utiliseraient de l’eau recyclée à 95 % évitant ainsi tout rejet dans le milieu, mais pour compenser les pertes par évaporation 70 m³/h serait prélevé dans la Sioule. La conversion utiliserait de l’eau en sortie de la station d’épuration de Montluçon à raison de 75 m³/h ; cette eau subirait des traitements supplémentaires pour avoir la qualité requise par le procédé métallurgique et des réactifs (non précisés par Imerys) lui ensuite seraient ajoutés ; les effluents générés par la conversion subiraient un traitement permettant de réutiliser le maximum d’eau et ainsi d’éviter le rejet de ces effluents dans le Cher ; Imerys affirme, mais sans expliquer comment, que les résidus solides résultant du traitement des effluents seront éliminés sans impact pour l’environnement. Enfin, s’appuyant sur une étude hydrogéologique qu’elle vient de réaliser, Imérys affirme que le drainage par la future mine souterraine de lithium dans les nappes sera négligeable par rapport à celui de l’ancienne mine superficielle de kaolin qui a pollué les eaux superficielles et les nombreuses sources dans le secteur. Il va s’en dire que tout cela est contesté par les associations qui déplorent l’absence de preuves tangibles d’un impact minimal sur l’eau et l’environnement et un discours dont l’unique but est d’obtenir l’acceptation sociale du projet par les populations riveraines (promesse d’emplois et de non dégradation voire amélioration du cadre de vie).

Le montant total des coûts d’investissement ne sera connu qu’après la réalisation d’études de faisabilité de 2024 à 2026. Mais d’ores et déjà, Imerys annonce un coût de plus d’un milliard d’euros rien que pour la construction de la mine souterraine, des unités de concentration, de changement et de conversion du lithium. Le coût de production et celui de l’« après mine » ne sont quant à eux pas estimés dans le dossier du débat public. Mais quoiqu’il en soit, Imerys n’est pas en capacité de financer tous ces coûts sur fonds propres. Plusieurs options non exclusives s’offrent à Imerys : établir des partenariats avec d’une part des investisseurs financiers tels que le fonds d’investissement InfraVia, et d’autre part des industriels des secteurs minier et métallurgique ou des constructeurs de voiture électrique comme Stellantis (qui regroupe plusieurs marques d’automobiles françaises et italiennes) ; s’endetter en espérant que la France ou d’autres pays européens couvrent une partie du risque lié à la dette.

Un autre PERM lithium mais à partir des eaux géothermales en Alsace du nord est accordé à Lithium de France en 2022. Lithium de France est une filiale de la société française Arverne créée en 2018 et spécialisée dans la production de lithium « bas carbone » et de chaleur par géothermie.

Le PERM d’une durée de 5 ans porte sur une superficie de 150 km² au dessus de la nappe phréatique rhénane. Selon Lithium de France, les eaux géothermales du fossé rhénan ont une teneur en lithium suffisamment élevée pour le rendre exploitable. Lithium de France doit localiser d’ici mi-2024 les sites de forage les plus intéressants pour faire remonter l’eau, afin d’en récupérer à la fois la chaleur et le lithium.


Les projets lithium à partir de roches lithinifères ou d’eaux géothermales se sont multipliés en France ces dernières années. Ils rencontrent pour la plupart d’entre eux une forte opposition des populations locales et même parfois de leurs élus municipaux ; c’est le cas pour la demande de PERM (roches lithinifères) déposée par la société Sudmines en 2023 dans le Puy-de-Dôme, et pour l’attribution du PERM Ageli (eaux géothermales en Alsace) à la société Eramet en 2021.

La menace de pollution des masses d’eau par les projets tungstène

Le tungstène est utilisé pour la fabrication d’alliages, d’aciers spéciaux, de divers composants pour des applications électriques et électroniques, dans diverses industries dont l’aérospatiale. Il est considéré comme un métal critique et stratégique car produit en petite quantité et par un nombre réduit de pays dont la Chine (84 % de la production mondiale en 2020).

La France a été un producteur important de tungstène jusqu’en 1986, date de la fermeture du site minier de Salau en Ariège. De 1971 à 1986, ce site a produit 14 350 tonnes de trioxyde de tungstène, ce qui représente encore aujourd’hui environ la moitié de la production française totale.

Le site minier de Salau est constitué d’une mine souterraine de six niveaux débouchant sur le flanc est du Pic de la Fourque, une mine à ciel ouvert et une usine souterraine de traitement du minerai.


Les premiers travaux de réhabilitation ont été réalisés en 1986-1987 et se sont poursuivis entre 1996 et 1999. Ces travaux ont portés principalement sur les 6 dépôts de stériles miniers et les 2 terrils de résidus miniers présents dans le bassin versant du ruisseau des Cougnets, représentant un volume total de déchets estimé à 800000 m³.


En 2014, Variscan Mines, filiale d’une société australienne créée en 2010 par 2 anciens cadres du BRGM, dépose une demande de PERM pour le tungstène sur l’ancien site minier de Salau. Le « PERM de Couflens » est accordé à Variscan Mines en octobre 2016.

Comme l’explique fort bien l’association SystExt, l’attribution de ce PERM déclenche la prise de conscience par les habitants de la vallée des impacts sanitaires et environnementaux de l’ancien site minier et des risques potentiels de la relance minière sur ce même site.

Les déchets miniers stockés sur les fortes pentes de la vallée des Cougnets contiennent des concentrations importantes en métaux et métalloïdes, notamment l’arsenic et le tungstène. Le secteur est soumis régulièrement à de fortes pluies qui provoquent un drainage acide minier. Les bassins de décantation au pied des 2 terrils partiellement pleins n’assurent plus leur rôle de décantation-filtration et leur dispositif de retenue peut rompre à tout moment provoquant la pollution du torrent des Cougnets. Afin de lutter contre les inondations par débordement du cours d’eau, un barrage est construit en aval des dépôts et terrils. Le barrage est le récepteur des pollutions solides et liquides provenant des dépôts et terrils ; l’accumulation de sédiments lui font perdre progressivement sa capacité de stockage de l’eau. Le curage du barrage n’étant pas possible, celui-ci ne peut plus remplir correctement son rôle d’écrêteur de crues et de protection contre les inondations.

Forts de ces constats, le collectif Stop Mine Salau dépose un recours devant le tribunal administratif de Toulouse contre le PERM de Couflens arguant que le montage financier de Variscan Mines ne permet pas de mener à bien le projet. En conséquence de quoi, le tribunal administratif de Toulouse annule le PERM en 2019 et cette décision est confirmée par la cour d’appel de Bordeaux. En 2022, le Conseil d’État saisi par l’État casse l’annulation de 2020. Un nouveau recours est déposé dénonçant cette fois l’absence d’évaluation environnementale par Variscan Mines et la cour d’appel de Bordeaux annule à nouveau le PERM en janvier 2024. Cette décision devrait être définitive, bien que Variscan Mines demande des dommages et intérêts à l’État.

Comme pour les projets lithium, les projets tungstème rencontrent une forte opposition locale. Ainsi, la demande PERM de la société Tungstène du Narbonnais sur le territoire de la commune de Fontrieu dans le Tarn est rejetée en 2022 par le ministère de l’économie et de l’industrie, au motif que la société minière n’apporte pas de garanties sur la protection de la ressource en eau, notamment l’alimentation en eau potable de la commune de Fontrieu. Cette décision est saluée par l’association Stop Mine 81, la mairie de Fontrieu et et le Parc naturel régional du Haut Languedoc qui s’opposent depuis 2018 à l’exploration minière sur le site choisi par Tungstène du Narbonnais.

Les incohérences de la politique de l’Union européenne et de la France

La relance de l’extraction des minerais critiques et stratégiques et de leur métallurgie révèle, s’il en était besoin, les incohérences entre les politiques dans les domaines de l’énergie, du climat, de l’environnement et de l’eau, au niveau européen et français.

La transition énergétique va faire exploser la demande en minerais critiques et stratégiques, et pour répondre à cette demande, il faut relancer l’extraction de ces minerais et leur métallurgie. Or, comme le montrent les exemples ci-dessus, cette relance produit des déchets qui vont polluer durablement l’environnement et les masses d’eau. Comment, dans ces conditions, mener à bien à la fois la transition énergétique et le retour dans un bon état quantitatif et qualitatif des masses d’eau en application de la Directive Cadre sur l’Eau ?

Le dilemme est exacerbé en France, compte-tenu de la place du nucléaire dans le mix énergétique et de l’impossibilité à garantir un stockage sécurisé des déchets nucléaires sur plusieurs siècles (voir les luttes contre le projet Cigeo d’enfouissement de déchets nucléaires).

GRÈVE A LA CLINIQUE DU PARC DE BELLEVILLE

Un mouvement de grève à débuter à la Clinique du Parc de Belleville le 12 septembre 2024, un établissement privé de Soins de Suite et de Réadaptation, situé au 104 rue des Couronnes dans le 20ᵉ arrondissement de Paris.

Cette clinique fait partie du groupe Emeis, anciennement Clinéa branche du groupe Orpéa. Malgré l’annonce du plan de refondation de 2022, le changement de l’équipe de direction ainsi que celui du nom du groupe, les conditions de travail et d’emploi n’ont pas changé. Les salaires restent bas, de nombreux postes vacants, pas de création de poste, du matériel défectueux et une surcharge de travail entrainant une prise en soin difficile pour les 94 patients accueillis dans cette clinique et un épuisement des salariés présents.

Dans l’émission de ce jour, nous recevons six membres de l’équipe allant des cuisines, des soignant-e-s et rééducateur, qui ont décidé de se faire entendre en exerçant leur droit de grève.

En fin de journée, nous apprenions, que la gréve est suspendu jusqu’au mercredi 25 septembre, suite a quelques avancés et en attente des négociations annuelle obligatoire du jeudi 26 septembre. a suivre

Et la cagnotte toujours active pour compenser la perte financière des grévistes https://www.leetchi.com/fr/c/revendications-des-salaries-de-clinea-emeis-parc-de-belleville-paris-20-8150977?utm_source=copylink&utm_medium=social_sharing

RETOUR SUR LA SITUATION EN KANAKY

Conséquence logique du sabotage méthodique du processus de décolonisation par l’État français, l’heure est à l’affrontement en Kanaky-Nouvelle Calédonie, qui a déjà fait plusieurs morts. Il est urgent de dénoncer la responsabilité première de la politique coloniale française, des colons sur place, de s’opposer à la menace qui plane sur les indépendantistes et la CCAT (Cellule de coordination des actions sur le terrain) en particulier et de soutenir la lutte légitime du peuple Kanak.

Depuis mai 2024, plus d’un millier d’arrestations, neuf morts «officielles» Kanak, des dizaines de disparuEs et des centaines de blesséEs, couvre-feu, envoi de plus de 4 000 militaires et policiers : la répression se déchaine en Kanaky, surtout dans les quartiers populaires de Nouméa.

Des milices composées de colons racistes qui, sous prétexte d’autodéfense, se livrent à des ratonnades et des assassinats et tirs contre la population, particulièrement sur la jeunesse. Avec l’appui des élus de la droite locale.

Pour cette émission de rentrée, nous revenons sur la situation en Kanaky/Nouvelle-Calédonie. Nous commencerons avec un entretien réalisé ce jour avec Rock Haocas, Le 3ᵉ vice-président de l’Union syndicale des travailleurs kanaks et exploités (Ustke) qui nous parle de la gréve d’une usine d’exploitation de nickel.

Ensuite, nous serons de retour en plateau avec Christian, membre du mouvement des Kanaks en France. En sa compagnie, nous parlerons de la suite des diverses répressions liées au dégel du corps électoral et de la commémoration, le 24 septembre prochain, du 171ᵉ anniversaire du rattachement de la Nouvelle-Calédonie a la métropole française. Rattachement en date du 24 septembre 1853.

REPRESSION DE LA LUTTE EN KANAKY

Le 19 juin 2024, à Nouméa, une descente des forces de l’ordre a eu lieu dans le local de l’Union calédonienne (UC) à Magenta et les principaux responsables de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain) ont été interpelés alors qu’ils se rendaient à une conférence de presse. Une perquisition a eu lieu et onze membres de la CCAT dont la plupart sont aussi des responsables politiques et syndicaux, ont été placés en garde à vue sous plusieurs chefs d’inculpation très graves, relevant de la criminalité organisée, pour une durée de 96 heures (quatre jours).

La communication volontairement floue et contradictoire de l’État veut empêcher que le mouvement indépendantiste et l’opinion publique en France n’aient une vision de l’ampleur de cette répression. Le nombre de disparus, de blessés graves demeurent inconnus, nous exigeons une complète transparence et la vérité sur l’action des forces de l’ordre et des milices. Ces milices sont composées de colons racistes qui, sous prétexte d’autodéfense, se sont livrés à des ratonnades et des assassinats et tirs contre la population, particulièrement la jeunesse.

À cette violence directe pratiquée conjointement par l’État et les miliciens, s’est ajoutée la répression judiciaire à l’encontre des manifestants et des membres de la Cellule de Coordination des Actions de Terrain – CCAT : des centaines d’arrestations, de mandats de dépôt ont eu lieu. Il y a une volonté de la criminaliser. La CCAT est une organisation politique composée d’élu.es de partis, de syndicats et d’associations indépendantistes, qui depuis des mois organise la contestation pacifique sur le terrain (manifestations dans les rues de Nouméa de plus de 60 000 personnes). Et non pas une « minorité radicalisée ». Après les avoir qualifiés de « voyous » et de « mafieux », l’État les a assignés à résidence et interdit de communication.

Aujourd’hui, les assignations sont levées, mais des mises en examen ont été prononcées dans le cadre d’une enquête pour rechercher les « commanditaires » alors que l’État, en s’alignant sur les positions de la droite coloniale la plus extrémiste, est le seul responsable de cette situation.

Alors que les tensions baissaient dans le pays et que les appels au calme n’ont cessé de se multiplier, y compris celui de l’Union calédonienne juste après les interpellations, l’État français persiste dans ses méthodes d’intimidation et son recours à la manière forte, loin de prôner la désescalade, jette à nouveau de l’huile sur les braises.

La criminalisation de la CCAT et les perquisitions menées dans les locaux de l’UC cherchent à discréditer le mouvement indépendantiste kanak dans son ensemble au risque d’aggraver davantage une situation très chaotique.

En Kanaky-Nouvelle-Calédonie, c’est le retrait de la loi sur le dégel du corps électoral et l’ouverture d’un véritable dialogue pour un accès garanti à l’indépendance qui peut faire revenir la paix. Le projet de loi constitutionnelle de dégel du corps électoral calédonien est comprise en Nouvelle-Calédonie comme une volonté d’en finir avec le processus de décolonisation engagé par l’accord de Nouméa.

Dans cette émission, nous recevons Julie du collectif Solidarité Kanaky avec qui nous reviendrons sur la lutte d’indépendance du peuple Kanak et sur la répression qu’il subit.

Exportation militaire et idéologique israélienne en Amérique du Sud – Guerre de basse intensité – Stop arming Israël

Dans cette émission, vous entendrez des interventions ayant eu lieu dans une table-ronde organisée dans le cadre de la campagne Stop Arming Israël, et qui se déroulait dans le cadre de la semaine anti-satory, en référence au salon de l’armement du même nom qui se tenait du 15 au 21 juin 2024. Ainsi vous pourrez écouter en première partie de cette émission, tout d’abord, une chronologie sur l’influence de l’état israélien en matière d’armement, de technologies, de formation et de doctrine militaire au travers du continent sud-américain, après que les États-Unis qui considèrent ce dernier comme leur arrière-cour, aient retirés leur soutien à divers pays au profit de leur allié. Ceci donnera à éclairer sous un jour nouveau les positionnements de divers pays d’Amérique du sud vis-à-vis du génocide en cours à Gaza. Il sera fait plus spécifiquement le focus sur deux pays : la Colombie et le Guatemala. Puis, dans dans une seconde partie, la militante et chercheuse Jules Falquet développera le concept de guerre de basse intensité, qu’elle associera aux génocides comme aux politique contre-révolutionnaires, sinon comme politique généralisée et promue à travers le monde, et visant les populations civiles des états. Nous terminerons enfin par un petit reportage effectué le vendredi 21 juin dernier, où avait lieu une action à proximité du salon de l’armement Eurosatory, au parc des expositions de Villepinte. Alors que la justice vient de lever l’interdiction de participation des vendeurs d’armes israéliens a Eurosatory, que le média d’investigation Disclose révèle des livraisons récentes de composants de drones à Israël par Thalès, alors que des militants ont été interpellés dans le cadre d’une action contre l’armement d’Israël et avec eux une journaliste qui exerçait simplement sa profession, les mobilisations se poursuivent contre le commerce des armes avec Israël.

Cités dans l’émission :
Article sur André Michèle, militante féministe et anti-militariste par Jules Falquet dans les Nouvelles questions féministes 2022.
Escadron de la mort, une école française par Marie-Monique Robin
Pax neoliberalia, par Jules Falquet aux éditions iXe. Vous trouverez à cette adresse l’introduction.

Voir aussi :
– Article du Monde : Le génocide des Mayas en débat au Guatemala, 14/05/13
Du conflit armé aux conflits mémoriels. Les femmes mayas ixil et la reconstruction sociale post-génocide au Guatemala, par la La Clé des Langues [en ligne], Lyon, ENS de LYON/DGESCO (ISSN 2107-7029), le 26/09/23
Vente d’armes à Israël : la justice refuse d’examiner les demandes de suspension malgré le risque pour les civils à Gaza, par Disclose le 27/05/24

Soirée de soutien aux grévistes de ONELA / Appel à la manifestation pour Nahel

Le mercredi 19 juin à la CANTINE PAS SI LOIN, à Pantin, se tenait une soirée de soutien pour les grévistes de ONELA en gréve depuis le 1er février 2024. La grève des travailleur.euses de Onela dure depuis plus de quatre mois, et est guidée par une détermination politique exemplaire, malgré le mépris de l’employeur et malgré les difficultés matérielles et psychologiques à conduire une grève. Dans ce reportage, nous entendrons l’intervention de Bridgette, salariée de Onela et aussi la prise de parole de Salomé de ROUGIER & PLE en lutte depuis avril. Nous vous le diffusons aujourd’hui afin de faire l’appel à la soiirée de soutien qui se tiendra le 29 Juin à partir de 16H à l’AERI à Montreuil.

Dans une deuxième partie d’émission, nous vous diffusons, une partie du reportage que nous avons réalisé l’année dernière lors de la marche blanche pour Nahel à Nanterre afin de faire l’appel au prochain rassemblement qui aura lieu à 14h le samedi 29 juin à Nanterre au départ de la place Nelson Mandela.

Les loups sont entrés en Ukraine : Carnets de guerre

Établir les faits en recoupant les sources, les replacer dans une histoire contemporaine écrite par les vainqueurs et les analyser malgré une théorie critique balbutiante n’est pas chose facile. Ce fut le but des 15 « Carnets de guerre » que de documenter au plus près les prémisses historiques, économiques et politiques de la guerre qui vise l’annihilation du peuple ukrainien. Reste que des évolutions historiques malheureusement probables nous conduisent vers un conflit à plus large échelle, dont personne ne peut prévoir l’ampleur et la nature. Dans ce genre de circonstance, il vaut mieux y réfléchir avant d’y être confronté.

Le 14 juin 2024, la BAM (la bibliothèque associative de Malakoff), organisait une soirée-Rencontre avec Jean-Marc Royer autour de ses quinze Carnets de guerre rédigés depuis mars 2022 et l’attaque de l’armée russe en Ukraine. Il introduira la soirée avec le chapitre : notre avenir se joue-t-il en Ukraine et s’ensuivra un échange avec le public de la BAM.

Les carnets de guerre sur internet :

https://autrefutur.net/?-Carnets-

https://lundi.am/Jean-Marc-Royer

mobilisation des juifs américains contre le sionisme

Le 3 juin 2024, l’Union Juive Française pour la Paix a invité Jewish Voice for Peace en la personne de Donna Nevel, membre active de JVP aux États-Unis et militante historique pour la Palestine.

Elle nous parlera de l’évolution de l’état d’esprit et des positions politiques des Juifs aux États-Unis et de la mobilisation qui a cours depuis le 7 octobre. Elle revient sur la façon dont JVP réussit à rallier des catégories très diverses de la population juive étasunienne dans sa démarche antisioniste.

Donna se présente :

« Je suis impliquée dans le militantisme pour la Palestine depuis longtemps et j’ai été l’une des coordinatrices de la conférence Route vers la Paix en 1989 qui a fait venir des dirigeants palestiniens et des membres de la Knesset aux États-Unis pour la première fois (les membres de la Knesset n’avaient pas le droit de rencontrer des représentants de l’OLP sauf sous des auspices académiques, aussi Edward Saïd a-t-il fait en sorte que la conférence se tienne à Columbia).

Je fais aussi partie de Jewish Voice for Peace (j’ai été au Bureau national) et je suis cofondatrice de Jews Say No! et de Jews for Racial and Economic Justice.

Je suis psychologue communautaire et éducatrice, codirectrice de PARCEO, un centre éducatif et centre de ressources. Dans le cadre de notre travail, nous créons des cursus en justice sociale ; nous sommes cofondateurs du Projet 48, du programme sur la Nakba palestinienne ; plus récemment, nous avons créé un programme sur l’antisémitisme d’un point de vue de la libération collective.

Voici pour l’émission de ce jour et cette rencontre se tenait au centre international des cultures populaires à Paris.

Mobilisation contre l’A69 : la voie est libre

Depuis 2007, la population locale se mobilise aux côtés de collectifs citoyens contre ce projet de construction d’une autoroute reliant Castres à Toulouse « hérité du siècle passé », et né dans les années 1990 afin de « désenclaver le bassin Castres-Mazamet » selon les promoteurs. Face à ce projet jugé « inutile, écocidaire et antisocial », les militants multiplient les moyens d’action : recours juridiques, rassemblements, grèves de la faim et de la soif, occupations dans les arbres et au sol… Trois ZAD bloquent actuellement les travaux, deux près de Castres (Tarn) et une à Verfeil (Haute-Garonne). Des projets alternatifs à cette autoroute sont portés par des associations, dont La Voie est Libre. Le collectif propose notamment de réaménager la route nationale déjà existante entre Toulouse à Castres, la RN126, de densifier le réseau de transports en commun, de créer une véloroute nationale bioclimatique sur 87 kilomètres entre Toulouse et Mazamet et d’améliorer la ligne de train.

Voilà deux ans que la lutte contre l’autoroute A69 ne cesse de s’intensifier, après des années de résistance locale. Le 7, 8 et 9 juin, après l’événement ” Sortie de route” et “Ramdam” organisé avec les soulèvements de la terre, c’est un week end de mobilisation intitulé “Roue libre” qui s’est tenu. Dans cette émission, nous reviendrons donc avec Michel, membre de la Voie est libre, sur l’histoire de cette mobilisation et sur la tenue de ce week end.

Inde, après les élections législatives de 2024 : réélection de Narendra Modi

Cette émission fait suite aux élections législatives de 2024 en Inde, qui a vu la reconduction du premier ministre sortant, Narendra Modi, et de son parti le BJP (le parti du peuple indien). Avec Joy et Kumar, nous reviendrons sur la politique de ce dernier, lors de ces dix dernières années à la tête de l’Inde (nationalisme hindou, sa filiation fasciste, discriminations multiples, violences économiques et sociales, etc.). L’occasion également d’aborder les résistances et luttes sociales qui lui ont fait face.

Voici donc les sites de médias alternatifs dont on a parlé, qui sont tous en anglais :  The wire : https://thewire.in/

Scroll : https://scroll.in/

The Caravan : https://caravanmagazine.in/

News click : https://www.newsclick.in/

Les livres de références sur Narendra Modi en français : 

« L’Inde de Modi: National-Populisme et démocratie ethnique » de Christophe Jaffrelot.(Fayard) 

« Dans la Tête de Narendra Modi » de Sophie Landrin et Guillaume Delacroix. (Actes sud) 

RENCONTRE FORUM SUR LE LOGEMENT

Dans l’émission de ce mercredi 19 juin 2024, nous revenons sur la situation du logement en région parisienne et pour illustrer cette question, nous vous diffusons une partie de la rencontre forum qui se tenait le 18 mai dernier au squat le en gare à Montreuil et lieu qui depuis a était expulsé.

Nous entendrons les interventions du COPAF ( collectif pour l’avenir des foyers), une membre d’une lutte de soutien aux migrants, une membre d’un collectif de locataire du quartier du Franc-Moisin de Saint-Denis et une membre du comité de soutien des jeunes mineurs isolés qui occupent la maison des métallos à Paris. Tous parleront de leurs expériences de luttes

l’insertion professionnelle

Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute de la discussion qui se tenait sur radio MAD MAX en avril 2024 avec Fratz sur le thème de l’insertion professionnelle, on y parlera des chantiers de réinsertion, des bilans de savoir-être et de savoir-faire et plus généralement des nouveaux modes d’insertions qui se développent avec Pôle Emploi/France Travail depuis ces dernières années.

Face à la création de France Travail, suppôt de la bataille pour l’ordre et l’emploi souhaitée par le gouvernement actuel, il est temps de s’insurger pour toujours mieux tirer au flanc.

On nous menace davantage de perdre nos indemnités, d’être forcés d’accepter de sordides emplois en chantiers d’insertion, en intérim ou dans mille et une autres inventions du capitalisme précarisantes et aliénantes… on nous prend pour des créatures mobilisables selon les besoins présents du marché (en ce moment, c’est la sécu, le contrôle… et la sécu, en vue des JO) et éducables à coups de formation débilitante… Non, on ne veut rien apprendre de ce monde de l’emploi, on ne veut pas de ces savoirs-êtres polis, soumis, ponctuels et gnagnagna, et surtout, on refuse la généralisation des 15 h de travail hebdomadaire imposés aux RSAstes et à certains chômeurs. Il est temps de s’organiser pour apporter un peu d’air, de lutte et de liberté, contre l’étau de la mise au travail généralisée, contre le mythe du Plein Emploi, et contre le travaillisme, cette idéologie qui ne voit toute vie que sous le prisme de sa productivité et de son utilité sociale.

Ne servons à RIEN et commençons à élaborer nos possibilités de refus. Nous sommes tous et toutes concernées par les récentes réformes concernant les allocations, de la maternelle à la retraite, avec ou sans papiers.

La répression syndicale se poursuit dans le secteur de l’énergie.

Paris, 6 juin 2024, devant le siège de ERDF

Nous nous sommes rendus au rassemblement organisé par la CGT énergie le 6 juin 2024 à 9 h devant le siège de ERDF à Paris. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2023, plus d’une trentaine de procédures disciplinaires ont été lancées à l’encontre d’énergéticiens rien qu’en Île-de-France. En fin d’émission, nous diffusons un son de la chaine d’actualité quotidienne Actu Réfractaire du canard Réfractaire avec comme thème : nouveau Front Populaire : Ce qu’on ne vous dit pas !

Déjà en 2023, plus de 400 énergéticiens avaient été poursuivis pour des actions liées à la réforme des retraites. C’est dans ce contexte que la CGT Mines et Énergie d’Île-de-France a appelé à une journée de grève le 6 juin pour exiger l’arrêt immédiat de toutes les CGT énergie et la réintégration de toutes les personnes licenciées.

La répression prend plusieurs formes, dans les entreprises où les directions multiplient les mesures disciplinaires et les licenciements, dans la rue où la police fait régner l’ordre à coup de matraque et de flashball, dans les prisons ou la France vient une nouvelle fois d’exploser son record d’incarcérations avec un taux d’occupation de 77000 prisonniers, une France ou les expulsions de sans-papiers, les expulsions locatives vont bon train, ou les chômeurs touchent toujours moins… et la liste reste ouverte. L’unité contre la répression reste à créer.

Pour comprendre cette vague de répression, il faut remonter à l’hiver 2022, lorsque après un mouvement de grève nationale de six semaines, les salariés de GRDF ont arraché 200 euros d’augmentation. Sur certains sites, les grévistes avaient repris en main leur outil de travail, ce qui a terrifié la direction de GRDF : « À Villeneuve-la-Garenne, on a occupé le site de novembre à janvier et on a assuré nous-même la continuité du service public. Ça faisait des années qu’ils n’avaient pas vu ces méthodes de lutte syndicale et c’est ça qu’ils veulent casser » explique à Révolution Permanente Jordan Robinson, gazier en région parisienne et élu CGT.

L’année suivante, lors de la réforme des retraites, les gaziers et les énergéticiens ont été parmi les plus mobilisés. Dès la mi-janvier, les gaziers ont multiplié les actions « Robin des bois » et ont rendu gratuite l’électricité pour les boulangers, et ont empêché les coupures d’électricité pour impayés dans les quartiers populaires de Marseille. À partir du 7 mars, plus de 26 000 énergéticiens sont partis en grève reconductible pour durcir le mouvement. Du côté de GRDF, on dénombrait 5 342 grévistes, soit 47 % des effectifs.

La répression que subissent les énergéticiens ne peut qu’être comprise à la lumière de cette combativité qu’ils expriment depuis plusieurs années. « L’attaque est globale, ils s’attaquent à n’importe quel syndiqué qui essaye de se battre. Face à ça, on n’a qu’une seule arme, c’est la grève. Il est temps de s’organiser ensemble et de créer une convergence » explique Jordan.

Au sein de GRDF, les techniques de répression sont nombreuses. « À Marseille, ils attaquent en justice sur des actions revendicatives, en Île-de-France, ils utilisent le volet disciplinaire », explique le syndicaliste. Jordan est lui-même visé par une procédure de licenciement depuis 2022. Accusé de « propos intimidants et menaçants à l’encontre de cadres de l’entreprise », l’inspection du travail a refusé son licenciement. RTE a alors fait un recours auprès du ministère du Travail qui doit rendre son verdict dans les prochaines semaines.

Un scénario qui fait écho à celui d’autres énergéticiens, comme Alex et Christophe à Bordeaux, que le tribunal correctionnel a fini par relaxer en janvier 2024 pour des faits datant de la réforme des retraites. Dans la foulée, la direction d’Enedis ainsi que le parquet ont décidé de faire appel et ils sont en parallèle victimes d’une procédure disciplinaire. Ainsi, « cette journée de grève, explique le syndicaliste, est importante. On ne peut pas accepter qu’un délégué se fasse licencier. Sinon, c’est la porte ouverte à tout ».

Dans un post Facebook, la CGT Énergie Paris appelle à un rassemblement ce jeudi à 9 h, devant le siège de GRDF à Paris (75009). Alors que le mouvement ouvrier est touché par une répression syndicale historique, il est plus que nécessaire d’apporter une réponse à cette répression et d’être nombreux à ce rassemblement. Après le mouvement des retraites, le plus grand depuis mai 1968, le pouvoir se venge en criminalisant l’activité syndicale. Ne pas opposer de réponse à cette vague répressive, c’est laisser la porte ouverte à de nouvelles attaques contre nos libertés politiques et d’organisation.

Énergie : la CGT dénonce « la répression de l’activité syndicale »

Le plus haut dirigeant de la branche énergie de la centrale syndicale Sébastien Menesplier, secrétaire général de la Fédération nationale des mines et de l’énergie, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 9 mars 2023.est convoqué à la gendarmerie pour être entendu après des coupures d’électricité menées pendant la mobilisation contre la réforme des retraites.

Rendez-vous est pris devant la gendarmerie de Montmorency (Val-d’Oise). Un rassemblement et un appel à la grève sont attendus en soutien au secrétaire général de la Fédération nationale des mines et de l’énergie (FNME) CGT, Sébastien Menesplier. À proximité de son domicile, le dirigeant syndical est convoqué à une audition libre dans la matinée du mercredi 6 septembre.

Le 8 mars, sur le site de la radio France Bleu, il avait assumé, au nom des militants de son organisation, la coupure de courant effectuée, la veille, à Annonay (Ardèche). Une ville symbolique. Celle d’où est originaire le ministre du Travail, Olivier Dussopt.

En marge d’une manifestation contre la réforme des retraites – réforme finalement entrée en vigueur ce 1ᵉʳ septembre –, la coupure avait privé d’électricité quelque 2 400 « clients » pendant une partie de l’après-midi, selon le préfet de l’Ardèche. Elle avait également entraîné « plusieurs interventions des sapeurs-pompiers pour secours à personnes », toujours selon l’administration.

CHRISTIAN PORTA : SYNDICALISTE PERSÉCUTÉ PAR UN GÉANT DE L’AGRO-INDUSTRIE

Contre-Attaque

– La multinationale InVivo tente désespérément de se débarrasser du délégué syndical et sa section CGT –

Dénoncer à la fois les conditions de travail et l’usage intensif de pesticides, c’est trop pour les multinationales du poison qui considèrent cela comme du «harcèlement moral ». L’entreprise de boulangeries industrielles Neuhauser, filiale d’InVivo basée près de Mulhouse, a récemment licencié Christian Porta, 32 ans, délégué syndical de la CGT. Une méthode digne d’un patronat voyou, qui cherche à maximiser ses profits au détriment des travailleurs pour vendre des viennoiseries industrielles dégueulasses.

Problème : suite à une procédure aux Prud’hommes, le licenciement a été annulé et Christian Porta a été réintégré à l’usine. Qu’à cela ne tienne, une nouvelle procédure de licenciement a été lancée et un huissier le suit en permanence afin de consigner ses faits et gestes. Un véritable harcèlement patronal qui n’a qu’un seul but : entraver l’action syndicale.

C’est pourtant Christian Porta qui se voit accusé de « harcèlement » envers la direction, qui a porté plainte et incité les cadres à témoigner contre le syndicaliste. Et cela, malgré le rapport de l’inspection du travail qui considère que le syndicaliste fait simplement son boulot. Quand réclamer l’application du droit du travail est considéré comme de la persécution à l’égard de la direction, c’est peut-être que les patrons ne se sont pas fait suffisamment arracher la chemise ?

La nouvelle procédure de licenciement a de nouveau été annulée par la justice le 28 mai dernier. Dans son délibéré, la cour dénonce des entraves au droit syndical. Le tribunal ajoute que « la présence d’un commissaire de justice suivant Monsieur Christian Porta dans ses déplacements, y compris aux toilettes et attendant devant la porte du local CSE, constitue un trouble manifestement illicite ».

Dans un communiqué, la CGT se félicite : « À ce jour, pas moins de trois décisions de justice et une décision administrative nous donnent raison. Jamais un conflit n’aura été aussi victorieux sur le terrain judiciaire. À l’inverse, aucun des éléments invoqués par la Direction n’a jamais été corroboré. Ce niveau d’offensive policière vise à criminaliser le militantisme syndical et à imposer au mouvement ouvrier de baisser la tête».

C’est pourtant Christian Porta qui sera convoqué mardi 4 juin à la gendarmerie de Folschviller à 8 h 30 pour un placement en garde à vue. Incroyable mais vrai : « Les gendarmes sont venus chez moi à 9 h du matin pour me remettre une convocation pour mardi, en me disant que je serais placé en garde-à-vue ! Le gendarme m’a confirmé que c’était en lien avec Neuhauser, donc ça fait probablement suite aux plaintes de la direction contre moi » explique Christian Porta au média Révolution Permanente. Les forces de l’ordre directement au service du patronat pour harceler un syndicaliste, le message adressé par le pouvoir peut difficilement être plus clair.

La direction ne voudra rien lâcher tant qu’elle n’y sera pas obligée, au point de menacer de fermer l’usine le 23 mai dernier. Heureusement, Christian Porta compte de nombreux soutiens, signataires d’une tribune sur Médiapart, et qui seront nombreux à l’accompagner mardi à la gendarmerie de Folschviller.

Sources :

– https://blogs.mediapart.fr/…/tentative-de-licencier-un…

– https://reporterre.net/Un-geant-de-l-agrobusiness…

– https://www.revolutionpermanente.fr/Scandale-Christian…

soirée de soutien au mouvement kanak

La situation actuelle en Kanaky, et le résultat d’une colonisation depuis la prise de possession en 1853, suivie d’interventions dites civilisatrices successives de l’armée pour « pacifier » les Kanaks (alors considéré·es comme sauvages).

Cela suivi d’une accélération de recolonisation de peuplement orchestrée par l’État français avec une reformulation néolibérale depuis 2020 à la nomination de Sébastien Lecornu sous Emmanuel Macron. La Kanaky vit, depuis le 13 mai 2024, une vaste opération de répression coloniale avec un déploiement massif des forces armées françaises sur un territoire déjà en processus de militarisation.

La solidarité en France métropolitaine se poursuit. Le 7 juin dernier a la Parole Errante de Montreuil se tenait une soirée de soutien au mouvement kanak.

Dans l’émission de ce jour, vous entendrez des morceaux choisis de cette soirée, notamment des prises de parole et en seconde partie d’émission, deux entretiens réalisés sur des barrages en Kanaky et diffusé lors de cette même soirée.

GREEN DOCK: travail et écologie, la question de la logistique

Green Dock est un projet d’entrepôt, majoritairement routier : 600 mètres de long, soit l’équivalent de deux stades de France, 35 mètres de haut, prévu par Haropa Port sur les bords de Seine dans le port de Gennevilliers.

Sa démesure menace la biodiversité des berges, ainsi que la zone Natura 2000 de l’île-Saint-Denis située à 80 mètres. Elle massacre le grand paysage depuis la rive opposée du fleuve à Épinay-sur-Seine et Argenteuil.

Ce projet est un danger pour la santé en raison de la pollution de l’air, sonore et lumineuse 24/24 causée par plus de 1200 rotations de camions par jour dans une zone au trafic déjà surchargé.

Du 24 au 26 mai, se sont tenu de grandes mobilisations contre le projet d’entrepôt Green dock à Gennevilliers.

Parmi cela, des tables rondes et celle que nous vous proposons dans l’émission de ce jour, fut la table ronde du 24 mai 2024 avec pour thème : Travail et écologie. Nous entendrons, en autres, un cheminot et des salariés de la plateforme logistique Geodis de Gennevilliers.

Faire écologie en banlieue – réflexions sur le racisme environnemental

Dans cette émission du mercredi 12 juin 2024, nous avons choisi de vous faire entendre une table-ronde ayant pris place dans le week-end contre le projet d’entrepôt Green Dock, à Gennevilliers. Cette table-ronde portait sur l’écologie en banlieue et discutait plus particulièrement de la notion de racisme environnemental. Qu’est-ce que ce concept ? Fait-il sens ? Pourquoi des militants l’emploient-il, ou pas ? Et les personnes subissant le racisme, elles, l’utilisent-elles ? Le sujet loin de s’arrêter à une conception environnementaliste, donne à entendre des interrogations plus larges sur les conditions de vie, la dignité humaine et les inégalités sociales des habitants, ici vivant en banlieues. Pour finalement interroger le concept même d’écologie. C’est cette réflexion qui nous a semblé intéressante, et nous a motivé à vous faire entendre, des parts de cette table-ronde. A vos esprits critiques, bonne écoute.

Les intervenants étaient : l’association A4 (Association d’Accueil en Agriculture et Artisanat), la revue Z, PEPS (Pour une Écologie Sociale et Populaire), l’Observatoire terre-monde et l’association l’Autre Champs.

L’industrie du complotisme

Dans l’émission du 11 juin, nous avons diffusez la présentation du livre “l’industrie du complotisme” que nous avons enregistré à la bibliothèque associative de Malakoff .

Dans la foulée du Cauchemar de don Quichotte et de La Liberté dans le coma, Matthieu Amiech poursuit l’exploration des ravages de la numérisation sur les sociétés humaines. Internet et les réseaux sociaux sont ainsi le terreau du phénomène complotiste. Mais celui-ci a également pour carburant le nihilisme des oligarchies, qui assument de plus en plus l’appauvrissement des populations et la destruction de la vie sur terre, pour maintenir le système économique en place.

Dans une ambiance de fin du monde, le complotisme ne peut que proliférer. Ce livre choisit d’affronter les questions qu’il soulève (tantôt absurdes, tantôt légitimes), en les réinscrivant dans une perspective politique.

Du taudis au Airbnb : petite histoire des luttes urbaines à Marseille (2018-2023)

Dans cette émission, on écoute Victor Collet nous présenter son dernier livre  Du taudis au Airbnb. Petite histoire des luttes urbaines à Marseille (2018-2023). (éditions Agone). 

Depuis son premier bouquin “Nanterre, Du Bidonville à la Cité”, Victor Collet nous livre ses analyses précises et sensibles sur la transformation des villes. Cette fois, c’est à Marseille et plus précisément à Noailles que Victor est allé enquêter, poursuivant les étapes de la gentrification depuis les effondrements des immeubles rue d’Aubagne en novembre 2018 jusqu’à l’explosion des locations saisonnières dans le quartier ces dernières années. 

À l’occasion de la sortie de ce livre, on a eu envie de ressortir quelques-unes de nos archives enregistrées suite au drame de la rue d’Aubagne, de faire à nouveau résonner les paroles des habitants et des acteurs de l’époque pour nous immerger dans le propos de Victor Collet. 

Bonne écoute !

Retrouvez l’émission de L’actualité des luttes sur le livre précédent de Victor Collet, “Nanterre du bidonville à la cité” en suivant ce lien : 

https://actualitedesluttes.info/emission/nanterre-du-bidonville-a-la-cite

Les Expulsions des JO: la maison des métallos/ le En gare

Depuis le samedi 6 avril les mineurs isolés du collectif du parc de Belleville occupent la Maison des Métallos (Paris 11e) . 252 mineur.e.s non-accompagné.e.s et familles exilées à la rue occupent pour réclamer de réelles conditions d’hébergement et de ne pas être expulsés hors de Paris au prétexte des JO. Ces expulsions, menées violemment depuis des semaines, interviennent dans un contexte politique délétère : celui de la loi Darmanin.

Il demandent : – Des hébergements dignes où ils peuvent rester jusqu’à leur recours, qu’ils puissent être ensemble et en lien avec les réseaux de solidarité, syndicats et associations
– Une couverture médicale digne
– L’accès aux cantines solidaires de la Ville de Paris pour se nourrir
– L’accès à l’école
– Des transports gratuits comme tous les mineurs d’Ile-de-France
– La présomption de minorité

Le 31 mai, ils étaient convoqués au Tribunal Administratif par la mairie de Paris qui lance une procédure d’expulsion de la Maison des Métallos. Le Mercredi 5 juin un rassemblement devant le lieu occupé avait lieu afin d’annoncer la décision du tribunal administratif, qui confirme la demande d’expulsion sous 15 jours.

Vous entendrez donc dans une première partie d’émission, un montage réunissant les reportages réalisés le 31 mai et le 5 juin. Dans une deuxième partie d’émission, nous vous diffuserons un reportage réalisé au En gare lieu occupé par une association d’activité social et culturel existant depuis près d’un an, hébergeant une vingtaine de personnes, la cantine du foyer bara, plusieurs ateliers d’artistes engagés, et des activités sportives.

Dans un premier temps investi par des jeunes du quartier de la Noue, le hangar a vu se former une équipe composée d’habitants et de travailleurs et travailleuses sociales.  Aujourd’hui, l’association En gare de Montreuil lutte contre toutes formes d’exclusions sociales et de discriminations. Au quotidien, elle développe des activités autour du sport, de l’art ou de l’écologie aux côtés des habitants du quartier.

À quelques semaines des Jeux olympiques et paralympiques, le « nettoyage social » dénoncé par les associations se poursuit. Le jeudi 23 mai, le « En Gare », a été expulsé en vertu de la loi Kasbarian du nom de l’actuel ministre du Logement, alors même qu’un délibéré était attendu le 19 juin pour juger de l’occupation des lieux.

Manifestation contre le projet d’entrepôt logistique Green Dock et son monde

Dans l’émission d’aujourd’hui, nous vous ferons entendre un reportage effectué le 25 mai 2024 à l’occasion d’une manifestation contre un projet d’entrepôt logistique en bordure de Seine, à Gennevilliers. Ce projet baptisé Green Dock est contesté par différents collectifs et associations locaux, qui a cette occasion, dans le cadre des Soulèvements de la terre, appelaient avec leurs alliés à un week-end de mobilisation, contre “l’empire logistique”. Vous entendrez donc dans l’émission, des prises de parole vous présentant plus en détail la lutte et ses enjeux. Mais aussi, pourrez-vous écouter des interviews réalisées au cours de la manifestation, sur des luttes connexes (lutte contre le canal Seine-Nord Europe ; lutte contre l’artificialisation des Écouardes ; actualité concernant la lutte pour la préservation des terres de Gonesse).

Voir aussi :
Article de Reporterre sur la répression lors de l’action au siège d’Amundi le 24 mai 2024, et lors de la manifestation contre le projet Green Dock, le 25 mai.
Communiqué de Extinction Rébellion suite à la répression au siège d’Amundi.

LA NOUVELLE REFORME DE L’ASSURANCE CHÔMAGE

Ce n’est pas une réforme d’économie, mais de prospérité et d’activité », déclare Gabriel Attal dans son interview accordée à La Tribune du dimanche (publié fin mai 2024), à laquelle il avait réservé ses annonces sur la réforme de l’assurance chômage.En effet, le gouvernement compte réaliser des économies en ponctionnant 12 milliards d’euros à l’’Unédic (organisme chargé de la gestion de l’assurance chômage, en coopération avec France Travail), pour la période 2023-2026.

Le ministère du Travail a affirmé attendre 3,6 milliards d’économies par année pleine. Soit trois fois plus que lors de la grande réforme du chômage de 2019.

Le ministère du Travail a argué attendre 3,6 milliards d’économies par année pleine. Soit trois fois plus que lors de la grande réforme du chômage de 2019.

Les futurs demandeurs et demandeuse d’emploi, auront moins de possibilités d’ouvrir des droits à l’assurance chômage, avec une durée d’indemnisation encore réduite et des protections supprimées pour les chômeurs les plus âgés.

Alors que cette nouvelle réforme doit être mise en œuvre par décret, en décembre prochain et pour revenir sur les conséquences de cette énième réforme, nous accueillons dans notre émission en direct, François, du syndicat FSU EMPLOI.

illustration du site https://formesdesluttes.org/

ONELA : 4 mois de gréve reconductible / ORANGE en gréve

Le 26 mai, à l’occasion d’un repas de soutien organisé à la cantine des Pyrénées, 77 rue de la Mare, Paris 20ᵉ, à l’initiative de AG féministe paris Banlieue, nous avons pu rencontrer les grévistes d’Onela. En grève illimitée depuis déjà quatre mois, les salarié.es de la cellule d’astreinte de l’entreprise d’aide à domicile ONELA continuent à interpeller leurs dirigeants. Local minuscule et insalubre, sous-effectifs, pas de formation, salaire à peine au-dessus du SMIC, aucune augmentation depuis des années… Ces salarié.es, principalement des femmes étudiantes et immigrées, prennent les appels des bénéficiaires des agences de toute la France les soirs, week-ends et jours fériés.

Elles demandent des conditions de travail dignes et une augmentation de salaire, mais pas seulement : les grévistes veulent alerter sur les mauvaises conditions de travail de toutes les aides à domicile de l’entreprise. Dans ces conditions, salarié.es comme bénéficiaires sont maltraité.es. Vous pourrez donc entendre dans une première partie d’émission l’interview de Bridget, salariée de l’astreinte et Manon, personnel de terrain qui reviennent sur le combat qu’elles mènent.

Dans une deuxième partie d’émission, vous pourrez entendre le reportage réaliser le 22 mai dernier à l’occasion d’une grève et d’un rassemblement se tenait le même jour, près de la salle Pleyel à Paris où se déroulait l’assemblée générale des actionnaires d’Orange.

En effet, la présentation des résultats 2024 chez orange le 24 avril, ou encore les annonces de Christel Heydemann, dirigeante d’Orange, sur la hausse du dividende à 0,75 euro ont rassuré les actionnaires d’ORANGE. 65 % des bénéfices de l’entreprise seront reversés aux actionnaires, soit 2 milliards d’euros, et à elle seule Christel.Heydemann, se verra attribuer une jolie enveloppe de plus de 150 000 euros de dividendes.

Pour ce qui est des salarié-es, par contre, près de 9 sur 10 n’auront pas d’augmentation en 2024 et l’ensemble des personnels concernés par les J.O se voient floués dans leurs droits : suppression du repos hebdomadaire, télétravail imposé, non-respect des horaires de travail, indemnisations au rabais, etc

Que se passe t’il en Géorgie ?

En ce 31 mai 2024, nous avons reçu Tamara Demuria, présidente de l’association Géorgie vue de France, avec qui nous avons abordé la situation actuelle de ce pays caucasien qui vit des heures difficiles dû aux ingérences russe. Pas seulement depuis 1 ans et le passage en force d’une loi visant à museler les voix anti-gouvernement sous influence de Moscou mais aussi depuis 2008 et l’occupation de 20% du territoire géorgien et de 2 régions frontalières autonomes.

Autodétermination Des Peuples

En ce 30 mai 2024, nous vous diffusons un reportage enregistré lors de la soirée de solidarité et de débat organisée par On construit l’alternative” (initiative politique soutenue par Ensemble, NPA, Rejoignons-nous) dans le cadre de la campagne “Palestine, Ukraine, Sahel : contre tous les impérialismes et les colonialismes, pour l’autodétermination des peuples”. Cette soirée se tenait le 14 mai 2024 à l’AERI à Montreuil

Nous entendrons dans cette émission un mixage des deux tables ronde : Quelles solidarités concrètes avec les peuples en lutte ? et Quelles stratégies politiques, quels obstacles, quelles responsabilités pour l’autodétermination des peuples ?

KANAKY: l’état français veut maintenir sa présence coloniale

Lundi 13 mai, veille du vote à l’Assemblée nationale, les manifestations des indépendantistes contre le dégel du corps électorat se sont multipliées ; routes bloquées ou barrages filtrants, grève très suivie au port et aéroport de Nouméa, fermeture de nombreuses administrations, feux allumés à différents endroits, début de mutinerie dans la prison de Nouméa, heurts entre jeunes kanaks et forces de l’ordre dans les quartiers populaires, nombreux blessés et arrestations en masse.

Pour tenter d’arrêter ce processus dangereux pour l’avenir du peuple kanak, les élus du congrès de Nouvelle-Calédonie se sont réunis ce lundi 13 mai et sont parvenus à adopter, à la majorité, une résolution demandant le retrait de ce projet de loi sur le corps électoral. Les élus rappellent à l’État qu’ils sont majoritairement contre ce projet de loi.

Trente ans après l’Accord de Nouméa, ainsi que du transfert des compétences et leur rééquilibrage, les inégalités restent très importantes, le non-respect de la priorité à l’emploi local : dans beaucoup de secteurs, ce sont les métropolitains récemment arrivés en Nouvelle-Calédonie, du fait de conditions attractives (niveau de salaire et indexation, avantages en termes de logement ou de soutien à l’installation), qui occupent des postes au détriment des travailleurs Kanak à compétences égales. Ainsi se perpétue une longue tradition de privilèges offerts aux Français partant travailler en Outremer.

Mais l’État français, ne l’entend pas de cette oreille. Suite aux nombreuses manifestations de révolte, il envoie son armée pour réprimer toute contestation.

Dans ce contexte, la solidarité s’organise dans de nombreux coins de la planète. En France plusieurs manifestations et meeting s’organisent et ce fut le cas ce 24 mai 2024 à la bourse du travail de Paris et dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute d’une partie de ce meeting en soutien au peuple Kanak.

PALESTINE : Bombardement à Rafah

Dimanche dernier, un bombardement israélien a atteint un camp de réfugié à Rafah, au sud de Gaza, faisant au moins 45 morts et 249 blessés. Le lendemain, les blindés de Tsahal rentraient dans cette partie de la bande de Gaza. Mardi 28 mai, la défense civile de l’enclave palestinienne a annoncé la mort de 21 personnes dans une nouvelle frappe israélienne sur un camp de déplacés à Rafah. Dès le lundi de nombreux rassemblements de soutien et manifestation ont eu lieux afin de dénoncer l’état colonial et soutenir le peuple palestinien. Néanmoins, l’armée israélienne poursuit son offensive sur Rafah. En trois semaines, environ un million de Palestiniens qui se trouvaient dans cette localité du sud de l’enclave ont fui, selon l’ONU.

Dans cette émission, nous vous diffusons dans une première partie d’émission un montage autour de cette attaque avec des prises paroles réalisées lors de la manifestation en soutien qui se dérouler lundi 27 mai à St Augustin à Paris. Dans une deuxième partie d’émission nous reviendrons sur l’utilisation du droit international dans ce conflit.

Réunion publique de Stop Arming Israël sur le salon de l’armement Eurosatory

Dans cette émission, nous vous donnons à entendre des morceaux choisis d’une réunion publique organisée par Stop Arming Israël, et qui se déroulait le 14 mai 2024 dernier. Cette réunion publique portait sur le salon de l’armement français Eurosatory, dédié à la sécurité terrestre et aéroterrestre, qui doit avoir lieu du 17 au 21 juin 2024 à Paris. Alors qu’une campagne génocidaire menée par l’État d’Israël est en cours à Gaza, les signataires de la campagne Stop Arming Israël milite pour que ne puisse pas être présent les entreprises israéliennes sur le salon, ces armes ayant pour au moins une partie été utilisées et testées en conditions réelles sur un terrain de guerre. En outre, et les signataires souhaitent que la France cesse de vendre des armes à l’État israélien.

Lien vers la tribune Aucune arme israélienne à Eurosatory 2024 !
Chaîne telegram de Stop Arming Israël

MONOPRIX / ROUGIER&PLÉ

PARIS : MAGASIN ROUGIER & PLÉ

Dans l’émission de ce jour, en direct, nous revenons sur les mouvements sociaux dans le secteur du commerce.

En Comité Social et Économique Central extraordinaire de ce mercredi 24 avril, la direction annonce un PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) hors nove langue, un plan de licenciement au siège social de 102 personnes, faisant écho aux 3 267 postes supprimés de Casino annoncés au même moment.

Ce massacre social est permis grâce à la complicité de Bercy qui savait pertinemment quelles seraient les conséquences du démantèlement du groupe Casino sur les emplois, et ce, malgré les millions d’euros d’aides publiques versées.

Les nouveaux dirigeants du groupe comme le gouvernement considère les salariés comme de simples dommages collatéraux, et n’ont aucune considération pour la vie de ces travailleurs et de leurs familles.

Monoprix ne souffre d’aucune difficulté financière et constituait jusqu’alors la poule aux œufs d’or du groupe : rien ne justifie ce PSE si ce n’est pour optimiser le profit et la rentabilité !

Le 24 mai dernier, lors du rassemblement du soutien au salarié d’Orange venue, à proximité de la salle Pleyel à Paris, demandé des comptes a leur direction et a cette occasion, nous avons réalisé un entretien avec Alain, de la CGT MONOPRIX, venue en soutien, que nous vous diffusons en cette première partie d’émission.

Prochaine mobilisation pour monoprix : ce samedi 25 mai 2024 dès 11 h au monoprix Le Vésinet, situé au 36 rue Ernest André 78110 Le Vésinet RER A LE VÉSINET CENTRE.

Depuis mi-avril, les salariés de Rougier&Plé Filles du calvaire se battent pour de meilleures conditions de travail et des embauches. En effet, dans un magasin de 4 niveaux, ils ne sont que 25, le tout dans un magasin qui tombent en ruines : fuites d’eaux, remontées d’égouts dans un contexte d’ultra-polyvalence confinant à de la surexploitation. Malgré la visite de l’inspection du travail, la réponse patronale est toute répressive, mais conforme à la répression syndicale en cours : 4 procédures de licenciement dont 2 syndiqués et effective ce 24 mai. Face à cela, la contre-attaque ne se fait pas attendre avec des procédures judiciaires, des grèves, des manifestations et un appel à soutenir via un comité de soutien, et une caisse de grève. 

Pour revenir sur ce contexte de lutte, nous recevons dans nos studios, Laurent, du syndicat SUD COMMERCE et Sam, employée polyvalente du magasin rougier & plé fille du calvaire à Paris.

LES PROCHAIN RENDEZ-VOUS ROUGIER & PLÉ

une nouvelle réunion de leur comité de soutien ouverte aux organisations syndicales, associatives et politiques mardi 28 mai à 19 h au local de notre syndicat (M° Colonel Fabien),

• une manifestation samedi 8 juin à 14 h (rendez-vous devant le magasin, 13 boulevard des Filles du Calvaire, M° du même nom),

• un rassemblement lundi 10 juin à 14 h près du Conseil de Prud’hommes de Paris, 27 rue Louis Blanc (M° du même nom) avant l’audience visant à demander la réintégration des grévistes.

Pour faire un don sur la cagnotte en ligne http://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/rougier-et-ple-en-greve

AUTRE RENDEZ-VOUS : Ce dimanche 26 mai à partir de 12 h 30, aura lieu un repas de soutien à la caisse de grève des salarié-e-s de l’entreprise d’aide à domicile ONELA, en grève illimitée depuis déjà quatre mois. Ce repas aura lieu à la cantine des Pyrénées, 77 rue de la mare, 75020 Paris, métro Pyrénées ou Jourdain.

Retour de flamme : Journées de sport et de discussions contre les JOP

du 8 au 12 mai ce tenait le RETOUR DE FLAMME contre les JOP et leur monde de gentrification, de bétonisation, et de surveillance. A cette occasion ce tenait des ateliers d’initiation et/ou aux combats, ainsi que des et discuter sur les Jeux Olympiques et Paralympiques.

Dans cette émission nous vous diffusions une de ces tables rondes.

MASSIF ATTAQUE : le rassemblement de la SGT (épisode 2)

Les 20 et 21 avril dernier, était organisé le rassemblement du Syndicat des Gardien.nes de Troupeaux à Batsere dans les Pyrénées. Le SGT est un syndicat d’ouvrier.es agricoles qui exerçent les métiers de berger.es, vacher.es et chevrier.es dans les alpages. En lutte contre le patronat agricole qui les exploite, ils et elles se battent pour faire appliquer le code du travail jusque dans leurs montagnes et en finir avec les idées reçues sur le métier de berger. Les Syndicats CGT des Gardien.nes de Troupeaux a donc entamé un bras de fer face à la FNSEA afin de faire entendre ses revendications :

  • Une prime de précarité pour tous les contrats saisonniers
  • La fin du travail gratuit par la reconnaissance de la totalité des heures travaillées.
  • La fin du travail au SMIC et le palier 7 minimum pour tous les gardien.nes de troupeaux.
  • La fin des logements insalubres et dangereux.
  • La priorité à l’embauche d’une saison à l’autre.
  • Le remboursement de notre équipement.
  • La prise en charge des frais lié à nos chiens de conduite.
  • Plus de contrôles pour sanctionner les employeurs dans l’illégalité.
  • Le conditionnement des aides loup au respect du code du travail.

A l’occasion de ce week end, le syndicat a organisé plusieurs temps d’échange. L’un d’entre eux mettait en discussion la notion de “métier passion” avec l’ouvrage : Te plains pas c’est pas l’usine Lily Zalzett, Stella Fihn. C’est celui-ci que nous vous diffusons aujourd’hui, précédée d’un interview des camarades de la SGT.

Proposition de loi relative « au renforcement de la sûreté dans les transports » et vidéosurveillance algorithmique (VSA)

Appliqués en vertu de la loi jeux olympiques, les premiers arrêtés préfectoraux autorisant la vidéosurveillance algorithmique (VSA) viennent d’être publiés. La RATP et la SNCF peuvent désormais surveiller automatiquement à titre expérimental les personnes comme à l’occasion du match PSG/OL qui se tenait le 21 avril dernier ou comme à l’occasion du concert des Black Eyed Peas, le 20 avril. Loin de s’en laisser compter, vous entendrez dans cette émission de plus amples explications et détails de la Quadrature du net, qui organisait une conférence de presse sur le sujet, le 2 mai 2024, à la faveur d’une nouvelle offensive du gouvernement au travers de la proposition de loi « relative au renforcement de la sûreté dans les transports ». Il s’agira également pour l’association de présenter son nouvel axe de campagne, intégrant la lutte contre les dispositifs de vidéosurveillance algorithmiques illégaux.

Mais revenons à la proposition de loi « relative au renforcement de la sûreté dans les transports ». Cette dernière s’inscrit dans la continuité de la loi Sécurité globale de 2021, qui était déjà fortement attentatoire aux libertés publiques. Et c’est une présentation de la loi bien qu’encore en construction au jour de l’écriture de ces lignes, que vous entendrez en deuxième partie d’émission.

Et pour conclure l’heure, nous vous ferons entendre la lecture d’un communiqué de la Quadrature du net. Celle-ci vient en effet de déposer un référé-liberté pour demander au Conseil d’État la suspension de la décision du Premier ministre de bloquer Tiktok en Kanaky Nouvelle-Calédonie. A savoir aussi, que la Ligue des Droits de l’Homme ainsi que “trois citoyens résidant ou présents en Nouvelle-Calédonie, représentés par l’avocat Vincent Brengartha” ont également déposé un référé-liberté dans le même sens.
Le conseil d’État a rendu sa décision le 23 mai. Celui-ci fait valoir que « saisi par des associations et des particuliers, le juge des référés du Conseil d’État ne suspend pas le blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie. En effet, les requérants n’apportent pas d’éléments pour démontrer que ce blocage a des conséquences immédiates et concrètes sur leur situation et leurs intérêts, ce qui est une « condition d’urgence » nécessaire pour l’intervention du juge des référés. Dans un contexte où tous les autres réseaux sociaux et médias presse, TV et radio restent accessibles, et parce que ce blocage temporaire vise à contribuer au rétablissement de la sécurité sur l’archipel, le juge des référés rejette la demande des requérants. ». Autrement dit, le Conseil d’État ne considère pas sur la forme que la suspension d’un réseau social utilisé par une partie de la population relève d’une urgence, et ne se prononcera donc pas sur la légalité de la mesure. Pour cela, pour que le fond soit examiné, il faudra attendre plusieurs mois. À moins qu’un autre type de référé, le référé-suspension, ne soit déposé. Le délai dans lequel sera rendue la décision pouvant aller jusqu’à un mois… De quoi faire traîner encore potentiellement les choses. Bref, le Conseil d’État botte en touche et accompagne la répression de l’État.

Contenu de la proposition de loi relative « au renforcement de la sûreté dans les transports » :
Concernant la proposition de loi relative « au renforcement de la sûreté dans les transports », et de son article 9, quasi copié-collé de l’article 10 de la loi relative aux Jeux olympiques adoptée l’année dernière. Celle-ci prévoyait l’utilisation d’algorithmes de reconnaissance de comportements dans un cadre soit-disant « expérimental » pour tout évènement récréatif, sportif et culturel. Mais intéressons-nous plus en détail à la proposition de loi en cours, engagée dans une procédure accélérée par le gouvernement. Que dit-elle ?
Cette loi est présentée dans sa filiation comme la successeure de la loi Savary-Leroux de 2016. Cette même loi qui interdisait et sanctionnait les mutuelles de fraudeurs, pénalisait les messages d’alerte en amont de point de contrôle, permettait aux contrôleurs d’agir en tenue civile, de fouiller visuellement les bagages, et qui permettait également à ces derniers de procéder à des palpations. Le présent projet de loi sur les transports s’inscrit en outre, plus directement, comme une petite sœur de la loi Sécurité globale et de son concept de “continuum de sécurité”. Le but poursuivi est de, je cite : “renforcer [le continuum de sécurité] par la coordination de l’ensemble des forces de sûreté, afin de répondre aux enjeux et aux défis de la violence, de l’insécurité et des incivilités à chaque moment et chaque étape de la vie dans l’espace public.“.
A cette fin, le projet de loi entend renforcer une nouvelle fois les prérogatives des agents de sécurité de la SNCF et de la RATP. Ceux-ci pourraient alors effectuer des palpations plus facilement et intervenir aux abords des gares et plus seulement à l’intérieure de celles-ci ; ils pourraient par ailleurs, interdire l’accès en gare à des personnes refusant la fouille des bagages, troublant l’ordre public ou dont je cite : le “comportement est de nature à compromettre la sécurité des personnes ou la régularité des circulations” des trains. Le cas échéant, pourra être fait bien entendu appel à la force publique. La liste des flicages ne s’arrête pas là, puisque le projet de loi entend pérenniser les caméras-piétons pour les agents, étendus aux chauffeurs de bus, mais aussi autoriser les captations sonores dans les wagons. Les fraudeurs dits “réguliers” seraient davantage sanctionnés et il serait créé un délit “d’incivilité d’habitudes” pour les personnes ayant été verbalisée plusieurs fois pour incivilités. Une peine complémentaire d'”interdiction de paraître”, spécifique aux transports publics et pour une durée maximum de trois ans est à l’étude pour ces deux dernières catégories. Par la même, est envisagé dans la proposition de loi une amende de 2 500€, lorsqu’un bagage oublié par négligence provoque une perturbation du trafic. En outre, une autorisation serait donnée aux régies de transports pour traiter des données sensibles, ce qui permettrait si cela n’était pas retoqué, de collecter des données liées à l’origine raciale, les données de santé ou encore les opinions religieuses et politiques. Autre idée des législateurs, et on en terminera là : les procès-verbaux d’infractions commises dans les transports serait transmis directement au ministère public.
De quoi donc durement réprimer tout ce qui serait caractérisé comme anormal, déviant, à même de s’inscrire en dehors de l’ordre établi et de la bonne régulation des flux. Ce nouveau projet de loi répressif, avec ses promesses d’arbitraire, examiné au mépris renouvelé du Parlement et à la légitimité démocratique faible, punira tout particulièrement les pauvres, les marginaux et tous ceux habitant l’espace public. Et tout cela, sans répondre à aucun impératif qui permettrait d’améliorer les conditions de transports, la qualité d’offre, les conditions de travail des salariés, l’accès aux transports et ainsi de suite. Ce projet de loi est actuellement en lecture en commission à l’assemblée nationale. Son adoption est prévue sauf opposition particulière, avant le début des jeux olympiques.

Voir aussi :

Le dossier législatif de la de la loi relative « au renforcement de la sûreté dans les transports ».
Un court article sur la proposition de loi réalisé par La Chaîne Parlementaire à la date du 14 mai 2024.
– Un article sur le média Ricochets (Drôme)
– Un article de Disclose sur « l’affaire Briefcam »
– Un article de Médiapart en date du 25 décembre 2023 : En prévision des JO, la SNCF a testé plus d’une dizaine d’algorithmes de vidéosurveillance
– Un article de Médiapart en date du 21 avril 2024 : Loi JO : des supporteurs de football en première ligne face aux algorithmes de surveillance

Libre D’obéir, Johann Chapoutot

Historien du nazisme et de sa vision du monde, Johann Chapoutot a récemment fait paraître un essai dont la réception n’a pas été unanimement favorable : “Libre d’obéir : le management, du nazisme a aujourd’hui”. Il revient avec Julien Théry sur la démarche du livre et profite de l’occasion pour répondre aux objections qui lui ont été opposées. C’est la lecture de l’abondante littérature nazie sur la Menschenführung, la conduite des hommes, qui a attiré l’attention de Johann Chapoutot sur les similitudes frappantes entre les discours de l’époque sur la nécessité de « faire mieux avec moins » et ceux qui prolifèrent aujourd’hui aussi bien dans la sphère entrepreneuriale que dans celle du gouvernement néolibéral.

Avec l’expansion du Reich au fil des conquêtes hitlériennes et le développement de l’effort de guerre, la nécessité d’administrer le plus efficacement possible avec des moyens réduits devint une obsession pour les cadres nazis. Et si le nazisme fut tout entier « un grand moment managérial », c’est parce que son idéologie poussa à l’extrême l’utilitarisme qui dominait en Occident depuis les débuts de la Révolution industrielle. Le darwinisme social (extension abusive aux communautés humaine de la théorie darwinienne de l’évolution des espèces par la sélection naturelle) cultivé en Europe depuis le XIXe siècle, tout particulièrement en Angleterre et en France, fut porté à son paroxysme par l’anthropologie nazie. Pour cette dernière, seule l’utilité d’une vie humaine pouvait justifier son existence – son utilité pour la prospérité et la promotion de la race germanique, appelée à dominer les autres sur tous les plans.

Dans son livre, Johann Chapoutot examine en particulier le cas emblématique de Reinhard Höhn (1904-2000). Jeune et brillant juriste engagé très tôt dans le militantisme nationaliste et antisémite, Höhn intègre le SD, c’est-à-dire l’élite de la SS, au début des années 30. Adjoint de Reinhard Heydrich, il devient, tout en montant les échelons de la hiérarchie dans la SS jusqu’au grade de général, professeur de droit à l’Université Humbold de Berlin et directeur de l’Institut d’études sur l’État, voué à des recherches en matière d’organisation institutionnelle adaptée au gouvernement du Reich par la race supérieure.

Après la défaite de 1945, Höhn se fait discret pendant quelques années, avant d’être embauché par un think-tank patronal qui lui confie la fondation d’une école de management à Bad Harzburg en 1956. Ses techniques de « management par délégation de responsabilité », dont l’élaboration a commencé dès le temps du Reich, connaissent un immense succès et son Akademie für Führungskräfte der Wirtschaft forme plus de 600 000 cadres allemands jusque dans les années 80 : autant dire que son influence est dominante dans le « Miracle économique allemand »… Höhn publie, dans le même temps, une série de manuels qui se vendent abondamment.

SOLIDARITÉ AVEC LA LUTTE DU PEUPLE DE KANAKY

Mercredi 15 mai, Macron a décrété l’état d’urgence en Kanaky après plusieurs nuits d’émeutes contre le dégel du corps électoral. Alors que les mobilisations avaient gagné en intensité ses derniers jours, la loi vient d’être votée à l’Assemblée nationale ce mercredi.

Pour rappel, la Kanaky est une colonie française depuis le 19ᵉ siècle. Elle est d’abord utilisée par la France comme une colonie pénitentiaire où étaient envoyées tout ce que la métropole comptait en pauvres, subversifs ou révolutionnaires. Elle devient une colonie de peuplement au 20ᵉ siècle, les colons français s’y installent et supplantent peu à peu les Kanaks.

En ce début 2024, après 170 ans de colonisation de la terre de Kanaky, et année anniversaire des 40 ans de création du FLNKS, le gouvernement français a décidé de présenter unilatéralement deux projets de lois sur l’avenir institutionnel de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie mettant en jeu l’avenir du peuple Kanak.

Après les affrontements violents qui ont marqué les années de 1984 à 1988, les accords de Matignon-Oudinot (1988) et de Nouméa (1998), fruit de décennies de négociations, ont permis la reconnaissance du peuple Kanak comme peuple autochtone de Nouvelle-Calédonie et ouvert un processus de décolonisation et d’autodétermination.

L’État français s’engageait à rompre avec la logique de colonisation de peuplement qui conduisait à la minorisation du peuple Kanak, d’où le gel du corps électoral établi dans les accords, en conformité avec les résolutions de l’ONU : « Les puissances administrantes devraient veiller à ce que l’exercice du droit à l’autodétermination ne soit pas entravé par des modifications de la composition démographique dues à l’immigration ou au déplacement de populations dans les territoires qu’elles administrent. »

C’était la condition pour rendre possible la recherche d’un consensus sur le devenir du pays : quelle forme de souveraineté ? Quelle relation avec la France ?

Les conditions du 3ᵉ et dernier référendum d’autodétermination fin 2021 sont aujourd’hui toujours remises en question unanimement par l’ensemble des indépendantistes Kanak. Ils avaient demandé son report pour respecter la période de deuil en pleine épidémie de la covid (en confinement, ils ne pouvaient faire campagne). L’État a imposé la date du référendum et le peuple Kanak, peuple colonisé, n’a pas participé. L’ensemble des indépendantistes ne reconnaissent pas les résultats de ce 3ᵉ référendum, une plainte a été préparée par la FLNKS en vue de faire reconnaître ces conditions inacceptables par la Cour internationale de Justice.

Aujourd’hui, sous couvert de « démocratie » le gouvernement français veut reporter les élections provinciales et modifier le corps électoral, et ainsi augmenter brutalement de 15 % le corps électoral pour les provinciales avec une ouverture à des métropolitains résidant depuis 10 ans pour diluer le peuple Kanak dans ces flux migratoires.

L’État veut balayer l’Accord de Nouméa avec ces deux projets de lois dans un calendrier très court : présentation de la loi organique (report des élections provinciales) au Sénat le 27 février puis à l’Assemblée nationale. La seconde sur le dégel du corps électoral, au Sénat dès mars. Et si aucun accord n’est conclu avec les indépendantistes avant le 1ᵉʳ juillet, il passe en force en convoquant le congrès de Versailles.

Alors que les manifestations et les blocages gagnaient en intensité en Kanaky depuis le début du mois de mai, la journée du 13 mai, veille du vote à l’Assemblée nationale, a marqué un tournant. De nombreuses routes ont été bloquées, la grève a été très suivie dans les ports et les aéroports, dans les réseaux de transports en commun et chez les camionneurs, de nombreuses administrations étaient également fermées. Des matons ont par ailleurs été pris en otage dans la prison de Nouméa pendant que des affrontements avaient lieu entre jeunes kanaks indépendantistes et forces de l’ordre dans plusieurs quartiers.

Dans la journée du mardi 14 mai, un couvre-feu a été décrété de 18 h à 6 h à partir du lendemain et des renforts ont été annoncés (quatre escadrons de gendarmerie mobile (près de 500 gendarmes), deux sections de CRS, le RAID et le GIGN). Le vote a été reporté au mercredi. Des milices loyalistes (principalement des Métros et des Caldoches [1]) ont commencé à faire leur apparition dans la soirée, tenant des barrages filtrants pour « protéger leur quartier » notamment autour des quartiers de Tuband et Ouémo.

Dans la nuit de mardi à mercredi, les révoltes ont repris malgré le couvre-feu, des boutiques ont été pillées et incendiées (Décathlon, station Total) ainsi que des établissements scolaires. En tout, la police a annoncé 130 interpellations, et une soixantaine de policiers blessés. Une nouvelle mutinerie a eu lieu à la prison de Nouméa.

Dans la journée de mercredi 15, le texte est finalement adopté. La pénurie commence à se faire sentir, les magasins sont vides. Pendant que les jeunes tiennent toujours les barrages sur les routes et que des affrontements ont lieu avec les flics, le FLNKS lance un appel au calme et à la levée des barrages. Dans la soirée de mercredi, Macron a décrété l’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie. Dans le même temps, le gouvernement annonçait également la suspension de TikTok pendant que Gérald Darmanin commençait à signer des assignations à résidence pour des militants « radicaux » et annonçait des perquisitions à venir. L’armée a aussi été déployée pour sécuriser les ports et aéroport. Pour l’instant, le bilan s’élève à six morts dont deux gendarmes.

Face à l’offensive coloniale de l’État français en Kanaky, soutenons la lutte des Kanaks. Plusieurs conférences de presse et rassemblements ont été organisés. Aujourd’hui dans cette émission, nous vous diffusons une partie des prises de paroles du rassemblement du jeudi 16 mai à 19 h sur la Place de la République, l’interview de Romuald Pidjot de l’union calédonienne réalisé le mercredi 15 mai et la conférence de presse qui avait lieu au CICP(centre international des cultures populaires) le jeudi 16 mai par Solidarité Kanaky.

Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail / triangle de Gonesse

En France, en 2022, selon les chiffres de la Sécurité sociale, il y a eu au moins 1227 morts au travail et du travail – soit trois par jour – dont 738 morts au travail. Ces chiffres ne reflètent pas la réalité : le régime agricole, les régimes spéciaux, la fonction publique et les travailleuses et travailleurs indépendants ne rentrent pas dans les statistiques.

S’ajoutent également des milliers d’accidents graves occasionnant des séquelles durables et entraînantes et souvent un licenciement pour inaptitude.

Le 25 avril 2024, se tenait la Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail. À cette occasion avait lieu à paris, devant les locaux de IRNS ( Institut National de Recherche et de Sécurité) lié au travail, une mobilisation appelés par la CGT et notamment une conférence de presse pour alerter sur la situation actuelle sur les accidents de travail. C’est la secrétaire de la CGT Sophie Binet qui tenait cette conférence de presse.

On peut trouver louable que la direction de la CGT se mobilise sur cette question, mais qu’entre autres, Lors mouvement social sur la réforme des retraites passé de 62 à 64 ans qui aura un impact sur les conditions de travail pour un grand nombre de salarié-e-s, que la CGT n’est pas menée plus frontalement la lutte.

En ce début d’émission, nous entendrons une grande partie de cette conférence de presse suivie d’un entretien réalisé avec Mr Coulibaly, délégué CGT de l’entreprise SADE en sa compagnie, nous reviendrons sur le décès le 16 juin 2023 de Amara Dioumassy, chef d’équipe de Darras et Jouanin, co-traitant de l’entreprise Sade et travaillant sur le bassin d’Austerlitz à Paris, un chantier visant à rendre la Seine plus propre en vue des JOP 2024.

Dans la seconde partie d’émission, nous nous rendrons sur le triangle de Gonesse, où se tenait le 28 avril dernier une Zadimanche et a cette occasion, nous vous diffusons l’entretien avec Bernard Loup, président du collectif pour le triangle de Gonesse et il reviendra notamment sur le projet de morts au travail sur ce lieu.

Violence d’état à ste Soline: Serge dans Égrégore

Les 25 et 26 mars 2023, se tenait dans les Deux-Sèvres, une Mobilisation Internationale pour la défense de l’eau et contre les mégabassines intitulée : Pas une bassine de plus !

« Les bassines sont des ouvrages de stockage d’eau pour l’irrigation. Ce sont des cratères de plusieurs dizaines d’hectares en moyenne, recouverts de bâches plastiques noires retenues par des digues de 10 m de hauteur en moyenne. Elles ne sont PAS remplies avec l’eau de pluie ni de l’eau de ruissellement ! Les bassines sont alimentées par des pompes qui vont chercher l’eau de bonne qualité dans les sols, les NAPPES PHRÉATIQUES. Face aux pénuries d’eau en été, la solution trouvée par les agro-industriels et le gouvernement est de construire des bassines pour pomper de l’eau en hiver et la stocker.

Une minorité d’exploitations (environ 5 %) a le privilège d’être connectée à la bassine et de bénéficier de cette eau pour irriguer les cultures l’été, alors que le reste du territoire subit le manque d’eau et doit s’adapter aux restrictions préfectorales. Autour d’une série de nouvelles bassines projetées dans les Deux-Sèvres, la mobilisation de Sainte-Soline, c’est à l’ensemble du pays et bien au-delà que se sont vus révélés les enjeux de l’accaparement de l’eau par une minorité d’irrigants, en pleine sécheresse systémique.

Le samedi 26 mars, une manifestation se dirige vers Sainte-Soline ou se construit une bassine de rétention d’eau. Face aux manifestants, c’est un dispositif de maintien de l’ordre disproportionné : pas moins de 7 hélicoptères et plus de 1700 FDO, un dispositif dont le coût est estimé à plus d’un million d’euros. 200 blessés dont plusieurs grièvement, deux personnes entre la vie et la mort et le ministre de l’Intérieur qui demande la dissolution du collectif les soulèvement de la terre.

Grièvement blessé à la tête lors de la manifestation de Sainte-Soline, Serge attendra pendant 1 h 20 l’arrivée des secours bloqués par les forces de l’ordre. Après deux mois de coma, il se réveille enfin.

Nous avons déjà produit une émission avec un premier témoignage de Serge. Néanmoins, pour continuer à réfléchir sur la question de la violence de l’état et de nos moyens d’actions, nous vous proposons aujourd’hui d’écouter une rediffusion de l’émission Égrégore diffusé sur radio primitive, qui revient avec Serge sur cet événement et son engagement politique. Pour finir et compléter cette réflexion, nous vous diffusons par la suite le témoignage d’Alexandre qui a été mutilé lors d’une manifestation LGBT le 1ᵉʳ février 2024.