CONTRE LA RÉFORME DU RSA ET L’EXPLOITATION !

Aujourd’hui vous pouvez entendre une interview réalisée avec le collectif autonome de Brest sur le travail qu’il fait sur le RSA. A la fois un travail d’information sur la réalité de la nouvelle réforme mais aussi un travail de mobilisation.

Pourquoi ce guide ?

Ce guide s’adresse à tout les bénéficiaires du RSA , du chômage ou inscrits à France-Travail. Il n’a pas été fait pas des avocats, des assistants sociaux ou “professionnels” du social. Simplement par des allocataires qui souhaitent lutter pour leurs intérêts face aux politiques de l’état et des diverses

administrations chargées de gérer nos allocations. Il a aussi vocation à évoluer en fonction des situations auxquelles nous faisons face.

Commençons par un petit point sur les dernières réformes concernant ces deux allocations :

• A partir de janvier 2025 l’allocation RSA serait conditionnée, il faudrait potentiellement effectuer

15 heures d’« activités » en échange du RSA.

• Ces 15 heures pourraient être effectuées de différentes manière : Job dating, rédaction de Cvs,

stage en entreprise ou association.

• Pour l’instant, la réforme RSA s’incarne par un « suivi » et un encadrement plus poussé des

allocataires. On est convoqué à un rendez-vous obligatoire de présentation du nouveau dispositif,

à la fin de cette présentation il est demandé aux allocataires de signer un accord d’engagement.

• Concernant l’ARE, les deux dernières réformes de 2019 et de 2024 ont permis au gouvernement

d’augmenter le temps de travail nécessaire à l’ouverture du chômage (6 mois au lieux de 4 sur 24

mois au lieux de 28.). De plus cette réforme a pour but de permettre de radier les allocataires si ils

refusent 3 offres d’emplois « valables », à l’appréciation du conseiller France Travail. Le but est

de renvoyer au plus vite les chômeurs au travail.

• De plus les droits ne se rechargent plus. Il faut avoir terminé de toucher l’intégralité de son

chômage pour rouvrir ses droits et l’allocation est de plus en plus dégressif. Le nouveau mode de

calcul prenant en compte les jours non travaillés permet là encore de réduire le montant de

l’allocation perçue.

Depuis le début de l’année 2024, les contrôles se renforcent sur les allocataires, les radiations du RSA et de

France Travail se multiplient. De son côté le département du Finistère expérimente depuis à peu près un an les fameuses 15h/semaine du RSA prévue par la réforme “dite du plein emploi”. Mael de Calan, président de droite du département, est bien décidé à se servir de cette nouvelle réforme pour accentuer sa guerre aux pauvres. Pour le président du conseil départemental du Finistère, l’objectif est clair : faire tomber le nombre d’allocataires du RSA dans le Finistère de 18 000 (chiffres de 2022, dont 35 % dans la région Brestoise) à 15 000 dans les trois ans. Pour atteindre cet objectif le département entend renforcer les contrôles . Il s’est notamment doté d’un service dédié à cette “mission” composé notamment de un cadre juriste, 7 contrôleurs, 3 assistants administratifs et un rédacteur.

Dans ce contexte, il nous semblait essentiel de se doter d’un guide pratique. Un guide fait pour mieux

comprendre le fonctionnement d’institutions comme France-Travail, la CAF et le département, pour mieux se

préparer et se défendre face aux contrôles.

I- Le RSA

1-Comment toucher le RSA ?

-Comme pour toutes les aides sociales de la CAF, elles sont attribuées selon certaines conditions.

– Premièrement, les bénéficiaires du RSA doivent être âgés de plus de 25 ans. Une dérogation est faite si tu es enceinte ou que tu as un enfant à charge.

-Si tu as entre 18 et 25 ans, tu peux aussi en bénéficier. Seulement, il faut que sur les trois dernières

années, tu ais exercé une activité à plein temps sur deux ans minimums. Cette spécificité est nommée le RSA Jeune.

-Au-delà de ces spécialités, voici les conditions d’attribution :

• Tu habites en France de façon stable, plus de 9 mois par an

• Tu es français, citoyen de l’Espace Économique Européen (EEE), suisse tout en vous justifiant

d’un droit de séjour, ou enfin, tu es ressortissant d’un autre pays et tu résides en France depuis 5

ans

• Les ressources mensuelles moyennes de ton foyer pendant les 3 mois qui précèdent ta demande ne

doivent pas dépasser un certain seuil.

• Tu dois avoir fait valoir tes droits concernant toute autre prestation sociale (comme l’allocation

chômage, la retraite) à laquelle tu peux prétendre. Autrement dit, tu ne peux percevoir le RSA que

si tu n’as pas ou plus le droit à une autre aide, par exemple à la fin de ta période d’indemnisation

de chômage.

Rappel sur le RSA : Tu as le droit à 90 jours de vacances, que tu dois théoriquement déclarer. N’annule donc pas un rendez-vous ou la participation à une activité prévue sous le motif que tu es loin de chez toi si tu n’as pas déclaré ton déplacement, cela pourrait être motif de sanction.

-A noter que à compter de Mars 2025 la déclaration trimestrielle à réaliser pour continuer de toucher ton allocation sera désormais préremplie par la CAF. Avant de la valider tu peux apparemment la vérifier et la modifier au besoin.

2-Comment fonctionnent les 15 heures d’activités obligatoires ?

Cette partie est rédigée à partir des informations dont nous disposons alors que la réforme n’est pas

encore officiellement mise en place. Tout ça peut donc encore changer.

– Les 15 heures (pouvant être étendues à 20 heure) se sont mises en place à partir du 1er janvier 2025 au niveau national. Cela s’accompagne d’une inscription automatique à France Travail si : on est en mission locale, à CAP emploi (insertion professionnelle pour personnes handicapées) et évidemment si on demande le RSA et qu’on a moins de 65 ans.

-Les 15 heures sont un truc flexible et hyper individualisé. En fonction du contrat d’engagement signé on a plus ou moins d’heure à effectuer et une plus ou moins grande autonomie. Par exemple, cela varie selon qu’on souhaite créer une entreprise, qu’on recherche un emploi dans le BTP etc

-Les prestataires pour la réalisation du suivi sont : France-Travail, la mission locale, CAP emploi et les services du département (dont des caochs persos qui s’ajoute aux conseillers France Travail). Le but est d’orienter les gens vers des “dispositifs de retour à l’emploi” engageant “l’ensemble des acteurs locaux de l’insertion. Du côté de France Travail, on est vite rebalancé vers un certain nombre de prestataires privés, selon ce vers quoi on t’oriente.

– L’allocataire est donc orienté vers des activités comme : des immersions en entreprise, obtention du permis de conduire, activités associatives, etc. Ce système permet en théorie d’impliquer l’ensemble des acteurs locaux de l’insertion (associations, chantiers d’insertion…).

– Potentiellement des personnes pourraient donc exercer du travail entreprises, pour pouvoir bénéficier de leurs RSA. Mais cela sans cotiser (ni pour les allocations chômage, ni pour la retraite…) Une économie substancielle pour les entreprises qui pourraient prendre cette main d’oeuvre à bas coût.

-Pour le moment trois parcours France Travail liés à la mise en place des 15 heures ont été présentés dans le Finistère :

• Un suivi renforcé RSA avec plusieurs rendez-vous par mois (pour les personnes susceptibles de

retrouver un emploi)

• Un suivi global, pour faire face aux freins qui empêchent le retour à l’emploi (déplacement,

santé), en lien avec le département.

• Un parcours formation / création d’entreprise.

-Officiellement, il est possible de voir ses heures d’activités obligatoires réduites pour plusieurs raisons :

• problèmes de santé

• problèmes familiaux

• être parents isolés.

-Enfin, on sortirait du dispositif de suivi lorsqu’on arrive à avoir 500 euros de revenus par mois, ou 1500 euros tout les trois mois. On basculerait alors dans le dispositif de prime d’activités, mais on ne sera plus soumis aux 15 heures d’activités.

-Dans le cadre d’un refus, les allocataires risquent une suspension du versement de leur allocation.

Suspension qui pourra être annulée s’ils respectent à nouveau leurs engagements, avec une régularisation rétroactive. C’est-à-dire qu’ils récupèreront les allocations qu’ils avaient perdues. Cependant, la rétroactivité a été limitée à trois mois par les sénateurs. Dans le cas d’une réitération du non-respect des termes du contrat ou d’un d’un refus de se soumettre aux termes de contrôle par exemple, l’allocataire risque une suppression partielle (jusqu’à 80 % du RSA), voire totale de ses allocations.

-En cas de radiation/suspension on peut se réinscrire dès le lendemain, il est dit qu’à part en cas de non réponse à des contrôles, ils réinscrivent 99 % des personnes, en travaillant sur les motifs qui avaient conduits à la radiation. Si tu as été radié pour refus d’un contrôle, il faut fournir les pièces demandées. Si tu as refusé les 15 heures, il faudra les accepter, si tu as refusé de signer ton contrat d’engagement il faudra le signer etc.

-Pour les personnes toujours en suivi social RSA ( au moins à Brest) :

-Pour l’instant, pour les personnes qui ont ce genre de suivi les 15h c’est surtout du déclaratif même si ils et elles doivent aussi s’inscrire à France-Travail. Les personnes doivent remplir des fiches papiers où ils notent leurs diverses activtés (rdv médicaux par exemple…) et les déposer à leurs assistant sociaux.

3-Les contrôles

-Toute personne qui a demandé le RSA peut y être soumise. Leur nombre est en augmentation du fait du recrutement par les départements de contrôleurs RSA.

-Les contrôles sont un outil primordial pour les administrations chargées de la gestion des allocations que ce soit la CAF, les départements ou France-Travail. Ils permettent, selon elles, de lutter contre la fraude sociale, de récupérer de l’argent public ou cotisé. Il s’agit aussi de faire valoir, selon elles, les droits des allocataires en analysant mieux leur situation sociale…

-Dans les faits, ces contrôles sont un outil de pouvoir et de pression que ces admnistrations exercent sur nous. En gros, il s’agit surtout, lors de ces contrôles, de nous soumettre aux procédures et de gagner de l’argent sur notre dos.

-Quinconce a déjà suit un contrôle pourra témoigner des effets produits par les méthodes bureaucratiques et intrusives des contrôleurs : infantilisation voire déshumanisation, humiliation, stress et anxiété car peur de perdre parfois ses seules ressources pour manger, se loger, (sur)vivre…

-D’où un principe qui doit tous nous animer : ne pas accepter la division entre bons et mauvais allocataires / bons et mauvais contrôlés. Lors d’un contrôle, personne n’est irréprochable, il y aura toujours un truc qu’on savait pas et un contrôleur pour acter que ça mérite une sanction.

A-Les contrôles de la CAF

Il y a trois types de contrôles que la CAF peut réaliser :

Automatique : échange CAF et CPAM et département, tu n’en es pas forcément informé. Cela peut être un contrôle des ressources, du quotient familial etc.

-Sur pièces. C’est à dire que pour te contrôler, la CAF te réclame directement des pièces et t’informe que tu es soumis à un contrôle.

-Au domicile de l’allocataire. La CAF a le droit d’effectuer un contrôle à ton domicile afin de vérifier l’exactitude des informations transmises pour le versement du RSA. On parle alors d’un « contrôle sur place ». Ce contrôle est soumis à des règles bien précises :

• Il est effectué par un contrôleur assermenté auprès du tribunal judiciaire (TJ) titulaire

d’une carte professionnelle, il a l’obligation de la présenter au bénéficiaire du RSA auquel

il rend visite.

• Il peut être réalisé, au choix, dans le cadre d’un rendez-vous fixé préalablement avec le

bénéficiaire du RSA (le bénéficiaire doit alors se rendre disponible à la date et l’horaire

fixés) ou de manière inopinée.

• Dans ce type de contrôle, la Caf peut vérifier toutes sortes d’informations relatives à ta

situation et à celles des membres de ton foyer en tant que bénéficiaire.

Rappel : Les contrôleurs sont assermentés et disposent donc d’un droit au contrôle et à l’obtention de toutes les pièces qu’ils pourraient demander. Néanmoins il existe des limites à ce pouvoir, qu’il nous semble intéressant de partager. Ce guide a également pour but d’éviter des erreurs qui pourrait faciliter la tâche des contrôleurs pour vous radier.

B-Les contrôles du département

-Les départements peuvent réaliser des contrôles d’allocataires du RSA. Dans le Finistère un service

contrôle dédié existe et des contrôleurs ont récemment été employés à cette occasion.

-Sur les conseils donnés dans cette partie : Certains de ces conseils sont, selon nous, quelque peu limités car ils s’inscrivent dans un rapport fait pour nous isoler : celui de contrôleur à contrôlé… La question reste de savoir si ils peuvent s’inscrire dans un rapport de force plus collectif qu’il ne tient qu’à nous de construire contre les contrôles et les bureaucraties qui les mettent en oeuvre! Si ils sont de plus en plus partagés et diffusés, ces conseils peuvent peut-être à minima permettre d’être moins dans la merde, voire de mettre quelques bâtons dans les roues de l’administration.

==> La procédure du contrôle départemental:

-Envoi d’un courrier postal non recommandé à l’adresse que tu as renseigné auprès de la CAF et

t’indiquant que tu es contrôlé par le département.

-Ce courrier stipule que tu dois renvoyer au département un certain nombre de pièces avant une date fixée par les services contrôles. En général, tu as un délais d’environ un mois pour envoyer les pièces (potentiellement à compter de la date sur l’enveloppe du courrier et pas celle indiquée dans le courrier lui même car c’est la première présentation du courrier à la poste ou un accusé de réception qui doit faire foi).

-Le courrier est assorti d’une menace de suspension si les pièces ne sont pas fournies en totalité à la date limite indiquée. Cette suspension est censée s’enclencher dans le mois qui suit cette date limite. Une fois suspendu si tu n’as pas répondu intégralement au contrôle, tu disposes de quatres mois pour fournir tes pièces sous peine d’être radié de la liste des bénéficiaires du RSA. La suspension concerne l’intégralité de ton RSA.

-Important : Il n’y a pas de rétroactivité si tu décides de fournir les pièces alors que ta suspension ou ta radiation est acté.

-Liste des pièces qui peuvent être demandées : Un avis d’imposition. Des justificatifs de domicile (bail, quittances de loyer, factures d’électricité par ex.) ou attestation d’hébergement. Des relevés bancaires sur une période indiquée par le courrier. Un document fourni avec le courrier et à retourner complété.

Conseils/Remarques…

Déjà, ne reste pas tout seul, tient tes proches, tes potes, tes camarades ou des collectifs au courant pour voir ce que tu peux faire et ne pas rester isolé.

Si tu choisis de répondre au contrôle et par voie postale, tu peux envoyer tes pièces en courrier recommandé avec accusé de réception pour avoir une preuve datée de l’envoi.

…Pas encore testés :

Si tu décides de répondre au contrôle et de t’engager dans la procédure, tu peux exiger d’avoir des courriers par recommandé avec accusé de réception et que ce soit la date de réception qui fasse foi, pas la datation des courriers du département. Cela peut permettre d’être au courant plus rapidement de l’avancée de ta procédure et de disposer de plus de temps.

Un autre moyen pour tenter de gagner du temps peut être de contester la validité des courriers du département car il s’agit de courrier simple. Or, ça peut tous nous arriver d’avoir une boite au lettre défaillante qui fait que les courriers n’arrive jamais à destination.

==> Qu’est ce qu’ils veulent savoir et contrôler ?

-Les contrôleurs veulent principalement savoir trois choses qui leur servent de critères pour pousser le contrôle plus loin ou/et permettre de diminuer voire sucrer tes allocs :

• Tes ressources financières.

• Si tu résides de manière, selon eux, effective en France.

• Ton train de vie, et donc l’intégralité de tes ressources y compris les coup de main de la famille ou

des proches mais aussi les ventes même sur vinted…

-Il faut aussi savoir que le département communique avec d’autres administrations notamment la CAF pour avoir accès à des informations et les croiser avec celles que tu leur fournis.

-Par exemple, les contrôleurs du département peuvent regarder tes ressources trimestrielles déclarées à la CAF et voire si cela correspond aux montants présents sur les relevés bancaires que tu leur fournis.

-Ils peuvent aussi, via tes relevés bancaires, analyser tes mouvements d’argent, la nature et le montant de tes dépenses pour voir si ton train de vie est trop élevé pour une personne au RSA. A l’inverse, ne pas avoir de dépenses paraît suspect à leurs yeux (suspicion de travail non déclaré). Mais ils peuvent aussi croiser tes justificatifs de domicile avec tes relevés bancaires pour estimer si tu résides selon eux en France.

-Probablement, les contrôleurs du département ont aussi accès au Fichier des comptes bancaires (Ficoba) qui liste tous les comptes bancaires en France et leurs titulaires. Ainsi, ils peuvent savoir qui possède quel compte dans le pays et vérifier que tu leurs déclares bien tous tes comptes possédés lors du contrôle. La consultation de ce fichier ne leur permet cependant pas d’avoir accès au solde et aux opérations des dits comptes.

Conseils/Remarques :

Les contrôleurs considèrent le plus souvent que toute ventes ou dons d’argent reçus sont des revenus qu’il faut justifier et/ou déclarer. Les montants et la régularité sont parfois pris en compte dans la décision de pousser le contrôle plus loin ou de sanctionner. Dans tous les cas, si tu as d’autres “ressources” que tes allocs (par exemple aides d’un proche ou ventes de trucs pour arrondir les fins de mois), privilégie le liquide aux chèques, virements et paiements CB.

Edit : A partir de juillet 2025, les dons des proches ou de la famille ne devraient plus

être considérés comme des ressources par la CAF pour calculer le montant du RSA et donc ne devraient plus être déclarés1.

N’oublie pas non plus de déclarer ton argent placé sur tes comptes rémunérés. Les intérêts sont considérés comme des ressources… Si les intérêts ne tombent qu’une fois par an, déclare les à ce moment là. On ne dispose pas d’informations sur les plafond à partir duquel tu es amputé d’une partie de ton allocation.

Pour gagner du temps et/ou compliquer la tâche des contrôleurs tu peux aussi tenter d’envoyer un dossier incomplet ou par petit bout. Ainsi, tu peux essayer d’obtenir des délais supplémentaires de la part de la mission contrôle pour réunir les pièces demandées.

1 (Des aides et des secours financiers versés par des membres de la famille ou des proches du bénéficiaire, à l’exception des ressources

mentionnées au II de l’article L. 162-10 [les pensions alimentaires] ) dans Décret n° 2025-185 du 26 février 2025 portant généralisation des

déclarations préremplies de ressources pour l’attribution du revenu de solidarité active et de la prime d’activité

Par exemple, tu peux envoyer tes relevés bancaires occultés partiellement, notamment de la nature et de la provenance de tes dépenses en arguant du droit au respect à ta vie privée.

Une fois ces pièces envoyées, il est probable que le département exige tes relevés non-occultés et possible qu’il t’accorde un nouveau délai pour les fournir. Tu peux alors saisir le Délégué à la protection aux données du Finistère pour avis et exiger des explications aux contrôleurs sur la non-conformité de tes pièces et ainsi gagner encore un peu de temps.

A noter que si finalement ils estiment que cela fait obstacle à leur contrôle (qu’ils justifient par le fait qu’ils n’ont pas accès au moyen, destination et lieu des paiements) ils n’accepteront pas ces pièces. Ils semblent cependant accepter l’occultation des enseignes commerciales où tu fais des paiements dans la mesure où cela n’interfère pas avec leur procédure.

==> Contacts des services :

-Le département du Finistère s’est doté de plusieurs services pour mener à bien sa mission de contrôle, de harcèlement et de répression des allocataires notamment un service contrôle et une cellule contentieux réunis au sein de la Direction de l’Emploi, Insertion, Logement (DEIL).

Ces contacts sont indiqués sur les courriers en fonction de la situation de ton dossier. Les agents responsables de ton dossier sont censés pouvoir répondre à tes interrogations et te renseigner sur ta situation si tu as des questions. Dans les faits, ces contacts ont surtout l’air là pour faire joli. Les services contrôles du département ont l’air difficilement accessibles, du moins celles et ceux qui décident vraiment de ton sort.

Ne pas oublier aussi que les contrôleurs ne sont pas là à ton service mais pour chercher à savoir si tu rentres dans leurs cases de bons ou mauvais allocataires. Le but étant de continuer le contrôle et de te sanctionner ou pas. Toute information sur ta situation peut donc leur servir contre toi.

-Mission Contrôle :

contrôle.rsa@finistere.fr

02 98 76 20 70

-Cellule Contentieux :

contentieux.rsa@finistere.fr

02 98 76 20 64

==> Certains textes de lois invoqués pour mener les contrôles et punir les allocataires

(Ces articles de lois sont tous disponibles sur le site LegiFrance)

L.262-40 du Code de l’action sociale et des familles.

R.262-83 du Code l’action sociale et des familles.

L.161-1-4 du Code de la sécurité sociale

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4-Recours administratifs et judiciaires en cas de sanctions RSA : réduction, suspension, radiation

À noter que le Département du Finistère a recruté un “chargé de contrôle contentieux et veille

juridique”, qui doit renforcer le service contrôle et apporter des conseils juridiques au département pour les recours administratifs et juridiques dans le cadre du RSA.

==> ÉTAPE 1 : Le recours administratif au département.

• À compter de la date de notification de radiation du RSA (ou réduction), tu as 2 mois pour

contester cette décision. Ta contestation devra être envoyée au Président du Conseil

Départemental de ton département en recommandé avec accusé de réception. Celui-ci dispose de

deux mois pour répondre.

• Ta réclamation doit être motivée par un événement attestant de la légitimité de ta décision. Elle

devra être accompagnée de tout document justificatif.

==> ÉTAPE 2 : Le président du conseil départemental peut décider de faire appel à une médiation et de mettre en place une commission.

• Tu auras la possibilité d’expliquer pourquoi tu n’as pas rempli les conditions imposées par ton

Contrat d’Insertion.

• À compter du jour de ton passage devant la commission, l’Instance de Médiation aura un mois

pour rendre sa décision au Président du Conseil Départemental. Celui-ci devra ensuite rendre sa

décision dans un délai d’un mois, en s’appuyant sur l’avis que l’Instance de Médiation aura donné

sur ton dossier.

Remarques /Conseils:

Tu peux te faire accompagner à ce rendez-vous par un avocat ou même la personne de ton choix.

Dans le département du Finistère, cette médiation ne semble pas concerner les cas de sanctions pour refus de répondre ou de transmettre des pièces lors d’un contrôle.

Garder en tête que, dans le Finistère, la personne censé prendre la décision de te donner ou pas raison lors de ton recours, à savoir le président du département, est celle qui organise la politique répréssive du dit département. Ce qui forcément impacte les possibilités qu’il aboutisse. Malgré tout, ces recours sont des préalables légaux à une action de contestation en justice.

==> ÉTAPE 3 : Si le département ne répond pas ou rend une décision qui ne t’es pas favorable tu peux saisir le tribunal administratif.

Dans un délai de deux mois suivant la notification de la décision du Président du Conseil Départemental, tu peux contester la décision prise auprès du Tribunal Administratif. Ta demande devra là aussi être envoyée en recommandé avec accusé de réception.

• Ton recours contentieux devra obligatoirement être fait après avoir déposé un recours auprès du

Conseil Départemental. Tu dois également avoir reçu la notification de la décision de radiation du RSA ou de sa réduction prise par le Président du Conseil Départemental. Ta demande devra comporter :

-La copie de la décision que tu contestes

-La copie de tous les documents que tu as fournis lors de ton recours auprès du Président du Conseil

Départemental.

Conseils : Là encore au tribunal fais toi accompagner d’un avocat. Si tu es éligible tu peux faire une demande d’aide juridictionnelle pour ne pas payer de frais d’avocats. Attention aussi, les procédures au tribunal administratif peuvent être longues (plusieurs mois voire années si il y a des appels des décisions rendues).

II- France Travail et l’ARE

Rappel : l’ARE c’est le nouveau nom de l’allocation chômage.

1-Comment toucher l’ARE ?

-Pour toucher l’ARE tu dois avoir travaillé 920 heures soit 130 jours sur 2 ans.

-Tu dois être inscrit à France Travail dans un délai de 12 mois suivant la fin de votre contrat de travail.

-Tu dois résider sur le territoire national dans lequel s’appliquent les règles de l’assurance chômage.

Attention ! : Tu n’as pas le droit à l’allocation chômage si tu démissionne de ton emploi ou si tu l’as quitté volontairement pour un autre contrat qui a duré moins de 65 jours travaillés, ou de moins de 455 heures (soit 3 mois). Attention donc à toujours obtenir une rupture conventionnelle ou un licenciement, il ne faut jamais démissionner.

Conseil : Lors du rendez-vous d’inscription, il est important de bien définir ton projet personnalisé d’accès à l’emploi. Les offres dites raisonnables doivent correspondre aux critères que tu auras défini avec ton conseiller ou ta conseillère, lors du premier entretien qui suivra ton inscription. Ils concernent le poste que tu recherches, mais également les salaires recherchés, la distance par rapport à ton

domicile, la durée du contrat de travail…

2-Peut-on perdre l’ARE ?

-L’allocation cesse d’être versée quand :

tu atteins l’âge maximal de départ à la retraite, quel que soit le nombre de trimestres ;

tu bénéficies d’une retraite à taux plein pour carrière longue, pénibilité, incapacité

permanente, travailleurs handicapés, amiante, même si la durée de tes droits n’est pas épuisée.

-Tu peux aussi être radié de la liste des demandeurs d’emploi ce qui entraine une suppression partielle ou totale de tes allocations. Les durées de radiation vont de 1 à 12 mois.

Liste des motifs de radiation de France Travail :

si t’es plus inscrit sur la liste des demandeurs d’emploi (ex: défaut d’actualisation, radiation pour non-respect de vos obligations, etc.).

• l’absence d’actualisation mensuelle de la situation personnelle ;

• l’incapacité à justifier tes recherches d’emploi ;

• les fausses déclarations dans le but de s’inscrire ou de rester inscrit sur la liste des demandeurs

d’emploi ;

• le refus d’élaboration du PPAE (projet personnalisé d’accès à l’emploi) ;

• le refus d’actualisation du PPAE ;

le refus d’une offre raisonnable d’emploi à 2 reprises (le raisonnable étant lié à ton PPAE, projet que tu as vendu à pôle emploi et l’appréciation de ton conseillé-contrôleur France Travail) ;

• l’absence d’une action de formation sans motif légitime ;

• l’abandon d’une action de formation sans motif légitime ;

• la non-présentation à un rendez-vous prévu France Travail sans être en mesure d’avancer un motif

légitime ;

le refus de suivre, sans motif légitime, une action d’aide à la recherche d’emploi de France Travail dans le cadre du PPAE ;

• l’abandon d’une action d’aide à la recherche d’emploi ;

• le refus de passer une visite médicale d’aptitude, sans être en mesure d’avancer un motif légitime.-

-Perdre son allocation est donc facile … Néanmoins des recours légaux sont possibles en cas de

suspension.

3-Recours administratifs et judiciaires en cas de suspension ou de contentieux avec France-Travail

==> ETAPE 1 : La réclamation auprès de France Travail

Quelle que soit la décision concernée, tu peux commencer par déposer une réclamation auprès de votre agence France Travail. Cela suffit souvent à trouver une solution à l’amiable, par exemple en détectant des éléments manquants dans ton dossier ou en apportant des explications supplémentaires.

Pense à conserver un écrit de cette réclamation, c’est important pour la suite si le désaccord persiste.

==> ETAPE 2 : La demande de médiation si la réclamation n’aboutit pas

-Si tu estimes ne pas avoir obtenu une réponse satisfaisante, tu as la possibilité de saisir le médiateur

régional de France Travail (liste accessible sur leur site). Chaque médiateur intervient de façon

indépendante pour établir un échange entre toi et les services de France Travail afin que, dans la mesure du possible, une solution satisfaisante soit recherchée.

Les cas de médiation préalable obligatoire (MPO)

Pour certaines décisions rendues par France Travail, la saisine préalable du médiateur régional est

obligatoire pour pouvoir ensuite saisir le juge administratif si le désaccord persiste après la médiation.

C’est notamment le cas pour :

• les décisions de sanction, de cessation d’inscription ou de transfert de catégorie,

• les décisions relatives à certaines allocations versées par France Travail (Allocation de solidarité

spécifique, Allocation Contrat d’engagement jeune, etc.),

• les demandes de remboursement des prestations publiques versées en trop.

==> ETAPE 3 : la saisine du tribunal si la médiation n’aboutit pas

Si la médiation n’aboutit pas, tu peux poursuivre la procédure devant le tribunal (judiciaire ou

administratif, selon le type de décision). Il faut alors se faire accompagner d’un avocat, ce n’est pas

obligatoire dans le cas de procédure administrative mais cela offre plus de garanties.

III-Annexes

1- “Quelques éléments concrets sur le contrôle”

(Texte écrit par des camarades que nous reproduisons pour infos. Contact :

stop.controles@protonmail.com)

Sous couvert de « lutte contre la fraude sociale », le contrôle des allocataires est l’une des multiples

facettes d’une politique plus générale de restriction de l’accès aux droits. Il ajoute des conditions et des restrictions supplémentaires à des droits sociaux qui sont déjà largement conditionnés.

À la CAF, les allocataires qui touchent le RSA, la prime d’activité et, secondairement, les APL, sont tout particulièrement scrutés, et ce, alors que environ 40 % des personnes qui auraient droit au RSA ne le demandent pas – et qu’ils seront probablement bien plus nombreux après la réforme du « RSA contre activité », déjà effective par endroit et supposée être généralisée pour janvier 2025.

Les contrôles se déclinent selon trois formes, des moins perceptibles aux plus intrusives : les contrôles automatisés, les contrôles « sur pièce » – c’est-à-dire des demandes et analyses de documents supplémentaires -, et les contrôles « sur place » – un rendez-vous à la CAF ou au domicile même de la personne pour procéder à des observations et vérifications.

Les premiers sont produits par le croisement systématique de fichiers de la CAF, des impôts (DGFIP) et de France Travail, soit environ 30 millions de contrôles par an. Ces formes de contrôles ne sont généralement ni connues ni identifiables par les allocataires, contrairement aux contrôles « sur pièces » ou « sur place », qui concernent respectivement environ 3 millions et 130 000 personnes par an.

Une guerre d’usure très asymétrique

Régulièrement, les allocations sont coupées sans explication, et les « indus » sont notifiés avec plus ou moins de retard : à charge pour la personne qui constate qu’ elle n’ a rien touché de comprendre ce qui a bien pu se passer (une déclaration trimestrielle de revenus non parvenue ? une variation des revenus ? Un changement de situation ? Quelque chose d’ autre ?), tout en devant gérer, dans l’urgence, les conséquences d’une baisse ou d’une coupure totale de revenus. Contactés, les services de la CAF invitent souvent à prendre un rendez-vous téléphonique avec un « expert », qui n’ a pas forcément accès à la totalité du dossier et dont les réponses sont, par conséquent, parfois assez approximatives. Les délais de réponse lors de contrôles ou de contestations laissent les allocataires dans un flou administratif et financier. Il est très fréquent de ne jamais recevoir de réponse aux demandes de clarification ou de contestation, ou de recevoir des réponses automatiques sans rapport avec sa situation et qui ajoutent de la confusion. De plus, le montant de l’indu peut varier, s’alourdissant ou s allégeant au fil des semaines, sans aucune explication. Lorsque la Commission de recours amiable (CRA) ne fait pas droit à une contestation et que la dette est maintenue, les « indus » sont récupérés de façon arbitraire. Régulièrement, les prélèvements sur les allocations suivantes ne tiennent pas compte du « reste à vivre ». Par exemple, une allocataire supposée

devoir plus de 10 000 euros à la CAF est enjointe de rembourser « en douze mois maximum ». Un autre allocataire se voit refuser une remise de dette sur des APL, au motif que les remises de dettes « ne pourraient être accordées qu’ en cas de précarité de la situation du débiteur ». Il ne touche pourtant que 600 euros par mois d’ allocation de solidarité spécifique (ASS). La seule voie de recours qui lui est indiquée est de saisir le tribunal administratif. Très contraint par d’ autres problématiques à gérer, il renonce. Parfois encore, à l’issue du contrôle et des multiples démarches de contestation, les allocations sont rétablies et reversées intégralement à l’ allocataire mais au bout de plusieurs mois – en dépit de courriers de contestation argumentés, textes de loi à l’ appui -, amenant par exemple un bénéficiaire de l’ AAH à se débrouiller pour vivre pendant 6 mois sans aucun revenu. Toutes ces procédures de contestation sont encore compliquées par le fait que la CAF ne donne pas accès aux multiples circulaires et règlements qui permettraient aux personnes de connaître leurs droits.

Témoignage :

Dissiper le rideau de fumée, persister collectivement j’ai subi un contrôle de la CAF en novembre 2023. Depuis quelques temps, j’étais salariée à mi-temps dans mon activité principale et autoentrepreneuse pour quelques interventions en animation. J’avais déclaré à la CAF cette situation et les revenus liés à chacune de ces activités.

Un jour, je ne reçois pas mes allocations, ni mes APL ni la prime d’activité que je touche chaque mois.

J’essaie de savoir ce qu’il se passe, on me dit qu’il doit manquer un document, une déclaration… Ça dure un peu. Ma situation économique se tend.

Je reçois un premier courrier de la CAF disant que j’ai une dette de 950 €. Quelques jours plus tard, un second message me notifie une nouvelle dette de 1988 €. Il n’y a pas d’explication, pas de calcul, pas de justification.

Je n’ai jamais entendu parler de ça, j’ai déclaré mes revenus correctement… Je n’ai pas du tout la possibilité financière de gérer une telle dette. J’appelle, j’écris, j’ai un rendez-vous téléphonique avec un technicien.

On m’explique que j’ai en réalité trois dettes différentes, qui seraient liées à mon double statut, salariée et auto-entrepreneuse. J’aurais touché des prestations auxquelles je n’avais pas droit. Les dettes correspondraient à l’intégralité des prestations que j’ai touchées entre mars 2022 et août 2023… mais même les montants ne concordent pas. Il paraît que les calculs sont en cours. Sauf que les dettes, elles, me sont déjà notifiées.

J’obtiens des explications partielles et contradictoires en fonction des interlocuteurs. Ça fait 6 mois que je n’ai plus d’allocations. Je m’endette auprès de mes colocataires.

Je cherche, et trouve, un espace où cela peut être discuté collectivement. On décide d’aller à deux à la CAF, aussi pour arriver à mieux démêler la situation. À l’accueil CAF, la personne me dit qu’elle n’est pas compétente ni habilitée à me fournir des informations. Il faut prendre rendez-vous avec un technicien… Il faut insister pour avoir un rendez-vous physique et non téléphonique. Ça finit par fonctionner.

Dix jours plus tard, j’arrive accompagnée pour ce rendez-vous. Lorsqu’on arrive dans la pièce, tout de suite, on nous dit : « tout est résolu ». Il paraît que, lorsque l’on a un statut d’auto-entrepreneur, non seulement il faut le déclarer et déclarer les revenus qui y sont liés, mais il faut également faire une déclaration particulière pour les APL. Personne ne me l’a jamais dit.

Il paraît qu’il y a donc une différence entre les APL que j’ai touchées et celles auxquelles j’avais droit. Une différence de quelques centaines d’euros en tout, 300 tout au plus. Il paraît que les dettes émises étaient des erreurs : on m’a demandé de tout rembourser, alors que je touchais seulement quelques dizaines d’euros en trop par mois – et encore, pas tous les mois. Ce qui est sûr, c’est que mes allocations ont été coupées pendant plus de six mois, que j’ai cru que je devais rembourser une somme importante. Ce qui est sûr c’est que si je n’avais pas contesté, creusé et

cherché à comprendre avec l’aide d’autres personnes qui ont traversé le même type d’histoires, si j’avais « remboursé », la CAF aurait accepté mon paiement sans plus de questions.”

(Pauline, 35 ans)

“Envahis par le contrôle”

Déclenchés par une dégradation du score de risque calculé par l’algorithme, par des signalements et

dénonciations (de la police, par exemple), ou bien des requêtes spécifiques – « géolocalisation des

connexions internet », « contrôle de résidence », « vie maritale non déclarée », etc. -, les contrôles dits « sur pièce » et « sur place » engagent des moyens autrement plus étendus.

Les contrôleurs peuvent interroger les bailleurs des allocataires et demander des informations aux

autres administrations, comme par exemple la CPAM – déclenchant parfois par là même des contrôles en cascade. Ils vérifient les relevés bancaires et peuvent le faire sur plusieurs années, tout comme ils peuvent consulter les relevés de carrière ou les factures d’ eau et d’ énergie. Des enquêtes peuvent être menées auprès du voisinage, ou auprès des écoles où les enfants des allocataires sont scolarisés. Un contrôleur est allé jusqu’ à appeler l’ employeur de l’ ex-conjoint d’une allocataire pour tenter d’ obtenir des informations supplémentaires. De nombreux exemples très préoccupants existent sur les pratiques de contrôle. Dans la chasse aux indus et aux économies, les cadres qui organisent l’activité des contrôleurs les incitent à considérer les allocataires comme de potentiels fraudeurs. Au-delà de la simple vérification de situation, il s’ agit régulièrement d’ enquêtes à charge dérivées des méthodes policières, intrusives, voire retorses. Si la CAF s’enorgueillit de son « respect du contradictoire », notion dérivée du judiciaire et qui serait censée garantir une certaine équité du contrôle, dans les faits, le rapport contrôleur/allocataire est profondément asymétrique.

D’abord parce que les allocataires n’ ont souvent aucune idée de l’ étendue de l’ enquête menée, et n’ ont pas accès, lors de la procédure de contrôle, aux éléments et documents sur lesquels le contrôleur s’appuie. Pour qu’il y ait contradictoire, il faudrait a minima pouvoir comprendre la situation et, pour apporter des éléments de réponse adéquats et se défendre, avoir connaissance des accusations et de ce qui les fonde. De plus, des documents supplémentaires – comme la domiciliation ou l’ attestation d’hébergement, les relevés bancaires ou la photocopie de chaque page du passeport, peuvent être demandés à l’ allocataire -, même lorsque la CAF peut les obtenir autrement, voire lorsqu’ils ont déjà été fournis. Une personne qui avait demandé pourquoi elle devrait redonner un document déjà fourni à la CAF s’est ainsi vue renvoyée, sans autre commentaire, à la page 11 d’une Charte du contrôle sur place, intitulée « Qu’ est-ce que le

refus le contrôle », où il est question de sanctions et de radiation pour les allocataires dont les contrôleurs jugent qu’ils ne collaborent pas assez activement au contrôle. Questionner les processus de contrôle peut donc entraîner des menaces de radiation.

Régulièrement, les personnes sont ciblées parce qu’elle sont soupçonnées de déplacements hors de

France, de « vie maritale non déclarée » ou de revenus dissimulés. La modalité de contrôle la plus

directement intrusive demeure le contrôle à domicile : le contrôleur impose sa présence dans le logement des personnes, il fait des constats et tire des conclusions de ce qu’il y voit. Y a-t-il un homme qui vit là ? Combien de lits, combien de pièces ? Est-ce bien une colocation ou cela ressemble à une vie de couple ?

Témoignage :

Au centime près

Je suis allocataire du RSA depuis la fin de mes études. N’ayant pas été en contrat suffisamment

longtemps pour ouvrir des droits au chômage, j’alterne RSA et périodes d’activité. En 2023, j’ai fait

l’objet d’un contrôle de la CAF. Un contrôleur m’a appelée pour me demander l’ensemble de mes relevés bancaires, que j’ai effectivement donnés.

Je n’ai plus eu de nouvelles jusqu’en 2024, où j’ai été sommée de justifier 12 « anomalies » sous 15

jours – correspondant selon eux à des « sommes non déclarées dans mes déclarations trimestrielles de revenu (DTR) » -, sous peine d’être qualifiée de fraudeuse, de me voir infliger une pénalité et,

potentiellement, de devoir rembourser plusieurs mois de RSA.

Je dois préciser que le montant de ces « anomalies » relevées en l’espace de 15 mois était compris entre 6,50 euros et 61 euros, pour un total d’un peu plus de 400 euros (soit moins d’une trentaine d’euros par mois en moyenne). Si j’arrivais à identifier certains de ces virements, pour d’autres, j’ai dû reprendre chacun de mes relevés bancaires pour tenter de remonter le fil de mes dépenses des deux dernières années. Je me suis donc trouvée à justifier du fait que j’avais été remboursée de courses anodines faites pour rendre service à des proches, ou bien après avoir annulé l’achat d’un vêtement sur Internet. Je continue de me demander ce qui justifiait ce contrôle, si le doute portait sur le fait que j’aurais eu une activité d’achat et de vente non déclarée de vêtements, s’il s’agissait de tenter de prouver que je vivais « au-dessus de mon niveau de vie » d’allocataire du RSA, ou autre. Il faut dire que j’ai demandé le rapport de contrôle, et que la CAF ne me l’a jamais donné.

(Paola, 28 ans)

S’agissant des déplacements à l’étranger, la CAF n’ admet pas d’ exception au cadre légal qui les

borne à trois mois par an. Il y a pourtant de multiples situations où les personnes peuvent être amenées à demeurer plus longtemps à l’ étranger, par exemple du fait de la maladie ou du décès de proches. Pendant la pandémie, les frontières ont été fermées et des allocataires se sont trouvés coincés et sans possibilité de retour, pendant parfois plus d’un an. Leurs dossiers ont pourtant régulièrement été requalifiés en « fraude », c’ est-à-dire que la CAF a jugé qu’ ils avaient « intentionnellement perçu des allocations auxquelles ils n’avaient pas le droit ». Cette qualification enclenche une nouvelle série de courriers, annonçant d’abord le passage en Commission des pénalités – devant laquelle l’ allocataire peut se rendre pour se défendre, dans certains départements mais pas dans tous -, puis l’ alourdissement de la dette liée au RSA par une nouvelle sanction financière. Lorsque, dans cet intervalle, les allocataires demandent le rapport de leur contrôle, il ne leur est généralement pas communiqué. La Cour des comptes détermine en partie les cadres des pratiques des CAF, en leur fixant des objectifs en matière de fraude, qu’il s’agisse des montants à récupérer ou des quotas d’ allocataires qu’elles doivent attaquer au pénal à l’issue de la procédure. En pratique, la qualification en « fraude » permet d’allonger la période pendant laquelle la CAF est susceptible de contraindre l’ allocataire à restituer les sommes réclamées.

Au-delà des quelques histoires mentionnées, les situations décrites ici sont très fréquentes, se répètent parfois et se produisent à grande échelle. Des allocataires se saisissent des voies de contestation possibles (commission interne, procédure au tribunal administratif, appel à un avocat…). Mais face aux difficultés pour trouver des façons efficaces de se défendre, et face aux obstacles que la CAF amplifie volontairement, le refus de l’isolement et le choix de se faire accompagner par une personne ou par un collectif permet d’obtenir des réponses plus précises et aide souvent à mener ces contestations jusqu’ au bout et donc, à pouvoir obtenir gain de cause, partiellement ou totalement.

Stop contrôles

Rencontrons-nous, Entraidons-nous, Organisons-nous!

Coordination Autonome de Brest Contact : ag-rsa-francetravail-brest@riseup.net

MENACE DE FERMETURE DE L’INSPE DE ST DENIS

Le site de l’INSPE (Institut National Supérieur du Professorat et de l’Éducation) de Saint-Denis assure des formations à l’enseignement second degré, professionnel, technologique et général. C’est un site historique et emblématique issu de l’ENNA (École normale Nationale d’Apprentissage) créée en 1945. Il assure une mission de service public d’enseignement et de formation des enseignants unique dans toute l’Île-de-France, en particulier dans le domaine de l’enseignement professionnel et technologique. Il est associé à un lycée d’application. Il dépend aujourd’hui de l’UPEC (Université Paris Est Créteil).

Alors que la formation professionnelle et des enseignants est un enjeu central pour l’avenir de l’école publique, particulièrement en Seine-Saint-Denis, dans l’Académie de Créteil et en Île-de-France, la présidence de l’UPEC a décidé la fermeture de ce site pour juillet 2026, sans aucune expertise financière, technique et juridique.

C’est pour lutter contre cette menace de fermeture, que se tenait ce 14 mai 2025, une journée de mobilisation sur le site de l’INSPE de Saint-Denis et dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute du reportage réalisé sur cette journée. Nous entendrons les diverses interventions qui se sont tenues sur le site de Saint-Denis, sur le parvis de la mairie et nous terminerons avec un entretien réalisé avec des enseignantes et syndicalistes de l’INSPE.

Gréve au Carrefour de Villeneuve / Conférence de presse La poste

En 2024, carrefour recrute des sans-papiers en situation irrégulière. À l’embauche, la direction leur avait promis un contrat à durée indéterminé, pour finalement, leur demander d’apporter une fausse carte d’identité afin de signer un contrat à durée déterminer de six mois. Ses mêmes employés du magasin de Villeneuve-la-Garenne ont donc dénoncé des pressions et un « racket » de leur hiérarchie et ont été licenciés. Pour ne pas en rester là, les salariés ont décidé de se mettre en gréve et ont appelé à un rassemblement le mercredi 21 mai 2025 devant l’entrée du carrefour et c’est le reportage que nous vous proposons en première partie d’émission. Le vendredi 23 mai, nous apprenions que les salariés et anciens salariés sans papiers du magasin carrefour, Villeneuve-la-Garenne, avait obtenus gain de cause. Ou du moins des promesses d’embauches et des CERFA et cela devrait être régulé d’ici à la fin de ce mois de mai 2025.

Dans la seconde partie de l’émission, nous reviendrons sur la répression syndicale à la poste en vous diffusant la conférence de presse du 15 mai 2025 qui se tenait, devant le siège du groupe la Poste, dans le 15e arrondissement de Paris, pour dénoncer les atteintes à la lutte syndicale au sein du groupe la poste. En effet, le 12 juin prochain, 5 syndicalistes et ex-syndicalistes de SUD PTT 92 prochain passeront au tribunal de Nanterre pour ” violation de domicile” sachant que le domicile étant le siège de leur entreprise, soit La Poste, et que les faits date de plus d’une décennie. Cette procédure judiciaire témoigne d’une guérilla judiciaire entre le patronat et des syndicalistes de luttes.

RENCONTRE AVEC LES EX SALARIÉ-E-S DE LA SOCIÉTÉ NTI

photo de sergedignazio

Employés de 2019 à 2022 par une entreprise de traitement de déchets, NTI-Environnement, 24 personnes sans papiers attaquent en justice les géants du secteur qui y ont fait appel. Soutenus par la CGT, ils dénoncent une situation de marchandage et de travail dissimulé.

En avril dernier, l’équipe de l’actualité des luttes, c’est rendu à Gennevilliers, a la rencontre de ses femmes et hommes qui ont travaillé pendant plusieurs années pour NTI-Environnement. Ils nous ont raconté leurs parcours et condition de travail dans cette société de traitement de déchets. C’est cette rencontre que nous vous proposons dans l’émission de ce jour

Toutes ont saisi le tribunal du travail contre-pas moins d’une quinzaine de filiales des géants du secteur (Paprec, Véolia, Suez…) en tant que donneurs d’ordre de cette société NTI-Environnement, aujourd’hui liquidée.

Management toxique et autoritaire, répression syndicale à l’Insee

Dans cette émission en direct, nous recevions des agents syndiqués de l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (Insee) avec lesquels nous nous entretenions de la répression syndicale au sein de l’institution.

Assignation envers un syndicaliste a Monoprix

Alors que sous la direction de Jean-Charles Naouri, l’ancien PDG du groupe Casino, la dette, c’est élevée de près de 10 milliards d’euros et pour tenter de renflouer les caisses afin de diminuer la dette, deux principaux et potentiels repreneurs, le milliardaire Daniel Křetínský et 3F (composé du trio Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Alexandre Zouari qui est l’actuel dirigeant du groupe TERACT) ont fait des propositions. La proposition de 3F de 450 millions d’euros en montant converti en fonds propres n’apportait pas plus de garanties.

Sans surprise, les ventes de plusieurs magasins, dont récemment 180 à Intermarché qui devaient faire baisser la dette, font constater son explosion. Une fois de plus, les interrogations circulent parmi les salariés : comment ces fonds ont-ils été utilisés et que sont-ils devenus ?

Dans les magasins Monoprix, filiale du groupe Casino, les salarié-e-s, doivent se serrer la ceinture. Malgré cela, les actions se multiplient. Il y a quelque temps, se sont tenu les samedis de la colère avec envahissement des magasins.

Mais la direction, ne l’entend pas ainsi, puisqu’elle décide d’assigner en justice, Alain Sylvère Tsamas, délégué et représentant syndical CGT de Monoprix, au tribunal de Nanterre le 14 mai 2025. Il fait face à des représailles pour avoir dénoncé un cas de harcèlement moral au sein de l’entreprise.

C’est donc avec Alain que nous passerons cette heure d’émission en direct. Dans la première partie, nous reviendrons sur la situation du groupe Casino et des magasins monoprix, avec notamment, le témoignage d’une salariée.

Et dans la seconde partie de l’émission, nous reviendrons avec Alain, sur les raisons de son assignation au tribunal. Rappelons que S’il est reconnu coupable par le tribunal, il pourrait écoper d’une amende pouvant aller jusqu’à 12 000 euros d’amende.

RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN DEVANT LE TRIBUNAL DE NANTERRE CE MERCREDI 14 MAI À 12 H 30. ENTRÉE TRIBUNAL 14H 179-191 AVENUE JOLIOT CURIE.

MANIFESTATION DU 1er MAI 2025

photo issue du site contre-attaque.net

Le 1er mai, journée internationale de lutte des travailleurs et travailleuses, prend cette année un relief tout particulier. L’arrivée en ce début 2025, a la tête des États-Unis, de Donald Trump, pour un nouveau mandat de Quatre ans, préfigure déjà une guerre économique, qui mettra à malle une bonne partie du prolétariat. En France, les fermetures d’entreprises et leurs cortèges de licenciement battent leur plein.

Pendant ce temps-là, le gouvernement nous sort un conclave sur les retraites et le président de la République, pour distraire le chaland, nous prépare pour l’automne, une convention citoyenne sur l’école.

L’équipe de l’actualité des luttes, se trouver dans la manifestation parisienne de ce 1er mai 2025. Mais pour commencer, nous nous rendons en Seine-Saint-Denis pour commencer cette journée internationale de lutte des travailleurs et travailleuses, et plus précisément à Aubervilliers. Dans cette manifestation, qui partait de la bourse du travail, pour se rendre vers le quartier de la Maladrerie, nous entendrons plusieurs interventions qui auront une résonance avec le 1er mai et la situation à Aubervilliers.

Dans cette seconde partie d’émission, nous serons dans la manifestation parisienne du 1er mai, dans laquelle, nous avons rencontré des membres de l’association des travailleurs du Congo-Kinshasa, un membre de l’assemblée de citoyens argentins en France, pour parler de la situation en Argentine, puis des salarié-e-s de Monoprix en bute a la répression syndicale et nous terminerons avec la situation de l’institut mutualiste de Montsouris.

RADIO SHOW CANUBERS

Aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, nous vous diffusons une émission historico/fictionnesque. L’équipe brillante de Radio show produite par Arte Radio nous propulse dans un Lyon affamé par une grève dure des livreurs Uber et autre Déliveroo. Mêlant histoire des luttes ouvrières d’hier et aujourd’hui, nous plongeons dans un méli-mélo en public plein d’humour.

« Les livreurs ont déversé plusieurs centaines de litres de sauce fromagère, ce qui a complètement bloqué le quartier. » BREAKING NEWS : Plus de sushis, plus de pizza, plus de Burgers ! ». À Lyon, les adeptes de la livraison de street food à domicile sont en PLS depuis le début de la révolte des livreurs Uber et autres Deliveroo. Alors que la famine guette les quartiers gentrifiés du centre de Lyon où on ne sait même plus se faire cuire des pâtes, les ouvriers et ouvrières de la livraison prennent la mairie et écrivent une page de l’histoire sociale du pays à travers une lutte qui n’est pas sans rappeler les insurrections des Canuts, les ouvriers de la soie lyonnais du XIXe siècle. »
L’équipe du Radio Show, en léger direct de Lyon, se fait « l’écho » des révoltes lyonnaises passées et futures. Entre documentaire historique sur les soulèvements des Canuts et breaking-news sensationnel sur la révolte imaginaire des petites mains de l’Uber-économie, ce podcast historico-loufoque tente une convergence des luttes dans le temps.

L’équipe :
Avec Clémence Allezard, Reno Bistan, Myriam Prevost, la complicité de Soizic de La Chapelle et Lisa Robert de la compagnie de La Grenade et de Florence Bruny. Et aussi Charlie Marcelet au mix du podcast, Mathilde Guermonprez et toute l’équipe d’ARTE Radio à la production.

Remerciements :
Merci aux historien·nes Michèle Zancarini-Fournel, Ludovic Frobert et à la dramaturge Valérie Zipper. Merci aux livreurs Yacouba, Souleymane, JC, Abdoulaye, Abou et Siriki. Merci aussi à Youssouf Circé et Solene de la maison des coursiers de Paris, à Jerome Pimot, Claire Bonnici, François Hien, à toute l’équipe du Périscope, à l’association Soierie vivante, Philibert Varenne et la Maison des Canuts et le festival “Novembre des Canuts“. Merci, bien sûr, à l’équipe et au public du Périscope à Lyon.

Bibliographie :
– Fernand Rude, Les révoltes des Canuts (1831-1834) ;
– Michèle Zancarini- Fournel, Les luttes et les rêves ; Ludovic Frobert, Les Canuts ou la démocratie turbulente ;
– Marceline Desbordes-Valmore, “A Monsieur A.L.” ;
– Danielle Simonet, Face à Uber ;– Claire Bonici, Les chauffeurs Uber, canuts du XXIème siècle ;
– Les archives du journal des Canuts “L’Echo de La Fabrique”

relaxe judiciaire pour Siham Touzi ex infirmière en ephad /pas d’extradition pour Gino

Dessin réalisé par SoSkuld (soskuld.com)

Dans l’émission de ce jour, nous revenons sur deux procès à teneur social et de lutte antifasciste.

Dans cette première partie, nous nous rendons au tribunal de Pontoise, ou fût jugé Siham Touzi, ex-infirmière de l’Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) du château de Neuville et gréviste avec d’autres collègues dans cet établissement pendant 133 jours en janvier 2022 et Eugénie Barbezat, journaliste, elles furent poursuivies par l’ex-direction de l’Ehpad pour diffamation. Nous entendrons les différentes séquences du procès 6 février et du délibéré du 3 avril 2025.

Nous poursuivons, avec le procès et le délibéré pour Gino, militant antifasciste et menacé d’extradition en Hongrie. Procès et délibéré qui se sont tenu le 12 mars et le 9 avril 2025. Nous entendrons les interventions de Gino, de ses avocats et de l’un de ses soutiens.

Face à l’absence évidente d’éléments qui pouvait justifier l’extradition de Gino, ainsi qu’aux risques majeurs pour sa sécurité que représentait une détention et un procès en Hongrie, il appartenait à la justice française de prouver sa capacité à prendre la bonne décision. Après la décision positive prise par la Cour d’appel de Paris concernant sa libération, elle devait également refuser son extradition.

Au-delà du cas de Gino, de nombreux.Ses militant.e.s sont victimes de la répression en raison de leurs idées politiques. C’est le cas pour les militant.e.s antifascistes, mais c’est aussi le cas pour les militant.e.s pro-Palestine, écologistes, et contre les violences policières.

La voiture électrique et les gigafactories avec Tomjo

Le samedi 22 mars se tenait à Lille une discussion sur les voitures électriques, les gigafactories dans les Hauts-de France et ailleurs animée par Tomjo et l’organisation Communiste libertaire. S’agit-il d’une transition du capitalisme ?

L’automobile a conduit et accompagné la production et la reproduction du capital tout au long du XXe siècle. C’est une invention technologique majeure, si ce n’est la principale du siècle passé tant elle a structuré le travail, les rapports sociaux dans leur ensemble jusqu’aux paysages (1). D’ailleurs, des modes de production portent le nom de marque de voiture : le fordisme pour le travail à la chaîne, le toyotisme pour le juste à temps et aujourd’hui le « teslisme » (2) avec les batteries électriques et les véhicules connectés.

Ici, dans les Hauts-de-France, qui se veut déjà la première région automobile de France, la « vallée de la batterie » est annoncée par les bourgeoisies politico-économiques et se sont installées les trois premières gigafactories du territoire. Dans quelques années, d’autres usines de fabrication et de retraitement des batteries sont prévues sur le Dunkerquois avec son lot de restructuration du travail et d’aménagements XXL (construction d’un nouvel EPR à Gravelines, etc).

Débattre de voitures électriques, c’est aussi parler de :

Extractivisme et capitalocène car pour les fabriquer et les faire rouler et il faut une quantité prodigieuse de ressources, ce qui n’arrange pas la crise écologique actuelle.

– géopolitique tant la question des terres rares, indispensables pour les batteries, devient une question internationale majeure, comme l’illustrent les velléités trumpiennes sur le Groenland ou l’Ukraine

– « transition » qu’on nous assaisonne à toutes les sauces pour, en fin de compte, permettre la survie du capitalisme. En 2035, on nous promet la fin de la vente des voitures thermiques, mais récemment, l’UE vient d’assouplir les règles pour ne pas handicaper les entreprises européennes. Car pour le moment, l’économie communautaire est à la ramasse face à la Chine qui domine le marché.

Notes :

1 – pour avoir un aperçu vidéo du sujet, voir le documentaire en 3 parties sur Arte « une brève histoire de l’automobile »

2 – Le teslisme a été conceptualisé par Michaël Valentin dans son livre Le Modèle Tesla (2018) .A lire ici

3 – plus d’infos sur notre site internet : https://oclibertaire.lautre.net/

LA SANTÉ N’EST PAS À VENDRE

Les attaques sur le secteur de la santé, se font de plus en plus prégnante et dans l’émission de ce jour, nous vous en donnons deux exemples.

Nous commençons par Paris. Le mardi 25 mars 2025, se tenait un nouveau rassemblement pour interpeller le ministre de la Santé afin qu’il stoppe la fermeture de près de la moitié des services du centre de santé Stalingrad, situé dans le 19ᵉ arrondissement, officiellement classé “zone sous-médicalisée”. Ce centre médical de proximité ne demande pas d’avance de frais et ne pratique aucun dépassement d’honoraires.

Dans ce reportage, nous entendrons les prises de parole et un entretien réalisé avec une patiente et ancienne salariée du centre.

Dans la suite de cette émission, nous élargirons la focale, en parlant de la situation sur l’ensemble du pays, avec le Tour de France pour la santé qui appelait à un rassemblement débat place de la République ce samedi 5 avril 2025 en lien avec la Journée mondiale de la Santé du 7 avril. Dans ce reportage, nous allons entendre quelques prises de parole de ce rassemblement.

L’austérité tue… notre santé, nos urgences, notre accès à un médecin, nos maternités et nos centres d’IVG, nos hôpitaux, l’accompagnement social, notre Sécu ! Place à la santé. Contre une politique irresponsable qui met en danger notre santé.
Pour des services de santé et des services sociaux solidaires !

LE BUSINESS DES FORMATIONS A FRANCE TRAVAIL

Dans l’émission de ce 4 avril 2025, nous recevions en plateau, Victoire, membre de la CGT chômeur et précaire, qui a fait un point sur le fonctionnement de France Travail. Nous étions également en compagnie de Valérie et Isabelle, qui ont parlé de leur mésaventure suite à une formation pour obtenir, notamment, le titre professionnel de secrétaire assistante médico-social. Une « préparation opérationnelle à l’emploi individuelle » (POEI) avec embauche à la clé d’après France travail.

Un rassemblement devant la direction régionale Île-de-France de France Travail avec le soutien de la CGT chômeurs était organisé jeudi 3 avril. Une formation était dispensée par l’organisme privé Ideko Formation, permettant un financement par France Travail de 8 900 euros par stagiaire, à condition que cette préparation donne lieu à une embauche immédiate. La formation, censée durer six mois, a été financée pour deux mois seulement, ce qui a entraîné le non-paiement des indemnités durant toute la période de la formation, les entreprises partenaires censées embaucher les stagiaires se sont révélées inexistantes et enfin les modules pour passer le titre professionnel n’ont pas été assurés (pas de plateau technique…).

Le remplacement d’un dispositif par un autre pour assurer le financement suite lien ci-contre /DOSSIER-DE-PRESSE-CGT-CHOMEURS-3-AVRIL

MOUVEMENT DE GRÉVE DANS LE SECTEUR DE LA CULTURE

Mobilisé depuis plus d’un mois, Cultures en lutte est un mouvement inscrit dans une lutte nationale qui regroupe les travailleur.euses de la culture. En Île-de-France, l’organisation du mouvement se décide, en assemblées générales réunissant, chaque semaine de plus en plus de gens issus de la société civile et des syndicats de l’art et du spectacle.

Face aux attaques répétées contre la culture – coupes budgétaires massives des subventions territoriales et de l’audiovisuel public, gel du Pass culture, précarisation des conditions de travail, RSA conditionné à 15h hebdomadaires…

Par ces actions, des rendez-vous ont pu être obtenus avec le ministère de la Culture pour faire entendre les revendications, mais ils n’ont abouti à aucun engagement concret. C’est pourquoi, ce 20 mars 2025, un appel a une journée de grève et de mobilisation a eu lieu.

Dans l’émission de ce jour, nous serons dans cette manifestation, qui allait de la place de la bastille jusqu’au ministère de la Culture et avec une action d’occupation du centre Beaubourg en début de soirée.

GRÉVE VICTORIEUSE A GEODIS

Une fois n’est pas coutume, nous revenons dans l’émission de ce jour, sur la victoire des salarié-e-s de la société de logistique Géodis a Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine.

Le mardi 18 février 2025, les ouvrier·es de l’entrepôt Geodis à Gennevilliers, ont commencé une grève reconductible pour les salaires et la dignité. Lors des négociations annuelles, la direction avait proposé des augmentations ridicules alors que Geodis, filiale privatisée de la SNCF, est le leader de la logistique en France et que ce secteur est en plein boom. Un lieu central pour la circulation des flux en Île-de-France

Le mardi 11 mars 2025, une grande fête de la victoire se tenait sur le piquet, au cœur du Port de Gennevilliers.

Dans l’émission de ce jour, nous entendrons l’entretien réalisé sur le piquet de grève début mars avec une salariée, qui nous parlera des motifs de cette grève et nous poursuivrons avec la soirée du 11 mars et la signature victorieuse de cette grève et les diverses prises de parole et interview réalisé ce même jour.

Nous terminons cette émission, avec quelques dates de mobilisations

Mardi 18 mars à 9h , Rectorat de Paris – site Visalto 12 Boulevard d’Indochine 75019

Rassemblement devant le rectorat des enseignant.es du second degré (SNES FSU), contre les suppressions de postes à Paris lors de la tenue du CSA second degré

mercredi 19 mars de 18h30 à 20h30, Bourse du travail Rue du Château d’Eau 75010 paris Assemblée Générale des salarié·e·s du secteur associatif d’Île-de-France

jeudi 20 mars Rassemblement dès 9h devant le rectorat – 12, boulevard d’Indochine, 75019 paris
contre les suppressions de postes, fermetures de classes, remplacement, inclusion, décharges de direction… suivi a à 14h d’une AG à la Bourse du travail – Grande Salle Croizat

jeudi 20 mars à 14h École Militaire Avenue Anatole France 75007 Manifestation – Pour l’accès aux soins de toutes et tous – Pour la reconquête de la Sécu 9 organisations de retraité·es appellent à une mobilisation pour dénoncer le gel des pensions et exiger une augmentation immédiate de 10% des retraites face aux attaques gouvernementales et pour l’accès aux soins pour toutes et tous, pour des personnels et des budgets suffisants à l’hôpital public, pour la Sécurité sociale.

du 17 au 20 mars semaine de mobilisation appelé par Cultures en Lutte avec une manifestation jeudi 20 Mars à 14h devant l’opéra Bastille

Cultures en Lutte : Appel à la mobilisation du 17 au 20 Mars

Mobilisé depuis plus d’un mois, Cultures en lutte est un mouvement inscrit dans une lutte nationale, qui regroupe les travailleur.euses de la culture. Face aux attaques répétées contre la culture, coupe budgétaires massives des subventions territoriales et de l’audiovisuel public, gel du pass culture, précarisation des conditions de travail, RSA conditionné à 15h hebdomadaires… nous nous mobilisons pour défendre nos métiers et l’importance vitale de la culture dans notre société.

En appel à une première semaine de mobilisation du 17 au 20 Mars avec une manifestation jeudi 20 Mars à 14h devant l’opéra Bastille, nous vous diffusons aujourd’hui le montage d’une partie des prises de paroles réalisée lors de leur assemblée générale du mardi 12 mars 2025.

Avant de faire le tour du monde, faire le tour de l’atelier, une enquête ouvrière de la mouette enragée

Vous pouvez écouter la présentation du livre ; Avant de faire le tour du monde, faire le tour de l’atelier… une enquête ouvrière réalisée par le groupe ; La mouette enragée aux éditions Acratie. Cette présentation a eu lieu à L’EDMP, à Paris, le 8 février 2025.

Ils se sont connus sur le port de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), lors des barrages contre la réforme des retraites en 2010. Ils avaient tous deux 22 ans. Fabien occupait son premier poste de professeur d’histoire-géographie, Arthur terminait un master en contrat professionnel dans une entreprise de valorisation des déchets de la pêche. Ensemble, ils ont rejoint la Mouette enragée, un groupe communiste anarchiste qui publie un journal du même nom depuis 1992, toujours disponible dans les kiosques de Boulogne. Ils se veulent les héritiers d’une vieille tradition antiautoritaire propre à la ville portuaire.

Dynamique des mouvements sociaux

Pas de quoi fomenter une révolution : s’ils furent jusqu’à huit dans le groupe il y a quelques années, ils ne sont plus que quatre, dont Arthur, parti travailler dans une ressourcerie à Marseille. Mais ils croient à la dynamique des mouvements sociaux pour « renverser les rapports de force ».

Leur conviction : le travail est une question politique, car il est au cœur du système capitaliste. « La question n’est jamais travaillée dans les milieux qui réfléchissent à la transition écologique, regrette Fabien, aujourd’hui enseignant dans un collège à Lille. C’est ce qui explique en partie que l’urgence climatique n’est pas une priorité pour les travailleurs. »

Les membres de la Mouette enragée se sont lancés entre 2017 et 2023 dans la réalisation d’une « enquête ouvrière » qui donne à voir les conditions de travail des salariés en bas de l’échelle sociale et de l’échelle des salaires, dans des entreprises des Hauts-de-France et de Bretagne. Le fruit de leur travail a paru sous le titre Avant de faire le tour du monde, faire le tour de l’atelier… (Acratie, 2023).

Le groupe s’est inscrit dans une tradition qui remonte aux débuts de l’industrialisation. Les premières enquêtes ouvrières sont réalisées par des hauts fonctionnaires, des ingénieurs ou des médecins comme Louis René Villermé, qui publie en 1840 un livre sur les ouvriers des manufactures textiles. En 1843, la féministe socialiste Flora Tristan réalise un Tour de France en vue d’un « état actuel de la classe ouvrière sous l’aspect moral, intellectuel, matériel ».

La plus célèbre enquête ouvrière est celle que Marx a publiée en 1880 sous le titre « l’Enquête ouvrière » et publiée dans La Revue socialiste. Le Belge Joseph Cardijn, fondateur de la Jeunesse ouvrière chrétienne en 1925, inscrit, lui, l’enquête au cœur de la méthode Jociste. On pense aussi aux écrits de Simone Weil en 1950. La tradition ressurgit dans les années 1960 en Italie, en France, en Angleterre, avec la volonté de réaliser un état des lieux réflexif mené au sein du monde ouvrier, un outil à part entière de la lutte des classes et non une étude sociologique à prétention scientifique.

Logistique et centres d’appels

L’équipe de la Mouette enragée a rencontré plusieurs dizaines de femmes et d’hommes travaillant dans le secteur privé, de tous âges, en CDD, en CDI ou en intérim. Dans le nord, ces emplois sont occupés par les enfants et petits-enfants des générations employées dans le charbon, le textile, la sidérurgie. Tous décrivent comment la taylorisation colonise une large part de l’industrie des services. C’est le cas dans la filière logistique, cinquième recruteur en France, avec 1,8 million d’emplois, quatre fois plus que l’automobile. On lit dans l’ouvrage les réponses de salariés de Vertbaudet, la Redoute, Amazon à un questionnaire très précis sur l’entreprise, les conditions de travail, l’argent, la hiérarchie, les collègues, les luttes.

Une vingtaine d’employés de centres d’appels ont accepté de répondre aux questions, dessinant un « prolétariat digital mais pas virtuel », « une tendance à la déqualification sociale du travail qui valide la disparition du métier au profit du job et de la fonction interchangeable ».

Quant à la production agroalimentaire, elle occupe une place dominante dans les Hauts-de-France, où elle emploie 70 000 salariés. À Boulogne, premier port de pêche français, les travailleurs de ce secteur se concentrent dans la zone industrielle de Capécure, qui regroupe 150 entreprises, première place de transformation de produits de la mer d’Europe. Partout, le travail est dur et le taux de rotation très important.

Abstention et vote sanction

« Nous avons été surpris par une constante un peu partout, relève Arthur : le matériel est mal entretenu. Les outils tombent très souvent en panne et leur obsolescence est à l’origine d’accidents du travail. On pourrait s’attendre à ce que les industriels investissent dans les machines pour augmenter la productivité, mais non. Celles-ci sont poussées à bout, comme les corps. »

« Nous avons aussi découvert qu’il existe de nombreux petits gestes de résistance, même si les salariés sont souvent fiers de leur entreprise. Il y a beaucoup de débrayages pour des augmentations de salaire au moment des négociations annuelles obligatoires, ou bien pour obtenir des pauses supplémentaires pendant les grandes chaleurs. Cependant, s’ils ont conscience d’être exploités, ils n’ont pas celle d’appartenir à une classe sociale qui pourrait être une actrice politique », ajoute Fabien. D’où l’abstention et le vote sanction.

« Je me suis politisé avec le CPE (contrat première embauche, spécifique aux moins de 26 ans, abandonné à la suite d’immenses manifestations en 2006, NDLR), raconte Arthur. Ce fut notre dernière victoire. Depuis, les mouvements sociaux n’ont fait qu’essuyer échecs sur échecs. Après des manifestations qui pourtant mobilisent des foules, les gens retournent au boulot, dépités. Soit, ils ne vont plus voter, pour la plupart, soit ils votent pour ceux qu’ils n’ont jamais essayés ».

Les comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité

La Coordination des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité @CoordNatComitesHopitaux est une association pluraliste regroupant des citoyen.ne.s, usager.e.s, élu.e.s, professionnel.le.s de la santé dans des collectifs ou comités locaux ou départementaux pour un égal accès de toutes et tous à la prévention, aux soins, à la santé, sans frein de quelque sorte, que ce soit géographique, financier, culturel, de genre, et d’origine. Elle s’est créée officiellement aux rencontres de Saint-Affrique des 3 & 4 avril 2004 et comprend plus de 70 groupes ou comités adhérents, présents sur toute la France.
Dans la diversité de ses comités, son but est d’agir :

  • pour une réponse de qualité aux besoins de santé de la population garantissant une égalité d’accès à tous et toutes, en tout point du territoire sans discrimination.
  • pour le rétablissement, le maintien, l’amélioration et le développement des structures hospitalières de proximité dans le cadre du service public et d’un aménagement égalitaire du territoire.
  • pour le maintien, l’amélioration et le développement du maillage des soins de premier recours au plus près de la population.
    La Coordination Nationale permet la mutualisation des expériences, des savoirs et des savoir-faire et l’action juridique.
    Tout en respectant l’autonomie et la liberté de chaque comité, la Coordination Nationale permet à ses adhérents, à l’occasion de Rencontres Nationales, de se former, de mener une réflexion collective et d’émettre des avis et des propositions sur la politique générale de santé, son financement et ses déclinaisons dans les territoires et bassins de vie. Elle produit à cet effet un bulletin hebdomadaire d’information qui revient sur les luttes menées et qui permet de coordonner et d’échanger au sujet des actions a mener dans le domaine de la santé.

Le 1er février la coordination participé aux rencontre “Convergence Service Publics” qui se déroulait à Montreuil et dont le thème était la Sécurité sociale. C’est suite à cette rencontre que nous avons décidé de revenir avec eux sur leurs actions et leur organisation. Vous entendrez donc dans cette émission Jean, président du collectif de défense ADEMAT dans le pays de Remiremont, Jean Luc militant du collectif nantais pour le droit à la santé et la protection sociale pour toutes et tous, et Guillaume, président d’un collectif à Montargis.

Pour plus d’information : https://coordination-defense-sante.org/bulletin-de-la-semaine/

Gréve aux dépôts de bus de Saint-Ouen-l’Aumône/ La loi “plein emploi”

Depuis le 7 novembre, les conducteurs de bus du dépôt de bus de Saint- Ouen-l’ Aumône sont en grève pour protester contre la dégradation marquée de leurs conditions de travail. Tenu durant 50 ans par la STIVO (Syndicat des Transports Interurbain du Vald’Oise) en association avec la RATP, elle a été reprise en intégralité par cette dernière et ceux en droit privé. Depuis, le climat social est devenue délétère: une partie des primes y ont été supprimé, l’avancement n’ existe plus, l’ensemble des conducteurs quelque soit leur ancienneté est payés au SMIC, et l’amplitude horaire peut allé jusqu’à 14h. Depuis, le début de cette gréve, le réseau est maintenu difficilement par des intérimaires et très peu de bus circulent. Cependant, les quasi 500 conducteurs n’ont pas vu de volonté de négociation de la part de l’employeur. La médiation proposé par les autorités n’est accepté qu’à reculons de la part de RATP DEV. Nous vous diffusons donc dans une première partie d’émission, un entretien réalisé avec l’un des grévistes.

Dans une seconde partie d’émission, nous vous diffusons l’enregistrement du cours mensuel gratuit sur le droit du travail mis en place par l’Association ” Stop précarité” autour de la loi du “plein emploi” avec l’intervention de Luc Chevalier.

EHPAD CHÂTEAU DE NEUVILLE poursuites judiciaires pour diffamation

Le 3 janvier 2022, un mouvement de grève a eu lieu à l’EHPAD-établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes-du château de Neuville à Neuville-sur-Oise dans le Val-d’Oise. Les infirmières de cet établissement, dénoncer alors les mauvaises conditions de travail et la maltraitance envers les personnes âgées. Cet EHPAD était détenu par une famille qui avait déjà plusieurs établissements, notamment dans l’Oise. Cette grève durera 133 jours. Dans ce genre d’établissement, il est difficile de faire respecter le droit syndical. C’est ce qu’a vécu Siham TOUAZI infirmière dans cet EHPAD, pendant 12 ans et déléguée CSE (comité social et économique) et déléguée syndicale CGT. Des intimidations de plus en plus forte sur les grévistes. La direction a usé de toutes les stratégies pour nuire aux grévistes.

Diffusion d’un tract contre les grévistes auprès des habitants de Neuville sur Oise, des mails diffamatoires à destination des familles et du personnel. Une pétition orchestrée par la direction, signée sous la contrainte pour un certain nombre de salariés et affichée à l’entrée de l’établissement au vu de tous.
Des banderoles ont été fabriquées par des non grévistes sous les ordres de la direction et accrochées sur les murs extérieurs de l’EHPAD. Des poursuites ont été engagées pour retirer le mandat DS CGT et une mise en demeure a été adressée par courrier recommandé pour propos diffamatoire.

Siham TOUAZI, quant à elle, se voit signifié quatre mises en examen pour propos diffamatoires. Dans cette affaire, il y a aussi la question de la liberté de la presse. En effet, Eugénie Barbezat, journaliste a L’humanité et animatrice de l’émission Liberté sur parole sur la radio cause commune et également poursuivie pour diffamation lors de propos tenu dans son émission. Siham et Eugénie sont poursuivies pour diffamation par l’ex-direction de l’EHPAD du château de Neuville et le procès se tiendra ce jeudi 6 février 2025 au tribunal de Pontoise.

À quelques jours, du procès, nous recevons dans nos studios, Siham et Eugénie, pour revenir sur cette grève, la détermination avec laquelle elle a été menée et pour qui ce procès sera un moment politique important et doit servir à ce que les citoyens prennent connaissance des politiques mises en œuvre par les EHPAD au détriment de la santé et de la sécurité, mais aussi de la liberté d’expression des travailleuses-travailleurs et de leurs résidents-résidentes.

Sur ce même sujet https://actualitedesluttes.info/emission/ehpad-le-chateau-de-neuville-sur-oise

Réapprendre à faire grève

Dans cette émission, nous vous donnons à écouter une réunion publique à l’initiative du courant de lutte transyndical et inter-professionnel “Ne tournons pas la page”, qui dans l’union locale CTG du 18ème arrondissement à Paris, le lundi 20 janvier 2025, avait invité le sociologue Baptiste Giraud pour parler de son livre « Réapprendre à faire grève ». Malgré ce que le titre pourrait laisser entendre, il ne s’agit pas d’un manuel professoral pour faire la grève, mais d’interroger les obstacles et les difficultés rencontrées autour du travail syndical d’organisation et d’apprentissage de la grève. Par extension, cela permettra d’interroger les possibilités de la grève, et sa généralisation souhaitée. Après tout, alors que le droit de grève est sans cesse attaqué, rendant plus compliqué son exercice, et que les stratégies syndicales sont questionnées, n’y a-t-il pas lieu de s’interroger aussi sur ce qui sous-tend les grèves, sur leurs modalités ? C’est ce que nous vous proposons d’écouter dans cette émssion.

quel syndicalisme pour les luttes dans le nettoyage et contre la sous-traitance ?

Le 31 octobre 2024, La Bourse du travail d’Aubervilliers en lutte contre son expulsion conviait à une projection-débat sur les luttes dans le nettoyage et contre la sous-traitance à partir du film On a grévé, réalisé par Denis Gheerbrant en 2014.

Un documentaire sur une étape victorieuse de la grève de 2012 d’une vingtaine de femmes de chambre dans un hôtel Campanile Première Classe à Suresnes pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail, et finalement contre le système de la sous-traitance.

Alors que ce même hôtel, plus de 10 ans plus tard et de nouveau en grève.

Suite à cette projection, s’en est ensuivi d’une discussion en présence de Claude Lévy et Tiziri Kandi , qui lors de là gréve de 2012, était à la CGT hôtel de prestige et économique(HPE) et aujourd’hui syndicaliste a la CNT-Solidarité Ouvrière.


En leurs compagnies, il sera question de : Quel syndicalisme pour les luttes dans le nettoyage et contre la sous-traitance ?

MERCOSUR et Agriculture : le point de vue du SGT

Dans cette émission, nous vous diffusons une interview réalisée avec trois membres syndicat des gardiens et gardiennes de troupeaux autour de la question du MERCOSUR et des mobilisations que ce traité a pu entrainer. Une occasion pour nous de revenir plus globalement sur les lignes de fractures idéologiques qui existe au sein du monde agro-alimentaire.

Hôtellerie Café Restauration : création du Collectif Mise en Place

Le mercredi 18 décembre, L’Actualité des Luttes a reçu en direct le collectif Mise En Place, qui regroupe des travailleurs et travailleuses de la restauration désireux de bouleverser le rapport de force dans le secteur de l’Hôtellerie Café Restauration. 

Ce jeune collectif, qui revendique son indépendance malgré sa proximité avec la CGT, s’est fixé l’objectif d’unir un maximum d’employés du secteur HCR, souvent isolés dans des très petites entreprises (TPE) et disposant de peu de moyens pour améliorer leurs conditions de travail. 

Leurs revendications sont aussi simples qu’ambitieuses : La régularisation de toutes et tous les travailleurs sans papiers, le strict respect du cadre de travail imposé par une convention collective trop peu connue des salariés, et enfin la renégociation de cette même convention collective, qui maintient tout un secteur dans la précarité. 

Lors de cette émission, nous sommes revenus sur la création du collectif, les réactions que cela a provoquées dans le secteur, ainsi que les différentes actions auxquels ils ont participé, que ce soit leur soutien aux mouvements des sans-papiers ou leur opposition au patronat. 

Pour plus d’informations : collectifmep.paris@proton.me @mepcollectif

LE FINANCEMENT DE L’HÔPITAL PUBLIQUE

Le Vendredi 6 décembre avait lieu une conférence autour du financement de l’hôpital public, à la bourse du travail de St denis, organisée par le collectif “égalité santé”. Dans cette émission, nous vous diffusons l’enregistrement du débat dans lequel vous pourrez entendre Olivier Milleron, cardiologue et membre du collectif inter hôpitaux, Claire Plouhinec, fonctionnaire et membre de nos service publics et Yasmina Kettal, infirmière et membre du collectif égalité santé.

Ne tournons pas la page, Comment combattre la destruction des services publics ?

Tout le monde connaît l’équation : fonctionnaires = feignasses = pas rentables = emmerdeurs = protégés = profiteurs = archaïques = inutiles = à compresser. D’où vient son incroyable puissance d’évidence ? Et quels intérêts sert-elle ? Pourquoi certains (hauts) fonctionnaires comptent-ils parmi ceux qui la répètent le plus ? Pourquoi autant d’insultes contre celles et ceux qui voudraient servir le public en toute égalité, et si peu envers les actionnaires, les employeurs ou les pollueurs ?

En cette journée de grève dans la fonction publique, nous vous proposons l’écoute d’une partie de la rencontre organisée par le collectif Ne tournons pas la page, collectif né suite à la défaite du mouvement contre la casse des retraites, qui ont invité lors d’une Réunion publique à la Bourse du Travail de Paris, le 26 novembre 2024, deux des trois auteurs et autrices, Julie Gervais et Willy Pelletier pour leur livre : La haine des fonctionnaires.

Il fut question de la place des fonctionnaires dans un moment de grande précarité des status et de la bonne marche du service public.

Chacun des ministres de Macron et Barnier nous prépare une à plusieurs attaques contre nos droits, et nos conquis, que ce soit en termes de statuts ou de financement des services publics. Ces attaques se font dans l’intérêt du patronat. Dans le même temps, le patronat exige de nous payer toujours moins, il souhaite mettre un terme à nos retraites par répartition, et il tente de licencier à tour de bras.

En Martinique, une lutte de fond s’est engagée contre la vie chère. En métropole, face aux attaques de la Macronie et du patronat, dans nombre d’entreprises, de dures luttes ont lieu chaque jour, chaque semaine. Par exemple, les conducteurs de bus du 95 sont en grève depuis le 7 novembre, contre la privatisation des lignes de bus RATP. Toutes les grèves dénoncent le manque de moyens, la dégradation des conditions de travail, les plans de licenciement. De même, chez les travailleurs de l’État, la colère monte. Face à cette situation, que proposent les directions syndicales ?

Des journées de grèves et de manifestation en ordre dispersé et sans stratégie :

Mardi 1ᵉʳ octobre : journée de grève CGT, SUD, FSU, sans mobilisation, ni propositions pour la suite
Jeudi 17 octobre : journée d’action CGT à l’occasion du Salon de l’Auto, pour dénoncer les licenciements
Jeudi 17 octobre : grève unitaire du social et médico-social en IDF.
Mardi 29 octobre : journée de grève des syndicats de l’hôpital public, lors des discussions du budget à l’A.N.
Mercredi 30 octobre : la CGT chômeurs appellent à se mobiliser lors des nouvelles négos assurance chômage.
Vendredi 8 novembre : la CGT spectacles contre la casse de l’assurance chômage et du statut d’intermittent.
Mardi 12 novembre : appel à la grève dans les agences France Travail d’IDF
Du vendredi 8 novembre au mardi 12 novembre : grève dans le périscolaire
Mardi 12 novembre : RATP, grève et rassemblement pour dénoncer l’ouverture à la concurrence
Jeudi 14 novembre : nouvelle journée de grève CGT spectacle et CGT chômeur
Vendredi 15 novembre : mouvement de grève national dans le périscolaire 
Mardi 19 novembre : journée de mobilisation dans la petite enfance
Mardi 19 novembre : journée de mobilisation de l’Enseignement Supérieur et la Recherche

Jeudi 21 novembre : grève “d’ultimatum” contre le démantèlement de la SNCF
Mardi 3 décembre : manifestation des retraités pour la revalorisation de leurs pensions
Jeudi 5 décembre : grève nationale France Travail 
Jeudi 5 décembre : journée de grève appelée par les syndicats de fonctionnaires contre les 3 jours de carence
Mardi 10 décembre : grève intersyndicale de la fonction publique territoriale
Mercredi 11 décembre : Appel FO grève reconductible 3 jours contre les 3 jours de carence des fonctionnaires
Mercredi 11 décembre : les syndicats de cheminots appellent à une grève illimitée, à partir de 19 h, contre le démantèlement du fret.
Jeudi 12 décembre, « journée de convergence pour l’emploi », appelée par la CGT, pour dénoncer les plans de licenciements (Michelin, Auchan…).

Liste certes rébarbative, mais non exhaustive

Toutes ces dates montrent que chez les travailleurs.euses, privé.e.s d’emplois et retraité.e.s, la colère et l’envie d’en découdre se font sentir. Les directions syndicales répondent à notre légitime colère, en nous divisant, par secteur, et en nous faisant faire des journées ponctuelles de grève. Ce n’est pas comme cela que nous allons stopper le rouleau-compresseur !

Toutes ces attaques ont une logique commune : remettre en cause les conquis sociaux et nos salaires directs et indirects, et casser nos droits, au profit du patronat.

Macron et toute sa politique pro-patronale ne tiennent qu’à un fil, ils peuvent tomber, si nous arrêtons le travail en même temps, et si nous ne reprenons le travail qu’à condition d’avoir obtenu satisfaction de nos revendications.

Halte aux journées d’action ou de grève isolées !

Halte aux séries de grèves saute-mouton !

Organisons-nous, préparons-nous à une riposte d’ampleur !

Choisissons nous-même notre date de grève générale reconductible, et préparons-la !

Comment préparer la grève générale dont nous avons besoin ? Réunion publique à l’EDMP jeudi 19 décembre, 19 h 30-21 h 30, 8 impasse Crozatier, métro Reuilly / Ledru-Rollin

Rencontre avec Baptiste Giraud : Réapprendre à faire grève Union Locale CGT du 18ᵉ, lundi 20 janvier 2025, 19 h 30-21 h 30, 42 rue de Clignancourt, métro Château rouge

Nous sommes le « Courant de Lutte Transsyndical et Interprofessionnel, Ne tournons pas la page », qui réunit des militant.e.s syndiqué.e.s de différents horizons et des activistes non syndiqué.e.s. Nous nous sommes rencontré.e.s lors du mouvement des retraites de 2023, sur le constat que l’intersyndicale avait refusé de mener la lutte vers la victoire. Parce que les syndicats sont un outil précieux, nous ne voulons plus laisser les directions de décider de l’avenir des luttes. C’est aux grévistes et aux militant.e.s, syndiqué.e.s ou non, d’en choisir les formes et la direction. Vous êtes en accord avec le contenu de ce tract ? Contactez-nous.

Regroupons nos forces, contactez-nous : netournonspaslapage@gmail.com

Blog Médiapart : https://blogs.mediapart.fr/courant-de-lutte-transsyndical-et-interprofessionnel

Mobilisation pour le FRET/ Manifestation contre les violences sexistes et sexuelles

Les fédérations CGT Cheminots, Unsa Ferroviaire, SUD Rail et CFDT Cheminots s’opposent aux projets en cours, considérés comme une privatisation rampante du groupe, suite à la contre-réforme du ferroviaire de 2018. Ils demandent l’arrêt de la scission de Fret SNCF qui doit intervenir à partir du 1ᵉʳ janvier 2025 avec la création de deux entreprises, Hexafret dédié au transport de marchandise et Technis pour la maintenance des locomotives, avec une réduction de 10 % des effectifs à la clé. Vous entendrez donc dans une première partie d’émission les prises de paroles de l’assemblée générale qui se tenait gare du Nord le 21 novembre dernier et un entretien réalisé avec un agent commercial de la ligne b.

Dans une deuxième parties d’émission, nous vous diffuserons les différents reportages réalisés lors de la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles qui s’est déroulée à Paris le 23 novembre dernier.

UN ÉTAT DES LIEUX DU CHÔMAGE EN FRANCE – situation fin 2024

dessin issu du site https://lepoing.net/

Aujourd’hui, nous recevons Victoire de la CGT chômeur pour faire un état des lieux du chômage en France. La France compte 9 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté. Toutes ces personnes ne sont pas chômeuses puisque 3 millions sont comptabilisées comme n’ayant pas travaillé le mois écoulé. Il faut rajouter 3 millions de précaires, 1,3 million d’allocataires du RSA et 2 millions dans le « halo » du chômage. Ça fait beaucoup ! En sachant que les entreprises continuent de fermer et se délocalisent, ce qui va encore augmenter les sans-emplois.

Pendant ce temps, les patrons se frottent les mains puisque « l’armée de réserve » des demandeurs d’emploi sera moins regardante sur ses conditions de travail et de rémunération. L’État de son côté, en digne souteneur du patronat, continue, réforme après réforme, de réduire, de temps d’indemnisation, leur montant et rend plus difficile le fait d’y avoir accès. Il exonère toujours plus les patrons qui devraient verser dans les caisses la part du salaire socialisée sous prétexte qu’il faudrait aider les créateurs d’emplois qui n’en créent pas des masses.

Il propose de travailler toujours plus pour gagner toujours moins ; plutôt que l’inverse ! Il stigmatise, à longueur des médias, les fainéants qui se gobergent au frais du pauvre travailleurs qui se lèvent tôt, cherchant à opposer les exploités les uns contre les autres.

Pour chercher de l’argent, l’État propose d’aller le chercher dans les poches déjà bien vides des pauvres, qu’ils soient chômeurs, retraités ou travailleurs, plutôt que dans celles des actionnaires, des hauts revenus, des profits…

MONOPRIX : les conséquences des licenciements – 2024

Ou en sommes nous dans l’univers impitoyable de la grande distribution ? Les grandes manœuvres se poursuivent, a grands coups de rachat et de dépeçage. Le groupe Casino n’y échappe pas.

Le 27 mars 2024, la dette de l’entreprise est revue de manière très significative et ses actionnaires vont être massivement dilués par l’apport de capital des repreneurs, les milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière adossés au fonds d’investissement Attestor. Casino comptait fin 2022 200 000 salariés dans le monde dont 50 000 personnes en France.

44 168 collaborateurs, après cession de ses activités hors de France. Une fois que ses hypermarchés et supermarchés auront été cédés à ses concurrents Intermarché, Auchan et Carrefour, l’effectif du distributeur tombera à 28 212 salarié-e-s fin 2023.

(Monoprix et Franprix) qui fond partie, entre autres du groupe Casino, basés respectivement à Clichy et Vitry-sur-Seine, en région parisienne, vont également être touchés. Selon le groupe, 750 postes seront supprimé en Île-de-France.

Dans l’émission de ce jour, pour parler de la situation à Monoprix, nous recevons en plateau : Soumaya, Lamia et Alain, salarié-e-s et syndicaliste au collectif CGT Monoprix. Nous reviendrons notamment sur la mise en place du “plan de sauvegarde de l’emploi” (PSE), autrement dit des licenciements.

HOPITAL BEAUJON / LA POSTE /L’UNEDIC / FRET SNCF

Pour débuter, nous nous rendons à l’hôpital Beaujon. Car, depuis le 14 octobre 2024, une grande partie du personnel est en gréve. Le 13 novembre, une nouvelle assemblée générale se tenait dans le hall de l’hôpital avec pour objectif de remettre un cahier de revendications à la direction de l’hôpital. Et nous vous proposons, l’écoute du reportage réalisé ce 13 novembre.

Le 12 novembre devait avoir lieu le procès de 5 postières et postiers mis en cause dans l’occupation du siège de La Poste il y a 10 ans. Une date de procès et un rassemblement plus tard, la date du passage des 5 postiers et postières au Tribunal de Paris a finalement été reportée au 12 juin 2025.

Un report qui faisait partie des revendications des postiers pour permettre d’organiser la défense face à un dossier de 900 pages de procédures qui cherche à s’attaquer au droit de grève dans l’entreprise. Dans ce contexte et dans cette seconde partie d’émission, nous allons entendre un entretien avec Gaël Quirante, syndicaliste à SUD PTT 92, lui-même attaqué dans ce procès.

Dans la suite de cette émission, nous revenons sur l’assurance chômage. Le 8 novembre 2024, plusieurs centaines de manifestants se sont réunis devant l’Unedic à Paris. Ghislain Gauthier, secrétaire général de la CGT spectacle, donne quelques raisons qui expliquent ce rassemblement.

Nous terminons, par l’appel a la gréve à la SNCF de ce jeudi 21 novembre 2024, nous vous diffusons la prise de parole de la fédération SUD-Rail aux 1 ère rencontre de l’Alliance Écologique et Sociale, qui a eu lieu le week-end dernier.

VERS UNE PRIVATISATION DE LA RATP ?

L’ouverture à la concurrence et dans toutes les têtes, croire qu’elle est la solution. Pourtant, durant les JO, on a pu se rendre compte que quand on y met les moyens, le service public fonctionne bien. La privatisation, les travailleurs/euses et les usagers seront les premiers à en subir les conséquences. Les transports sont un bien public, indispensable à tous et à toutes.

La vente à la découpe du réseau de BUS fait la une de la presse. Pour préparer cette mise à la concurrence, la RATP a augmenté l’amplitude de travail des machinistes à 13 h, réduit leurs repos, une manière d’annoncer les conditions de travail futurs peuvent encore se dégrader. Une mise en concurrence entre salariés de différentes entreprises qui entraîne tout le monde vers le bas.

Pour les usagers. L’entretien des bus, leur remplacement en cas d’incident, la superposition de lignes sur les mêmes arrêts, risque de frapper durablement la qualité du transport.

Parmi les trois lots qui sont mis en concurrence, Keolis et Cap Île-de-France ont été sélectionnés. Ainsi, le 12 novembre, en conseil d’administration d’Île-de-France mobilité, les contrats de délégation, on était attribués. Et une augmentation du tarif du pass navigo, qui était de 75,20 euros en 2021 avec une prévision d’augmentation a 92,20 euros à l’horizon 2028.

Ce même 12 novembre, se tenait près du siège d’Île-de-France mobilité, un rassemblement appelé par la CGT-RATP contre le démantèlement du réseau bus RATP et l’ouverture d’un débat publique sur la politique des transports en Île-de-France.

Dans l’émission de ce jour, nous entendrons, outre quelques prises de parole, les entretiens que nous avons réalisés avec quelques machinistes de différents dépôts bus en Île-de-France et un cheminot présent lors de ce rassemblement à Saint-Ouen.

GRÈVE A L’ HÔPITAL BEAUJON

Dans l’émission de jour, nous revenons sur la gréve à l’Hôpital Beaujon en vous diffusant un reportage réalisé lors du rassemblement du 30 octobre 2024.

Les agents de l’hôpital Beaujon à Clichy (92) sont en grève pour l’arrêt des mobilités forcées des personnels et pour le respect des plannings. Depuis des mois, les agents sont déplacés d’un service à un autre, dans certains cas plusieurs fois dans la journée, pour combler le manque de moyens humains. Le 3 octobre, une cinquantaine de personnels, réunis en Assemblée Générale avec l’intersyndicale
CGT-FO-SUD, décide d’envahir le bureau du directeur.

Il tente alors de proposer aux organisations syndicales de discuter seul avec lui, sans les personnels. Non catégorique : soit il discute avec l’ensemble des personnels, soit c’est la grève. En quelques jours, 3 nouvelles AG ont lieu, rassemblant à chaque fois une centaine d’agents, ainsi que des usagers. Le 14 octobre, une grève démarre avec un piquet de grève qui se tient à partir de 7 H tous les jours dans le hall de l’hôpital.
Les grévistes assignés ou non, les usagers, peuvent s’y réunir autour d’un stand de vente de petit déjeuner et les recettes vont directement dans la caisse de grève.

Le 30 octobre, certains nombres d’acteurs du monde hospitalier étaient présents afin de soutenir ce mouvement et réfléchir comment l’élargir au moment où est discuté le budget de la Sécurité sociale.



comment la dépolitisation a tué le lycée autogéré de Paris

Le lycée autogéré de Paris est né en 1982, avec trois autres projets similaires sur toute la France. Cette expérience a perduré et fini par être cité comme exemple en matière d’éducation alternative. Depuis plusieurs années, le rectorat voulait en finir avec ce modèle qui vient remettre en question les principes de plus en plus autoritaires de l’école classique. Une « affaire » de violences sexistes et sexuelles est venue à propos remuer le LAP, au point de servir de prétexte pour faire perdre ses principes fondateurs à cet établissement, qui reposent sur l’autogestion : la libre fréquentation des cours par les élèves et le recrutement des professeurs par cooptation.

À l’origine de ces remous, une poignet de profs lâches et inconscients et minoritaire a décidé d’alerter le rectorat qui n’attendait que ça « Le 30 janvier 2023, sept professeurs du LAP ont adressé au rectorat de Paris, un rapport d’infraction en milieu scolaire pour dénoncer, à partir de témoignages d’élèves, des propos sexistes, parfois à connotation sexuelle et des gestes déplacés d’un professeur dans le cadre de diverses activités pédagogiques ».

Le signalement mentionne des situations rencontrées par deux élèves de terminale et quatre élèves de première : « Ça pouvait être des Ma puce, ma chérie ; tu as de belles formes ; espèce de cruche. Aux garçons, il ne se permettait pas de dire ces choses », explique une élève. Il aurait aussi été question de gestes déplacés en cours d’escalade ».

Au lieu de régler ces problèmes en Assemblée Générale et signifier que certains mots n’étaient plus tolérés, certains élèves ont préféré faire monter une mayonnaise soi-disant radicale. De mots excessifs en dénonciations calomnieuses, de ressentis indiscutables, faisant fit du principe même d’autogestion, certains profs et élèves ont signalé aux autorités compétentes des dysfonctionnements intolérables. À partir du moment où les termes de violences sexistes et sexuelles sont lâchés, la meute peut enfin se déployer. La morale a remplacé la politique, et quelques mots, certes déplacés, ont tué une expérience rare qui sauvait des centaines de jeunes.

Pour parler de la situation qui a amené à la fin du lycée autogéré de Paris, nous entendrons un entretien réalisé avec Pascal, ancien professeur du lycée et avec un reportage réalisé le 14 mai 2024 devant le rectorat de paris au moment où deux enseignants passaient en conseil de discipline. À la rentrée 2024, le LAP est remplacé par le lycée innovant de Paris (LIP)

non aux pratiques arbitraires à l’encontre des demandeurs d’asile / suite de la grève a la clinique du parc de belleville

Le jeudi 26 septembre 2024, devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) à Montreuil, se tenait un appel à rassemblement pour manifester et exiger : La révision des dossiers rejetés injustement et l’examen équitable de chaque demande d’asile. 

Le respect des droits au regroupement et réunification familial/e pour toutes les familles séparées. 

La fin des pratiques arbitraires et inhumaines à l’encontre des demandeurs d’asile Bangladais. La régularisation globale de tous les sans-papiers pour une carte de dix-ans. Le rassemblement était appelé par Solidarités Asie France.

Dans ce reportage, outre les prises de parole, nous entendrons les entretiens réalisés avec des demandeurs d’asiles, qui nous parlent de leurs parcours et avec le président de solidarités Asie France sur le motif de ce rassemblement.

Après 6 jours de grève (du 12 au 17 septembre), les grévistes de la Clinique du Parc de Belleville, Paris 20eme (CLINEA ex-ORPEA/Groupe EMEIS) ont repris le travail en ayant obtenu des engagements fermes de la direction, avec :

  1. L’embauche d’un brancardier à plein temps
  2. L’analyse salariale avec des propositions de revalorisation.
  3. Le remplacement du matériel défectueux signalé
  4. L’organisation d’une réunion CSSCT avec présence d’un ingénieur Santé sécurité au travail qui fera le tour de l’établissement afin de vérifier la conformité du matériel et son état de fonctionnement.

Le 17 septembre dernier, nous recevions dans notre émission, les grévistes de la Clinique du Parc de Belleville et dans cet entretien réalisé en ce mois d’octobre, nous revenons avec les soignantes de la clinique sur les avancées obtenue par ce mouvement de grève.

GRÈVE A LA CLINIQUE DU PARC DE BELLEVILLE

Un mouvement de grève à débuter à la Clinique du Parc de Belleville le 12 septembre 2024, un établissement privé de Soins de Suite et de Réadaptation, situé au 104 rue des Couronnes dans le 20ᵉ arrondissement de Paris.

Cette clinique fait partie du groupe Emeis, anciennement Clinéa branche du groupe Orpéa. Malgré l’annonce du plan de refondation de 2022, le changement de l’équipe de direction ainsi que celui du nom du groupe, les conditions de travail et d’emploi n’ont pas changé. Les salaires restent bas, de nombreux postes vacants, pas de création de poste, du matériel défectueux et une surcharge de travail entrainant une prise en soin difficile pour les 94 patients accueillis dans cette clinique et un épuisement des salariés présents.

Dans l’émission de ce jour, nous recevons six membres de l’équipe allant des cuisines, des soignant-e-s et rééducateur, qui ont décidé de se faire entendre en exerçant leur droit de grève.

En fin de journée, nous apprenions, que la gréve est suspendu jusqu’au mercredi 25 septembre, suite a quelques avancés et en attente des négociations annuelle obligatoire du jeudi 26 septembre. a suivre

Et la cagnotte toujours active pour compenser la perte financière des grévistes https://www.leetchi.com/fr/c/revendications-des-salaries-de-clinea-emeis-parc-de-belleville-paris-20-8150977?utm_source=copylink&utm_medium=social_sharing

Soirée de soutien aux grévistes de ONELA / Appel à la manifestation pour Nahel

Le mercredi 19 juin à la CANTINE PAS SI LOIN, à Pantin, se tenait une soirée de soutien pour les grévistes de ONELA en gréve depuis le 1er février 2024. La grève des travailleur.euses de Onela dure depuis plus de quatre mois, et est guidée par une détermination politique exemplaire, malgré le mépris de l’employeur et malgré les difficultés matérielles et psychologiques à conduire une grève. Dans ce reportage, nous entendrons l’intervention de Bridgette, salariée de Onela et aussi la prise de parole de Salomé de ROUGIER & PLE en lutte depuis avril. Nous vous le diffusons aujourd’hui afin de faire l’appel à la soiirée de soutien qui se tiendra le 29 Juin à partir de 16H à l’AERI à Montreuil.

Dans une deuxième partie d’émission, nous vous diffusons, une partie du reportage que nous avons réalisé l’année dernière lors de la marche blanche pour Nahel à Nanterre afin de faire l’appel au prochain rassemblement qui aura lieu à 14h le samedi 29 juin à Nanterre au départ de la place Nelson Mandela.

l’insertion professionnelle

Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute de la discussion qui se tenait sur radio MAD MAX en avril 2024 avec Fratz sur le thème de l’insertion professionnelle, on y parlera des chantiers de réinsertion, des bilans de savoir-être et de savoir-faire et plus généralement des nouveaux modes d’insertions qui se développent avec Pôle Emploi/France Travail depuis ces dernières années.

Face à la création de France Travail, suppôt de la bataille pour l’ordre et l’emploi souhaitée par le gouvernement actuel, il est temps de s’insurger pour toujours mieux tirer au flanc.

On nous menace davantage de perdre nos indemnités, d’être forcés d’accepter de sordides emplois en chantiers d’insertion, en intérim ou dans mille et une autres inventions du capitalisme précarisantes et aliénantes… on nous prend pour des créatures mobilisables selon les besoins présents du marché (en ce moment, c’est la sécu, le contrôle… et la sécu, en vue des JO) et éducables à coups de formation débilitante… Non, on ne veut rien apprendre de ce monde de l’emploi, on ne veut pas de ces savoirs-êtres polis, soumis, ponctuels et gnagnagna, et surtout, on refuse la généralisation des 15 h de travail hebdomadaire imposés aux RSAstes et à certains chômeurs. Il est temps de s’organiser pour apporter un peu d’air, de lutte et de liberté, contre l’étau de la mise au travail généralisée, contre le mythe du Plein Emploi, et contre le travaillisme, cette idéologie qui ne voit toute vie que sous le prisme de sa productivité et de son utilité sociale.

Ne servons à RIEN et commençons à élaborer nos possibilités de refus. Nous sommes tous et toutes concernées par les récentes réformes concernant les allocations, de la maternelle à la retraite, avec ou sans papiers.

La répression syndicale se poursuit dans le secteur de l’énergie.

Paris, 6 juin 2024, devant le siège de ERDF

Nous nous sommes rendus au rassemblement organisé par la CGT énergie le 6 juin 2024 à 9 h devant le siège de ERDF à Paris. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2023, plus d’une trentaine de procédures disciplinaires ont été lancées à l’encontre d’énergéticiens rien qu’en Île-de-France. En fin d’émission, nous diffusons un son de la chaine d’actualité quotidienne Actu Réfractaire du canard Réfractaire avec comme thème : nouveau Front Populaire : Ce qu’on ne vous dit pas !

Déjà en 2023, plus de 400 énergéticiens avaient été poursuivis pour des actions liées à la réforme des retraites. C’est dans ce contexte que la CGT Mines et Énergie d’Île-de-France a appelé à une journée de grève le 6 juin pour exiger l’arrêt immédiat de toutes les CGT énergie et la réintégration de toutes les personnes licenciées.

La répression prend plusieurs formes, dans les entreprises où les directions multiplient les mesures disciplinaires et les licenciements, dans la rue où la police fait régner l’ordre à coup de matraque et de flashball, dans les prisons ou la France vient une nouvelle fois d’exploser son record d’incarcérations avec un taux d’occupation de 77000 prisonniers, une France ou les expulsions de sans-papiers, les expulsions locatives vont bon train, ou les chômeurs touchent toujours moins… et la liste reste ouverte. L’unité contre la répression reste à créer.

Pour comprendre cette vague de répression, il faut remonter à l’hiver 2022, lorsque après un mouvement de grève nationale de six semaines, les salariés de GRDF ont arraché 200 euros d’augmentation. Sur certains sites, les grévistes avaient repris en main leur outil de travail, ce qui a terrifié la direction de GRDF : « À Villeneuve-la-Garenne, on a occupé le site de novembre à janvier et on a assuré nous-même la continuité du service public. Ça faisait des années qu’ils n’avaient pas vu ces méthodes de lutte syndicale et c’est ça qu’ils veulent casser » explique à Révolution Permanente Jordan Robinson, gazier en région parisienne et élu CGT.

L’année suivante, lors de la réforme des retraites, les gaziers et les énergéticiens ont été parmi les plus mobilisés. Dès la mi-janvier, les gaziers ont multiplié les actions « Robin des bois » et ont rendu gratuite l’électricité pour les boulangers, et ont empêché les coupures d’électricité pour impayés dans les quartiers populaires de Marseille. À partir du 7 mars, plus de 26 000 énergéticiens sont partis en grève reconductible pour durcir le mouvement. Du côté de GRDF, on dénombrait 5 342 grévistes, soit 47 % des effectifs.

La répression que subissent les énergéticiens ne peut qu’être comprise à la lumière de cette combativité qu’ils expriment depuis plusieurs années. « L’attaque est globale, ils s’attaquent à n’importe quel syndiqué qui essaye de se battre. Face à ça, on n’a qu’une seule arme, c’est la grève. Il est temps de s’organiser ensemble et de créer une convergence » explique Jordan.

Au sein de GRDF, les techniques de répression sont nombreuses. « À Marseille, ils attaquent en justice sur des actions revendicatives, en Île-de-France, ils utilisent le volet disciplinaire », explique le syndicaliste. Jordan est lui-même visé par une procédure de licenciement depuis 2022. Accusé de « propos intimidants et menaçants à l’encontre de cadres de l’entreprise », l’inspection du travail a refusé son licenciement. RTE a alors fait un recours auprès du ministère du Travail qui doit rendre son verdict dans les prochaines semaines.

Un scénario qui fait écho à celui d’autres énergéticiens, comme Alex et Christophe à Bordeaux, que le tribunal correctionnel a fini par relaxer en janvier 2024 pour des faits datant de la réforme des retraites. Dans la foulée, la direction d’Enedis ainsi que le parquet ont décidé de faire appel et ils sont en parallèle victimes d’une procédure disciplinaire. Ainsi, « cette journée de grève, explique le syndicaliste, est importante. On ne peut pas accepter qu’un délégué se fasse licencier. Sinon, c’est la porte ouverte à tout ».

Dans un post Facebook, la CGT Énergie Paris appelle à un rassemblement ce jeudi à 9 h, devant le siège de GRDF à Paris (75009). Alors que le mouvement ouvrier est touché par une répression syndicale historique, il est plus que nécessaire d’apporter une réponse à cette répression et d’être nombreux à ce rassemblement. Après le mouvement des retraites, le plus grand depuis mai 1968, le pouvoir se venge en criminalisant l’activité syndicale. Ne pas opposer de réponse à cette vague répressive, c’est laisser la porte ouverte à de nouvelles attaques contre nos libertés politiques et d’organisation.

Énergie : la CGT dénonce « la répression de l’activité syndicale »

Le plus haut dirigeant de la branche énergie de la centrale syndicale Sébastien Menesplier, secrétaire général de la Fédération nationale des mines et de l’énergie, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 9 mars 2023.est convoqué à la gendarmerie pour être entendu après des coupures d’électricité menées pendant la mobilisation contre la réforme des retraites.

Rendez-vous est pris devant la gendarmerie de Montmorency (Val-d’Oise). Un rassemblement et un appel à la grève sont attendus en soutien au secrétaire général de la Fédération nationale des mines et de l’énergie (FNME) CGT, Sébastien Menesplier. À proximité de son domicile, le dirigeant syndical est convoqué à une audition libre dans la matinée du mercredi 6 septembre.

Le 8 mars, sur le site de la radio France Bleu, il avait assumé, au nom des militants de son organisation, la coupure de courant effectuée, la veille, à Annonay (Ardèche). Une ville symbolique. Celle d’où est originaire le ministre du Travail, Olivier Dussopt.

En marge d’une manifestation contre la réforme des retraites – réforme finalement entrée en vigueur ce 1ᵉʳ septembre –, la coupure avait privé d’électricité quelque 2 400 « clients » pendant une partie de l’après-midi, selon le préfet de l’Ardèche. Elle avait également entraîné « plusieurs interventions des sapeurs-pompiers pour secours à personnes », toujours selon l’administration.

CHRISTIAN PORTA : SYNDICALISTE PERSÉCUTÉ PAR UN GÉANT DE L’AGRO-INDUSTRIE

Contre-Attaque

– La multinationale InVivo tente désespérément de se débarrasser du délégué syndical et sa section CGT –

Dénoncer à la fois les conditions de travail et l’usage intensif de pesticides, c’est trop pour les multinationales du poison qui considèrent cela comme du «harcèlement moral ». L’entreprise de boulangeries industrielles Neuhauser, filiale d’InVivo basée près de Mulhouse, a récemment licencié Christian Porta, 32 ans, délégué syndical de la CGT. Une méthode digne d’un patronat voyou, qui cherche à maximiser ses profits au détriment des travailleurs pour vendre des viennoiseries industrielles dégueulasses.

Problème : suite à une procédure aux Prud’hommes, le licenciement a été annulé et Christian Porta a été réintégré à l’usine. Qu’à cela ne tienne, une nouvelle procédure de licenciement a été lancée et un huissier le suit en permanence afin de consigner ses faits et gestes. Un véritable harcèlement patronal qui n’a qu’un seul but : entraver l’action syndicale.

C’est pourtant Christian Porta qui se voit accusé de « harcèlement » envers la direction, qui a porté plainte et incité les cadres à témoigner contre le syndicaliste. Et cela, malgré le rapport de l’inspection du travail qui considère que le syndicaliste fait simplement son boulot. Quand réclamer l’application du droit du travail est considéré comme de la persécution à l’égard de la direction, c’est peut-être que les patrons ne se sont pas fait suffisamment arracher la chemise ?

La nouvelle procédure de licenciement a de nouveau été annulée par la justice le 28 mai dernier. Dans son délibéré, la cour dénonce des entraves au droit syndical. Le tribunal ajoute que « la présence d’un commissaire de justice suivant Monsieur Christian Porta dans ses déplacements, y compris aux toilettes et attendant devant la porte du local CSE, constitue un trouble manifestement illicite ».

Dans un communiqué, la CGT se félicite : « À ce jour, pas moins de trois décisions de justice et une décision administrative nous donnent raison. Jamais un conflit n’aura été aussi victorieux sur le terrain judiciaire. À l’inverse, aucun des éléments invoqués par la Direction n’a jamais été corroboré. Ce niveau d’offensive policière vise à criminaliser le militantisme syndical et à imposer au mouvement ouvrier de baisser la tête».

C’est pourtant Christian Porta qui sera convoqué mardi 4 juin à la gendarmerie de Folschviller à 8 h 30 pour un placement en garde à vue. Incroyable mais vrai : « Les gendarmes sont venus chez moi à 9 h du matin pour me remettre une convocation pour mardi, en me disant que je serais placé en garde-à-vue ! Le gendarme m’a confirmé que c’était en lien avec Neuhauser, donc ça fait probablement suite aux plaintes de la direction contre moi » explique Christian Porta au média Révolution Permanente. Les forces de l’ordre directement au service du patronat pour harceler un syndicaliste, le message adressé par le pouvoir peut difficilement être plus clair.

La direction ne voudra rien lâcher tant qu’elle n’y sera pas obligée, au point de menacer de fermer l’usine le 23 mai dernier. Heureusement, Christian Porta compte de nombreux soutiens, signataires d’une tribune sur Médiapart, et qui seront nombreux à l’accompagner mardi à la gendarmerie de Folschviller.

Sources :

– https://blogs.mediapart.fr/…/tentative-de-licencier-un…

– https://reporterre.net/Un-geant-de-l-agrobusiness…

– https://www.revolutionpermanente.fr/Scandale-Christian…

GREEN DOCK: travail et écologie, la question de la logistique

Green Dock est un projet d’entrepôt, majoritairement routier : 600 mètres de long, soit l’équivalent de deux stades de France, 35 mètres de haut, prévu par Haropa Port sur les bords de Seine dans le port de Gennevilliers.

Sa démesure menace la biodiversité des berges, ainsi que la zone Natura 2000 de l’île-Saint-Denis située à 80 mètres. Elle massacre le grand paysage depuis la rive opposée du fleuve à Épinay-sur-Seine et Argenteuil.

Ce projet est un danger pour la santé en raison de la pollution de l’air, sonore et lumineuse 24/24 causée par plus de 1200 rotations de camions par jour dans une zone au trafic déjà surchargé.

Du 24 au 26 mai, se sont tenu de grandes mobilisations contre le projet d’entrepôt Green dock à Gennevilliers.

Parmi cela, des tables rondes et celle que nous vous proposons dans l’émission de ce jour, fut la table ronde du 24 mai 2024 avec pour thème : Travail et écologie. Nous entendrons, en autres, un cheminot et des salariés de la plateforme logistique Geodis de Gennevilliers.

ONELA : 4 mois de gréve reconductible / ORANGE en gréve

Le 26 mai, à l’occasion d’un repas de soutien organisé à la cantine des Pyrénées, 77 rue de la Mare, Paris 20ᵉ, à l’initiative de AG féministe paris Banlieue, nous avons pu rencontrer les grévistes d’Onela. En grève illimitée depuis déjà quatre mois, les salarié.es de la cellule d’astreinte de l’entreprise d’aide à domicile ONELA continuent à interpeller leurs dirigeants. Local minuscule et insalubre, sous-effectifs, pas de formation, salaire à peine au-dessus du SMIC, aucune augmentation depuis des années… Ces salarié.es, principalement des femmes étudiantes et immigrées, prennent les appels des bénéficiaires des agences de toute la France les soirs, week-ends et jours fériés.

Elles demandent des conditions de travail dignes et une augmentation de salaire, mais pas seulement : les grévistes veulent alerter sur les mauvaises conditions de travail de toutes les aides à domicile de l’entreprise. Dans ces conditions, salarié.es comme bénéficiaires sont maltraité.es. Vous pourrez donc entendre dans une première partie d’émission l’interview de Bridget, salariée de l’astreinte et Manon, personnel de terrain qui reviennent sur le combat qu’elles mènent.

Dans une deuxième partie d’émission, vous pourrez entendre le reportage réaliser le 22 mai dernier à l’occasion d’une grève et d’un rassemblement se tenait le même jour, près de la salle Pleyel à Paris où se déroulait l’assemblée générale des actionnaires d’Orange.

En effet, la présentation des résultats 2024 chez orange le 24 avril, ou encore les annonces de Christel Heydemann, dirigeante d’Orange, sur la hausse du dividende à 0,75 euro ont rassuré les actionnaires d’ORANGE. 65 % des bénéfices de l’entreprise seront reversés aux actionnaires, soit 2 milliards d’euros, et à elle seule Christel.Heydemann, se verra attribuer une jolie enveloppe de plus de 150 000 euros de dividendes.

Pour ce qui est des salarié-es, par contre, près de 9 sur 10 n’auront pas d’augmentation en 2024 et l’ensemble des personnels concernés par les J.O se voient floués dans leurs droits : suppression du repos hebdomadaire, télétravail imposé, non-respect des horaires de travail, indemnisations au rabais, etc

MONOPRIX / ROUGIER&PLÉ

PARIS : MAGASIN ROUGIER & PLÉ

Dans l’émission de ce jour, en direct, nous revenons sur les mouvements sociaux dans le secteur du commerce.

En Comité Social et Économique Central extraordinaire de ce mercredi 24 avril, la direction annonce un PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) hors nove langue, un plan de licenciement au siège social de 102 personnes, faisant écho aux 3 267 postes supprimés de Casino annoncés au même moment.

Ce massacre social est permis grâce à la complicité de Bercy qui savait pertinemment quelles seraient les conséquences du démantèlement du groupe Casino sur les emplois, et ce, malgré les millions d’euros d’aides publiques versées.

Les nouveaux dirigeants du groupe comme le gouvernement considère les salariés comme de simples dommages collatéraux, et n’ont aucune considération pour la vie de ces travailleurs et de leurs familles.

Monoprix ne souffre d’aucune difficulté financière et constituait jusqu’alors la poule aux œufs d’or du groupe : rien ne justifie ce PSE si ce n’est pour optimiser le profit et la rentabilité !

Le 24 mai dernier, lors du rassemblement du soutien au salarié d’Orange venue, à proximité de la salle Pleyel à Paris, demandé des comptes a leur direction et a cette occasion, nous avons réalisé un entretien avec Alain, de la CGT MONOPRIX, venue en soutien, que nous vous diffusons en cette première partie d’émission.

Prochaine mobilisation pour monoprix : ce samedi 25 mai 2024 dès 11 h au monoprix Le Vésinet, situé au 36 rue Ernest André 78110 Le Vésinet RER A LE VÉSINET CENTRE.

Depuis mi-avril, les salariés de Rougier&Plé Filles du calvaire se battent pour de meilleures conditions de travail et des embauches. En effet, dans un magasin de 4 niveaux, ils ne sont que 25, le tout dans un magasin qui tombent en ruines : fuites d’eaux, remontées d’égouts dans un contexte d’ultra-polyvalence confinant à de la surexploitation. Malgré la visite de l’inspection du travail, la réponse patronale est toute répressive, mais conforme à la répression syndicale en cours : 4 procédures de licenciement dont 2 syndiqués et effective ce 24 mai. Face à cela, la contre-attaque ne se fait pas attendre avec des procédures judiciaires, des grèves, des manifestations et un appel à soutenir via un comité de soutien, et une caisse de grève. 

Pour revenir sur ce contexte de lutte, nous recevons dans nos studios, Laurent, du syndicat SUD COMMERCE et Sam, employée polyvalente du magasin rougier & plé fille du calvaire à Paris.

LES PROCHAIN RENDEZ-VOUS ROUGIER & PLÉ

une nouvelle réunion de leur comité de soutien ouverte aux organisations syndicales, associatives et politiques mardi 28 mai à 19 h au local de notre syndicat (M° Colonel Fabien),

• une manifestation samedi 8 juin à 14 h (rendez-vous devant le magasin, 13 boulevard des Filles du Calvaire, M° du même nom),

• un rassemblement lundi 10 juin à 14 h près du Conseil de Prud’hommes de Paris, 27 rue Louis Blanc (M° du même nom) avant l’audience visant à demander la réintégration des grévistes.

Pour faire un don sur la cagnotte en ligne http://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/rougier-et-ple-en-greve

AUTRE RENDEZ-VOUS : Ce dimanche 26 mai à partir de 12 h 30, aura lieu un repas de soutien à la caisse de grève des salarié-e-s de l’entreprise d’aide à domicile ONELA, en grève illimitée depuis déjà quatre mois. Ce repas aura lieu à la cantine des Pyrénées, 77 rue de la mare, 75020 Paris, métro Pyrénées ou Jourdain.

MASSIF ATTAQUE : le rassemblement de la SGT (épisode 2)

Les 20 et 21 avril dernier, était organisé le rassemblement du Syndicat des Gardien.nes de Troupeaux à Batsere dans les Pyrénées. Le SGT est un syndicat d’ouvrier.es agricoles qui exerçent les métiers de berger.es, vacher.es et chevrier.es dans les alpages. En lutte contre le patronat agricole qui les exploite, ils et elles se battent pour faire appliquer le code du travail jusque dans leurs montagnes et en finir avec les idées reçues sur le métier de berger. Les Syndicats CGT des Gardien.nes de Troupeaux a donc entamé un bras de fer face à la FNSEA afin de faire entendre ses revendications :

  • Une prime de précarité pour tous les contrats saisonniers
  • La fin du travail gratuit par la reconnaissance de la totalité des heures travaillées.
  • La fin du travail au SMIC et le palier 7 minimum pour tous les gardien.nes de troupeaux.
  • La fin des logements insalubres et dangereux.
  • La priorité à l’embauche d’une saison à l’autre.
  • Le remboursement de notre équipement.
  • La prise en charge des frais lié à nos chiens de conduite.
  • Plus de contrôles pour sanctionner les employeurs dans l’illégalité.
  • Le conditionnement des aides loup au respect du code du travail.

A l’occasion de ce week end, le syndicat a organisé plusieurs temps d’échange. L’un d’entre eux mettait en discussion la notion de “métier passion” avec l’ouvrage : Te plains pas c’est pas l’usine Lily Zalzett, Stella Fihn. C’est celui-ci que nous vous diffusons aujourd’hui, précédée d’un interview des camarades de la SGT.

Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail / triangle de Gonesse

En France, en 2022, selon les chiffres de la Sécurité sociale, il y a eu au moins 1227 morts au travail et du travail – soit trois par jour – dont 738 morts au travail. Ces chiffres ne reflètent pas la réalité : le régime agricole, les régimes spéciaux, la fonction publique et les travailleuses et travailleurs indépendants ne rentrent pas dans les statistiques.

S’ajoutent également des milliers d’accidents graves occasionnant des séquelles durables et entraînantes et souvent un licenciement pour inaptitude.

Le 25 avril 2024, se tenait la Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail. À cette occasion avait lieu à paris, devant les locaux de IRNS ( Institut National de Recherche et de Sécurité) lié au travail, une mobilisation appelés par la CGT et notamment une conférence de presse pour alerter sur la situation actuelle sur les accidents de travail. C’est la secrétaire de la CGT Sophie Binet qui tenait cette conférence de presse.

On peut trouver louable que la direction de la CGT se mobilise sur cette question, mais qu’entre autres, Lors mouvement social sur la réforme des retraites passé de 62 à 64 ans qui aura un impact sur les conditions de travail pour un grand nombre de salarié-e-s, que la CGT n’est pas menée plus frontalement la lutte.

En ce début d’émission, nous entendrons une grande partie de cette conférence de presse suivie d’un entretien réalisé avec Mr Coulibaly, délégué CGT de l’entreprise SADE en sa compagnie, nous reviendrons sur le décès le 16 juin 2023 de Amara Dioumassy, chef d’équipe de Darras et Jouanin, co-traitant de l’entreprise Sade et travaillant sur le bassin d’Austerlitz à Paris, un chantier visant à rendre la Seine plus propre en vue des JOP 2024.

Dans la seconde partie d’émission, nous nous rendrons sur le triangle de Gonesse, où se tenait le 28 avril dernier une Zadimanche et a cette occasion, nous vous diffusons l’entretien avec Bernard Loup, président du collectif pour le triangle de Gonesse et il reviendra notamment sur le projet de morts au travail sur ce lieu.

MANIFESTATION DU 1er MAI 2024 A PARIS

Comme chaque année, la manifestation internationale du 1ᵉʳ mai, battait le bitume dans de nombreuse ville du monde. Après la lutte contre la réforme des retraites de 2023, quelle allée être la mobilisation pour cette année ? Des cortèges assez fournis ont défilé à Paris pour ce 1ᵉʳ mai 2024

Dans l’émission de ce jour, nous vous diffusons le reportage réalisé ce 1ᵉʳ mai.

Pour commencer, nous ferons un détour, par là gréve d’Onela, société de services d’aide à domicile pour personnes âgées ou en situation de handicap, ou les salariées sont dans leur 4ᵉ mois de grève !! Alors qu’elles exigent le minimum : travailler dans des locaux salubres, ne pas subir de propos racistes, et une augmentation de leurs salaires, leur patron joue la carte du mépris et compte sur l’essoufflement de la grève.

Ce 1ᵉʳ mai, c’est également la suite de l’occupation de la Maison des Métallos par Le Collectif des Jeunes du Parc de Belleville dans le 11ᵉ arrondissement de Paris et ce même jour, ils appelaient à un grand rassemblement festif organisé devant la Maison des Métallos, avec fanfares et barbecue pour un départ en cortège jusqu’à la Place de la République afin de rejoindre la grande manifestation à l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des travailleur.ses . Et à cette occasion, nous vous proposons dans ce moment, l’écoute d’une interview d’un membre du collectif et des prises de parole.

L’émission se poursuit avec la prise de parole dans la manifestation, d’une membre du collectif de soutien a la Palestine.

Et nous terminerons cette émission, avec un entretien, réalisé avec des salariés-es du secteur du déchet lors de ce 1ᵉʳ mai 2024

MASSIF ATTAQUE : le rassemblement de la SGT

Les 20 et 21 avril dernier, était organisé le rassemblement du Syndicat des Gardien.nes de Troupeaux à Batsere dans les Pyrénées. Le SGT est un syndicat d’ouvrier.es agricoles qui exerçent les métiers de berger.es, vacher.es et chevrier.es dans les alpages. En lutte contre le patronat agricole qui les exploite, ils et elles se battent pour faire appliquer le code du travail jusque dans leurs montagnes et en finir avec les idées reçues sur le métier de berger. Les Syndicats CGT des Gardien.nes de Troupeaux a donc entamé un bras de fer face à la FNSEA afin de faire entendre ses revendications :

  • Une prime de précarité pour tous les contrats saisonniers
  • La fin du travail gratuit par la reconnaissance de la totalité des heures travaillées.
  • La fin du travail au SMIC et le palier 7 minimum pour tous les gardien.nes de troupeaux.
  • La fin des logements insalubres et dangereux.
  • La priorité à l’embauche d’une saison à l’autre.
  • Le remboursement de notre équipement.
  • La prise en charge des frais lié à nos chiens de conduite.
  • Plus de contrôles pour sanctionner les employeurs dans l’illégalité.
  • Le conditionnement des aides loup au respect du code du travail.

A l’occasion de ce week end, le syndicat a ou organiser plusieurs temps d’échange, notamment un avec Jocelyne Porcher autour de la question ” du bien être” animal. C’est l’échange que nous avons choisi de vous diffusez dans cette émission, précédée d’un interview des camarades de la SGT.

Histoire du sabotage par Victor Cachard

Dans cette émission, il sera question de sabotage. De l’histoire du sabotage plus exactement, à l’occasion d’une présentation de livre à la bibliothèque associative de Malakoff, le 20 avril dernier. Victor Cachard y présentait son premier ouvrage sur le sujet, intitulé, Histoire du sabotage, aux éditions libre. Un second volume est prévu normalement pour novembre 2024. Vous entendrez ici surtout une conception anarchiste de la pratique, à travers principalement les écrits de Emile Pouget. Outre une histoire du concept, vous entendrez également des discussions, des réflexions des personnes présentes, sur leur vision et leur pratique du sabotage.

A lire également un article de Reporterre : Le grand retour du sabotage

TRANSPORT: L’attaque du droit de grève

Une loi pour encadrer l’exercice du droit de grève dans les transports ? C’est en tout cas l’ambition de Philippe Tabarot, sénateur LR des Alpes-Maritimes et rapporteur de la loi. Le texte se fixe notamment pour objectif d’« assurer une conciliation équilibrée entre le droit de grève et d’autres droits et libertés constitutionnels ». Le mercredi 3 avril 2024, le texte a été voté en commission.

Le texte prévoit d’octroyer au gouvernement un capital annuel de 60 jours d’interdiction de grève pour les “personnels des services publics de transports”. L’exécutif pourrait répartir ce capital par décret comme il le souhaite, dans une limite de quinze jours par période d’interdiction, avec néanmoins la tenue d’une “négociation préalable”. La proposition de loi, basée sur le système en place en Italie, vise clairement les périodes de vacances scolaires, souvent ciblées par les syndicats pour lancer leurs préavis de grève.

La loi encadrant l’exercice du droit de grève dans les transports est désormais dans le collimateur du président de la République, Emmanuel Macron, L’actuel cadre légal s’appuie sur un texte de 2007 (révisé en 2012). Il a été voulu par Nicolas Sarkozy,

Le droit de grève, garanti par la Constitution, est en effet incompatible avec des réquisitions de personnel de transport en arrêt de travail.

Dans ce contexte de casse sociale et a quelques mois des jeux olympique et para-olympique et où le gouvernement achète la paix sociale, nous avons invité : Damien Scali cheminot à Lille et Ahmed Berrahal, délégué syndical CGT RATP. En leurs compagnies, nous sommes revenus sur cet encadrement du droit de grève et de la situation dans les transports.

LA GESTION MANAGÉRIALE DE L’HÔPITAL

Le 30 mars dernier se tenait à Saint-Ouen, dans le cadre du printemps des services publics, la projection du film Dans le ventre de l’hôpital réalisé en 2016 par Jérôme Le Maire, suivie d’un débat en présence de Marie Astride, enseignante chercheuse aux CNAM, Farida infirmière de l’hôpital public et Claire du collectif « nos services publics ». Et c’est une partie de ce débat que nous vous proposons dans l’émission de ce jour.

Depuis des dizaines d’années, malgré l’accroissement de la population, l’hôpital public se voit amputer de ses budgets, les lits se réduisent années après années, les hôpitaux et maternités de proximités ferment. Les maladies fautes de praticiens sont mal soignées et entraînent des complications. La liste des morts faute de soins s’allonge. Le constat est fait depuis longtemps.

C’est bien à un changement radical de société qu’il faut s’atteler. Il faut remettre en question le numerus clausus qui réduit le nombre de spécialistes et de généralistes. Il faut se battre contre la fermeture des hôpitaux. Il faut exiger que chaque commune ait des généralistes. Il faut dénoncer la privatisation de la santé pour qu’elle soit un bien commun géré par les travailleurs et travailleuses avec les usagers.