Le 17 juin 2023, nous nous sommes retrouvés en studio avec des lycéens d’Hélène Boucher et de Voltaire ( Paris) mobilisé-es contre le réforme des retraites. Nous avions déjà pu les rencontrer et réaliser avec eux plusieurs reportages et émissions lors de ce mouvement social ( en réécoute et téléchargement sur ce site). A cette date et avant la période des vacances notre objectif était de revenir sur la mobilisation, d’en faire un bilan, et de voir avec eux les perspectives de luttes que la mobilisation permet.
Le 6 juin dernier avait lieu un nouvel appel à manifestation contre le projet de réforme des retraites. Cet appel émanant de l’intersyndicale était la seule date qu’elle avait proposé depuis la mobilisation du 1er mai. Face à ce constat, et concernant l’ensemble de la stratégie de l ‘intersyndicale, un ensemble de personnes qui se sont rencontrés en bloquant l’incinérateur d’Issy ont décidé de continuer la lutte ensemble, et dans ce cadre, d’ interpeler l’intersyndicale en rédigeant un appel intitulé “ne tournons pas la page”. Celui ci était distribué le long du parcours de la manifestation.
Dans cette émission, vous pourrez donc entendre dans une première partie, les interviews que nous avons réalisé lors du parcours de la manifestation. Dans une deuxième partie, nous reviendrons sur l ‘ appel “ne tournons pas la page” et sur la stratégie menée lors de ce mouvement par l’intersyndicale en vous diffusant un interview réalisé avec une des personnes qui a participé à sa rédaction.
APPEL :
“Adresse aux directions de la CGT, FO, SOLIDAIRES, FSU, CFDT, CFTC, UNSA, CFE-CGC :
NE TOURNONS PAS LA PAGE!
«Mesdames, Messieurs,
Nous sommes mobilisés depuis plusieurs mois contre la loi Borne. En effet, le système des retraites par répartition étant à l’équilibre, et l’heure de travail en France étant parmi les plus productives au monde, il n’y a aucune raison acceptable de repousser de 2 ans l’âge de départ à la retraite. Comme vous aujourd’hui nous exigeons l’abrogation de la loi Borne.
Emmanuel Macron, ses ministres, ses députés, ses sénateurs, et de larges pans du patronat sont heureux que la loi ait enfin pu être promulguée. Ils veulent passer à autre chose, passer à d’autres “réformes”, c’est-à-dire d’autres attaques contre les services publics, les travailleuses et travailleurs (en emploi ou non), et la jeunesse.
Par ailleurs, les candidats à la présidence du Medef réclament déjà «d’introduire une dose de capitalisation». C’est bien la mise à mort du système par répartition qui est programmée. A l’instar des millions de manifestantes et manifestants le 1er mai, de ceux qui depuis font grève dans leur entreprise, et de tous ceux qui casserolent chaque jour les représentants de Macron, nous, nous ne tournons pas la page.
Nous sommes pour la plupart syndiqués dans vos fédérations. Nous avons pour la plupart repris le travail. Nous entendons nos collègues nous dire que «faire grève ne sert à rien». Nous pouvons les comprendre. Qui a envie de perdre du salaire “pour rien”? Nous faisons aussi le constat que 14 journées de grève réparties sur 6 mois, de janvier à juin, est une tactique qui est loin d’avoir porté ses fruits. Le pouvoir était beaucoup plus chancelant courant mars, lors de la grève reconductible de plusieurs secteurs (cheminots, raffineurs, énergéticiens, secteur des déchets…).
Nous avons conscience, comme des millions de travailleuses et travailleurs en France, que nous devons arrêter le travail tous en même temps, pour véritablement bloquer le pays et avoir le rapport de force nécessaire pour obtenir l’abrogation de la loi Borne.
En tant que directions syndicales, vous avez le pouvoir d’appeler à la grève générale, de l’organiser et de la financer. Pas de fausse modestie entre nous. Il est insupportable d’entendre dire qu’il n’y a pas de bouton pour déclencher la grève générale, quand on voit avec quelle aisance on appuie sur le frein pour empêcher le déferlement. Vous ne pouvez pas vous défausser de vos responsabilités sur le reste de la direction de votre confédération, ou sur vos fédérations.
Si nous perdons ce combat de civilisation, celui du travail contre le capital, celui du temps libre sur le temps contraint, vous serez les coupables tout désignés de cette défaite. Vos dizaines de milliers de nouveaux syndiqués ne seront bientôt plus qu’un lointain souvenir.
Nous vous demandons donc de prendre toutes vos responsabilités, et de vous engager par écrit à :
: Cesser toute rencontre avec Macron ou ses ministres. Ne pas “négocier” d’autres contre-réformes. Assumer la politique de la chaise vide. Arrêter d’être des “interlocuteurs responsables”. Vous gagnerez en crédibilité auprès des seules personnes qui comptent : les travailleuses et les travailleurs.
: Appeler à la grève générale, l’organiser, et la financer.
Dans le cas contraire, nous en tirerons toutes les conséquences.»
Pour devenir signataire de ce texte : Envoyez vos NOM, Prénom, Syndicat (Responsabilités syndicales éventuelles) à netournonspaslapage@proton.me“
Dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites et en appel à la manifestation du 6 juin 2023 au départ d’Invalides, nous vous diffusons aujourd’hui une émission que nous avons réalisée en studio le 2 juin 2023 avec trois gréviste de la filières des déchets.
Sabrina, Bobby et Alain sont tous les trois à la CGT FTDNEEA (Filière Traitement Déchets Nettoiement Eau Egouts Assainissement de la Ville de Paris), et participe à la mobilisation qui s’organise autour du site de l’incinérateur d’Ivry. En 2017, les syndicats CGT Nettoiement et CGT Egouts de la Ville de Paris déciaient de se réunir et fusionner en un seul syndicat. Ce syndicat rassemble et organise les corps suivants de la Ville de Paris : Eboueurs, Egoutiers, Conducteurs (CDA), Adjoints Techniques, Techniciens des Services Opérationnels et Personnels de Maitrise.
” L’histoire des luttes et la conscience de classe, fortement ancrées parmi nos syndiqués, vont résolument confirmer notre organisation sur un syndicalisme de classe, de masse, unitaire et indépendant.”
Avec eux, nous reviendrons sur la mobilisation de cette année, sur ces perspectives et sur leur manière d’envisager leur outil syndical.
Le 16 mai 2023, se tenait à paris, un rassemblement en soutien au salarié-e-s de Verbaudet en grève depuis le 20 mars 2023 pour des questions salariales. Signalons que Verbaudet est possédé par un fond d’investissement géré en autre par Édouard… Fillon, le fils de François Fillon. Vertbaudet est une entreprise française spécialisée dans le monde de l’enfant. Dans ce premier reportage, nous entendrons notamment un entretien avec une syndicaliste de Verbaudet qui nous parlera de la situation dans l’entreprise.
Dans un communiqué, la CGT Vertbaudet rapportait mardi 16 mai 2023, que son délégué syndical aurait « été embarqué devant chez lui » par ce qui semblait être des « policiers en civil » dans un « véhicule banalisé » ce mardi soir. « Plaqué sur sa voiture devant son enfant », il a ensuite été insulté de « sale gréviste », puis « copieusement gazé, frappé », avant de se faire « cracher à la figure ». Les hommes l’ont ensuite « jeté de leur véhicule » en l’ayant « délesté de son portefeuille ».
Nous poursuivrons avec un reportage réalisé les lundi 15 et mardi 16 mai 2023 lors du blocage du lycée Théodore Monod de Noisy-le-Sec à propos de la reforme du lycée professionnel. Avec une enseignante du lycée, nous reviendrons sur la signification de cette action de blocage.
Nous conclurons cette émission, avec un rassemblement qui se tenait à proximité de Matignon le 17 mai 2023, contre la réforme des retraites et l’invitation des responsables syndicaux à Matignon. Nous entendrons les entretiens réalisés avec des syndicalistes présents sur ce rassemblement.
Dans cette émission nous vous diffusons plusieurs reportages réalisés la semaine dernière. Tout d’abord, vous pourrez entendre un montage réalisé avec des prises de parole et interviews réalisés lors de l’appel à la mobilisation contre la réforme des retraites du 11 mai 2023 devant l’ Hôtel de Ville de Paris.
Ensuite, nous vous diffuserons le reportage réalisé autour de la mobilisation contre la fermeture de classe qui avait lieu le 11 mai 2023 devant l’ Hôtel de ville de Gennevilliers.
Pour finir, vous pourrez entendre deux interviews réalisés eux le 9 mai 2023 autour de la question de la répression du mouvement social à l’occasion d’un rassemblement en solidarité à deux syndicalistes de la CGT infocom qui ont été convoqués au commissariat du 3è arrondissement, après une action syndicale : traverser Paris avec des banderoles sur un camion de location. Ils ont été convoqué pour manifestation illégale et cela montre un durcissement de la répression du mouvement social à l’image des casserolades. Toute divergences par rapport à la parole présidentielles est considéré comme illégale.
Le 1er mai 2023, comme chaque année, à rassembler à travers le pays un grand nombre de manifestantes et manifestants et cette année avec un cran au-dessus avec la réforme des retraites. pendant ce temps l’inter-syndicale, appelle à une nouvelle d’action le 6 juin. Quelle suite au mouvement contre là reforme des retraites ?
Dans le direct de ce jour, nous tentons de répondre à cette question. Nous commençons l’émission avec le reportage réalisé le 1er mai à paris et nous entendrons une militante CGT qui parle du stade de France. Suivie d’une interview avec une personne d’attac pour parler des casserolades et de la loi travail. Ça s’attarde aussi sur la répression et les libertés.
Dans la suite de l’émission, nous reviendrons avec Nathalie, salariée du SIVOM sur la gréve qui a débuté 30 mars et a pris fin il y a quelques jours. Le SIVOM, collecte et traite des déchets ménagers, assure la collecte et du traitement des encombrants, du nettoiement des voies et des espaces publics, des déchets verts, du déneigement, repartie dans le 77,91 et 94.
Les millions de manifestant.e.s du 1er mai, dont des milliers de jeunes, ont montré que la réforme des retraites de Macron reste très largement rejetée et que la colère contre sa politique n’est pas près de se calmer.
Le gouvernement souhaite tourner la page, mais pas un de leurs déplacements n’est à l’abri du son des casseroles et des huées des opposant.e.s à la réforme. Après plus de 3 mois de mobilisation, des millions de manifestant.e.s dans les rues, ce ne sont pas “100 jours d’apaisement” qui nous feront rentrer chez nous. Personne ne souhaite un retour à la normale, tout le monde veut le retrait !
Dans ce contexte, une manifestation se tiendra à Paris ce 11 mai 2023. Nous aurons au téléphone un des organisateurs pour nous parler des enjeux de cette mobilisation.
Dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites, les cheminots avaient appelé a une journée de mobilisation le jeudi 20 avril 2023. Cette journée a commencée à 11h à la Gare de Lyon avec une assemblée générale, suivie d’ une action unitaire d’envahissement de la Tour Euronext le siège d’Euronext, propriétaire de la Bourse de Paris et de six autres places européennes, à la Défense (Hauts-de-Seine). A 14h nous nous retrouvions tous sur la place de Hotel de Ville pour une manifestation, et à 19h était appelé une assemblée générale interpro à la Bourse du travail de Paris à République, afin d’envisager la poursuite de la mobilisation en vue de la date du 1er mai.
Ce fut l occasion pour nous de récolter un ensemble de sons que nous vous diffusons aujourd’hui, et qui illustre selon nous chacune des étapes de cette journée de la colère cheminote.
Le 15 avril 2023 dernier était organisé à la Parole Errante, le Festival des 30 ans de Fréquence Paris Plurielle. Lors de cet événement nous avons pu organiser plusieurs plateaux radio dans l’après midi et l’un d’eux concernait la lutte contre la réforme des retraites.
Nous vous proposons donc d’écouter cette émission d’ une heure et trente minutes, réalisée en direct et en public. Vous pourrez entendre les travailleurs grévistes du technicentre de Châtillon, des travailleurs des déchets de Ivry, et des lycéens de Hélène Boucher; en plus d’un certains nombres de reportages réalisés par notre collectif. Ce fut l occasion pour chacun de revenir sur la mobilisation et les modalités qu’elles ont prises depuis le début de ce mouvement, et d’aborder les perspectives de celui ci.
En promulguant la loi sur les retraites quelques heures après sa validation par le Conseil constitutionnel, puis en s’adressant aux Français dès ce lundi soir, Emmanuel Macron souhaite liquider la mobilisation contre sa réforme. Mais tourner la page semble impossible quand 64 % des Français disent souhaiter la poursuite du mouvement. Des actions, des grèves et des manifestations continuent en attendant un 1er mai dont la force déterminera en grande partie la suite de la contestation.
Dans l’émission de ce jour, nous allons voir, quelle suite donner à ce mouvement. En plateau, nous serons en compagnie de Tameris, étudiante à paris 3 et membre de la coordination nationale étudiante qui nous parlera de la mobilisation estudiantine. Nous rejoindra par téléphone, une salariée d’une école de travail social et en studio, nous serons avec des membres de la coordination contre la répression des violences policières.
Dans cette émission vous pourrez entendre un reportage réalisé dans la manifestation du 13 avril 2023. Cette manifestation prenait place la veille du rendu de décision du conseil constitutionnel. Le lendemain, ce même conseil avalisera la loi gouvernementale sur les retraites, à l’exception de 6 dispositions, la jugeant conforme à la constitution. A noter que le soir-même du rendu de décision du conseil constitutionnel, Macron promulguait la loi sans plus attendre. La même nuit, plusieurs manifestations et rassemblements spontanés éclataient dans différentes villes du pays, les manifestants refusant une loi injuste et perçue comme illégitime d’un président autoritaire. A Paris, au moins 150 personnes ont été arrêtées et mises en garde à vue par la police.
Le mercredi 5 avril 2023, au Cirque électrique (Paris 20e), le Réseau éco syndicaliste organisait une soirée festive de solidarité aux salariés des déchets. Le réseau écosyndicaliste a été créé en décembre 2021 sur la base d’un appel lancé par plus d’une centaine de militants syndicaux de différents métiers et confédérations. Lors de cette soirée de nombreux membres de ce réseau, des salariés des déchets, des soutiens, une chercheuse travaillant sur la question des déchets (ici comme outils de lutte et de manifestation), mais aussi des personnes militant contre les violences policières et la répression d’État (avocat, membres du collectif Désarmons-les)*, ont pris la parole.
Un peu plus de 1000 euros ont été collecté à cette occasion, pour être reversé à la caisse de solidarité de la CGT le 14 avril. Ce moment de rencontre avait pour but également de lancer un réseau de solidarité pour les mobilisations en cours (la contre-réforme des retraites donc), et au-delà. Nous vous diffusons donc aujourd’hui une partie des prises de paroles réalisées lors de cette soirée, précédé d’un interview de présentation du réseau par un de ces membre.
L’APPEL POUR UN RESEAU ECO SYNDICALISTE :
” Chaque jour les effets du « dérèglement climatique » sont de plus en plus visibles notamment avec la multiplication des catastrophes environnementales. Ils s’ajoutent à l’épuisement progressif des ressources naturelles, aux pollutions de toutes natures, à l’affaiblissement de la biodiversité et à la dénaturation des équilibres au sein des écosystèmes. L’Humanité qui a longtemps pensé pouvoir régenter ces équilibres soumet les conditions de la vie sur la planète à des dégradations irréversibles, aux effets désastreux, y compris favoriser l’épidémie de Covid et ses conséquences sanitaires, sociales et économiques.
Une telle situation n’a rien d’une fatalité liée à une nature humaine intrinsèquement destructrice. Elle résulte en grande partie du modèle de production « industrialisation-financiarisation-mondialisation » capitaliste. Une poignée de possédant.es ou de trusts s’approprient de plus en plus de moyens de production et d’échange, les délocalisent, s’accaparent sans limites, ni contrôle les énergies fossiles et nucléaire, pillent et gâchent les ressources naturelles. Iels continuent d’opposer à la dénonciation des crises structurelles du capitalisme, le mythe du progrès, comme croissance « infinie » des productions et des technosciences, en fonction du profit maximal attendu au lieu de leur utilité sociale et écologique. Cette course aux profits passe par l’oppression des peuples autochtones et de leur mode de vie, par la régression sociale, par l’exploitation de plus en plus violente des travailleurs -ses condamné.es à perdre leur vie à mal la gagner et réduit.es à une consommation « de masse » dictée par les médias et les pouvoirs au service des multinationales.
Des résistances à ce système productiviste et extractiviste se développent : luttes populaires pour la préservation des terres et des forêts, mouvements pour la « justice environnementale », ZAD et JAD (Jardins à défendre), lutte éco-féministes, gilets jaunes… Ces mobilisations impliquent souvent les plus exploité.es et dominé.es, qui subissent le plus la dégradation environnementale : peuples des pays pauvres, jeunes, précaires, femmes, populations racisées subissant les séquelles du colonialisme et du racisme. Elles se fondent aussi sur l’auto-organisation des opprimé.es, montrant leur potentiel émancipateur et défiant des pouvoirs en place de plus en plus autoritaire (comme la 5e République en France). Car aujourd’hui la politique de plus en plus brutale et cynique des gouvernements capitalistes ne peut s’imposer que par le recours à des méthodes de plus en plus répressives. Mais si ces mobilisations permettent localement de préserver et se réapproprier le cadre de vie, et si elles commencent à se coordonner, elles ne permettent pas, à elles seules de s’attaquer au cœur économique du système et font encore trop souvent abstraction des problématiques sociales.
Le syndicalisme est plus ancré sur les lieux de travail. Depuis ses origines il pose la question de l’expropriation des grands groupes capitalistes et de la gestion démocratique de la production par la population, par les assemblées de travailleur.es, pour produire de façon organisée, rationnelle et planifiée en fonction des seuls besoins populaires et de l’économie de la ressource. Les grandes luttes syndicales et les épisodes révolutionnaires, comme la Commune de Paris, ont permis d’indéniables avancées. Mais le syndicalisme aussi connaît des difficultés : il s’est en partie intégré à l’ordre social, il s’est bureaucratisé et beaucoup de ses responsables ont renoncé à transformer en profondeur la société.
C’est dans les entreprises que nous devons affronter les conséquences du productivisme : amiante, pollution chimique, air pollué, ondes électromagnétiques, énergie nucléaire…Ce sont d’abord les ouvrier·es qui meurent des cancers professionnels liés aux produits chimiques… Pourtant même quand il n’élude pas délibérément les évolutions rendues indispensables par les urgences écologiques (nucléaire, chimie, transport…), le syndicalisme a du mal à intégrer les réponses environnementales dans ses revendications. Il a aussi largement perdu le contact avec les travailleur.es les plus pauvres et les plus précaires. Pour autant, lui aussi est traversé par des évolutions encourageantes : l’apparition régulière de structures d’auto-organisation des luttes, d’AG de base souveraines qui se coordonnent, qui organisent la solidarité collective. Les exemples abondent dans les mobilisations de ces dernières années, jusqu’à l’apparition de grèves dans des entreprises employant massivement des jeunes, des précaires et des femmes (luttes d’Ibis Batignolles, de Chronodrive, du nettoyage à Jussieu, des travailleurs -ses saisonnier.es…).
Ces mouvements sur la fin du monde et la fin du mois seront de plus en plus appelés à converger dans une même lutte anticapitaliste. Ils sont porteurs d’une même remise en cause de la société, d’une même exigence de réponses à la crise écologique et ils concernent en premier lieu les mêmes secteurs de la population : le monde du travail, et en particulier ses parties les plus fragilisées dans le système actuel (chômeurs·ses, précaires, intérimaires, travailleur·ses exilé·es…), les jeunes, les femmes… Iels ont le même refus du repli sur les comportements individuels, des manœuvres de récupération de prétendant.es au pouvoir ou de toute réponse technocratique et institutionnelle… qui se situerait dans le cadre du système (capitalisme vert, green washing, « Green deal », croissance verte…).
Pour favoriser ces convergences, nous appelons à constituer un réseau « éco-syndicaliste ».
Pas pour fonder une nouvelle structure, mais au contraire pour irriguer de nos réflexions et expériences les organisations existantes. Nous souhaitons, par delà nos différences et divergences, dans le respect de notre diversité et sans hégémonisme, pouvoir confronter nos expériences et pratiques militantes, élaborer des réponses, selon les axes ci dessous, qui peuvent être précisés ou complétés :
-En commençant par soutenir et faire connaître les expériences de convergences existantes, fondées sur l’auto-organisation, comme récemment, à la raffinerie de Grandpuits, la lutte syndicale pour l’emploi dirigée par une AG de travailleur.es en grève reconductible, rejointe par des associations écologistes, pour porter un projet écologique et social opposé à celui de Total.
-En ayant l’objectif de faire converger le plus possible les mobilisations éco-syndicalistes, mais aussi les luttes éco-féministes, des jeunes et associations pour le climat, des travailleurs qui reprennent en autogestion leur outil de travail, du mouvement coopératif….
-En explorant avec les travailleurs -ses et les syndicats concernés et avec les associations de défense de l’environnement et les usagers, les débouchés éco-syndicalistes des luttes des secteurs directement impactés par les questions écologiques. Il en est ainsi des centaines de milliers de travailleurs -ses des déchets, du nettoyage, du BTP, des usines Seveso, de l’énergie, de l’agro alimentaire, des transports…
-Et faisant soutenir et étendre ces mobilisations par les syndicats et associations qui n’en sont pas encore partie prenante, en veillant à ce que les déclarations d’intention comme « plus jamais ça », impliquent un travail de convergence dès le niveau local, avec les habitant.es, sur des objectif précis.
– En osant débattre de nos différences sur le nucléaire, la croissance, la reconversion écologique, la taxe carbone, les nouvelles formes de luttes issues de la désobéissance civile, le revenu garanti, le protectionnisme et les normes sociales et environnementales à imposer, sans préalables, mais avec la volonté de trouver des solutions nouvelles et adaptées à la crise du productivisme et de l’État providence. Nous devons nous saisir de ces perspectives pour en finir avec la culture productiviste.
-En rendant accessibles et en popularisant des outils pour promouvoir l’éco-syndicalisme, comme les diagnostics d’impact environnemental et des outils de formation (modules, podcasts, stages…), à la réalisation desquels seront associé.es des travailleurs·ses de l’éducation populaire, de l’éducation nationale, des associations de défense de l’environnement, du mouvement coopératif et mutualiste……”
À quelques jours de la nouvelle journée d’action intersyndicale, nous vous proposons un tour d’horizon des mobilisations.
Nous irons du côté de La Baule en compagnie de Sophie, qui nous parlera de la garden-party chez les potes à Macron qui se tenait le 8 avril 2023. Ensuite, nous reviendrons dans les Hauts-de-Seine avec Cécile, sur les actions de l’AG interpro du 92.
Nous poursuivrons dans l’Essonne, où depuis le jeudi 30 mars, les salariés du SIVOM (Syndicat Intercommunal de Valorisation des Ordures Ménagères) de Varennes-Jarcy (80 % des personnels techniques) à l’appel de leurs Organisations Syndicales, se sont mis en grève pour une augmentation générale des salaires (ils revendiquent 9 % d’augmentation), une amélioration de leurs conditions de travail et le retrait de la contre-réforme des retraites.
Le SIVOM, entreprise qui s’occupe de la collecte et du traitement des déchets ménagers, la collecte et le traitement des encombrants, le nettoyage des voies et espaces publics, le déneigement, couvre une quinzaine de communes réparties dans le 77, 91 et 94.C’est Nathalie, salariée du site, qui nous parle de la gréve.
Nous terminerons cette émission, avec Karim, de la CGT ÉNERGIE OUEST IDF, qui nous fera le récit des mobilisations dans son secteur.
Pour soutenir les grévistes du site de Varennes-Jarcy
Les mobilisations contre la réforme des retraites se poursuivent. Fin de semaine dernière, dans le Val-d’Oise, des manifestations se sont tenues notamment à Argenteuil, Enghien, Deuil-la-Barre…
Jeudi 30 mars 2023, un rassemblement se tenait à Garges à l’appel de l’intersyndicale du Val-d’Oise en vue de la venue de la première ministre et de la présidente de la région Île-de-France pour l’inauguration du centre culturel dédié aux arts numériques le cube Garges
À cette occasion, l’actualité des luttes fut présente et nous vous proposons le reportage réalisé ce 30 mars, avec l’intervention de syndicalistes, d’un habitant du département et d’enseignantes et enseignants dénonçant cette réforme des retraites et le manque de moyen pour les écoles.
La fin de la trêve hivernale des expulsions et des coupures d’énergie, dans le contexte de dégradation de la situation sociale des locataires, confrontés à la hausse des charges, des loyers, des prix de l’énergie et de l’inflation sur les produits alimentaires de base, s’annonce particulièrement brutale cette année.
D’autant plus que : Les mesures répressives prévues dans la loi KASBARIAN-BERGÉ, dont la 2e lecture à l’Assemblée s’est achevée dans la nuit du 29-30 mars, à l’encontre des locataires en difficulté et des sans-logis qui occupent un local vacant pour se protéger de la rue, en dépit de l’aggravation de la crise du logement, constituent un effarant et injustifié durcissement social.
Dans ce contexte, et dans le cadre du Housing day en Europe, la plateforme logement pour toutes et tous organisait une manifestation qui partait de la Place de la Bastille ce samedi 1er avril 2023. Dans ce reportage, nous entendrons la prise de parole de Jean-baptiste Eyraud, porte-parole de droit au logement, sur la situation du mal logement et un entretien réalisé avec monsieur Bakary, suite à la demande de condamnation par le gestionnaire ADOMA de 118 résidents du foyer de Boulogne-Billancourt et menacés d’expulsion.
Nous terminerons cette émission, par le reportage réalisé le 31 mars 2023 lors de la soirée festive de soutien a l’interpro du 92 au lycée autogéré de paris. Nous entendrons notamment les interventions d’un cheminot du technicentre de Châtillon, d’enseignant du LAP et de conducteur du centre bus de Malakoff et d’une salariée du théâtre de Bagneux.
Ce mardi 28 mars 2023, une 10e journée de mobilisation interprofessionnelle, c’est tenu dans tout le pays contre là reforme des retraites. Les blocages et grèves se poursuivent notamment dans les raffineries et les incinérateurs.
Dans l’actualité des luttes, nous étions dans la manifestation parisienne et Montpelliéraine. À paris, nous avons rencontré les secteurs de l’enseignement et une cheminote de la gare Saint-Lazare et un point avec David, de la CGT INFOCOM sur la caisse de gréve. pour Montpellier, un point sur le blocage du dépôt de carburant de Frontignan qui fourni du carburant jusqu’au massif central, ensuite des entretiens réalisés dans la manifestation à Montpellier.
Un mot sur le projet de loi DARMANIN qui se targue de “mieux contrôler l’asile et l’immigration” et qui va être débattu dans les jours qui viennent devant le Sénat. Cette loi sera très négative pour les droits des étrangers.
Il y a une batterie de mesures pour accélérer les expulsions, limiter les droits au recours contre les décisions de justice ou de la police, limiter les cas où on est protégés de l’expulsion. SI on reçoit un OQTF*Ordre de Quitter le Territoire Français ou un IRTF** Interdiction de Retour sur le Territoire Français, on est assimilé à un délinquant étranger ; votre nom est placé sur un registre des personnes recherchées par la police. Être sans papiers en France devient un crime.
C’est dans ce contexte que se tenait ce samedi 25 mars 2023, la manifestation parisienne contre le projet de loi asile et immigration. Dans cette seconde partie d’émission, nous entendrons une prise de parole sur le contexte de ce projet de loi et un entretien sur la situation à Mayotte.
Dans cette émission de l’actualité des luttes, vous entendrez tout d’abord un reportage réalisé Place de la République le mardi 21 mars dernier, où les personnes venues sur place se sont ambiancées, réitérant malgré le rejet des motions de censure, leur refus de la loi gouvernementale. Dans un second temps, vous entendrez les interventions de syndicalistes, s’étant réunis samedi 18 mars, avec pour but une première réunion autour de la caisse de solidarité, vue comme un moyen de coordination entre différents secteurs et comités de grève, dans le but de reconduire et généraliser la grève reconductible.
Intervenants/secteurs : Info-com CGT, Mathieu de la CASVP, Sud commerce solidaire, un point de situation sur Grenoble, Catacombes de Paris.
Vous trouverez à cette adresse le formulaire pour contribuer si vous le souhaitez, à la caisse de grève solidaire : https://www.caisse-solidarite.fr/ Vous pourrez également trouver ici une carte de France des caisses de grève avec les liens correspondants vers chacune : https://caissedegreve.fr/
Le 16 mars 2023 le gouvernement annonce le passage de la réformes des retraites par l’utilisation du 49.3. Le 20 mars, les motions de censure du gouvernement sont rejetées. Pendant ce temps là, dans la rue, depuis le 16 des rassemblement et manifestations sauvages ont lieux dans toutes les rues de Paris et les blocages tiennent la gréve reconductibles jusqu’à la prochaine date de mobilisation appelée par l’intersyndicale : ce jour du 23 mars 2023 au départ de la place de Bastille et en direction d’Opéra.
Pour cette émission, nous choisissons donc de vous diffusez dans un premier temps : un reportage qui a été réalisé le 18 mars 2023 dernier, sur la Place d’Italie lors du rassemblement contre la réformes des retraites qui avait lieu là bas.
Ensuite, nous vous diffuserons un reportage réalisé le mardi 21 mars 2023 dernier à l’incinérateur d’Ivry bloqué et occupé 24h/24h depuis le 9 mars 2023.
Jeudi 16 mars 2023, pour la centième fois dans l’histoire de la Ve république, un gouvernement a choisi d’utiliser la procédure de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution afin de faire adopter une loi. En engageant sa responsabilité devant l’Assemblée nationale sur le projet de réforme des retraites, le gouvernement d’Élisabeth Borne Adopte cette démarche pour la 12e fois.
Cela marque un tournant dans la vie politique française : la fin du long règne du fétiche qu’est la Démocratie. Qu’est-ce la Démocratie quand, à coups de clownesques artifices réglementaires et carnavalesques « appels au dialogue social », la « représentation nationale » est muselée, les syndicats traînés dans la fange surie de mépris ; qu’est-ce donc que cette Démocratie, sinon la forme abstraite aux allures de fausseté revêtue par le tailleur même : le rapport-capital démasqué.
Dans l’émission de ce jour, nous serons en direct de nos studios afin d’effectuer le tour d’horizon des mobilisations contre l’adoption de cette réforme des retraites.
Nous débuterons avec une camarade de l’assemblée générale interpro du 93 qui nous parlera des diverses actions menées. On continue avec Saint-Nazaire. Ensuite, nous parlerons avec Agathe, du technicentre TGV de Châtillon, de leur départ en grève sauvage. Nous poursuivrons avec l’assemblée générale interpro du Mantois.
Nous terminerons cette émission, par la diffusion de deux reportages. Le premier réalisé le vendredi 17 mars 2023 sur l’action de blocage du périphérique au nord de Paris à la porte de Clichy. Ensuite, nous vous diffuserons un reportage réalisé le lundi 20 mars 2023 sur le blocage d’un rond-point routier au port de Gennevilliers.
Manifestation contre la réforme de retraites ce jeudi 23 mars à 14 h Parcours de la manifestation : Bastille – Boulevard Saint-Antoine – rue de Rivoli – Avenue de l’Opéra
Le mercredi 15 mars, le projet de réforme des retraites arrivait au Sénat et ce même jour se tenait la 8e journée de mobilisation contre cette réforme. Dans la matinée, avait donc lieu une action de blocage du chantier de la piscine olympique de Saint-Denis. Dans cette première partie d’émission, nous vous proposons l’écoute du reportage réalisé lors de cette action.
Dans une deuxième partie d’émission l’après midi, nous vous diffusons les interviews qui ont pu être réalisée lors de la manifestation appelée par l’intersyndicale nationale d’Invalide à la place d’Italie.
Pour finir cette émission, nous vous diffusons les reportages réalisée sur la place de la Concorde le 16 mars dernier, à la suite de l’annonce de l’utilisation de l’article 49.3. En effet, le 16 mars dernier, une manifestation organisée par la coordination nationale étudiante à l’occasion du (non-) vote solennel de la contre-réforme des retraites, est partie de la place de la sorbonne dans le quartier latin, faisait la jonction avec le rassemblement organisé par l’union syndicale Solidaires place de la Concorde.
Dispersée peu avant 20 h par les forces de l’ordre, le rassemblement s’est transformé en une multitudes de manifestations sauvages qui ont défilé dans la ville, malgré les violences policières et arrestations arbitraires.
Le jeudi 16 : sur les 292 personnes interpellées le soir à Concorde, seul neuf ont été déferrées : toutes les autres ont eu droit à une nuit au poste juste pour le plaisir. Les personnes envoyées au tribunal l’ont juste été pour finalement écoper d’un « avertissement pénal probatoire » pour des accusations de « groupement en vue de (…) ». Il y a eu aussi une convocation ultérieure et une comparution immédiate pour refus de signalétique
Vendredi 17 : (Concorde bis) 64 garde à vue, 32 relâchées sans suite, 26 convocations ultérieures ou déferrement devant le substitut du procureur. 6 garde à vue toujours en cours
Ce dimanche 19 mars 2023,au centre d’incinération d’Issy-les-Moulineaux, au 99 quai du président Roosevelt, se tenait dans le cadre du mouvement social contre la réforme des retraites, un piquet de grève.
Dans ce reportage, nous entendrons notamment des salarié-e-s de la Fnac venir soutenir le blocage et Fatiha sur la mobilisation des agent.e.s de la Filière ouvrière de la Direction de la propreté et de l’eau (DPE) (Ville de Paris) qui occupent le centre d’incinération d’Issy-les-Moulineaux.
Dans cette émission, vous entendrez dans un premier temps un reportage réalisé le lundi 13 mars au centre de collecte des déchets de Pizzorno Environnement situé à Vitry-sur-Seine (30 rue Berthie Albrecht), où se tient un piquet de grève dans le cadre du mouvement social pour le retrait de la réforme des retraites. La séquence est complétée par deux interviews réalisées le même jour, à l’incinérateur de déchets d’Issy-les-Moulineaux, qui était également bloqué.
En seconde partie d’émission, vous entendrez une interview de soignantes recueillies en manifestation, pour parler de leur conditions de travail, de la répressions envers une infirmière ayant voulu prioriser les soins d’un patient, et in fine de la dégradation du service public hospitalier. Le tout est complété par des extraits d’une émission diffusée sur Radio Canut le 28 février dernier, réalisée par Salomé Dzuilka, intitulée “Plus de Champagne pour Champagnole”. Vous y entendrez des témoignages de soignant.es ayant perdu leur poste suite à la fermeture suspensive de l’hôpital dans lequel ils et elles travaillaient.
“L’hôpital de Champagnole, situé dans le Jura, subit une fermeture suspensive depuis novembre 2022. Pour des raisons économiques et politiques, ce petit centre hospitalier est encore aujourd’hui à l’arrêt. Plus d’une vingtaine de soignants et soignantes ont perdu leurs postes et ont dû trouver des solutions pour rebondir. Abasourdies de cette volonté de fermer cet hôpital qui avait pourtant tout pour continuer à exister, Isabelle, Didier, Paola, Christelle et Stéphanie témoignent aujourd’hui de la violence politique, émotionnelle et psychologique qu’ils et elles ont subis.
Malheureusement le cas de Champagnole n’est pas isolé : en France, les choix politiques de ces dernières années ont montré une volonté de réduire le budget économique accordé au service hospitalier. Partout, mais principalement en milieu rural, la population se voit privé de services médicaux et est mise en danger.”
A l’occasion du mouvement social contre la réformes des retraites, nous avions pu rencontrer les lycéens d’Hélène Boucher lors de leur blocage le lundi 13 février 2023 (reportage diffusé dans l’émission du 17 février).
Dans la suite de cette mobilisation nous les avons retrouvés le mercredi 8 mars 2023 afin de prendre le temps de discuter avec eux de leur place dans le mouvement social et des raisons de leurs engagements.
En ces temps de mobilisation sociale, les rendez vous se multiplient. An effet dans l’émission d’aujourd’hui nous vous diffusons un ensemble de reportages réalisés sur la semaine du 6 mars. À l’occasion du 8 mars (Journée internationale de lutte pour les droits des femmes et minorités) l’AG féministe Paris – Banlieue a décidé d’organiser une marche de nuit en non mixité Meuf et Trans-Pédé-Gouine le 6 mars à Paris, dont nous vous diffusons une parties des prises de parole avant le départ de la manifestation. Ce montage est suivi d’un interview que nous avons effectué le 8 mars lors de la manifestation organisée pour la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes et minorités, avec une camarade ukrainienne sur le rôle des femmes dans la résistance.
Ensuite, nous vous diffuserons un reportage réalisé lors de la manifestation appelée par plusieurs organisations de jeunes étudiants et lycéens dans le cadre de cette semaine de gréve reconductible contre la réforme des retraite.
Pour finir, nous vous diffuserons un interview qui a été réalisé le même jour, 9 mars 2023, au Centre d’incinérateurs de déchets de Issy les moulineaux, site en gréve et occupé.
Nous commençons cette émission par l’action menée dans le secteur de l’énergie ce jeudi 9 mars 2023. En effet, des agents et des agentes du secteur du gaz et de l’électricité de la CGT MINES ÉNERGIE, ont coupé dans la matinée le courant du stade de France et du chantier du village olympique à Saint-Denis, L’action a privé d’énergie le village olympique, le quartier au niveau zone commerciale, des data centers et aussi le stade de France. Environ 300 agentes et agents étaient présent-e-s pour cette action. Et on commence ce reportage à l’espace Mandela, ou un électricien nous donnent quelques consignes avant l’action. Ensuite, nous poursuivrons le reportage sur le site près du chantier du village olympique à Saint-Denis.
En seconde partie d’émission, nous reviendrons sur l’assemblée générale de mobilisation contre la réforme des retraites, de l’assurance chômage et du RSA contre activité qui se tenait le 9 mars dernier à la bourse du travail de Paris.
LE TEXTE D’APPEL
Hors du dernier carré macroniste et des représentants “responsables” de la gauche et de la droite du capital, le mot d’ordre de l’intersyndicale « Mettre le pays à l’arrêt à partir du 7 mars » met tout le monde d’accord. Comme en 2019, la mobilisation contre la réforme des retraites renferme une contestation plus générale des effets sur nos vies du travail, contraint, souvent discontinu, et mal payé.
Qui a encore une « carrière complète » et sans interruption ? Qui veut ou peut encore, tout le long, travailler 40 heures par semaine, 47 semaines par an, pendant une quarantaine d’années ? De quel travail parle-t-on, et à quels droits ouvre-t-il ? Après 55 ans, près de la moitié des gens sont au chômage. Dans ces conditions, décaler de deux ans l’âge de départ à la retraite, ce sera prendre des bouts de boulot, ou sinon, s’arrêter avec une décote. Pour beaucoup, ce ne sera pas tant travailler deux années de plus qu’attendre deux ans de plus, coincés entre Pôle emploi, la CAF, et leurs logiques de contrôle et de sanction financière. Avant cela, pour une majorité de prolétaires, la précarité et l’irrégularité de l’emploi sont déjà la norme depuis longtemps. Le plein emploi précaire se nourrit de mises au pas, de radiations par Pôle emploi, et bien souvent de boulots de moins d’un mois, mal payés et n’ouvrant aucun droit. Si la réforme des retraites passait, il y aurait, selon les projections gouvernementales, 300 000 allocataires de plus (pension d’invalidité, ARE, ASS ou RSA), sans parler de celles et ceux qui n’auraient aucun droit deux ans de plus – du fait de la conjugalisation des ressources, entre autres.
Les salaires stagnent, les allocations de Pôle emploi sont sabordées par les réformes successives, et bientôt le RSA va être conditionné à une activité imposée à mi-temps. De 2019 à 2022, les réformes de l’assurance chômage ont déjà baissé considérablement les allocations et la durée d’indemnisation des chômeurs, tout en augmentant de 4 à 6 mois à temps plein le temps de cotisation nécessaire pour (r)ouvrir des droits. En parallèle, le contrôle a été renforcé, visant à rendre la vie au chômage intenable et à obliger ainsi les chômeurs à accepter n’importe quel travail, dans n’importe quelles conditions. Le versement du RSA tend, quant à lui, à être conditionné à une activité imposée de 15 à 20 h par semaine, sans droits et sans contrepartie : c’est la subordination, mais sans le salaire !
Autour de Paris, l’Eure et les Yvelines sont concernés. D’ici quelques jours, un quart des allocataires de l’Eure devront se mettre à disposition pendant 6 mois, pour de pseudo-formations, ou auprès de collectivités ou d’entreprises du département s’ils veulent continuer de recevoir une allocation. La Seine-Saint-Denis ne participe pas formellement à «l’expérimentation», pour s’en être désistée, mais elle se saisit de l’occasion pour essayer d’accroître la pression sur les allocataires, quand même.
La contrainte sur la (re)mise au travail se généralise C’est ce que montrent bien les usages politico-administratifs des « secteurs en tension » dans plusieurs domaines d’intervention publique – même si ceux-ci sont définis par les patrons, en fonction de difficultés de recrutements qu’ils croient pouvoir anticiper à six mois. À Pôle emploi, si le dernier contrat relève des secteurs en tension (bâtiment, restauration par exemple), nous sommes plus souvent contrôlés, plus souvent contraints de se rendre à de pseudo-recrutements collectifs, et plus souvent radiés. S’agissant de la régularisation des sans-papiers par le travail, le projet de loi Darmanin, s’il était adopté, la verrouillerait doublement, à savoir à une seule année – soit le temps des Jeux Olympiques – et aux métiers des secteurs en tension. Au service des patrons, au bon vouloir de la préfecture.
Les prix explosent, les expulsions vont être accélérées. Les difficultés pour se loger sont déjà massives, la part des loyers sur les revenus, et plus largement les charges contraintes, sont en accroissement constant. Dans ce contexte, le gouvernement a fait adopter la loi Kasbarian : les procédures d’expulsions seront accélérées et élargies, accompagnant la répression accrue sur l’occupation de logements vacants. Les prix explosent et vont continuer d’augmenter pendant plusieurs mois encore.
Face à cette situation, des collectifs s’organisent et passent à l’offensive dans plusieurs département. Quelle que soit notre situation actuelle, salariés plus ou moins précaires, avec ou sans papiers, ou bien au chômage, et quelles que soient les raisons pour lesquelles nous sommes au chômage, nous revendiquons d’avoir plus, sans condition, et pour toutes et tous!
Pour réfléchir ensemble à nos modes d’intervention dans le mouvement contre la réforme des retraites, contrer les réformes en cours et gagner de nouveaux droits dans ce moment de mobilisation massive Pour créer des espaces d’auto-organisation, trouver les moyens d’agir collectivement, contre l’atomisation, et contribuer à bloquer la machine capitaliste de mise au travail généralisée… agdu9mars@protonmail.com
À la veille d’une nouvelle journée de manifestation contre la réforme des retraites, alors que la colère et le rejet massif de cette réforme s’étend, nous poursuivons le suivi des actions et des mobilisations.
Hier, une action de gaziers et électriciens s’est faite sur le chantier et à l’alentour de la future cité olympique de Saint-Denis. Aujourd’hui, une mobilisation des agent.e.s de la Filière ouvrière de la DPE (Ville de Paris) qui occupent le centre d’incinération d’Issy-les-Moulineaux à l’appel de la CGT FTDNEEA au 99 quai du président Roosevelt, à Issy-les-Moulineaux.
Dans le direct de ce jour, nous sommes revenus avec un reportage sur l’action d’hier à Saint-Denis et par la suite, nous avons eu par téléphone un camarade de Saint-Nazaire pour les mobilisations en Loire-Atlantique. Dans la continuité, des salarie-e-s des transports en région parisienne et en fin d’émission Le récit d’une occupation d’usine produisant de la chaleur par le biais de déchets ménager.
En opposition à ce projet de réforme des retraites, l’unité des organisations syndicales a construit un mouvement social solide, déterminé, ancré dans le paysage social de tout le pays. Il révèle également l’inquiétude face à la désertification des territoires, le manque de services publics, les incertitudes en matière d’emploi, de salaires et de pouvoir d’achat.
En complément de ces manifestations, c’est plus d’un million de personnes qui ont signé et diffusent la pétition en ligne proposée par les organisations syndicales. Cette opposition à la réforme touche désormais toutes les strates de la population. Malgré cela, le gouvernement et le président de la République restent sourds et dégradent la cohésion sociale du pays en refusant toujours de retirer ce projet injuste.
L’équipe de l’actualité des luttes se trouvait dans la manifestation parisienne du 7 mars et dans l’émission de ce jour, nous entendrons les paroles de luttes de cheminotes et cheminots lors d’assemblée générale du matin à la gare du nord.
Ensuite, nous nous rendrons en ce début d’après-midi dans la manifestation ou nous entendrons entre-autre un gazier, un salarié de Géodis-calberson, des professeurs de Bagnolet…
En ce jour de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, nous décidons de vous diffuser plusieurs reportages. Tout d’abord un reportage qui a été réalisé lors de la manifestation contre la réforme des retraites du jeudi 16 février 2023 dernier à Paris. Ensuite nous vous diffuserons un reportage qui lui a été réalisé lors de la manifestation du 18 février 2023 contre le projet de loi asile et immigration qui partait de la Porte Dorée en direction du Centre Administratif de Rétention de Vincennes. En effet, le mercredi 1er février 2023, le projet de loi sur l’asile et l’immigration a été présenté en Conseil des ministres. Il devrait être présenté au Sénat en mars puis à l’Assemblée nationale avant l’été. Ce 22ème texte en 30 ans confirme une fois de plus l’érosion des droits des personnes exilées en France. Dans cette émission nous vous diffusons ces deux reportages car il est nécessaire de faire le liens entre différentes attaques du gouvernement afin de les combattre.
En appel à la mobilisation du 7 mars 2023 contre la réforme des retraites, nous sommes aujourd’hui en direct afin d’effectuer un tour d’horizon de la mobilisation en cours. Dans un premier temps vous pourrez entendre un reportage réalisé lors de la manifestation aux flambeaux du vendredi 03 mars 2023 dans le 20 éme arrondissement de Paris. Puis, nous aurons Karim de CGT énergie ouest Ile-de-France; Fred du dépôt de bus de Lagny dans le 20eme arrondissement; et enfin, Fathia et son collègue de st Ouen sur la mobilisation aux incinérateurs de Paris.
Ce fut l’occasion de revenir sur l’état à cette date de la mobilisation, la nécessité et les besoins d’une gréve reconductible, et les différents rendez vous de la semaine.
En ce vendredi et avant de vous proposer pour les 15 jours à venir une sélection de nos émissions et vous retrouver pour de nouvelles émissions, le lundi 6 mars, nous vous proposons un panorama de différents reportages réalisé en ce mois de février.
Nous commencerons en nous rendant en Seine-Saint-Denis
Le collectif Stop Violences Policières à Saint-Denis souhaiter en effet mener une action forte en réponse à ces violences exercées sur les étudiant.e.s de l’Ehess (école des hautes études en science sociale) lors de leur garde à vue après une tentative de se rassembler en AG sur le campus Condorcet.
Le Collectif entend ainsi dénoncer ces faits et faire condamner les responsables qui sont déjà mêlés à d’autres affaires de violences sur le quartier.
Ce 4 février, un rassemblement non violent se tenait pour revendiquer l’arrêt immédiat de tout abus de pouvoir de la part des fonctionnaires en poste dans ce commissariat et la condamnation des faits qui leur sont reprochés.
Nous entendrons un entretien réalisé avec une membre de collectif stop violence policière saint Denis.
Nous poursuivrons avec la 4ᵉ mobilisation contre la réforme retraite à eu lieu le 11 février dernier, tout aussi massive que la précédente avec l’apport des salariés qui ne peuvent pas se mobiliser en semaine accompagnée de leurs familles.
Au cours de cette manifestation, nous avons pris le pouls de la mobilisation avec un agent de la RATP qui nous expliquera pourquoi la mobilisation ne prend pas dans le métro et le RER. Un salarié de Radio France qui par ailleurs nous expliquera la précarité sociale à la radio publique.
Un militant de la marche des solidarités qui nous expliquera le lien entre les différentes contre-réformes qui visent à précariser toutes les couches de la société et un étudiant qui dit pourquoi il se mobilise.
Dans le reportage qui suit, nous parlerons de la situation de l’association MaMaMa
Créé lors du premier confinement, l’association de lutte contre la précarité infantile MaMaMa devait quitter ses locaux situés à Saint-Denis, suite une décision du juge des référés du tribunal de Bobigny.
Une audience en référé, c’est tenu ce lundi 13 février 2023 et le résultat de ce référé donné le 15 février et que Le tribunal de Bobigny accorde à MaMaMa un an de délai ! L’indemnisation financière et l’expulsion immédiate demandées par Plaine CoDev sont rejetées.
Nous entendrons l’entretien réalisé avec une membre de l’association MaMaMa qui nous parle de leur relation avec la mairie de Saint-Denis.
Dans la dernière partie de cette émission, nous vous diffusons un reportage réalisé le lundi 13 février devant le lycée Hélène Boucher à Paris. Ce jour, l’AG des lycéens avait décidé de bloquer le lycée et les lycéens tiennent un piquet de grève. Nous sommes donc allés à leur rencontre afin de mieux comprendre de quelle manière ils se sentaient concernés par la réforme des retraites et quelle place ils voulaient avoir dans ce mouvement.
La mobilisation contre la réforme des retraites continue. Cette semaine deux dates de manifestation étaient posées : le mardi 7 février et le samedi 11 février. Nous nous sommes donc rendus à celles ci afin de questionner les manifestants sur les raisons de leur présence, la stratégie de lutte mise en place, et la possibilité d’un départ en gréve reconductible. Vous pourrez donc entendre dans une première partie d’émission les reportages réalisés lors de la mobilisation du mardi 7 février 2023 sur Paris. Ensuite vous pourrez entendre un reportage réalisé lui le samedi 11 février 2023 dans la ville de Montpellier. Nous terminerons l’émission en vous diffusant le point d’étape fait par un camarade du Tarn sur la mobilisation dans sa région.
Aujourd’hui, nous consacrons une bonne partie de notre émission au blocage qu’ont fait les lycéens et lycéennes du lycée Hennaf de Bagnolet ; ils étaient nombreux à bloquer leur établissement ce lundi 6 février et ils savaient parfaitement pourquoi. Contre la réforme des retraites bien sur mais pas seulement.
À cette réforme de trop venait s’ajouter les conditions déplorables d’enseignement et le manque d’avenir pour cette jeunesse lourdement pénalisée par la Covid et parcours Sup, sans oublier la réforme des lycées professionnels et la surexploitation de leurs parents. En effet, dans ce lycée mixte du 93, délaissé par les pouvoirs publics, le niveau économique est faible.
Dans un deuxième temps, nous irons faire un tour du côté du Mantois ou les professeurs du collège Sully ont entamé une grève reconductible toute la semaine dernière.
Une manifestante tenant une pancarte translucide à Paris le 2 février 2023 à la manifestation des travailleurs du social et du médico-social
Le 2 février 2023 à Paris dans le 3e arrondissement se tenait une manifestation énergique et revendicative des travailleurs du social et du médico-social, réunissant plusieurs collectifs et syndicats. Ceux-ci se sont donnés rendez-vous à 11h en face de Nexem, un syndicat patronal du travail social privé, où ont eu lieu des prises de parole. Les personnes ont ensuite rejoint la manifestation en début d’après-midi se dirigeant vers Matignon. Les manifestants revendiquaient l’attribution du Ségur pour toutes et tous, sans conditions, une partie d’entre elles et eux, n’ayant pas bénéficié des primes. Également, était revendiqué une augmentation d’au moins 300€ des salaires et l’indexation sur les prix, ainsi qu’une convention collective commune de haut niveau et non une convention collective unique alignée par le bas. Enfin, était exigé l’amélioration des conditions de travail et des conditions d’accueil et d’accompagnement, accompagnées des moyens humains et financiers à la hauteur des besoins de la population.
Musique entendue dans l’émission : Les Ancolies recrutent Texte accompagnant la musique :
Le 25 mai 2022 “En lien avec l’épidémie de COVID, le secteur Sanitaire vit actuellement une crise inédite de l’emploi avec une pénurie aiguë de professionnels. Aussi, afin de remobiliser l’attractivité de ces métiers, le personnel soignant des hôpitaux et des EHPAD a bénéficié de plusieurs revalorisations salariales dès septembre 2020 dont la Prime « Ségur ». Malgré les annonces et les promesses, le secteur Social et Médico-Social reste en marge de ces valorisations. Les MAS (Maison d’Accueil Spécialisée) et les FAM (Foyer d’Accueil Médicalisé), établissement avec un fort versant sanitaire, ont été particulièrement sinistrés par cette négligence des pouvoirs publics. Par conséquences, ces établissements ont subi des départs en masse de leur personnel vers des structures plus attractives financièrement. Des mobilisations du secteur Social et Médico-Social en décembre 2021 ont abouti à une attribution partielle de cette valorisation, arrivée tardivement. Par cette « annonce d’emploi », décalée et inclusive, la culture RAP vient soutenir la cause du handicap. Par ce biais nous voulons passer plusieurs messages : – Faire entendre notre recherche de professionnels afin de maintenir ouvert ce lieu de vie pour personnes vulnérables. – Communiquer sur ce qu’est une MAS car nous sommes pénalisés par une méconnaissance de notre secteur d’activité. Et oui malgré le polyhandicap, dans une MAS il y a de la vie mais beaucoup de monde l’ignore. – Porter la lumière et la reconnaissance aux professionnels des MAS qui sont à 90 % des femmes et qui ont un mérite indéniable mais méconnu. – Défendre nos valeurs de solidarité, lutter pour une reconnaissance professionnelle. Faire reconnaitre la pénibilité spécifique de ce travail et revendiquer des revalorisations salariales indispensable tant les traitements actuels sont indignes. – Ce clip est aussi un message de notre vitalité, de notre souhait de s’en sortir, de soutenir les professionnels de terrain et surtout les familles et résidents de nos établissements.
Souhaitant diffuser massivement notre production nous comptons sur vous pour la diffusion et restons à votre disposition pour des échanges éventuels et des précisions.”
Le mardi 31 janvier 2023 c’est 2, 5 millions de personnes qui défilaient dans les rues sur l’ensemble de la France contre le projet de réforme des retraites. Dans cette émission nous vous diffusons un ensemble de reportages que nous avons récoltés dans les rues. Dans une première partie d’émission vous entendrez les reportages réalisés à paris tout au long du parcours de la Place d’Italie, aux Invalides. Dans une seconde partie d’émission nous élargirons notre périmètre en vous diffusant un reportage réalisé à Tarbes, puis un bilan des mobilisation dans le Tarn à Albi, et enfin un point d’info sur la mobilisation au Pays Basque.
Le projet de loi réformant le système de retraites était présenté le lundi 23 janvier en Conseil des ministres. Malgré la séquence, débutée jeudi 19 janvier, de fortes mobilisations dans la rue et dans plusieurs secteurs professionnels, le gouvernement compte bien faire passer sa version du texte le plus rapidement possible. Pour ce faire, il inscrit cette réforme dans un projet de loi rectificatif du budget de la Sécurité sociale. Et pourrait ainsi recourir, pour la première fois depuis sa création, à l’article 47-1
Le mardi 31 janvier, nouvelle journée de grève et de manifestation partout en France avec autant de monde et de détermination. Deux nouvelles journées appelées les 7 et 11 février.Plusieurs appels de grèves reconductibles. Comment cela se met en place ?
C’est de cela dont nous allons parler dans l’émission de ce jour. Et pour ce faire, nous serons en compagnie de Laurent, conducteur de bus au dépôt de Montrouge. Karim, secrétaire CGT énergie ouest Île-de-France et Romain, secrétaire général de la CGT Énergie 93.
Lundi 23 janvier 2023, à la Maison des Jeunes, un petit bâtiment au sein du campus EHESS-Condorcet à Aubervilliers seine-saint-Denis dont les portes s’ouvrent manuellement, à la différence de toutes les autres portes des bâtiments du campus qui sont à ouverture/ fermeture électronique, on était une bonne trentaine. L’idée était de prendre le lieu pour l’utiliser comme lieu de discussion et d’organisation pour les luttes. On a barricadé les portes, sauf une. Une banderole est accrochée dans le but de pouvoir diffuser un appel à rejoindre le lieu dans la soirée.
Ceci est le témoignage des étudiantes et étudiants qui ont tenté-e-s d’occuper ce lieu pour protester contre la réforme des retraites.
Avec nos invité-e-s, nous revenons sur cette occupation et comment, dans ses lieux sans vie, on tente de faire rentrer la politique : la vie de la cité.
Le « problème » des retraites est une construction politique. Ce terme renvoie, lorsqu’il est utilisé à propos de la réalité économique et sociale, à la sphère de la technicité, de l’expertise. En revanche, utiliser le terme « question » à propos de la réalité économique et sociale, signale la possibilité non seulement de la pluralité des réponses, mais aussi de leur éventuelle contradiction : en général, à une question correspond rarement une seule réponse, mais plusieurs réponses possibles, voire des réponses contradictoires, ce qui, à la différence de la sphère de la technicité, laisse la place au débat et à la pluralité des points de vue propre à la réalité économique et sociale.
Pour répondre à la question des Retraites, y a deux options : augmenter les recettes, ou réduire les dépenses. Le pouvoir choisit la réduction des dépenses : augmenter la durée de cotisation nécessaire et reculer l’âge légal de départ à la retraite, revient à diminuer le montant moyen des pensions versées et la durée pendant laquelle ces pensions sont versées.
En effet, dans la réforme Macron, pour toucher une retraite à taux plein (sans décote), il faut remplir une condition d’âge minimum (64 ans) et une condition de durée de cotisations requises (43 ans). Si, arrivé à l’âge légal de départ à la retraite, on décide de partir en retraite sans avoir assez de trimestres cotisés, on touche une pension décotée (diminuée) jusqu’à sa mort.
L’idée est d’inciter les gens à chercher à travailler au-delà de l’âge minimum de retraite afin d’obtenir le nombre de trimestres manquants… en sachant qu’il y a un âge d’annulation de la décote dit aussi de « taux plein automatique » (variant de 65 à 67 ans aujourd’hui, selon l’année de naissance). Mais ce taux plein ne l’est pas en réalité puisque s’il manque des trimestres à 67 ans, votre pension est diminuée d’autant.
En réalité, les personnes sans emploi sont nombreuses après 50 ans et encore plus après 60 ans et les conditions de travail sont telles, que nombreux sont ceux qui partent en retraite malgré une décote. Le recul de l’âge minimum de retraite revient donc à diminuer la durée de vie en retraite et à augmenter le nombre de pensions décotées. Bref, tout cela permet de verser moins de retraites et moins longtemps, donc de dépenser moins.
Quels sont les intérêts que le pouvoir sert lorsqu’il fait ce choix? Comment dégager les problématiques économiques et politiques qui se cachent derrière un discours d’urgence présentant les choix du gouvernement comme des nécessités? C’est ce que nous abordons dans cette émission avec notre invité Ozgür Gün, maitre de conférence à l’ Université de Reims Champagne-Ardenne ayant aussi enseigné à Paris 1 Panthéon Sorbonne, l’ENSTA et PSL.
Reculer l’âge de la retraite à 64 ans et augmenter à 43 le nombre d’années de cotisations, c’est priver l’ensemble des travailleur.se.s du privé comme du public d’une retraite à taux plein, c’est encourager le recours aux assurances individuelles et aggraver la pauvreté et les inégalités sociales.
Comme les précédentes réformes, celle-ci va frapper d’abord les classes populaires, renforcer les inégalités entre les femmes et les hommes et la pauvreté chez les personnes âgées. Il n’y a pourtant aucun problème de financement. Il s’agit avant tout de briser l’idée même de solidarité et d’une meilleure répartition des richesses. Nous refusons d’être des stocks de main-d’œuvre corvéables à merci.
Travailler jusqu’à 64 ans, c’est non ! Oui à une retraite digne pour toutes et tous.
Dans l’émission de ce jour et a la veille de la seconde manifestation intersyndicale, nous vous proposons l’écoute de différents reportages réalisés jeudi et vendredi dernier.
Le vendredi 27 janvier, se tenait à la bourse du travail de Massy-Palaiseau une assemblée générale de lutte contre la réforme des retraites. Avant la marche aux flambeaux qui avait lieu, nous entendrons un entretien réalisé lors de L’AG avec un syndicaliste CGT travaux publique Île-de-France, qui nous parlera des mobilisations dans son secteur. Ensuite, dans la marche, une interview avec une rédactrice en chef de la publication statistique pour l’administration de l’éducation nationale.
Dans la continuité de l’émission, nous serons sur la retraite aux flambeaux qui partait ce jeudi soir de la gare RER de Vitry-sur-Seine et se dirigeait vers la mairie de vitry. À l’appel de l’Union local CGT de plusieurs communes. Il y avait environ 200 personnes. Nous entendrons les entretiens réalisés avec une retraitée et un salarié de Sanofi
Nous poursuivrons avec des extraits de l’Assemblée Générale interprofessionnelle du 20ème qui se tenait le vendredi 27 janvier 2023 à la Mairie du 20e arrondissement de Paris.
Nous terminerons ce panorama dans les Hauts-de-Seine ou comme dans de nombreuse ville en France Le vendredi 27 janvier dernier, une marche au flambeau était organisée à Gennevilliers. Faute de manifestation de masse (empêchée par la CFDT, et accepter par la CGT au nom de l’unité syndicale) cette marche, pas très massive, mais combative, est aussi un préambule au rassemblement pour le délégué syndical de Mersen, entreprise sous-traitante de la scnema constructeur aéronautique, menacé de licenciement après avoir mené en décembre 2022 une grève historique.
En 1982, l’age de la retraite était fixé à 60 ans. Depuis les premières contre-réformes de 1993, nous sommes passée de 40 ans de cotisation et a un allongement progressif vers 43 ans (loi Touraine) avec un départ à 62 ans minimum.
La Première Ministre a annoncé ce 10 janvier 2023 le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans avec une accélération de l’augmentation de la durée de cotisation.
Depuis 1991, les réformes se sont succédé à un rythme soutenu. En 1995, Présentation par Alain Juppé, Premier ministre, d’un plan de réforme de la sécurité sociale. Le plan, prévoyez de réformer les régimes de retraite des fonctionnaires et les régimes spéciaux des salariés des entreprises publiques (SNCF, RATP, EDF-GDF…) Mais, face à l’ampleur du mouvement social déclenché par ce plan et l’annonce du plan de restructuration de la SNCF, le gouvernement retire son projet.
Que va-t-il se passer pour cette réforme 2023 ? Suite à l’annonce de la réforme gouvernementale, toutes les organisations syndicales se sont immédiatement réunies pour construire une réponse commune de mobilisation interprofessionnelle. Une première journée de grèves et de manifestations a eu lieu ce 19 janvier 2023. À paris et en région, les manifestations ont fait le plein, mais cela ne sera pas suffisant pour faire reculer le gouvernement. Comment construire l’offensive ?
Dans l’émission de ce jour, nous revenons sur cette journée du 19 janvier. On commencera par un extrait de l’assemblée générale qui se tenait ce jeudi matin à la bourse du travail d’Aubervilliers.
Ensuite, nous serons dans la manifestation parisienne et dans les différents cortèges qui la composent. Nous entendrons les voix de travailleur de l’automobile, de lycéennes et de lycéens, de l’éducation national et autres. Nous aurons aussi des échos sonores de manifestation en régions.
En Appel à la mobilisation contre la réforme des retraite du 19 janvier 2023, nous avons décidé de vous rediffuser le montage que nous avions réaliser de la 1ere journée de mobilisation contre la réforme des retraites du 5 décembre 2019.
Vous pourrez donc entendre les reportages réalisé lors de manifestation qui partait de République; puis une partie des prises de parole de l’assemblée générale qui se dérouler à “la Générale” dans le 11eme arrondissement de Paris suite à cette manifestation.