REFORME DES RETRAITES : Manifestation 06/06 / Ne tournons pas la page

Le 6 juin dernier avait lieu un nouvel appel à manifestation contre le projet de réforme des retraites. Cet appel émanant de l’intersyndicale était la seule date qu’elle avait proposé depuis la mobilisation du 1er mai. Face à ce constat, et concernant l’ensemble de la stratégie de l ‘intersyndicale, un ensemble de personnes qui se sont rencontrés en bloquant l’incinérateur d’Issy ont décidé de continuer la lutte ensemble, et dans ce cadre, d’ interpeler l’intersyndicale en rédigeant un appel intitulé “ne tournons pas la page”. Celui ci était distribué le long du parcours de la manifestation.

Dans cette émission, vous pourrez donc entendre dans une première partie, les interviews que nous avons réalisé lors du parcours de la manifestation. Dans une deuxième partie, nous reviendrons sur l ‘ appel “ne tournons pas la page” et sur la stratégie menée lors de ce mouvement par l’intersyndicale en vous diffusant un interview réalisé avec une des personnes qui a participé à sa rédaction.

APPEL :

Adresse aux directions de la CGT, FO, SOLIDAIRES, FSU, CFDT, CFTC, UNSA, CFE-CGC :

NE TOURNONS PAS LA PAGE!

«Mesdames, Messieurs,

Nous sommes mobilisés depuis plusieurs mois contre la loi Borne. En effet, le système des retraites par répartition étant à l’équilibre, et l’heure de travail en France étant parmi les plus productives au monde, il n’y a aucune raison acceptable de repousser de 2 ans l’âge de départ à la retraite. Comme vous aujourd’hui nous exigeons l’abrogation de la loi Borne.

Emmanuel Macron, ses ministres, ses députés, ses sénateurs, et de larges pans du patronat sont heureux que la loi ait enfin pu être promulguée. Ils veulent passer à autre chose, passer à d’autres “réformes”, c’est-à-dire d’autres attaques contre les services publics, les travailleuses et travailleurs (en emploi ou non), et la jeunesse.

Par ailleurs, les candidats à la présidence du Medef réclament déjà «d’introduire une dose de capitalisation». C’est bien la mise à mort du système par répartition qui est programmée.
A l’instar des millions de manifestantes et manifestants le 1er mai, de ceux qui depuis font grève dans leur entreprise, et de tous ceux qui casserolent chaque jour les représentants de Macron, nous, nous ne tournons pas la page.

Nous sommes pour la plupart syndiqués dans vos fédérations. Nous avons pour la plupart repris le travail. Nous entendons nos collègues nous dire que «faire grève ne sert à rien». Nous pouvons les comprendre. Qui a envie de perdre du salaire “pour rien”? Nous faisons aussi le constat que 14 journées de grève réparties sur 6 mois, de janvier à juin, est une tactique qui est loin d’avoir porté ses fruits.
Le pouvoir était beaucoup plus chancelant courant mars, lors de la grève reconductible de plusieurs secteurs (cheminots, raffineurs, énergéticiens, secteur des déchets…).

Nous avons conscience, comme des millions de travailleuses et travailleurs en France, que nous devons arrêter le travail tous en même temps, pour véritablement bloquer le pays et avoir le rapport de force nécessaire pour obtenir l’abrogation de la loi Borne.

En tant que directions syndicales, vous avez le pouvoir d’appeler à la grève générale, de l’organiser et de la financer. Pas de fausse modestie entre nous. Il est insupportable d’entendre dire qu’il n’y a pas de bouton pour déclencher la grève générale, quand on voit avec quelle aisance on appuie sur le frein pour empêcher le déferlement. Vous ne pouvez pas vous défausser de vos responsabilités sur le reste de la direction de votre confédération, ou sur vos fédérations.

Si nous perdons ce combat de civilisation, celui du travail contre le capital, celui du temps libre sur le temps contraint, vous serez les coupables tout désignés de cette défaite. Vos dizaines de milliers de nouveaux syndiqués ne seront bientôt plus qu’un lointain souvenir.

Nous vous demandons donc de prendre toutes vos responsabilités, et de vous engager par écrit à :

  1.  : Cesser toute rencontre avec Macron ou ses ministres. Ne pas “négocier” d’autres contre-réformes.
    Assumer la politique de la chaise vide. Arrêter d’être des “interlocuteurs responsables”. Vous gagnerez en crédibilité auprès des seules personnes qui comptent : les travailleuses et les travailleurs.
  2.  : Appeler à la grève générale, l’organiser, et la financer.

Dans le cas contraire, nous en tirerons toutes les conséquences.»

Pour devenir signataire de ce texte :
Envoyez vos NOM, Prénom, Syndicat (Responsabilités syndicales éventuelles)
à netournonspaslapage@proton.me