relaxe judiciaire pour Siham Touzi ex infirmière en ephad /pas d’extradition pour Gino

Dessin réalisé par SoSkuld (soskuld.com)

Dans l’émission de ce jour, nous revenons sur deux procès à teneur social et de lutte antifasciste.

Dans cette première partie, nous nous rendons au tribunal de Pontoise, ou fût jugé Siham Touzi, ex-infirmière de l’Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) du château de Neuville et gréviste avec d’autres collègues dans cet établissement pendant 133 jours en janvier 2022 et Eugénie Barbezat, journaliste, elles furent poursuivies par l’ex-direction de l’Ehpad pour diffamation. Nous entendrons les différentes séquences du procès 6 février et du délibéré du 3 avril 2025.

Nous poursuivons, avec le procès et le délibéré pour Gino, militant antifasciste et menacé d’extradition en Hongrie. Procès et délibéré qui se sont tenu le 12 mars et le 9 avril 2025. Nous entendrons les interventions de Gino, de ses avocats et de l’un de ses soutiens.

Face à l’absence évidente d’éléments qui pouvait justifier l’extradition de Gino, ainsi qu’aux risques majeurs pour sa sécurité que représentait une détention et un procès en Hongrie, il appartenait à la justice française de prouver sa capacité à prendre la bonne décision. Après la décision positive prise par la Cour d’appel de Paris concernant sa libération, elle devait également refuser son extradition.

Au-delà du cas de Gino, de nombreux.Ses militant.e.s sont victimes de la répression en raison de leurs idées politiques. C’est le cas pour les militant.e.s antifascistes, mais c’est aussi le cas pour les militant.e.s pro-Palestine, écologistes, et contre les violences policières.

Les guerres annoncées, le capitalisme c’est la guerre

Nous vous proposons d’écouter la présentation du livre de Nils Anderson : Les guerres annoncées, le capitalisme, c’est la guerre. Cette présentation se tenait Le 20 mars 2025 à la librairie El Ghorba mon amour à Nanterre

Pour mieux cerner l’auteur, une petite bio rapide : Nils Anderson est né le 14 février 1933. À l’age de 24 ans et sans moyen, il a l’idée, avec Pierre Canova, de diffuser des éditeurs français qui publient des livres essentiels aux débats intellectuels. Plusieurs éditeurs acceptent de partager ce projet, Jérôme Lindon pour les Éditions de MinuitJean-Jacques PauvertRobert Voisin pour les Éditions de l’Arche puis François Maspero. En 1957, il fonde ainsi un comptoir de diffusion d’éditeurs français à Lausanne et publiera de nombreux livres interdits comme La Question d’Henri Alleg qui traite de la torture pendant la guerre d’Algérie, mais également La Gangrène, après sa saisie aux Éditions de Minuit. Il publie d’autres documents, notamment Les Disparus, un dossier établi par le collectif des avocats, avec une postface de Pierre Vidal-Naquet, et La Pacification, publié sous le nom d’Hafid Kéramane. Il publie aussi le témoignage d’un journaliste, Henri Deligny, rappelé en Algérie : H.S. Et aussi le théâtre militant de Mohamed BoudiaNaissances ; un ouvrage sur l’aliénation colonialiste. En conformité avec les livres qu’il édite, Nils Andersson est solidaire des militants algériens, des réseaux de soutien, du mouvement des insoumis et déserteurs français. Il devient membre du comité de rédaction de la revue Partisans, créée par François Maspero. En 1961, arrêté à Lyon, Nils Andersson se voit notifier une interdiction d’entrée en France.

Dès 1963, Nils Andersson, en marxiste léniniste, il édite les principaux documents boycottés du PCC et publie les Écrits philosophiques de Mao Zedong. Depuis les années 1990, il vit à Paris et participe notamment aux activités d’ATTAC, de l’Association pour la défense du droit international humanitaire (ADIF), de l’Institut de documentation et de recherches pour la paix (IDRP), de l’association Sortir du colonialisme. Il a dirigé notamment la rédaction de plusieurs ouvrages de bilan sur la justice internationale et l’ONU.

Les guerres annoncées Le capitalisme, c’est la guerre II de NILS ANDERSON

Nils Anderson propose une analyse fine et implacable du capitalisme du réel, et de sa nature première : la guerre. Produit d’un long travail d’enquête à la croisée du journalisme critique et de l’expérience d’un engagement politique anti-impérialiste directement hérité des luttes de décolonisation de la deuxième moitié du 20ᵉ siècle, cet ouvrage décortique l’infamie des doctrines impérialistes et capitalistes qui n’ont cessé de faire du monde un vaste champ de bataille en vantant les mérites d’un Occident soi-disant « pacifié ». Plus que jamais, il réaffirme cette exigence morale et politique que Jaurès et Käthe Kollwitz poursuivirent en leur temps : Nie Wieder Krieg, « Plus jamais la guerre », tout en proposant une analyse du futur proche de ce qu’annoncent les nouveaux rapports de pouvoir mondiaux et les doctrines militaires modernes. Nils Andersson fondateur des Éditions indépendantes La Cité Éditeur en 1957, militant anti-impérialiste, anti-colonial.

Autodétermination pour les dernières colonies sous domination française

Le dimanche 23 mars au Centre International des Cultures Populaire (CICP), s’ouvrait la semaine anticoloniale et antiraciste avec la « Journée Décolonisons ! » Sur les luttes des peuples colonisés pour leur liberté dans les territoires encore sous domination française. Du soulèvement en Kanaky, aux mobilisations contre la vie chère en Martinique et en Guadeloupe, en passant par la situation à Mayotte, mais aussi en Polynésie, en Guyane, en Corse. Les luttes syndicales, la répression coloniale, les mobilisations pour la libération des prisonniers politiques et le droit à l’autodétermination des peuples fut au cœur de cette journée.

Aujourd’hui, dans cette émission, nous vous proposons l’écoute des interventions de cette journée d’ouverture de la semaine anticoloniale et antiraciste. Nous irons de la Kanaky a la Réunion, en passant par la Guadeloupe puis par Mayotte et nous terminerons avec la Corse.

8 Mars 2025 contre l’extrême droite : le collectif des féministes révolutionnaires

women march behing a banner which read as “Sexist reform, feminist strike, down with Macron, capitalism and patriarchy”, during a demonstration against the proposed pensions overhaul on International Women’s Day in Toulouse, southwestern France on March 8, 2023. (Photo by Charly TRIBALLEAU / AFP)

Le 8 mars dernier, la journée internationale pour les droits des femmes était placée sous le signe de a lutte contre l’extrême droite. Afin de faire un bilan de ces mobilisations féministes du 7 mars ( marche de nuit) et du 8 mars ( manifestation annuelle), nous avons réalisé un interview avec le Collectif des féministes révolutionnaires que nous vous diffusons aujourd’hui.

Mouvement en Serbie et en Grèce contre la corruption

LA GRÈCE EN ÉBULLITION janvier 2025

Dans un premier temps vous pourrez écouter un extrait de l’émission de VIVE LA SOCIALE émission diffusée le premier jeudi de chaque mois sur FPP de 19h à 20h30 sur le mouvement en cours en Serbie.

Dans un deuxième temps une interview de Costas sur les raisons du mouvement en Grèce puis pour ne pas oublier la France nous diffusons un extrait de l’intervention de Fabrice ARFI journaliste d’investigation, lors de son audition dans la commission d’enquête parlementaire du sénat sur la corruption en France ; un véritable sport national qui touche nos dirigeants.

En Serbie, un mouvement étudiant est né en novembre à l’occasion d’un accident meurtrier mettant en lumière la corruption des sphères du pouvoir. Depuis, il s’est propagé géographiquement à l’ensemble du pays, gagnant le soutien très large de la population, et mettant en action d’autres catégories sociales. Désormais, c’est tout le “système” incarné par le président Vucic qu’il met en cause. Or celui-ci a le soutien silencieux de tous les pouvoirs en place en Europe. Comment, dans un tel contexte, et malgré le silence des médias serbes et occidentaux, une telle dynamique réussit-elle à se maintenir ? C’est ce que nous explique en une heure Jean-Arnault Dérens, rédacteur en chef du Courrier des Balkans.Son interview est suivie de trois courts témoignages, qui témoignent du fait que le mouvement est en train de gagner peu à peu d’autres pays des Balkans, mettant au placard les nationalismes qui les avaient déchirés trente ans plus tôt.

Grèce : Des manifestations historiques et une grève générale demandent justice pour les victimes de la catastrophe ferroviaire de Tempé

Robert Stevens
2 mars 2025

En Grèce, la classe ouvrière et la jeunesse ont fait une énorme démonstration de force, des centaines de milliers de personnes ayant participé aux plus grandes manifestations de l’histoire du pays. Elles étaient dans les rues de la capitale Athènes et de toutes les autres grandes villes pour demander justice pour les 57 personnes décédées dans l’accident ferroviaire de Tempé de 2023 et pour forcer le gouvernement à ne pas étouffer l’affaire.

Des milliers de manifestants se rassemblent dans la rue Stadiou, dans le centre d’Athènes, en Grèce, pour marquer les deux ans d’une catastrophe ferroviaire meurtrière qui a également déclenché des centaines d’autres manifestations et une grève générale, le 28 février 2025.

Les protestations ont été soutenues par des manifestations dans plus de 100 ambassades et consulats grecs à l’étranger, sur les six continents habités.

Les manifestations, marquant le deuxième anniversaire des décès du 28 février 2023, ont été convoquées par l’Association des familles des victimes de Tempé et ont été encore plus importantes que celles qu’elle avait organisées à la fin du mois de janvier. Forcées de reconnaître le climat d’opposition de masse – et comme pour les manifestations de janvier – la fédération syndicale du secteur public ADEDY et la Confédération générale des travailleurs grecs du secteur privé ont appelé à des grèves générales.

Au total, 265 manifestations ont eu lieu en Grèce et 112 à l’étranger, soit près de 400 au total. Les principaux rassemblements internationaux ont eu lieu à Berlin (Allemagne), à Londres, Édimbourg et Manchester (Royaume-Uni), à Rio de Janeiro (Brésil), à New York et Boston (États-Unis) et à Sydney (Australie). Une carte en ligne coordonnant les manifestations a été consultée plus de 1,8 million de fois.

Des centaines de personnes ont manifesté malgré une pluie battante à Berlin, en Allemagne. En référence aux partis politiques grecs, qui sont tous impliqués dans les décès, une pancarte indique « Syriza, PASOK, ND : Tempé a une histoire », 28 février 2025.

La participation aux dernières manifestations dépasse tout ce que les syndicats peuvent ou pourraient envisager de mobiliser, menaçant la chute du gouvernement conservateur de la Nouvelle Démocratie (ND) du premier ministre Kyriakos Mitsotakis.

Selon une estimation, près de 430 000 personnes ont manifesté à Athènes. La place principale Syntagma d’Athènes était remplie dans ses moindres recoins et les rues adjacentes étaient bondées de manifestants. Le rassemblement était prévu à 11 h, mais la place était déjà pleine peu après 8 h. Le quotidien Efimerida ton Syntakton (le Journal des rédacteurs) a noté que des masses de gens ne pouvaient pas s’approcher de Syntagma, la manifestation s’étendant jusqu’à un kilomètre de là, sur la place Omonoia et, dans une autre direction, sur les Propylées.

Beaucoup avaient apporté des pancartes et des banderoles artisanales traitant le gouvernement de « meurtrier » pour avoir supervisé ces morts évitables. Parmi les slogans scandés et inscrits sur d’autres pancartes figuraient « Je n’ai pas d’oxygène » et « Les privatisations tuent ».

« Je n’ai pas d’oxygène », tels sont les derniers mots d’une jeune passagère qui a appelé le numéro d’urgence européen 112 pour signaler l’accident, après que le train de voyageurs dans lequel elle se trouvait est entré en collision avec un train de marchandises. Cette collision a provoqué une gigantesque boule de feu, dont les familles endeuillées sont convaincues qu’elle est due au fait que le train de marchandises transportait une cargaison illégale de matériaux inflammables, un fait dissimulé par le gouvernement.

Même la police, connue pour sous-estimer l’ampleur des manifestations en Grèce, a déclaré qu’il y avait plus de 170 000 personnes rien qu’à Athènes, et 325 000 personnes dans les rues de tout le pays.

La Grèce a connu de nombreuses grèves générales largement soutenues depuis l’imposition d’une austérité massive par les gouvernements successifs à partir de 2008. Mais l’ampleur des manifestations concernant la catastrophe de Tempé et de la dernière grève générale est bien plus grande, puisque c’est tout le pays qui a été paralysé.

Une manifestation d’une ampleur similaire a eu lieu dans la deuxième ville du pays, Thessalonique.

Les grèves ont commencé la veille au soir, lorsque les travailleurs de Coca Cola ont débrayé dans une usine près d’Athènes. Les transports ont été interrompus par les contrôleurs aériens qui ont immobilisé les vols internationaux et nationaux, et les trains, les tramways et les bus se sont arrêtés. Les marins, les conducteurs de train, les médecins, les infirmières, les enseignants et les avocats ont tous fait grève. Les administrations ont fermé, tout comme de nombreux magasins et entreprises, et les hôpitaux n’étaient ouverts que pour les urgences. Même les cafés, les restaurants et les bars les plus huppés ont fermé leurs portes en raison de la mobilisation de masse.

Les seuls moyens de transport fonctionnant à Athènes étaient les trains qui permettaient aux manifestants de se rendre sur les places centrales.

En mars 2023, 57 personnes meurent dans un accident de train en Grèce, alors que des protestations et des grèves éclatent.

Robert Stevens
ARTICLE DU 4 mars 2023

Au moins 57 personnes sont mortes après l’accident de train survenu mardi soir en Grèce. Un train de passagers reliant Athènes à Thessalonique, avec plus de 350 personnes à bord – dont de nombreux jeunes étudiants retournant à l’université après des vacances pour le Carême orthodoxe grec – est entré en collision avec un train de marchandises peu avant minuit mardi, près de la ville de Tempe, au centre du pays.

Le chef de gare de Larissa, un travailleur ayant plus de 40 ans d’expérience dans les chemins de fer, a été arrêté. Mais la tentative d’attribuer la faute à un seul individu a été largement rejetée, alimentant les protestations et une grève des chemins de fer contre le gouvernement conservateur de la Nouvelle démocratie (ND).

Les travailleurs savent que le réseau ferroviaire a subi des années de coupes d’austérité, y compris des pertes d’emplois massives. Une grande partie du réseau, notamment dans le nord de la Grèce, n’est pas automatisée et repose sur une signalisation manuelle.

Le chef de gare a été inculpé jeudi de perturbation dangereuse des transports et pourrait être accusé d’homicide involontaire par négligence, de blessures par négligence et d’interventions dangereuses dans les moyens de transport. Mais des éléments de preuve apparaissent déjà, jetant le doute sur les affirmations selon lesquelles l’erreur humaine est en cause.

Kathimerini a rapporté que lorsque le chef de gare a comparu devant un juge d’instruction de la ville de Larissa jeudi, « il aurait affirmé que pendant son service, il a donné l’ordre de changer les voies du réseau ferroviaire afin que les deux trains ne circulent pas sur la même ligne, mais que le système n’a apparemment pas fonctionné. »

Le journal a ajouté : « Cette version des événements est étayée par une photographie du journal de bord du chef de gare qui montre qu’il a ordonné au train fatal Inter City 62 de poursuivre son voyage vers Neos Poros, ne sachant apparemment pas que le train de marchandises se déplaçait sur la même voie juste devant lui. »

Des preuves supplémentaires démontrent les conséquences catastrophiques d’avoir de larges sections du système ferroviaire qui dépendent totalement de l’intervention manuelle, sans recours aux systèmes ferroviaires automatisés largement utilisés au niveau international. Ces décès ont suscité des manifestations de colère à Athènes, à Thessalonique, où vivaient de nombreuses personnes décédées, et à Larissa.

À Athènes, des centaines de manifestants, principalement des jeunes, ont manifesté mercredi devant le siège de Hellenic Train, la société privatisée chargée de l’entretien des chemins de fer grecs. Ils ont été attaqués par la police anti-émeute, qui a tiré des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers le Parlement grec, sur la place Syntagma, où la police a de nouveau attaqué.

À Larissa, une veillée silencieuse à la mémoire des victimes de l’accident a été organisée. S’adressant à l’agence de presse AFP, Nikos Savva, un étudiant en médecine de Chypre, a déclaré : « Le réseau ferroviaire semblait problématique, avec un personnel épuisé et mal payé. » Le chef de gare arrêté ne devrait pas payer le prix « pour tout un système malade ». Costas Bargiotas, médecin basé à Larissa, a déclaré : « C’est un accident inadmissible. Nous connaissons cette situation depuis 30 ans ».

Les travailleurs en grève ont manifesté devant le siège des Chemins de fer helléniques à Athènes. Des milliers de personnes se sont ensuite rendues sur la place Syntagma, avec des jeunes qui les ont rejoints, pour protester devant le Parlement.

Les décès dans les trains sont le résultat de crimes sociaux dont chaque parti politique de l’élite dirigeante partage la responsabilité. Ce sont leurs dirigeants qui devraient être sur le banc des accusés.

Le manque de ressources et la suppression du personnel d’un réseau ferroviaire déjà en deçà des normes se sont accélérées au cours de la dernière décennie avec la privatisation du chemin de fer public, TrainOSE, par le gouvernement de pseudo-gauche SYRIZA en 2017-18.

SYRIZA a été porté au pouvoir en 2015 à la suite d’une vague de protestations et de grèves après cinq années d’austérité sauvage. Ils ont ensuite foulé aux pieds ce mandat, imposant, comme l’ont fait avant eux ND et le PASOK social-démocrate, un programme d’austérité dévastateur. La privatisation des principaux actifs économiques nationaux et des infrastructures était le prix exigé en échange de tout nouveau prêt par l’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international. SYRIZA a suivi leurs instructions à la lettre.

TrainOSE a été vendu dans le cadre du troisième plan d’austérité imposé après 2010. La privatisation du secteur ferroviaire et la vente d’autres actifs de l’État devaient permettre de récolter 6 milliards d’euros d’ici 2018. Elle a été rachetée par Ferrovie Dello Stato Italian, la holding ferroviaire publique italienne, pour 45 millions d’euros seulement.

Le Premier ministre de SYRIZA, Alexis Tsipras, lors d’une cérémonie somptueuse à Corfou, a présenté cela comme un succès glorieux. Naftemporiki, le quotidien financier, a rapporté : « Tsipras a expliqué que l’importance de l’investissement réside dans le fait que le pays a évité d’un lourd fardeau financier… dans le prix lui-même, mais plus encore dans la taille de l’investissement qu’il fera dans l’économie grecque, dans le chemin de fer grec, s’élevant à 500 millions d’euros. »

Les mensonges de Tsipras ont été rapidement exposés, l’entreprise nouvellement privatisée, rebaptisée Hellenic Railways, ne faisant aucun investissement pour améliorer le réseau ferroviaire. La réalité, comme SYRIZA le savait bien, était que Ferrovie Dello Stato Italian ne prévoyait que d’enormes profits. Le PDG de Ferrovie, Renato Mazzoncini, a décrit l’achat de TrainOSE comme un « mouvement stratégique pour le groupe. Il ne s’agit pas tant d’acheter un morceau de la Grèce à prix réduit, mais plutôt d’une opération d’expansion stratégique en vue de l’investissement majeur dans la ligne Athènes-Thessalonique, qui fait partie du projet de corridor européen ». Le projet de corridor européen représenterait une valeur d’environ 3 milliards d’euros, a déclaré Mazzoncini.

Le coût humain horrible a été confirmé dans un rapport de l’UE de l’année dernière sur « la sécurité et l’interopérabilité des chemins de fer dans l’UE ». La Grèce était le seul État membre entièrement dépourvu de « systèmes de protection des trains’ qui sont ‘largement considérés comme l’une des mesures de sécurité ferroviaire les plus efficaces pour réduire le risque de collision entre les trains ».

Après la privatisation, le réseau ferroviaire grec est l’un des plus dangereux d’Europe. De 2018 à 2020, selon l’Agence des chemins de fer de l’Union européenne, la Grèce a enregistré le taux de mortalité ferroviaire par million de kilomètres de train le plus élevé parmi les 28 nations européennes.

Jeudi, le Financial Times a rapporté que « quinze jours avant le pire accident ferroviaire que la Grèce ait connu depuis des décennies, la Commission européenne avait renvoyé le pays devant la Cour de justice de l’Union européenne pour avoir ‘manqué à ses obligations’ [de 2015 à aujourd’hui] en vertu de la directive sur l’espace ferroviaire européen unique » concernant « les investissements dans les infrastructures et les procédures d’urgence ».

Solidarité avec la jeunesse et les travailleurs grecs ! À bas les politiques austéritaires !

Dans ce contexte, et alors que depuis 2019, le gouvernement de Nouvelle Démocratie multiplie les attaques à l’encontre des travailleurs, de la jeunesse et des classes populaires en Grèce, la mobilisation actuelle constitue un élément progressiste qui pourrait déboucher sur une remise en question globale du gouvernement et du régime. Dans les manifestations, on retrouve ainsi un fort sentiment dégagiste, et la revendication de démission du gouvernement est dans toutes les bouches. S’exprime également un fort dégoût de la classe politique et une dénonciation de la corruption des politiciens professionnels, ainsi qu’une remise en question de l’institution judiciaire qui est accusée d’avoir voulu couvrir et masquer les responsables de l’accident. Or, le KKE, l’organisation la plus influente dans le mouvement ouvrier, refuse d’appeler à la démission du gouvernement pour « ne pas créer d’illusions », jouant ainsi un rôle actif dans la stabilisation du régime.

Dans ce contexte, l’absence de plan de bataille de la part de la gauche et des directions syndicales risque d’ouvrir la voie à une capitalisation de la part de l’extrême-droite. Ainsi, pour Angelos Seriatos, si le gouvernement ne répond pas aux exigences et aux revendications du mouvement, « il est très probable que nous nous retrouvions dans une situation similaire à celle de 2012, et parce que la gauche a déjà gouverné en Grèce, le radicalisme se déplacera vers l’extrême-droite. » Les sondages indiquent par exemple une augmentation de la popularité des partis d’extrême-droite, en particulier de Solution hellénique qui oscille autour des 9,5% et dépasse ainsi la popularité de Syriza qui chute à 8,4%, ainsi que celle du parti Voix de la Raison qui, après avoir fait 3% aux élections législatives de juin 2024, enregistre 8% de popularité. Le parti Cap sur la Liberté de Zoé Konstantopoulou, formation populiste qui défend des mesures nationalistes et réactionnaires, enregistre 7,4% de popularité après avoir fait 3,1% aux élections.

À propos de cette montée de l’extrême-droite, l’analyste politique Maria Karalkioumi explique auprès de I Kathimerini : « Nous ne savons pas si sa montée est tendancielle ou permanente. La raison en est qu’elle n’a pas gouverné et que les gens pensent qu’elle n’a pas de part de responsabilité. » Pour Angelos Seriatos, il s’agit d’une tendance de fond : « Depuis les élections européennes, nous avons déjà constaté une présence distincte et une résilience de ses forces, avec des pourcentages beaucoup plus élevés que d’habitude. Il ne s’agit pas d’un vote passager, ni d’un vote punitif, mais d’un paysage qui prend force. » Ces éléments montrent que sans plan de bataille ni programme pour répondre à la casse des services publics, c’est l’extrême-droite qui capitalisera sur la colère et la détestation de la classe politique, à base de discours populistes et réactionnaires.

Mais défendre un plan de bataille pour les travailleurs et la jeunesse implique de dénoncer la responsabilité des gouvernements de gauche dans la destruction du chemin de fer grec. Dans une interview accordée à Révolution Permanente, Melianna Makari, étudiante et militante à Libération Communiste, explique ainsi : « Les mémorandums votés et mis en œuvre par tous les gouvernements précédents ont conduit à un manque criant de personnel au sein de l’OSE [compagnie ferroviaire grecque, NDLT]. En 2009, le PASOK a fragmenté l’OSE en sociétés distinctes, tandis qu’en 2013, Nouvelle Démocratie [le parti de droite au pouvoir, NDLT] a procédé à sa privatisation par le biais de la loi 4199. Le gouvernement SYRIZA a scellé la condition des trains qui a conduit à la catastrophe de Tempé avec la vente de TRAINOSE, l’introduction de 9 jours de travail continu et les licenciements massifs de travailleurs. Il est clair que le démantèlement, la fragmentation et la privatisation des chemins de fer ont été la politique de tous les gouvernements précédents (ND, PASOK, SYRIZA), et ce toujours en accord avec les exigences de l’UE. »

Le fait que la détermination qui existait parmi la base des travailleurs ait poussé les deux centrales syndicales du pays à appeler à la grève générale montre qu’il existe un espace pour défendre un programme pour l’auto-organisation de la classe ouvrière grecque, en toute indépendance des partis d’extrême-droite, qui instrumentalisent la colère pour servir leur projet xénophobe et réactionnaire, tout comme des partis de la gauche (PASOK, Syriza) qui ont trahi les espoirs de la population à plusieurs reprises. Un programme qui porte l’arrêt des privatisations, la gratuité des transports publics pour tous et la nationalisation des chemins de fer sous contrôle ouvrier. Depuis la France, où le gouvernement Bayrou prépare un réarmement historique et compte bien en faire payer la facture aux travailleurs, à la jeunesse et aux classes populaires, nous exprimons toute notre solidarité avec la population grecque en lutte !

SERBIE : REVOLUTION EN COURS !

UN MOUVEMENT DE MASSE SE LEVE CONTRE TRUMP ET POUTINE DANS LES BALKANS ET EN EUROPE ORIENTALE

Le mouvement des étudiants serbes qui dure quotidiennement depuis quatre mois et demi suite à l’effondrement le 1er novembre 2024 du toit de la verrière de la gare de la ville de Novi Sad faisant 15 morts, a pris ces derniers jours un caractère non seulement populaire large et massif mais aussi clairement révolutionnaire. De plus, ce soulèvement a enclenché depuis début janvier 2025 des mouvements semblables en Bosnie-Herzégovine et au Monténégro tandis qu’il contribuait à amplifier ceux préexistant en Slovaquie et en Géorgie, puis en a généré d’autres plus tard jusqu’à ces derniers jours en Bulgarie, en Albanie, en Grèce avec de larges soutiens en Croatie ou en Slovénie, et un mouvement simultané de grande ampleur le 15 mars aussi en Hongrie.

De fait, la politique de Trump a amplifié et accéléré, contre lui-même et son allié Poutine, tous ces mouvements qui sont un tout et forment ainsi ensemble la première riposte d’ampleur dans le monde contre la montée du fascisme qu’encouragent Trump et Poutine.

En Serbie, le passage d’un mouvement étudiant à un soulèvement populaire s’est réalisé les 7 puis 15 mars. Cela a d’abord été la formidable réussite de la grève générale appelée par les étudiants le 7 mars bien que la majorité des directions syndicales soient liées au régime ou aient un train de retard, revendiquant des augmentations de salaires alors que les étudiants et de très nombreux salariés surtout les jeunes appellent à démolir ce système corrompu. La large participation populaire à cette journée de grève générale contre tous les appareils et institutions, mais aussi se plaçant dans le sillage d’une contestation étudiante qui a dépassé les « revendications » de lutte contre la corruption comme le dit la presse occidentale quand elle en dit quelque chose, pour explicitement revendiquer de renverser le gouvernement de Vucic et son monde, faire reculer le fascisme et changer le monde comme en mai 68, a été un basculement. La large participation populaire à cette grève générale dans cette ambiance subversive, a permis aux étudiants de lancer, ce qui est essentiel pour la suite du soulèvement, un appel à la nation demandant à la population de prendre le pouvoir contre la domination oligarchique du gouvernement Vucic en généralisant les Assemblées populaires de démocratie directe qui sont apparues ici et là dans la foulée du 7 mars.

La deuxième étape de ce soulèvement populaire a été l’organisation d’une manifestation nationale géante le 15 mars à Belgrade par la mise en place de marches à partir de toutes les villes du pays pour « prendre « Belgrade. Cette marche était l’aboutissement de multiples autres marches qui ont sillonné le pays durant des semaines et qui ont contribué à entraîner les campagnes dans le mouvement. Cela a donné le 15 mars la plus grande manifestation de l’histoire de la Serbie, avec de 800 000 à 1 million de participants selon les organisateurs, 18% de la population, presque autant que d’habitants à Belgrade, l’équivalent en proportion de 12 millions de manifestants à Paris, une avalanche de manifestants. Bien sûr l’objectif de 15 mars est resté flou, les étudiants n’appelant pas explicitement à renverser ce jour-là le pouvoir, mais cette journée a baigné dans une ambiance de bouleversement global : il s’agissait par exemple non pas d’aller manifester à Belgrade mais de « prendre » la capitale comme on « prend » la Bastille, associé à l’idée de « prise » du pouvoir par l’appel à la multiplication d’Assemblées de démocratie directe dans tout le pays. Cela a fait que beaucoup de manifestants, sont venus ce 15 mars pour un changement profond, pour marquer l’histoire. De son côté, le président Vucic a tenté de tenir encore le peuple par la peur, en disant que cette journée serait d’une anarchie totale, avec de nombreux morts, bref que sans lui, ce serait « la chienlit », le chaos. Or c’est tout le contraire qui s’est passé. Les provocations de ses hommes de main n’ont pas marché prouvant seulement un peu plus qu’ils n’étaient plus qu’une toute petite minorité sans autirité et sa police, mise à part l’utilisation d’un canon à son qui a provoqué un instant de panique, a été invisible ou dépassée ou tout simplement n’obéissait déjà plus. Ça a été ainsi une démonstration de force « des étudiants » qui dirigent le mouvement, non seulement par le nombre mais aussi par la maîtrise des évènements. Ils ont démenti, par la maîtrise et l’organisation de cette immense manifestation, tous les pronostics catastrophiques du pouvoir. La question est maintenant de savoir si cette démonstration de force maîtrisée, en fait la naissance d’un nouveau pouvoir, va encourager à l’émergence large d’autant de nouveaux pouvoirs locaux de démocratie directe partout comme y appellent les étudiants.

Il faut dire que ce soulèvement a été préparé en profondeur dans la population. Il ne sort pas de nulle part. Cela fait plus de trois ans que les mouvements nationaux massifs s’enchainent sans discontinuer en Serbie : contre les violences liées à la propagande de haines et divisions ethniques et religieuses suscitées par le pouvoir, contre le trucage des élections dans ce pays où il n’y a pas eu d’élections non truquées depuis 12 ans, contre la destruction de la nature par l’exploitation d’une mine de lithium. Divisions du peuple, démocratie, écologie. Ainsi, lorsque les étudiants se sont mis à occuper 85 facultés après l’effondrement du toit de la gare de Novi Sad avec le soutien de toute la population par des manifestations massives régulières, il y avait déjà une expérience populaire de contestation antérieure et il y avait déjà plus dans leurs revendications que la simple exigence de la fin de la corruption des membres du gouvernement. Il y avait déjà l’idée dans les esprits de beaucoup que cet effondrement du toit était le symbole de l’effondrement de tout un système pourri qui nie toute démocratie, encourage au fascisme et fait passer la vie après les profits. Un caractère général qui a été très rapidement compris dans les autres pays voisins où le mouvement serbe a généré, réveillé ou amplifié des mouvements parallèles sous-jacents ou semblables, divisons ethniques, démocratie, écologie, dans les pays des Balkans et d’Europe orientale

Cet ensemble et les mouvements précédents en Serbie ont fait que très rapidement, plus personne n’a véritablement obéi à Alexander Vucic le président, ne pouvant plus vraiment utiliser la répression, plus très sûr de sa police et de ses partisans. Il a beau dire que ses partisans se battront jusqu’au sang, qu’on ne le mettra pas dehors comme Bachar El Assad, c’est bien le sort qui l’attend. La seule question pour lui est de savoir si Moscou l’accueillera ou non.

Ainsi déjà au début, durant la deuxième semaine de manifestations à Novi Sad où la lutte est la plus avancée, Vučić a appelé 50 000 des membres de son parti à venir défendre les locaux du parti. Vingt-sept personnes seulement sont venues dont des trafiquants de drogue rémunérés, le Premier ministre et des hauts fonctionnaires provinciaux. Personne d’autre. Ils n’existent plus. Les ministres n’osent plus aller dans les magasins, au marché, dans les cafés… Le maire de Novi Sad doit aller chez le coiffeur avec une sécurité privée ! Ils n’organisent plus de fêtes annuelles, d’assemblées générales, de cocktails de presse, rien… de peur qu’elles ne suscitent des contre-mobilisations. Vucic a viré quelques notables et le premier ministre pour tenter de stopper le mouvement. Ça n’a servi à rien.

Ces semaines passées, il a déployé 250 unités spéciales de police pour tenir une session de l’Assemblée de Voïvodine à Novi Sad et adopter le budget. Ils n’ont pas réussi à tenir la séance. Et il en a été de même pour plusieurs autres municipalités ces derniers jours dont les membres du SNS (parti au pouvoir) ont été chassés sans que la police ne veuille ou ne puisse s’y opposer.

Depuis la seconde journée de grève générale très suive du 7 mars, ce genre d’évènements se sont multipliés illustrant que le mouvement étudiant est devenu un soulèvement de toute la population en même temps que les Assemblées générales de démocratie directe des facultés se sont étendues à quelques communes. La RTS et la RTV, les deux principales TV publiques de Serbie ont été prises par les étudiants durant 24 h quatre ours avant le 15 mars sans que la police ne puisse y faire grand-chose, une grande partie des employés des télévisions soutenant les étudiants. La veille de la manifestation géante du 15 mars à Belgrade, des policiers ont fait savoir qu’ils se mettraient en maladie ce jour-là et d’autres ont déclaré qu’ils refuseraient de cogner sur les étudiants… leurs enfants. Le système est en train de s’effondrer. Il ne tient que parce qu’il n’y a pas encore un autre pouvoir, ces Assemblées de démocratie directe, l’enjeu des jours et semaines qui viennent.

Vucic est fini. Mais même au niveau de l’opposition officielle, il n’y a plus personne. Elle n’existe plus ; ne s’exprime pas sinon pour proposer – avec Vucic, un gouvernement d’experts neutres – alors que le mouvement en est déjà, lui, à un gouvernement du peuple par le peuple, toute la société civile étant dans la rue, les gens eux-mêmes, sans partis ni syndicats. Nul ne peut dire quelles formes et quels rythmes prendront exactement les lendemains du 15 mars, mais il est sûr que la révolution et l’histoire sont en marche.

Tout est nouveau. Ces étudiants parlent une langue différente, communiquent différemment. Ces jeunes sont la nouvelle révolution technologique, ils comprennent les choses différemment, ils sont libres et voient l’hypocrisie tout à la fois de l’Occident et de la Russie. Ils ont ouvert un nouveau champ de désobéissance civile et encouragé les autres à désobéir, à penser par eux-mêmes. Ils réclament l’État de droit, la démocratie, l’égalité, la fin de toutes les discriminations de sexe, de couleur de peau, de religion, ils ne veulent plus de frontières, de guerres, d’exploitation de l’homme par l’homme, ils ne veulent plus de ce système de propriété privée qui aboutit à la mainmise des gangsters sur les richesses. Ils inventent un nouveau monde dans leurs Assemblées générales quotidiennes. Les étudiants recherchent quelque chose qui disparaît lentement en Europe, mais ils ne veulent plus de l’ancienne démocratie qui a mené à la situation actuelle, mais une nouvelle démocratie dont tout le monde soit acteur. En même temps, ils réalisent qu’ils en sont le flambeau dont la tâche est de réveiller et d’illuminer l’Europe. D’où le soutien des étudiants de toute la région : la corruption, l’effondrement des institutions, la crise de moralité, la crise écologiste et démocratique, le manque d’idéologie nouvelle sont des problèmes qui affectent également les étudiants et les jeunes de Budapest, Podgorica, Sarajevo, Zagreb, Skopje, Sofia, Tirana, Rijeka et Athènes. Les messages des étudiants serbes sont instantanément compris. Cette fois, c’est des Balkans et d’Europe orientale que s’élève la flamme de la liberté. Leur tâche comme ils le disent est de réinitialiser l’Europe.

Ces jeunes sont actuellement le point le plus flamboyant de toute cette Europe dont le camp des prolétaires ne manque pas de luttes mais est si pauvre politiquement. Les étudiants se battent non seulement pour la liberté de la Serbie, mais aussi pour la liberté de l’Europe et de l’Amérique de Trump, et tout particulièrement celle de la Russie vu leur proximité, leur histoire récente et le poids de Poutine. Bien conscients de cela, les étudiants serbes qui sont aujourd’hui la pointe la plus avancée de ce mouvement général ont publié un manifeste s’adressant à tous les étudiants d’Europe et du monde les appelant à rejoindre leur lutte pour une Europe libre pour stopper le fascisme montant, pour se débarrasser de l’exploitation et de toutes les oppressions. Le premier manifeste de riposte de la jeunesse et des peuples à Trump/Poutine et leur monde.

C’est tout cela, cette riposte générale appuyée sur toute cette expérience accumulée dans ces luttes qui se fait entendre aujourd’hui et qui en essaimant rapidement dans les Balkans pourrait bien s’étendre ensuite dans toute l’Europe, la Russie, l’Amérique.

Alors contre les barrages des médias occidentaux ui cachent cet ébranlement, inscrivons-nous pleinement dans ce mouvement et faisons largement connaître cette révolution en cours, notre révolution.

Jacques Chastaing 16 mars 2025

“Quelle perspectives pour une Palestine libre laïque démocratique de la mer au Jourdain”

Le vendredi 14 mars OCLM-VP organisait une réunion publique intitulée « quelle perspective pour une Palestine libre laïque démocratique de la mer au Jourdain » avec la participation de Naji El Khatib, universitaire palestinien militant de l’initiative pour un Etat démocratique (ODSI). Nous vous diffusons aujourd’hui le montage réalisé à partir des prises de paroles enregistrées lors de cette réunion.

Dans cet article nous vous faisons suivre l’interview du militant de l’ODSI, intitulé l’ initiative pour un seul Etat démocratique en Palestine, publié dans le Magazine Partisan en Décembre 2024.

Interview également disponible en anglais : https://ocml-vp.org/article2714.html

Plus d’informations en français (et en anglais) sur leur site https://odsi.co/fr/

Peux-tu nous présenter l’Initiative ?

L’Initiative pour l’État démocratique unique (ODSI) est une initiative politique qui œuvre en Palestine et dans la diaspora palestinienne pour faire revivre la proposition palestinienne historique, à savoir une Palestine démocratique et laïque, du fleuve Jourdain à la mer Méditerranée. L’ODSI a émergé au sein de la mouvance ODS qui a commencé à se constituer suite au congrès de Munich en 2012, suivie par le congrès de Zurich en 2014.
Le Congrès d’Istanbul de 2017 a propulsé les bases politiques de ce qui est devenu l’ODSI autour de 2022. Ses bases sont des marquages forts distinguant ODSI des autres groupes ODS, à savoir le refus d’amalgamer l’État démocratique avec l’État binational, considérant que l’État démocratique est un État laïque par essence et que la question de la démocratie est universelle, c’est-à-dire qu’elle soutenait tous les combats pour la démocratie aux échelles internationale, régionale et surtout dans les pays arabes limitrophes de la Palestine.

Que révèle le génocide mené à Gaza de la nature du sionisme ?

Le génocide qui accompagne la colonisation de peuplement est apparu clairement comme un élément « structurel » dans le projet sioniste et non pas un « moment » ou un « évènement » donné dans un conflit militaire.
Patrick Wolf a remarqué que la colonisation de peuplement (Settler Colonialism) qui provoque des évènements majeurs comme le génocide, comme la Nakba de 1948, représente « une réalité continue » et cette réalité sur la durée n’est que la démonstration d’une structure propre qui dépasse de loin un simple évènement du passé (ou du présent génocide à Gaza).
Le génocide est alors, un élément constituant du projet sioniste, c’est-à-dire :
Créer un État colonial avec sa base sociologique qui nécessite la disparition physique des natifs autochtones.
La création de toute pièce de cette Colonie-ghetto ne peut se faire que par la force destructrice d’un État puissant et d’une société spartiate militarisée ;
Cette « dérive » fasciste qui est largement partagée, n’est en réalité qu’un élément essentialiste et profond du projet sioniste :
99 députés sur 120 députés à la Knesset ont approuvé le génocide à Gaza (11 abstentionnistes et 10 députés palestiniens contre la politique génocidaire) ;
Le génocide culturel par la destruction massive des universités, des écoles, des bibliothèques, des centres culturels, des théâtres et l’assassinat de centaines d’académiciens, d’écrivains et d’artistes, (et même du Palais de Justice) accompagnent le génocide physique des civils. Il est même sa condition sine qua non comme l’a noté Richard Ovenden par rapport à la guerre en Bosnie

L’hystérie collective gagne même Yossi Beilin, un des architectes des Accords d’Oslo qui approuve le génocide à Gaza ;
La jubilation des soldats devant les scènes d’horreur : le sadisme d’un officier qui fait exploser des bâtiments en guise de cadeau pour sa fille qui fête son anniversaire, le char qui écrase le cadavre d’un palestinien à plusieurs reprises, etc… ; la liste est longue, sans rajouter des descriptions insoutenables des traitements inhumains et dégradants, ainsi que la torture systématique infligée aux prisonniers politiques…

Le Fatah et l’Autorité Palestinienne sont devenus des instruments aux mains du colonialisme et de l’impérialisme. Le Hamas prétend représenter une alternative et revendique d’avoir repris le leadership politique palestinien. Que faut-il en espérer ?

S’il est vrai que le Fatah est le parti unique de l’autorité de Ramallah, il faut faire la distinction entre les deux entités, car le Fatah, en tant que grande organisation de masse qui inclut un nombre conséquent de différents segments de la société palestinienne, reste lié à la question nationale et ses principaux constants. Cela dit, c’est injuste de les amalgamer allégrement car il existe encore des forces et des groupements dans les rangs du Fatah qui s’opposent à la politique de l’Autorité de Ramallah, même si elles ne sont pas capables de corriger le cours politique des dirigeants du Fatah.
L’Autorité est devenue une autorité fonctionnelle affiliée à Israël et aux États-Unis, et cela ne s’applique pas au Fatah dans son ensemble en tant qu’organisation de masse.
Quant au Hamas, dont le rêve historique est de remplacer l’OLP et le Fatah pour devenir « le représentant » unique de la cause nationale, il a été la première victime de l’attaque de 7 Octobre. Cela confirme l’idée que Hamas est toujours victime de ses propres succès :
En 2006, sa victoire électorale la transforme d’une organisation de résistance à une organisation étatique (au moins à Gaza) gérant les affaires civiles d’une zone sinistrée, sous siège militaire intégral et sans ressources. Hamas, en se transformant en semi-structure-étatique, a perdu de la crédibilité et de la popularité (au mois chez les Gazaouis) et a montré son incapacité à construire un régime qui respecte les aspirations légitimes de son peuple (autoritarisme excessif, répression sociale et surtout contre les femmes et exclusivité du pouvoir vis-à-vis des autres organisations politiques).
L’autre aspect de cet échec de la victoire de 2006 est l’insaturation de la première division profonde et le plus long dans l’histoire de la classe politique palestinienne. Ajoutons à cela que le régime du Hamas à Gaza a été similaire à celui de l’Autorité de Ramallah dans ses pratiques répressives au quotidien.
Cette situation est dramatique, car d’une part, le Hamas ne pourra pas occuper les sites de combats abandonnés par l’OLP, et d’autre part les forces démocratiques indépendantes (y compris certaines forces au sein du Fatah), n’ont pas encore été en mesure de représenter une véritable alternative. Nous sommes dans l’impasse terrifiante et notamment dans ce temps de génocide et de guerre totale qui se passe de Gaza jusqu’à la Cisjordanie.

Certains Palestiniens pensent que la solution passe par une résurrection de l’OLP, en la rendant plus démocratique et en l’ouvrant à d’autres fractions. Est-ce une solution ?

Oui, certains pensent qu’il y a toujours une possibilité de restructurer l’OLP sur des nouvelles bases plus démocratiques, mais personne ne croie que cette démocratisation passe par l’ouverture de l’OLP sur ces autres factions qui ne sont pas elles-mêmes démocratiques.

L’OLP a été créée sur un système de quotas attribués arbitrairement à des différentes organisations selon les conjonctures politiques du moment, et ce système n’est guère démocratique. Cela dit, Hamas doit trouver sa place à côté du Fatah dans cette OLP reconstruite (si elle sera reconstituée ?) et les 12 autres factions-coquilles-vides vieillissantes doivent se retirer de la scène politique pour permettre aux autres forces sociales et politiques indépendantes de se développer pour exister. Personnellement, je ne crois pas trop que la solution est de renouveler l’OLP qui a été le produit de son temps (guerre froide, guerres des libérations nationales triomphantes, montée des mouvances des gauches radicales, etc) et ce temps est révolu.
L’imaginaire politique palestinien doit trouver d’autres voies pour sortir de cette vacuité de pouvoir représentatif véritable du peuple palestinien.

Pourquoi la Solution à deux États est une illusion ?

Tout d’abord, c’est une « solution » (s’il s’agit réellement d’une solution) archaïque et raciste, les Palestiniens dans leur État et les juifs israéliens dans le leur. Mais en réalité, les accords d’Oslo dans la perception de la « gauche » israélienne au pouvoir dans ces moments-là, n’ont jamais envisagé la création d’un État palestinien véritablement souverain et indépendant. La preuve en est que dans ces dits « Accords » de 600 pages, ne contiennent pas un seul mot sur : Mettre fin à l’occupation, Mettre fin à la colonisation, ou un seul mot mentionnant la création d’un État palestinien.
Il s’agit tout simplement d’une supercherie grossière qui a duré 30 ans déjà. Dans ces temps de « négociations » surréalistes, mais hautement bénéfiques pour la colonisation : le nombre de colons en Cisjordanie est passé de 160.000 en 1994 à 800.000 colons en 2022 (des autres sources évoquent un million de colons déjà installés) et le nombre des colonies a triplé. Les territoires présumés faire la base territoriale du futur État-fiction sont passés de 23% de la terre de la Palestine mandataire à, à peine 9%.
La « non-solution » des deux États a été conçue et planifiée par l’établissement sioniste pour la gestion du conflit et non pas pour sa résolution.

Peux-tu nous expliquer la différence entre un État démocratique et un État binational ?

ODSI est la continuation d’un groupe constitué pendant les travaux de Congrès ODS d’Istanbul de 2017 tel que précédemment mentionné. L’un des points de divergence avec d’autres congressistes et d’autres groupements ODS comme le groupe de Haïfa a été autour de cette question binationale.
Cette question controversée concerne la communauté juive israélisée comme un groupe national constitué ou comme une communauté à marquage culturelle et cultuelle a dominé les débats sur les années de 2018 à 2020.
Pendant ces années, une tendance minoritaire vers le bi-nationalisme de l’État démocratique commence à s’exprimer tièdement au sein du groupe ODS-Haïfa donnant des indications proactives de ce qui va devenir plus tard (et sans ambiguïté) la position de la Campagne « for One Democratic State » (ODSC).
Ainsi, et sous l’influence de l’un des dirigeants d’ODSC, Jeff Halper, nous étions confrontés à la reconnaissance de l’idée que les Juifs ou les Israéliens constituent une seule nationalité (un groupe national) avec la nécessité de leur accorder des droits collectifs spécifiques, ce qui nous amène à la conclusion (par extension) qu’ils ont le droit à l’autodétermination et, conséquemment à leur État national.
Ceci est incompatible avec le principe d’un État démocratique unique, qui considère cet État comme un État de citoyens égaux sans tenir compte de leurs spécificités culturelles et religieuses, c’est-à-dire que l’État démocratique est un État inclusif, non-national (postnational), ni juif ni islamique, ni État charia ni État de halakha et il ne peut pas être similaire au modèle occidental en tant qu’ « État-nation ».

Si nous acceptons que leur spécificité religieuse en tant que Juifs est une spécificité nationale, à savoir si nous acceptons de facto qu’ils constituent un groupe national qui s’accomplit en tant que nation, une nation dont les membres jouissent de droits collectifs sur la base de ce lien national qui les unit.
Si nous acceptons l’idée de la nation juive ou juive-israélienne, nous capitulons devant les thèses sionistes. Nous avons averti nos camarades de ce danger de légitimer le récit sioniste fondateur qui considère tous les Juifs comme membres d’une nation éternelle à travers les âges et dans tous les pays dont ils faisaient partie. Ici, nous nous sommes opposés à cette dérive acceptant cette revendication sioniste qui est le support central de l’établissement de l’État juif en tant qu’État-nation exclusif.
ODSI a produit un texte détaillant cette différence majeure entre État démocratique de citoyenneté et un État binational. (Je peux vous fournir ce document que nous avons intitulé « ODS ou OBS » si vous souhaitez)

Quel est votre point de vue sur la gauche palestinienne, notamment le FPLP ?

La gauche palestinienne, dépendante des régimes autoritaires et sanguinaires de Damas et de Téhéran, a perdu toute crédibilité, surtout le Front populaire. Les Fronts populaires et démocratiques sont devenus des organismes formels vivant des gloires d’un passé lointain de lutte, tandis que leurs appareils bureaucratiques continuent d’exister en marge des événements.
Les fragments de gauche restants dans leur discours ne peuvent pas cacher leur dépendance à l’égard des forces qui oppriment brutalement leur peuple (le régime syrien ne tue pas seulement des Syriens, mais aussi des Palestiniens de Syrie). Nous pouvons dire sans hésitation qu’il n’y a plus de gauche Palestinienne organisée à l’heure actuelle mais il y a un peuple de gauche indépendant et des militants isolés au sein de ces deux organisations.

Pensez-vous qu’il existe, parmi les Juifs israéliens, une fraction de la population qui puisse être ralliée au projet d’un État démocratique ?

Nous ne cultivons pas d’illusions concernant une adhésion rapide et large pour l’État démocratique, notamment dans ces derniers temps où il y a une polarisation rampante vers le fascisme populaire et institutionnel. Il reste que l’État démocratique est une proposition politique palestinienne adressée aux Palestiniens et aux Israéliens comme les deux partenaires de ce futur État. Ce qu’il y a de pire dans la société israélienne, c’est l’expansion flagrante d’une droite suprémaciste et raciste, héritière de feu le rabbin Kahane. Et pour contrôler le pouvoir, elle a dû faire une place de choix à l’extrémiste Itamar Ben Gvir, admirateur avoué de Baruch Goldstein, l’auteur du massacre des Palestiniens d’Hébron, en 1994.
Cette dérive vers la droite extrême, il n’aura pas fallu vingt ans pour que les amis de l’assassin d’Itzhak Rabin parviennent au pouvoir. En Israël d’aujourd’hui, le crime paie ! Il ne faut pas croire que Ben Gvir est un extrémiste isolé dans la petite cour des miracles de Netanyahou. Il a recueilli 10 % des voix. Son parti est le troisième de la Knesset. Et d’autres personnages, comme Bezalel Smotrich ou Naftali Bennett, rivalisent de racisme et de haine avec lui.
En effet, il faut rappeler que la droitisation, comme on dit, n’est pas le seul fait de la droite. La gauche y a largement contribué en se sabordant en 2001, sous les auspices du tandem travailliste Ehud Barak-Shimon Peres. L’histoire de la gauche sioniste n’est qu’une longue déchéance dont les résultats des dernières législatives sont l’aboutissement tragique, avec un parti travailliste réduit à quatre sièges et la disparition du Meretz. On peut toujours gloser sur la droitisation de la société israélienne, mais que peut-il advenir d’autre quand les partis de gauche se sabordent ?
Dans ce climat néfaste que la société Israélienne traverse, nous pouvons affirmer sans hésitation l’opposition de la majorité des Israéliens aux thèses ODS car ils les perçoivent comme une menace à l’identité juive de l’État d’Israël. Ils craignent qu’un État démocratique conduise à une situation où les juifs deviendraient une minorité, mettant fin au caractère exclusivement juif de l’État.

En dehors de cette majorité, il y a des voix minoritaires des juifs israéliens dé-sionisés, des intellectuels, des universitaires et des journalistes qui luttent contre cette machine de propagande qui conditionne la société israélienne et déshumanise les Palestiniens pour justifier les pires crimes.
Le célèbre historien Ilan Pappé s’adresse à son pays en novembre 2023 en disant « qu’il n’est pas toujours facile de s’en tenir à sa boussole morale, mais si elle pointe vers le nord (vers la décolonisation et la libération) alors elle vous guidera très probablement à travers le brouillard de la propagande vénéneuse. »
Ensuite, malgré des années d’endoctrinement et d’ingénierie sociale sioniste, il y a quelques segments des Mizrahis (juifs orientaux), des libéraux sionistes qui essayent de se libérer du sionisme et de son État juif exclusif.

En France, comme dans beaucoup de pays occidentaux, les médias bourgeois et les gouvernements impérialistes veulent criminaliser l’antisionisme, en prétendant qu’il ne serait qu’une variante de l’antisémitisme. Que leur répondez-vous ?

L’antisionisme est une longue histoire proprement juive avant qu’il devienne l’un des aspects de la lutte des Palestiniens contre le projet colonial sioniste. L’histoire du Bund montre que le combat contre le sionisme ne date pas d’aujourd’hui et qu’il a été mené par des juifs qui ont détecté sa nature véritable comme mouvement réactionnaire et colonial au service de la bourgeoisie.
Il faut noter qu’il y avait bien deux voies parmi les juifs d’Europe, et les sionistes n’étaient pas majoritaires. Mais les antisionistes ont tous ou quasi tous été tués, et nous savons fort bien que cela n’a dérangé ni les dirigeants sionistes, ni les dirigeants occidentaux. Après quoi, ils se servent à tout-va du nom de ceux qu’on a tués pour leur projet colonial.
Or, si l’antisionisme a été initié par des juifs qui ne sont pas naturellement d’antisémites, nous ne pouvons pas accuser d’antisémitisme qui combat le sionisme aujourd’hui, le sionisme comme une idéologie nationaliste et raciste au service d’un projet colonial de peuplement.

Comment nommer l’État démocratique pour lequel vous luttez ? État israélo-palestinien ? Palestine laïque et démocratique ?

Le nom de l’État démocratique sera la Palestine, l’État démocratique et laïque de la Palestine.
Tous les juifs en Palestine avant la création de l’État d’Israël ont été naturalisés palestiniens, ils redeviendront de nouveau des Palestiniens à part entière. Devenir palestinien, c’est avoir une identité politique liant l’individu à la communauté politique, qui est post-nationale, post-ethnique, post-religieuse.
Ce citoyen peut avoir une sous-identité au niveau individuel qui le caractérise. Il y aura une réconciliation entre son identité politique de citoyen et sa propre identité individuelle, et il pourra vivre dans ces deux appartenances.

Quelle est la place des religions dans la perspective d’un État démocratique ?

Cette question a été un des axes de divergence dans le Congrès ODS à Istanbul. Ici, la première question controversée restée en suspens depuis ces années (2018-2019) tournait autour de la nécessité de définir la nature de cet État promis, la nature de son système politique et la nécessité de coupler son essence laïque avec sa politique démocratique.
Cette question laïque est toujours un sujet de débat vu la « résistance » des courants traditionalistes et islamistes contre son adoption, mais, nous insistons dans ces débats sur l’idée que le seul État respectueux de la religion est l’État laïque, car cet État est le garant du respect de toutes les croyances y compris religieuses. Nous introduisons dans ces débats ouverts nombres de points et surtout « la neutralité » de l’État vis-à-vis les diverses croyances de ses citoyens et que l’État en soi n’a pas de religion déclarée.
La persistance de ces débats a amené l’ODSI, lors d’une conférence en juillet dernier, à traiter ce sujet explosif pour formuler des réponses claires étant donné le rôle important que jouent la culture populaire islamique et la philosophie politique islamiste en Palestine. Comment pouvons-nous gérer ces tendances et convaincre les gens de notre vision ?
En effet, l’islam politique présente un obstacle important en raison de sa nature prescriptive et du renforcement des mouvements du Hamas et du Jihad au cours des dernières décennies. Avant cette conférence en juillet, nous avons aussi débattu cette question en mai dernier avec un groupe juif israélo-américain (Shoresh). La question concernant le rôle de la religion a été posée dans le terme « comment imaginez-vous que l’idée d’un État laïc puisse fonctionner étant donné le rôle central que joue la religion à la fois dans l’identité des peuples, leur autodétermination et leur gouvernance ? »

Nous avons formulé la réponse qu’il y a un problème dans la pensée orientaliste en Occident (et par extension chez les Israéliens), et ce problème consiste à considérer la religion comme quelque chose d’essentialiste, immuable, durable, non changeant, non évolutif  ; figé dans le temps…
En réalité, il ne s’agit que d’idées préconçues que la vie réelle nie.
La religion, comme tout système de valeurs et de pensée idéologique et comme l’une des composantes d’une identité collective, est l’objet de changements, d’acculturation, d’adaptation.
Le rôle du pouvoir politique est majeur et crucial dans ces changements, adaptations, modifications :
Il suffit que la loi s’adresse directement à l’individu sans l’intermédiaire de sous-pouvoirs communautaires ou religieux. L’individu, le citoyen, doit exister à titre individuel et non en tant que membre d’une communauté.
L’État et ses institutions sont neutres par rapport à ce citoyen.
Cet État inclusif instaurera des valeurs communes de citoyenneté politique et non ethnique ou religieuse. L’État laïque et démocratique est le seul représentant de sa communauté de citoyens  ; il est avant tout une communauté politique. L’identité sera une identité politique et non ethnique ou religieuse. Dans ces conditions, la religion et l’identité particulière demeurent confinées à la sphère privée. Il est évident que la loi de cet État exclura la charia, la halakha et leurs dictats imposés au comportement de l’individu.

Comment imaginer le retour des réfugiés, revendication très importante du mouvement national palestinien et pierre de touche du colonialisme sioniste ?

La question du retour est doublement essentielle pour les Palestiniens et pour le projet de colonisation israélienne. Pour les Palestiniens, il n’y aura pas de réconciliation avec les Israéliens sans que ces derniers reconnaissent l’injustice qu’ils ont infligé au peuple palestinien en 1948. La seule réparation possible pour ce crime est le retour des Palestiniens dans leur pays natal. Concernant ce hold-up du siècle dernier, le refus des sionistes d’admettre le droit du retour au peuple palestinien signifie le refus du voleur de rendre au propriétaire l’objet volé. Reconnaître le droit de retour signifie que l’acte fondateur de l’État d’Israël a été basé sur le vol de la terre palestinienne, sur le nettoyage ethnique et des massacres pour exproprier la Palestine entière afin de la transformer en État juif exclusivement où il n’y a pas de place pour le Palestinien natif de cette terre.

Comment surmonter les haines accumulées au fil des décennies ?

En politisant la haine, en rendant justice et en appliquant l’« accountability », le principe de responsabilité et l’obligation de rendre compte de leurs crimes de guerre.

Quelles initiatives, l’Initiative a-t-elle mené jusqu’à présent, en Palestine, en Israël ou à l’étranger ? Quelles prochaines initiatives envisagez-vous ?

Nous sommes une jeune organisation et nous (ODSI) ne sommes pas encore assez forts mais nous possédons la force de la proposition ; nous avons mené plusieurs initiatives en Palestine dans la perspective de créer des alliances alternatives pour combattre cette vacuité du leadership palestinien. Nous avons entamé des discussions en 2023 avec la mouvance démocratique palestinienne qui regroupe plusieurs tendances et notamment le « Congrès de 14 millions » dirigé par « Omar Assaf », une personnalité indépendante en Cisjordanie. Nous avons également mené des discussions intenses avec le mouvement de « Moustapha Bargouthi », l’« Initiative Nationale Palestinienne ». Et du côté Israélien, nous avons participé au lancement d’un Appel adressé aux israéliens intitulé « A Notre Autre » et qui a suscité « beaucoup » de réactions et des débats avec ces Israéliens qui commencent à sortir de l’idéologie sioniste. Nous avons aussi entamé des discussions et des projets de travail communs avec un groupe Israélo-américain (Shoresh).
A l’étranger, nous avons lancé un « Appel à nos amis juifs », un appel qui a reçu des bonnes réactions de deux parts, 14 000 palestiniens ont signé l’Appel dès la première semaine de son lancement et des centaines des jeunes juifs, notamment américains, ont adhéré à cet appel. Suite à ces activités, nous avons établi des contacts avec le groupe « Jewish Voice for Peace » aux USA. https://odsi.co/en/statements/open-letter-jewish-allies/
En mars dernier, nous avons participé à une conférence à Bruxelles avec la participation de plusieurs forces politiques et spécifiquement le PTB et des intellectuels comme Ilan Pappé.
En juin, l’ODSI a publié son Manifesto “La Palestine de demain”, signé par 20.668 Palestiniens. https://odsi.co/fr/statements/declaration-tomorrows-palestine

Nous allons lancer prochainement une campagne vers la création d’un mouvement démocratique Palestinien en Palestine et dans la diaspora palestinienne.

La France doit refuser l’extradition de GINO ou se rendre complice de Viktor Orban

Dans cette émission, nous revenons sur la demande d’extradition par la Hongrie de Gino, militant antifasciste. Vous pourrez écouter la conférence de presse qui s’est déroulée dans les locaux de la LDH le 10 février 2025 et un montage des prises de paroles qui ont eu lieu devant le palais de justice de Paris le 12 février 2025.

Rexhino « Gino » Abajaz est incarcéré depuis novembre 2024 à la prison de Fresnes, en attente de sa potentielle extradition vers la Hongrie. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen émis par les autorités hongroises : elles l’accusent d’avoir agressé des militants néo-nazis en marge d’une manifestation antifasciste à Budapest, en février 2023. La justice française devait se prononcer ce mercredi 12 sur l’extradition de Gino.

Gino est accusé d’avoir participé à des violences contre des militants néo-nazis en février 2023, lors d’une manifestation protestant contre le « jour de l’honneur ». Le « jour de l’honneur » commémore la défaite des troupes allemandes face à l’Armée rouge en 1945. Elle a eu lieu une fois de plus samedi dernier, le 8 février, regroupant plus de 4 000 personnes, arborant pour certaines des uniformes nazis et autres signes d’appartenance à l’extrême droite. Cette marche bénéficie chaque année de l’aval du gouvernement d’Orban, il est même soupçonné de contribuer au financement de celle-ci.

En 2023, une contre-manifestation antifasciste a été organisée pour protester contre la tenue de cet événement. Des heurts auraient éclaté en marge de celui-ci entre fascistes et antifascistes. C’est de ces heurts dont sont accusés Gino et une quinzaine d’autres militants antifascistes de différents pays. La Hongrie mène depuis une véritable chasse à l’homme à travers toute l’Europe. Le mandat d’arrêt européen, mis en place par l’Europe au début des années 2000, Sarkozy était alors ministre de l’Intérieur, permettrait, grâce à l’appui des polices des différents États membres, de livrer Gino et ses camarades à la Hongrie dans le but de les juger en Hongrie.

Les accusations dont les militantes et militants antifascistes font l’objet sont complètement extravagantes, les peines encourues disproportionnées et les conditions de détention inhumaines et dégradantes. Si la France remet Gino à la Hongrie, il encourt jusqu’à 16 ans de prison et risque de voir ses droits les plus élémentaires bafoués. Les témoignages qui nous sont revenus des prisons hongroises, et notamment celui d’Ilaria Salis, arrêtée dans le même contexte et risquant jusqu’à 24 ans de prison, attestent des conditions de détention inhumaines et des pratiques d’isolement dites de « torture blanche ».

L’extradition vers la Hongrie d’extrême droite d’Orban comporte de nombreux risques : la Hongrie ne remplit pas les prérogatives d’un État de droit. Dans ce contexte, livrer un militant antifasciste aux autorités hongroises signifierait que la France est prête à collaboration avec le régime d’Orban.

Dans le cas où la France refuserait l’extradition de Gino, il ne faut pas que la justice française en profite pour expédier Gino en Albanie où il est né. Envoyer Gino en Albanie l’exposerait potentiellement à une nouvelle demande d’extradition, que l’Albanie donnerait.

Gino est un camarade antifasciste qui doit être remis en liberté.

LA SITUATION AU BÉNIN

Ce mercredi 12 février 2025, L’actualité des Luttes a reçu deux militants de la diaspora béninoise, Eugénie et Komlan. Tous deux membres de l’UAPDB (Unité d’Action Patriotique de la Diaspora du Bénin), ils sont venus dénoncer la mainmise de l’impérialisme français sur toutes les sphères de la société béninoise, avec la bénédiction du président Patrice Talon. 

Depuis 2019, le Bénin est devenu un territoire stratégique pour les militaires français ayant quitté les pays du Sahel (Burkina Faso, Niger, Mali…), rendant le pays encore plus instable. Le 8 janvier 2025, un attentat a fait plus d’une trentaine de morts parmi les militaires Béninois, mais le président Talon refuse de faire la lumière sur cette affaire. 

C’est dans ce contexte que l’UAPDB et les forces progressistes béninoises appellent à une manifestation le samedi 1er mars 2025 à 14h devant l’ambassade du Bénin à paris, afin de rendre hommage aux soldats tués et d’apporter leur soutien à la lutte pour l’émancipation de leur peuple face à l’impérialisme français. 

PALESTINE : artistes en résistance ou l’importance de la culture en temps de guerre

Après le siège meurtrier des forces de l’Autorité palestinienne qui a fait 13 morts, c’est l’armée israélienne qui a envahi en force le camp de réfugiés de Jénine, mardi 21 janvier 2025. Israël profite du cessez-le-feu à Gaza pour accroître la répression en Cisjordanie, surtout à Jénine où les combattants résistent avec le soutien de la population.


Le 13 décembre 2023, le théâtre de la liberté de jénine, a été bombardé et pillé par l’armée israélienne. Trois de ses membres ont été arrêtés dont l’ancien directeur artistique et comédien Ahmed Tobasi qui a été libéré rapidement alors que le président Bilal al-Saadi, en détention depuis 2 ans sans raison, a été libéré ce 13 décembre.

Le 18 janvier 2025, Le Collectif Montreuil Palestine organisait avec Les Amis du Théâtre de la Liberté de Jénine, Stop Arming Israël France et la CGT Spectacle une réunion publique contre le commerce des armes avec Israël, au théâtre l’échangeur à Bagnolet.

Dans l’émission de ce jour, qui fait suite à l’émission précédente sur le commerce d’armement avec Israël, nous vous proposons l’écoute d’une majeure partie de la seconde table ronde intitulée : comment agir en France et en Palestine contre le commerce des armes avec Israël ? L’importance de la résistance culturelle

DOCUMENTAIRE : Contre-feux, résistance sociale et syndicale en Palestine, lien si contre et dans la page, Vidéo à voir en ligne https://www.autourdu1ermai.fr/

RASSEMBLEMENT POUR LA LIBÉRATION DE NOTRE CAMARADE GINO
Le comité de soutien pour Gino, organise un rassemblement ce mercredi 12 février 2025 à 12 h place Louis Lépine, face au palais de justice de paris métro cité.

Ce mercredi 12 janvier, notre camarade Gino, militant antifasciste
incarcéré à la prison de Fresnes depuis novembre dernier, comparaîtra à
la Cour d’Appel de Paris. Suite à un mandat d’arrêt émis par la Hongrie qui l’accuse d’avoir participé à des violences contre des militants néo-nazis à Budapest en
2023, Gino risque d’y être extradé. Si l’État français décide de le remettre aux autorités hongroises, Gino encourt jusqu’à 16 ans de prison et risque de voir ses droits les plus élémentaires bafoués.

Le 15 janvier dernier, le délibéré rendu par la Cour d’Appel de Paris a
reconnu l’existence de “dysfonctionnements systémiques” concernant
l’indépendance du pouvoir judiciaire hongrois et a accédé aux demandes
de la défense, exigeant de la Hongrie un certain nombre d’informations
complémentaires. Cette audience, qui décidera ou non de son extradition, est donc
cruciale pour le sort de Gino.

Nous appelons à un rassemblement devant le Palais de Justice à 12 h 00 où
auront lieu des prises de paroles de Thomas Portes (LFI), René Monzat
(LDH), Révolution Permanente, Tsedek, FemRev, Visa, Young Struggle,
Union Communiste libertaire et d’autres…

Nous refusons son extradition vers la Hongrie et exigeons la libération
immédiate de Gino.

Votre présence est essentielle. Venez nombreux !

Le comité pour la libération de Gino

#FREEGINO #FreeAllAntifas #NoExtradition

Marche des solidarités : situations internationales

Dans le cadre du week-end organisé par la Marche des Solidarités du 25 janvier dernier, nous avons enregistrée la discussion intitulée ” Situation internationale : quelles politiques des gouvernements vis-à-vis des migrant.e en France, en Italie, Espagne, Allemagne et Grande Bretagne – Les différentes politiques migratoires et la progression du danger fasciste”. C’est ce que nous vous diffusons aujourd’hui dans cette émission en appel à la manifestation européenne du 22 mars prochain et dont nous vous diffusons le texte ci dessous.

La Marche des Solidarités réunie en Assemblée ce 26 janvier 2025 avec des collectifs et militant.es de la région parisienne, de Rennes, Lille, Rouen, Grenoble, Clermont-Ferrand, Besançon, St Brieuc, Marseille, Toulouse, Poitiers, Lyon, Montpellier :

Appelle à développer et élargir la mobilisation, notamment dans la jeunesse, aux côtés des collectifs de mineur.es isolé.es en lutte, à organiser des occupations et aider à la création de nouveaux collectifs.

Appelle à construire la lutte aux côtés des Collectifs de sans- papiers contre la loi Darmanin et la circulaire Retailleau, pour l’ ouverture de guichets en préfecture pour le dépôt de dossiers de régularisation et le renouvellement des titres de
séjour.

Appelle à préparer dès maintenant, avec nos collectifs, réseaux, syndicats, associations, foyers de travailleurs immigrés, lieux culturels et artistiques, etc. les conditions d’ une vague de luttes combinant tous nos répertoires d’ action (grèves, occupations, luttes dans les écoles, hôpitaux, universités…) pour obtenir des régularisations collectives, l’hébergement inconditionnel des sans-abris, la
reconnaissance des droits pour les mineur.es.

Appelle à des manifestations unitaires sur tout le territoire le samedi 22 mars contre le racisme et contre le fascisme, pour l’égalité des droits (papiers, logement, santé, école) de toutes et tous et la justice sociale.

FIN DU COMMERCE D’ARMEMENT AVEC ISRAEL

Mercredi 15 janvier 2025 : un accord de cessez-le-feu a été trouvé, après 15 mois d’une offensive génocidaire qui a fait au moins 45000 morts, selon les autorités palestiniennes et probablement plus de 70 000, selon le journal médical internationalement reconnu The Lancet. Pour en arriver là, Israël, a mis des moyens terrestres et militaires sans précédent, rasant quasiment la bande de Gaza.

Pour qu’Israël, en arrive là, il lui faut aussi des pays complices, pour lui vendre de l’armement. pour cette région, le plus gros fournisseur, se trouve être les États-Unis. Mais la France, n’est pas en reste, notamment sur les composants

Dans l’émission, de ce jour, nous allons parler de ce commerce des armes en direction d’Israël avec le collectif Stop Arming Israël France. Ce 18 janvier 2025 se tenait au Théâtre L’Échangeur de Bagnolet une rencontre intitulée : SOIRÉE DE SOLIDARITÉ AVEC LES ARTISTES PALESTINIENS. En début de cette soirée, Le collectif Montreuil Palestine organisait avec Les Amis du Théâtre de la Liberté de Jénine, Stop Arming Israël France et la CGT Spectacle une réunion publique contre le commerce des armes avec Israël. Et c’est cette rencontre que nous vous proposons dans l’émission d’aujourd’hui.

Journée nationale d’action Stop Arming Israël jeudi 30 janvier 2025

Tractage auprès des travailleur.euses de l’armement Thales & Safran Massy (91) RDV 7 h 30 à Massy-Palaiseau (RER B) Sortie 1 Massy-Atlantis

Action légale, mais contrôle de police possible – prévoir une pièce d’identité

Appel Urgent des Syndicats Palestiniens : Mettre fin à toute complicité, Arrêter d’armer Israël. 

Israël a exigé que 1,1 million de Palestiniens évacuent la moitié nord de Gaza, tout en les soumettant à des bombardements constants. Cette mesure impitoyable s’inscrit dans le cadre du plan israélien, qui bénéficie du soutien indéfectible et de la participation active des États-Unis et de la majorité des États européens, visant à perpétrer des massacres odieux et sans précédent contre les 2,3 millions de Palestiniens de Gaza et à procéder à un nettoyage ethnique de l’enclave. Depuis samedi, Israël bombarde intensivement et sans discernement Gaza et a coupé le carburant, l’électricité, l’eau, la nourriture et les livraisons médicales au territoire. Israël a tué plus de 2 600 Palestiniens, dont 724 enfants, rasant des quartiers entiers, éliminant des familles complètes et blessant plus de 10 000 personnes. Certains experts en droit international ont commencé à mettre en garde contre des actes génocidaires d’Israël.

Par ailleurs, le gouvernement israélien d’extrême droite a distribué plus de 10 000 fusils aux colons extrémistes de Palestine 48 et de Cisjordanie occupée, afin de faciliter leurs attaques et pogroms de plus en plus fréquents contre les Palestiniens. Les actions, les massacres et la rhétorique d’Israël indiquent son intention de mettre en œuvre une seconde Nakba, promise depuis longtemps, en expulsant autant de Palestiniens que possible – créant un “nouveau Moyen-Orient” dans lequel les Palestiniens vivraient perpétuellement soumis.

La réponse des États occidentaux a été un soutien complet et total à l’État d’Israël, sans même un semblant de respect du droit international. Ceci a augmenté le sentiment d’impunité d’Israël, lui donnant carte blanche pour mener sa guerre génocidaire sans aucune limite. Au-delà du soutien diplomatique, les États occidentaux fournissent de l’armement à Israël et sanctionnent les activités des entreprises d’armement israéliennes à l’intérieur de leurs frontières. 

Alors qu’Israël intensifie sa campagne militaire, les syndicats palestiniens appellent leurs homologues internationaux et toutes les personnes de conscience à mettre fin à toute forme de complicité avec les crimes d’Israël, en cessant de toute urgence le commerce d’armement avec Israël, ainsi que tout financement et toute recherche militaire. C’est maintenant qu’il faut agir – la vie des Palestiniens est en jeu. 

Cette situation urgente et génocidaire ne peut être évitée que par une augmentation massive de la solidarité mondiale avec le peuple Palestinien, qui seul peut freiner la machine de guerre israélienne. Nous avons besoin que vous agissiez immédiatement – où que vous soyez dans le monde – pour empêcher l’armement de l’État israélien et des entreprises impliquées dans l’infrastructure du blocus. Nous sommes inspirés par les mobilisations syndicales passées en Italie, en Afrique du Sud, et aux États-Unis, ainsi que des mobilisations internationales similaires contre l’invasion italienne de l’Éthiopie dans les années 1930, et contre la dictature fasciste au Chili dans les années 1970 et ailleurs, où la solidarité mondiale a limité l’ampleur de la brutalité coloniale.

Nous appelons les syndicats des secteurs concernés à: 

  1. Refuser de construire des armes destinées à Israël.
  2. Refuser de transporter des armes vers Israël.
  3. Adopter des motions en ce sens au sein de leur syndicat.
  4. D’agir contre les entreprises complices qui participent à la mise en œuvre du siège brutal et illégal d’Israël, en particulier si elles ont des contrats avec votre institution. 
  5. Faire pression sur les gouvernements pour qu’ils cessent tout commerce militaire avec Israël et, dans le cas des États-Unis, qu’ils cessent de le financer.

Nous lançons cet appel alors que nous assistons à des tentatives d’interdiction et de réduction au silence de toutes les formes de solidarité avec le peuple palestinien. Nous vous demandons de vous exprimer et d’agir face à l’injustice, comme les syndicats l’ont fait historiquement. Nous lançons cet appel, car nous sommes convaincus que la lutte pour la justice et la libération de la Palestine est non-seulement une lutte qui sera déterminée au niveau régional et mondial. C’est aussi un levier pour la libération de tous les peuples dépossédés et exploités du monde.

Fédération générale palestinienne des syndicats, Gaza. 

QUELLES STRATEGIES DE LIBERATION AU MOYEN-ORIENT ?

Le 7 octobre 2023, une attaque du Hamas, provoquant des morts et des otages, permet à Israël, de mené une guerre d’extermination contre le peuple de Gaza et lui permet d’accentuer son idéologie coloniale, notamment en Cisjordanie et provoquer une guerre sur le territoire libanais.

Le 8 décembre 2024, les Syriens ont renversé le régime de Bashar el-Assad après treize ans de révolution, de guerre, d’interventions étrangères et de profondes transformations sociétales causées par des massacres de masse (plus de 500 000 morts), des déplacements forcés de millions de personnes et un remodelage démographique brutal.

Dans ce contexte, quelles sont les perspectives de luttes et des moyens d’émancipation des peuples ?

Pour cela, nous vous proposons dans l’émission de ce jour, l’écoute d’une grande partie de la réunion publique qui se tenait le 17 janvier 2025 et organisé par Autonomie de classe au CICP – Centre International de Culture Populaire. Le thème de ce débat était : Quelle stratégie de libération au Moyen-Orient ?

Pierre Stambul ” Du projet sioniste au génocide “

Aujourd’hui dans cette émission nous vous diffusons la prise de parole de Pierre Stambul, membre de l’UJFP, qui avait lieu le samedi 18 à la libraire résistance autour de son ouvrage ” Du projet sioniste au génocide”. Avant cela, vous entendrez un court montage d’une partie des prises de paroles, qui ont eu lieu le jeudi 16 janvier lors du rassemblement organisé par Urgence Palestine à Stalingrad, contre la tenue d’un match de basket à Paris contre le Maccabi Tel Aviv, qui reviennent sur l’annonce du “cessez le feu” à Gaza du mercredi 15 janvier.

LIBEREZ GINO

Le militant antifasciste Gino est détenu à Fresnes, en attente de la décision concernant sa possible extradition en Hongrie. Il est accusé d’avoir participé en février 2023 à Budapest aux affrontements en marge du défilé néonazi Day of Honour (jour de l’honneur), qui accueille depuis 1997 des nostalgiques du Troisième Reich et de la mode Waffen-SS.

Un mandat d’arrêt européen a été émit à l’encontre de Gino et de ses camarades, accusés de « participation à une organisation criminelle » et de « coups et blessures provoquant un risque immédiat de mort », des délits passibles en Hongrie d’une peine maximale de seize années d’emprisonnement. Selon Mediapart, le mandat est la conséquence d’une agression présumée contre deux néonazi·es qui ont écopé d’une incapacité totale de travail (ITT) de cinq et six jours.

La SDAT (Sous-Direction Anti-Terroriste) a procédé à l’interpellation de Gino en région parisienne, afin de répondre avec zèle à la demande d’extradition formulée par les autorités hongroises, aux mains du gouvernement d’extrême droite de Viktor Orban. Pour la même affaire, d’autres militant.es antifascistes de plusieurs pays d’Europe ont été arrêté.es, emprisonné.es et ostensiblement torturé.es.

Le 15/01, s’est tenu le délibéré concernant la demande d’extradition de Gino, devant la Cour d’appel de Paris. La demande d’informations complémentaires demandée par la défense a été reçue positivement, pour une partie des demandes. La justice a pointé de graves « dysfonctionnements » en matière d’indépendance et d’équité dans le pays dirigé par Viktor Orbán. La Cour d’appel accède donc à la majorité de nos demandes de compléments d’informations au gouvernement hongrois. Ce dernier a maintenant deux semaines pour répondre.

La Hongrie doit :

Dans un premier temps, préciser les conditions de détention de Gino s’il est remis à la Hongrie. Dans un second temps, préciser les mesures concrètes prises pour garantir sa sécurité du fait de ses opinions politiques. Dans un troisième temps, préciser les garanties effectives pour protéger sa personne et garantir son droit à un procès équitable, notamment par rapport à l’indépendance et l’impartialité des tribunaux hongrois.

La Hongrie doit fournir ces documents sous 15 jours et la prochaine audience aura lieu le mercredi 12 février.

Néanmoins, convaincu.e.s qu’un régime qui soutient des évènements comme la Marche de l’Honneur ne peut en aucun cas garantir les droits des militant.e.s antifascistes comme Gino, la pression médiatique et politique doit continuer autour de cette affaire.

Pour cela et en appel à la journée de solidarité qui se tiendra le samedi 18 janvier à la Parole Errante, à Montreuil, nous vous diffusons aujourd’hui le podcast produit dans les studios de la parole errante par le comité de soutien de Gino : toutes vos prisons ne suffiront, précédé d’une mise en contexte produite par blast et intitulé la France au service des néo-nazis hongrois.

MARTINIQUE : Rien pour eux, libérez le « R »

Aujourd’hui, dans cette émission, nous revenons sur l’actualité en Martinique. Parce que, nous aussi, comme le Canard réfractaire, on ne lâche pas, on suit les luttes qui se passent. Dans un premier temps, vous pourrez écouter l’émission justement faite par le canard réfractaire que nous saluons et dans un deuxième temps, vous écouterez le reportage que nous avons réalisé en nous rendant à la manifestation Parisienne du 11 janvier à la gare Montparnasse en soutien à la lutte contre la vie chère et pour demander la libération du « R », de Rodrigue Petitot, président du Rpprac, le Rassemblement Pour la Protection du Peuple et des Ressources Afro-Caribéennes.

Vie chère aux Antilles : L’enquête de Libération met à jour les pratiques opaques et les marges exorbitantes de GBH

11 janvier 2025

— Par Sabrina Solar —

La question de la vie chère aux Antilles et les pratiques économiques des grandes entreprises locales, telles que le groupe GBH, fait l’objet d’une attention croissante non seulement dans les territoires d’Outre-Mer, mais aussi à l’échelle nationale. En ce début d’année, l’enquête publiée par le quotidien Libération, le 9 janvier 2025, a mis en lumière les pratiques controversées de cette multinationale martiniquaise, qui s’est imposée comme un acteur majeur dans plusieurs secteurs économiques, dont celui de l’automobile. Cette investigation est d’autant plus pertinente dans un contexte de crise sociale, où les hausses de prix et les inégalités économiques sont des sujets de débat intense.

L’enquête s’appuie sur des documents internes confidentiels obtenus grâce à un cadre supérieur de GBH, un des 170 managers ayant accès à ces informations sensibles. Ce dernier, travaillant depuis près de 20 ans dans la branche automobile du groupe, a fourni des éléments clés permettant d’exposer l’étendue des marges réalisées par GBH dans ce secteur. Selon les données révélées, les concessions automobiles de GBH en Outre-Mer génèreraient une marge nette de 18 à 28 % sur chaque véhicule vendu, soit trois à quatre fois plus que dans l’Hexagone pour des voitures similaires. Ce différentiel de prix est difficilement justifiable par les coûts d’approche, tels que le transport ou l’octroi de mer, que l’entreprise invoque fréquemment pour expliquer cette disparité. Selon les experts cités dans l’enquête, ces frais ne représenteraient que 15 à 20 % du prix de vente final, ce qui est bien loin de justifier de telles marges.

L’une des pratiques les plus controversées soulevées par l’enquête concerne les « marges arrière ». Ce terme désigne les remises de prix que GBH obtiendrait de ses fournisseurs à la fin de chaque année, en fonction des objectifs de vente atteints. Ces marges arrière, bien que le groupe les évalue à 5 à 7 % du chiffre d’affaires, sont largement contestées. Christophe Girardier, consultant indépendant et auteur de plusieurs rapports sur la distribution en Outre-Mer, estime que ces marges arrière pourraient atteindre jusqu’à 25 % du chiffre d’affaires annuel de GBH. Ce mécanisme de remises influe directement sur les prix finaux payés par les consommateurs et contribue à l’augmentation artificielle des prix des biens de consommation courante dans les territoires d’Outre-Mer, dont la Martinique et la Guadeloupe. Cette situation devient encore plus problématique dans un contexte où les prix peuvent être jusqu’à 40 % plus élevés qu’en métropole, alimentant ainsi la crise sociale liée à la vie chère.

L’enquête va plus loin en exposant l’opacité financière du groupe GBH, qui fait l’objet de critiques récurrentes. Bien qu’il ait été contraint, après une action en justice, de publier ses comptes sociaux pour la période 2013-2018, ces documents ne permettent pas d’avoir une vision complète de la situation financière du groupe. En effet, ces comptes, publiés juste avant les fêtes de fin d’année 2024, ne sont que des comptes sociaux, un minimum légalement requis, et non des comptes consolidés. De plus, ces comptes ne détaillent pas les nombreuses filiales de GBH, rendant difficile toute analyse approfondie. Cette structure complexe et opaque permettrait au groupe de maximiser ses bénéfices tout en allégeant artificiellement les comptes d’exploitation de ses entités les plus rentables. Ce type de gestion est critiqué pour son manque de transparence et pour les effets néfastes qu’il a sur l’économie locale, où les marges excessives engendrent une pression insoutenable sur le pouvoir d’achat des populations.

L’enquête de Libération n’intervient pas seulement dans le cadre d’une crise sociale, mais aussi dans un contexte judiciaire. En effet, plusieurs lanceurs d’alerte ont porté l’affaire devant le tribunal de commerce de Fort-de-France, exigeant la publication complète des comptes financiers de GBH, notamment les comptes consolidés et ceux des différentes filiales. Après deux renvois, le dossier du groupe sera examiné à nouveau le 23 janvier 2025. Ce jour-là, le tribunal devra déterminer si le groupe respecte ou non les obligations légales en matière de transparence financière et s’il y a lieu de prononcer une amende pour non-publication des comptes en bonne et due forme.

En parallèle de cette enquête, la réaction des autorités publiques ne s’est pas fait attendre. Jean-Christophe Bouvier, le préfet de la Martinique, a réagi sur les ondes de Martinique la 1ʳᵉ, en déclarant que les informations diffusées par Libération allaient être prises en compte pour mener des investigations supplémentaires. Il a annoncé qu’il allait interroger les services de contrôle de l’État pour vérifier s’il existe des infractions à la législation sur les prix, et si des investigations approfondies devraient être menées pour faire respecter les règles de la concurrence. Ces déclarations témoignent d’une volonté d’agir face à des pratiques jugées déloyales et nuisibles à l’économie locale.

Cette affaire soulève des questions bien plus larges sur les pratiques économiques dans les territoires d’Outre-Mer. Les abus de marges et les mécanismes opaques qui permettent aux grandes entreprises de maximiser leurs profits au détriment des consommateurs sont devenus des sujets de préoccupation majeurs. Plusieurs rapports, dont celui remis à Emmanuel Macron en décembre dernier, ont appelé à une régulation plus stricte pour instaurer une concurrence non faussée et encadrer les marges arrière des distributeurs. Le rapport, élaboré par Pierre Egéa, juriste reconnu, et Frédéric Montlouis, consultant, plaide pour un contrôle renforcé afin de garantir des prix justes et équitables pour les habitants des Outre-Mer, qui subissent les effets de ces pratiques depuis trop longtemps.

La publication de l’enquête de Libération, couplée à la perspective de l’audience judiciaire à venir, marque un tournant dans la lutte contre les pratiques commerciales excessives dans les Outre-Mer. Elle met en lumière l’urgence d’une régulation stricte et d’une plus grande transparence des entreprises opérant dans ces territoires, où la crise de la vie chère reste un problème central. Il appartient désormais aux autorités judiciaires et politiques de prendre des mesures concrètes pour protéger les consommateurs et rétablir une concurrence équitable.

*****
La réaction du Groupe Bernard Hayot 

Le Groupe Bernard Hayot (GBH) a réagi à la suite de la parution d’un article dans le journal Libération le 9 janvier 2025, intitulé « les profits suspects du Groupe en Outremer ». Dans un communiqué publié le lendemain, l’entreprise a exprimé son mécontentement, affirmant que l’article reposait sur des « accusations infondées » et s’appuyait sur les propos de ses « détracteurs habituels » ainsi que d’un ancien salarié motivé par « un esprit de vengeance ». Le Groupe dénonce également ce qu’il considère comme une tentative de déstabilisation et se défend d’atteindre des marges excessives.

La réponse du Groupe Bernard Hayot
Le Groupe Bernard Hayot a réagi vivement après la publication de l’article de Libération pointant ses profits jugés suspects dans les départements d’Outre-mer. Le communiqué du groupe, diffusé le 10 janvier 2025, critique l’orientation de l’article et dénonce des accusations sans fondement. Selon le Groupe, ces attaques sont alimentées par des sources qui n’ont aucunement pris en compte les explications détaillées fournies en réponse aux questions du journaliste avant la publication.

Des marges jugées raisonnables
Concernant les marges pratiquées dans le secteur de la grande distribution alimentaire, GBH défend ses pratiques, en soulignant que ses marges sont comparables à celles pratiquées en métropole. En ce qui concerne l’activité automobile, le Groupe met en avant les importants investissements financiers requis pour gérer les stocks de véhicules neufs et de pièces de rechange, précisant que ces pratiques sont communes aux opérateurs internationaux.

Une concurrence dynamique
Concernant la question de la concurrence, GBH rejette l’idée d’une position dominante. Le Groupe explique que les marges ont été particulièrement serrées ces dernières années, créant des difficultés pour de nombreux acteurs du marché, et souligne la dynamique concurrentielle accrue avec l’arrivée des constructeurs chinois et la redistribution des portefeuilles de marques. GBH insiste sur le fait que le marché est loin d’être figé.

L’origine du problème de la vie chère
Enfin, le Groupe conclut que le problème de la vie chère en Outremer est bien plus ancien que la création de GBH et est fondamentalement lié à des facteurs structurels, notamment l’éloignement géographique. Le Groupe rappelle que dès 1952, bien avant sa fondation, l’État avait déjà instauré une prime de vie chère pour ses fonctionnaires.

BILAN 2024, PERSPECTIVES 2025

crédit photos : https://www.flickr.comphotos/119524765@N0albums

Dans l’émission de ce jour et pour ce premier direct de l’année 2025, nous souhaitions faire un bilan de l’année écoulée et voir quelle serait les perspectives pour cette nouvelle année, que nous vous souhaitons la meilleure.

Nous avons procédé de manière chronologique et avec les archives 2024 de l’actualité des luttes. Nous avons choisi d’aborder plusieurs thématiques qui vont de la Palestine à l’Ukraine, de la dissolution en France aux JO, de la lutte des mineurs isolés en passant par les luttes environnementales et bien d’autres sujets et nous vous laissons le soin de découvrir.

Bonne écoute !

Ukraine-Gaza, regards croisés

crédits Photos: Florimage et CA

Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute d’une partie de la conférence-débat : Ukraine-Gaza, regards croisés.

Le mardi 3 décembre 2024, l’équipe du Crash a eu le plaisir de recevoir Julia Grignon, Jean-François Corty et Rony Brauman pour une conférence-débat à l’occasion de la sortie du dernier numéro de la revue Alternatives Humanitaires : « Ukraine-Gaza, regards croisés » dans lequel praticiens et observateurs de l’humanitaire vont partager leurs analyses. 

Le conflit israélo-palestinien, violemment réactivé à la suite des attaques terroristes orchestrées par le Hamas le 7 octobre 2023, a presque remisé au second plan le conflit russo-ukrainien[1]. Les regards du monde entier se sont alors en effet tournés vers cette étroite langue de terre coincée entre Israël, l’Égypte et la mer Méditerranée qu’est la bande de Gaza.

Une attention évidemment compréhensible, lorsque l’on constate le nombre élevé de victimes essentiellement civiles qu’a entraîné le conflit depuis lors. Pourtant, la crise engendrée par l’agression russe de l’Ukraine le 24 février 2022 n’a rien perdu de son ampleur : six millions de réfugiés sont encore en dehors du pays, tandis que cinq millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de celui-ci[2]. La « disparition » du conflit russo-ukrainien a amené le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à se démener pour maintenir l’attention médiatique et politique alors que les combats s’enlisent, et que grandit sa crainte d’une diminution du soutien international en réponse à l’invasion russe[3].

À vrai dire, si le conflit israélo-palestinien semble avoir relégué dans l’oubli la grande majorité des situations de violence armée en cours dans le monde – y compris le conflit russo-ukrainien donc –, il faut se souvenir que celui-ci avait produit le même effet lorsqu’il avait éclaté en 2022. Et il faut rappeler également que, de l’Afghanistan au Soudan en passant par la Birmanie, le Yémen, la République démocratique du Congo, la Centrafrique ou encore Haïti, les « crises oubliées » ont été de tout temps en nombre bien plus élevé que les « crises médiatiques ».

Qu’ont donc de particulièrement révoltant, inquiétant et révélateur ces deux conflits à Gaza et en Ukraine ? Des conflits qui par ailleurs – et c’est une donnée majeure – témoignent d’une concurrence et d’arbitrages aussi bien dans les budgets militaires (des acteurs directs et de leurs soutiens) qu’humanitaires (ressources limitées des bailleurs), lesquels ne font qu’ajouter à la tension et à la relégation que subissent les autres crises humanitaires dans le monde.

De toute évidence, nous ne sommes pas là dans une situation « classique » d’élan compassionnel et médiatique qui disparaitra avec la prochaine crise majeure : ces deux conflits nous interpellent parce qu’ils disent quelque chose de la géopolitique actuelle, d’une certaine forme de reconfiguration du monde, des usages du droit international humanitaire (DIH) et de la place accordée aux acteurs humanitaires par les belligérants.

De l’Ukraine à Gaza, deux guerres « en concurrence »[4] se déroulent de façon simultanée aux frontières de l’Europe et au Proche-Orient. Les terrains et les actions militaires sont très différents, les acteurs directement impliqués aussi, mais dans les deux cas, sur les écrans de télévision, les images de guerre se suivent, se ressemblent et se confondent presque. Rien n’évoque plus un massacre de civils qu’un autre massacre[5]. Le traitement médiatique de ces deux conflits opère parfois un parallèle où la complexité de la situation laisse place à l’émotion[6] et une comparaison dangereuse de la compassion des uns et des souffrances des autres[7].

Du Donbass au Proche-Orient – mais on peut associer la situation dans le Caucase (Haut-Karabagh) –, on assiste à des guerres à la fois globales et de proximité : elles éclatent et se répondent sur une courte période, dans un périmètre euroméditerranéen restreint, enjeu d’une nouvelle compétition de puissances dont on pressent qu’elle peut aboutir à un embrasement et à une reconfiguration majeure du monde tel que nous le connaissons.

Les acteurs humanitaires doivent donc s’interroger sur ce monde qui peut se dessiner et sur le rôle qu’ils peuvent y jouer avec les limites que ces conflits auront peut-être tracées. C’est qu’ils recouvrent par ailleurs une dimension non seulement territoriale, mais aussi identitaire et sociale, puisqu’ils renvoient à la catégorie des « guerres existentielles » qui relient leurs peuples à un traumatisme collectif : Shoah chez les Israéliens, Nakba chez les Palestiniens, Holodomor chez les Ukrainiens, sans oublier Medz Yeghern (« grand carnage ») chez les Arméniens. La mémoire des génocides et d’autres tragédies – on pense à la mémoire coloniale – traverse les esprits et les générations[8].

Le drame que traverse le Proche-Orient et les craintes d’une extension du conflit font écho à la sidération qui avait saisi le monde en février 2022 en Ukraine. Mais ils ne font aussi que renforcer les questions que les deux situations, comme en miroir, font surgir dans un contexte évident de résurgence des conflits de haute intensité et à forte mortalité. De nombreux analystes l’avaient annoncé, notamment dans le numéro que la revue Alternatives Humanitaires avait consacré au DIH[9].

C’est pour participer à la nécessaire réflexion sur la réponse humanitaire apportée aux conséquences des conflits israélo-palestinien et russo-ukrainien autant qu’à ce qu’ils risquent d’engendrer que la revue Alternatives Humanitaires a décidé de leur consacrer ce numéro vraiment spécial, puisqu’il leur est entièrement réservé. L’appel à contributions a été lancé en janvier de cette année, mais sa pertinence se confirme jour après jour à l’aune des évolutions respectives de ces deux conflits qui se font violemment écho.

Ce numéro invite à opérer un regard croisé, à distance des prises de position politiques qui, si elles ont toute leur légitimité, disposent d’autres espaces éditoriaux pour s’exprimer. Notre but est de jeter un pont analytique entre ces deux conflits, pour mettre en perspective la véritable déflagration qu’ils représentent dans le secteur humanitaire et toutes les remises en cause qu’ils engendrent, la façon dont les acteurs humanitaires font face et s’adaptent[10], les difficultés rencontrées et les moyens mis en œuvre pour les surmonter et améliorer le sort des victimes. Qu’est-ce que les conflits israélo-palestinien et russo-ukrainien changent et confirment pour le secteur humanitaire ? Comment amènent-t-ils à revoir les manières de travailler, à questionner l’ensemble des principes humanitaires, quels débats ont-ils suscité dans le milieu des ONG humanitaires[11] ? Ce sont ces questions qui nous ont guidés pour retenir les contributions qui composent ce dossier. Les unes et les autres expriment des avis parfois différents, toujours complémentaires et respectables. Nous espérons qu’elles apportent des réponses, à tout le moins de la réflexion, pour mieux comprendre les enjeux que ces deux guerres soulèvent pour le présent et le futur de l’action humanitaire.

Tous nos remerciements à Vincent Léger et Pierre Gallien, membres du Comité de rédaction, pour leur travail sur la première version de la problématique de ce dossier.

La lutte du peuple Wet’suwet’en

Le 4 décembre 2024 dernier, à la Parole errante à Montreuil, s’est déroulé
une soirée de soutien à la lutte du peuple Wet’suwet’en, avec la projection d’un film documentaire relatant leur lutte contre le pipeline Coastal GasLink, au Canada. Était présente, Sleydo’, l’une des cheffes de Cas Yikh et porte-parole du point de contrôle de Gidimt’en, ainsi qu Freda Huson, qui est la conjointe du chef Howilhkat et la coordinatrice du camp Unist’ot’en. Aujourd’hui, nous allons vous faire écouter un interview qui présente cette lutte et son historicité et le montage d’interventions choisies, suite à la projection de ce film. Cette émission est réalisée avec la collaboration de l’émission Zoom écologie.

Les Wet’suwet’en se battent depuis 10 ans contre la construction d’un gazoduc sur leurs terres ancestrales, non cédées au Canada. Pour s’y opposer, ce peuple a érigé des postes de contrôle sur son territoire et sur la route du projet du gazoduc, empêchant et retardant ainsi le projet, parallèlement à une lutte juridique. Ses soutiens par ailleurs, suite aux expulsions des habitants par les policiers militarisés de la gendarmerie royale en 2020, ont manifesté et bloqué des chemins de fer
et des routes partout dans le pays, avant le confinement décrété par les autorités en réponse à l’épidémie du coronavirus. Les autorités canadiennes et le service de sécurité de l’entreprise, du nom de TC Energie, n’ont eu de cesse tout du long de répondre par une répression acharnée pour protéger l’industrie fossile et leurs intérêts : ce furent quatre raids armés sur les territoires autochtones, 75 personnes
arrêtées, ainsi que 20 personnes poursuivies en justice…  Sans compter
le harcèlement policier et juridique, les multiples intimidations, le mépris pour in fine, donner à voir la gestion et la violence coloniale.

Meeting de mobilisation à l’occasion de la journée internationale des migrant.e.s

Plus de 300 organisations appelaient à la mobilisation du 14 au 18 décembre à l’occasion de la Journée internationale des migrant·es : contre le racisme d’État.

Cela permet de renforcer les collectifs de lutte, les réseaux de solidarité et les syndicats, faire de chaque quartier, chaque lieu de travail ou d’étude des zones de solidarité, s’organiser partout pour l’égalité des droits et contre le racisme !

Dans l’émission de ce jour, nous vous diffusons les morceaux choisis du Meeting qui se déroulait ce 18 décembre 2024 à la bourse du travail de Paris.

Dans un premier temps, nous entendrons les collectifs en lutte, entre autres des jeunes du parc de Belleville qui occupent la Gaîté Lyrique depuis le 10 décembre…

Dans un second temps, une analyse sur la situation européenne avec notamment l’Anafé sur la sélection des migrants en zones d’attente (hot spots) et les politiques de fermeture des frontières européennes

Journal de bord de Gaza

Rami Abou Jamous est un journaliste palestinien. Il tient depuis février 2024 son Journal de bord de Gaza sur Orient XXI, pour lequel il a obtenu, en octobre 2024, le prix Bayeux des correspondants de guerre dans la catégorie presse écrite, ainsi que le prix Ouest-France. Jeudi 28 novembre dernier, au Lieu-dit, avait lieu la soirée de lancement de cet ouvrage publié aux éditions Libertalia en présence de Leïla Shahid et l’équipe d’Orient XXI. Aujourd’hui, nous vous diffusons donc un montage réalisé autour des prises de paroles qui s’y sont tenues, accompagné de la lecture de quelques extraits du livre.

” Vivre sous une tente, c’est endurer une chaleur d’enfer pendant la journée, avec des mouches qui pénètrent à l’intérieur et n’arrêtent pas de vous agacer. Et la nuit, c’est l’inverse : il fait froid. Il faut mettre deux ou trois couvertures. C’est se réveiller en ayant mal partout, parce qu’on dort sur un sol déformé. Vivre sous une tente, c’est dépendre de l’aide humanitaire et ne manger que des boîtes de conserve. C’est chercher tous les jours un endroit pour charger nos téléphones et nos lampes rechargeables. Vivre sous une tente c’est faire la queue pour l’eau et la nourriture. Pour faire la cuisine, il faut un four en argile et du bois. Quand on n’a pas de bois, on utilise n’importe quoi. Beaucoup de gens brûlent des cartons ou du plastique. On respire presque toute la journée cette fumée de plastique. On fait la lessive dans les seaux, on porte les mêmes vêtements trois ou quatre jours pour économiser l’eau. Pour les toilettes, on creuse un trou. Vivre sous la tente, c’est surveiller en permanence les insectes, les serpents, les scorpions. C’est une vie d’humiliation.
Mais cette tente est le symbole de la résilience palestinienne. Nous en avons fait un symbole politique, pour dire que nous allons rentrer chez nous.

Parce qu’un jour, tout cela va s’arrêter. “

Extractivisme: Regards croisés sur les violations de droits humains et de la ruée minière mondiale

Du 15 novembre au 1ᵉʳ décembre 2024, se tenait le festival des solidarités (Festisol) en France et dans douze pays d’Afrique (Sénégal, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Mali, Gabon, République démocratique du Congo, Togo, Bénin, Centrafrique, Guinée et Niger). Dans le cadre de ce festival, le 23 novembre 2024, le centre international des cultures populaires accueillait la conférence “Regards croisés sur les violations de droits humains en contexte de ruée minière mondiale” organisée par SystExt (Systèmes Extractifs et Environnements), en partenariat avec le CICP.

Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute des interventions de : Aurore STÉPHANT, ingénieure géologue minier, spécialisée dans les risques associés aux filières minérales, membre de l’Association SystExt. Et de Georgine KENGNE DJEUTANE, économiste, coordinatrice senior, spécialisée en droit des femmes dans les industries extractives à WoMin African Alliance

Alors que les entreprises minières s’engagent de plus en plus à respecter les droits fondamentaux et à mettre en œuvre les “bonnes” et “meilleures” pratiques associées, ces violations se multiplient à l’international.

De plus, l’intérêt récent pour les filières minérales que suscitent les scénarios de “transition” énergétique fait craindre une aggravation de ces situations inacceptables. D’où l’importance des témoignages des personnes affectées et de documenter les réelles implications de nos modes de production.

UKRAINE: à la croisée des chemins

L’Ukraine, qui comptait 50 millions d’habitants à la fin du XXe siècle, n’en comptait qu’un peu plus d’une trentaine à la fin de l’année 2023. Depuis l’invasion à grande échelle des forces armées de Vladimir Poutine en février 2022, 6,4 millions de personnes se sont réfugiées à l’étranger et 4 millions d’entre elles sont déplacées : un exode supérieur en nombre à celui de mai-juin 1940 en France.

Depuis cette date, des dizaines de millions d’obus, (dont 3 à 5 millions d’origine nord-coréenne), 13 000 drones (dont plus de 2000 Shahed), 10 000 missiles (dont 1600 venus de Corée du Nord) et plus de 30 000 bombes planantes guidées (qui peuvent peser jusqu’à trois tonnes), ont été envoyés sur le territoire ukrainien,
sans parler des bombes au phosphore et des bombes thermobariques.

La vie de millions d’Ukrainiens a été dévastée jour après jour, nuit après nuit par cette guerre industrielle, totale et à caractère génocidaire menée contre cette population, sa culture, son histoire et qui lutte une fois encore pour sa survie. À l’automne 2024, les victimes civiles et militaires des deux bords atteignaient le nombre d’UN MILLION.

Dans le contexte de la guerre en Ukraine, l’actualité des luttes reçoit aujourd’hui Jean-Marc Royer qui, dans ses carnets de guerre, raconte et analyse, de par ses voyages fréquents en Ukraine, l’invasion à grande échelle de 2022, et ses conséquences en Europe. Nous avons abordé les récents évènements sur le terrain (bombardements russes et reculs de l’armée ukrainienne dans l’est) les manquements de l’aide occidentale et la faillite intellectuelle de la gauche européenne.

Manifestation contre la tenue du Gala Israël is Forever

Le 13 novembre dernier a eu lieu, à Paris, un gala organisé par l’association Israël Is Forever, avec comme objectif la « mobilisation des forces francophones sionistes au service de la puissance et de l’histoire d’Israël ».

Nili Kupfer-Naouri, présidente de l’association Israël Is Forever, organisatrice du gala, est une avocate ayant les nationalités française et israélienne qui tient publiquement des propos qui s’apparentent à de l’apologie de crimes de guerre. Parmi ses nombreuses déclarations, citons : « Il n’y a pas de population civile innocente à Gaza » ou : « Qu’il ne reste plus rien de Gaza et qu’on [peut] y installer une grande hityashvut, une grande réimplantation juive ». À l’origine, l’invité vedette de ce gala devait être Bezalel Smotrich, le ministre israélien des Finances et le ministre exerçant la tutelle sur la Cisjordanie occupée. Habitant dans une colonie et se revendiquant lui-même « fasciste », Smotrich incarne la figure du sionisme religieux le plus fanatique. Depuis son entrée au gouvernement le 29 décembre 2022, le nombre de colonies et les hectares de terres confisqués par Israël ont augmenté dans des proportions jamais vues depuis les accords d’Oslo.

Face à la complicité de l’état quant à la tenue de cet événement, une manifestation était appelée au départ de la gare Saint-Lazare. Nous vous diffusons aujourd’hui un montage réalisé à partir des prises de paroles enregistrées lors de cette mobilisation. Nous terminerons l’émission avec un court montage réalisé sur la tenue du match France Israël du lendemain.

DES MÉDIAS INDÉPENDANTS A L’ÉCOUTE DES LUTTES

LA CHAPELLE – RUE Danielle Casanova – Photo des années 1990 !

Maintenir et Créer des espaces d’information, de rencontre, d’organisation. Pour commencer cette émission, nous allons faire un point sur la pérennité des radios libres. En effet

Dans un premier temps, nous avons appris que le gouvernement par l’intermédiaire de sa ministre reconduite Rachida Dati prévoyait d’amputer de 29 % les aides au Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER) qui permet aux radios associatives de garder la tête hors de l’eau. Cette annonce retoquée risquait de détruire une expérience riche de plus de quarante ans. Mais ne nous réjouissons pas trop vite

En 1980, le gouvernement légalise l’existence des radios. Créé en 1982, le FSER permet à environ sept cent cinquante radios associatives locales réparties sur l’ensemble du territoire, y compris dans les zones rurales, de montagne, urbaines et périurbaines, de donner un espace d’expression aux différents courants socioculturels. Nos radios fonctionnent sur un modèle à but non lucratif. Elles soutiennent les artistes locaux, encouragent le développement des initiatives territoriales. Par cette décision inique, le gouvernement voulait éliminer des centaines de radios libres qui déjà peine à survivre sans publicité.

Depuis plus de trente ans, FPP avec ses 80 émissions originales, ses centaines d’animateurs et animatrices, ses nombreux invités, déploie ses programmes 24/24 sur les ondes du 106.3 FM pour porter la voix des sans voix, celle des grévistes, des manifestants, des enfermés, contre l’exploitation, le racisme, pour l’égalité et la liberté de choix sexuel. FPP est une radio des luttes dans la pluralité de ses expressions, culturelle, politique et communautaire.
 

Les gouvernements, mandature après mandature, ont déjà réduit les aides publiques du secteur associatif indépendant. Les subventions sont conditionnées à des appels à projet qui sont autant de moyens de domestiquer nos activités. Depuis notre création, nous avons vu nos moyens financiers fondrent et notre activité sans cesse menacée.   
   

Dans un monde où les médias sont assujettis au pouvoir de l’argent débitant à longueur de colonnes, d’images et d’ondes la rengaine du libéralisme, nous continuons de penser que la radio, média populaire et non traçable doit continuer à jouer un rôle dans l’expression de ceux et celles qui ne l’ont pas et dans l’extension des luttes comme elle l’a déjà fait au cours de l’histoire. Hier comme aujourd’hui, conserver des espaces d’expressions critiques, et d’informations indépendantes du pouvoir est essentiel.

Dati, après avoir reculée face aux contestations, a repris au vol une proposition de Philippe Ballard. Le député RN de l’Oise qui a proposé de faire le ménage dans les radios associatives. « Dans ce monde cohabitent des stations tout à fait honorables et nécessitants un soutien, mais aussi d’autres qui peuvent tenir à l’antenne des propos hors du champ républicain. Il serait nécessaire de faire le tri et d’attribuer les subventions sur des critères plus solides » ? A l’en croire seul les médias soumis pourraient bénéficier des mânes des seigneurs aux pouvoirs.

Nous ne nous laisserons pas réduire au silence sans réagir.
Nous souhaitons par ce texte inviter tous les passionnées de radios, animateurs, à se rencontrer pour réfléchir et anticiper une riposte aux attaques qui nous sont faites.

L’actualité des luttes pour FPP

Et si nous doutions encore de la nécessité de multiplier les canaux d’information indépendants des puissances financière nous vous proposons d’écouter le Canard réfractaire hébergé sur YouTube qui revient sur un mensonge énorme, une falsification des faits insupportable, des mots indécents utilisés, nous voulons parler de la médiatisation des heurts provoqués par les hooligans israéliens lors du match de foot Ajax d’Amsterdam / Tel-Aviv à Amsterdam.

Outre les espaces d’information indépendants, il faut également construire des espaces ouverts. C’est ce que propose un collectif Toulousain qui lance une cagnotte pour acquérir un lieu « la Chapelle ». Dans cette partie d’émission, nous entendrons un entretien réalisé avec un membre du collectif la Chapelle, qui nous parlera de l’histoire de cette lutte.

Nous ne pouvons pas finir cette émission sans vous parler de la manifestation qui s’est déroulée à Paris le 10 novembre. Manifestation gigantesque pour revendiquer l’arrêt de la profitation dans les territoires d’outre-mer.

AISDPK: le colonialisme français en Kanaky

Le 19 octobre, se sont déroulées deux tables rondes sur l’actualité du colonialisme français, au Centre International des cultures populaires et organisé par Association information et soutien aux droits du peuple Kanak. Aujourd’hui, nous vous diffusons le montage de la première, qui concernait la situation en Kanaky avec Daniel Wéa, président du Mouvement des Kanaks en France ; Isabelle Leblic, anthropologue et coprésidente de l’Association Information et soutien aux droits du peuple kanak (AISDPK) ; Nathalie Tehio, présidente de la Ligue des droits de l’Homme, Benoit Trépied anthropologue spécialiste du droit Kanack Animateur : Mehdi Lallaoui, coprésident de l’AISDPK.

En effet, depuis décembre 2021, le gouvernement Macron a choisi son camp en prenant parti ouvertement pour les loyalistes. Il a préparé et présenté la loi constitutionnelle envisageant d’élargir le corps électoral en Nouvelle-Calédonie pour minoriser les Kanak sur leur territoire. Les indépendantistes ont d’abord commencé par se mobiliser pacifiquement depuis le mois d’octobre 2023 avec la création de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain). Le vote de cette loi le 13 mai 2024 et la perspective de la réunion du congrès à Versailles fin juin 2024 ont mis le feu aux poudres. Macron en avait allumé la mèche.

Le pays est en révolte et les milices loyalistes marchent aux côtés des forces de l’ordre de l’État français pour réprimer et assassiner les militants indépendantistes, au premier rang desquels se trouvent les Kanak, peuple colonisé.

Depuis le 12 mai, l’État français mène une politique de criminalisation de l’action politique kanak. Il y a une moins une dizaine de personnes décédées, 1 260 gardes à vue, 210 déferrements, 93 incarcérations, plus de 340 interpellations en justice, et plus de 260 mesures de travail alternatif. Et les interpellations continuent.

Onze responsables de la CCAT ont été arrêtés et incarcérés. Sept d’entre eux, 2 femmes et 5 hommes, viennent de passer devant la justice calédonienne et ont été immédiatement déportés vers les prisons françaises. Cette déportation est contraire aux droits démocratiques garantis par la convention européenne des droits de l’Homme.
Afin de les isoler, l’État français a dispersé ces sept militants aux quatre coins de la France, à 17 000 kilomètres de leur famille :
– Mulhouse pour M. Christian TEIN
– Dijon pour Mme Brenda WANABO IPEZE
– Bourges pour M. Guillaume VAMA
– Blois pour M. Steeve UNË
– Nevers pour M. Yewa WAETHEANE
– Villefranche-sur-Saône pour M. Dimitri QENEGEI
– Riom pour Mme Frédérique MULIAVA


Mais qu’en est-il des loyalistes assassins des militants kanak à proximité des barrages? Pas de déportation vers les prisons françaises en tout cas… si jamais incarcération il y eut en Nouvelle-Calédonie.

Palestine Liban un destin commun

Le 6 novembre 2024 s’est tenue à la parole errante à Montreuil, une réunion publique, dans le contexte de la guerre sans fin mené par l’armée israélienne à Gaza et l’ouverture d’un nouveau front au Liban, les collectifs Urgence Palestine 20, Samidoun et la Campagne unitaire pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, était à l’initiative de cette rencontre.

Y fut abordée la dimension géopolitique actuelle, la tentative d’invasion du Liban, les forces en présence, l’histoire des résistances palestiniennes et libanaises, ainsi que le rôle central des prisons dans l’oppression coloniale israélienne.

Avec les interventions de : Soha BECHARA : résistante communiste libanaise, Salah HAMMOURI, avocat franco-palestinien, ainsi qu’une militante de la Campagne unitaire pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah.

Dans l’émission de ce jour, Nous vous donnons à entendre le montage d’une grande partie des interventions.

Du Cameroun à la “Dynamique Unitaire Panafricaine”

Dans cette émission du vendredi 8 novembre 2024, nous avons reçu Augusta Epanya.  Cette militante Franco-Camerounaise est investie depuis plusieurs décennies au sein de l’UPC (Union des Populations du Cameroun), organisation qui lutte contre la politique impérialiste du président Paul Biya.  Elle est également pleinement investie au sein de Dynamique Unitaire Panafricaine, qui lutte pour la souveraineté et l’unité politique du continent, afin de répondre aux aspirations des peuples africains. 

Lors de cette émission, nous avons pu évoquer la lutte contre le régime de Paul Biya, le rôle oppresseur de la France vis-à-vis de ses anciennes colonies, ou encore la nécessité d’une alternative révolutionnaire et anti-impérialiste pour créer des sociétés au service des peuples. 

C’est d’ailleurs avec cette organisation qu’elle s’est rendue au Sénégal du 24 au 28 octobre dernier dans le cadre de la Plateforme Mondiale Anti-Impérialiste, ou des organisations anti-impérialistes du monde entier se sont réunies pour créer une dynamique commune. 

Barbarie numérique, une autre histoire du monde connecté

Dans l’émission de ce vendredi 18 octobre 2024, il sera question du numérique et plus particulièrement de l’articulation du capitalisme et de l’extractivisme à travers l’exemple de la République Démocratique du Congo et de la région des Grands Lacs. En effet, à partir des années 1990, l’explosion de la production de biens électroniques, caractéristique du passage du capitalisme à son stade numérique, déclenche une guerre des métaux technologiques au Congo qui n’a fait que gagner en intensité depuis lors.
Le 8 octobre 2024 dernier, la librairie Quilombo, en partenariat avec l’association Survie Paris, a invité Fabien Lebrun pour en discuter, à travers la présentation de son nouvel ouvrage, une enquête intitulée Barbarie numérique, une autre histoire du monde connecté, aux Éditions L’échappée.

Palestine : 1 an de Génocide -Manifestation du 05 octobre 2024

©Olivier Donnars / Le Pictorium/MAXPPP –

Dans l’émission d’aujourd’hui, nous vous diffusons une partie des prise de paroles réalisées lors de la manifestation en soutien à la résistance du peuple palestinien du 05 octobre 2024 à Paris. Ces prises de paroles sont montées avec des extraits de l’émission Israël Palestine : un naufrage médiatique sans précédent, réalisé par Blast.

Du pain et des parpaings: De l’eau jaillit le feu

Dans l’émission de ce jour, nous vous diffusons une émission de radio Pikez, du pain et des parpaings de septembre 2024.

Du pain et des parpaings, une série d’émissions mensuelle sur les luttes contre l’accaparement des terres, la gentrification, l’agro-industrie, le capitalisme vert, le pourrissement des écosystèmes, le colonialisme, l’extractivisme des corps et des matières, le tout principalement en Bretagne, mais pas que. Parce que les luttes ne sont pas que locales, elles s’insèrent le plus souvent dans un système économique et politique global, délétère et injuste.

Pour entamer avec élan la 3ᵉ saison de l’émission Du pain et des parpaings, nous commençons par un retour sur 6 jours de mobilisation estivale, festive et déterminée : le Village de l’eau du 16 au 21 juillet 2024 à Melle dans les Deux-Sèvres.

Notre envoyée archi-spéciale nous raconte son expérience, tend son micro aux participant.es, capte les sons d’ambiances et les conférences. On y entend aussi des extraits de documentaires ou radio éphémère montée pour l’occasion. Ça parle de l’organisation du village, d’une logistique au cordeau, des forces de l’ordre toujours présentes, on navigue entre les nombreuses tables rondes, mobilisations locales et internationalisme des luttes.

On se laisse porter par l’énergie des manifestations et des actions, les vibrations des fanfares et des chorales. De l’eau, encore des logiques d’accaparement, toujours des résistances collectives !

Ressources :

Zoom Écologie Hydre : la fabrique d’un réseau de luttes pour l’eau
La Clé des Ondes « Contre l’accaparement et pour les biens communs de l’eau »
La guerre de l’eau, France Culture, La Série Documentaire
Reporterre : fiction « La révolution, c’est de l’eau » de Wendy Delorme
Arrêté du 17.07.2024 allégeant les contraintes réglementaires pour la construction de plans d’eau de moins d’un hectare dans les zones humides
Traversée des luttes de l’eau septembre 2024

Sons et vidéos :

Megaradio 2024, le podcast de la megaradio, radio éphémère de lutte au village de l’eau de Melle en juillet 2024
Stop Méga-bassines, le procès fictif organisé par les scientifiques en rébellion
Le port, le pont et les paysan·nes, documentaire de Bassines Non Merci
Trip à Sainte Soline de Claire Kachkouch Soussi

Musiques :

« Aguacerito » de Muiska
« Freinage d’urgence » instru d’un appel à la lutte contre la LGV Toulouse-Bordeaux
« Panorama du micro-monde » de Mayeul Irlinger
« Tartunta » de Toinen Luonto

Contact : documentairesradio@riseup.net

PALESTINE : 1 AN DE GENOCIDE

En cette émission du 07 octobre, nous traiterons de la question Palestinienne en direct avec Matteo et Jean, afin de revenir sur la chronologie des événements de cette dernière année, mais aussi, afin de mieux comprendre le contexte dans lequel se sont déclenchées les attaques du 07 octobre 2023. Nous vous diffusons aussi quelques extraits de la manifestation du 05 octobre 2024 à Paris.

Lutte internationale contre le racisme et le fascisme

La MARCHE DES SOLIDARITÉS a organisé en région parisienne un week-end de discussions qui a rassemblé, samedi 28 et dimanche 29 septembre, 200 personnes représentant différents collectifs, réseaux et organisations de Paris et sa région, de Marseille, Rennes, Brest etc. Le dimanche 29 septembre avait lieu une discussion intitulée “situation internationale et développement de la lutte internationale contre le racisme et le fascisme”, en perspective d’une journée internationale de manifestation le 22 mars 2025, à l’AERI 57 rue Étienne Marcel à Montreuil. Cette discussion que nous vous diffusons aujourd’hui réunie les intervention de Keerfa ( Gréce), la CISPM ( coalition internationale des sans papiers et migrant.e.s) pour l’Italie, le réseaux Alarm Phone, Urgence Palestine et Stand up to racism ( Grande Bretagne).


GAZA : Comment faire disparaître 2 millions de palestiniens.

Nous diffusons aujourd’hui une interview réalisée par BLAST qui invitait Alain Gresh, ancien rédacteur en chef du Monde Diplomatique et aujourd’hui d’Orient XXI qui a publié « Palestine, un peuple qui ne veut pas mourir » (Les Liens qui Libèrent), livre écrit dans l’urgence avec un besoin vital de mise en perspective.

Denis Robert le reçoit pour un zoom arrière guerrier, combatif, décalé (par rapport à l’actualité) et vivifiant sur le conflit (terme neutre) entre israéliens et palestiniens. Chaque mot compte en ce moment et c’est la première vertu de cet échange spontané, lucide, voire lumineux autour de Gaza, des horreurs de Gaza, de ce moment d’histoire qui pourrait faire basculer la planète. La peur est-elle le moteur de cette haine entre deux peuples ? Comment expliquer la barbarie ? Quelle est la réalité chiffrée du 7 octobre ? Quelle issue pour les Gazaouis ? Comment comprendre la faiblesse et l’absence de compassion des médias français à l’égard des palestiniens enfermés à Gaza ? Qui est Olivier Rafowicz ? Pourquoi Caroline Fourest et David Pujadas sont-ils si nuls ? Le Hamas est-il le parti du Diable ? Bibi peut-il tenir ? Biden va-t-il continuer à vendre ses armes à Tsahal ? La judéité est-elle compatible avec l’État d’Israël ? Comment et vers où se projeter ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles cet échange cherche à répondre.

Pour ceux qui traquent des références et des articles à lire pour nourrir ces réflexions, connectez-vous sur le site de Blast ou sur celui Orient XXI. On essaie d’informer sans haine, sans passion excessive et en toute indépendance (de corps et d’esprit).

Journaliste : Denis Robert, Maxime Cochelin
Montage : Alexandre Cassier
Son : Baptiste Veilhan
Graphisme : Morgane Sabouret, Diane Lataste
Production : Hicham Tragha
Directeur des programmes : Mathias Enthoven
Rédaction en chef : Soumaya Benaïssa
Directeur de la publication : Denis Robert

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#AlainGresh​
#Gaza

RETOUR SUR LA SITUATION EN KANAKY

Conséquence logique du sabotage méthodique du processus de décolonisation par l’État français, l’heure est à l’affrontement en Kanaky-Nouvelle Calédonie, qui a déjà fait plusieurs morts. Il est urgent de dénoncer la responsabilité première de la politique coloniale française, des colons sur place, de s’opposer à la menace qui plane sur les indépendantistes et la CCAT (Cellule de coordination des actions sur le terrain) en particulier et de soutenir la lutte légitime du peuple Kanak.

Depuis mai 2024, plus d’un millier d’arrestations, neuf morts «officielles» Kanak, des dizaines de disparuEs et des centaines de blesséEs, couvre-feu, envoi de plus de 4 000 militaires et policiers : la répression se déchaine en Kanaky, surtout dans les quartiers populaires de Nouméa.

Des milices composées de colons racistes qui, sous prétexte d’autodéfense, se livrent à des ratonnades et des assassinats et tirs contre la population, particulièrement sur la jeunesse. Avec l’appui des élus de la droite locale.

Pour cette émission de rentrée, nous revenons sur la situation en Kanaky/Nouvelle-Calédonie. Nous commencerons avec un entretien réalisé ce jour avec Rock Haocas, Le 3ᵉ vice-président de l’Union syndicale des travailleurs kanaks et exploités (Ustke) qui nous parle de la gréve d’une usine d’exploitation de nickel.

Ensuite, nous serons de retour en plateau avec Christian, membre du mouvement des Kanaks en France. En sa compagnie, nous parlerons de la suite des diverses répressions liées au dégel du corps électoral et de la commémoration, le 24 septembre prochain, du 171ᵉ anniversaire du rattachement de la Nouvelle-Calédonie a la métropole française. Rattachement en date du 24 septembre 1853.

REPRESSION DE LA LUTTE EN KANAKY

Le 19 juin 2024, à Nouméa, une descente des forces de l’ordre a eu lieu dans le local de l’Union calédonienne (UC) à Magenta et les principaux responsables de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain) ont été interpelés alors qu’ils se rendaient à une conférence de presse. Une perquisition a eu lieu et onze membres de la CCAT dont la plupart sont aussi des responsables politiques et syndicaux, ont été placés en garde à vue sous plusieurs chefs d’inculpation très graves, relevant de la criminalité organisée, pour une durée de 96 heures (quatre jours).

La communication volontairement floue et contradictoire de l’État veut empêcher que le mouvement indépendantiste et l’opinion publique en France n’aient une vision de l’ampleur de cette répression. Le nombre de disparus, de blessés graves demeurent inconnus, nous exigeons une complète transparence et la vérité sur l’action des forces de l’ordre et des milices. Ces milices sont composées de colons racistes qui, sous prétexte d’autodéfense, se sont livrés à des ratonnades et des assassinats et tirs contre la population, particulièrement la jeunesse.

À cette violence directe pratiquée conjointement par l’État et les miliciens, s’est ajoutée la répression judiciaire à l’encontre des manifestants et des membres de la Cellule de Coordination des Actions de Terrain – CCAT : des centaines d’arrestations, de mandats de dépôt ont eu lieu. Il y a une volonté de la criminaliser. La CCAT est une organisation politique composée d’élu.es de partis, de syndicats et d’associations indépendantistes, qui depuis des mois organise la contestation pacifique sur le terrain (manifestations dans les rues de Nouméa de plus de 60 000 personnes). Et non pas une « minorité radicalisée ». Après les avoir qualifiés de « voyous » et de « mafieux », l’État les a assignés à résidence et interdit de communication.

Aujourd’hui, les assignations sont levées, mais des mises en examen ont été prononcées dans le cadre d’une enquête pour rechercher les « commanditaires » alors que l’État, en s’alignant sur les positions de la droite coloniale la plus extrémiste, est le seul responsable de cette situation.

Alors que les tensions baissaient dans le pays et que les appels au calme n’ont cessé de se multiplier, y compris celui de l’Union calédonienne juste après les interpellations, l’État français persiste dans ses méthodes d’intimidation et son recours à la manière forte, loin de prôner la désescalade, jette à nouveau de l’huile sur les braises.

La criminalisation de la CCAT et les perquisitions menées dans les locaux de l’UC cherchent à discréditer le mouvement indépendantiste kanak dans son ensemble au risque d’aggraver davantage une situation très chaotique.

En Kanaky-Nouvelle-Calédonie, c’est le retrait de la loi sur le dégel du corps électoral et l’ouverture d’un véritable dialogue pour un accès garanti à l’indépendance qui peut faire revenir la paix. Le projet de loi constitutionnelle de dégel du corps électoral calédonien est comprise en Nouvelle-Calédonie comme une volonté d’en finir avec le processus de décolonisation engagé par l’accord de Nouméa.

Dans cette émission, nous recevons Julie du collectif Solidarité Kanaky avec qui nous reviendrons sur la lutte d’indépendance du peuple Kanak et sur la répression qu’il subit.

Exportation militaire et idéologique israélienne en Amérique du Sud – Guerre de basse intensité – Stop arming Israël

Dans cette émission, vous entendrez des interventions ayant eu lieu dans une table-ronde organisée dans le cadre de la campagne Stop Arming Israël, et qui se déroulait dans le cadre de la semaine anti-satory, en référence au salon de l’armement du même nom qui se tenait du 15 au 21 juin 2024. Ainsi vous pourrez écouter en première partie de cette émission, tout d’abord, une chronologie sur l’influence de l’état israélien en matière d’armement, de technologies, de formation et de doctrine militaire au travers du continent sud-américain, après que les États-Unis qui considèrent ce dernier comme leur arrière-cour, aient retirés leur soutien à divers pays au profit de leur allié. Ceci donnera à éclairer sous un jour nouveau les positionnements de divers pays d’Amérique du sud vis-à-vis du génocide en cours à Gaza. Il sera fait plus spécifiquement le focus sur deux pays : la Colombie et le Guatemala. Puis, dans dans une seconde partie, la militante et chercheuse Jules Falquet développera le concept de guerre de basse intensité, qu’elle associera aux génocides comme aux politique contre-révolutionnaires, sinon comme politique généralisée et promue à travers le monde, et visant les populations civiles des états. Nous terminerons enfin par un petit reportage effectué le vendredi 21 juin dernier, où avait lieu une action à proximité du salon de l’armement Eurosatory, au parc des expositions de Villepinte. Alors que la justice vient de lever l’interdiction de participation des vendeurs d’armes israéliens a Eurosatory, que le média d’investigation Disclose révèle des livraisons récentes de composants de drones à Israël par Thalès, alors que des militants ont été interpellés dans le cadre d’une action contre l’armement d’Israël et avec eux une journaliste qui exerçait simplement sa profession, les mobilisations se poursuivent contre le commerce des armes avec Israël.

Cités dans l’émission :
Article sur André Michèle, militante féministe et anti-militariste par Jules Falquet dans les Nouvelles questions féministes 2022.
Escadron de la mort, une école française par Marie-Monique Robin
Pax neoliberalia, par Jules Falquet aux éditions iXe. Vous trouverez à cette adresse l’introduction.

Voir aussi :
– Article du Monde : Le génocide des Mayas en débat au Guatemala, 14/05/13
Du conflit armé aux conflits mémoriels. Les femmes mayas ixil et la reconstruction sociale post-génocide au Guatemala, par la La Clé des Langues [en ligne], Lyon, ENS de LYON/DGESCO (ISSN 2107-7029), le 26/09/23
Vente d’armes à Israël : la justice refuse d’examiner les demandes de suspension malgré le risque pour les civils à Gaza, par Disclose le 27/05/24

Les loups sont entrés en Ukraine : Carnets de guerre

Établir les faits en recoupant les sources, les replacer dans une histoire contemporaine écrite par les vainqueurs et les analyser malgré une théorie critique balbutiante n’est pas chose facile. Ce fut le but des 15 « Carnets de guerre » que de documenter au plus près les prémisses historiques, économiques et politiques de la guerre qui vise l’annihilation du peuple ukrainien. Reste que des évolutions historiques malheureusement probables nous conduisent vers un conflit à plus large échelle, dont personne ne peut prévoir l’ampleur et la nature. Dans ce genre de circonstance, il vaut mieux y réfléchir avant d’y être confronté.

Le 14 juin 2024, la BAM (la bibliothèque associative de Malakoff), organisait une soirée-Rencontre avec Jean-Marc Royer autour de ses quinze Carnets de guerre rédigés depuis mars 2022 et l’attaque de l’armée russe en Ukraine. Il introduira la soirée avec le chapitre : notre avenir se joue-t-il en Ukraine et s’ensuivra un échange avec le public de la BAM.

Les carnets de guerre sur internet :

https://autrefutur.net/?-Carnets-

https://lundi.am/Jean-Marc-Royer

mobilisation des juifs américains contre le sionisme

Le 3 juin 2024, l’Union Juive Française pour la Paix a invité Jewish Voice for Peace en la personne de Donna Nevel, membre active de JVP aux États-Unis et militante historique pour la Palestine.

Elle nous parlera de l’évolution de l’état d’esprit et des positions politiques des Juifs aux États-Unis et de la mobilisation qui a cours depuis le 7 octobre. Elle revient sur la façon dont JVP réussit à rallier des catégories très diverses de la population juive étasunienne dans sa démarche antisioniste.

Donna se présente :

« Je suis impliquée dans le militantisme pour la Palestine depuis longtemps et j’ai été l’une des coordinatrices de la conférence Route vers la Paix en 1989 qui a fait venir des dirigeants palestiniens et des membres de la Knesset aux États-Unis pour la première fois (les membres de la Knesset n’avaient pas le droit de rencontrer des représentants de l’OLP sauf sous des auspices académiques, aussi Edward Saïd a-t-il fait en sorte que la conférence se tienne à Columbia).

Je fais aussi partie de Jewish Voice for Peace (j’ai été au Bureau national) et je suis cofondatrice de Jews Say No! et de Jews for Racial and Economic Justice.

Je suis psychologue communautaire et éducatrice, codirectrice de PARCEO, un centre éducatif et centre de ressources. Dans le cadre de notre travail, nous créons des cursus en justice sociale ; nous sommes cofondateurs du Projet 48, du programme sur la Nakba palestinienne ; plus récemment, nous avons créé un programme sur l’antisémitisme d’un point de vue de la libération collective.

Voici pour l’émission de ce jour et cette rencontre se tenait au centre international des cultures populaires à Paris.

Inde, après les élections législatives de 2024 : réélection de Narendra Modi

Cette émission fait suite aux élections législatives de 2024 en Inde, qui a vu la reconduction du premier ministre sortant, Narendra Modi, et de son parti le BJP (le parti du peuple indien). Avec Joy et Kumar, nous reviendrons sur la politique de ce dernier, lors de ces dix dernières années à la tête de l’Inde (nationalisme hindou, sa filiation fasciste, discriminations multiples, violences économiques et sociales, etc.). L’occasion également d’aborder les résistances et luttes sociales qui lui ont fait face.

Voici donc les sites de médias alternatifs dont on a parlé, qui sont tous en anglais :  The wire : https://thewire.in/

Scroll : https://scroll.in/

The Caravan : https://caravanmagazine.in/

News click : https://www.newsclick.in/

Les livres de références sur Narendra Modi en français : 

« L’Inde de Modi: National-Populisme et démocratie ethnique » de Christophe Jaffrelot.(Fayard) 

« Dans la Tête de Narendra Modi » de Sophie Landrin et Guillaume Delacroix. (Actes sud) 

soirée de soutien au mouvement kanak

La situation actuelle en Kanaky, et le résultat d’une colonisation depuis la prise de possession en 1853, suivie d’interventions dites civilisatrices successives de l’armée pour « pacifier » les Kanaks (alors considéré·es comme sauvages).

Cela suivi d’une accélération de recolonisation de peuplement orchestrée par l’État français avec une reformulation néolibérale depuis 2020 à la nomination de Sébastien Lecornu sous Emmanuel Macron. La Kanaky vit, depuis le 13 mai 2024, une vaste opération de répression coloniale avec un déploiement massif des forces armées françaises sur un territoire déjà en processus de militarisation.

La solidarité en France métropolitaine se poursuit. Le 7 juin dernier a la Parole Errante de Montreuil se tenait une soirée de soutien au mouvement kanak.

Dans l’émission de ce jour, vous entendrez des morceaux choisis de cette soirée, notamment des prises de parole et en seconde partie d’émission, deux entretiens réalisés sur des barrages en Kanaky et diffusé lors de cette même soirée.

Que se passe t’il en Géorgie ?

En ce 31 mai 2024, nous avons reçu Tamara Demuria, présidente de l’association Géorgie vue de France, avec qui nous avons abordé la situation actuelle de ce pays caucasien qui vit des heures difficiles dû aux ingérences russe. Pas seulement depuis 1 ans et le passage en force d’une loi visant à museler les voix anti-gouvernement sous influence de Moscou mais aussi depuis 2008 et l’occupation de 20% du territoire géorgien et de 2 régions frontalières autonomes.

Autodétermination Des Peuples

En ce 30 mai 2024, nous vous diffusons un reportage enregistré lors de la soirée de solidarité et de débat organisée par On construit l’alternative” (initiative politique soutenue par Ensemble, NPA, Rejoignons-nous) dans le cadre de la campagne “Palestine, Ukraine, Sahel : contre tous les impérialismes et les colonialismes, pour l’autodétermination des peuples”. Cette soirée se tenait le 14 mai 2024 à l’AERI à Montreuil

Nous entendrons dans cette émission un mixage des deux tables ronde : Quelles solidarités concrètes avec les peuples en lutte ? et Quelles stratégies politiques, quels obstacles, quelles responsabilités pour l’autodétermination des peuples ?

KANAKY: l’état français veut maintenir sa présence coloniale

Lundi 13 mai, veille du vote à l’Assemblée nationale, les manifestations des indépendantistes contre le dégel du corps électorat se sont multipliées ; routes bloquées ou barrages filtrants, grève très suivie au port et aéroport de Nouméa, fermeture de nombreuses administrations, feux allumés à différents endroits, début de mutinerie dans la prison de Nouméa, heurts entre jeunes kanaks et forces de l’ordre dans les quartiers populaires, nombreux blessés et arrestations en masse.

Pour tenter d’arrêter ce processus dangereux pour l’avenir du peuple kanak, les élus du congrès de Nouvelle-Calédonie se sont réunis ce lundi 13 mai et sont parvenus à adopter, à la majorité, une résolution demandant le retrait de ce projet de loi sur le corps électoral. Les élus rappellent à l’État qu’ils sont majoritairement contre ce projet de loi.

Trente ans après l’Accord de Nouméa, ainsi que du transfert des compétences et leur rééquilibrage, les inégalités restent très importantes, le non-respect de la priorité à l’emploi local : dans beaucoup de secteurs, ce sont les métropolitains récemment arrivés en Nouvelle-Calédonie, du fait de conditions attractives (niveau de salaire et indexation, avantages en termes de logement ou de soutien à l’installation), qui occupent des postes au détriment des travailleurs Kanak à compétences égales. Ainsi se perpétue une longue tradition de privilèges offerts aux Français partant travailler en Outremer.

Mais l’État français, ne l’entend pas de cette oreille. Suite aux nombreuses manifestations de révolte, il envoie son armée pour réprimer toute contestation.

Dans ce contexte, la solidarité s’organise dans de nombreux coins de la planète. En France plusieurs manifestations et meeting s’organisent et ce fut le cas ce 24 mai 2024 à la bourse du travail de Paris et dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute d’une partie de ce meeting en soutien au peuple Kanak.

PALESTINE : Bombardement à Rafah

Dimanche dernier, un bombardement israélien a atteint un camp de réfugié à Rafah, au sud de Gaza, faisant au moins 45 morts et 249 blessés. Le lendemain, les blindés de Tsahal rentraient dans cette partie de la bande de Gaza. Mardi 28 mai, la défense civile de l’enclave palestinienne a annoncé la mort de 21 personnes dans une nouvelle frappe israélienne sur un camp de déplacés à Rafah. Dès le lundi de nombreux rassemblements de soutien et manifestation ont eu lieux afin de dénoncer l’état colonial et soutenir le peuple palestinien. Néanmoins, l’armée israélienne poursuit son offensive sur Rafah. En trois semaines, environ un million de Palestiniens qui se trouvaient dans cette localité du sud de l’enclave ont fui, selon l’ONU.

Dans cette émission, nous vous diffusons dans une première partie d’émission un montage autour de cette attaque avec des prises paroles réalisées lors de la manifestation en soutien qui se dérouler lundi 27 mai à St Augustin à Paris. Dans une deuxième partie d’émission nous reviendrons sur l’utilisation du droit international dans ce conflit.

Réunion publique de Stop Arming Israël sur le salon de l’armement Eurosatory

Dans cette émission, nous vous donnons à entendre des morceaux choisis d’une réunion publique organisée par Stop Arming Israël, et qui se déroulait le 14 mai 2024 dernier. Cette réunion publique portait sur le salon de l’armement français Eurosatory, dédié à la sécurité terrestre et aéroterrestre, qui doit avoir lieu du 17 au 21 juin 2024 à Paris. Alors qu’une campagne génocidaire menée par l’État d’Israël est en cours à Gaza, les signataires de la campagne Stop Arming Israël milite pour que ne puisse pas être présent les entreprises israéliennes sur le salon, ces armes ayant pour au moins une partie été utilisées et testées en conditions réelles sur un terrain de guerre. En outre, et les signataires souhaitent que la France cesse de vendre des armes à l’État israélien.

Lien vers la tribune Aucune arme israélienne à Eurosatory 2024 !
Chaîne telegram de Stop Arming Israël

Retour de flamme : Journées de sport et de discussions contre les JOP

du 8 au 12 mai ce tenait le RETOUR DE FLAMME contre les JOP et leur monde de gentrification, de bétonisation, et de surveillance. A cette occasion ce tenait des ateliers d’initiation et/ou aux combats, ainsi que des et discuter sur les Jeux Olympiques et Paralympiques.

Dans cette émission nous vous diffusions une de ces tables rondes.

SOLIDARITÉ AVEC LA LUTTE DU PEUPLE DE KANAKY

Mercredi 15 mai, Macron a décrété l’état d’urgence en Kanaky après plusieurs nuits d’émeutes contre le dégel du corps électoral. Alors que les mobilisations avaient gagné en intensité ses derniers jours, la loi vient d’être votée à l’Assemblée nationale ce mercredi.

Pour rappel, la Kanaky est une colonie française depuis le 19ᵉ siècle. Elle est d’abord utilisée par la France comme une colonie pénitentiaire où étaient envoyées tout ce que la métropole comptait en pauvres, subversifs ou révolutionnaires. Elle devient une colonie de peuplement au 20ᵉ siècle, les colons français s’y installent et supplantent peu à peu les Kanaks.

En ce début 2024, après 170 ans de colonisation de la terre de Kanaky, et année anniversaire des 40 ans de création du FLNKS, le gouvernement français a décidé de présenter unilatéralement deux projets de lois sur l’avenir institutionnel de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie mettant en jeu l’avenir du peuple Kanak.

Après les affrontements violents qui ont marqué les années de 1984 à 1988, les accords de Matignon-Oudinot (1988) et de Nouméa (1998), fruit de décennies de négociations, ont permis la reconnaissance du peuple Kanak comme peuple autochtone de Nouvelle-Calédonie et ouvert un processus de décolonisation et d’autodétermination.

L’État français s’engageait à rompre avec la logique de colonisation de peuplement qui conduisait à la minorisation du peuple Kanak, d’où le gel du corps électoral établi dans les accords, en conformité avec les résolutions de l’ONU : « Les puissances administrantes devraient veiller à ce que l’exercice du droit à l’autodétermination ne soit pas entravé par des modifications de la composition démographique dues à l’immigration ou au déplacement de populations dans les territoires qu’elles administrent. »

C’était la condition pour rendre possible la recherche d’un consensus sur le devenir du pays : quelle forme de souveraineté ? Quelle relation avec la France ?

Les conditions du 3ᵉ et dernier référendum d’autodétermination fin 2021 sont aujourd’hui toujours remises en question unanimement par l’ensemble des indépendantistes Kanak. Ils avaient demandé son report pour respecter la période de deuil en pleine épidémie de la covid (en confinement, ils ne pouvaient faire campagne). L’État a imposé la date du référendum et le peuple Kanak, peuple colonisé, n’a pas participé. L’ensemble des indépendantistes ne reconnaissent pas les résultats de ce 3ᵉ référendum, une plainte a été préparée par la FLNKS en vue de faire reconnaître ces conditions inacceptables par la Cour internationale de Justice.

Aujourd’hui, sous couvert de « démocratie » le gouvernement français veut reporter les élections provinciales et modifier le corps électoral, et ainsi augmenter brutalement de 15 % le corps électoral pour les provinciales avec une ouverture à des métropolitains résidant depuis 10 ans pour diluer le peuple Kanak dans ces flux migratoires.

L’État veut balayer l’Accord de Nouméa avec ces deux projets de lois dans un calendrier très court : présentation de la loi organique (report des élections provinciales) au Sénat le 27 février puis à l’Assemblée nationale. La seconde sur le dégel du corps électoral, au Sénat dès mars. Et si aucun accord n’est conclu avec les indépendantistes avant le 1ᵉʳ juillet, il passe en force en convoquant le congrès de Versailles.

Alors que les manifestations et les blocages gagnaient en intensité en Kanaky depuis le début du mois de mai, la journée du 13 mai, veille du vote à l’Assemblée nationale, a marqué un tournant. De nombreuses routes ont été bloquées, la grève a été très suivie dans les ports et les aéroports, dans les réseaux de transports en commun et chez les camionneurs, de nombreuses administrations étaient également fermées. Des matons ont par ailleurs été pris en otage dans la prison de Nouméa pendant que des affrontements avaient lieu entre jeunes kanaks indépendantistes et forces de l’ordre dans plusieurs quartiers.

Dans la journée du mardi 14 mai, un couvre-feu a été décrété de 18 h à 6 h à partir du lendemain et des renforts ont été annoncés (quatre escadrons de gendarmerie mobile (près de 500 gendarmes), deux sections de CRS, le RAID et le GIGN). Le vote a été reporté au mercredi. Des milices loyalistes (principalement des Métros et des Caldoches [1]) ont commencé à faire leur apparition dans la soirée, tenant des barrages filtrants pour « protéger leur quartier » notamment autour des quartiers de Tuband et Ouémo.

Dans la nuit de mardi à mercredi, les révoltes ont repris malgré le couvre-feu, des boutiques ont été pillées et incendiées (Décathlon, station Total) ainsi que des établissements scolaires. En tout, la police a annoncé 130 interpellations, et une soixantaine de policiers blessés. Une nouvelle mutinerie a eu lieu à la prison de Nouméa.

Dans la journée de mercredi 15, le texte est finalement adopté. La pénurie commence à se faire sentir, les magasins sont vides. Pendant que les jeunes tiennent toujours les barrages sur les routes et que des affrontements ont lieu avec les flics, le FLNKS lance un appel au calme et à la levée des barrages. Dans la soirée de mercredi, Macron a décrété l’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie. Dans le même temps, le gouvernement annonçait également la suspension de TikTok pendant que Gérald Darmanin commençait à signer des assignations à résidence pour des militants « radicaux » et annonçait des perquisitions à venir. L’armée a aussi été déployée pour sécuriser les ports et aéroport. Pour l’instant, le bilan s’élève à six morts dont deux gendarmes.

Face à l’offensive coloniale de l’État français en Kanaky, soutenons la lutte des Kanaks. Plusieurs conférences de presse et rassemblements ont été organisés. Aujourd’hui dans cette émission, nous vous diffusons une partie des prises de paroles du rassemblement du jeudi 16 mai à 19 h sur la Place de la République, l’interview de Romuald Pidjot de l’union calédonienne réalisé le mercredi 15 mai et la conférence de presse qui avait lieu au CICP(centre international des cultures populaires) le jeudi 16 mai par Solidarité Kanaky.

Voyage a la tronçonneuse – Massacre en Argentine

Dans l’émission de ce 14 mai, nous diffusons une émission reportage produite par radio Béton qui revient sur la situation en Argentine.

Lien de leur site: https://www.radiobeton.com/www/events/event/emission-reportage-voyage-a-la-tronconneuse/

“Le 10 décembre 2023, le nouveau président argentin ultralibéral Javier Milei prend ses fonctions et lance son « plan tronçonneuse » : un massacre en règle de l’État social en mode stratégie du choc.

Quatre jours plus tard, quatre comparses, leurs trois enfants et un enregistreur atterrissent en Argentine pour retrouver leurs vieux et veilles ami.e.s rencontré.e.s six ans plus tôt dans une zone rurale du centre du pays.

Entre des balades dans les montagnes, des ateliers masque avec les enfants du quartier et des apéros dans leur maison provisoire avec les copaines, iels prennent la mesure de la catastrophe économique et sociale qui s’annonce.” Carnet de voyage sonore réalisé par le collectif LaCucaracha

Musiques : “Eco Sistema” de Sara Hebe ; “Me han robado el mar” de Sofia Viola ; la mixtape “Algunos booty beats” de Ramiro Jota ; “Le Bal des soubrettes” de Fred Pallem et Le sacre du tympan ; et enfin “Agüitay” de César Alejandro Vilte dans le film “Au nom du lithium”.

Après le début de l’offensive sur Rafah : Mobilisation étudiante pour Gaza – BDS et Palmed France

Mardi 7 mai dernier, l’armée israélienne indiquait avoir pris le contrôle du poste-frontière de Rafah, reliant la bande de Gaza et l’Égypte. Ce poste-frontière est stratégique car étant le seul point de passage non-contrôlé par l’État d’Israël. Et c’est par celui-ci que transitait jusqu’alors au compte-goutte l’aide humanitaire. Cette offensive menace surtout la population, dont la majorité a déjà dû fuir de multiples fois. Rafah, au porte de l’Égypte constitue donc la dernière ville non détruite de la bande de Gaza, où s’entasse 1,4 millions de personnes. Face à cette nouvelle offensive, aux bombardements, aux atrocités, à la situation épouvantable sur place, où la population est contrainte encore une fois à fuir, avait eu lieu le soir-même sur la place de la République, à Paris, un rassemblement de soutien à la Palestine. Au même moment, à la Sorbonne, avait lieu une nouvelle tentative d’occupation. C’est des conséquences de cette dernière et plus généralement du mouvement étudiant dont nous allons traiter ici en première partie d’émission, à la faveur d’un reportage lors du rassemblement de soutien pour exiger la libération de 88 personnes interpellées.

Dans le second temps de cette émission, nous vous ferons écouter deux enregistrements. Tout d’abord une interview avec une personne de la campagne BDS (pour Boycott Désinvestissement Sanction), dénonçant la présence d’Israël aux JO ; puis une intervention de Nazir Badran lors d’une discussion publique organisée par le collectif des luttes Sud-Essonne. Nazir Badran est membre de Palmed France, une association de médecins qui apporte une aide matérielle et un programme de développement des compétences médicales en Palestine et dans des camps de réfugiés au Liban. Le médecin reviendra sur la situation sanitaire à Gaza.

Article de Rfi sur la situation à Rafah au 9 mai : lien

Les mobilisations s’amplifient en Kanaky/Nouvelle-calédonie

Dans l’émission de ce 10 mai, vous écouterez un direct avec des membres du collectif solidarité kanaky, venu nous parlez dès dernières mobilisations ainsi que du dégel du corps électoral en kanaky. Un rassemblement est prévu le 14 mai à 14 h devant l’Assemblée nationale.

Plus de 80 000 personnes dans la rue le 13 avril dernier sur tout le territoire. Des mobilisations historiques qui sont impulsées par la CCAT (Cellule de Coordination des Actions de Terrain, ) qui regroupe l’ensemble des courants indépendantistes. Les objectifs sont clairs : la demande du retrait du projet de loi sur le dégel du corps électoral, la non-reconnaissance du troisième référendum et la poursuite de la trajectoire de décolonisation.
Ce passage en force de l’État français rappelle de bien tristes souvenirs et favorise une dynamique de tensions extrêmement dangereuse. La mobilisation du 1ᵉʳ mai est donc cette année marquée politiquement par ce contexte dans lequel la moindre étincelle peut embraser le pays.
Par ailleurs, la répression est forte. Plusieurs personnes poursuivies depuis la manifestation du 21 février dernier sont passées en procès le 19 avril au Tribunal de Nouméa, subissant de très lourdes condamnations, dont deux ans ferme et 18 mois ferme pour deux manifestants qui sont toujours emprisonnés au Camps Est. Ce sont des prisonniers politiques !
Le collectif Solidarité Kanaky, créé en 2007, regroupe différentes organisations associatives, syndicales et politiques avec l’objectif d’organiser en France la
solidarité avec le peuple kanak dans sa trajectoire de décolonisation.
Aux côtés des différents courants indépendantistes, nous réaffirmons ce 1ᵉʳ mai notre solidarité aux luttes syndicales et politiques des indépendantistes kanak et non kanak, contre la situation coloniale, raciste, capitaliste et répressive de l’État français en Kanaky.
Que ce soit contre la discrimination dans l’accès aux postes à responsabilité, aux objectifs néolibéraux de mainmise économique sur les ressources du pays, dont le nickel, encore aujourd’hui, c’est le peuple kanak, et notamment la jeunesse, qui paye le prix cher de la colonisation : chômage important, et face à un niveau de vie
exorbitant et un salaire minimum plus bas que le SMIC français touchant principalement l’emploi kanak dans le secteur privé.