“Quelle perspectives pour une Palestine libre laïque démocratique de la mer au Jourdain”

Le vendredi 14 mars OCLM-VP organisait une réunion publique intitulée « quelle perspective pour une Palestine libre laïque démocratique de la mer au Jourdain » avec la participation de Naji El Khatib, universitaire palestinien militant de l’initiative pour un Etat démocratique (ODSI). Nous vous diffusons aujourd’hui le montage réalisé à partir des prises de paroles enregistrées lors de cette réunion.

Dans cet article nous vous faisons suivre l’interview du militant de l’ODSI, intitulé l’ initiative pour un seul Etat démocratique en Palestine, publié dans le Magazine Partisan en Décembre 2024.

Interview également disponible en anglais : https://ocml-vp.org/article2714.html

Plus d’informations en français (et en anglais) sur leur site https://odsi.co/fr/

Peux-tu nous présenter l’Initiative ?

L’Initiative pour l’État démocratique unique (ODSI) est une initiative politique qui œuvre en Palestine et dans la diaspora palestinienne pour faire revivre la proposition palestinienne historique, à savoir une Palestine démocratique et laïque, du fleuve Jourdain à la mer Méditerranée. L’ODSI a émergé au sein de la mouvance ODS qui a commencé à se constituer suite au congrès de Munich en 2012, suivie par le congrès de Zurich en 2014.
Le Congrès d’Istanbul de 2017 a propulsé les bases politiques de ce qui est devenu l’ODSI autour de 2022. Ses bases sont des marquages forts distinguant ODSI des autres groupes ODS, à savoir le refus d’amalgamer l’État démocratique avec l’État binational, considérant que l’État démocratique est un État laïque par essence et que la question de la démocratie est universelle, c’est-à-dire qu’elle soutenait tous les combats pour la démocratie aux échelles internationale, régionale et surtout dans les pays arabes limitrophes de la Palestine.

Que révèle le génocide mené à Gaza de la nature du sionisme ?

Le génocide qui accompagne la colonisation de peuplement est apparu clairement comme un élément « structurel » dans le projet sioniste et non pas un « moment » ou un « évènement » donné dans un conflit militaire.
Patrick Wolf a remarqué que la colonisation de peuplement (Settler Colonialism) qui provoque des évènements majeurs comme le génocide, comme la Nakba de 1948, représente « une réalité continue » et cette réalité sur la durée n’est que la démonstration d’une structure propre qui dépasse de loin un simple évènement du passé (ou du présent génocide à Gaza).
Le génocide est alors, un élément constituant du projet sioniste, c’est-à-dire :
Créer un État colonial avec sa base sociologique qui nécessite la disparition physique des natifs autochtones.
La création de toute pièce de cette Colonie-ghetto ne peut se faire que par la force destructrice d’un État puissant et d’une société spartiate militarisée ;
Cette « dérive » fasciste qui est largement partagée, n’est en réalité qu’un élément essentialiste et profond du projet sioniste :
99 députés sur 120 députés à la Knesset ont approuvé le génocide à Gaza (11 abstentionnistes et 10 députés palestiniens contre la politique génocidaire) ;
Le génocide culturel par la destruction massive des universités, des écoles, des bibliothèques, des centres culturels, des théâtres et l’assassinat de centaines d’académiciens, d’écrivains et d’artistes, (et même du Palais de Justice) accompagnent le génocide physique des civils. Il est même sa condition sine qua non comme l’a noté Richard Ovenden par rapport à la guerre en Bosnie

L’hystérie collective gagne même Yossi Beilin, un des architectes des Accords d’Oslo qui approuve le génocide à Gaza ;
La jubilation des soldats devant les scènes d’horreur : le sadisme d’un officier qui fait exploser des bâtiments en guise de cadeau pour sa fille qui fête son anniversaire, le char qui écrase le cadavre d’un palestinien à plusieurs reprises, etc… ; la liste est longue, sans rajouter des descriptions insoutenables des traitements inhumains et dégradants, ainsi que la torture systématique infligée aux prisonniers politiques…

Le Fatah et l’Autorité Palestinienne sont devenus des instruments aux mains du colonialisme et de l’impérialisme. Le Hamas prétend représenter une alternative et revendique d’avoir repris le leadership politique palestinien. Que faut-il en espérer ?

S’il est vrai que le Fatah est le parti unique de l’autorité de Ramallah, il faut faire la distinction entre les deux entités, car le Fatah, en tant que grande organisation de masse qui inclut un nombre conséquent de différents segments de la société palestinienne, reste lié à la question nationale et ses principaux constants. Cela dit, c’est injuste de les amalgamer allégrement car il existe encore des forces et des groupements dans les rangs du Fatah qui s’opposent à la politique de l’Autorité de Ramallah, même si elles ne sont pas capables de corriger le cours politique des dirigeants du Fatah.
L’Autorité est devenue une autorité fonctionnelle affiliée à Israël et aux États-Unis, et cela ne s’applique pas au Fatah dans son ensemble en tant qu’organisation de masse.
Quant au Hamas, dont le rêve historique est de remplacer l’OLP et le Fatah pour devenir « le représentant » unique de la cause nationale, il a été la première victime de l’attaque de 7 Octobre. Cela confirme l’idée que Hamas est toujours victime de ses propres succès :
En 2006, sa victoire électorale la transforme d’une organisation de résistance à une organisation étatique (au moins à Gaza) gérant les affaires civiles d’une zone sinistrée, sous siège militaire intégral et sans ressources. Hamas, en se transformant en semi-structure-étatique, a perdu de la crédibilité et de la popularité (au mois chez les Gazaouis) et a montré son incapacité à construire un régime qui respecte les aspirations légitimes de son peuple (autoritarisme excessif, répression sociale et surtout contre les femmes et exclusivité du pouvoir vis-à-vis des autres organisations politiques).
L’autre aspect de cet échec de la victoire de 2006 est l’insaturation de la première division profonde et le plus long dans l’histoire de la classe politique palestinienne. Ajoutons à cela que le régime du Hamas à Gaza a été similaire à celui de l’Autorité de Ramallah dans ses pratiques répressives au quotidien.
Cette situation est dramatique, car d’une part, le Hamas ne pourra pas occuper les sites de combats abandonnés par l’OLP, et d’autre part les forces démocratiques indépendantes (y compris certaines forces au sein du Fatah), n’ont pas encore été en mesure de représenter une véritable alternative. Nous sommes dans l’impasse terrifiante et notamment dans ce temps de génocide et de guerre totale qui se passe de Gaza jusqu’à la Cisjordanie.

Certains Palestiniens pensent que la solution passe par une résurrection de l’OLP, en la rendant plus démocratique et en l’ouvrant à d’autres fractions. Est-ce une solution ?

Oui, certains pensent qu’il y a toujours une possibilité de restructurer l’OLP sur des nouvelles bases plus démocratiques, mais personne ne croie que cette démocratisation passe par l’ouverture de l’OLP sur ces autres factions qui ne sont pas elles-mêmes démocratiques.

L’OLP a été créée sur un système de quotas attribués arbitrairement à des différentes organisations selon les conjonctures politiques du moment, et ce système n’est guère démocratique. Cela dit, Hamas doit trouver sa place à côté du Fatah dans cette OLP reconstruite (si elle sera reconstituée ?) et les 12 autres factions-coquilles-vides vieillissantes doivent se retirer de la scène politique pour permettre aux autres forces sociales et politiques indépendantes de se développer pour exister. Personnellement, je ne crois pas trop que la solution est de renouveler l’OLP qui a été le produit de son temps (guerre froide, guerres des libérations nationales triomphantes, montée des mouvances des gauches radicales, etc) et ce temps est révolu.
L’imaginaire politique palestinien doit trouver d’autres voies pour sortir de cette vacuité de pouvoir représentatif véritable du peuple palestinien.

Pourquoi la Solution à deux États est une illusion ?

Tout d’abord, c’est une « solution » (s’il s’agit réellement d’une solution) archaïque et raciste, les Palestiniens dans leur État et les juifs israéliens dans le leur. Mais en réalité, les accords d’Oslo dans la perception de la « gauche » israélienne au pouvoir dans ces moments-là, n’ont jamais envisagé la création d’un État palestinien véritablement souverain et indépendant. La preuve en est que dans ces dits « Accords » de 600 pages, ne contiennent pas un seul mot sur : Mettre fin à l’occupation, Mettre fin à la colonisation, ou un seul mot mentionnant la création d’un État palestinien.
Il s’agit tout simplement d’une supercherie grossière qui a duré 30 ans déjà. Dans ces temps de « négociations » surréalistes, mais hautement bénéfiques pour la colonisation : le nombre de colons en Cisjordanie est passé de 160.000 en 1994 à 800.000 colons en 2022 (des autres sources évoquent un million de colons déjà installés) et le nombre des colonies a triplé. Les territoires présumés faire la base territoriale du futur État-fiction sont passés de 23% de la terre de la Palestine mandataire à, à peine 9%.
La « non-solution » des deux États a été conçue et planifiée par l’établissement sioniste pour la gestion du conflit et non pas pour sa résolution.

Peux-tu nous expliquer la différence entre un État démocratique et un État binational ?

ODSI est la continuation d’un groupe constitué pendant les travaux de Congrès ODS d’Istanbul de 2017 tel que précédemment mentionné. L’un des points de divergence avec d’autres congressistes et d’autres groupements ODS comme le groupe de Haïfa a été autour de cette question binationale.
Cette question controversée concerne la communauté juive israélisée comme un groupe national constitué ou comme une communauté à marquage culturelle et cultuelle a dominé les débats sur les années de 2018 à 2020.
Pendant ces années, une tendance minoritaire vers le bi-nationalisme de l’État démocratique commence à s’exprimer tièdement au sein du groupe ODS-Haïfa donnant des indications proactives de ce qui va devenir plus tard (et sans ambiguïté) la position de la Campagne « for One Democratic State » (ODSC).
Ainsi, et sous l’influence de l’un des dirigeants d’ODSC, Jeff Halper, nous étions confrontés à la reconnaissance de l’idée que les Juifs ou les Israéliens constituent une seule nationalité (un groupe national) avec la nécessité de leur accorder des droits collectifs spécifiques, ce qui nous amène à la conclusion (par extension) qu’ils ont le droit à l’autodétermination et, conséquemment à leur État national.
Ceci est incompatible avec le principe d’un État démocratique unique, qui considère cet État comme un État de citoyens égaux sans tenir compte de leurs spécificités culturelles et religieuses, c’est-à-dire que l’État démocratique est un État inclusif, non-national (postnational), ni juif ni islamique, ni État charia ni État de halakha et il ne peut pas être similaire au modèle occidental en tant qu’ « État-nation ».

Si nous acceptons que leur spécificité religieuse en tant que Juifs est une spécificité nationale, à savoir si nous acceptons de facto qu’ils constituent un groupe national qui s’accomplit en tant que nation, une nation dont les membres jouissent de droits collectifs sur la base de ce lien national qui les unit.
Si nous acceptons l’idée de la nation juive ou juive-israélienne, nous capitulons devant les thèses sionistes. Nous avons averti nos camarades de ce danger de légitimer le récit sioniste fondateur qui considère tous les Juifs comme membres d’une nation éternelle à travers les âges et dans tous les pays dont ils faisaient partie. Ici, nous nous sommes opposés à cette dérive acceptant cette revendication sioniste qui est le support central de l’établissement de l’État juif en tant qu’État-nation exclusif.
ODSI a produit un texte détaillant cette différence majeure entre État démocratique de citoyenneté et un État binational. (Je peux vous fournir ce document que nous avons intitulé « ODS ou OBS » si vous souhaitez)

Quel est votre point de vue sur la gauche palestinienne, notamment le FPLP ?

La gauche palestinienne, dépendante des régimes autoritaires et sanguinaires de Damas et de Téhéran, a perdu toute crédibilité, surtout le Front populaire. Les Fronts populaires et démocratiques sont devenus des organismes formels vivant des gloires d’un passé lointain de lutte, tandis que leurs appareils bureaucratiques continuent d’exister en marge des événements.
Les fragments de gauche restants dans leur discours ne peuvent pas cacher leur dépendance à l’égard des forces qui oppriment brutalement leur peuple (le régime syrien ne tue pas seulement des Syriens, mais aussi des Palestiniens de Syrie). Nous pouvons dire sans hésitation qu’il n’y a plus de gauche Palestinienne organisée à l’heure actuelle mais il y a un peuple de gauche indépendant et des militants isolés au sein de ces deux organisations.

Pensez-vous qu’il existe, parmi les Juifs israéliens, une fraction de la population qui puisse être ralliée au projet d’un État démocratique ?

Nous ne cultivons pas d’illusions concernant une adhésion rapide et large pour l’État démocratique, notamment dans ces derniers temps où il y a une polarisation rampante vers le fascisme populaire et institutionnel. Il reste que l’État démocratique est une proposition politique palestinienne adressée aux Palestiniens et aux Israéliens comme les deux partenaires de ce futur État. Ce qu’il y a de pire dans la société israélienne, c’est l’expansion flagrante d’une droite suprémaciste et raciste, héritière de feu le rabbin Kahane. Et pour contrôler le pouvoir, elle a dû faire une place de choix à l’extrémiste Itamar Ben Gvir, admirateur avoué de Baruch Goldstein, l’auteur du massacre des Palestiniens d’Hébron, en 1994.
Cette dérive vers la droite extrême, il n’aura pas fallu vingt ans pour que les amis de l’assassin d’Itzhak Rabin parviennent au pouvoir. En Israël d’aujourd’hui, le crime paie ! Il ne faut pas croire que Ben Gvir est un extrémiste isolé dans la petite cour des miracles de Netanyahou. Il a recueilli 10 % des voix. Son parti est le troisième de la Knesset. Et d’autres personnages, comme Bezalel Smotrich ou Naftali Bennett, rivalisent de racisme et de haine avec lui.
En effet, il faut rappeler que la droitisation, comme on dit, n’est pas le seul fait de la droite. La gauche y a largement contribué en se sabordant en 2001, sous les auspices du tandem travailliste Ehud Barak-Shimon Peres. L’histoire de la gauche sioniste n’est qu’une longue déchéance dont les résultats des dernières législatives sont l’aboutissement tragique, avec un parti travailliste réduit à quatre sièges et la disparition du Meretz. On peut toujours gloser sur la droitisation de la société israélienne, mais que peut-il advenir d’autre quand les partis de gauche se sabordent ?
Dans ce climat néfaste que la société Israélienne traverse, nous pouvons affirmer sans hésitation l’opposition de la majorité des Israéliens aux thèses ODS car ils les perçoivent comme une menace à l’identité juive de l’État d’Israël. Ils craignent qu’un État démocratique conduise à une situation où les juifs deviendraient une minorité, mettant fin au caractère exclusivement juif de l’État.

En dehors de cette majorité, il y a des voix minoritaires des juifs israéliens dé-sionisés, des intellectuels, des universitaires et des journalistes qui luttent contre cette machine de propagande qui conditionne la société israélienne et déshumanise les Palestiniens pour justifier les pires crimes.
Le célèbre historien Ilan Pappé s’adresse à son pays en novembre 2023 en disant « qu’il n’est pas toujours facile de s’en tenir à sa boussole morale, mais si elle pointe vers le nord (vers la décolonisation et la libération) alors elle vous guidera très probablement à travers le brouillard de la propagande vénéneuse. »
Ensuite, malgré des années d’endoctrinement et d’ingénierie sociale sioniste, il y a quelques segments des Mizrahis (juifs orientaux), des libéraux sionistes qui essayent de se libérer du sionisme et de son État juif exclusif.

En France, comme dans beaucoup de pays occidentaux, les médias bourgeois et les gouvernements impérialistes veulent criminaliser l’antisionisme, en prétendant qu’il ne serait qu’une variante de l’antisémitisme. Que leur répondez-vous ?

L’antisionisme est une longue histoire proprement juive avant qu’il devienne l’un des aspects de la lutte des Palestiniens contre le projet colonial sioniste. L’histoire du Bund montre que le combat contre le sionisme ne date pas d’aujourd’hui et qu’il a été mené par des juifs qui ont détecté sa nature véritable comme mouvement réactionnaire et colonial au service de la bourgeoisie.
Il faut noter qu’il y avait bien deux voies parmi les juifs d’Europe, et les sionistes n’étaient pas majoritaires. Mais les antisionistes ont tous ou quasi tous été tués, et nous savons fort bien que cela n’a dérangé ni les dirigeants sionistes, ni les dirigeants occidentaux. Après quoi, ils se servent à tout-va du nom de ceux qu’on a tués pour leur projet colonial.
Or, si l’antisionisme a été initié par des juifs qui ne sont pas naturellement d’antisémites, nous ne pouvons pas accuser d’antisémitisme qui combat le sionisme aujourd’hui, le sionisme comme une idéologie nationaliste et raciste au service d’un projet colonial de peuplement.

Comment nommer l’État démocratique pour lequel vous luttez ? État israélo-palestinien ? Palestine laïque et démocratique ?

Le nom de l’État démocratique sera la Palestine, l’État démocratique et laïque de la Palestine.
Tous les juifs en Palestine avant la création de l’État d’Israël ont été naturalisés palestiniens, ils redeviendront de nouveau des Palestiniens à part entière. Devenir palestinien, c’est avoir une identité politique liant l’individu à la communauté politique, qui est post-nationale, post-ethnique, post-religieuse.
Ce citoyen peut avoir une sous-identité au niveau individuel qui le caractérise. Il y aura une réconciliation entre son identité politique de citoyen et sa propre identité individuelle, et il pourra vivre dans ces deux appartenances.

Quelle est la place des religions dans la perspective d’un État démocratique ?

Cette question a été un des axes de divergence dans le Congrès ODS à Istanbul. Ici, la première question controversée restée en suspens depuis ces années (2018-2019) tournait autour de la nécessité de définir la nature de cet État promis, la nature de son système politique et la nécessité de coupler son essence laïque avec sa politique démocratique.
Cette question laïque est toujours un sujet de débat vu la « résistance » des courants traditionalistes et islamistes contre son adoption, mais, nous insistons dans ces débats sur l’idée que le seul État respectueux de la religion est l’État laïque, car cet État est le garant du respect de toutes les croyances y compris religieuses. Nous introduisons dans ces débats ouverts nombres de points et surtout « la neutralité » de l’État vis-à-vis les diverses croyances de ses citoyens et que l’État en soi n’a pas de religion déclarée.
La persistance de ces débats a amené l’ODSI, lors d’une conférence en juillet dernier, à traiter ce sujet explosif pour formuler des réponses claires étant donné le rôle important que jouent la culture populaire islamique et la philosophie politique islamiste en Palestine. Comment pouvons-nous gérer ces tendances et convaincre les gens de notre vision ?
En effet, l’islam politique présente un obstacle important en raison de sa nature prescriptive et du renforcement des mouvements du Hamas et du Jihad au cours des dernières décennies. Avant cette conférence en juillet, nous avons aussi débattu cette question en mai dernier avec un groupe juif israélo-américain (Shoresh). La question concernant le rôle de la religion a été posée dans le terme « comment imaginez-vous que l’idée d’un État laïc puisse fonctionner étant donné le rôle central que joue la religion à la fois dans l’identité des peuples, leur autodétermination et leur gouvernance ? »

Nous avons formulé la réponse qu’il y a un problème dans la pensée orientaliste en Occident (et par extension chez les Israéliens), et ce problème consiste à considérer la religion comme quelque chose d’essentialiste, immuable, durable, non changeant, non évolutif  ; figé dans le temps…
En réalité, il ne s’agit que d’idées préconçues que la vie réelle nie.
La religion, comme tout système de valeurs et de pensée idéologique et comme l’une des composantes d’une identité collective, est l’objet de changements, d’acculturation, d’adaptation.
Le rôle du pouvoir politique est majeur et crucial dans ces changements, adaptations, modifications :
Il suffit que la loi s’adresse directement à l’individu sans l’intermédiaire de sous-pouvoirs communautaires ou religieux. L’individu, le citoyen, doit exister à titre individuel et non en tant que membre d’une communauté.
L’État et ses institutions sont neutres par rapport à ce citoyen.
Cet État inclusif instaurera des valeurs communes de citoyenneté politique et non ethnique ou religieuse. L’État laïque et démocratique est le seul représentant de sa communauté de citoyens  ; il est avant tout une communauté politique. L’identité sera une identité politique et non ethnique ou religieuse. Dans ces conditions, la religion et l’identité particulière demeurent confinées à la sphère privée. Il est évident que la loi de cet État exclura la charia, la halakha et leurs dictats imposés au comportement de l’individu.

Comment imaginer le retour des réfugiés, revendication très importante du mouvement national palestinien et pierre de touche du colonialisme sioniste ?

La question du retour est doublement essentielle pour les Palestiniens et pour le projet de colonisation israélienne. Pour les Palestiniens, il n’y aura pas de réconciliation avec les Israéliens sans que ces derniers reconnaissent l’injustice qu’ils ont infligé au peuple palestinien en 1948. La seule réparation possible pour ce crime est le retour des Palestiniens dans leur pays natal. Concernant ce hold-up du siècle dernier, le refus des sionistes d’admettre le droit du retour au peuple palestinien signifie le refus du voleur de rendre au propriétaire l’objet volé. Reconnaître le droit de retour signifie que l’acte fondateur de l’État d’Israël a été basé sur le vol de la terre palestinienne, sur le nettoyage ethnique et des massacres pour exproprier la Palestine entière afin de la transformer en État juif exclusivement où il n’y a pas de place pour le Palestinien natif de cette terre.

Comment surmonter les haines accumulées au fil des décennies ?

En politisant la haine, en rendant justice et en appliquant l’« accountability », le principe de responsabilité et l’obligation de rendre compte de leurs crimes de guerre.

Quelles initiatives, l’Initiative a-t-elle mené jusqu’à présent, en Palestine, en Israël ou à l’étranger ? Quelles prochaines initiatives envisagez-vous ?

Nous sommes une jeune organisation et nous (ODSI) ne sommes pas encore assez forts mais nous possédons la force de la proposition ; nous avons mené plusieurs initiatives en Palestine dans la perspective de créer des alliances alternatives pour combattre cette vacuité du leadership palestinien. Nous avons entamé des discussions en 2023 avec la mouvance démocratique palestinienne qui regroupe plusieurs tendances et notamment le « Congrès de 14 millions » dirigé par « Omar Assaf », une personnalité indépendante en Cisjordanie. Nous avons également mené des discussions intenses avec le mouvement de « Moustapha Bargouthi », l’« Initiative Nationale Palestinienne ». Et du côté Israélien, nous avons participé au lancement d’un Appel adressé aux israéliens intitulé « A Notre Autre » et qui a suscité « beaucoup » de réactions et des débats avec ces Israéliens qui commencent à sortir de l’idéologie sioniste. Nous avons aussi entamé des discussions et des projets de travail communs avec un groupe Israélo-américain (Shoresh).
A l’étranger, nous avons lancé un « Appel à nos amis juifs », un appel qui a reçu des bonnes réactions de deux parts, 14 000 palestiniens ont signé l’Appel dès la première semaine de son lancement et des centaines des jeunes juifs, notamment américains, ont adhéré à cet appel. Suite à ces activités, nous avons établi des contacts avec le groupe « Jewish Voice for Peace » aux USA. https://odsi.co/en/statements/open-letter-jewish-allies/
En mars dernier, nous avons participé à une conférence à Bruxelles avec la participation de plusieurs forces politiques et spécifiquement le PTB et des intellectuels comme Ilan Pappé.
En juin, l’ODSI a publié son Manifesto “La Palestine de demain”, signé par 20.668 Palestiniens. https://odsi.co/fr/statements/declaration-tomorrows-palestine

Nous allons lancer prochainement une campagne vers la création d’un mouvement démocratique Palestinien en Palestine et dans la diaspora palestinienne.

PALESTINE : artistes en résistance ou l’importance de la culture en temps de guerre

Après le siège meurtrier des forces de l’Autorité palestinienne qui a fait 13 morts, c’est l’armée israélienne qui a envahi en force le camp de réfugiés de Jénine, mardi 21 janvier 2025. Israël profite du cessez-le-feu à Gaza pour accroître la répression en Cisjordanie, surtout à Jénine où les combattants résistent avec le soutien de la population.


Le 13 décembre 2023, le théâtre de la liberté de jénine, a été bombardé et pillé par l’armée israélienne. Trois de ses membres ont été arrêtés dont l’ancien directeur artistique et comédien Ahmed Tobasi qui a été libéré rapidement alors que le président Bilal al-Saadi, en détention depuis 2 ans sans raison, a été libéré ce 13 décembre.

Le 18 janvier 2025, Le Collectif Montreuil Palestine organisait avec Les Amis du Théâtre de la Liberté de Jénine, Stop Arming Israël France et la CGT Spectacle une réunion publique contre le commerce des armes avec Israël, au théâtre l’échangeur à Bagnolet.

Dans l’émission de ce jour, qui fait suite à l’émission précédente sur le commerce d’armement avec Israël, nous vous proposons l’écoute d’une majeure partie de la seconde table ronde intitulée : comment agir en France et en Palestine contre le commerce des armes avec Israël ? L’importance de la résistance culturelle

DOCUMENTAIRE : Contre-feux, résistance sociale et syndicale en Palestine, lien si contre et dans la page, Vidéo à voir en ligne https://www.autourdu1ermai.fr/

RASSEMBLEMENT POUR LA LIBÉRATION DE NOTRE CAMARADE GINO
Le comité de soutien pour Gino, organise un rassemblement ce mercredi 12 février 2025 à 12 h place Louis Lépine, face au palais de justice de paris métro cité.

Ce mercredi 12 janvier, notre camarade Gino, militant antifasciste
incarcéré à la prison de Fresnes depuis novembre dernier, comparaîtra à
la Cour d’Appel de Paris. Suite à un mandat d’arrêt émis par la Hongrie qui l’accuse d’avoir participé à des violences contre des militants néo-nazis à Budapest en
2023, Gino risque d’y être extradé. Si l’État français décide de le remettre aux autorités hongroises, Gino encourt jusqu’à 16 ans de prison et risque de voir ses droits les plus élémentaires bafoués.

Le 15 janvier dernier, le délibéré rendu par la Cour d’Appel de Paris a
reconnu l’existence de “dysfonctionnements systémiques” concernant
l’indépendance du pouvoir judiciaire hongrois et a accédé aux demandes
de la défense, exigeant de la Hongrie un certain nombre d’informations
complémentaires. Cette audience, qui décidera ou non de son extradition, est donc
cruciale pour le sort de Gino.

Nous appelons à un rassemblement devant le Palais de Justice à 12 h 00 où
auront lieu des prises de paroles de Thomas Portes (LFI), René Monzat
(LDH), Révolution Permanente, Tsedek, FemRev, Visa, Young Struggle,
Union Communiste libertaire et d’autres…

Nous refusons son extradition vers la Hongrie et exigeons la libération
immédiate de Gino.

Votre présence est essentielle. Venez nombreux !

Le comité pour la libération de Gino

#FREEGINO #FreeAllAntifas #NoExtradition

Pierre Stambul ” Du projet sioniste au génocide “

Aujourd’hui dans cette émission nous vous diffusons la prise de parole de Pierre Stambul, membre de l’UJFP, qui avait lieu le samedi 18 à la libraire résistance autour de son ouvrage ” Du projet sioniste au génocide”. Avant cela, vous entendrez un court montage d’une partie des prises de paroles, qui ont eu lieu le jeudi 16 janvier lors du rassemblement organisé par Urgence Palestine à Stalingrad, contre la tenue d’un match de basket à Paris contre le Maccabi Tel Aviv, qui reviennent sur l’annonce du “cessez le feu” à Gaza du mercredi 15 janvier.

BILAN 2024, PERSPECTIVES 2025

crédit photos : https://www.flickr.comphotos/119524765@N0albums

Dans l’émission de ce jour et pour ce premier direct de l’année 2025, nous souhaitions faire un bilan de l’année écoulée et voir quelle serait les perspectives pour cette nouvelle année, que nous vous souhaitons la meilleure.

Nous avons procédé de manière chronologique et avec les archives 2024 de l’actualité des luttes. Nous avons choisi d’aborder plusieurs thématiques qui vont de la Palestine à l’Ukraine, de la dissolution en France aux JO, de la lutte des mineurs isolés en passant par les luttes environnementales et bien d’autres sujets et nous vous laissons le soin de découvrir.

Bonne écoute !

Journal de bord de Gaza

Rami Abou Jamous est un journaliste palestinien. Il tient depuis février 2024 son Journal de bord de Gaza sur Orient XXI, pour lequel il a obtenu, en octobre 2024, le prix Bayeux des correspondants de guerre dans la catégorie presse écrite, ainsi que le prix Ouest-France. Jeudi 28 novembre dernier, au Lieu-dit, avait lieu la soirée de lancement de cet ouvrage publié aux éditions Libertalia en présence de Leïla Shahid et l’équipe d’Orient XXI. Aujourd’hui, nous vous diffusons donc un montage réalisé autour des prises de paroles qui s’y sont tenues, accompagné de la lecture de quelques extraits du livre.

” Vivre sous une tente, c’est endurer une chaleur d’enfer pendant la journée, avec des mouches qui pénètrent à l’intérieur et n’arrêtent pas de vous agacer. Et la nuit, c’est l’inverse : il fait froid. Il faut mettre deux ou trois couvertures. C’est se réveiller en ayant mal partout, parce qu’on dort sur un sol déformé. Vivre sous une tente, c’est dépendre de l’aide humanitaire et ne manger que des boîtes de conserve. C’est chercher tous les jours un endroit pour charger nos téléphones et nos lampes rechargeables. Vivre sous une tente c’est faire la queue pour l’eau et la nourriture. Pour faire la cuisine, il faut un four en argile et du bois. Quand on n’a pas de bois, on utilise n’importe quoi. Beaucoup de gens brûlent des cartons ou du plastique. On respire presque toute la journée cette fumée de plastique. On fait la lessive dans les seaux, on porte les mêmes vêtements trois ou quatre jours pour économiser l’eau. Pour les toilettes, on creuse un trou. Vivre sous la tente, c’est surveiller en permanence les insectes, les serpents, les scorpions. C’est une vie d’humiliation.
Mais cette tente est le symbole de la résilience palestinienne. Nous en avons fait un symbole politique, pour dire que nous allons rentrer chez nous.

Parce qu’un jour, tout cela va s’arrêter. “

Manifestation contre la tenue du Gala Israël is Forever

Le 13 novembre dernier a eu lieu, à Paris, un gala organisé par l’association Israël Is Forever, avec comme objectif la « mobilisation des forces francophones sionistes au service de la puissance et de l’histoire d’Israël ».

Nili Kupfer-Naouri, présidente de l’association Israël Is Forever, organisatrice du gala, est une avocate ayant les nationalités française et israélienne qui tient publiquement des propos qui s’apparentent à de l’apologie de crimes de guerre. Parmi ses nombreuses déclarations, citons : « Il n’y a pas de population civile innocente à Gaza » ou : « Qu’il ne reste plus rien de Gaza et qu’on [peut] y installer une grande hityashvut, une grande réimplantation juive ». À l’origine, l’invité vedette de ce gala devait être Bezalel Smotrich, le ministre israélien des Finances et le ministre exerçant la tutelle sur la Cisjordanie occupée. Habitant dans une colonie et se revendiquant lui-même « fasciste », Smotrich incarne la figure du sionisme religieux le plus fanatique. Depuis son entrée au gouvernement le 29 décembre 2022, le nombre de colonies et les hectares de terres confisqués par Israël ont augmenté dans des proportions jamais vues depuis les accords d’Oslo.

Face à la complicité de l’état quant à la tenue de cet événement, une manifestation était appelée au départ de la gare Saint-Lazare. Nous vous diffusons aujourd’hui un montage réalisé à partir des prises de paroles enregistrées lors de cette mobilisation. Nous terminerons l’émission avec un court montage réalisé sur la tenue du match France Israël du lendemain.

Palestine Liban un destin commun

Le 6 novembre 2024 s’est tenue à la parole errante à Montreuil, une réunion publique, dans le contexte de la guerre sans fin mené par l’armée israélienne à Gaza et l’ouverture d’un nouveau front au Liban, les collectifs Urgence Palestine 20, Samidoun et la Campagne unitaire pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, était à l’initiative de cette rencontre.

Y fut abordée la dimension géopolitique actuelle, la tentative d’invasion du Liban, les forces en présence, l’histoire des résistances palestiniennes et libanaises, ainsi que le rôle central des prisons dans l’oppression coloniale israélienne.

Avec les interventions de : Soha BECHARA : résistante communiste libanaise, Salah HAMMOURI, avocat franco-palestinien, ainsi qu’une militante de la Campagne unitaire pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah.

Dans l’émission de ce jour, Nous vous donnons à entendre le montage d’une grande partie des interventions.

PALESTINE : 1 AN DE GENOCIDE

En cette émission du 07 octobre, nous traiterons de la question Palestinienne en direct avec Matteo et Jean, afin de revenir sur la chronologie des événements de cette dernière année, mais aussi, afin de mieux comprendre le contexte dans lequel se sont déclenchées les attaques du 07 octobre 2023. Nous vous diffusons aussi quelques extraits de la manifestation du 05 octobre 2024 à Paris.

GAZA : Comment faire disparaître 2 millions de palestiniens.

Nous diffusons aujourd’hui une interview réalisée par BLAST qui invitait Alain Gresh, ancien rédacteur en chef du Monde Diplomatique et aujourd’hui d’Orient XXI qui a publié « Palestine, un peuple qui ne veut pas mourir » (Les Liens qui Libèrent), livre écrit dans l’urgence avec un besoin vital de mise en perspective.

Denis Robert le reçoit pour un zoom arrière guerrier, combatif, décalé (par rapport à l’actualité) et vivifiant sur le conflit (terme neutre) entre israéliens et palestiniens. Chaque mot compte en ce moment et c’est la première vertu de cet échange spontané, lucide, voire lumineux autour de Gaza, des horreurs de Gaza, de ce moment d’histoire qui pourrait faire basculer la planète. La peur est-elle le moteur de cette haine entre deux peuples ? Comment expliquer la barbarie ? Quelle est la réalité chiffrée du 7 octobre ? Quelle issue pour les Gazaouis ? Comment comprendre la faiblesse et l’absence de compassion des médias français à l’égard des palestiniens enfermés à Gaza ? Qui est Olivier Rafowicz ? Pourquoi Caroline Fourest et David Pujadas sont-ils si nuls ? Le Hamas est-il le parti du Diable ? Bibi peut-il tenir ? Biden va-t-il continuer à vendre ses armes à Tsahal ? La judéité est-elle compatible avec l’État d’Israël ? Comment et vers où se projeter ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles cet échange cherche à répondre.

Pour ceux qui traquent des références et des articles à lire pour nourrir ces réflexions, connectez-vous sur le site de Blast ou sur celui Orient XXI. On essaie d’informer sans haine, sans passion excessive et en toute indépendance (de corps et d’esprit).

Journaliste : Denis Robert, Maxime Cochelin
Montage : Alexandre Cassier
Son : Baptiste Veilhan
Graphisme : Morgane Sabouret, Diane Lataste
Production : Hicham Tragha
Directeur des programmes : Mathias Enthoven
Rédaction en chef : Soumaya Benaïssa
Directeur de la publication : Denis Robert

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mobilisation des juifs américains contre le sionisme

Le 3 juin 2024, l’Union Juive Française pour la Paix a invité Jewish Voice for Peace en la personne de Donna Nevel, membre active de JVP aux États-Unis et militante historique pour la Palestine.

Elle nous parlera de l’évolution de l’état d’esprit et des positions politiques des Juifs aux États-Unis et de la mobilisation qui a cours depuis le 7 octobre. Elle revient sur la façon dont JVP réussit à rallier des catégories très diverses de la population juive étasunienne dans sa démarche antisioniste.

Donna se présente :

« Je suis impliquée dans le militantisme pour la Palestine depuis longtemps et j’ai été l’une des coordinatrices de la conférence Route vers la Paix en 1989 qui a fait venir des dirigeants palestiniens et des membres de la Knesset aux États-Unis pour la première fois (les membres de la Knesset n’avaient pas le droit de rencontrer des représentants de l’OLP sauf sous des auspices académiques, aussi Edward Saïd a-t-il fait en sorte que la conférence se tienne à Columbia).

Je fais aussi partie de Jewish Voice for Peace (j’ai été au Bureau national) et je suis cofondatrice de Jews Say No! et de Jews for Racial and Economic Justice.

Je suis psychologue communautaire et éducatrice, codirectrice de PARCEO, un centre éducatif et centre de ressources. Dans le cadre de notre travail, nous créons des cursus en justice sociale ; nous sommes cofondateurs du Projet 48, du programme sur la Nakba palestinienne ; plus récemment, nous avons créé un programme sur l’antisémitisme d’un point de vue de la libération collective.

Voici pour l’émission de ce jour et cette rencontre se tenait au centre international des cultures populaires à Paris.

Autodétermination Des Peuples

En ce 30 mai 2024, nous vous diffusons un reportage enregistré lors de la soirée de solidarité et de débat organisée par On construit l’alternative” (initiative politique soutenue par Ensemble, NPA, Rejoignons-nous) dans le cadre de la campagne “Palestine, Ukraine, Sahel : contre tous les impérialismes et les colonialismes, pour l’autodétermination des peuples”. Cette soirée se tenait le 14 mai 2024 à l’AERI à Montreuil

Nous entendrons dans cette émission un mixage des deux tables ronde : Quelles solidarités concrètes avec les peuples en lutte ? et Quelles stratégies politiques, quels obstacles, quelles responsabilités pour l’autodétermination des peuples ?

Après le début de l’offensive sur Rafah : Mobilisation étudiante pour Gaza – BDS et Palmed France

Mardi 7 mai dernier, l’armée israélienne indiquait avoir pris le contrôle du poste-frontière de Rafah, reliant la bande de Gaza et l’Égypte. Ce poste-frontière est stratégique car étant le seul point de passage non-contrôlé par l’État d’Israël. Et c’est par celui-ci que transitait jusqu’alors au compte-goutte l’aide humanitaire. Cette offensive menace surtout la population, dont la majorité a déjà dû fuir de multiples fois. Rafah, au porte de l’Égypte constitue donc la dernière ville non détruite de la bande de Gaza, où s’entasse 1,4 millions de personnes. Face à cette nouvelle offensive, aux bombardements, aux atrocités, à la situation épouvantable sur place, où la population est contrainte encore une fois à fuir, avait eu lieu le soir-même sur la place de la République, à Paris, un rassemblement de soutien à la Palestine. Au même moment, à la Sorbonne, avait lieu une nouvelle tentative d’occupation. C’est des conséquences de cette dernière et plus généralement du mouvement étudiant dont nous allons traiter ici en première partie d’émission, à la faveur d’un reportage lors du rassemblement de soutien pour exiger la libération de 88 personnes interpellées.

Dans le second temps de cette émission, nous vous ferons écouter deux enregistrements. Tout d’abord une interview avec une personne de la campagne BDS (pour Boycott Désinvestissement Sanction), dénonçant la présence d’Israël aux JO ; puis une intervention de Nazir Badran lors d’une discussion publique organisée par le collectif des luttes Sud-Essonne. Nazir Badran est membre de Palmed France, une association de médecins qui apporte une aide matérielle et un programme de développement des compétences médicales en Palestine et dans des camps de réfugiés au Liban. Le médecin reviendra sur la situation sanitaire à Gaza.

Article de Rfi sur la situation à Rafah au 9 mai : lien

MANIFESTATION DU 1er MAI 2024 A PARIS

Comme chaque année, la manifestation internationale du 1ᵉʳ mai, battait le bitume dans de nombreuse ville du monde. Après la lutte contre la réforme des retraites de 2023, quelle allée être la mobilisation pour cette année ? Des cortèges assez fournis ont défilé à Paris pour ce 1ᵉʳ mai 2024

Dans l’émission de ce jour, nous vous diffusons le reportage réalisé ce 1ᵉʳ mai.

Pour commencer, nous ferons un détour, par là gréve d’Onela, société de services d’aide à domicile pour personnes âgées ou en situation de handicap, ou les salariées sont dans leur 4ᵉ mois de grève !! Alors qu’elles exigent le minimum : travailler dans des locaux salubres, ne pas subir de propos racistes, et une augmentation de leurs salaires, leur patron joue la carte du mépris et compte sur l’essoufflement de la grève.

Ce 1ᵉʳ mai, c’est également la suite de l’occupation de la Maison des Métallos par Le Collectif des Jeunes du Parc de Belleville dans le 11ᵉ arrondissement de Paris et ce même jour, ils appelaient à un grand rassemblement festif organisé devant la Maison des Métallos, avec fanfares et barbecue pour un départ en cortège jusqu’à la Place de la République afin de rejoindre la grande manifestation à l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des travailleur.ses . Et à cette occasion, nous vous proposons dans ce moment, l’écoute d’une interview d’un membre du collectif et des prises de parole.

L’émission se poursuit avec la prise de parole dans la manifestation, d’une membre du collectif de soutien a la Palestine.

Et nous terminerons cette émission, avec un entretien, réalisé avec des salariés-es du secteur du déchet lors de ce 1ᵉʳ mai 2024

Israël contre les Juifs

Vous allez pouvoir écouter l’interview du réalisateur Yyal Sivan publiée par le site Hors série sur internet conçue et animée par Tarek Bouafia.

« Un pique-nique sur un volcan ». C’est par cette puissante image qu’Eyal Sivan, cinéaste israélien, nous invite à saisir la situation en Palestine – Israel à la veille du 7 octobre. C’est ainsi qu’il décrit l’organisation de cette rave party où règnent l’insouciance et la légèreté à quelques encablures d’un territoire soumis à un blocus meurtrier et inhumain. Un décalage entre deux mondes qui témoigne de la volonté d’effacement du peuple palestinien, de cet Autre relégué dans les limbes de l’Humanité. Depuis les accords d’Abraham, la question palestinienne semblait définitivement ensevelie pour la société israélienne comme pour la « communauté internationale ». C’est dire l’onde de choc provoquée par les attaques du 7 octobre, véritable refoulé d’une histoire et d’un passé qui ne passe pas.

Dès lors, comme en 2001 aux Etats-Unis ou en 2015 en France, c’est toute une construction de l’innocence qui s’est mise en place, identifiant Israel à la joie, à la Vie, à la Démocratie, au camp du Bien, face à des « animaux humains » pétris de haine et quintessence du Mal absolu. C’est précisément ce narratif, propre à l’Occident, qu’utilise aujourd’hui le gouvernement israélien pour poursuivre et achever le nettoyage ethnique débuté en 1947.

Il y a douze ans déjà, l’idée d’Etat commun soulevée par Eric Hazan et Eyal Sivan pouvait apparaître comme une douce illusion. Que dire aujourd’hui si ce n’est qu’elle semble relever de l’insensé et de l’impossible. Et pourtant. D’un côté, le mythe des deux Etats a fait son temps. Non seulement cette solution n’est pas viable mais elle acterait par ailleurs l’injustice originelle née de la Nakba. D’un autre coté se dresse « l’Etat-nation du peuple juif » comme le proclame une loi de 2018, faisant de fait d’Israel, un Etat d’apartheid. Reste l’utopie d’un Etat commun au sens où l’écrivain uruguayen Eduardo Galeano la concevait, non pas comme « l’irréalisable mais l’irréalisé ».

Cette idée d’Etat commun ne sort pas de nulle part. Elle précède la création même d’Israël et a été pensée par de nombreuses voix juives comme celle du sénateur de Californie Julius Khan en 1919 : « Quant à l’avenir de la Palestine, notre fervent espoir est que cette ‘‘terre promise’’ devienne une ‘‘terre de promesse’’ pour toutes les races et les croyances (…) Nous demandons que la Palestine devienne un Etat libre et indépendant avec un gouvernement démocratique qui ne reconnaisse aucune différence de religion, de race ou d’ascendance ethnique, et qui ait tout pouvoir pour protéger contre toute forme d’oppression. Nous ne souhaitons pas voir la Palestine, ni maintenant ni jamais, prendre la forme d’un Etat juif ».

Comptant parmi les très rares voix de citoyens israéliens qui s’opposent à la guerre, allant même jusqu’à soutenir la plainte de l’Afrique du Sud à la Cour internationale de justice, Eyal Sivan s’inscrit pleinement dans cette tradition juive antisioniste. Comme d’autres, il refuse que la mémoire des victimes du judéocide nazi soit exploité” et souillée par l’Etat d’Israël. Par son intelligence, sa clairvoyance et sa profonde humanité, il nous offre 1h20 d’entretien magistral.

Manifestation en soutien à la Palestine du 09-03-24/Intervention de Judith Butler sur l’antisionisme et l’instrumentalisation de l’antisémitisme

Dans cette émission, vous pourrez entendre des enregistrements effectués le 9 mars dernier à l’occasion d’une nouvelle manifestation à paris en soutien à la Palestine. Cette manifestation était appelée par Urgence Palestine, avec les exigences suivantes : un cessez-le-feu et la fin immédiate du blocus ; la fin de la colonisation, de l’occupation et de l’apartheid ; était demandé également des sanctions contre Israël, mais aussi le boycott et des mesures de désinvestissement. Enfin, était pointé et condamné la complicité du gouvernement français avec les crimes israéliens, et la répression de la solidarité avec la lutte du peuple palestinien. Cette première partie d’émission, qui est un reportage, sera suivi d’une séquence de la conférence de Judith Butler, une universitaire juive états-unienne par ailleurs critique du sionisme. Elle intervenait sur le sionisme et l’instrumentalisation de l’antisémitisme. L’événement en date du 3 mars était co-organisé par l’action antifasciste Paris-banlieue, le Nouveau Parti Anticipapitaliste, Révolution Permanente, Paroles d’honneur, l’Union Juive Française pour la Paix et Tsedek, avec le soutien de Urgence Palestine.

Appel Guerre permanente ou paix révolutionnaire, il faut choisir ! : lien

MEDIAS GAZAOUIS / MINEURS ISOLES

A Gaza, pour la première fois, nous assistons à un génocide en direct, et les journalistes qui le documentent le font au péril de leur vie. Depuis le 7 octobre, 123 journalistes et travailleuses/rs des médias à Gaza ont été tués·es lors des bombardements israéliens sur la bande de Gaza. Il s’agit de la période la plus meurtrière pour les journalistes dans l’histoire moderne. Les journalistes qui continuent leur travail le font dans des conditions terribles et traumatisantes. Ce sont des aussi des personnes civiles déplacées de leurs foyers avec leur famille. Leur matériel est détruit : appareils photo, ordinateurs portables, téléphones. A ce sujet, le 18 février, se tenait au Hasard Ludique, une soirée de soutien aux journalistes palestiniens de Gaza. Nous vous diffusons donc en première partie d’émission un montage réalisé à partir des prises de paroles qui s’y sont tenues. Nous entendrons les interventions d’Anne Paq, coréalisatrice du documentaire “Gaza, a Gaping Wound” et d’une membre de reporter solidaire. Serons également abordés les questions du Pinkwashing, la responsabilité des médias occidentaux et l’accessibilité aux médias arabophones.

Dans une deuxième partie d’émission, nous diffusons un reportage réalisé le 6 février 2024 dernier autour de la mobilisation des collectifs de mineurs isolés pour le respect de la présomption de minorité et l’obtention des droits qui en découle. En effet, cette semaine, la préfecture de Paris a envoyé sa police démanteler les 3 camps de fortune occupés par plusieurs centaines de mineurs isolés depuis des mois au Pont Marie, Pont Sully et Pont Neuf. La préfecture a prétexté la montée de la Seine pour expulser des enfants des seuls abris qu’ils avaient trouvés. Si l’objectif avait été réellement de les protéger de quoi que ce soit, alors des hébergements en mesure d’apporter cette garantie auraient été proposés. Suite à leur expulsion des 3 ponts, les mineurs se sont rassemblés mercredi soir devant l’hôtel de ville, le collectif des jeunes du parc de Belleville a demandé à ce que les mineurs isolés soient reçus en délégation par la préfecture et par la mairie pour trouver rapidement une solution, aucune réponse. La police a plutôt nassé les mineurs isolés avant de les menacer de les dégager par la force. Les jeunes ont décidé de partir en direction de la cité des Arts pour s’abriter sous les arcades, la préfecture leur dit d’abord qu’elle les tolérera à cet endroit avant de les menacer de dégager pour finalement, face à la résistance des jeunes épuisés mais déterminés, accepter qu’ils restent à condition de ne pas monter leur tente. Depuis plusieurs jours, le collectif des mineurs isolés du parc de Belleville alertent l’ensemble des réseaux de solidarité : dans plusieurs gymnases que les jeunes ont arrachés au fur et à mesure de leur lutte et de leurs actions, la mairie de Paris commence à proposer des rendez-vous individuels afin d’établir des dossier SIAO (Service Intégré de l’Accueil et de l’Orientation). Inquiets de la pérennité de leur hébergement, solidaires de leurs camarades laissés à la rue, les mineurs isolés soupçonnent que la mairie a pour projet de les disperser hors de Paris après la fin de la trêve hivernale et avant les Jeux Olympiques.Rien ces derniers jours n’a démontré que ces soupçons étaient faux. 23 jeunes mineurs du Collectif des Jeunes du Parc de Belleville ont été expulsés du centre de Porte de La Villette la semaine dernière. Après le 31 mars, pendant le ramadan et avant les JO : Expulsion, dispersion, évacuation. Chaque jour, les mineurs isolés hébergés doivent se débrouiller pour manger auprès des associations, se réfugier de la pluie car leurs hébergements sont fermés en journée, éviter les contrôles RATP, fuir la police qui les harcèle, se soigner…Ce qui arrive aux mineurs isolés à Paris, n’est ni une exception, ni une erreur, ni un manque de moyen. C’est le projet raciste de société du pouvoir qui explose à nos yeux, comme à Calais, dans les Alpes, dans la Manche, la Méditerranée, une société qui refuse de reconnaître la moindre humanité aux migrant.e.s. Les mineurs isolés exigent immédiatement : 

• La présomption de minorité• Des hébergements dignes où ils peuvent rester jusqu’à leur recours ensemble et en lien avec les réseaux de solidarité, syndicats et associations 

• Une couverture médicale digne

• L’accès aux cantines solidaires de la Ville de Paris pour se nourrir • L’accès à l’école 

• Des transports gratuits comme tous les mineurs d’Ile-de-FranceNous demandons également que les demandes de délégations des mineurs soient acceptées, qu’ils soient représentés par les délégués du collectif des jeunes du parc de Belleville et leurs soutiens comme ils l’exigent depuis des semaines à la Maire du 20e, à la Ville de Paris et à la Préfecture.

Cagnotte du collectif des mineurs isolés du parc de Belleville : https://www.helloasso.com/associations/liberte-egalite-papiers/formulaires/1

NOS VOEUX avec le Poing de Montpellier et la grand goule

La rédaction du Poing vous souhaite ses meilleurs vœux pour 2024 ! Nous avons fouillé dans nos archives pour vous proposer un petit bilan de l’année écoulée dans le Clapas

Bon, qu’on se le dise, 2023 était quand même bien pourrie. Peut-être moins pire que 2020 et ses confinements, mais quand même : records de températures, massacres dans la bande de Gaza, gouvernement macroniste toujours plus en roue libre… Petit tour d’horizon (non-exhaustif) d’un an d’actu dans la 7ème ville de (F)rance.

Un mouvement massif contre les retraites

2023 a démarré en fanfare : la réforme des retraites, mesure phare du second quinquennat Macron, a largement mobilisé dans les rues de Montpellier. Premier round massif le 19 janvier dans les rues de la “surdoue”, avec 25 000 personnes à battre le pavé, à l’appel de l’intersyndicale, suivi de son lot d’actions (blocage du dépôt pétrolier de Frontignan, rassemblement devant les locaux du MEDEF, manifs sauvages avec feux de poubelles) et de mobilisations sectorielles, notamment chez les cheminots, dans l’éducation nationale ou chez les étudiants, notamment en fac de sciences, pourtant peu connue pour se mobiliser en période de mouvement social. Autre moment important de cette séquence : la visite de Macron à Ganges, fortement perturbée par des manifestants, aussitôt réprimés.

Manifestation du 7 février à Montpellier contre la réforme des retraites. (Mathieu Le Coz/Hans Lucas)

Une mobilisation quantitativement importante (jusqu’à 40 000 personnes le 7 ou le 22 mars), mais insuffisante pour faire plier Macron et son gouvernement. Comment l’expliquer ? Dans un article d’analyse publié dans notre numéro 36 (printemps 2023), une étudiante pointait du doigt la difficulté d’organiser et de coordonner des assemblées générales de luttes : « On a eu la sensation d’atteindre un plafond de verre assez vite, dans le nombre de secteurs représentés. La plupart de ces secteurs étaient déjà connectés avant la première AG : les cheminots venaient souvent sur le campus, les autres secteurs représentés se retrouvaient régulièrement sur des actions. Malgré une présence collective sur les piquets de grève, l’AG interpro n’a pas réussi à drainer d’autres salarié·e·s mobilisé·e·s sur la ville, comme les travailleur·ses de la TAM, de Nicollin, ou de l’énergie. Un faible investissement dans l’orga, accentué par la fonte des taux de grévistes au quotidien, a découragé. Le bilan n’est pas nul, à défaut d’une direction locale et démocratique pour le mouvement, les liens entre participant·e·s se sont resserrés, on a pu organiser une belle soirée de soutien à la grève le 6 avril. »

Cette désaffection des assemblées générales professionnelles peut aussi s’expliquer par la multiplication des contrats de travail courts et précaires, très exposés à la répression patronale, l’inflation importante pesant lourdement sur les petits salaires, etc. La grève dans le privé, notamment dans les PME, était faible. Une culture de la grève ne se construit pas en quelques semaines, et les projets de massification des arrêts de travail ne se situent pas sur la même temporalité que la lutte sur les retraites.

Les assemblées de luttes autonomes, comme celles initiées par le groupe Montpellier contre la vie chère, n’ont pas non plus rassemblées les masses, bien qu’elles aient conduits à mener plusieurs actions : barrages filtrants, tractages, blocages de sites jugés moteurs dans l’économie locale.

Assassinat de Nahel : la ville s’est embrasée

27 juin. Nahel, un jeune de Nanterre, se faisait tuer par un policier. Des émeutes ont eu lieu dans tout le pays en signe de protestation. A Montpellier, les quartiers Mosson-La Paillade ont rejoint la révolte dans la nuit du 29 au 30 juin. Barricades incendiées, bris de vitres du bureau de police Nord, tirs de feu d’artifice, pillage de l’Aldi Saint-Paul, caméras cassées… France 3 notait qu’une « personne âgée de 71 ans a également été admise au CHU de Montpellier […] elle aurait été victime d’un tir de LBD, un lanceur de balles de défense. »

Des affrontements ont également eu lieu à la Devèze, à Béziers (attaques de la mairie annexe, de la Mission locale et d’un distributeur automatique de billets), à Nîmes (poste de police de l’avenue Bir Hakeim visé) et à Narbonne (voitures incendiées).

Des scènes de jonctions entre militants du centre-ville et jeunes des quartiers populaires ont également été observées. Le 3 juillet, 19 personnes ont été déférées au parquet, avec des condamnations allant des travaux d’intérêts généraux à de la prison ferme.

En septembre, en réaction à ces violences policières, une manifestation réunissant un millier de personnes a été organisée à Montpellier.

Photo de la manifestation contre les violences policières organisée en septembre à Montpellier. (“Le Poing”)

Montpellier la mystique

Si Montpellier n’a pas été choisie pour devenir capitale européenne de la culture, serait-elle en train de devenir la capitale des thérapies new-age teintées d’ésotérisme ? En mai 2023, le salon du bien-être “Demain c’est aujourd’hui” accueillait au château de Flaugergues des entrepreneurs en bien-être (ainsi que des membres de la secte d’extrême-droite “Les Brigandes”). Le Poing avait sorti une enquête très détaillée à ce propos, et des sponsors s’étaient retirés de l’événement. Le salon avait d’ailleurs été pointé du doigt par l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu (Unadfi) pour ses risques de dérives sectaires. Le sommet aura finalement fait un beau flop, qui conduira l’organisatrice à lancer une cagnotte en ligne pour rembourser son manque à gagner et payer ses prestataires. Elle récupèrera seulement 200 euros sur les 66 000 demandés.

En septembre, des « mediums » et « guérisseuses » proposaient des « rituels de dégagement des magies noires » au plomb et autres massages, lithothérapie et « nettoyage énergétique du mauvais œil » à la journée des associations d’Antigone. En octobre, un autre salon du bien-être, “Mystic”, avait lieu au château de Flaugergues, sans médecins du CHU, mais avec son lot de « chamans », litothérapeutes et autres promoteurs de « thérapies holistiques ».

Toujours en octobre, la foire internationale de Montpellier, soutenue par la Ville, la Métropole et le Département, qui s’est tenue au parc des expositions, a encore fait la part belle aux « guérisseurs », « patriciens reiki », et « annulateurs de sortilèges »… Enfin, le salon “Bio&harmonies”, qui s’est tenu du 8 au 10 décembre dernier, également au parc des expos, mettait lui aussi en avant des « thérapies complémentaires » : « alchimie gnostique », « thérapeute dans le Quantique », « sono-thérapeute », « psychologie biodynamique », « soin spirituel »…

Enfin, en décembre, étaient organisées les journées internationales de l’Observatoire des pratiques professionnelles en santé intégrative (OPPSI), une association de promotion de cette médecine. Le congrès, finalement annulé après une saisie des autorités par l’Ordre des médecins, prévoyait d’inviter entre autres, un médecin antivax et surtout, un médecin se réclamant de la doctrine de l’anthroposophie, un courant ésotérique cité par la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires comme pouvant présenter des risques pour la population.

Ce n’était pas la première fois que le Poing évoquait dans ses colonnes l’anthroposophie à Montpellier : en septembre dernier, nous révélions que la mairie et la Métropole avaient signé un prêt à une banque citée dans un rapport de la Miviludes dans son chapitre sur l’anthroposophie, et en octobre, que le site de la Ville faisait la promotion sur son “portail des assos” en ligne d’une association dont la mission est de faire connaître cette doctrine (supprimée après publication de notre article).

L’extrême-droite toujours en embuscade

Fidèle à sa ligne éditoriale fermement engagée contre les extrêmes-droites, Le Poing a encore une fois beaucoup documenté les faits et gestes des fachos locaux en 2023.

Nous avons notamment évoqué les menaces subies par des syndicalistes du bassin de Thau durant la réforme des retraites, la complaisance de l’ancien préfet Hugues Moutouh (remplacé depuis par François Xavier-Lauch, un proche de Macron et Darmanin) avec les manifestations d’extrême-droite, les péripéties administratives conduisant à l’annulation du spéctacle de l’antisémite Dieudonné (théoriquement de retour dans le Clapas à la fin du mois), ainsi que la présence de symbole fascistes sur les tenues de policiers montpelliérains.

Nous avons également révélé que Jordi Vives, ancien cadre du groupuscule raciste et violent La Ligue du Midi, était devenu assistant parlementaire de l’eurodéputé Gilbert Collard. A l’occasion du sommet “MEET” dont nous parlions plus haut, nous avons consacré deux articles à la secte d’extrême-droite les Brigandes : l’un sur leur business immobilier et sur leurs conférences ésotériques new-age, et l’autre sur leurs liens avec Moscou et des nationalistes russes.

Nous avons relaté une série de procès opposant justement un membre de la Ligue du Midi ou un soutien des brigandes à des membres de la Ligue des droits de l’Homme.

En septembre, nouvelle révélation : une ex-cadre du groupuscule dissous Génération Identitaire fonde une association de parents d’élèves à Aniane, petit village héraultais. Une information ensuite reprise par Libération en citant Le Poing.

Nous avons aussi beaucoup parlé de Béziers et de son sulfureux maire Robert Ménard : son refus de marier un couple car l’époux était sous un régime d’obligation de quitter le territoire français, son obstination à mettre des crèches de Noël dans sa mairie malgré les refus successifs du tribunal administratif, et de sa politique de fichage des propriétaires de chiens. De plus, nous avons discuté avec Daniel Kupferstein, réalisateur qui a filmé cette ville pendant sept ans pour en faire un documentaire sur la gestion municipale de Ménard.

Grève chez Onet : l’évènement social de la rentrée

Un phare dans la nuit” selon certains militants. il faut dire que cette grève, menée essentiellement par des femmes, souvent issues de l’immigration, en temps partiel imposé et sans grande culture syndicale, a suscité beaucoup d’attention de par sa longévité : le 13 septembre, les salariés d’Onet, entreprise qui gère le nettoyage du CHU de Montpellier, se sont mis en grève pour demander pour demander des augmentations de salaires, une prime équivalente au treizième mois et pour marquer leur refus d’un dispositif de contrôle sur téléphone où elles devaient rendre compte de chaque prestation effectuée dans les divers endroits qu’elles nettoyaient.

Une grève historique par sa durée, qui aura eu le soutien de députés insoumis comme Rachel keke ou François Ruffin.

Au bout de 80 jours de grève, elles ont finalement obtenu, via des négociations avec la direction, une prime exceptionnelle de 650 euros et un allègement du dispositif de traçage. 80 jours de lutte qui n’auraient sans doute pas été possibles sans un comité de soutien, rassemblant largement divers pans du mouvement social montpelliérain, qui a réuni près de 20 000 euros en organisant divers évènements pour abonder la caisse de grève.

Les salariées d’Onet étaient en première ligne de la manifestation intersyndicale du 13 octobre à Montpellier. (Mathieu Le Coz/Hans Lucas)

Toujours aux côtés de celles et ceux qui luttent, Le Poing a également couvert le mouvement des coursiers en lutte contre les plateformes de livraisons pour plus de droits, le combat des intermittents du spectacle pour la défense de leur statut, celui des profs contre la réforme des lycées pro ou des étudiants contre la sélection à l’université, la grève historique des attachés parlementaires en novembre ou plus récemment celle des salariés de l’association Issue, qui militent pour le renouvellement des contrats dans un accueil de jour pour des personnes à la rue, mais encore la mobilisation écologiste contre les travaux du LIEN au nord de Montpellier, jugés illégaux.

Fait cocasse, quand Michaël Delafosse, maire “socialiste” de Montpellier, se vante de “grignoter de l’espace aux voitures” en mettant en place la gratuité des transports (opérationnelles depuis fin décembre), alors que son comparse lui aussi socialiste Kléber Mesquida, à la tête du Département, fait construire un échangeur autoroutier qui va augmenter le trafic. N’y aurait-il pas une dissonance cognitive dans les rangs du PS héraultais ?

Massacres à Gaza : réaction populaire

Une actu chasse l’autre. C’est celle, dramatique, provoquée par l’attaque du Hamas le 7 octobre dernier, qui a agité les rues montpélliéraines en cette fin d’années. Malgré des tentatives d’interdictions par la préfecture (retoquées par le tribunal administratif), pas moins de dix manifestations réunissant parfois plusieurs milliers de personnes se sont enchainées tous les samedis dans le Clapas depuis octobre, avec la dernière en date, celle de la veille de Noël dans le quartier de la Paillade.

Image de la manifestation du 28 octobre en soutien à la Palestine sur la Place de la Comédie. (Mathieu Le Coz/Hans Lucas)

L’une d’elle a été marquée par une interpellation pour apologie du terrorisme, après qu’une personne ait qualifié l’attaque du 7 octobre comme un “battement d’aile de papillon” pour la résistance palestinienne. Des propos tenus en fin de manifestation alors que les organisateurs étaient déjà partis. L’homme sera jugé en février. Les organisateurs des manifestations avaient alors dénoncé une “instrumentalisation” politique et médiatique pour masquer le caractère légitime de la mobilisation.

Par ailleurs, les organisations mobilisées ont dénoncé le 11 décembre dernier devant la mairie de Montpellier la position de la Ville sur le conflit en cours et ont demandé (sans succès) à Michaël Delafosse, d’adopter en Conseil municipal une motion en faveur d’un cessez-le-feu.

Car depuis 1977, les élus locaux montpelliérains célèbrent, à l’initiative du centre culturel juif de Montpellier, la “journée de Jérusalem, capitale une et indivisible du peuple juif”. Une revendication alignée sur des intégristes israéliens et contraire au droit international, reprise par un certain Donald Trump en 2017. Et plus récemment, Michaël Delafosse a déclaré ;“il est mensonger de parler d’apartheid Israélien”.

Enfin, la fin de l’année a été marquée par la mobilisation contre la loi immigration de Darmanin. Des rassemblements et manifestations ont été organisées à Montpellier.

De notre côté, dix ans et un salarié

Pour la presse indépendante, 2023 a été une année riche : les camarades de la revue Frustration et du média Marseillais CQFD nous ont rendu visite à Montpellier, on s’est tous fédéré autour des états généraux de la presse indépendante le 30 novembre dernier à Paris pour porter des revendications, et la mobilisation devrait continuer en 2024.

Pour Le Poing, 2023 fut l’année des dix ans d’existence, une durée de vie inespérée pour un petit canard comme le notre (un numéro papier spécial anniversaire paraîtra le 12 janvier), mais aussi celle de l’embauche de son premier salarié à temps partiel. On a aussi commencé nos ateliers d’éducation aux médias et à l’information dans des établissements scolaires, et on compte bien poursuivre ! Cependant, la suite demeure précaire. Pour qu’on dure dix ans de plus (et c’est tout ce qu’on peut nous souhaiter en ce début d’année), une seule solution, vu qu’on refuse la pub et l’asservissement à un milliardaire : abonnez-vous à notre journal papier ou faites un don !

Sur ce, la rédaction du Poing vous souhaite une excellente année 2024, pleine de luttes et (on l’espère), de victoires !

Bilan 2023 de la Grand Goule journal militant du limousin

une répression des mouvements sociaux en pleine expansion !

Le premier semestre 2023 a largement exprimé une forte colère sociale, avec la mobilisation contre la réforme des retraites et la lutte contre les mégabassines, puis avec les émeutes déclenchées par le meurtre de Nahel, adolescent abattu à bout portant par un policier le 27 juin lors d’un contrôle routier à Nanterre. Le bilan que l’on peut tirer de cette année est aussi celui d’une répression de plus en plus violente – au total, ce sont des milliers de manifestant-e-s et d’émeutiers qui ont été blessés, interpellés ou poursuivis devant les tribunaux.

Le 5 avril dernier, le ministre de l’Intérieur Darmanin avait menacé de supprimer les subventions de la LDH parce qu’elle dénonçait dans les médias l’« usage disproportionné » d’armes (grenades, LBD…) par les forces de l’ordre le 25 mars, lors de la manifestation antibassines interdite de Sainte-Soline, ainsi que leur refus de laisser les secours accéder aux blessé-e-s. Le 10 juillet, la LDH a néanmoins rendu public son rapport sur ces faits. Ont ainsi été mis en relief que – pour défendre un trou – plus de 5 000 grenades ont été lancées contre les manifestant-e-s, et 3 200 gendarmes, 9 hélicoptères, 4 blindés et 4 camions à eau ont été mobilisés. Ces chiffres montrent une nette augmentation des moyens mis en œuvre par l’Etat français pour « maintenir l’ordre », en comparaison par exemple avec les affrontements sur la ZAD de Sivens le 25 octobre 2014, où il n’a paraît-il été tiré « que » 237 grenades lacrymogènes, 38 grenades GLI-F4 et 23 grenades offensives F1 – et où l’une de ces dernières a tué Rémi Fraisse.

L’Etat français a plusieurs fois été épinglé par des institutions telles que l’ONU ou le Conseil de l’Europe pour la violence de ses troupes, mais il n’en a cure. En 2023, il a multiplié les mesures coercitives : innombrables interdictions de manifester (que ce soit contre les mégabassines1 ou pour dénoncer les bombardements de Gaza après le 7 octobre) ; renforcement de la surveillance des populations – par l’utilisation des drones, de la reconnaissance faciale ou du prélèvement d’ADN 1 C’est même depuis septembre 2021 que les manifestations antibassines font l’objet d’arrêtés d’interdiction systématiques. – ainsi que des contrôles policiers, notamment à l’encontre de personnes venant soutenir des prévenu-e-s lors de procès. La décision qu’a prise, le 21 juin, le conseil des ministres de dissoudre les Soulèvements de la Terre n’est tombée à l’eau que grâce à l’avis négatif rendu à son sujet par le Conseil d’Etat le 9 novembre.

Concernant la lutte contre la réforme des retraites : d’après Darmanin le 5 avril, il y avait eu alors, depuis le 16 mars – jour où le gouvernement a utilisé l’article 49-3 pour faire passer sa réforme des retraites –, 1 851 interpellations. Pendant ce mouvement, des centaines (au moins) d’arrestations préventives ont eu lieu, à ajouter aux milliers d’interpellations lors des manifestations, et des centaines de personnes ont été blessées (dont quatre manifestant-e-s et un journaliste gravement) . Actuellement, plus de 400 militant-e-s de la CGT sont poursuivis en justice, selon ce syndicat , et plus de 1 000 sont menacés de licenciement, des procédures à leur encontre étant en cours dans les entreprises. Par exemple, le secrétaire général de la fédération mines-énergie Sébastien Ménesplier a été entendu par la gendarmerie à Montmorency dans le cadre d’une enquête sur des coupures d’électricité en mars. La FSU signale de son côté une hausse des signalements dans la fonction publique ; et Solidaires fait état de conseils de discipline à la Poste et de mutations forcées dans l’Education nationale.

Concernant les émeutes du 27 juin au 3 juillet : selon le ministère de la Justice, le 6 juillet, il y avait eu au niveau national 3 693 personnes interpellées, donc 31 % de mineurs. Le 19 juillet, Dupond-Moretti a parlé de « 1 278 jugements, avec 95 % de condamnations, 1 300 déferrements au parquet, 905 comparutions immédiates, 1 056 personnes condamnées à une peine d’emprisonnement, dont 742 à une peine ferme avec un quantum moyen des peines fermes de 8,2 mois, et 600 personnes incarcérées ». Pour rappel, pendant les trois semaines d’émeutes déclenchées, le 27 octobre 2005, par la mort des adolescents Zyed et Bouna, à Clichy-sous-Bois lors d’une coursepoursuite avec la police, il n’y avait eu « que » 400 peines de prison ferme. En 2023, jusqu’à 45 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés – contre 11 000 en 2005. Au moins 10 personnes ont été gravement blessées (le plus souvent éborgnées par des tirs, de LBD ou autres grenades) et il y a eu deux morts.

Le procès « mégabassines » de Niort Deux épisodes judiciaires se sont déroulés, le 8 septembre et le 28 novembre, au tribunal correctionnel niortais sur la thématique « mégabassines ». Un dossier a en effet été monté sur cette thématique pour inculper neuf personnes : il mêle diverses « affaires » et vise des militants de diverses organisations… en les incriminant pour l’essentiel à partir de vidéos ou d’articles mis en ligne par ces organisations. Les 1 neuf prévenus ont comparu libres, le 8 septembre après-midi, au tribunal correctionnel de Niort. Sébastien Wyon (de la Confédération paysanne), Joan Monga et Nicolas Bauvillain (de Bassines non merci, BNM) sont poursuivis pour « vol aggravé »2 car « commis en réunion » pendant le « printemps maraîchin » des 25- 27 mars 2022 à La Rochénard. Lors de cet événement festif qui a réuni plusieurs milliers de personnes contre la création des 16 « retenues d’eau » prévues dans la région par le protocole d’accord de la Coop de l’eau3 , deux tuyaux de canalisation d’irrigation ont été déterrés et découpés, puis un bout en a été « frauduleusement soustrait » et 1 « A Niort, un procès des antibassines fourre-tout et sous haute tension », Politis, 8 septembre 2023. 2 Ils le sont aussi pour avoir refusé de se soumettre à un relevé d’empreintes et d’ADN. 3 Les travaux pour creuser celle de Priaires – la troisième de ces 16 mégabas- sines – ont démarré le 28 août. emporté – une action revendiquée par plusieurs organisations4 . Julien Le Guet (porte-parole de BNM) est quant à lui inculpé pour organisation d’une manifestation non déclarée et « participation à un groupement en vue de la préparation de violences ou dégradations de biens, vol et dégradations » lors de la « grillade party » du 2 octobre 2022 à Sainte-Soline – une manifestation où une cinquantaine de personnes avait été empêchée par la police de piqueniquer sur un terrain. Ce militant est aussi accusé d’avoir démonté une grille à cette occasion. Cinq des neuf prévenus sont poursuivis pour organisation d’une manifestation interdite le 29 octobre 2022 : Julien Le Guet, Joan Monga, Nicolas Garrigues (porte-parole des Soulèvements de la Terre), Hervé Auguin (codélégué départemental Solidaires 79) et David Bodin, secrétaire de l’union départementale 4 Toutes ces manifestations interdites ont été soutenues par… 150 à 200 orga- nisations. CGT. Les syndicalistes de Solidaires et de la CGT sont en fait là parce qu’ils ont déposé, au nom de leurs organisations respectives, une déclaration de manifestation et que la préfecture a ensuite interdit cette manifestation. L’organisation d’une manifestation interdite est un délit passible de 6 mois d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende, alors que la participation à une manifestation interdite n’est passible que d’une amende forfaitaire de 135 euros… Ces cinq prévenus sont également inculpés pour organisation d’une manifestation interdite le 25 mars 2023, et deux autres personnes avec elles : Nicolas Girod (ancien porteparole de la Confédération paysanne) et Benoît Jaunet (porte-parole de la Confédération paysanne 79), parce qu’ils ont participé au convoi de tracteurs venus alors à Sainte-Soline. Acte I : le 8 septembre L’hétérogénéité du dossier et le nombre des prévenus ont conduit le président du tribunal à ne pas procéder par individu, mais par ordre Des interpellations et des condamnations en lien avec les émeutes du printemps ont toujours lieu (les gardes à vue ont ainsi dépassé les 4 000), notamment « grâce » à l’exploitation de la vidéosurveillance, aux tests ADN réalisés sur les projectiles ou les véhicules, et à la géolocalisation des téléphones. Par exemple, le 4 décembre à Brest, un jeune homme a pris douze mois de prison ferme pour « dégradation » du tennis-club, tandis que, à Gaillon dans l’Eure, quatre personnes dont deux mineurs étaient placées en garde à vue pour des tirs de mortier contre les forces de l’ordre. Ces procès qui se déroulent à bas bruit aboutissent, d’après l’AFP4 , « dans de nombreux 4 « Emeutes après la mort de Nahel : cinq mois après, les enquêteurs voient cas à des condamnations en justice [mais] il n’existe pour l’instant pas de statistiques nationales sur ce sujet ». Concernant la lutte contre les mégabassines : à Sainte-Soline le 25 mars, il y a eu au moins 200 blessée-s chez les manifestants – une quarantaine gravement, dont deux dans le coma. Plus de 24 000 contrôles de véhicule ont été réalisés, selon Darmanin, et des arrestations opérées sur la seule base d’un marquage chimique (un… journaliste a ainsi effectué 28 heures de garde à vue). Le procès de Niort portant entre autres sur cette manifestation (voir l’article suivant) montre une fois de plus que des moyens d’enquête d’ordinaire utilisés contre le terrorisme ou le le bout du tunnel », Nice-Matin du 5 dé- cembre 2023. grand banditisme – ainsi la section de recherches de Poitiers – peuvent être employés pour des infractions rangées en bas de l’échelle pénale (tel l’« emprunt » d’un bout de canalisation) afin de dramatiser un dossier. Aujourd’hui comme hier, les poursuites judiciaires traduisent la volonté gouvernementale de criminaliser les mouvements sociaux. Et, sous Macron comme sous Hollande auparavant, ces poursuites contribuent, avec les violences policières, à servir les intérêts des capitalistes – que ce soit pour imposer une réforme du code du travail ou des retraites ou pour faciliter l’accaparement de l’eau par l’agro-industrie.

NOTE : A Paris, du 16 au 20 mars, 790 personnes ont été interpellées lors de « nasses », et 200 ont été blessées rien que le 1er Mai. « Mobilisation contre la réforme des retraites : plus de 400 militants CGT sont visés par des poursuites judiciaires après des actions », Franceinfo, le 6 septembre 2023.

Après Gaza ? Avec Sylvain Cypel.

Parce que nous ne lâcherons pas Gaza, nous vous diffusons aujourd’hui la conférence de Sylvain Cypel. Cette initiative avait lieu au Lieu dit, organisée par la société Louise Michel et avait pour thème Après Gaza.

Sylvain Cypel est un journaliste qui a travaillé pour le journal Le Monde jusqu’en 2013 et qui maintenant écrit pour Orient 21ᵉ siècle.

Sylvain Cypel a écrit le livre Israël contre les juifs, dont une republication actualisée va bientôt paraître.

Les drames qui s’accélèrent depuis le 7 octobre en Israël et à Gaza nous obligent à comprendre !  Comment tout cela est-il devenu possible ? Que faire pour arrêter l’horreur qui se déroule sous nos yeux, bien que les médias Française affiche un soutien à Israël.

Le gouvernement Netanyahou, et malheureusement sans doute une majorité de la société israélienne, en était venu à croire qu’il n’y avait plus de « question palestinienne ». Affaire réglée ! Du coup, le 7 octobre, le Hamas a fait voler en éclats cette illusion. Celle-ci imposée au prix d’un massacre de la population Palestinienne et de nombreux morts en Cisjordanie… Une descente aux enfers pour la population de Gaza, dont on ne voit pas quand elle finira et qui pourrait l’arrêter.

Au fur et à mesure de la conférence, bien des questions qui font polémique s’éclairent. Terrorisme ? Terroristes ; certainement, les actes du Hamas le sont, mais aussi ceux de l’État israélien, qui vont jusqu’à des actions de portée génocidaire. Comment ce qui se passe à Gaza est vécu par la communauté juive des États-Unis ; La communauté juive américaine est presque aussi importante que celle vivant en Israël et Sylvain Cypel la connaît bien. Elle est traversée de fortes divisions, une part très significative des juifs américains se dissocie de l’État israélien et dénonce la politique de son gouvernement.

Au-delà de l’exigence immédiate d’un cessez-le-feu à Gaza, Sylvain Cypel insiste sur l’idée que l’objectif pour sortir des implacables dynamiques destructrices en cours, et ce, pour toutes les populations concernées, c’est d’imposer la fin de la colonisation.

Quelle solution pour l’après Gaza ? Selon sylvain Cypel, elle ne peut venir que de l’extérieur. Des États-Unis ? Pour le moment, c’est l’Afrique du Sud, forte de son expertise en matière apartheid, qui dépose plainte devant la Cour internationale de justice, pour génocide.

Stop Arming Israël/Manif du 17 Elias Sambar presse et “terrorisme”

Le vendredi 15 décembre à eu lieu une action d’information à la gare Saint Lazare pour demander la fin du soutien de l’État Français aux massacreurs sionistes du peuple Palestinien. Ensuite nous avons été à la manifestation du 17 décembre, vous pourrez entendre quelques morceaux des intervention et des interviews que nous avons pu y réalisés. Puis dans la dernière partie de cette émission nous vous restituons la séquence enregistrée le 30 novembre dernier, lors des états généraux de la presse indépendante qui avait pour thème : La guerre israélo-palestinienne ou la nécessité d’une information indépendante et notamment l’intervention de M. Elias Sanbar (ancien ambassadeur de la Palestine à l’Unesco) sur quelle information en temps de guerre et l’utilisation du terme de terrorisme.

Plus de 30 syndicats palestiniens ont lancé le 16 octobre l’appel « Stop arming Israël ». Dans ce texte, ils appellent les syndicats à l’échelle internationale à :

  • Refuser de fabriquer des armes destinées à Israël
  • Refuser de transporter des armes vers Israël
  • Adopter des motions en ce sens par leurs syndicats
  • Prendre des mesures contre les entreprises complices qui participent à la mise en œuvre du siège brutal et illégal d’Israël, en particulier si elles ont des contrats avec leur institution.

— Faire pression sur les gouvernements pour qu’ils cessent tout commerce militaire avec Israël

Nous voulons mettre nos forces au service du peuple palestinien. Nous voulons que son massacre cesse. Nous souhaitons soutenir en France une campagne internationale lancée par les syndicats palestiniens. Pour ce faire, nous voyons pour le moment trois axes sur lesquels nous pourrions être utiles :

Faire des recherches sur les accords militaires France/Israël

Faire connaître au grand public les actions qui ont lieu à l’étranger et en France

Organiser des actions

Mail : stoparmingisraelfrance@gmail.com

Twitter : @stoparmingist

Instagram : @stoparmingisraelfrance

Telegram : t.me/stoparmingisraelfrance

REUNION TOUS LES DIMANCHES0 20H

http://tinyurl.com/arretonsdarmerisrael

Les syndicats palestiniens lancent un appel aux travailleurs du monde entier : Arrêtez d’armer Israël ! Ne soyez pas complices de ses crimes !

Les syndicats palestiniens lancent un appel mondial urgent à l’action, demandant aux travailleurs du monde entier de mettre un terme à la vente et au financement d’armes à Israël, ainsi qu’à la recherche militaire afférente.

APPEL À L’ACTION

Israël a exigé que 1,1 million de Palestiniens évacuent la moitié nord de Gaza, tout en les soumettant à des bombardements constants. Cette agression militaire sans précédent s’inscrit dans le cadre du plan israélien, qui bénéficie du soutien indéfectible et de l’aide active des États-Unis et de la majorité des États européens. Elle a pour but de nettoyer ethniquement la région, en massacrant impitoyablement les 2,3 millions de Palestiniens de Gaza.

Depuis samedi, Israël a bombardé Gaza de manière aveugle et intensive et a coupé le carburant, l’électricité, l’eau, la nourriture et les fournitures médicales. Israël a tué plus de 2 700 Palestiniens, dont 614 enfants, rasant des quartiers entiers, éliminant des familles entières et blessant plus de 10 000 personnes (le nombre de morts a maintenant dépassé 10 000, ndt). Certains experts en droit international ont commencé à parler de génocide.

Par ailleurs, le gouvernement israélien d’extrême droite a distribué plus de 10 000 fusils à des colons extrémistes en Palestine de 1948 et en Cisjordanie occupée afin de faciliter leurs attaques et les pogroms de plus en plus fréquents contre les Palestiniens.

Les décisions, les massacres et la rhétorique d’Israël montrent qu’il a l’intention de perpétrer la seconde Nakba qu’il promet depuis longtemps, en expulsant autant de Palestiniens que possible et en créant un “nouveau Moyen-Orient” dans lequel les Palestiniens survivants vivront sous un joug perpétuel.

En réponse, les États occidentaux ont manifesté un soutien complet et total à l’État d’Israël, sans même un regard pour le droit international. Cela a amplifié le sentiment d’impunité d’Israël et lui a donné carte blanche pour mener une guerre génocidaire sans limite.

Au-delà du soutien diplomatique, les États occidentaux fournissent de l’armement à Israël et soutiennent les activités des entreprises d’armement israéliennes à l’intérieur de leurs frontières.

Alors qu’Israël intensifie sa campagne militaire, les syndicats palestiniens appellent leurs homologues internationaux et tous ceux qui ont une conscience à mettre fin à toute forme de complicité avec les crimes d’Israël, en cessant de toute urgence le commerce d’armes avec Israël, ainsi que tout financement et toute recherche militaire. C’est maintenant qu’il faut agir – des vies palestiniennes sont en jeu.

la situation est urgente : seule une augmentation massive des manifestations de solidarité mondiale avec le peuple de Palestine pourront arrêter la machine de guerre israélienne et mettre fin au génocide. Nous avons besoin que vous agissiez immédiatement – où que vous soyez dans le monde – pour empêcher l’armement de l’État israélien et empêcher les entreprises de s’impliquer dans l’infrastructure du blocus.

Nous nous inspirons des mobilisations antérieures des syndicats en Italie, en Afrique du Sud et aux États-Unis, ainsi que des mobilisations internationales similaires contre l’invasion italienne de l’Éthiopie dans les années 1930, contre la dictature fasciste au Chili dans les années 1970 et partout où la solidarité mondiale a limité l’ampleur de la brutalité coloniale.

Nous appelons les syndicats des secteurs concernés à :

  • 1. Refuser de fabriquer des armes destinées à Israël.
  • 2. Refuser de transporter des armes vers Israël.
  • 3. Adopter des motions à cet effet au sein de leur syndicat.
  • 4. Prendre des mesures contre les entreprises complices impliquées dans la mise en œuvre du siège brutal et illégal d’Israël, en particulier si elles ont des contrats avec votre institution.
  • 5. Faire pression sur les gouvernements pour qu’ils cessent tout commerce militaire avec Israël et, dans le cas des États-Unis, pour qu’ils cessent de financer l’état hébreu.

Nous lançons cet appel alors que nous voyons se multiplier les efforts pour interdire et limiter l’expression de toute forme de solidarité avec le peuple palestinien. Nous vous demandons de vous exprimer et d’agir pour dénoncer l’injustice, comme les syndicats l’ont toujours fait dans l’histoire.

Nous lançons cet appel car nous sommes convaincus que la lutte pour la justice et la libération de la Palestine n’est pas seulement une lutte régionale et mondiale singulière. C’est un levier pour la libération de tous les peuples dépossédés et exploités du monde.

  • Fédération générale palestinienne des syndicats, Gaza. Syndicat général des travailleurs des services publics et du commerce. Syndicat général des travailleurs municipaux. Syndicat général des travailleurs des jardins d’enfants. Syndicat général des travailleurs de la pétrochimie. Syndicat général des travailleurs agricoles. Union des comités de femmes palestiniennes. Syndicat général des travailleurs des médias et de la presse écrite.. Fédération générale palestinienne des syndicats (PGFTU). Syndicat général des enseignants palestiniens. Union générale des femmes palestiniennes. Union générale des ingénieurs palestiniens. Association des comptables palestiniens.
  • Fédération d’associations professionnelles, y compris. Association dentaire palestinienne – Centre de Jérusalem. Association des pharmaciens palestiniens – Centre de Jérusalem. Association médicale – Centre de Jérusalem. Association des ingénieurs – Centre de Jérusalem. Association des ingénieurs agronomes – Centre de Jérusalem. Syndicat des vétérinaires – Centre de Jérusalem. Syndicat des journalistes palestiniens. Association du barreau palestinien. Association palestinienne des infirmières et des sages-femmes. Syndicat des travailleurs des jardins d’enfants. Syndicat des travailleurs des services postaux palestiniens. Fédération des syndicats des professeurs et employés des universités palestiniennes. Fédération générale des syndicats indépendants de Palestine. La nouvelle fédération des syndicats de Palestine. Union générale des écrivains palestiniens. Syndicat des entrepreneurs palestiniens. Fédération des syndicats de professionnels de la santé. Syndicat palestinien des psychologues et des travailleurs sociaux

Samidoun : au sujet de la libération des prisonier-e-s palestinien-ne-s

Depuis le vendredi 24 novembre 2023, “une trêve” dans les attaques de la bande de Gaza a été négociée en vue d’un échange entre les otages détenus depuis le 07 octobre en Palestine et des prisonnier-es palestinien-nes. Afin de mieux comprendre les enjeux liés à cette question et le rôle de la prison en tant qu’ outil du colonialisme, nous avons réalisé un entretien avec un membre du réseau international de solidarité avec les prisonier-e-s palestinien-ne-s Samidoun le dimanche 26 novembre dernier, que nous vous diffusons aujourd’hui.

ANTISIONISME UNE HISTOIRE JUIVE

Dans l’émission de jours, vous allez entendre la présentation du livre : antisionisme, une histoire juive, qui se tenait le 8 novembre 2023 au maltais rouge à paris. La présentation de cet ouvrage était assurée par les autrices : Béatrice Orés, Michèle Sibony et Sonia Fayman. Ce livre est publié aux éditions syllepse.

Lors de la cérémonie officielle commémorant le 75ᵉ ­anniversaire de la rafle du Vél d’Hiv, le président ­français déclarait devant le chef du gouvernement israélien, ­Benyamin Netanyahou :   »Nous ne céderons rien aux messages de haine, nous ne céderons rien à ­l’antisionisme, car il est la forme réinventée de l’antisémitisme ». 

Cette affirmation est le point d’orgue d’un processus d’assimilation de toute critique de l’État d’Israël à l’antisémitisme et qui ignore délibérément l’oppo­sition d’intellectuel·les, de rabbins, de militant·es et d’organisations juives au projet puis aux objectifs, faits et méfaits de l’État israélien.

On retrouvera dans ce recueil les prises de position venues de divers horizons intellectuels, toutes contestant, pour des raisons morales ou politiques, la légitimité, l’intérêt et les conséquences du projet sioniste.

Hannah Arendt, Daniel Bensaïd, Judith Butler, Hilla Dayan, Isaac Deutscher, Henryk Erlich, Karl Kraus, Ilan Pappé, Maxime Rodinson, Abraham ­Serfaty, ou encore Michel Warschawski sont quelques-uns des noms qui jalonnent ce recueil de textes courant de 1885 à 2020 où se fait entendre la diversité des voix – religieuses ou révolutionnaires, libérales ou humanistes – qui se sont élevées contre le sionisme en Occident, au sein du monde arabo-musulman et en Israël même.

MARIAM ABUDACQA

La militante palestinienne Mariam Abudaqa a été interpellée pendant la nuit de mercredi à jeudi à Paris, quelques heures après la validation de son expulsion par le Conseil d’Etat, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de sources policières et auprès de son avocate. Le Conseil d’Etat a donné son aval mercredi à l’expulsion de la militante du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation de gauche radicale qualifiée de « terroriste » par Israël et l’Union européenne. La plus haute juridiction administrative française a ainsi infirmé une décision du tribunal administratif de Paris, qui avait suspendu l’arrêté d’expulsion pris par le ministère de l’intérieur. La militante a été arrêtée dans le 13e arrondissement, puis placée sous le régime de la « retenue administrative », elle sera assignée à résidence ou envoyée en centre de rétention, a précisé son avocate. Elle possède, selon cette dernière, un billet d’avion pour l’Egypte réservé pour le 11 novembre. Mme Abudaqa, qui est âgée de 72 ans, avait obtenu au début d’août à Jérusalem un visa de cinquante jours pour se rendre en France, où elle devait participer à diverses conférences sur le conflit israélo-palestinien. Arrivée en septembre, elle a donné deux conférences malgré leur interdiction et a manifesté pour la libération du militant du FPLP Georges Ibrahim Abdallah, condamné à la perpétuité en 1987 pour l’assassinat de diplomates américain et israélien.

Mariam Abudaqa est une militante palestinienne de longue date. Elle souhaite expliquer son implication obstinée pour la défense des femmes palestiniennes, faisant face sur deux fronts, l’occupation de leur pays et les structures patriarcales de leur société. Gazaouie et femme, elle décrit la situation tragique immédiate dans la bande de Gaza. Elle milite pour les droits des Palestiniennes dans les prisons israéliennes; les droits des femmes rurales, des femmes réfugiées et des étudiantes vivant sous l’occupation et l’encerclement. Elle situe son combat dans les luttes des femmes à l’échelle internationale.

Le mardi 7 novembre 2023 à 11 h, les associations «Association France Palestine Solidarité » (AFPS) et « Union Juive Française pour la Paix » (UJFP) organisait une conférence de presse au Centre international de culture populaire (CICP), 21ter Rue Voltaire, 75011 Paris, dans laquelle elle prenait la parole. Dans cette émission nous vous diffusons cette conférence en intégralité.

PALESTINE : manifestation du 4 novembre 2023

Le 4 novembre 2023, s’est déroulée la première manifestation autorisée en soutien à la résistance palestinienne, depuis le 7 octobre, à l’appel du collectif Urgence Palestine. Le Collectif Urgence Palestine rassemble des citoyen-ne-s, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l’auto-détermination du peuple palestinien. Solidaires, nous menons une lutte commune contre l’oppression coloniale et les guerres impérialistes. Mobilisés dans l’urgence, nous organisons, autour des Palestinien-ne-s en tant que premiers et premières concerné-e-s, la lutte pour la constitution d’un front large, populaire, démocratique, défendant les exigences et les mots d’ordre suivants :

  • Pour un cessez-le-feu immédiat et la fin du blocus.
  • Halte au massacre, Halte au siège.
  • Halte à la complicité du gouvernement français avec les crimes israéliens.
  • Non à la répression de la solidarité avec la lutte du peuple palestinien.
  • Ensemble, résistons à l’occupation, au colonialisme et à l’apartheid !

En appel à la prochaine manifestation du 11 novembre prochain, à 15h, au départ de la place de la République, nous diffusons aujourd’hui les enregistrements que nous avons pu réaliser le 4 novembre dernier.

LUTTE PALESTINIENNE ET SOUTIEN AUX PRISONNIERS POLITIQUES

Le 7 octobre dernier, le Hamas a lancé une offensive d’envergure contre Israël, la plus importante depuis plusieurs années. Cette offensive cause plus de 800 morts et 2 400 blessés, ainsi que la prise d’une centaine de personnes comme otages. En réponse, le gouvernement israelien à lancé une offensive faisant plus de 5 000 morts à Gaza ces deux dernières semaines.

Dans le même temps, les interdictions de toute expression de solidarité avec la Palestine se multiplient en France.

Cette année, la manifestation pour la libération de Georges Abdallah devait réunir à Lannemezan plusieurs milliers de personnes venues de toute la France et d’autre pays, en solidarité avec la Palestine. Initialement interdite par la préfecture de Haute-Pyrénées, celle-ci a pu se tenir ce samedi 21 octobre, suite à la suspension de l’interdiction à la dernière minute par le Tribunal Administratif de Pau, grâce au recours porté par le Collectif 65 pour la libération de Georges Abdallah.

Dans ce contexte, nous vous proposons une émission qui revient la question des interdictions des manifestations de solidarité avec la Palestine. Le meeting du 18 octobre 2023, a la bourse du travail de Paris a été interdite. En réaction, les organisateurs, ont tenu une conférence de presse. Ils reviennent sur le fait que la manifestation de soutien à Georges Ibrahim Abdallah, avait dans un premier temps été interdite. Ensuite, nous vous rediffusons, un reportage du 18 juin 2023 à Paris lors de la journée de soutien aux prisonniers politiques et à Georges Ibrahim Abdallah.

Commémoration de la NAKBA

Ce 14 mai 2023, se tenait à la marbrerie de Montreuil un événement qui avait pour objectif de commémorer la Nakba, la catastrophe qui a vu il y a 75 ans l’expulsion de 800 000 Palestiniens de leur terre, la dépossession de leurs biens, des massacres et la destruction de plus de 500 villages palestiniens.

Dans cette émission, nous diffusons les interventions de la table ronde avec :

Dana Farraj est avocate et chercheuse à l’université de Birzeit. Elle est réfugiée, vit à Ramallah et est investie contre les démolitions punitives de maisons. Elle s’intéresse aux droits des réfugiés et au droit pénal international.

Salah Hamouri est avocat. Ancien prisonnier politique, il a été expulsé de Jérusalem en décembre 2022. Il est Palestinien de Jérusalem et défenseur des droits humains.

Qassam Muaddi vit à Ramallah. Il est journaliste et écrivain palestinien. Il analyse les mouvements qui traversent la société palestinienne notamment pour le media The New Arab.

Rania Muhareb, Palestinienne de Jérusalem, est doctorante au Centre irlandais des droits de l’Homme à l’université de Galway. Elle est membre d’Al Shabaka et a travaillé pour l’organisation palestinienne de défense des droits humains Al Haq.

Campagne pour la libération d’ Ahmad Sa’adat

Aux côtés de plus de 220 organisations d’une trentaine de pays, le Collectif Palestine Vaincra était cosignataire de la Semaine internationale d’actions pour la libération d’Ahmad Sa’adat et de tous les prisonniers palestiniens. Initiée par le réseau international Samidoun, celle-ci s’est déroulée du 14 au 24 janvier 2023 et a organisé de nombreuses initiatives dans le monde.

Secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine, il est arrêté le 15 janvier 2002 par l’Autorité Palestinienne dans le cadre de sa coordination sécuritaire avec l’occupation israélienne. Kidnappé en 2006 par Israël, il est condamné par un tribunal colonial à 30 ans de prison le 25 décembre 2008 pour son rôle politique au sein d’une « organisation terroriste ». En dépit de son emprisonnement, Ahmad Sa’adat demeure un leader de la résistance palestinienne fidèle à ses principes anticolonialistes et anti-impérialistes indéfectibles.

Pour relayer cette campagne, nous vous diffusons un entretien réalisé avec le porte parole du collectif Palestine vaincra réalisé le samedi 21 janvier 2023. Ce fut l occasion de revenir avec lui sur la campagne mais aussi sur la question de la détention comme une arme coloniale.

MANIFESTATION DE SOUTIEN A LA PALESTINE/LES ÉPREUVES DU BAC /MARCHE CONTRE MONSANTO

Le 15 mai dernier à Paris, s’est tenu tant bien que mal, une manifestation de soutien à la Palestine. Originellement autorisé, elle a été (tout comme le rassemblement du jeudi précédent, appelé par le PCF, et les verts; ainsi que ceux prévu 17 et 19 mai à Villejuif et Vitry-sur-Seine) interdite sous demande express de Darmanin ministre de l’intérieur, sous prétexte de possible trouble à l’ordre public.

Prétexte se basant sur le “précédent” de 2014. (Elle aussi interdite à l’époque). Sous la pression des manifestants, malgré la forte répression (la manifestation à été divisé en 4 par les gazeuses et les matraques…) une partie du cortège a pu se diriger jusqu’à République où un rassemblement pacifique a pu avoir lieu jusqu’à 19h heure de couvre-feu.

C‘est dans ce rassemblement que les interviews ont eu lieu. Une prochaine manifestation de soutien à la Palestine aura lieu ce dimanche 23 mai 15h au départ de Barbés.

Dans un deuxième temps , nous vous diffuserons un reportage réalisé le mercredi 12 mai lors d’un rassemblement organisé devant la direction départementale de l’éducation nationale du 93 a Bobigny.

Ce rassemblement était appelé par plusieurs organisations syndicales de professeurs et de lycéens dans le cadre de la mobilisation entamer a la rentré du 3ème confinement quant à la tenue des épreuves du bac et contre les modalités proposés par le gouvernement suite à cette année perturbée par la crise sanitaire. 

Pour finir cette émission nous vous diffusons une.partie des prises de paroles qui se sont tenues le samedi 15 mai a 13h a Stalingrad au départ de la manifestation contre l’agrochimie et Monsanto Bayer. Vous entendrez le collectif zéro chlordécone zéro poison et le collectif Vietnam dioxine. 

Bonne écoute !

L’APARTHEID ISRAÉLIEN A L’HEURE DU COVID-19

Alors que la pandémie du Covid-19 frappe l’humanité entière, les Palestiniens restent confrontés à la dure réalité de l’apartheid. Israël poursuit en effet sa politique implacable de persécution, de harcèlement et d’obstruction à tout développement. Blocus de Gaza, destructions des infrastructures médicales en Cisjordanie, poursuite des arrestations arbitraires.

Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons la diffusion de la  séance d’échange virtuel  depuis Ramallah avec Inès Abdel Razek de l’Institut Palestinien de diplomatie publique (PIPD). Cette séance fut organisée le 29 avril dernier par  l’ABP- l’association belgo-palestienne. Bonne écoute !

PALESTINE : RÉSISTANCE ET RÉSILIENCE

Le 10 Janvier dernier , se tenait à Paris la projection du film: Derrière les fronts Résistances et résiliences en Palestine, en présence de La réalisatrice du film Alexandra Dols , de Samah Jabr, écrivaine et psy palestinienne et de Abaher El Sakka sociologue à l’ université de Birzeit (Palestine)

à l’issue de la projection , a eu lieu une discussion et c’est cet échange que nous vous proposons dans l’émission de ce jour.

Pour plus information sur le réseau de santé mentale en Palestine https://www.facebook.com/frpalmhn/