LUTTE PALESTINIENNE ET SOUTIEN AUX PRISONNIERS POLITIQUES

Le 7 octobre dernier, le Hamas a lancé une offensive d’envergure contre Israël, la plus importante depuis plusieurs années. Cette offensive cause plus de 800 morts et 2 400 blessés, ainsi que la prise d’une centaine de personnes comme otages. En réponse, le gouvernement israelien à lancé une offensive faisant plus de 5 000 morts à Gaza ces deux dernières semaines.

Dans le même temps, les interdictions de toute expression de solidarité avec la Palestine se multiplient en France.

Cette année, la manifestation pour la libération de Georges Abdallah devait réunir à Lannemezan plusieurs milliers de personnes venues de toute la France et d’autre pays, en solidarité avec la Palestine. Initialement interdite par la préfecture de Haute-Pyrénées, celle-ci a pu se tenir ce samedi 21 octobre, suite à la suspension de l’interdiction à la dernière minute par le Tribunal Administratif de Pau, grâce au recours porté par le Collectif 65 pour la libération de Georges Abdallah.

Dans ce contexte, nous vous proposons une émission qui revient la question des interdictions des manifestations de solidarité avec la Palestine. Le meeting du 18 octobre 2023, a la bourse du travail de Paris a été interdite. En réaction, les organisateurs, ont tenu une conférence de presse. Ils reviennent sur le fait que la manifestation de soutien à Georges Ibrahim Abdallah, avait dans un premier temps été interdite. Ensuite, nous vous rediffusons, un reportage du 18 juin 2023 à Paris lors de la journée de soutien aux prisonniers politiques et à Georges Ibrahim Abdallah.

Journée internationale de soutien aux prisonniers politiques : Georges Ibrahim Abdallah/Chili

Le dimanche 18 juin 2023 avait lieu à Paris une manifestation nationale, à la veille de la journée internationale de soutiens aux prisonniers politiques, pour exiger la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Plus vieux prisonnier politique en Europe. Dans cette émission, vous pourrez entendre son histoire et la lutte qui l’accompagne pour qu’enfin il puisse être libre. Également, figure une lecture d’une lettre de Georges Abdallah.
En seconde partie d’émission, vous entendrez une militante parler du Chili, des suites de la répression de 2019, mais aussi d’avant, affectant les prisonniers politiques (et non-politiques), dans un portrait rapide du pays.

Lettre de Georges Ibrahim Abdallah, lue le 18 juin :

« Chers Camarades, Chers Ami·es,

Votre mobilisation solidaire, dans la diversité de votre engagement, apporte beaucoup de force et de chaleur à tous ceux et celles qui, depuis tant d’années, s’expriment de derrière les barreaux à travers les initiatives que vous développez sur le terrain de la lutte en cours.

Il y a juste un an, lors de la Journée internationale du prisonnier révolutionnaire, certains parmi nous se demandaient, si par ce temps de crise globale du capitalisme mondialisé et de l’exacerbation de toutes ses contradictions, et plus particulièrement l’affirmation de ses divers processus de fascisation, la bête et son prolongement organique qui est l’entité sioniste, ne serait-il pas permis d’entrevoir un autre horizon plus ambitieux à cette occasion et de dépasser l’affirmation de notre solidarité inébranlable avec la lutte de nos camarades embastillés ?

Ne serait-il pas temps d’affirmer, que la célébration de cette journée internationale du prisonnier révolutionnaire, devrait prioritairement inciter toutes les structures de solidarité à interpeller et encourager les forces vives de la révolution et ses avant-gardes combattantes, afin qu’elles mettent en œuvre toutes les mesures nécessaires à l’expression pratique de la ferme détermination d’arracher nos camarades aux griffes de leurs criminels geôliers ?

Bien entendu Camarades, il ne s’agit pas là d’affirmer haut et fort un quelconque devoir d’ordre  moral envers nos camarades captifs. Il s’agit tout simplement de conjuguer les capacités des forces révolutionnaires au niveau national, régional et international, et d’inscrire en premier lieu la libération de nos camarades dans la dynamique globale des luttes réellement en cours.

Si nous estimons, Camarades, que le peuple palestinien fait l’objet d’une criminelle stratégie de destruction systématique, et si nous estimons que la lutte de ces masses populaires dure depuis plus d’un siècle et qu’elle est appelée toujours à s’inscrire dans un processus de lutte de longue haleine, la question des prisonniers et de l’enfermement d’une manière générale, s’inscrit alors d’emblée dans la dynamique globale de cette lutte et par conséquent, on ne peut pas l’aborder comme une tâche à s’en acquitter une fois pour toutes.

Les forces vives de la révolution palestinienne et de ses avant-gardes combattantes ne peuvent pas faire abstraction de cette réalité. Elles savent mieux que quiconque, que l’enfermement dans la diversité de ses formes n’est qu’une expression de la politique sioniste de tout ce qui est palestinien.

Cette criminelle politique durera tant que ce prolongement organique de l’Occident continuera à s’affirmer. Tout naturellement, c’est aux forces vives de la révolution palestinienne à structurer la dynamique la plus appropriée à développer le cheminement vers la dissolution de cette criminelle entité et de toutes ses assises racistes et suprémacistes .

La libération de nos camarades embastillés devrait se répéter tout au long de ce cheminement.

Vous voyez Camarades, quand on parle de l’impératif devoir envers les camarades en captivité, il ne s’agit pas d’un devoir d’ordre moral, il s’agit tout simplement de disposer et de conjuguer les capacités des forces révolutionnaires réellement existantes.

Soyons, Camarades, à la hauteur de ce devoir et au besoin, à tous, à voix haute, tous et toutes, que c’est le devoir le plus sacré, et que tout révolutionnaire doit être toujours prêt à s’en acquitter.

Soyons dignes de l’épopée des flambeaux de la liberté, ces indomptables héros résistants captifs dans les geôles sionistes.

LIBÉRONS-LES !

Certainement on n’a pas à attendre que l’état de santé de notre cher camarade Walid Daqqa soit alarmant pour agir… Certainement on n’a pas à attendre que nos camarades captifs fassent une grève de la faim à tombeau ouvert pour dénoncer la détention administrative… Certainement on n’a pas à attendre que le secrétaire général Ahmad Saadat soit mis à l’isolement ainsi que les autres dirigeants du FPLP… Les conditions de détention dans les geôles sionistes ne cessent de s’empirer de jour en jour. Et comme vous le savez Camarades, pour y faire face, la solidarité internationale s’avère une arme indispensable.

De la prison de Ramon, Ahmad Saadat, ainsi que les milliers de camarades embastillés dans les geôles sionistes, vous transmettent leurs salutations révolutionnaires et attirent votre attention sur ce qui se passe en Palestine avec l’arrivée au pouvoir des fascistes suprémacistes.

Que mille initiatives solidaires fleurissent en faveur de notre camarade Walid Daqqa !

Que mille initiatives solidaires fleurissent en faveur des grévistes contre la détention administrative !

La solidarité, toute la solidarité avec les résistants dans les geôles sionistes et dans les cellules d’isolement au Maroc, en Turquie,,en Grèce, aux Philippines et ailleurs de par le monde !

La solidarité toute la solidarité avec les prolétaires mobilisés dans ce pays !

Honneur aux Martyrs et aux masses populaires en lutte !

A bas l’impérialisme et ses chiens de garde sionistes et autres réactionnaires arabes !

Le capitalisme n’est plus que barbarie, honneur à tous ceux et celles qui s’y opposent dans la diversité de leurs expressions !

Ensemble Camarades, et ce n’est qu’ensemble que nous vaincrons !

A vous tous Camarades et Ami-es, mes plus chaleureuses salutations communistes.

Votre camarade Georges Abdallah »

Lien vers le communiqué de la campagne unitaire pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, en appel à la manifestation : ici

RAFFINERIE DE GRANDPUITS / GEORGE IBRAHIM ABDALLAH

Une centaine de salariés des raffineries de Total se sont rassemblés le 13 octobre devant le siège du groupe pétrolier où se tenait un comité d’entreprise sur la future reconversion de la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne).

Parmi les manifestants, une soixantaine de salariés de la raffinerie étaient présents, rejoints par des salariés des raffineries de la Mède (Bouches-du-Rhône) et de Carling (Moselle), de Donge et des militants algériens venus dénoncer la fragmentation des roches par Total pour forer le gaz de schiste mettant en danger une réserve d’eau gigantesque en Algérie.

Selon Total « fin 2023, il n’y (aurait) plus une goutte de pétrole sur ce site », la reconversion n’entraînerait aucun licenciement mais des départs à la retraite anticipée et des mobilités internes vers d’autres sites.
Un budget de 500 millions d’euros, devrait être investi dans la production de biocarburants et de bioplastiques, et de l’exploitation de deux centrales solaires photovoltaïques, selon le géant français.

Liberté pour Georges Ibrahim Abdallah
Détenu depuis 36 ans par l’État Français, Georges Ibrahim Abdallah devrait être dehors depuis 1999.
Maintenu en prison, sous la pression des États unis et d’Israël, il est grand temps qu’il retourne au Liban, sa terre natale. Le 24 octobre un rassemblement se tiendra devant la maison centrale de Lannemezan ou il est incarcéré, pour demander sa libération.
Pour contact : Campagne.unitaire.gabdallah@gmail.com