L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, UNE NOUVELLE ACCÉLÉRATION DU CAPITALISME

dessin issus du site https://lepoing.net/

Aujourd’hui,dans cette émission, vous allez pouvoir entendre le montage de l’intervention de Félix TREGUER enregistrée le jeudi 23 janvier 2025, organisée par le Cercle Universitaire d’Études Marxistes (CUEM) aillant pour thème ; L’Intelligence Artificielle, une nouvelle accélération du capitalisme ?

Le 18 novembre 2022, au cours d’une réunion organisée à huis clos avec ses homologues européens, le représentant français a bataillé pour exclure des discussions sur la réglementation de l’IA en Europe : Les questions de sécurité et de défense. La France veut garder la possibilité de recourir à la reconnaissance faciale en temps réel dans l’espace public. « La France considère que l’ordre public fait partie de la sécurité nationale, c’est pourquoi elle a réclamé que tous les aspects du maintien de l’ordre soient exclus du règlement ». Elle est le seul pays à avoir demandé cette exclusion totale.

Les efforts de la France ont été récompensés, les jeux olympiques y ont largement contribué. Les systèmes de surveillance biométrique de masse vont permettre de renforcer lourdement le contrôle sur nos libertés de mouvement, de réunion, d’expression ainsi que nos vies privées : l’article 46, alinéa 2 du règlement européen, précise que « dans une situation d’urgence dûment justifiée pour des raisons exceptionnelles de sécurité publique (…) les autorités répressives » peuvent utiliser « un service d’IA à haut risque spécifique », sans autorisation. Si un État estime que sa sécurité est en jeu, il pourra aller jusqu’à rechercher une personne sur la base de la « race, de ses opinions politiques, de son affiliation à une organisation syndicale, de ses convictions religieuses ou philosophiques, sa vie sexuelle ou son orientation sexuelle », grâce à la science algorithmique. Au cours des discussions sur l’AI Act, ( ça fait penser au patriote Act ) la France a obtenu que les prisons et les zones de contrôles aux frontières soient « exclues de la définition de l’espace public », ce qui place ces espaces hors réglementation.

Derrière l’activisme de la France, on trouve la volonté de laisser les coudées franches aux industriels européens de l’intelligence artificielle largement subventionnés par les Etats qui déploient déjà dans de nombreux secteurs privés comme publics les algorithmes de l’intelligence artificielle. Revenons deux secondes sur cette terminologie. Comment l’intelligence pourrait être qualifiée d’artificielle. Cette oxymore pourrait bien plutôt être nommé pour ce qu’il est ; un logiciel de plagia ou une production artificielle.

Intelligence artificielle : la France ouvre la voie à la surveillance de masse en Europe.

Disclose et Investigate Europ

Reconnaissance faciale en temps réel, interprétation des émotions, catégorisation des pensées religieuses, sexuelles et politiques… La France a activement milité pour que ces pratiques soient permises par « l’AI Act », le règlement européen sur l’intelligence artificielle, révèlent Disclose et Investigate Europe, documents confidentiels à l’appui.

Imaginez que vous participiez à une manifestation pour le climat, que vous portiez un badge ou que vous brandissiez une pancarte. Une caméra « intelligente » détecte ces signes, enregistre votre visage et transmet les images à la police pour les comparer au fichier des personnes recherchées pour crimes environnementaux. Vous n’y figurez pas, mais les données restent stockées. Imaginez un naufragé qui vient de débarquer sur l’île de Lampedusa. Arrêté, il est interrogé à l’aide d’une caméra capable de détecter des émotions. Le système enregistre des signes de nervosité, de peur, d’indécision : il en conclut que l’exilé ment sur son âge ou ses origines. Sa demande d’asile est rejetée. 

Ces scènes qui semblent sorties d’un film de science-fiction pourraient devenir réalité dans les prochaines semaines. Le 2 février, les articles les plus controversés — dits « risques inacceptables » — du règlement européen sur l’intelligence artificielle (IA) entreront en vigueur avec, dans leur sillage, une myriade de portes ouvertes pour contrôler l’espace public. Le texte était pourtant censé encadrer l’usage de l’intelligence artificielle contre les menaces pour les droits fondamentaux et les libertés publiques en Europe. Mais après deux ans de négociations secrètes entre les États européens, ce cadre n’a pas survécu aux coups de boutoir de la France, qui a obtenu des exemptions majeures en imposant le thème de « la sécurité nationale ».

C’est ce que démontre l’analyse d’une centaine de documents confidentiels européens sur l’AI Act, obtenus par Disclose et Investigate Europ. Des comptes-rendus de négociations qui dévoilent comment Paris est parvenu à ouvrir une brèche pour autoriser la surveillance de masse dans l’espace public.

La « ligne rouge » de la sécurité nationale

Le lobbying de la France commence fin 2022. À l’époque, les débats sur ce projet porté par la Commission européenne depuis avril 2021 sont tendus. Au cœur des discussions entre les 27 pays de l’UE : la classification des risques liés à l’utilisation de l’IA. Très vite, Paris s’oppose à ce que la future loi européenne interdise certaines technologies particulièrement intrusives. En l’occurrence, celles qui présentent des risques dits « inacceptables » pour les libertés publiques.

Le 18 novembre 2022, au cours d’une réunion organisée à huis clos avec ses homologues européens, le représentant français prévient, selon le compte-rendu en notre possession : « L’exclusion des questions de sécurité et de défense [du cadre du règlement]… doit être maintenue à tout prix ». Par cette requête, la France veut garder la possibilité de recourir à la reconnaissance faciale en temps réel dans l’espace public, en cas de risque pour la sécurité du pays. Cela vaut aussi pour le maintien de l’ordre. Ce que confirme une source en première ligne des négociations : « La France considère que l’ordre public fait partie de la sécurité nationale, c’est pourquoi elle a réclamé que tous les aspects du maintien de l’ordre soient exclus du règlement. Elle est le seul pays à avoir demandé cette exclusion totale ». Des manifestant·es accusé·es de troubler l’ordre public pourraient ainsi devenir les cibles légales de la reconnaissance faciale. Sollicités à plusieurs reprises, le gouvernement français et ses représentant·es à Bruxelles n’ont pas répondu aux questions de Disclose et Investigate Europe. 

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D’abord isolé, Paris ne ménage pas ses efforts pour persuader ses homologues européens du bien-fondé de sa demande. En septembre 2022, l’ambassadeur adjoint français s’entretient avec l’un des rapporteurs du texte au Parlement européen. Objectif : le convaincre de la nécessité d’autoriser la reconnaissance faciale pour le maintien de l’ordre. « Le diplomate français était nerveux, il y avait de la tension dans la pièce, témoigne notre source. Le ton est monté… Le représentant français campait sur ses positions, au prétexte que la France organisait les Jeux olympiques quelques mois plus tard .» En France, avant les JO, l’utilisation de la vidéosurveillance algorithmique par la police n’était autorisée que dans de très rares cas. L’événement sportif a donné l’occasion au gouvernement de faire adopter une loi validant son expérimentation jusqu’en mars 2025. Sans toutefois parvenir à convaincre les parlementaires d’y inclure la reconnaissance faciale.

Matignon à la manœuvre 

L’activisme de Paris en faveur de technologies ultra-intrusives est étayé par un courrier envoyé, fin novembre 2023, au secrétariat du Conseil de l’UE. Ce document que Disclose et Investigate Europe se sont procuré est signé du Secrétariat général aux affaires européennes (SGAE), un service placé sous l’autorité de Matignon et chargé de la coordination interministérielle pour les politiques européennes. Le service rappelle d’abord la « ligne rouge » de la France « sur l’exclusion de la sécurité nationale ». Il insiste ensuite pour pouvoir utiliser l’IAdans l’espace public « en cas d’urgence justifiée ».

Les efforts de la France ont été récompensés. Comme l’indique l’article 2.3 de l’AI Act. Celui-ci dispose en effet que « le présent règlement (…) ne porte pas atteinte aux compétences des États membres en matière de sécurité nationale. » Selon Aljosa Ajanovic, membre de l’EDRI, une organisation de défense des droits des citoyen·nes européen·nes, ce principe « permet d’introduire des systèmes de surveillance biométrique de masse qui risquent d’affecter lourdement nos libertés de mouvement, de réunion, d’expression ainsi que notre vie privée ».

Quant à l’article 46, alinéa 2 du règlement européen, il précise que « dans une situation d’urgence dûment justifiée pour des raisons exceptionnelles de sécurité publique (…) les autorités répressives » peuvent utiliser « un service d’IA à haut risque spécifique », sans autorisation.

Appartenance religieuse et politique

Si un État estime que sa sécurité est en jeu, il pourra aller jusqu’à rechercher une personne sur la base de la « race, opinions politiques, affiliation à une organisation syndicale, convictions religieuses ou philosophiques, vie sexuelle ou leur orientation sexuelle », grâce à la science algorithmique. Une attaque en règle contre les libertés publiques et les droits civiques qui semble également défendue par les autorités françaises, comme l’indique un passage du courrier du Secrétariat général aux affaires européennes. Celui-ci souligne que la France estime « très important de préserver la possibilité de rechercher une personne sur la base de critères objectifs exprimant une croyance religieuse ou une opinion politique ». Une surveillance qui serait rendue possible grâce, notamment, est-il précisé, à la détection du « port d’un insigne ou d’un accessoirelorsque cette personne est impliquée dans l’extrémisme violent ou présente un risque terroriste ». Un badge d’un mouvement écologiste classé « extrémiste et violent » pourrait donc motiver l’allumage de caméras dopées à l’IA.

« Il est glaçant de voir l’UE laisser ses polices recourir à ces systèmes pour tenter de détecter l’orientation sexuelle, s’indigne Félix Tréguer, auteur de Technopolice, la surveillance policière à l’ère de l’IA et porte-parole de la Quadrature du Net, une association française de défense des libertés numériques. « C’est aussi ça l’intelligence artificielle, poursuit-il, le retour des théories naturalisantes, des pseudosciences et des catégories arbitraires, désormais inscrites dans de puissants systèmes automatisés pour mettre en œuvre la violence d’État ».

« La plupart du temps, les gens ne sauront pas qu’ils ont été surveillés »

Au cours des discussions sur l’AI Act, la France a mis en avant deux autres « lignes rouges ». Paris a en effet demandé à ce que les prisons et les zones de contrôles aux frontières soient « exclues de la définition de l’espace public », comme le dévoile le compte-rendu d’une réunion de novembre 2023. Là encore, aux côtés d’autres pays comme la Grèce, elle a obtenu gain de cause.

Dans quelques semaines, les États membres pourront donc déployer des systèmes de reconnaissance émotionnelle à leurs portes. Des logiciels, qui, une fois reliés à une caméra, pourront être utilisés lors d’interrogatoires de personnes exilées. L’objectif étant, par exemple, de chercher à évaluer avec plus ou moins de fiabilité, leur degré de nervosité ou d’anxiété pour savoir si elles mentent sur leur pays d’origine, leur âge ou la raison de leur départ. « Ce qui est insidieux dans l’utilisation de l’IA par la police et le contrôle des migrations, c’est que la plupart du temps, les gens ne sauront pas qu’ils ont été surveillés par ces systèmes », déplore Sarah Chander, cofondatrice d’Equinox, une ONG qui lutte contre les discriminations raciales en Europe.

Derrière l’activisme de la France, on trouve enfin la volonté de laisser les coudées franches aux industriels européens de l’intelligence artificielle. C’est du moins ce que sous-entend le représentant de Paris dans une réunion organisée le 15 novembre 2023. Celui-ci « met urgemment en garde contre les impacts négatifs [que pourrait avoir le règlement] sur la capacité d’innovation de l’UE ». Il insiste, évoquant le risque que « les entreprises délocalisent leurs activités dans des régions où les droits fondamentaux ne jouent pas de rôle ». Un argument repris par Emmanuel Macron un mois plus tard. Selon le chef de l’État, en régulant « beaucoup plus vite et beaucoup plus fort que nos grands compétiteurs, on régulera des choses qu’on ne produira plus ou qu’on n’inventera pas ». À Bruxelles, beaucoup interprètent ces prises de position comme un soutien à peine voilé à un fleuron de la « start-up nation » : Mistral AI. La société française compte parmi ses actionnaires Cédric O, un proche du président de la République et ancien secrétaire d’État au numérique. C’est lui aussi qui est chargé des relations publiques de l’entreprise, dont l’un des fondateurs confiait il y a tout juste un an : « Dans sa forme finale, l’AI Act est tout à fait gérable pour nous ».

La reconnaissance faciale s’installe dans les entreprises en toute discrétion

Le règlement européen sur l’intelligence artificielle devrait bannir certaines dérives en lien avec cette technologie, même si les associations de défense des citoyens craignent une banalisation de leur usage et un manque de transparence sur les projets menés dans le secteur privé.

Par Marjorie Cessac pour Le Monde Publié le 22 janvier 2025

« C’est hyperfacile. Plutôt que de taper un long code, le matin, je m’assois devant mon ordinateur, je pose mon doigt sur le clavier, je lance la caméra et l’ordinateur s’allume. » Cette salariée d’une grande banque française – qui préfère garder l’anonymat – apprécie la rapidité que lui offre dans son quotidien cette solution biométrique. « Les employés ne sont jamais obligés de l’utiliser, ils ont le choix avec d’autres moyens, mais c’est un succès »,ajoute-t-elle.

Moins visible que dans le domaine régalien, la reconnaissance faciale n’en conquiert pas moins du terrain dans les entreprises hexagonales. Cette technologie ultrasensible, car elle permet d’identifier une personne sur la base de sa réalité biologique, fait l’objet d’expérimentations dans des domaines aussi variés que celui de l’accès à des locaux, à des outils ou encore de la vérification d’identité.

Ainsi, en juin 2024, le président de l’agence d’intérim numérique Iziwork annonçait la mise à disposition auprès de ses entreprises clientes – 2 000 en tout, au rang desquelles de grands groupes comme Carrefour et Geodis – d’une fonctionnalité sur son application intégrant un service de reconnaissance faciale.

Concrètement, ce dispositif permettra de vérifier, grâce à un selfie du collaborateur, qu’il s’agit bien de la personne figurant sur ses papiers d’identité. « Le nombre de fraudes n’est pas forcément considérable, explique Alexandre Dardy, le cofondateur de l’entreprise, mais lorsqu’il y a un problème de vol ou d’accident, en termes d’impact c’est important pour l’entreprise ou l’agence d’intérim », justifie-t-il.

Depuis, l’entreprise a fait appel à un cabinet d’avocats pour se mettre en conformité avec la loi informatique et libertés et le règlement général sur la protection des données (RGPD). « Nous ne pouvons nous servir de cette photo que pour la comparer aux papiers d’identité »,explique ce patron. Ce cliché ne doit pas être utilisé à des fins de classement des intérimaires, il ne doit pas être un critère de jugement, et doit être supprimé dès lors que le test est terminé. »

FIN DU COMMERCE D’ARMEMENT AVEC ISRAEL

Mercredi 15 janvier 2025 : un accord de cessez-le-feu a été trouvé, après 15 mois d’une offensive génocidaire qui a fait au moins 45000 morts, selon les autorités palestiniennes et probablement plus de 70 000, selon le journal médical internationalement reconnu The Lancet. Pour en arriver là, Israël, a mis des moyens terrestres et militaires sans précédent, rasant quasiment la bande de Gaza.

Pour qu’Israël, en arrive là, il lui faut aussi des pays complices, pour lui vendre de l’armement. pour cette région, le plus gros fournisseur, se trouve être les États-Unis. Mais la France, n’est pas en reste, notamment sur les composants

Dans l’émission, de ce jour, nous allons parler de ce commerce des armes en direction d’Israël avec le collectif Stop Arming Israël France. Ce 18 janvier 2025 se tenait au Théâtre L’Échangeur de Bagnolet une rencontre intitulée : SOIRÉE DE SOLIDARITÉ AVEC LES ARTISTES PALESTINIENS. En début de cette soirée, Le collectif Montreuil Palestine organisait avec Les Amis du Théâtre de la Liberté de Jénine, Stop Arming Israël France et la CGT Spectacle une réunion publique contre le commerce des armes avec Israël. Et c’est cette rencontre que nous vous proposons dans l’émission d’aujourd’hui.

Journée nationale d’action Stop Arming Israël jeudi 30 janvier 2025

Tractage auprès des travailleur.euses de l’armement Thales & Safran Massy (91) RDV 7 h 30 à Massy-Palaiseau (RER B) Sortie 1 Massy-Atlantis

Action légale, mais contrôle de police possible – prévoir une pièce d’identité

Appel Urgent des Syndicats Palestiniens : Mettre fin à toute complicité, Arrêter d’armer Israël. 

Israël a exigé que 1,1 million de Palestiniens évacuent la moitié nord de Gaza, tout en les soumettant à des bombardements constants. Cette mesure impitoyable s’inscrit dans le cadre du plan israélien, qui bénéficie du soutien indéfectible et de la participation active des États-Unis et de la majorité des États européens, visant à perpétrer des massacres odieux et sans précédent contre les 2,3 millions de Palestiniens de Gaza et à procéder à un nettoyage ethnique de l’enclave. Depuis samedi, Israël bombarde intensivement et sans discernement Gaza et a coupé le carburant, l’électricité, l’eau, la nourriture et les livraisons médicales au territoire. Israël a tué plus de 2 600 Palestiniens, dont 724 enfants, rasant des quartiers entiers, éliminant des familles complètes et blessant plus de 10 000 personnes. Certains experts en droit international ont commencé à mettre en garde contre des actes génocidaires d’Israël.

Par ailleurs, le gouvernement israélien d’extrême droite a distribué plus de 10 000 fusils aux colons extrémistes de Palestine 48 et de Cisjordanie occupée, afin de faciliter leurs attaques et pogroms de plus en plus fréquents contre les Palestiniens. Les actions, les massacres et la rhétorique d’Israël indiquent son intention de mettre en œuvre une seconde Nakba, promise depuis longtemps, en expulsant autant de Palestiniens que possible – créant un “nouveau Moyen-Orient” dans lequel les Palestiniens vivraient perpétuellement soumis.

La réponse des États occidentaux a été un soutien complet et total à l’État d’Israël, sans même un semblant de respect du droit international. Ceci a augmenté le sentiment d’impunité d’Israël, lui donnant carte blanche pour mener sa guerre génocidaire sans aucune limite. Au-delà du soutien diplomatique, les États occidentaux fournissent de l’armement à Israël et sanctionnent les activités des entreprises d’armement israéliennes à l’intérieur de leurs frontières. 

Alors qu’Israël intensifie sa campagne militaire, les syndicats palestiniens appellent leurs homologues internationaux et toutes les personnes de conscience à mettre fin à toute forme de complicité avec les crimes d’Israël, en cessant de toute urgence le commerce d’armement avec Israël, ainsi que tout financement et toute recherche militaire. C’est maintenant qu’il faut agir – la vie des Palestiniens est en jeu. 

Cette situation urgente et génocidaire ne peut être évitée que par une augmentation massive de la solidarité mondiale avec le peuple Palestinien, qui seul peut freiner la machine de guerre israélienne. Nous avons besoin que vous agissiez immédiatement – où que vous soyez dans le monde – pour empêcher l’armement de l’État israélien et des entreprises impliquées dans l’infrastructure du blocus. Nous sommes inspirés par les mobilisations syndicales passées en Italie, en Afrique du Sud, et aux États-Unis, ainsi que des mobilisations internationales similaires contre l’invasion italienne de l’Éthiopie dans les années 1930, et contre la dictature fasciste au Chili dans les années 1970 et ailleurs, où la solidarité mondiale a limité l’ampleur de la brutalité coloniale.

Nous appelons les syndicats des secteurs concernés à: 

  1. Refuser de construire des armes destinées à Israël.
  2. Refuser de transporter des armes vers Israël.
  3. Adopter des motions en ce sens au sein de leur syndicat.
  4. D’agir contre les entreprises complices qui participent à la mise en œuvre du siège brutal et illégal d’Israël, en particulier si elles ont des contrats avec votre institution. 
  5. Faire pression sur les gouvernements pour qu’ils cessent tout commerce militaire avec Israël et, dans le cas des États-Unis, qu’ils cessent de le financer.

Nous lançons cet appel alors que nous assistons à des tentatives d’interdiction et de réduction au silence de toutes les formes de solidarité avec le peuple palestinien. Nous vous demandons de vous exprimer et d’agir face à l’injustice, comme les syndicats l’ont fait historiquement. Nous lançons cet appel, car nous sommes convaincus que la lutte pour la justice et la libération de la Palestine est non-seulement une lutte qui sera déterminée au niveau régional et mondial. C’est aussi un levier pour la libération de tous les peuples dépossédés et exploités du monde.

Fédération générale palestinienne des syndicats, Gaza. 

MORT D’ALASSANE SANGARÉ A FLEURY-MÉROGIS

Nous recevons dans notre émission, AMI et Djenaba ; les deux sœurs de Alassane Sangaré. Avec elles nous parlerons des raisons de l’incarcération d’alassane après un procès expéditif en correctionnelle, comment la famille a appris sans ménagement sa mort avec un retard d’un jour et demi, comment elle a réagit immédiatement pour connaître la vérité et démentir la version de l’administration pénitentiaire qui parle de suicide.

Mais avant, brossons rapidement le contexte ; le nombre de détenus en France a encore augmenté pour atteindre un nouveau record en janvier : 80000 personnes emprisonnées. La France figure parmi les pires pays en Europe en termes de surpopulation carcérale, juste avant Chypre et la Roumanie – selon une étude publiée en juin 2024 par le Conseil de l’Europe. Les conditions de détention y sont infectes et la longueur des peines infaisables, les perspectives noires. La population carcérale y est gérée comme des numéros.

Dans ces oubliettes modernes aux hauts murs, 125 prisonniers meurent chaque année de suicides ou de morts suspectes. Ces chiffres peuvent être largement sous-estimés. Ahfed benotman disait “Il ne faut pas parler de suicide en prison, il faut dire que la prison tue”, l’administration pénitentiaire est responsable de la sécurité des prisonniers qu’elle enferme. Quand il y a un mort, c’est qu’il y a eu manquement, que ce soit par des coups de co-détenus placés là par l’AP, par des matons ou de désespoir à en mourir.

Le risque de suicide est dix fois plus élevé en prison qu’en population générale chez les hommes et quarante fois plus chez les femmes. Le taux de suicide est sept fois plus élevé au cours de la première semaine d’incarcération.

L’année 2024 a été particulièrement meurtrière en matière de violences policières Avec 55 morts recensés l’année passée en France par le collectif «Désarmons-Les», c’est le nombre le plus élevé depuis plus d’un demi-siècle. Ces meurtres restent impunis. Alors si l’on rajoute les hauts murs, le combat pour la vérité est encore plus dur…

Quelques cas de morts suspectes récentes : Jules est mort au mitard de la maison d’arrêt de Seysses dans la nuit du 5 au 6 décembre 2020. Il avait 20 ans. L’administration pénitentiaire prétend qu’il s’est pendu, mais les prisonniers sont formels : Jules ne s’est pas suicidé. Ils sont très nombreux à témoigner, et c’est toujours la même équipe qui est mise

Le 9 août 2022, Romain Leroy, prisonnier longue peine, correspondant de l’Envolée, est mort. Il est mort d’une rupture de l’aorte. Il avait 38 ans.

En septembre 2020, Idir est mort de façon très suspecte au mitard (quartier disciplinaire) de la maison d’arrêt de Lyon Corbas.

Sambaly est mort en 2022 d’asphyxie après une agonie de trente-cinq minutes, les pieds entravés, les mains menottées dans le dos, bâillonné avec une serviette, écrasé sous le poids de quatre ou cinq matons

Le 9 octobre 2024, Robin Cotta, 22 ans, trouve la mort dans la cellule 504 du quartier des arrivants de la maison d’arrêt des Baumettes, frappé, assommé, puis froidement égorgé par un codétenu avec les tessons d’un bol en porcelaine.

Alassane Sangaré, est un homme noir de 36 ans. Il est mort le 24 novembre 2022 dans des circonstances suspectes à Fleury-Mérogis. Sa mort, intervenue cinq jours après son incarcération, est officiellement attribuée à un suicide, mais sa famille — sa mère et ses sœurs — refuse cette version et mène un combat acharné pour faire éclater la vérité. Elles dénoncent l’invisibilité des violences carcérales.

Rencontre : Journée contre la violence carcérale en soutien au Comité Vérité pour Alassane, samedi 1ᵉʳ février 2025 à 15h, Maison des Associations, 15 avenue Strathkelvin, 91100 Corbeil-Essonnes

https://www.instagram.com pouralassanesangare

BILAN 2024, PERSPECTIVES 2025

crédit photos : https://www.flickr.comphotos/119524765@N0albums

Dans l’émission de ce jour et pour ce premier direct de l’année 2025, nous souhaitions faire un bilan de l’année écoulée et voir quelle serait les perspectives pour cette nouvelle année, que nous vous souhaitons la meilleure.

Nous avons procédé de manière chronologique et avec les archives 2024 de l’actualité des luttes. Nous avons choisi d’aborder plusieurs thématiques qui vont de la Palestine à l’Ukraine, de la dissolution en France aux JO, de la lutte des mineurs isolés en passant par les luttes environnementales et bien d’autres sujets et nous vous laissons le soin de découvrir.

Bonne écoute !

MARSEILLE: le procès de la rue d’Aubagne

Dans cette émission du 13 janvier 2025, on revient sur le procès de la rue d’Aubagne suite aux effondrements des immeubles le 5 novembre 2018 qui a causé la mort de huit personnes. Procès qui se tenait du 7 novembre au 18 décembre 2024.

À cette occasion, le collectif du 5 novembre organise des mobilisations partout dans la ville et des crieurs de rue font des points réguliers sur le déroulé du procès en s’appuyant sur le suivi des greffiers populaires. Dans la période, une assemblée des délogés se forme pour reprendre la bataille collectivement sur le problème du mal logement à Marseille et ses conséquences psychologiques désastreuses pour la population.

Dans cette émission, on entendra des membres du collectif du 5 novembre à l’initiative de ces assemblées. On entendra aussi une militante du collectif “Un centre ville pour tous” et une ancienne habitante de la rue d’Aubagne, constituée partie civile dans le procès. Le jugement a été mis en délibéré au 7 juillet 2025.

Bonne écoute !

Pour plus d’infos sur la mobilisation marseillaise : https://collectif5novembre.org/

Meeting de mobilisation à l’occasion de la journée internationale des migrant.e.s

Plus de 300 organisations appelaient à la mobilisation du 14 au 18 décembre à l’occasion de la Journée internationale des migrant·es : contre le racisme d’État.

Cela permet de renforcer les collectifs de lutte, les réseaux de solidarité et les syndicats, faire de chaque quartier, chaque lieu de travail ou d’étude des zones de solidarité, s’organiser partout pour l’égalité des droits et contre le racisme !

Dans l’émission de ce jour, nous vous diffusons les morceaux choisis du Meeting qui se déroulait ce 18 décembre 2024 à la bourse du travail de Paris.

Dans un premier temps, nous entendrons les collectifs en lutte, entre autres des jeunes du parc de Belleville qui occupent la Gaîté Lyrique depuis le 10 décembre…

Dans un second temps, une analyse sur la situation européenne avec notamment l’Anafé sur la sélection des migrants en zones d’attente (hot spots) et les politiques de fermeture des frontières européennes

Hôtellerie Café Restauration : création du Collectif Mise en Place

Le mercredi 18 décembre, L’Actualité des Luttes a reçu en direct le collectif Mise En Place, qui regroupe des travailleurs et travailleuses de la restauration désireux de bouleverser le rapport de force dans le secteur de l’Hôtellerie Café Restauration. 

Ce jeune collectif, qui revendique son indépendance malgré sa proximité avec la CGT, s’est fixé l’objectif d’unir un maximum d’employés du secteur HCR, souvent isolés dans des très petites entreprises (TPE) et disposant de peu de moyens pour améliorer leurs conditions de travail. 

Leurs revendications sont aussi simples qu’ambitieuses : La régularisation de toutes et tous les travailleurs sans papiers, le strict respect du cadre de travail imposé par une convention collective trop peu connue des salariés, et enfin la renégociation de cette même convention collective, qui maintient tout un secteur dans la précarité. 

Lors de cette émission, nous sommes revenus sur la création du collectif, les réactions que cela a provoquées dans le secteur, ainsi que les différentes actions auxquels ils ont participé, que ce soit leur soutien aux mouvements des sans-papiers ou leur opposition au patronat. 

Pour plus d’informations : collectifmep.paris@proton.me @mepcollectif

RETOUR SUR LES RÉVOLTES SUITE A LA MORT DE NAHEL ET LES RÉPONSES DE L’ÉTAT

Lors de l’enregistrement de l’émission,mercredi 11 décembre, l’Actualité des Luttes s’est penchée sur le bilan des révoltes et la réponse du gouvernement suite au meurtre du jeune Nahel Merzouk, 17 ans, tué par un policier le 27 juin 2023 à Nanterre. Afin de comprendre les événements et la réponse politique qui en a été faite, nous avons analysé le déroulé jour par jour de la semaine de révolte, la répression, ainsi que les réponses politiques et gouvernementales à ce mouvement. 

Au cours des sept nuits de révoltes, on compte trois autres personnes décédées en lien direct ou indirect avec les mouvements de protestation, 672 communes touchées, plus de 800 millions d’Euros de dégâts, des milliers de bâtiments incendiés et environ 3500 interpellations dont un tiers étaient mineurs aux moments des faits et une majorité n’avait pas de casier judiciaire. 

Le 9 avril 2024, la commission des lois du Sénat rendait publique “25 propositions pour tirer les leçons d’une réponse opérationnelle des pouvoirs publics qui a été effective, mais qui s’est révélée en partie inadaptée à ces émeutes et à leurs enjeux“. 
Un rapport uniquement sécuritaire et répressif, qui a totalement omis des questions comme les discriminations, le racisme, la précarité et les conséquences de la loi Cazeneuve de 2017, “permis de tuer” pour les policiers en cas de refus d’obtempérer. 

Nahel, un jeune de 17 ans, tué par un policier à Nanterre le 27 juin 2023, dès le lendemain des émeutes éclatent à Nanterre, puis le surlendemain partout en France.

2005 à l’époque la révolte a été circonscrite aux banlieues des grandes villes et surtout en région parisienne. En 2023, des émeutes éclatent dans des petites villes de 4/5000 habitants, où des commissariats sont attaqués à coup de cocktails Molotov, des bureaux de tabac pillés, des voitures cramées. Une révolte généralisée qui dure 5/6 nuits, avec attaques des flics à coup de mortier, dégradation de bâtiments publics ou de banques, pillages de magasins, avec souvent redistribution à la population, comme cela s’est passé à Caen dans 3 quartiers populaires.

Le ministère de l’intérieur comptabilise 23 878 feux, 12 000 véhicules incendiés, 2 500 bâtiments publics dégradés dont 273 locaux de police et gendarmerie, 105 mairies, 168 écoles. Le Medef parle d’un milliard d’euro de déficit pour les entreprises suite aux dégradations. Par comparaison pendant le mouvement contre la réforme des retraites qui a duré plusieurs semaines, il y a eu 299 attaques contre institutions publiques. Cela montre le degré d’intensité de ces quelques nuits de révoltes et partout en France.

La répression a fait énormément de blessés par tir de flashball et grenades de désencerclement, d’interpellation et d’incarceration.

Des corps de police et de militaire sont intervenus. Le GIGN et parfois le RAID était présent, ainsi que beaucoup de drones. En France, on compte 1 300 interpellations, suivies de 762 condamnations à une peine ferme, en moyenne de 8 mois d’incarcération. Des transports arretée et les stations services fermées.

Depuis les émeutes les caméras de surveillances se sont multipliées.

La loi de février 2017, portant sur le « refus d’obtempérer », dernière loi sécuritaire du quinquennat Hollande, l’article L435-1 autorise les flics et les gendarmes « à faire usage de leurs armes ». Cette loi a multiplié par cinq le nombre de victimes qui ont refusé de se conformer.Depuis 2017, le nombre de cas de recours à la force meurtrière par des policiers à la suite d’un « refus d’obtempérer », c’est-à-dire un refus d’obéir à une injonction de la police d’arrêter le véhicule (généralement pour un contrôle d’identité ou en raison d’une petite infraction au Code de la route) a été multiplié par cinq. Les données du ministère de l’Intérieur montrent bien que le nombre d’utilisations d’armes à feu contre des personnes se trouvant dans des véhicules en mouvement a fortement augmenté depuis 2017. Or, le simple fait qu’une personne résiste à une arrestation ou tente de s’enfuir, sans mettre en danger la vie de quiconque, n’est pas une raison suffisante pour justifier l’utilisation d’une arme à feu.

La répression judiciaire et carcérale se sont rapidement rendues opérationnelles : le garde des Sceaux a exigé des parquets « une réponse rapide, ferme et systématique » aux actes de délinquance commis au cours des révoltes urbaines. Comme en 2005, il demande aux procureur⋅es de communiquer sur la répression :La circulaire demande aussi aux tribunaux d’ouvrir de nouvelles salles d’audience pour pouvoir juger — y compris le week-end — les très nombreuses personnes arrêtées. Le message est passé. À Grenoble, par exemple, deux audiences de comparutions immédiates sont ouvertes le dimanche 2 juillet pour juger une trentaine de personnes jusqu’après minuit. Le ministre a rendu hommage à la fermeté à l’obéissance des procureurs généraux et s’est félicité du taux de 95% de condamnations, des 1 300 déferrements au parquet, des 905 comparutions immédiates et des 742 peines d’emprisonnement ferme prononcées dans ce contexte de révoltes. la plupart des personnes jugées avaient un casier vierge et des garanties de représentation

«Dans une société hiérarchisée, on ne parle pas aux policiers comme à des égaux, on obtempère.» Ce sont les mots d’une procureure à Marseille, lors du procès de personnes arrêtées dans les rues de la ville, un soir de révolte. Cette magistrate a défini en une phrase ce qu’est une société fasciste, un État policier. Loin, très loin, des principes d’abolition des privilèges, d’égalité devant la loi, principes qui sont théoriquement la base de cette «République» dont parlent tant nos élus.

En seulement 4 nuits de révolte, la police a arrêté au moins 3200 personnes. Des rafles de masse, souvent au hasard. Et des arrestations systématiquement suivies d’une comparution immédiate, c’est-à-dire un jugement immédiatement après la garde à vue, conformément à la demande du ministre de la Justice Dupont-Moretti. Des procès expéditifs, sans préparation, sans preuve, expédiés en quelques minutes. Une justice d’abattage, de classe, raciste.

Une justice qui a pour consigne d’incarcérer le maximum d’indésirables, de les terroriser. Lors de ces procès, les procureurs parlent de «peines pour l’exemple», destinées à «dissuader les autres». Ce mardi, 350 personnes ont déjà été envoyées derrière les barreaux, selon le Ministre de la justice. Et cette véritable exécution judiciaire continue chaque jour dans les tribunaux.

Parmi les nombreux cas : un homme contrôlé en scooter avec un paquet de fromage récupéré dans un Monoprix. Il prend un an de prison ferme pour «recel». Un autre a été retrouvé par la police avec une cannette de Redbull, elle aussi volée dans un magasin qui avait été dégradé. 10 mois ferme. Pour une canette.

Trois hommes, sans antécédents judiciaires, ont ramassé des pantalons Hugo Boss devant le magasin après qu’il ait été cassé. Les vidéos montrent qu’aucun d’eux n’est entré dans le magasin. La Procureure demande de la prison ferme. «Les trois hommes ont sans doute touché les objets, mais rien n’indique qu’ils les aient pris» précise Rafik Chekkat. Un lycéen part immédiatement derrière les barreaux.

Un homme de 58 ans est jugé pour «recel» pour avoir ramassé des objets au sol trois heures après un pillage. Il est jugé coupable et condamné à une peine d’un an de prison ferme. «Du jamais vu» écrit l’avocat.

Trois hommes qui ne se connaissent pas, mais qui ont été arrêtés ensemble, selon les policiers, dans un magasin Monoprix, sont jugés ensemble. Ils n’ont rien volé. Il n’y a pas de témoins ni de vidéos. Seuls les procès verbaux de la police font foi. Prison ferme.

Au tribunal de Nanterre. «De très jeunes hommes, issus des quartiers populaire des Hauts-de-Seine, français, et en majorité noirs ou maghrébins» comparaissent à la chaîne, explique Médiapart.

Yamadou, 21 ans a été arrêté avec un feu d’artifice. Il est ouvrier, il rentrait du travail. Il a été attrapé par la police après avoir fait tomber son téléphone. «Ma grosse erreur, c’est d’avoir pris le feu d’artifice. Il était par terre, à côté de la mairie», il dit avoir tiré «vers le ciel». Deux membres de sa famille ont subi de graves violences policières. Quand il avait 17 ans, son cousin a pris six balles par des policiers, et a été indemnisé. Les tireurs n’ont jamais été condamnés. Selon les magistrats, c’est un indice de culpabilité : il aurait «voulu se venger». Yamadou n’a pas de casier. «C’est dur de s’en sortir de là d’où je viens» dit-il. «Au vu du contexte», le procureur demande de la prison ferme. Il part le soir même en détention.

Yvan, 18 ans, est accusé d’avoir brûlé une poubelle. Il dit qu’il se baladait dans le quartier. Il a été arrêté à côté d’un mineur qui avait un briquet. Une «destruction en réunion, une circonstance aggravante» pour le procureur, qui réclame une peine de huit mois de prison, avec mandat de dépôt.

Un autre, accusé de tir de mortier, se voit sermonner : «Il faut avoir confiance dans les institutions !» par le procureur, qui réclame deux ans de prison, dont un an ferme avec mandat de dépôt. Voilà pour la confiance. Il part en prison dès la fin de l’audience.

Et ce ne sont que quelques exemples, parmi des centaines d’autres, de la violence inouïe qui s’est joue dans le calme des salles d’audience. Des juges, tranquillement installés dans leurs fauteuils, détruisant des vies de jeunes hommes accusés d’avoir réagi à l’exécution d’un adolescent par un policier. L’écrasement est total : humiliations, racisme, violences policières, et peines extrême pour ceux qui osent relever la tête. Pendant que les criminels en col blanc ou en uniforme sont systématiquement impunis et protégés.

Il y a ceux qui marchent sans honte, qui punissent les classes populaires en supprimant d’un coup de plume les transports en commun, les kermesses, les fêtes d’école, les spectacles, le mot République à la bouche et à en vomir, une République d’ordre fait d’injonctions, de menaces et de lois liberticides et qui en redemande toujours et encore ; ce mélange obscène de politiciens réactionnaires bouffis de mépris, de fachos et de milices prêtes à en découdre. Sourde aux cris de colere d’une jeunesse, d’habitants qui veulent vivre.
 Cela ne suffit pas. Il faut une justice « rapide, ferme et systématique [5] » prête à envoyer des centaines de révoltées en prison [6] ; prête à criminaliser la moindre opposition : Gilets jaunes, écologistes, manifestant.e.s contre la réforme des retraites…

CONTRÔLE DES RÉSEAUX SOCIAUX

La scène se déroule à l’Assemblée nationale, le lundi 10 juillet. Auditionnée, Sarah Bouchahoua, responsable des affaires publiques de Snapchat en France, a fait une troublante confidence. Elle a affirmé que Snapchat a travaillé main dans la main avec le ministère de l’Intérieur afin de ne plus laisser apparaître, sur la Snap Map, que des photos et vidéos critiques envers les émeutes et les émeutiers.
“Nous avons travaillé conjointement avec le ministère de l’Intérieur et différentes autorités afin d’essayer d’endiguer le plus rapidement possible les différents dérapages qu’on a pu apercevoir sur le terrain […] et pour le coup, l’ensemble des stories publiées sur la map, c’était vraiment des utilisateurs de Snapchat, à la fin, qui se plaignaient des émeutes et des conséquences des émeutes, a affirmé Sarah Bouchahoua. Nous sommes fiers d’avoir pu participer et collaborer entre le privé et le public afin de protéger nos utilisateurs le plus rapidement possible”.

Les habitants du quartier ont été punis collectivement, pas de transport en commun pendant de longs mois, la réfection des constructions détruites a mis un temps fou, pour garder visible les raisons de la punition.

Punir la famille en sanctionnant les parents des émeutiers en les privant de logements sociaux et d’allocations familiales.   

Les festivités normalement présentes pendant l’été ont été annulées, notamment le 14 juillet.

Ces émeutes ont été un peu mieux perçues que celles de 2005, car il existait une colère globale après les manifs sur les retraites et Sainte Soline, qui peut aider à mieux comprendre ce mouvement.

C’est une continuité avec les autres mouvements. Toutes les actions que se soient écolo, émeutes, GJ, anti retraite, devraient se nourrir les unes les autres. Pour l’instant ces différents mouvements ne se regardent pas vraiment, ils restent très séparés.

POUR POURSUIVRE : Souffler sur les braises…Entretien enflammé avec des révolté-es pour Nahel. Aïwa crew. Calvados, été 2023 .Florilège des révoltes suite à l’assassinat de Nahel

L’ACTUALITÉ DES LUTTES : le retour !

Après la période estivale, nous voici de retour pour notre 12ᵉ saison de l’actualité des luttes. Pour cette émission de reprise, nous faisons le point sur qui nous sommes et les perspectives que nous souhaiterions mettre en avant pour cette nouvelle saison.

Pour ne pas perdre les bonnes habitudes, nous aurons dans le court de l’émission, un appel téléphonique suite au rassemblement qui a accueilli Emmanuel Macron, ce matin gare de Lyon, pour la commémoration des 40 ans du TGV.

BILAN DE LA 10eme MARCHE VÉRITÉ ET JUSTICE / COORDINATION DES SANS PAPIERS DE MONTREUIL

Paris ; 18 décembre 2020. Crédit photo serge D’ignazio

À l’occasion des deux journées internationales contre le racisme et contre les violences policières la Marche des Solidarités et les Marches Vérité et Justice pour toutes les victimes ont appelé à manifester le samedi 20 mars 2021. « On étouffe, de l’air ! Contre le racisme, les violences et l’impunité policière, l’islamophobie, le fascisme » ; des manifestations auront lieu dans plusieurs villes en France et internationalement. L’appel de la Marche des Solidarités est signé par plus de 200 organisations.

Pour cette manifestation, les collectifs de familles ayant perdu un proche tué par la police, mais également par les surveillants de prison, les mutilés, les collectifs de sans papiers avaient décidés de  défiler ensemble. Dans cette première partie d’émission, nous avons demandé à Fatou, sœur de Lamine Dieng, co-organisatrice de la marche de revenir sur l’organisation de celle-ci.

Dans cette seconde partie d’émission, nous serons avec des membres de la coordination des sans papiers de Montreuil (CSPM). En leurs compagnies, nous reviendrons sur leurs analyses des dernières mobilisations des sans papiers et sur les luttes à venir.

La Commune de Paris / Episode 5

Marie Ferré, Louise Michel et Paule Minck à la mairie du Xème arrondissement, quartier général de l’Union des Femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés.                                  Raspouteam – Paris – 2021

À l’occasion des 150 ans de la Commune de Paris et à partir du 18 mars, Raspouteam et l’Actualité des Luttes font revivre l’insurrection parisienne dans une série d’émissions thématiques.

Rendez vous tous les jeudi de 12h30 à 13h30 sur Fréquence Paris Plurielle, 106.3 FM et partout dans le monde sur rfpp.net.

Retrouvez le Journal Illustré de la Commune de Paris sur le site de Raspouteam.

Dans ce 5ème épisode de notre série, nous allons nous intéresser à la participation des femmes à la Commune de Paris avec Laure Godineau, maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université Paris 13 – Sorbonne Paris Cité (USPC).

En deuxième partie d’émission, vous entendrez des extraits d’un entretien avec Camille, infirmière à l’hôpital public, en première ligne pendant la crise du Covid.

Retrouvez l’intégralité de l’entretien ainsi que d’autres témoignages dans le podcast Paroles de Soignant.e.s , réalisé par l’Actualité des Luttes.

Bonne écoute !

LA COMMUNE DE PARIS / ÉPISODE 4

À l’occasion des 150 ans de la Commune de Paris et à partir du 18 mars, Raspouteam et l’Actualité des Luttes font revivre l’insurrection parisienne dans une série d’émissions thématiques.

Vous entendrez des lectures de texte de l’époque, des archives et des entretiens avec des historiens et historiennes. Mais la Commune n’est pas morte et nous ferons aussi le lien avec les luttes actuelles, à travers des reportages des interviews inédites.

Rendez vous tous les jeudi de 12h30 à 13h30 sur Fréquence Paris Plurielle, 106.3 FM et partout dans le monde sur rfpp.net.

Retrouvez le Journal Illustré de la Commune de Paris sur le site de Raspouteam.

Dans ce 4ème épisode de notre série, nous allons d’abord découvrir les institutions de la Commune de Paris avec Laure Godineau, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’Université Paris 13 – Sorbonne Paris Cité (USPC).

Dans une seconde partie de l’émission, nous allons parler des expériences communalistes au Mexique avec Liu, du Comité de Solidarité avec les Peuples du Chiapas en Lutte (CSPCL).

Nous reviendrons avec lui sur les luttes des communautés indiennes pour la défense de leur terres communales, en évoquant notamment la Révolution Mexicaine, le soulèvement Zapatiste de 1994 et ses suites, et l’exemple de la Commune Libre de Oaxaca en 2006.

LA COMMUNE DE PARIS / ÉPISODE 3

Gardes Nationaux fédérés et civils, 1871.
Raspouteam – Paris – 2021

À l’occasion des 150 ans de la Commune de Paris et à partir du 18 mars, Raspouteam et l’Actualité des Luttes font revivre l’insurrection parisienne dans une série d’émissions thématiques.

Vous entendrez des lectures de texte de l’époque, des archives et des entretiens avec des historiens et historiennes. Mais la Commune n’est pas morte et nous ferons aussi le lien avec les luttes actuelles, à travers des reportages des interviews inédites.

Rendez-vous tous les jeudi de 12 h 30 à 13 h 30 sur Fréquence Paris Plurielle, 106.3 FM et partout dans le monde sur rfpp.net.

Retrouvez le Journal Illustré de la Commune de Paris sur le site de Raspouteam.

Dans ce troisième épisode, nous allons parler de la proclamation de la Commune le 28 mars 1871.

Qui sont les hommes qui vont constituer le Conseil de la Commune ?
Quelle est leur origine sociale ?

Il n’y a pas d’unité de vues parmi ces représentants du Paris insurgé.
Des Républicains radicaux, des Jacobins, des Blanquistes, des Internationalistes…

Nous allons découvrir les élus de Paris qui vont siéger à l’Assemblée Communale avec Laure Godineau, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’Université Paris 13 – Sorbonne Paris Cité (USPC).

Dans une 2ème partie de l’émission, nous allons aborder la situation au Rojava, au Nord-Est de la Syrie.

Le Kurdistan Syrien a vu émerger depuis 2012 un système politique nouveau, le Confédéralisme Démocratique, basé sur les théories communalistes de Murray Bookchin, et dont l’unité de base est la Commune.

Malgré une guerre qui dure depuis près de 10 ans, les habitants du Rojava ont su tenir bon, et ont réussi à construire des institutions démocratiques.

Vous entendrez un entretien téléphonique avec Dilovan, un jeune français qui a rejoint le Rojava en 2018 et a participé pendant plusieurs mois à la vie dans les Communes du Nord Est Syrien.

Il va nous raconter son expérience et le fonctionnement des institutions communales.

Bonne écoute !

LA COMMUNE DE PARIS/ Épisode 2

Gardes Nationaux fédérés et civils, 1871.
Raspouteam – Paris – 2021

À l’occasion des 150 ans de la Commune de Paris et à partir du 18 mars, Raspouteam et l’Actualité des Luttes font revivre l’insurrection parisienne dans une série d’émissions thématiques.

Vous entendrez des lectures de texte de l’époque, des archives et des entretiens avec des historiens et historiennes. Mais la Commune n’est pas morte et nous ferons aussi le lien avec les luttes actuelles, à travers des reportages des interviews inédites.

Rendez vous tous les jeudi de 12h30 à 13h30 sur Fréquence Paris Plurielle, 106.3 FM et partout dans le monde sur rfpp.net.

Retrouvez le Journal Illustré de la Commune de Paris sur le site de Raspouteam.

Dans ce deuxième épisode, nous allons parler avec Michèle Audin d’Eugène Varlin, figure de la Commune de Paris et de la Première Internationale.

Dans une seconde partie d’émission, nous serons avec les Gilets Jaunes de Montreuil, qui le 18 mars 2021 rendaient hommage à la Commune en réoccupant le rond-point de la Croix de Chavaux.

Vous entendrez un reportage réalisé à cette occasion, ainsi qu’un entretien téléphonique avec Simon, membre de l’Assemblée des Gilets Jaunes de Montreuil.

En complément de notre émission du 25 mars, vous trouverez ci-dessous notre supplément spécial Gilets Jaunes, diffusé le 30 mars de 16h à 17h sur FPP.

Dans ce supplément spécial Gilets Jaunes, vous entendrez l’intégralité du reportage réalisé le 18 mars dernier à l’occasion de la reprise de leur rond-point de la Croix de Chavaux par l’Assemblée des Gilets Jaunes de Montreuil, et un entretien avec Simon, qui en fait partie. Nous terminerons l’émission avec un entretien réalisé avec Jean, des Gilets Jaunes de Lamballe, qui va nous raconter comment l’anniversaire de la Commune a été interrompu par la Gendarmerie à Lamballe, mais aussi à Guingamp et à Paimpol.

Bonne écoute !

La Commune de Paris / Épisode 1

Gardes Nationaux Fédérés et canons sur la butte Montmartre, 1871.
Raspouteam – Paris – 2021

À l’occasion des 150 ans de la commune de Paris, et à partir du 18 mars Raspouteam et l’Actualité des luttes font revivre les idéaux de l’insurrection parisienne dans une série d’émissions thématiques,

Vous entendrez des lectures de textes de l’époque, des archives et des entretiens avec des historien-ne-s. Mais la commune n’est pas morte, et nous ferons aussi le lien avec luttes actuelles à travers des reportages et interviews inédites.

Rendez vous tous les jeudi de 12h30 à 13h30 sur Fréquence Paris Plurielle, 106.3 FM et partout dans le monde sur rfpp.net.

Retrouvez le Journal Illustré de la Commune de Paris sur le site de Raspouteam.

Dans ce premier épisode, nous allons écouter des extraits de conférences d’Henri Guillemin, enregistrées en 1971 pour la Télévision Suisse Romande (TSR), qui revient à sa façon sur les origines historiques et sociales de la Commune de Paris de 1871.

Pause musicale : Simone Bartel / La Canaille

Bonne écoute !