Dans cette émission, vous sera présenté par Guy Dardel et Lina Murad des ouvrages en prévision des fêtes de fin d’année. Nous commencerons par Tombéza de Rachid Mimouni, puis enchaînerons avec Les années Lula et Les Américanoïaques de Serge Rezvani. Nous enchaînerons avec Les Deux Visages de la résilience de Boris Cyrulnik, revenant sur la réutilisation dans les médias et par le personnel politique principalement de la notion de résilience qu’il a développé. S’en suivra une présentation et un commentaire du livre Storytelling de Christian Salmon. Ce sera ensuite le tour de Seul dans Berlin de Hans Fallada, et qui donne à lire l’histoire fictive du quotidien d’une famille allemande pendant le régime nazi en 1940 ; avant d’enchaîner avec La fabrique du complot de Miguel Chueca, ce livre-ci, une enquête historique, revenant sur les storytelling développé à l’occasion de l’incendie Reichstag, le siège du Parlement allemand, où à cette suite nazis et communistes ont développé deux thèses du complot. Nous terminerons enfin par Flingue, conscience et collectif de Ulrik Meinhof et Au pays de Bernie Sanders, enquête sur une autre Amérique.
Dans l’émission d’aujourd’hui nous vous diffusons le montage réalisé sur la base d’une émission de Vive la sociale du 4 juillet 2024 autour de la présentation du livre Des électeurs ordinaires de Félicien Faury qui s’était déroulée le 28 mai 2024 à la Librairie Michel Firk à Montreuil. Cet ouvrage est une enquête sociologique autour des électeurs du Rassemblement national de la région PACA.
Dissoudre par Pierre Douillard-Lefèvre aux éditions Grévis
L’Actualité des luttes s’est rendu à la librairie Le monte en l’air dans le 20ᵉ le 12 mars 2024, pour enregistrer la présentation de Dissoudre de Pierre Douillard.
« Nous avons vu l’État s’attaquer au mouvement écologiste après avoir démantelé des associations anti-racistes, musulmanes et contestataires. Nous avons vu les manifestations interdites et l’antiterrorisme maintenir l’ordre. Nous avons vu un Ministre menacer la plus ancienne organisation de défense des Droits de l’Homme. L’objectif de ce régime n’est pas de susciter l’adhésion, mais la soumission, pas de provoquer l’action, mais l’apathie. Dissoudre tout ce qui fait commun. Alors que l’horizon se rétrécit, cet essai propose une histoire des procédures de dissolutions et la manière dont elles incarnent désormais la gouvernementalité contemporaine. Mais surtout, il se demande comment faire face. »
Dissoudre par Pierre Douillard-Lefèvre aux éditions Grévis
L’Actualité des luttes s’est rendu à la librairie Le monte en l’air dans le 20ieme le 12 mars 2024, pour enregistrer la présentation de Dissolution de Pierre Douillard.
« Nous avons vu l’État s’attaquer au mouvement écologiste après avoir démantelé des associations anti-racistes, musulmanes et contestataires. Nous avons vu les manifestations interdites et l’antiterrorisme maintenir l’ordre. Nous avons vu un Ministre menacer la plus ancienne organisation de défense des Droits de l’Homme. L’objectif de ce régime n’est pas de susciter l’adhésion mais la soumission, pas de provoquer l’action mais l’apathie. Dissoudre tout ce qui fait commun. Alors que l’horizon se rétrécit, cet essai propose une histoire des procédures de dissolutions et la manière dont elles incarnent désormais la gouvernementalité contemporaine. Mais surtout, il se demande comment faire face.
Dans cette émission vous entendrez tout d’abord une interview réalisé avec Robert Séguéla et Françoise Guichawa, qui nous entretiendront de l’association livre en lutte dans laquelle ils militent. Sera également présenté le festival du roman noir et social de Vitry-sur-Seine, qui est le contexte dans lequel cet entretien a été mené, et pour lequel livre en lutte a grandement contribué. Puis, en une seconde partie, il vous sera proposé des morceaux choisis d’une table ronde sur le roman noir, et plus particulièrement sur l’esprit de l’esprit de contrebande qui l’habite. Les spécialistes font clairement le distinguo entre Romans policiers et Polars, romans noirs. Ils ont coutume d’expliquer que le roman noir dénonce, sinon, à quoi pourrait-il bien servir ? C’est donc de ce sous-genre littéraire spécifique, de ses emplois et de sa dimension politique et sociale dont il sera question.
Intervenants de la seconde partie : Roger Martin, Lou Vernet, Jean-Hugues Oppel ; modératrice : Michèle Pedinielli ; avec également une intervention de Guy Dardel.
Cet été, durant les rencontres pour l’émancipation, qui se déroulaient sur la commune du Maquis près de Minerve, s’est tenue une présentation du livre « Ventre à louer », pour une critique féministe de la GPA, animée par Ana-Luana Stoicea-Deram. Les influents et riches promoteurs du marché de la reproduction humaine œuvrent sans relâche à valoriser et à faire légaliser la vente d’enfants par des mères porteuses. Pourtant, la GPA (gestation pour autrui), produit de la techtechnicisation et de l’artificialisation des rapports humains parfois affublé d’un ersatz de terminologie féministe. La GPA implique un triple sacrifice : celui que la mère fait d’elle-même, celui de l’enfant et celui de l’égale dignité des êtres humains. Au delà des intérêts d’une infime partie de la population, la GPA pose une question qui nous regarde tous et toute ; dans quelle monde voulons nous vivre. C’est à cette question que cette modeste présentation tente de répondre.
Si l’idéologie ultralibérale considère la vente de leurs capacités de reproduction comme un droit des femmes, ce livre montre qu’il s’agit plutôt d’une déshumanisation relevant du néopatriarcat. Celui-ci donne aux femmes le choix de subir des violences médicales, psychologiques et économiques, et transforme l’enfant en objet de fabrication et de transaction marchande, lui niant ainsi le statut de sujet. Cette conviction anime l’ensemble des contributrices et contributeurs : universitaires, journalistes, pionnières et militantes de la lutte pour les droits des femmes, des lesbiennes et des homosexuels. La diversité des approches – théorique, historique, politique, scientifique et linguistique – et la variété des origines géographiques – nécessaire car il s’agit d’un commerce mondial – permettent une appréhension critique globale et approfondie de la GPA, faisant de ce livre une référence pour comprendre l’industrialisation de la fertilité humaine et le danger des forces du marché.
CONTACT : Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution 37 Avenue Pasteur 93100 Montreuil, Email :abolition.gpa@gmail.com
La Charte : La maternité de substitution, dite « Gestation Pour Autrui » (GPA), pratiquée dans divers pays, est une mise à disposition du corps des femmes pour donner naissance à des enfants qui seront remis à leurs commanditaires.
Loin de n’être qu’un geste individuel, cette pratique sociale est mise en œuvre par des entreprises de reproduction humaine, dans un système organisé de production, incluant des laboratoires, médecins, avocats, agences etc. Ce système a besoin de femmes en tant que moyens de production de sorte que la grossesse et l’accouchement deviennent des processus fonctionnels dotés d’une valeur d’usage et d’une valeur marchande et s’inscrivent dans le cadre de la globalisation des marchés du corps humain.
Là où aucune loi ne le protège, le corps des femmes est requis comme ressource pour l’industrie et les marchés de la reproduction. Certaines femmes consentent à s’engager dans un contrat qui aliène leur santé, leur vie et leur personne, sous des pressions multiples : rapports de domination familiaux, sexistes, économiques, géopolitiques.
Enfin, la maternité de substitution fait de l’enfant un produit avec valeur d’échange, de sorte que la distinction entre la personne et la chose s’en trouve annulée. Le respect du corps humain et l’égalité entre les femmes et les hommes doivent prévaloir sur les intérêts particuliers.
En conséquence, au nom des droits de la personne humaine, Nous, signataires de la Charte:
dénonçons l’utilisation des êtres humains dont la valeur intrinsèque et la dignité sont éliminées au profit d’une valeur d’usage ou d’une valeur d’échange,
refusons la marchandisation du corps des femmes et des enfants,
appelons la France et les autres pays européens à respecter les conventions internationales de protection des droits humains et de l’enfant dont ils sont signataires, à s’opposer fermement à toute forme de légalisation de la maternité de substitution sur le plan national ou international.
Nous les appelons en outre, au nom de l’égale dignité de tous les êtres humains, à agir avec fermeté pour faire abolir cette pratique au niveau international, notamment en promouvant la rédaction, l’adoption et la mise en œuvre efficace d’une convention internationale d’abolition de la maternité de substitution.
Membres actif.ves et associé.es de la coalition
CoRP (Collectif pour le Respect de la Personne). Association co-fondatrice de la Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution – FRANCE collectif-corp.com
CQFD Lesbiennes féministes. Association co-fondatrice de la Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution – FRANCE cqfd-lesbiennesfeministes.org
CADAC – Collectif des Associations pour l’Avortement et la Contraception. Association co-fondatrice de la Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution – FRANCE
L’Assemblée des Femmes. Association co-fondatrice de la Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution – FRANCE assembleedesfemmes.com
Utopie 2021 a pour ambition de répondre à une question : est-il encore possible d’imaginer, de nos jours, un monde totalement différent du monde actuel ? Un monde qui ne soit pas dominé par le capitalisme, et dans lequel il n’y ait ni propriété, ni argent, ni classes sociales ?
Le retour en force de la critique des excès du capitalisme depuis la grande crise de 2007-2008 s’est en effet accompagné d’un curieux phénomène : l’incapacité à aller au bout de cette critique.
Les utopistes contemporains, ceux qui veulent changer le monde, imaginent toutes sortes d’alternatives : des monnaies alternatives, une propriété alternative (« les communs »), des formes d’organisations politiques alternatives (plus démocratiques), des moyens de production alternatifs. Mais très peu, voire aucun, ne semble capable d’imaginer une société où il n’y ait plus d’État, plus d’argent et plus d’échange marchand du tout.
Utopie 2021 prend le contrepied de la tendance actuelle. Son objectif est de montrer qu’il est possible d’imaginer une société sans domination et sans exploitation, de se figurer la création d’un tel monde dans un moment révolutionnaire et de concevoir, à partir des luttes actuelles, le surgissement d’une telle révolution.
L’utopie, on le sait depuis Thomas More, ne nous parle ni de l’ailleurs ni du futur : l’utopie, ou l’uchronie, ne sont situées hors de l’espace et du temps actuels que pour mieux décaler le regard. La réflexion utopique menée par Utopie 2021 ne cherche donc pas tant à penser à quoi pourrait ressembler un monde différent qu’à imaginer par quelles voies il serait possible de l’atteindre : comment et pourquoi les luttes pourraient se transformer en autre chose que ce qu’elles sont maintenant. C’est ici que l’utopie rejoint la critique sociale dont elle n’est, somme toute, que le versant positif. L’utopie sert d’abord à critiquer la société de son temps, et c’est pourquoi elle a toujours une date. C’est ce qui explique le titre du livre : Utopie 2021.
Imaginer la création d’un monde différent ne signifie pas croire en son surgissement réel. Une nouvelle organisation sociale, de toute façon, ne pourra jamais naitre de cette manière. Un rapport social ne sort pas du cerveau d’un seul individu, quel qu’il soit, mais est toujours le résultat de l’activité d’un nombre incalculable de personnes.
L’utopie, bien qu’elle soit imaginaire, n’est pas non plus le fait d’un seul. Les manques et les défauts que chaque lecteur ne manquera pas de relever dans cette utopie seront des défauts pour ce lecteur, mais l’ensemble du projet lui permet de comprendre que c’est à lui de recomposer cette utopie pour y ajouter ce qui manque ou corriger ce qui, selon lui, ne va pas.
Un livre qui parle de la révolution est nécessairement un « livre-dont-vous-êtes-le-héros ». L’ambition d’Utopie 2021 n’est pas de décrire un futur radieux, mais de proposer une réflexion collective sur les formes que peuvent prendre la critique en actes de la société actuelle.
Plan
Utopie 2021 est composé de trois parties précédées d’une introduction. Les parties sont intitulées : « communisme », « production du communisme » et « critique en actes du capital ». Cependant, le terme « communisme » pourraient être remplacé par « anarchisme » dans tout le livre sans que le sens n’en soit le moins du monde changé, et ces trois parties pourraient donc aussi bien s’intituler « anarchisme », « production de l’anarchie » et « critique en actes du capital ».
La première partie présente, en des termes généraux, l’idée que l’on pourrait se faire de l’organisation d’un monde différent. La seconde partie est un aperçu de la manière dont la révolution peut s’envisager à l’heure actuelle. La troisième partie, enfin, analyse les luttes contemporaines en cherchant comment elles pourraient conduire à la révolution. Au premier abord, on pourrait penser que la première partie nous parle d’après-demain (le communisme ou l’anarchisme achevé), la deuxième partie de demain (la révolution) et la troisième partie d’aujourd’hui (les luttes actuelles). En réalité, chacune de ces parties, conformément à la manière dont est définie l’utopie dans cet ouvrage, ne nous parle que du présent.
L’interview que vous allez entendre a été réalisée à Toulouse par le collectif Camarade. Vous pouvez aller sur leur site « camarade pour la révolution » pour en savoir plus et lire ou écouter d’autres réflexions.
Le 26 septembre Pierre Douillard présentait son dernier livre ; « Nous sommes en guerre » à la librairie Michelle Firk. Blessé à l’œil en 2007 alors qu’il était lycéen, par le tir d’un policier qui expérimentait le Lanceur de Balles de Défense – LBD 40 –Pierre Douillard-Lefèvre mène depuis des recherches sur la militarisation de la Police et s’engage au sein de collectifs de mutilés.
Il est par ailleurs chercheur en sciences sociales et auteur de travaux de sociologie urbaine. Et c’est bien ça qui fait de ce livre un témoignage et une critique forte et implacable. Dans un langage percutant Pierre analyse une société qui se militarise pour défendre les intérêts de quelques-uns. Il relie les expériences pour tenter de dégager des rapports de force efficaces.
« Qu’est-ce qui relie un lycéen et un Gilet Jaune, un teufeur et l’habitant d’une cité, un supporter et un occupant de la ZAD ? Tous ont subi des violences préméditées de la part de policiers qui les ont visés à la tête. Tous ont été touchés par la même arme. Il y a toujours, en amont de leurs histoires, une volonté assumée par la Police de faire mal, d’en mutiler un pour en terroriser cent. »
Dans la pénombre sécuritaire de l’époque, la question de la répression est devenue centrale. Sur fond d’écrasement de toutes les oppositions et d’états d’urgence illimités, il est désormais largement admis que le pouvoir ne tient que par sa police. Si la question du maintien de l’ordre est désormais sur le devant de la scène médiatique, il s’agit de l’aboutissement d’un processus qui s’étend sur plusieurs décennies, dont les banlieues, puis les protestations indociles ont été les laboratoires. Alors que l’horizon ne cesse de s’obscurcir et le régime policier d’étendre sa toute puissance, ce livre retrace la généalogie d’une militarisation du maintien de l’ordre et propose des pistes pour y résister.
Qu’est-ce qu’un étranger ? Qu’est-ce qu’un « migrant économique » ? Que lire derrière tous ces noms – Schengen, Frontex, Dublin – et ces sigles, OFPRA, CRA, OQTF ? La réponse, on la lira ici : ce sont les pièces d’un masque derrière lequel l’État français organise et dissimule une lutte féroce contre les étrangers, les plus pauvres, les plus noirs, les plus arabes. la haute fonction publique prépare une nouvelle loi qui permet plus de contrôles, plus d’enfermements, qui donne carte encore plus blanche à l’exécutif dans cette lutte contre un ennemi décidément bien commode.
Sur ces questions et dans l’émission de ce jour , nous entendrons une grande partie de la rencontre avec Karine Parrot , le 17 septembre dernier pour son livre Carte blanche. L’État contre les étrangers.
le 11 Juin 2019 avait lieu à la bourse du travail à Paris la présentation d’un livre collectif sur les Gilet jaune.
24 fictions, poèmes, tribunes et analyses par François Bégaudeau, Arno Berti- na, Laurent Binet, Bernard Chambaz, Alain Damasio, Jean-Paul Delfino, Annie Ernaux, Pascale Fautrier, Félix Jousserand, Aïssa Lacheb, Yvon Le Men, Jérôme Leroy, Nicolas Mathieu, Marion Messina, Meyer, Gérard Mordillat, Pierre Pelot, Serge Quadruppani, Patrick Raynal, Denis Robert, Thomté Ryam, Zoé Sagan, Christophe Siébert, Minna Sif .
On vous donne un petit aperçu de cette présentation. Pas simple après autant de mépris, d’indifférence, de corporatisme de se parler mais… avec le temps!
Nous terminerons cette émission avec un entretien réalisé dimanche dernier à Marseille avec un gilet jaune qui nous parle de la maison du peuple et de la manifestation de samedi prochain.