Argentine : l’élection de Javier Milei

En haut à droite : “Ici les forces du ciel nous disent qu’il ne faut pas sous-estimer les forces du sol”* ; En bas à gauche : “DNU dehors Milei, la caste ne sont pas les libres du Sud/travailleurs” ; En bas-milieu : “Milei je te défie de vivre avec le salaire de ma mère”

Dans cette émission, il sera fait un état des lieux de l’Argentine, des dynamiques à l’œuvre ayant conduit à l’élection du président libertarien argentin Javei Milei, le 19 novembre 2023. Avec notre invitée, Lauriane de la commission Amérique Latine du Nouveau Parti Anticapitaliste, nous nous entretiendrons du profil politique du nouveau président, de ses liens avec les extrêmes-droites, et bien sûr de ses politiques. Le 24 janvier 2024, jour d’appel à la grève générale, se tenait de nombreuses manifestations à travers le pays afin de contester deux énormes trains de mesures : la loi dite Ómnibus et le Décret de Nécessité et d’Urgence (DNU) ; lesquelles entraîneraient si elles étaient adoptées, de profonds reculs des droits sociaux et politiques, mais aussi des mesures répressives et quantité de dérégulations. C’est à cette attaque brutale que répond une partie de la population argentine, par cette première journée de mobilisation d’ampleur.

Commentaire de slogan
*Par rapport à la référence inscrite sur le ballon visible dans la vignette d’illustration : “Les forces du ciel” font initialement référence à une citation de l’Ancien Testament, écrits au IIe siècle avant notre ère et traitant des révoltes des Maccabées. « À la guerre, la victoire ne dépend pas du nombre de soldats, mais des forces du ciel. ». Un article de Clarin en date du 10 décembre 2023 nous apprend que Javier Milei se serait référé pour la première fois à cette citation en 2021, pour faire référence au protestations sociales à Cuba, et une autre fois, selon lui, afin de répondre à ceux qui remettaient en question le poids de son nouveau et alors minuscule parti, La Libertad Avanza (LLA), au Congrès. Après quoi, avec notamment l’usage des réseaux sociaux, ses militants auraient repris à leur compte l’expression, jusqu’à s’en faire une identité. L’expression a depuis été réutilisée, et a servi allégrement dans le merchandising de la campagne présidentielle du nouveau président argentin, devenant également un meme, comme le fut le slogan Make America Great Again pour Donald Trump aux États-Unis. Toutefois, cette première expression se distingue par sa dimension messianique, et vient renforcer la dimension de figure providentielle et d’outsider de Milei. Les forces du ciel ne sont de sorte pas juste ses militants, mais constituent aussi la force et la ferveur qui anime sa politique et ses partisans. A la manière de David contre Goliath d’une certaine façon. On comprendra donc que l’inscription sur le ballon en haut à droite de la vignette d’illustration « Ici les forces du ciel nous disent qu’il ne faut pas sous-estimer les forces du sol », constitue une réponse à l’ambition de Milei et de ses partisans, non sans une certaine ingéniosité dans sa réarticulation : le ciel fait référence au ballon, lequel n’est en réalité qu’une balise pour se rendre visible, à la manière d’une ancre rattachée à la terre. Terre qui se trouve être les masses manifestantes, présentes en nombre ce jour-là. Une manière de ramener symboliquement le président argentin à la réalité, et de signifier que si le ciel pouvait insuffler et guider les foules, il pouvait également soulever des montagnes.

Lien vers le site de l’Assemblée de Citoyens Argentins en France (ACAF) : lien
Lien vers le site H.I.J.O.S. Paris : lien

RÉVOLTE AUX ANTILLES

Ce dimanche 28 avait lieu une manifestation à Paris en solidarité avec la révolte qui gronde dans les Antilles françaises depuis plusieurs mois. Depuis le 17 de juillet dernier, des manifestations avaient lieu tous les samedis contre les mesures sanitaires et la crise de la covid dans les Antilles françaises. Le 2 septembre une liste de revendications avait été communiquée au gouvernement français, que le Préfet a rejeté dans son ensemble le 29 septembre.

Avec l’obligation vaccinale des personnels soignants et des sapeurs-pompiers c’est l’ensemble de l’archipel qui se met en révolte à la mi-novembre avec la mise en places de barrages et un appel à la gréve général de 17 organisations syndicales en Martinique le 22 novembre.

Face à cela l’état a mis en place un couvre-feu de 18 h à 5 h du matin le jeudi 19 novembre qui perdure encore aujourd’hui. Un envoi 200 policiers et gendarmes et 50 membres du GIGN et du RAID a été effectué le 22 novembre et un autre a été annoncé ce lundi 29 novembre de 70 gendarmes et 10 membres du GIGN.

Cette révolte qui est partie de la gestion de la crise sanitaire met en avant de nombreuses revendications sociales qui touchent à l’ensemble des conditions de vies des peuples d’outre-mer. Pour toutes ces raisons le mouvement ne faiblit pas, les barrages sont maintenus et les organisations syndicales se refusent à condamner les actes de violences et a appelé à levé les barrages.

Dans cette émission, vous pourrez entendre les reportages et interviews réalisés lors de la manifestation du 28 novembre à Paris. L’interview d’une syndicaliste de Guadeloupe de Combat ouvrier, et deux interventions glanées sur internet : Eli Domota ( syndicaliste du LKP) à la sortie d’une réunion de travail avec le préfet le 26 novembre et un militant martiniquais réalisé par Combat ouvrier et datant du 24 novembre.

Plateforme des revendications :

Revendications sociales :

  • La résolution de tous les conflits en cours ;
  • Le respect de tous les accords signés, y compris celui du SDIS-971, toujours pas appliqué ;
  • L’augmentation généralisée des salaires, des minima sociaux, des allocations chômage et des pensions de retraite en même temps que l’augmentation des prix ;
  • Le remplacement de tous les départs à la retraite ;
  • L’arrêt des licenciements, dans le privé et des suppressions de postes, dans le public ;
  • L’embauche massive de titulaires, dans toutes les fonctions publiques, à la poste, dans les écoles, à l’université… ;
  • L’arrêt de la répression judiciaire et patronale, contre les militants, les travailleurs et les organisations syndicales ;
  • L’abrogation des règles d’indemnisation du chômage ;
  • Le maintien de toutes les primes de vie chère ;
  • L’ouverture de négociations collectives, dans toutes les branches professionnelles, sur les salaires, l’emploi, la formation, la durée du travail, la protection sociale, la priorité d’emploi des jeunes, des chômeurs et des salariés de Guadeloupe, le fait syndical guadeloupéen.
  • La résorption de tous les emplois précaires et des embauches massives, dans le privé ;

Quant à la gestion de la crise Covid et la situation sanitaire locale : 

  • L’abrogation de la loi du 5 août 2021, relative à la gestion de la crise sanitaire ; 
  • La suppression de l’obligation vaccinale ;
  • La suppression du pass sanitaire ;
  • Le maintien de la gratuité des tests ;
  • Des protocoles sanitaires stricts, adaptés aux établissements publics et privés ;
  • Des recrutements de soignants et de personnel, dans les hôpitaux et cliniques privées, ainsi que dans le secteur social et médico-social ;
  • La mise en place d’un plan d’urgence pour l’embauche et la formation des jeunes ;
  • Des moyens matériels pour la santé, le secteur social et médico-social ;
  • La mise en place d’un système de santé de qualité pour accueillir et soigner les usagers, dignement et efficacement ;
  • Des mesures immédiates pour approvisionner les établissements en oxygène ;

Exigences très spécifiques concernant les pompiers : 

  • Le recrutement de 15 sapeurs-pompiers volontaires (SPV), sur dossier, dans l’immédiat ;
  • Le recrutement de personnel administratif technique et spécialisé (PATS), pour la filière administrative et technique ;
  • La réparation, l’entretien et le renouvellement des engins véhicules de secours et d’assistance aux victimes (VSAV) et fourgon pompe tonne (FPT) ; 
  • L’organisation de concours pour les sapeurs-pompiers professionnels, au grade de caporal ;
  • La mise en place d’une nouvelle organisation : 12h00 de travail jour et 24h00 de repos, 12h00 de travail nuit et 72h00 de repos, pour le sapeur-pompier ;

Revendications sociétales et dans le secteur de l’éducation :

  • Des moyens supplémentaires et des recrutements de personnels techniques et encadrant, pour le dédoublement des classes et le respect des mesures sanitaires dans les écoles ;
  • Un bâti scolaire et des équipements sportifs et culturels, rénové au plus vite, conforme aux normes parasismiques et débarrassé des rats ;
  • Un plan d’urgence pour l’eau, pour un accès permanent de tous à une eau potable, buvable, sans pesticide, sans chlordécone, à un prix bas et unique, dans le cadre d’un véritable service public ;
  • Le nettoyage de toutes les citernes dans tous les établissements publics ;
  • La condamnation des empoisonneurs au chlordécone et la dépollution des sols ;
  • La mise en place d’un véritable service public de transport permettant aux usagers de se déplacer à toute heure sur l’ensemble du territoire.

SUITE DE LA GRÉVE GÉNÉRALE




Dans l’émission de ce jour nous faisons un micro ouvert ou nous aurons un certain nombre de personnes de différents secteur qui interviendront pour parler de ce mouvement et des formes qu’il prend mais aussi sur les perspectives.

GREVE GENERALE DU 5 DECEMBRE CONTRE LA REFORME DES RETRAITES

Dans l’émission de ce jour, nous vous diffusons des reportages réalisé lors de la manifestation parisienne qui donne le coup d’envoi de la gréve général du 5 décembre contre la reforme des retraites.