Dans cette émission en direct du 18 janvier, deux interviews de membres du secteur public : Daniel A. professeur de lycée professionnel à Garges les Gonesse et Alison du secteur du social dans le Quinzième arrondissement de Paris. Dans un contexte d’attaque tous azimuts contre l’enseignement publique et celui de l’affaire Oudéa-Castéra, un mouvement social unitaire est lancé le 1ᵉʳ février. Dans son interview, Daniel aborde notamment les non-remplacements de professeurs, et la destruction de l’enseignement professionnel à travers sa dernière réforme avec la soumission au monde du travail et sa régionalisation.
Quant à Alison, elle nous a présenté les rencontres nationales du travail social en lutte des 20-21 janvier 2024 dans un secteur marqué par les inégalités lié au Ségur, le manque de postes, de moyen et de reconnaissance. Alison est assistante sociale en psychiatrie adulte. Il y a en ce moment beaucoup de grèves isolées dans le secteur social et médico-social sur les conditions de travail et d’accueil et les bas salaires. Mais comment les regrouper ? Quelles perspectives nationales ?
Une manifestante tenant une pancarte translucide à Paris le 2 février 2023 à la manifestation des travailleurs du social et du médico-social
Le 2 février 2023 à Paris dans le 3e arrondissement se tenait une manifestation énergique et revendicative des travailleurs du social et du médico-social, réunissant plusieurs collectifs et syndicats. Ceux-ci se sont donnés rendez-vous à 11h en face de Nexem, un syndicat patronal du travail social privé, où ont eu lieu des prises de parole. Les personnes ont ensuite rejoint la manifestation en début d’après-midi se dirigeant vers Matignon. Les manifestants revendiquaient l’attribution du Ségur pour toutes et tous, sans conditions, une partie d’entre elles et eux, n’ayant pas bénéficié des primes. Également, était revendiqué une augmentation d’au moins 300€ des salaires et l’indexation sur les prix, ainsi qu’une convention collective commune de haut niveau et non une convention collective unique alignée par le bas. Enfin, était exigé l’amélioration des conditions de travail et des conditions d’accueil et d’accompagnement, accompagnées des moyens humains et financiers à la hauteur des besoins de la population.
Musique entendue dans l’émission : Les Ancolies recrutent Texte accompagnant la musique :
Le 25 mai 2022 “En lien avec l’épidémie de COVID, le secteur Sanitaire vit actuellement une crise inédite de l’emploi avec une pénurie aiguë de professionnels. Aussi, afin de remobiliser l’attractivité de ces métiers, le personnel soignant des hôpitaux et des EHPAD a bénéficié de plusieurs revalorisations salariales dès septembre 2020 dont la Prime « Ségur ». Malgré les annonces et les promesses, le secteur Social et Médico-Social reste en marge de ces valorisations. Les MAS (Maison d’Accueil Spécialisée) et les FAM (Foyer d’Accueil Médicalisé), établissement avec un fort versant sanitaire, ont été particulièrement sinistrés par cette négligence des pouvoirs publics. Par conséquences, ces établissements ont subi des départs en masse de leur personnel vers des structures plus attractives financièrement. Des mobilisations du secteur Social et Médico-Social en décembre 2021 ont abouti à une attribution partielle de cette valorisation, arrivée tardivement. Par cette « annonce d’emploi », décalée et inclusive, la culture RAP vient soutenir la cause du handicap. Par ce biais nous voulons passer plusieurs messages : – Faire entendre notre recherche de professionnels afin de maintenir ouvert ce lieu de vie pour personnes vulnérables. – Communiquer sur ce qu’est une MAS car nous sommes pénalisés par une méconnaissance de notre secteur d’activité. Et oui malgré le polyhandicap, dans une MAS il y a de la vie mais beaucoup de monde l’ignore. – Porter la lumière et la reconnaissance aux professionnels des MAS qui sont à 90 % des femmes et qui ont un mérite indéniable mais méconnu. – Défendre nos valeurs de solidarité, lutter pour une reconnaissance professionnelle. Faire reconnaitre la pénibilité spécifique de ce travail et revendiquer des revalorisations salariales indispensable tant les traitements actuels sont indignes. – Ce clip est aussi un message de notre vitalité, de notre souhait de s’en sortir, de soutenir les professionnels de terrain et surtout les familles et résidents de nos établissements.
Souhaitant diffuser massivement notre production nous comptons sur vous pour la diffusion et restons à votre disposition pour des échanges éventuels et des précisions.”
Les 31 mai et 1er juin dernier, le secteur du médico-social était en grève, ce secteur regroupe tous les métiers du paramédical prise en charge qu’en partie par les accords dit du ségur de la santé dont le fait marquant est la prime de 183 euros.
Au bout d’un an et demi de mobilisation, les professionnels du travail social et médico-social avaient obtenu l’extension des 183 euros nets du Ségur. L’annonce avait été faite à la mi-février, par Jean Castex. Depuis, les travailleurs sociaux déchantent. Côté fonction public, des métiers indispensables au fonctionnement des structures sont laissés de côté. Des collectivités commencent aussi à expliquer qu’elles ne pourront pas procéder au versement. Dans le privé non lucratif, l’obtention du Ségur reste conditionné à la mise en place d’une convention collective unique. Or, les négociations sont plus que jamais tendues
En ce début d’émission, nous seront sur le parvis de l’hôtel de ville de paris ce 31 mai 2022, où se tenait le rassemblement en vue de la manifestation qui se dirigeait vers l’hôtel Matignon. Avant le départ de cette manifestation, des prises de parole pour rappeler la situation dans le secteur du travail social ont eux lieux, nous entendrons certaines d’entre elles et également des interviews des secteurs présents.
Puis ce 1er juin, nous étions au rassemblement des salariées de l’établissement des jours heureux d’Epinay qui réclament plus de considération, ainsi qu’une revalorisation salariale et nous entendrons certain d’entre eux.
En fin d’émission, nous entendrons l’intervention du 1er juin, puisqu’une cinquantaine de grévistes se sont invitées au siège de NEXEM, principale organisation patronale du social et médico social à Paris.
Infirmière à l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis (93), membre du Collectif Inter-Urgences et syndiquée à Sud Santé, Yasmina Kettal écrivait en octobre 2020 « Je crois que ça y est, je n’ai même plus la force d’être en colère (…).
Derrière les hommages, Macron asphyxie l’hôpital. Je me rappelle avoir dit juste avant la première vague : « On sera là, on fera le boulot » ». La gestion de cette première vague a été telle que, nous avons développé des trésors d’imagination et d’inventivité pour parfaire aux défaillances de l’État.
Les soignant.e.s avait fait de même.« La situation a changé depuis ! (…) Ce ne sont plus les respirateurs qu’il faut compter, mais les soignants. ». À la sortie du premier confinement, la manifestation des soignant.e.s du 16 juin 2020 contre la réforme du Ségur était violemment réprimée. Dans l’été, la réforme était adoptée et les fameux héros méprisés.
« Ces fameux gens, toujours là, toujours prêts (…). Tous ces gens ne vont pas de nouveau se donner autant, une fois encore. Car ils ont eu des crachats en retour. (…) C’est notre faute, on n’a pas assez déconstruit notre côté héroïnes, mais en même temps il ne nous reste plus que ça. Là est toute la perversion. Ce qui devrait être la contrepartie gratifiante est devenu notre poison ».
(…) Mais dans tout cela rendons à César ce qui appartient à César. La plus grande part de responsabilité revient à ceux qui décident. Oui, certaines mesures sont absurdes. Tout comme ne pas avoir mis les moyens tant qu’il en était encore temps, ne pas se pencher sur la gestion de facs surpeuplées ou la situation au sein des écoles. On laisse la gestion d’une épidémie au préfet ? Soyons sérieux deux minutes, crise sanitaire/préfet, ça ne choque personne ? La défiance est partout, mais n’est le fruit que de leur inconséquence et de leur mensonge.(…)
L’économie nous coûte la vie. Je suis bien placée pour le savoir. La surmortalité dans le 93 durant la première vague, j’en assez parlé. Je ne vais pas donner de chiffres, je ne les supporte plus. A-t-on eu le temps de prendre conscience que c’étaient des êtres humains, des familles ? Pendant le confinement, lorsque certains se mettaient au yoga ou à une langue étrangère, j’ai vu les miens partir travailler ou grossir les files d’attentes pour des colis alimentaires.(…)Et à présent il faudra peut-être les maintenir « quoi qu’il en coûte » au travail pour ne pas sacrifier l’économie ?
Pourquoi ne serait-il pas possible d’envisager que le coût incombe à ceux qui possèdent ? Pourquoi culpabiliser la population alors qu’ils font déjà beaucoup de sacrifices ? Si on n’était pas tributaires de décisions parfois absurdes ou injustes, pourquoi pas, mais là… (…) Toutes les décisions ou leur absence vont peser sur le bout de la chaîne, entre autres l’hôpital. Il y aura des choix à opérer et une nouvelle fois, ils seront pour ceux habitué à faire le sale boulot. Et donc, en ce moment, comment va le bout de la chaîne ?
Au mois de février 2022, nous réalisons un entretien avec Yasmina justement à ce sujet : comment va le bout de la chaîne ? L’occasion de revenir sur les luttes qui se sont déroulées avant la covid-19 avec le collectif inter-urgence et inter-hôpitaux, de comprendre comment la gestion de cette épidémie les a éteintes, mais aussi ce qui nous reste aujourd’hui de nos envies de luttes et de changement profond sur la question du soin et la gestion de la santé.
Dans ce second volet, nous poursuivons cet entretien avec Yasmina Kettal et nous débutons avec son récit qui part de son expérience de septembre 2020.
Infirmière à l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis (93), membre du Collectif Inter-Urgences et syndiquée à Sud Santé, Yasmina Kettal écrivait en octobre 2020 « Je crois que ça y est, je n’ai même plus la force d’être en colère (…).
Derrière les hommages, Macron asphyxie l’hôpital. Je me rappelle avoir dit juste avant la première vague : “On sera là, on fera le boulot” ». La gestion de cette première vague a été telle que, nous avons développé des trésors d’imagination et d’inventivité pour parfaire aux défaillances de l’État.
Les soignant.e.s avait fait de même.« La situation a changé depuis ! (…) Ce ne sont plus les respirateurs qu’il faut compter, mais les soignants. ». À la sortie du premier confinement, la manifestation des soignant.e.s du 16 juin 2020 contre la réforme du Ségur était violemment réprimée. Dans l’été, la réforme était adoptée et les fameux héros méprisés.
« Ces fameux gens, toujours là, toujours prêts (…). Tous ces gens ne vont pas de nouveau se donner autant, une fois encore. Car ils ont eu des crachats en retour. (…) C’est notre faute, on n’a pas assez déconstruit notre côté héroïnes, mais en même temps il ne nous reste plus que ça. Là est toute la perversion. Ce qui devrait être la contrepartie gratifiante est devenu notre poison ».
(…) Mais dans tout cela rendons à César ce qui appartient à César. La plus grande part de responsabilité revient à ceux qui décident. Oui, certaines mesures sont absurdes. Tout comme ne pas avoir mis les moyens tant qu’il en était encore temps, ne pas se pencher sur la gestion de facs surpeuplées ou la situation au sein des écoles. On laisse la gestion d’une épidémie au préfet ? Soyons sérieux deux minutes, crise sanitaire/préfet, ça ne choque personne ? La défiance est partout, mais n’est le fruit que de leur inconséquence et de leur mensonge.(…)
L’économie nous coûte la vie. Je suis bien placée pour le savoir. La surmortalité dans le 93 durant la première vague, j’en assez parlé. Je ne vais pas donner de chiffres, je ne les supporte plus. A-t-on eu le temps de prendre conscience que c’étaient des êtres humains, des familles ? Pendant le confinement, lorsque certains se mettaient au yoga ou à une langue étrangère, j’ai vu les miens partir travailler ou grossir les files d’attentes pour des colis alimentaires.(…)Et à présent il faudra peut-être les maintenir « quoi qu’il en coûte » au travail pour ne pas sacrifier l’économie ?
Pourquoi ne serait-il pas possible d’envisager que le coût incombe à ceux qui possèdent ? Pourquoi culpabiliser la population alors qu’ils font déjà beaucoup de sacrifices ? Si on n’était pas tributaires de décisions parfois absurdes ou injustes, pourquoi pas, mais là… (…) Toutes les décisions ou leur absence vont peser sur le bout de la chaîne, entre autres l’hôpital. Il y aura des choix à opérer et une nouvelle fois, ils seront pour ceux habitué à faire le sale boulot. Et donc, en ce moment, comment va le bout de la chaîne ?
Au mois de février 2022, nous réalisons un entretien avec Yasmina justement à ce sujet : comment va le bout de la chaîne ? L’occasion de revenir sur les luttes qui se sont déroulées avant la covid-19 avec le collectif inter-urgence et inter-hôpitaux, de comprendre comment la gestion de cette épidémie les a éteintes, mais aussi ce qui nous reste aujourd’hui de nos envies de luttes et de changement profond sur la question du soin et la gestion de la santé.
Bien que les sages-femmes exercent une profession médicale, leur métier reste très peu reconnu avec un salaire comparable à celui d’une infirmière. Les sages-femmes se battent afin d’obtenir plus de reconnaissance. Comment s’explique la colère grandissante de ces professionnelles de santé ?
Le quotidien d’une sage-femme
Le métier des sages-femmes est axé principalement sur l’accompagnement de la grossesse et de l’accouchement. La grossesse est une période particulièrement intense dans la vie d’une femme. La sage-femme s’assure alors du bien-être physique et psychologique de sa patiente et de son bébé à venir.
Ainsi, la sage-femme s’occupe de la surveillance de la grossesse : échographie, examens sanguins et urinaires, etc… Elle prend en charge les futures mamans tout au long des neuf mois nécessaires au développement du fœtus.
En dehors des accouchements à risque de complications (grossesse gémellaire, bébé en siège, etc…) et des césariennes obligatoirement pratiqués par un gynécologue-obstétricien, la mise au monde du bébé est accompagnée par cette spécialiste.
C’est elle qui organise les soins en salle de naissance et qui alerte le médecin en cas de complications. Elle gère aussi les situations d’urgence. Les sages-femmes libérales sont les cheffes d’orchestre des accouchements à domicile.
Par ailleurs, la prise en charge des sages-femmes ne s’arrête pas à la naissance du bébé. Elle se poursuit dans les semaines qui suivent la mise au monde de l’enfant. Le suivi post-natal ou encore la rééducation périnéale font ainsi partie des missions de la sage-femme.
Son rôle ne s’arrête pas là. La sage-femme s’occupe plus généralement de la santé des Femmes.
Elle peut également accompagner les femmes et leurs partenaires sur des sujets comme la contraception, la sexualité ou encore la ménopause. Toutes les femmes peuvent faire appel à une sage-femme même en dehors du cadre de la grossesse.
Covid-19 : des sages-femmes délaissées et désabusées
La crise sanitaire liée au coronavirus a compliquée le quotidien des sages-femmes. Elles ont dû s’adapter pour assurer la prise en charge des femmes dans des conditions de travail parfois très difficiles. Lors du pic épidémique, les parturientes (femmes qui accouchent), interdites de visite, étaient souvent seules pendant l’accouchement et lors du séjour à la maternité. Cette solitude les rendaient particulièrement vulnérables.
Les sages-femmes ont également été oubliées lors de la distribution de masques réservés au professionnel de santé. Elles ont dû batailler pour obtenir l’équipement permettant de protéger les patientes d’une éventuelle contamination. La crainte s’appliquait aussi à ces professionnelles de santé, qui retournaient à leurs domicile en espérant ne pas infecter leurs familles.
Malgré les contraintes imposées par le virus, les sages-femmes n’ont reçu aucune prime pour leur travail durant l’épidémie. De plus, les mesures promises par le gouvernement à l’occasion du Ségur de la Santé n’ont pas été à la hauteur des attentes de la profession.
C’est dans ce contexte, que nous recevons dans nos studios : Nadège, Coralie et Édith, sages-femmes a l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis. Nous aurons également par téléphone, l’intervention du chef de service le docteur Stéphane Bounan.
Le Ségur de la santé a octroyé une prime de 183 euros, contre dérogation sur les 35h, bien loin des 300 euros demandés par la CGT pour tous. En effet, certains professionnels de la santé en sont exclus : Les salarié.e.s du social, une partie du médicosocial, ou des services d’aide, d’accompagnements et de soins à domicile pour les personnes âgées…
Ce jeudi 8 octobre, Olivier Véran a confirmé qu’il pourrait être demandé aux soignant-e-s de renoncer à leurs congés pendant les vacances de la Toussaint pour aider les hôpitaux débordés par la reprise de l’épidémie de coronavirus.
Le Projet de Loi de Finance de la Sécurité Sociale (PLFSS) 2021, avec des chiffres trompeurs, masque en fait une poursuite de la réduction des moyens pour notre système de santé. Rien n’est prévu pour l’embauche massive et urgente de personnels. Par contre, de nouveau, 4 milliards d’euros d’économies sont demandés, soit le même niveau que ce que nous avons connu ces dernières années.
C’est dans ce contexte, que nous consacrons cette émission a la situation dans le secteur hospitalier. Nous sommes en plateau avec Pierre , soignant a l’hôpital Beaujon en région parisienne. nous pourrons entendre également un entretien réalisé avec Lionel, médecin à l’hôpital psychiatrique Pierre-Janet du Havre et nous serons au téléphone avec Michèle Leflon , présidente de la Coordination Nationale des Comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité.
Paris le 15 octobre : Rassemblement 12h à 13h30 boulevard des invalides, Métro Varennes pour départ de manifestation à 13h30 en direction de Place Fontenoy à coté de ministère des Solidarités et de la Santé.