LE SERVICE NATIONAL UNIVERSEL 5 ans après

Le Service national universel (SNU) est un programme mis en place par le Premier ministre français Édouard Philippe à partir de 2019. Promesse de campagne du candidat Emmanuel Macron lors de l’élection présidentielle de 2017. Le service national universel a été confirmé en tant que chantier du mandat présidentiel à l’occasion des vœux du président de la République aux armées le 23 janvier 2018.

Le SNU vise, selon la communication du Gouvernement, à proposer « un moment de cohésion visant à recréer le socle d’un creuset républicain et transmettre le goût de l’engagement », à « impliquer la jeunesse française dans la vie de la Nation » et à « promouvoir la notion d’engagement et favoriser un sentiment d’unité nationale autour de valeurs communes ».

Quand n’est-il cinq ans après et avec un nouveau gouvernement bien de droite. La déclaration de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Madame Anne Genetet, qui voit dans « la souffrance, la discipline, les rites » un fondement de l’éducation peuvent inquiéter.

Rapport de la cour des comptes sur le SNU, nomination d’une ministre issue de la commission de la défense, extrême droitisation du pouvoir, lien entre la jeunesse et l’industrie de l’armement. Le SNU et son monde sont toujours là et plus encore !

Pour parler de l’idéologie du service national universel, nous sommes en compagnie de Cassandre et Irène, du collectif non au SNU.

LE SERVICE NATIONAL UNIVERSEL

Avec le développement du Service national universel et des classes de défense, le gouvernement veut assujettir les élèves et les enseignants à la politique de militarisation de la société.

Lorsque le 28 mai 1996, le président Chirac décide la suspension du service national obligatoire, il s’agissait pour l’État de concentrer ses forces et ses ressources sur le renforcement de l’armée de métier et de ses équipements. Ces choix ont révélé différents problèmes du point de vue des gouvernements :

• l’insuffisance du recrutement professionnel de « qualité » (et des non-renouvellements de contrats ou des démissions jugées trop nombreuses) ;

• le désintérêt, voire le rejet de la jeunesse vis-à-vis de l’État coercitif, de l’armée et de la préparation de la guerre, et dont les révoltes demeurent une menace pour l’ordre bourgeois ; d’autant plus que l’utilisation de l’armée est parfois envisagée pour réprimer les mouvements sociaux et quadriller les quartiers populaires ;

• la nécessité qu’une armée de métier puisse s’appuyer non seulement sur le consentement de la société en cas de conflit, mais aussi sur le contrôle de la population civile et de l’économie.

La multiplication des « classes de défense » vise notamment à répondre aux besoins de l’armée de métier ; le développement du Service national universel, à l’intérieur même de l’Éducation nationale, vise à renforcer le contrôle du pouvoir sur la jeunesse, renforcer sa militarisation.

Le gouvernement accélère la généralisation de son dispositif d’embrigadement de la jeunesse, en rendant de fait obligatoire, pour tous les jeunes qui ne trouveront pas de stage, la participation au séjour dit “de cohésion” ou à la “mission d’intérêt général”.

À noter : la Loi de Programmation Militaire 2024-2030, adoptée au Parlement le 12 juillet 2023, prévoit un budget de 413 milliards d’euros sur sept ans, qui fait de la Défense le premier budget de l’État. Le SNU dispose de moyens spécifiques : 140 millions d’euros en 2023 (inclus dans le budget de l’Éducation nationale).

Dans ce contexte, le collectif Non au SNU Région Parisienne organisait le 18 novembre 2023, a la Bourse du travail de paris, une réunion publique d’information pour amplifier la mobilisation contre le Service National Universel. Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute d’une grande partie de cette réunion publique.

Contact Non au SNU IdF

LA COORDINATION ANTI-REPRESSION

Dans cette émission, nous sommes en direct pour 1h30 dans les studios de Fréquence Paris Plurielle avec la coordination anti-répression. A cette occasion, nous aborderons la question de la répression des mobilisations sociales et les outils développés par la coordination pour y faire face, notamment avec le témoignage de Françoise ( la mère de Serge, toujours dans le coma suite à la répression de la manifestation de st Soline) et Sylvain, qui interviendra de Versailles où se déroulait une action contre la caravane du SNU(service nationale universel).

La coordination contre la répression et les violences policières s’est créée en 2016 au moment du mouvement contre la loi Travail. Cette coordination s’est donné pour but de combattre la répression systématique du gouvernement face aux mobilisations sociales.

Si la coordination est née dans le but de soutenir les manifestants dans un contexte de mouvement social, elle n’oublie pas que les politiques répressives, les violences policières et judiciaires utilisées lors du mouvement contre la loi Travail étaient à l’œuvre depuis longtemps dans les quartiers populaires et auprès des personnes exilées, sans papiers ou migrantes.

La coordination se veut anticapitaliste, antipatriarcale, antiraciste, antiautoritaire, ancrée dans la lutte des classes, elle se bat contre toutes formes d’oppressions. Aujourd’hui, la coordination soutient l’idée que c’est l’ensemble de la répression quotidienne qu’il faut combattre face à la multiplication des lois absurdes qui font tomber de plus en plus de comportements dans l’illégalité.

L’ASSURANCE CHÔMAGE / GARDE À VUE POUR DES SYNDICALISTES

Réforme de l’assurance chômage. Dessin issu du poing https://lepoing.net/

Le Conseil d’État a suspendu ce mardi 22 juin plusieurs articles de son décret du 30 mars 2021 sur la réforme de l’assurance chômage. En l’occurrence, ceux fixant au 1er juillet, la mise en place du nouveau mode de calcul du salaire journalier de référence (SJR) qui sert au calcul du montant des allocations.

Est-ce que cette décision du conseil d’État, remet en question l’ensemble de la réforme ? Voici le thème de l’émission de ce jour et pour en parler, nous avons invité dans nos studios, François du syndicat SNU Pôle Emploi FSU.

Nous ouvrons cette émission par un entretien réalisé le 28 juin dernier avec Claude Lévy, du syndicat CGT HPE (Hôtels Prestige et Économiques).

Les 22 et 23 juin 2021, Tiziri Kandi et Claude Lévy, animatrice et animateur de la CGT-HPE , ont été réveillés par la gendarmerie à 6 h 25 du matin pour une perquisition et placés en garde à vue pendant 36 heures. Au terme de la garde à vue, tout deux ont été lavé·e·s de tout soupçon d'”enrichissement personnel” et d’”abus de biens sociaux”, à la lecture notamment de leurs comptes bancaires.

Dans cet entretien avec Claude Lévy, nous reviendrons sur les diverses péripéties qui les ont amenés en garde à vue et des suites de cette affaire.