TOUJOURS PUCE LES MACRODÉGATS DE LA MICROÉLECTRONIQUE

Si l’on n’ouvrait nos appareils numériques, que verrions-nous ? Parmi les dédales de câbles et autres, on pourrait y voir des petites plaques vertes au doux nom de puce électronique.

Beaucoup de celles-ci, son fabriqué en Asie, mais la France essai de se placé dans le mouvement.

Dans l’émission de ce jour, on vous amène en Isère, car une bonne partie de la fabrication de ses puces électroniques se passe dans cette région, dans l’entreprise STMicroelectronics.

Un peu d’histoire

En 1972, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Grenoble créé l’entreprise Efcis pour conceptualiser et fabriquer des puces électroniques à partir des recherches menées au CEA. L’organisme public transfère à Efcis 90 ingénieurs et scientifiques. C’est une habitude des centres de recherche publics que de créer des start-up pour « valoriser » les recherches publiques : on appelle cela « la liaison recherche-industrie » (Sur ce sujet, lire le livre du Groupe Grothendieck, L’Université désintégrée. La recherche grenobloise au service du complexe militaro-industriel, Le monde à l’envers, 2020).

Rapidement, le géant de l’équipement militaire Thomson prend des parts dans l’entreprise Efcis, puis l’absorbe en 1982. En 1987, la branche électronique de Thomson fusionne avec l’italien SGS, pour donner SGS-Thomson, puis STMicroelectronics en 1998. C’est aujourd’hui le premier employeur de la région, avec près de 6 000 personnes. La multinationale travaille pour Apple, Bosch, Continental, HP, Huawei, Mobileye, Samsung, SpaceX, Tesla, Vitesco… et ne rechigne pas à équiper les drones de l’armée russe. L’entreprise fait des profits conséquents, mais « paye » ses impôts aux Pays-Bas. L’an dernier, Emmanuel Macron a annoncé le versement de 2,9 milliards d’argents public pour agrandir l’usine de Crolles d’ici à 2026 au nom de la « souveraineté industrielle » européenne. Agrandir, alors que ST consomme déjà à Crolles 156 litres d’eau par seconde (387 après l’agrandissement) et autant d’électricité qu’une ville de 230 000 personnes.

Ce 11 décembre 2024, à la librairie quilombo, se tenait la présentation du livre toujours puce. Les macrodégâts de la microélectronique publiée aux éditions le monde a l’envers. En présence de Maud et Elsa, Autrice de l’ouvrage et de Lise du collectif StopMicro et c’est cette présentation que nous proposons dans l’émission de ce vendredi.

Pour plus d’infos : https://stopmicro38.noblogs.org

contact : stopmicro@riseup.net

Présentation des enjeux de la lutte contre la ligne ferroviaire Lyon-Turin

Dans cette émission, nous vous diffuserons des enregistrements issus d’un podcast réalisés par Cruel Tunnel, édité à l’occasion d’une diffusion sur Fréquence Paris Plurielle pour une adaptation au format format 1H, et qui a pour sujet la lutte contre le projet de tunnel ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin. Une lutte appelée aussi NoTAV — TAV pour Treno Alta Velocità. Ce projet est ancien. Il a été élaboré dans les années 80 pour anticiper une augmentation du trafic de marchandises entre la France et l’Italie — sans que le trafic n’ait pour autant augmenté. En 1991, le collectif Habitat, composé d’écologistes, de scientifiques et de professeurs d’université, avait tenu sa première réunion publique en opposition au projet. Mais c’est également de l’autre côté de la frontière, en Italie, que la lutte a été menée depuis les années 90 également. Avant de trouver un renouvellement militants à la fin des années 2010, et alors même que l’argument du désengorgement du fret ferroviaire était avancé par les promoteurs pour légitimer la ligne à grande vitesse.
Plus matériellement parlant, cette ligne doit percer les massifs de la Chartreuse, de Belledonne et du Mont Cenis pour sur moins de 260 km de tunnels. Il est question également de ponts, de réouverture et d’extension de carrière, de déblais, de pollutions, de bétonisation des terres agricoles, de destruction des espaces naturels et d’un site archéologique, comme une tarissement de sources d’eau. Est contesté par ailleurs les pratiques mafieuses et anti-démocratiques, comme l’intérêt économique d’un tel chantier, et ce alors qu’existe déjà une ligne ferroviaire via le tunnel du Fréjus. Dernièrement, ce sont des travaux de reconnaissance qui ont démarré en Maurienne (France) et dans le Val de Suse (Italie).

Vous trouverez à cette adresse les différents épisodes réalisés par Cruel Tunnel dans leur intégralité : https://audioblog.arteradio.com/blog/235022/cruel-tunnel-une-emission-sur-la-lutte-no-tav-contre-la-ligne-lyon-turin-enregistree-en-public

Lien vers le collectif contre le Lyon-Turin : https://cclt38.wixsite.com/cclt/about
Lien vers l’association Vivre & agir en Maurienne : https://vamaurienne.ovh/2-lyon-turin/le-projet/
Lien vers le site Stop au Lyon-Turin : https://stopaulyonturin.fr/

STOP MINE ALLIER ET AILLEURS

Pour parler de la lutte contre le projet d’ouverture de mine de lithium dans l’Allier, nous sommes en compagnie de Dominique, membre de l’association collégiale Stop mines 03

Depuis le plus d’un et demi d’existence l’association collégiale Stop mines 03 a organisé des rencontres, des manifestations, participé à des rencontres nationales et internationales.

Par ce projet d’extraction de lithium, du producteur au consommateur, mine et usine de broyage, canalisations sur 15 km jusqu’au quai de chargement, puis transport jusqu’à l’usine de raffinage et pour finir convoyage jusqu’aux usines «  giga-factories  » (comprendre la fabrication de batteries). Le département de l’Allier devient, sans le vouloir, le laboratoire des futurs projets miniers, dans un emballement de l’extractivisme décomplexé européen et mondial.

Ce projet minier interroge, alors que se profile un changement climatique, où l’eau se raréfie, où l’énergie pose un problème de pollution, la réponse apportée est toujours plus d’eau et toujours plus d’énergie  !

Le lithium par son utilisation concerne une multitude d’industries, à commencer par l’automobile avec ses batteries électriques, l’informatique avec ses micro quelque chose, l’atomique pour la création de tritium, l’armement par les nouvelles technologies, le médical peut-être le seul développement socialement utile  ?

Le collectif Stop mines 03

contactstopmines03@gmail.com

La relance de l’extraction des minerais critiques et de leur métallurgie menace les masses d’eau françaises

Eau Secours 34, 25 avril 2024

Les évènements clés de la relance de l’extraction minière et de la métallurgie en France

Entre 1980 et 2005, la France ferme la quasi-totalité de ses mines et sites métallurgiques associés, du fait de la concurrence de pays dont les coûts de production sont beaucoup plus faibles.

En 2008, le cours de plusieurs métaux remonte. Ces métaux sont désormais produits hors UE par quelques pays qui se retrouvent en situation de quasi-monopole. L’Initiative « matières premières » publiée par la Commission européenne expose les risques économiques et géopolitiques qui en découlent pour les Etats membres et propose des pistes pour sécuriser l’approvisionnement de l’industrie européenne dans ces métaux.

Le gouvernement Fillon lance alors la politique de ce qui sera appelé plus tard le « renouveau minier français » et crée en 2011 le Comité pour les métaux stratégiques (COMES). En 2012, Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif dans le gouvernement Ayraud, déclare qu’il veut refaire de la France un pays minier. Une simplification des procédures est introduite dans le code minier en 2014. En 2015, Emmanuel Macron, ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique dans le gouvernement Valls, lance l’Initiative « mine responsable » critiquée par la totalité des associations environnementales. En 2016, il prône comme Arnaud Montebourg un retour des mines en France. De 2012 à 2016, de nombreux permis d’exploration et de recherche miniers (PERM) sont accordés ; ils soulèvent une opposition tellement forte des élus locaux, des populations affectées et des associations environnementales que la plupart d’entre eux sont retirés en 2017. C’est la fin du « renouveau minier français » mais pas celle de la relance de l’extraction des minerais critiques et stratégiques en France.

En 2015, l’UE lance l’EIT RawMaterials au sein de l’European Institute of Innovation and Technology (EIT) regroupant des industriels, des instituts de recherche et des investisseurs dans le domaine des minerais et des métaux. Parallèlement, l’UE investit un milliard d’euros pour la recherche et l’innovation de 2014 à 2020. Le programme Horizon Europe renouvelle l’opération pour la période 2021 à 2027. Les industriels et les instituts de recherche français profitent de cette manne financière.

En 2021, le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM), établissement public chargé par l’État français de la gestion des ressources du sous-sol (minerais et eau), publie un Atlas des minerais critiques et stratégiques dans le sous-sol de la France métropolitaine. Les gisements de 24 minerais sont localisés et quantifiés. Il en ressort que le lithium, le tungstène et dans une moindre mesure l’or ont les gisements les plus facilement exploitables. Ces gisements se trouvent principalement dans le massif armoricain et dans le massif central mais aussi en partie dans les Pyrénées et en Alsace. Pour l’or, le BRGM préconise cependant d’exploiter en priorité les gisement en Guyane après avoir réglé le problème de l’orpaillage illégal. De même pour le nickel où il préconise d’exploiter uniquement les gisements de Nouvelle Calédonie.


La très attendue réforme du code minier démarre en 2022 par l’adoption de 5 ordonnances et un décret. La date d’entrée en vigueur de certaines dispositions des ordonnances de 2022 est repoussée en juillet 2024, montrant que l’alignement du code minier avec le code de l’environnement suscite toujours autant de réserves des industries minière et métallurgique. La réforme se poursuit en 2023 par l’adoption de 2 décrets, et plusieurs décrets sont attendus en 2024.

En février 2023, le CNRS et le BRGM lancent un programme de recherche pour l’utilisation et l’exploitation responsable et durable du sous-sol intitulé « Sous-sol, bien commun ». Grâce à de nouvelles technologies, ce programme permettra de localiser et quantifier des gisements à une plus grande profondeur que l’Atlas et concernera 29 minerais, soit 5 de plus que l’Atlas.

En mars 2023, la Commission européenne propose au Parlement européen et au Conseil un Règlement visant à garantir un approvisionnement sûr et durable en matières premières critiques. Cela concerne en premier lieu les minerais considérés comme critiques et stratégiques pour la transition énergétique et la souveraineté numérique. La proposition de règlement demande à ce que, d’ici 2030, 10 % des minerais consommés soient extraits du sous-sol européen et que 40 % soient transformés en Europe.

Le 11 mai 2023, le gouvernement lance un fonds d’investissement dédié aux minerais et métaux critiques pour sécuriser l’approvisionnement de l’industrie française. Le fonds opéré par InfraVia a vocation à être investi par le secteur privé mais l’État l’abondera à hauteur de 500 millions d’euros.

Le 12 avril 2024, les ministres de l’économie et de l’énergie proposent d’accélérer et simplifier les démarches d’attribution d’un PERM qui passeraient de 18 à 6 mois, et d’introduire cette proposition dans la réforme du code minier.

La réglementation des activités minière et métallurgique en France

En France, le sous-sol appartient au propriétaire (public ou privé) du sol. Mais le propriétaire du sous-sol ne peut pas disposer des ressources (minerais, eau) du sous-sol comme bon lui semble, car celles-ci sont la propriété de l’État (le terme consacré est « patrimoine de la nation »). Par conséquent, une société minière doit obligatoirement suivre un ensemble de procédures définies dans le code minier, pour obtenir un titre minier (PERM ou concession d’exploitation), mais aussi sa prolongation ou son extension.

La dernière réforme du code minier décrit précisément ces procédures. La société minière doit accompagner sa demande d’une analyse environnementale, économique et sociale. Cette analyse est soumise à l’avis des autorités et des collectivités locales concernées. Une concertation ou enquête publique doit également avoir lieu. La demande est rejetée si une des autorités compétentes émet un doute sérieux sur la possibilité de procéder aux recherches ou à l’exploitation du type de gisement mentionné sans porter une atteinte grave aux intérêts listés dans l’article L.161-1 du code de l’environnement. Pendant la durée de validité d’un PERM, son titulaire est seul à pouvoir présenter, sans mise en concurrence, une demande de concession portant, à l’intérieur du périmètre du permis, sur des minerais mentionnés par celui-ci.

La dernière réforme du code minier précise aussi qui est responsable des dommages sanitaires et environnementaux, causé par l’activité d’exploration ou d’exploitation. La responsabilité n’est limitée ni au périmètre du titre minier, ni à sa durée de validité. En cas de défaillance ou de disparition du responsable, l’Etat est garant de la réparation des dommages causés par ces activités minières.

L’« après-mine » ayant été très problématique par le passé (voir paragraphe ci-dessous), la dernière réforme du code minier oblige la société détentrice d’un titre minier à déclarer ses travaux et a faire connaître les mesures qu’elle envisage pour faire cesser les nuisances de toute nature engendrées par ses activités, et pour prévenir les risques de survenance de telles nuisances. La déclaration de travaux est soumise à avis de la commission de suivi du site minier et de la collectivité locale concernée, et à consultation publique. La société minière est tenue d’appliquer les mesures prescrites dès l’arrêt de l’activité minière et ce pendant 30 ans. L’État pourra aussi imposer à la société mère d’assurer la prise en charge de ces mesures et la responsabilité des dommages miniers en cas de faillite frauduleuse de la filiale. 

L’« après-mine » avant la dernière réforme du code minier

Salsigne dans l’Aude est le site minier le plus pollué de France. Il est un exemple parmi d’autres d’un « après-mines » bâclé dédouanant la société minière de ses responsabilités.

Salsigne a été la principale mine d’or de France et première mine d’arsenic du monde pendant plus d’un siècle jusqu’à son arrêt en 2004.

La mine a été exploitée successivement par plusieurs sociétés publiques et privées. La SMPCS créée en 1924 est rachetée en 1980 par Coframines, société publique regroupant les activités d’exploitation minière du BRGM. Coframines est mise en liquidation judiciaire en 1992 et rachetée par LaSource Compagnie minière, détenue à 60% par la Société minière australienne Normandy, premier producteur d’or en Australie, et à 40% par le BRGM. Les activités minière, métallurgique et de stockage et traitement des déchets sont alors confiées respectivement à 3 filiales de LaSource : Mine d’or de Salsigne (MOS), SEPS, SNC Lastours. SEPS est mise en liquidation judiciaire en 1996. SNC Lastours cesse son activité en 1997 et vend ses terrains à MOS. En 2001, l’État et MOS passent un accord exonérant cette dernière des coûts de réhabilitation du site. En 2004, MOS arrête l’activité minière et l’État rachète les terrains de MOS.

La réhabilitation du site démarre dès l’arrêt des activités minière et métallurgique. Elle est financée par l’État et réalisée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) et le BRGM. La sécurisation des 5 dépôts de déchets miniers contenant de l’arsenic et du souffre n’empêche cependant pas la pollution record à l’arsenic de l’Orbiel et ses affluents en 2013 (4469 µg/L) et 2018 par ruissellement des eaux de pluie.

Depuis 1997, le préfet reconduit chaque année le même arrêté : ne pas consommer les légumes produits dans la zone où le sol et l’eau sont potentiellement pollués à l’arsenic, ne pas utiliser les eaux pluviales ou celles des rivières pour arroser son jardin, ne pas se baigner dans la rivière, ne pas consommer les poissons péchés dans la rivière…

Plusieurs associations (Gratte-papiers, Riverains de Salsigne, Terres d’Orbiel) ne cessent dès lors d’interpeller les services de l’ État, l’Agence régionale de santé (ARS) et le BRGM sur le manque de transparence de la surveillance sanitaire et les carences de la réhabilitation du site. En vain. Les services de l’ État minimisent le problème sanitaire et il n’y a aucun financement prévu pour des travaux supplémentaires de réhabilitation du site.

Soyons clairs, la réhabilitation ne permet jamais aux sites de revenir dans leur état environnemental initial. Mais la dernière réforme du code minier devrait en théorie mener à de bien meilleures réhabilitations que celles menées avant. Et surtout, il sera plus difficile aux sociétés minières et métallurgiques de fuir leurs responsabilités et de trouver des prétextes pour ne pas financer les réhabilitations. Cependant, ne sous-estimons pas la capacité de ces sociétés à « privatiser les profits et nationaliser les pertes » et à faire pression sur l’État par le chantage à l’emploi notamment.

La menace de pollution des masses d’eau par les projets lithium

Le lithium est utilisé pour la fabrication des batteries lithium-ion des voitures électriques, un marché mondial en forte expansion. Le lithium est abondant dans le sous-sol y compris en Europe. Mais quelques multinationales notamment chinoises contrôlent sa production. Afin de sécuriser son approvisionnement en batterie lithium-ion à un prix concurrentiel, l’industrie automobile européenne fait continuellement pression sur l’UE pour que celle-ci relance l’extraction minière et la métallurgie du lithium en Europe.

Il y a 3 sources de production de lithium : les saumures de lacs salés appelés « salars », les roches lithinifères, les eaux géothermales. Quelque soit sa source, la production de lithium consomme de l’eau et la pollue. L’impact sur l’eau étant le plus fort pour les « salars » et le plus faible pour les eaux géothermales.

Un PERM est accordé à Imerys en 2021 jusqu’en 2025. Suite à des sondages effectués de 2021 à 2023, Imerys estime le gisement à 116,7 millions de tonnes, avec une teneur moyenne en oxyde de lithium (Li2O) de 0,90 %, et estime la production de lithium à 34000 tonnes par an pour au moins 25 ans.

La phase exploratoire se poursuit avec la mise en service d’une galerie minière d’exploration (site de Beauvoir) et d’unités pilotes de concentration (site de Beauvoir), de changement (site de la Fontchambert) et de conversion (site de la Loue à Montluçon).


La consommation d’eau pour l’ensemble du projet est estimée à 1,2 millions de m³ par an, soit 600000 m³/an pour la concentration et le transport, et 600000 m³/an pour la conversion. La concentration et le transport utiliseraient de l’eau recyclée à 95 % évitant ainsi tout rejet dans le milieu, mais pour compenser les pertes par évaporation 70 m³/h serait prélevé dans la Sioule. La conversion utiliserait de l’eau en sortie de la station d’épuration de Montluçon à raison de 75 m³/h ; cette eau subirait des traitements supplémentaires pour avoir la qualité requise par le procédé métallurgique et des réactifs (non précisés par Imerys) lui ensuite seraient ajoutés ; les effluents générés par la conversion subiraient un traitement permettant de réutiliser le maximum d’eau et ainsi d’éviter le rejet de ces effluents dans le Cher ; Imerys affirme, mais sans expliquer comment, que les résidus solides résultant du traitement des effluents seront éliminés sans impact pour l’environnement. Enfin, s’appuyant sur une étude hydrogéologique qu’elle vient de réaliser, Imérys affirme que le drainage par la future mine souterraine de lithium dans les nappes sera négligeable par rapport à celui de l’ancienne mine superficielle de kaolin qui a pollué les eaux superficielles et les nombreuses sources dans le secteur. Il va s’en dire que tout cela est contesté par les associations qui déplorent l’absence de preuves tangibles d’un impact minimal sur l’eau et l’environnement et un discours dont l’unique but est d’obtenir l’acceptation sociale du projet par les populations riveraines (promesse d’emplois et de non dégradation voire amélioration du cadre de vie).

Le montant total des coûts d’investissement ne sera connu qu’après la réalisation d’études de faisabilité de 2024 à 2026. Mais d’ores et déjà, Imerys annonce un coût de plus d’un milliard d’euros rien que pour la construction de la mine souterraine, des unités de concentration, de changement et de conversion du lithium. Le coût de production et celui de l’« après mine » ne sont quant à eux pas estimés dans le dossier du débat public. Mais quoiqu’il en soit, Imerys n’est pas en capacité de financer tous ces coûts sur fonds propres. Plusieurs options non exclusives s’offrent à Imerys : établir des partenariats avec d’une part des investisseurs financiers tels que le fonds d’investissement InfraVia, et d’autre part des industriels des secteurs minier et métallurgique ou des constructeurs de voiture électrique comme Stellantis (qui regroupe plusieurs marques d’automobiles françaises et italiennes) ; s’endetter en espérant que la France ou d’autres pays européens couvrent une partie du risque lié à la dette.

Un autre PERM lithium mais à partir des eaux géothermales en Alsace du nord est accordé à Lithium de France en 2022. Lithium de France est une filiale de la société française Arverne créée en 2018 et spécialisée dans la production de lithium « bas carbone » et de chaleur par géothermie.

Le PERM d’une durée de 5 ans porte sur une superficie de 150 km² au dessus de la nappe phréatique rhénane. Selon Lithium de France, les eaux géothermales du fossé rhénan ont une teneur en lithium suffisamment élevée pour le rendre exploitable. Lithium de France doit localiser d’ici mi-2024 les sites de forage les plus intéressants pour faire remonter l’eau, afin d’en récupérer à la fois la chaleur et le lithium.


Les projets lithium à partir de roches lithinifères ou d’eaux géothermales se sont multipliés en France ces dernières années. Ils rencontrent pour la plupart d’entre eux une forte opposition des populations locales et même parfois de leurs élus municipaux ; c’est le cas pour la demande de PERM (roches lithinifères) déposée par la société Sudmines en 2023 dans le Puy-de-Dôme, et pour l’attribution du PERM Ageli (eaux géothermales en Alsace) à la société Eramet en 2021.

La menace de pollution des masses d’eau par les projets tungstène

Le tungstène est utilisé pour la fabrication d’alliages, d’aciers spéciaux, de divers composants pour des applications électriques et électroniques, dans diverses industries dont l’aérospatiale. Il est considéré comme un métal critique et stratégique car produit en petite quantité et par un nombre réduit de pays dont la Chine (84 % de la production mondiale en 2020).

La France a été un producteur important de tungstène jusqu’en 1986, date de la fermeture du site minier de Salau en Ariège. De 1971 à 1986, ce site a produit 14 350 tonnes de trioxyde de tungstène, ce qui représente encore aujourd’hui environ la moitié de la production française totale.

Le site minier de Salau est constitué d’une mine souterraine de six niveaux débouchant sur le flanc est du Pic de la Fourque, une mine à ciel ouvert et une usine souterraine de traitement du minerai.


Les premiers travaux de réhabilitation ont été réalisés en 1986-1987 et se sont poursuivis entre 1996 et 1999. Ces travaux ont portés principalement sur les 6 dépôts de stériles miniers et les 2 terrils de résidus miniers présents dans le bassin versant du ruisseau des Cougnets, représentant un volume total de déchets estimé à 800000 m³.


En 2014, Variscan Mines, filiale d’une société australienne créée en 2010 par 2 anciens cadres du BRGM, dépose une demande de PERM pour le tungstène sur l’ancien site minier de Salau. Le « PERM de Couflens » est accordé à Variscan Mines en octobre 2016.

Comme l’explique fort bien l’association SystExt, l’attribution de ce PERM déclenche la prise de conscience par les habitants de la vallée des impacts sanitaires et environnementaux de l’ancien site minier et des risques potentiels de la relance minière sur ce même site.

Les déchets miniers stockés sur les fortes pentes de la vallée des Cougnets contiennent des concentrations importantes en métaux et métalloïdes, notamment l’arsenic et le tungstène. Le secteur est soumis régulièrement à de fortes pluies qui provoquent un drainage acide minier. Les bassins de décantation au pied des 2 terrils partiellement pleins n’assurent plus leur rôle de décantation-filtration et leur dispositif de retenue peut rompre à tout moment provoquant la pollution du torrent des Cougnets. Afin de lutter contre les inondations par débordement du cours d’eau, un barrage est construit en aval des dépôts et terrils. Le barrage est le récepteur des pollutions solides et liquides provenant des dépôts et terrils ; l’accumulation de sédiments lui font perdre progressivement sa capacité de stockage de l’eau. Le curage du barrage n’étant pas possible, celui-ci ne peut plus remplir correctement son rôle d’écrêteur de crues et de protection contre les inondations.

Forts de ces constats, le collectif Stop Mine Salau dépose un recours devant le tribunal administratif de Toulouse contre le PERM de Couflens arguant que le montage financier de Variscan Mines ne permet pas de mener à bien le projet. En conséquence de quoi, le tribunal administratif de Toulouse annule le PERM en 2019 et cette décision est confirmée par la cour d’appel de Bordeaux. En 2022, le Conseil d’État saisi par l’État casse l’annulation de 2020. Un nouveau recours est déposé dénonçant cette fois l’absence d’évaluation environnementale par Variscan Mines et la cour d’appel de Bordeaux annule à nouveau le PERM en janvier 2024. Cette décision devrait être définitive, bien que Variscan Mines demande des dommages et intérêts à l’État.

Comme pour les projets lithium, les projets tungstème rencontrent une forte opposition locale. Ainsi, la demande PERM de la société Tungstène du Narbonnais sur le territoire de la commune de Fontrieu dans le Tarn est rejetée en 2022 par le ministère de l’économie et de l’industrie, au motif que la société minière n’apporte pas de garanties sur la protection de la ressource en eau, notamment l’alimentation en eau potable de la commune de Fontrieu. Cette décision est saluée par l’association Stop Mine 81, la mairie de Fontrieu et et le Parc naturel régional du Haut Languedoc qui s’opposent depuis 2018 à l’exploration minière sur le site choisi par Tungstène du Narbonnais.

Les incohérences de la politique de l’Union européenne et de la France

La relance de l’extraction des minerais critiques et stratégiques et de leur métallurgie révèle, s’il en était besoin, les incohérences entre les politiques dans les domaines de l’énergie, du climat, de l’environnement et de l’eau, au niveau européen et français.

La transition énergétique va faire exploser la demande en minerais critiques et stratégiques, et pour répondre à cette demande, il faut relancer l’extraction de ces minerais et leur métallurgie. Or, comme le montrent les exemples ci-dessus, cette relance produit des déchets qui vont polluer durablement l’environnement et les masses d’eau. Comment, dans ces conditions, mener à bien à la fois la transition énergétique et le retour dans un bon état quantitatif et qualitatif des masses d’eau en application de la Directive Cadre sur l’Eau ?

Le dilemme est exacerbé en France, compte-tenu de la place du nucléaire dans le mix énergétique et de l’impossibilité à garantir un stockage sécurisé des déchets nucléaires sur plusieurs siècles (voir les luttes contre le projet Cigeo d’enfouissement de déchets nucléaires).

Convoi de l’eau/Lutte du peuple Mapuche contre une centrale hydroélectrique

Le 25 août dernier arrivait à Orléans le Convoi de l’eau, une manifestation itinérante partie de Sainte-Soline quelques jours plus tôt. Ce convoi, rassemblant tracteurs et vélos, était organisée par Bassines Non Merci, la Confédération Paysanne et les Soulèvements de la Terre ; avec pour objectif l’Agence de l’Eau, où devait se dérouler une négociation autour d’un moratoire sur les “méga-bassines”. Mais c’est de Paris que vous pourrez entendre les différents enregistrements de cette première partie d’émission, une délégation s’étant dirigée vers la capitale le jour suivant, le samedi 26 août, suite à l’échec des négociations. Avait alors lieu un rassemblement et une manifestation à vélo, avec pour point de chute, le festival des Digitales à la Parole Errante, organisé par le squat la Baudrière. Nous ferons remarquer concernant ce dernier, qu’iels avaient été expulsé-es quelques jours plus tôt mais avaient anticipé, en déplaçant le lieu de leur festival.
En seconde partie d’émission, vous pourrez retrouver une intervention ayant eu lieu dans ce même festival, où Andrea, juriste et activiste chilienne, faisait part du conflit historique du peuple Mapuche pour la défense du fleuve Pilmaiquén, et ce contre trois centrales hydroélectriques.

Regards intercontinentaux sur les luttes paysannes et les enjeux liés a l’eau

Aujourd’hui, il va être question de la gestion de l’eau. Alors que les sécheresses s’étendent, que l’eau devient de plus en plus précieuse et que son accaparent par une minorité se fait de plus en plus prégnante, les luttes pour sa préservation se multiplient.

Il en ressort l’extrême importance d’internationaliser les luttes et de les fédérer, de continuer de se soulever pour défendre l’Eau comme Commun (et non pas comme une marchandise), respecter un partage juste des droits d’usages sur les biens communs (terre, eau), de développer des systèmes de coopération (et non de domination et de compétition).

Ainsi, dans le cadre de la mobilisation internationale contre les méga-bassines, le vendredi 24 mars 2023, se tenait a Melle dans les Deux-Sèvres, une table ronde intitulée “Regards intercontinentaux sur les luttes paysannes pour les terres et les enjeux liées à l’eau”.

Nous entendrons les interventions de : Morgan Ody : paysanne en Bretagne et coordinatrice générale de la Via Campesina – Marie-Pierre Répécaud : paysanne en Isère et secrétaire nationale de la Confédération Paysanne chargée du dossier Eau – Massa Koné : paysan au Mali et porte-parole de la Convergence Malienne contre l’Accaparement des Terres (CMAT) et de la Convergence Globale des Luttes pour la Terre et l’Eau en Afrique de l’Ouest (CGLTE-AO).

Retrouvez toutes les informations sur :

La lutte contre les méga-bassines : https://bassinesnonmerci.fr/

La Via Campesina : https://viacampesina.org/fr/

L’UACDDDD MALI- l’Union des Associations et Coordinations d’Association pour le Développement et la Défense des Droits des Démunis : https://uacdddd.org/

La Confédération Paysanne : https://www.confederationpaysanne.fr/

Les Soulèvements de la Terre : lesoulevementsdelaterre.org

PAS DE BASSINE A SAINTE- SOLINE ET AILLEURS !

Depuis un an, le mouvement parti du marais poitevin pour arrêter les méga-bassines a pris une ampleur retentissante par le biais d’une série de manifestations populaires et d’actions de désobéissance destinées à arrêter les chantiers en cours. Ces cratères géants d’une dizaine d’hectares, remplis en puisant dans les nappes phréatiques sont devenus le symbole d’une maladaptation au changement climatique. Ils incarnent le maintien coûte que coûte d’une irrigation excessive et d’un modèle agro-industriel qui écrase les paysan.ne.s, détruit les milieux naturels et menace in fine les populations.

A partir d’une série de nouvelles bassines projetées dans les Deux-Sèvres, ces infrastructures menacent de se répandre dans d’autres régions à grand renfort d’argent public. Avec la mobilisation historique de Sainte-Soline, c’est à l’ensemble du pays et bien au-delà que se sont vus révélés les enjeux de l’accaparement de l’eau par une minorité d’irrigants, en pleine sécheresse systémique.

Face à la détermination et au nombre chaque fois croissant de manifestant•es, le gouvernement n’a pour l’instant pour seule réponse que d’interdire, réprimer et annoncer à l’arracher 30 nouvelles méga-bassines dans la Vienne. Mais de toutes parts, le dispositif bassine et ses protocoles prennent l’eau, de nombreux•ses acteurs•trices clés des territoires concernés – tout comme une partie croissante du monde paysan ou scientifique – le rejettent de plus en plus ouvertement.

Les 25 et 26 mars 2023, se tenait dans les Deux-Sèvres, une Mobilisation Internationale pour la défense de l’eau et contre les mégabassines intitulée : Pas une bassine de plus !

Le samedi 26 mars, une manifestation se dirige vers Sainte-Soline ou se construit une bassine de rétention d’eau et l’équipe de la mégaradio (groupement de radio associatif.) dont l’actualité des luttes fut partie prenante.

Nous vous proposons, dans l’émission de ce jour, le reportage réalisé ce 26 mars. Nous entendrons successivement un collectif venant de Redon, les prises de parole du samedi matin avant le départ en manifestation, un entretien avec le porte-parole de la confédération paysanne des deux- Sèvres et une série de sons de la manifestation.

Bien évidemment, nous affirmons, notre solidarité avec les nombreux et nombreuses blessé-e-s et personne dans le coma, victime de la violence de l’état de cette journée

La réponse du gouvernement ne s’est pas fait attendre. La semaine dernière, le ministre de l’Intérieur a demandé la dissolution du collectif les soulèvement de la terre. En réponse, le collectif a publié un communiqué que nous mettons ci-dessous

Le 02 avril 2023 – Réponse à la trumpisation accélérée du ministre de l’Intérieur Darmanin dans le JDD

Nous sommes les Soulèvements de la Terre

Depuis vendredi matin plus de 50 000 personnes dont des milliers de personnalités, syndicalistes, artistes, scientifiques, élu-es, et des dizaines d’organisations politiques, associatives et syndicales en France et à l’international ont affirmé leur adhésion au mouvement des Soulèvements de la Terre par un appel « Nous sommes les Soulèvements de la Terre » initialement publié dans le Monde.

Cependant et alors que les autres initiatives de soutien se multiplient à travers plusieurs tribunes indépendantes, un ministre de l’intérieur, aux abois, s’entête hier soir encore dans un entretien au JDD à prétendre dissoudre cette large coalition pour la défense des terres et de l’eau. Voici pour rappel notre réaction à l’annonce cette mesure de dissolution.

Faire disparaître les luttes locales ?

Mais après les Soulèvements de la Terre, ce sont désormais aussi les « zads », et derrière ce terme les luttes locales, que le gouvernement prétend faire disparaître.

Rappelons en passant qu’à Sainte-Soline, que ce soit lors des mobilisations d’octobre ou de mars, personne n’a jamais prétendu constituer une zad et rester sur le terrain en dehors du temps de la mobilisation, à part le ministre de l’intérieur qui agitait une pure chimère pour pouvoir affirmer qu’il avait empêché quelque chose de se produire.

En réalité, au vu de la carte des 42 « sites sous surveillance » offerte par le JDD sur la base des services de renseignement, c’est l’ensemble des luttes écologistes vivaces de ce pays – face à des projets inutiles et écocidaires d’autoroutes, d’extension d’aéroports, de mines de lithium, de méga-bassines, de bétonisation de jardins populaires – qu’il s’agit pour ce gouvernement de museler. Sa cellule « anti-zad » et ce qu’elle recouvre réellement est bien une déclaration de guerre au mouvement écologiste et paysan dans son ensemble, aux habitant-es des territoires qui lui font face.

Par ses fables sur la menace d’ultra-gauche et ses mensonges éhontés sur les blessé-es, le ministre de l’intérieur déploie évidemment un exercice de propagande destiné à se protéger de l’ensemble des vives critiques sur sa gestion brutale du maintien de l’ordre auquel il va devoir répondre cette semaine, y compris du côté d’institutions internationales et ONG emblématiques : ONU, Conseil de l’Europe, défenseurs des droits, commission des lois, Ligue des Droits de l’Homme, Amnesty international… Mais nul doute que dans les délires paranoïaques et fantasmes diabolisateurs du ministère de l’intérieur, l’ensemble de ces personnes soient désormais passées dans le camp des dits « éco-terroristes ». Nul doute aussi que ses allégations délirantes sur les manifestant.es venu.es pour « tuer du flic » ne cherchent qu’à cacher la réalité : ceux qui ont tué ces 20 dernières années dans ce pays ne sont pas les manifestant.es écologistes mais bien la police : dans son service du maintien de l’ordre  et dans les quartiers populaires, entre autre. Elle a éborgné et mutilé ces dernières années des dizaines de personnes durant le soulèvement des gilets jaunes, le mouvement loi travail, l’expulsion des zads ou le mouvement actuel des retraites. 

Quant à son déni réitéré sur l’usage de LBD, d’armes de guerre et surtout sur l’obstruction faite au secours par les forces de l’Ordre à Sainte-Soline, on constate une trumpisation effarante de la parole gouvernementale passée dans une réalité alternative en qualifiant de fake news des éléments délivrés par des journaux de référence sur la base d’enregistrements et de témoignages concordants délivrés par des observateurs de la Ligue des Droits de l’Homme, élu.es et représentant.es syndicaux présents sur place (https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/sainte-soline-lenregistrement-qui-prouve-que-le-samu-na-pas-eu-le-droit-dintervenir).

Mais Darmanin entend aussi détourner l’attention sur le fond du problème : l’action anti-écologique du gouvernement au profit d’intérêts privés. En pleine crise climatique et hydrologique, alors que des centaines de milliers de personnes à travers le pays ressentent une urgence aussi vitale que salutaire à agir, Darmanin se permet de mettre le doute sur la sincérité de leurs motivations. Il est désormais clair en tout cas que la motivation de son gouvernement est de continuer à protéger les profits de quelques industries du ciment, du sable, des engrais et pesticides (1)quel qu’en soit le coût humain, écologique, et d’ailleurs économique (5 millions d’euros de coût de l’opération de maintien de l’ordre le 25 mars à Sainte-Soline – soit plus que la facture du chantier, des bassines qui profitent aux intérêts privés de quelques agriculteurs mais qui sont financées à 70% par de l’argent public, un ministre de l’Agriculture vient tout juste de revenir sur l’interdiction du S-metholachlore en guise d’allégeance au nouveau président de la FNSEA, émissaire de l’agro-business….).   

Nous ne savons pas jusqu’où ira ce gouvernement pour espérer sauver sa peau en mutilant et piétinant sa population et en augmentant quotidiennement le niveau de mensonges assénés aux médias, mais nous réaffirmons qu’il est grand temps que Darmanin démissionne et que son gouvernement se dissolve.

En ce qui concerne la procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre dont le mouvement a reçu la notification jeudi 30 mars et qui pourrait être prononcée dès le 12 avril : l’ensemble des collectifs et les dizaines de milliers de personnes partie prenante des Soulèvements de la Terre n’entendent pas se laisser interdire d’agir ensemble par des décisions ministérielles d’un gouvernement illégitime. Plus d’un millier de personnes sont d’ores et déjà prêtes à attaquer juridiquement le décret de dissolution s’il devait paraître.

Nous attirons à ce sujet l’attention sur la note des renseignements intérieur ayant abouti à cette procédure de dissolution et lisible dans son intégralité sur le site de Lundi Matin avec notre analyse. En effet, à la lecture de cette note confidentielle étonnamment élogieuse, on comprend qu’au-delà du prétexte affiché de la violence, si le ministre cherche à dissoudre le mouvement, c’est essentiellement parce qu’il réussit à fédérer et peser sur le champ politique !

## Enfin et pour l’heure, nos premières préoccupations vont toujours aux blessé-es que le gouvernement a choisi délibérément de démultiplier pour tenter de terrifier un mouvement, à Serge toujours entre la vie et la mort, à Michaël encore dans un état  extrêmement grave, à celles et ceux qui ont perdu un œil, un pied, qui resteront meurtri-es dans leurs corps et dans leurs têtes. 

Pour elles et eux, parce qu’une lame de fond ne peut être dissoute, nous continuerons notre combat pour les terres et l’eau, immédiatement en solidarité avec le mouvement des retraites et pour la fin rapide des méga-bassines.

NON AU PROJET DE BASSINE DE RÉTENTION D’EAU DANS LE VEXIN

Nous vous proposons de passer cette heure d’émission dans une région du val d’Oise en lutte contre le projet de bassine de rétention d’eau. Nous pourrons entendre les prises de parole et entretiens réalisés en duo avec l’équipe de zoom écologie- émission de FFP les jeudis de 20 h 30 à 21 H 30- En fin d’émission, nous entendrons un entretien réalisé avec Julien Le Guet, porte-parole du collectif bassine non merci. Il nous parlera du fait d’avoir retrouvé un traceur GPS sous sa voiture et de nouveau être ciblé par un dispositif de surveillance.

Une manifestation, organisée notamment par les associations FNE Ile-de-France, Demain le Vexin et Val-d’Oise Environnement, se tenait le samedi 28 janvier à Bantehlu, devant la mairie, afin de dénoncer le développement des bassines agricoles en Île-de-France.

Une première bassine a été construite cet été en toute discrétion à Banthelu dans le Vexin, sans permis de construire ni aucune autorisation d’urbanisme. Non encore raccordée aux nappes, elle serait alimentée par un forage pour puiser l’eau dans la nappe souterraine en hiver afin de permettre l’irrigation des cultures d’un seul agriculteur en été. Cette construction est manifestement illégale dans la mesure où elle intervient dans une zone agricole protégée, qui n’est donc pas constructible.

Par ailleurs, le modèle agricole que soutient cette méga-bassine est largement contestable dans la mesure où la recharge des nappes en hiver est d’ores et déjà déficitaire, que la sécheresse se fait de plus en plus fréquente et qu’elle s’accentuera avec le réchauffement climatique. C’est pourquoi un recours en justice a été déposé au tribunal administratif de Cergy. L’objectif des associations est d’obtenir la remise en état du site ainsi que d’alerter sur le développement insidieux de cultures d’irrigation en Ile-de-France, qui implique la construction de méga-bassines de stockage.

« Les méga-bassines agricoles sont le symbole d’une mauvaise adaptation de la filière agricole au changement climatique puisqu’elle implique une tension supplémentaire sur la ressource en eau dans un contexte de recrudescence des sécheresses. Dans le cas de Banthelu, l’aménagement de la bassine illustre une autre des tendances du phénomène des méga-bassines : le passage en force et le mépris de la législation » – Maxime Colin, juriste de France Nature Environnement Ile-de-France

« On commence à voir des forages d’eau qui germent partout dans le Vexin » – Jean Lyon, président de Demain le Vexin

« Dans le Vexin et en Plaine de France, des forages autorisés ou en cours d’instruction se multiplient alors que la ressource en eau se fait rare » – Val-d’Oise Environnement”.

CONTRE LES PROJETS DE MÉGA-BASSINE : l’assemblée des rivières du 27 mars 2022

Bois de la Colombière sur le plateau de Beauregard VS travaux sur la retenue collinaire de la Feclaz (crédit : collectif Sauvons Beauregard)

Paysans, syndicalistes, naturalistes, militant·es écolo, de plus en plus de personnes veulent faire de la gestion de l’eau un sujet de société et obtenir un moratoire sur les projets de méga-bassines.  

En ce début de printemps 2022, un nouvel appel à mobilisation a été lancé par les organisations Bassines Non Merci, les Soulèvements de la Terre et la Confédération Paysanne, pour un rassemblement du 25 au 27 mars dans la commune de La Rochénard. Un territoire symbolique puisque les habitant·es de La Rochénard subissent déjà des restrictions d’eau, un phénomène qui va s’aggraver avec la réalisation de six bassines autour de la commune. 

Ce samedi 26 mars, plus de 7 000 personnes se sont rassemblées dans les Deux-Sèvres à la Rochénard, une mobilisation d’une ampleur inédite contre les projets de méga-bassines qui accaparent l’eau dans la région. La manifestation s’est poursuivie par le démontage du réseau d’alimentation d’une future bassine, qui prélèvera l’eau au détriment des besoins des habitants de Vallans en eau potable.

Dans l’émission du 6 avril dernier (à retrouver sur ce site) nous vous faisions partager cette journée de manif action du 26 mars.

Le dimanche 27 mars, se tenait Une assemblée des rivières pour coordonner la défense de l’eau sur les différents territoires français, les échanges sur les pratiques agricoles et le partage de l’eau avec l’intervention de collectifs et de syndicats paysans, d’habitants.es du Marais poitevin et d’ailleurs, de naturalistes et de scientifiques.

Ce sont les interventions du dimanche matin, que nous vous proposons dans l’émission de ce jour.

Interviendront tour à tour : le collectif de la clusaz, Loire Vienne zéro nucléaire, la coordination eau Île-de-France, le collectif eau Vittel 88 et nous terminerons avec les soulèvements de la mer.

Bonne écoute !

Pour plus d’info :

http://collectif Loire Vienne Zéro nucléaire

https://www.facebook.com/coordination.eau.iledefrance/

https://www.leauquimord.com/collectif-eau-88/

https://www.facebook.com/soulevementsmer/

CONTRE LES PROJETS DE MÉGA-BASSINES : manif action du 26 mars dans le marais poitevin

“UN PRINTEMPS MARAÎCHIN CONTRE LES MÉGA-BASSINES”

Le Marais poitevin assiste, ces dernières années, au réveil d’un combat vital autour de l’eau.

Sur ce territoire humide remarquable, l’agro-industrie a décidé de lancer une vaste entreprise d’accaparement de l’eau au détriment de la qualité et du partage de ce bien commun. Avec le soutien actif de l’État, des dizaines de « méga-bassines » menacent d’être construites !

Ces ouvrages de stockage hydraulique massif ont pour but de maintenir coûte que coûte l’irrigation intensive de monocultures destinées, pour l’essentiel, à alimenter la spéculation sur les marchés internationaux et les usines de méthanisation.

Financée avec de l’argent public, c’est la solution catastrophique soutenue par Macron et son gouvernement pour sauver un mode de production agricole destructeur, dopé aux pesticides, face au changement climatique et ses sécheresses.

Malgré les alertes, les travaux ont commencé l’automne dernier sur le territoire du Mignon, au sud du Marais poitevin. En réaction, nous étions des centaines, le 22 septembre, à converger pour entraver la construction de la « méga-bassine » de Mauzé et faire valoir l’existence d’alternatives. Puis, des milliers, le 6 novembre, pour la prise et le démontage de la bassine illégale de Cramchaban.

La résistance à ce projet résonne désormais au-delà du territoire des deux Sèvres. De plus en plus de personnes, prennent la mesure de la dangerosité de cette opération d’accaparement et du risque de sa généralisation.

Avec l’échec des pseudo-concertations sous forme de « Protocoles » et le recours aux dérogations, la collusion entre les agro-industriels, La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) en tête et le gouvernement est aujourd’hui claire.

Les « méga-bassines » ne tiennent désormais plus qu’au nombre de gendarmes employés à les défendre. Il faut se donner les moyens de préserver les rivières et l’agriculture paysanne et stopper ces projets socialement et écologiquement injustes !

L’actualité des luttes fut présente sur la manif action de se 26 mars 2022 dans le marais Poitevin et dans le village de la Rochénard, qui accueillait cette mobilisation. Dans l’émission de ce jour, outre l’ambiance de cette journée, nous entendrons l’entretien réalisé avec des syndicalistes de la confédération paysanne pour nous parler de ce projet de méga-bassines.

Nous poursuivrons avec des sons d’ambiance et prises de parole, notamment avec un paysan Espagnol. Puis nous terminerons ce reportage avec un entretien réalisé avec Amandine Pacault, co-porte-parole de la confédération paysanne des Deux-Sèvre, qui nous donnera son sentiment sur cette journée.