Centres de santé, un service public de santé face aux difficultés d’accès aux soins en ville

Dans cette émission, vous entendrez des morceaux choisis d’un débat ayant eu lieu le 16 novembre dernier à Ivry. Ce débat, intitulé “centres de santé, un service public de santé face aux difficultés d’accès aux soins en ville”, était organisé par plusieurs organisations locales. On y trouvait le comité ivryen pour la Santé et l’Hôpital public ainsi que le comité ivryen d’ATTAC. Etait présent la CGT de Charles Foix, la Collectif ivryen de Vigilance contre le Racisme et pour l’Aide aux Sans-papiers, mais aussi Femmes solidaires Ivry, la Ligue des Droits de l’Homme, et l’Union syndicale Solidaires Paris 13 – Ivry.
Avec la participation du Dr Marianne Petit du Centre municipal d’Ivry sur Seine, du Dr Frédéric Villebrun, président du Syndicat des Médecins de Centres de Santé et de Fabien Cohen de la Fabrique des Centres de Santé et des Usager-ère-s de Centres de Santé.

Extrait de l’appel à manifestation pour la date du 18 décembre 17h place de l’Opéra, contre la loi asile et immigration, qui concerne entre autre l’aide médicale d’état (AME) : “[…] Les modifications votées au Sénat, dont la suppression de l’AME est devenue l’emblème, durcissent encore le projet initial et étendent le champ des attaques. Elles illustrent, par leur brutalité même, la logique de déshumanisation raciste et l’ampleur de l’offensive sociale et politique ouvertes par le projet.

Car cette loi ne se contente pas de vouloir rendre « la vie impossible » pour les immigré·e·s et toutes et tous les étrangères et étrangers, harcelé·e·s par la police, emprisonné·e·s, expulsé·e·s. Elle est justifiée à répétition par l’idée, fondamentalement raciste, que les immigré·e·s, comprenez les Noir·e·s, les Arabes, les Asiatiques, les musulman·e·s, avec ou sans papiers, né·e·s en France ou à l’étranger, seraient potentiellement des dangers et des profiteurs et profiteuses du système de protection sociale.

En retour elle légitime une société fondée sur le développement des inégalités, la déshumanisation, le contrôle et la surveillance policière, la limitation des libertés et l’exploitation sans frein de toutes et tous les travailleurs. […]”

L’AIDE MÉDICALE D’ÉTAT

Illustration issue de https://formesdesluttes.org/

Le 15 mars dernier, lors de l’examen du projet de loi immigration, a été voté au Sénat un amendement visant à supprimer l’Aide Médical d’État(AME) au profit d’une aide ne couvrant uniquement que les soins urgents et vitaux.

Suite à une proposition des Républicains (LR) de supprimer l’AME pour “la transformer en aide médicale d’urgence”. La question de l’AME figure dans le texte sur l’immigration, étudié au Sénat à partir de novembre.

Cette attaque contre ce dispositif n’est pas la première et elle s’inscrit dans une série de réformes qui visent à spécifier et à restreindre progressivement l’accès aux soins des personnes étrangères en situation irrégulière en France : exclusion de la Sécurité Sociale en 1993 avec la « Loi Pasqua », qui introduit une condition de régularité de séjour ; isolement au sein de l’AME, conçu comme dispositif spécifique aux « sans-papiers » dans les années 2000 ; restriction de l’offre de soin et de son accès via des reformes successives qui n’ont cessé de dégrader cet outil de soin.

Aujourd’hui, l’AME reste le seul véritable filet de santé publique pour les étrangers en situation irrégulière.

Alarmés par l’évolution que prendra le projet de loi immigration, des professionnels du Centre Hospitalier de Saint-Denis se mobilisent pour pouvoir continuer à soigner les patients et patientes

Dans ce contexte, se tenait le 26 septembre dernier, A l’hôpital Delafontaine, de Saint-Denis, une réunion d’information et d’échange sur l’avenir de L’aide médicale d’État.

Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute de plusieurs interventions issue de cette rencontre.