LA SITUATION À GEODIS ET A LA RATP

illustration issue du site https://formesdesluttes.org/

Ce mardi 2 décembre, l’actualité des luttes a reçu Mohammed de la CGT Géodis et Ahmed Berrahal de la CGT RATP. Dans la première demi-heure, Mohammed nous a décrit le quotidien des livreurs sous-traitants de Geodis fait d’heure à rallonge et d’illégalité. Dans la seconde partie, c’est Ahmed qui brosse un dossier sombre de la situation sociale à la RATP entre privatisation, plan sociale déguisé et racisme.

Geodis est l’un des leaders mondiaux du transport, de la logistique et de la messagerie. Au sein du port de Gennevilliers, nœud logistique important de la région des Hauts-de-Seine, Mohammed, syndicaliste, a subi de multiples injures racistes de la part de la direction au sein de l’entreprise.

Sur place, une section combative de la CGT fait face à la répression patronale et à une discrimination décomplexée. Une pression qui s’est intensifiée depuis une grève victorieuse. Début 2025, une bataille âpre de 3 longues semaines avait arraché une augmentation de 150 euros de salaire pour tous les travailleurs.

Depuis, la direction a enclenché un cycle de représailles contre les travailleurs du groupe. Plusieurs salariés ont été victimes de licenciements, d’autres font face au racisme quotidien de petits chefs protégés par la direction de la plateforme. Ici, c’est une responsable des relations clients de la boîte qui a insulté le syndicaliste de la CGT au courant du mois d’octobre : « Encore un Mohammed, encore un Arabe », « Ce sont toujours les mêmes, toujours des problèmes avec eux » ou « J’en peux plus des Arabes ».

TRANSPORT: L’attaque du droit de grève

Une loi pour encadrer l’exercice du droit de grève dans les transports ? C’est en tout cas l’ambition de Philippe Tabarot, sénateur LR des Alpes-Maritimes et rapporteur de la loi. Le texte se fixe notamment pour objectif d’« assurer une conciliation équilibrée entre le droit de grève et d’autres droits et libertés constitutionnels ». Le mercredi 3 avril 2024, le texte a été voté en commission.

Le texte prévoit d’octroyer au gouvernement un capital annuel de 60 jours d’interdiction de grève pour les “personnels des services publics de transports”. L’exécutif pourrait répartir ce capital par décret comme il le souhaite, dans une limite de quinze jours par période d’interdiction, avec néanmoins la tenue d’une “négociation préalable”. La proposition de loi, basée sur le système en place en Italie, vise clairement les périodes de vacances scolaires, souvent ciblées par les syndicats pour lancer leurs préavis de grève.

La loi encadrant l’exercice du droit de grève dans les transports est désormais dans le collimateur du président de la République, Emmanuel Macron, L’actuel cadre légal s’appuie sur un texte de 2007 (révisé en 2012). Il a été voulu par Nicolas Sarkozy,

Le droit de grève, garanti par la Constitution, est en effet incompatible avec des réquisitions de personnel de transport en arrêt de travail.

Dans ce contexte de casse sociale et a quelques mois des jeux olympique et para-olympique et où le gouvernement achète la paix sociale, nous avons invité : Damien Scali cheminot à Lille et Ahmed Berrahal, délégué syndical CGT RATP. En leurs compagnies, nous sommes revenus sur cet encadrement du droit de grève et de la situation dans les transports.