Violence d’état à ste Soline: Serge dans Égrégore

Les 25 et 26 mars 2023, se tenait dans les Deux-Sèvres, une Mobilisation Internationale pour la défense de l’eau et contre les mégabassines intitulée : Pas une bassine de plus !

« Les bassines sont des ouvrages de stockage d’eau pour l’irrigation. Ce sont des cratères de plusieurs dizaines d’hectares en moyenne, recouverts de bâches plastiques noires retenues par des digues de 10 m de hauteur en moyenne. Elles ne sont PAS remplies avec l’eau de pluie ni de l’eau de ruissellement ! Les bassines sont alimentées par des pompes qui vont chercher l’eau de bonne qualité dans les sols, les NAPPES PHRÉATIQUES. Face aux pénuries d’eau en été, la solution trouvée par les agro-industriels et le gouvernement est de construire des bassines pour pomper de l’eau en hiver et la stocker.

Une minorité d’exploitations (environ 5 %) a le privilège d’être connectée à la bassine et de bénéficier de cette eau pour irriguer les cultures l’été, alors que le reste du territoire subit le manque d’eau et doit s’adapter aux restrictions préfectorales. Autour d’une série de nouvelles bassines projetées dans les Deux-Sèvres, la mobilisation de Sainte-Soline, c’est à l’ensemble du pays et bien au-delà que se sont vus révélés les enjeux de l’accaparement de l’eau par une minorité d’irrigants, en pleine sécheresse systémique.

Le samedi 26 mars, une manifestation se dirige vers Sainte-Soline ou se construit une bassine de rétention d’eau. Face aux manifestants, c’est un dispositif de maintien de l’ordre disproportionné : pas moins de 7 hélicoptères et plus de 1700 FDO, un dispositif dont le coût est estimé à plus d’un million d’euros. 200 blessés dont plusieurs grièvement, deux personnes entre la vie et la mort et le ministre de l’Intérieur qui demande la dissolution du collectif les soulèvement de la terre.

Grièvement blessé à la tête lors de la manifestation de Sainte-Soline, Serge attendra pendant 1 h 20 l’arrivée des secours bloqués par les forces de l’ordre. Après deux mois de coma, il se réveille enfin.

Nous avons déjà produit une émission avec un premier témoignage de Serge. Néanmoins, pour continuer à réfléchir sur la question de la violence de l’état et de nos moyens d’actions, nous vous proposons aujourd’hui d’écouter une rediffusion de l’émission Égrégore diffusé sur radio primitive, qui revient avec Serge sur cet événement et son engagement politique. Pour finir et compléter cette réflexion, nous vous diffusons par la suite le témoignage d’Alexandre qui a été mutilé lors d’une manifestation LGBT le 1ᵉʳ février 2024.

Vérité et justice pour Safyatou, Salif et Ilan

En appel à la mobilisation contre les violences policières, le racisme systématique et les libertés publiques qui se déroulera le samedi 23 septembre 2023 au départ de gare du nord a 14h, nous décidons aujourd’hui de vous diffuser une partie des prises de paroles que nous avons enregistré lors de la soirée du 13 septembre 2023, à la Flèche d’or, organisé par le comité Vérité et justice pour Safyatou, Salif et Ilan.


Dans la nuit du 13 avril, le scooter de ces enfants du 20ème arrondissement de Paris a été percuté volontairement par une voiture de police, provoquant leur chute. Dès le départ, les policiers ont menti et tenté de camoufler cet acte délibéré en accident de la route, contredit pourtant par plusieurs témoins qu’ils ont essayés de faire taire par la menace et l’intimidation. Après révélation des faits et publication des témoignages dans la presse, le conducteur du véhicule a été mis en examen pour « violences avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique » et « faux en écriture publique » par un juge d’instruction. Il a alors été placé sous contrôle judiciaire avec l’interdiction d’exercer son métier, ainsi que d’entrer en contact avec les victimes et les témoins. Mais quid des trois autres membres de l’équipage ? L’acte criminel des policiers a des conséquences gravissimes sur les enfants, sur leur santé physique et morale, leurs possibilité d’étudier, de faire du sport, etc.
Un comité de soutien s’est organisé pour aider Safyatou, Salif et Ilan, leurs familles et leur entourage à obtenir vérité et justice. Cela passe par une solidarité active au quotidien et aussi par une cagnotte afin de faire face à des dépenses (frais avocats et justice, dépenses santé, psychologues…). Mais aussi, pour mener des campagnes de communication pour obtenir vérité et justice.

LE CAJ (collectif d’action judiciaire)

Le 24 mars 2023, le Collectif d’action judiciaire organisait sa première réunion publique à la Flèche d’or intitulée « GAV, violences policières, réquisitions : résister face à la répression ». Environ 150 personnes étaient présentes pour échanger sur l’offensive répressive du gouvernement et les moyens d’y répondre. Nous avons enregistré les interventions que vous pourrez écouter dans cette émission.

« Le Collectif d’action judiciaire, réunissant des avocats, juristes et travailleurs du droit qui veulent faire le choix de mettre leurs compétences juridiques au service de la mobilisation, de la lutte des classes et de notre camp social, s’est lancé pendant le mouvement contre la réforme des retraites.

Ce mercredi, il organisait une première réunion publique à la Flèche d’or à Paris intitulée « GAV, violences policières, réquisitions : résister face à la répression ». À la tribune, Elsa Marcel, avocate et membre du collectif, est d’abord intervenue sur la séquence politique décrivant le changement de nature du mouvement depuis l’annonce 49.3. Une métamorphose se caractérisant par la radicalisation du mouvement poussant le gouvernement, très isolé, à durcir ses méthodes de répression de Saint-Soline en passant par les réquisitions et les atteintes au droit de grève.

L’avocate a aussi expliqué qu’il s’agit en réalité d’un élargissement de pratiques constamment en vigueur dans les quartiers populaires et en a profité pour dire quelques mots de l’opération « Wuambushu », une offensive sécuritaire et xénophobe d’ampleur que prépare Darmanin à Mayotte. Elle a également avancé quelques éléments de programme que défend le Collectif, tels que l’abandon de toutes les poursuites et la levée de tous les contrôles judiciaires ou encore la dissolution des corps spéciaux de répression (BAC, BRAV-M, etc.).

Julie Gonidec, avocate pénaliste et également membre du collectif, est intervenue sur l’évolution des modalités de répression. Elle a d’abord décrit les mécanismes à l’œuvre avant la manifestation et les outils de dissuasion mis en place : fouilles, saisies, arrestations préventives ou encore arrêtés d’interdiction de manifester. L’avocate a aussi expliqué le rôle politique de la garde-à-vue et a donné des conseils pratiques comme la nécessité d’exercer son droit au silence. Enfin, elle a décortiqué les suites possibles à la garde-à-vue comme l’amende forfaitaire délictuelle ou encore les « alternatives aux poursuites » qui sont souvent une façon de sanctionner sans procès.

Le Collectif a ensuite répondu à de nombreuses questions de la salle : sur le fichage, les empreintes ADN, le produit invisible de marquage des manifestants utilisé à Sainte-Soline etc. Près de 150 personnes étaient présentes à la soirée : une réussite pour le Collectif lancé il y a à peine quelques semaines, qui compte bien renouveler rapidement ce type d’échéance. »

Pour les contacter :

E-mail : collectif.action.judiciaire@gmail.com
Instagram : @collectif_action_judiciaire

TEL : 07 45 93 26 88