Assignation envers un syndicaliste a Monoprix

Alors que sous la direction de Jean-Charles Naouri, l’ancien PDG du groupe Casino, la dette, c’est élevée de près de 10 milliards d’euros et pour tenter de renflouer les caisses afin de diminuer la dette, deux principaux et potentiels repreneurs, le milliardaire Daniel Křetínský et 3F (composé du trio Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Alexandre Zouari qui est l’actuel dirigeant du groupe TERACT) ont fait des propositions. La proposition de 3F de 450 millions d’euros en montant converti en fonds propres n’apportait pas plus de garanties.

Sans surprise, les ventes de plusieurs magasins, dont récemment 180 à Intermarché qui devaient faire baisser la dette, font constater son explosion. Une fois de plus, les interrogations circulent parmi les salariés : comment ces fonds ont-ils été utilisés et que sont-ils devenus ?

Dans les magasins Monoprix, filiale du groupe Casino, les salarié-e-s, doivent se serrer la ceinture. Malgré cela, les actions se multiplient. Il y a quelque temps, se sont tenu les samedis de la colère avec envahissement des magasins.

Mais la direction, ne l’entend pas ainsi, puisqu’elle décide d’assigner en justice, Alain Sylvère Tsamas, délégué et représentant syndical CGT de Monoprix, au tribunal de Nanterre le 14 mai 2025. Il fait face à des représailles pour avoir dénoncé un cas de harcèlement moral au sein de l’entreprise.

C’est donc avec Alain que nous passerons cette heure d’émission en direct. Dans la première partie, nous reviendrons sur la situation du groupe Casino et des magasins monoprix, avec notamment, le témoignage d’une salariée.

Et dans la seconde partie de l’émission, nous reviendrons avec Alain, sur les raisons de son assignation au tribunal. Rappelons que S’il est reconnu coupable par le tribunal, il pourrait écoper d’une amende pouvant aller jusqu’à 12 000 euros d’amende.

RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN DEVANT LE TRIBUNAL DE NANTERRE CE MERCREDI 14 MAI À 12 H 30. ENTRÉE TRIBUNAL 14H 179-191 AVENUE JOLIOT CURIE.

FRANCE TELECOM / ORANGE

Le 11 mai 2022 avait lieu la première audience de l’appel des dirigeant·es de France Télécom contre le jugement de décembre 2019 qui les a condamnés pour harcèlement moral systémique, première condamnation historique de ce type pour des patrons du CAC 40.

Lors du plan “Next” en 2006, qui visait à supprimer 22 000 emplois “par la porte ou par la fenêtre” dixit le PDG Didier Lombard, des salarié·es ont été brisé·es, et des vies ont été détruites, 19 personnes s’étaient suicidées (nombre de cas “retenus” par le tribunal) suite à des mobilités forcées, des placardisations et humiliations en tout genre.

Le procès des dirigeant·es de France Télécom et de la société France Télécom (devenue Orange) fin 2019 concerne l’ensemble du monde du travail : il a délivré le message qu’il n’y a pas d’impunité pour des dirigeant·es et des sociétés qui harcèlent moralement leurs salarié·es, qui mettent en danger la vie des travailleur·euses (même si cette qualification juridique n’a pas été retenue en première instance).

L’obligation pour les employeur·euses de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des salarié·es ne peut se réduire à quelques lignes du code du travail. Ce procès de 2019 l’avait rappelé, même si on a pu regretter que les peines ne soient pas plus lourdes au regard des dégâts humains considérables dont il a été question.

Ce procès avait mis au grand jour les pratiques et politiques du groupe sous couvert d’arguments économiques (tandis que 21 milliards d’euros de dividendes étaient distribués entre 2006 et 2011 !), le cynisme et le déni des dirigeant·es (voir le livre “La raison des plus forts – Chronique du procès France Télécom” – Les Éditions de l’Atelier).

Ces condamnations restent fondamentales, comme ce qui se joue dans d’autres procès internationaux, comme celui du Rana Plazza (effondrement d’un immeuble de confection en 2013, faisant 1 130 morts et des centaines de blessé·es) ou d’autres encore.

L’appel introduit par ces patrons (à part le DRH de l’époque et Orange ex France Télécom qui y ont renoncé), oblige les victimes et leurs proches à revivre un calvaire. L’Union syndicale Solidaires, comme la fédération Sud PTT leur apportent tout leur soutien. C’est d’autant plus insupportable que lesdits patrons cherchent dans les premiers débats d’appel à se faire passer eux-mêmes pour victimes des condamnations qui ont été prononcées en première instance.

Dans cette première partie d’émission, nous entendrons un extrait de la conférence de presse qui se tenait le 10 mai 2022, veille de l’ouverture du procès en appel de France télécom.

Pour tout suivre sur le procès, le site dédié de Sud Ptt et Solidaires : https://proceslombard.fr/
http://la-petite-boite-a-outils.org/chantiers/suicides-a-france-telecom-le-proces/

La seconde partie d’émission, nous amènera devant le siège d’Orange à Issy-les-Moulineaux.

Le 29 juin dernier, les salariés d’orange, se sont rassemblée devant le nouveau siège social de la multinationale pour contrer le plan social déguisé en non-remplacement de départ en retraite massif organisé par les actionnaires (privés à 66 %).

Le tout dans un contexte de retour des suicides liés aux conditions de travail, alors même que le procès Lombard sur les suicides au travail à l’époque de la privatisation se poursuivait et que l’abandon des missions de service public, notamment les appels d’urgence, ont causé des décès. Mais également, la baisse des salaires dû à l’inflation.