Adama Traoré /convergence des luttes aux Antilles /mobilisation contre le trophée des champions à Tel-Aviv

Le 2 juillet avait lieu à Sarcelles un rassemblement en soutien et en vue d’organiser la convergence des luttes aux Antilles. Il réunissait des syndicalistes, le collectif zéro poison chlordécone, les différents collectifs et individus qui luttent autour de l’affaire des ” grands frères” et le collectif vérité et justice pour Claude Jean pierre.

Plus tôt dans la journée, c’était à Beaumont sur Oise que se réunissaient différents collectifs a l’appel du comité Adama Traoré pour la sixième année, Ainsi dans cette première partie d’émission, nous traitons des violences d’état en vous diffusant une pastille sonore de la conférence de presse qui avait lieu à Beaumont puis un reportage qui lui a été réalisé à Sarcelles.

Cette année encore, la Ligue de Football Professionnel a décidé de reconduire la tenue de la prochaine édition du Trophée des Champions en Israël. Cette rencontre officielle opposant le Paris Saint-Germain, champion de France 2022, au FC Nantes, vainqueur de la Coupe de France 2022, est prévue le dimanche 31 juillet prochain, au Bloomfield Stadium de Tel Aviv.1

Comme pour la précédente édition, la LFP organise cet événement avec Sylvan Adams homme d’affaires israélo-canadien, « ambassadeur autoproclamé de l’État d’Israël »2, et Comtec Group, société israélienne spécialisée dans la production d’évènements, qui compte parmi ses clients le gouvernement israélien et des sociétés basées dans les colonies illégales en Cisjordanie occupée3. Depuis plusieurs années, Sylvan Adams investit dans le sport de haut niveau pour changer et valoriser l’image d’Israël.4

Nous nous opposons fermement à la tenue de cette rencontre en Israël. Il s’agit d’un événement de sportwashing visant à « blanchir », par le sport, l’occupation militaire, la colonisation, le système d’apartheid de l’État israélien et ses crimes.

Depuis le début de l’année 2022 seulement, les forces d’occupation israéliennes ont tué près de 60 Palestinien·ne·s5. Parmi les victimes figurent notamment 2 journalistes – la reporter vedette d’Aljazeera Shireen Abu Akleh et Ghufran Warasneh – ainsi que 16 adolescents dont deux jeunes footballeurs Mohammad Ghneim et Thaer Yazouri.

Dans le même temps, la colonisation israélienne se poursuit. Les emprisonnements, les menaces d’expulsion imminente et les attaques de colons se sont intensifiés.
La Cour Suprême d’Israël a décidé que près de 1000 Palestinien·ne·s peuvent être chassé·e·s de leurs villages à Masafer Yatta, au sud d’Hébron, en Cisjordanie occupée, pour que leurs terres soient reconverties en une nouvelle zone d’entrainement militaire, tandis que le gouvernement approuve un projet de construction de 4500 logements dans les colonies illégales. 6

Israël continue de détenir 4450 prisonnièr·e·s, dont 160 enfants. 600 sont en détention administrative sans inculpation ni jugement, comme l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri détenu arbitrairement depuis mars 2022. Depuis le début de l’année, les forces d’occupation ont arrêté plus de 2140 Palestinien·ne·s, en grande partie à Jérusalem occupée et à Jénine. 7

Les colons israéliens, protégés par les soldats, ont mené 133 attaques contre des Palestinien·ne·s et leurs propriétés en Cisjordanie.5

Un an après la dernière attaque meurtrière de l’armée israélienne sur la bande de Gaza, rien n’a véritablement changé. Le territoire est toujours sous blocus illégal. Peu de bâtiments ont été reconstruits. Gaza reste une prison à ciel ouvert, subissant toujours et de manière régulière des bombardements israéliens. Des milliers d’enfants gazaouis souffrent de traumatismes mentaux.8

Le droit au retour de millions de réfugié·e·s, voté par l’ONU, n’est toujours pas respecté par l’Etat d’Israël, qui continue à maintenir dans la misère les habitant·e·s des camps de réfugié·e·s, que ce soit à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, en Jordanie, etc. et à réprimer leur résistance dans les territoires occupés comme récemment à Jénine et à Hébron.

Ces drames s’inscrivent dans la continuité de plusieurs décennies de politique coloniale et d’apartheid vis-à-vis du peuple palestinien 9. Jouer cette rencontre à Tel Aviv contribuerait à masquer ces réalités.

Nous refusons de voir le football français et ces deux équipes être complices des violations israéliennes du droit international et des droits humains palestiniens.

Dernièrement, la LFP a pris une décision forte en stoppant la diffusion de la Ligue 1 en Russie pour sanctionner son invasion illégale et sa guerre d’agression en Ukraine.10

Nous exhortons M. Vincent Labrune, Président de la LFP, M. Waldemar Kita, propriétaire et président du FC Nantes, et M. Nasser Al-Khelaïfi Président-Directeur général du Paris Saint-Germain à relocaliser cette rencontre en France ou à la déplacer vers un autre pays. Nous appelons les joueurs et les membres des staffs à nous rejoindre en appuyant notre demande.

Signé par de nombreuses associations sportives, de supporters, de partis et de syndicats…

Dans cette dernière partie d’émission, nous serons en compagnie de Marie-France, membre, notamment, de l’association France Palestine solidarité paris sud et d’un nouveau collectif : boycott apartheid Israël paris banlieue. Marie-France nous explique pourquoi, le collectif s’oppose a la remise de ce trophée.