ACCIDENT DU TRAVAIL : ne plus gagner sa vie à la perdre

Le 28 avril a été choisi par l’OIT (Organisation Internationale du Travail) pour rappeler au monde l’enjeu de la santé et la sécurité au travail et l’importance de la prévention des risques professionnels.

Dans l’émission de ce jour, nous nous saisissons de cette journée du 28 avril, pour faire le point sur les accidents du travail et les maladies professionnelles.

Pour cela, nous avons invité : Olivier, co-secrétaire du syndicat SUD INDUSTRIE FRANCILIEN, Yves, inspecteur du travail et Benoit de l’UD CGT DE PARIS.

En manifestant contre le report à 64 ans de l’âge de départ à la retraite, les travailleurs et travailleuses de France montrent leur refus d’un travail mortifère, source de souffrances. Et pour cause : selon l’Insee, 25 % des hommes les
plus pauvres sont déjà morts à 62 ans (« contre » 5 % des plus riches). Ce chiffre sera porté à 29 % si le projet de gouvernement de recul de l’âge légal à 64 ans est adopté.

Nous dénonçons l’intox du gouvernement sur les questions de santé et de sécurité au travail. Le gouvernement nous promet que son projet permettra « d’améliorer la prise en compte de la pénibilité » par l’abaissement de certains seuils et le déplafonnement des points du Compte professionnel de prévention (C2P).

Pourtant, c’est ce même gouvernement qui a supprimé, à peine arrivé au pouvoir en
2017, 4 des 10 critères de pénibilité (les postures pénibles, le port de charges lourdes, les vibrations mécaniques et les risques chimiques) initialement censés permettre aux salarié.es exposé.es de partir jusqu’à 2 ans plus tôt à la retraite. Et les pénibilités des métiers féminisés ne sont toujours pas prises en compte.

Le 28 avril a été choisi par l’OIT (Organisation Internationale du Travail) pour rappeler au monde l’enjeu de la santé et la sécurité au travail et l’importance de la prévention des risques professionnels. En France, plus de 1 000 accidents mortels du travail et de trajet sont recensés chaque année, sans compter les accidents du travail non recensés des fonctionnaires, des indépendant·es et auto-entrepreneur·ses, des travailleur·ses détaché·es, des livreur·ses, chauffeurs et autres travailleur·ses des plateformes (Uber, Deliveroo, et autres)… Citons seulement les 3000 décès par an dus à l’amiante.

Ces quelques chiffres rappellent l’hécatombe qui, année après année, décime le monde du travail. Et cela empirera encore si l’on doit travailler plus longtemps alors qu’on est usés par des décennies de boulot ! Les atteintes à la santé mentale doivent aussi venir dans le débat public. Les accidents du travail occupent maintenant la place publique. La réussite du rassemblement du 4 mars 2023 organisé par le collectif Familles : stop à la mort au travail témoigne de cette prise de conscience collective : ces décès au travail ne sont pas une fatalité et qu’il y a urgence à imposer un changement radical de politique.
Mais qu’a fait le gouvernement depuis un an ? Où en est le plan de prévention des accidents graves et mortels de janvier 2022 ?

Les rendez-vous pour le vendredi 28 avril

10 h : Rassemblement unitaire devant le Ministère du Travail, angle rue de Grenelle / Bd des Invalides, M° Varenne.
14 h : Débat à la Bourse du Travail de Paris 3 rue du château d’eau, sur les luttes et difficultés pour la santé et la sécurité des travailleurs et des travailleuses

Intérim, sous-traitance, suicides au travail,
intensification du travail : Assez ! Halte aux morts

Pour tout contact, écrire à cette adresse : mobilisation28avril@gmail.com